Você está na página 1de 290

Jean-Marie ARNAUDIES

à IIAGREGATION de
MATHEMATIQUES

1. ALGEBRE
groupes, arithmétique
problèmes de préparation
à l'A G R É G A TIO N de
M ATH ÉM ATIQ U ES

1. ALGEBRE
groupes, arithmétique

Jean-Marie ARNAUDIES
Saisie : Gabrielle ARNAUDIÈS

ISBN 2-7298-9734-8

© ellipses / édition m arketing S.A., 1997


32 rue Bargue, Paris (15®).

La loi du 11 mars 1957 n'autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'Article 41, d'une part, que les
« copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective », et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but
d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans
le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». (Alinéa 1er de
l'Article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de
l'éditeur ou du Centre français d'Exploitation du Droit de Copie (3, rue Hautefeuille, 75006 Paris),
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
PREFACE

Ce livre est le premier des quatre tomes d’un recueil qui rassemble la majeure partie
des problèmes proposés aux étudiants de la préparation à l’agrégation de mathématiques
(concours interne) que j ’ai eu l’honneur d ’assurer à l’Université de Paris VI depuis 1990.
Il s’agit, pour l’essentiel, de textes que j ’ai composés, guidé par trois règles à mes yeux
obligatoires pour une préparation efficace: proposer des problèmes adaptés à des parties
bien délimitées du programme plutôt que de trop large synthèse; ne pas poser plusieurs
fois le même sujet; et dans chaque sujet, se fixer un but clair qui, par sa richesse et son
esthétique, ouvre des portes mathématiques.
Même si les thèmes abordés ne sont pas tous originaux, certains étant même bien
connus, pour ne pas dire ressassés, j ’espère avoir mis dans chaque énoncé une note per­
sonnelle, soit en approfondissant des résultats qui pouvaient être poussés plus loin, soit
en améliorant certaines méthodes, voire en en créant de nouvelles.
Certains des problèmes ont été proposés en temps libre, c ’est-à-dire à résoudre tran­
quillement chez soi; d ’autres ont fait l’objet de concours blancs^ à résoudre en six heures
à l’Université, “en amphi” . Ces derniers sont signalés par l’indication de la date où ils
ont ainsi servi d ’épreuve.
On trouvera dans le recueil un petit nombre de sujets de concours de grande Ecole ou
d ’agrégation. On y trouvera aussi quelques problèmes de Géométrie que j ’avais composés
pour mes étudiants de Mathématiques Spéciales M ’ entre 1975 et 1990, et qui m ’ont
parus dignes de ce livre: ils sont d ’ailleurs tout à fait adaptés aux actuels programmes
de l’agrégation. Mais chacun sait à quelle peau de chagrin s’est réduite l’étude de la
Géométrie; on ne peut que le déplorer ou s’en réjouir, selon le goût. Mais puisse un
problème tel que celui consacré aux théorèmes de Mac Cullagh faire réfléchir ne serait-ce
qu’un seul déserteur de la Géométrie!
Le classement des problèmes s’articule autour des grands titres des programmes offi­
ciels: à ce sujet, la table des matières parle d ’elle-même. Les tomes 1 et 2 sont dévolus
à l’Algèbre et la Géométrie, les tomes 3 et 4 à l’Analyse et à quelques-une de ses appli­
cations.

Post-Scriptum
On accuse les sujets de concours d ’être trop longs; je partage généralement cette
opinion. Les problèmes du présent recueil peuvent aussi être jugés trop longs. Je dois
pourtant signaler au lecteur que plusieurs d ’entre eux, et non des plus faciles, ayant fait
l’objet de concours blancs^ ont été résolus intégralement par un ou plusieurs étudiants
dans le délai imparti de six heures: c ’est notamment le cas du sujet sur les polynômes
cyclotomiques, et de certains portant sur la convergence uniforme.

Remerciements
Je remercie les éditions ELLIPSES d ’avoir entrepris la publication de ces problèmes;
je remercie aussi les étudiants de l’Université de Paris VI, sans qui beaucoup de ces
sujets n’auraient pas été composés. Le courage de ces étudiants a été pour moi une
vraie source d ’énergie: sans décharge de service, tous ont préparé l’agrégation en sus de
leurs 18 ou 20 heures de cours hebdomadaires, sans compter leurs copies et, souvent, de
lourdes contraintes familiales. Et c ’est le samedi après-midi, huit fois par an, qu’ils ont
“planché” sur les concours blancs.
J .M . A R N A U D IE S
TABLE DES MATIERES DU TOME 1

page
CHAPITRE I: GROUPES

P r o b lè m e 1: Permutations et anneaux quotients de Z ................................. 3


P r o b lè m e 2: Caractères.................................................................................. 11
P r o b lè m e 3: Homographies et groupe tétraédral....................................... 23
P r o b lè m e 4: Un théorème de Probenius...................................................... 33
P r o b lè m e 5: Un théorème de P o ly à ............................................................. 45
P r o b lè m e 6: Demi-plan de Poincaré............................................................. 59
P r o b lè m e 7: Le groupe G168, les p-Sylow des &n ................................ 77
P r o b lè m e 8: Théorème de Von Staudt et anneaux Z / n Z ....................... 97
P r o b lè m e 9: Concours Commun des Mines, 1984 .................................... 113

CHAPITRE II: ANNEAUX ET POLYNOMES

P r o b lè m e 10: Théorème de Fermat, cas p = 3 .......................................... 127


P r o b lè m e 11: Nombres de Fermat et périodes de Gauss.......................... 139
P r o b lè m e 12: Sommes de 4 carrés, méthode de Lagrange....................... 151
P r o b lè m e 13: Entiers de Gauss..................................................................... 163
P r o b lè m e 14: Anneaux euclidiens et polynômes de Tchebytchev.......... 177
P r o b lè m e 15: L’anneau Z[e^^^/^] .............................................................. 189
P r o b lè m e 16: Polynômes cyclotomiques: formule de N etto..................... 201
P r o b lè m e 17: Polynômes cyclotomiques et théorème de D irichlet.......... 213
P r o b lè m e 18: Extensions multiquadratiques de Q ................................... 227
P r o b lè m e 19: Extensions binômiales de Q ................................................ 239
P r o b lè m e 20: ENSET, 1971 : corps cubiques............................................ 251
P r o b lè m e 21: Théorème de Fermat, cas p = 7 .......................................... 265

TABLE DES MATIÈRES DESAUTRES VOLUMES . 276

INDEX DES AUTEURS CITÉS .......................................................... 279

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 28i

NOTATIONS .......................................................................................................... 282

☆ ☆ ☆
Chapitre 1

GROUPES
Problème 1

PERM UTATIONS ET A N N E A U X Z /n Z

Proposé le 13/11/93

E X E R C IC E 1

Soit n un entier > 1 . On désigne par le nombre d ’éléments a e &n tels que
cr^ = I d , où Id désigne l’élément neutre du groupe symétrique © n •
a ) Soit CT G © n . Caractériser la propriété = Id sur la décomposition de a en
cycles disjoints.
b ) En déduire l’expression:

n!
^n= E 2Ppl(n —2p)\
o< p< t

c ) Sans utiliser l’expression trouvée en b), prouver, si n > 2 , que J^+i = -^n+^-^n-i •

E X E R C IC E 2

On rappelle que S L ( 2, Z ) désigne le groupe des matrices M = ^

ficients dans Z telles que ad —bc = 1 . (Justifier très brièvement pourquoi c ’est un
sous-groupe de G L ( 2, Q ) ) . On considère les deux éléments T et J de S L ( 2 ,Z )
définis par:

^ = (j :) ‘ ~o ) -
a ) Calculer ; calculer pour m G Z .

b ) On donne M = d ) ^ S L ( 2 , Z ) . Pour ç G Z , calculer MT~^ . Calculer


M J.
c ) On donne M comme en b). Soit S l’ensemble des éléments de S L ( 2, Z ) de la
forme . . . A ^ , où m G 1^ , où les sont dans Z et où, pour tout i , on a
Ai G {T , J) (Si m = 0 , par convention la matrice écrite est M ). Pour chaque élément
■^ = ( “ 5 j e 5 , on note ip{N) = I7 |.

Soit m le minimum des entiers (f{N) pour N décrivant S .

Soit N e S telle que 7 / 0 . Utiliser les résultats de b) pour montrer


■' ' = ( ? î)
qu’il existe N' e S telle que (p{N^) < (p{N). (A cet effet, on pourra considérer un
élément g G Z tel que \6 ~ yq\ < \y \). En déduire que m = 0 .

Soit alors N = e € telle que 7 = 0 . Montrer que N appartient au


sous-groupe de S L ( 2 ,Z ) engendré par T et J .

d ) Déduire de ce qui précède que S L ( 2, Z ) est engendré par {T , J} .


4 Chapitre 1, problème 1

PROBLEM E

On donne un entier naturel premier impair p , et un entier naturel a > 1. On note


A l’anneau Z / p " Z et 'ip : Z A le morphisme canonique. On rappelle que le groupe
G{p^) des éléments inversibles de A est cyclique, de cardinal 0 (p ") = p " ( p — 1 ), (où (p
désigne l’indicateur d ’ Euler). On fixe un r G Z tel que p = '0 (r) soit un générateur de
om •
1 °)
Montrer que l’application /3 »-> p^A définit une bijection de |0, a j sur l’ensemble des
idéaux de A . Comparer A\pA et G{p^) •
2 °)
a ) Montrer que pour tout /3 G |0, a | , on a: c a r d {p^A) = p^~^ , et que si (3 < a ^
le groupe additif P ^ A ^st isomorphe à ( ^ /p Z , + ) .
b ) Montrer:
{0 } = p^A C pOc-^A C . . . C A C A.

3 °)
Soit g la permutation de A définie par x p x , On étudie la décomposition de g
en cycles disjoints .
a ) Soit deux entiers /3 et 7 , tous deux < a . Si 6 G p^A\p^~^^A et c G p'^A\p^‘^^A,
et si /3 + J > a , montrer que bc G p^'^'^A \ p^+'^+M . Que vaut bc si /3 + 7 > a ?
b ) On fixe l’entier ^ G [0, a - I J . Si a; G p^\p^~^^A et y e p^\p^~^^A, montrer qu’il
existe U G G(p^) tel que y = u x . En déduire que p^A \p^'^^A est une G(p^) -orbite.
Si a; G p^A\p^~^^A , quel est le stabilisateur de x dans ^(p“ ) ?
c ) Dans la décomposition de g en cycles disjoints, préciser le nombre des cycles,
leurs supports, leurs longueurs. En déduire que la signature de g est e (g) = ( - 1 ) ^ .
4 °)
Soit m un diviseur strict de (p{p^ ) . Donner le nombre des cycles et la longueur des
cycles dans la décomposition en cycles disjoints de la permutation :x p^x de
A . Préciser le stabilisateur d ’un point x e A dans le groupe Gm engendré par g^'^^
dans G{p°^) •

Indication: il pourra être utile, à titre préliminaire, de résoudre la question suivante:


soit N e N * ; étant donné un groupe cyclique F de cardinal N et deux diviseurs a et
b de N dans , et notant respectivement H et K Punique sous-groupe de cardinal
a et Punique sous-groupe de cardinal b de F , déterminer H n K .

☆ ☆ ☆
Permutations et anneaux ~^jnE. ^

SOLUTION

E X E R C IC E 1

a ) Soit a e &n \ { I d } . On a = Id ssi a est d ’ordre 2 . Or l’ordre de cr est le


ppcm des ordres des cycles de sa décomposition en cycles disjoints. Donc = Id ssi
tous ces cycles sont des transpositions.
Conclusion: cr^ = Id ssi: ou bien cr = I d , ou bien a est un produit d ’un nombre
> 1 de transpositions disjointes.
b ) Nous conviendrons que Id est un produit de 0 transpositions disjointes. Notons
l’ensemble {a G &n \cr^ = Id} . Un élément de 8n est défini de manière unique par
l’ensemble des supports des transpositions disjointes qui le composent (le nombre p de
ces transpositions vérifie 0 < p < ^ n ). Pour chaque entier p entre 0 et , notons Sn,p
l’ensemble des produits de p transpositions disjointes dans &n (donc Sn est l’union
disjonte des Sn,p quand p varie entre 0 et ^ n ). Pour chaque p , il y a une bijection
évidente entre ¿n,p et l’ensemble Ep des ensembles à p éléments formés de 2 -parties
disjointes de [ l , n ] . Un élément de Ep est défini de manière unique par la donnée des
trois objets suivants:
• la réunion U de ses éléments, qui est une partie à 2p éléments de Il,n ] (le nombre
de toutes ces parties est ( ^ ) = {^Ü2p) )>
• une quelconque suite ( A i ,. . . , Ap) de 2 -parties de [ l,n ] de réunion U ,
• et r effacement de Vordre entre les éléments A i , . . . , Ap , puisque Ep est Vensemble
{ A l , . . . , Ap} . Cet effacement revient à diviser par p ! .
On obtient donc:
( 2p)! n !( 2p)!
_________________
2î^p! (n - 2p )!( 2p )! 2Pp!
c ’est-à-dire:

c a r d (Sn,p) =
2Pp!(n - 2p)!
Comme c a r d (Sn) = ^ c a r d (Sn,p) , on en déduit enfin:
0<P <t

ni
I„ - c a r d (Sn) = ^
o < p < ç 2P p ! ( n - 2p)!

c ) Sn+1 est union disjointe des deux ensembles JF et Q suivants:


• ensemble T des cr G © n + i telles que cr(n + 1) = n H-1 et cr^ = Id .
• ensemble Q des a G © n + i telles que ir(n + 1) 7«^ n + 1 et cr^ = Id . Il est bien clair
que c a r d (jF) = c a r d (Sn) = In • Pour définir un élément de ^ , on choisit cr(n + 1) (il
y a n choix), puis il reste à choisir une permutation r sur [ 1, n] \ {cr(n + 1)} telle que
= Id (il y a donc In-i choix pour r ). Au total on voit bien que c a r d (Ç) = n in - i .
Conclusion:
In+i = c a r d (T) + c a r d (Q) = / „ + n /n - i
6 Chapitre 1, problème 1

Remarque :

en posant / q = 1 , on déduit de c) que la série formelle ^ n’est autre que


n>0
e x p (X + , ce qui permet de retrouver le résultat de b), ф

E X E R C IC E 2

Soit M une matrice carrée d ’ordre n à coefficients dans Z . Son inverse daus
G L ( n ,Q ) existe ssi d e t (M ) ^ 0 . Si c ’est le cas, on sait que
d e t (M )
où M désigne la matrice complémentaire de M . Donc si d e t (M ) G { —1 ,1 } , on voit
que M~^ G SPTn(Z), car M G SP tn(Z ). Cela justifie que G L ( 2, Z ) est un sous-groupe
d e G L (2 ,Q ).

a ) Notons I la matrice unité ^ J ^ ^ . On a:

rpm _ 1 m
= - I \ si m G Z,
0 1

b ) On obtient:

:)(J r ) = ( :
c ) Puisque 7 ^ 0 , la division euclidienne dans Z nous donne au moins un ç G Z tel
que |(5 - 7 g| < I7 I . Choisissons un tel q . Appliquons les calculs effectués en b). Alors
on obtient :

XI à -jq J y o -jq -J J

Par définition de , on a: NT'~^ G S . Mais (p{NT~^J) = \6 - ^q\ < I7 I. Nous en


déduisons que la matrice AT' = NT~^J convient.
D ’après ce qui précède, on constate que si l’on avait m > 1, on pourrait choisir
N telle que (p{N) = m , l’existence de iV' contredirait donc la définition de m .
Nécessairement, m = 0 .

Soit maintenant: ^ S L (2 ,Z ). Puisque ( a ,(5) G Z^ et аб = 1,

on voit que (a, (5) = ( 1, 1) ou (a, (5) = ( - 1, - 1) . Si (a, 5) = (1 ,1 ), alors N = \


si {a, 6) = ( - 1 , - 1 ) , alors: ^J =T~^ , N = . Dans les

deux cas, on voit que N Çl Q où G désigne le sous-groupe de S L ( 2, Z ) engendré par


T et J .
d ) Reprenons les notations et hypothèses de c). A partir de M , on détermine N e S
vérifiant (p{N) = 0 , et d ’après c) cela entraîne: N e G - Par définition de £ , il existe
donc des matrices A i , . . . , Am éléments de {T, J } , et des ^ Z , tels que

N= ... G 0.

D ’où: M = NAi^ ••• A ^ G G • Nous en déduisons: S L ( 2 , Z ) C ^ . En conclusion:

S L ( 2 ,Z ) = e
Permutations et anneaux

PROBLEM E

Question 1 "
Un élément x e Z vérifie ‘ip(x) € Ç(p^) ssi x est premier avec p“ , i.e. ssi p /f a;,
puisque P est premier. Cela prouve que G = A\pA (ce résultat, vu en cours, est celui
qui sert à prouver la formule 0 (p^) = p^“ ^(p — 1) )•
Une partie de Z est un idéal ssi elle est un sous-groupe additif. Les idéaux de A
en sont donc les sous-groupes additifs. Par conséquent, chaque p^A est un idéal de A .
Inversement, soit a un idéal de A . Alors ^ “ l ( a ) = I est un idéal de Z , d ’où I = N Z
avec N e unique. De plus, comme 'ip est surjective, on a: a = '0(7) car 0 est
surjectif. Soit (3 la p-valuation de iV : iV = p^a avec ¡3 e N, a e tp / a.
On a donc a = 0 (ATZ) = pf^aA = p^{\p{a)A) . Mais 0 (a) G 5 (p “ ) puisque p / a ,
donc %l){a)A = A , ce qui donne: p^aA = p^A et a = p^A . Montrons enfin que si
a > /3 > 7 , on a p^A ^ p^A . Il suffit pour cela de vérifier que 0(p"^) ^ p ^ A . La
relation 0(p'*') G p^A équivaut à l’existence de b e Z tel que p^ = p^b mod (p^ ) , ce
qui est impossible car cela entraînerait p^ \P^ • Donc 0(p"^) ^ p ^ A . Les idéaux p^A
( 0 < /? < a ) sont tous distincts et d ’après ce qu’on a vu, ce sont les seuls idéaux de A .

Question 2 "
a ) On sait que 0| ^ est une bijection de |0,p^ - 1] sur A . Un entier x e Z

vérifie 0 (x ) G p^A ssi il existe b e Z tel que x - p^b = 0 mod {p^ ) , condition qui
équivaut à: x = 0 mod (p ^ ), puisque P < a . (Autrement dit, on a: 0 i(p^A) =
p^Z ). Donc on a 01 (p^A) fl |0,p " - l] = P^Z D |0,p" - I j . Les multiples de p^ dans
[0,p “ - l] sont les p^A avec 0 < A < p^“ ^ , il y en a p^"^ . Donc:

c a r d (p^A) = p " ^

Si /^ < a , on a:

' ca rd (p » -‘ ^ ) P -«-'

D ’autre part le groupe additif > de cardinal p , ne peut être qu’isomorphe


à- ( ^ /p Z ) + ) » parce que p est premier (à isomorphisme près, le seul groupe F a p
é lé m e n ts e s t (^ /p Z )+ ) > p arce que: t o u t é lé m e n t 7 G 7" \ { e r } n e p e u t ê tr e q u e
d ’o r d r e p p u is q u e s o n o r d r e d iv is e p ) .

h ) Pour /? < a , l’inclusion p^*^^A C p^A est évidente. Elle est stricte en vertu de la
question 1). D ’où { 0} = p " A C p^-^A ^ ^ pA ^ A .

Question 3 "
a ) Il est immédiat, dans tous les cas, que bc G p^~^^A. Comme p“ A = { 0 } , si
/? + 7 > a , alors bc = 0. Supposons p -h j < a . On a u e A et v e A tels que
b = p^u et c = p'^u ; nécessairement, u ^ p A et v ^ A , car 6 ^ p^'^^A et c ^ A .
(cf. question 1). Donc u G 5 (p “ ) et u G & (p "), d ’où uv G G{p^), i.e uv ^ pA.
Comme bc = pP'^'^uv, le fait que uv ^ pA entraîne bc ^ A (en effet, la relation
bc G p^+'^+^A entraînerait 'tp{p^'^^) = G p^'^'^+^A, ce qui contredirait les
inclusions de 2-b)). On a bien prouvé que bc G p^'^^A \p^"‘"'^+^A .

h ) L ’é t u d e fa ite e n a ) ci-d e s s u s m o n tr e q u ’ il e x is t e v G G{p^) et w e G(p^) te ls q u e


X = p^v et y = p^w . D ’o ù y = \j){pP)w — x{v~^w) = x u , a v e c u = g .
F ix o n s X G p ^ A \ p ^ “^^A . D ’ a p rès c e q u ’o n v ie n t d e v o ir , la G{p^) - o r b it e d e x c o n t ie n t
p ^ A \ p ^ + ^ A . M a is si tx7 G ^ ( p “ ) , o n a xw ^ p ^ " ''M : ca r x = p^v a v e c v G ^ (p * ^ ),
d o n c xw G p ^ + ^ A e n tra în e ra it 0 ( p ^ ) = G p ^ '^ '^ A , c e q u i est im p o s s ib le
8 Chapitre 1, problème 1

comme on l’a vu en 2-b). Donc la -orbite de x est contenue dans p^A ;


en fin de compte: la S(p^) -orbite de x est p^A\p^^^A.
Donc le cardinal du stabilisateur Stabg(pa)(a;) est

c a r d (ô(p^))
c a r d (p ^ A \ p ^ + M ) ’
c ’est à dire (en tenant compte de 2-a) et 2-b)):
0 (pû=)
= p^ .
\OC-P . ^a-(3-l(nr. _
( p - 1)
Comme le groupe G(p^) est cyclique, et comme p^ divise son cardinal (puisque P < a ) ,
il admet un unique sous-groupe de cardinal p^ , qui est le sous-groupe engendré par
Hp- 1)) et que nous noterons Sp . Donc:

pour tout X e ) Stab^(pa)(a;) = Sp

c ) En vertu des inclusions 2-b) et de ce qui précède,


• 0 est l’unique point fixe de g ;
• Les S (p^)-orbites de cardinal > 1 dans A sont les ensembles
A \pA ( = g(p “ )), pA \p^A ,..., p^A\p^+^A ( / 3 < a ) , . . . , p“ “ M \ { 0},
de cardinaux respectifs:
- 1). p°‘~^(p - 1), •••, - 1) , . . . , P - 1.
Par définition des cycles de p , ce sont là les supports et les longueurs respectives des
cycles de g .On remarque que toutes ces longueurs sont des multiples de p — 1, donc
sont paires. Le nombre de ces cycles est a . On sait qu’un cycle de longueur paire est
impair. On en déduit bien:

e{g) = { - i r

Question 4 °

a ) Résolvons d ’abord l’exercice préliminaire. Notons 7 un générateur de F . Alors


H = G r( 7 ^/^) et K = G r( 7 ^/^) (où ” G r(-) ” signifie ’’ groupe engendré par” ). On
en déduit facilement que H = {x e F \x^ = e^} et K = {x e F\x^ = ep} . Donc
H n K = { x e F x°' = ep et x° — ep} .
Soit d le pgcd dans de a et 6 . On a (A,p) G P tel que Xa + pb = d. Si
X e H n K , alors x^ = {x^) = = (x°')^{x^)^ = e p . Inversement, si x^ = ep
alors x°' = = ep et de même x^ = ep . Donc H n K = { x £ F \ x ^ = ep} et
d ’après ce qu’on a vu plus haut, ce dernier ensemble est l’unique sous-groupe G r( 7 ^/^)
de cardinal d de F . Donc:

H n K = Gr{-f^/^)

b ) Revenons à la question proprement dite. Puisque Grn est un sous-groupe de G(p^),


les -orbites forment une partition de A plus fine que celle en ^(p^)-orbites. Chaque
0 (p ")-orb ite est donc union disjointe de É'm-orbites. Fixons une É?(p")-orbite cv =
p^A\p^~^^A avec P < a . (On ne s’occupe pas du point fixe 0 de G{p^) qui est aussi
fixe pour Gm )• Soit a: G a; ; on a Stab^^(a:) = 0 m n sta b g (p a )(a ;). Mais c a r d (Gm) =
(¡){p^)/m (= ordre de ), et le cardinal de Stabg(pa)(x) est égal à p^ ( cf.question
3-b ) ). D ’après l’exercice préliminaire, on en déduit que Stahg^{x) est le sous-groupe
dont le cardinal est le nombre: Ap = p g c d ( (t>{p°')fm^p^ ) de ^(p*^). D ’ailleurs
Ap = p^^ , avec Vp = Min [p,a - 1 - V alp(m )) , où V alp(m ) désigne la p-valuation
de m (plus grand exposant u tel que p^ divise m ). Donc toutes les -orbites
contenues dans uj ont même longueur (ce qui était évident a priori) et cette longueur
Permutations et anneaux ^ ¡xîE . 9

est i /3 = — (car c ’est c a r d (^Gm) ); leur nombre est c a r d (a;) ¡i^ =


j^a-p-i^p _ ly ip = . On est ainsi amené à considérer plusieurs cas:

1er cas: m = 0 mod {p —1) (donc m = p^{p —1) , avec A < a — 1 ):

• Alors les points fixes de Gm sont les éléments de ,


• Et pour 0 < / î < a - A - l , l’ensemble p^A \ p^^^A est union disjointe de Gm-
orbites ayant toutes la même longueur p «-/3 -i-A _ . \q nombre de ces
orbites est donc m . Le nombre total de Gm-orbites non singleton dans A est donc
m{a — A - 1) .
2èm e cas: m ^ 0 mod {p - 1) (donc m = p^M avec 0 < A < a — 1 et M diviseur
strict de p —1).

On posera alors p - 1 = MQ , avec Q e N ^ . Dans ce cas, le seul point fixe de Gm


est 0 , et:
• pour a > p > a - l - A , l’ensemble p^A \p^~^^A est union disjointe de Gm-
p -1
orbites ayant toutes la même longueur = Q , le nombre total de ces orbites étant
M

• et pour 0 < 0 < / î < a - l - A , l’ensemble p^A \ p^'^^A est union disjointe de
Gm-orbites ayant toutes la même longueur Qp°" ^ ^ ^ , le nombre total de ces orbites
étant Mp^ = m .
Le nombre des Gm-orbites est dans ce cas: m{a - 1 - A) -f ^ a -p -i. ce
„A+l - 1
nombre, après calculs, se réduit à: m{a — 1 — A) + M -
p -1

'A ^
Problème 2

CAR ACTER ES DE DEGRE U N

Proposé le 1 0 /11/90

PARTIE I

1
Soit - E l , •••) des ensembles finis { N e * ). Démontrer:

i=N N y .
ca rd ( IJ = ^ ( - 1 ) ' ’"^ ( ca rd {Ei^ fl D •••fl -E^J j
2=1 r=l ^ K l< i2 < -'< ir < N '

2^)
Soit G un groupe fini, noté multiplicativement, d ’élément neutre 1g , de cardinal
n = ' " P n^ Pi premiers et distincts, les « i > 1 ). On suppose satisfaite la
condition (V) suivante:
{V) Pour tout diviseur d de n , Vensemble {x e G \ = I q } est de cardinal d .
Pour chaque i e [l,iV ], on note Ei l’ensemble {x e G \ = 1g } . Appliquer
2=N i=N
la question 1 aux Ei et montrer que: n - c a r d ( |J Ei) = ^ J][ f{Pi) j où / est une
2=1 2=1
fonction simple à préciser. En déduire que le groupe G est cyclique, et déduire des
résultats obtenus le nombre de ses générateurs en fonction des p i .

3 °)
Soit F un corps fini, de cardinal q . (On admettra que F est nécessairement com­
mutatif). On note F* le groupe multiplicatif de E , et on pose: n = q - 1 .
a ) Prouver que dans l’anneau F [ X ] , on a: X'^ - 1 f = n
x£F*
b ) En déduire: pour tout diviseur d de n , l’ensemble {x G E* \x^ = Ip} est de
cardinal d . (Etudier les racines dans E du polynôme X ^ - l p ^ )• Qu’en déduire
pour le groupe E* ?

N .B. Dans la suite, on appellera générateur multiplicatif d ’un corps fini F tout
générateur du groupe multiplicatif E* .

PARTIE II
Pour tout fc e * , on note Ufc le groupe des racines k -ièmes de 1 dans C * . Si
2! € C , le conjugué de z est noté z .
Soit G un groupe. On appelle caractère (sous-entendu: de degré un) sur G , tout
homomorphisme de G dans le groupe multiplicatif C * . Si a et /9 sont deux caractères
sur G , l’application a/3 : G —> C , x h-» a {x )0 {x ) , est un caractère; sur l’ensemble
des caractères du groupe G , la loi interne (ce, i-> a /3 est une loi de groupe abélien
12 Chapitre 1, problème 2

(on ne demande pas de le vérifier). Le groupe obtenu appelé groupe des caractères de G
sera noté G . L’élément neutre de G sera appelé caractère unité de G et noté xo •
1 °)
Soit G un groupe fini, de cardinal g . Montrer que tout x ^ ^ prend ses valeurs
dans Up .
2 ‘)
Soit G un groupe cyclique fini, de cardinal g , et soit C un générateur de G .
a ) Montrer que pour tout G , il existe un et un seul x ^ ^ Que x(C) = ^ •
b ) En déduire que le groupe G est cyclique de cardinal g . Préciser ses générateurs,
c ) Pour a e G J soit fa ’ G y X ^ x(<^) • Démontrer que l’application
Oi^ fa est un isomorphisme du groupe G sur le groupe G.
d ) On fixe X ^ G . Calculer: ^ x(u).
xeG
e ) On fixe a e G . Calculer: ^ x(^) •
xed

PARTIE III
Soit P un entier naturel premier, p > 3 ; on pose: u) = e x p ( ^ ) , et: Fp = ^ /p Z •
Pour m G Z , la classe de m modulo p sera notée m . On désignera par Pp le groupe
F* (groupe des caractères du groupe multiplicatif F^f ).
Soit X ^ • Ou notera x l’application Z —> C définie par:

m 1-^ x ( ^ ) si m^pJ.
{ m i-> 0 si m G pZ

Enfin, pour a G Z et x ^ ^ p » ou pose:


k=p—l
Taix) = X{k) w“ *“ , et on note : Z i-> C, rrn-i a;“ “’" .
k=0

1
Soit X € Tp , calculer To(x) ; vérifier que si (u,v) e , on a: x ( “ ^) = x (w )x(i’) .

2°)
Soit b e ^ /p Z • Montrer que pour o € Z et x € Tp , on a: To(x) = x{b)Tab{x) ■

3 °)
Montrer que pour tout x € Tp , on a: x = p Z)o=o Tab{x)fa ■

4 °)
Soit a € Z , calculer Ta{xo) •

5 °)
Soit X € Tp , X 7^ Xo , et soit a € '^/pZ . Démontrer: |r a ( x ) |^= P •

Indication: écrire \To(x) l^= î a ( x ) î o ( x ) et montrer que ce produit se met sous la


forme

(i.ÿ) 6 F* x F;
puis appliquer une formule de Fubini judicieuse.
Caractères 13

6 ° )
Montrer qu’ il existe un et un seul caractère d ’ordre 2 dans Pp (ce caractère sera noté
A, il est appelé caractère quadratique mod (p )). Prouver que Ker(A ) est l’ensemble
des X e f P tels qu’il existe y G vérifiant x = . Calculer A ( - 1 ) .

7 ^)
Soit a et 6 éléments de • Montrer: Ta(A)T5(A) = pA(—a 6) .

PARTIE IV

On garde les notations de III. Si m G Z et si a; = m , le nombre ne dépend que


de a; : on le notera aussi . Pour {x^y) G F^ , on a: et .
Pour tout diviseur <5 de p — 1, on désignera par Pp^s le sous-groupe de Pp formé des
X G Tp tels que = Xo •
Enfin, soit n G . Pour tout ^ G Z [ X i , . . . , X n ] , le polynôme élément de
Fp[Xi, ^ 2, . . . , Xn\ obtenu en remplaçant les coefficients de ^ par leurs classes m od (p )
• •
sera noté ^ . Il est clair que l’application : 1\X\,. . . , Xn] -> ^p[Xi , . . . , Xn]j ^ ^ ,
est un homomorphisme d ’anneaux.
1

Soit a € ^ /p Z et r e N * . On pose: 5 ( ô , r) = ^ .
ÿeFp
a ) Si X e Fp* , soit u(x) = c a r d {{y g F * |j/’" = x } ) . Démontrer:

5 (â ,r ) = l +

b ) Soit e un générateur multiplicatif de F p. Pour chaque x e i * , on note


e(x) l’unique entier e € [0,p - 2J tel que x = et on pose: 6 = p g c d ( r ,p - 1 ) .
Démontrer que si e(x) = 0 mod (6) , alors j/(x) = 5 , et si e(x) ^ 0 mod (6), alors
iy(x) = 0 .
c ) Montrer : (Vx 6 F * ) z/(x) = E X{ x) . En déduire :
xer.P.6
S(â,r)= Taix)
X^Xo
2 °)
Soit n € N * et ÿ € Z[Xi, . . . , Xn]. On note :

i\f(<?,p) = card({(xi,...,x^€F; I ^(xi ,X2, . . . , x „ ) = Ô})


Démontrer :

N{^,p) = -
P
{x,xiyX2.... Xn)e
( 1) ^
= p "-l + i ^ ^
xGF; ^ (o;i,...,in)G F’
3 °)
On fixe n > 3 ; on donne ai, a 2, . . . , éléments de pZ ©t ri, r 2, . . . , Vn éléments
de . On pose :

= (4>€Z|X.......X .l),
14 Chapitre 1, problème 2

et pour i G Si = p g c d (r ij p-l).
a ) A l’aide de ( 1 ), démontrer:

^ x€F* ^¿=1 ^

( 2) =?“■' +; xeF*
EÎn[ E î’.-w])'
^^=1 xerp,6i,x^xo

b ) Si n = T2 = •••= rn = 2 , déduire de ( 2) que :


iV (^,p) = pour n impair, et :

iV (^,p) = + A ^ ( - l ) ^ a iû 2 ••• (p - si n est pair.

c ) Revenant au cas r i , r 2,- - - ,r n quelconques, déduire de ( 2) , et de III-5), qu’il


existe un nombre C{^) G ne dépendant que de ^ , tel que

iV(^,p) |< C ( ^ ) ( p - l ) p 2- i .

☆ ☆
Caractères 15

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
On peut prouver assez rapidement la formule demandée par récurrence sur l’entier N .
Nous préférons donner une preuve plus générale, en raison de son intérêt. Soit E un
ensemble, union de N sous-ensembles (où iV g N * ). Notons B la IR-
algèbre T{E^ R ) . A chaque partie F de ^ , on associe classiquement x f ^ ^ définie
par = 0 si x ^ F et x f ( îc) = 1 si x G F . L’ensemble F est alors nommé
le support de (^ = x f , on le notera: Supp(</?). On pose aussi: F ' = E \ F , Par
suite: X f + X f = X e y et XFi XFs = XFi OFs • Dans la B-algèbre de polynômes B[T] ,
on considère:
V-(T) = ( T - x e J ■■■{ T- xe J = t ^ ~ + • • • + { - 1) ^S n ,
et, pour 1 < r < n :

Sr = ^ XBil •••XEi^ ■
l<ii<--'<ir<N
Alors:

'0(Xf ) = (Xf - XFi ) • • • (x f “ XEn ) = Xf ;X f ' • • • Xe '^


j = Xe [ H • • • fl xe '^
j = X0 = 0 •
Donc:
(1) Xe - Si S2-\-------h = 0.
avec S r= ^ XFii •••XFî, = ^ XEi^nEi^--nEi^-
l<ii<---<ir<N l<<--<ir<N
Soit alors une mesure quelconque // : S —> IR . De ( 1) nous déduisons:

(2) m(X e ) = KXEi,n-n Ei^)-


r=l l < i i < - ‘' < i r < N

En particulier, supposons E fini: une base de B comme IR-e.v. est formée des X{x}
où X e E . On a une unique mesure C sur B telle que C{x{x}) = 1 pour tout x e E .
Il est évident que : C ( x f ) = c a r d (F ) pour tout F C F . De (2 ), on déduit donc, en
appliquant C aux deux membres, la formule voulue:
n
(3) c a r d ( î ;) = ^ c a r d (£ :ii
r= l l < ii< - '‘< ir< N

Cette formule est nommée formule du crible. Nous pouvons aisément la généraliser:
Prenons f G B et / i , •••, / n ^ ^ et satisfaisant : HiLi S u p p (/ - /¿) = 0 . Alors :
( / - / l ) ( / - / 2)*“ ( / - / n ) = 0 ,
donc:
/ ^ - / ^ “ i-5i + --- + (-l)^5;v = 0, (Sr = ^ pour l < r < n ) .
l < i l < i 2 < - ’< i r < N

Question 2 °

D ’abord il faut prouver que, pour ii < Î2 < ^ îf*, on a :


n
(3) card { E i ^ n E i ^ ■■■<-] E i ^ ) =
P1P2 " ’Pn
16 Chapitre 1, problème 2

Preuve de (3) : fixons ii, Z2, •••, V tels que < ¿2 < •••< V •

a ) Soit d = p g c d ( •••, ^ ; si x € Ej, n •■• , on a: (Vk 6 | l,rj) = 1.


r
E Xk—ÎX , on trouve:

Afc

Donc X G Ed-
n

Réciproquement, si x e Ed^ alors pour tout A; : = 1, car ^ = 0 mod (d).


Par suite, Ei^ n •••n Ei^ = Ed .

b ) D ’ autre p a r t, nous avons d = p.^p.^...p. • eii effet, ‘ •‘ sont des facteurs


premiers de n distincts, donc 1’ assertion découle directement du calcul du pgcd à partir
de la décomposition en facteurs premiers . En effet:

pgcd , avec : (Vp premier) Œp = Min {vp{ai))


P premier
De a) , b) et de V hypothèse ( ), on déduit la relation (3).
Maintenant, soit A = n — c a r d (u^iE i) . Le résultat de la question 1 ) donne :

A = n -f ^ ( —1)^ f ^2 c a r d (Eij^ fl •■•fl Ei^) j . En utilisant ( 3 ) et les fonctions


r= l \ ¿i<Z2< - <ir /
symétriques élémentaires des ^ , on obtient alors:

N . \ N . N .
(X^ + V x " - ' V — ^— = „T T (x -l), = „T T (i-± )

Donc A est bien de la forme indiquée, avec /( t ) = 1 - 1 •

Pour tout j , nous avons: pj > 2 . Par suite, comme: i4 = n J J ( l ------ J, on en


j=i ^
N
déduit: A > 0 . Soit = G \ ^ i=l E^j . On voit facilement que G\ est F ensemble des
générateurs de G : en effet si a; G G n’engendre pas G , et si d désigne son ordre, on a:
= 1g , d n, d\n .

Il existe donc i tel que d |~ . En prenant un i tel que j ^ , on voit que : x G U^^iEi.
Pi
D ’ autre part si x engendre G , pour tout diviseur strict d de n , on a ÿé , d ’où
en particulier: x ^ Vj^^iEi, d ’où l’assertion.

^ i 1 \
Par suite, le nombre des générateurs de G est c a r d (G i) = ^ ~ J • En

particulier, ainsi que nous l’avons vu, ce nombre est strictement positif. Le g r o u p e G
est d o n c cy cliq u e. Notons que cela prouve de manière autonome la relation d ’ Euler:
N
0(n)
- n3=( ' - è )
Caractères 17

Question 3 °

a ) Le groupe multiplicatif F* est de cardinal n . Donc pour tout x e F * , on a.


x'^ = Ip . Considérons alors ^{X ) = — Ip — J ^ ( X — x ) € F [ X ] . Par ce qui
xeF*
précède, on a ^ (x ) = 0 pour tout x e F* .D’autre part, on a d e g (^ ) < n - 1. Puisque
^ est un polynôme à coefficients dans un corps commutatif et admet n racines distinctes,
il en résulte : ^ = 0 .
b ) Soit d un diviseur de n et posons e = § . On a:

(4) X " - If = + •••+ X “* + I f ).


Or d ’après a), X'^ —Ip est décomposé en facteurs linéaires simples dans F [X ] . Donc
dans le membre de droite de (4 ), il en est de même pour chaque polynôme écrit. En
particulier, X^ - I p est décomposé en facteurs linéaires simples dans F [X ] , i.e. admet
d racines distinctes dans F* . Comme cette propriété est vérifiée par tout diviseur d de
n , le groupe F* satisfait l’hypothèse ( P ) : il est donc cyclique.

PARTIE II
Question 1 "
Soit X ^ ^ » pour X e G , on â : x e G , Donc x(^^) = 1 = (x(^))^ >d ’où x(^ ) ^ •

Question 2 "

a ) Fixons Z . S’il existe x ^ ^ Que x ( 0 = ^ > alors pour tout A: G Z , on a:


x(C^) = ) donc X ost forcément l’application (7 C * ,C^ i-^ fc € [0 ,^ — 1] .
Réciproquement, soit l’application x •^ pour A; 6 [0,^ —1 ]. Montrons
que X ^ ^ (sinon rien n’aura été prouvé). Si A: et / sont des éléments de |0,^ — I j ,
on a: x(C^C0 = x(C^'*'0 = > où A; H- / = m désigne l’entier de [0,p - 1] tel que

Visiblement, cet entier est le reste de fc + / mod ( y ), donc A; + Z- m = 0 mod ( y ),


ce qui entraîne = 1 puisque z eV g .
Ainsi, x(C^"*’ 0 = z'^ = z^'^^ = z^z^ = x(^*^)x(^0 » d ’où x ^ >comme attendu.

b ) Soit ^ : G —> Up , X ^ X(C) • Pstr définition de la loi de groupe de G ^ ^ est


un homomorphisme de groupes. D ’autre part , par a), ^ est bijectif. Donc ^ est un
isomorphisme de groupes. Or Up est un groupe cyclique de cardinal g . Donc G est
cyclique de cardinal g . Les générateurs de G correspondent par ^ à ceux de Up . Donc
ce sont les x ^ ^ fols que x(C) soit une racine primitive p-ième de 1 .

c ) On vérifie aisément que 1’ application ^ : G G^ oî^ fa >ost un homomorphisme


de groupes. D ’autre part, par double application de b) ( en tenant compte du fait que si
G est cyclique, alors G est cyclique et a même cardinal) , on a:

c a r d ( g ) = g c a r d (G) = c a r d (G)
Donc pour établir la bijectivité de , il suffit d ’établir son injectivité. Calculons donc
Ker(i^) :

Ker(i>) = { a € G I Vx e G, x (a ) = 1}
Si a e K e r ( i ') , on aura en particulier x(o!) = 1 avec tout générateur x de G . Mais
si X ost un générateur de G , on voit que x ost un isomorphisme de G sur Up (Voir
fin du b )). Prenons donc un tel générateur x (nous avons vu en b) qu’ il en existe).
Puisque X est un isomorphisme de G sur Up , on a: x M = 1g , d ’où : a = 1g . Par
suite, K er{^) = { 1g } •
18 Chapitre 1, problème 2

d) et e ): Nous sommes ramenés à des sommes de puissances égales de racines de 1.


Deux cas doivent être distingués:

9 si x (0 = l
Ex(a)={\
o6G l 0 si x (C ) t^ i

Il découle immédiatement de a) que x(C) = 1 ssi x = Xo ( caractère unité ). Donc:

9 si X = Xo
E ) X{a) = I
oGC? V0 si x^Xo
En appliquant c) et d) au groupe G , on a de même :

g si a= 0
E x(a) = I
0 si a ^ 1g
xeG ^

car 1g correspond par ^ au caractère unité sur G .

PARTIE III
Question 1 °
En utilisant II-2)-d), on a:

Question 2 °

p-i ^ ^
On a: Taix) = ^ x { k ) o)“*’*' ; comme b ^ pZ, x(f>) = X { b ) . Alors:

p—1 ^p-1
-
6k
m T a b ix ) ^ ' Z x i h x i k = ^ x { b k ) ^ ‘^
A)=l k=l

(cf. notation du début de la partie IV). Or, l’application: i »-> 6 ^ définit une bijection
1 rr- ★ 1 . 1
de me:
sur lui-même, donc:
p-i
x № 6(x) = E ^ ( ^ ) ‘" “ ''
Question 3
Si m G Z , on a:

E î ’a W / a M = >
a=0 a=0 k=0 k=0

avec, pour tout fc : Sk = 2 a = o . Or:


0 si fc - m ^ 0 mod(p)
5fc = { '

l; si fc - m = 0 mod(p)
p-i
Par conséquent: si m = A; mod (p), Sk = p et sinon 5^ = 0 , d ’où: ^ T a ( x ) / a ( ^ ) =
a=0
x{m) X p (puisque si m = fc mod ( p ) alors x(m ) = x(^ )) • Cela étant vrai pour tout
p-i
m e Z , il s’ensuit: x = ^ •
a=0
Caractères 19

Question 4'

On a;
k = p —l k = p —l ,
a e pZ
Ta(xo)= £ 0-“'' = - ! + £ ‘^“'' = { ^ 1 }
a ^ pZ
k —1 k=0 ^

Question 5 "

II s’agit ici de la première question non-évidente du problème. En tenant compte que


pour tout ^ € Fp , le conjugué de x (0 ®st —^ = x Ît ) » obtient:
1 1 ^
\Ta{x)fUx)TM=
\A;=0 / \e=o )

= ( E *«) ( E xij)

p-i

= ZI =Ex(<) Z = E x(i)'S 't .

avec: St = POur tout t € [ l,p - 1| .


Calculons maintenant chaque St ; comme a ^pZ. on a a { t - l ) e p Z ssi t - 1 € p Z .

c f p - l s i t - l G p Z ,
Donc : St = ^ ^ U -n » e t par suite :
( - I s i t - l ^ p Z
p-i p-i

ITa(x) 1^ = P - 1 + (-1 ) E Z ® X Xo ; et comme x (l) = 1.


t=2 i=l
p-1

on en déduit: ^ x ( ^ ) = “ 1 • Donc, |Ta{x) f = P-


i=2

Question 6 "

Soit X un générateur de Fp . Un tel générateur existe, car le groupe F^ est cyclique (cf.
partie I). Donc le groupe Fp est cyclique, de cardinal p —1 (cf. partie II). Alors l’unique
élément d ’ordre 2 de Fp est : A = x ^ • En effet, = xo puisque c a r d (Fp) = p - 1 .
D ’autre part, si x^^ = Xo » cela implique 2m = 0 m od (p —1 ), soit m = 0 mod ,
d’où l’assertion.
Calculons Ker(A ) = {x G F^ |x ^ { ^ ) = 1} • ^stis x » générateur du groupe Fp ,
est un isomorphisme de groupes de ¥p sur Up_i (voir II-2-b). Donc x ^ ( ^ ) = 1 ssi
= ^Fp • D ’où Ker(A) = {x G F^ \ = 1} • Le groupe F * étant cyclique de
cardinal p - 1 , si C désigne l’un de ses générateurs, on voit que = 1 ssi m est
pair. Donc {a: G F * |x ^ = 1} = {x g F * |3 y G F * , x = = K er (A) .
La dernière partie peut aussi se voir sans utiliser le fait que le groupe F * est cyclique,
en considérant l’endomorphisme z »-> du groupe multiplicatif F * , en remarquant
que son noyau est { - 1, 1} , donc que son image a éléments, d ’où cette image est
l’ensemble des racines de X^~'^ - 1 dans Fp .
• # •
Enfin, A ( - 1 ) = ( x ( - l ) ) ^ ; niais x{~ 1 ) = “ 1 (car - 1 est l’unique élément de
Fp d ’ordre 2 , donc x (~ î ) doit être l’unique élément d ’ordre 2 de U p _ i, i.e. doit
être -1 ). Donc A(— 1 ) = ( - 1) ^ (on retrouve le classique critère d ’ Euler).
20 Chapitre 1, problème 2

Question 7 °
(Question difficile) On a donc : (a, b) € ^ ^ /p 2 ) • application de III- 2), on
obtient:
Ta(A) = A(a)Ti(A); Tt(A) = A ( - 6)T_i(A ). _____
Mais A est à valeurs dans IR, donc A = A . Par suite , TLi(A) = T _i(A ) = T i(A ). Donc,
Ta(X)Tb{X) = A (a )A (- 6)Ti(A)Ti(A) =pX{-ab) (cf. III.5 pour la dernière égalité).

PARTIE IV
Question 1 ”

a ) Conséquence immédiate du principe de Fubini (on sépare la valeur a; = 0 des autres


valeurs de x ):

5 (â ,r ) = 1 + ^ =1+ ^ 1= 1+ ^ Ka:)w““ •
yeFp* xefp yeiF* \y^=x
b ) Soit y G , et X = ; posons: y = d ’où: = 9'^^' = 9^ avec e = e(x) ;
alors r e ' - e = 0 mod (p —1) car ( p - 1 ) est l’ordre de 9. Mais 6 divise r et ( p - 1 )
donc e = 0 mod {6) .

• Donc si e{x) ^ 0 mod {6) , nécessairement i/{x) = 0 .


