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Ouverture Philosophique
Collection dirigée par Dominique Château,
Agnès Lontrade et Bruno Péquignot
série Classiques de l’Histoire de la Philosophie
dirigée par Miklos Vetö
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12915-3
EAN : 9782296129153
INTRODUCTION DE L’ÉDITEUR
1
Cf. « Emporio italiano. Revue périodique en italien, anglais, et français. Des
sciences, des arts, des lettres, de l’industrie, et du commerce, organe de l’Institution
portant le même nom, projetée par L. Montemerli dei Conti Sandonnini et présidée
par le Marquis de Downshire », 31 mars 1857, p. 16.
2
À propos de cette expérience, Vera écrira, dans ses Saggi filosofici, qu’« en
acceptant la direction du journal, dans le but, d’une part, d’être utile, pour autant que
je pusse, à mon pays, j’eus d’autre part l’occasion de m’en servir pour combattre
l’empirisme dans le domaine du journalisme et de l’opinion, et de défendre la cause
de l’idéalisme. Et cette pensée, qui a dicté tous les écrits que j’ai publiés en
Angleterre, apparaît encore plus clairement dans le texte sur Bacon, puisque je me
proposai d’y attaquer le père de l’empirisme moderne là même où résidait sa
puissance ». Cfr. A. VERA, Saggi filosofici, Morano, Napoli 1883, p. 225. L’article
sur Bacon – paru dans les pages de l’«Emporio italiano» en 1857 – sera republié en
langue française dans les Mélanges philosophiques, Ladrange, Paris 1862, pp. 267-
286.
3
À propos des raisons de la migration de Vera en Angleterre, il faut tenir compte
de l’opinion de Guido Oldrini et de Salvo Mastellone, qui considèrent les raisons
personnelles comme primordiales, en particulier la piste sentimentale. Cf. S.
MASTELLONE, V. Cousin e il Risorgimento italiano, p. 85 et G. OLDRINI, Gli
hegeliani di Napoli. Augusto Vera e la corrente ortodossa, Feltrinelli, Milano 1964,
p. 66.
4
En particulier à cause de l’échec au concours pour un poste à la Faculté de
Strasbourg. Strasbourg sera aussi le lieu où la carrière universitaire d’un autre italien
– Giuseppe Ferrari – trouvera sa triste conclusion.
5
Sur l’émigration italienne en France cfr. le livre de S. MASTELLONE, V. Cousin
V
VI
VII
14
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., I, p. 26.
15
Sur le changement de l’éclectisme, phénomène crucial dans l’histoire de la
philosophie française du XIXe siècle, voir G. OLDRINI, Hegel e l’hegelismo nella
Francia dell’Ottocento, Guerini, Milano 2001, pp. 145-197, et A. BELLANTONE,
Hegel in Francia, Rubbettino, Soveria Mannelli 2006.
16
L’apparition de Vera à Naples, en 1861, sera considérée avec défiance et
suffisance par les hégéliens de Naples. Bertrando Spaventa, l’autre grand nom de
l’idéalisme italien du XIXe siècle, écrira une lettre à son frère Silvio pour lui donner
un rapport à propos de la première leçon académique de Vera à Naples : « Hier, Vera
a donné son premier cours. Je ne l’ai pas entendu. Ceux qui l’ont entendu et compris
ont dit : vulgarité sans précédent. Vera, je le savais déjà, ne comprend qu’Hegel et le
comprend très superficiellement ». Cfr. l’appendice épistolaire à B. SPAVENTA, La
filosofia italiana nelle sue relazioni con la filosofia europea, a cura di G. Gentile,
Laterza, Bari 1909, pp. 293-294.
17
On doit insister sur cet enracinement français de l’œuvre de Vera, qui constitue
effectivement la raison principale de son incompréhension historique en Italie. Vera
travaillait à une forme d’hégélianisme nourrie par les problèmes éclectiques. C’est
pour cette raison qu’il ne pouvait jamais parler la langue de l’autre hégélianisme
italien : celui de Bertrando Spaventa. À propos de Spaventa cfr. F. RIZZO, Bertrando
Spaventa: le lezioni sulla storia della filosofia italiana nell'anno accademico 1861-
1862, Armando Siciliano, Messina 2001; I. CUBEDDU, Bertrando Spaventa, Sansoni,
Firenze 1972.
