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Guide du facilitateur
Le contenu du présent guide a été compilé et préparé par VSO, un allié stratégique de Cuso International.
« © Voluntary Service Overseas 2012-2015. Le présent document peut, en totalité ou en partie (y compris les
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et où l’on mentionne que VSO en est le détenteur des droits d’auteur. Tout usage commercial d’une partie ou
de la totalité du document doit être préalablement autorisé par VSO. »
2 Approches participatives : Guide du facilitateur
3 Approches participatives : Guide du facilitateur
INTRODUCTION
INTRODUCTION
5 Approches participatives : Guide du facilitateur
INTRODUCTION
6 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE I : PRINCIPES
7 Approches participatives : Guide du facilitateur
remettent quant à eux le pouvoir aux participants. attentes d’autonomisation chez les participants si
On ne peut dire qu’une méthode est meilleure que nos méthodes et notre attitude ne permettent pas un
l’autre : elles ont simplement des objectifs transfert réel du contrôle et du processus
différents. Nous devons clarifier notre but, choisir la décisionnel.
bonne approche dans le contexte et ne pas créer des
AVANTAGES
• Rapide • Représente le point de vue des participants
• Se prête bien à l’analyse statistique • Richesse et qualité des données
• Réponses brèves des répondants • Participation interprétée différemment selon les
• Sondages ne tenant pas compte du contexte local gens
• Met l’accent sur les tâches, pas sur le processus • Des projets présentés comme « participatifs » sont
toujours dominés par des méthodes descendantes.
• Projets n’atteignent pas les plus démunis à cause :
Pas de partage réel du pouvoir ou de la prise de
• du facteur « bord de route » (vise les personnes décisions.
accessibles)
• Utilisation des outils participatifs de façon
RISQUES
• des contraintes temporelles (mise sur périodes extractive plutôt que pour autonomiser les gens
plus accessibles du jour et de l’année)
• Les contraintes temporelles obligent à accélérer le
• du facteur humain (mise sur les leaders et les gens processus
articulés)
• Les élites locales sabotent la participation
• des biais du projet (impacts faussement exagérés).
Les projets ne visent pas les personnes les plus
défavorisées et peuvent renforcer les systèmes
existants qui maintiennent les gens dans la
pauvreté.
Les professionnels du développement atteignent leurs Les partenaires et les participants contrôlent et
MESURE DE
L’EFFICACITÉ
objectifs et mesurent une amélioration de la situation en évaluent la participation, l’autonomisation et le
fonction de leurs propres critères. progrès par rapport aux objectifs communs.
PARTIE I : PRINCIPES
8 Approches participatives : Guide du facilitateur
L’utilisation exemplaire des AP nécessite une • renforcer les capacités des intervenants locaux
capacité d’autocritique de ses comportements et de afin qu’ils se mobilisent et agissent par eux-
ses attitudes et un engagement profond à l’action mêmes.
positive. L’essence de cette philosophie est de
« relayer le bâton », c’est-à-dire transférer
symboliquement le pouvoir du professionnel du
développement aux partenaires sur le terrain. Si
nous voulons sincèrement aider les gens à atteindre
leurs objectifs de développement, nous devons
déterminer si nous sommes prêts à confier le
pouvoir aux participants.
EXTRACTION AUTONOMISATION
PARTIE I : PRINCIPES
9 Approches participatives : Guide du facilitateur
AUTONOMISATION
PARTIE I : PRINCIPES
10 Approches participatives : Guide du facilitateur
C’est la qualité de l’artisan, et non de ses « Visez la simplicité : faire ce qu’on peut avec les
outils, qui fait la qualité du travail. De la gens présents. »
même façon, les AP ne garantissent pas la « Faites appel à des personnes neutres connaissant
participation ou l’autonomisation. Les la langue comme facilitateurs. »
écueils sont nombreux, et aucun raccourci « Donnez un aperçu de l’horaire à l’avance aux
n’est possible. Des AP mal utilisées peuvent organismes pour leur permettre de se préparer sans
être dévastatrices si l’opinion des pour autant prévoir chacun de vos gestes. Il peut
participants est influencée ou présentée être utile que certains participants aient déjà
inadéquatement. Les mauvaises utilisations participé à une démarche similaire. »
sont généralement dues au manque de temps
« Laissez les partenaires réagir avant : leur
ou à la faiblesse de l’animation. On assiste
opinion et leur progrès sont plus importants que
parfois au détournement des AP pour des les vôtres. Alternez l’ordre d’intervention. Le fait
raisons politiques, afin de pouvoir cocher la que le directeur prenne toujours la parole en
case « approche participative » des premier influencera les participants moins
demandes de subvention. Détourner les aguerris. »
outils pour réaliser les objectifs des
intervenants de l’extérieur plutôt que pour
servir les idées et l’expérience de la
population locale ne peut que mener à
l’échec.
PARTIE I : PRINCIPES
11 Approches participatives : Guide du facilitateur
AVANTAGES PROBLÈMES
« Une possibilité de créer des liens et d’aller au-delà « Les AP remettent en question les normes
de l’image projetée par les organismes. » culturelles, donnent aux gens en bas de la pyramide
le même droit à la parole qu’à la haute direction,
« Principes transférables à d’autres méthodes. »
par exemple. Mais des dirigeants peuvent prétendre
« Donne la parole à plus d’intervenants. » que leurs idées représentent celles de l’organisme
dans son ensemble. »
« Le processus des AP est encore plus utile que les
résultats eux-mêmes. » « Les AP demandent beaucoup de temps et de
ressources et génèrent de la paperasserie. »
« Facilite la communication et la compréhension
mutuelle. » « Les coordonnateurs doivent avoir des compétences
en animation adaptées à la culture. Ils doivent aussi
« Possibilité d’obtenir de l’information sur les enjeux
parler la langue des participants. »
liés aux rapports hommes-femmes, à la hiérarchie, à
la collaboration et au consensus. » « Les coûts liés à la salle, aux repas et au transport
peuvent limiter la participation de certains
« Met l’accent sur l’apprentissage par l’action et
intervenants. »
l’expérience. »
« Certains participants savent comment se
comporter, quoi dire et ce que nous voulons
entendre! »
Après l’effort consacré au processus, les
intervenants peuvent s’attendre à des résultats et
des avantages garantis! Il faut prioriser et gérer les
attentes en expliquant clairement ce que VSO peut
faire pour répondre aux besoins de ses
partenaires. »
« Si les participants ont une idée ou un plan place de l’AP à toute autre activité. Cet
d’action – particulièrement pour se sortir investissement réduira les problèmes,
d’une impasse –, laissez-les faire. Relayez le génèrera des données de bonne qualité et
bâton. Gérez le temps en déléguant des tâches favorisera une bonne entente, la
aux participants. Prévoyez votre horaire de compréhension mutuelle, la participation et de
façon à ne pas vous sentir pressé par le temps bons liens. »
ou à ne pas compromettre le processus. » « Innovez. Rendez le processus et ses
« Traduisez l’information en plans d’action. exercices attrayants. Les méthodes et les
Transformez les objectifs en mesures documents devraient être adaptés au contexte
accompagnées d’un échéancier ferme et et simplifiés le plus possible. »
partagez-les entre les participants. Vous « Prêchez par l’exemple : utilisez les
passerez ainsi de la théorie à la pratique en transports en commun et choisissez un
impliquant directement les gens dans les hébergement approprié. Rédigez les rapports
décisions et les actions. » dans la langue locale d’abord, puis traduisez-
« Établissez la confiance dans l’AP en les en anglais pour VSO. »
commençant par une tâche simple ou un
groupe réceptif. Apprendre une nouvelle
approche demande du temps, mais devient
plus facile avec le temps. Priorisez la mise en
PARTIE I : PRINCIPES
12 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE I : PRINCIPES
13 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE I : PRINCIPES
14 Approches participatives : Guide du facilitateur
5. Soutenir
4. Agir ensemble
3. Décider ensemble
2. Consulter
1. Informer
PARTIE I : PRINCIPES
15 Approches participatives : Guide du facilitateur
Initiation et
compréhension
Examen Analyse
Évaluer si les activités atteignent Identifier et analyser les
leurs objectifs. Sinon, pourquoi? problèmes et les
Si oui, quels sont les facteurs possibilités
facilitants? Participation
Partenariat P
Apprentissage
Autonomisation P
a
r
t
Mise en œuvre Planification i
Mettre en œuvre les Prioriser, envisager des c
activités prévues. i
solutions, s’entendre sur les
Évaluer les progrès en p
buts et les objectifs et élaborer
fonction du plan. des plans. a
t
i
o
n I : PRINCIPES
PARTIE
P
a
16 Approches participatives : Guide du facilitateur
Les premières phases consistent à s’initier au sujet, de planification ne se limite pas à se demander ce
à acquérir des connaissances et des compétences et qu’on peut faire et comment s’y prendre. Il faut
à créer des liens afin de pouvoir faciliter l’analyse aussi planifier la participation. Voici quelques-unes
des problèmes et des possibilités. Voici certaines des questions auxquelles vous devrez répondre :
des questions que vous devez poser, à vous comme
aux autres : Q. Qui est concerné par cet enjeu?