• Supposons maintenant e = eô^ avec : € . Cherchons les entiers e! tels que
s\ y — 9^ on a: y^ = X . Soit r' = J et ç = . Alors les cinq relations qui suivent
(une par ligne) sont équivalentes:
y"
9eW ^ QSÔ.

eW'8 — 6(5 = 0 mod {q6)


e'r' - 6 = 0 mod (y);
Mais r' et q sont premiers entre eux. Par conséquent, la dernière de ces cinq relations
définit e' de manière unique modulo q (en effet r' est inversible mod( y ) et e' =
6 r
/-1 mod {q)) .
Soit Gq G Z tel que CQr' - 6 = 0 mod (q). Les autres entiers e' tels que e 'r' - 6 = 0
mod {q) sont donc les entiers + sq pour s parcourant Z . Parmi eux, on en trouve
exactement 6 distincts mod( qô ), (c’est à dire m o d ( p - l )) : ce sont les nombres eQ+sq ,
où s parcourt |0,6 - 1 ] . Par suite, iy{x) = S.
c ) on a donc: x ~ 9^ ^ avec e = e ( x ) . On établit facilement que : x ^
X(^) G . Alors: ^ x{^) = ^2 (^ (^ )) • L’application x ^ x{^) définit une

bijection de Tp,« sur U î , donc:

ce qui répond à la première partie de la question.


Calculons alors 5 ( a ,r ) ; on obtient:

5 (â ,r ) = l + £ u{x)u;<^^ = l + ^ a ;- ^ xW = 1+ E ( E X (x )w “ " )
a;6F. xePp,s ^xGF*
= C/ + y, avec :

C ^ -l+ E A:o(a;)w“®, et: V= E ( E A:(a;)w““')


x GF *
l? '
. x^xo
Caractères 21

Mais Î7 = 0 , car O ^ 0 mod (p) ; et pour x G Tp,«, on a: p * x{x) w“ ® =


Taix) ■ Par suite:
S{a
’ ,r)= ^ Taix),
fxe r‘p £
\x^xo
ce qui achève de répondre à la question.

Question 2 °

Si ( x i , . . . , Xn) = 0 , alors ^ _ p Sinon, la somme vaut 0 . D ’où


la première partie de la relation ( 1). En séparant la valeur x = 0 des autres valeurs de
X , on obtient:

n 0
{ , p ) = p ^-^ + ' ^ Y 1( E ,
ce qu’il fallait établir.

Question 3 ”

a ) On a:

N{ 0, p) =p^- ^ + - ^ f ^
^ x6F ; ^ (x i.... x„)€F;“ ^

^xeFp* '^(®i....®»)6f; ^

^ x 6Fp* \i=l ^î/6Fp ^ x 6Fp* ^¿=1 ''

Or, d ’après 1-c ), on a: 5 ( àj x, r») = ^ To^a, (x) •D ’où la relation demandée.


(^^i'p,6)y(x¥^xo)
b ) Si ri = T2 = •••= rn = 2 , alors pour tout i , on a 6i = 2 et Fp^Si = {Xo, A} .
• Pour n = 2gH-1 (avec q e N), nous obtenons:
n
= (T’a.x(A)Taa^(A)) •••(T<,a,_>x(A)T„„x(A))T„a,+ax(A) .
¿=1
D ’après III-7, ce produit est égal à: p« x A ( ( - l) ^ a i 02 •••<i2gX^’ ) To2,+ ix (A ). Or,
A(x^® = (A(x^))^ = 1 ; donc: A ((-l)^ a i ••• 02,)a;^^ = A ((-l)^ a i ••• a^q) . D ’où:

iV (< P ,p )= p "-l + - A ( ( - l ) « O i - - - 02, ) ^ Taa,+.x(A).


^ x€Fp*

Mais ^ T a a ,+ ,x (A )= ^ T p (A )= p (Â ( 0) -T o (A )) = p x ( 0 - 0 ) = 0 . Nous obtenons


x6Fp* ÿ6Fp*
donc: N{^,p) =p^~^ .
• Pour n = 2q (avec g € N ), la méthode est analogue, mais nous obtenons:

Ar(<P,p) = p " " ^ + i A ( ( - l ) ^ a i ••• an) ^ p^


^ xeFp*
= p " - i + (p - l ) p ^ " ^ A ( ( - l ) t a i ••• a „)
c ) D ’après III-5, nous avons : |Ta-a;(x)| = y/P- Donc:

| A T ( 4 > ,p ) - p « - i | < lx p ? x é i . . . é „ x ( p - l ) < ^ ri--T„,


p y
où: 6i = p g c d ( r i ,p - l ) .
22 Chapitre 1, problème 2

Nous pouvons donc prendre: C(^) = n r 2 •••rn .

Commentaire sur le problème 2


Ce problème étudie les caractères de degré un^ aussi appelés caractères multiplica­
tifs. La notion de caractère d ’un groupe se définit de façon générale en théorie de la
représentation linéaire des groupes. Le degré d ’un caractère est, par définition, la di­
mension de l’espace vectoriel de la représentation à laquelle il est associé. Les caractères
de degré un sont donc ceux qui correspondent aux représentations dans le corps de base
lui-même. (Voir par exemple J.M. ARNAUDIÈS e t j . b e r t i n . Groupes, Algèbres et
Géométrie, tome 2).
Problème 3 :

HO M OG RAPH IES ET GROUPE 0 .

PARTIE I

Soit X = {0 ,1 ,2 ,3 } et Q le groupe des permutations paires de I . Soit a e Ç défini


par:

/0 1 2 3\
^ VO 2 3 ij •

On note IC, l’ensemble {5 € ^ |s(0) = 0}

Montrer que K est un sous-groupe de G • Reconnaître ce sous-groupe.

2°)
Prouver que pour tout i € J , il existe un unique élément de G , qu’on notera ,
vérifiant: r f = I d j et Ti(0) = i .

3 °)

L’ensemble H = {s e G \ = I d j} est un sous-groupe de G ; déterminer ce sous-


groupe.

Prouver que pour tout 7 G 5 , il existe un unique i e X tel que 7 o G /C , et un


unique j € Z tel que o 7 g JC.

5°)
Calculer la permutation cr o n o cr^ et o n o a . Quel est le sous-groupe de G
engendré par a et ri ?

PARTIE II
Notations
• On désigne par S Vensemble C U { 00} (où 00 ^ C ) ( L'ensemble S est appelé
sphère de Rîemann complexe).

• On désigne par Z une indéterminée sur C . Soit F le groupe des fractions


rationnelles f C{Z) de la forme f = ^
G : avec a d - b c ^ O , la loi de composition
cZ d
étant donnée par ( / 1, / 2) •-> /1 o /2
aZ “h b
• On fait
fait opérer F à gauche sur S de la façon habituelle: si f = — ----- ; e F et si
cZ d
Z e S , alors:
24 Chapitre 1, problème 3

- Si c^O
si ^ = 00, f.z =

^ r I , si cz 4- ci 7^ 0
SJ Z eC , f . z = { c z + d
00 si C2; + ci = 0

• Pour M = ^ C ) , ou notera q{M) rélément de P égal à


aZ H“
+ d

1 °)
Montrer que l’application q : G L (2 ,C ) P est un homomorphisme surjectif de
groupes; préciser K er(ç) .

2 °)
Pour / donné, f E P , soit Sf : C{Z) —> C (Z ), F ^ F o f . Montrer que chaque
Sf est un automorphisme de C (Z ) considéré comme C-algèbre. Puis, désignant par A
le groupe des automorphismes de la C-algèbre C{Z ) , démontrer que / S f-i définit
un isomorphisme de P sur A .

3 °)
a ) Soit I l’ensemble {0, l,p , ( / C C ) , où p = . Soit G le sous-groupe
de P formé des f C: P laissant I stable et tels que / induise sur I une permutation
paire Gj \ (la permutation induite par / sur î étant bien entendu x / . x ) . Etudier
l’injectivité de l’homomorphisme de groupes: G 21/, f ^ af .

b ) Calculer c a r d ( G ) . (Utiliser les matrices R = D iag(p , 1), Ti = ^ ^ ,

poser r = q(R), ti = q{Ti) et utiliser 1-5)).


4^)
On fait opérer G à gauche sur S par restriction à G de l’action à gauche naturelle
de P sur S décrite au début du IL
a ) Donner les G -orbites de 0 et de oo .
b ) Donner un exemple de G -orbite de cardinal 6 .

PARTIE III

Z(Z^ —1)
On considère F G C(Z) définie par: F = - - - ô— — . Reconnaître l’ensemble des
oZ'^ 1
zéros de F , et l’ensemble de ses pôles.
1 °)
Prouver que pour tout / G G , il existe c(f) G C * , unique^ tel que F o f = c{ f ) F .
Etudier l’application G C * ,/ c{f).
2 °)
Calculer c(r) et c( ti ) . Donner le noyau et l’image de l’homomorphisme c. On
notera H = K er(c) . Dans la suite, on fait opérer H de la façon naturelle sur S ,
comme on Fa fait pour G en II-4 .
3 °)
Trouver les H -orbites qui n’ont pas 4 éléments.
Homographies et groupe ©4 25

Moiÿrer que les II -orbites sont exactement le^iîbres de la fonction F : S S définie


ainsi: F{z) = 00 si z = 00 ou si 8z^ -|-1 = 0, F{z) = F{z) si z € C et Sz^ + 1 0 .
5 °)
Trouver une application de S dans S dont les fibres soient les G -orbites de S .
6°)
a )L ’ensemble des U e C{Z) tels que U o f = U pour tout f ^ H forme un sous-
corps K de C ( Z ) . Montrer que ce corps K est exactement l’ensemble { V •
b ) L’ensemble des / G T tels que Fo f = F est un sous-groupe de F . Déterminer
ce sous-groupe.
c ) L ’ensemble des U e C{Z) tels que JJo f = U pour tout f e G est un sous-corps
L de C ( Z ) . Déterminer ce sous-corps. Déterminer le sous-groupe des f ^ F tels que
^ O / = ^ pour tout ^ G L ?
d ) Déterminer le groupe des automorphismes du corps K considéré comme C -
algèbre; puis déterminer le groupe des automorphismes du corps K considéré comme
L -algèbre.
7 °)
Soit T une indéterminée sur K ; on considère le polynôme suivant üfo , élément de
K\T\-.
Ho{T) = T ^ - 8FT^ - T - F .
Quelles sont les racines de Ho dans C (Z ) ? Montrer que Ho est irréductible dans
K[T].
26 Chapitre 1, problème 3

Commentaire sur Vénoncé du problème 3:


Ce texte est issu de l’épreuve proposée à l’écrit de l’ENS de Saint-Cloud, section A ' ,
en Mai 1970. Nous l’avons approfondi partout où intervenaient les idées sous-jacentes de
théorème de Lüroth, et d ’invariant de formes binaires. La méthode consistant à relier
les groupes polyédraux classiques (dits ’’ platoniciens” ) à des sous-groupes du groupe des
homographies de la sphère de Riemann s’applique à tous les groupes polyédraux (et non
seulement au cas, traité dans cet énoncé, du groupe tétraédral); elle a été popularisée par
FÉLIX KLEIN, mais il semble qu’elle soit notablement antérieure à cet auteur. Le lecteur
intéressé par ces méthodes pourra notamment consulter l’ouvrage Groupes, Algèbres et
Géométrie, tome 3 (ed. Ellipses), de J.M . ARNAUDIÈS et J. BERTIN.
Homographies et groupe 04 27

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

Pour l’action à gauche naturelle de Ç sur I , le groupe /C est évidemment le stabilisateur


Stab(O). Dans le complémentaire de ses points fixes, toute permutation induit une
permutation de même signature. Donc, JC s^identiûe au groupe alterné sur { 1 , 2,3} .

Questions 2 et 3 "
Les éléments d’ordre 2 de G sont les doubles transpositions^ (i.e. les produits de 2
transpositions disjointes). Il y en a trois; avec {Id} , elles forment un sous-groupe H de
G , de cardinal 4, isomorphe à ^ / 2Z ^ / 2Z • Soit i e l \ { 0} : il est évident qu’il y a
une et une seule double transposition telle que Ti(0) = i . Posant X \{ 0, i } = {a^p} ,
on voit que est le produit des transpositions (0, i) et (a, /?). Si i = 0 , le seul r e H
tel que r(0) = 0 est bien sûr r = Id .

Question 4 "
Fixons 7 G 0 .
Analyse: si i existe, on a: 70 Ti(0) = 7 (z) = 0 , d’où z = 7 “ ^(0) .
Synthèse: si i = 7 “ ^(0) on vérifie: 7 o tî(0) = 0
Conclusion: il existe i e I unique, tel que 7 o G /C. On verrait de même qu’il
existe j G J unique tel que tj o y e JC.

Question 5 ”

Le calcul direct prouve les relations:


cr On Ocr^ = T2 ; On Ocr = T3 .
Le sous-groupe Ç' engendré dans G par a et ri contient donc H . Il contient donc
aussi a et , donc JC. Soit 7 G ^ . D’après ce qui a été vu à la question 4) ci-dessus,
on a un T e 7ï tel que 7 o r = u G /C, d’où y = u o r e G' ‘ Donc on a: G C G' ^d’où:
G = G'.

PARTIE II
Question 1 °

La surjectivité de q est manifeste. Le noyau Ker(g) est l’ensemble des matrices


M = G G L (2,C ) telles que ^ ( l’élément neutre de F est Z ).
Or aZ -h b = Z(cZ -h d) ssi c = 0 = 6 et a = d. D’où: K er(g) n’est autre que
C * J 2 ) autrement dit: K er (g) est le centre de GL( 2, C ).

Question 2 "
Pour f e r , Sf est C -linéaire, envoie 1 sur 1 ; la relation (^1^2)0/ = (-^io/)(F2o/),
étant évidente, on en déduit que Sf respecte le produit. De plus, soit l’inverse de
/ dans F . On a, pour F G C(Z) : (5^(_i] o 5 /)(F ) = ( F o / ) o/ l -i ) = F o ( / o/ I-il) =
F OZ = F ; d’où Sf[-i] o Sf = Idc(z) ; de même, 5 / o Sf[-i] = Idc(z) ; donc Sf est
28 Chapitre 1, problème 3

bien un automorphisme de C-algèbres de C{Z ) , dont Pautomorphisme réciproque est


Sf[-i] . Il est immédiat que Tapplication / Sf[-i] est un morphisme de groupes de P
dans A ^i.e. (F O /i) O/2 = F O ( / i O/ 2) pour tous éléments /1 et /2 de F .^

Si Sf[-i] = Idc(z) ) en particulier Z o /1~^1 = Z , c’est à dire f — Z . Donc le noyau


de ce morphisme est { Z } , élément neutre de F . Il est donc injectif. Il reste à voir qu’il
est surjectif. Pour cela il faut prouver que tout automorphisme de C-algèbre de C (Z )
est de la forme 5 / avec / € F . Soit donc a un automorphisme de la C-algèbre C ( Z ) ,
et soit (3 son automorphisme réciproque; puisque f5{t) = Z , ï\ est clair que t est non
constante.
U{Z)
Ecrivons a{Z) = t sous forme irréductible: t =
avec U et V polynômes
V{Z)
premiers entre eux, éléments de C [Z ]\ { 0} . Soit Y une indéterminée sur C{Z ) . Notons

n = M a x ^ d eg (C /),d e g (V')^ ; on a: n > 1, car t est non constante.

Le polynôme ^{Y) = tV{Y) —U(Y) G C (i)[y ] admet la racine Z dans l’extension


C{Z) de C{t ) . Nous allons prouver que ^ est irréductible dans C ( t ) [ y ] .
Supposons ^ = A i{Y )B i(Y ) , avec Ai et Bi éléments non constants en Y de
C ( i ) [ y ] . On peut écrire: Ai = ^2 = ^ A et F éléments Y -
primitifs de (C [f])[y ] (i.e. tels que leurs coefficients soient premiers entre eux dans leur
ensemble dans C[t] ), et avec Ai, A2,/x i,/i 2 éléments de C[t]. Multiplions la relation
^ = A iF i par /ii/X2 , puis divisons les deux membres par le pgcd de A1A2 et /j,ifi2 • On
obtient:

(5) q {t)m = P {t)A {t,Y )B {t,Y )

avec P et q éléments non nuis et premiers entre eux de C[t] .


En vertu du théorème de Gauss, le polynôme AB est Y -primitif. De (5), on déduit
donc que q{t) divise p{t) dans C[t] . Donc q{t) G C * car p et g sont premiers entre
eux. Alors en examinant les degrés en t dans (5), on voit que parmi les polynômes p, A
et F , un et un seul est de degré 1 en i , les autres sont indépendants de t . Donc A ou
F ne dépend pas de t .
Par exemple, supposons que A soit indépendant de t (le raisonnement est analogue
si c ’est F ). Comme A divise maintenant ^{t) = tV {Y )-U {Y ) dans C[t,Y] = C [y ][ i] ,
on voit que A divise à la fois U et V dans C [ y ] . C ’est impossible, car F et sont
premiers entre eux dans C [ y ] , et A est non constant en Y .
Donc ^ est bien irréductible dans C ( f ) [ y ] . Donc ^ est le polynôme minimal de Z
sur C{t ) .

On a: Z = {a O(Ï){Z) ; notons (3{Z) = ^ , avec Ui G C[Z] \ {0 }, Vi G C[Z] \ {0 } ,


Ui et Vi premiers entre eux dans C [Z ] . Puisque a est un automorphisme de C -
algèbre, Z = a(P{Z)) = ^ C{t ) . Puisque ^ est le polynôme minimal de Z
Vi{a{Z))
aZ "h b
sur C{t ) , nécessairement on a: d e g (^) = 1 , soit n = 1 . Donc a{z) = , avec
cZ “h d
a b\
G G L ( 2, C ) . Posant / = a {Z ) , on a: / G F , et: a = Sf .
dj

Remarque 1 :
La preuve ci-dessus n’utilise aucune hypothèse sur le corps de base C . Le lecteur
n’aura aucune peine à rédiger une preuve particulière plus directe en utilisant le fait que
C est algébriquement clos et de caractéristique 0 : on démontre que a{Z) et (3{Z) ont
au plus un zéro et au plus un pôle, puis on établit que la multiplicité de cet unique pôle
ou zéro est 1 ^
Homographies et groupe ©4 29

Question 3 ”

a ) Cherchons les f & G tels que crr = Id/ ; écrivons / = ^ avec (a,b,c,d) 6 C'^
cZ “h d
et ad —bc ^ 0. Puisque /.0 = 0 , c ’est que d ^ 0 et 6 = 0 ; pour u G {1, p, p^} on
au
i: eu + d ^ 0 et = U , i.e. a = eu + d . D ’où 3a = c (l + p + p^) + 3cZ = 3d,
eu H" d
donc d = a, puis a = c + d , d ’où c = 0 . Finalement, f = Z . Donc l’homorphisme de
groupes X ' ^ 21/, / »-> CT/ , est injectif, ( 2 l j désigne le groupe alterné de I)
b ) Soit g : X I \a bijection: O i-^ O , 1 1 , 2 i-^ P, 3»-^ p^, alors on obtient:
cr = Or Og ^ n = O ¿1 O P . L ’application ^ : (p h-> g~^ o çp o g définit un
isomorphisme de 21/ sur 2 l j , et transforme Im (x) en un sous-groupe de 2 t i qui
contient CT et T l , donc (cf. 1-5)), ^ (lm (x )) = 2 l j . En conclusion:
L’application x - ^ 2 t j, f cr/ est un isomorphisme de groupes, et en particulier,
c a r d (G) = 12 .

Question 4 °

a ) Puisque I est G -stable et 0 G / , on a: Orb(O) C I . Mais le groupe 2t/ opère


transitivement sur I (cf 1-2)), et 21/ = x ( G ) . D ’où:

Orb(O) = I

On a: r •00 = 00 = •00 . Le stabilisateur S ta b (o o ) contient donc {Id ,r ,r ^ } .

Mais: c a r d (O rb(oo)) = --------- ^ ^ — - et par suite c a r d (Orb(cx>)) < 4 . De


^ ^ c a r d (S ta b (o o )) V v -
plus, •oo = - ^ ; r ( - ^ ) = - ^ p ; r ^ ( - i ) = ^ p ^ , ce qui montre que O rb(oo)
contient au moins les 4 éléments oo, - I p , - l p 2 . On en déduit:

O rb(oo) = {oo, - i , - i p , - l p 2 } .

M
Analyse:
soit U = {ai)i<i<Q une G-orbite de cardinal 6. Le stabilisateur S ta b (a i) de a\
vérifie: c a r d (s t a b (a i) ) x c a r d (o;) = c a r d (G) , d ’où c a r d ( s t a b (a i) ) = 2 , d ’où
l’existence de i tel que S ta b (a i) = {Id ,ti} , où U est défini par: = g~^oan o p; de
plus, ai est l’un des points fixes de U .
Synthèse:
T ' J. n J ^ -1 ± V 3 -l± y / 3
Les points fixes de ti sont: ----- *------; ceux de ¿2 sont: p x ------- ------ ; ceux de ¿3
r- ^ ^
2 - 1 ± \/3
sont: p^ X ----- 2----- •
On voit que pour k G {1 ,2 } et e G { ~ 1 , 1}, on a:

) ve{-h
- 1.1}

De plus, ¿2 est d ’ordre 2 ; le point ----- n’est pas fixe pour t ^ , et ¿ 1^2 = ^2^1 ,
2
d’où:
/ —1 + \/3\ / —1 -h y/S
tit2y ----- ------ j =

donc ¿2^ ^ 2 " ^ ^ ^2^ ) “ ^2^ l’orbite de


- l + \/3 -1 - —1 “h €y/S
contient et tous les p^x , avec 0 < k < 2 et e e { —1, 1} .
30 Chapitre 1, problème 3

-1 + ^ - i + Vs
Mais le stabilisateur de ----- ------ contient et l’orbite de ----- ------ contient
A
les 6 éléments ci-dessus d ’où, puisqu’il y a égalité des cardinaux:
/ —1 + \/3\ —1 -}-
/ — f —l-l-h
+ e eV
V Ss
Stab
2 7 ^ ’ "'” V 2 7 = { l 2
-------------- 2 --------------^ I
0<k<2; e€{-l,l}
On raisonnerait de même avec les autres points fixes des U .
Conclusion:
Il y a une et une seule orbite à 6 éléments, c ’est:
r —1- H-^ I
Î2
1 2 ^ ' 0<fc<2, e€{-l,l}
Les stabilisateurs de i? sont au nombre de trois: ce sont les groupes:
{I d ,ii}, 1<^<3

PARTIE III
L ’ensemble des zéros de F est I . L’ensemble de ses pôles dans C est O rb (o o )\ {o o } ,
ensemble qui sera noté J .

Question 1 "
Soit f e G] puisque / ( / ) = / et / ( J ) = J , pour 2: G C , on a: F o f[z) = 0
ssi Z G / . De plus Z est pôle de F ssi 2: G J . D ’ailleurs, on a: F o f = y avec
U G C[Z], V G C[Z], d e g (U) < 4, d e g (V) < 4, et p g c d (UyV) = 1, et il est aisé
de contrôler que, F n’ayant que des pôles simples, il en est de même de F o f . On en
déduit que d e g (U) = 4, d e g (V^) = 3, et qu’ il existe A g C * et p e tels que
U = XZ{Z^ - 1 ) et V = p{SZ^ + 1 ). D ’où F o f = c { f ) F , avec c{f) = ^ . L’unicité
de c{f) est évidente car F 7^ 0 . On a donc défini une application c : G C ^ : il
est facile de voir que c est un homomorphisme de groupes. En effet, pour /1 G G et
/2 G G , on a:
F o( / i o /2) = c( / i o /2 )F = ( F o / i ) o /2 = ( c( / i ) F ) o / 2 = c ( / i ) ( F o / 2 ) = c ( / i ) c ( / 2 ) F ,
d ’où: c ( /i o / 2) = c ( / i ) c ( / 2).

Question 2 °

Le calcul direct donne: c(r) = p, c{ti) = 1 . L’image de c contient { l ,p ,p ^ } , son


cardinal est donc > 3 . D ’autre part, ¿ 1,^2 et Î3 sont conjugués dans G , d ’où (puisque
le groupe multiplicatif est abélien), c{U) = 1 pour tout i; donc H contient
{Id, ¿1, ¿2 j ^3} J d ’où: c a r d ( if ) > 4 . Enfin,on a:
c a r d (lm (c)) x c a r d (K e r(c)) = c a r d (G) = 12
Puisque les cardinaux sont égaux, on en déduit:
Iiti(c) = {l,p,p^}; K er(c) = H = {Id ,ii,< 2,Î 3} •
Avec les notations de (I), le groupe H n’est autre que gHg~^.

Question 3 °

Puisque H est un sous-groupe de G , les H -orbites sont contenues dans les G -orbites.
On raisonne comme au II-4-b): on voit d ’abord que H n’admet aucun point fixe. Puis
par analyse et synthèse, on voit qu’il y a exactement trois H -orbites qui n’ont pas 4
éléments; ce sont les orbites à 2 éléments cJi, a;2, u;3 suivantes:
( - l + eVz ,1
Ui = (1 < î < 3) .
' e6{-l,l}
Homographies et groupe 04 31

Question 4 '

Pour / 6 i i , o n a : F o f = F . Donc toute fibre de F est stable par tout f e H ^


c ’est à dire est union de H -orbites.
Soit Ai la valeur de F sur uji ; on constate: Ai = - | , X2 = -\ p ^ X3 = •
Un calcul simple montre que la fibre de Ai est l’ensemble des racines du polynôme
- 8AiT^ - T - Ai = (T^ + p^T - • Donc: la fibre de Ai est Ui .
Soit alors A G <S\{Ai, A2, A3} ; si z G F “ ^(A), la if-o rb ite de z est de cardinal 4 car
Z ^ ü; i Uo;2 Uo;3 ; mais c a r d ( F “ ^(A)) < 4 , car l’ensemble des z G C tels que F{z) = A
est contenu dans l’ensemble des racines d ’un polynôme de degr^ 4 . En raisonnant à
nouveau sur les cardinaux, et en tenant compte que Orb(z) C F “ ^(A), on aboutit à:
Orb(z) = F~^{\). En définitive, les ûbres de F sont exactement les H -orbites.

Question 5 °

Soit ^ = F^ . D ’après 2), pour tout / G G , on a: o / = / . La G -orbite Î2 est de


cardinal 6 . Les G -orbites I et Orb(oo) = J U { 0 0 } sont de cardinal 4 . Tout point
fixe d ’un élément de G \ {Id } appartient à 7 U Orb(oo) U Î2 (vérification facile), d ’où
l’on déduit que toutes les autres G -orbites sont de cardinal 12 .
A partir de là, on raisonne comme à la question 4): si A G «S, et si ^ est définie par
^ comme F l’est par F , la fibre est l’ensemble des racines d ’un polynôme de
degré 12 . On contrôle que pour A G F (/) U F (O r b (o o ) ) U F ( i? ) , les fibres !Î^“ ^(A) sont
soit I , soit O r b (o o ), soit Q . Donc, pour A ^ F {I) U F (O r b (o o )) U F{i2 ) , le même
argument qu’à la question 4) prouve: c a r d (i^~^(A)) = 12, et comme îZ^” ^(A) est à
nouveau union de G-orbites, ^~^{X) est une G-orbite.

En conclusion, les fibres de ^ (où ^ = F^ ) sont les G -orbites de S .

Question 6 °

a ) Notons Ko = C (F ) l’ensemble {V o F}veC(z) • c ’est un sous-corps de C {Z ) ,


d’ailleurs isomorphe à C(Z ) , car F est transcendant sur C . On a: K q C K , car
F o f = F pour tout f e H .
Z{Z^ - 1)
L’élément Z est algébrique sur Ko ; en effet, la relation F = peut s’écrire
8Z3-hl
Ho{Z) = 0 , avec Ho G Ko[T] défini par i7o = T"* - SFT^ - T - F . Le degré de Z
sur Ko est < 4 (on verra ci-dessous que ce degré est 4). Donc d = dim/Co (C (Z )) < 4 ,
et { 1 , Z ,. .. ,Z^~^) est une base du ATo-e.v. C {Z ). Soit alors U e K . On a donc
U = Ao A if + •••+ Ad-\fZ^~^ , où Ai G Ko pour tout i . Si / G i 7 , il est trivial
que Z o f = f d ’autre part, U o f = U et AiO f = A i, pour 0 < i < d —1 . D ’où:

Uo/ = A q + A l / + •••+ Ad-if^ ^ = U


Le polynôme Ao —U + AiTH------- hA d_iT^“ ^ G K[T] est de degré < 3 , car d < 4 ; les 4
éléments de H en sont des racines, d ’après ce qu’on vient de voir; il est donc nul. D ’où
en particulier: U = A q G ATo •Cela prouve que K c Ko , et en définitive : K = Ko ,
ce qu’il fallait établir.
b ) Soit /7 ' le sous-groupe de F formé des f e F tels que F o f = F . Il est clair
que H C HF Soit M = + G{F^~^ H- •••+ G^ G K\T] le polynôme minimal de
Z sur K . On a vu: d < 4 . Puisque Z^ 4- C\Z^~^ 4- •••+ G^ = 0 , on a pour tout
/ G i f ' : ( Z o / ) ^ + ( G i o / ) ( Z o / ) ^ - i + . . . 4 - ( G d o / ) = 0 . Puisque Q G C ( F ) , et
CiO f = Ci pour tout i , il en résulte: H- G i/^ “ ^ H------- f- G^ = 0 . Donc tout f e H'
est racine de M . D ’où c a r d ( i f ') < 4 . Comme ü C i f ' et c a r d (H) = 4 , il s’ensuit:
c a r d ( i f ') = 4 , et H = HF Notons que M a 4 racines distinctes et que son degré est
< 4 ; il est donc nécessairement de degré 4 . Mais M divise Ho dans K [T] , puisque
Ho{Z) = 0 ; il s’ensuit que: M = i f 0 .
32 Chapitre 1, problème 3

On répond ainsi entièrement à la question 7, car Hq étant le polynôme minimal de


Z sur K , il est irréductible dans K\T], et d’autre part les racines de Hq dans C{Z)
sont les 4 éléments de H .
c ) Conservons la notation ^ . On notera Lq le corps C(îZ'). On sait déjà
que Lq C L . De plus Z est un élément algébrique sur Lq , de degré < 12, car

^ s’écrit A{Z) = 0 , avec A e Lq[T] défini par:

A = T^{T^ - 1)3 - ^ { 8T^ 4-1)3 = - (3 + 512lг^)Г^ - f (3 - 192F)T^ - (1 + 24Î^)T3 -

Compte tenu du fait que c a r d (G) = 12, le même raisonnement qu’au a) ci-dessus
montre que L = L q ; et le même raisonnement qu’au b) ci-dessus prouve que G est le
groupe des f Cl F tels que ^ o f = ^ pour tout 0 e L (c’est-à-dire le groupe des f C F
tels que 0 o f = 0 ), Ce raisonnement prouve de plus que A est le polynôme minimal
de Z sur L , donc est irréductible dans L [T ], et que les racines de A dans C{Z) sont
les 12 éléments de G .

d ) On a vu que K = C ( F ) , et que F est élément transcendant sur C . Les C-algèbres


K et C{Z) sont donc isomorphes, leurs groupes d ’automorphismes de C - algèbres sont
donc aussi isomorphes. Par suite, le groupe des C -automorphismes du corps K n’est
autre que F , l’automorphisme défini par f C F faisant correspondre à U o F { où
U e C{Z) ), l’élément U o f o F de K .
Soit alors f C F \notons Xf C-automorphisme U o F ^ U o f o F de K . Pour
que Xf laisse invariant tout élément de L , il faut et il suffit que Xf{^) = 0^, ce qui
s’écrit: Z^ o F = {Z^ o / ) o F , ou encore: f^ o F = F^.

Posons ^ A-h (avec a d -b c ^ O )] l’équation f^ o F = F^ s’écrit:


cZ d
'aZ + b^^
/aZ by _
[y z T d )
CbZ -f- h
ce qui équivaut à l’existence de A; G {0 ,1 ,2 } tel que = F] cela donne le
cZ “h d
système de conditions nécessaires et suffisantes suivant:
^ k '= c = 0 ;
d=P’
on trouve donc trois / qui répondent à la question: f — / = pZ, / = ( ? Z ,
Donc le groupe des automorphismes de L -algèbre de C a trois éléments; c ’est le groupe
{Xz, Xpz, Xp^z}‘ Il est isomorphe à U 3 .

Question 7 °

La réponse à cette question résulte de façon évidente de l’étude ci-dessus.

★ ★
Problème 4 :

UN THEOREM E DE FROBENIUS

PROBLEM E
Le but du problème est de prouver le théorème de Probenius suivant:
Soit G un groupe üni, de cardinal N . Pour tout diviseur n de N , le cardinal de
Vensemble {x e G \x'^ = 1g } est un multiple de n .
Notations
Pour tout groupe G , et tout y e G , on notera: Z{G) le centre de G , et I q
Vélément neutre de G , On désignera par Py le sous-groupe engendré par y . Soit
2^G{y) commutant de y dans G , c^est à dire l’ensemble {x e G \xy = yx} ; ( c ’est
un sous-groupe de G , et on a: Z{G) =
yeG

PARTIE I
Soit m e et n e tels que p g c d ( m ,n ) = 1. Dans un groupe G (non
nécessairement fini), on considère un élément x d ’ordre mn .

1 °)
Prouver qu’il existe {y, z) e Px x Px tel que: l’ordre de y soit m , que l’ordre de z
soit n et qu’on ait: yz = zy et x = yz (utiliser une relation de Bezout entre m et n ),
2 °)
On choisit ( 2/, z) comme en 1). Soit (y i,z i) e G xG tel que: yiZi = z iy i , x = y\Zi,
l’ordre de y\ soit m , et que celui de zi soit n . Démontrer que y = yi et z = z\.
Conclure.
3°)
Montrer par un exemple que la propriété d ’existence et d ’unicité ci-dessus devient
fausse si on ne suppose plus: p g c d ( m, n ) = 1 .

PARTIE II

Démontrer le théorème de Probenius lorsque l’entier N = c a r d (G) est premier.


(Preuve en 2 lignes).
2°)
Démontrer que si n = N = c a r d (G) , alors c a r d ( { x G G | = 1g }) est multiple
de n . (Preuve en 1 ligne ).

PARTIE III
On prouve le théorème de Probenius par une double récurrence: récurrence montante
sur le nombre des facteurs premiers de iV = c a r d (C ) , et récurrence descendante sur
n . En tenant compte des constatations de la partie II, il suffit donc de supposer que:
34 Chapitre 1, problème 4

n < N = c a r d [G) ; le nombre e des facteurs premiers de AT est > 1 (Il s’agit du
nombre des facteurs premiers distincts ou non); pour tous les groupes finis tels que le
nombre de facteurs premiers de leur cardinal soit < e , le théorème de Frobenius est
vrai; si n' est un diviseur du cardinal N' d’un groupe G' tel que ^ ^ , alors
c a r d [{z 6 G ' I = 1g '} ) est multiple de n ' .
Démontrons que, moyennant toutes ces conditions, l’entier c a r d ( {x ÇlG \ x ^ — 1g })
est multiple de n .
Pour chaque diviseur m de iV , on notera Em l’ensemble {x e G \ = 1g } •
1 °)
Soit P un facteur premier de ^ , qui restera fixé dans toute la suite du problème.
On note F l’ensemble {x G G |a;^ ^ 1g et = 1g } , de sorte que Enp est union
disjointe de En et de F .
a ) Vérifier que c a r d ( jF^) = 0 mod (n) ssi c a r d (F ) = 0 mod ( n ) .
b ) On note a = V a lp (n ), de sorte que n = p^s avec: a e sG et p /f s .
Pour chaque diviseur 6 de s , soit Fs l’ensemble des x G G dont l’ordre est égal à
p"+^5 . Montrer que F = (union disjointe).
6\s
□ Toute la suite du problèm e consiste en la preuve de la congru­
ence: c a r d (F) = 0 m o d (n ) ; il est équivalent de montrer que Ton a à
la fois : c a r d (F) = 0 mod (p°^) et c a r d (F ) = 0 mod (s) . □

2 °)
a ) Soit S un diviseur de s , et soit x G F ^ . Notons l’ensemble Fx П Fs .
Déterminer c a r d {Ox) • Prouver qu’il existe une partie J de Fs telle que Fs soit
union disjointe des Ox pour x décrivant J . En déduire: c a r d (F^) = 0 mod {p^).
b ) En déduire: c a r d (F ) = 0 mod (p “ ).

□ Notation pour la suite: si x G F , et si S est le diviseur de


s tel que x G Fs , on définit les applications f et g : F G par:
( /( æ ) , y ( æ ) ) est Punique couple (y^z) G G x G tel que y z = zy^ x = y z ,
Perdre de y est , et Perdre de z est 6 . (application du résultat
de la partie I), On posera X = f { F ) . □

3 °)
a ) Pour X G F et a G G , montrer que f{axa~^) = (rf{x)a ~ ^ . En déduire que X
est union de classes de conjugaison du groupe G . On notera C l’ensemble des classes
de conjugaison de G contenues dans X , de sorte que X est égal à l’union disjointe des
G g C.
b ) Vérifier que F = [J (union disjointe). En déduire que pour montrer que
CGC
c a r d (F ) = 0 mod ( s ) , il suffit de montrer que c a r d ( /" ^ ( G ) ) = 0 m od(s) pour
tout G g C.

□ Dans la suite du problème) on fixe C G C . □

4 °)
a ) Soit y € C ; vérifier que Гу C 2 {Е с{у)) ; en déduire que Гу < Za{y) ; en déduire
que card (Z c{y)) = , avec r € , г = сагй{2>а{у)/Гу) ■ En considérant
l’action de G sur lui-même par conjugaison, démontrer que = [G : Z a iy)],
que l’entier r ci-dessus est indépendant du choix de y dans C , et qu’on a: iV/p“ +^r =
ca rd (c) .
b ) On pose: d = p g c d ( r, s ) (d e N * ) . Fixant toujours y e C , notons Q le
groupe quotient ^а{у)/Гу ■ Notons €y l’ensemble {^ € <5 | = 1q } • Prouver que
Un théorème de Frobenius 35

£y est égal à l’ensemble G Q | = 1q } En déduire: card (Sy) = 0 mod (d).


(Indication: penser au nombre de facteurs premiers de r). Prouver que l’entier k > l
tel que c a r d [Sy) = kd ne dépend pas du choix de y dans C .

5^)
Pour y G c , on pose: fFy = . Fixant y , on se propose dans cette question de
montrer qu’il existe une bijection de Sy sur Ty . Dans ce but, pour tout diviseur 6 de
s , on note: !Fy^s = fFyt^Fs ,e t £y^s l’ensemble des ^ G Q dont l’ordre est égal à (5, de
sorte que: Fy est union disjointe des Fy^s Pour (51s , et que £y est union disjointe des
£y^s quand 6 décrit l’ensemble des diviseurs de s . Il suffit alors de prouver que pour
chaque (5, il y a une bijection de Sy^s sur fFy^s •
Fixons donc un diviseur S de s . Notons tt : Z ciy) Q= la projection
canonique.

a ) Démontrer que T y C Z o {y ) .

h ) Soit ^ G £y^s . Choisissons xq € Zoiy) tel que 7r{xo) = ^ . Vérifier d ’abord qu’il
existe g G N tel que Xq = y^ ; puis, qu’il existe /? G Z tel que g + /3<5 = 0 mod .
Montrer que q et P étant ainsi choisis, l’élément x\ = xoy^ de Zaiy) est d ’ordre (5,
et que x = x\y vérifie: x G Fy^e H . Prouver enfin que Fy^s C = { x } (Si
x' G Ty^s n 7T“ ^(^), étudier p (x') ). On définit donc une application Us : Sy^s —^ Fy^s >
qui à ^ G Sy^s associe l’unique élément de Fy^s H .

c ) Soit X G Fy^s ; notons ^ = 7t(x ) . Montrer que ^ G Sy^s • On définit donc une
application Vs : Fy^e —^ xy-^ ^ = 7t(x) .

d ) Démontrer que Us et Vs sont des bijections réciproques l’une de l’autre , et


achever de prouver qu’il existe une bijection U : Sy Ty .

6 °)
Nkd
a ) Déduire de ce qui précède que c a r d ( / H^')) = kdx c a r d (C ) = pOt+l^

b ) Démontrer que rs divise N d . En déduire que c a r d ( / ^(C)) = 0 mod ( s ), et


achever ainsi la preuve du théorème de Frobenius.

E X E R C IC E

Soit K le corps F5 = ^/52 > et soit V un plan vectoriel sur K . On considère


l’action naturelle de S L ^ ( V ) sur V et ses diverses extensions. On notera V l’ensemble
des droites vectorielles de V (donc c a r d (r>) = 6 ) . On notera Z le sous-groupe
{ I d y ,—Idv^} de S L ^ ( V ) , et on rappelle que Z est le centre de S L ^ ( V ) . (On
rappelle que le groupe S L ^ ( V ) est isomorphe à S L ( 2, F5 ) ).

1
Montrer que c a r d (S L ^ ( V )) = 120 (commencer par calculer c a r d (G Ii^ ( V )) ).
36 Chapitre 1, problème 4

2 °)
On note V l’ensemble des paires de droites vectorielles de V (par paire, on entend
une 2-partie). On a donc c a r d (V) = 15 . On considérera l’action naturelle de S L ^ ( V )
sur V (on pourra vérifier brièvement que cette action est transitive).
a ) Soit 7 = {D i ^D2} e V . On note = StabsL (V )( 7 )> et on se propose
d ’étudier Qy . Pour cela, on choisit une base B = ( 61, 62) de V telle que ei G Di

(où i e { 1 ,2 } ) . Soit L, M , N les éléments de S L( 2, F5 ) définis par L = ^ ^ —2 ] ’

o ] ’ ‘^ ~ [ 2 0] les éléments de S L ^ ( F ) de matrices


respectives L ,M ,iV dans B. Montrer que Qy est le sous-groupe de S L ^ ( V ') en­
gendré par {A, ¡J,} , que Qy = { I d y , - I d y , A, p, 1/, -A , - p , - u } ; (donc c a r d [Qy) = 8 );
montrer que Qy est le groupe quaternionique ; notamment, le centre de Qy est Z , et
tous les sous-groupes de Qy sont distingués. On écrira la table de Qy .
b ) Avec les notations de a), prouver qu’il y a exactement trois éléments 6 e V tels
que Qy = Qô-

3°)
Soit S l’ensemble des 2 -sous-groupes de Sylow de S L ^ ( F ) . Les groupes Qy ci-
dessus appartiennent à S .
a ) Montrer que l’application: —>«S, j ^ Qy est surjective.
b ) En utilisant 2)-b) ci-dessus, en déduire que c a r d (S) = 5 .

4 °)
On considère l’action par conjugaison de S L ^ ( y ) s u r S ( si u € S L ^ ( y ) et
S e S y uir S = uSu~^ ). Cette action correspond à un morphisme de groupes ^ de
Shj^(V ) dans le groupe de permutations & s ( & s — 6 5 )•
a ) Soit B = ( 61, 62) une base de V ; on note s et t les éléments de S L ^ ( F ) de
matrices dans B respectivement égales à

u n - (î o‘ )
Etudier les permutations a = ^{s) et r = ^{t). En déduire que Im (^) contient le
groupe alterné 21^ (groupe qui est isomorphe à 2 I 5 ).

b ) Vérifier que Z C K e r(^ ) . En déduire que Z = K e r(^ ) et que ^ induit par


passage au quotient par Z un isomorphisme de groupes 3 : S L ^ ( V )j2 21^ .

c ) Vérifier que S L ^ ( V ) ^ © 5 . Montrer que S L ^ ( V ) n’admet aucun sous-groupe


d ’indice 2 .

5
Soit C le centre de G L ^ ( V ) . ( On rappelle que C = ). On considère
l’action de G L ^ ( V ) par conjugaison sur <S, et le morphisme de groupes associé ^ de
G L ^ ( V ) dans le groupe de permutations © 5 .
Montrer que W est surjectif ( étudier ^ {u ) , où u est défini dans une base par la
matrice d i a g ( 2 , l ) ) .
Vérifier que V C Ker(?Z^) . En déduire que C = Ker{^) et que ^ induit un
isomorphisme de groupes 3 : •

ir
Un théorème de Frobenius 37

SOLUTION

PROBLEM E

PARTIE I
Question 1 ”

Soit (A,/x) € V “ tel que Am + )L¿n = 1 . Posons: y = z = On a:


yz = zy = = rc; = 1= = z^;
Donc Tordre de y divise m et Tordre de z divise n . Si = 1 , alors = 1 , donc
fxnk = 0 mod (mn)^ i.e. /j,k = 0 mod ( m ) . Mais p g c d ( m , ^ ) = 1 , car Xm-i-nn = 1 ,
donc A; = 0 mod ( m ). Donc Tordre de y est m . On voit de même que celui de z est
égal à n .

Question 2 "

On a: x^^ = yi^Zi^ (car yiZi = Ziyi ); or zf^ = 1 , car Zi est d ’ordre n , donc:
_ y^n _ yi-^rn _ y^ ym ^ y^ — _ y ¿g même que
zi = z .

En conclusion des questions 1) et 2):


il y a u n u n i q u e c o u p l e {y, z ) G G X G te l q u e yz = zy = x yque m s o it
l ’o r d r e d e y , que n s o it c e lu i d e z ; c e c o u p le a p p a r tie n t à Fx X Fx •

Question 3 °

Soit par exemple N e N , avec iV > 2 , et soit G = U 4;v • Prenons x = et


m = n = 4N \ X est d ’ordre: AN = p p c m (m ,n ) dans G. Cependant, considérons
deux éléments y e G et z £ G tous deux d ’ordre 4A^ ; alors y = ^ _
0 i^7r/2iv^ où on a: p gcd (fc,4 A ^ ) = p g c d ( ^,4iV ) = 1 , donc k et £ sont impairs. Par
conséquent, Télément yz = zy = vérifie (yz)^^ = 1 car k -\- £ est pair;
Tordre de yz divise 2N , donc yz ^ x . On ne peut écrire: x = yz avec y d ’ordre m
et z d ’ordre n .

PARTIE II
Question 1 °

On a nécessairement n = 1 ou n = N . Si n = l , l a propriété est triviale. Si n = N ,


l’ensemble {x e G \x“^ = I q } est G tout entier ( application du théorème de Lagrange),
donc il est de cardinal N .

Question 2 °

L’ensemble {x e G \ x'^ = 1g } est ici G tout entier (application du théorème de


Lagrange), son cardinal est donc N .
38 Chapitre 1, problème 4

PARTIE III

Question 1 "

a ) On a: c a r d (Bnp) = c a r d (En) + c a r d (F) . Mais c a r d (Enp) = 0 mod (np) à


cause de l’hypothèse de récurrence, car ^ ^ • Donc c a r d (F) = 0 mod (n) ssi
c a r d (En) = 0 mod ( n ) .
b ) L ’ordre U d ’un élément x € F divise np (car = 1g ), et ne divise pas n , (car
^ 1g ). Donc U = p^S où S est un diviseur de s (forme générale des diviseurs de
np); si on avait P < a , oj diviserait n . Donc /5 = a + 1, d ’où u = ; donc x
est un élément de F^ . Il est évident que les ensembles , où 6 décrit l’ensemble des
diviseurs de s , sont disjoints. Si 6 est un diviseur de s et si y G , on a: ^ 1g
mais aussi = 1, i.e. y G F . Donc F est bien l’union disjointe des F^ ( 6 décrivant
l’ensemble des diviseurs de s ).

Question 2 "

a ) Il est clair que Ox est l’ensemble des éléments d ’ordre p^~^^S dans le groupe Fx ;
ce groupe est engendré par x et est (5-cyclique. Donc c a r d ((9a;) = ,
où, conformément à nos conventions, </> désigne l’indicateur d ’Euler. Puisque les entiers
p^*^^ et S sont premiers entre eux, on a donc:

c a r d (O^) = 4>(S) = p°‘ (p - 1)<^(<5).


L’ensemble des y e G tels que Fy = Fx est Fa; fl F ^ , et on a: x e Fxr\ F s. Donc
Fs = ^ x£Fs(Ex n Fs); si x e Fs et y e Fs sont tels que Fa; fl F^ n {Fy n Fs) ^ 0,
alors Fa; = Fy d ’après ce qui précède, donc Ox = Oy ^ i.e. Fa; fl F^ = F^ D F^ .
Par suite. Fs est union disjointe des ensembles éléments de l’image de l’application:
Es —> F(F^), X Fx n Fs ; notons I cette image; les ensembles éléments de J sont
non vides, car x e Fx O Fs pour tout x G Fs . Soit J une partie de Fs contenant un
élément et un seul de chaque ensemble appartenant à F . Alors la famille (Ox)xeJ ^st
bien une partition de Fs . Posons j = c a r d ( j ) , on obtient:

c a r d (F^) = p^(p - l)j X (j){6 ) = 0 mod (p“ ).

b ) D ’après 1-b), on a: c a r d (F ) = ^ c a r d (Fs) . D ’après 2-a) ci-dessus, on en déduit

donc: c a r d (F ) = 0 mod ( p " ).

