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PLAN DU CHAPITRE
Évaluation du poignet 58
Évaluation de la colonne du pouce 59
Évaluation des doigts longs 60
Cas particuliers 62
Conclusion 70
Évaluation du poignet
L'évaluation du poignet fait intervenir les articulations
radio-ulnaires proximales et distales, l'articulation radio- et
médio-carpienne ainsi que l'articulation carpo-métacar-
pienne [1]. On aura deux types de données : Figure 4.2.
• des données globales : la flexion, l'extension, les inclinai- Enregistrement du key-pinch.
sons radiale et ulnaire, la prono-supination ;
• des données intrinsèques : les mobilités intracarpiennes
évaluées par des tests et mobilisations passives [2].
Les données du bilan sont :
• articulaires :
– dans le plan sagittal : la flexion et l'extension (figure 4.1),
– dans le plan frontal : l'inclinaison radiale et ulnaire,
– dans le plan horizontal : la pronation et la supination ;
• les valeurs de force de serrage [3] :
– le key-pinch (prise latérale entre pouce et index) (figure 4.2),
– le grasp (prise de force) (figure 4.3) ;
• une valeur pour la douleur exprimée par le patient selon
l'échelle analogique : EVA de 0 à 10 [4] ;
• un indice de satisfaction du patient : de 0 à 3 (ou spéci-
fique au Mayo Wrist Score) ;
• des données fonctionnelles sur l'utilisation de la main et Figure 4.3.
du membre supérieur par le patient. Pour être en concor- Enregistrement du grasp.
58
dance avec les articles parus, nous prenons en compte plu- Évaluation de la colonne du pouce
sieurs tests validés [5–9] :
– le DASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and La colonne du pouce est située en dehors du plan frontal, elle
Hand) et/ou son expression plus rapide le quick projette le pouce en antéposition par rapport aux doigts longs.
DASH [8], Elle est constituée de proximal à distal par : le scaphoïde, le
– le PRWE (Patient Rated Wrist Evaluation) [9], trapèze, le premier métacarpien (M1), les deux phalanges (P1,
– le MWS (Mayo Wrist Score), P2). Trois articulations sont à évaluer : trapézo-métacarpienne
– le WA (Wrightington Activities of daily living) [10]. (TM), métacarpo-phalangienne (MP), interphalangienne (IP).
• Les données articulaires :
Remarque – de l'articulation TM :
– dans le plan frontal, l'abduction est à prendre en
Certains de ces tests ont été proposés pour une compte, l'adduction étant nulle du fait de la position
évaluation de la gestualité fine, mais certains de référence, sa valeur négative est exceptionnelle,
auteurs les utilisent pour le poignet, il en sera de – dans le plan sagittal, l'antéposition (figure 4.4) est à
même lors de l'évaluation de la colonne du pouce. évaluer ainsi que la rétroposition. Pour cette dernière, les
auteurs divergent entre : des valeurs en degré par rapport
Une valeur n'est intéressante que si elle est comparée aux au deuxième métacarpien (figure 4.5), un déplacement
valeurs physiologiques, mais surtout aux valeurs controlaté- au-dessus du plan de la table mesuré en centimètre avec
rales. Un pourcentage par rapport au côté opposé est dès une règle graduée, ou selon la technique proposée par
lors facile à calculer (tableau 4.1). Kapandji (déplacement de l'extrémité distale par rapport
à l'autre main de 0 à 4). La prise de toutes ces données
Tableau 4.1. Fiche d'évaluation pour le poignet. permet de corriger les possibles erreurs de goniométrie,
Données administratives Données médicales
– Nom Prénom – Nombre de mois
– Âge entre bilan et intervention
– Sexe – Voie opératoire
– Latéralité – Orthèse
– Côté atteint
– Activités (légères,
moyennes, lourdes)
Œdème (cm) IPP patho IPP sain IPD patho IPD sain
II
III
IV
V
62
La sensibilité douloureuse, qui sollicite les terminai- La classification des résultats avec interprétation fonc-
sons libres des fibres Aδ et C, est appréciée par une piqûre tionnelle établie par leur concepteur est la suivante :
d'aiguille. • entre 1,65 et 2,83, perception normale du tact ;
La sensibilité thermique est explorée par des tubes • entre 3,22 et 3,61, altérations du tact fin, ce qui se traduit
