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Alevi yye

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Aperçu Doctrine et Ethique Croyance Alevi

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Aperçu

De tout temps, les messages sacrés ont connu de multiples interprétations et engendré autant de

rites. D'après l'une de ces interprétations, courante dans le cadre de l'Islam, ces messages sacrés

décrivent l'homme dans l'état le plus élevé, c'est-à-dire manifestant en lui les attributs divins sans

que la nature humaine ne puisse le souiller. De cette interprétation sont nés deux courants de

pensée l'un, l'orthodoxie, considère que la réalisation de cet état ne s'est produite que lors de la

transmission du message sacré, au temps des prophètes, et qu'à ce titre elle appartient au passé, à

l'histoire, se soucie exclusivement de l’aspect extérieur et formel du rite, pensant que cet as-

pect puisse mener à la lumière intérieure, le Vrai. Cette recherche de conformité (imitation)

amène à la projection d'un contexte passé dans le présent, et fait abstraction de l’état présent, la

Réalité, le Vrai Haqq, Allah.

L'autre, l'hétérodoxie, reconnaît cette réalisation historique, mais en recherche également une

autre dans le temps présent. Cette voie, qui amène ceux qui la pratiquent à actualiser le message

sacré, est celle du soufisme. Chaque ayet du Kur'an, chaque verset de l'Evangile ou de la Thora

possède pour le soufi une signification actuelle aussi bien qu'historique. Pour lui, les messages

sacrés se renouvellent par l'entremise d'hommes qui s'effacent, à l'image des prophètes, devant

l'inspiration de Dieu. Il les considère comme des maîtres car ce n'est que par eux qu'il peut rendre

son actualité au message sacré. Ils perpétuent la teneur du message divin.


De tels hommes constituent la source d'un enseignement et leurs successeurs, en transmettant

leur pratique, donnent naissance aux confréries (tarikat). Le but majeur de cet enseignement est

d'apprendre à ses adeptes à être toujours prêt à reconnaître l'Homme. Car refuser, ou simplement

ignorer l'Homme, constitue un acte diabolique contre lequel les confréries s'efforcent de lutter.

Bien évidemment, outre leur portée spirituelle, les messages prophétiques ont souvent exercé une

influence politique.

Après la mort du Prophète, la communauté islamique se divisa. Les Sunnites refusèrent la légiti-

mité de succession de la Famille du Prophète (Ahl-u Bayt) et se rattachèrent à Muawiyya

(Omeyyade) et ses successeurs omeyyades et abbassides. Les Chiites (Alevi) considérèrent cha-

que descendant d'Ali comme l'Imam de l'Islam, c'est-à-dire comme guide de la communauté. Il y

eut ainsi douze Imams (a.s):

Imam Ali (599-661) Imam Hassan (624-670) Imam Hussein (625-680) Imam Zeyn-el Abidin

(659-719) Imam Bakir (677-733) Imam Djafer Sâdik (699-765) Imam Moussa Kazim (745-799)

Imam Riza (765 -818) Imam Taki (811-835) Imam Naki (829-868) Imam Hassan el Askeri (846-

874) Imam Mehdi (870-878)

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Ces douze Imams n'étaient pas l'objet de l'admiration des seuls Chiites, mais aussi des adeptes

d'un autre courant, nommé Alevi issu du chiisme. Les adeptes de ce courant estimaient descendre

des soldats d'Ali, ce qui fait que ce courant resta toujours propre à une lignée. Il était très proche

des Chiites, à tel point que ses adeptes étaient surnommés Kizil Bach (coiffe
rouge), par allusion à la coiffe des soldats d'Ali. Les Kizil Bach étaient en outre des soldats

turkmen recrutés par Shâh Ismail, à la tête du premier état qui se proclame officiellement de con-

fession chiite (duodécimain).

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Après la mort du Prophète de l’Islam en 632 après J.C, les musulmans se divisèrent. Les conflits

autour de la succession du prophète (à propos du Califat) ont conduit à l'apparition de divers cou-

rants de confessions sunnisme, chiisme et alevisme.

Les partisans sunnites soutenaient l’influent Abû Bakr au califat, tandis que les alevi et les chiites

nommaient Ali comme le successeur légitime du Prophète. Ali était le cousin, le fils adoptifs et le

gendre du Prophète Mohammed. Le clan Ommeyade auquel Abû Bakr appartenait, imposa sa

prédominance dans l’Islam. Les alevi (descendants de la famille du Prophète) et les chiites

étaient alors pourchassés et tués. La famille du Prophète (Ahl-u Bayt) était poursuivie et ses

membres tués un a un brutalement pour affaiblir leur position. L’apogée du meurtre perpétré par

les sunnites était le massacre de Kerbela (Irak), l’Imam Huseyin (fils d’Ali) y compris sa famille

et ses amis mouraient.

Ainsi les sunnites décidaient des parties des documents religieux valables (le Saint Kur'an...),

laissés par le Prophète et de leur interprétation.

Le Sunnisme et le Chiisme orthodoxe, oubliant son essence, tentent aujourd'hui de se rapprocher

de plus en plus et l’alevisme prenait une voie différente non orthodoxe.

L’alevisme prône un rapprochement à la nature, la tolérance, la modestie et l’amour du prochain

dans la confession islamique. Les alevi refusent la "shari'at" orthodoxe (code de loi dans l’Islam

orthodoxe), la Sunna orthodoxe (les formes de conduite et les règles formelles de l’Islam ortho-
doxe) et défendent la liberté de religion, les droits de l’homme, le respect de la femme. En raison

de cette conception de vie "libérale", ils étaient victimes de persécutions par les musulmans or-

thodoxes.

A l’époque de Yavuz Sultan Selim dans l’Empire Ottoman, ils étaient massacrés par dizaine ou

centaine de milliers (environ 40 000/400 000) selon les sources. Par une résistance active et paci-

fiste, les alevi essayaient d’échapper à cette tyrannie (révolte de 1240 de Baba Ilyas ou la révolte

de Sheyh Bedrettin au 14ème siècle). Les derniers exemples plus récents dont les massacres dans

les années 70 dans le Çorum et le Maras (100 morts) ou à Sivas en juillet 1993 (37 morts brulés

vifs) et à Istanbul en mars 1995 (30 morts).

Officiellement les alevi ne sont pas reconnus en Turquie bien qu’ils représentent le tiers de la po-

pulation turque (20 millions).

Aussi dans l’alevisme, l’enseignement repose sur les « Quatre Portes » et sur le respect de

l’Homme : « maitrise tes mains, ta langue et ton désir ». Les communautés alevi sont dirigées par

des dede, chefs spirituels reconnus comme seyyid descendant du Prophète par la Sainte Famille

Ahl ul Bayt (a.s). Les alevi se réunissent dans les djem (djemiyet, rassemblement - djami), réu-

nion solennelle et spirituelle et où on tente de résoudre ensemble les problèmes de la communau-

té. Dans l’alevisme, l’Homme est au centre de la Religion (« la religion est l'homme ») et n’est

pas au centre du formalisme religieux et de dogmes.

Le Kur'an est notre parole La Clémence (Rahman) est notre visage Nos yeux voient le Vrai (Hak

- Allah) Nous ne sommes pas trompés par l'image Turabi (19èmesiècle)

Doctrine et Ethique ***


Les alevi-bektashi proclament la foi en : Allah, Muhammed, Ali. La piété se réfère à des hierar-

chies célestes, selon plusieurs « nombres » sacrés : « les Trois » (Allah, Muhammed, Ali), « les

Cinq » (le Prophète, ‘Ali, Fatima, les Imâms Hasan et Hüseyin), « les Douze » (Ali et les onze

autres Imâms), « les Quatorze Innocents » (le Prophète, sa fille Fâtima, et les douze Imâms) et

les « Quarante » dont l’Assemblée se tient dans le monde. Le récit de la visite de Muhammed

parmi les Quarante au cours de son ascension céleste (miradj) constitue la trame narrative et le

moment le plus intense du rituel du djem, rituel alevi qui est en quelque sorte la réplique du ban-

quet céleste (Ascension).

Aux fondements de la doctrine et de l’éthique, l’opposition entre le manifeste (zâhir) et le caché

(bâtin) est exprimée dans la métaphore de la coque et de l’amande. Cette dichotomie détermine

toutes les dimensions de la vie, depuis l'exégèse des textes coraniques jusqu'au secret dans lequel

le culte est célébré. Il s'agit de retirer de l'islam « l'amande de la Connaissance » et de laisser aux

bigots « la coque vide de la loi &raquo.

Aussi, la « non-conformité » de l'alevisme par rapport à l'islam sociologique est un de ses traits

les plus évidents. Les alevi ne prient pas selon le rite musulman orthodoxe, mais expriment leur

dévotion (supplication - niyaz) par des dou'a, des chants et danses religieux ; ils ne fréquentent

pas les mosquées, mais se réunissent régulièrement dans des lieux privés pour des cérémonies

rituelles (Ayn ü-l Djem Ayn-ul-Jam , « office de l'union » ) . Les cérémonies de djem sont condui-

tes par les dede (chef spirituel reconnu comme seyyid, descendant du Prophète et dont le rôle est

de faire appliquer le droit coutumier, de prêcher et de régler la vie de la communauté). De plus

les femmes participent à toutes les manifestations religieuses, au même titre que les hommes.
Kelime-i Shahada : Eshhedü enlâ ilâhe Illâllah, Eshhedü enne Muhammed-ün Rasûlallâh, Esh-

hedü enne Aliyy-ün

Waliyullah, Wasiyi Rasûlallah

Les Trois : Allah, Muhammed, Ali

Les Cinq : Hz Muhammed , Hz Fatima, Hz Ali, Hz Hasan, Hz Hüseyin

Les Sept : Hz Muhammed , Hz Ali, Hz Hatidja, Hz Hasan, Hz Fatima, Hz Hüseyin, Hz Salman

Farisi

Salutation au Prophète : Es-salât-ü w-as-salam-ü aleyke yâ Rasulallah Es-salât-ü w-as-salam-ü

aleyke yâ Habibullah Es-salât-ü w-as-salam-ü aleyke yâ Kerimullah Es-salât-ü w-as-salam-ü

aleyke yâ Ekremel Ekremin Es-salât-ü w-as-salam-ü aleyke yâ Shefi Rouz-i Arasat

Tekbir

Es-salât-ü w-as-salam-ü aleyke yâ Rasulullah Es-salât-ü w-as-salam-ü aleyke yâ Habibullah Es-

salât-ü w-as-salam-ü aleyke yâ Seyyid-el awwalin-e w-al-âhrin Walâla Djemî-ül Enbiyâ-i w-al

mürselin W-al hamd-ü lillah-i Rabb-il-âlemin

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LEs Douze Services (Hizmat) dans l'Ayin-ul Jam Alevi:

Hz Musa (as) et Hz Isa (as) avaient aussi douze nakib (serviteur, fonctionnaire). En dehors de

l'Islam dans les autres religions samawi (monothéiste), il n'existe pas de Ahd ou Ikrar (serment)

ainsi que l'abandon de soi ( taslimiyat ) (Kur'an ; Ahzap 56, Nisa 65), Hz Isa (as) a été trahi par

son nakib et ils l'ont crucifié.


Dans la croyance Islamique Alevi Bektashi, l'abandon de soi est l'IKRAR (/Serment). (Kur'an

;Ali Imran 81). Il n'y a pas de retour sur le serment. « Meurs, ne prête pas serment / Meurs, ne

revient pas sur ton serment »

Qui sont les maîtres ( sahib ) des Douze Services ? Les principes ( usul ) et piliers ( arkan ) sont

restés dans les« Hanedan-i Ehlibeyt »

Les Maîtres des Douze Services (hidhmat) :

1. Murshid – Maître : Hz Muhammed, Hz Ali et Hajji Bektash Wali 2. Rahbar – Guide : Hz

Ali 3. Gözcü : Djebrail ol Musaffa 4. Delil – çerag : Jabir-ül Ansari, Hadi Ekber

5. Zakir (ext. zikr) : Bilali Habash, Abdüssamet, Imam Bakir, Imam Jafar 6. Ferrash : Sel-

man-i Pak 7. Ibrik (Sakka) : Gulam Kanber, Hz Hüseyin, Selman-i Pak 8. Sofra – Lokma

– Nakip – Kurban : Mahmud ül Ansari, Hz Ibrahim, Kamber 9. Semahi – Pervane : Abuzar Gaf-

fari, Hz Fatima

10. Iznikçi – Meydanci : Huzeymetül Ansari 11. Peyk– Davetçi :Amri Eyyar, Djebrail ol Musaffa

12. Beki – Kapici : Hz Hasan, Hz Hüseyin

Hz Ali avait désigné 12 nakib maîtres des Douze Services :

1. Tarikçi: Hz.Imam Hasan El- Mütchteba. 2. Yatakçi, Turab Farrash : Hz. Imam Hüseyin-

i Desti Shahid-i Kerbala 3. Berber: Hz. Muhammet Hanefi 4. Zakir: Hz. Abdussamed 5.