Question 3 "

a ) Soit (A, p) G Z^ tel que Ap"“^^ + p<5 = 1, où 6 désigne le diviseur de s tel que
X G Fs . D ’après ce qu’on a vu dans la résolution de la partie I, on a: f(x ) = g(x) =
Deux éléments conjugués dans G ont même ordre, donc crxa~^ G Fs . Puisque
l’application I^j \G ^ G, ata~^ est un automorphisme de G , posant x ' = axa ~ ^ ,
pour tout fc G Z , on a: = ax^a'~^. Donc / ( x ') = x'^^ = ax^^cr~^ = a f{x)a~ ^ , et
de même, y (x ') = ag(x)a ~ ^ .
Donc X reste -stable pour tout cr G G , i.e. X est bien union de classes de
conjugaison dans G .
b ) On a: X = U c g c ^> d ’où: F = f~^(X) = U g g c /~ ^ (^ )* Comme il s’agit là
manifestement d ’unions disjointes, on en déduit:

ca rd {F ) = J 2 r H C ) .
cec
Si on prouve que c a r d (f~^(C)) = 0 mod(s) pour tout C G C , on en déduira bien
que c a r d (F ) = 0 mod (s) .
Un théorème de Frobenius 39

Question 4 °

a ) Il est évident que Fy C Zoiy) ] si z e Z ciy ) , alors 2: 6 2^G{y^) A; G Z ,


donc zx = xz pour tout x Ç. F y. Donc Fy C Zi^Zciy)) • Pour tout x e. Fy et
tout Z G Z c{y ) , on a zxz~^ = x d ’après ce qui précède; a fortiori, zFyZ = Fy .
Donc Fy < Z a {y ). Notons r le cardinal du groupe quotient ^G^y^fTy • On sait que
c a r d ( Z g ( î/)) = r X . Dans l’action de G sur G par conjugaison, la G -orbite
de y est G (définition même d ’une classe de conjugaison), et Stabciy) = 2>{y). On

sait donc que [G : Zciy)] = c a r d (C) . Mais [G : Z[y)] = — — — == ; d ’où


card (^ g (î/))
c a r d (C ) = rpot . On voit bien que l’entier r : N est indépendant du choix
p^+icard (c )
de y dans C .
b ) Soit Î G Q ; d ’après le théorème de Lagrange, on a: i ’’ = 1q • Donc si = 1q ,
on a aussi = 1q ( en effet, on a d = uv rs où (u , G Z^ , d ’où
). Inversement, si = 1q , a fortiori = I q puisque s = 0 mod (c !). On a bien
prouvé que = {Î G Q I = 1q }
On a vu en a) ci-dessus que r divise . Comme a + 1 > 1 , on en déduit que le
nombre de facteurs premiers de r distincts ou non est strictement inférieur au nombre de
facteurs premiers de N distincts ou non ( si -A G ^ , le nombre de facteurs premiers
de A distincts ou non est par définition ^ Valq{A)).
q premier
On peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence au groupe Q avec le diviseur d de
r = c a r d { q ) ce qui donne: c a r d {Sy) = 0 mod {d). Remarquons que c a r d {Sy) > 1,
car 1 q Ç: Sy . Il existe donc k tel que c a r d = kd.
Soit y' e C . Il existe donc a G G tel que y' = aya ~ ^ . Alors Ia{Fy) = Fy> , et
laiZoiy)) = ^oiy') ) donc induit un isomorphisme de groupes 7^ de Q = ^^^^VFy
sur Q' = ^G{y')fFy, . On voit que îa{f^y) = ^y' , donc c a r d (5 y ) = c a r d (5 y /) .
L’entier k est donc bien indépendant du choix de y dans C .

Question 5 '

a ) Soit X e Fy . On a vu qu’alors il existe /c G Z tel que x^ = y ; d ’où xy ■: yx =


soit: X G Z oiy ) . Donc Fy C Z ciy ) .
b ) On a: 7r(a:o) — = ^Q ^donc Xq e Fy = K e r ( 7r) . Autrement dit, il existe ç G Z tel
que Xq = y^ (en fait il existe q e N ). Comme p ne divise pas s et que 6 divise s , on a:
p gcd ( ^ ’ donc Z 6 + Zp^^^^ = Z . On peut donc bien trouver /? G Z tel que
q-\-PS = 0 mod ( p “ +^ ). Alors x{ = {xQy^Y . Puisqu’on a: XQy = yxQ , et = 1g ,
on obtient: x{ = x^y^^ = = 1g . Donc l’ordre uj de x\ divise 6 . D ’autre part.
= \q XQy^'^ , d ’où a fortiori x^^ = 1 g = Xq^ y^^P°" = , d ’où
I q = iv{xq^°‘^^) = , d ’où o;p“ +^ = 0 mod (<5). Puisque p g c d (p, (5) = 1, cela
entraîne: u = 0 mod ( (5 ). Comme 6 divise u et u divise 5 , on a bien u = 6 . Posons
X = xip ; on a: a; G Z oiy ) ,7t{x) = 7r{xi) = 7t{xo) = ^ ; mais puisque xiy = p a ;i,
que l’ordre de y est , et que celui de X\ est 6 , le fait que p g c d (p^^"*"^, (5) = 1
entraîne que l’ordre de a;ip est , d ’où x e Fs \ donc par définition de f et g :
y(x) = y (et g{x) = xi ). On a donc bien: x G Fy^s C 7t“ ^(^) .
Soit alors a;' G Fy^s H 7t~^(^) ; on a: x ' = Xop^ avec p e Z , cdir 7t{x ') = $ . Comme
y^(x') = p ' , nécessairement g{x') = x'y~^ = xop^“ ^ et g{x') est d ’ordre 6 . D ’où,
comme on a: xoP = pxo , et xg = p^ : 1g= {xoy^~^Y = ;
d’où g + (p - 1)<5 = 0 mod , car y est d ’ordre p“ + ^ .Par différence avec
ç H- /3(5 = 0 moci (p*^“^^), on obtient: (p - 1 - P)6 = 0 mod(p‘^+^). Mais p ne divise
pas 6 , donc p - l = ¡3 m od(p'"+^). Donc on a: p (x') = xop ^ , d ’où x ' = yg{x') =
XQy^'^^ = x ip = X . Cela achève de prouver l’égalité: Fy^s O 7t” ^(^) = { x } .
c ) Soit Z = g{x ) . D ’où: yz = zy = X , l’ordre de y est p“ + ^ , et l’ordre de z est
6 . On a: 7t(x ) = i = ir(z) . Comme = 1g ^il s’ensuit: = I q . Donc l’ordre cj
40 Chapitre 1, problème 4

de ^ dans Q divise 6 . D ’autre part = 1 q = 7t{z^) , donc e Fy = K e r ( 7r) .


Comme c a r d [Fy) = , on a: = 1 , car c a r d [Fy) = . Par conséquent,
= 0 mod (( 5 ), et comme p ne divise pas (5 , on en déduit: cj = 0 mod ( 5 ).
Comme u divise (5 et (5 divise a ;, on a: uj = 6 . Donc ^ G Sy^s •
d ) Soit i G Sy^ô et æ = UsiO • Cîomme x G 7r“ ^(^), on a bien 7t{x ) = ^ , i.e. ^ = V s{x).
Donc Vs oUs = 5.
Soit X G Fy^6 et ^ = 'Tr(x) ; alors ^ = Vs{x). Mais x G H 7t“ ^(^) , donc
X = C/5( ^ ) . Donc Us OVs = • Donc Us et Vs sont des bijections réciproques
l’une de l’autre. Puisque £y (resp. Fy ) est union disjointe des {£y,s)6\s (resp. des
( ^yy6)ô\s ) collection des {Us)s\s définit une bijection U : £y Fy] la, bijection U
est l’unique application telle que U = Us pour tout diviseur 6 de s .
■'y»^

Question 6 °

a ) On a vu que c a r d (Sy) = kd pour tout y e C ^avec k e et k indépendant


de y (cf. 4-b) ci-dessus). Donc, pour tout y G C , on a aussi c a r d (Fy) = kd (cf. 5-d).
Mais f~^{C) = [ J .^2/ , et en fait la famille {Fy)yec est une partition de f~^{C) ; en
yec
conséquence:
ca rd (/) ^(C) = ^ c a r d (^Fy) = kdx c a r d (C).
yec
En tenant compte du résultat de 4)-a), cela donne: c a r d {f~^){C) = ^a+ l •

b ) Les entiers r et s divisent tous deux N : en effet, r divise N car pour tout
y e Ci r divise card(2^G (y)) et c a r d (Z G (y )) divise c a r d ( G ) ; et s divise N
car n divise N. Donc p p c in ( r ,s ) divise N. Posons = r/dy s' = s/d. On
sait que p p c m ( r ,s ) = r 's 'd ; donc r's'd divise N ; d ’où r's'd^ divise iVd, i.e.
(r'd )(s'd ) = rs divise Nd. Posons Nd = ars y avec a G N * . Alors, d ’après
a) ci-dessus, on obtient: c a r d ( / “ ^(C)) = ; mais p ne divise pas s , donc

pûi+i divise ak (car p est premier ). Posant b = , on a donc 6 G 1^* , et:


P
c a r d ( / “ ^(G)) = bs = 0 mod(s). Cela est vrai avec tout C e C . D ’après 3-b) ci-dessus,
cela entraîne: c a r d (F ) = 0 mod ( s ); d ’où avec 2-b) ci-dessus:

c a r d (F ) = 0 mod (p^s) ,
c ’est-à-dire:
c a r d (F ) = 0 mod (n) ,
d ’où:
c a r d (En) = 0 mod (n) .

La récurrence se poursuit donc, et l e t h é o r è m e d e P r o b e n i u s e s t p r o u v é .

E X E R C IC E

Question 1 "

a ) Il y a une bijection entre G L ^ ( y ) et l’ensemble des bases (e i,e 2) de V indexées


par { 1, 2} . Pour e i , on a c a r d (V \ {0 }) = 5^ - 1 = 24 choix possibles. Puis, ei
étant choisi, il reste c a r d (V \ K ei) = 25^ - 5 = 20 choix possibles pour C2 .
Un théorème de Frobenius 41

Donc:
c a r d (G L ^ ( y )) = 24 X 20 = 480.

b ) L’application D : G L ^ ( 1^) K* d e t(u ) est un morphisme de groupes sur­


jectif (voir cours d ’algèbre linéaire élémentaire). Son noyau est par définition S L ^ ( V ) .
Comme c a r d (K*) = 4 et comme, d ’après le cours, nous avons l’égalité:
c a r d ( G L ^ ( y ) ) = c a r d ( i ^ * ) x c a r d (S L ^ (V ”));
on en déduit:
c a rd (S L ^ (y )) = = 120 .

Question 2 "

Vérifions que l’action de S L ^ (V ') sur V est transitive. Soit 7 = {£>1, ^ 2} et 7 ' =
{ D 'i, D ' 2} éléments de P . On choisit 6i e Di\ { 0} et e D^\ {0 } pour i e { 1 , 2} .
On sait qu’il y a un et un seul élément u G G L ^ ( V ) tel que u{ei) = pour i G { 1, 2} .
Posons A = d et{u ) . Soit v l’élément de G L ^ ( V ) tel que u(ei) = A” ^ei, v(e 2) = ^2 •
Alors v o u e S L ^ ( V) et V Ou{'y) = 7 ' , d ’où l’assertion.
a ) Il est immédiat que A, /x et î/ appartiennent à , que A fixe Di et D 2 , et que
fji et U échangent Di et D 2 . Notons Sy le sous-groupe StabQ ^(D 2) , c’est-à-dire:
= {u e S L ^ ( V ) I u{Di) = Di et г¿(D2) = D 2} . Donc est l’ensemble des
eld^i 0 £” ^Idi:)2 pour € parcourant K* . On en déduit que le groupe S y est 4-cyclique,
engendré par A = 21doi ® 3Idi )2 • Comme on l’a vu, Qy agit transitivement sur 7 ,
donc c a r d (Q ^ ) = c a r d ( 7)) x c a r d (5.y) = 8 . On a: /jl e Q^\S^ \ donc est
engendré par U {¡i} . En définitive, est bien engendré par {A, /x} . Le calcul de
produits de matrices donne:
¡j,u = A, ï/X = /X, A/x = Z/, A^ = /x^ = = - I d y , z//x = —/xz/, Az/ = -z/A, fxX = —A/x,
donc f i S y = {)Lx,-Z/,-/X, Z/} = Qy \ S y et = {Id y , —A, —I d y ,- A } . Par suite,
Qy = { I d y , —Idy, A, /X, —A, —/X, —u} , et les calculs ci-dessus donnent la table de :

Idv -Id v A V -A -A^ —V

Idv Idv -Id v A V -A -A^ —V


-Id v -Id v Idv -A —V A A^ V
A A -A -Id v V -A^ Idv —V A^
-V -Id v A V Idv -A

Z/ U —V -A -Id v -A^ A Idv

-A -A A Idv —V A^ -Id v V -A^


V Idv -A -V -Id v A

—1/ —V V A Idv A^ -A -Id v

On reconnaît bien le groupe quaternionique. A l’aide de cette table, les vérifications


de toutes les propiétés demandées sont triviales; Z est le seul sous-groupe de cardinal
2 et on voit que c ’est le centre. Tous les sous-groupes autres que { 1} et sont 4 -
cycliques, donc distingués, car d ’indice 2 ; il y en a trois: Gr(A), Gr()Lx), G r(z/). Deux
quelconques d ’entre eux distincts ont Z pour intersection.
b ) Conservons les notations de a) ci-dessus. On vérifie immédiatement que l’action de
Qs sur V partage V en trois orbites, chacune de cardinal 2 , qui sont:
7 = { D i,D 2 } , 7 ' = { D 3 ,D 4 } , 7 " = {D 5, D e } ,
42 Chapitre 1, problème 4

OÙ on a posé:
Z>3 = ^.(ei + e2 ), D4 = K .(e i- e 2 ), Ds = K,(ei-h 2e2), De = K.(ei - 2e2).
Soit S e P tel que Qs = Qy ; alors S est une -orbite, donc S e { 7 j7 ' , 7 " } -
Inversement, soit S € { 7 , 7 ', 7 " } . Puisque S est une -orbite, on a:
Q y C { u e S L ^ ( V ) I u(6) =S} = Qs;
or c a r d (Qs) = c a r d (Qy) = 8 (car l’étude faite en a) était valable pour toutes les
paires de V ), donc Qy = Qs • Par suite, l’ensemble {6 e V \Qs = Qy} est { 7 ) 7 ^ 7 '^} j
il est bien de cardinal 3 .

Q u estio n 3"
Les 2 -Sylow de S L ^ ( V "), qui est de cardinal 120 = 2^ x 3 x 5 , sont les sous-groupes
de cardinal 8 . Donc pour tout 7 € 7^ , on a: Qy e S .
a ) Fixons ^ e V comme en 2-a): 7 = {D i, D 2} • Soit B = (ei, 62) une base de V telle
que 6i e Di ( ¿ € { 1, 2} ) . On vient de voir que Qy € S,
Soit S e S . On sait que S est conjugué de Qy dans S L ^ ( V ) . Soit u € S L ^ ( V )
tel que S = uQyU~^. Posons: S = {u{Di),u{D 2)} (donc, ô e V ) . Puisque Qy laisse
7 stable, on a: S(ô) = 6 . Donc S C Qs • Mais puisque c a r d (S) = c a r d (Qs) = 8 ,
cela entraîne: S = Qs • Donc l’application 7^ 5 ,7 •-> est bien surjective .
b ) Soit h l’application: V S, y ^ Qy . On vient de voir que h est surjective.
D ’après 2-b), pour tout 5 € 5 , on a: c a r d (h~^{S)) = 3 . Or,

15 = c a r d (V) = ^ c a r d (h~^{S)) = 3 x c a r d (S)


ses
(car la famille (h''^{S) ) e s t une partition de 7^ ), d ’où: c a r d (S) = 15/3 = 5 .

Question 4 ^

1 1
[0 1 J’ Donc s est élément

d ’ordre 5 dans S L ^ ( y ) .
Pour numéroter V , posons: D\ = Ke\, D 2 = K e 2 ^ D 3 = ü r.(e i+ e 2), D 4 = K.{e\ —
62), De = K.{ei + 2c2), De = K.(ei - 262) . Pour chaque 5 € <5, notons Üs l’ensemble
des 5 -orbites dans V . Avec les notations de 3-b), üg n’est autre que h~^(S). Déplus,
h induit une bijection 0 : a; 5 , où u désigne l’ensemble ; cette bijection
n’est autre que la réciproque de la bijection S u)^ S ^ h~^(s). En n ota n t, comme il
est d ’usage, ^i(E) l’ensemble des parties d’un ensemble F?, on a donc ici: a; C ^ (7 ^ ).
L’étude de la question 2) a notamment prouvé que si 7 € 7^ et 7 e V vérifient
Qy = Qy' , alors 7 n 7 ' = 0. Or, pour tous les i et j tels que 1 < i < j < 6 , on a:
{ ¿ 6, D i}n {D e, D j} = {De} ^ 0 . Donc les groupes (Q{De,Di})i<i<5 sont tous distincts.
Posant 7i = {D e, A } et Si = Qy. pour 1 < i < 5 , et puisque c a r d (S) = 5 , on a
donc: S = [S i}i< i< e . D ’où A s = { { A , A } , { A , A } , { A , A } } • Pour calculer les
autres A i Jon utilise Ui € S L ^ ( V ) tel que ^ ¿({D i, A } ) = { A » A } Pour 1 < z < 4 ,
d ’où Si = UiSeUi-i , et donc A i = '^¿¿(As) • On prend Ui défini par sa matrice Mi
dans la base B :

" < - ( “ } - 2 ) ’ "= = (:2 - 2) - 2) ’ " ‘ = ( o - 2)-


On obtient ainsi par un calcul élémentaire le tableau qui donne les :

= {P l,I > 6 },p 2 ,£ > 4 } .{^ 3 ,^ 5 }}

i?S2 = { { A , D 3}, p 2 , D e}, {£»4, £>5} }

Ds3 = {{£ » i ,D4},{D2,D5},{D3,D6}}


D s 4 = {{D i,r > 5 },{£ )2 ,D 3 },{I? 4 ,D 6 }}

Dse = {{D i ,D2},{D3,D4},{D5.D6»


Un théorème de Frobenius 43

En identifiant <S et |1,5] à l’aide de la bijection: i Si ^ ce tableau permettra


de calculer les permutations sur S induites par l’image de ^ . Plus précisément, pour
U e S L ^ ( V ') , ^{u) est la permutation p e ©5 telle que u{üsi) = ^Sp(i) pour tout
¿ G [ 1, 5J. On voit ainsi que a est le 5 -cycle < 1,4 ,3 ,5 ,2 > , et que t correspond à la
permutation < 1,2 > o < 3,4 > . Or l’ensemble { < 1, 4 , 3, 5,2 > , < 1,2 > o < 3,4 > }
engendre le groupe alterné 2 I5 . Donc Im (^) contient le groupe alterné 21^ = Gr((j, r ) .

b ) Tout U e Z laisse stable chaque D e V , donc Z C K e r(^ ) . Par passage


au quotient, on a donc un morphisme de groupes ^ ] niais
c a r d (^ ^ K ^ ^ y z ) = c a r d ( i 7 /c ( y ) ) /c a r d ( Z ) = 120/2 = 60, et Im (^)) = Im (^)
contient qui est de cardinal 60^ Donc ^ est forcément injectif, et son image est de
cardinal 60 exactement, donc: Im(iP) = 21^ . Par suite, # = est un isomorphisme
de sur 2 I 5 .
c ) On a certainement Shj^{V) ^ ©5 , car ©5 n’a pas de sous-groupe distingué de
cardinal 2 , alors que Z < S L ^ ( F ) . Montrer que S L ^ (V ’ ) n’a pas de sous-groupe
d’indice 2 équivaut à prouver qu’il n’existe aucun morphisme de groupes non-trivial
de S L ^ (V ') dans U 2 = { —1,1}. Supposons que x soit un tel morphisme. On peut
remplacer ici S L ^ (V ') par S L 2(F 5 ) pour pouvoir raisonner avec des matrices. I c i:

= {1, - 1}, K* \ = { 2, - 2 } .
On va utiliser des résultats classiques sur les groupes S L ( 2 ,L ) où L est un corps
commutatif (c.f. par exemple Groupes^ Algebres et Géométrie de J.M . a r n a u d i è s et J.
BERTIN, Chapitre VII, th. VII.17.). On sait que le groupe S L ( 2, F5 ) est engendré par les

matrices de transvection e t T ;^ = ^ j^ ^ j, lorsque A parcourt ii* .

Les matrices et T|, ( où A et A' sont éléments de ÜT* , et où ê: G { + , —}, e' e


{+ , - } )> sont conjuguées dans S L ( 2, F5 ) ssi A'/A G K*° . Mais T2 = {Ti Y, et TJ2 =
(r_^i)2. Donc S L ( 2,F 5 ) est engendré par les matrices et pour A parcourant
K*° = {1, —1} , et d ’après ce qu’on vient de voir, ces 4 matrices sont conjuguées dans
S L (2 ,F 5 ).
Donc un morphisme de groupes x ' 2, F5 ) —> U 2 doit prendre la même valeur
sur ces 4 matrices, car le groupe U 2 est abélien; puisque ces 4 matrices engendrent
S L ( 2, F5 ) , la valeur r] de x sur les 4 matrices vaut 1 ssi x vaut 1 partout. On a:

= Jj / Mais ^Q J j = I 2, donc 7?^ = x {h ) = 1, donc t) = 1 ( 5 est


impair). Donc X = 1- On a bien prouvé qu’ il n’existe pas de morphisme non trivial
S V y ) - » U 2. A fortiori^ le groupe S L ^ ( V ) n’est pas isomorphe au groupe produit
2 I 5 X (U2 .

Question 5 °

On utilise le tableau du 4-a) ci-dessus, dont nous reprenons toutes les notations. On voit
facilement que l’élément lP(u) , où u est définie par la matrice d i a g ( 2, 1) dans la base
B , correspond à la permutation Ç G ©5 telle que u{ÜSi) = pour 1 < i < 5 . La
même méthode qu’au 4-a) fournit la permutation ^ : c ’est ^ = ( 1 ,3 ,4 ,2 ) . Donc ^ est
un 4 -cycle, donc une permutation impaire. L’image de , qui contient 21^ = Im (^)
et une permutation impaire, est donc & s tout entier, i.e. ^ est surjectif.
Comme tout v £ C laisse stable chaque D G P , on a bien C C Ker(!Z^) . Par
passage au quotient, ^ définit donc un morphisme de groupes ^ ^ )/c »
et ^ est surjectif comme on vient de le voir. Mais c a r d ( © 5 ) = 120 = 480/4 =
ca rd (G L ^ ( V )) /c a r d ( C ) = card ( V )y'^ ) ^ donc !Z^, qui est surjectif, est
forcément bijectif. En définitive,

^ est un isomorphisme du groupe ^ )/c sur © 5 .


44 Chapitre 1, problème 4

Commentaire sur le résultat de i a question 5 de 1 exercice.

Les groupes S ^ i V ^ z et 0 1 .j,{V )/ c se notent respectivement P S L ^ ( y ) et


P G L^( P S L ( 2 , F5 ) et à P 6 L ( 2 , F5 ) .
V ) \ ils so n t r e s p e c tiv e m e n t isom o rph es à
O n a d o n c les isom o rphism es:

P S L ( 2 , Fs ) ^ » 5 ; P G L ( 2 , Fs ) ^ 0 5 .
O n p o u r r a se rep o rte r au c h a p itr e V I I d u livre Groupes, Algèbres et Géométrie d e J.M .
ARNAUDIÈS e t J. BERTIN.

'A' 'A
Problème 5 :

U N TH EOREM E DE POLYA

Proposé le 1 9/11/94

□ Le sujet consiste en trois exercices indépendants entre eux. □

E X E R C IC E 1

Soit G un groupe fini opérant à gauche sur un ensemble fini et non vide E . Pour
tout X e E Jon notera Gx = Stabc?(a^) ; pour tout a G G , on notera Fa- le nombre de
points fixes de a dans E , i.e. = c a r d [{x € E \a.x = x }) .

1 “j

a ) Soit (x,y) e E'^ et soit a e G tel que cr.x = y (on suppose donc x et y dans
la même G-orbite). Vérifier que Gy = œGx(t~^ , et que si Î2x désigne Tensemble des
Gx -orbites de E (pour l’action de Gx induite par celle de G ), alors üy = {(T,uj}u,ei2a: •
b ) On suppose que l’action de G est transitive. Déduire de a) que le nombre
c a r d (i 2x) est indépendant du choix de x e E .

□ Dans ce qui suit, on supposera Faction de G transitive; et


ren tier égal, quel que soit x E E , à c a r d (i?®) > sera noté r . On
a: r > 1 . □

2 °)
a ) Soit X e E . En appliquant la formule de Burnside, démontrer:

c a r d (e )

b ) En déduire:

r=
c a r d (g ) E
,cl)Ç^GxE

En renversant l’ordre des sommations, démontrer enfin la formule suivante, dite formule
du rang pour les groupes :

( l’entier r s’appelle le rang du G-ensemble transitif ( G , E ) ).

Indication:
pour (a, h) ÇlE‘^ , on pourra d^abord prouver que
a£Ga r€Gb
46 Chapitre 1, problème 5

E X E R C IC E 2
Soit m et n deux entiers > 2. On note Sm,n l’ensemble des permutations a G &n i
telles que = Id (où Id désigne l’élément neutre de &n ). Si cr G © n > on appelle
cycle de a tout cycle de © n constitutif de la décomposition de a en cycles disjoints.

1 °)
Pour qu’un élément a G © n \ {Id } appartienne à Sm,n » H faut et il suffit que l’ordre
de tout cycle de a divise m .
2 °)
Pour toute permutation cr G © n et tout entier i G [ l , n j , on désigne par Ci{a)
le nombre des i -cycles de a si г > 2 , et le nombre des points fixes de cr si г = 1
(autrement dit, ci{a) = c a r d ({a: G [ l,n j \a{x) = a:}) ).
a ) Si cr G Sm,n >vérifier que ^ kck{<7 ) = n ;
k\m
b ) Inversement, soit a = {oik)kef^,k\m une famille d’entiers naturels inférieurs ou
égaux à n , telle que ^ как = ^ • Montrer que le nombre des permutations a G Sm,n
k\m
I
telles que Ck{cr) = ak pour tout diviseur A; de m est: =
П (A:“ * X (afc!))
k\m
Indication: compter d^abord les cycles de support donné.
En déduire la formule:

c a r d (^ „)= ^ ( t t 7— ----------- r 'i

k\m

E X E R C IC E 3
Ci-après, on désignera par n un entier supérieur ou égal à 2 ; par E , un ensemble
de cardinal n ; et par G , un sous-groupe de & e • On considère l’action naturelle de G
sur E . Pour cr G &E et pour i G |l,n]|, on note ci(a) = c a r d ({a; G £? |(t(x) = a;})
(c’est-à-dire le nombre des points fixes de a ) et, si i > 2 , on note Ci(a) le nombre
de i -cycles de a dans sa décomposition en produits de cycles disjoints. On a donc
2Ci(cr) = n. On rappelle que des permutations a e & e et £ & e sont con­
juguées dans &E ssi Ci(cr) = Ci(a') pour tout i G [l,n]|.

PARTIE I

1 °)
Soit a = ( a i , .. . ,an ) € [ 0, n p tel que ^ ¿ a ^ = n ; Démontrer que le nombre des
i=l
( j e & E telles que сДст) = ai pour tout i G |l,n] est:
n!

Kk<n
En considérant l’action de & e sur lui-même pai-conjugaison, en déduire que si cr g © j s
et Ci{(j) = ai pour tout i , le cardinal du sous-groupe ( appelé commutant de cr dans
&E ) égal à Ca = { t e &E I = Ta} vaut (/c°'^ x (a/^!)) .
l<k<n
Dans la suite de cet exercice, on considère une suite (X^)i<i<n d ’indéterminées sur
C . On appelle polynôme indicateur de cycles de ( G, E ) l’élément de C [X i , . . . , Xn]
suivant, qu’on notera 2 g { X i ^. . . , Xn ) , ainsi défini:
Un théorème de Polyà 47

ffl .......=
aeG

c a r d (G)
E t=r*“ ‘ = "
avec Cg ( o:i , ••- a „ ) = c a r d ({a e G |Vi € [l,n ] , сДа) = a j} ) pour tout ( « i , . . . ,a „ )
élément de .

2 °)
Calculer Z q { X i , •••,Х ^ ) lorsque E = [l,n ] dans chacun des quatre cas ci-dessous:

a ) n = 4, et G = ©4 ;

b ) n = 4 et G = SI4 ;
c ) n est quelconque, et G est n -cyclique engendré par le n -cycle canonique c ,
défini par: c = ( 1, 2, . . . ,n ) .
Indication: prouver abord que si fc G 1^* , posant d^abord 6 = p g c d (A ;,n ) et
n' = n/6 , les cycles de & sont tous de longueurs n' ; puis pour tout diviseur d de n y
rappeler le nombre d^éléments d ’ordre d dans G .
d ) G est le groupe diédral engendré par les deux éléments c = ( 1, 2, . . . , n ) et
u= PJ {куП- k + 1 ) .
l<k<n/2

PARTIE II
(Où l’on compte les coloriages à q couleurs de E quand on identifie deux coloriages ssi
ils se déduisent l’un de l’autre par une opération de G ).
On donne maintenant un entier g > 2 et de nouvelles indéterminées F i, . . . ,
sur C . On note Q l’ensemble {У 1, . . . , У^} et T l’ensemble des applications de E
dans Q . Pour tout a e & e ^on note l’ensemble des cr-orbites dans E (une ex­
orbité est par définition une orbite dans E pour l’action naturelle du groupe engendré
par CT; c ’est donc soit un singleton {ж} avec x e E et a{x) = x y soit le support
d’un cycle de a). On utilisera l’action naturelle à gauche de G sur T donnée par
(<j, / ) */ = / O {a e G, f e ^ ) .

1 °)

Soit CT G G ; montrer que f ^ T vérifie ex * / = / ssi / est constante sur chaque


U e Oa . En déduire:

c a r d ( { / € JF 1a * / = / } ) = (^-’ )

2 °)
Soit ü l’ensemble des G-orbites dans T . En utilisant la formule de Burnside,
déduire de 1):

(II) c a r d (i? ) = ------ ^ J . card(Oa)

3 °)
Pour / e ^ , on note w{f) = JJ f{x) (w{f) e C [F i,. . . , У ,]).
xeE
a ) Vérifier que: (V / G Va G & e )) w{ f oa = w{ f ) . Il y a donc une application
W :à C[Yiy... yYq] et une seule telle que
(Va; G 12, V / G a;) W{u) = w{f) .
48 Chapitre 1, problème 5

□ On notera -Po = ^ (Va € C[Fi,. . . ,1^,] Pour tout

entier fe € [l,n ]l, on pose; Sk = ^ . □


i=l
b ) Pour a = { ai , ... ,aq) e [0 ,n]^ , on note:
= r i “ ‘ •••r , “ ’ ; 5a = { / e JP I w{f) = M „ };
si de plus a e G, on pose: 5a,<r = { / € 5« | a ♦ a = / } ; = c a r d ( 5 „ ,a ) , et
f<r = { f G ^ \cr* f = f } . Démontrer:
Fa,<,Ma= ^ w{f).
i^£c.,
c ) Pour a € [O.nJ, l’ensemble 5« est G-stable. On fait agir G sur Sa par
restriction à Sa de l’action de G sur T définie à la fin du préambule de la partie II.
On note Sia l’ensemble {u> £ ü \u C Sa} , i.e. l’ensemble des G-orbites dans Sa ■
Montrer:

Indication: appliquer la formule de Burnside à Faction de G sur 6 ^ .


d ) Montrer:

E = ^ Î E f « " - ) -
a€l0,nl ûGlO.nr ^
A l’aide du résultat de b) ci-dessus, en déduire:

4 °)
a ) On fixe a e G . En utilisant la question 1) ci-dessus, démontrer:

E >»(/)- E (^u>60,
/€.F<r
n W"))""‘"’)= a>n
‘p - . O a - * Q€(P<,
(e ' ^ i£ Q '

to«€0 „
b ) En déduire la formule de Polyà: Vg — Z g {Si , Sn)
c ) Appliquer la formule de Polyà aux groupes de 1-3) (pour a) et b), on supposera
9 > 4 ).
d ) Vérifier: c a r d (i2) = Vg (1, 1, •••, 1 ). En déduire c a r d (i?) lorsque G est l’un
des groupes de 1-3).

☆ ☆ ☆
Un théorème de Polyà 49

SOLUTION

EXERCICE 1

Question 1

a ) Soit T G G ; les six relations suivantes sont équivalentes entre elles:


T e_ ^Gy
y ;^ rr --yV = yv \: (ra) •x = a •x ;
(a Ver) • X = X ] T ' {(7 • x ) = a • X a~
” Va GG x
On en déduit: Gx = (t ^Gy a , i.e.:

Gy = crG^c O- ^

Si b = r ' a avec r e Gx et a e E , alors a •b = {ara~^) •a •a . Inversement,


si b^ = r' •a' avec a' e E et r' e Gy ^ alors •b' = (a ” W ) • •a' ; comme
Gy = aGxCr~ ^ , on voit donc que a et 6 sont dans une même Ga;-orbite ssi a' et b'
sont dans une même Gy -orbite. D ’où Oy = {a •u)ujei2x •
b ) Avec les notations de a), l’application u a •u définit donc une bijection de üx
sur üy ; donc les ensembles Î2x et üy sont équipotents. Comme l’action de G est
transitive, pour tous tous éléments x et y de E , il existe a G G tel que a •x = y .
Donc les ensembles Qx sont tous équipotents, ce qui répond à la question.

Question 2 °

a ) D ’après la formule de Burnside, on a:

( 1) r=
c a r d ( G ,) ■

Mais c a r d (Gx) = (cela résulte de: c a r d (E) = [G : Gx] = ,


^ ^ c a r d [E) c a r d (Ga;)
et du fait que Orb(Ga;) = E puisque l’action de G sur E est transitive). D ’où en
reportant dans ( 1):
c a r d (e )
(2) - --------------^

b)
• Suivons l’indication proposée: si (a,6) G £7^ , choisissons ^ G G , tel que b = g-a.
Pour CTG G , on a vu que cr ^ G a ssi g < j g ~ ^ G G b . Donc,
^ F. = ^ Fy,
oeGa aGG
{
mais il est clair que Fa = ^gag-“^ ( la propriété \ = {g •(^}ojeOa résulte de 1-a)).
Donc ^ 2 P<T = ^ Fgcg-^) Comme a g a g ~ ^ définit une bijection de G sur
creGa r aeG
\g<rg~^^Gb
G , cette dernière relation se lit:
ceGa T^Gb
• On a alors:

E ^<^=aÇ
E(E^0^
r(a,a)eGxE .E ^creGa '
\ a€Ga
50 Chapitre 1, problème 5

mais d ’après ce qu’on vient de voir, pour tout a G Æ?, on a: ^ ^ ; donc


CrGGa oÇ .G x

E
^ (<T,a)eGxE
=E ('<T€G
Ej- ^-)' =( E
a^E EG ^ ic
ran x
E1=(^üÇE.Gx ^0/ ^
/' n<=R
aÇ.E
(^)-
<reGa
En reportant dans (2), on obtient donc:

(3) r =
/
2 :
({ < T , a ) e G x E
I <rÇ.Ga
en renversant l’ordre des sommations, on a aussi:

E f . = ' £ { f. x { y : I ) )
f (<T,o)GGrX£/ O’ÇG /" o,ÇE
l iTGGfo \i^6Ga
= ^ (F c X c a r d ( { a € S I (T •a = a })^ = ^ F,, x ^ F<,^.
<reG ' <reG aeG
En reportant dans (3), on a donc la formule du rang cherchée:

aeG

E X E R C IC E 2

Pour tout a G &n , on notera G<r lo groupe engendré par a dans &n •

Question 1 "

Soit So^ l’ensemble des -orbites non triviale dans | l,n ],i.e . est l’ensemble des
supports des cycles de a . Pour 5 G , on note (^s = ot Cs le prolongement de
Il O
(7s à |1, n] par l’identité sur [ 1, n] \5 . Les Cs sont les cycles de a , et la décomposition
en cycles de cr est:

<^= n < ;»

Pour tout /c G Z , on a (7^ = J J (^5)^ , car les Cs sont deux à deux permutables. De
S^Sa
plus, = Id ssi Cs^ = Id pour tout S e ^c’est une évidente conséquence du fait
que les Cs sont disjoints ( s i Sq e Sen seul Cso agit sur Sq )
On a donc: a G Sm^n ssi {Cs)'^ = Id pour tout 5 G 5^ , c ’est-à-dire ssi pour tout
S e Sfj y l’ordre de Cs divise m .

Question 2 °

a ) Si (7 G © n , soit Fa = {x e \(j{x) = x } . Alors l’ensemble des -orbites


dans |l,n]| est Oa = Sali {{x}xeJ^^} Pour 2 < fc < n , notons S^^ l’ensemble des
i^^Sa de cardinal k. Notons l’ensemble { { x} xe 7^<r} (c’est l’ensemble des orbites
singleton). Alors Oa est union disjointe des (<si^*)i<fe<n , et par définition des Ci{a) ,
on a Cfc(cr) = card(5i*^h pour tout k. Comme Oa est une partition de [ l , n ] , on a
donc:
n
n = c a r d (J5?) = ^ c a r d (a;) = ^ ^ c a r d (a;) j
Un théorème de Polyà 51

D ’où:

( 1) ¿ fc cfc(a ) = n
k=l
b ) Notons T>m l’ensemble des diviseurs de m dans 1^ ^ , et Va l’ensemble des parties
à s = ^2 éléments, de l’ensemble des parties de [ l , n ] , formées d ’ensembles deux
keVm
à deux disjoints, tels que pour tout k G , il y ait exactement de ces ensembles
ayant le cardinal k .
Autrement dit. Va est l’ensemble des partages de [l,n ] en s parties tels que pour
tout k G Vm il y ait exactement ak de parties de cardinal k dans ce partage.
D ’après ce qu’on a vu en a), si cr G Sm,n » on a: G Va ssi Ck{cr) = ak pour
tout k G Vm • Notons Sm,n,a l’ensemble: {a G Sm,n \ ^ Va} • L’application
^ : «5m,n,a -^Va^(^^Oa est bien définie. Le nombre demandé est c a r d (Sm,n,a) • On
a donc:
( 2) . ca rd (5 m ,„,a ) = c^rd(^~^(w)) = l/m,a

C a lcu l d e c a r d (Va) :
il s’agit de choisir: ak parties à k éléments pour tout k G Vm , de façon que toutes
ces parties soient disjointes. On prend les éléments de Vm dans l’ordre naturel; on
commence par choisir les a\ singletons, et ainsi de suite:

nombre de choix des a\ singletons : ............................................................... — ----- — ;


a i!(n - a i)!

si fc G Vmi et si toutes les parties de cardinal i pour i G Vm et i < k sont choisies,


nombre de choix des ak parties de cardinal k dans les n —^ i ai termes restants
fi<k
Xie'Dm

(n - ^ m i)!
^ iKkyieVrr '

K !)(A :!)

En multipliant membre à membre ces relations, on obtient donc:

n\
(3) c a r d (Va) =
( n X( n
k^'Dm kÇiT^rn
C alcu l d e c a r d ( ^ “ ^(z3[7) ) , p o u r vj G Va j'cu fixé.
Un élément de est donc un cr G &n tel que = tu . Pour construire un
tel a , il s’agit de plaquer un l -cycle sur chaque élément S e w de cardinal / , où /
décrit l’ensemble des k G Vm tels que k > 2 et a^ > 1. Si 5 C |l,n]| est donné, de
cardinal / > 2 , le nombre des l -cycles de support S est (/ - 1)! (on fixe a G 5 . Pour
former un tel l -cycle u , on a / — 1 choix pour u(a) dans S \ {a } ; puis l — 2 choix
pour u^{a) dans S \ {a ,u (a )} , etc__ ).
Pour tout A; G Pm ) il y a donc ( (/c -l)!)" * ' choix possibles pour plaquer des A;-cycles
sur les ak éléments de w dont le cardinal est k . Lorsque k varie dans Vm , tous ces
choix sont indépendants, d ’où:

(4) card(<P = JJ ((fc-l)i)


kev„
52 Chapitre 1, problème 5

Le nombre c a r d ( ^ ^ (^ )) ®st donc indépendant du choix de w dans Va- En


revenant à ( 2) on a donc:

c a r d (5;„,„,a) = c a r d (Pa) x H ” l)*)"**-


kjm
En tenant compte de (3), on en déduit le nombre i/m,a demandé:

I'm,a = c a r d (Sm,n,a) = ( TT ^ 7 ------------ ---------------------- 7


^ (llK !))x (n (fc !r )

d ’où après simplifications:

n!
(5) ^m,a —
TT X (ctfe!))
fc|m

Soit enfin Hm l’ensemble des familles a = (ak)kim de |0,n|^”" telles que = m.


k\m
Il est clair que la famille {Sm,n,a)aenm ®st une partition de Sm,n , d ’où:

c a r d ( 5 m ,n ) = ^ c a r d (<Sm,„,a) = ^ t'm.a-
aeHm OiEHm
En tenant compte de (5), on a donc:

n!
( 6)

k\m
Remarque :
Posons Em,n = c a r d («S^.n) • Un calcul de séries formelles immédiat montre que
( 6) donne une expression simple de la série génératrice exponentielle ^ .. rn^n
n>0
{Em,n )n>0 •

(7)
'n
n>0 ' ^k\m
^ '
(Voir [l . c o m t e t ], Analyse Combinatoire, tome 2). ^

E X E R C IC E 3

PARTIE I
Question 1 °

Soit pn,a le nombre des a e & e telles que Ci{a) = ai pour tout i G [ l,n j. On peut
reprendre mot à mot le raisonnement de l’exercice 2, (calcul de i/m,a >dans la question
2-b) ). La seule modification à apporter est qu’on n’a plus l’entier m ni la contrainte
que k divise m ; ici a est élément de |0,n]^ (et non de |[0,n]|^”" ). On établit donc
ainsi que:
/-.X .. _
\^) Mn,a — n i
n X (a.!))
ifc= l
Un théorème de Polyà 53

soit alors a e &E telle que Ci{a) = ai pour 1 < i < n . Considérons l’action de © £ ;
à gauche sur lui-même par conjugaison. Il est clair que
= {r e &E I T(7 r~^ = cr} = Stabes(<r).
D ’autre part, Orb((j) est la classe de conjugaison de a dans & e ; donc l’orbite est
l’ensemble des r e & e telles que Ci(r) = pour 1 < i < n . Donc d ’après ( 1), le
nombre d ’éléments de l’orbite Orb(cr) est ¡in,a ■ On a:
c a r d (stabe£,(cr)) x c a r d (Orb(cr))
= c a r d (© £?) = n! = c a r d x ;
d ’où (d ’après ( 1) ):

card(C^) = = JJ (/:“*•x (afe!))


fc=i

Question 2 °
a ) Lorsque G = & e , d ’après la question 1) ci-dessus, quel que soit le n-uple a =
n
( a i , , an) G jO, nj^ tel que ^ i a ^ = n , on a:
i=l
Tl\
( 2) C c?(ai,. . . , an) = A^n,a = j
n X (afe!))
fc= l
d’où en reportant dans ( 1):

(3) Z c (X i,...,X n ) =
n!
c a r d (G) la,+--t-na„=n ^
fc= l

Lorsque n = 4 , l’ensemble des suites: (a i)i< i <4 G 10,41"^ qui vérifient la relation
4
za^ = 4 , et l’ensemble des valeurs fin,a correspondantes, sont donnés par le tableau
i=l
suivant:

Oi = {Oii)\<i<4 (4 ,0 ,0 ,0 ) ( 2, 1, 0, 0) ( 0, 2, 0, 0) ( 0, 0, 0, 1) ( 1, 0, 1, 0)

/^4,a 1 6 3 6 8

Donc:
1 1 1 1
(4) Z e ,( X i,X 2 ,X 3 ,X 4 ) = ^ X t + + - X 4 + - X 1X 3

b ) Dans a) ci-dessus, les permutations de type


(4 ,0 ,0 ,0 ), (2 ,1 ,0 ,0 ), (0 ,2 ,0 ,0 ), (0 ,0 ,0 ,1 ), (1 ,0 ,1 ,0 )
sont respectivement: l’idendité, les transpositions, les doubles transpositions, les 4-cycles
et les 3-cycles. Seules celles de type (4 , 0, 0, 0), ( 0, 2, 0, 0) et ( 1, 0, 1, 0) sont paires. Les
valeurs correspondantes de C c (o :i,a 2, a 3, a 4) sont donc, d ’après a) ci-dessus: 1, 3, 8.
D’où:

(5) {XuX2, X 3 , Xi) = ^ + J ^2 + 5 ^ 1^3

c ) Soit d un diviseur de n dans 1^ * . Le nombre des éléments d ’ordre d dans G


est (f){d) , où (j) désigne l’indicateur d ’Euler. Pour que a e G soit d ’ordre d , il faut et
54 Chapitre 1, problème 5

il suffit que tous les cycles de a soient des d-cycles. En effet, soit k e ; posons:
S = p g c d ( f c , n ) , et: n' = n/S . On sait que est d ’ordre n ' . Or si a e B , on a,
pour r G Z , on a c^^(a) = a ssi = Id^;, donc ssi r = 0 mod (n') : cela signifie que
la -orbite de a est de cardinal n ' , donc que tous les cycles de sont de longueur
n ' . On a donc n' = d ssi tous les cycles de sont de longueur d , ce qui prouve notre
assertion.
Avec les notations de (I), les seuls n-uples ( a i , .. . ,an ) qui interviennent sont donc
les ad = ( 0, . . . , n /d , 0, . . . , 0) , où d divise n ; il est clair que pour chaque d , on a:
rang d
CG{o,d) = 4>{d) . D ’où ici:

(6) Z g {X ,,X 2, . . . ,X „ ) = i
d\n

d)
• Lorsque n est impair, le groupe G est union de C et des n involutions Uk
définies par Uk = c^uc~^{0 < k < n - l ) ; notant n = 2m + 1, les ( a i , . . . , an) de (I)
sont alors tous égaux à ( l , m , 0, . . . , 0) (puisque chaque Uk possède alors un et un seul
point fixe), et le nombre C c ( a i ,a 2, . . . , a^) correspondant vaut ici n , puisque C ne
contient pas d ’involution.
• Lorsque n est pair et vaut 2m , le groupe G est union de C , des m involutions
c^uc~^ (0 < A; < m — 1 ), qui n’ont aucun point fixe, et des m involutions c^vc~^ (où
0 < fc < m — 1 ) avec v = eu ^ qui ont chacune deux points fixes. On a de plus une
involution et une seule dans C qui n’a pas de point fixe. Il y a donc deux n-uples
( a i , . . . , an) dans (I) qui correspondent aux involutions, soit: A = (0, m , 0, . . . , 0) , et le
Cg (A) vaut ici m-\-Cc{\) = m-h 1, et ^ = (2,m — 1,0, •••,0) et Cg {ij) = m . D ’où, en
tenant compte de ( 6), les relations suivantes, dans lesquelles m désigne un entier naturel
(positif ou nul dans la première, et non nul dans la seconde) :

Zg { X u - [ Y , m { X d T ' ‘' ) + n x , x A
d\n /
si n = 2m H- 1 ;
( 7 )

n/d 2 v’TTi—1
+ mX ^ + mX(Xl^
d\n
si n = 2m

PARTIE II
Question 1 °

On a cr * / = / ssi f Ocr^ = f pour tout k e Z, c ’est-à-dire ssi /( a ) = /(cr^(a))


pour tout A; G Z et tout a e E . Mais si a G E?, la cr -orbite de a est l’ensemble
{cr^{a)}kez - Par suite, cr * / = / ssi / est constante sur chaque cr-orbite. Soit
'ipa ' E O^ l’application qui associe, à tout x G E?, la a-orbite {cr^{x)}kez de x .
Mais d ’après ce qu’on vient de voir, l’application s i-> s o établit une bijection de
l’ensemble M<j des applications de dans Q sur l’ensemble Ta des j ^ T telles que
\card(0 <,)
(c a r d ( Q ) j -^card(O^) (propriété d ’analyse

combinatoire élémentaire bien connue). On en déduit: c a r d [Ta) = , ce qu’on


devait prouver.

Question 2 "
La formule de Burnside donne directement:

c a r d (l?) = ------ c a r d (Ta) ,


c a r d (G)
Un théorème de Polyà 55

d ’où, d ’après la question 1) ci-dessus:

C a r d (i? ) = ------ ^ ^ card(0,)

on a donc bien la relation (II).

