Escolar Documentos
Profissional Documentos
Cultura Documentos
I- INTRODUCTION
Il existe de nombreux procédés de lutte et de protection contre la corrosion. Ces procédés dépendent :
- du métal à protéger,
- de son usage,
- du milieu d'utilisation.
1/ Généralités
Le procédé qui consiste à recouvrir de la façon la plus régulière possible le métal à protéger par une
couche plus ou moins épaisse de produits divers constituant le revêtement, vise à l'isoler du milieu
agressif pour ralentir ou empêcher les réactions anodiques et cathodiques.
Le mode d'action est cinétique et se localise sur la surface métallique.
2/ Modes d'application
Ils sont nombreux mais doivent toujours être mis en oeuvre sur une surface bien préparée afin
d'assurer une bonne adhérence.
a/ Préparation de surface :
- Elimination des impuretés présentes en surface :
- séchage par courant d'air chaud purifié,
- traces de peintures brûlées,
- graisses et huiles éliminées par un solvant sans résidu,
- brossage de la poussière et de la rouille pulvérulente,
- élimination de la calamine (couche d'oxydes formés au cours du traitement à chaud du métal)
par brossage ou décapage chimique en présence d'inhibiteurs suivi d'un brossage.
- Grenaillage (projection par jet d'air à grande vitesse sur la surface du métal de grains abrasifs) qui
décape et permet une meilleure adhérence par augmentation de la rugosité.
- Brossage pour achever la préparation de surface suivi de l'application d'une couche primaire de
protection provisoire si l'application du revêtement n'est pas immédiate (après grenaillage
l'oxydation du métal est très rapide).
b/ Différents modes d'application :
- Pour les liquides :
- à la brosse pour les petites surfaces ou les retouches,
- au trempé :
- le métal est plongé dans un bain contenant le produit de revêtement à l'état liquide.
- procédé ancien, peu onéreux, adapté aux formes complexes, revêtement un peu épais,
- cas des revêtements métalliques :
- le bain est constitué par le métal fondu (Zn, Pb, Sn, Al),
- bonne adhérence,
- épaisseur de l'ordre de 70 µm.
- au pistolet :
- pneumatique pour obtenir des films minces et bien tendus,
- sans air (airless) mais sous pression. Le liquide éclate en fines gouttelettes à la sortie d'une
buse et donne un film épais en une seule couche.
- par projection électrostatique :
- association à la projection pneumatique d'un générateur de haute tension qui charge
positivement les particules du produit de revêtement et maintient la pièce négativement.
- obtention d'épaisseurs régulières quelle que soit la forme du support.
- par dépôt électrolytique :
- revêtement métallique réalisé par électrolyse d'une solution contenant un sel du métal à
déposer, la pièce à recouvrir étant cathodique.
- on peut déposer différents métaux (Cu, Ni, Cr, Cd, Sn, Zn, Ag, Au, ...) ou alliages (Sn-Pb,
Fe-Ni, Zn-Co, ...).
- épaisseur fonction de la durée d'électrolyse (0,1 à 100 µm).
- par dépôt autocatalytique ou électroless : revêtement métallique réalisé par réduction chimique
sur le métal à protéger immergé dans un bain de composition déterminée.
- par projection centrifuge : concerne les mortiers ou ciments projetés sur la pièce à protéger au
moyen d'une turbine, puis lissés.
- par centrifugation : pour recouvrir intérieurement par du mortier des tubes en acier.
- Pour les solides (poudres fils ou baguettes) :
- par lit fluidisé : la poudre est mise en suspension par un flux d'air à travers un fritté. La pièce à
recouvrir est préalablement chauffée à température supérieure au point de fusion du produit.
- par poudrage électrostatique : même principe mais la poudre est fluidisée par action
électrostatique.
- par métallisation :
- projection d'une poudre métallique fondue sur le support.
- deux procédés différents selon la façon de fondre le métal :
- par combustion oxy-acétylénique :
- la poudre est fondue et projetée par un canon sur le substrat maintenu à 150°C.
- dépôt (0,05 à 0,5 mm) très dur, dense, peu poreux et très adhérent.
- par énergie électrique : dépôts plasma.
- un gaz plasmagéne (azote ou argon) est chauffé jusqu'à ionisation par un arc
électrique. Ce gaz est accéléré par une d.d.p. entre le pulvérisateur et la pièce à
recouvrir. Il porte très localement la pièce à haute température (fusion locale) et
véhicule à grande vitesse (50 à 300 m/s) le métal en poudre qui fond au contact de la
pièce et s'y dépose.