Sofraci: Hz. Abdulwahid 6. Ibrikçi: Hz. Selman-i Pak 7. Saki: Hz. Tayyip 8. Meydanci: Hz.

Abdulmiuln. 9. Gözcü: Hz. Abdülkerim 10. Pervane: Hz. Abdullah 11. Çeragci: Hz. Hadi-i Ak-

bar. 12. Bevvap (Kapici): Hz. Abdüljalil


Ces Services symbolisent les 12 Imams et correspondent aux devoirs de chacun dans le lieu de

communion. Il peut être exprimer de cette manière : « Servir le Peuple ( Khalk ), c'est servir

Hakk ». Servir le Peuple, c'est l'action de niyaz.

Le Serment d'allégeance (bay'at, bi'at) à Hz Muhammed :

1. 1er Serment d'allégeance d'AKABA : Miladi 621 ; à Akaba, 7 femmes et 5 hommes prê-

tent serment à Hz Muhammed (a.s) de se sacrifier sur la voie d'Allah et du Prophète. La maîtrise

des mains, de la langue et des lombes (‘adab) énoncé par Hajji Bektash Wali souligne le verset

12 de la sourate Müntahine révélé avec ce serment.

2. 2ème Serment d'allégeance d'AKABA : Miladi 622 ; 48 personnes prêtent serment de-

vant Hz Rasul (a.s), se mettant à genoux et se donnant la main. Ainsi la main qui se donne à

Akaba (serment à la formation de l'Islam) porte le nom de Ahd. Les Alevi Bektashi n'ont jamais

rompu depuis ce jour ce serment. « EL ELE EL HAKKA, Mains dans la main, et main à Hakk »

(Serment au rehber, pir, mürshid, témoin d'allégeance à Allah et Hz Muhammed) A ce serment

48 ont participé dont 12 ont été choisis comme nakib pour servir ( hizmet ). Ils ont servi le Peu-

ple.

Fetih, 10 : Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allah: la main

d'Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole qu'à son propre dé-

triment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme

récompense.Ainsi dans le verset, la main donnée au Prophète par Allah est donnée à Allah. Le

talib se présentant devant le symbole du post du Prophète donne la main au mürshid pour Allah.

La main donné au Prophète est la main donné à Allah selon le Kur'an.


3. Serment de Hudeybiya (Shajaratü'r-Ridwân ou arbre de Ridwan) dit aussi Serment de Con-

sentement : Miladi 658, serment d'allégeance (bay'at) sous l'arbre de Ridwan. 1524/1604 person-

nes ont prêté serment. Le deuxième serment a été fait à la main, dans une autre approche, il s'agit

des Pençe al-i Aba (Khamsa al-i Aba , les 5 c'est-à-dire Hz Muhammed, Hz Ali, Hz Fatima, Hz

Hüseyin, Hz Hasan). Lors de ce serment, une branche de l'arbre de Ridwân, a été coupé et en se

donnant la main et en tenant la branche ils prêtèrent serment (ikrar).

Ainsi chez les Alevi et Bektashi ledit « Tarik Ziyaret, Erkan, Zulfikar » et dissimulé comme se-

cret (sirr), utilisant l'arbre sacré en prêtant serment, repose sur cette croyance principale.

Fetih, 18 : Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t'ont prêté le serment d'allé-

geance sous l'arbre. Il a su ce qu'il y avait dans leurs coeurs, et a fait descendre sur eux la quié-

tude, et Il les a récompensés par une victoire proche.

Ce verset a été descendu avec ce serment. Il se nomme aussi « razilik » (consentement, agré-

ment) ou « Shajar » (arbre). (au commencement du djem on prend le consentement -razi, riza).

Ainsi dans les djem les Douze Services ont pour sources ces serments (bay'at).

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L'assemblée des Quarantes

C'est au temps de Hz.Muhammed que l'Assemblée des Quarantes (sages) (Kirklar Medjlisi) a été

constituée. Ces Quarantes sont parvenus au stade d' Insan-i Kamil (« Hommes Parfaits ») unis

également et reliés les uns aux autres par le coeur. L'Assemblée comprend 17 femmes et 23

hommes. Ce sont les premiers à entendre la Révélation descendue à Hz.Muhammed et à l'appli-

quer.
Les membres des Quarantes sont : 1) Hz. Khatidjatül Kübra, 2) Hz Muhammed Mustafa 3)

Hz.Imam Ali, 4) Hz.Fatima-i Zehra , 5) Hz. Imam Hasan Müshteva, 6) Hz Imam Hüseyin

Chehid-i Kerbela, 7) Selman-i Farsi, 8) Veys'al Qarani, 9) Houzeyfetül Yamani, 10) Ebuzeri Gaf-

fari, 11) Ammar bin Yaser, 12) Ummü selame, 13) Ummü Hani, 14) Ummü Mektum, 15) Usama,

16) Salih, 17) Bilal Habeshi, 18) Zeyd bin Haris, 19) Zeynep, 20) Ibni Abbas, 21) Akil, 22) Dja-

feri Tayyar, 23) Fazl bin Djebel Kamber, 24) Kümeyl bin Ziyad, 25) Malik bin Harisül Eshter,

26) Meysemi Temmar, 27) Reshidi Nadjer, 28) Hadjr bin Adiy, 29) Amr bin Hümeya, 30) Mu-

hammet bin Ebubekir, 31) Sait bin Djübeyr, 32) Djabir, 33) Soubeyhi Roumi, 34) Dhyetil Kelbi,

35) Ummü Eymen, 36) Ebu Dedjene, 37) Ange Djebrail, 38) Ange Israfil, 39) Ange Azrail, 40)

Ange Mikail, aleyhisselamlar

Les 17 Kemerbest Hanedani sont membres des Quarantes. Ce sont 17 des compagnons (Sahaba)

du Prophète liés par l'âme et le coeur à la Famille Sainte du Prophète (EhliBeyt) :

1. Selman-i Farisi 2. Ammar ibn Yasir, tué par Muawiya 3. Malik Eshter ibn Haris, empoisonné

par Muawiya 4. Muhammed ibn Abubakr, torturé par Muawiya 5. Veysel Karani, tué par Mua-

wiya 6. Abuzer Gaffari, 7. Harim bin Haris, tué par Muawiya 8. Abdullah ibn Yadilhazai, tué par

Muawiya 9. Abdullah ibn Adial Haris, tué par Muawiya 10. Abu el Hisham, tué par Muawiya 11.

Haris Sheybani, tué par Muawiya 12. Hashim ibn Utba, tué par Muawiya 13. Muhammed ibn

Ebu Hazika, tué par Abd.Nahaija 14. Kanber, tué par Zalim Hajjaj 15. Mürtefi ibn Vezea, tué par

Muawiya 16. Abu Said ibn Kays, tué par Muawiya 17. Abdullah ibn Abbas tué par Muawiya

Les membres des Quarantes (Ashab-i Souffa) sont les moudjtahid soufis, se donnant la main et

attachant la ceinture (kemer).


Les Quarantes tient ses bases dans ce hadith de notre maitre et roi Hz Imam Ali (as) rapporté par

imam Ahmad ibn Hanbal dans son Musnad (1:112):

Le peuple de Syrie était désigné quand on s'adresait à Ali ibn Abi Talip alors qu'il était en Irak et

on lui dit : Maudit les, O commandant des Croyants. Il répondit : Non, j'entendais le Messager de

Dieu dire: "Les Soumis (al-abdal) sont en Syrie et ils sont quarante hommes. Quand un des leurs

meurt, un autre le succède. C'est par eux que Allah fait tomber la pluie, qu'Il donne la victoire des

Muslims contre leurs ennemis et qu'Il préserve le peuple de Syrie de châtiments.

Al-Hakim évoque un hadith reconnu comme sahih (authentique) appuyant celui-la et al- Dhahabi

le confirme:

Ali disait : Ne maudit pas le peuple de Syrie car parmi eux il y a les Soumis (al-abdal) mais af-

flige toi de leur injustice..

***

Kirklar Djemi

Muhammed Mustafa pendant son Ascension (al-Miradj), vit un lion se trouvant en travers son

chemin. Le lion était couché, et lui barrait la route. Puis il entendit une voix : « Donne ton sceau

au lion... »

Il retira son sceau et l'approcha de la gueule du lion. Ainsi ils se lièrent et le lion s'attendrit... Le

Prophète atteint alors le lotus de la Limite, au Septième Ciel (Sidrat ul-Muntaha). Il se joingnit

d'Ami à Ami et fut révélé de quatre vingt dix mille secrets (sir) sans mots. Trente milles apparte-

naient à la shari'at, trente milles à la tarikat, trente milles à la hakikat. [Trente mille appartenaient

à la shari'at et étaient descendus aux hommes, les soixante mille autres était dissimulés auprès

d'Ali].
En revenant du Mi'radj, le Noble Envoyé, se trouva devant la porte des Ashab-i Souffa. Et les

Quarante conversaient lors d'un banquet. Hazret-i Rasul frappa à la porte (dakk-i bab).

« Qui es-tu ? » dirent-ils. « Que veux-tu ? »

Hazret-i Rasul leur dit : « Je suis le Prophète, ouvrez-moi la porte, que je puisse entrer parmi

vous, sages, et voir vos beaux visages.

Ils dirent alors : « Le Prophète ne peut se tenir parmi nous. Annonce ta prophétie et révèle la à ta

communauté. »

Le Prophète en entendant cela s'en retourna. Puis une voix vint de Hakk Ta'âla : « O Muhammed,

présente toi à la porte... »

En entendant cette voix, il se présenta et frappa aussitôt à la porte.

Ils ouvrirent la porte et dirent : « Toi, qui es-tu ? »

Hazret-i Rasul annonça : « Je suis l'Envoyé... ouvrez-moi la porte, que je puisse entrer et voir vos

visages bénis. »

Et on lui répondit : « L'Envoyé ne peut se tenir parmi nous et il ne nous est guère utile. » On lui

ferma la porte au nez aussitôt.

Rasul Aleyhisselam, entendant ces paroles, s'en retourna et la tentation d'abandon lui vint. En re-

venant dans sa station, il redevint calme. Puis en s'éloignant, la même voix de Dieu lui parvint à

l'oreille : « O mon Bien-Aimé , représente toi à la porte et sois parmi cette assemblée (medjlis).

Seyyid se représenta et frappa aussitôt à la porte. Ils ouvrirent la porte et dirent : « Qui es-tu ? »

Hz Rasul annonça : « Sirril kayyum, hadimül fikarayimé. - Je suis le serviteur des pauvres, gar-

dien des secrets. [Je suis un indigent né du néant]


« Ene biatihim, ene miskinim, ena fikarayim.- Je suis un indigent, je suis des vôtres, et je

m'éveille à vous »

Les Quarante lui annoncèrent alors : « Merhaba, ahlan wa sahlan – Bienvenue, tu as apporté la

bénédiction, ta venue est bénie. » Et on le permit d'entrer.

Hazret-i Rasul : « Iftehlenâ hayrel bab – la porte sacré, les portes de la félicité se sont ouvertes.»

Il franchit alors le pas de la porte, BismillahirRahmânirRahim! Il posa d'abord le pied droit, puis

regarda dans la salle et aperçut assis 39 Sahaba (compagnons). Celui qui manquait était parti

chercher la subsistance, en Province, en Perse. Il s'agissait de Salman Farisi. Hz Shah-i Merdan

Ali était aussi parmi eux. En voyant Hazret-i Rasul, ils s'arrêtèrent et se levèrent. On le disposa

alors à sa place et il s'assit au près de Hz Aliyyul Murtaza. Mais il ne savait pas que c'était Ali. Il

remarqua 22 hommes et 17 femmes. La Mère Fatma était aussi parmi eux. Hazret-i Rasul de-

manda : « Qui êtes-vous, comment vous appelle-t-on ? »

Ils dirent : « Nous sommes les Quarante » Muhammed Mustafa ajouta : « Je suis dans la difficul-

té. Qui sont le plus petit et le plus

auguste d'entre vous? ».

« Le plus petit est le plus auguste d'entre nous, et le plus auguste est le plus petit d'entre nous.

Les Quarante sont Un et les Uns sont Quarante. Ce qu'est chacun de nous, tous les autres le sont

aussi » lui répondirent les Quarante.

Hazret-i Muhammed Mustafa demanda : « Mais il en manque un. Où est-il ? »

Les Quarantes : « Il est parti chercher la subsistance en Perse. Il s'agit de Salman. Pourquoi po-

ses-tu cette question ? Salman est la parmi nous, sache le présent »


Hazret-i Rasul leur réclama une preuve. Shah-i Merdan Ali tendit son bras béni, et en disant «

destur » (permission) on lui entailla profondément l'avant bras. Le sang coula, et les Quarante se

mirent à saigner au même endroit et en même temps. Et on vit une goutte de sang provenant de la

fenêtre tombée dans le meydan (lieu de communion) ; ce fut le sang de Salman Farisi.