Question 3 "

a ) Du fait que c e & b est une bijection de B sur E , et que le produit, dans
C [y î , ... iVq] est associatif et commutatif, on a pour f e. T \

w{foa-^) = JJ f { a- ^{ x) ) = JJ f { x) =w{f)
xÇ.E xÇ.E
D’où l’existence et l’unicité de W .
h ) On a:
^ = '^ Ma = M oC a rd (5a,<r) = Fa.aMa-
/e^a,<T
c ) La formule de Burnside donne:

card
<jeG

d ) Il est clair que si / G .F , on a: w{f) = Yf^ ••• , avec /?i H------- h /9g = n , d ’où
Pi < n pour tout i. On en déduit que la famille (¿a)aelo,nj« est un partage de T ,
donc que la famille (I?a)aGlo,nl9 est un partage de Q . D ’où (d ’après le principe des
bergers):

=aG|E ( E ^(‘^))' •
0,n]j^ »€ 7 u î q

Mais les définitions montrent que W (w) = M „ pour tout cj € et tout a e [0, n|’ .
D’où:

E (E^«)=
'
E ^«(Ei)=
ûGlO.nl« ^LJeüc
aelo.nl'ï '
E M , c a r d ( i 2„ ) .
a€[0,n]|9
Compte tenu de c), il en découle:

' «€[0,711** ^o-ÇG '


en utilisant b), on arrive à:

(8)
card (Gj E (V e (\ E^M/)))
) ) =card
— (G)
avec:

e
<y^G ^a€[0,72l**
( e ^(/))) : ^

mais la famille {Sa,<r)aelo,n]^ est un partage de ^car c ’est le partage formé par les
images réciproques de l’application:

C [y i, . . . ,Vg], / |/;(y^).
Donc pour a e G {a donné), on a:

E (E
irGlOinl** f£ € a ,(r
“ E »(/) ^
S^iTa
56 Chapitre 1, problème 5

ce qui donne enfin:

(9)

Question 4 °

a ) On a vu en II- 1) que j est l’ensemble des j Cl T tels que / soit constante


sur chaque a; G Oa , et que l’application: 5o soit bijective. Donc
^ (/) = ^(5 ° V^<t) ; si o; g Ocr, on a s O = s(a;) pour tout x C
feJ^a <reMa
comme 0 ^ définit une partition de Æ7, on a donc:

(so^„) = J J soV><,(a;) = J J i JJsoV'^(a:)'j


xeE шеОа
u>60«, ^icGu; '

= П (П =wJJeo. («(‘<^))'Vcard(w)
\S\W )

Donc:

( 10 )
E ”(я - S^Ma
Î^Ta
E iПOa '
d ’après la formule de développement d ’un produit de sommes dans un anneau commu­
tatif, la relation ( 10) s’écrit:

E ”-(/)=LjeOa
fÇiTa
П ÎE«“"'"')-
'
П
a;60^
dans ce dernier produit, on a c a r d (и) < n = c a r d (В) pour tout cj C ; et pour
tout entier N < n, le nombres des cj e O^r tels que c a r d ( t j) = N est c/\/(cr) , par
n
définition des Ci(a) ; donc ^ w(f) = .

b ) En utilisant les résultats de 3-d) ci-dessus, par définition de Z q , ce qui précède


donne:

(On remarquera que Vg est élément de Z fE i,. . . ,Уд] de par sa définition même, alors
que Z g g Q [ X i , . . . , Xn] ; mais en général Z g ^ 2 [ X i , . . . , Xn] (cf.(5) par exemple); le
fait ‘que Z g (5'i , . . . , Sn] G Z f Yi , . . . , У^] est donc remarquable).
c )
• Si n = 4 et G = ©4 , en utilisant (4), on obtient, lorsque q > A:

( 11) ^в4 = ^ 5 ? + ^ 5 ?5 2 + ^ 5 | + 1 5 4 + ^ а д .
Utilisons les polynômes symétriques élémentaires:

E (l<fc<9);
l < i i < . ..< i k < Q

on obtient aisément (à l’aide par exemple des formules de Newton):


51 = (Tl ;
52 = ( r j - 2(72 i
83 = al - 3(Ticr2 + 3<73 ;
84 = a f — 4a fa 2 + 2a2^ + 4 a i a s — 4ct4 ;
d ’où en reportant dans ( 11):
Un théorème de Polyà 57

(12) T^©4 = - 3î7iî72 + + 2cTi (73 - ÎT4.


(et cela confirme le fait que p 04 ^ 2 [^i> •••»^ 9] )•
• si n = 4 et G = 214 , on a de même, avec (5) si g > 4 :
7^04 = ^ + i 5| + ^ S1 S3 = <^i + J (<^1 “ - 30-1CT2 + 3<T3) , soit:

(13) 'Pfm=<rf- 3<Ti(T2 + 2ai<73 + tri .


• Supposons G cyclique engendré par c = < l , 2 , . . . , n > , avec E = [1,^1 • Avec
( 6), on obtient:

(14) VG = -71.' £ m { S d r ^ ’^ ;
'
d|n
on en déduirait l’expression V g ©n fonctions des crjç à l’aide, par exemple, des formules
de Waring
(cf. [arnaudiès- fraysse], tome 1, Chap X ).
• Enfin si G est diédral (avec E = |1, nj ) engendré par c et u , à l’aide de (7), on
obtient les formules suivantes, dans lesquelles m désigne un naturel, qui est > 0 dans
la première, et > 1 dans la seconde:

si n = 2m + 1 ,
^ = ¿ï (( E
(15)
((E + m s r + m 5 ?^-» j si n = 2m .

d ) Pour toute f e , on a: г í ; ( / ) ( l , . . . , 1) = 1. Donc


7>g (1, . . . , 1) = ^ 1 = card (i2).

Comme (7^( 1, . . . , 1) = (^) , on en déduit:


• Si n = 4 et G = ©4 , pour q > 4:

card (i?) = 7 ^0 4 ( 1 , . . . ,1 ) = q^ - 3 X q^ X ^ 2

+2g X g ( g - l ) ( g - 2 ) - ± g ( q - l)(g - 2)(q - 3),


soit:
(16) c a r d ( i 2) = + +

# Si n = 4 et G = 2 I4 , pour q > 4:

card(f2) = ^si (l>---,l)


4

= _ 3X XS ii^ + 2, X + ( 2< î^ ) ',


soit:

(17) c a r d ( /? ) = l g ^ + H ç 2_

# Avec G cyclique engendré par c , en tenant compte de (14) et du fait que pour
tout d , on a: 5^( 1, . . . , 1) = ç , on arrive à:

(18) card (i?) = —^ 2 4 > {d )q ^ ^ ^


d\n

# Enfin avec n et g quelconques, et G diédral engendré par c et u , compte tenu


de (15) et de 5 ^ ( 1 , . . . , ! ) = q pour tout d , on obtient les formules suivantes, dans
58 Chapitre 1, problème 5

lesquelles m désigne un entier naturel > 0 dans la première relation, et > 1 dans la
seconde:

c a r d ( i 2) = ^ + E 0 (^ )9 "/'') si n = 2m + 1 ,

(19) <
c a r d (j?) = ^ + E si n = 2m .

Remarque 1:
•••51) est le nombre de coloriages à q couleurs des éléments de E lorsqu’ on
convient d ’identifier deux coloriages ssi on les déduit l’un de l’autre par une opération de
G. Ainsi:
la relation (16) donne le nombre de façons qu’on a de colorier avec q couleurs 4
boules indiscernables (un coloriage se définit par le nombre des boules de chaque couleur
donnée). Par exemple avec q = 4 couleurs, il y a 35 coloriages des 4 boules; avec
q = 10 couleurs, il y a 715 coloriages des 4 boules;
la relation (17) donne le nombre de façons qu’on a de colorier les 4 sommets d^n
tétraèdre régulier avec q couleurs, étant entendu qu'on identifie deux tétraèdres coloriés
ssi ils se déduisent Гип de Vautre par un déplacement. (En effet, l’action du groupe des
déplacements sur les 4 sommets du tétraèdre est celle de 2 I4 ). Par exemple, avec q = 4
couleurs, il y a 36 coloriages possibles; avec q = 10 couleurs, il y en a 925 ;
la relation (18) donne le nombre de coloriages à q couleurs des n secteurs égaux
d'une roulette, étant entendu que deux coloriages sont identifiés ssi ils se déduisent l’un
de l’autre par rotation. Par exemple, avec n = 5 et q = 3, on trouve 51 coloriages;
avec n = 6 et g = 10 , on en trouve 166870 ;
la relation (19) donne le nombre de colliers à n perles sphériques que l’on peut former
avec q tas infinis de perles, chaque tas étant formé de perles de la même couleur, et les
q tas étant de couleurs distinctes. Deux colliers sont identifiés ssi ils sont superposables.
Par exemple, avec n = 5 et g = 3, on trouve 39 colliers possibles, ф

Remarque 2:
L ’explicitation de V g donne une analyse plus fine des coloriages. En fait, on a vu
que V g € ЩУ1 , ... ,Yq]\ le coefficient de donne le nombre de coloriages
à opération de G près qui emploient ri fois la couleur Yi pour tout i e [ l , g l . Par
exemple, en développant le polynôme V q^ de (13), on trouve aisément:
4

^au=E^i' + E ^ '
i= l
E
l<i< j< 4
yM +
( f
^
i.i.fc dl8
Y^YjYk) + 2 Y1Y2Y3Y4.
\ l<t<4
L et l<j<Jt<4
l< j<

On voit donc qu’avec n = g = 4 et G = 2 I4 , h y a deux coloriages utilisant chaque


couleur une fois, et un seul coloriage utilisant au moins une couleur au moins deux fois,
cela pour chaque combinaison possible de couleurs. ^
Problème 6 :

D EM I-PLAN DE PO IN CAR E

PR EAM BU LE
On munit le plan complexe C de sa structure euclidienne canonique. On note H le
demi-plan {z eC \ > 0} (H est appelé le demi-plan de Poincaré ). On note K
^ cYii sh i \
Je sous-groupe de S L ( 2, R ) formé des matrices de la forme h{t) = i g ^ cht)
( Q \
t e R , et L celui formé des matrices de la forme £{t) = ( q j = d i a g ( e * , e ” ^ ),
ou t € R .

PARTIE I

1
a b
Soit M = eSL(2,[
c d

a ) Pour Z e C tel que c;^ + d ^ 0 , calculer ^ en fonction de et de


\cz + d/
\cz-\-d \.
b ) En déduire que si z e H ^alors ^ ^G , et que Tapplication :
cz d
az-\-b
H H , est bijective. Cette application sera notée Hm •
cz + d

2 °)
Soit ^ : S L ( 2, R ) —> © i f , l’application M Jim •
a ) Vérifier que est un morphisme de groupes, donner son noyau.

□ L^image de sera notée 7i ; les groupes ^ (K ) et ^ {L ) seront


respectivem ent notés K et C . On considérera sur H Paction du
groupe S L ( 2 , R ) (et par restriction, celle de K et de L , ou de tout
autre sous-groupe de S L ( 2 , R ) j associé à elle est donnée pour
M g S L ( 2 , R ) et z £ H par (M , z) M •z = Hm Cz ) □

b ) Déterminer le transformé par un élément (p € H: d ’un demi-cercle centré sur R


et contenu dans H ; d ’une demi-droite d ’origine sur R et dirigée par i .
c ) Soit Z e H . Déterminer l’orbite de z pour l’action de S O ( 2 , R ) , de AT et de

L. [Dans cette question, il est utile, pour M G S L ( 2 , R ) , de considérer , t-

et + 1 Quelle est la S L ( 2 ,R ) - o r b it e de z ? Déterminer StabsL ( 2,iR)(i) •

□ Dans la suite du problèm e, Padhérence d^une partie E de C


sera n otée Adh(Æ?) □
60 Chapitre 1, problème 6

PARTIE II
Soit M le sous-groupe ^ ( S L ( 2, Z ) ) de , et soit respectivement г¿ et u les éléments
Z Z -h 1 et zi-> - J de . On désigne par D l’ensemble des G C tels que \z\> 1
et 5 , et par F le bord de D , i.e. F = A d h (D ) \ D .
1
Soit zo e A d h (D ) et (p e M tels que (p{zo) G A d h ( D ) . On notera M un élément
de M tel que y? = Hm , avec M = .

a ) On suppose que ^{(p{zo)) > ^ ( 2:0) . Montrer que c^zqZo 4- 2cd{zo + zq) 4- < 1•
En déduire: | c | < l , | d | < l , e t montrer que cp est de l’un des types suivants:

z-\-b ;
, 1
z>-^a -----; z
1
a ------------ - ; Z a —
1
Z 2: 4-1 Z - 1

avec a G Z et 6 G Z .
b ) Pour A G Z , on note T\ et J\ respectivement les éléments 2: 2: 4- A et
2: z~^X transformé de A d h (D ) par u , par T _ i , par v , par Ji
et par J _ i . Représenter A d h (D ) et tous ses transformés en précisant les images de F .

c ) Toujours dans l’hypothèse ^{(p{zo)) > ^ { zq) , déterminer tous les (p possibles, et
pour chaque (p trouvé, préciser l’image de F .

a ) Soit Zo G A d h (D ) et cp e M tels que (p(zo) G A d h (D ). Quels sont les <p


possibles?
b ) Soit (p e M et Zo e D tels que (p(zo) e A dh(D ). Montrer que (p = Idn •
c ) Etudier </?i(Adh(D)) fl (/?2(Adh(D)) pour (pi G A4, (^2 ^ A 4 , et (^1 7^ (^2 • Si
2: G Adh(D) , montrer que Stab>v/i(2:) ^ {Id ^ } ssi z e { i , j , - j^ } , et lorsqu’ il en est
ainsi, préciser la nature de S ta b > f(z) et ses éléments.

□ Dans ce qui suit, on notera A io sous-groupe de A4 engendré


par pour z £ H , on notera Î 2 ( z ) la A 4 q -orbite de z . □
{u , v } ;

3°)
Soit m G R+ et z e H . Montrer que l’ensemble |(c, d) G Z x Z 11 cz + d |^ < m|
est fini. En déduire que l’application i?(z) —> IR+ , t i-> ^{t) admet un maximum;
montrer que zi > 1 pour tout zi G i?(z) réalisant ce maximum.

4 -)
a ) En utilisant 3), montrer que pour tout z e H ^i\ existe (p G Mo tel que (p{z)
soit élément de A d h ( D ) . Relier cette propriété à 2-c) ci-dessus.
b ) Soit z e D et (p G M . Montrer qu’il existe ^ G A4q tel que 'ipo(p{z) G A d h (D ).
En déduire que M = Mo •

5 °)

a ) On fixe deux éléments ao et cq de Z premiers entre eux. Montrer qu’il existe

( 6, d) G Z^ tel que pour M = , on ait M G S L ( 2, Z ) et Hm ^ M\ déterminer

tous ces couples (b ,d ). La propriété est-elle analogue en fixant (co,do) au lieu de


(ao,co) ?
b ) Soit z e H . En utilisant a) ci-dessus et Il-l-a), montrer que l’orbite i?(z) est
un ensemble discret et que l’ensemble des points d ’accumulation de i?(z) est IR.
Demi-plan de Poincaré 61

PARTIE III

1
a ) Montrer que pour tout z e H ^il existe un unique élément (A^B) e K x L tel
que /iB A (i) = >2^
b ) En déduire que pour tout élément M G S L ( 2 ,I R ) , il existe un unique triplet
{ A , B , U ) e K x L x 3 0 { 2 , R ) tel que M = BAU .
2^)
a ) Soit Z = X -P i y e H , où {x,y) eU ? . Soit (t, u) G IR^ tel que z = b^(u)fc(i)(i) •
Exprimer (x ,y ) en fonction de (t,г¿),p u is (t,u) en fonction de ( x ,y ).
b ) Soit à nouveau z = x + i y £ H . Justifier l’existence de A g ]0, 1] et de ^ g IR

tels qu’en posant uj{9) = ^ _ s in (^ ) co s (^ ) ^ ^ ; exprimer alors


(x^y) en fonction de (A, ^).

PARTIE IV
On note C = (6 1,6 2 ,6 3 ) la base canonique du IR-e.v. E = IR^ ; pour toute matrice
A G G L (3 ,[R ), on note œa l’élément de G1j^ {E ) de matrice A dans C . Soit Q la
i=3
forme quadratique x = ^ XiCi i-> H- sur E , et soit A le groupe orthogonal
¿=1
0 ( Q ) . On rappelle que pour / G -4 , on a: d e t ( / ) G {-1 ,1 } .

1
Soit A = (a ij) ^ 3j 2 € G L ( 3 ,IR) . Montrer que si Œa ^ A, alors a|,3> 1.

r ^
a ) Soit A l’ensemble <x = ^ ^XiC G E
XiCi Q{x) < 0 et X3 > 0 I> et soit une matrice
^ i=i
A = {aij) G GL( 3, [R ) telle que û:^ G y l. Prouver que tt3,3 > 1 ssi aA{A) C A .

Indication: si x e A et - y e A , noter qu^il existe z G [x^y] tel que Q(z) > 0 .


b ) En déduire que l’ensemble A' des aa G 41 tels que az^s > 1 est un sous-groupe
de A. Soit yl+ = ylnSL|j^(E ) et A'^ = A^ D S1j^ {E ) . Déterminer les indices
[A' : yl'^], [-4 : -4'], [-4 : -4+]. Prouver que < yl et reconnaître le groupe quotient

□ Dans ce qui suit, on identifiera les éléments de G L ^ {E ) avec


leur matrice dans C . On notera respectivem ent R'^ K ' et L' les sous-
groupes de A' formés des matrices de la forme:
0 ' f 1 0 0
u{0)
a , ' ( 0 ) = 0 , k'(t) = 0
k(t)
1 0 0 1 J . 0

et:
' ch (it) 0 sh{u) '
£'(u) = 0 1 0
, sh{u) 0 ch (ti) ,

où 0 G IR (resp, t G IR, it G
62 Chapitre 1, problème 6

3 °)
Pour a e E ^ déterminer les orbites de a pour les actions naturelles respectives de
R', K' et L ' . Déterminer le groupe S ta b /i/(e 3) .
4 °)
Soit S l’ensemble {x = G | X3 > 0 et Q{x) = - 1 } . Identifier S,
reconnaître les orbites des points de S sous R'^ K' et V . En s’inspirant de la méthode
utilisée dans la question III-l), vérifier que pour tout M' e A' ^il existe un unique triplet
(A ', B ', U') e K ' x V x R ' tel que M ' = B 'A V ' .

PARTIE V
Soit V le R -e.v. des matrices carrées d ’ordre 2 sur IR symétriques; désignons par I
l’isomorphisme de IR-e.v. E x— ^ ^ ) •
y 2^2 3^3 ~r Xi J
1 °)
Vérifier que si cj G S L ( 2 ,I R ) , alors l’application 7^ : V —> V, M i-> est un
automorphisme de V ; démontrer ensuite que que 7“ ^ o 7 [^ o J G y l,e t que l’application
& : S L ( 2, IR ) —> yl, a; O7^ O/ est un morphisme de groupes.
2°)
Déterminer K e r (0 ) et lm(0) .
3°)
Déterminer les images par G de S L ( 2 ,I R ) , de S O (2 ,I R ), de Ti et de L .
4°)
En déduire une bijection S : H ^ S telle que S o Hm o S~^ = 0(M)||^ pour toute
M g S L ( 2,IR ).

N.B. Les parties I et II donnent des propiétés élémentaires classiques bien connues du
groupe modulaire (qui est par définition le groupe M de l’énoncé). Les parties III à V
ont fait l’objet d ’une question d ’écrit à 1’ E.N.S. de Paris (1970), sous une forme assez
voisine de l’énoncé.

☆ ☆ ☆
Demi-plan de Poincaré 63

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

a ) On a: .
VBFTS; Icz + d f
b ) Si Z € J î , on a; cz + 0 et z ^ IR. Donc l’application H —*C, z est
définie; son image est incluse dans H à cause du résultat de a).

Notons M = l’application: H ^ z h-> ; un calcul facile

montre que pour M i e S L ( 2, R ) et M 2 G S L ( 2, R ) , on a: /1M1M2 = ^Mi o /1M2 ; H est


évident que hid^ = I d / f . En particulier, Hm o ^ hM = = Id // , donc
Km est bijective.

Question 2 "
a ) Comme on a: /1M1M2 = ^Mi ° hM2 (formule vue en l)-b ), et comme les Hm sont
bijectifs, l’application 0 : S L ( 2,[R) —> © / / , M ^ Hm est bien définie et c ’est un

morphisme de groupes. Déterminons son noyau. Si M = vérifie Km = I d / / ,

en écrivant /i m ( 0) = ^m (I) = 1> hM (—1) = —1 , on obtient: 6 = 0, a = c-\- d et


a= d- d ’où c = 0 et a = d \puisque d e t (M ) = 1 , on en déduit: a = d e { - 1 , 1 } ,
d’où M e { - h i h } • Inversement, hj^ = = Id // . Donc:
Ker(<?) = { / 2, - / 2}.
b ) —> Soit d ’abord le demi-cercle C = (z e H j zz —a(z -h z) -h 0'^ — = 0} où

û G IR et R e » et soit M e S L (2 ,IR ), d’où: M '


D -
- 0 'd
Pour Z e H i on a: z e /i m (C') ssi (/ i m ) ^. 2:) G C , i.e. ssi G C , ce qui, après
calculs, se traduit par l’équation:

\ / + 2û:cc! h- (a^ - c^) 2:^ - ( 6d + a{ad + 6c) + ac(a^ - R?)) {z + z)


\ +62 + 2aab + a2(a2 - = 0

Si c = 0 , d ’où ad = 1 , posons: P = ^ 9 = a » l’équation ( 1) devient:


(2) - (pç + ap)(z + z) + ç2 + 2aq + a^ - R !^ = 0 ,

et on a: p ^ 0 . Dans ce cas, Km est induite par une translation-homothétie de C


laissant H stable, et ( 2) définit un demi-cercle de H centré sur R , qui n^est autre que
hM(C) .
Si c ^ 0 , posons: Î = P = §, 9 = ^ , et, pour t G C :
F(t) = tt - a(t + i) + - R^ ;
l’équation ( 1) devient:
( 3) zzF (0 + {z + z) {q^ - a(q - p^) - p{a^ - R'^)) + + 2apq + p^{a^ -R ^ ) = 0 .

• Si F ( i ) ^ 0 , i.e. si ^ n’appartient pas au cercle C tel que C o H = C , comme


l’ensemble hMÎ^) est infini (puisque Hm est bijectif), on déduit de (3) que /i m (C') est
un demi-cercle de H centré sur U .
• Si F ( 0 = 0)1® coefficient - a{q -p^ ) -p{a^ - R^) = 7 de z i-z dans (3) est
non nul; car si 7 et f (Î) étaient tous deux nuis, on en déduirait: (^ - û;)(g + ip ) = 0 ,
64 Chapitre 1, problème 6

d ’où Î = a (en effet, on a: q + ^ p= ± {hc - ad) = - \ ^ 0, oï F{a) = -B ? 5^ 0 ,


ce qui est absurde). Donc 7 ^ 0 , et (3) prouve alors que hM{C) est une demi-droite
d ’origine sur IR et dirigée par i .
—^ Soit la demi-droite D = { ;^ € ü i | 2?+ z = 2 / ? } , o ù ^ g IR. Avec les notations ci-
dessus et par la même méthode, on obtient que hM{D) est défini dans H par l’équation:
(4) -2c{(5c + d)zz + {ad + 6c H- 2(3ac){z + f ) - 2a(6 + /3a) = 0 ;
• Si c = 0 , d ’où ad = 1 , il est clair que (4) définit une demi-droite d ’origine sur IR
et dirigée par l , qui est hM{D) (car Hm est induite par une translation-homothétie
de C ).
• Si c 5.^ 0 , posons: i = - 3 , p = § , g = | ; alors (4) s’écrit:
(5) 2(/î - ^ z z + { p ^ - q - 2(3p){z + z) + 2p[q + /3p) = 0 ;
• Si ^ 7«^ ^ , comme /i m (-D) est infini, d’après (5), hM{D) est un demi-cercle de
H centré sur IR .
• Si /5 = ^ , le coefficient 7 de (z + z) dans ( 5) est non nul ( en effet on a:
"ï = PÎ - Q - 2/?p = -{q + Pp) = ^d,-bc = -L (Jonc d’après ( 5), hM{D) est une
demi-droite dirigée par i dont Vorigine appartient à !, et définie par les conditions:
Z Z = 2p et 9^(2:) > 0.
c)
Montrons d ’abord que Faction de S L (2 ,IR ) sur H est transitive . En effet, soit

Z e H et z' e H \posons p = (d’où p G IR^ ) et P = z' —p z . Alors /? G IR.

Notant M = , on a: M e S L (2 ,[ I, et Hm Íz) = z ' .

Si z e H :
• la L -orbite de z est évidemment { e : c’est la demi-droite ouverte
d ’origine 0 et passant par z . Les L -orbites dans H sont les demi-droites de H
d ’origine 0 .
# Calculons la AT -orbite de z ; pour cela soit t G IR; posons Z{t) = hk{t){^) •

Après calcul, on obtient:


m - 1
Z{t) -f- 1
- 2t
- — I . Posant P =
z+ 1 V 2\l
^ V on a:
1 J ’
P g S L (2 , , et la relation entre z et Z{t) se traduit par:

( 6) hpiZit)) = B -^ % {z).
Comme IR^ = , et IR * hp{z) = {u e H |A r g ( u ) = A r g (hp{z)) } (où A r g
désigne la fonction argument principal^ que l’on sait définie sur C \ IR* , donc sur H ),
la relation ( 6) équivaut à:
(7) la K -orbite de 2: est l’ensemble {Z e H \ A r g (^hp{Z)) = A r g (hp{z)) } .
Le bien connu théorème de Parc capable montre, à l’aide de (7), que la K -orbite de
z est l’intersection avec H du cercle passant par —1,1 et 2:. Les A"-orbites dans H
sont donc les arcs intersection avec H des cercles du faisceau linéaire de cercles à points
de base —1 et 1 .
• Calculons la SO ( 2, IR ) -orbite de 2:.

Pour 6 e U y soit (j{6) = on a: ht^(^)(i) = i .

D ón ela S L (2 , R )-o rb ite de i est { i } .


Supposons z ^ Í .
Pour tout 0 e U , posons Z (6) = h^J(o){z) . Un calcul facile donne:

Z { 0) - i _ ^2ie
(8)
Z{0) + i :+ i
Demi-plan de Poincaré 65

L’application —> C, n i-> - — ^ est définie et injective; on déduit donc de ( 8) la


XI “f" îL
propriété:
( 9) la S O (2 ,R )-o r b ite de z est l’ensemble des Z e H tels que Z-i z—i
z+i z+i.
Le théorème d^Apollonius montre alors, à l’aide de (9), que la SO( 2, R ) -orbite de ^
est le cercle du faisceau linéaire à points de Poncelet i et - i qui passe par z . Donc
les S O ( 2, R )-orbites dans H sont: { i } , et ceux des cercles du faisceau à points de
Poncelet i et - i qui sont contenus dans H .

L -orbites

Q u estion 3"

S o itM = (“ ‘ ) G S L ( 2, R ) . Pour que /iM (i) = i , il faut et il suffit que l’on ait

i = , c ’est à dire (a - d ) i -f 6 + c = 0 , ce qui équivaut à: a = d et 6 = - c . Les


quadruplets (a, 6, c, d) e R^ possibles sont donc ceux qui vérifient les relations:
a = d, b = -c , a^ + = 1.
Cela prouve immédiatement que:

StabsL( 2,R ) — SO ( 2, R )
66 Chapitre 1, problème 6

Question 1 °

a ) D ’après ce qu’on a vu en I-l-a), on a:


9f(y(zo)) = „ > 9i(zo) > 0 . Donc |czo + d |^ < 1, soit:
\czQ + d\
c2 120 1^ + cd{zo +z5) + (fi < 1 . Mais |2q |^ > 1 et zq + z^ e [-1 ,1 ] (parce que
Zo e Adh(D) ), d’où:

( 10) - Icd I < 1 ■

Ecrivons (10) sous la forme:

( 11) c^+d^ + i\c\-\d\Ÿ <2-,

a fortiori: < 2.
Comme (c, d) G \ { 0} , on a: (| c |, |d |) G { ( 0 , 1), ( 1,0), ( 1, 1) }. Compte tenu de
l’égalité ad - 6c = 1 , il n’y a pour (p que l’une des possibilités suivantes:

Z -h 0 ,
, Z a —- ,
1
Z a—
1
, z ^ a -- bG
2: 4-1 ^

b ) Comme u est une translation, tt(Adh(D)) est déterminé de manière évidente. De


même, T _i est une translation, ce qui détermine T _i(A d h (D )) ; v est induit sur H
par 1’ inversion-symétrie y de C égale à la composée (commutative) de l’inversion g
de pôle 0 et de puissance 1 ( définie par u ifû ) et de la symétrie orthogonale s
par rapport à i R . Comme D est symétrique par rapport à ilR , on a donc la relation:
v[Aôh{D)) = ^(A dh(D )) . La droite {^ {x) = i } est transformée par g en le cercle
Cl de centre 1 et de rayon 1 , et la droite |9Ç(a:) = “ 2 } cercle C_i de centre
-1 et de rayon 1 , tandis que le cercle {| x |= 1} est p-invariant point par point. On
en déduit que u(A dh(D )) = T^((Adh(D)) est Si \ {0 } , où Si désigne le compact de C
limité par l’arc de U entre et j dans H , par l’arc de Ci entre 0 et — dans
H , et par l’arc de C-i entre 0 et j dans H .
On peut retrouver cela par le calcul, car les transformés par v des conditions |Z\^>1
et Z + Z e [—1,1] sont: \ z \ ^ < 1 et(|z|^4-2; + ;2 :> 0 e t \ z \ ^ — z — z > O ) ^ c e qui
redonne bien l’ensemble indiqué Si \ { 0} .
Etudions J i(A d h (D )) . Comme Ji = u o T i , on a: J i(A d h (D )) = (A d h (D ))^ .
Or T l (A d h (D )) est le fermé de H translaté de A d h (D ) ; il est limité par la demi-droite

Z\o = ja; G C ^ (x ) > ^ et 3i(x) = 2 } ’ ^ entre

et 1 - , et par la demi-droite Z\i = |x G C ^ (x ) > ^ et ift(x) = |

v {A q) est l’arc de C_i entre 0 et j dans H \ v{Ai) est l’arc entre 0 et - ^ ^ ,

dans iJ , du cercle C_2 (passant par 0 ) de centre - 1 et de rayon 1 . De plus v{Ci^i)

est le segment ’ ¿j de la droite |9Ç(n) = - 1 | . Donc J i(A d h (D )) est

^2 \ { 0} , où S2 désigne le compact de C limité par: l’arc de C_i entre 0 et j dans


H , l’arc de C-2 entre 0 et - dans H , et le segment ^ »d
1 -d ^
L ’ensemble J _ i(A d h (D )) = v(T-i{Aôh{D)) est symétrique de J i(A d h (D )) par
rapport à i R , puisque V o s = s oV .
Dans la figure ci-dessous, nous avons représenté par des hachures les ensembles: A dh( D ) ,
u (A dh (D )) = T i(A d h (D )), T _i(A d h (D )) , u(D) , J i(A d h (D )), J _ i(A d h (D )) ; le bord
r est représenté en tracé très gras.
Demi-plan de Poincaré 67

c ) Puisque ^(</?(zo)) > ^(^o) > ^ doit être Tune des transformations de la liste trouvée
en a). Mais zq G A dh(D) fl (/?(Adh(D)). Donc dans cette liste, il ne faut retenir que les
'ip telles que Adh(D) fl V^(Adh(D)) ^ 0 . D ’après l’étude ci-dessus, les éléments suivants
de M sont de telles ^ :
(12) ld i/; ^ = ^ -i; Ju J-U T iov; T _ io u ; T io J i; T _ io J _ i
(sur la figure du b), les transformés de Adh(D ) par les applications 'tp de la liste (12)
autres que I d //,г¿,u ,T _ i, Ji, J _ i sont représentés en gris et en hachures croisées ).
Les éléments de la liste (a) se déduisent de ceux de la liste (12) par composition
avec des translations T\ . Or, soit W l’union des ^ (A d h (D )) lorsque 'ip parcourt la
liste ( 12); il est manifeste d ’après l’étude du b) ci-dessus que W est un voisinage de
A d h (D ). D ’autre part on vérifie facilement que, par exemple, Stab>v/i(2i) = { I d //}

( si M = ^ S L ( 2 ,Z ) vérifie / i m (21) = 2 i , on doit avoir a = d et 6 = 4 c,

puis - 4c^ = 1 ; d ’où e € { - 1, 1} tel que a — 2c = a + 2c = e, d ’où c = 0 , et


6 = 0 , par suite: a = d e { - 1 , 1 } ). Donc 'ip[Adh{D)) = A dh(D) ssi 'ip = Id // . D ’où,
si ipi e M et ip2 ^ M : ^ i(A d h (D )) = '02(A dh(D )) ssi 'ipi = 'ip2 • Comme W est
un voisinage de A d h (D ), ce qu’on vient de voir prouve que les seuls e M tels que
y?(Adh(D)) n Adh(D) ^ 0 sont ceux de la liste (12).

Question 2 °

a ) Le raisonnement fait en 1-c) ci-dessus a prouvé que l’ensemble des <p e M tels que
Adh(D) n (/?(Adh(D)) ^ 0 est exactement:
(13) S = {îdff; u = Ti; T _i; Ji; J _ i; v; T iov; T _ i o u ; T io u i; T _ i o J _ i } .

b ) L’étude de 1-b) permet notamment de vérifier que pour tout cp e £ \ { I d //} , on


a: Adh(D) ri(^(A dh(D )) C F . Donc, si zq ^ D et (p{zo) e A d h (D ), on a d ’abord
G £ , car Zq e A dh(D) fl (p{Adh{D) et ce dernier ensemble est donc non vide, puis on
a = Id// , car Adh(D) fl (/?(Adh(D)) ^ F . (En effet, T fl D = 0 : D est ouvert).
68 Chapitre 1, problème 6

c ) D ’après l’étude précédente, si ip e M \ S , alors v?(Adh(D)) n A dh(D) = 0 ; les


transformés de A dh(D ) par les 10 termes de la liste S sont distincts: a fortiori, ces 10
termes sont distincts, i.e. c a r d (S) = 10. Si z e Adh(D) et si (p e M ^alors ip{z) ^
A d h (D ), lorsque ip e S , et lorsque (p G { £ \ { I d i f } } , la propriété: 2: = (p{z) e Adh(D ) ,
ne peut avoir lieu que pour 2; G Adh(D) fl (p{Aôh{D)) C F .
Donc si ^ G A dh(D) \ r = D , alors on a: StabA/|(^) = {I d //} .

Soit (pi e M et (p2 e M avec (pi (p2 • Posons ijj = (p~<}o (pi, où ip e A ^\{Idif} .
D ’après ce qu’on vient de voir: 'ip(^Adh{D)) D A dh(D ) c F = Fr{D) (où ” F r ” signifie
’’ frontière” ). Les éléments de M étant des homéomorphismes de H sur H , on en
déduit que:

V?i(Adh(D)) n </?2(A dh(D )) = ip2 {гp{Adh{D)) H Adh(D) C (p2 {F) = Fr{(p2 {D)),

ce qui précise le fait, vu en 1-c), que (pi(Adh(D) ^ <^2(Adh(D )) . Pour finir de répondre
à cette question, fixons z e F et déterminons StabA /((z). Pour que Stab>w(^) soit
différent de { I d n } , il est nécessaire que 2: soit laissé fixe par l’un des éléments de
£ \ { l d i /} • Pour ^ e M , notons = {x e H \^ (x ) = x) . On a:

Tu = T t^ ,= ^ \ :F^ = { x € J Î | x = - l } = { i } ;

€ H

= {x € i î I X= n { - j , - j2 } = { _ j 2j.

= {a: € iï I X = 1 - = 0; = |x 6 if x = - l - ^ - ^ | = 0 ;

T t , ov = [ x &H X = 1 - 1| = J^T.-,ov = [ x e H x = - l-l| = {j}.

Donc si S t a b ^ ( z ) ^ {I d /i} , alors z e { i j j ) —j^ }- Inversement, en calculant les


transformés de i , j et — par les éléments de f \ { I d ^ } , on obtient S ta b;c((z)
pour tout z € puisque pour un tel z , on a: StabA^(z) C S . Dans le
tableau à double entrée ci-après, au croisement de la colonne ip e £\ {I d n } et de la
ligne z e { i , j , - j 2} , o n l i t rp{z):

-0 U = T\ T -i Ji j-i V Tl ou T_i 0 V Tl 0 Ji T_i 0 J_i


z
i i+ i i-1 _i + 1 i2 ^
- é2i i i+ i i-i i2 ^
+ 2i _i + 1
2^2 2^2
■ 1 d
3 J+i J-1 d 1-d - j" -j= + i d d+1 i-d
-1 d
- j “+i i-d^ -i+d i-d^ -i-d "

On déduit donc immédiatement de ce tableau que:

S ta b A ^ (i) = {I d jï,u }
(14) Stab;v((j) = {Idif, Ou}
S t a b A ^ (-j^ ) = {I d ff, J _ i ,T i o u }

Les cardinaux respectifs de ces groupes étant 2,3 et 3 , ils sont respectivement iso­
morphes à U 2, U 3 et U 3 .
Demi-plan de Poincaré 69

Question 3 °

Posons Z = X + l y ^ où (x, y) € R X IR+ . Si (c, d) G , l’inégalité | + d |^ < m se


traduit par (cx+d)^-f-c^y^ < m . D’où < ^ , d’où c G | - 1 - E n t ( ^ ) , 1 + E n t (^ )].
2/ y y
Lorsque c est fixé, dès que \d\ > |ca; |+ ÿ m + 1, on a (ex + > m , donc
l’ensemble Mc = { d e l . \(ex 4- d)^ + c^y^ < m} est fini. Par suite, l’ensemble

Uz = {(c, d) G I Icz 4- d 1^ < m }

est contenu dans l’ensemble

U K ,
c € | i-l-E n t(^ ) , 1 + E n t(^ )l

qui est fini (rappelons que nous désignons par Ent la fonction partie entière). A fortiori^
Uz est fini. Fixons toujours z , et choisissons maintenant m = . Alors (0, 1) e Uz\
pour (p G Л4о , soit l’ensemble des couples (c, d) G Z^ tels qu’il existe des entiers
a 6"
relatifs a et 6 pour lesquels M = ( ^ d ^ ^ S L ( 2 ,Z ) et км = 4^ (le lecteur vérifiera

qu’on a c a r d {V^p) = 2 et que si ^ G , alors eV^p). On a: (0,1) G П .


Notons ô{(p) , la valeur commune des |cz 4- d pour les deux éléments de V^p . D ’après
I-l), on a: 9((^(z)) = Q{z)/6{ip) . Notons Iz la fonction: Л4о —►R+ , (p ^ Щ(р{г));
alors E = + o o [) = {(p I 6{(p) < m } est un ensemble non vide ( car il
contient Ы я ), Iz{^) est donc non vide, et de plus Iz{E) est fini, car Iz{E) est contenu
dans l’ensemble fini ^ • Donc Iz{E) admet un maximum^ et le
maximum de Iz{E) est clairement le maximum de la fonction Iz (N.B. ce raisonnement
est plus délicat qu’il n’y paraît, car l’ensemble E n^est pas Uni). Dire que Iz admet un
maximum signifie qu’il existe t G ( z ) , tel que ^(t) soit maximum, ce qui répond à
la première partie de la question. Soit Zi G i?(z) réalisant ce maximum. Si l’on avait
Izi I < 1, on aurait v(zi) G Î2(z) et |v(zi) |> 1, et aussi ^(t>(zi) > ^ ( z i ) , ce qui est
absurde. Donc |zi |< 1.

Question 4 °

a ) Soit zi G i ? ( z ) , tel que ^ (z i) = Max {^ (t),t G I2(z)} (cf. 3) ci-dessus). On a vu que


Izi I > 1. Il est clair qu’il existe m G Z tel que u^(zi) = Z2 vérifie: Sft(z2) G .
Alors Z2 G i ? ( z ) , et 9 ( z2) = 9 (z i) = Max {Q(t),t G Î2(z) } . Donc on a aussi 12:2 |> 1.
D’où Z2 G A d h (D ). Puisque Z2 G f ? ( z ) , il existe donc (p G Mo tel que y?(z) G A d h (D ).
Finalement, en tenant compte de 2-c) ci-dessus et de la présente question, on a prouvé:

U Adh{<p{D)) = H ;

SIi <P 1 e M et (f2 e M avec (р1 ^<Р2 , alors Adh(vPi(D)) ПA dh(^ 2(I>)) C F r (^ i(£ » )).

b ) En appliquant a ci-dessus, l’existence de i> e Mo tel que ip o ip(z) € Adh(£>) est


claire. Puisque z e D,6 = i) ° p ^ M et 9{z) g A d h (D ), d ’après 2-b) ci-dessus, on a:
ipoip = Id/f . Donc (fi — € Mo ■

Conclusion:
M = Mo
(car l’ouvert D est non vide et on peut effectivement choisir z e D ) .
70 Chapitre 1, problème 6

Finalement, les ensembles fermés <^(Adh(D)) forment un pavage de H en le sens


suivant:

' (P i) Pour (pi e M et ^ Mj


((Pi ^ (P2) => (pi(Adh(B)) n </?2(Adh(£))) C Fr((pi(D)) D Fr((p2(D))
(15)
(P 2) U ^^A i^(A dh(D )) = i / ;
^(P3) L'ensemble D est un ouvert connexe non vide.

On dit que Adh(D ) est un d om a in e fon d a m en tal de M sur H (voir par exemple
ARNAUDIÈS-BERTIN, Groupes, Algèbre et Géométrie tome 2, chap. XVII).

Question 5 "

Le théorème de Bezout dans Z montre qu’il existe (b,d) e 1? tel que aod —bco = 1
puisque üQ et cq sont premiers entre eux; il montre aussi que si ( 60, do) est un tel
couple, les autres tels couples sont les (60 + Aaojdo + Aco) pour A G Z . Pour tous ces
couples, par les définitions mêmes, on a aussi: Km € A d . La propriété analogue en
fixant (co,do) au lieu de (ao,co) est vraie et se prouve de même.
Soit Gz l’ensemble {^{T)}Teü{z) • D ’après 3) ci-dessus, pour tout réel m strictement
positif, l’ensemble Gz O [m ,-foo[ est fini. Pour tout ^ e Gz ^notons l’ensemble des
couples (c,d) G 1? avec c et d premiers entre eux et tels que \cz + d f =
D ’après 3) ci-dessus, est aussi un ensemble fini. Pour chaque (c, d) = 7 G .4^ , il

existe (a ^ ^ b y ) G Z^ tel que l’ensemble = |(a,6) G Z^ G S L (2 ,Z )| soit

{(a^ + Ac, by + Ad) } ^^2 i pour (c, d) = 7 G 4^ , on a, quel que soit A G Z :

(u/y “h Xc)z by Ad) UyZ “f" by


— A -h
c^ -f d cz -\-d

Notons l’ensemble des r G Î2(z) tels que 9 ( r ) = ^ pour (^ € Gz) • La famille


est une partition de Î2(z) . Ce qui précède prouve que si i ^ y a
un ensemble fini C H tel que = Uo€c/^(a 4- Z ) . Pour m réel > 0 , on a:

{ i G Î2{z) I 9 (f) > m } = IJ i IJ (a 4- Z ) j ; comme l’ensemble des ^ e Gz tels

que ^ > m est fini si m > 0 , on voit que est fini, si m > 0 , on voit que l’ensemble
U ( J (a + 2 ) J est localement fini dans H . C ’est vrai pour tout m > 0 , et

par suite l’ensemble Bz = ost localement fini dans üT, et a fortiori discret (en
fait, discret et fermé dans H ).
Soit maintenant (ao,co) G Z x N * avec ao et cq premiers entre eux. Fixons
( 60) do) G Z^ tel que aodo - 60^0 = 1 • On a:

ÜOZ 4" &0 d" Aûo ûo


(16)
cq;2
: 4 -do 4 -Aco agZ ,| A H + oo co

Mais le premier membre de (16) est élément de ü{z) quel que soit A G Z ; il en résulte:
^ G A dh (f?( 2: ) ) . Par suite Q C A dh(i?( 2:) puisque c ’est vrai pour tout choix de
(a o,co). Donc A dh(Q ) = R C A d h (i? (z )). Mais Î2{z) C H et ü{z) est discret et
fermé dans H . On en déduit aisément que l’ensemble des points d’accumulation de
ü{z) est U .
Demi-plan de Poincaré 71

PARTIE III
Question 1 °

a ) Soit (i,u) G IR2; posons: ^ ^ e ““ ) ¡■^ = ^ + ^2/

(où (a:,2/) G (IR X IR+ ) ) . Après calculs, on voit que hB,A(i) = ^ ssi:
02^ / i \
^ + =^2/ = ^ ( s h 2 i + i ) = th 2 t + — j ,

c ’est à dire:
^2u
(18) X= t h 2t ; y=
ch(2t)
de (18) on déduit:

— = sh 2t et +y^ = e^“

d ’où:
\ X 1
(19) t = - A rg sh - ; u = - Dogix^ + .
2 y 4
Donc (t,u) est unique, ce ne peut être que le couple donné par (19). La remontée de
ces calculs est triviale et prouve que ce couple convient effectivement. Donc:

(20) (A, B ) est unique, c ’est {k {t)J{u)) , où: t = ^ A rg s h | ; u = | Log(a;^ + 2/^) .

b ) Supposons que {A^B^U) existe. Comme U G S O (2 ,IR ), d ’après 1-3), on a:


/ic /(i) = i . D ’où /lA i(i) = hBAu[^) = hBA{hu{^)) = /iB A (i)- D ’après a) ci-
dessus, (A, 5 ) est donc l’unique couple élément de AT x L tel que /iB A (i) = ^ M (i) •
D ’où U = A “ ^ 5 “ ^M . D ’où i ’unicitéde (A,B^U).
Montrons Vexistence de (A^B^U): soit {A, B) l’élément de AT x L qui vérifie:
/iB A (i) = ftA f(i) • Alors {hBA)~^ O /ijvf(i) = i = ^ A -iB -iM ( i) ; ce qui entraîne:
A~^B~^M G S O ( 2, IR) (cL 1-3)). Posant u = A~^B~^M, on conclut bien que:
{A,B^U) G K X L x SO (2,IR ) et M = B A U . Il y a donc bien existence et unicité
de {A, B ,U ).

Question 2 °

a ) On a déjà donné (t,u) en fonction de (x^y) (cf. (19)). Les formules (18) donnent
X et y en fonction de (i, u) :

,2n
( 21) X= t h 2t ; y— ^
c h 2t

b ) Soit (^, A) G IR X ]0, 1]. La condition 2: = /it^(^)(Ai) se traduit par:


i x c o s 9 H- {Xy —1) s i n ^ = 0
( 22 )
\ (A - 2/) c o s ^ + A x s i n 9 = 0

X y -1
Si ( 22) est vérifiée, alors . = 0 , c ’est à dire:
I A —y AX
(23) \^y - (1 + H-y^)X -\-y = 0 ;
le trinôme X'^y — (1 + 4- y^)X + y est dissocié dans U [X] , ses racines sont > 0 et
de produit 1. Donc une et une seule racine est dans ]0 ,1], celle qui vaut

1 ( i + |z |2-V (Ï 7 |7 ? 7 ^ )
72 Chapitre 1, problème 6

Donc si A existe, ce ne peut être que:

(24)

Avec cette valeur de A , il existe des 0 e U vérifiant ( 22). Par exemple, tout 9 e U tel
que
.10 1
:(1 - X y-^ ix)
\Jx^ + {\y - 1)2
convient. Il y a donc existence de (A, ^) avec unicité de A : la valeur de A est déterminée
par (24).
Choisissons A donné par (24), puis 6 vérifiant ( 22). Ecrivons ( 22) sous la forme:

a ;c o s ^ + X y sinO = sinO
{ XXsinO —y co s 9 = —X cos9
Compte tenu de: cos^ ^ 4- A^ sin ^ ^ > 0 , par un traitement trivial de système linéaire
en (x, y) on obtient:

(1 — A^) c o s 9 sin 9
(25) X= y=
cos26> + A2sin20 ’ c o s ‘^9 + A2sin^0

PARTIE IV
Question 1 "

Soit R la matrice diagonale d i a g ( l , 1, - 1) = Matc(Q ) . On sait que € A ssi:

(26) ^MRM = R
(propriété de base des formes quadratiques).
En prenant les coefficients d ’indice (3,3) aux deux membres de (26), on obtient:
(<^3,3)^ = 1 + (ûi,a)^ + (^^2,3)^ 1 d ’où: ( 03,3)^ ^ I •

Question 2 "

a ) Soit les ensembles = Ix = XiCi e E Q{x) < 0 et X3 < 0 >, et B = AU A ' .