- dépôts très homogènes, sans porosité, très denses et liés métallurgiquement au
support.
- compatibilité des matériaux de dépôt et du substrat limitée.
3/ Différents revêtements
a/ Revêtements métalliques
La couche protectrice est un métal ou un alliage différent du métal recouvert.
⇒ attention aux effets galvaniques si le revêtement est poreux ou discontinu.
2° cas : revêtement moins noble que le métal (dépôt anodique) : revêtement sacrificiel.
Exemple : acier recouvert d'un dépôt moins noble (Zn, Cd, ...).
- dissolution du revêtement.
- protection cathodique du métal de base.
- la porosité n'est pas un inconvénient.
b/ Revêtements minéraux
- Vitrification ou émaillage :
- revêtements de verres (ou émail ou céramique) obtenus par fusion de fritté (ou autres oxydes
métalliques) déposé sur le métal préparé.
- utilisation de verres à haute teneur en silice (>96%), d'aluminosilicates et de borosilicates.
- attention aux différences de coefficients de dilatation entre le revêtement et le support.
- sensibilité du revêtement aux chocs mécaniques et thermiques.
- Revêtements de maçonnerie :
- dépôts appliqués par projection pneumatique, à la truelle ou par coulée centrifuge quelles qu'en
soient les formes et les courbures.
- épaisseur de 0,5 à 2,5 cm. Au-dessus, il faut renforcer le dépôt par un treillis métallique.
- Exemples : - ciment de Portland
- ciment calcium-aluminate
- enduit à base de silicate de sodium
c/ Dépôts chimiques
- Oxydation chimique contrôlée :
- Formation d'une couche d'oxyde ou d'un autre composé à la surface du métal par attaque chimique
- Exemples : - Phosphatation de l'acier (Parkerisation),
- Formation d'oxyde sur l'acier,
- Chromatation du zinc.
- Oxydation anodique :
- Formation d'une couche d'oxyde ou d'un autre composé à la surface du métal par oxydation
électrolytique dans un bain.
- Exemples : - Anodisation de l'aluminium,
- Fluoration du magnésium.
Remarque : ces dépôts chimiques n'apportent généralement pas une amélioration importante de la
résistance à la corrosion du métal de base mais servent souvent de préparation à
l'application d'une peinture.
d/ Revêtements organiques
- Protection passive :
- Revêtements dont le rôle essentiel est de réaliser une barrière étanche entre le milieu corrosif et
le métal à protéger.
- On peut distinguer suivant l'aspect, l'épaisseur, la viscosité ou le mode d'application :
- Les enduits,
- Les peintures,
- Les liners : feuilles plastiques ou élastomères appliquées souvent à l'intérieur des
réservoirs.
- Le mécanisme de l'inhibiteur est très complexe. Son action est particulière à un couple milieu-
métal et dépend de la température et des concentrations. Leur teneur dans le milieu doit donc être
contrôlée périodiquement. Ils agissent à la surface même des électrodes en les isolant :
- soit par formation d'un composé insoluble et adhérant,
- soit par fixation par absorption de composés généralement organiques.
- Ils sont utilisés dans des milieux confinés en particulier les circuits fermés d'eau (circuits
incendies, circuits de refroidissement, machines thermiques, échangeurs, ...)
- Il n'est pas toujours possible d'ajouter des inhibiteurs de corrosion à l'environnement, car ils
contaminent le milieu et sont, pour la plupart, toxiques. Ils sont donc rarement utilisés dans
l'industrie alimentaire.
- Inhibiteur des métaux tels que Mg, Cu, Zn et Pb : les chromates sont les mieux adaptés.
2/ Inhibiteurs cathodiques
- Tout agent chimique qui interfère avec la réduction cathodique peut être considéré comme un
inhibiteur cathodique.
- Sels dont le cation forme sur la cathode des composés insolubles tels que des hydroxydes ou des
sels complexes insolubles. Ils isolent la cathode en empêchant l'arrivée sur sa surface de
l'oxygène.
- En cas d'insuffisance de concentration, ils modèrent faute d'annuler la corrosion.
c/ Fentes et fissures
La corrosion caverneuse est susceptible de se produire là ou de petites fissures, lacunes ou fentes
existent entre le corps principal de la structure et les joints qui servent à accoler les parties
secondaires.