d'eau chaude et froide appliqués sur la peau. Les corpus- par une graphesthésie et une stéréognosie normales, une
cules de Krause ont été autrefois évoqués, mais ce sont à bonne appréciation des températures, une bonne sensibi-
l'heure actuelle les terminaisons libres des fibres sensitives lité de protection, une discrimination normale entre deux
qui sont retenues comme récepteurs. points. Le patient est habituellement inconscient à ce stade
Le sens vibratoire est évalué soit par deux diapasons d'une diminution de sa sensibilité ;
appliqués sur la peau, l'un d'une fréquence de 30 Hz, • entre 3,84 et 4,31, diminution de la sensibilité de pro-
l'autre de 256 Hz, soit par des vibreurs électromagnétiques tection, ce qui signifie un usage diminué de la main, une
qui couvrent le champ de sensibilité des récepteurs aux difficulté à manipuler. Le patient se plaint d'un manque de
vibrations. force et laisse tomber les objets, mais il perçoit les tempé-
Sunderland a proposé pour les résultats de ces tests la ratures nociceptives et la douleur, ce qui lui permet d'éviter
classification suivante : les blessures. La discrimination se situe entre 6 et 10 mm,
• sensibilité tactile (pointe mousse) : c'est le stade où l'on entreprend la rééducation sensitive de
– T 0 : pas de perception la main ;
– T 1 : perception d'un changement à un seuil élevé • entre 4,56 et 6,65, perte de la sensibilité de protection.
– T 2 : sensation de fourmillement avec irradiation, non L'utilisation de la main est minime, la sensibilité thermique
localisée diminuée ou absente, impossible de manipuler un objet
– T 3 : affleurement léger perçu atténué, localisation sans le contrôle de la vue. La piqûre et le tact grossier
grossière sont perçus, c'est le stade des recommandations pour la
– T 4 : affleurement léger perçu normalement, localisa- protection ;
tion incertaine à 2 cm près • au-delà de 6,65, le patient n'est plus testable, il peut
– T 5 : perception et localisation normales ou non sentir la piqûre, mais n'a pas d'autre niveau de
• sensibilité douloureuse (aiguille) : sensibilité.
– P 0 : anesthésie Test de discrimination statique de 2 points (figure 4.11) :
– P 1 : simple perception d'un changement d'état non l'instrumentation va du compas au Discriminator DeMayo
défini en passant par le pied à coulisse et le trombone à fixer les
– P 2 : distinction entre piqûre et tact avec paresthésies feuilles de papier. La pression exercée sur la peau ne doit
douloureuses et irradiées non localisées pas blanchir autour des points de contact et la main est
– P 3 : piqûre ou picotements irradiés, mal localisés examinée sur un support ferme.
– P 4 : sensation douloureuse, pas ou peu irradiée
– P 5 : perception normale
• sensibilité thermique (tubes) :
– T° 0 : thermoanesthésie totale
– T° 1 : thermoanesthésie entre 0° et 55°, thermosensibi-
lité en deçà et au-delà de cette fourchette
– T° 2 : sensation isothermique entre 15° et 50°, identifica-
tion normale en deçà et au-delà de cette fourchette
– T° 3 : sensation isothermique entre 25° et 40°, identifica-
tion normale en deçà et au-delà de cette fourchette
– T° 4 : thermoesthésie normale.
Il n'existe pas de classification pour la sensibilité vibratoire.
En ce qui concerne les tests aux monofilaments de
Semmes-Weinstein, nous rappelons que les valeurs utilisées
correspondent pour chaque filament au logarithme de sa
force de pression, en grammes par centimètre carré multi- Figure 4.11.
plié par 104. Discrimnation deux points au Discriminator DeMayo.
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Tableau 4.8. Test de ramassage et identification de Dellon. à la jonction dermo-épidermique une nappe de capteurs
(Échelle d'interprétation fonctionnelle établie selon notre sensibles à divers stimuli mécaniques ou thermiques. En
propre expérience) accord avec les neurophysiologistes actuels, on peut penser
Ramassage Identification Valeur que c'est davantage l'intégration des messages transmis au
(temps total/12) fonctionnelle cerveau qui est déterminante, plutôt que la spécificité des
récepteurs eux-mêmes.