On banda le bras de Hazret-i Aliyyul Murtaza, et tous arrêtèrent de saigner. Puis on vit Salman

Farisi arriver. Il avait ramené un raisin et la posa devant Seyyid. Ils lui déclarèrent :

« O Serviteur des pauvres (hadimül fukara), accomplis ce service, partage cet unique raisin aux

Quarante. »

Seyyid leur demanda alors: « Ils sont Quarante, comment pourrais-je partager cet unique raisin à

tous? »

Aussitôt Allah Ta'âla prescrivit à l'ange Djebrail Aleyhisselam : « Mon Bien-Aimé est resté dans

la difficulté. Parviens à lui immédiatement, prends une coupe d'une lumière du paradis. Mon

Bien-Aimé, porte la à Muhammed. Qu'il écrase ce raisin dans la coupe, qu'il en boive le nectar et

le distribue au Quarante.

Djebrail Aleyhisselam, prit une coupe d'une lumière du Paradis et se manifesta à Hazret-i Rasul

Aleyhisselam. La coupe se posa devant lui :

« Bois le nectar » lui dit l'ange. Les Quarante virent la coupe apparaître par une lumière et se po-

ser devant lui. »

Comme le jour, il apporta la lueur. Seyyid (maître/Hazret-i Muhammed Musfata) versa de l'eau

dans la coupe et distribua le nectar. Elle était posée devant les Quarante. Hakk Ta'âla avait une

sentence de lui. La puissance devait être apparente.


Les Quarante burent le nectar, s'enivrèrent, et en se levant, d'une voix invoquèrent « Al-lah Al-

lah » et se lièrent d'âme à âme. Ils dansèrent le sema' , "nus et cuits". Pendant le sema' (percep-

tion divine), un long tissu enveloppée sur la tête bénie de Seyyid se détacha et tomba à terre. Les

Quarante le ramassèrent, le coupèrent en quarante morceaux et le nouèrent autour de leur taille

comme ceinture.

Après cette communion, les proches de Hazret-i Rasul se réunirent et l'interrogèrent sur le

Mi'radj : « Ya Rasulullah, pour l'amour de Dieu, Hakk Subhanahu wa Ta'âla a Déclaré à vous les

saints ; déclare-le nous, afin qu'on le perçoive (sema'). »

A ce moment, Shah-i Merdan Ali vint à leur coté. Le Prophète vit alors le sceau à son doigt, qu'il

avait donné au lion entravant son chemin lors du Mi'radj. Il découvrit la vérité. Il dit à ses com-

pagnons (ashab) : « Venez, soyez talib (disciple) de la vérité (hakikat), afin de percevoir les se-

crets de Hakk. » Et ils répondirent :

« Déclare nous la vérité, qu'on puisse la percevoir » Voici la Vérité que tu te dépouilles toi-même

et librement de ton essence. Les Sahaba : « Nous sommes venus prêter allégeance et apporter la

Volonté ( iradat ) »

Ils devinrent alors talib après serment (ikrar). Hazret-i Rasul rapporta : « O Compagnons, la vé-

rité est dans la main d'Ali. Soyez et apportez la volonté de Hazret-i

Ali » Tous les compagnons étaient présents, prêtèrent serment d'allégeance à Hazret-i Ali et

apportèrent leur Volonté en devenant talib .

Hazret-i Rasul rapporta que deux hommes sont devenus musahib (frère dans l'Au-delà). Le Pro-

phète Aleyhisselam est devenu musahib et frère avec Ali et ont révélé le sens de l'Unicité. Le
Prophète Aleyhisselam ouvrit sa ceinture et pressa Ali contre sa poitrine. Ils sont rentrés tous

deux dans la même chemise. Le corps ne fit qu'Un. Le Prophète dit alors ces paroles :

« Lahmika lahmi, demmika demmi, ruhika ruhi, djismika djismi – La chair d'Ali est ma chair, son

sang mon sang, mon âme son âme, mon corps son corps. »

De Hz Adam à Khatam-ül Enbiya (le Sceau des Prophètes), la voie de l'erkân (piliers) ne fût pas.

Muhammed Mustafa et Aliyyul Murtaza sont venus avec la miséricorde, la religion en est deve-

nue Apparente (zahir). Ainsi ils ont posé l'erkân. La Shari'at devint apparente ; la Tarikat (voie)

et la Hakikat (vérité) dissimulées. La Shari'at était à Muhammed. Et l'honneur de la Tarikat et de

la Hakikat revint à Ali.

***

La proternation, niyaz dans l'alevisme

Les rituels alevi, namaz, niyaz et dou’a, sont adaptés selon le soleil. Il y a trois parties de « céré-

monies » de dou’a : à l’aube et au crépuscule, ainsi que la séparation du midi. Après ces dou’a

commence le repas, le travail, ou le repos. Au milieu de la nuit, il y a une autre prière indivi-

duelle de dou’a.

Dans la conception alevi il n’existe pas comme la conception sunnite 5 parties de namaz formel

et les chiites orthodoxes de 3 parties de namaz formel. Dans la conception alevi, les prières, in-

vocations d’Allah et les dou’a (salat) sont beaucoup plus « individuelles », propre à la personne

même en relation avec Dieu.

Aucune notion de formes de namaz et de temps n’est précisée dans le Kur’an i Kerim comme

dans les trois autres livres saints, hormis le rituel du sema' (ar. perception divine, ciel). Exode
20:1-17, Psaumes de David 1, Revelation 14:5,7, et dans le Kur'an : Suratul Fatihah, Suratul

Ikhlas, and Suratul Kaafiruun.

Dans les djem alevi (en communauté), les rituels « corporels » sont : l’état de rûkû, l’abaissement

au niveau de soudjoud, le front posé au sol, et l’inclinaison de la nuque. Le sens de cette prière

(ibadat) : « Prière au Peuple (Khalk) ».

Le mot niyâz vient du persan et signifie imploration, supplication et invocation et parallèlement

la prosternation (sedjda) pendant le namaz. Dieu a enveloppé l’homme à sa création de sa propre

Lumière. C’est pour cette raison, que Dieu est sa manifestation (tedjelli). La Qibla (Direction) est

l’Homme (Insan). Invoquer (niyâz) l’Homme, c’est invoquer (niyâz) Dieu.

Le niyâz (prosternation) ne s’accomplit pas à la terre, mais à l’Homme (Adam). Dans le verset 32

de la sourate Hadj, dans son sens intérieur, le niyâz, honorer les signes vénérés d’Allah est la dé-

votion de l’amour d’Allah et des Imams.

80 versets font référence la prosternation (niyâz) dont certains d’entre eux :

Bakara - 34. Et lorsque Nous demandâmes aux Anges (et les djinn) de se prosterner devant

Adam, ils se prosternèrent à l'exception d'Iblis qui refusa, s'enfla d'orgueil et fut parmi les infidè-

les (kâfir).

Hijr - 28-30. Et lorsque ton Seigneur dit aux Anges: ‹Je vais créer un homme d'argile crissante,

extraite d'une boue malléable, et dès que Je l'aurais harmonieusement formé et lui aurait insufflé

Mon souffle de vie (rûh), mettez-vous alors immédiatement en prosternation devant lui›. Alors,

les Anges se prosternèrent tous ensemble,


Sad - 71-73. Quand ton Seigneur dit aux Anges: ‹Je vais créer d'argile un être humain. Quand Je

l'aurai bien formé et lui aurai insufflé de Mon Esprit, jetez-vous en prosternation devant lui›.

Alors tous les Anges se prosternèrent.

Sedjda - 15. Seuls croient en Nos versets ceux qui, lorsqu'on les leur rappelle, tombent proster-

nés et, par des louanges à leur Seigneur, célèbrent Sa gloire et ne s'enflent pas d'orgueil

La prosternation ne se fait pas parce que Allah a créé l’homme de terre par sa forme mais parce

que Allah a insufflé à l’Homme l’âme de Son propre Souffle. Ainsi ce n’est pas le corps de

l’Homme qui est immortel mais son Ame, essence de Dieu.

Le cadavre de l’homme vient de la terre, et retourne à la terre. Et ainsi « Chaque chose retourne à

son essence. Le Rûh (âme) émanant d’Allah, retourne à Allah. » « Celui qui se connaît soi-même

connaît son Seigneur » (hadith)

Tous les animaux ont été créés tels qu’ils soient en prosternation à l’homme. Seulement l’homme

a sa tête droite. Ce qui signifie que la prosternation des hommes unis ensemble se fait en fait à

Allah. La prosternation symbolise la plus belle prière et apparence de la servitude. Dans la reli-

gion du taw’hid il s’agit du pilier de la prière..

Alak ; 19 : Prosterne-toi et approche... La prosternation à une existence supérieure est l’expres-

sion de l’inclinaison de la nuque. Il y a

quatre types de prosternations (sadjda -niyâz) : 1- Sadjda-i Hamd : Prière rencontrant l’essence

d’Allah. (sens intérieur du verset 15 de la

sourate Sedjde)

2- Sadjda-i Tahrim : Il s’agit de la prosternation des Anges à Hz. Adam (as). Selon les versets

Bakara 34; Hidjr 28, 29, 30; Sâd 71, 72, 73.
3- Sadjda-i Tâzim : Selon les sens intérieurs des versets 4 et 100 de la sourate Yousouf, proster-

nation accomplie pour la glorification et la vénération.

4- Sadjda-i Ubûdiyet : il s’agit de la prosternation (sedjde) liée, correspondant au premier et

deuxième serment d’allégeance, d’Al Akaba., au serment d’allégeance de Ridwan (gardien du

Paradis), à l’allégeance de la prosternation de Hz Muhammed (saw) et le serment d’allégeance à

Hz Ali (as) à Ghadir-Khoum (le Prophète invita la communauté dont les compagnons du Pro-

phète à prêter allégeance à Ali et le considérer comme successeur et exécuteur Wasi-i Rasul). Il

s’agit la de “serment de prosternation” (ou niyâz de prosternation). C’est la prosternation dont on

prête serment d’allégeance au Pîr, à la descendance de Hz Ali’yyel Mourtaza (as), seyyid.

Dans un autre sens, niyâz signifie « l’appel au message, envoyé par les signes ». La Prosternation

(niyâz, sadjda) se fait de trois manières :

1- Sadjda Niyâzi : Pendant les cérémonies de Djem (Ayn-ül Jam), le « serviteur » se met à ge-

noux, pose sa main gauche puis sa main droite au dessus et pose les lèvres trois fois sur l’index.

(aux noms de Allah, Muhammed, Ali) et en se remettant sur les genoux, se relève. Les personnes

agées ou malades peuvent faire la prosternation, assises ou debout. Pendant les dou’a (gülbank

en persan), la condition est la proternation ; le front est posé devant les mains et les lèvres sont

posées légèrement sur l’index. Cette prosternation émane de cette tradition : (Tabari)

Allah a créé Hz Adem. Il a envoyé les lumières de Prophétie à Hz Muhammed (saw) et de Sain-

teté à Hz. Ali (as) émanant du visage de Hz Adem (as). Allah a insufflé de sa lumière (nûr) l’Ame

(rûh) à Adam. Adam s’est éveillé en éternuant comme s’il s’était levé d’un sommeil. Puis il en-

tend un son. Il demande alors à son Seigneur. Le Seigneur, « O Adam les lumières de mon Bien-
Aimé Muhammed Mustafa et de son Exécuteur (Wasi), mon Ami (Wali) et serviteur dévoué Ali

reflet de ton visage se sont rencontrées. Ce son est celui que tu as entendu.

Adam : O Ilahi ! Ces hommes que tu aimes, je les aime aussi. La gloire et la grandeur de Hak et

Son honneur, ces lumières montre-les moi » dit-il. Allah, « O Adam, lève ton deuxième doigt

(index) de la main droite, et regarde l’ongle » dit-il. Adâm a levé l’index de sa main droite regar-

dant son ongle ; et il vit les lumières de Muhammed et Ali. En regardant avec amour et tendresse

il dit “Lâ ilâhe illallah, Muhammed’en Resûlullah, Ali’yyün Walîyullah”. Puis l’ange Dje-

brail (as) en face de son index fit saluer le doigt. Adam rapprocha alors le doigt à ses lèvres et dit

“Hû” (Lui). » C’est pour cette raison que l’on appelle ce doigt, le doigt de témoignage (shaha-

dat).

2- Prendre le niyâz : Où l’âme se trouve, si elle doit être en position de niyâz , elle doit poser ses

lèvres sur son ongle en disant « Hû » (Lui - Allah). A la fin de chaque dou’a le Pîr en disant « la

Vérité est à Lui (Hû) » les âmes se mettent en niyâz (prosternation).