VIII
18
G. GENTILE, Le origini, cit., p. 266.
19
G. JARCZYK – P.-J. LABARRIERE, De Kojève à Hegel, cit., p. 21. Cfr. La
logique subjective de Hegel, traduite par H. Sloman et J. Wallon ; suivie de quelques
remarques, par H. S., Paris, Ladrange 1854.
20
Vera était agrégé à la Société des Sciences de Lille, à la Philosophische
Gesellschaft de Berlin, à la Philosophical Society de St. Louis. Sur la participation
de Vera aux travaux de la Philosophical Society de St. Louis cf. The St. Louis
Hegelians, ed. By Michael H. DeArmey & James A. Good, v. 1, Thoemmes Press,
Bristol-Sterling 2001, p. 31. Cf. aussi K. ROSENKRANZ, Hegel’s Naturphilosophie
und die Bearbeitung derselben durch den Italienischen Philosophen A. Vera, Berlin
1868.
21
Bien sûr, les interprètes n’ont pas manqué de reconnaître les limites de l’œuvre
de Vera, quelques fois avec une sévérité peu généreuse contre ce traducteur italien.
Benedetto Croce, dans sa Préface du traducteur à son édition de l’Encyclopédie
hégélienne écrivait : « Il me semble que les traductions de Vera – qui ont été et
restent les principales et presque seules médiatrices pour la connaissance de l’œuvre
de Hegel auprès des nations néolatines – n’ont pas la qualité qu’on leur attribue, et
doivent être regardées et utilisées avec méfiance, toute bienveillante qu’elles
soient ». Cfr. B. CROCE, Prefazione del traduttore a G. W. F. Hegel, Enciclopedia
delle scienze filosofiche in compendio, Laterza, Bari 1907, pp. LXII-LXVII.
IX
22
Infra, p. 21.
23
À ce propos il faut lire les travaux de A. Plebe sur la philosophie de Vera. A.
PLEBE, Spaventa e Vera, Edizioni di Filosofia, Torino 1954, pp. 45-62.
X
24
Giovanni Gentile, qui était au contraire le plus grand – et peut-être le dernier –
représentant pur de la révolution subjective opérée par la pensée philosophique
moderne ne manquait pas de reconnaître l’extranéité de Vera à cette tradition. Cfr. G.
GENTILE, Le origini, cit., pp. 319-325.
25
A. VERA, Le problème de la certitude, Joubert, Paris 1845 ; A. VERA, De
Platonis, Aristotelis, Hegelii de medio termino doctrina, Joubert, Paris 1845.
26
A. VERA, Poblema dell’assoluto, v. I, Napoli, Detken & Rochol, 1872, p. VII.
27
Trop souvent considérée comme une simple philosophie oratoire, la pensée de
Cousin eut au contraire une influence précise au cours de la philosophie française
qui suivit. On peut reconnaître cette influence dans quatre point fondamentaux : le
développement du rapport entre philosophie et histoire de la philosophie ; la
caractérisation institutionnelle de la philosophie ; le rôle fondamental de la
psychologie comme point de départ de toute recherche philosophique ; l’aspiration à
une raison objective. Nous sommes encore loin de mesurer avec justesse l’influence
XI
XII
30
Sur le débat, à l’époque de Cousin, concernant le thème de la raison
impersonnelle, cfr. F. BOUILLER, Théorie de la raison impersonnelle, Joubert, Paris
1844.
31
A. VERA, Problème de la certitude, cit., p. 2.
32
Ivi, p. 8.
33
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., II, pp. 5-6. Cousin, dans la deuxième
préface de ses Fragments philosophiques, en 1833, posera le caractère
psychologique comme différence entre la philosophie allemande et la philosophie
française. En parlant de Schelling et Hegel, Cousin écrivait : « Tout en me plaisant à
proclamer les ressemblances qui rattachent la philosophie que je professe à celle de
ces deux grands maîtres, je dois aussi à la vérité d’avouer que des différences
fondamentales me séparent d’eux, bien malgré moi ». La plus importante de ces
différences était la conception de la psychologie comme terrain expérimental de la
philosophie. Cfr. V. COUSIN, Préface du 1833 aux Fragments philosophiques,
Ladrange, Paris 1833, p. XLII.
XIII
34
Correspondance de V. Cousin, Bibliothèque Cousin, Paris, mss. Cousin, vol.
38, f. 5120.
35
Infra, p. 27.
36
La lecture cousinienne du XVIIIe siècle est toujours concentrée sur sa
conclusion sceptique. À ce propos cfr. V. COUSIN, Histoire de la philosophie au
XVIIIe siècle, Didier, Paris 1829.