Q. De quelle façon voudraient-ils participer?
Q. Qu’est-ce qui arrive en ce moment?
Q. Qui peut effectuer les activités prévues?
Q. Qui sont les principaux acteurs?
Q. Comment allons-nous mesurer le
Q. Quels sont les problèmes?
changement?
Q. Comment ont-ils évolué avec le temps?
Q. Quelles leçons peuvent être tirées des Le débat et l’analyse doivent mener à l’action.
expériences précédentes? Durant la phase de mise en œuvre, les actions
doivent être choisies de façon éclairée et être
avalisées. Cette démarche chevauche la phase
VSO recommande que les coopérants-volontaires d’examen, étant donné que les actions doivent être
consacrent le premier quart de leur affectation à contrôlées par les participants. Les examens servent
bien réussir cette étape plutôt que de plonger aussi à s’entendre sur les actions futures, à garantir
immédiatement et de façon inconsidérée dans le maintien des retombées positives, à évaluer la
l’action. participation et la durabilité ou à trouver des
solutions aux problèmes et aux obstacles.
L’analyse initiale permet d’identifier les actions qui
entraîneraient des changements positifs. Cette phase
Figure 5 : Exemple de cadre analytique illustrant les différents niveaux de participation des intervenants (I1, I2,
I3) durant les phases du processus de développement
Adaptée de Wilcox, 1994
I3
I2
5. Soutenir I1
Niveau de contrôle et de participation
4. Agir ensemble
3. Décider ensemble
2. Consulter
1. Informer
PARTIE I : PRINCIPES
17 Approches participatives : Guide du facilitateur
Le projet SPARK (Sharing and Promotion of directrices nécessaires pour appliquer le cadre
Awareness and Regional Knowledge) de VSO en analytique. Vous y trouverez également des outils
Asie du Sud-Est ajoute une étape importante à ce qui vous seront fort utiles, peu importe le niveau de
cycle : Célébrer! En d’autres mots, prendre le participation.
temps d’apprécier le résultat de nos efforts avant
d’entreprendre l’analyse d’une nouvelle situation
et de planifier une nouvelle action. ? Questions préalables
Q. Comment savoir quel niveau de participation • Les élites locales? Les institutions politiques?
convient à la situation?
Q. La population et les organismes locaux sont-ils
Q. Quels outils puis-je utiliser pour les différents prêts à travailler selon une approche
niveaux de participation? participative?
Q. Quels problèmes est-ce que je risque de • Le souhaitent-ils?
rencontrer, et comment les régler?
• Ont-ils les compétences nécessaires?
• Ont-ils l’autorité nécessaire?
Dans cette partie, vous découvrirez les lignes
PARTIE I : PRINCIPES
18 Approches participatives : Guide du facilitateur
Votre rôle aura un impact sur le degré de • vous êtes au début du processus et que les gens
participation des autres intervenants. Si, par auront la possibilité de participer plus tard.
exemple, vous contrôlez les ressources, vous devez
être très clair et ferme quant à l’influence que vous Il n’est pas approprié d’utiliser uniquement cette
accorderez aux participants. Si vous agissez à titre démarche (informer) si :
de facilitateur neutre, vous pourriez devoir aider les
différents intervenants à participer selon le niveau • vous souhaitez autonomiser les membres de la
approprié. Vous aurez aussi un impact important sur communauté. Si l’information est une étape
les résultats obtenus. Aurez-vous ciblé les personnes nécessaire de l’autonomisation, elle suffit
défavorisées ou aurez-vous maintenu le statu quo? rarement (visez plutôt les niveaux 3, 4 ou 5);
• d’autres options sont possibles et les gens
Ces lignes directrices vous aideront à clarifier votre souhaitent y participer (visez plutôt les niveaux 3
rôle et celui des intervenants. Elles pourraient ou 4);
également vous aider à évaluer des projets existants
et à en régler les problèmes, le cas échéant. Nous • vous ne connaissez pas la situation, n’avez pas
vous recommandons de porter une attention toute encore créé de liens ou vos connaissances et
particulière au niveau 4 (Agir ensemble), puisqu’il compétences sont insuffisantes.
s’agit du niveau visé par VSO.
Les gens veulent participer plus activement?
Évaluez la situation. Qui établira les règles? Prenez
Quand choisir le degré 1 : INFORMER les commentaires des gens au sérieux. Il est plus
facile de changer le niveau de participation et votre
Cette démarche est essentiellement descendante, il position au début du processus. Si vous attendez
s’agit de l’approche du développement « à prendre trop, le changement de direction pourrait être
ou à laisser ». Ses méthodes et outils favorisent la difficile à réaliser.
communication unilatérale plutôt que le dialogue;
ils ne correspondent donc pas aux objectifs de ce
guide. Il ne faut pas oublier que même l’information
N’OUBLIEZ PAS!
unilatérale peut se faire à l’aide de méthodes
Répondez aux questions suivantes avant de vous
visuelles et créatives, qui sont plus inclusives et
lancer dans une approche informative :
puissantes que l’écrit1.
Q. Avez-vous identifié les intervenants? Se
Les coopérants-volontaires peuvent vivre cette satisferont-ils de cette approche?
approche « informative » du développement même
s’ils ne l’endossent pas. Dans ce cas, l’un des Q. Pouvez-vous présenter vos propositions de
objectifs de leur affectation pourrait être de manière à ce que les gens comprennent et se
questionner cette norme de façon constructive de sentent concernés?
sorte que les personnes défavorisées s’impliquent Q. Avez-vous adapté vos méthodes de
davantage. communication aux participants et au temps
disponible?
Il peut être approprié d’utiliser uniquement cette
démarche (informer) si : Q. Êtes-vous prêt à modifier votre approche si
les gens veulent plus que de l’information?
• aucune autre forme d’action n’est possible, en
raison de limites juridiques, par exemple;
• vous préparez un rapport sur des mesures qui
n’ont pas d’impact sur les gens; Quand choisir le niveau 2 : CONSULTER
PARTIE I : PRINCIPES
19 Approches participatives : Guide du facilitateur
Il peut être approprié de choisir cette démarche puis animer une assemblée publique à la fin du
(consulter) si : processus.
• vous voulez améliorer un service existant; Des collègues veulent prendre le contrôle. Voilà
• vous avez un plan précis pour un projet, mais les une excellente occasion de mettre en pratique vos
possibilités semblent limitées; compétences en négociation et en facilitation.
Veillez à ce que vos collègues comprennent
• des intervenants locaux pourraient comprendre et bien :
se sentir concernés par ces possibilités;
• que les gens doivent comprendre les options;
• les commentaires des gens pourraient vous aider
à choisir la bonne option ou à modifier le projet. • que les options doivent être réalistes;
• qu’ils doivent savoir comment réagir aux
Il n’est pas approprié d’utiliser cette démarche
commentaires des intervenants.
(consulter) si :
• vous ne tenez pas compte de l’avis des gens; Vous n’avez pas assez de temps. Soyez honnête
concernant vos échéances et tournez cette limite à
• vous souhaitez autonomiser les intervenants votre avantage.
(visez plutôt les niveaux 3, 4 ou 5);
• vous ne savez pas encore ce que vous voulez faire Les réponses sont plus (ou moins) importantes
et vous êtes à la recherche d’idées (visez plutôt que prévu. Vous devriez vous demander si la
les niveaux 3 ou 4); consultation est l’approche appropriée. Avez-
vous vu les choses du point de vue des
• vous n’avez pas les ressources ou les participants? Pourquoi ont-ils réagi de cette
compétences nécessaires pour mener à bien la façon?
proposition (visez plutôt les niveaux 4 ou 5).