3- Le niyaz aux personnes Saintes : à Hz Muhammed (s.a.v), Hz Imam Ali (a.s) et les autres

Imams (a.s) ainsi que seyyid Pir Hadji Bektash, lorsque leur nom est prononcé, on rend le niyâz

et avec la main posée sur le cœur on rend le salawat (bénédictions). De loin, deux âmes qui se

saluent « se prosternent » de la même manière. Dans une jamaat, la personne qui entre dans la

salle de prière, rend le même niyâz et dit « Hû » (Lui).

Sajjada : tapis ou tissu sur lequel on se prosterne lors de l’ « Ayn-ül Jam ». Dans un sens, il cor-

respond au bâteau de Noé (a.s). Celui qui y « monte » propre et pur, est sauf de tous ses pêchés et

du mal. Dans un autre sens, lorsque Hz Mûsa (a.s) en contact avec Dieu, il
correspond à la mer de feu étendu sous ses pieds. Les Hommes qui montent dessus propres et

purs ne sont pas brulés mais les personnes injustes brûlent à grand feu. Tous les « services » fait

sur le sajjada se font pieds nus en l’honneur de Hz Musa (a.s). Les origines de sajjada se basent,

en outre, sur une tradition remontant à Hz. Ibrahim (a.s). La tradition rapporte : (Mirazüt Meka-

sit, s.271.)

Les anges Djebrail, Mikaîl, Israfil et Azrail se présentèrent en hôte à Hz Ibrahim. « Tant que le

sacrifice n’a pas été fait ils ne pourront entrer à l’intérieur » disent-ils. Hz Ibrahim présenta un

bélier à Azrâil. Le bélier sacrifié et la peau retirée, Azrâil l’apporta devant Djebrail. Djebrail : «

O Azrâil, présente la peau à Israfil, qui lui-même la présentera à Mikâil ; quand le temps sera ve-

nu, on se rassemblera. » dit-il. Ce qui se dit se fit. Mikâil apporta la peau devant Djebrail (a.s), la

déroule, la pose devant lui et pose sa tête pour se proterner. Mikâil en prenant en main la peau se

mit en prosternation (niyâz) devant Hakk Taâla. Un appel lui vint : « O Djebrail! Prend la peau

aux quatre coins ; ce que je dis, fais le ! Utilise ton doigt comme kalem et ta bouche comme en-

cre. En tendant la peau du membre derrière droit, dis Azzemtü aleyke yâ Ali! (tu es Grand ô

Ali). Puis en tendant le membre derrière gauche, dis Ekremtü aleyke yâ Ali! (Tu détiens l’hon-

neur ô Ali) Ensuite en tendant le membre devant droit, dis Eslemtü aleyke yâ Ali! (Je suis de ta

foi ô Ali) Enfin en tendant le pied gauche devant dis En’amtü aleyke yâ Ali! (Je suis de ta Tra-

dition ô Ali) Djebrail fit ce qu’on lui demanda. Un autre ordre lui était venu : “De ton front à ta

queue, trace un signe sur la peau.” Djebrail exécuta une nouvelle fois l’ordre. Il était écrit sur une

ligne Lâ ilâhe illallah, Muhammed’en Resûlullah, Ali'yyül Walîyullah. La peau avait été pré-

sentée par les quatres anges à Ibrahim (as) et dirent “Sur cette peau, t’asseyant avec la Volonté

Divine, qu’elle soit en tant que Calife d’Allah la Prophétie, la Sainteté et l’Imamat
Dans l’Ayn-ül Djem Alevi, le serviteur “sajjâdaji” est garant de poser et d’enlever le tapis de

prière (sajjada), en l’honneur du devoir de l’ange Djebrail (a.s) lors de l’Assemblée des Quaran-

tes.

La prosternation (sadjda) est posée sur l'adâb (règles de convenance : manière, politesse, pudeur,

modestie ...). Quiconque ne respectera pas l'adâb, sa prosternation et son abandon à la voie de

Muhammed - Ali (a.s) sera refusé. Qu'il en soit connu ainsi !

Aucune âme ne peux se prosterner par peur ou parce qu'elle est attendue pour un quelconque

mobile. La prosternation n'est pas du ressort de la peur, ni de l'attente. Quiconque pose sa tête en

proternation est abandonné à Hakk. Que son essence rencontre Hakk, pour qu'il prenne la place

de l'erkân (les piliers) . L'intention de la prosternation est l'aspiration d'atteindre Dieu, mais cette

aspiration n'est pas celle du moi. Quiconque se prosterne pour son nafs (moi), pour sa conve-

nance, est définitivement un kafir, un mécréant.

***

Les Fondements de l'Islam dans l'Alevisme

Les fondements de l'Islam (usul-i din) sont au nombre de Cinq :

1. Unicité (Tawhid) : Croyance en l'existence, l'unicité, la non-direction, l'infinité de Dieu

2. Justice (Adalat) : Dieu est juste et équitable. Il est le protecteur, le gouverneur, l'exécuteur

des lois divines. Le bien et le mal n'émanent pas d'Allah. (Anam,

ayet 59). Allah a créé l'Homme, Adam (as) de son propre Ruh (Esprit) et l'a envoyé comme calife

d'Allah sur terre. Les femmes (An Nisa) - 79. Tout bien qui t'atteint vient d'Allah, et tout mal qui

t'atteint vient de toi-même ( nafs ). Et Nous t'avons envoyé aux gens comme Messager. Et Allah

suffit comme témoin.41. Les versets détaillés (Fussilat) – 46. Quiconque fait une bonne oeuvre,
il le fait en sa faveur. Et quiconque fait le mal, il le fait à ses dépens. Ton Seigneur, cependant,

n'est point injuste envers les serviteurs

3. Prophétie (Nübüwwat) : Les lois divines ont été transmises aux Prophètes. Les prescrip-

tions qui ont été transmises aux Prophètes sont celles d'Allah.

4. Imamat (Imamat), Sainteté (Walayat) : Après les Prophètes, les Imams font perdurer le

Message, les lois divines des Prophètes, les appliquant, les contrôlant, les protégeant de la cor-

ruption (surtout pour les Prophètes qui n'avaient pas de livres). La croyance repose sur celle des

12 Imams. Les ocakzade , l'ordre des seyyid font perdurer cette voie.

5. Résurrection (Ma'ad) : Croyance au Jugement Dernier et à l'Au-dela (Akhirat) Justice=Loi

; Unicité=Allah ; Prophétie=Hz. Muhammed ; Sainteté et Imamat = Hz.

Ali ; Au-dela=Domaine d'application des lois, c'est-à-dire au-dela de la mort.

Trois fondements de degrés et d'existence : Allah nous invite à suivre cette "trinité" Allah, Mu-

hammed, Ali..

55. La Table servie (5.Al-Maida) : Vos Amis sont Allah, Son Envoyé et Ceux qui distribuent le

zekât en prosternation lors de l'Invocation..

Ainsi, invoquer les trois Noms (Isim) d'une voix, l'Unicité, la Prophétie et la Sainteté (Tawhid,

Nübüwwat, Walayat) est le fondement de la croyance.

Zat= Source ; Prophétie=Commandement ; Sainteté=Application. C'est en cette perspective que

la Trinité « Allah, Muhammed, Ali » est de Tradition.

Le Fondement Alevi : Serviteur en Allah, Croyance en Hz. Muhammed, Disciple de Hz. Ali

et guidance par la voie de Hz. Huseyin.


Les préceptes de l'Islam dans l'alevisme sont au nombre de quarante (makam). Les piliers de la

foi sont lus à travers ces quarantes makam. Les préceptes de « 3 Sünnet et 7 Farz » et des 12 Ilke

selon les recueils de l'Imam Jafar-as Saddik (a.s) et du Sheyh Safi sont contenus dans les qua-

rante makam.

Les 4 zahir (exotérique) et les 7 batin (ésotérique) dans le Kur'an-i Kerim ont été réduites for-

mellement à 4 portes 40 makam et 360 menzil. Les règles de l'Islam auxquelles doit se conformer

chaque alevi sont ces conditions.

4 Seuils, 40 Stations (Makam):

Shariat :

1. Croire en l'Unicité de Dieu et accomplir la prière (ibadet) 2. Protéger la Connaissance (Ilim) et

la Gnose (Irfan) 3. Etre maitre d'un travail, d'un métier

4. Disposer d'un gain licite (halâl) 5. Contracter un mariage et donner naissance 6. Disposer la

table, par un gain licite (halâl) 7. Suivre la communauté 8. S'habiller et manger propre 9. Com-

passion et indulgence 10. Se protéger de la ruse et se diriger vers le vrai

Tarikat :

1. Prêter serment (ikrar) au Pir de vivre sur la voie de l'erkan (pilier) et à ce jour, se repentir de

ses fautes 2. Rester sur le serment en devenant disciple-étudiant (talib) 3. S'habiller propre en

restant pudique, poli (adâb)

4. Faire son travail soigneusement 5. Servir les Gens de la Voie 6. Etre en station de crainte et

d'espérance, Khawf-u Rija ( Se repentir et se faire pardonner) 7. En voyant les difficultés, ne pas

délaisser l'espoir d' Allah (ne pas sombrer dans la tourmente)

8. Etre des Gens de la Taqwâ (piété), se diriger vers la voie du salut


9. Prendre conseil, dans le lien des Gens de la Gnose (Irfan) 10. Etre connaisseur du Vrai, pren-

dre soin de son conjoint et de son travail et maitriser, ses mains, sa langues, ses lombes

Marifet :

1. Ne rien entreprendre de contraire à l'adâb (politesse, modestie, pudeur) 2. Craindre Dieu, lors-

que l'ego est incité à de mauvaises actions 3. Entre en état d'abstinence, de jeûne à toutes mau-

vaises actions. 4. Patience et retenue : consentir à ce que l’on a.

5. Avoir honte des mauvaises actions 6. Générosité, partager les bienfaits (ni'mat) produites par

les mains. 7. Etre de Connaissance (ilim) et de Guidance (irchad) 8. Etre possesseur d'un coeur

"auguste" 9. Pour chaque sujet, être des Gens de la Marifat (connaissance divine) 10. Connaitre

sa propre essence et la transmettre

Hakikat :

1. Etre de la terre (Turab), voir les manques dans son essence

(Bakara Suresi/255 ; Mümin Suresi/60)

(Nisâ Suresi/162 ; En'am Suresi/140) (Bakara Suresi/16 ; Nûr Suresi/137)

(Bakara Suresi/286 ; Rahman Suresi/9) (Nahl Suresi/72 ; Rum Suresi/21) (Nahl Suresi 71 ;

Insan Suresi/8-9) (Hücâdile Suresi /11 ; Enfâl Suresi/24) (Bakara Suresi/168-172) (Bakara

Suresi/129 ; Nûr/22) (Isra Suresi/84 ; Nahl Suresi/123)

(Araf Suresi/181)

(Fetih Suresi/10) (Araf Suresi/26) (Bakara Suresi/82) (Enfâl Suresi/72)

(Nasr Suresi/3)

(A'raf Suresi/56)

(Âli Imran Suresi/114) (Kaf Suresi/37)


(Ahzab Suresi/35)

(Kalem Suresi/4)

(Nisa Suresi/78) (Â'la Suresi/14) (Enfal Suresi/46) (Nisa Suresi/85)

(Isra Suresi/26)

(Ali Imran/187) (Furkan Suresi/63)

(Ankebût Suresi/58) (Suara/193-194-214)

(Isra Suresi/37)

2. Ne pas réprouver les 72 groupes 3. Ne jamais se refuser de faire le bien 4. Gagner la confiance

des créatures de tous les mondes 5. Au souverain du Royaume (monde matériel), faire de bonnes

oeuvres et gagner Son consentement (riza) 6. S'entretenir sur les secrets de Hakk et ainsi enno-

blir les coeur 7. Pélerinage, gagner le coeur de l'Ami 8. Cacher les secrets de l'Ami 9. Par la

communion spirituelle (münajat), se faire pardonner par Dieu, le glorigfier pour tous les bienfaits

qu'Il offre. 10. Observation (Müchahada), dans la théosophie du Wahdat-i Wudjut, méditer sur

Dieu, Le voir proche.

(Maide Suresi/48) (Nisa Suresi/95) (Âli Imran Suresi/75)

(Tegabün Suresi/17)

(Mücadile Suresi/7) (Hâc Suresi/46) (Ali Imran/118)

(Bakara/58) (Tekasür /7; Kaf /16)

Chaque porte correspond à un élément de la nature (feu-Ammare, air-Lawwama, eau- Mülhime,

terre-Mutma'ine) et chaque élément a son équivalent de nefs chez l'homme. Chaque nefis est re-

présenté par 10 intentions. Et la porte correspondant à un élément 'libère' le nefs correspondant.