Solutions : - suppression des joints remplacés par une soudure,
- ajustement parfait des joints,
- le soudage, s'il est bien conçu et bien réalisé, est préférable au boulonnage,
- si le boulonnage est indispensable, il est conseillé d'appliquer sur toute la surface du
boulon et de l'écrou un revêtement organique étanche.
Remarque : la formation de rouille, beaucoup moins dense que l'acier, s'accompagne d'une
augmentation importante de volume et dans le cas des ouvrages ou l'acier est en contact
étroit avec des matériaux de faible élasticité (bétons armés), il y a tendance à la fissuration
et à la désagrégation. Il faut donc que le béton ne présente pas de fissures ni de porosités.
d/ Formes
La forme de la structure a un rapport avec la tenue du revêtement et donc la résistance à la
corrosion. Il est toujours préférable d'utiliser des profilés de section arrondie ou des tubes.
2/ Accessibilité pour l'entretien
La lutte contre la corrosion passe par le remplacement aisé et peu coûteux du revêtement des
parties les plus vulnérables d'une structure ⇒ avoir présent à l'esprit, lors de la conception,
l'accessibilité des parties vulnérables pour une intervention facile.
Si l'espace entre les différentes parties d'une structure ne peut être augmenté, il faut alors éliminer
toute possibilité de pénétration du milieu agressif en mastiquant ou en soudant les interstices.
4/ Canalisations
Tout ce qui à l'intérieur d'une canalisation peut perturber l'écoulement régulier d'un fluide peut être
source de corrosion par chocs et cavitation. Ainsi, les coudes à angle droit, les rétrécissements, les
dépôts, les vannes mal ouvertes ou mal conçues, les pièces de remplacements de dimension différente
de l'original, ..., doivent être évités lors de la conception ou à la suite d'une intervention sur la
canalisation.
Lorsqu'une partie de la canalisation, pour des raisons pratiques, doit avoir une forme imposée mais
défavorable, il ne faut pas hésiter à prévoir un montage permettant son remplacement dans des
conditions facilitées.
V- PROTECTION CATHODIQUE
1/ Définitions
La protection cathodique est une des méthodes de protection des métaux contre la corrosion. Elle ne
s'applique qu'aux milieux présentant une conductivité suffisante: l'eau ou les sols. Le principe de la
protection cathodique est de modifier la valeur du potentiel pris par le métal dans le milieu où il se
trouve, pour l'amener dans une gamme de potentiels pour lesquels il ne se corrode pas. Pour cela, deux
méthodes sont utilisées :
Pour protéger une structure, un nombre suffisant d'anodes est nécessaire. En effet, une anode "protège
ce qu'elle voit". Leur nombre et leur répartition est donc fonction de la géométrie de la structure et de
la durée de protection attendue. Lorsque les anodes sacrificielles sont totalement consommées, la
structure n'est alors plus protégée. C'est donc une protection limitée dans le temps qui ne demande pas
de maintenance si elle est initialement bien dimensionnée si ce n'est un suivi des différences de
potentiel (structures, anodes).
Dans tous les cas, il est impératif d'assurer un couplage électrique effectif entre la structure à protéger
et les anodes sacrificielles. Pour cela, les anodes sont le plus souvent soudées sur la structure.
Le nombre d'anodes "insolubles" utilisées est moins important en raison des forts débits en courant qui
permettent de protéger des surfaces plus importantes. Il n'y a donc que des zones d'ombre très faibles.
En conséquence, une surprotection est possible à proximité immédiate des anodes. Elle peut entraîner
une dégradation des revêtements utilisés dans ces zones. Pour y pallier, on applique, dans un rayon
d'environ 3 mètres autour de l'anode, une couche d’un revêtement supplémentaire diélectrique (isolant
- épaisseur : 1 à 1,5 mm).
4/ Compatibilité de la protection cathodique et des peintures
Une protection cathodique est souvent utilisée en complément d’une protection par revêtement de
peinture. Dans ce cas, la protection cathodique a pour rôle de suppléer aux éventuelles altérations du
revêtement.
Inversement, l’application d’un revêtement organique permet de diminuer la demande en courant pour
la protection cathodique et donc la masse nécessaire d’anodes sacrificielles. Ainsi, pour les structures
particulièrement sensibles à la masse des anodes (plates-formes offshore), l’association revêtement-
protection cathodique constitue la protection la plus économique.
Par ailleurs, on obtient ainsi une meilleure répartition de la protection cathodique dans le cas des
structures à géométrie complexe.
