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Plan
Alphabet [001]
Répartition des lettres [002]
Consonnes, voyelles, diphtongues, semi-voyelles
Signes orthographiques [010]
Esprits, accents, tréma, ponctuation
001. ALPHABET
003. Consonnes
- occlusives :
004. Voyelles
005. Semi-voyelles
Le yod J et le digamma Ϝ sont deux semi-voyelles, disparues comme telles en grec classique,
mais utiles pour expliquer certaines formes de la déclinaison [077-078 par exemple] et de la
conjugaison [dans la formation du thème du présent par exemple].
006. Diphtongues
ᾰι - οι - ει - ῠι et ᾰυ - ευ - ου (la première voyelle est brève)
Prononcé comme
ᾰι rail
οι boy (anglais)
ει réveil
ῠι pluie
ᾰυ aurum (latin)
ευ feu
ου fou
N.B. Nous ne tenons pas compte de la distinction établie par les spécialistes entre les « vraies » et les « fausses »
diphtongues ει et ου .
ᾳ - ῃ - ῳ et ηυ (la première voyelle est longue ; le iota, qu'on ne prononce pas, se souscrit)
ᾳ tâter
ῃ tête
ῳ taupe
ηυ eeuw (néerlandais)
011. Esprits
Un esprit affecte tous les mots commençant par une voyelle, par une diphtongue et par la
consonne ρ. Il se présente sous deux formes :
- l'esprit doux « ᾿ » : absence d'aspiration
- l'esprit rude « ῾ » : aspiration forte (cfr mots français d'origine grecque commençant par h :
hypocrite venant de ὑποκριτής).
L'esprit, doux ou rude, se place au-dessus de la minuscule, et devant la majuscule. Si le mot
commence par une diphtongue, l'esprit se place sur la seconde voyelle. Les initiales υ et ρ sont
toujours affectées d'un esprit rude.
012. Accents
Presque tous les mots grecs ont un accent « ´ , `, ῀ », qui peut être aigu (βάρβαρος,
barbare), grave (τὸ δένδρον, l'arbre), ou circonflexe (σῶμα, corps). Les règles de
l'accentuation sont assez complexes. Un appendice en présente quelques-unes parmi les plus
importantes.
012a. Tréma
Le tréma « ¨ », comme en français, indique que deux voyelles contiguës ne sont pas une
diphtongue : Τρωῖκός se prononce en trois émissions de voix [tro-i-kos].
013. Ponctuation
Grec Français
« . » « . » point en grec = point en français
« , » « , » virgule en grec = virgule en français
« ; » « ? » point-virgule en grec = point d'interrogation en français
« · » « ; » point en haut en grec = point virgule en français
« · » « : » point en haut en grec = double point en français
« · » « ! » point en haut en grec = point d'exclamation en français
Dans un mot ou une même famille de mots, un même élément (racine, ou suffixe, ou
désinence) peut se présenter avec des vocalismes différents. C'est ce qu'on appelle l'alternance
vocalique. Celle-ci comporte trois degrés : un degré dit normal, avec une voyelle de timbre ε
(éventuellement allongée en η), un degré dit fléchi, avec une voyelle de timbre o
(éventuellement allongée en ω), et un degré dit zéro (absence de la voyelle ε ou ο) ou réduit (un
α bref).