!! Nafs-i Ammare : équivalent du feu. C'est le dessein des ignorants oppresseurs.


1) Ignorance 2) Orgueil, fierté, Courroux 3) Haine 4) Chagrin 5) Avarice, contrariété 6) Révolte

7) Dépendance au nefs 8) Rancune 9) Insulte 10) Dissension, semer le trouble

!! Nafs-i Lawwame : à la Shari'a, le serviteur se rapproche d'Allah par la connaissance, Ilmel

Yakin. Il attenit ainsi le seuil de la porte de la connaissance.

1) Esprit cru, qui nie la tevella et la teberra 2) Piété 3) Abandon à l'invocation 4) Servitude, es-

clave

5) Namaz 6) Jeûne 7) Hadj, pèlerinage 8) Jurisprudence 9) Zekât 10) Ablution (Abdest)

!! Nafs-i Mülhime : c'est la représentation de la connaissance (Marifet), le serviteur se rappro-

che d'Allah par l'adoration, Ayn-el Yakin. Il comprend les degrés de raison, de connaissance, de

sagesse, et de conseil.

1) Intelligence 2) Sagesse 3) Connaissance 4) Conseil

5) Esprit 6) Bien 7) Maturité 8) Vertu

9) Don 10) Générosité

!! Nafs-i Mutma'ine : c'est l'expression de la Hakikat, le serviteur se rapproche d'Allah par la

Vérité, Hakk-el Yakin. La terre est une preuve de l'homme. Et le paradis en est au dessus. C'est le

dessein des Gens de la Tarikat.

1) Prendre patience 2) Servir avec sagesse 3) Justice 4) Etre miséricordieux 5) Etre connaisseur

de la lumière par le consentement 6) Protéger la connaissance 7) Mériter la Vérité 8) Se rappro-

cher de Hakk (le Vrai, Allah) 9) Tenir son engagement 10) Constance dans l'amitié

Conformément au Buyruk de l'Imam Jafar-as Saddik (a.s), dans l'Alevisme, il y a 3 Sünnet (tradi-

tions) et 7 Farz (préceptes):

Trois Sünnet :
i. Toujours aller vers la parole d'Allah. Celle de se diriger vers l'unité (tawhid) du Coeur

ii. Cesser toutes les hostilités de son coeur ; réprimer ses rancoeurs et son orgueil, sa fierté, ne

pas provoquer de jalousie ; ne pas céder à ses convoitises, ses ambitions afin de ne pas livrer son

coeur au sheytan

iii. Si les initiés sont mille-un, qu'ils s'assoient ensemble et qu'ils parlent d'une seule voix

Sept Farz :

i. En se préservant du sheytan, de la religion des zahit (du mal), préserver la religion par le

juste chemin de la tarikat (voie, ordre religieux). en dissimulant les secrets

ii. Porter la main puissante d'Allah (desti-i kudret), c'est-à-dire se tourner vers la Vérité, Hakk

de notre propre intention

iii. Obéir à la balance de Hakk. A un pêché, mille pardons et implorations. Ne pas mentir et ne

pas faire voeu dans les lieux de mensonges et ne pas s'y trouver. Que l'ordre du monde soit réta-

bli, se remette en place jusqu'au dernier grain de sable.

iv. Renoncer sous serment par le consentement au Calife (celui qui porte la ceinture)

v. Faire atteindre le droit du Musahip (frère de l'Au-Delà) dans l'assemblée (djamiyet) de

Hakk par la hakikat (vérité)

vi. Porter le manteau du Calife ; à celui qui met la ceinture, faire serment et se repentir

vii. Accepter la couronne (tadj) du Calife

Ceux qui sont sur ce chemin sont dits dévoués. Ceux qui s'écartent de ces sünnet (tradition) et de

ces farz ne recevront aucune force, seront bannis et leur visage s'obscurcira..

Douze conditions (Ilke) dans la Tarikat :


i. Craindre Hakk-Allah. C'est-à-dire qu'il est du devoir de l'initié de porter d'abord la vérité

par des paroles et des actions justes et droites et par une nourriture licite (halâl). Sois vénérable à

la Shari'at, que la piété en soit ainsi pure. Et quoi qu'il se trouve dans tout chemin et dans tout

pilier de l'office s'engager pour venir en aide (nusrat) pour la victoire (zafer) . Ainsi il obéit à

Hazret-i Muhammed Mustafa Sallallahu Taalâ aleyhi wassallama.

ii. Ne divulguer à personne de paroles injustes, contraire à la vérité. Voir le Peuple tout entier

d'un seul oeil. Voir la basesse de son essence dans le Tout.

iii. Rendre au Peuple sa majesté et sa compassion avec pudeur et les bonnes manières (adab).

Donner son âme et sa force au Chemin et aux piliers (erkân)

iv. Invoquer d'honnêtes supplications (tazarru). C'est-à-dire de voir l'homme (âdem) vénérable

; honorer l'un et l'autre avec gloire, modestie et ne pas le rabaisser.

v. N'être limité que par le consentement (riza). Patienter dans les consentements et les épreu-

ves de Dieu afin de ne pas nier Hakk... Hakk Ta'alâ aime ses serviteurs patients.

vi. Résignation (tawakkul) ; renoncer à l'importance des entreprises ici-bas vii. Agir avec pa-

tience (tahammül) dans toutes ses entreprises. Hakk Ta'ala est

omniscient. viii. Craindre Hakk et ne pas subir ainsi de chatiments.

ix. Etre parmi les plus consentants. Se contenter de peu et en recevoir sa grandeur. x. Ne pas

s'affliger de la substance émanant d'Allah

xi. Isolement et ne pas s'assimiler au peuple xii. Aux fidèles, qu'ils soient le capitale de jus-

tice et de vérité

Croyance Alevi
Dans l'alevisme et le bektachisme Allah a créé Adam à son image et toutes ses manifestations en

ce monde, se font sous la forme humaine. Allah ne se trouve ni au ciel ni au paradis, mais au cen-

tre du coeur humain qui symbolise la Kaaba. La divinité étant par essence immatérielle, il existe,

entre le Créateur et sa créature, un intermédaire qui est la Manifestation divine. Cette Manifesta-

tion est Muhammed Ali et représente la Beauté divine dont la beauté humaine est le reflet.

Dans l'alevisme, il n'y a pas de peur (en tant que contrainte) d'Allah. La croyance est en Allah. Il

n'y a pas la peur de la religion, du paradis et la crainte de l'enfer. Tout est dans l'homme. Comme

l'a dit Allah :

Qaf - 16. Nous avons effectivement créé l'homme et Nous savons ce que son âme lui suggère et

Nous sommes même plus près de lui que la veine jugulaire

Tout est dans l'Homme, et tout est dissimulé dans le cœur des hommes (sous sa langue). Hakk (le

Vrai) est dans le monde. Chercher Allah en dehors du monde est futile. L'Homme est la Qibla

(direction de la prière). Pour les alevi, l'Homme qui parle est le Kur'an. Hz Ali : « Je suis le

Kur'an'i Natik (le Coran Parlant) »

La Relation Allah - Insan (Homme)

Ce n'est pas par la crainte mais par l'amour que l'on se soumet aux prescriptions d'Allah. L'ori-

gine du mal ne provient aucunement de Dieu. L'Amour (Hak - Allah) n'est pas engendré, Il n'en-

gendre pas. Seul le mal est engendré, le mal ne provenant pas de Dieu. Le bien et le mal n'exis-

tent que si l'un des deux absents. Le bien et le mal ne sont pas d'Allah contrairement aux concep-

tions orthodoxes. La relation entre Dieu et l'Homme est amour, basée sur le respect appuyé de la

vertu. Si l'homme a un cœur, ce dernier n'est limité que par Dieu.

Allah, l'Homme et l'Amour


L'Homme est sacré. Où l'amour est absent, rien ne peut exister. Par crainte (dans le sens littérale)

on ne peut aimer Allah. « La prosternation (sedjde) se fait au visage de l'homme (Adem) » (réfé-

rence à Adam devant lequel les anges (melek) se sont prosternés lorsque Dieu l'a créé). La Qibla

(direction de la prière) n'est rien d'autres que la beauté de l'Homme.

« La Qibla est le beau visage (djemal) de l'Homme. » Allah, la Nature et l'Homme

Dans l'alevisme, la nature doit être respectée et aimée. Elle est indissociable de la Création. Les

hautes montagnes, les grands arbres, les sources d'eau, le soleil, la lune, les étoiles, les ani-

maux,tous sont respectés, admirés pour leur beauté pour la magnificence de la création.

Allah dans les psaumes alevi (voir la section Poèmes )

Allah est Un, la Vérité est à Muhammed Ali L'âme contient le monde entier

Le chemin est celui de Hakk Muhammed Ali Viens dans l'Assemblée de Muhammed Ali Pir Sul-

tan Abdal

Les grands poètes Alevi comme Fuzûli, Hatayi, seyyid Nesimi, Virani et Pir Sultan Abdal évo-

quent principalement l'amour et le respect qu'ils portent à Allah, Muhammed, Ali. Dans les djem

alevi, les nefes (poèmes, psaumes, littéralement souffle) expriment particulièrement l'amour d'Al-

lah, de Muhammed, de Ali, de la famille Sainte du Prophète (Ahl-u Bayt). Contrairement à quel-

ques conceptions islamiques, les poèmes ne sont pas interdits. Les invocations alevi d'Allah sont

exprimées dans les psaumes, les dou'a. Dans ces dou'a (prières, invocations), les paroles parlent

d'amour et de respect et en particulier du Prophète, de sa Famille Sainte et des saints. Ces dou'a

commencent avec Allah, Muhammed, Ali et se terminent de la même manière avec l'amour et le

respect.

Paradis (djennet) et l'enfer (djehennem)


Ce Paradis dont ils parlent Rempli de palais et de nymphes A ceux qui Le sollicitent, donne leur

C'est de Toi [Allah] dont j'ai besoin, Toi seul Yunus Emre

Le Paradis est ce que l'homme fait de bien dans le monde, néanmoins ce que donne Allah n'est

pas un pot-de-vin. La prescription de l'homme est de faire le bien. Et il ne doit pas le faire sour-

noisement dans le but de disposer de belles femmes dans l'au-delà. Yunus Emre, dans son poème,

dit que le Paradis n'est pas les nymphes, les beaux palais mais qu'il veut uniquement Allah. Il

préfère L'atteindre à toute chose, à tout autre état.

Le paradis et l'enfer sont dans ce monde. Chercher un autre paradis ou un autre enfer est vain.

Yoksul (indigent) Köylu (le Villageois)

Yoksul le villageois est mort, Quand il a ouvert les yeux Il se trouvait devant la Porte du Paradis

Un homme riche attendait aussi dans la file Puis est venu un ange, Qui ouvra avec une clé en or

la Porte du Paradis L'homme riche rentrait en premier Et soudain on entendit une fanfare Der-

rière la Porte Un cortège de musicien jouait en son honneur Accompagnés de chantres L'amour a

délivré les entrant au Paradis de leurs cris de détresse La Porte s'ouvrait à nouveau, il n'y avait

plus de musiques Le villageois entra, Un ange le rencontre, - Bienvenue frère villageois, dit-il

seulement Mais où est la fanfare ? Pourquoi le cortège ne joue-t-il plus ?

Pourquoi les anges ne dansent-ils pas ? - Qu'est ce que c'est que cette affaire ? criait le villageois

Quand l'homme riche est entré, Vous avez chanté, Vous l'avez accueilli avec de la musique. Je ne

suis manifestement qu'un indigent, un simple ! Mais ne reste-t-il pas des indigents dans le monde

? Les gens ne sont-il pas tous égaux au Ciel ? - Oui, a dit l'ange Un riche est un, un indigent est

un Seulement n'oublie pas, frère villageois Chaque jour, des milliers d'indigents viennent au Pa-

radis Mais sur mille ans, il n'y a qu'un riche qui y est entré.
Regarder Dieu avec les yeux de son âme.

Bien évidemment les hommes ne peuvent ni voir Allah de leurs yeux, ni le toucher de leurs

mains. Mais s'ils font ce que Allah prescrit et s'ils ne manquent pas de servir Allah (par extension

l' Homme, sa manifestation ici-bas), ils se rapprocheront d'Allah.

En se purifiant de toutes les vilenies, en se rapprochant des créatures d'Allah (sa manifestation),

avec l'amour et le respect, le voile noir recouvrant les yeux de l'Ame se lève : l'Homme se rap-

proche d'Allah.

Dieu n'a besoin ni de vêtements ni de nourriture. Mais si les vêtements et la nourriture de Dieu

on les donnait à ses serviteurs nécessiteux, on se fera aimer par notre Seigneur. Mais ces prêches

ne se sont pas recevables lorsque le but est d'obtenir une récompense; si on le fait sans intérêt, on

percevra Allah avec les yeux de l'âme.