^ i= l ^
L’ensemble B est ouvert, non vide car A et A^ sont non vides (en effet: 63 € ^4 et
-63 e A '). D ’ailleurs A et A' sont symétriques par rapport à Ob • Montrons que
3
A et A! sont convexes ; il suffit de le prouver pour A . Soit x = E ^ A et
i=l
3
y = ^ yiCi G *4, et soit A g ]0, 1]. On a:

Q{Xx + (1 - X)y) = A^Q(x) + (1 - XŸQ{y) + 2A(1 - X){xiyi + X22/2 - xsVs) •


La troisième coordonnée de Xx + (1 - A)y est AX3 + (1 - Ay3) , elle est donc > 1 . De
plus, xsys > y/x\ 4- x| x yjyl + y l , puisque x\^-x l~ x l < 0 et y l^ -y l-v l < 0 - Donc,
x\yi 4- 0:22/2 - 0:0:32/3 < xiVi + 2:22/2 - 4 - o:|^2/i + 2/2 < 0 (la dernière inégalité se
déduisant de l’inégalité de Cauchy-Schwarz dans IR^ euclidien canonique). L’expression
de Q{Xx 4- (1 - X)y) donne alors bien: Q{Xx -\-{l-X y) < 0 , d ’où: Ax 4- (1 - A)2/ € A .
Finalement, puisque A et A^ sont des ouverts convexes non vides, ce sont des ouverts
connexes non vides. Il est clair qu’ils sont disjoints. Donc A et A' sont les composantes
connexes de B . Or, oîa{B) = B , car aA ^ A. Comme a a est un homéomorphisme de
Demi-plan de Poincaré 73

E sur E Jon a,: soit oîa{A) = .4 et aA{A^) = A ' , soit aA(A) = A' et oîa{A') = A .
Par suite, aA{A) = A ssi o:>i(e3) G A^ i.e. ssi ^ 1 , ce qu’il fallait établir.
b ) L ’étude ci-dessus donne une action naturelle de A sur {A,A^} . Cete action est
transitive^ car an G yl et aji{e 3) = —es G A' ^ d ’où oîr{A) = A ' . Comme on a
c a r d ( { - 4 , ^ '} ) = 2 , la formule de l’orbite montre que l’indice [A : S ta b (^ )] est 2.
Le groupe A' de l’énoncé n’est autre que Stabyi(v4) et on a donc: [A \ A'] = 2 .
Montrons que la restriction de l’action ci-dessus à yl+ est encore transitive. Soit en
effet Ri la matrice d i a g ( l , - 1 , - 1 ) ; on a: aR^ G A^ et aR^{es) = - e s G A ' ,
donc a^i (-4) = A^ » l’assertion. En raisonnant comme ci-dessus, on en déduit:
[yl+ : S ta b ^ ^ M )] = 2 . Or, S ta b ^ ^ (^ ) = 4 ' H S h^{E ) = yl'+ . D ’où [4+ : 4'+] = 2.
Or on sait que [4 : 4+] = 2 (voir Cours sur les formes quadratiques). Par transitivité
des indices, on obtient donc successivement:
[4 : 4V1 = [4 : 4+] x [4+ : 4^] = 4 ; [4 : 4'+] = 4 = [4 : 4'] x [4' : 4'+] = 2 x [4' : 4'+] ,
d ’où [A' : 4+] = 2 .
Pour (/?G 4 ,n o to n s la permutation de { , 4 , 4 '} induite par y?. L’application
/ : 4 -> & { a ,A'} ^ ^ 2, W , d et(y ?)}
est un morphisme de groupes, et il est immédiat que son noyau est 4i^ (d’où déjà
4 + < 4 ) . Mais [4 : 4+] = 4 = c a r d (© {^ ^ ^ /} x U 2) , donc / est surjectif. Comme
le groupe & { a ,A'} ^ ^2 est isomorphe à IU2 x U 2 , le théorème de décomposition des
morphismes de groupes appliqué à / donne:
4 + <14 et ^/a '^ - (U2 X IU2 .

Question 3 °

Considérons sur E la structure euclidienne canonique.


• Les R' -orbites sont: les singletons {A e s } , où A G IR, et les cercles de rayon > 0
centrés sur la droite IR es .
# Soit a = -Il aiCi e E ; sa K' -orbite et sa V -orbite sont respectivement les
courbes paramétrées:
г=3 i=3
t I/(Î) =
i=l i= l
avec:
Mi(t) = a i
(27)

{ M2(i) = 02chi + 03shi


fi3 (t) = û ÿ s h t + a s c h t

= ai c h t + аз shi
,

(28) U2(t) = 02
^'з(<) = ûi shi + 03chi
D’après (27), la courbe paramétrée par décrit:
le singleton {a } lorsque a 2 = as = 0 ;
la demi-droite ouverte image de l’application Ej À h-^ aiei -h А(б2 + еез) si
as = 6:a2 ^ 0 , avec e G { - 1 , 1 } ;
la branche de l’hyperbole équilatère qui passe par a et dont les asymptotes sont les
droites paramétrées par IR E, A 1
-^ aiei 4- A(c 2 + es) et A i-> a iei + A(c 2 - e s ) , si
^2 “ ^3 ^ 0 • Donc:
les K'-orbites sont: les singletons { A e i}, où A G IR ; les demi-droites ouvertes
paramétrées par: IR+ JE;, A aei + A(e2 + e e s ), où a G IR et e G { - 1 , 1 } ; et
les diverses branches des hyperboles équilatères des plans xi = constante ayant pour
asymptotes Vintersection de ce plan et des plans d^équation xs = 6X2 , où e G { - 1 , 1 } .
Par évidente permutation des coordonnées, on en déduit:
74 Chapitre 1, problème 6

les L'-orbites sont: les singletons {Л ег}, où Л G R ; les demi-droites ouvertes


paramétrées par E, X ¡Зб2 + A(ei + se s), où p e R et e e { - 1, 1} ; et
les diverses branches des hyperboles équilatères des plans X2 = constante ayant pour
asymptotes Fintersection de ce plan et des plans d^équation xs = e x i , où eG { —1, 1} .
Calculons StabA'ies) • soit une matrice A = [aij] G G L ( 3 , R ) . Pour que A e A^
et ез = ез , il faut et il suffit que les conditions suivantes soient satisfaites:

« 1,3 = « 2,3 = 0 ; d i a g ( l , 1, - 1) A = d i a g ( l , 1, - 1) ; d e t(i4 ) = 1 ; 03,3 = 1 ,

ce qui donne la condition nécessaire et suffisante:

avec r G S O ( 2, B
1J
On peut donc conclure:
ЗЬаЬл'(ез) = R'

Question 4 °

On munit E de sa structure euclidienne canonique. Dans cet espace affine euclidien,


réquation Q{x) = —1 définit un hyperboloïde de révolution à deux nappes, de cône
asymptote le cône de révolution d ’équation Q{x) = 0 ; l’axe de révolution est la droite
R ез ; les sommets de l’hyperboloïde sont 63 et —es ; l’ensemble S est la nappe passant
par ез . Pour la question posée, l’idée est de reprendre la méthode de III-l) en remplaçant
C par S (cette idée sera approfondie dans la partie V). Notons que S est Л '-stable.
L’étude de la question 3) ci-dessus montre que: les iî'-orbites des points de S sont
les sections de S par les plans xs = constante (c’est-à-dire le singleton {е з } et des
cercles de rayon > 0 et d ’axe R e 3 ); les AT'-orbites sont les sections de S par les
plans d ’équation Xi = constante (ce sont des branches d ’hyperble équilatère); et les L '-
orbites sont les sections de S par les plans X2 = constante (ce sont aussi des branches
d ’hyperbole équilatère).
Soit (í,г¿) G R^ et soit ( = ^ S . Pour que l’on ait £'{u)k'{t)es = C > il
faut et il suffit que soient satisfaites les conditions suivantes:

shucht = Cl ; sht = (2 ; chг¿chí = Сз


Le couple (t, u) ne peut donc être que celui donné par:

(29) t = A rgsh C 2 ; U = A rg sh ( ^ ) = A rg sh ( - ^ ; = = ) .

Or, on a: Сз = ^ 1 + Ci + Cl » C ^ S . Mais avec (i,u ) défini par (29), on a:

c h i = •У1 + С2 ; c h u = V l + sh 2 u = (1 + - ^ ) = (i + _ ^ )

d ’où: c h t c h u = -f Ci + C| = Сз >ce qui montre que le couple défini par (29) convient
effectivement. On a donc prouvé:

(30) Si C ^ ) il existe un unique couple (Л', B') e K' x V tel que B'Aies = C

Soit alors M' Cl A \ posons: (^ = e s . On a: C S . Notons (A'^B') l’unique


élément de K' x L ' tel que C = B 'A es . Alors A~^B'~^M' es = 63 , donc la matrice
C/' = A~^B'~^M’ appartient à StahA'{es) = R '. En raisonnant comme en Ill-l-b ), on
en déduit l’existence et l’unicité de {A ,B ',U ') e K' x L' x R' tel que M ' = B 'A U ' ,
ce qu’il fallait démontrer.
Demi-plan de Poincaré 75

PARTIE V
Question 1 °

Il est immédiat que cjM^cj e V lorsque M e V (donc l’application %j : V V est


définie), et que 7^ est un automorphisme de V”. Si M 6 F , pour Ui et U2 éléments de
S L ( 2, R ) , on a: , d ’où l’on déduit que •
Donc, l’application
S L ( 2, I R ) ^ G L ^ ( y ) ,
est un morphisme de groupes.
En vertu de Ill-l-b ), pour démontrer que o % jo I e A pour tout u) G S L ( 2, R ) ,
il suffit de le vérifier dans chacun des trois cas suivants: oj e K ; u e L ; u e S O ( 2, R ) .

• Supposons d ’abord que ¿d = ^ _ cos ^ ^ 2, R ) ; alors:

/~^7^7(ei) = ei cos 20 + 62 s in 2 ^ ; / ” ^7 ^/(e2 ) = —ei s in 2 ^ + 62 cos 20 ;


7 - i r , / ( e 3 ) = e3,
d ’où:
cos 2^ —sin2^ 0
= sin2^ cos20 0 e R'
[ 0 0 1 )

• Supposons ensuite que u = d ia g ( e ^ ,e ~ ^ ) G L ; un calcul facile donne:


r ^ % I = e'{-2u) ; donc r ^ Z j I G L' .
• Soit enfin U = k{t) e K . On vérifie que: 7“ ^7^7 = k'{2t) ; donc I~^T^I G K ' .

En conclusion, on a bien prouvé que I~^% I G A pour toute lj G S L ( 2, R ) .


Puisque l’application üj ^ % est un morphisme de groupes, il est maintenant clair
que l’application Q : S L ( 2, R ) —> .d, a; 1
—> 7“ ^ o 7^ o 7 est un morphisme de groupes.
Au passage, on a de plus prouvé que: &{K) = K' ; 0{L) = L ' , et 0{R ) = R ' .
En revenant à Ill-l-b ), on en déduit que lm (0 ) C A ' , et même, en tenant compte de
IV-4 “ , que lm[0) = A' .

Question 2 °

Calculons Ker(0) . C ’est évidemment l’ensemble {a; G S L ( 2 , R ) |%, = Idy} • Pour


que Xj = Idy , il faut que oj^cj = I 2 , i.e. que lj G 0 ( 2 , R ) . Alors 7^ = Idy ssi
ljM = M lj pour toute matrice M e V . En prenant successivement M diagonale

arbitraire et M = , on arrive à la condition: lj G { —72, 72} . La réciproque est


évidente. En conclusion:

K e r ( 0 ) = {-72,72}

On a déjà vu plus haut que lm (0 ) = A ' .

Question 3 °

On a déjà vu que:
l m ( © ) = A' ; G{K) = K' ; G{L) = L' ; 0 ( S O ( 2 , R ) ) = 7 î ' .

Question 4 °

Soit 0 g R, z = X d- Ly e h (où (a;,2/) g R X R * ), et a = X)I=i G «S. On a


d ’une part: hf^(e){^) = A" + l Y , avec A = ^ ,У = ^ , où l’on a posé:
76 Chapitre 1, problème 6

1 2 2
U — x c o s 20 H
------ — — sin 26 , V = y ,

1 — ^__j „ o/ i i
/
cos2^-a;sin2^4-1 y
d =
2 2
et d ’autre part: (9(ui(û))(a) = Aiei + ^4262 + -43^3 » où:
A\ = ai cos 26 — ü2 s in 2 ^ , i42 = ai sin 2 ^ + d 2 oos 20 , ^3 = aa .
Ces formules suggèrent de définir S{z) = a\ei 4- «262 + 0:363 » ^vec:
1- 1 -\-^_±y^
(31) Oil = ; 0:2 = - ; 0:3 =
y 2y

Oi2 1
formules d ’où l’on déduit: x = y =
ûi + 0:3 ' " ai + 0:3
D ’abord, on a bien: aa > 1 , et a? + a i - a§ + 1 = 0 , d ’où: S{z) e 5 . En appliquant
0{ijj{6)) à 5 ( z ) , on obtient YllZi Oi'iOi, où:
ai = ai cos 20 —Q2 s in 20 ; = ai sin 20 + a2 cos 20 ; a'^ = a s .

On vérifie alors que - 7-^^— - = ^ = y et . ,■= ^ = ^ • On a ainsi défini une


a i H- a 3 d a i + a^ d
application S : H S . On vérifie aisément qu’on peut aussi définir l’application
¿=3
& +1
i=l il + i 3 il + i 3
et qu’on a: 5 ' o 5 = Idn , S' o 5 ' = I d ^ . Les applications S et S ' sont donc des
bijections réciproques l’une de l’autre. De plus, le calcul ci-dessus a prouvé:

(V0 € K) 5 O (e{oj{9 ) ) l y O 5-1 = h^(6) ■

Par un calcul analogue, on verrait que:

( Vi eIR) 5o(©(fc(t))y o 5 - i = V ) et 5 O ( © ( ¿ ( t ) ) y O 5-1 = % ) .

En tenant compte de Ill-l-b ), on en déduit:


(VM6SL(2,IR)) 5 o ( 0 ( M ) 1^)0 5-1 = /iM .

En conclusion:

L’application S : H ^ S définie par (31) est une bijection répondant à la question.


Problème 7 :

LE GROUPE G168

E X E R C IC E 1

PR EAM BU LE
I) Soit G un groupe et H un sous-groupe de G . L^ensemble des classes à gauche de
G mod H sera noté ^/h • Lorsque H < G , on munira tacitement de sa structure
de groupe quotient.
II) Soit G un groupe. Pour tout x e G , on notera 1^ Vautomorphisme intérieur
X axa~^ de G . Dans G , on appelle classe de sous-srouves toute classe d^équivalence,
dans Vensemble Gg des sous-groupes de G , pour la relation d^équivalence 1Z sur Gg
définie par la conjugaison: pour H\ € Gg et H2 £ Gg y

H 1 IIH 2 ^ 3a ^ G \ gH i (j -^ =H2
Pour toute classe C de sous-groupes de G , on notera Xc = f ] H .
Hec
III) Soit G un groupe et E un ensemble non vide. On rappelle que la donnée dhne
action à gauche de G sur E est équivalente à la donnée d^un morphisme de groupes
^ :G &E, ff • On ne distinguera pas ^ de Paction G x E E qu’il définit
par (g^x) ^g{x) , et on parlera de l’action ^ . Par définition^ un G -ensemble est la
donnée d’un couple (fi?, , où E est un ensemble non vide et ^ une action de G sur
E . Lorsqu’il n’existe aucune ambigüité sur l’action on parlera simplement du G -
ensemble {G, E ) . Deux G -ensembles (fi?, et (fi’, !fi) sont dits isomorphes si il existe
une bijection 0 : E F telle que = 0o^goO~^ pour tout g G G . Lorsque E = F ,
cela revient à dire qu’il existe s e & e telle que Ifi = /5 o ^ . Lorsque les G -ensembles
(fi?,^) et (F, !fi) sont isomorphes, il est clair que ^ et ^ sont fidèles (resp. isomorphes)
en même temps. Toute telle 6 sera appelée un isomorphisme de (fi?,<?) sur (F, îfi) (ou,
indifféremment: de ^ sur îfi ).

PARTIE I
Soit G un groupe, E un ensemble non vide, et a un élément fixé de F . Le but de
cette partie est de donner une caractérisation des actions à la fois fidèles et transitives
de G sur E , classées à isomorphisme de G - ensembles près. On notera F T (G , E)
l’ensemble de ces actions fidèles et transitives de G sur F . Pour toute action ^ de G
sur F , les stabilisateurs et orbites relatifs à ^ seront notés S ta b^ et Orb^ .

1 ■)
Soit ^ e F T { G , E ) . Vérifier que l’ensemble {Stabi>(a;)}a;6£; forme une classe de
sous-groupes de G . On la notera C (^ ) . Vérifier que Jc(^) = {^g } •

□ D ans ce qui suit, on notera fF(G ) P ensem ble des classes C de


sous-groupes de G telles que Xc = {^ g } •

2 °)
Pour tout sous-groupe F de G , on notera Gh l’action naturelle de G sur ^ / 7/
par translations à gauche (cette action est transitive).
78 Chapitre 1, problème 7

a ) Soit ^ une action transitive de G sur E . On pose: H = S t a b ^ (a ). Soit


la bijection de sur E induite par l’application G E^ g ^ ^g{a). Démontrer
que est un isomorphisme de Oh sur ^ .
b ) Soit ^ et ^ deux actions transitives isomorphes de G sur E . Vérifier que
C(^) = C {^ ) .

3 °)
Soit deux actions transitives ^ et ^ de G sur E , On suppose que C{^) = C{ ^ ) .
Démontrer que ^ et sont isomorphes.
Indication: Soit H = Stab<?(a) et K = Stab«i/(a), et soit 7 G G qui vérifie
= K . Soit 6 la bijection ^ j C . Utiliser la permutation
s = aip oO O de E .

En s’aidant de ce qui précède, obtenir une bijection naturelle entre l’ensemble des
classes d ’isomorphisme d ’actions fidèles et transitives de G sur E , et l’ensemble fFE{G)
des classes G G ^ (G ) qui vérifient la condition: pour tout H e G ^l’ensemble
est équipotent à E .

PARTIE II
Pour tout n e N ^ , on note En = [ l , n ] . Pour n G N * et pour tout groupe G , on
écrira J^n,G au ileu de (^ ) • Lorsque G est fini, une évidente condition nécessaire
pour que fFn,c ^ 0 est que n divise c a r d (G) . On a donc J^{G) = Tn,G •
n|card(G)

Dans chacun des cas: G = 2I4 et G = ©4 , donner l’arbre de tous les sous-groupes,
en indiquant les inclusions par des fllèches. En déduire les ensembles Tn,G pour tous
les diviseurs n de c a r d (G) . Donner des situations géométriques où interviennent les
diverses actions fidèles et transitives de G ainsi obtenues.

E X E R C IC E II

Dans cet exercice, on notera V la C -algèbre C[Xi,X 2,X 3,X 4,X5,X 6,X 7] , et on
considérera l’action à gauchge naturelle de ©7 sur V donnée par:

&7'x'P-^V
(^) ) -^2) -^3) -^4) X q ^X j )^ I ^ f *^<7(3) J -^<7(4) ) '^<7(5) ) *^<7(6) ) *^<7(7))

que l’on notera en abrégé:

&7 x V y (cr, P ) a★ P .
On notera /C l’élément de V défini par:

JC = X1X2X4 + X2X3X5 + X sX ^X q + X4XSX7 + X ^X qX i + XeX 7 X 2 + X7X1X3 .


Dans © 7 , on considère les éléments c = < 1 ,2 ,3 ,4 ,5 , 6,7 > et 6 = < 1,2 > < 3,6 >
( c est le 7-cycle canonique). Enfin, on note K le sous-groupe de ©7 engendré par
{ 6, c } . On vérifiera que K c 2 I7 et que K C S t a b e 7(/C) (ici, S ta b e r(-) désigne
le stabilisateur relativement à l’action naturelle définie ci-dessus; on définit de même
O r b © , ( . ) ) .

PARTIE I

1 °)
Calculer cb . En déduire que c a r d [K) est divisible par 3 et par 7.
Le groupe G168 79

2°)
Calculer q = c~^bcb et 0 = c~^bc. Montrer que le groupe G engendré dans 0 7
par {q,0} est de cardinal 8, isomorphe au groupe diédral X>4 (dit “groupe du carré” ).
En tenant compte de 1) ci-dessus, en déduire que c a r d ( i f ) est divisible par le nombre
2^ X 3 X 7 = 168.

3 °)
Montrer que la 2 I7 -orbite de JC contient au moins 8 éléments (on pourra faire agir
sur JC des éléments involutifs de Sty ). En déduire que c a r d (K) = 168.

PARTIE II
Soit H un sous-groupe d ’un groupe G . On appelle enveloppe normale de H dans G ,
et nous noterons Sg {H) , l’intersection des sous-groupes distingués de G contenant H
(on dit aussi clôture normale de H dans G ); c ’est le plus petit sous-groupe distingué
de G contenant H . On reprend maintenant les notations de la partie I. On note F le
sous-groupe de K engendré par c .
1
Vérifier que q G Sk {F) , et que /C(7 ) contient un élément d ’ordre 3 (calculer cbcb).

2°)
Calculer ç' = bcbc, - i puis r = . En déduire que Sk {F) = K .

PARTIE III

1
Soit N un sous-groupe fini distingué d ’un groupe G , et soit H un sous-groupe
d’indice fini de G . On suppose que les entiers c a r d [N) et [G : H] sont premiers entre
eux. Montrer que N C H .

2°)
Soit N un sous-groupe distingué d ’indice fini d ’un groupe G , et soit H un sous-
groupe fini de G . On supppose que les entiers [G : N] et c a r d (H) sont premiers
entre eux. Démontrer que H C N .

PARTIE IV
Soit G un groupe opérant à gauche sur un ensemble non vide E . Les stabilisateurs et
orbites du G-)ensemble (G, E) seront notés StabG (-) et OrbG(.) • On appelle G-bloc
de E (relatif à cette action) toute partie non vide X de E telle que pour tout g £ G ,
on ait g ’ X = X ou g •X H X = Î). Un tel G -bloc est dit trivial si c ’est ou bien E ,
ou bien un singleton. Le G -ensemble (G, E) est dit primitif ssi il vérifie les conditions
suivantes: c a r d (E ) > 2 , l’action de G est transitive, et les seuls G -blocs de E sont
les G -blocs triviaux.

1 °) ^
Supposons c a r d ( E ) > 2 ' e t (G ,E ) transitif. Prouver: (G ,E ) est primitif ssi
les sous-groupes Stahaid) (où a e E ) sont maximaux (i.e. éléments maximaux de
l’ensemble, ordonné par inclusion, des sous-groupes stricts de G ).
2°)
Supposons (G, E ) primitif et l’action de G fidèle. Soit N un sous-groupe distingué
de G autre que { e c } . En utilisant 1) ci-dessus, montrer que l’action de N sur E est
transitive.
3°)
On suppose l’ensemble E fini.
80 Chapitre 1, problème 7

a ) Lorsque (G^E) est transitif, montrer que le cardinal de tout G -b loc divise le
cardinal de E .

b ) Lorsque c a r d (E) est un nombre premier, et que (G, E) est transitif, montrer
que (G, E) est primitif.

PARTIE V
On reprend toutes les notations de la partie I. On considère l’action à gauche naturelle
de K sur £7 = |1,7 ]. Le but de cette partie est de prouver que le groupe K est simple.
Pour cela, on considère un sous-groupe distingué N de K , distinct de Bk } • Il s’agit
de prouver que N = K .
1
Montrer que (K^E) est primitif; àl’aide de IV-3), en déduire que l’action de N sur
E est transitive.
2 °)
En déduire que c a r d (iV) est divisible par 7. En appliquant les résultats de III- 2),
en déduire que F C N (on rappelé que F désigne le sous-groupe de K engendré par
c).
3 ‘)
En appliquant les résultats de II-3), en déduire que iV = , et conclure.

E X E R C IC E III

□ C e t exercice est indépendant des d eu x qui p récèd en t □

Soit P un entier naturel premier. La fonction partie entière sera notée E n t .

1 °)
Soit n . Démontrer que:

V alp(n!) = g E n t ( ^ ^ ) •

2 »)
Quels sont les p -sous-groupes de Sylow de &p ?

3 °)
Si r G , on pose l'r = V alp (p ^ !). Fixons m e ^ et désignons par Sm
un P-sous-groupe de Sylow de &pm . Soit (p, : &pm —►©pm+i le morphisme (injectif)
canonique, qui associe, à cr G , son prolongement par l’identité sur + .
Soit Sm = ^{Sm) • Pour chaque entier i G [ l , p ^ I , notons q le p-cycle dans &pm+i
égal à < г, г -f- p ^ , г 4- 2p ^ , . . . , г 4- (p - 1) p^ > . Soit 7 l’élément de &pm+i égal à
C1C2 •••Сртп .

a ) Pour j G |[0,p - 1|, soit Hj = • Montrer que le sous-groupe H de


©pm+i engendré par Hj est isomorphe à Яо x Я 1 x •••x Hp-\ .
0<J<P-1

b ) Montrer que le sous-groupe G de ©pm+i engendré par H U { 7 } est de cardinal


P X (jpy^Y . En déduire que G est un p-sous-groupe de Sylow de ©pm+i . Prouver que
H<G ^préciser le groupe quotient 6/ 7^ .
Le groupe G168 81

à °)
Pour tout r G N * , déduire de ce qui précède la construction d ’un p-sous-groupe de
Sylow de © pr . Etudier sommairement la structure de ces p -sous-groupes de Sylow.
5

Soit n un entier > p . On l’écrit en base p :


n = ao + aip H------- h a r f ,
on r e ^ üi e [0,p - IJ pour tout i , et ar > 1 .
a ) A l’aide de 1) ci-dessus, exprimer V alp(n !) en fonction des et des i/i.
b ) En décomposant [l,n]| en une partition formée de üq singletons, suivis de ai
parties de cardinal p , de a 2 parties de cardinal p^ , et ainsi de suite jusqu’à parties
de cardinal p^ , déduire de 4) ci-dessus que les p -sous-groupes de Sylow de © ^ sont
isomorphes à x x •••x , où pour tout z , on a désigné par Si un p -sous-groupe
de Sylow de ©pt .

☆ ☆ ☆
82 Chapitre 1, problème 7

Commentaire sur le problème 7

A isomorphisme près, il existe un et un seul groupe simple de cardinal 168 (voir par
exemple ARNAUDIÈS-BERTIN , Groupes Algèbres et Géométrie, tome 1, chapitre VII pour
une démonstration relativement élémentaire). De nombreuses générations de ce groupe
sont connues. Celle développée dans le présent problème est l’une des plus intéressantes,
car elle permet de travailler sur ce groupe en ne manipulant que des permutations ab­
straites, ce qui présente d ’incomparables avantages non seulement du point de vue de
l’effectivité (exploitation de logiciels de calcul formel sur les groupes), mais aussi du point
de vue théorique, ce mode de génération des groupes finis étant souvent le plus accessible
dans l’application de la théorie des groupes à la théorie de Galois.
Le groupe G168 83

SOLUTION

E X E R C IC E 1

PARTIE 1
Question 1 "
Pour iT 6 G , on a: Stab«i> (cr(a)) = a S ta b ^ (a )cr“ ^ ; puisque l’action ^ est transitive,
on voit que l’ensemble {Stab<^(x)}a;e£; est la classe du sous-groupe S ta b 4>(a). On sait
que K e r ( ^ ) = p j S ta b $ (a ;), donc K e r ( ^ ) = I c { ^ ) . Puisque l’action ^ est fidèle, on

a donc: Xc(<?) = K e r ( ^ ) = { e o } .

Question 2 "
a ) D ’après les définitions, pour cr G G , on a: a^(cr •H) = ^ir(a) ; autrement dit,
( ( ^ H) J H ) ) = 0 4 a^{H)) . Soit g G y posons: K = g •H . On a de même, en
tenant compte de ce qui précède:
a # (a •K) = a^(ag •H) = 0„g{a) = 0a{0g{a)) = 0^{0g{a^{H))) = 0 „ { M g •H)) =
= 0^{a^{K)) .
Pour tout K € ^/h 1on a donc: 0a{a^{K)) = . Par suite:
(V Î7 G G) Oa<p = O{Qjj)a ,
ce qui signifie que a # est un isom orp h ism e d e & h sur ^ .

b ) Soit s e &E telle que îf' = /5 o ^ ; on a:


S ta b ^ (a ) = {a e G \Is O = a } = {cr G G |s^^s“ ^(a) = a} =
= {cr G G I = s~^{a)} — S tab^ (s ” ^(a)) ;
pour tout b e E ,on sait que C(^) est la classe de Stab^{x ) , et que est la classe
de S ta b ^ (a ;). Ce qui précède donne donc: C(^) = C{ ^) .

Question 3 °

Suivons la méthode suggérée dans l’indication. Remarquons que l’application 6 proposée


est bien une bijection, parce que pour tout a; G G , on a: xHy~^ = x'y~^K ^ c ’est-à-
dire 0{xH) = x y~^K. Montrons que /5 o ^ = îi', ce qui prouvera que ^ et îZ' sont
bien isomorphes. Notons qu’en vertu de ce qui précède, la bijection réciproque de 9 est
donnée par:
{Vy e G) 0 -\ y K ) = y jH .
Pour g Ç. G et a ç G , calculons s0„s~^(0g{a)). En tenant compte des formules vues
en 2-a) ci-dessus, on a successivement:
= a^oOoa'^^ o^^oa^o9~^ ;
= 9K ;
e -\ g K ) = g^H ;
a4,{gjH) = 0gy{a) ;
84 Chapitre 1, problème 7

01ф^{^<тду{0')) (jgiH ;
eiag'yH) (<757) 7 - 1a : = <7gK ;
аф{адК) % , {a) =
par suite;
з Ф, 8 - ^{ Щ а ) ) =Ф , { Щ а ) ) ;
puisque l’action Ф est transitive, on en déduit que зФ„з~^{х) = Фа(х) pour tout x €
E . Donc, зФаЗ~^ = flv I ce qui achève, puisque <7 était arbitraire, de prouver que
1аоф = ф . ,

Question 4 “

Soit £ l’ensemble des classes d’isomorphisme d ’actions de G sur E fidèles et transitives.


L’application / ; FT^{G,E) —*^ {G ), Ф <-+ С{Ф) définit une, et une seule, application
f : S —* T{G) telle qu’on ait /(^ ) = С{Ф) pour tout^ € £ et tout Ф € ^ (conséquence
du résultat de 2-b)).
En vertu du résultat de 3), l’application / est injective. En vertu du résultat de
2-a), l’image de / est contenue dans E e {G) . Réciproquement, soit G e T s i G ) , et soit
Я € C . Soit Ф : G/JJ E une bijection. Définissons une action Ф de G sur E par
la condition:
(УдеС) Фд = фо {Он)д оф~'^
(du fait que в н est une action, on vérifie que Ф ainsi définie en est aussi une). Alors
Ф est fidèle et transitive, comme Он ,_car Ф est isomorphe к © h • Il est immédiat
que С{Ф) = C{©h ) — C . L’image de / est donc J~e {G) . Finalement, / définit une
bijection de S sur T e {G) : c ’est la bijection cherchée.

PARTIE II

L’élément neutre des groupes utilisés ci-après sera toujours noté e .

Cas où G = ©4

Pour classer les sous-groupes de ©4 dans un ordre harmonieux, utilisons les éléments
suivants de ce groupe: 71 = < 1 , 2,3 ,4 > ; ci = < 2, 3,4 > . Alors:
• les six 4-cycles de ©4 sont: 7 l , 7 Г ^ 72, 7 ¿■^ 7з , 7з■■^ avec:

72 = c i 7 icj'^ = < 1 ,3,4,2 >


(1)
73 = c? 7 icf^ = < 1 ,4 ,2 ,3 >

• les huit 3-cycles de ©4 sont: c i ,c j- \ c 2,C2 \ c 3, c j \ 04,04 ^ avec:

02 = 7 iOi7 f^ = < 3,4,1 >


( 2) C3 = 7lCl7Г^ = < 4 ,1,2 >
CA = 7 iC i7 f^ = < 1,2,3 >
• les trois involutions paires autres que e sont u\, U2, U3 , avec:

ui = 7 i = < 1,3 > < 2,4 >

{
^2 = 7 2 = < 1,4 > < 2,3 >

^3 = 7 3 = < 1,2 > < 3,4 >

• enfin les six transpositions de ©4 sont n , 72, 73, 74, 72,73 ,


(4) 72 = <C171
7i = 1,3C4>^ = < 1,4 >
73 = C i 7iC i =< 1, 2 >
Le groupe G168 85

et avec:
(5 ) r { = < 2,4 > ; T^=<2 ,3 > ; r ^ = < 3,4 > .
On a ainsi étiqueté les 24 éléments de ©4 , qui se stratifient en 5 classes de conjugaison:
= {e}
C2 = {'^i}l<i<3 U {rl}i<i < 3
C3 = {Ul,U2,Us}
C4 =
C5 = { 7 i, 7 r^}i<i <3
Il y a exactement 2 sous-groupes distingués non triviaux: JC = {ejUCs , et 2(4 = /CUC4 ,
de cardinaux respectifs 4 et 12, et on a: /C = U2 x (U2 . Donnons maintenant l’inventaire
des 30 sous-groupes de ©4 : il suffit de répertorier les 28 sous-groupes autres que {e}
et © 4 •
sous-groupes de cardinal 2:
ce sont Ti,T2,T3,TÎ,T^,r^C/i,C/2,C/3 , où = { e , r j , T[ = {e ,r/} et Ui = {e,Ui}
pour 1 < i < 3 .
sous-groupes de cardinal 4 non cycliques (i.e. isomorphes à U2 x U2 ):
ce sont: JC,Ci,C2yCs y oh A = {e,n i,ri,r/} pour l < i < 3 . L’ensemble { £ i , A » A }
est une classe de conjugaison de sous-groupes.
sous-groupes cycliques de cardinal 4 :
ce sont: r i,r 2 ,r 3 , où A = {e,7i>7î~^î^i} pour 1 < i < 3 . Ces trois sous-groupes
forment une classe de conjugaison de sous-groupes.
sous-groupes de cardinal 6:
ce sont: A , ^2,53,54 , où Si = Stab©4(z) pour 1 < i < 4 . Notant % l’ensemble des
3 transpositions qui fixent z , on a: Si = {e,Q ,c“ ^} U % . Les Si (1 < î < 4 ) forment
une classe de conjugaison de sous-groupes de ©4 , et sont isomorphes à ©3 .
sous-groupes de cardinal 3

ce sont: é?2) >où = 2I4 H 5 ^ = {e,Q ,c“ ^} pour 1 < i < 4 . Ils forment
une classe de conjugaison de sous-groupes dans 2(4 , donc a fortiori dans ©4 .
sous-groupes de cardinal 8
ce sont QiyQ2jQ3 , où Qi = JCU {7^,'JÏ^yTi^r/} pour 1 < z < 3 . Ils sont tous isomor­
phes au groupe diédral P4 ( “groupe du carré” ), et forment une classe de conjugaison de
sous-groupes de ©4 . Noter que fl 2(4 = /C pour tout i .
sous-groupes de cardinal 12 :

il y en a évidemment un et un seul, qui est 2(4 .


A partir de l’inventaire ci-dessus, l’action par conjugaison de ©4 sur lui-même est
aisée à calculer; on voit ainsi que les 30 sous-groupes de ©4 se partagent en 11 classes
de conjugaison de sous-groupes, que nous notons A (1 < î < 11) :

Cl = { { e} } Cr = {r ih < i < 3
C2 = {Ti}i<i < 3 U {Tl}i<i < 3 Cs = { 5 J i< i <4
C3 = {Ui}l<i < 3 Cg = {Qi]\<i< 3
C4 = {A }l< i <3 Cio = {2I4}
C5 — {G i}i <^<4 Cil “ { ^ 4 }
Ce = {JC}
L’arbre de la figure 1 représente les 28 sous-groupes non-triviaux de ©4 , reliés par
les inclusions que nous qualifions de primitives^ i.e. qui sont strictes et ne sont pas la
composée de deux inclusions strictes. Les sous-groupes où n’aboutit aucune flèche sont les
86 Chai
ipitre I, probième 7

sous-groupes propres minimaux et


propres maximaux.
" ’ ««• o ù «a Part
aucune
ñéche
^°ntles sous.
S^OUpQÿ

^%ure J;
des
®OUs-jé‘roupe¿

©4
Le groupe G168 87

Pour chaque i G [ 1, 11| , soit 6i la valeur commune des indices [©4 : 11] lorsque H
décrit Ci . On a alors le tableau suivant:

i 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

ei 24 12 12 6 8 6 6 4 3 2 1

{e} {e } {e} {e } {e} IC {e} {e } 1C St4 ©4

On déduit de ce tableau:

^ ( © 4) = ^4,&4 O ^6,04 O -^8,04 O ^12,04 O ^24,04

^4,04 = {Cs}

^6,04 = {^4,Cr}

^8,04 = {^ 5}

^12,04 = {^ 2,^ 3}

^24,04 = {Cl}

Par suite, il y a exactement 7 manières de réaliser ©4 comme groupe transitif de per­


mutations, qui se répartissent en: une réalisation dans ©4 , deux dans © e , une dans
©8 , deux dans ©12 et une dans ©24 •

La réalisation dans ©4 est isomorphe à l’action naturelle de ©4 sur [1,4| .

Un modèle de la réalisation dans © e associée à C4 est l’action du groupe (isomorphe


à ©4 ) des isométries du tétraèdre régulier A 3 sur l’ensemble des 6 arêtes de A 3 (voir
par exemple J.M. arnaudi ÈS-j .bertin , Groupes, Algèbres et Géométrie, chapitre IX).

Un modèle de la réalisation dans 6 e associée à C7 est l’action du groupe (isomorphe


à ©4 ) des déplacements de l’octaèdre régulier O 3 (cf. ibid.)

Un modèle de la réalisation de ©4 dans © s est l’action du groupe (isomorphe à


© 4 ) des déplacements du cube ^3 sur l’ensemble des 8 sommets de ^3 .

Un modèle de la réalisation de © 4 dans ©12 associée à C3 est l’action du groupe


des déplacements du cube ^3 sur l’ensemble des 12 arêtes de ^3 .

Un modèle de la réalisation de ©4 dans ©12 associée à C2 s’obtient de la manière


suivante: soit £ la longueur des arêtes de A 3 , et soit un réel A g ]0, ^[. Notons
l’ensemble des points des arêtes des A 3 distants de d ’au moins un sommet de A 3 .
L’ensemble est fini, de cardinal 12 (en faisant varier A , on obtient les ensembles
semblables aux orbites générales de l’action du groupe des déplacements de A 3 sur la
sphère circonscrite à A 3 ). Alors un modèle de la réalisation de ©4 dans ©12 associée
à C2 est l’action sur Î2\ du groupe des isométries de A 3 .

Un modèle de la réalisation de ©4 dans ©24 s’obtient de la manière suivante: soit


L la longueur des arêtes de ^3 , et soit à nouveau A g ]0, ^ [ . Notons ux l’ensemble des
points des arêtes de ^3 distants de AL d ’au moins un sommet de ^3 . L’ensemble u\
est fini, de cardinal 24 (lorsque A varie, on obtient les ensembles semblables aux orbites
générales de l’action du groupe des déplacements de ^3 sur la sphère circonscrite à
□3 ). Alors un modèle de la réalisation de ©4 dans ©24 est l’action sur du groupe
des déplacements de ^3 .
88 Chapitre I, problème 7

Cas où G = 2 I4

En utilisant ce qui précède, on voit que 2I4 possède exactement 8 sous-groupes non-
triviaux, qui sont: /С, C/i, С/г» ^3» ^4- Les 10 sous-groupes de 2I4 se
répartissent en 5 classes de conjugaison, qui sont:

= {{e}}

C'2 = {^ i}l< i <3

^3 ~ { G i } l < i <4

C'4 = {/C}
= {«4 }

Pour chaque г G |1, 5]|, soit la valeur commune des indices [2I4 : H] lorsque H
décrit Cl. On a le tableau suivant:

% 1 2 3 4 5
et 12 6 4 3 1
{e} {e} {e } IC 2Î4

Il y a donc exactement 3 manières de réaliser 2I4 comme groupe transitif de permu­


tations; une dans ©4 , une dans ©6 , une dans ©12 .
Toute réalisation dans ©4 équivaut à l’action naturelle de ÎH4 sur [1, 4J.
Un modèle de la réalisation dans ©e est l’action du groupe des déplacements de A3
sur les 6 arêtes de A3 .
Un modèle de la réalisation dans ©12 est l’action du groupe des déplacements de
A3 sur l’orbite générale de ce groupe dans l’espace euclidien qui contient A3 (l’orbite
générale peut être remplacée par l’un des ensembles Î2\ introduits ci-dessus dans l’étude
du cas où G = ©4).
La figure 2 ci-dessous donne le graphe des sous-groupes de 2I4 muni des inclusions
primitives:

{e si,}

Figure 2: Sous-groupes de Ш4
Le groupe G168 89

E X E R C IC E II
L’élément neutre des divers groupes sera partout noté e .

PARTIE I
Question 1 "
Puisque c est d ’ordre 7, l’entier c a r d [K ) est divisible par 7. D ’autre part, la per­
mutation cb = < 1, 3,7 > < 4 ,5,6 > est d ’ordre 3, donc c a r d ( ü :) est divisible par 3
(application du Théorème de Lagrange).

Question 2 "
Nous utiliserons la propriété élémentaire bien connue suivante:
Pour tout nGf^ * , pour toute permutation s e & n et pour tout cycle 7 =<oi,--Map>۩n , on a:
s'YS~^ = < s ( a i ) , . . . , s ( a p > .

On obtient ainsi:
P =< > < c - ^ 3 ) ,c - i ( 6 ) > = < 1,7 > < 2,5 > ;
ç = /?6=<l,5,2,7><3,6> .
Donc q est d ’ordre 4, et = < 1,2 > < 5,7 > . Posons: = q^ et /3" = PP' (d’où:
PP' = < 1,5 > < 2,7 > ) . Le groupe Q contient Æ = {e ,/3 ,^ ',i3 "} • On voit que ^
est un sous-groupe, isomorphe au sous-groupe engendré par les 3 involutions paires sur
{ 1, 2, 5 , 7 } . On a aussi: b = Pq e Q , et: qP = pbp = < 3,6 > < 1,7 > e Q . Posons:
b' = qP. On a: pb' = pqP = q~^ ; 66' = b'b = P '. On en déduit aisément que:
Q = {e, q, 0' = /?, /?", 6, b'} ,
avec la table suivante, dans laquelle figure, sur la case d ’indice (t + 1, j + 1) , le produit,
dans cet ordre, du i-ièm e terme de la première colonne par le j-iè m e terme de la
première ligne:
Table du groupe Q

e Q q^=0' Q^ 0 0" b y

e e Q q^= 0' 0 0" b y

Q Q 0' e y b 0 0"

0' 0' Q~'^ e Q 0" 0 y b

Q~^ e Q 0' b y 0" 0


■ 0 0 b 0" y e 0' Q
0" 0" b' 0 b 0' e q~^ Q
b b 0" b' 0 Q e 0'
b' b' 0 b 0" Q 0' e

Sur cette table, on constate que Q est isomorphe au groupe diédral V 4 ; on aurait
pu le justifier plus rapidement en remarquant que Q est de cardinal 8, engendré par
{q,P} , avec les relations q'^ = p'^ = (qP)^ = 1 (voir J.M.ARNAUDIÈS-J.BERTIN, Groupes,
Algèbres et Géométrie, chapitre IX).
Puisque Q est un sous-groupe de K , l’entier c a r d (Q) = 8 divise c a r d [K) . On a
vu plus haut que c a r d (K) est aussi divisible par 3 et par 7. Comme 3, 7 et 8 sont deux
à deux premiers entre eux, on en déduit que c a r d (K ) est divisible par 2^ x 3 x 7 = 168 .
90 Chapitre 1, problème 7

Question 3 °

Soit les involutions Ui suivantes ( 1 < i < 7 ), éléments de SI t :

ui = < 1,2 > < 3,4 >


г¿2 = < 1,2 > < 3,5 >
Us = < 1,2 > < 3,7 >
U4 = < 1,2 > < 4,5 >
U5 = < 1,2 > < 4,6 >
ue = < 1,2 > < 4,7 >
ur = < 1,3 > < 2,4 >

Dans le tableau suivant, pour l < i < 7 , l a z + l -ième ligne représente le polynôme
Ui'kK La première ligne représente /C. Pour abréger, les monômes sont représentés par
la liste, écrite dans Tordre croissant, des indices des variables Xi dont ils sont le produit.
Il y a un monôme par case. Pour chaque indice i > 1 , le polynôme Ui'kK s’obtient
en additionnant les monômes de la i-\-l -ième ligne, tous affectés du coefficient 1. Le
polynôme K s’obtient de même à partir de la première ligne.

Table des polynômes U i ' k K

K 1,2,4 2,3,5 3, 4,6 4,5,7 1,5,6 2,6,7 1,3 ,7

U\k K 1,2,3 1,4 ,5 3, 4,6 3,5,7 2,5,6 1,6 ,7 2,4,7

U2'k K 1,2,4 1,3,5 4, 5,6 3,4,7 2,3,6 1,6 ,7 2,5,7

Us'k K 1,2,4 1, 5,7 4, 6,7 3,4,5 2,5,6 1,3,6 2,3,7

U4'k K 1,2 ,5 1, 3,4 3, 5,6 4,5,7 1,4,6 1,6 ,7 2,3,7

U^k K 1,2,6 1, 3,5 3,4,6 5,6,7 2,4,5 1,4 ,7 2,3,7

Us'k K 1,2 ,7 1, 3,5 3,6,7 4,5,7 2,5,6 1,4,6 2,3,4

U'j ★ K 2,3,4 1, 4,5 1,2,6 2,5,7 3,5,6 4,6,7 1,3 ,7

Sur cette table, on constate que K et les Ui-kK sont 8 polynômes distincts. Donc, la
2I7 - orbite de K contient au moins 8 éléments. Or, on a évidemment K C S l y , car c
et h sont paires, et K C S ta b e r(^ ) j h'kK = C'k K = K . La formule de l’orbite,
appliquée à l’action de 2I7 , donne:

( 1) c a r d (Orb(/C)) X c a r d (stabgiri/C)) = c a r d (2I7) = 2520 ;

puisque c a r d ( iï') = 0 mod (168) et K C Stab2(7(/C), l’entier 168 divise aussi

c a r d (Stabsi7(/C)) . Soit m = — . Avec (1), on obtient:

2520
168 m = < = 315 < 2 X 168 = 336 ,
card(O rb/C ) 8
ce qui entraîne: m = 1 . On en déduit:

Stab2i7(/C) = K ; c a r d (AT) = 168

(au passage, on a donc établi que K = Stahfn^{K) ).


Le groupe G168 91

PARTIE II
Question 1 °

On a d’une part: q = c~^{bcb) G , car c~^ e F et bcb = bcb~^ G £k {F) , et


d’autre part: cbcb = c{bcb) G Sk {F) , car c G T et bcb e ^k {F) . Un calcul immédiat
donne: cbcb = < 1,7,3 > < 4,6 ,5 > ; donc cbcb est d’ordre 3.

Question 2 °

Un calcul facile donne:


ç' = (6c6)c-^ = < 1,6 , 4, 5, 3, 7,2 > = < 1, 2, 6,3 >< 4,7 > ,
d’où: = < 1,6 > < 2,3 > . Rappelopns que= /?' = < 1 ,2 > < 5,7 > . Remarquons
que g' G S k {F) , car 6c6 G et c~^ G T . Alors r = g'2g^g'2g2 G S k {F) . Mais
^'2^2 = < 1, 3,2,6 > < 5,7 > , d’où: r = < 1,2 >< 3,6 > = b . Puisque K est engend
par {6,c} , il en découle: S k {F) = K .

PARTIE III
Question 1 °

Du fait que N < G , on sait que H N = N H , et que H N est un sous-groupe de G . On


a le diagramme 1 suivant, dans lequel les flèches désignent les injections canoniques:

Diagramme 1

Я ------------> N H ---- G

HDN- N

Puisque l’indice [G : H] est fini, a fortiori l’indice [G : N H] l’est aussi . Posons:


e = [G:H]\ n = c a r d (iV) ; m = [G : NH] .
L’indice [N : H n N] est aussi fini, et divise évidemment n . Notons: n' = [N : H HN] .
Rappelons que pour tout sous-groupe U (non nécessairement distingué) d’un groupe
y , nous notons ^/u l’ensemble des classes à gauche de V mod U. Soit j l’injection
canonique N —> NH ^ et soit w : N H —> projection canonique. Posons:
if = w Oj . Pour (x^h) e N X H ^on a: w{xh) = xhH = x{hH) = xH = îï7(x ) = v?(x).
Donc, (p est surjectif. Quel que soit 2: G AT, on a: {zH) P\N = z{H fl N) ; alors, pour
(a;,t/) G iV X iV , on a: (p{x) = (p{y) ssi y G (xH) n = x{H n N) ; cela prouve que
(f induit une bijection p \ ^/h C\N • En particulier, [NH : H] = [N :
H O N] = n\ (au passage, cela montre que l’indice [NH : H] est fini) (^). Maintenant,
par transitivité des indices, e = m x [NH : H] = mn' ; comme n' divise n , l’hypothèse
entraîne: p g cd ( e, n' ) = 1 , ce qui implique n' = 1 , c’est-à-dire: N = H C\N ^ i.e.
N C H y ce qu’on voulait établir.

Question 2 "
Du fait que N <G ^l’ensemble NH est un sous-groupe de G . On a le diagramme 2
suivant, dans lequel les flèches désignent les injections canoniques:

(^) On remarquera l’analogie de ce raisonnement avec celui que l’on conduit pour démontrer le premier
théorème d ’isomorphisme de Noether: la nuance vient ici de ce qu’on n’a pas nécessairement HnN <N .
92 Chapitre i, problème 7

Diagramme 2

N -------------- > N H -----

HC\N- H

Ici, le premier théorème d ’isomorphisme de Noether s’applique, ce qui évite le raison­


nement fait à la question 1) ci-dessus. On obtient ainsi directement:

N<NH\ HC\N<H \ NHJjq ^


la dernière relation signalant un isomorphisme de groupes. Posons:
f = [G : N] \ m = [G : N H] ; h = c a r d (H) ; h' = c a r d ( n iV ) •

Alors h' = — (^ ). divise / i , et en tenant compte de l’isomorphisme ci-dessus,


ca rd (HnN)
on a: /i' = [NH : N] = c a r d ( ^H/jSf ) . Mais par transitivité des indices, e = mh^.
Comme h’ divise / i , l’hypothèse entraîne: p g c d ( e , / i ') = 1, ce qui implique: h' = 1
c ’est-à-dire H C\N = H ^i.e. H C N , ce qu’on voulait établir.