• analyse des 24 heures et normes sociales afin Q. Qui sont les intervenants et les
d’évaluer les groupes concernés; consultants? Comment puis-je entrer en
contact avec eux? Est-ce qu’une
• cartes et chronologies pour déterminer quand et consultation les satisfera?
où ont eu lieu les événements;
Q. Cherchez-vous simplement à valider vos
• sujets pour lancer le débat, séries d’images, propres objectifs?
dessin et discussion;
Q. Pouvez-vous présenter les options de façon
• analyse FFPM (forces, faiblesses, possibilités, à ce que les gens les comprennent?
menaces), organigrammes;
Q. Avez-vous adapté vos méthodes de
• groupes de discussion. consultation aux participants et au temps
disponible?
Vous pouvez aussi utiliser d’autres méthodes :
enquêtes et études de marché, comités de Q. Êtes-vous capable de faire face aux
consultation, simulations à partir des options et des commentaires?
contraintes réelles.
Q. Comment prévoyez-vous faire rapport aux
Problèmes courants : personnes consultées?
Q. Êtes-vous prêt à modifier votre approche si
Votre budget est limité. Vous pouvez utiliser des
les gens veulent plus qu’une consultation?
méthodes de communication de base et tenir des
rencontres organisées par des organismes locaux,
PARTIE I : PRINCIPES
20 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE I : PRINCIPES
21 Approches participatives : Guide du facilitateur
Q. Êtes-vous prêt à accepter les idées des • les parties prenantes sont prêtes à consacrer le
autres? temps et les efforts nécessaires pour établir un
partenariat.
Q. Avez-vous ciblé les intervenants qui doivent
faire partie du processus, y compris les Il n’est pas approprié d’utiliser cette démarche (agir
personnes défavorisées? ensemble) si :
Q. Est-ce que vos objectifs sont clairs? • l’une des parties détient tout le pouvoir et toutes
les ressources et les utilise pour imposer ses vues.
Q. Avez-vous identifié les contraintes et les Au mieux, les autres parties ne pourront
limites culturelles à respecter? participer qu’aux niveaux 1 ou 2;
Q. Avez-vous les compétences nécessaires • l’engagement concernant le partenariat n’est que
pour utiliser les méthodes, et l’autorité superficiel;
pour mettre en œuvre les mesures
convenues? • les gens veulent avoir leur mot à dire quant aux
décisions à prendre, mais ne veulent pas
Q. Avez-vous réussi à entrer en contact avec s’impliquer à long terme pour réaliser les projets
des personnes au statut inférieur tout en (visez plutôt le niveau 3).
entretenant de bonnes relations avec les
élites? Tous les outils et toutes les méthodes de ce guide
peuvent vous être utiles si vous avez la bonne
attitude, que vous facilitez les rencontres au lieu de
les diriger et que vous choisissez les bons outils.
Quand choisir le niveau 4 : AGIR ENSEMBLE Vous pourriez envisager :
• les outils permettant de prendre ensemble des
Décider et agir ensemble exige de se faire confiance décisions afin de parvenir à une vision commune;
et de partager une vision commune. VSO s’efforce
de plus en plus de créer des partenariats à long • les exercices de renforcement de l’esprit
terme, au lieu d’affecter des coopérants-volontaires d’équipe;
de façon ponctuelle, afin d’avoir un impact majeur • les activités de planification et de conception de
et durable sur le terrain. projets.
Lorsqu’on prépare un accord de partenariat, il est De plus, vous pourriez utiliser des structures
important de tenir compte des objectifs de tous les intermédiaires, comme des groupes de travail et des
partenaires et d’évaluer leur réalisme. Les objectifs groupes directeurs, chargées de la prise de décisions
les plus courants sont : et de la reddition de comptes, ainsi que des
• accroître l’impact des activités ou des projets de structures à long terme chargés d’assurer la mise en
développement; œuvre.
• renforcer les capacités des participants; Problèmes courants
• établir des relations de travail en vue de projets
futurs; Une liste d’objectifs inatteignables. « Relayer le
bâton » ne signifie pas donner aux intervenants
• augmenter la prise en charge locale du processus. un chèque en blanc. Cela signifie plutôt aider les
intervenants à identifier et à prioriser les
Il peut être approprié de choisir cette démarche problèmes auxquels ils font face, à planifier des
(agir ensemble) si : mesures à long terme et à déléguer les
responsabilités pour chacune d’entre elles. Vous
PARTIE I : PRINCIPES
22 Approches participatives : Guide du facilitateur
devez donc établir clairement ce que vous pouvez mettre en œuvre leurs plans eux-mêmes. Même à ce
et ne pouvez pas faire pour les aider, et en niveau élevé de participation, vous devrez toujours
discuter avec eux. exercer un certain pouvoir en précisant les limites et
les conditions de votre appui.
Les partenariats officiels se font trop vite. La
structure finale viendra en tout dernier lieu; après Il s’agit de l’approche la plus autonomisante, étant
s’être entendus sur les choses à faire, la façon donné que les gens souhaitent faire les choses par
d’obtenir les ressources, les compétences eux-mêmes. Ils peuvent, à juste titre, choisir un
nécessaires et les pouvoirs et les responsabilités à niveau de participation moins important. Les gens
partager. À cette étape, il peut être bon de tenir qui dirigent l’initiative doivent s’approprier le
des ateliers ouverts à tous ou de mettre en place processus et avancer à leur propre rythme, même si
des structures intermédiaires avec un mandat les donateurs et d’autres intervenants imposent des
clair, comme un groupe directeur. échéanciers.
Les réunions génèrent des conflits. Vous pourriez Il peut être approprié de choisir cette démarche
avoir besoin de consacrer plus de temps aux (soutenir des initiatives indépendantes) si :
ateliers et aux rencontres informelles afin
d’arriver à une vision commune et à une
• la communauté ou l’organisme souhaite
autonomiser les individus ou les groupes;
compréhension mutuelle.
• les gens sont intéressés à lancer et à mener eux-
Certains groupes se sentent exclus. Il faudrait mêmes une initiative;
peut-être aussi clarifier qui sont les intervenants
et quels sont leurs intérêts légitimes. Vous • les conditions (culture, hiérarchie, temps)
pourriez envisager d’organiser des ateliers permettent de réussir une telle approche.
animés par un facilitateur indépendant.
Il n’est pas approprié d’utiliser cette démarche
(soutenir des initiatives indépendantes) si :
N’OUBLIEZ PAS! • les actions autonomes sont perçues comme « une
Avant d’entreprendre une approche bonne chose » ou LA tendance actuelle en
collaborative, répondez aux questions suivantes : développement et qu’elles sont imposées de
façon descendante (privilégier plutôt les
Q. Avez-vous des objectifs clairs? Quel est
niveaux 1 à 3);
votre degré de souplesse à leur égard?
• il n’y a pas de volonté réelle d’éliminer la
Q. Avez-vous identifié des partenaires hiérarchisation ou de remettre le pouvoir
potentiels? Semblent-ils avoir des objectifs décisionnel aux personnes défavorisées.
similaires aux vôtres et être intéressés à
établir un partenariat pour les atteindre? • les ressources ou les capacités ne suffisent pas à
appuyer les programmes de développement.
Q. Existe-t-il une relation de confiance entre
vos partenaires et vous? Tous les outils et toutes les méthodes présentés dans
Q. Êtes-vous prêts à partager le pouvoir? ce guide peuvent être utiles. La difficulté est de se
questionner sur le but du groupe et sur le rôle que
Q. Avez-vous le temps et la volonté ses membres veulent que vous jouiez. Vous devez
nécessaires pour un tel partenariat? envisager :
• de faire appel à l’aide, aux subventions, aux dons
et aux conseils offerts par des organismes de
développement (parfois conditionnels à certains
Quand choisir le niveau 5 : SOUTENIR DES engagements de la part des autres intervenants);
INITIATIVES INDÉPENDANTES
• d’organiser des ateliers pour aider les groupes à
Appuyer des initiatives indépendantes d’organismes définir leur vision commune, à planifier leurs
ou de communautés signifie les aider à élaborer et à actions et à mobiliser leurs ressources. Plusieurs
outils peuvent être utilisés conjointement pour
PARTIE I : PRINCIPES
23 Approches participatives : Guide du facilitateur
Le groupe directeur, par exemple, n’arrive pas à • Les niveaux de participation adéquats varient
prendre des décisions. Essayez de tenir des selon les situations.
ateliers en dehors des comités officiels. • Il faut tenir compte de nombreux intervenants,
dont la participation peut varier selon les étapes.