Insan-I Kamil

Selon l'alevisme, chaque chose fait partie de la croyance. Ce que tu cherches, cherche le en toi-

même. Les hommes doivent se purifier en s'éduquant soi-même, en devenant mûr, en éduquant

son nefs (désir, moi...). Et il devient ainsi proche de Dieu, se perfectionne (Kamil). Il devient l'In-

san-i Kamil.

Niyazi Misri (XVIIème siècle) disait : « Ne crois pas devenir une personne bien seulement en

accomplissant le namaz (salât), en jeûnant, en allant à la Mecque. Ne crois pas devenir un

“homme complet” (Insan-i Kamil) ! » Le principal problème est de s'instruire soit d'éduquer son

moi (nefs), d'être modeste, d'éviter la forme afin d'atteindre Dieu, refuser la corruption; ainsi

est-il nécessaire de se lier au Cœur.

Gerçeklerin demine Hü
L’amour de Dieu

Le Divin (Ilahi) lié à aucun formalisme, éloigné du sentiment d’oppression, de crainte, complété

du respect et de l’affection est l’état d’Amour. L’homme par crainte du Divin ne peut s’approcher

d’aucunes existences sans l'affection et l'amour. Car la porte qui s’ouvre à Allah est la porte du

cœur. Sans cœur on ne peut se lier à l’Amitié. En effet, l’amour porté sans intérêt est le Divin pur

et innocent.

Comme l’est évoqué dans les versets du Kur'an (50.Qâf - 16 : Nous sommes plus proche de lui

(l’homme) que de sa veine jugulaire). Plus proche de lui signifie qu’Allah n’est pas au ciel ou

quelque part loin mais à l’intérieur de l’homme dans le cœur du croyant.

Comme dans ce verset et dans de nombreux autres, au lieu de dire Allah directement, il est utilisé

le terme Nous. Nous étant un terme au pluriel, on a envie de se poser la question : Combien Al-

lah est-Il ? De même un autre verset dit (38.Sad – 72. Prosternez-vous devant l’âme (Ruh) insuf-

flée par Mon Souffle (Ruh)). Ainsi comme il est sous-entendu, le Vrai (Hakk ou Allah) est dans

l’homme, les hommes. Ainsi avant d’atteindre Allah, il faut d’abord se connaître soi-même. Ce-

lui qui se connaît, connaît son nefs. Celui qui connait son nefs (moi) connait son Seigneur (Hz

Muhammed). Le désir de l’homme sur le chemin pour atteindre Allah est le plus grand obstacle.

Pour le franchir, le seul chemin, se lier à Allah avec l’amour. Il n'y a nul intermédiaire entre la

créature et Son Créateur, pas même un mot. La lumière est dans chacun. Suivre les enseigne-

ments des Prophètes, c'est trouver la Connaissance par soi- même à chaque instant sans livres,

sans maîtres, sans influents. Ce grand amour se vit et se ressent dans toutes les cellules du corps.
Celui qui est arrivé au stade d’Insan-i Kamil en empruntant le chemin menant à Allah par l'at-

tention et l'effort a ouvert la Porte de la Vérité avec le cœur Sublime tels les ermiş evliya (amis

de Dieu, les saints); c'est se lier aux amis du Vrai (Hakk) avec amour et respect et de leurs paro-

les discerner la parole vraie.

***

La première et la plus importance des croyances dans l'Alevisme est la croyance en Allah. L'ale-

visme croit en l'existence d'Allah, Son Unicicité, Sa Présence, Sa Grandeur, Son Non- engen-

drement, Sa Non-direction, Sa Création, et de Son Contrôle sur tout.

Je suis Shâh Hatayi, mer du fleuve de l'Unicité (Tawhid) Ceux qui ne font pas le Tawhid, sont

notre moiteur Notre capital provient de notre Pir Sheyh Safi Le fondement (erkân) des Douze

Imams, le Tawhid

O fidèles Amants Venez au Tawhid, au Tawhid O dignitaires d'Ali Venez au Tawhid, au Tawhid

Ceux qui boivent le vin de l'Amour Insouciants, leurs yeux s'ouvrant

Ceux qui battent le pan, s'envolant Venez au Tawhid, au Tawhid

Le premier des agents de la création qui conditionnent la conscience de l'homme est l'instinct. La

conception de l'homme et le degré de connaissance, augmentant, apportent les réponses à certai-

nes questions posées. Certaines de ces questions peuvent se condenser aux sujets de la qualité de

l'homme, son entreprise dans ce monde, son devenir après la mort...

Chaque personne se conçoit une réponse à ces questions selon son intellect, sa conception et se

satisfait selon son degré de conception. Seulement est-ce une satisfaction saine, ou bien une sa-

tisfaction malade, faible? Ainsi le point qu'il faudra considérer est celui-la.
Concernant la nature de l'homme, beaucoup de philosophes et de penseurs se sont surmenés et

ont développé différents points de vue. Ils semblent se rapprocher sur la valeur de l'homme, son

importance, mais on ne peut pas dire qu'il y a une information claire et nette sur la nature de

l'homme. Ce qu'ils ont exploré sur l'homme ne constitue même pas une porte.

Dans la soufisme (tasawwuf), l'ultime but est le tawhid : « LÂ ILÂHA ILLALLAH ». (Il n'y a

pas d'autres divinités qu'Allah). C'est-à-dire être s'effacer dans l'essence d'Allah. Dans la sou-

fisme, le véritable chemin du tawhid est l'effort individuel constant d'atteinte et d'affranchisse-

ment.

1. 2. 3.

Dans le tawhid, il y a 3 étapes.

LÂ MA'BUDA (divinité) ILLALLAH LÂ MAKSUDA (aspiration) ILLALLAH LÂ

MAWJUDA (existence) ILLALLAH

Si l'homme franchit ces trois étapes et atteint la porte de la Hakikat (Vérité), il sera éclairci des

vérités cachées.

La fondement est « Lâ Mawjûda Illallah ». Il n'y a pas d'autre existence qu'Allah. Toute chose

est Lui. Toute existence (mawjud) est Sa Manifestation (tajalli). (panthéisme)

Le bien et la sagesse sont les oeuvres émanant d'Allah . Le mal et l'imperfection émanent de

l'homme. L'homme qui achève le mal et l'imperfection, se verra couvert de l'attribut de la sagesse

et subsistera dans l'Ensemble, l'Unité. Etant une vague dans la mer, elle se meurt dans la mer.

C'est-à-dire devenir Wahdat al-Wüjûd (Unité de l'Existence). Ainsi, « Du fini c'est s'annihiler

dans sa substance infinie. » Il s'agit de l'ultime but de la soufisme (tasawwuf) islamique, le ta-

whid.
C'est un secret. Ce secret, le grade du pélerinage vers Hakk par les secrets du Wahdat al- Wüjûd -

attribué selon des degrés.

Ces phases d'instructions et d'enseignements sont au nombre de quatre :

1. Phase NEFY VE ISPAT; C'est la phase aspirée "Lâ ilâha illâllâh" - tawhid propre au Peu-

ple.

2. Phase MAHZ ISPAT; C'est la phase aspirée "Illâ Hû" - tawhid propre aux initiés

(Hawwas).

3. Phase FENA FILLAH ; C'est la phase aspirée "Yâ Hakk" - tawhid propre aux grands sa-

vants (Hawwassin hawwassi).

4. Phase MUTLAK FENA ; Cette phase est propre aux plus grands savants et sages (Ahas).

Ainsi n'y a t-il plus d'initié (talib) mais seulement Hakk - Allah. Il y a unité entre entre le Créa-

teur et Sa création. Il est toute existence. L'ego s'est éteint. Toute existence est rassemble, unifiée,

elle est devenue Unie, djem.

Ces phases peuvent être éclaircies par ces trois points.

1. ILMEL YAKIN; Lire. La Connaissance (Ilim) qui émane des indices provenant de la rai-

son.

2. AYNEL YAKIN ; Voir. La Connaissance qui émane du Müshahada (contemplation, obser-

vation)

3. HAKKEL YAKIN; Se perdre dans l'essence d'Allah par l'unité de l'Homme. C'est être

Ana'l Hakk (« Je suis le Vrai »). Unir l'existence à l'Unité.


Ainsi l'homme qui connait ceci, a dans ses mains les clés du Kur'an. Ainsi ce que veut donner le

Kur'an renfermant l'essence du message est devenu consistant. Le ta'wil du Kur'an en découvrant

les secrets « Künt-ü Kenz » (Existence), rencontre Allah.

Pour résumer, l'alevisme est la voie d'une soufisme (tasawwuf) s'élargissant du Wahdat al-

Wüjûd au Neyf-i Wüjûd. Ainsi c'est prendre soin et maitriser ses mains, sa langue et ses lom-

bes.

1. Protéger et maitriser ses mains; Selon le sens de cette prescription morale (ahlak), il

s'agit de ne pas toucher un bien qui n'a pas été donné en mains, soit les biens d'autrui, ne pas

transgresser leur droit.. Car les mains sont guide. Sans mains on ne pourrait rien faire. La langue

aime et goute, les mains quant à elles, portent les goûts et l'amour. L'homme doit faire vivre ces

sens et protéger son existence.

2. Protéger et maitriser sa langue; selon le sens de cette prescription (ahlak), ne pas dire

tout ce que l'on voit ou l'on sait, dissimuler les secrets. Toute chose dite étant rapportée par la

langue, la parole est Parole, « kelâm » (un des attributs d'Allah). Ainsi la Parole (kelâm) doit être

Vraie (Hakk). Toute chose se fait connaitre par la langue. Pour cette raison, on doit avoir une pa-

role affable, droite et parler uniquement par Hakk.

3. Protéger et maitriser ses lombes; selon le sens de cette prescription (ahlak), êtrre maitre

de son nefs (moi, ego). En prenant soin de ses lombes on perpétue la descendance.

En dehors de la forme ou du sens apparent des connaissances de la révélation, il existe un sens

intérieur (essence), le Caché (batin). Allah est gardien de l'Apparent (Mash'hudat) et de l'Invisi-

ble (Ma'dumat). La première interprétation se voit avec l’Imam Ali (Kerrem Allahu Wadjha). Il

dit :
« Tous les versets du Kur'an ont quatre sens : 1) Le Zahir (l’extérieur, la forme, l’apparent), 2)

Le Bâtin (le caché : l’intérieur, l’essence) 3) Had (les limites, les frontières) 4) Muttala (la ma-

nifestation, représentation de Dieu) Parmi ceux-la, le zahir se manifeste à travers la parole (ikrar)

et la langue. Le batin est dans la compréhension et l’acceptation sur le chemin du cœur. Le had

se manifeste chez les gens justes et concordants. Enfin le muttala veut rendre clair en chaque

homme chaque verset d’Allah. »

Parmi toutes les références importantes, ce hadith (parole) de Hz Muhammed (s.a.w) concer-

nant les versets (ayet) : « Le Kur'an a un aspect extérieur (4 zahir) et un aspect de profondeur de

l’intérieur (batni). En dehors de la profondeur de l’intérieur (7 batin) il apparaît un autre sens

caché, le sens intérieur. Il se trouve mis à part ce sens intérieur caché (ésotérique) : la profondeur

du caché où les sphères célestes prennent place les unes dans les autres. Ainsi il a autant de sens

que le 7ème sens caché. »

Pour ces paroles, l’Imam Djafer-i Sadik (a.s) a été empoisonné en 765 après J.C. par le Sultan

Abbasi : « Dans le livre d’Allah quatre aspects sont évoqués : 1) les changements et les explica-

tions éclairées 2) les signes 3) en dehors des qualités essentielles qui se sentent dans le monde, il

existe un autre monde de relations invisibles, de « sens fins » (letaif). 4) il existe des enseigne-

ments de haute Moralité (les vérités). L’expression des paroles ; le sens extérieur (zahir), pour le

rassemblement, se considère pour les plus bas. Les signes ; les élus, ils sont parmi ceux qui ont la

capacité particulière de la haute connaissance (hawas). Les sens invisibles (letaif) ; les Amis de

Dieu (les Saints, ewliya) les ont atteint. Les enseignements de haute Moralité (les vérités) appar-

tiennent aux Envoyés (nebi) et aux Prophètes. »


La conclusion que l’on peut tirer ; le Kur'an soit les connaissances de Dieu n’est pas seulement

un assemblage de lettres, de mots, de phrases. La teneur des connaissances des révélations ne

peut se faire sentir que par le sens intérieur (vérité).

La plupart ne connaissant pas la profondeur de la connaissance et de l’intérieur se sont restreints

au sens extérieur du Kur'an. C’est parce que « la face extérieure » ou la porte de la Shariat (sanc-

tion, ordonnances) est prescrit au bas peuple que l’islam sunnite a pris une aussi grande ampleur.

Ainsi le namaz (salât) formel et le jeûne ne sont pas les connaissances fondamentales du Kur'an

et de l’Islam.