< 15 secondes < 3 secondes Excellente
«Ce qui importe, ce n'est pas tant la quantité de récep-
15 à 20 secondes 3 à 8 secondes Bonne teurs qui ont récupéré après une lésion nerveuse, mais
20 à 25 secondes 8 à 15 secondes Moyenne l'usage qui en est fait.» (Winn-Parry)
25 à 30 secondes 15 à 30 secondes Médiocre Proposition d'une classification pour la récupération sen-
> 30 secondes > 30 secondes Nulle sitive :
• S0 : absence de récupération ;
• S1 : récupération de la sensibilité cutanée douloureuse à
Les tables de normes établies par Dellon (tableaux 4.4 et l'intérieur de la zone autonome ;
4.5) ne rendent compte que des valeurs normales, ne per- • S2 : retour de quelques degrés de sensibilité cutanée dou-
mettant pas une gradation de la valeur fonctionnelle. Nous loureuse et tactile à l'intérieur de la zone autonome ;
proposons, basée sur notre propre expérience, une classifica- • S3 : retour de la sensibilité douloureuse superficielle et tactile
tion parallèle à celle de la capacité d'analyse sensitive (tableau à l'intérieur de la zone autonome, sans aucune hyperesthésie ;
4.8), permettant leur confrontation et leur comparaison. • S3 + : retour de la sensibilité, comme dans S3, avec en plus
Les fourchettes de temps du ramassage sont naturelle- une certaine récupération de la distance de discrimination
ment différentes de celles de la reconnaissance tactile, et de 2 points à l'intérieur de la zone autonome ;
l'on peut parfaitement observer une valeur fonctionnelle • S4 : récupération complète.
nulle pour le premier test et normale pour le second si le
déficit moteur associé est important. La maladie de Dupuytren
Nous terminons notre évaluation par une comparai-
son entre les résultats aux tests d'analyse sensorielle et les La maladie de Dupuytren est caractérisée par des rétrac-
résultats au test de valeur fonctionnelle d'identification. La tions sous-cutanées, siégeant face palmaire de la paume,
valeur fonctionnelle au test de ramassage, si elle diffère de des doigts longs et du pouce.
celle d'identification, est intégrée à la synthèse du compte L'évaluation concerne la mobilité des doigts en flexion et
rendu final pour rendre compte de la part du déficit moteur des déficits d'extension.
dans la fonction. La prise des amplitudes est réalisée selon la même pro-
Une discordance de valeur qui témoigne d'une capa- cédure que pour celle des articulations des doigts longs.
cité d'analyse sensitive supérieure à la fonction implique la On y joint le tableau synthétique proposé par Tubiana [15]
nécessité d'une rééducation sensitive ou sa poursuite si elle tenant compte de la spécificité des rétractions.
est en cours. Pour les doigts longs, les déformations sont évaluées
Une discordance qui atteste d'une valeur fonctionnelle en additionnant le déficit d'extension au niveau des trois
supérieure à la capacité d'analyse témoigne d'une compensa- articulations (MP, IPP, IPD) ; s'il existe une hyperextension de
tion corticale de qualité, et si la valeur est bonne ou excellente, l'IPD, on additionne les degrés d'hyperextension au déficit
de l'opportunité d'une poursuite de la rééducation sensitive. de flexion des autres articulations.
Une concordance persistante entre les tests, selon son Six stades sont définis pour les doigts longs :
niveau de valeur, révèle une heureuse ou une mauvaise • stade 0 : absence de lésion ;
évolution. • stade N : nodule palmaire ou digital sans rétraction ;
Un compte rendu détaillé destiné à suivre l'évolution et • stade 1 : total des rétractions des trois articulations entre
orienter la rééducation exprime les conclusions de notre 0° et 45° ;
évaluation, sans oublier de situer la part de déficit moteur • stade 2 : total des rétractions des trois articulations entre
dans l'altération de la fonction. 45° et 90° ;
En conclusion, il faut garder à l'esprit, qu'il n'existe à • stade 3 : total des rétractions des trois articulations entre
ce jour aucun test fiable pour évaluer la fonction sensi- 90° et 135° ;
tive, et que la spécificité des récepteurs cutanés n'est pas • stade 4 : total des rétractions des trois articulations supé-
encore clairement démontrée, mais qu'il existe sans doute rieur à 135°.