Il ne se passe presque rien entre les réunions.
Essayez de faire en sorte que chaque réunion se • Il est important de s’entendre sur le niveau de
termine par une séance de planification des participation souhaité et réalisable avec tous les
mesures à prendre, accompagnée d’un partage intervenants.
clair des tâches et du suivi. Garder contact à
l’aide d’un bulletin périodique est un bon moyen
d’entretenir l’intérêt et la motivation.
ÉTAPES SUIVANTES
Les gens souhaitent agir, mais les détenteurs de
ressources ne peuvent pas suivre. Organiser des Les sections 1 et 2 portaient sur l’importance
séances internes pourrait accroître l’adhésion au d’une bonne facilitation pour favoriser
sein des organismes de soutien. Vous pouvez l’autonomisation. Si vous êtes à l’aise avec le
également faire appel aux médias pour recueillir rôle d’enseignant, de leader ou de solutionneur
des appuis. de problèmes, vous devrez changer
radicalement d’attitude pour faciliter un tel
processus. La section suivante porte sur l’art de
la facilitation dans une autre culture.
PARTIE I : PRINCIPES
24 Approches participatives : Guide du facilitateur
Participation
Facilitation Facilitateur
PARTIE I : PRINCIPES
25 Approches participatives : Guide du facilitateur
Nous avons déjà abordé le fait que, malgré leurs Les gens ne peuvent « être autonomisés » par un
meilleures intentions, les facilitateurs sont en tiers : ils ne peuvent que s’autonomiser eux-
position de contrôle des résultats des activités mêmes. Le rôle du facilitateur consiste à créer un
participatives et du développement. C’est pourquoi contexte favorable à l’autonomisation. Ce processus
vous devez déterminer si c’est vous ou une peut être lent, c’est pourquoi les facilitateurs doivent
personne de la communauté qui devrait assurer avoir une attitude positive, faire preuve de souplesse
l’animation. Voici ce que des représentants de et de patience et ne pas abandonner. Durant les
bureaux de programmes de VSO2 ont à dire premières étapes du processus, un bon facilitateur
concernant le rôle des coopérants-volontaires dans cherche principalement à établir un climat de
la facilitation des processus participatifs : confiance afin que les participants puissent créer des
liens et parvenir à une compréhension commune de
« Le coopérant-volontaire ne devrait pas être le leur situation.
facilitateur s’il est possible de faire autrement,
car le facilitateur détient le pouvoir. » Il est essentiel d’investir temps et énergie à cette
étape, car c’est à ce moment qu’on bâtit les
« La participation est meilleure lorsque les
fondations sur lesquelles reposera le reste du
facilitateurs font partie de la communauté et
processus. La confiance et les liens permettent une
parlent la langue locale (gestion du processus)
analyse collective de la situation et la réalisation des
et que les coopérants-volontaires observent
premières étapes essentielles à des changements
(sources d’information). »
positifs et durables.
« Les facilitateurs doivent ajuster leurs
pratiques à la culture locale; les membres de la Souvenez-vous que toutes les idées ont de la
communauté ont une longueur d’avance sur les
valeur
coopérants-volontaires dans ce domaine. De
plus, on privilégie davantage la durabilité et
Toute personne, organisation et communauté a une
l’autonomisation si l’on confie cette
vision unique et valable. Chacun évalue la situation
responsabilité à un membre de la communauté
différemment, envisage des solutions différentes et
plutôt qu’à un coopérant-volontaire. »
mène des actions distinctes. Y compris les
facilitateurs et les promoteurs du processus
Cela ne veut pas dire que les coopérants-volontaires
participatif! Chaque point de vue vient avec ses
(ou d’autres professionnels du développement) ne
valeurs, ses distorsions et ses préjugés. Les
peuvent pas faciliter. Cela signifie simplement que
interprétations d’une même situation sont
vous devez vous assurer d’avoir étudié toutes les
nombreuses et les « réalités » varient d’une
options possibles plutôt que de vous attribuer
personne à l’autre.
automatiquement ce rôle. Nous vous présentons,
dans les pages suivants, des pratiques exemplaires
L’une des principales contributions de
qui pourront servir de liste de contrôle aux
Robert Chambers à l’AP fut de poser la question
facilitateurs locaux ou à vous-mêmes.
suivante dans le titre de son ouvrage paru en 1997 :
« Whose reality counts? » (Quelle réalité compte?).
Mettez l’accent sur le processus et le contexte La réponse est simple : tous les points de vue
comptent. C’est le principe de base de tout
Un bon facilitateur et praticien des AP met l’accent processus participatif : tout le monde est différent et
sur la dynamique du groupe plutôt que sur la tâche peut apporter une contribution valable. Les points
ou le résultat. De cette façon, il s’assure que la de vue peuvent se compléter, même s’ils semblent
participation est « active » et non pas « passive ». Il sans intérêts ou provocateurs au départ.
ne suffit pas que les participants se présentent, ils
doivent s’impliquer. Autrement, une participation Bien que « toutes les réalités comptent », celles
de niveau 3 ou 4 (décider/agir ensemble) pourrait se vécues par les personnes défavorisées sont souvent
transformer en un niveau de participation moindre peu entendues ou prises en compte. VSO vise à
(consulter ou même informer). corriger cette situation en encourageant la
participation des personnes défavorisées à toutes les
2
Bulgarie, Kazakhstan, Malawi, Mongolie, Mozambique et
étapes des projets de développement. Cet objectif
Zambie. correspond au principe « faire passer les derniers en
PARTIE I : PRINCIPES
26 Approches participatives : Guide du facilitateur
premier » de Chambers; en d’autres mots, donner qui doit être prêt à apprendre des participants.
l’occasion aux personnes défavorisées de se faire
entendre, de mettre leurs compétences à profit et de Le spécialiste en éducation brésilien, Paulo Freire
répondre à leurs besoins. (1986), rappelle que les gens ne seront motivés à
participer à des activités que si celles-ci répondent à
Utilisez la triangulation leurs besoins. Les coopérants-volontaires de VSO et
les autres professionnels du développement, ainsi
que leurs collègues, peuvent utiliser l’AP pour
Puisque tous les points de vue comptent, essayez
favoriser la participation de la population à la
d’obtenir au moins trois points de vue différents
conception de projets conformes à leurs idées et à
sur chaque enjeu ou information. C’est ce qu’on
leurs priorités. Cela nécessite toutefois un
appelle la « triangulation ». La triangulation aide à
changement total d’attitude de la part des « experts
vérifier les données, à minimiser les préjugés et les
venus de l’extérieur », qui doivent reconnaître que
partis pris, à approfondir une question et à
les citoyens sont des experts en ce qui concerne la
distinguer les faits des opinions et des rumeurs.
gestion de leurs situations et de leurs problèmes.
Les professionnels du développement doivent
La triangulation peut s’appliquer à toutes sortes
favoriser l’apprentissage mutuel, de sorte que tous
échelles et à l’aide de différentes méthodes, par
les participants parviennent à une compréhension
exemple :
commune des problèmes et de leurs causes et
1. Créez des équipes composées de membres de la puissent agir ensemble.
communauté et de l’extérieur. Les membres de
l’équipe devraient aussi provenir de différents Comme nous l’avons vu dans la section 2,
horizons (compétences, disciplines, genre et l’analyse, la planification, la mise en œuvre et
expériences). l’examen constants des activités sont source
2. Durant l’exercice participatif ou la discussion d’apprentissage. Les activités présentées dans ce
de groupe, demandez aux participants guide vous aideront à chacune des étapes de ce
d’exprimer d’autres points de vue et vérifiez s’il cycle d’apprentissage. Si les coopérants-volontaires
y a consensus. répètent ce cycle jour après jour, il s’applique
également à la structure globale de leur affectation.