Selon la croyance Alevi (Chiisme), le sens extérieur (zahir) du Kur'an contient les interdits, les

ordonnances, les sanctions et les récompenses. Le zahir correspond à la shariat. Le degré de la

shariat est la pratique basse du namaz (salât), du jeûne, du zakat, du hadj (pèlerinage).

Par le sens caché ou le sens intérieur (batin) l’Islam a pour but voulu de réaliser l’homme. Le

batin correspond au Hakikat (Vérité divine). Le Hakikat (Vérité) permet à l’homme d’être

dans l’état du réel croyant (mümin). Selon les alevi, le but des paroles rapportées par le Prophète

et dans le livre envoyé est de diriger l’homme à être un homme vrai, complet. Le namaz, le

jeûne, le zakat, le hadj sont des buts intermédiaires. Les alevi croient à l’atteinte des quatre por-

tes shariat, tarikat, marifet, hakikat. Ces quatre portes ont 40 makam (degré) et les 40 makam

sont divisés en 360 menzil (étapes).

Le tasawwuf se dit de la recherche intérieure et extérieure (batin/zahir) de la Connaissance.

C'est l'étude conceptuelle de l'existence dans l'Ensemble, de la forme de la vie, de la Manifesta-

tion d'un point de vue philosophique et religieux.


Se sauver du monde matériel (par la compréhension) afin d'atteindre le Vrai (Hakk) par le néant,

éviter la division afin d'atteindre l'unité, être le Vrai avec le Vrai, le savoir enseignant par la vie

cet amour sublime est le chemin du tasawwuf.

L'alevisme et le bektashisme ne peuvent être envisagés sans tasawwuf. Selon la conception isla-

mique alevi et bektachi c'est la manière d'adapter à la vie les formes du vécu et du commentaire.

Dans le monde ici-bas, tout ce qui nous entoure a un sens. Chaque lettre, chaque mot, chaque

fait, a un sens intérieur et profond. Les lettres du Kur'an originel ont été notées sans points. Ces

lettres ont un sens premier. Les mots qu’on emploie même dans la vie de tous les jours ont un

sens intérieur profond. Les faits de la vie sont des enseignements qu’on tire et ont un sens. Par

exemple dans le Kur'an, certains versets contiennent des lettres brèves. Ces lettres ont un sens

premier. Par exemple, dans la sourate Bakara :(1.ayet :Elif, Lam, Mim.). On ne peut pas les tra-

duire, ce sont uniquement des lettres arabes retranscrites. Cependant en dehors du sens apparent

est dissimulé un sens profond (objectivité). Certains théologiens disent que si Allah voulait préci-

ser le sens de ces lettres, il l’aurait fait écrire clairement, alors qu’Il a envoyé le Kur'an à tous les

hommes. Si ces lettres n’ont pas de sens, Allah veut-Il créer la confusion en nous les envoyant ?

Purifie toi des attribut du moi (nefs) Afin de pouvoir contempler ta propre essence pure Et con-

temple dans ton propre coeur toutes les sciences des prophètes Sans livres sans professeurs et

sans maîtres Djelaledtin Rumi (grand mystique soufi, initiateur du courant mevlevi, XIIIème siè-

cle)

Dieu ne regarde pas votre apparence. C'est votre coeur et vos intentions qu'Il regarde. Hadith du

Prophète (s.a.w)- Suyuti


Chaque lettre a un sens. Apprendre et adapter à la vie ce qu'on a appris n'est pas du ressort de

tout le monde mais des hommes fidèles.

Ce qui est enseigné et appris dans les djem evi (maison de djem) par les dede (reconnus d'autorité

morale et spirituelle dans la communauté alevi et descendant du Prophète par la Sainte Famille

Ahl-u Bayt), dans les mosquées par les hodjas, dans les églises par les prêtres sont des connais-

sances superficielles. Ces enseignements n'impliquent pas un sens profond. .Le sens caché ne

s’apprend pas par les mots car ces mots ne génèrent aucun sentiment profond mais un sentiment,

subjectif lié à l'état d'esprit de la personne. L'objectivité est dans

le coeur. Ainsi la Connaissance, la Science ne sont pas dans les mots, ni dans les livres, ni mêmes

dans les paroles mais dans le coeur. Les Amis qui ont atteint la vérité de la Connaissance sont les

awliya, les amis de Dieu, enbiya (prophètes) ermiş (littéralement -ceux qui ont atteint-) et les

murshit (guide). Ces détenteurs de la Connaissance et de la Sagesse divine sont les Insan-i Kamil

(Homme Parfait dans le sens mystique).

La fidélité est le souffle (nefes), ont-ils dit, le souffle est Hakk Ainsi soit-il, ô coeur fou, ainsi

soit-il Le Souffle a été créé, lis-le Ainsi soit-il, ô coeur fou, ainsi soit-il

Les eren ont mis un secret sur le chemin Ces eren sont les Quarante, les Sept Il y a un chemin

d'un coeur à un coeur, ont-ils dit Ainsi soit-il, ô coeur fou, ainsi soit-il Imirza est au début du

chemin Ils t'ont fait du mal, misérable créature La Vrai (Hakk) est à Muhammed, l'Humanité à

Ali Ainsi soit-il, ô coeur fou, ainsi soit-il

Imirza

Les Quarante font parti de la hiérarchie cosmique


Libéré du monde des désirs l'Homme a éteint le moi. Il est mort avant la Mort ; car il s'est purifié

de tous les mensonges, des indécences, des infamies de ce monde. Comme l'a dit le Prophète

(s.a.w) : « Mourez avant de mourir ». Le vivant est mort et son corps a été lavé par la Connais-

sance. Ceux qui n’ont pas vaincu le désir ne peuvent entrer dans le chemin de Dieu (Hakk).

Connaître ses désirs, c'est se connaître soi-même, Se connaître c'est rencontrer son Seigneur.

Vaincs le désir et tourne toi vers la Vérité. Ce que le désir a fait de mal à l’homme, personne ne

peut le faire. L'Ame qui regarde avec les yeux du cœur, ce qu’elle voit est le Vrai (Hakk Allah)

Yunus Emre (XIIIème siècle)

Selon le tasawwuf, le Coran Parlant (Kur'an-i Natik) est l’Homme (par opposition au Coran

muet, écrit: Kuran-i Samit). Le Kur'an Parlant a atteint la Vérité (Hakk, autre nom d’Allah) par la

Vérité (Hakk). L’essence de cette personne parvenue au degré d'Homme Parfait (Insan i Kamil)

comprend lettre après lettre, verset après verset, la langue de la Vérité. Celui qui est parvenu à ce

stade, qui a vu par lui-même la Vérité (Hakk) est le Kur'an Parlant. Le Kur'an à lire est caché

dans le visage pur (jamal) de l’Homme. La Vérité (Hakikat) est écrite dans son intérieur. Après

avoir trouvé dans son cœur la Vérité (Hakk), toutes les directions (de prières) sont toujours le

Mihrab et chaque instant est l’Ascension (Miradj). Cet homme est toujours uni à la Vérité.

Avec cet Amour celui qui vit a éteint le Moi, il atteint la Vérité avec la Vérité (Hakk ile Hakk

olur).

Je suis le Kuran-i Natik

(le Kur'an Parlant) (Hz Ali)

Je suis le Vrai (Ana'l Hakk). (Halladj-i Mansur, IXème siècle)


Celui qui ne connaît pas ses désirs ses passions (nefs) risque de sombrer dans les ténèbres. L’ap-

préhension est celle de 8 désirs:

1. se battre comme le chien 2. être ingrat comme le chat 3. être trompeur comme le renard

4. être fier, vaniteux comme le lion 5. être rancunier comme le chameau 6. s ’ i m-

miscer partout comme le serpent 7. être en rut comme l'ours 8. s’empiffrer comme le porc

Ceux qui ne connaissent pas leur désir et qui ne contiennent pas leurs passions seront punis et

souffriront des tourments de l’Enfer. L’animal meurt, l’Amoureux (de Dieu) ne meurt pas.

Le fondement est l’amour d’Allah et pas la crainte du Créateur. Ici l’effort n’atteint pas son but

par la crainte de l’Enfer et il n’y a pas de compromis entre Allah et sa créature.

La Vérité est révélée dans tout ce qui nous entoure, tout ce qu’on voit. On atteint Allah d’abord

par la connaissance de soi. D’après les enseignements de Hajji Bektashi Wali, le musulman est

celui qui maîtrise ses mains, ses lombes, sa langue (eline, beline, diline sagip ol). Il n’est plus

question uniquement de prêter foi formellement. « Si tu détruis un seul cœur, mille pèlerinages

(Hajj) et jeûnes continuels seront vains. » Ils se seront juste soumis aux lois limitées de la

Shariat orthodoxe. Ce qui veut être expliqué honnêtement à l’homme et par son intermédiaire est

l’amour éprouvé envers Allah. La prière accomplie (namaz, salât), sans foi sincère, reste figura-

tive et formelle. La prière, le Hajj (formel) ne peuvent pas, dans l’absolu, rendre un cœur pur.

Si une personne qu’elle soit alevi, sunnite, chiite, ou bien chrétienne, sinon juive ne cherche pas

à se purifier avec l’amour de la Vérité (Hakk), chaque prière (ibadet) sera faite pour et par le nefs

(désir, l'ego). Cette personne restera au « seuil de la Shariat ».

Selon le tasawwuf, il y a 4 « portes » à franchir pour atteindre la Vérité : Shariat, Tarikat (la

voie), Marifet (la connaissance), Hakikat (l’ultime vérité).


Shariat : Il s’agit de la première porte. Elle correspond à la "venue au monde", c’est la loi islami-

que et gouverné avec un état et instauré dans un environnement malsain, menaçant, l’orthodoxie

veut la maintenir. Elle concerne les personnes non mures qui n’ont pas pu se détacher de leur

Moi. Les yeux de leur cœur sont recouvert d'un voile noir. C’est vaincre la haine, le mal, la vo-

lupté, la médisance, le mépris.

Tarikat : Dans un contexte non menaçant réel, les personnes apprennent à être une personne

vraie, sincère. Le Moi (nefs) est repoussé. C’est le « cœur de la communauté », où l’ignorant doit

en rester distant.

Marifet : C'est « la connaissance de soi », c’est la connaissance ésotérique et intuitive de Dieu ».

C'est parvenir au dernier point de l’amour et de la connaissance et atteindre les secrets de Dieu.

Celui qui connaît son moi (nefs) se connaît lui-même, celui qui se connaît connaît la Vérité

(Hakk).

Hakikat : connaître tous les aspects de la Vérité, éteindre le Moi et parvenir à l’unité afin d’être

la Vérité (Hakk) avec la Vérité (Hakk). C’est trouver «la voie de la Vérité » soit « l’union avec

Dieu », c’est être Vrai.

Shariat :

1. Croire en l'Unicité de Dieu et accomplir la prière (ibadet) 2. Protéger la Connaissance (Ilim) et

la Gnose (Irfan) 3. Etre maitre d'un travail, d'un métier

4. Disposer d'un gain licite (halâl) 5. Contracter un mariage et donner naissance 6. Disposer la

table, par un gain licite (halâl) 7. Suivre la communauté 8. S'habiller et manger propre 9. Com-

passion et indulgence 10. Se protéger de la ruse et se diriger vers le vrai

Tarikat :
1. Prêter serment (ikrar) au Pir de vivre sur la voie de l'erkan (pilier) et à ce jour, se repentir de

ses fautes 2. Rester sur le serment en devenant disciple-étudiant (talib) 3. S'habiller propre en

restant pudique, poli (adâb)

4. Faire son travail soigneusement 5. Servir les Gens de la Voie 6. Etre en station de crainte et

d'espérance, Khawf-u Rija ( Se repentir et se faire pardonner) 7. En voyant les difficultés, ne pas

délaisser l'espoir d' Allah (ne pas sombrer dans la tourmente)

8. Etre des Gens de la Taqwâ (piété), se diriger vers la voie du salut

9. Prendre conseil, dans le lien des Gens de la Gnose (Irfan) 10. Etre connaisseur du Vrai, pren-

dre soin de son conjoint et de son travail et maitriser, ses mains, sa langue, ses lombes

(Bakara Suresi/255 ; Mümin Suresi/60)

(Nisâ Suresi/162 ; En'am Suresi/140) (Bakara Suresi/16 ; Nûr Suresi/137)

(Bakara Suresi/286 ; Rahman Suresi/9) (Nahl Suresi/72 ; Rum Suresi/21) (Nahl Suresi 71 ;

Insan Suresi/8-9) (Hücâdile Suresi /11 ; Enfâl Suresi/24) (Bakara Suresi/168-172) (Bakara

Suresi/129 ; Nûr/22) (Isra Suresi/84 ; Nahl Suresi/123)

(Araf Suresi/181)

(Fetih Suresi/10) (Araf Suresi/26) (Bakara Suresi/82) (Enfâl Suresi/72)

(Nasr Suresi/3)

(A'raf Suresi/56)

(Âli Imran Suresi/114) (Kaf Suresi/37)

(Ahzab Suresi/35)

Marifet :
1. Ne rien entreprendre de contraire à l'adâb (politesse, modestie, pudeur) 2. Craindre Dieu, lors-

que l'ego est incité à de mauvaises actions 3. Entre en état d'abstinence, de jeûne à toutes mau-

vaises actions. 4. Patience et retenue : consentir à ce que l’on a.