PARTIE IV
Question 1 °

Puisque le G-ensemble (G^E) est transitif, l’ensemble {StabG (o)}a€£? est une classe
de conjugaison de sous-groupes de G . Ces sous-groupes sont donc maximaux ou non
(parmi les sous-groupes propres de G ) tous en même temps.
a ) Fixons a e E . Supposons le G -ensemble {G, E) primitif. Puisqu’il est transitif,
on a d ’abord: Stab(sr(a) ^ G . Soit H un sous-groupe de G tel que StabG (a) ^ H .
Alors U a / {a } . On vérifie aisément que Ea est un G -bloc. Donc, par primitivité.
Ha = E . Soit alors y G G ; on a donc un élément h e H tel que g •A = h •a . D ’où:
h~^a •a — a, i.e. h~^g e StabG (a) C H , d ’où g G hH = H . Donc, G = i ï , ce qui
prouve que S tabG (a) est maximal.
b ) Supposons que les sous-groupes StabG (a) (a G E) soient tous maximaux. Fixons
un G -bloc X de E y et soit a e X . Supposons que X ^ {a } ; nous allons montrer
que X = E . Pour cela, soit H le sous-groupe {g e G \ g •X = X } de G . Si
g G S ta b G (a ), on a: a e X C\gX , donc gX = X (car X est un G -bloc), i.e. g e H .
Donc, StabG (û) C H . Comme X ^ {a } , on a un élément b G A '\ {a } . Par transitivité
du G -ensemble, on a un élément a G G tel que a •a = b . Alors aX fi X ^ 0 , car
6 G X D a X . D ’où a X = X , parce que X est un G -bloc. Mais a ^ S ta b G (u ), car
a ' a = b. Donc StabG (a) ^ H . Par maximalité, c ’est que H = G . En particulier,
G •a C X ; mais G •a = E , donc X = E , ce qu’on voulait démontrer. On en déduit
que le G-ensemble (G, E ) est primitif.

Question 2 "

Soit 1/ e N \ { e c } ; puisque le G-ensemble {GyE) est fidèle, on a un élément a e E


tel que b = u •a ^ a . D ’après le résultat de 1-a) ci-dessus, le sous-groupe StabG (a)
est maximal parmi les sous-groupes propres de G . Puisque N <G y l’ensemble H =
N Stahcia) est un sous-groupe de G . Mais N C H y et N (f. S ta b G (a ), car u e N
et 1/ ^ S ta b G (a ). Donc StabG (a) ^ iV sta b G (a ) = H . Par maximalité, c ’est que
iV s ta b G (a ) = G . Alors G •a = (iV sta b G (a )) •a = N •a . Puisque le G-ensemble
(G, E) est primitif, il est transitif, donc G a = E . Donc N -a = E y ce qui prouve bien
que l’action de N sur E est transitive.
Le groupe G168 93

Question 3 “

a ) Supposons d ’abord E fini quelconque et {G, E) transitif. Soit X un G -bloc. Par


transitivité, \Jg^G9 •X = E . Mais pour g e G et G G , on a soit gX = g ' X , soit
g X n g ' X = 0 , car ou bien g~^g'X = X , ou bien g~^g'XDX = 0 , et la translation Tg :
X ^ gx définit une permutation de G . Donc, ceux des ensembles gX qui sont distincts
définissent une partition de E . Mais tous les gX ont même cardinal c a r d ( X ) , car
cardÎÆ?)
les Tg sont des permutations. Donc, c a r d (X ) divise c a r d (E) , et ---------est le
c a r d (^Xj
nombre des gX distincts.
b ) Supposons E fini, de cardinal premier p , et supposons (G, E) transitif. D ’après ce
qu’on vient de voir, le cardinal d’un G -bloc divise p ; c ’est donc 1 ou p . Donc les seuls
G -blocs sont les G -blocs triviaux. D ’après les définitions, le G-ensemble (G, Æ?) est
donc primitif.

PARTIE V
Question 1 "
Il est clair que le K -ensemble (X , E) est transitif, car l’action sur E du sous-groupe
r de X engendré par c est transitive. Puisque le nombre 7 est premier, il découle du
résultat de la question IV-3) que (X , X ) est primitif. Puisque N < K et N ^ {^k } >le
résultat de IV-2) montre que l’action de N sur E est transitive.

Question 2 °

Soit S = S ta b;y/(1). D ’après la formule de l’orbite appliquée à l’action de iV , on a:


c a r d (Orb;s^(l)) X c a r d (5 ) = c a r d ( X ) . Mais O rbiv(l) = X , en vertudece qui a
été vu en 1) ci-dessus. Donc, c a r d (N) = c a r d (S) x c a r d (X ) = 7 c a r d (S) , donc 7
divise c a r d (N) . Maintenant, on a: X <i X , et 7 divise c a r d (N) ; donc,

IK : N] = = 168 ^ 24
c a r d (N) 7 c a r d (5 ) c a r d (5 )
Par suite, l’indice [X : N] est premier avec 7 = c a r d (X ) . En appliquant le résultat de
II-2) avec (X , X , F) eu lieu de (G, X , H ) , on en déduit: F C N .

Question 3 °

Puisque F C N et X < jX , on a: Sk {F) C X . Mais on a vu en II-2) que Sk {F) = X .


Donc N = K . En conclusion:
tout sous-groupe N de K tel que {e /c } C X < X est égal à X . Le groupe K est
donc simple
Remarque :
A isomorphisme près, le groupe X est le célèbre groupe G168 , i.e. l’unique groupe
simple à 168 éléments (voir J.M.ARNAUDIÈS-J.BERTIN, Groupes, Algèbres et Géométrie,
chap'. VII).
94 Chapitre 1, problème 7

E X E R C IC E III

Question 1 °

Raisonnons par récurrence sur n . La propriété est triviale pour n = 1 • Supposons-la


vraie avec l’entier n — 1, où n > 2 . Posons: ni = Ent (^ ) . On a donc: n = nip + ri ,
avec 0 < ri < p . Les nombres < n divisibles par p sont p, 2 p ,. . . , n\P • Donc,
V alp(n !) = V alp(p x 2p x •••x m p) = ni + V a lp (n i!) •
On a n i < n , c a r p > l . L’hypothèse de récurrence s’applique donc a ni , ce qui
donne:

V a lp (m !) = ^ E n t .

Montrons maintenant qu’on a Ent = Ent a G N . Puisque

'TiiP < n , on a déjà: Ent ^ Ent j • D ’autre part, soit un entier m > .

Alors p °"m > n i , donc p^^^m = p (p “ m) > (ni + l ) p > n , d ’où m > * Puisque
y
tout entier > — est > , c’est que Ent f — < Ent f — V En définitive, on
pOt pa+l Vp«+1/ “ V p "/
a: Ent = Ent j » ce qu’on voulait. Donc:

V a l.
a=l ^ a=l ^

et par suite:
oo / n \
V alp(n !) = m + V a lp (n i!) = Ent ( ^ ) + ^ E n t ( J ) = X ^ E n t ,
^ fe=2 ^ /fc=l ^
ce qui poursuit la récurrence. On a donc démontré:
oo

(Vn€N*) V alp(n!) = X^^Ent .


fc=l ^

Question 2 "
On a: V alp(p!) = 1 (voir 1) ci-dessus; mais la vérification directe est ici triviale).
Les p-Sylow de &p sont donc ses sous-groupes p-cycliques. On sait que l’ordre d ’une
permutation est le ppcm des ordres des cycles disjoints qui la composent; donc un sous-
groupe p-cyclique de &p ne peut être qu’un sous-groupe engendré par un p-cycle. La
réciproque est évidente. Donc les p-Sylow de &p en sont les sous-groupes engendrés
par un p-cycle; ces sous-groupes sont au nombre de (p — 2)!.

Question 3 °

Préliminaire
Enonçons d ’abord une propriété générale des groupes symétriques, dont la preuve ne
présente aucune difficulté:

Soit neN * , et soit X et y deux parties de |l,nl disjointes. Considérons deux sous-groupes M
et N de ©n tels que:

(V (« ,t,)€ M x W ) (V (® ',y')6(Il.n||U )x((l,n]|\y) {u(x')My'))Hx'.v')


(cette condition entraîne évidemment que u{X)=X et v{Y)=Y pour tout {u,v)Ç:MxN). Alors on a:

r (V(г¿,u) 6 M X iV) uv = vu ;
I M n i V = {e } ,
Le groupe G168 95

et en raison de (1), l’ensemble MN=NM est un sous-groupe de &n en outre, l’application


MxN-^MN, {u,v)^uv est un isomorphisme du groupe produit MxN sur le groupe MN .
Passons à la question posée:
a ) Pour 0 < j < p - 1 , soit Ij l’ensemble 7-'(Il,p ’" l ) . On a; Ij = [ l + jp ^, •
Les Ij forment une partition de . Il est clair qu’on & a{x) = x pour tout
a e H j et tout X e \ Ij . D ’après la propriété du préliminaire, étendue par
récurrence à un nombre fini quelconque de parties disjointes, on en déduit que si j Ф j ' ,
alors on a crcr' = o 'g quels que soient о G Hj et o' G Hj> . Alors l’ensemble H =
Я 0Я 1 •••Яр _1 (qui est évidemment égal à Я^(о)Я^(1) •••Я^^(р_1) pour toute permuta­
tion G G © [o ,p -il ) sous-groupe de &pm+i , et l’application (сто,. . . , CTp_i) 1 -^
gqc^i •••cTp-i définit un isomorphisme du groupe produit Яо x ••• x Яр _1 sur H . On
voit que H est le sous-groupe engendré par .
b ) On a: 7 ^ Я , car tout élément de H laisse stable chaque Ij , alors que 7 (/p _ i) = I q
et 'y{Ij) = Ij+i si j < p - 2 . Soit Г le sous-groupe de ©pm+i engendré par 7 . Pour
tout ^ G ©pm+i , notons (p^ l’automorphisme intérieur г ь-» de ©pm+i , et
notons (où 0 < j < P - 1 ) l’isomorphisme de groupes H j ( p ^ { Hj ) ^ g < /? ^ ( ) . ct

Pour j G [[0,p - I J , l’application ^j \ H telle que


( V ( c r o , . . . , c T p - i ) G Я о X ••• X Я р _ 1 )

^j{oQ, . . . ,(Tp_i) = ^ 7i,o(i^o)^7i,l(cTi) •••^y^p_i((7p_i) = 7^’ •(сто ***CTp_i) •7"^’


est un automorphisme du groupe H . L’application в : Г A u t ( Я ) qui envoie 7^ sur
^j pour tout j G I0,p - 1| est un morphisme de groupes, parce que о (p^t = ^p^k+t
pour tout (fc, G Z^ X Z .
в
Considérons le produit semi-direct V —H x Г . L ’application

f '• 'P ^5pWl+l ,


© p m + l, (c T , »—> C T ^

est un morphisme de groupes. En effet, pour tous j et k dans |0,p - 1]|, et pour tous
G et r dans H , on a:

(<T,7^) ( t , 7 '') = ( a i 'j ( r ) , 7^+'') = (<77^x7 “ ^',7^+*') dans V


(<77^) ( t 7 *) = <t ( 7^t 7 “ ^) 7^+'' dans ©pm+i ,

d ’où:
/((<^.7^')(t ,7 '')) = /((< T , 7^ ') ) / ( ( r , 7*')) .
L’image de / est donc un sous-groupe de ©pm+i , et comme ce sous-groupe est claire­
ment inclus dans Q , cette image est en fait Q . On voit facilement que / est injectif; en
effet, pour ( ct, 7-^)g T^ (avec j € [ 0, p - l j ) , induit sur la liste ( / q, A» •••,-fp -i) la
permutation Sj : Ik ^ -^p(fc+j) >où p(m) désigne, pour tout m G Z , le reste de m mod
(p). Si donc cT7’^ = , on a Sj{Ik) = Ik pour tout k , d ’où j = 0 et g = •
Donc K e r ( /) = {e ^ } , et / est bien injectif. En définitive, / définit un isomorphisme
de V sur G . En tenant compte que tous les Hj sont isomorphes k Hq = Sm , on en
déduit notamment:

carcü {G) = card {V) = p c a r d [H) = p x {p"''^y ; H<G \ ^¡H - P •


De plus, r est un complément de H dans G •
Mais d ’apres le résultat de la question 1) ci-dessus, pour tout a: G 1^* , on a:
OO ^
I/« = V alp(pa!) = V E n t = 1 + p + ••• .
kti
En particulier:

^m+l = 1 + p H ------- bp*” = 1+ p i/m ; card [Sm) = p''"' ; card (Ç) = p^+P''’" =
et par suite Q est un p-Sylow de ©pm+i , ce qui répond à la question.
96 Chapitre 1, problème 7

Question 4 °

On part du p-Sylow Si de &p engendré par le p-cycle < 1,2, . . . , p > . Puis par
récurrence à Taide du procédé vu en question 3), on en déduit successivement un p-Sylow
S2 de &p 2 , jusqu’à un p-Sylow 5r de &pr . La structure de produit semi-direct
de P montre facilement que pour r > 2 , le groupe Sr est non abélien. On a vu
de plus que Sr possède un sous-groupe distingué 7ïr isomorphe à (Sr-i)^ et tel que
= (Fp , + ) . Par une récurrence évidente, on en déduit une suite de composition
de Sr •

{e} = U o - ^ U i XJr — Sr ,

avec:
U r -i^ {S r -iY ; U r-2 = { S r - 2 Y ; ........... ; U i ' ^ { S i f ~ ^(Fp)P^” ,
et, pour 1 < j < r :

Cette suite de composition donne une bonne description de Sr .

Question 5 "

a ) Pour 1 < A; < r , on a: Ent j = ûfe + û^+ip + •••+ arP^~^ . D ’où, en posant

= EjZi pour 1 < j < r :

V a l p ( n l ) = Si -hps2-i ------hp^~^Sr = aii^i + a2U2 H


------ i- •
b ) Etant donnée une partie non vide X de |1, n j , nous dirons qu’on a plaqué un sous-
groupe de & x dans & n ssi on a envoyé ce sous-groupe sur son image dans & n par le
morphisme de groupes injectif & x —> &n consistant à prolonger un élément a € & x
par l’identité sur |[1, n] \ X . Cela dit, fixons une fois pour toutes une partition de |1, nJ
construite comme il est dit dans l’énoncé. Puis, plaquons dans & n , pour chacune des
ai parties X de cardinal p de cette partition, un p-Sylow de & x ; plaquons dans
& n , pour chacune des ü2 parties X de cardinal p^ de la partition, un p -Sylow de
© X ; ot ainsi de suite, jusqu’au plaquage dans & n , pour chacune des a^ parties X de
cardinal de la partition, d ’un p-Sylow de & x •
Pour tout a € N * , désignons par Sa un p-Sylow de ©pa . En utilisant la propriété
vue au préliminaire de la solution de la question 3), on voit que tous les sous-groupes
ansi plaqués dans &n engendrent dans © n un sous-groupe S isomorphe au groupe
produit Si^ X ^2^ X • • • X S^^. En tenant compte de a) ci-dessus, on a donc:
c a r d (5 ) ^pValp(n!)

Donc, S est un p-Sylow de © ^ . Les p-Sylow étant tous conjugués entre eux, donc
isomorphes entre eux, on en déduit:
Les p -Sylow de © n sont isomorphes à Si^ x S^^ x •••x S^^ .

'A 'A
Problème 8 :

TH ÉO RÈM E DE V O N STAUDT ET Z /n Z

Rappels et notations
1) Pour tout entier naturel premier p et tout m e Z , o n notera V alp(m ) la p-valuation
de m .
2) Pour tout n G N * y on note:
(¡>{n) , rindicateur d^Euler de n ;
G{n) , le groupe des éléments inversibles de Vanneau ~^lriL I
et (pn : Z ^ /n Z > projection canonique.
3) On rappelle que pour tout entier premier p , le groupe G{p) est cyclique.
4) On rappelle que la suite {Bn)neM des nombres de Bernoulli est la suite de rationnels
déGnie par Videntité suivante dans C[[X]] :
X
expX -1 4 ^ n!
n>0

On a: Bo = 1 ; Bi = ; B2 = ^ ; B2fc+i = 0 pour tout k e , et ( - 1 ) ^ ” ^B2n > 0


pour tout n G .

PARTIE I
(Générateur universel des pour p premier impair fixé).

□ D ans c e tte partie, on fixe un entier naturel prem ier im pair p .


On choisit E Z tel que (f>p{C) engendre le groupe Q(p) O

1 °)
Montrer qu’il existe A G Z tel que (C + Ap)^“ ^ - 1 ^ 0 mod (p^) .

□ D ans ce qui suit, on fixe un te l \ , et on n o te 0 = C + ^

2°)
Soit a, Pyk et £ des éléments de N * tels que: ot> P\ k <p^ \ k = p^ £, et p J( £.
Démontrer:

= 0 mod (p“ .

3 °)
Soit n 6 N , n > 2. En utilisant la question 2) ci-dessus, démontrer :
^(p-l)p"-= ^ 1 jjjo d (pn)

4 °)
Montrer que pour tout entier naturel n > 1, le groupe G{p^) admet Pprt(0) pour
générateur (^ ).

(^) On retrouve en particulier la propriété, vue en Cours d ’une autre manière, que les groupes G{p^)
sont cycliques.
98 Chapitre 1, problème 8

Indication: Pour n > 2 , utiliser la question 3) ci-dessus.

PARTIE II
(Les groupes
1 °)
Pour tout entier impair a et pour tout entier naturel a > 3 , montrer successivement:
= l mod (8) ; = 1 mod (16) ; 2“ “ =^ _
= 1 mod (2“ ) .

2 °)
a ) Préciser les groupes Q{2) et Ç (4 ).
b ) Soit un entier naturel n > 3 ; notons respectivement Gn et Hn les sous-groupes
de Ç(2^) engendrés par (p2^(5) et . Démontrer que card (Gn) = 2^“ ^ ,
que c a r d (Un) = 2 , et que le groupe Ç(2^) est somme directe interne de Gn et Un
(attention à la terminologie “somme directe” , car les groupes en question sont notés
multiplicativement).

PARTIE III
(Obtention de congruences modulo des puissances de p pour p premier impair).

□ D ans c e tte partie, on donne t E N * , et un en tier


t
naturel p rem ier im pair p . On n o te b = V a lp (t) et u = — . O n
pO
choisit une fois p o u r to u tes ^ G Z ayant, relativem ent à p , la p ro p riété
obten u e en 1- 4) □

1 °;
Soit deux entiers naturels non nuis M et N tels que N divise M . Posons q = ^
et supposons > 1.
a ) Vérifier qu’il existe un et un seul morphisme d ’anneaux / m ,n • ^ / m z ^/n z
tel que (p^ = fM,N • Vérifier que / m .iv est surjectif et envoie G(M) dans G( N) .
b ) Soit pM,N ' G{M) G{N), ^ Î m ,n ( 0 • Montrer que qm,n est un mor­
phisme de groupes surjectif. Si M est une puissance de nombre premier, prouver que
l’application j i-> (/?m (1 -t- jN) est bijective de |0, ç - 1] sur Ker (qm.n ) • Etudier
Ker(^M,iv) pour M et AT quelconques.

□ D ans la suite, si (a , /3) G avec a > f3 , on notera, p o u r


abréger, le g d ’indices (p^ ,p ^ ) . □

2^)
a ) Soit a e h * et (x, y) G J? tels que x = y mod ( p " ) . Démontrer que
= y'P mod .
b ) En déduire qu’il existe un, et un seul, morphisme de groupes ^ : Ç{p°') g(p^+à)
tel que (V X G Z \ p Z ) (p^a (x) = Ppa+b (x * ).
c ) Si t ^ 0 mod (p - 1 ), montrer que c a r d (Ker(!i^)) divise strictement p - 1.
3^)
On suppose ici i = 0 mod (p — 1).
a ) Prouver que c a r d (Ker(îZ^)) = p - 1.
b ) Prouver que lia(^) = Ker(ra+6,i+b) •
4
On suppose à nouveau t = 0 mod (p - 1).
a ) Utiliser 3) ci-dessus pour démontrer la congruence suivante dans Z :

mod (p“+*’) .
A:€ll,p“ -l]l\pZ
Théorème de Von Staudt 99

b ) En déduire la congruence suivante dans Z :

= (p — mod (p^‘^^) .

Indication: procéder par récurrence sur a .


5 °)
On suppose t ^ 0 mod (p — 1 ). Soit Z = (ppa et =

a ) Montrer que Z - (ppa+b{l) G G{p^~^^) •


b ) Calculer , et en déduire que Sip = 0 .
c ) En déduire la congruence suivante dans Z :
= 0 mod .

PARTIE IV
(Obtention de congruences modulo des puissances de 2)
□ Si (a,/3) G et OL > (5 J on notera le g d^indices
(2^, 2^). On donne ici t G a G N * , on suppose t pair, on
p o se b = V a l2 (i) et u = — . On suppose a > 3 . □

1 °)
Montrer, comme en III-2), qu’il existe un, et un seul, homomorphisme de groupes
0 : 0 (2 “ )
^ 0 (2 “ +*’) tel que (V x 6 2 \ 2 2 ) G o (f2<^{x) = ( p2 o +b { x * ) .

2°)
a ) Montrer que lm(&) C Ker(z\a+ 6,2+ 6) •
b ) Montrer que K e r (0 ) = Ha (voir la définition des Hm à la fin de la partie II).
En déduire que lm (0 ) = Ker(z\a+6,2+6) •
c ) En déduire successivement les congruences suivantes dans Z :

k^ = 2^-2 + 2^+^-^ mod (2“ +^) ;


fc€ll,2“-i-ll\2Z
et, si t > 6 :

fc' = 2^-2 + 2^+^-i mod (2^+^) ;

PARTIE V
(Application aux nombres de Bernoulli)
□ P ou r to u t entier naturel prem ier p , on n o te Qp le sous-anneau
d e Q form é par les ^ , où i/ E ^ et 6 E \

1 °)
Soit q un entier naturel > 2 . A partir de l’identité:

X e x p (g A ) - 1 ^ ^
" - X = s ■
k=0

obtenir les relations:


k = q -l r = i+ l
t\
(Vie N *) T , k^= y -T7^------------ B t-r + 1 Q
^ ¿Î ¿ Î H ( ( t - r + l)!)
100 Chapitre 1, problème 8

2 °)
Soit P un entier naturel premier impair, et soit t un entier naturel > 2 . Utiliser les
résultats de III-4) et de III-5) pour démontrer:
a ) Si 2t ^ 0 mod (p - 1 ), alors ^ G Qp ;

b ) Si 2t = 0 mod (p - 1 ), alors ^ ^ G Qp .
2t 2tp
Indication: Poser b = V a lp (t ). Dans la relation de 1) ci-dessus, remplacer q par
p°', où a e N ^ est à choisir convenablement, pour exploiter III-4-b) et III-5-c).
3 °)
a ) Vérifier:
B2 3 _ B4 1 ^

b ) Si i > 3 , démontrer:

— - f - + —) € Q 2 •
4i V2 8tJ ^
4 -)
a ) Utiliser ce qui précède pour donner, en fonction de V a lp (2 t), la valeur de
V a lp (P i) pour tout naturel premier impair p , où T>t désigne le dénominateur de —
2t
mis sous forme irréductible.
B2t
b ) Soit V'^ le dénominateur (en le sens ci-dessus) de — . Donner V a l 2(î^i) en
fonction de V a l 2( 2t) .
c ) Déduire de ce qui précède le bien connu Théorème de Von Staudt et Clausen:

-eZ.
p prem ier P
{ p - 1 d iv ise 2£

Quel est le dénominateur de ?


d ) Le théorème de Von Staudt et Clausen permet-il de retrouver les résultats de a)
et b) ci-dessus?

☆ ☆ ☆
Théorème de Von Staudt 101

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

Pour tout A G Z , le développement du binôme donne:


(C + Ap)P~^ = + Ap(p - + mp'^ ,

où m 6 Z . Mais puisque (<Pp(C))*” ^ = 1 dans Fp = ^ /p Z > ü existe fc G Z tel que


^p-1 = I ^ Icp, On en déduit:
(C + - 1 = P (fc - AC^” ^) mod (p^) .
Il suffit donc de choisir A G Z tel que fc — = 1 mod (p) pour assurer que
(C + Ap)^“ ^ - 1 ^ 0 mod (p^). Or, dans le corps Fp , on a: <Pp(C^“ ^) ^ 0 ; il y a donc
un élément ^ G Fp et un seul tel que <^p(fc) — = l|Fp • Pour tout A G Z tel que
<Pp(A) = ^ , la congruence fc — = 1 mod (p) a lieu. L ’existence de A répondant
à la question en découle.

Question 2 "

Nous allons calculer Val® Pour cela, nous utiliserons la formule, valable pour
4c:)l-
tout N :

( 1) Valp(7V!) = X : E n t Q
i= l ^

(voir par exemple le problème 7 pour une démonstration de (1)).


Notons r le plus grand entier i G N tel que < £ et s le plus grand entier z G N
tel que p^ < p“ "^ - £ . Puisque p“ > fc , on a: p^ (p^~^ - £ ) > 0 j donc £ < p " “ ^ , et
par suite: 0 < r < a - j3 . Puisque ^ > 1, il en découle: 0 < s < a - /3.
Nous utiliserons la relation élémentaire suivante:
(2) (V x e R \ Z) Ent(-x) = -Ent(a;) - 1 .
On a alors:

V alp(p “ !) = E n t ( f ) = l + p + p2 + . . . + p “ - i ;

Valp ((î^^)!) = 1 Ent ( ÿ ) = ^ (1 + p + . ■•+ Ent ( ^ ) ;

V alp ((p " _ p^^)!) = V alp ^(p^ (p“ ~^ - 1))!^ =

= ( p " - ^ - ^ ) ( l + p + - - - + p '5 - i ) + ^ E n t(^ ;


j= l
mais puisque s < a — j3, on a aussi, par application de (2), et en tenant compte que p
ne divise pas £ :
J=S j= o c -ß j = O i-ß j-o t-ß
rpoc-ß -j¿
y p-ß-j +
p3 J ^ \ ni ) ^ ^ ^ \ p i.
J= 1 ^^ 7j =
= 1l ^^ j7== l1 j7== l1 ^

= r l+ p + ...+ p « -/5 -i_ ^ - ( a - /3 ) .


102 Chapitre 1, problème 8

J ^ o c -0 . j= r

Comme r < a — ^ , on a aussi: ^ Ent ^ Ent j . Finalement:


j= i j= i

Val^ ^ = V alp ((p“ )!) - V alp {{jP iy ) - V alp ((p“ - p^¿)\) =

= l+ p + ---+ p ““ ^ - 5 ,

avec:

5 = ¿ ( 1 + P + •• ■+p' ^~^) + - e ) { i + p + - •• + p ^ " ' ) + 1 + P + ••■ + p ° ‘ - ‘^ - ^ +


' 3=r . 0. \ /3=r
+ (E - (¿
Après réductions, cela donne:

(3) V alp = a - ¡3
[C.)l
La relation (3) entraîne bien ^ = 0 mod (p“ . On notera que (3) est beaucoup

plus précise que le résultat demandé.

Question 3 "
D ’après la question 1), on a un entier q € J. \ p Z tel que = 1 + p q . D’où, par
développement du binôme:

^(P-I)P"-’“ = (1 pg)?” “ " = 1 + p " - i ç + S, avec : -^ = XI ) p ''q‘' •


iy=-2 V ^ /
(Selon les conventions usuelles, si n = 2 , on a: 5 = 0 . D ’ailleurs le cas n = 2 est
trivial).
Supposons i/ > 3 , et soit u e [2,p^~^ — I j . Posons: a = V a lp (i/). En appliquant
2) ci-dessus, on a:

qp 0 mod (p^n—2—a+i/\ .
);
'r r )
mais U = p^fi , où p G 1^I* , et on vérifie immédiatement que u > a 2 (si a = 0 , c ’est
parce que i/ > 2 , et si a > 1, c’est immédiat par récurrence sur a ). Pour u = , le
terme correspondant dans 5 est p^” ; mais p” “ ^ > n , car n > 3 . En définitive,
on conclut que 5 = 0 mod (p^) puisque chacun des termes de la somme qui constitue
5 est divisible par p^ . On a donc: = 1 mod (p ^ ). Comme p ne
divise pas ç , on a bien:
0(P- 1)P"-» ^ J jjjqJ (pn)

Question 4 °

Si n = 1, on a: <pp(^ = <Pp(C) >et <Pp(C) engendre le groupe ^ ( p ) . Supposons n > 21.


Alors c a r d ( ^ ( p ’^)) = (¡>{n) = p ^ “ ^ ( p - l ) . Notons a; l’ordre de (Ppn{6) dans le groupe
Ç(p’^ ). Alors U I p"^“ ^ ( p - 1 ) et a; / p^“ ^ ( p - 1 ) , donc Valp(a;) = n - 1 , i.e. p"^“ ^ |u .
De plus, de: (Ppr^{0^) = <Ppn(l), on déduit: (pp(0"^) = <Pp(l), i-e. <Pp(C^^) = <Pp(l).
Comme ^ engendre le groupe G{p) , cela entraîne: uj = 0 mod (p — 1 ). Puisque p
et p - 1 sont premiers entre eux, il en résulte: cj = 0 mod {p'^~^{p - 1)) . Donc,
U = p^“ ^ (p - 1 ), autrement dit, (Ppn{6) est un générateur du groupe G(p'^ ).
Théorème de Von Staudt 103

PARTIE II
Question 1 °

Posons a = 2k -h 1, où k G Z . Alors — 1 = 4A; (A: + 1) , et A; (A; + 1) est pair, donc


= 1 mod (8 ). Ecrivant = 1 + 8^, où ^ G Z , on a: = 1 + 16£ 4-16^^ , d ’où
= 1 mod (16).
Montrons par récurrence sur a que = 1 mod ( 2^) pour a > 3 . D ’après ce
qu’on vient de voir, la propriété est vraie ave a = 3. Supposons-la vraie avec l’entier
a > 3 ; alors a^°' = 1 + 2 " m , où m G Z . D ’où:

= (1 + 2“ m )2 = 1 + 2“ +^m + ;

comme a > 3 , on a: 2a > a + 1, et par suite: ^ = 1 mod (2^"‘"^), ce qui prouve


la propriété voulue au rang a + 1. Par récurrence sur a , on a donc prouvé que:
(V a > 3) ^= 1 mod ( 2“ ) .

Question 2 °

a ) Le groupe Q(2) est réduit à l’élément neutre; on a: Q(4) = {</^4( 1), <^4(—1)} = U 2 .
b ) Il est immédiat que c a r d (iin ) = 2 , car <^2^ ( - l ) est d ’ordre 2 dans le groupe
Ô(2^) .
Pour m > 3 , démontrons la congruence:

(4) = 1 + 2,m— 1 mod ( 2»” ) .


Elle est vraie pour m = 3 . Supposons-la vraie avec l’entier m > 3 . On a alors A e Z
tel que: = 1+ + A2’" . D ’où:

= 1 + 2"" + 2^”^“ ^ + A^2^^ + A2"^+^ + A2^^ .

Comme m > 3 , on a: 2m — 2 > m + 1 , 2m > m + 1 , et par suite:


52— 2 = 1 ^ 2^ mod ( 2"^+i) .
On a donc prouvé (4) pour m > 3 par récurrence sur m . En utilisant la question 1)
ci-dessus et ce qui précède, on a donc:
(5) 52" ' ' = 1 mod (2") ; = 1 -t- 2""^ mod (2") ,

d ’où: (<P2^(5)) = (P2^(l) et (</>2^( 5)) / ( / ? 2^ ( 1) . Cela démontre que (p2^(5)


est d ’ordre 2^~^ dans le groupe Q(2^ ) . Autrement dit, c a r d (Gn) = . Comme
c a r d (Ç(2^)) = 2^~^ = c a r d (Gn) x c a r d (JIn) i tout ce qui reste à voir pour achever
de résoudre cette question est que G nH /in est réduit à l’élément neutre. Montrons cette
propriété par l’absurde. Sinon, on aurait A; G |1,2^~^ —1] tel que 5^ = - 1 mod (2’^),
d ’où 5^^ = 1 mod ( 2^ ), et (puisque (p2^(5) est d ’ordre 2” “ ^ ): 2k = 0 mod ( 2^ ~ ^ ),
i.e. k = 0 mod ( 2^“ ^). Comme A; > 1 et A; < 2^“ ^ , nécessairement on aurait:
k = 2'^~^ . Mais ^ = 1 + 2^“ ^ mod ( 2^ ), et comme n > 3 , il est clair que
1 + 2^” ^ ^ —1 mod ( 2^ ). On aboutit donc à une contradiction, ce qui achève de
démontrer la relation attendue: Gnr\ Hn = {</^2^( 1) } •

PARTIE III
Question 1 °

a ) On a: M Z C N Z = Ker{(pN) . Par la propriété universelle du quotient^ il y a un


unique morphisme d ’anneaux /m ,n • ^ / m Z ^¡N Z / m ,n o •
Puisque est surjectif, / m ,n l’est aussi; tout morphisme d ’anneaux envoie les élé­
ments inversibles dans les éléments inversibles, d ’où fM,N{G{M)) C Q{N) .
104 Chapitre 1, problème 8

b ) D ’après ce qu’on vient de voir, qm,n est bien défini, et il est clair que c ’est un
morphisme de groupes. La surjectivité de gM,N est peu évidente; rappelons-en une
preuve: soit fe G tel que p g c d ( /c ,iV ) = 1 ; il s’agit de prouver qu’il existe m e N
tel que p g c d ( m , M ) = l et m — k mod { N ) . Posons:

m = k +N X
n ^) -
^ q prem
rem ier '
L q < M et q / k

Nous allons montrer que m convient. En effet, soit w un diviseur premier de M , d ’où
w < M . Si w \k ^alors w ]{ N et w K g , donc w )( m . Si w J( k , alors
q prem ier
{q<M et g /f c

zu divise N X g , donc w )(m. Il n’y a donc aucun diviseur premier commun


g prem ier
{ q < M et q]/k

à M et m , d ’où p g c d [m^M) = 1 ; et il est clair que m = k mod (N) ^

La surjectivité de çm.n entraîne:

c a r d {G{M)) _ (j){M)
ca rd (K e r(g M ,N )) =
card (G{N)) <I>{N)
Etudions maintenant le noyau de Qm ,n •

• Cas où M = , avec a G I et w premier.


Alors N = ^ où l < / ? < a , d ’où g = . Pour j G [0, g - 1 ], on a:
1 4- jiV ^ p Z , donc (Pm (1 + jN) G G{M) . De plus, 1 j N G jO, (g - 1) N] et
|0, (g - 1) iV] c |0, M - 1]. L’application [0, g - Ij G{M), j i-> + jiV ) est donc
injective; son image est de cardinal g = , et est contenue dans Ker(gM ,7\r) , qui
P^~^ (p — 1) a
est de cardinal = ~^ - i 9 » ce qui force l’égalité de Ker(gM,N)
avec cette image. Donc, dans ce cas, l’application j <Pm (1 + définit une bijection
de [ 0 , g - l l sur Ker(gM,7v) •
• Cas général.

Le cas g = 1 (i.e. M = N ) est trivial, puisqu’alors qm.n est l’identité. Nous


supposerons donc g > 1.
Notons g = re , où p g c d (N^e) = 1, et où tous les facteurs premiers de r divisent
N (nous dirons que e est le facteur extérieur à N de q). Alors M = qN = {r N) e , et
p g c d (riV, e ) = 1 ; de plus, <l>{rN) = r</){N) comme le montre la formule donnant (/> à
l’aide des facteurs premiers. D ’où: (/>(M) = 0(riV)(/>(e) = r 0 (iV )0 (e ), i.e.:

m ) = r<^(e) .
(6)
<I>{N)

premier sous-cas: e = 1

Alors les entiers 1 + j N , où j parcourt |0, r — l ] , sont tous premiers avec M . On


peut adapter quasiment mot pour mot le raisonnement conduit pour M puissance de
nombre premier ( cas qui n’est qu’un cas particulier du présent sous-cas), pour obtenir:

L^application [0 ,r - Ij —►G{M), j <p m (1 -t-jN) définit une bijection de [0 ,r - IJ


sur Ker (qm,n ) ■

deuxième sous-cas: e > 1

Ecrivons alors e = , avec des W i premiers et distincts, i/ G N * , et


i= u

7i e pour tout i . Posons: p = voi - •- v j i , . Soit / : Z/pZ


i=\
Théorème de Von Staudt 105

l’isomorphisme d ’anneaux canonique (on sait que / peut être explicité à l’aide de rela­
tions de Bezout). Notons S la partie de telle que

f{£) = U x u . . . , x ^ ) e n Z I (Vie 11,1/1) X i ^ v „ , { - \ ) \ .


^ l<i<y J
Il est immédiat que c a r d (S) = rii<A;<i/(^fc “ conséquence:

(7) (¡){e) ~ ^ c a r d [S) .

L’application D : (cr. A) a + Ap définit une bijection de [0,p - IJ x [0, ^ - IJ sur


[0,g - 1] (cela découle de la division euclidienne dans N ). On a: p g c d ( A^,p) = 1 ;
donc ^p{N) e G{p)] l’application h : ^ /p Z ^ ^ /p Z , x x {^p{N))~ est bijective.
Notons ^ la partie de | 0 ,p -l| telle que h{S) = <Pp(^). Alors c a r d (^ ) = c a r d (<f) .
Pour (i7, A) e ^ X [0, ^ - I J , étudions l’entier A: = (a -f Ap) -h 1 ; posant / o (pp{aN) =
( x i , . . . jX i,), les définitions montrent que Xi ^ pour tout %. D ’où (puisque
Wi divise p ), pour \ < i <u\ aN + XpN ^ - 1 mod {wi ) , i.e. k ^ 0 mod (tUi).
Comme p gcd (A ;,iV ’ ) = 1, on conclut que p g c d ( f c ,M ) = 1, i.e. <p m (A:) G G{M)\
et il est clair que (pM{k) G Ker(pM,;y^) , puisque fc = 1 mod {N ) . D ’autre part,
l’application m 1 + miV de [0,g — 1] dans ^ / m Z est injective. Il en découle
que l’application (cr, A) i-> (a 4- Ap) AT -h 1 de ^ x |0, ^ - IJ dans ô (M ) est injective,
et que son image est contenue dans K er (pM.iv) • Cette image est donc de cardinal
c a r d (J-) X ^ = c a r d {£) x ^ = r x f x c a r d (£) = r<l>{e) = ^ (voir (6) et (7)).
Mais c a r d (Ker(ÿM ,w)) = i donc cette image coïncide avec Ker(pM,Ar) • On a
donc prouvé:
Avec les notations ci-dessus, Fapplication:
^ X |0, ô (A f), ((7, A) I—> (cr + Ap) AA - f 1

déûnit une bijection de ^ x |0, ^ - 1] sur Ker(pM.N) •

Question 2 "
a ) Ecrivons y = X -h kp^ , où A: G Z . D ’après le développement du binôme, on a:
U=p—1 / V
'■p\
( 8) Î/P = rP + ^
I/=l
puisque a > 1, on a: a p > 2 a > a- \ - l . Pour u G |[l,p - 1 ], on sait que (^) G p Z ,
d’où: = 0 mod . Or, 4-1 > û; -h 1. En reportant dans (8), on voit
que y'P —x'P = 0 mod (p^*^^), ce qu’il fallait prouver.
b ) Si 6 = 0 , il est clair que ^ existe et est unique, et que c ’est l’application $
dans 0 (p ^ ). Supposons 6 > 1. L’unicité de ^ découle de la surjectivité de l’application
X i-> (Ppa{x) de Z \ p Z dans G{p° ') . Par récurrence sur b à partir de a) ci-dessus, on
voit que, pour ( x , p ) G Z^ , si a; - p = 0 mod (p ^ ) , alors x^ - y ^ = 0 mod (p“ + ^ ) .
L’application x (ppa+b(x^) est donc constante sur tous les ensembles , où
$ G 0 (p ® ). On en déduit l’existence de . Le fait que ^ est un morphisme de groupes
vient de ce que {xyY = x^y^ pour tout {x, y) e l ? .
c ) On a: p g c d ( p — l , t ) = p g c d ( t — l , u ) . Notons d ce pgcd. Par hypothèse,
d < P — 1 (i.e. d divise p — 1 strictement). Soit x G Z \ p Z . On a m G Z tel que
X = 9'^ mod (p“ ) . Pour que a;* = 1 mod (p®+^), il faut et il suffit que l’on ait:
mt = 0 mod (p - l)) , puisque (ppa+b{6) engendre G{p°'^^) • Cette condition
équivaut à: mu = 0 mod ((p“ ” ^ (p - 1)) , soit, en posant u = ^ et tt; = , à:
mv = 0 mod (p°'~^w)', mais p g c d (u,p^“ ^it;) = 1, donc la condition équivaut à:
m = 0 mod (p°'~^w) . Par suite, Ker(i^) est engendré par (ppa[6^°' , élément de
G{p°') qui est visiblement d ’ordre d. Donc:
106 Chapitre 1, problème 8

card (Ker(!?^)) = d = pgcd (p - l ,t )

Question 3 '

a ) On peut reprendre pas à pas le raisonnement de 2-c) ci-dessus, en s’affranchissant


simplement de l’hypothèse d < p —1. On en déduit:

card (K e r(}P )) = p — 1

b ) On a: t = 0 mod (p^(p — 1)) , car p et p — 1 sont premiers entre eux; d ’autre


part, p^(p ^ 1) = card (¿(p^*^^)) • Donc, = 1 mod (p^~*~^) pour tout x e Z \ p Z .
On en déduit:

(9) Im(!P') C Ker(r<»+6,i+i.) ;

d ’autre part, c a r d (K er(ro+6,i+6)) = = P“ ^ i d ’après a) ci-dessus:

_ card (g(p°)) _ 1) _
card (lm(!P’)) = =P
card (Ker(!P')) p -1
donc aux deux membres de l’inclusion (9), on a des ensembles finis de même cardinal.
Ces ensembles sont donc égaux, i.e.:

Im(!P') = Ker(ra+M+6)

Question 4 °

a ) Lorsque ^ décrit = Ker(ra^b,i+b) » les ensembles forment une


partition de 5 (p °) en p^” ^ sous-ensembles de cardinal p - 1, puisque Ker(!i^) est de
cardinal p — 1. Donc:

(P -l) H Z ) !^W = ( P - l ) ^ 4
΀Im(iP) zee(p” ) Î6Ker(r„+t,,+t)
D ’après le résultat de 1-b) ci-dessus (cas où M est une puissance de nombre premier),
on a, puisque p“ — 1 est pair:
j=P“- i .

E
CeKer(ra+6,i+6)
^= J=0
E K+2^^"■ ,
tandis que, par définition:

X] H (Ppa+b{k*) =iPpa+t,(^ ^
zeOip^-) fc€[l,p®-l]|\pZ fe€[l,p“ -l]\pZ
On en déduit bien la congruence voulue dans Z :

( 10) E = {p - l ) p “ iiiod
AiGll,p--lJ\pZ

b ) Si a = 1, on a: [l,p^ - Ij \ pZ = |l,p^ - 1|, donc (10) n’est autre que la relation


voulue. Supposons a > 2 , et que la congruence soit vraie avec l’entier a — 1. Pour
tout m G N * , posons: Sm = • Alors l’application ^ ^ p^ définit une
bijection de [l,p ^ ” ^ -* IJ sur |l,p^ - 1| fip Z , d ’où:
C=p“ - ' - i
5a = E >
^=1 fcG[l,p“ -l]|\pZ
Théorème de Von Staudt 107
c ’est-à-dire:
( 11)
avec
^a= E
A;€[1,P“-1I
D ’apres (10), on a: Va = (p ~ l)^ « mod (p^+b). Et d ’après l’hypothèse deî recurrence:
i
Sa-i= ( p - l) p “- i mod (p«+6-i) d-où; ^ ^
(12) p‘5a-i s (p _ i)p“- y - i + t jnod (p“+6+‘-i) .
Comine i = 0 mod (P - 1 ), et comme p - 1 > 2 , on a: t > ( p - l)p '’ > 2 p ' > > b + l ,
nu- ^ , ce qui entraîne, en tenant compte de
^ ~ ^ .On a donc bien montré, par récurrence sur a , la
congruence:

(13) = (P~~ l))p^ niod

Question 5 ”

a ) Puisque v?p(^) engendre le groupe Ç(p) et puisque i ^ 0 mod (p - 1) et


p - 1 - c a r d ( g ( p ) ) , on conclut que (9* ^ 1 mod ( p ) , i.e. 6^ - l i p ï .Par
suite, Z - <Ppa+6(l) = { p p a + b [ 0 ^ - 1) € .
b ) On a:

2 5 ÿ .= ^ ^p„+i( 0*)^ ;

et, pour X e Z \ p Z :

^p<^+b{6^)iPpa+b{x*) = (Ppa+b {{OxY) .


Comme 9 e Z \ p Z , l’application x Ox définit une bijection de Z\pZ sur lui-même.
On en déduit immédiatement: ZS^p = , d ’où: (Z —(^pa+6(l))S'ip = 0 . D ’après a), on
a: Z —(ppa+b{l) e G{p^~^^) ; la relation précédente entraîne donc: 5^ = 0 .
c ) Posons d = p g c d ( t ,p - l ) . En appliquant le r ésultat trouvé en 2-c) ci-dessus,
on voit que les ensembles , lorsque ^ décrit Im(lZ^) , forment une partition de
G{p°') en p°'~^ X ^ ^ ^ ensembles de cardinal d. Puisque (ppa induit une bijection de
|l,p® - 1] \pZ sur Gip^'), on déduit de là:

E k* )=dS^ ,
fc6|[l,p“ -ll\pZ
ce qui équivaut à:

(Ppa+b ^ ^^ = dS}p ,

/c6[l,p“ -ll\pZ
soit, en relevant la relation dans Z et en tenant compte que 5^ = 0 :

= 0 mod
(14)
fe€ll,p“ -ll\pZ

PARTIE IV
Question 1 '

Si a G et (x ,y ) € 2^ avec x = y mod (2*^), on vérifie immédiatement que


= 2/^ (2“ “^^). Un raisonnement analogue à celui de III-2° ) montre alors
l’existence et l’unicité de 0 .
108 Chapitre 1, problème 8

Question 2 °

a ) Si a ; G Z \ 2 Z , o n a aussi y = x ^ e Z \ 2 Z . En tenant compte que 6 > 1, on


peut appliquer le résultat de II-l), d ’où: = 1 mod (2^"^^), autrement dit:
^ a + 6,2+ 6(^(<^ 2‘‘ (iC^))) = 1 • On en déduit: Im(6)) C Ker (Aa+b,2+b) •
b ) Soit X G Z \ 2 Z . D ’après le résultat de II-2), on a un unique couple (m,s) G
|0,2°'“ ^| X {0 ,1 } tel que x = 5 ^ ( - l ) ^ mod (2^) ; alors x^ = 5^m car t est pair.
Toujours par application du résultat de II-l), on a = 1 mod (2^+^) ssi la con­
gruence tm = 0 mod (2^+^“ ^) est satisfaite, i.e., puisque u est impair, ssi on a
m = 0 mod (2“ “ ^), ce qui équivaut à: m = 0 . Donc, K e r (0 ) est formé des
(P2^ig{ { -i y) pour 5 décrivant {0 ,1 } , ce qui signifie: K er(O ) = Ha • En conséquence,
c a r d ( K e r ( 0 ) ) = 2 , d ’où:

c a r d (lm (© )) = ^ c a r d (5(p “ )) = 2“ -^ = ||^2+ 6y = (Ker(z\„+ 6,2+ 6)) •

((voir I l l- l- b ) ) . En tenant compte du résultat de a) ci-dessus, on en déduit bien:


(15) . Im (0 ) = Ker(ido+6,2+6)
c ) L ’application —A: induit une bijection de |1,2“ ~^ —1| sur |2“ ~ ^ -t-l,2“ —1],
et une bijection de [ 1, 2“ "^ - 1] \ 2 Z sur |2“ "^ + 1,2“ - 1] \ 2 Z . Comme K e r (0 ) =
Ha , on en déduit que l’ensemble (^2« ([ 1, 2“ “ ^ - 1] \ 2 Z ) = T est une transversale de
0 ( 2“ ) mod (Ha) , i.e. rencontre chaque ensemble 0 "^(O (où ^ G lm ( 0 ) ) suivant
un singleton. A partir de (15), en raisonnant comme en III-4), et en tenant compte que
2o-l-6 — 3 > o - f - 6 et 2“ +** = 2 •2“ +*’“ ^, on voit donc maintenant que:
2“- 2_ i
</?2»+l>( ^ fc‘ ) = ^ ^ = y>2“+'>( ^ ( 1 - b j 2*’‘''^) =

= <f2.+6 (2“ -2 -I- 2*’+2 (2“ -2 - 1) 2“ -3 ) = <^2,+k(2“ -2 + 20+6-1) _


En relevant cette dernière relation dans Z , on arrive à:
(16) ^ fc*= 2“ " ^ + 2“ +'’“ ^ mod ( 2“ +'’)
ikGttl,2"-i-l]|\ 2Z
Pour m entier naturel > 3 , posons:

A:Gl[l,2^-i-l]| AiG|[1,2»^-1-1J\2Z
si a = 3 , on obtient: % = V3 + 2^ ; or, 2* = 2^^*’ . Si on suppose t > 6 (i.e. n > 3
puisque 6 > 1 ), alors u2^ > 6 + 3 (preuve immédiate). D ’où 2^ = 0 mod ( 2^+^\ w . ’
d ’après (16), 6/3 = 2 + 2^+^ mod ( 2^+^), d ’où alors 6/3 = 2 + 2^+^ mod ( 2^+3\
posons a > 4 , et qu’on ait prouvé la congruence 6/a -i = 2®“ ^+ 2^+^“ 2 / 2a-i-6-i\
Alors Ua = Va + 2*Ua-i ■ Or, 2U -1 = 2“ +*-3 -I- 2“+<>+‘ -2 mod ( 2“ + 6+ t -i)
on a vu qu’à cause de i > 6 , on a: 2‘ = 0 mod (2*’+ 3 ), d ’où immédiatement
2‘ Wo_i = 0 mod (2“ "''*’) , d ’où en tenant compte de (16) :
Ua = 2“ -2 + 2“ +*’-^ mod ( 2“ +'’) .
Par récurrence sur a ( a > 3 ), on a donc prouvé que:

y. - 2«-2 ^ 2“ + 6- i
(17) (Vi e N, i > 6) E
fe€ll,2<*-l -11
mod ( 2“ +*’) .