3. Utilisez plusieurs outils, méthodes et activités
pour investiguer des sujets similaires : VSO conseille aux coopérants-volontaires de
entrevues, cartographie, dessins, classement, considérer le premier quart de leur affectation
observation, discussions, données secondaires, comme une étape d’initiation. Durant cette période,
etc. les coopérants-volontaires et les partenaires devront
4. Faites des entrevues ou organisez des groupes gérer leurs attentes et ne pas espérer des résultats
de discussion pour vérifier les principaux immédiats. L’apprentissage peut être une expérience
« faits » et opinions. frustrante, car vous devrez vous efforcer de
simplement observer afin de découvrir, avec toute la
5. Répétez les exercices participatifs dans patience et l’engagement dont vous êtes capables,
différents lieux, organismes et communautés les priorités de la population locale. Il est aussi
afin de vérifier si l’information a une pertinence important de garder l’œil ouvert et d’évaluer
localisée ou générale. continuellement les progrès et les changements. Si
6. Tenez compte des différences d’opinion entre le suivi et l’évaluation ont une importance accrue à
les femmes et les hommes, les personnes âgées la fin d’une activité ou d’une affectation, un bon
et les jeunes, les différents groupes suivi aux différentes étapes du projet permet de
socioéconomiques, les différentes professions, réagir aux changements, de vérifier le niveau de
etc. participation, de tirer des leçons des pratiques
exemplaires, de maximiser son impact et d’utiliser
efficacement les ressources limitées.
Soyez toujours prêt à apprendre
PARTIE I : PRINCIPES
27 Approches participatives : Guide du facilitateur
dans un climat de confiance mutuelle. La confiance Q. De quelle quantité d’information les gens ont-
doit généralement être bâtie et gagnée. La méfiance ils besoin pour effectuer leur analyse?
de certains intervenants peut découler de mauvaises
expériences avec des programmes de
développement. Une approche transparente – soit Gérez les conflits
annoncer vos objectifs et les communiquer
clairement – favorisera la confiance et la Les différences d’opinion sont inévitables dans un
coopération. processus participatif où chacun peut partager son
point de vue. Si ces différences sont jugées
Un processus décisionnel participatif nécessite que incompatibles, on se trouve devant un conflit.
toutes les parties soient prêtes à parvenir à un
compromis. La transparence évitera les soupçons et L’AP peut déstabiliser l’équilibre du pouvoir et être
fera en sorte que les différentes parties perçue comme une menace par l’élite de
privilégieront le compromis et les avantages communautés et d’organisations hiérarchiques. Les
mutuels plutôt que leurs intérêts particuliers. facilitateurs doivent prévoir la résistance des élites
qui voudront conserver leur contrôle sur les
Faites preuve de souplesse ressources et les décisions.
Être ouvert aux idées et aux opinions des autres est Les facilitateurs que les conflits rendent mal à l’aise
souvent l’élément le plus difficile des processus auront du mal à y faire face et les percevront de
participatifs. Les facilitateurs et les participants façon négative. Ils pourraient alors laisser les
peuvent trouver le point de vue des autres difficile à participants dominants contrôler les décisions du
comprendre, contradictoire ou incompatible avec groupe ou, au contraire, essayer « d’enterrer » le
leurs propres idées et croyances. Accepter cette problème en obligeant les gens à prendre une
réalité exige une grande souplesse et beaucoup décision rapidement. Aucune de ces réponses n’est
d’empathie. Comme pour l’apprentissage, cherchez durable et ne répond aux critères de l’AP. La
d’abord à comprendre les autres avant de vouloir résolution de conflits à court terme empêche de
être compris. Soyez neutre. discuter des problèmes, ne permet pas d’en
identifier les causes et peut renforcer les inégalités
Il n’existe pas de recette parfaite pour la facilitation en donnant préséance aux plus puissants. De plus,
de processus participatifs. Les mêmes méthodes et cela a généralement pour effet de nourrir un conflit
outils pourraient ne pas convenir à tous les latent qui pourra exploser à tout moment.
organismes, projets ou communautés. Ne choisissez
pas les méthodes mécaniquement. Suivez le Les conflits doivent au contraire être pris en charge
processus et soyez toujours prêt à revoir et à et transformés en une force positive pour le
replanifier les activités. Une bonne pratique n’est changement. Cette approche de la gestion de
pas celle qu’on adopte, mais celle qu’on adapte. Les conflits a été présentée lors du congrès de VSO tenu
méthodes, les outils, les paramètres et le style de aux Philippines (Gérer les tensions et les conflits
facilitation doivent convenir à l’enjeu et aux entourant les ressources naturelles) comme solution
caractéristiques du groupe. Amenez le groupe à de rechange à la résolution de conflits artificielle et
adopter le processus et adaptez les méthodes au à court terme. Les partenaires communautaires de
groupe. VSO en Indonésie sont également d’avis que les
conflits favorisent la diversité des idées en vue de la
L’AP ne vise ni ne prétend donner des résultats résolution d’un problème.
parfaits. Apprenez à vous satisfaire du degré
approprié de précision. Pour déterminer ce qui est Les bons facilitateurs voient dans les débats et le
« approprié », posez les questions suivantes aux partage d’idées (dont certaines peuvent être jugées
participants et à vous-même : incompatibles, donc sources de conflit) une étape
naturelle vers la conclusion d’une entente et
Q. Quel est le but du processus? l’action. Ces facilitateurs développent les attitudes
et les stratégies nécessaires pour gérer les conflits :
Q. De quel genre d’information avons-nous anticiper les conflits, garder la tête froide, explorer
besoin? les tensions et leurs causes et offrir un espace de
PARTIE I : PRINCIPES
28 Approches participatives : Guide du facilitateur
discussion neutre. Les exercices participatifs comme les circonstances. La culture n’est pas sacrée, et il
le dessin aident aussi à amener les participants à se est nécessaire de se demander quels aspects de la
concentrer sur les enjeux plutôt que sur la culture conserver et desquels se débarrasser.
personnalité des gens.
Avec ou sans le secteur du développement
Soyez au fait des influences culturelles international, le Nord et le Sud interagissent et
s’influencent déjà. Le développement aura toujours
un impact sur la culture. Soit il apporte du
La participation ou le manque de participation peut
changement (pour le meilleur ou pour le pire), soit il
être influencé par les facteurs culturels. Il n’y a qu’à
renforce le statu quo. Nous devons accommoder les
penser aux difficultés rencontrées pour faire
différences culturelles tout en remettant en question
participer les femmes ou les travailleurs situés au
les normes inéquitables.
bas de l’échelle sociale ou organisationnelle. S’il est
important de respecter la culture des gens, il est
Les facilitateurs peuvent décider de travailler avec
aussi important d’être conscient des « écrans de
différents groupes, genres, secteurs de la société ou
fumée culturels » qui servent à protéger le pouvoir
parties d’un organisme séparément afin de favoriser
des groupes dominants.
la participation et la liberté de parole. Cependant, il
est parfois utile et constructif de travailler avec des
Vous devez trouver le juste équilibre entre le
groupes mixtes afin que les gens puissent partager
« respect » de la culture locale et la nécessité de
leurs idées, leurs compétences et leurs perceptions.