66
Tableau 4.9. Tableau spécifique des atteintes de la maladie • le profil psychologique et le caractère émotionnel
de Dupuytren. viennent perturber l'examen.
Localisation P D PD H Valeur Côté Le SDRC type II (syndrome douloureux régional com-
côté traité controlatéral plexe) est caractérisé par des symptômes (douloureux,
Doigts longs sensitif, sympathique, trophique et moteur) et des signes
cliniques (œdème, modification de la température, des
V°
troubles sensitifs à type d'allodynie ou hyperalgie, des
IV° troubles du tonus, des raideurs articulaires et une impo-
III° tence fonctionnelle).
II°
s Critères à retenir
1°commissure • Volumétrie [17].
IP + MP La méthode centimétrique s'exprime en pourcen-
tage d'augmentation, on ne tient pas compte d'une
différence de plus ou égal à 5 %. La prise de périmètres
Pour le pouce, les rétractions de la première commissure est reproductible par des utilisateurs différents, aisée
et des deux articulations MP et IP du pouce sont évaluées. si la méthodologie est claire dès le départ, avec un
L'angle entre la colonne du pouce et le deuxième métacar- repère osseux fixe, et une mesure précise. Sont rele-
pien est normalement supérieur à 45°. vées la mesure centimétrique des IPP et la mesure
Cinq stades sont proposés : transmétacarpienne.
• stade 0 : absence de lésion ; L'œdème étant variable aux heures de la journée, une
• stade N : nodule sans rétraction ; méthode par immersion totale de toute la main peut être
• stade 1 : angle d'écartement entre 45° et 30° ; utilisée.
• stade 2 : angle d'écartement entre 30° et 15° ; • Température [18].
• stade 3 : angle d'écartement inférieur à 15°. La méthodologie est difficile. La mesure est quantifiable
Les déformations des deux articulations sont cotées et fiable, il faut négliger les critères extérieurs.
selon cinq stades : Méthodologie selon Davidoff : mesure du 1er espace et
• stade 0 : absence de lésion ; du 4e espace avec le côté controlatéral ; si la différence est
• stade N : nodule au niveau du pouce sans rétraction ; inférieure ou égale à 0,5° ne pas la retenir.
• stade 1 : total des rétractions IP + MP entre 0° et 45° ; • Mobilité (RPM).
• stade 2 : total des rétractions IP + MP entre 45° et 90° ; Goniométrie des articulations lésées : pour les MP, on
• stade 3 : total des rétractions IP + MP entre 90° et 135° ; note le déficit en flexion ; pour les IPP le déficit d'extension ;
• stade 4 : total des rétractions IP + MP supérieur à 135°. pour le pouce la mesure selon Kapandji est suffisante, la
Tableau de synthèse : pour le pouce, nous indiquons la distance PPD Ve est rapide et significative.
localisation selon une codification (la lettre P correspond • Force : le grasp, coude fléchi à 90°, prono-supination
aux atteintes palmaires, la lettre D aux lésions digitales, les neutre. On calcule la moyenne de 3 mesures.
atteintes mixtes seront PD). Enfin, l'hyperextension sera • La douleur est mesurée par EVA (0 à 10).
notée par la lettre H. Les deux mains sont cotées systémati- • Tests fonctionnels :
quement (tableau 4.9). – DASH : si trop long prendre le quick DASH ;
– test de préhension simple (préhensions, lâchage) ;
Syndrome algodystrophique – activités complexes : dévissage, vissage, écriture ;
(SDRC type II) [16] – ou WA et/ou Dreiser (tableau 4.10).