37
A. VERA, Le problème de la certitude, cit., p. 1.
38
Ivi, p. 219.
XIV
39
Ivi, p. 165.
40
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., II, pp. 26-27.
41
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., V, p. 15.
42
A. VERA, Le problème de la certitude, cit., p. 173.
XV
43
Ivi, p. 197, n. 1.
44
V. COUSIN, Cours de philosophie. Introduction à l’histoire de la philosophie,
cit., V, p. 10.
45
Ivi, p. 13.
46
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., V, p. 17.
47
L’accusation de scepticisme contre Kant sera une constante de tout le discours
spiritualiste jusqu’à la Troisième République, quand la philosophie kantienne
deviendra l’un des pivots idéologiques de l’Université. Sur la réception de Kant en
France voy. F. AZOUVI – D. BOUREL, De Königsberg à Paris. La réception de Kant
XVI
XVII
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58
Ibidem.
59
A. VERA, Mélanges philosophiques, cit., pp. 215-216. L’article était paru
originairement dans la revue «La liberté de penser», II, 1848, pp. 57-72.
60
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., V, p. 15.
61
Infra, p. 26.
XIX
62
Infra, p. 94.
63
C’est sur ce point que Vera a pris sa décision philosophique. Les arguments
hégéliens, refusés en 1845, ne sont pas suffisants pour expliquer ce saut. On doit
donc parler plutôt d’un choix. C’est à ce choix qu’il faut s’en remettre chaque fois
qu’on cherche le secret d’une philosophie. Et, bien sûr, ce choix relance chaque
philosophie dans la dimension de la responsabilité.
64
V. COUSIN, Cours de philosophie, cit., V, pp. 10-11.
XX
65
Infra, p. 125.
66
Infra, pp. 125-126.
67
Ce romantisme de l’idée est ce qui étonne le plus dans la philosophie de Vera.
Sa foi absolue dans les idées et dans la philosophie comme organon absolu des idées
est la force constante de sa pensée. Elle en constitue aussi la faiblesse, parce que les
idées sont à la fin la prison à l’intérieur de laquelle Vera enferme sa vision de la
réalité. Ce romantisme de Vera est bien exposé dans ce passage de l’« Emporio
Italiano », daté du 31 mars 1857 : « Notre croyance est que l’idéal et l’invisible –
cette lumière qui jaillit des profondeurs de l’âme humaine et qui dans l’âme humaine
a sa source – est le principe – nous ne dirons pas de tout ce qui arrive dans le monde,
ce serait là une opinion inadmissible, étrange – mais des actions les plus éclatantes,
des plus grandes découvertes et des mouvements historiques les plus extraordinaires.
Nous prétendons qu’une idée, belle et vraie, trouve par elle-même et par la vertu qui
est en elle, les moyens et les instruments qui devront la réaliser ; que la force d’une
telle idée est irrésistible, et que les âmes et les convictions, et avec les âmes et les
convictions, les intérêts, finissent par être subjugués par elle ».
68
Infra, p. 21.
69
C’est le grand changement de l’image de Hegel. Il est bien résumé dans deux
reconstructions historiques : V. DESCOMBES, Le même et l’autre : quarante-cinq ans
de philosophie française (1933-1978), Editions de Minuit, Paris 1986 ; J. ROTH,
XXI
XXII
72
Cf. E. SAISSET, Discours sur la philosophie de Leibnitz (prononcé à la
Sorbonne le 19 Janvier 1857), Plon, Paris 1857.
73
Infra, p. 5.
74
A. VERA, L’hégélianisme et la philosophie, cit., pp. 1-2.
75
La philosophie française, à partir de 1840, procède à un éloignement, plutôt
rapide en vérité, des positions de l’idéalisme allemand. L’effort cousinien
d’acclimater l’idéalisme en France avait été faible et seulement une minorité des
élèves – plus ou moins directs – continuait à combattre en faveur de la diffusion des
idées allemandes en France. Parmi ceux-ci, par exemple, Etienne Vacherot.
76
Infra, p. 22.
XXIII
77
Infra, p. 32.
78
A. VERA, Inquiry, cit,, p. 13
79
Ivi, p. 44.
80
Infra, p. 89.
81
Infra, p, 16.
XXIV
82
Infra, p. 27.
83
A. VERA, Introduction à G. W. F. HEGEL, Logique, cit., p. I.
84
Ivi, p. 69.
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