« remettre en question » des systèmes qui
provoquent des inégalités et violent les droits et la
dignité des gens. Pour ce faire, vous devez tenir Équilibrez votre leadership et votre réceptivité
compte du fait que la culture est :
Ces principes soulignent l’importante, pour les
• diversifiée et dynamique; facilitateurs, d’écouter et de mobiliser les gens et
• formée d’influences internes et externes; d’être ouverts et proactifs. Ces qualités sont au cœur
du rôle de facilitateur, qui consiste à rendre la
• structurée par les représentations et le pouvoir participation plus facile. Parfois, le facilitateur doit
(Jolly, 2002). faire preuve de leadership pour permettre aux plus
faibles de se faire entendre. À d’autres moments, il
Par conséquent, la culture est le produit de doit se mettre en retrait, abandonner son rôle de
l’histoire, du lieu, de la politique et des gens, et elle leader et être plus réceptif et laisser les participants
se transforme avec le temps. Plusieurs cultures se « prendre le bâton de la parole ». L’art de la
côtoient au sein d’un même pays ou communauté. facilitation et l’essence de ces principes est donc de
C’est vrai tant pour les coopérants-volontaires que parvenir à un juste équilibre entre leadership et
pour leurs collègues locaux : aucun groupe ne vient réceptivité (figure 7) devant un groupe.
d’une culture homogène ou immuable. Cultures et
traditions peuvent tout autant libérer et autonomiser
qu’opprimer et nuire, selon les gens, les époques et
PARTIE I : PRINCIPES
29 Approches participatives : Guide du facilitateur
RÉCEPTIVITÉ
LEADERSHIP
Conscient du travail à
Décisif et rapide Partage ses idées
accomplir
S’affirme et assure le
Respecte les frontières
Réfléchi leadership
3
Idée originale de David Mowat, ancien coopérant-volontaire au Népal et formateur pour VSO
PARTIE I : PRINCIPES
30 Approches participatives : Guide du facilitateur
4
VSO Bangladesh
PARTIE I : PRINCIPES
31 Approches participatives : Guide du facilitateur
Expliquez vos motivations. Expliquez aux conçue par l’éducateur brésilien Paulo Freire5, peut
participants pourquoi vous posez cette question. Il y être utilisée conjointement avec des images, comme
a une énorme différence entre « s’informer » et des photos ou une pièce de théâtre, afin d’aider les
« interroger ». S’informer est une façon de dire : gens à réfléchir au sujet de différentes façons. Les
« Je suis avec vous. Je m’intéresse à ce que vous questions plus personnelles concernant les attitudes,
avez à dire ». Et lorsque les participants prennent le les sentiments et les valeurs ne sont introduites qu’à
risque de poser une question, soyez reconnaissant la fin de la séquence.
du cadeau qu’ils vous font!
Questions fermées
Questions ouvertes
Les questions fermées sont utiles pour recueillir de
Les questions générales et ouvertes sont très utiles l’information. Évitez totalement les questions
au début, pour créer des liens, car elles permettent fermées qui appellent seulement « oui » ou « non »
aux participants de choisir de quoi ils veulent parler. comme réponse, car il est impossible alors de savoir
Des questions plus directes limiteraient leurs choix si la personne a compris la question. Si vous utilisez
aux sujets qui vous intéressent. des mots-questions (quoi, quand, qui, pourquoi,
comment, combien), la personne doit réfléchir plus
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que dans certaines longuement avant de répondre. Vous obtiendrez
cultures, si les gens sont prêts à parler de ce qu’ils ainsi de meilleurs renseignements.
font, ils seront moins enclins à dire ce qu’ils
pensent ou qu’ils savent, et encore plus réticents à Ces questions entrent dans la séquence décrite
parler de ce qu’ils ressentent. Bien des gens précédemment. Elles permettent aux participants de
pourraient trouver les questions directes trop faire de courtes descriptions (quoi, quand, qui),
intimidantes et inquisitrices. D’autres cultures suivies d’une analyse (quoi). Enfin, en leur
adoptent quant à elles un style de questionnement demandant « comment », vous leur donnez la
très formel dans le cadre de leurs longues possibilité de suggérer des exemples et des solutions
salutations. aux problèmes identifiés à l’aide des questions
précédentes.
Les questions ouvertes sont aussi essentielles dans
un contexte de partage de compétences afin
d’encourager la réflexion, la résolution de
problèmes et l’analyse. Si vos questions sont
séquentielles, vous favoriserez la pensée logique et,
par conséquent, vous obtiendrez des renseignements
de meilleure qualité et en plus grand nombre. De
nombreux facilitateurs trouvent la séquence de
questions de la figure 8 très utile. Cette séquence, 5
Pour plus de détails sur l’approche de Paulo Freire, consultez le site
Web www.reflect-action.org (en anglais seulement).
PARTIE I : PRINCIPES
32 Approches participatives : Guide du facilitateur
Figure 8 : Séquence de questions pour que le facilitateur et les participants explorent un sujet ensemble
En leur demandant pourquoi, vous demandez aux employés ne sont pas toujours habitués à articuler
participants de donner leurs raisons, de se justifier, ou à partager leurs pensées. Dans ce cas, il peut
ce qui peut leur faire peur. S’ils n’ont pas de raison, s’avérer stérile d’espérer recevoir immédiatement
ils pourraient en inventer une! Envisagez donc de des réponses, mûrement réfléchies ou non. Dans
poser la question autrement. Au lieu de leur les communautés où l’éducation ou la formation à
demander « Pourquoi dites-vous cela? », vous l’Occidentale est rare, les gens peuvent être moins
pouvez leur dire « C’est intéressant. Qu’est-ce qui précis dans leur évaluation du temps, de la
vous a amené à faire ça? » distance et des quantités. L’exactitude numérique
pourrait ne pas être une priorité dans leur vie.
Dans certaines cultures, les gens peuvent avoir du
mal à répondre à des questions fermées posées par Les questions fermées ne permettent pas
des personnes en position d’autorité. Parfois, alors nécessairement d’aller très loin; elles doivent donc
que vous posez simplement une question pour être suivies de possibilités de discussion générales.
obtenir de l’information, votre interlocuteur peut Au lieu de poser une question factuelle fermée, vous
vous donner la réponse qu’il croit que vous espérez, pouvez faire une affirmation et poser des questions
au lieu de la vraie, pour maintenir de bonnes plus ouvertes, des questions d’approfondissement et
relations avec vous. des questions pour provoquer la réflexion.
PARTIE I : PRINCIPES
33 Approches participatives : Guide du facilitateur
Vous n’êtes pas en train de dire que vous n’avez pas Le facilitateur n’est pas la « source de tous les
compris parce que le participant s’est mal savoirs ». Il doit plutôt poser des questions
exprimé.... Cela détruirait votre relation! Vous favorisant l’apprentissage mutuel. Lorsque
admettez que vous n’avez pas bien compris tout ce quelqu’un vous pose une question (en tant que
qu’il voulait dire. C’est aussi une bonne habitude de personne jugée en position d’autorité), la tentation
vérifier périodiquement si les participants est grande de donner aux gens les résultats et les
comprennent ce que vous avez dit. En leur conclusions de vos réflexions. Il peut arriver que
demandant d’expliquer ce que vous venez de dire cela soit approprié. Il s’agit toutefois là de
dans leurs propres mots ou de vous donner un consultation, pas de facilitation. Donner
exemple, vous pourrez vérifier si vous vous êtes immédiatement une réponse peut amener les
bien fait comprendre. participants à devenir plus faibles au lieu de devenir
plus forts et encourager la dépendance au détriment
Questions d’approfondissement de la débrouillardise.
Vous pouvez avoir besoin d’encourager les Le rôle du facilitateur est d’aider les participants à
participants à élaborer davantage. Vous pouvez trouver eux-mêmes les réponses à leurs questions.
alors leur demander d’approfondir ou répéter les Donnez aux participants le matériel et les outils dont
mots clés que vous avez entendus : « Important? », ils ont besoin pour réfléchir par eux-mêmes.
« Frustrant? », « Heureux? ». Les gens ont Donnez-leur également l’information pertinente et
généralement tendance à répondre en donnant plus posez-leur de nouvelles questions pour les amener à
de détails. s’exprimer et à organiser leurs pensées. Dans
certains cas, amener les participants à structurer leur
Les faits et les renseignements doivent être appuyés pensée est tout ce qu’il faut pour les amener à régler
par des opinions et des sentiments. Lorsque vous eux-mêmes leurs problèmes.
aurez établi une relation de confiance, vous pourrez
utiliser une question d’approfondissement. Comprendre la question du participant et découvrir
ce qui se cache derrière n’est pas toujours facile,
Q Que penses-tu de...? mais cela est fondamental pour maintenir le
dialogue. Il n’y a aucune question stupide ou inutile
Q. Qu’as-tu ressenti quand tes champs ont été dans la quête honnête de l’information. Il se peut
inondés? » que vous ne voyiez pas tout de suite de quoi il
retourne, mais il est important d’essayer de
comprendre le sens de la question du participant.