Certains auteurs ont proposé des «scores» tenant
L'évaluation du réflexe sympathique dystrophique pose de compte des facteurs essentiels du SDRC.
nombreux problèmes : L'évaluation selon Davidoff [18] prend en compte des
• les tableaux cliniques sont variés et difficilement signes objectifs et subjectifs :
quantifiables ; • évaluation objective :
• il existe une labilité des signes synonymes d'une instabi- – mesure des douleurs articulaires évaluée à la main, au
lité ; un bilan ponctuel ne peut refléter qu'un instant précis ; poignet, aux interphalangiennes, aux MP,
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• limitations d'amplitude articulaire active et passive cotée • les perturbations sensitives : douleur spontanée dans
de 0 à 3 selon l'importance de la limitation ; 75 % des cas, profonde diffuse/orthostatisme dans 80 %,
• présence ou non de troubles trophiques cutanés et d'un perturbations sensitives cutanées (hyperalgie dans 35 %,
œdème, principalement. hypoalgie dans 40 %, hyperesthésie dans 15 %, hypoesthésie
On peut coter les résultats du traitement en bons, très dans 65 %).
bons, moyens et mauvais, en fonction du pourcentage
d'amélioration de la douleur initiale, de la douleur provo-
Remarque
quée, de la résorption de l'œdème et de la liberté articulaire
récupérée.
Ces essais de fiches sont intéressants car ils
La classification de Ravault est présentée en trois stades
mettent en évidence la difficulté de l'interpréta-
selon le degré d'invalidité :
tion des signes et la difficulté à se faire une idée
• stade I : compatible avec une activité normale ; globale. Ils ont pour but, à partir de critères objec-
• stade II : entrave des gestes usuels ; tifs, de montrer l'amélioration.
• stade III : impotence fonctionnelle totale.
Ehrler propose une évaluation tenant compte de la
douleur et des atteintes articulaires [22] (tableaux 4.11 Les brûlures
et 4.12).
H. Blumberg cité par G. Foucher [23] présente des L'évaluation de la main brûlée est complexe, certains élé-
éléments qui permettent de faire un diagnostic précis ments sont à prendre en compte de façon générale : éten-
de l'algodystrophie. Il classe les éléments en trois caté- due et profondeur des lésions.
gories : Dans la fiche, nous essayons de standardiser les informa-
tions de localisation, et avons opté pour les tests couram-
• les perturbations anatomiques : l'œdème est constant ment employés et diffusés (tableau 4.13).
dans 100 % des cas, la température cutanée est modi-
Divers tests sont décrits avec des échelles de valeur :
fiée dans 95 % des cas (augmentée dans 90 %, diminuée
étirement, décollement, vitropression, test de Vancouver.
dans 5 %). Il existe des altérations de la sudation dans
Mais pour ce qui est de l'évaluation articulaire et muscu-
70 % des cas (augmentation dans 35 %, diminution dans
laire, nous utilisons les fiches standards : poignet, colonne
35 %) ;
du pouce, doigts longs.
• les perturbations motrices : des parésies sont présentes
dans 95 % des cas, une amplitude active diminuée dans
90 %, des tremblements dans 55 % ; Tests spécifiques en cas de brûlures
• Décollement : il s'agit entre pouce et index, d'évaluer le
décollement de la peau et donc d'objectiver la possibilité
Tableau 4.11. Douleur en 4 stades.
d'adhérence avec le plan profond.
Stade 0 I II III Cotation de 0 à 5 :
Par rapport pas épisodique pluriquotidienne permanente – 0 : impossibilité de décoller la peau ;
au temps – 1 : amorce de décollement ;
Par rapport pas type dyses- supportable insupportable – 2 : décollement limité et irrégulier ;
à l'intensité thésies – 3 : possibilité de pincement du pli ;
– 4 : mesure aisée du pli ;
– 5 : pli roulé normal.
Tableau 4.12. Raideur classée en 4 stades 0 à III.
• Test de vitropression ou test de recoloration : c'est le
temps de recoloration de la cicatrice après une pression
Stade MP IPP IPD MP + IPP Poignet réalisée par une lame transparente. Plus le temps est court,
IPD plus l'inflammation est importante :
0 90 100 80 270 80 – supérieur à 3 secondes : normal ;
I 90–70 100–80 80–60 270–210 80–60 – inférieur à 1 seconde : inflammatoire ++.
II 70–45 80–50 60–40 210–135 60–30 • Test de Vancouver : c'est une référence internationale en
matière d'évaluation cicatricielle sur l'activité inflammatoire
III 45 50 40 135 30
locale (tableau 4.14).
