Você está na página 1de 4

Contribution – Macron à Alger :

Kamel Daoud comme butin de


guerre
décembre 6, 2017 - 5:28Lyes Khaldoun 2 Commentaires

A l'arrivée du président français, Emmanuel Macron, à Alger. New Press

Par Youcef Benzatat – Kamel Daoud et Chelghoumi ont ceci de


commun : le premier monnaye une posture, quand l’autre est coopté pour
faire modèle. A la manière dont la mode est administrée par le
mannequina.
A présent que Sifaoui est devenu un vieux jeu, un légume sans goût, fade
et encombrant, il va falloir réinvestir de nouveaux appétits, de nouveaux
corps frais et joviaux.

La transition est réussie si on additionne Kamel Daoud, Boualem Sansal


et tous les Chelghoumi en puissance, Yasmina Khadra, Djamel
Debbouze, Merzak Allouache, Idir et tous ceux et celles qui n’ont rien à
dire sur les souffrances du peuple de la Palestine et de toute la rive sud
de la Méditerranée et au-delà, à savoir tous les peuples qui souffrent de
la dérive totalitaire du capitalisme mondialisé.

Remarquez qu’ils ont tous en commun un problème avec leur mémoire et


leur histoire. Ils ont surtout en commun l’amour inconditionnel d’Israël et
la haine de la solidarité avec les Palestiniens dans leur résistance à la
colonisation. Comme si la colonisation de la Palestine n’était qu’un
fantasme musulman parmi tant d’autres, dont la caractéristique
commune, primordiale et essentielle est le grossier dans toutes ses
variantes. La colonisation serait un fantasme grossier parmi ceux qui
meublent le champ de perversion qui caractérise le musulman, dont la
longueur de la jupe est le symptôme de sa maladie.

Quoi de plus grossier qu’une telle banalisation du mal ? C’est un peu


comme assassiner celui qui voulait réparer la clim et reprocher à son
substitut de ne pas l’avoir fait. Non ! Il n’est pas parti réparer la clim,
monsieur Françafrique, il n’a pas autant de courage et de foi en son
peuple, comme le fut Thomas Sankara, pour oser un tel geste suicidaire.
Non ! Monsieur Kaboré n’est pas un escargot entêté. C’est juste un petit
modèle parmi tant d’autres modèles dispersés dans la brousse et la
savane africaine pour veiller sur les richesses minières du continent au
profit du néo-colon. Il est juste parti se cacher pour soulager son
humiliation face à autant de condescendance, d’arrogance et de mépris
de la part de ses geôliers et ceux de son peuple.

La posture et le modèle sont deux entités dont la complémentarité est


nécessaire pour l’efficacité de leur instrumentalisation. On n’a pas besoin
d’un Chelghoumi rhétoricien à qui on demande de déployer un discours
intelligent et convaincant. Sa fonction se limite à un accoutrement et la
reproduction en boucle de la posture de la menace, de l’intimidation, et
l’exigence de soumission au sens de la terreur engendrée par la dérive
totalitaire du capitalisme mondialisé. Chelghoumi est assigné à faire
figure de posture d’exemplarité au discours élaboré par le modèle,
assigné à son tour à détruire tous les mythes de résistance à ce sens
impérialiste. La posture Chelghoumi matérialise l’idiot utile qu’incarn e le
discours étriqué de Kamel Daoud. Un bon musulman est un Chelghoumi
en puissance. Gentille, jovial, joyeux, pacifique, qui ne se mêle pas de
politique, encore moins de la colonisation de la Palestine et celle de
l’Afrique néocoloniale en général. C’est ce qu’ils ont en commun tous les
deux : être de bons musulmans, de véritables croyants pieux. Autrement,
des légumes bio.
Personne ne saura le salaire de Chelghoumi ! Contrairement à celui de
Kamel Daoud, qui est affiché sur toutes les jaquettes en tête de gondole
sur les rayons de librairies des grandes métropoles occidentales. En
bonne moralité, une posture ne se monnaie pas. Chelghoumi n’a pas à
être rémunéré publiquement, c’est immoral de l’avouer devant l’opinion,
encore moins devant celle qui n’est pas forcément totalement acquise à
l’imposture. C’est tout le contraire pour un objet fétiche destiné à jouer le
rôle de modèle, celui d’exemplarité élevée au statut de référent à opposer
à un monde musulman exécrable, dégoulinant, incapable de se défaire de
son instinct animal.