Quand deux voyelles, ou une voyelle et une diphtongue, se rencontrent à l'intérieur d'un mot,
elles se contractent en une voyelle longue ou une diphtongue. Les principales possibilités sont
présentées dans ce tableau :
ε- α- ο-
ε + α > η
ε + αι > ῃ
ε + ε > ει α + ε > α ο + ε > ου
ε + ει > ει α + ει > ᾳ ο + ει > οι
ε + η > η α + η > α ο + η > ω
ε + ῃ > ῃ α + ῃ > ᾳ ο + ῃ > οι
ε + ο > ου α + ο > ω ο + ο > ου
ε + ου > ου α + ου > ω ο + ου > ου
ε + οι > οι α + οι > ῳ ο + οι > οι
ε + ω > ω α + ω > ω ο + ω > ω
ε + ῳ > ῳ α + ῳ > ῳ
016. La crase
Quand un mot terminé par une voyelle ou une diphtongue est suivi d'un mot commençant par
une voyelle ou une diphtongue, il y a fusion des deux voyelles en une seule, appelée crase. Ce
phénomène est indiqué sur l'élément fusionné par un signe appelé coronis « ᾿ », qui a la même
forme que l'esprit doux. Si le premier mot est une forme de l'article ὁ, ἡ, οἱ, αἱ ou du pronom
relatif ὅ, ἅ, οὗ..., elle prend la forme de l'esprit rude. Seul le second mot conserve son accent.
Quelques exemples :
017. L'élision
Les voyelles brèves finales α, ε, ι s'élident généralement devant une voyelle initiale. Cette
élision est indiquée par une apostrophe ᾿. Exemples :
Quand une ou des consonnes tombent devant une autre consonne (par exemple ντ devant
σ), la voyelle brève qui précède s'allonge : ε>ει, ο>ου, ᾰ>η ou ᾱ, ῐ>ῑ, ῠ>ῡ.
Par exemple : λυθείς (venant de λυθεντ-ς, chute de ντ devant ς) ; πᾶς (venant de πᾰντ-ς).
L'esprit rude transforme en aspirée la consonne sourde qui précède, souvent après une
élision. Devant un mot commençant par un esprit rude : κ, τ, π deviennent χ, θ, φ (assimilation
d'aspiration).
020. Assimilation : Influence de diverses consonnes sur les gutturales (ou vélaires) et les
labiales [003]
Une gutturale (γ, κ, χ) devant une dentale (δ, τ, θ) s'assimile à la dentale (= devient sonore,
sourde ou sourde aspirée selon que la dentale est δ, τ, ou θ) ;
avec σ, elle s'écrit ξ ; et devant μ, elle s'écrit γ. Donc :
γ, κ, χ + δ > γδ (sonorisation)
γ, κ, χ + τ > κτ (assourdissement)
γ, κ, χ + θ > χθ (aspiration)
γ, κ, χ + σ > ξ
γ, κ, χ + μ > γμ
Une labiale (β, π, φ) devant une dentale (δ, τ, θ) s'assimile à la dentale ; avec σ, elle s'écrit
ψ ; et devant μ, elle s'écrit μ. Donc :
β, π, φ + δ > βδ (sonorisation)
β, π, φ + τ > πτ (assourdissement)
β, π, φ + θ > φθ (aspiration)
β, π, φ + σ > ψ
β, π, φ + μ > μμ
Une dentale suivie d'une autre dentale devient σ ; suivie de σ, elle tombe ; suivie de μ, elle
devient σ. Donc :
δ, τ, θ + θ > σθ
δ, τ, θ + σ > σ
δ, τ, θ + μ > σμ
La dentale nasale ν suivie d'une gutturale devient γ ; suivie d'une liquide (λ, ρ), elle
s'assimile ; suivie de σ, elle tombe. Donc :
ο + ντ + σ > ους -
α + ντ + σ > ασ- ou parfois ησ-
ε + ντ + σ > εισ-
ι + ντ + σ > ισ-
υ + ντ + σ > υσ-
Lorsque deux syllabes commençent par une aspirée (χ, θ, φ), la première aspirée est
régulièrement remplacée par la sourde correspondante :
En grec (pré)homérique, le sigma initial suivi d'une voyelle tombe et est souvent remplacé par
l'esprit rude, par exemple : σίστημι est devenu ἵστημι. Le sigma intervocalique tombe, par
exemple : γένεσος > γένεος > γένους [075].