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Mesures
Étirement Adhérence
Décollement 0à5
Vitropression N Inflam
Test Vancouver Rougeur R0 à R3
Flexibilité S0 à S3
Hypertrophie H0 à H3
Pigmentation P0 à P2
Remarque : le test de Vancouver est souvent associé au Évaluer l'impact social, relationnel, professionnel du trau-
test de vitropression qui est plus précis. matisme semble évident, mais au vu du nombre de ques-
tionnaires validés, on voit qu'il n'en est rien. On ne peut que
déplorer que les rééducateurs spécialisés ne se mettent pas
Conclusion d'accord sur certains tests reconnus et utilisés dans tous les
centres. On constate que chacun met au point un ques-
L'évaluation du poignet, de la colonne du pouce et tionnaire et reste avec son test, publie, communique ; toute
des doigts longs est délicate. Elle nécessite un appa- comparaison des résultats est donc impossible.
reillage adapté aux libertés articulaires, aux volumes et Mais si on déplore cet état de fait, cette multiplicité des
température. pratiques doit nous mener à une analyse concordante : les
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Tableau 4.14. Test de Vancouver. of disabilities of the arm, shoulder and hand outcome measure in
different regions of the upper extremity. J Hand Ther 2001 ; 14(2) :
Rougeur R0 à R3 Normal Rose Rouge Violet 128–46.
Flexibilité S0 à S3 Normal Souple Induré Ferme [7] Dias J, Rajan A , Thompson J. Witch questionnaire is best ? The relia-
bility validity and ease of use of patient evaluation measure, the
Hypertrophie H0 à H3 Plat < 2 mm Entre > 5 mm disabilities of the arm, shoulder and hand and the michigan hand
2 et outcome measure. J Hand Surg 2008 ; 33 E(1) : 9–17.
5 mm [8] Dubert T, Voche P, Dumontier C, Dinh A . Le questionnaire DASH.
Pigmentation P0 à P2 Normal Hypo Hyper Adaptation française d'un outil d'évaluation international. Chir
Main 2001 ; 20(4) : 294–302. DASH. http://www.dash.iwh.on.ca/.
[9] Mac Dermid J. Development of a scale for patient rating of wrist
pain and Disability. J Hand Ther 1996 ; 9(2) : 178–83.
résultats des Quick DASH, PRWE, WA sont-ils identiques [10] Results of tri-ligament tenodesis : a modified Brunelli procedure
en termes d'impact social ? S'ils sont discordants soit la per- in the management of scapho-lunate instability. J Hand surg (Br)
sonne n'est pas logique (ce qui peut amener une réflexion), 2006 ; 31 : 110–7.
soit l'examinateur induit une touche personnelle. Il est donc [11] Dreiser RL, Maheu E, Guillou GB, Caspard H, Grouin JM. Validation
d'un indice algofonctionnel dans l'arthrose de la main. Rev Rhum
préférable que pour des séries le même examinateur soit (Ed Fr) 1995 ; 62 : 129S –39.
impliqué, ainsi les écarts personnels seront en partie nivelés. [12] Gautherie M, Gros C. Modifications pathologiques des oscillations
Enfin, les traumatismes et les atteintes diverses demandent thermiques de la pulpe des doigts de la main. J Med Strasbourg
des éléments spécifiques. À l'évaluation de base, on adjoint 1975 ; 6 : 363–72.
[13] Rabischong P. Physiologie de la sensation. In : Tubiana R , edi-
une évaluation des aspects spécifiques. Par exemple : un sujet tor. Traité de chirurgie de la main, tome 1. Paris : Masson ; 1991.
traité pour la maladie du Dupuytren bénéficie d'un bilan des p. 464–91.
doigts longs et d'une évaluation spécifique proposée par [14] Callahan AD. Sensibility testing : clinical methods. In : Hunter JM,
Tubiana ; le bilan articulaire courant d'une atteinte nerveuse Schneider LH, Mackin EJ, Callahan AD, editors. Rehabilitation of
périphérique est complété d'un bilan de force adapté aux the hand. St Louis, Missouri : The C.V. Mosby Company ; 1984.
p. 407–31.
valeurs spécifiques de la neurologie (force, sensibilité). [15] Tubiana R. Évaluation des lésions dans la maladie de Dupuytren. La
Main 1(1) : 3–10.
[16] Wong G, Wilson P. Classification of complex regional pain syn-
dromes. Hand Clin 1997 ; 13(3) : 319–25.
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