Découpez les questions
Ne soyez pas nerveux devant des questions : on ne
Parfois, la question que vous posez est trop vaste vous demande pas de tout savoir! La participation
pour que les participants puissent y répondre est très ardue lorsque les gens ne posent pas de
convenablement. Une stratégie courante est de questions! La culture locale ou la structure
découper la question en une série de courtes organisationnelle peut décourager les gens à poser
questions. Les membres de VSO Kazakhstan des questions à des personnes plus âgées, à des
trouvaient difficile de demander à leurs partenaires enseignants ou à des personnes jugées en situation
potentiels « Quels sont vos besoins en matière de d’autorité. Les méthodes et outils que nous
développement? » La question était trop vaste. présentons dans ce guide pourront aider les gens qui
Certains organismes répondaient à la question en n’ont jamais été encouragés à poser des questions à
insistant sur leur besoin d’argent et de nouveaux surmonter ces obstacles.
édifices, par exemple, au lieu de faire ressortir les
secteurs où VSO aurait pu les aider. Ils se sont donc I-3.4 Utilisation de supports visuels
dit qu’il serait plus facile de demander à chacun des
intervenants quel était son rôle, les difficultés qu’il Certains professionnels du développement ont la
rencontrait et qu’est-ce qui leur permettrait de fausse impression que les outils visuels et créatifs ne
mieux faire leur travail.
PARTIE I : PRINCIPES
34 Approches participatives : Guide du facilitateur
servent qu’à surmonter les obstacles liés à la langue une tournure négative. En dirigeant l’attention des
et à l’alphabétisation et qu’ils n’ont pas leur place belligérants sur un objet neutre, le facilitateur peut
dans les environnements « éduqués ». C’est contribuer à maintenir l’aspect constructif de la
complètement faux! Les stimuli visuels et créatifs discussion.
comme les photos, les diagrammes, les couleurs et
les activités physiques augmentent l’efficacité du
dialogue, peu importe le groupe, et ce, qu’il s’agisse RÉSUMÉ : POINTS À RETENIR
de directeurs et de gestionnaires ou de fermiers
analphabètes. • Les bons facilitateurs n’offrent pas de solutions,
mais sont bien outillés pour poser les bonnes
Cela s’explique principalement parce qu’ils questions de façon à stimuler la réflexion,
sollicitent l’hémisphère droit du cerveau, permettant l’apprentissage et l’autonomisation de tous les
ainsi d’utiliser le plein potentiel du cerveau pour membres du groupe.
l’analyse perceptive. Toutefois, certaines personnes
peuvent avoir un handicap visuel les empêchant de • La facilitation est l’art de rendre la participation
participer à des exercices strictement visuels. plus facile en créant un environnement où
Encore une fois, la souplesse est la clé d’une l’analyse et l’apprentissage mutuel peuvent
participation pleine et entière. Privilégiez alors des prendre place.
matériaux aux tailles et textures différentes, comme • Les facilitateurs contribuent aux processus
des roches, des graines ou des bâtonnets. participatifs en équilibrant leur dynamisme et leur
réceptivité.
De plus, les méthodes visuelles sont généralement
plus inclusives et démocratiques, puisque tout le • Les compétences clés d’un bon facilitateur sont la
monde peut exprimer son opinion sans conscience de soi, l’organisation, l’ouverture, la
intermédiaire. Elles aident les participants à souplesse, la connaissance de la culture d’accueil
exprimer des idées qu’ils auraient pu avoir du mal à et la capacité d’aider les groupes à se transformer.
traduire en mots. Mieux encore, les activités
visuelles en groupe favorisent une compréhension
commune, puisque « lorsqu’on voit ou fait quelque
chose ensemble, on partage du sens ». Enfin, tout ÉTAPES SUIVANTES
est possible avec les méthodes créatives. Elles
offrent une approche novatrice et plus ouverte du Dans la partie I, nous avons exploré les principes
processus analytique. de base de l’AP. Cela nous a permis de bâtir des
fondations solides, avant de passer aux méthodes
Les méthodes visuelles peuvent aussi être utilisées et outils proprement dits. Dans la partie II, nous
pour gérer les conflits. Vous pouvez encourager les présenterons certaines méthodes qui utilisent
participants à transmettre leurs arguments par l’AP pour vous faire découvrir des moyens de
l’entremise d’un diagramme, plutôt qu’en faire participer les gens à l’analyse, à
s’adressant directement aux gens. La plupart du l’apprentissage et à l’action à toutes les étapes
temps, c’est lorsque les arguments deviennent d’un projet de développement.
personnels que les différences d’opinion prennent
PARTIE I : PRINCIPES
35 Approches participatives : Guide du facilitateur
La plupart des méthodes s’inspirent des précédentes À son apparition, l’ERR constituait une rupture
en y intégrant de nouveaux principes. Vous radicale avec les pratiques traditionnelles. Mais
observerez des chevauchements importants entre les selon les normes actuelles, il s’agit d’une méthode
méthodes, puisque rares sont celles qui sont « à la hâte » qui correspond aux niveaux 1 et 2 de
constituées d’outils exclusifs. Les différences notre cadre : informer et consulter. L’ERR ne
tiennent à l’objectif visé, au niveau de participation garantit aucune action subséquente ou réponse aux
souhaité, aux principes directeurs de la méthode et à besoins de la communauté, à moins qu’il en soit
l’attitude du facilitateur. précisé autrement. C’est une méthode plus
extractive qu’autonomisante qui maintient le
contrôle entre les mains des professionnels du
développement.
PARTIE II : MÉTHODES
36 Approches participatives : Guide du facilitateur
PHASES DU PROCESSUS
✔ Analyse
✔ Planification EXAMEN ANALYSE
Action
Examen
ACTION PLANIFICATION
PARTIE II : MÉTHODES
37 Approches participatives : Guide du facilitateur
c’est-à-dire une méthode d’évaluation visant à aider suivants peuvent vous aider en ce sens : les
les intervenants à définir ensemble leurs besoins en chronologies, pour clarifier l’identité et
matière de développement. l’expérience des intervenants; et les calendriers
saisonniers et la cartographie, pour illustrer quand
Les professionnels du développement se retrouvent et où les activités culturelles et les activités de
souvent dans une situation où l’analyse des besoins génération de revenus ont lieu.
est déjà terminée (souvent avec une participation de
niveaux 1 ou 2 uniquement). Il vous est malgré tout Toutes les parties doivent bien comprendre leurs
possible de relever le niveau de participation. responsabilités et avoir identifié les secteurs
L’ERP s’avère alors un outil fort utile pour clarifier d’intérêts communs afin de clarifier leurs rôles dans
les enjeux et partager des idées. Voici les avantages le processus. Il faut également identifier les
de mener l’évaluation initiale en visant un niveau de contraintes, y compris les facteurs sociaux, culturels
participation élevé : et institutionnels. Dans ce cas, l’analyse FFPM
(forces, faiblesses, possibilités, menaces) ou
1. Les principes fondamentaux de la participation
l’analyse des forces en présence vous seront utiles.
sont établis dès le départ.
Les organismes communautaires qui fonctionnent
2. Les intervenants acquièrent les savoir-faire bien peuvent être utilisés comme modèle pour
nécessaires pour réaliser des projets du début à mettre en place de nouvelles structures
la fin et participent davantage au projet, qui sera communautaires.
ainsi beaucoup plus pertinent et durable.
3. Discuter des objectifs fait ressortir les conflits La communauté peut être tellement divisée (genres,
potentiels avant qu’ils ne puissent nuire à la castes, filiations politiques) que les groupes
réussite du projet. n’accepteront pas de coopérer s’ils ne sont pas
assurés d’en tirer des profits équivalents. Discuter
4. Cela donne la possibilité de mieux se des contraintes peut amener à soulever des sujets
comprendre et d’apprendre les uns des autres. très sensibles; toutefois, ces derniers n’ont pas à être
5. Les données de l’ERP peuvent compléter les réglés ou résolus. Ils doivent simplement être
données de référence et d’évaluation. reconnus comme tels afin d’être pris en compte lors
de la planification et des négociations.