Devant un mot commençant par une voyelle, ou à la fin d'une phrase, les désinences en -ε et -
ι bref s'acompagnent parfois d'un -ν dit euphonique, sans signification. C'est le cas notamment
dans la déclinaison (σώμασιν pour σώμασι) et dans la conjugaison (ἔλυσεν pour ἔλυσε).
Mots variables :
l'article
les noms
les adjectifs et participes
les pronoms et déterminants
les verbes.
Décliner un nom, c'est énumérer les différentes formes qu'il peut prendre selon ses genre,
nombre et cas. Le grec comporte :
- trois genres : masculin - féminin - neutre
- trois nombres : singulier - pluriel - duel (rare)
- cinq cas (= variations de la désinence d'un mot selon sa fonction) :
nominatif (N), vocatif (V), accusatif (A), dits cas directs ; génitif (G) et datif (D), dits cas
indirects.
L'emploi des cas est étudié dans la syntaxe [1090].
Le système verbal compte six modes : indicatif, subjonctif, optatif, impératif, infinitif,
participe (+ deux formes d'adjectif verbal) ; sept temps : présent, imparfait, futur, aoriste,
parfait, plus-que-parfait et futur du parfait ; trois voix : active, moyenne et passive [cfr 201].
- 029. Morphèmes
Un mot est constitué de divers éléments significatifs appelés morphèmes. Par exemple, le
mot ῥή-τορ-ος, « orateur », comporte trois morphèmes :
ῥη- (racine) signifie la notion de dire
-τορ- (suffixe dérivationnel) signifie l'agent masculin
-ος (suffixe flexionnel) signifie le génitif singulier.
Signalons toutefois, parmi les morphèmes flexionnels, les éléments suivants. Les désinences
spécifient, pour les verbes, la voix, la personne, le nombre et le temps ; pour les noms, les
adjectifs et les pronoms, elles spécifient le genre, le nombre et le cas. La voyelle thématique (=
suffixe ε/ο) s'intercale devant la désinence dans certaines formes de la déclinaison et de la
conjugaison.
La racine est un élément abstrait, commun à divers mots d'une même famille, et qui,
hypothétiquement reconstitué, remonte à l'indo-européen. Le radical est la forme concrète que
prend la racine dans un mot ; c'est le terme que nous utiliserons pour désigner l'élément
exprimant le sens fondamental du mot. Il présente notamment, dans certains cas, des variations
du timbre et de la longueur de la voyelle (on parle dans ce cas d'alternance [014a] entre les
divers degrés du radical) :
λέγ et λογ dans λέγω et λόγος ou δω et δο dans δίδωμι et δίδομεν.
Le thème est la partie du mot qui reste stable dans toute la flexion. C'est l'ensemble des
éléments du mot (radical et suffixes), moins la désinence.
Les désinences ne sont pas toujours nettement distinctes du thème du mot à cause de
contractions ou d'autres transformations phonétiques. On parle dans ce cas de formes opaques.
C'est pourquoi on emploie plutôt les termes partie stable et terminaison plutôt que thème et
désinence. Dans nos tableaux, un tiret sépare, quand c'est possible, soit la partie stable et la
terminaison, soit les divers éléments d'une forme de la déclinaion ou de la conjugaison.
Dans les mots ci-dessous, un élément commun, le radical μαθ, exprime la notion
d'apprendre. À ce radical, s'ajoutent divers éléments, parfois très faciles à identifier, parfois
"opaques". Quelques exemples :
μα-ν-θ-άν-εις, tu apprends
(μανθάν- : partie stable ; -εις : terminaison [ε/ο + dés.])
μάθ-η-μα, μαθή-ματ-ος, l'étude
(μαθ-η : radical allongé de η ; -ματ- : suffixe)
(μαθηματ- : thème; -ος : désinence du G. sg.)
ἀ-μαθ-ία, l'ignorance
(α- : préfixe privatif ; -ια : suffixe).