Une rémunération ostentatoire booste la crédibilité au discours et


renforce le modèle de référence à la posture généralisée souhaitée. Non
pas celle du salut de l’humanité colonisée par son émancipation et son
arrimage à la contemporanéité du monde et sa victoire sur toutes les
barbaries qui font obstacle à la réalisation de cet autre fantasme à
contresens. Mais celle qu’incarne le discours du modèle fétiche que
Macron voudrait exposer à Alger comme un butin de guerre. La posture
généralisée souhaitée en question se résume dans cette déclaration de
Kamel Daoud sur sa page Facebook chroniques algériennes : «Un ami
expliqua au chroniqueur que la version cheikh Chemssou laïc existe
aussi : avec la même bêtise, aigreur, imbécillité et ridicule. L’un parle au
nom de Dieu, l’autre au nom des années 1970 et de sa conscience
politique douloureuse, et l’autre au nom de la lutte impérialiste démodée
ou du berbérisme exclusif.» Selon l’adage : dis-moi qui tu fréquentes, je
te dirais qui tu es. Un ami du Caucase me disait : Daoud semble avoir de
mauvaises fréquentations, ou il est idiot à un point qu’il n’arrive même pas
à discerner le mensonge de la vérité pour gober une telle imposture, ou
alors c’est juste un opportuniste, cupide, lâche et dépourvu de dignité. Un
légume plus bio que le bio. En effet, comment peut-on gober un tel
mensonge, qui consiste à faire croire que la lutte anti-impérialiste est
quelque chose de démodé depuis l’effondrement du totalitarisme
soviétique et la fin de la guerre froide, et que l’URSS était la source de
l’agression militaire dans le monde ! Ce mensonge s’est effondré à son
tour par la barbarie sans retenue des impérialistes qui s’est déployée
après sa dissolution. Des pays entiers ont été dévastés lorsque les
puissances de l’Otan ont commencé à attaquer ou occuper des pays
comme l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye et la Syrie – ou bien
les ont isolés et étranglés économiquement.

Non seulement ces guerres ont coûté des millions de vies, mais elles ont
aussi forcé plus de 60 millions de personnes à fuir leurs foyers, créant
ainsi la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le mensonge dévoilé au grand jour, il fallait trouver un nouveau monstre
pour le substituer au péril soviétique et justifier les assauts impérialistes
là où réside des richesses naturelles et des lieux stratégiques.

Le marionnettiste qui est derrière le rideau n’y va pas avec le dos du baril,
il façonne une image abjecte du musulman et coopte son antidote pour
achever le monstre. Soutenir et financer des réseaux terroristes au label
islamiste, ouvrir les frontières aux candidats djihadistes en inondant les
esprits d’images de barbarie et désigner le coupable et la sentence qu’il
mérite devant l’opinion. L’antidote ne peut être forcément qu’un néo-
colonisé aliéné dans la haine de soi. Celui-ci est un faible d’esprit
dépourvu de sentiments humanistes et incapable d’éprouver une
quelconque conscience douloureuse, quels que soient son niveau
d’instruction et son acquisition de la culture politique universelle et de
l’histoire en général. Dans ce cas, il est recommandé pour contribuer à la
production d’un discours néocolonial cohérent d’apparence, capable de
séduire un grand nombre de vulnérables parmi son peuple et même
parmi d’autres peuples, qui continuent à subir ensemble la poursuite de la
barbarie coloniale sous sa forme contemporaine, y compris parmi ces
mêmes peuples néo-colonisateurs. Ces peuples responsables de la
destruction des structures sociales, économiques, politiques et culturelles
de pays entiers, de nations et de civilisations plusieurs fois millénaires,
pour assouvir le plus bat instinct de l’homme, cette misérable soif de
domination, de profanation, de pillage, de perversions dans
l’administration de la souffrance et l’horreur à leurs victimes, sous le
prétexte méprisant de vouloir leur apporter la démocratie et la civilisation.

Dans ses bagages, Macron tient son levier désinhibiteur de toute


potentialité à la contestation de l’ordre impérialiste. Le discours du néo-
colonisé aliéné dans la haine de soi est naturellement culpabilisateur
envers les siens. En bon croyant, Kamel Daoud est neutralisé par sa
propre foi à tel point qu’il est incapable de soutenir la légitimité du droit à
l’athéisme, donc à la modernité. Se contentant de chasser sur le terrain
de la laïcité afin de discerner le bon du mauvais musulman à revendre sur
le marché des illusions. La modernité est avant tout la capacité de
s’émanciper de la religion, et non pas faire bon ménage avec des
Chemssou disséminés dans tous les rouages de la prédation et la soif de
domination. Elle est avant tout un espace du possible où l’homme renoue
avec toute la splendeur de son humanité, de sa dignité et sa liberté. Elle
est surtout une posture de résistance au reflux et à toute forme de dérive
qui met en péril la quiétude de l’humanité. Plaider l’impérative sortie de
l’aliénation impérialiste ne devrait pas distraire du désir d’archéologie des
religions pour sortir du religieux.

Você também pode gostar