Le temps qu’il faut consacrer à cette méthode varie
énormément. Vous pourriez devoir tenir des L’étape suivante est d’identifier les activités ou les
rencontres en grand groupe pour effectuer l’analyse interventions qui amélioreront la situation, et de les
préliminaire, puis en plus petits groupes pour classer selon leur importance. Vous devez évaluer
collecter des données et, enfin, une autre rencontre les activités en fonction de leur faisabilité dans les
en grand groupe pour mener l’analyse finale à partir conditions locales. Le groupe peut avoir les
de l’information recueillie. renseignements nécessaires à cette analyse. Les
intervenants peuvent revoir les résultats des outils
La première étape est d’amener tous les précédents ou mener de nouvelles activités
intervenants à communiquer leurs objectifs. Après d’exploration de l’information (dessin et
quoi vous devez préciser ce que vous pouvez faire. discussion, sujets pour lancer le débat, récit en
Les intervenants peuvent avoir besoin d’un certain images, entrevues semi-dirigées, classement,
temps pour discuter et cibler leurs problèmes et évaluation, tri et cartographie).
pour déterminer leurs objectifs communs.
Il pourrait s’avérer nécessaire de partager cette
Vous pouvez utiliser, pour vous aider, des outils de information avec d’autres groupes d’intérêt avant le
dessin et de discussion, des supports visuels, des choix des interventions. Enfin, notez et conservez
récits à terminer, des récits en images, des cette information en vue des phases ultérieures du
organigrammes et des arbres à problèmes. processus.
Dans certaines situations, les choses peuvent On retrouve beaucoup de ressources pour l’ERP sur
avancer trop vite. Il est essentiel de créer des liens le Web, dont les manuels et les trousses de la FAO
et de comprendre le contexte local avant de se (www.fao.org/documents).
lancer dans l’identification de problèmes. Les outils
PARTIE II : MÉTHODES
38 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE II : MÉTHODES
39 Approches participatives : Guide du facilitateur
6
www.iisd.org/casl/caslguide/par.htm/
PARTIE II : MÉTHODES
40 Approches participatives : Guide du facilitateur
potentiels;
COLLECTE si l’information se faire rare, ces données de
PARTICIPATIVE référence orienteront la recherche-action
DE DONNÉES participative.
DE RÉFÉRENCE
La première étape consiste à discuter du but de ces
données de référence. Les intervenants souhaitent-
NIVEAU DE PARTICIPATION ils mesurer le progrès ou obtenir de l’information
✔ 5. Soutenir l’action sur un enjeu précis? Si les données de référence
✔ 4. Agir ensemble visent à mesurer le progrès, il peut s’avérer utile de
✔ 3. Décider ensemble revoir les objectifs et les activités du projet. Si elles
2. Consulter servent plutôt à obtenir de l’information en vue
1. Informer d’une nouvelle activité ou de résoudre un problème,
il convient alors de revoir les questions centrales du
projet.
PARTIE II : MÉTHODES
41 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE II : MÉTHODES
42 Approches participatives : Guide du facilitateur
on obtient des données de base pour les futures bord de groupe, dossiers, réunions, grands livres et
évaluations. livres de comptes et réunions pour suivre le progrès
du groupe. Au niveau du projet, on peut faire appel
on peut dresser un portrait complet du
aux dossiers et livres de comptes du projet, à des
processus : la participation des intervenants fait
enquêtes par sondage, à des visites sur le terrain, à
en sorte que les résultats sont examinés en
la rédaction de rapport d’étape et à des réunions ou
fonction des expériences passées, ce qui accroît
des ateliers pour évaluer les progrès. En ce qui
d’autant la valeur des autres avantages.
concerne les donateurs, on peut faire du suivi
externe et des ateliers.
Comme dans toute démarche participative, il faut
discuter du but et des retombées du processus de
La responsabilité concernant le suivi doit être
sorte que les intervenants puissent décider eux-
convenue avec les intervenants concernés.
mêmes si le suivi participatif pourra leur être utile.
L’information collectée doit indiquer les faiblesses
S’ils ont déjà participé à l’étape d’analyse, les
du rendement du projet et l’écart entre les objectifs
objectifs communs seront déjà atteints. Si le projet a
planifiés et atteints. Les résultats doivent être
été défini à l’externe, des discussions devront avoir
partagés afin de favoriser l’apprentissage et pour
lieu pour s’entendre sur les objectifs et assurer
révéler les modifications à apporter aux activités,
l’engagement de tous les participants.
aux objectifs et aux façons de faire.
Les intervenants doivent suggérer les questions de
Le suivi participatif doit être perçu dès le départ
suivi, qui peuvent être classées et triées, et établir
comme un outil d’apprentissage et d’action pour le
des indicateurs et des critères adéquats. Ils doivent
groupe. Cela signifie que les données de base et de
également choisir l’outil de collecte de données le
référence, de même que les données sur les intrants,
plus approprié aux différents indicateurs et
les extrants, les plans de travail et les progrès du
questions de suivi.
groupe doivent être collectées, conservées et faire
l’objet de discussions.
Voici quelques-uns des outils de collecte de
données utiles pour le suivi participatif : journal de
PARTIE II : MÉTHODES
43 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE II : MÉTHODES
44 Approches participatives : Guide du facilitateur
Figure 9 : Exemples du flux d’information Le choix des outils dépendra du type de données
nécessaires. Si un outil de collecte de données a
déjà été utilisé, on peut y faire appel à nouveau pour
A. Évaluation par des intervenants externes mettre à jour les données et vérifier les progrès. Les
extrants de la collecte participative de données de
Donateurs référence et du suivi participatif peuvent être
utilisés dans le cadre de l’évaluation participative.
Les outils fréquemment utilisés mettent par
conséquent l’accent sur certaines formes d’analyse
des documents : journal de bord résumant les
activités du groupe et journaux personnels
contenant des observations personnelles sur le
processus et les résultats de la participation des
Gouvernement national
bénéficiaires, par exemple. Les ateliers et les
démonstrations sont d’autres moyens de réunir les
participants, le personnel du projet et les
intervenants externes afin qu’ils fassent ressortir les
Projet national
avantages mesurables et les nouvelles pratiques et
qu’ils évaluent le projet sous toutes ses coutures.
Personnel sur le
terrain
PARTIE II : MÉTHODES
45 Approches participatives : Guide du facilitateur
Tableau 4 : Les trois principales façons de présenter les résultats et leurs outils
À L’ÉCRIT ORALEMENT VISUELLEMENT
Rapports Théâtre et marionnettes Photos
Études de cas Enregistrements Dessins
Bulletins communautaires Vidéos Vidéos
Diagrammes Diaporamas Diaporamas
Récits Bandes dessinées
Graphiques/Tableaux/Diagrammes Diagrammes
ÉTAPES SUIVANTES
PARTIE II : MÉTHODES
46 Approches participatives : Guide du facilitateur
Introduction
ANALYSE DES
Les méthodes suivantes sont tirées de l’expérience INTERVENANTS
de VSO et d’autres organismes de développement.
Certaines sont multisectorielles et d’une large
portée, tandis que d’autres sont d’une portée plus NIVEAU DE PARTICIPATION
réduite. On vous présente ici que quelques exemples 5. Soutenir l’action
visant à vous démontrer la diversité des méthodes 4. Agir ensemble
qui s’offrent à vous, sans aucune prétention d’en ✔ 3. Décider ensemble
faire le tour. ✔ 2. Consulter
1. Informer
PHASES DU PROCESSUS
✔ Analyse
✔ Planification EXAMEN ANALYSE
Action
Examen
ACTION PLANIFICATION
PARTIE II : MÉTHODES
47 Approches participatives : Guide du facilitateur
NIVEAU DE PARTICIPATION
5. Soutenir l’action
✔ 4. Agir ensemble
✔ 3. Décider ensemble
✔ 2. Consulter
1. Informer
PHASES DU PROCESSUS
Analyse
Planification EXAMEN ANALYSE
Action
✔ Examen
ACTION PLANIFICATION
PARTIE II : MÉTHODES
48 Approches participatives : Guide du facilitateur
PHASES DU PROCESSUS
✔ Analyse
✔ Planification EXAMEN ANALYSE
Action
✔ Examen
ACTION PLANIFICATION
PARTIE II : MÉTHODES
49 Approches participatives : Guide du facilitateur
PARTIE II : MÉTHODES
50 Approches participatives : Guide du facilitateur
NIVEAU DE PARTICIPATION
✔ 5. Soutenir l’action
✔ 4. Agir ensemble
✔ 3. Décider ensemble
2. Consulter
1. Informer
PHASES DU PROCESSUS
✔ Analyse
✔ Planification EXAMEN ANALYSE
✔ Action
✔ Examen
ACTION PLANIFICATION
PARTIE II : MÉTHODES