PARTIE V
Question 1 "
L’identité proposée est triviale (sommes géométriques finies). Elle s’écrit:
Théorème de Von Staudt 109

^ oo w- k=q—-l-l
n,---y

<‘») (E =E H ( E ■
m=0 n=l r=0 k=0
Pour t e N * , en identifiant les coefficients de des deux membres de (18), on arrive
à:
k=q-l n = i+ l n
1 ^ £Ü. Bf+i-ra
i! ^ ^ n! (i + l - n ) !
ce qui équivaut, en multipliant par t \, à:
k=q-l r=t+l
(19) E
k=i
E r ! ( t - r + l)!
B t-r + i

Question 2 "

Suivons l’indication de l’énoncé. Soit a 6 ; remplaçons g par p^' dans (19). Cela
donne:
fe=p“ - l r=2t+l /^.v,
(20) ^ fc2‘ = p “ B2t+p“ £ ^,(2t _ r + TV •
fe=l r=2

Posons: iîo = r! (2t-t+ i)! ~ Choisissons a suffisamment grand


pour que Ra 6 p^Qp , ce qui est visiblement possible.

a) cas où 2t ^ 0 mod (p - 1)

D ’après les résultats de III-5-c), on a: ^ = 0 mod (p^"*"^) • Ecrivant


= p^p avec P G Qp , en utilisant ( 20), on voit qu’on a un A G Z tel que
( 21) p“ B2t + p “ + V = Ap“ +*’ ;
or, b = Valp(2i). Posant u = , on a donc p J( u, d ’où: ^ £ Qp • Alors en divisant
les deux membres de (20) par 2ip“ , on arrive à: ^ ^ „ i d ’où: ^ € Qp .

b ) cas où 2t = 0 mod (p — 1)

Posons à nouveau: Ra = p^p (où p G Q p ) , et г¿ = -p- ; d ’après les résultats de


III-4-b), on a:
fc=p“ - i
£ A;2‘ = p“ - i ( p - l ) m o d (p “ +'’) ;
k=l
comme p g c d ( p, p - 1 ) = 1 , il est clair que p - 1 divise u . Posons: v = • D ’après
(20), on a alors un A G Z tel que p°'B2t +p^"^V = (P ~ l)p ^ “ ^ + Ap®"*’ ^ , d ’où, en
divisant par 2tp°' :
ËHi + ^ = A + P~ 1
2t U U 2tp
com m e f G Q p et ^ G Q p , il en découle:
1
B2t _______
( 22) ^ 6 Qp , autrement dit : G Qp •
^ 2t 2tp ^ 2t vp^-^^

Question 3 "

a ) Puisque B2 = ^ , on a: ^ | G Q 2 ; et puisque B4 = j on a:
110 Chapitre 1, problème 8

b ) Supposons t > 3. Pour a e et a > 3, remplaçons q par 2^“ ^ dans (19); cela
donne:

^ = B2t+2“-i7e„ ,
fe=l
avec:
r=2t+l
( 2i)!
T^a= Ÿ . r! (2i —r + 1)!
r=2
Choisissons a assez grand pour que TZa ^ 2^'^^Q2 > ce qui est visiblement possible.
Posons alors IZa = 2^cr, où (J G © 2 , et où h = V a l 2( 2 t ) . Posons enfin u = ^ •
Utilisons (17). Puisque 2t > 6 , on un A € Z tel que
2°'~^B2t + 2 “ “ ^'^^+^ a = + A 2"^+^ ;
en divisant les deux membres de cette relation par 2“ •2t , on obtient:
B2i ^ ^ ^ ^ .
4t U St 2u U ’
mais J G Q 2 J ^ G Q 2 ) et ^ ^ ^ Q 2 , car u - 1 est pair. Finalement:

( 2 3 ) ^ “ (5 + à ) ^

Question 4 "
a-b ) On se borne au cas où t > 3 , les cas t G {1 ,2 } étant triviaux. Pour tout nombre
premier p , posons: Up = ^vJp(2) , et, si p > 3 et p — 1 |t , posons Vp = — .
Lorsque p est premier impair, on déduit de (21) et (22):
si P - 1 I 2i , alors Valp{T>t) = 0 ;
si P - 1 I 2t , alors ValplVt) = Valp(upp^'^^^^p^^*^) = 1+ V alp(2t) = 1 + V alp(t) .
Lorsque p = 2 , on déduit de (23):
V a l 2(r>t) = V a l 2( 8t) = 2 + V a l 2( 2t) , (d’où: V a l 2( A ) = 1 + V a l 2( 2t) ).
c ) Pour tout nombre premier p (pair ou non), les résultats ci-dessus donnent:

B2t + ^ € Qp si p - 1 I 2t
(24)
B2t € Qp si p - 1 / 2i
Soit 9 3 1 l’ensemble des nombres premiers p tels que ^ “ 1 divise 2 t , et soit Jt
le dénominateur de B2t , c ’est-à-dire l’élément d e qui vérifie dB2t ^ ^ et
p g c d (d , dB 2i ) = 1. D ’après (24), on a:

V aal l p(JA
V W -- |i ^^ si peï&t
ce qui donne déjà la formule:

(25) j,= iI p
p€?8t
Posons: Pt = SpçjB^ ^ ; pour tout p G 93*, il est clair que P* - - G Qp , et pour tout
nombre premier p ^ SB*, on a: P* G Qp . Avec (24), on en déduit:

(26) B2t + Pt 6 fl Qp

{ p prem ier

Mais en vertu de l’existence de la factorisation en facteurs premiers dans Z , on a:

n = 2
PGW’"
{ p prem ier
Théorème de Von Staudt 111

La relation (26) entraîne donc: B2t -^Pt G Z , ce qui prouve le théorème de Von Staudt-
Clausen.
d ) Ce qu^on vient de voir montre en particulier:
2tJt
Valp(2i)
n P
P premier, p —i y 2t

Cela prouve que le numérateur Ait = Jt B2t de B2t est divisible par:
pValp(2t)

P premier, p - 1 / 2t

Or, le théorème de Von Staudt-Clausen ne donne pas à lui seul ce renseignement sur
Mt : il permet juste d ’affirmer que pour tout p G fB t , on a: Ait ^ 0 mod ( p ) , et
V alp(Jt) = 1 . Les résultats a) et b) ci-dessus sont donc strictement plus précis que le
théorème de Von Staudt.
112 Chapitre I, problème 8

Commentaire sur le problème 8:


Le théorème de Von Staudt-Clausen admet de nombreuses preuves plus directes que
celle résultant du présent problème . L’une des plus élégantes est la preuve de Lucas^
qui fait l’objet du problème 9 du chapitre IX. La méthode développée dans le présent
problème a été publiée par J. MILNOR en 1965 dans la revue Topology. Cette méthode a
été reprise plus récemment, ce qui a permis d ’obtenir des congruences encore plus fines.
Problème 9 :

CONCOURS DES M INES, 1984

Rappels et notations
Z désigne Vanneau des entiers relatifs; R désigne le corps des réels, et IR^ le groupe
multiplicatif R \ { 0} ; C désigne le corps complexe, et C * désigne C \ { 0} . Pour
(x,y) e R^ et Z = X -h i y e C , on pose x = SR(^) et y = ^{z) ; C[X] désigne la
C-aigèbre des polynômes en Vindéterminée X sur C ; Vexponentielle sur C est notée
Z e x p (z) ou Z 1-^ . Les notions de morphisme et d ^endomorphisme de groupes
sont supposées connues.
Les deux premières questions de la seconde partie et les trois premières de la troisième
partie sont indépendantes de la première partie.

PARTIE I
Soit G l’ensemble des morphismes continus g du groupe additif (C, + ) dans le groupe
multiplicatif ( C * , x ) .

1 °)
Montrer que G est muni canoniquement d ’une structure de groupe multiplicatif
abélien.

2 °)
Soit (a, 6) G C^ ; désignons par (p{a, b) l’application de C dans C ^ définie par:
(p{a, b){z) = e x p (^a^(z) + b^{z)).
Vérifier que (p{a, b) appartient à G et que (p{a, b) est surjective si et seulement si la
famille {a, b} est libre, lorsque l’espace C sera considéré comme un espace vectoriel sur
IR. Supposons que o et 6 ne sont pas tous les deux nuis; établir que les points, dont
les aiRxes sont les éléments du noyau de cette application b) , constituent, selon que
la famille {a, 6} est libre ou non, un ensemble dénombrable de points alignés ou une
famille finie ou dénombrable de droites parallèles.

3 °)
Montrer que l’application (p, qui associe au couple (a, b) G le morphisme (p{a, b)
de G , est un morphisme injectif du groupe additif (C^, 4-) dans le groupe G .

4 °)
Soit g e G ] montrer brièvement que la restriction / de ^ à est une application
continue de IR dans C qui ne s’annule pas.
Soit F la fonction définie sur IR par:

poo
F{x) = / f{t)dt.
Jo
Montrer:
(V {x, y) e R2) F{x + y) = F{x) + f{x)F{y).
114 Chapitre 1, problème 9

En remarquant que cette fonction F n’est pas identiquement nulle, montrer que la
fonction / est indéfiniment dérivable et est solution d ’une équation différentielle; en
déduire / .

Question 5 °

Montrer que l’application (p est un isomorphisme de groupes.


Indication : pour un morphisme g de G y considérons les deux applications de IR
dans C * : a; 1
-^ g(x) et x g(ix) .

PARTIE II

Soit H le groupe des endomorphismes continus du groupe multiplicatif C ^ .

1 °)
Soient P G Z, a G C ; montrer que l’application 0(p, a) est définie par:

G •ex p (a •L og |.a: |)^

appartient à H .

2°)
Montrer que l’application 'ip de ( Z x C , + ) dans H définie par (p, a) i—>'0(p, a) est
un morphisme injectif du groupe (Z x C, + ) dans H .

3 °)
Montrer, à l’aide de la première partie, que ce morphisme xp est surjectif.

4 °)
Soit h un endomorphisme rationnel (c’est à dire h e H y et en plus, h est une
fonction rationnelle. Montrer qu’il existe p G Z tel que h = ‘0 (p, 0 ).

5 °)
Soit /il un endomorphisme continu du groupe multiplicatif R * . Montrer qu’il existe
un réel € égal à 1 ou -1 tel que: GR* j (^hi{-x) = ehi{xŸj .
Préciser, en utilisant la question 3), les endomorphismes continus du groupe multi­
plicatif R ^ .

PARTIE III

Le résultat: ’’ toute matrice carrée complexe d ’ordre n ( n > 2 ) est semblable à une
matrice triangulaire supérieure ” sera admis.
L ’espace vectoriel des matrices carrées complexes d ’ordre n a une dimension finie; il
sera supposé muni d ’une norme; soit G L( n, C ) le sous-ensemble des matrices inversibles.
Soit p un morphisme continu du groupe G L (n , C) dans le groupe multiplicatif C * .

1
Montrer que deux matrices semblables de G L ( n , C ) ont même image par p .

2 °)
Soit A une matrice triangulaire supérieure inversible; montrer que les deux matrices
A ' et A " , définies ci-dessous, ont même image:

^ = K - k . = i ....« ; A' = ( ^ ) , : A "= (^ )


Concours des Mines, 1984 115

3°)
Montrer que l’image par cette application p d ’une matrice triangulaire supérieure
M , dont les éléments diagonaux valent 1 , est égale à 1.
Indication: Soit M = {mij)i,j=i,...,n cette matrice, considérer les matrices A\x) et
A” {x) associées à la matrice A{x) définie par:
-A(x) = •^11 ~ ~ '^ij
pour les autres valeurs de i et de j ; faire tendre le réel x vers -foo ; achever la
démonstration par récurrence.
En déduire que si A est une matrice élément de G L ( n , C ) de valeurs propres
Al, A2, . . . , An , distinctes ou non, p{A) est égale à la valeur de p sur la matrice dia­
gonale d ’éléments Ai, A2, . . . , An •

4 ‘)
Montrer que, pour toute matrice A élément de GL ( n , C ) , la valeur prise par p sur
A est égale à celle prise par p sur la matrice diagonale d ’éléments diagonaux:
d u = d e t A, du = 1 pour 2 <i <n .
En déduire: G Z , 3a G C : Vi4 6 G L ( n , C ) p{A) = a )(d e t A ) .

5
Déterminer les morphismes rationnels p de G L ( n , C ) dans le groupe multiplicatif
( “rationnel” signifie: fonction rationnelle des coefficients de la matrice).

☆ ☆ ☆
Concours des Mines, 1984 117

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
La loi interne sur G est le produit ’’ point par point” : pour u e G et v e G, uv est
défini par >2: i-> u(z)v(z) (z e C ) . On a bien uv e G (c’est dû au fait que le groupe
( C * , x) est abélien) et la loi interne ainsi définie sur G est une loi de groupe abélien
(les vérifications sont triviales); c ’est la loi demandée dans l’énoncé. Observons que G
est un sous-groupe du groupe ^ (C, C * ) de toutes les fonctions C —> C * , groupe
défini par la loi interne analogue (n, v) i—^ uv définie ci-dessus.

Question 2 "

• Pour Z e C et t G C , on a:
^a,b{z -\-t) = e x p (adî{z H-1) + b^{z 4- 1)) = ex p (a9Î(z) + b^{z) -h a9î(t) -h b^{t))
= ^a,b{z)(pa,b{t).
On en déduit: € G.
• Si ( a, 6 ) est une IR-base de C , l’application ^a,b : C —> C, z i-> a^{z) + b^{z)
est un isomorphisme de IR-e.v. Comme exp : C —> est surjectif, il en découle que
(Pa,b = e x p o^a,b est surjective.
Inversement, supposons que a et 6 soient IR-liés. Par exemple b = Xa, avec A G IR .
Alors l’image Im(îZ'a,6) est contenue dans une IR -droite vectorielle V = U. c de (cG
C ) . Donc est contenue dans U = {ex p (tc)}tçR . Posons c = a + i / 3 , où
{a, /3) e M? . Si P = 0, alors U C IR , donc Im((/?a,6) ^ C * . Si on a: a = 0 , alors
î/ C U , d ’où lm{(pa,b) ^ C * . Si a ^ 0 et P ^ 0, posons $ = _ e 2 W / 3 . Qn voit
aisément que ^ G C * \ /7 ; en effet s’il existait t G IR tel que ^ , on aurait
^ = ^27roc/p^in ^ ^ ^ ^ d»où = - 1 , ce qui est
absurde, et qui prouve bien que ^ , Ainsi dans tous les cas, on a: Im(<^a,6) ^ C * .
Donc:
• (fa,b est surjectif ssi (a, b) est une IR -base de C .

• Supposons (a, b) ( 0, 0) .
P re m ie r cas: (a, b) est une IR -b a se d e C .
Alors ^a,b défini ci-dessus est un isomorphisme de ( C , + ) sur lui même; donc
Ker((/?a,fe) = ^â,b • ^e,is on sait que K e r (e x p ) = 2i 7rZ ; on en déduit
que Ker(v?a,6) = = ( 3^-j‘ (2i 7r) ) Z : on obtient une partie de C semblable
à Z .
D e u x iè m e cas: (a, b) est IR -lié.
Alors on a un c G C * tel que lm{^a,b) = V = Uc. Dans ce cas:

Ker(<^a,6) = î?^~^(Ker(exp)) = ( 2iTrZ n P ) .

Si C ^ ilR (i.e. V ÿé IRi ), alors 2iTrZ n V = { 0 } , donc dans cette hypothèse,


Ker((pa,b) est égal à Ker(ll^a,b) , et c ’est une IR-droite vectorielle, car lPa,b est un
élément de rang 1 de HoitiR ( C ) .
118 Chapitre 1, problème 9

Si c G ilR (i.e. si P = R i ), alors on a:


Ker{ipa,b) = ^~j(2iTrZnV) = ¿^-¿( 2i 7rZ) .
Notons M la R -droite vectorielle Ker(lZ^a,6) • Soit î; G C tel que ^a,b(v) = 2i 7r . On
a forcément: v ^ Ai ^et on voit que K er = [ J {kv + Ai) ; on obtient une réunion
k£Z
de droites parallèles ” équidistantes” dans le plan d ’Argand-Cauchy C .

3^)
Il est clair que Tapplication y? : —> G, (a, b) i—> <^(a, b) = est un morphisme
du groupe ( C^, +) dans la groupe G . Cherchons son noyau. En vertu de l’étude faire
à la question 2) ci-dessus, pour que (p{a,b) = ea , i.e. pour que (Pa,b{z) = 1 pour tout
Z G C , il faut et il suffit que a = b = 0 (on a vu en effet que si (a, b) / ( 0,0) , on n’a
jamais: Ker(</?a,6) = C ) . Donc, Ker[(p) = { ( 0, 0) } . Donc (p est injectif.

4 °)
• Par définition, / est un morphisme continu du groupe ( R , -f ) dans le groupe
( , + ) (il est clair, en particulier, que / ne s’annule pas). La continuité de / résulte
de celle de g (toute restriction d ’une application continue est continue).
• Soit (a;, y) G R^ . On a:
px-\-y px px+y
F{x -f- y) = / f{t)dt = / f{t)dt + / f{t)dt .
Jo Jo Jx
Le changement de variable t x -\-u donne, en tenant compte du fait que / est un
morphisme de (R, + ) dans (C ^ , x ) :
px-^y py py
/ f{t)dt = f { x + u)du = / f{x)f{u)du = f{x)F{y) .
Jx Jo Jo
On a donc bien:
(1) F{x + y) = F{x) + f{x)F(y) .
Puisque / est continue, F est dérivable, de dérivée / (théorème de Leibnitz). Et
comme / ^ 0 , on voit que F ^ 0 . Fixons yo € R tel que F{yo) ^ 0, En appliquant
( 1) avec yo au lieu de y , on obtient: f{x) = — 7 • Donc / est de classe
^(yo)
, comme F . Donc F est de classe , puisque f = F ' , Une récurrence aisée permet,
en continuant, de déduire que F est de classe , et donc que / est de classe .
Maintenant, en dérivant par rapport à a; la relation:

(v(rr,y)€R 2) f i x + y) = f { x ) f { y ) ,
on obtient:
( V {x, y) € IR2 ) f'{x + y) = f'{x)f{y) ,
d ’où, avec a; 0 : / '( y ) = C f (y) , avec C = / ' ( 0 ) . D ’où immédiatement, par
intégration:

( Vy GR ) / ( y ) = / ( 0) ex p (C y ) = e x p (C y ) ,
car / ( 0) = 1 puisque / est un morphisme de groupes.

5°)
Pour répondre à cette question, il reste uniquement à prouver la surjectivité de (p.
Soit g e G . Les applications u = g\ C * et V C* , X g{i-x) sont
manifestement des morphismes continus du groupe (R, -h) dans le groupe ( C * , x ) .
En fait, on a montré en 4) ci-dessus que tout morphisme continu du groupe (R, -H)
dans le groupe (C ^ , x ) est de la forme y e x p ( C y ) , avec un G G C .
Concours des Mines, 1984 119

On a donc (a, 6) G tel que: u{x) = exp (a x) et v{x) = exp{bx) pour tout
X e R . En tenant compte de ce que g est un morphisme de (C, + ) dans ( C * , x ) , en
posant Z = x-{- Ly avec a; G IR et y on o.:
g{z) = g{x + i y ) = g{x)g{±y) = u(x)v{y) = exp(aa:) exç{by) = exp (a x + by)
= e x p ( a 3ii(2:) -\-b^{z)) = ^a,b{^) ,
d ’où g = (pa^b • La surjectivité de (p en découle, ce qui achève d ’établir que <p est un
isomorphisme de ( C^, +) sur G.

PARTIE II
(La structure de groupe de H est celle définie “point par point” , de façon analogue à
celle de G .)

Question 1 °

Pour (zi,Z2) g C* x C^ ,o n a :
}p(p,a)(zi,Z2) = (zi,Z2)^exp(aLog |ziZ2 |) = z^z^ e x p (aLog| |+ a L o g \z2 \)
= (!^(P.a)(^i)) X (!f(P .a)(^ 2)) ■
De plus !Z^(p, a)( l) = 1, et il est clair que ^{p^a) est continue, car la fonction L og est
continue sur la fonction ex p l’est sur IR, et l’application z z^ est continue
sur C . Donc: ^{p^a) e H .

Q u estion 2°

• Pour (p, q) G et (a, b) G , on a, pour tout Z e C :


{Ф{р, a){z)) {^{q, b)(z)) = zP e x p (a L o g |z |)z9 e x p ( 6 L og |z [)
= zP"*"® ex p ((a + b) Log |z |) = <P(p + q,a + b)(z) .
On en déduit que iP est unmorphisme du groupe produit (Z, + ) x (C, + ) dans JI .

• Cherchons K e r ( l P ) : c’est l’ensemble des couples (p, a) G Z x C qui vérifient


z^ exp(a log IZI) = 1 pour tout z e C . Soit (p, a) G K er (iZ') . Alors pour tout z G U ,
on a z^ = 1 J d ’où p = 0 , car pour p G Z * , l’application U —> U , z z^ est
surjective. D ’où \z\^ = 1 pourtout z e C ^ . En prenant 2: G IR+ , on a donc = 1;
d ’où a = 0 : en effet, a Log 2: G 2i 7rZ pour tout 2: G IR+ , et si l’on avait a ÿé 0 ,
l’image de la fonction Log : R^ —> C serait contenue dans ^ 2i 7rZ , ce qui est absurde.
Finalement, Кег(й^) = { ( 0 , 0 ) } ; donc ^ est injectif.

Q u estion 3"

Soit f e H . Alors g = f Oe x p G G , donc on peut déterminer (a, b) G tel que


9 = V^a.b • Mais il est clair que g est 21тг-périodique; en écrivant que g{0) = д{2±тг) ,
on obtient: 1 = ехр(2тг6), d ’où: 6 G i Z , autrement dit, 6 = i p , avec p G Z .
Soit maintenant ^ G et 2: G C tel que ^ . Alors C / 1$ |= e x p ( i ^ ( 2: ) ) ,
d ’où:
exp(bQf(z)) = exp (piO ;(z) = (^ / 1^ | .
Par suite:
f i O = exp^g{aЩz) + bQ{z)) = (^/|^|)*’ e x p (aSft(z)) .
D’ailleurs, |Î |= et Log |^ |= Ift(z), d ’où encore:
f ( 0 = i Г " exp(a Log |Ç|) = exp ((a - p) Log |^ |) .
On en déduit: / = ^(pj a, - p ) ; on a donc prouvé la surjectivité de iP.
En conclusion, iP est un isomorphisme du groupe (Z x C, + ) sur le groupe Я .
120 Chapitre 1, problème 9

Question 4 °

L’hypothèse que h est rationnelle signifie qu’il existe U e C[X] et n G Z tel que:
C/(0) 0 , et (yZ G C * )
h{z) = z~‘^U{z) (remarquons que ce couple (C/,n) est
unique). Comme l’application Pn : —> C * , z z'^ appartient à H , l’application
î] = hPn appartient aussi à H . Donc (p,a) G Z x C et on a ?; = a ) . L’application
6 = rjP-p appartient aussi à , et on a:

(V^: G ) 6{z) = e x p (a L o g | 2r|) = z~^U{z).


On voit que si z G U (i.e. si \z\ = 1 ), alors 0(z) = 1 . Donc tout élément de U
est racine du polynôme U - ; donc U = X^ . Donc e x p (a L o g |z |) = 1 pour tout
Z G C * , ce qui entraîne évidemment a = 0 (prendre z arbitraire dans ). Donc
ry = li^(p, 0) , d ’où h = rjP-n = ¿'(p — n, 0) , ce qui répond à la question.

Question 5 "

• Pour tout X G R+ , on a: { h i { - x ) Ÿ = h l ( ( - x ) ^ ) = /ii(rr^) = (hi{x)Ÿ ; il y


a donc une application € de IR* dans { - 1, 1} , telle que h i { -x ) = e{x)hi{x) pour
tout X G IR+ . Mais comme hi est continue et jamais nulle, on voit que e est continue.
Donc £ est constante. Désignons encore par e sa valeur constante, on voit que:
( y X G R^ ) hi { -x) = ehi{x) .
• Posons: P = ; c ’est un morphisme continu de groupes: IR^ —^ IR* C* .

On sait que l’application : IR * x (U —^ C * , (r, n) i-^ rг¿ est un isomorphisme du groupe


produit (IR+, x)x(IU, x) sur le groupe ( C * , x ) . L’application: /ii = <?o(77x I d y ) o ^ ~ i
de C * dans C * , est donc un élément de H ; d’où hi = ^{p^a) où (p,a) G Z x C ,
i.e.
^ V(r,u) G [R+ X U ^ hi{ru) = (ru )^ e x p (a L o g r ) = hi{r)u .
En particulier (en prenant r = 1 ): vP = u pour tout n G U ; donc p = 1 (le polynôme
X^ - X doit être nul sur U ). Donc:
(y{r^u) G IR+ X U) h\{r^u) = r u e x p ( a L o g r ) ,
d’où:
(VrGlR+) /ii(r) = r exp (a Log r) = ex p ((a + 1) L og r ) .

Comme hi est à valeurs réelles, on doit avoir e x p ( i^ ( a ) L o g r ) G { —1,1} pour tout


r G [R * , ce qui oblige: 9?(a) = 0 , i.e. a G IR . Finalement, en posant a = a + 1, on a:
a G IR , et
(V r G IR* ) hi{r) = r “ .
r 1 si X > 0
• Soit S : on a: 5 G ^ , où £ désigne le
\ -1 si X < 0 ’
groupe des endomorphismes continus du groupe multiplicatif IR . Soit M e S défini
par M ( x ) = IX I pour X G IR* . D ’après l’étude ci-dessus, on a:
l-e
2
( Vx g R*) ùi(x) = | x r ( 5 ( x ) ) '

Notons m la classe mod 2 de m G Z . Puisque 5^(p) = 1 pour tout p G IR * , l’élément


a un sens pour tout ^ e F2 = ^ /2 Z >et vaut pour tout m G Z tel que m = ( .
Pour tout a G IR , notons Va le morphisme continu de groupes: IR * IR * , x x“ .
On a une application G : (F 2,+ ) x (IR,+ ) —> S qui envoie (C,a) sur l’application 9(^^a
de IR* dans IR* , qui à x associe S^{x) xVaO M ( x ) , i.e.: ô(^^a = •{Va o M ) . Il
est immédiat que G est un morphisme de groupes (cela découle essentiellement du fait
que Va-\-0 = VaVp pour tout (a ,/î) G IR^). L’étude précédente a prouvé que G est
surjectif. Il est aisé de vérifier que G est injectif, car si 5^(x) x |x|^ = 1 pour tout
Concours des Mines, 1984 121

a; G Iw , en prenant a; > O, on voit d ’abord que o: = 0 , puis en prenant a: = —1 , on


voit que C = Ó, d ’où K er(O ) = { ( 0 , 0 ) } .

• En conclusion, l’application 0 définie ci-dessus est un isomorphisme du groupe


produit (F 2, + ) X (IR, -h) sur le groupe £ .

Remarque 1:
Nous avons suivi point par point la méthode suggérée par l’énoncé. Le coeur de la
solution de cette question est l’établissement de la propriété que les seuls morphismes
continus de groupe: 1R+ —►IR+ sont les Va , fait qu’on a déduit des résultats de la
question II-3). Mais cette propriété est facile à prouver directement, sans passer par C ;
le lecteur pourra reconstituer une preuve directe très simple en suivant le canevas que
voici, où le détail des preuves reste à mettre au point (ce qui ne présente pas de difficulté
sérieuse):
é t a p e 1:
Les seuls endomorphismes continus (lR,+)-+(IR,+) sont les homothéties, i.e. les applications
du type xi-^ax , où aGiR est fixé,
é t a p e 2:
L ’application E: est à la fois un homéomorphisme et un isomorphisme de
groupes: (R,+)-+(IR* , x ) , dont la réciproque est l’application L de R* dans R , qui à x associe
Loga;.
é ta p e 3:
L ’application f*-*EofoL établit un isomorphisme du groupe des endomorphismes continus
de (R,+) sur le groupe des endomorphismes continus de (R* ,x ) .
é ta p e 4:
Conclure. ^

PARTIE III

Question 1 ”

Cela résulte de ce que le groupe ( C * , x ) est abélien.

Question 2 "
Soit D = d i a g ( a i , i , . . . ,an,n) • Puisque A est inversible, les sont tous non nuis,
donc D est elle aussi inversible. On vérifie que:
= diag(o];j,..., o"J,) ; A' = D ~^A \ A " = AD ~^ ,
d ’où: A" = DAD~^. Donc A” est semblable à A . D ’après la question 1), il en découle:
p (A ') = p ( ^ " ) .

Question 3 °

a ) Prenons x G IR + . Posons: D(x) = diag(a;, 1 , . . . , 1) (D (x ) G G L ( n , C ) ) .


Notons: A^x) = (B(x)) ^A{x); A” {x) = A{x)[D{x ) )~ ^ . D ’après 2) ci-dessus, pour
tout X > 0 , on a: p[A\x)) = p[A''{x)) .
Supposons n > 1. Notons N la sous-matrice de M obtenue en supprimant la ligne
1 et la colonne 1. Alors N G G L ( n - 1 , C ) , et N est toujours trigonale supérieure
unipotente (pour une matrice carrée trigonale, unipotente signifie que les coefficients de
la diagonale principale valent tous 1). On a, pour tout x > 0 :

f 1 mi,2 TTii.n
X * * ’ x

0
A'{x) = A "(x ) = M
N
^0 J
122 Chapitre 1, problème 9

On en déduit:
r 1 0 ... 0 ^
0
A ' { x ) ------------- » Ñ =
cc—>+oo N
. 0 *
d ’après la continuité de p , il en résulte que p[A'{x)) p{N) . Comme on a:
x —^+oo
p[A'{x)) = p{A"{x)) pour tout X > 0 (cf. question 2) ci-dessus ), on en déduit:
p{ M) =p( N) .
Supposons prouvé que tout morphisme continu G L (n - 1 , C ) C * prenne la valeur
1 sur les matrices trigonales supérieures unipotentes. Pour toute P € G L (n - 1 , C ) ,
soit l’élément P e G L ( n , C ) défini par:

1 0 . . . O ' )

0
P =
p
< 0 J

Alors l’application G L ( n - Î , C ) —> , P p{P) est un morphisme continu de


groupes . En vertu de l’hypothèse de récurrence qu’on vient de faire, on voit donc que
p{N) = 1. Donc, p{M) = 1 .
Si n = 1 , la seule matrice trigonale unipotente est 1 (on assimile C à SDTi(C) ),
D ’où p(l) = 1, puisque p est un morphisme de groupes. Le démarrage de la récurrence
en résulte.
On a donc montré par récurrence sur n que tout morphisme continu de G L ( n , C )
dans prend la valeur 1 sur les matrices trigonales supérieures unipotentes.
b ) On sait que A est semblable à une matrice trigonale supérieure. En vertu de la
question 1) ci-dessus, il suffit donc d ’établir la propriété en supposant que A est trigonale
supérieure de diagonale principale ( Ai , . . . , An) .
Supposons donc que:
' Al a i ,2 ui,n

A= 0
9>n—l,n
0 0 An

Posons: B = d i a g ( A i , . . . , A n ) . Puisque A e G L ( n , C ) , les Ai sont tous non nuis,


donc B est inversible. Alors la matrice B~^A = l est trigonale

p(B~^A) = 1 ;
supérieure unipotente. D ’après le résultat de a) ci-dessus, on a donc:
d ’où, puisque p est un morphisme de groupes: 1 = p{B~^)p{A) = [p{B))~^p[A) , i.e.
p{A) = p[B ) , ce qu’on voulait établir.

Question 4 °

a ) Supposons n > 1 . Soit ( A i , . . . , An) une liste des valeurs propres de A ; posons
B = d i a g ( A i , . . . , A n ) . On vient de voir que p{A) = p { B ) .
Soit Bi = d i a g ( l , . . . , 1, Ai, 1 , . . . , 1), avec Ai au rang i . Alors B = B 1 B 2 ” - Bn ,
n

donc p{B) = J J p{Di). Pour 2 < i <71 ^notons Ti la matrice de la transposition (z, 1)
¿=1
( Ti e G L ( n, C ) ); on a: TiBiTi = D ■ = diag(Ai, 1, . . . , 1, . . . 1) et d ’après le résultat
de 1) ci-dessus: p ( A ) = pi^i) • Donc:

p{D) = n p{D'^ = p{D¡) = p{D[ - .. D ' J .


i=l
Concours des Mines, 1984 123

Mais d e t ( ^ ) = A1A2 •••An , d ’où:


= d i a g ( A i , . . . , A n , l , . . . , l ) = d i a g ( d e t ( A ) , 1, . . . , l ) .
On en déduit bien: p{D) = p ( d ia g ( d e t A, 1, . . . , 1)) , comme attendu.

b ) L ’application gp : C * - ^ C * , z p(diag(z, 1, . . . , 1)) est un morphisme continu


de groupes. D ’après les résultats de II-3), on a donc (p, a) G Z x C tel que pp = iPp^a •
La formule de a) donnant p(D) devient donc: p(D) = ¿'p ,a (d e t(A )) . Comme p(D) =
p(A) , on obtient:
(VA G GL( n, C ) ) p(A) = a)) ( d e t (A )) .
Notons V le morphisme de groupes: G L ( n , C ) ^ d e t ( A ) : il est
continu, et on sait qu’il est surjectif. De cette surjectivité, de ce qui précède et des
résultats du II-3), on déduit donc, en notant On le groupe des morphismes de groupe de
G L ( n , C ) dans C * :
L^application de Z x C dans Qn qui à (p^a) fait correspondre ^(p,a) o V est un
isomorphisme du groupe produit (Z x C, + ) sur Gn •

Question 5 °

Rappelons que toute fonction rationnelle d ’un ouvert de (où iV G 1^ ^ ) dans C est
continue. Conservons les notations Gn introduites en 4), ainsi que les notations pp et V .
Supposons P e Gn - Alors Pp ^ H et pp est rationnel (toute composée d ’applications
rationnelles l’est encore). D ’après II-4), on a donc un p G Z tel que pp = ¿^(p,0). D ’où,
en revenant à la question 4) ci-dessus:
P = ^{p, 0) o V = V^.
Inversement, pour tout p G Z , l’application est un morphisme rationnel du groupe
G L( n, C ) dans le groupe ( C ^ , x ). La surjectivité de V montre que vaut partout
1 ssi P = 0 . En conclusion:
Les morphismes rationnels de G L ( n , C ) dans ( C * , x ) forment un sous-groupe
de Gn • L^application de Z dans Gn qui à p associe iP(PjO) o V déñnit un
isomorphisme de (Z, +) sur ce sous-groupe.

Remarque 2:
On pouvait faire l’économie de III-3-b) et du début de III-4-a) pour arriver à la
formule p(D) = p ^ d i a g ( d e t ( A ) , 1 , . . . , l) j , en utilisant seulement le résultat de III-
3-a). Il suffisait en effet d’écrire A = T1T2 ••• •d i a g ( d e t ( A ) , 1, . . . , l ) , où les
sont des matrices de transvections (résultat d ’algèbre linéaire élémentaire), toutes étant
trigonales supérieures. Les % sont en particulier unipotentes supérieures, d ’où p(7¿) = 1
quel que soit i . D ’où:

p{A) = p(Ti) •••pí Tn ) ■p ^ d ia g ( d e t (^ ) , 1 , . . . , 1))) = p ^ d ia g ( d e t ( A ) , 1 , . . . , l ) ) 4

Remarque 3:
En se fondant sur la génération de GL(n,AT) par les matrices de transvection et
les matrices de dilatation (génération qu’on vient de rappeler ci-dessus pour AT = C ) ,
on peut démontrer facilement que pour tout n G N ^ et tout corps commutatif K , les
seuls morphismes de groupes rationnels de GL ( n , A") dans sont les morphismes
de la forme A ( d e t ( A ) ) ^ , où p G Z . Il faut distinguer deux cas, selon que K est
infini ou fini. Dans ce dernier cas, l’hypothèse de rationalité est inconsistante (elle ne
rajoute rien, car toute application de G L (n , AT) dans K est alors polynomiale); il faut
alors utiliser le fait que le groupe multiplicatif (AT ^ , x ) est cyclique ^

^ ^
Chapitre 2

ANNEAUX,
POLYNÔMES
Problème 10

TH EO REM E DE FER M AT POUR p = S

P R E AM BU LE
La partie II ne dépend que de la question I-l), 1-2) et I-3-a). Dans tout le problème, on
pose: j = e x p ( ^ ) et w = 1 - j .

PARTIE I : Entiers de Jacobi-Eisenstein


Soit JC l’ensemble des nombres complexes x + j y , avec {x,y) e Q x Q , et soit S la
partie de /C formée des x + j y , avec (a;,2/) G Z x Z . Pour z = x + j y e JC (avec
(x,y) e Q X Q ), on pose: n (z ) = \z \^ = x "^ - xy + y“^ , et: Tr{z) = 2x - y .

1 ■)
a ) Montrer que JC est un sous-corps de C et que S est un sous-anneau de JC. Pour
(z,t) e JC X JC, préciser N{zt).
b ) Soit Z e JC. Montrer: z e £ ( n (^) e N et Tr{z) G Z ) .
c ) Soit U le groupe des éléments inversibles de S . Pour u e € , montrer que u est
élément de U ssi on a: N(it) = 1. Déterminer le groupe U .

2 °)
a ) Soit {z, t) e £ X {S \ { 0 } ) . On pose: j j v , où (u,v) e Q x Q , et on
note uo et vq des éléments de Z tels que: \u - uq \< ^ et |v - uo | < j . Prouver
que l’élément r = z - t{uo + ju o ) vérifie: N(r) < N (t).
b ) En déduire que l’anneau £ est euclidien, donc principal.

3 °)
a ) Montrer que 2 et zu sont des éléments irréductibles dans £ . Déterminer les corps
^¡2£ ^lw£ • Préciser leur cardinal.
b ) Soit z e £ . Prouver que si N(2:) est un nombre premier dans Z , alors z est
irréductible dans £ . La réciproque est-elle vraie?
c ) Soit z = x-h J y un élément irréductible de £ , avec x € , y e Z * et x ^ y .
Quelle est la décomposition de n ( z ) en facteurs irréductibles dans £ ? En déduire que
N ( z ) est premier dans Z . Prouver de plus: ou bien z e wU ; ou bien p = n ( z ) peut

s’écrire P = -\- 3Y^ , avec A G l ^ ^ , y G l ^ ' * ^ , e t alors p = l mod(3) dans Z .


d ) Soit P un nombre premier dans , tel que p > 5 .
• Si P = 2 mod(3) dans Z , montrer que p est irréductible dans £ .
• Si p = 1 mod(3) dans Z , montrer que p divise un entier de la forme
avec ^ g I ^ ^ j ^ g N ^ et X Y ^ 0 mod(p) dans Z .
Indication: On pourra utiliser sans la prouver, la loi de réciprocité quadratique de
Legendre:

- X
i l .3 / ^ ’
128 Chapitre 2, problème 10

En écrivant: + 3Y^ = {X + i\ /3 ) ( X - i y \ / 3 ) , en déduire que p n’est pas


irréductible dans S , puis, que p est lui-même de la forme , avec A et B
dans 1^ * . Faire la synthèse de cette question et décrire les éléments irréductibles de £ .

4 °)
Soit a et b deux entiers naturels non nuis premiers entre eux. Soit s e £ irréductible
dans £ tel que s divise + 36^ dans £ , et que + 36^ ne soit divisible ni par 2,
ni par 3. Montrer qu’alors: s Z Y flZ = 0 , e t s ^ wU . En déduire que tout diviseur de
a^ + 3 6^ dans N * qui est premier dans Z est de la forme 3m + 1 avec m G N * . En
déduire qu’il existe une infinité de nombres premiers de la forme 3m + 1 avec m G N * .

5
a ) Montrer que pour tout élément irréductible s de , le corps ^/s £ est fini;
calculer son cardinal suivant les valeurs de s trouvées en 3-c).
b ) Si s e £ est irréductible et si a G N * , calculer le cardinal de l’anneau ^¡s^£ \
enfin, pour a e £ \ {0 } , étudier l’anneau ^¡a£ •

PARTIE II : Le théorème de Fermat pour rentier 3

On conserve les notations de la partie I. On se propose de déterminer


l’ensemble des triplets (rc, y, z) Cl {£ \ { 0})^ tels que: .

1
Soit X e £ , non divisible par w . Démontrer l’existence de e G { —1 ,1 } tel que
x^ = € mod(tu'^) dans £ . (Utiliser la structure du corps )•

2 °)
Soit {x^y^z) un élément de T 3 , En utilisant 1) et en raisonnant par l’absurde,
montrer que l’un au moins des trois nombres x, y, z est divisible par w dans £ . Montrer
qu’il existe des éléments 7/, ( dans £ \ { 0} , deux à deux premiers entre eux, tels que

3°)
Notons l’ensemble des quintuplets

{a, (3, 7 , n, u )e {S \ {0 }) X {S \ {0 }) X (5 \ { 0}) x N * x W


tels que a, 7 et r<7 soient deux à deux premiers entre eux dans £ , que n > 1 , et
que:
(1) -huw^^'y^ = 0

Dans toute cette question, on considère un élément (a, 7 , n, u) e


a ) Montrer que n > 2 (pour cela réduire (1) modulo ( ) dans £ ).
b ) On pose: A = a 4 - /î, B = a A j^ , C = a 4- . Montrer que A^ B et C
sont divisibles par . On posera: a = — ; b= — ; c= — •
zo w w
c ) Montrer que a, 6 et c sont deux à deux premiers entre eux dans £ et vérifient:
(2) abc = u .
Montrer qu’un et un seul des nombres a, 6, c est divisible par w dans £ et qu’on peut,
sans perte de généralité, supposer qu’il s’agit de c ; on le suppose ainsi ci-dessous; montrer
c c
qu’alors: e £ , et que ^ 0 mod(îu) dans £ .
w w
d ) Prouver qu’il existe A, u éléments de 5 \ {0 } et г¿', v', tü' dans U tels que:
a = u'A ; b= ; c=
Théorème de Fermât pour p=3 129

Calculer a + 6j 4- c j^ ; en déduire qu’il existe vi et wi éléments de U tels que:


(3) + uii/ + = 0 .
Ayant ainsi choisi le couple (ui, W i) , démontrer que: Vi e { - 1 , 1 } . (On pourra réduire
la relation (3) modulo (w^) dans S).
Faire une synthèse de cette question 3) et donner l’ensemble des éléments de ^3 .

4 °)
Quels sont les éléments de ^3 ?

☆ ☆ ☆
Théorème de Fermat pour p=3 131

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "

a ) Les vérifications sont aisées. Pour z et t éléments de /C , on a:


N(^t) = \zt\^ = \z\^\tf = n ( z )N (t) .

b ) Si 2; G , il est évident que T r ( z ) G Z et n {z) G 1^. Réciproquement, supposons


N(2;) G N et T r ( z ) G Z pour un certain z = x j y e )C . Posant alors:
T = 2 x - y = T r{z) ; i' = x“^ - x y + y‘^ = N(2:) ,

on a: i/ = , d ’où: = 4z/ — G Z ; on en déduit: 2/ G Z ; d ’où aussi:

2x = T y G Z . Si U = 2x ^on a: u = - ^uy y^ £ N ] donc = 2uy —Ay"^


est pair, donc u est pair, i.e. x G Z . Finalement, on a: (x, y) G Z^ , d ’où z e £ .
c ) Si u £ £ est inversible, alors n (u ) x N(г¿” ^) = n ( u x u~^) = n (1) = 1, avec u~^ G £ ;
par suite, N(ti) G N et N(г¿“ ^) G N , d ’où n ( u) = 1.
Inversement, si N(г¿) = 1, on a: n {u) = uü = 1; mais l’application z z induit un
automorphisme du corps JC et de l’anneau £ ( s i 2: = x + j y G / C , alors z = x-\-j‘^y =
X —y - j y e JC\ de même, si 2: G f , alors z e £ ). Donc n G f , et u est inversible
dans £ , d ’inverse ü .
Déterminons les couples (x,?/) G Z^ tels que x^ - xy + = 1 ; en utilisant comme
1 3
plus haut l’identité: x“^- xy y'^ = {x - -y Ÿ + - , on obtient sans peine ces couples.
^ 4
Ce sont: (± 1 ,0 ), (1,1), ( - 1 , - 1 ) , (0,1), ( 0 , - 1 ) . Cela conduit au groupe U demandé:
U = {1, - j , - 1 , j , - j ^ } , autrement dit:

U est le groupe Ue des racines sixièmes de 1 dans C

Question 2 °

a ) On a:

N ( I - (txo ± j^ o ) ) = ( u - г¿o)^ ± (u - v o f - ( u - uo)(v - vo) ,

d’où:

0 < N ( I - (uo + jvo)') + J + J =

On en déduit: N(j ) < 1. Par suite: N(r) = n (î ) n (^) < N (t) .

b ) Il est d’autre part bien clair que si z divise z' dans £ , alors n (z ') > n (z ) , car
la fonction N est à valeurs dans N ' En définitive, nL v ®st un stathme
Ic-\{0) I
euclidien de l’anneau £ . Par suite, l’anneau £ est euclidien (donc principal, et donc
factoriel ).

Question 3 "
a ) L’entier n ( îï7) = (1 - j ) ( l - j^ ) = 3 est premier dans Z . D ’après les résultats de
b) ci-dessous, il en découle que w est irréductible dans £ .
132 Chapitre 2, problème 10

Par un raisonnement d ’arithmétique élémentaire, on prouve que l’égalité n {z) = 2


est impossible pour z e S . Or n (2) = 4 = 2^ . Supposons qu’on ait 2 = zz' pour
Z e S et z' e S ; on en tire: n (2) = 2^ = n {z) n{ z') . D ’après ce qui précède, n {z) = 1
ou N(2:') = 1, donc 2 est inversible dans S ou z^ est inversible dans S . Donc 2 est
irréductible dans S . Puisque S est un anneau principal, on en déduit que les anneaux
quotients ^¡28 et sont des corps.

Corps ^¡28

En ne considérant que les structures de groupe additif, on a:

i /25 ^ (2® 32)/(22© 2jZ ) = ^/ 2Z ® ^ (^ / 2Z)^


Donc le corps ^¡28 est fini de caractéristique 2 et de cardinal 4; ( rappelons que deux
corps finis sont isomorphes ssi ils ont même cardinal). Pour expliciter la structure de
^¡28 ) notons d ’abord que: 2 5 fl Z = 2 Z . D’où, par décomposition canonique de la
projection naturelle / : Z —> ^¡2 8 j en obtient une injection: ^/2 Z ^¡28 > et
un isomorphisme du corps F2 = ^/2 Z dans ^¡28 • On voit que j ^ Z + 2 £ , donc
l’image j de j dans ^¡28 » Qni est racine de + X + 1 € F2[ X ] , est de degré 2 sur
F2 . Finalement, on a: ^¡28 = F2[ j ] ( c ’est le corps des racines de X ‘^ X + 1 dans
F2[X] ) ; ce corps est donc le corps quotient de ^2 [^] par l’idéal (X^ X + 1)F 2[X] .