5. Avoir honte des mauvaises actions 6. Générosité, partager les bienfaits (ni'mat) produites par

les mains. 7. Etre de Connaissance (ilim) et de Guidance (irchad) 8. Etre possesseur d'un coeur

"auguste" 9. Pour chaque sujet, être des Gens de la Marifat (connaissance divine) 10. Connaitre

sa propre essence et la transmettre

Hakikat :

1. Etre de la terre (Turab), voir les manques dans son essence 2. Ne pas réprouver les 72 groupes

3. Ne jamais se refuser de faire le bien 4. Gagner la confiance des créatures de tous les mondes

5. Au souverain du Royaume (monde matériel), faire de bonnes oeuvres et gagner Son consen-

tement (riza) 6. S'entretenir sur les secrets de Hakk et ainsi ennoblir les coeur 7. Pélerinage, ga-

gner le coeur de l'Ami

8. Cacher les secrets de l'Ami 9. Par la communion spirituelle (münajat), se faire pardonner par

Dieu, le glorigfier pour tous les bienfaits qu'Il offre. 10. Observation (Müchahada), dans la sou-

fisme du Wahdat-i Wudjut, méditer sur Dieu, Le voir proche.

(Kalem Suresi/4)

(Nisa Suresi/78) (Â'la Suresi/14) (Enfal Suresi/46) (Nisa Suresi/85)

(Isra Suresi/26)

(Ali Imran/187) (Furkan Suresi/63)

(Ankebût Suresi/58) (Suara/193-194-214)

(Isra Suresi/37) (Maide Suresi/48) (Nisa Suresi/95) (Âli Imran Suresi/75)


(Tegabün Suresi/17)

(Mücadile Suresi/7) (Hâc Suresi/46) (Ali Imran/118)

(Bakara/58) (Tekasür /7; Kaf /16)

Chaque personne doit rechercher la pureté du cœur, la connaissance de soi, et la soumission se

fait par la Vie et non par le rituel exclusivement. L’amour et la clémence s’observent par les Re-

lations, d'homme à homme, d'âme à âme, de visage pur à visage pur.

Les hommes avant de comprendre la religion, Allah, et les livres (livres « parfaits », Kur'an, le

Kur'an Parlant étant l’Insan-i Kamil) doivent avant tout vaincre leur moi et parallèlement l'em-

brasser. Allah a donné un corps (matériel) à tout ce qui existe et la Vérité (Hakk) se manifeste

dans chaque chose. Les personnes qui n’ont pas "vaincu" leur moi resteront toujours fragmen-

tées, coupés en deux et ne trouveront jamais l’Unité, Allah.

Cependant l’Essence (divine) n’est pas dans ce que vous voyez ou regardez sans justification et

une compréhension claire et profonde. Ce que vous voyez alors n’est autre que votre égo

(nefs). Le Vrai n’est pas toujours ce que l’on voit, on doit observer attentivement ce qui est vrai.

Mais qu’est-ce que le Vrai, la Réalité ? Tout le monde ne peut pas comprendre les vérités sinon

les hommes fidèles. Les personnes fidèles sont les amis du Vrai (Hakk). Ce qu’il a reçu de la Vé-

rité, l’ami du Vrai le donne. La personne fidèle se trouve sur le droit chemin et dans l’état com-

plet de la spiritualité. Pour devenir une personne fidèle, l’homme doit entreprendre la recherche

des aspects formels de la Shariat (monde apparent), de la politesse, des règles et de la voie de la

Tarikat (voie de la Vérité, Hakk), des désirs et passions de la Marifet (science), de la Hakikat

(Vérité) et d’Allah. Et le Vide intérieur (retour à l’Essence) est l’Union.


L’homme va mourir par la volonté d’Allah et ce qu’il verra ce n’est pas lui, son Moi, sa pensée

mais l’aspect claire de la Vérité (Hakk).

Pour arriver à ce degré de spiritualité, il doit utiliser ses 5 sens. Ceci n’est permis que par le Vrai

(Hakk) Allah.

76. L’Homme (Al-Insan) – 30 : « Cependant, vous ne saurez vouloir, à moins qu’Allah veuille.

Et Allah est Omniscient et Sage. »

Avoir la permission d’Allah c'est d’abord être maître de son cœur et aimer avec sincérité le Vrai

(Hakk).

L’Islam, c’est l’abandon complet de soi à Allah. Celui qui est devenu maître de son cœur et qui a

donné son cœur à Allah est permis à la Vérité (Hakk). La personne qui est maître de son cœur est

l’effet de l’existence de tous les êtres et l’œuvre de la Vérité (Hakk). Elle sait que tout ce qui

existe toutes les créatures est la manifestation de la Vérité et déterminé. Aimer les créatures c’est

aimer le Vrai (Hakk). Les traducteurs du Kur'an ont corrompu le sens profond du djihad.

Hadji Bayram Veli a demandé à ses élèves de lui faire un bouquet de fleurs qui lui ressemble. Les

élèves ramènent chacun quelques fleurs qu’ils leur plaisent pour qu’un bouquet prenne forme. Ak

Şemsettin ramasse une fleur fanée et Hadji Bayram Veli lui demande s’il le trouve laid pour lui

avoir ramené une fleur fanée. Şemsettin lui dit alors : « Non, mon seigneur. En allant ramasser

les fleurs, je regardais les fleurs en faisant le zikr du Vrai (Hakk), et je n’ai pas pu les toucher, je

n’ai pu que vous ramenez cette fleur fanée.» Hadji Bayram Veli a vu la beauté de son cœur et lui

a offert cette Connaissance de la Vérité.

Pour les personnes se trouvant sur le chemin du tasawwuf (soufisme), le Kur'an n’a pas été en-

voyé à l’origine pour supprimer les contradictions de ce monde. S’il n’y avait pas de différences,
le monde n’aurait pu exister. La perfection est la Vérité (Hakk) elle-même. Le Kur'an est un livre

qui conduit les hommes libres (libérés de leur nefs) à la réflexion et les penseurs formalistes à

contraindre et y imposer un dogme. Le Kur'an muet ne peut amener l’homme à la Vérité (Hakk).

Il présente des chemins différents selon les interprétations de chacun et suscite manifestement la

divergence. C’est l’homme qui va à la Vérité (Hakk). C’est l’ Insan-i Kamil. Interpréter le Kur'an

de cette manière c’est le retirer de son contexte et le rendre divin de manière futile en se trom-

pant sur sa valeur profonde. Si le Kur'an avait donné par lui-même son sens profond et s’il don-

nait uniquement des conseils, les hommes n’auraient pas besoin de cerveau : l'imitation serait de

leur ressort.

Le Kur'an est limité, du fait de son nombre défini de versets. Comme les versets sont des signes

de la Manifestation Divine, toute chose créée est aussi un signe et est la Manifestion. Comme l’a

dit Mevlana Djelaleddin Rumi, si on devait écrire les paroles de Dieu, des mers remplies d’encre

s’épuiseraient sans que ces paroles se terminent. Le verset auquel il fait référence :

18. La Caverne (Al-Kahf) – 109 : « Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon

Seigneur, certes la mer s’épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur,

quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort. »

Ces Connaissances de Dieu (dans le Kur'an) ne sont qu’une partie des signes. Toute la Connais-

sance d’Allah ne se limite pas seulement à cela.

La science du Kur'an subsiste dans l’univers, à l’intérieur de Nous ( et pas du "moi") et cette

connaissance de l’univers et de Soi amène à connaître Allah. Une personne complète d’Amour

peut sans connaître le Kur'an [muet, écrit], atteindre Allah et a contrario une personne vide
d’Amour ne peut atteindre la Vérité même si elle connaît par cœur le Kur'an et ne parviendra

d’aucune manière à Allah.

On ne peut pas parler d’alevisme sans tasawwuf. Le Vrai (Hakk) est dans l’Homme. Car Il (Hakk,

Allah) a insufflé l’Ame (Rûh) par Son Souffle (Rûh). C’est pour cette raison que la prosternation

(sedjde) se fait aux hommes pendant les cérémonies solennelles du djem.

Allah Muhammed Ali est la Voie.

Le chemin de la Vérité (Hakk Yolu) est emprunté par l’Amour et la Vérité atteinte par la Vérité.

Le chemin grandit et s’élève. Sans amour, la « trinité » Allah, Muhammed, Ali n’a pas de sens.

Le Chemin est le chemin du cœur. Ce qui se vit et ce qui vit est amour. L’amour vécu dans les

rêves est le sublime.

Il n'avait pas de nom. Il n'avait pas corps. Nous L’avons créé, Lui nous a créé. Nous lui avons

donné les noms, Rahman, Rahim, Gaffur, Gani, Allah, Tanri, Kerim, Hakk, Dieu etc. Et il nous a

donné son Essence. Ainsi une personne, qui ne connaît pas son moi, ne pourrait donner un sens à

tout ce qui l’entoure. Une personne qui ne pourrait prendre du recul à ce qui lui est proche, ne

pourrait discerner Allah. Celle qui a compris le discernement est devenu un Homme. Ce dernier

discerne toute l’existence. Il verra les nombreux et merveilleux attributs de l’Essence, Esma-i

hüsna, les 99 noms d’Allah. Allah est dans l’homme, ce que cherchent et trouvent les hom-

mes dans Allah, est seulement Allah.

Tout ce que l’intelligence peut ou ne peut percevoir est à Allah. Allah est dans l’homme,

l’homme est dans le Kur'an.

Ce qu'on peut et ne peut percevoir est dans Allah, Allah est dans l'Homme, l'Homme dans le

Kur'an, le Kur'an dans le basmala(Bismillâhirrahmânirrahîm), le basmala dans la lettre B ; le


point en dessous de la lettre (B) étant la porte de Hazreti Ali (aleyhi selam). Cette porte est celle

de la Cité de la Connaissance. Et cette Cité de la connaissance est Hazreti Muhammed (sallal-

lahu aleyhi wa sallam). Le véritable Kur'an est l’essence de l’homme arrivé au stade de Insan-i

Kamil. Le Kur'an résume l’homme. Mais tout l’univers est dissimulé dans l’homme.

Le sens de la formule Bismillâhirrahmânirrahîm est dans la conscience de la personne fidèle.

Ceux qui voient avec les yeux du cœur sont honorés de la révélation de ce mystère.

Allah a laissé Sa volonté à ses créatures. Grâce à l’instinct, toutes les actions des animaux le sont

par la Vérité, ainsi font-ils perdurer leur vie, la vie.

La passion sublime est Amour. Les awliya (amis de Dieu), les enbiya (saints), les ermiş (guide),

les derviches ont toujours trouvé la Vérité (Hakk) dans l’amour. Ils se sont enflammés pour

l’amour de la Vérité (Hakk). Ils ont atteint l’Union avec Allah.

Le tasawwuf (soufisme) dans l’Islam commence avec le Banquet des Quarante (Kırklar Djemi)

lors de l'Ascension. Dans ce Banquet, les eren (hommes parfaits ou qui ont atteint la Connais-

sance Divine) ont choisi eux-mêmes la voie de l’amour. Lorsqu’ils sont montés à l’étage de la

Vérité, ils sont devenus la Vérité. Ce qui existe n’est pas différent d’Allah.

L’amour a cuit la substance crue de l’homme. Un homme au cœur (essence) propre a un beau

visage. Une personne avec un beau visage a de belles paroles.

Hz Ali (a.s) a dit : « Si le cœur d’une personne est propre, ses paroles sont admirables. L’amour

est le vaccin et le remède de la peine. L’amour conduit l’homme à atteindre la plus grande amitié.

L’amour est la Vérité. »

Le tasawwuf est un monde invisible. La Vérité est pleine de mystères. Pour comprendre et sentir

ce monde on a besoin d’une liaison : l’Amour. Cet Amour ne s’explique pas par les mots, Il se
vit. Cet état d’amour appartient aux amis de la Connaissance de la Vérité. Ces amoureux de la

Vérité se partagent cet état profond. LE SECRET NE SE PRESCRIT PAS.

On n'a pu expliquer le tasawwuf (soufisme) que de cette manière. Il est rempli de secrets et ces

secrets ne se divulguent pas à n’importe qui.

AMOUR A TOUS LES AMIS DE CŒUR DU MONDE HUMAIN

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