Par contre, comme nous venons de le voir à proximité des anodes de courant imposé, des problèmes
de détérioration de la protection passive peuvent se présenter. C'est le cas dès qu'il y a surprotection,
c'est à dire, polarisation de la structure dans une gamme de potentiel trop faible qui entraîne des pertes
d'adhérence du revêtement : on parle de délamination cathodique (cathodic disbonding). Les peintures
saponifiables y sont particulièrement sensibles. On utilisera donc, de préférence, des revêtement
époxy, vinyle, des brais vinyliques ou des mastics époxy compatibles avec une protection cathodique.
Les risques de cloquages sous protection cathodique peuvent être évalués par les tests de compatibilité
suivant la norme ASMT G8 ou l’annexe K des normes PREN 10-285 PREN 10-286, ...
Dans certains cas, l’application d’un revêtement, en association avec la protection cathodique, n’est
pas souhaitable : par exemple, les zones soudées très sensibles à la rupture par fatigue qui nécessitent
des inspections fréquentes.
Dans le cas des sols ou des eaux, la protection est nécessaire si le béton ne remplit plus son rôle
protecteur. La protection est alors conçue comme si l’acier était au contact direct du milieu qui entoure
le béton armé. Le point essentiel à vérifier est la continuité électrique des armatures.
Pour protéger cathodiquement les armatures d’un élément en béton armé, dans l’air, il faut appliquer
l’anode directement sur le béton afin d’assurer une continuité électrique avec les armatures. Cette
continuité électrique des armatures et de leur enrobage sera vérifiée préalablement à la mise en place
de l’installation. L’anode est constituée par un treillis enrobé par projection de béton sur 5 cm
d’épaisseur pour assurer une protection mécanique de l’installation. L’énergie nécessaire au
fonctionnement de l’installation est prise sur l’équipement électrique de l’ouvrage. La mise sous
tension de l’installation se fait environ un mois après l’application du béton.
Cependant, la protection cathodique exige une main-d'oeuvre qualifiée qui n'est pas toujours disponible.
De plus, le maintien en service de certains appareils comme les redresseurs est parfois difficile à assurer
de manière permanente. La protection cathodique galvanique, qui consiste à étendre une couche de zinc
sur un treillis placé en surface, constitue une solution simplifiée ne nécessitant pas de redresseurs. Ce
type de solution a été expérimentée au viaduc Yves-Prévost au Québec.
Cinq colonnes du pont sont métallisées au zinc, dont une avec un alliage de zinc et d'aluminium, tandis
que sept autres colonnes servent de groupe témoin. Chaque colonne est au préalable caractérisée par
carottage pour déterminer son degré de délamination et sa concentration en ions à base de chlorure. La
progression de la délamination et la pénétration des ions doivent être suivies chaque année. En fin de
compte, on établit par carottage dans quelle mesure la corrosion a été contrôlée et les ions à base de
chlorure chassés de l'interface acier-béton.
Ensuite, il faut calculer la Résistance d'anode, c'est à dire la résistance électrique des éléments du
circuit à partir de la résistivité de l'électrolyte et de la géométrie de l'anode (cf. tableau "résistance
d'anode")
b/ Exemple 1
Soit à protéger par anodes sacrificielles la structure en acier d'un quai de 230 m de long constitué de
palplanches (longueur : 6 m - largeur : 50 cm – linéaire développé : 63 cm) dont 2 m sont situés dans
la zone de marnage.
Les densités de courant sont de 80 mA/m2 dans la zone de marnage et de 25 mA/m2 dans la zone
enfichée. Les anodes en Aluminium activé à l'indium ont un potentiel de –1100 mV/(Ag/AgCl), une
capacité électrique massique de 2650 Ah/Kg et un rendement de 89%. Ces anodes sont réparties tous
les 2 m. Elles ont une section carrée de 270 cm2 et une longueur de 80 cm.
On attend une duree de protection de 15 ans.
La résistivité de l'eau est de 25 Ω.cm.
c/ Exemple 2
Soit à protéger par anodes sacrificielles une structure de surface S = 120 m2 dans un sol.
La densité de courant à appliquer est de 30 mA/m2.
Les anodes en Aluminium activé à l'indium ont un potentiel de –1050 mV/(Cu/CuSO4), une
consommation pratique de 3,4 Kg/A.cm . Elles ont une section carrée de 6×6 cm2 et une longueur de
120 cm. La densité des anodes est de 2,7.
On attend une durée de protection de 15 ans et 30% de masse résiduelle des anodes à cette échéance.
La résistivité du sol est de 25 Ω.cm.
7/Comparaison de la protection cathodique par anodes sacrificielles et par courant imposé