Corps ^¡w8

Soit ip l’homorphisme d ’anneaux naturel de Z dans ^Irxj8 ^obtenu en composant


l’injection naturelle Z —> £ et la projection naturelle 8 ^ ¡ w 8 • On a: Ker((/?) =
zü 5 n Z = 3Z . Nous allons prouver que, par décomposition canonique de (^, on obtient
un isomorphisme (p du corps F3 = ^/3 2 dans le corps 5 . Montrons que (p est
surjectif. Soit z = x 4- j 2/ G 5 ; on a: z = x y - w y , d ’où z = x -\- y mod(zu)
dans 8 . Comme x + y G Z , on voit que (p{x + y ) est la classe de z mod(zï7) , d ’où
l’assertion. Finalement, (p est un isomorphisme du corps F3 sur le corps ^ ¡^ 8 •
b ) Si n ( z ) = p est premier dans Z , supposons qu’on ait = tt' avec t e 8 et t' e 8 .
Alors, de: I S l ( z ) = p = N(t) N (t'), on déduit: N ( t ) = 1 ou N(t') = 1, donc l’un au moins
des éléments t et t' est inversible dans 8 ; par suite z est irréductible dans 8 .
On a vu que 2 est irréductible dans 8 ; pourtant on a: n (2) = 4 , par suite n (2) est
non premier. La réciproque est donc fausse.
c ) Supposons donc que pour x g Z * , î/ g Z ^ e t x ^ y , l’élément z = x-\ -jy de 8
soit irréductible dans 8 . Puisque l’application 5 —> f , ^ f est un automorphisme
de l’anneau 8 , l’élément z = x - y - j y est aussi irréductible dans 8 . De plus on a:
p = lj{z) = z z . Les associés de z dans 8 sont:

z = xx +
+ jj yy ; -—zz = - X - jy
-p z = y -j(x -y ) ; = -y + y)
= y -x -jx ; -j^ z = - y = X - y + j x

Vu l’hypothèse faite, aucun de ces éléments n’appartient à Z . Donc aucun des


éléments associés à z , n’appartient à Z . Or p = est une décomposition de l’entier
p , dans 8 , en facteurs irréductibles. En tenant compte que z e t z n’ont aucun associé
dans Z , on va en déduire que p est premier dans Z .
En effet, supposons p = uv ^ avec u e e t u G l ^ " ^ ; comme u e 8 et v e 8 ^
deux cas se présentent: ou bien u e t v sont non inversibles dans 8 , ou bien l’un au
moins des éléments u et u est inversible dans 8 . Dans le premier cas, par unicité de
la décomposition en facteurs irréductibles, u et u sont tous deux associés dans 8 à z
ou z ; donc aucun ne peut appartenir à N : contradiction; dans le deusième cas, puisque
ZY n Z = { —1 ,1 } , on a: u = 1 ou V = 1. Donc p e s t premier dans Z .
Théorème de Fermat pour p=3 133

Supposons enfin que z ^i.e. que z soit non associé à w dans S . On a:


(1) p= n (z ) = i ((2a; - y f + 3y^) = i ((a; + y f + 3(a; - y f ) = ^ ((a: - "¿yf + Sa;^)

Si X est pair, i.e. x = 2V avec F G Z , alors x - 2 y = 2U avec U = V —y ^d ’où,


d ’après (1): p = C /2 + 3\/2.
Si X est impair et si y est pair, on pose y = 2V ^d ’où 2 x - y = 2U avec U = x - V ,
d ’où d ’après (1): p = + ЗV’^ .
Si X et y sont impairs, on pose x —y = 2V, x + y = 2U on U et V appartiennent
à Z , donc d ’après (1): p = .
Les seuls cas où on peut avoir UV = 0 sont:
• y = 2x:
mais alors p = 3a;^ , et comme p est premier, on a:
X e { - 1 , 1 } , et ;$: = ± (1 + 2 j ) = ± j w G wU .
• a; + p = 0 :
mais alors p = Sx“^ , par suite z G zuU.
• X = 2y:
mais alors p = 3p^ , et par le même raisonnement, on prouve:
y G { - 1 , 1 } , et 2: = ±(2 + j ) = ±j^tx7 G wU.
Donc, si 2: ^ w U , on a:{2x —y){x + y){x — 2y) ^ 0 et p = + 3Y^ , avec
X = |C/| g N ^ e t y = | y | G N * , o ù l e s éléments U et V sont ceux définis ci-
dessus, selon les cas. Nécessairement on a: X ^ 0 m o d (3 ), sinon p ne serait pas
premier. Cela entraîne de toutes façons: = 1 m o d (3 ), d ’où p = 1 m o d (3 ).
Conclusion:
Si Z = X Jy e £ est irréductible tel que xy{x — p) ^ 0 , on a:
ou bien 2: G wU ,
ou bien l’entier p = N(2:) (qui est premier dans Z ) s’écrit p = + 3Y^ avec X et
Y éléments de Py ^ , et alors p = 1 mod(3) dans Z .
d ) On a donc: p premier dans N , p > 5 .
• Supposons p = 2 mod(3) dans Z .
Soit alors Z = X 3y E £ un facteur irréductible de p dans , d ’où p = zt ^avec
t e £ . Si l’on avait 2: G wU , il s’ensuivrait dans Z la congruence:
N(p ) = p^ = N(2:) n (î ) = 3 n ( î ) = 0 mod(3) ,
d ’où p = 0 m o d (3 ), en contradiction avec l’hypothèse. Donc 2: ^ w U . Si l’on avait
xy{x - p) ^ 0 , d ’après ce qui précède, on aurait p = 1 m o d (3 ), en contradiction avec
l’hypothèse. On a donc forcément: xy{x —p) = 0 . Cela entraîne: z = e m avec e .
Alors:
p
p = zt = mu u = et = — Gé ^ f i Q ;
avec
m
or il est clair que 5 fi Q = Z . Comme 2: est irréductible dans £ , il n’est pas inversible,
d’où m ^ { - 1 , 1 } . Donc, puisque p est premier dans Z , nécessairement n G { - 1 , 1 } .
Donc U ^ U , donc p est associé dans £ à l’irréductible 2: = s m , et par suite p est
irréductible dans £ .
• Supposons p = 1 mod(3) dans Z .
Puisque p et 3 sont entiers premiers impairs, en appliquant la loi de réciprocité-
quadratique de Legendre, on a:
3'
- IX

(critère d’Euler). Donc ( ; ) x ( y ) = '


Mais par multiplicativité du symbole de Legendre:

© ■ (7 )-(7 )-'
Chapitre 2, problème 10

Donc —3 est résidu quadratique m od (p ). On peut donc trouver x e Z\pZ tel que
+ 3 = 0 m o d (p ). Par suite p divise -f 3y^ dans N , avec: X e
(vérifiant donc X ^ p Z ) , et Y = 1 e N (donc y ^ pZ ). On a: X Y = 0 mod(p)
dans Z . Il existe donc A G N tel que + 3y^ = Xp, d ’où:
A P = (X + i Y V 3 ){X - iYy/3) = {X-\- (2 j + l)y) {X - (2j + l)y)
= (X + y + 2jy)(A: - y - 2j y ) .
Or = {1, - j , - 1 - D, - 1 , j , 1 4- j } , donc ni X + y + 2 j y ni X - Y - 2 jY ne sont
inversibles dans S . De plus, comme 2 y ^ pZ , aucun des deux nombres X + Y + 2 j y
et X — y — 2 j y n’est multiple de p dans S . Pourtant, d’après le théorème de Gauss,
si p était irréductible dans S , il diviserait l’un ou l’autre. Donc p n’est pas irréductible
dans 6 .
En raisonnant comme dans le premier sous-cas, on voit qu’un facteur irréductible
^ de p dans S ^n’est associé dans S à aucun élément de Z . Donc z = x + j y
avec (x,p ) G Z^ et xy{x - y) ^ 0. Si dans 5 , l’élément z était associé à w ,
alors N{z) = N{w) = 3 diviserait N{p) = p^ dans Z , ce qui est impossible car p
est premier dans Z et p > 5. Donc z n’est pas associé à w dans S , Donc z et z
sont non associés dans E , car: z = a; — p — j p , et les associés de z dans E sont:
a :4 - jp , p - j ( a : - p ) , p-x-jx,^ -a ; - jp , -p + j(a ;-p ), x -p + jx :le
seul pouvant être égal à z est —x — j p , ce qui obligerait —x = x — p, i.e p = 2 x ,
ce qui entraînerait z = x ( l H- 2 j ) G w E , d ’où z associé à tu , ce qui n’est pas vérifié
ainsi qu’on vient de le voir. Puisque la conjugaison des nombres complexes induit un
automorphisme de E qui conserve p , les nombres z et z divisent tous deux p dans E ,
et z est irréductible comme z . Puisque z et z sont non associés dans E , le produit
zz divise p dans E . Mais en appliquant 3-c), on voit que zz = q est premier dans
Z . Si on écrit p = rq ^ avec r e E on a,: r = ^ G Q n £ ^ = Z , e t , puisque p est
premier dans Z : r G { —1, 1} . Finalement, on a: p = zz . Et comme nous savons que:
z = X + j p avec xp(x - p) ^ 0 , x et y dans Z et z ^ voU, nous déduisons de 3-c)
que p = -f 35^ où A et 5 appartiennent à N * et sont tels que z soit associé
dans E à ou à A - 2 B - 2 j B .

En résumé, les éléments irréductibles de E sont:


• w et ses associés dans E
• les nombres p premiers dans Z tels que p = 2 m o d (3 ), et leurs associés dans
E
• les nombres i 4 ± 5 ( l + 2 j ) , o ù A et B sont éléments de 1^* tels que
p = i4^ -f 35^ soit premier dans Z ; ainsi que leurs associés dans E .

Nous avons de plus établi:


les nombres p premiers dans Z tels que p = 1 mod(3) sont ceux qui peuvent

s'écrire sous la forme p = X^ 3y^ où X G N ' ^ , y G N ' ^ . Ces nombres sont les
seuls nombres qui ne restent pas irréductibles dans E , à part le nombre 3, (ce nombre
ne reste pas non plus irréductible dans E , sa décomposition en irréductibles de E étant:
3= ).

Question 4 "
On a: (a^ 4- 36^)^ = N(a^ 4- 36^). Ecrivons 4- 36^ = $X , avec X e E . Si s G wU ,
alors on a: N(a^ + 3 6^) = n ( s ) n (A) = 3 n (A) , donc 3 divise (a^ 4- 36^)^ dans Z ,
par suite, 3 divise + 36^ dans Z , contrairement à l’hypothèse. Donc: s ^ wU .
Supposons s associé à un élément de Z dans E . On peut alors supposer que s G Z ;
puisque s est irréductible dans E , c ’est dans Z un nombre premier = 2 m o d (3 ). De
2 I 01,2
plus, A = — ----- e Q n E = Z , donc 4- 36^ = s A est une factorisation dans Z .
On a:
(a ^ + 3fe2) = (o + i6 ^ /3 )(a - ib V z ) = (o + 6 + 2j6 )(a - b - 2 j b ) .
Théorème de Fermat pour p=3 135

D ’après le théorème de Gauss, s divise a + 6 + 2 j6 ou a —b — 2jb dans S . Donc


s divise 26 dans Z . Or 5 ^ 2 , car + 36^ est impair par hypothèse, et + 36^
est divisible par s dans Z . Donc s divise 6 dans Z ; en outre, s divise a + 6 ou s
divise a —b dans Z . Donc $ divise a dans Z . C ’est absurde car a et b sont premiers
entre eux dans Z . Donc l’hypothèse que s est associé à un élément de Z ne tient pas.
Par suite: s 6/ fl Z = 0 . Donc les seuls irréductibles de S qui divisent 5 = -f 36^
sont les éléments z = a + tels que a G Z , /? G Z , al3{a - /?) ^ 0 , tels que
l’entier p = + 3/?^ = zz soit premier dans Z et vérifie p = l m o d (3 ). On a vu plus
haut qu’un tel z n’est pas associé à z ; donc si un tel divise S dans S , le nombre z
divise aussi S dans S , donc zz = p divise S dans S , (donc aussi dans Z , car on a
P G Z puisque Q n 5 = Z ). On vient aussi de prouver que ni w ni aucun nombre p
premier dans Z et vérifiant p = 2 mod(3) ne peut diviser S dans S , donc a fortiori
ne peut diviser S dans Z . Donc les seuls diviseurs premiers de S dans Z possibles
sont ceux congrus à 1 mod(3). Déduisons-en qu’il y a une infinité de nombres premiers
de cette forme; en fait soit M un entier > 2 . Le nombre R = -h 36^ , avec a = 1
et b = M\ y est tel que: R ^ 0 mod(2), R ^ 0 m o d (3 ), et les entiers a et 6 sont
premiers entre eux dans Z ; de plus aucun nombre d G [1,M J ne divise R . Donc tout
facteur premier de R dans * est strictement supérieur à M . Or les seuls facteurs
premiers possibles de R dans N * sont, comme on l’a vu, des nombres premiers p tels
que p = 1 m o d (3 ). Donc il existe au moins un nombre premier p tel que p > M et
p = 1 m o d (3 ).

Question 5 °

a ) On peut supposer s £ ^ 2 S et sS ^ wS .
• Si s est associé dans £ à p G Z premier dans Z , tel que p = 2 m o d (3 ), alors
on obtient un isomorphisme de groupes additifs:

Donc l’ensemble £ est fini, de cardinal p^ = N (p ). Dans ce cas, le polynôme X ^ + 3


n’a aucune racine dans le corps Fp = ^ /p Z >donc est irréductible dans F p [X ], et alors
le corps ^/s£ n’est autre que le quotient de Fp[X] par (X^ 4- 3)F p[X ].

• Si s = a + 6+ 2j 6 avec a et 6 éléments de Z * , ab{a-b) ^ 0, s ^ w S , l’entier


p = + 36^ = S S étant premier dans Z , et vérifiant p = 1 m o d (3 ), alors p = s s est
une décomposition de p en facteurs irréductibles dans 5 , et s et s sont non associés
dans £ . D ’après la théorème chinois, on a un isomorphisme d ’anneaux:

(2) 7 p £ = ^ fs£ X ^ ls £ -
Mais ca rd [^ / p £) = p ^ , car le groupe additif de ^/s£ est, comme ci-dessus, iso­
morphe à {^!pj_) . D ’autre part, les corps ^/s£ et ^/s£ sont isomorphes, car
l’automorphisme de l’anneau £ issu de la conjugaison des nombres complexes induit
un isomorphisme entre les corps ^/s£ et ^/s£ • De ( 2), on déduit donc que le corps
^/s£ est fini, et que:

= ca.rd.{^/s8) X ca r d {^ / s e) = ( c a r d (¿^/5 g ) ) ,

d’où: c a r d ( ^ / g £ ) = P = N(s ) . Donc dans tous les cas:


c a r d ( ^ / 5 £:) = n (s)

b ) Supposons a > 2 . On a la chaîne d ’idéaux de £ :


s"^£ C s^~^£ C C s £ C £y

et dans cette chaîne les £ -modules quotients successifs sont isomorphes à


^/s£ • En ne retenant, pour simplifier, que les structures de groupe additif, on obtient
136 Chapitre 2, problème 10

donc, par transitivité des indices:


[£ : s“ 5] = [ S - . s £ ] x [ s S - . s'^S] x ••• x : s“ 5] = [5 : s 5 ] “ = ( n ( s ) ) “

Donc l’anneau ^/s^£ est fini, et ca rd = ( n (* )) = N(s“ ) ■

Soit enfin a ClS\ {0 } . Décomposons a en facteurs irréductibles dans S :

( г¿ € ¿Y , les Sk irréductibles et deux à deux premiers entre eux, les > 1 ).


D ’après le théorème Chinois, il y a un isomorphisme de -algèbre entre ^/aS
X **•X • D ’â<pr6s ce qui précède, l’anneau ^¡aS donc fini, et:
r T

c a r d ( ^/aS ) = n ( ^Isf'S ) “ Il
i=l
= N ( ] ^ sf*) = N(a)
2=1
2=1

C o n c lu s io n g é n é r a le :

Pour tout O € 5 \ {0 } , l’anneau ^/a£ est fini et c a r d ( ^/aS ) = N(a)

(Si a e U y ldi vérification directe est immédiate).

PARTIE II

Question 1 "

Puisque le corps ^¡wS ®st isomorphe à F3 et puisque 1 — ( - 1 ) = 2 ^ w S y la


restriction à { 0, 1, —! } de la projection naturelle S —> ^¡wS ®st bijective. Pour tout
X C S \ w S y oxv ^ donc e 6 { - 1 , 1 } et A G f tels que x = e + \ vj . On en déduit:
= € + 3Xw + SeX'^zu^ + X^w^ ; mais on a: 3 = - j ^ ( l - j ) ^ = . On a donc
dans S la congruence:
= e + X^w^ - Aj mod(tu^) ;
or, on a: X^zu^ —Xj^w^ = zu^X(X^ “ j ^) • suite:
si A G w £ y alors tu^X{X^ — j^ ) G ] sinon, il existe ¡x C £ et e' e { —1 ,1 }
tels que A = e' + ¡ i w , d ’où A^ = 1 mod(iu) dans £ . Or 1 = j ^ mod(îZ7) , car
1- = (1 - j ) ( l 4- j ) = - . Donc lorsque A ^ w £ , on a: A^ - Gw £ . Il en
résulte que dans tous les cas: tu^A(A^ — j ^) Gw"^£ , d ’où x^ = e mod(tu^) dans £ .

Question 2 °

Supposons XyPyZ tous trois dans £ \ w £ . Il existe alors e ' yS"yS”' dans { —1, 1} tels
que x^ = e ' mod(tu^), = e" mod(zi7'^) et = e ” ' mod(ti7'^) dans £ . D ’où,
d ’après l’équation qui définit {T^ , la congruence suivante dans £ :
= 0 mod(‘Cu'^)
Or, e' + e" + 5" G { - 3 , - 1 , 1 , 3 } , et aucun des 4 nombres - 3 , - 1 , 1 , 3 n’appartient
à w^£ = 9 5 . D ’où une contradiction. Donc l’un au moins des nombres x, y, z est
divisible par w dans £ . Soit b un p.g.c.d. de x, y, dans £ . Posons:

^ (5 ’ ^ (5 ’ ^“ 5
Alors on a: = 0 . donc tout diviseur commun dans £ à deux des trois nombres
^ , rj, C et qui est irréductible dans £ doit diviser le troisième, donc en définitive est
inversible dans £ . Autrement dit, les nombres ^ , tj , < sont deux à deux premiers entre
eux.
Théorème de Fermat pour p=3 137

Question 3 "

a ) Remarquons que V a l^ (a ) = Val-c^(l3) = 0 . Donc, d ’après la question 1) ci-dessus,


on a: = e, 0^ = e' mod(îî7^) avec e G { - 1 , 1 } , e' G { - 1 , 1 } . Puisqu’on a
O? 0^ = -uvü^'^0^ = 0 m od (îu ), nécessairement 6: 4- 6:' = 0 (car ±2 ^ w S ). Donc
= 0 mod(îï7'^). Comme = 3 n , nécessairement 3n > 4 , i.e.
n > 2.
b ) On a: ABC = + /?^ = , donc l’un au moins des nombres A^B^C est
divisible par w dans S . D ’autre part, on a:
A - B = wp ; B - C = 3wp ; C - A = j^wp
On en déduit que les trois nombres A, B, C sont divisibles par w dans S .
c ) Puisque ABC = —u 7 ^ , il est clair que
(3) abc = U (~ 7 )^‘
Soit d e S un diviseur irréductible commun à a et 6 . Puisque a —b = p ^on voit que
d divise P dans S . Comme 6 —j a = a , on en déduit que d divise a dans S ; puisque
a et P sont premiers entre eux, nécessairement d e U . De même, 6 et c , ainsi que c
et a , sont premiers entre eux dans £.
Or d ’après (3), l’un au moins des nombres a, 6, c est divisible par w dans £.
Puisqu’ils sont deux à deux premiers entre eux, un et un seul de ces nombres est divisible
par w dans £. Les rôles de a, 6 , et c étant symétriques, on peut supposer:
V a l^ (c ) > 1 ; V al,^(a) = V a l ^ ( 6) = 0 .
D ’où d ’après (3):
V a l^ (c ) = V a l^ (a fec) = 3n - 3

d ) En tenant compte que a, 6, et c sont premiers entre eux, l’examen des s -valuations
dans chaque membre de (3), pour s e £ irréductible dans £, montre immédiatement
qu’il existe X, ¡i et u dans £ \ { 0} et u\ w' dans U tels que:
a = u'X^ ; b = u'i/ ; c= .
On a: a + 6j H- c j^ = -f B j -h c j^ ) = 0 . Donc après division par u ' , on obtient
v\ et wi dans U tels que:
(4) = 0
Puisque n > 2 , on déduit de (4):
A^ + = 0 mod(îu^) dans £ .
Mais V a l^ (A ) = Val^{fj,) = 0 , donc d ’après la question 1), on peut trouver dans
{ - 1 , 1 } des éléments €i et €2 tels que - €i e vo^£ et - £2 G w^£ . Avec un tel
choix de (£ i ,£ 2) , on a:
+ ViC2 G w^£
Donc vi = - е \£2 ^ mod(îu^) dans £ . Posons: e = -£\£2 ^ ; v[ = £V\. Alors
v[ = 1 mod(ix7^) dans £ , et v [ e l i . Or, U = {1, - j , j^ , - 1 , j , - j ^ } • D ’où:
V a l^ (l-l) = +00 ; V a l^ [l - ( - ! ) ] = Val^(2) = 0
Val„,(l + j ) = V al^(-j^) = 0; V a l „ ( l - j ) = Val^(a7) = 1
V a lt „ ( l-j2 ) = Val^(-j2a7) = 1; Val^(l + j2) = Valc,(-D) = 0
Donc le seul a; G ¿Y tel que: V a l^ {l—x) > 3 , est a; = 1. Puisque V a l ^ ( l - 'y i ) > 3 ,
nécessairement v[ = 1. Donc Vi = e v[ G { - 1 , 1 } . Posons: ni = . Alors (4) donne:
(5) A^ + = 0 .
Mais dans la relation (5), on a V a l^ (i/) = 0 car Valtj 7(c) = 3n - 3 . Comme a, b et c
sont deux à deux premiers entre eux, on en déduit que X, fii, u et w sont aussi deux
à deux premiers entre eux. Autrement dit, ( 5) est une équation du même type que celle
définissant (^ 3) , où l’on a remplacé n par n - 1 .
138 Chapitre 2, problème 10

L ’argument dit de descente infinie de Fermat, et qui consiste simplement à utiliser le


fait que ( 1^ , < ) est un ensemble bien ordonné, prouve alors que l’ensemble (^ 3) est
vide. De façon précise, soit 3^3 la partie de N image de l’application:
^ 3 - > N , ( a i ,/? i,7 i,/ii ,n ) K-» n
Ce qu’on vient de voir prouve que pour tout n G 3^3 , on a: n > 1 et n - 1 G 3^3 . Or, il
n’existe aucune partie non vide de N qui soit stable par l’application ^ 1
—>^ — 1 . Donc
l’ensemble est bien vide.

Question 4
En conséquence, l’ensemble {fFz) est vide. Car on a vu que si [Tz) avait un élément,
(.F3) en aurait aussi un.
Dans ce cas p = 3 , on a donc prouvé une version plus puissante du théorème de
Fermat, à savoir:
Véquation de Fermat qui définit (F 3) n ’a aucune solution dans Vanneau S .

'A' A
Problème 11 :

NOM BRES DE FERM AT

PR E AM BU LE

1) Si P est un nombre naturel premier, on rappelle que Fp désigne le corps ^ /p Z ,


et que le groupe multiplicatif est cyclique . Tout élément C ^ 2 tel que la classe
de C mod(p) engendre le groupe F * sera appelé entier primitif mod ( p ) .

2) Pour n 6 1^ , on appelle n-ième nombre de Fermat, l’entier, noté , défini par:

î n = 22” + l
(On a:
îo = 3; 5i=5; ^^ = 17; Î 3 = 257 ; ^4 = 65 537 ; ^5 = 4 294 967 297 .
Le nombre est premier si z < 4, mais Jg = 641 x 6700417, les deux facteurs étant
premiers. On ignore s^il existe n > 5 tel que soit premier, mais on connaît des
non premiers pour n > 6 , par exemple, est non premier).
3) Soit m e ; soit / : Z —> C une fonction m-périodique. Si C Z est
une partie telle que l’application canonique de Z dans ^ /m Z induise une bijection de
£ sur ^ /m Z ) nombre ^ f{k) est alors indépendant du choix de . La valeur
ke.s
commune des sommes ^ f{k) sera notée Y. •
kÇ.S k mod(m)

PARTIE I

1 °)
Soit n un entier > 2 ; démontrer: pour que n soit premier , il faut et il suffit qu’il
existe un entier a tel que: = 1 m o d (n ), et que, pour tout diviseur d premier
de n — 1 , on ait ^ 1 m o d (n ).

2°)
En désignant encore par n un entier naturel > 2 , montrer que s’il existe a €
tel que:
aUSr.-!) = _ i mod( 5 „ ) ,
alors le nombre de Fermat est premier.

PARTIE II
Dans cette partie, on désigne par p et g deux nombres premiers impairs distincts, et
on pose: ( = ex p ^ .
140 Chapitre 2, problème 11

1 °)
Soit iV € N *; démontrer, pour ^ € IR \ ttZ :
N
s i n ( 2iV
s iinl9
n ^ ^ 2N + 1 J

2^)
^ _ ^-kq
Soit ^ = n _ >-fe ’ démontrer:
fc=i ^
(p-i)(q-i) „ 2 2^7r . 2 2fe7T
A= 2 2 JJ sin'^-------- sin'^-------

1 i<<<^

3 °)
Pour tout nombre premier vo , on considère la fonction symbole de Legendre attachée
à w , ainsi définie sur Z \ wJ. :
' x\ f +1 si X est résidu quadratique mod(îï7)
si X est non résidu quadratique mod(cî7)
(on rappelle que x est dit résidu quadratique mod(îï 7) ssi il existe y 6 Z tel que
x = y^ mod(îu) ).
Pour chaque A; G [1, , soit pk Tunique entier dans [—V - V i qui soit congru
à qk m o d (p ). ( Donc, ^ 0 ).
a ) Montrer que le nombre A du 2) ci-dessus est égal à (-1 )^ , où p désigne le
cardinal de l’ensemble des A; G |1, tels que pA; < 0 •

b ) Montrer: ( -1 )^ = mod(p) ; en déduire: ( -1 )^ = (^ ) = A .

^ )
Démontrer alors la loi de réciprocité quadratique de Legendre:

m (P X ( î ) = (-1 ) *

5 ’ )
Soit n un entier > 2 .
a ) En utilisant (1 ), et en supposant que 5^^ est premier, calculer ( 7^ ) .

b ) A Taide de la partie I, en déduire: pour que soit premier, il faut et il suffit


que:
5è(i?n-i) = _ i mod( 3 ^^)
(” test de Pépin” ).

PARTIE III
On désigne ici par q un nombre premier. On pose G = l - f X + X^H------- .

1 ■>
On se propose de prouver que G est un élément irréductible de Z[X ] . Pour cela
supposons que G = UV , avec U G Z [X ], V G Z[X ] , ces polynômes U et V étant non
constants.
a ) Montrer que U{1) G { - 1 , 1 } ou V'(l) G { - 1 , 1 } . Dans la suite, on supposera que
U {l) =e G {-1 ,1 }.
Nombres de Fermat, périodes de Gauss 141

b ) Pour chaque entier k G [ l,g - 1 ], soit G tel que kak = 1 mod{q).


Démontrer que P = U{X°‘^)U{X^^) •• est divisible par G dans Z[X] ; en
tirer une contradiction avec le résultat du a). Conclure.

2 °)
On pourra admettre que G est donc irréductible dans Q [X ] , ou bien si l’on préfère,
on donnera une brève justification.

PARTIE IV
Dans cette partie, on considère un nombre de Fermat premier: p = , avec
2l7T
n > 1. On pose ( = B P , et on note g un entier primitif modulo p . Soit K le
corps Q(C) ) sous-corps de C formé des nombres ao + aiC + •••+ ap_ 2C^“ ^ ,
où ( ûOj •••)û p - 2) parcourt . Une base de K considéré comme Q -e .v . est donc
S = (1,C j ••• supposera g choisi dans J l , p - l J . On désigne par G le
groupe des automorphismes du corps K .

1 °)
a ) Pour tout entier k G | l , p - 1 ], montrer qu’il existe ak G G unique tel que
akiO = notera f = (Jg •
b ) Montrer que G est cyclique, engendré par / , isomorphe au groupe multiplicatif

2 °)
Montrer que l’ensemble des z e K tels que a{z) = z pour tout z € G est Q .

3 °)
Pour 0 < /u < n , on note Gfc le sous-groupe de G engendré par p , et on note Kk
le sous-corps de K égal à {z G |Ver G , cr{z) = z} .
a ) Vérifier les relations:

{Id } = G2^ C •••C G\ C G q = G ;

K = K2nD-‘ - Ki DKo = Q .
b ) Montrer que Kk est un Q -e.v. de dimension 2^ dont •••> est une
a=22” - ' ' - i
base où: pour tout j G |0,2^ - I J , ^k,j = ^ C^^ ; prouver que si i < 2^ ,
A=o
on a C IR .

c ) Montrer que Gk est le groupe des automorphismes du corps K laissant fixe


chaque élément z e Kk • En déduire que la loi Gk Kk établit une bijection entre
l’ensemble des sous-groupes de G et l’ensemble des sous-corps de K .

4 °)
Soit Vk l’ensemble {î^^A:,j}o<j<2fc-i •
a ) Montrer que G opère transitivement sur Vk • Préciser le groupe Pk des permu­
tations de Vk associé à cette action: vérifier que Pk est cyclique.
b ) Soit Ak le polynôme JJ {X - ^k,j) •

Montrer que Ak G Q [X ] et que Ak est irréductible dans Q [ X ] . (En fait on a:


Ak G Z[X] ).

c ) En déduire que tout a e G vérifie: cr{Kk) = Kk . Prouver que l’application


surjectif de G dans le groupe Gk des automorphismes
du corps Kk . Quelle est la structure de Gk ?
142 Chapitre 2, problème 11

5 °)
Soit k e |1,2" - 1] et a 6 10,2*'“ ^ - 1|. Donner diniK*_i(-K'fe) •
a ) Montrer que: '^k,a +^k,a+ 2'‘-^ € K k-i et 3'fc,a3'fc,a+2‘ - ' € K k-i ■
b ) Exprimer ^k,a + Î'fc,a+2' - i en fonction des S'fe-i.j •
c ) Montrer que le produit Pk,a = %,a^k,a+2< ‘-'^ s’exprime sous la forme:

Pk,a= E où +

/| 0 < M<
0<A< 2^
2^ - ' * - 1

Prouver que avec kfj, e Z . Puis, notant l’entier dans fO, 2^ - 1] congru
à m od (2^ ), établir:

Pk,a = ^kypfj.

En déduire une expression des rationnels Dk,'y,a tels que:

Pk,a — Dk,y,a^k-lyy
0 < 7 < 2 ^- 1 -1

d ) Reprendre cette question pour k = 2"^ .

☆ ☆ ☆
Nombres de Fermat, périodes de Gauss 143

SOLUTION

PARTIE I

Q u e s t i o n 1 °

Si n est premier, tout nombre a e I .\ n Z vérifie = 1 mod(n) (petit théorème


de Fermat), et si on choisit a primitif m o d (n ), l’ordre de a dans le groupe multiplicatif
( ^ /n Z ) est n - 1, donc pour tout diviseur c! > 1 de n , on a: ^ 1 m o d (n ).
Inversement, supposons trouvé a satisfaisant la condition énoncée. Alors a est
certainement premier avec n , car on a A € Z tel que a x —Xn = 1. Et d ’après
l’hypothèse, l’ordre de a dans le groupe multiplicatif ^(n) de ^ /n Z ®st n —1. Comme
c a r d {G{n)) = 0(n) < n - 1, on a forcément 0(n) = n - 1. Donc n est premier.

Question 2 "

Puisque = _i mod{ ^ ^ ) , on a: = 1 Mais 2 est le seul


diviseur premier de 3^^” ^ > = -1 ^ 1 mod(3^^), donc d ’après la
question 1), l’entier 3^^ est premier.

PARTIE II

Question 1 °

Il existe un polynôme g 6 R [X ] , de déterminant , tel que:

,W .R \ .Z ) ,(.!„ « » ) .

(Cette assertion est tout à fait élémentaire ).


Il est clair que g( sin ^ 2F + ï) “ ^ 1< ^ ; mais la fonction: [1, iVj IR,
£ sin ^ 2W+I injective (car 2N + 1 est impair); on a donc trouvé N racines
distinctes à g , qui est de degré N . D ’où immédiatement:

g{X) = n (X - ,
£=1
ce qui est la formule demandée.

Question 2 '

s i n 2kqn
On a: A = TT -------- ; en appliquant le a) avec 6 = ^ et q = 2N + 1, on en
«=i s i n ^P ^
déduit:
L._P —1 û__ 9 —1
(p -l)(9 -l)
A = 2

ce qu’on devait démontrer.


144 Chapitre 2, problème 11

Question 3 "

Soit 7 : Z —> ^¡wl. Inapplication canonique. Considérons le sous-groupe 7^ des


carrés dans le groupe multiplicatif ( ^ /^ 2 ) corps ^ ®st d ’indice 2 dans
( ^ /“cuZ ) J et l’application x de ( ) dans C ^ , telle que x ^ 1 si x e 11 et
X i-> -1 si X ^ 7^, est un caractère, i.e. un homomorphisme de groupes. Le symbole
de Legendre (:^) n’est autre que la composée X ° (7 | déduit ses
propriétés élémentaires classiques.
a ) On a donc, (puisque ( p = 1) : _ (^-kq _ Qr l’application :
|1, >Z^ , k
pk i est injective, car ç est premier avec p . D ’autre part, si k
et k' sont donnés dans [ 1, , on a: Pk + pk' 7^ 0 j (parce que /c H- fc' G |[l,p - 1] ,
d ’où q{k + A;') ^ 0 mod(p) ). On déduit de là que l’application de |1, dans lui
même, qui à k associe \pk | est bijective. Or •), où
/fc = 1 si Pit < 0 , et /fc = 0 si Pit > 0 . Par suite:

k=l fc=l k=l

avec: e = ( —1) = (—1)'*. On en déduit évidemment:

n V z 7 r )r = (-ir •
k=l ^ ^
b ) Posons: N = ; par multiplication membre à membre, on déduit de l’égalité

qk = pk m o d (p ), vraie pour 1 < fc < ^ , la relation: q ^ =


Y1 Pk m o d (p ).
fc=i
Mais d ’après l’étude de a), la suite ( |pi |, . . . , |p2^ |) s’obtient par permutation

de ( 1 , 2 , . . . , £ ^ ) . I I pk = {-l)^ N . Donc q ^ N = { - l ^ N m o d (p ), et
D ’où
k=l
comme N est évidemment premier avec p , on en déduit: q ^ = (-1 )^ m o d (p ).
Mais le classique critère d ’Euler assure que q^ = (^) m o d (p ). Finalement, on a
bien: ( - 1)^ = (^) m o d (p ), et comme il s’agit d’éléments de { —1, 1} :

( - i ) » = 0 . x .

Question 4 "

Toute l’astuce de la méthode réside en la quasi-symétrie de l’expression A en p et g .


En effet, en renversant les rôles de p et g , on démontre de même:
, . 9 2i'K . 9 2fc7Tx

n
P\ (q-l)(p-l)
(-)=2 ( s i n ^ -------- sin"^-------) ;
q P q
/ i<fc< V
\ i< ^ < ^

autrement dit:

D ’où avec le résultat de 3-b):


(p-D(q-l)
Nombres de Fermat, périodes de Gauss 145

Question 5 '

a ) On a; = (~1) ^ (^ ) “ (^ ) n > 2 ) . D ’autre part, d ’après le

critère d ’Euler: mod(5) . Mais = ^2^"^ + 2 x 22" + 1, et comme


n > 2 , on a: 2^" = (16)2” “ ^ = 1 m o d (5 ). D ’où: = 4 = -1 m o d (5 ). Donc

( è ) - -
b ) La sufBsance de la condition résulte de la condition de la partie I. Inversement, si
est premier, on vient de voir que ( ; ^ ) = - 1 • En appliquant encore une fois le critère
d ’Euler, on en déduit:

5 ^ = -1 mod ( 5 „ ).
Ce qui achève la preuve du test de Pépin.

PARTIE III
(N.B. Cette méthode rarement donnée est due à Kronecker .)

Question 1 "
a ) On a: G (l) = g = U{1)V{1) ; or C7(l) G Z et V '(l) G Z , d’où l’assertion puisque
q est premier.
b ) Soit Uk{X) = U{X^^) ; notons u une racine de U dans C ; alors = 1, a; ^ 1,
et, puisque q est premier, uj engendre le groupe des racines g-ièmes de 1 dans C . On
a: Uk{(jJ^) = = U(uj) = 0 . Donc Uk est divisible par X - dans C[X] ; les
, pour 1 < A: < g - 1, étant tous distincts, on en déduit que P = U\U2 " •Uq-\ est
k = q —l

divisible par G = Il (^ “ ^ ^ ^ ^ ^
k=l
normalisé, donc en fait P = 0 mod(G) dans Z [ X ] . En spécialisant au point 1, on en
déduit: P ( l ) = 0 mod(g) dans Z . Mais P ( l ) = G { - 1 , 1 } , d ’où une
flagrante contradiction.
Par suite, si G = UV avec U G Z[X] et V e Z [X ] , l’un des polynômes U ou V
est constant. En identifiant les termes dominants, on voit ensuite que Î7 ou y est égal
à ± 1 , donc U ou V est inversible dans Z[ X] . Finalement, G est bien irréductible
dans Z[X ] .

Question 2 ^

Les résultats demandés résultent du théorème de Gauss sur les polynômes primitifs.

PARTIE IV
Notons d ’abord quelques conséquences directes de l’irréductibilité dans Q [X ] ( qui
découle des résultats de la partie III) du polynôme

L’idéal I = ^ Q (X ) engendré par ^ dans Q[X] est maximal; l’homomorphisme


de substitution de Q [X ] dans C qui associe à U le nombre U{C) , définit par passage
au quotient un isomorphisme du corps sur ÜT ; et H = (1, C> •••» ) est une
base de K considéré comme Q -e.v. . Enfin, pour toute racine ^ de Q [X ] dans C , il
existe un et un seul isomorphisme du corps sur le corps = Q {0 fiui envoie
X sur e (où X désigne l’image de X dans )■ Notons que puisque p est
146 Chapitre 2, problème 11

premier, toute racine p-ième ^ de 1 dans C autre que 1 est primitive; d ’où: tous les
corps sont égaux à K . On notera R l’ensemble {C> •••> •

Question 1 °

a ) Pour tout entier k G | l , p - 1 ], soit hk l’unique isomorphisme du corps


sur K qui envoie X sur ; alors ak = hkohï^ est un isomorphisme du corps K sur
lui-même qui envoie ( sur • L ’unicité de ak découle de celle de hk .
b ) Notons a: I—> i la projection naturelle Z —►Fp = • On a: ^ /p Z ”
{0 , L’application ip : ( ^/pZ ) —> G, fc i-> cr^ , est un homorphisme
de groupes. En effet, d ’abord ak{x) = pour a; G IR : car si x = Ç , alors (Jk{^) =
{^k{OY = ; ensuite, si A; G Jl,p - 1] et ^ G [ l,p - 1 ], on a, d ’après ce
qui précède: cre{(7k{C)) = j où m = k i , donc a^oak = j
d ’où l’assertion.
L ’homomorphisme p est trivialement injectif, car si A; G Ker(<p) , alors <7^ = I d ,
donc (7k{C) — Ci <I’où A; = 1. Enfin p est surjectif, car si <7 G G , de: = 1 et
C ^ 1, on déduit: (cr(C))^ = 1 et ît((^) ^ 1, donc œ(() G R ; pour l < A ; < p — l , o n a :
a(() = , d ’où a = ak • En conclusion, p est un isomorphisme de groupes. Puisque
le groupe ( ^ /p Z ) ost cyclique engendré par g , on voit donc que G est cyclique
engendré par f = Cg , En particulier, c a r d (G) = p - 1 = 2^"" .

Question 2 °

Soit F l’ensemble {z e K f (Va e G ) a(z) = z } . Il est immédiat que F est


un sous-corps de K qui contient Q . Pour montrer que F = Q , observons d ’abord
que (CiC^i - ••iC^~^) est une base de K comme Q -e.v.; soit alors z G F tel que
k=p—l 1
2 ^ OfcC* ) OÙ ( a i ,...a p _ i) € . On voit que f{z) = ^ akC^'^ = 2 .
fc=i k=l
Notons s(A:) l’entier élément de [ l,p - 1] tel que g k = s(k ) . On a donc Uk = o,s(k)
pour tout A: 6 I l , p - 1 ]. Mais { î , g - l , g'^ ■ i , . . . , • 1 } = ( ^ /p Z ) * . car g
est générateur du groupe {^fpZ ) • Donc { l , s ( l ) , .. . , « ^ “ ^(1)} = |l,p - 1 ]. Donc,
pour 1 < A; < P — 1, les rationnels ak sont tous égaux à un même A G Q . D ’où:
k=p—l k=p—l
Z= X ^ C^ = compte tenu que ^ = 0. Finalement z e Q . D ’où:
k=l k=0
F = Q.

Question 3 °

a ) Les relations sont évidentes. Pour 0 < ^ < n , on a: [G^ : Gi+i] = 2.


b ) Utilisons à nouveau la base V = (C» C^> •••>C^~^) du Q -e.v. K . Comme g engendre
le groupe ( 2 / p Z ) * , on a: {y }o < j< p -2 = ; donc C = •.C»”“ ")
est une base du Q -e.v . K déduite de V par permutation. C ’est cette base qui se
j=p-2
révèle adéquate pour déterminer Kk • Soit en effet z = ^ Xj(^^ G K (avec les Xj
j=o
rationnels). Prolongeons la suite j Xj en une fonction (p — 1 )-périodique Z —^ Q :
j Xj . On a aussi: z = ^ Xj . D ’où:
j mod(p—1)

F( ^) =
j
E
m od(p-l) j
E
m od(p-l)
-
Nombres de Fermat, périodes de Gauss 147

La condition nécessaire et suffisante pour que (z) = z est donc que pour tout
entier j e | 0 , p - 2 - 2 ^ J , on ait Àj = Xj+ 2 '^ . Fixons j dans [0 ,2 ^ - l | . No-
a=22"-'»- i
tons ^k,j = ^ C® (Les iP'kj sont les célèbres périodes de Gauss ). La
A=o
Q-indépendance linéaire des {C^"^)o<r<p-2 entraîne évidemment la Q-indépendance
linéaire des (^fe,>)o<^<2fc_i î effet, la famille des ensembles (^ j)o< j< 2'^-i > où pour
tout entier j e [0,2^ - 1|, Sj = { j -h A2^, 0 < A < 2^""“ ^ - 1 }, est une partition de
[0,p - 2]|. On vient de voir que P^{z) = z ssi z e V e c t •••j?^fc,2fc-i) • Cela
prouve bien que le corps Kk est un Q -ev. de dimension 2^ , admettant pour base

Vérifions que C IR pour fc < 2^ . Pour chaque j e [0,2^ - 1 ], on a:

a=22"-^- i^-1
- /i=2^ ■ "-1
J+A2'“ i+(2^
= E
A=0
E
p=0
C^-

A=0
Tenant compte de : = -1 m o d (p ), on obtient:
_«J +A2fc>

0 < A < 2 2 ^ -''-i


E
0<A<22” -
2c o s ( f

Donc: Kk c R .
c ) Un automorphisme a e G laisse fixe chaque z e Kk ssi cr{^kj) = ^k,j pour tout
j e [0,2^ - 1 ]. Soit donc iV G Z ; la condition = ^k,j s’écrit:

A mod(22” -^ ) A mod(22” -fc)

Utilisant à nouveau la base C , on voit que cette condition équivaut à:


3a G Z I VA G [0 , 2^-^l , (g = ( g )^+(«+ a)2^+j .
la dernière relation équivaut à: 7V-|-a2*^ = 0 m od(p—1 ). La condition f^ i^ k j) = ^k,j
équivaut donc k: N = 0 mod(2^) (car 2^ divise p - 1 = 2^” ) . Cette condition est
indépendante de j , ( ce qui était visible a priori^ puisque Kk = Q(^k,o) ) • Finalement,
les éléments a e G laissant fixe tout élément de Kk , sont les puissances de .
Autrement dit, ce sont les éléments de Gk , ce qu’on voulait prouver.
Remarquons maintenant que les seuls sous-groupes de G sont les (C^^)o<£<2^ (d ’une
façon générale, étant donné un groupe cyclique F de cardinal m , engendré par a ,
l’application d G r(o ^ ), où “ Gr ” signifie “groupe engendré par” , établit une bijection
entre l’ensemble des diviseurs de m et l’ensemble des sous-groupes de F ).
Soit S l’ensemble des sous-groupes de G , et T l’ensemble des sous-corps de K .
On définit une application a \S Gj ^ Kj , et une application P : T S qui
associe, à chaque corps L e F ^ \ e sous-groupe de G formé des cr G G tel que a{z) = z
pour tout z e L . On vient de voir que /î o a = Id^:.
Soit L e F . Notons F le polynôme minimal de ( sur L . Le plynôme minimal de C
sur Q est ^(AT) = ------ h l , (puisque 0 est irréductible dans Q[X] ). Et comme F
r=p—2
divise 0 dans K [X ] , et que 0 {X ) = J J (X — ) est dissocié à facteurs simples dans
r=0
K[X] , de même F est dissocié à facteurs simples dans K[X] : F = ( X —Oi) •••(X -O e)
avec 0i = C • De plus K = L{() = L{9i) , puisque K = Q(C) • Enfin K = L{6r) pour
1 < r < e , puisque L{6r) est un Q - e.v. de même dimension que K . On a donc
une bijection entre l’ensemble p{L) et l’ensemble des racines de F qui
associe, à chaque 9r , l’unique a e P{L) tel que a{9i) = 9r • Il en résulte les égalités:
148 Chapitre 2, problème 11

c a r d (/3 (L )) = e = d e g (F ) = d im L (i^ ). Soit k l’entier < 2^ tel que P{L) = Gk .


On a: L C Kk • D ’autre part: c a r d {P{L)) = et dimQ{Kk) = 2^ ; mais comme
dimQ{K) = 2^ = dimQ{Kk) x dimK^iK) j on voit que dimKki^) = 2^""“ ^ . D ’après
ce qui précède, on a: dimL{K) = . Comme L C , nécessairement L = Kk
(en effet, par transitivité des dimensions finies: dimL(A^) = dim/c^(iiT) x dimiiKk ) ,
d ’où dimiiKk) = 1 puisque dimL(i^) = diirii<'^ (iiT) ). Donc a o /? (L ) = L ; finalement,
a o p = ld:r , et avec /3oa = Id f;, cela établit que a et P sont des bijections réciproques
l’une de l’autre.

Question 4 "

a ) Il est immédiat que f{^k,j) = %,j+i pour j < 2*“ - 1, et f{^k, 2> ‘ - ï ) = ^k,o ■
Puisque / engendre G , on en déduit facilement, que si on désigne par c le cycle
canonique: •••>^fc,2^ -i) sur 'Pk , alors:
• Tout cr G G vérifie: cr{Vk) = Vk, et a\\p^ G .
# L ’application: G —> &Vf^,cr a\\pf^ est un homomorphisme de groupes, dont
l’image est le groupe cyclique Pk engendré par c (de longueur 2^ ), et dont le noyau
est G 2fc . Il est clair que Pk est transitif sur Vk •
b ) Soit a e G . D ’après ce qui précède, ~ ^i^kj)) = ^k{^) • Autrement

dit, les coefficients de Ak{X) sont invariants par a . D ’après IV-2), on a Ak{X) G Q[ X ] .
D ’après IV-4-a) , G opère transitivement sur les racines de Ak . Cela entraîne, comme
il est bien connu, que Ak est irréductible sur Q[ X ] , car les facteurs de Ak{X) sont
simples. En effet si l’on avait Ak = UV avec U G © [X ], y G Q [ A ] , les polynômes U
et V étant non constants, l’application de tout a e G aux coefficients de C/ et F les
laisseraient tous deux fixes, donc aucun cr G G ne pourrait échanger un facteur de U et
un de V . Ce qui est absurde, puisqu’étant données une racine a de C/ et une racine b
de y , ( a G Vki 6 G P a; )> on a vu en a) qu’il existe cr e G tel que cr(a) = b .
c ) Si C7 G G , on a (r{Kk) = Kk parce que a{Vk) = Pk • Donc G Gk • L’application
C7 I—^ cr||^ est évidemment un homomorphisme de groupes de G dans Qk , dont le
noyau est Gk par définition même de Gk ; l’image Gk ost donc un sous-groupe de Gk
de cardinal [G : Gk] = 2^ , isomorphe au groupe quotient ^¡Gk •
j G [0,2^ - 1 ], on a: Kk = Q{^k,o) = Q(^ifcj) • H y a donc une bijection entre Gk et
l’ensemble Vk des racines de Ak qui, associe, à tout ^kj € Vk , l’unique s e Gk tel que
s{^k,o) = ^kj • Donc ca rd (^ fc) = card(Vk) = 2^. Puisque Gk C Gk ,on en déduit
que Gk = Gk • Enfin Gk — ^ / g ^ ; étant un groupe quotient du groupe cyclique G , ce
dernier groupe est un groupe cyclique, engendré par l’automorphisme fk de Kk induit
par / .

Question 5 "
Puisque dimQ{Kj) = 2^ pour tout j , de la formule:
dimo(A^fe-i) X dimKk^-,{Kk) = dimQ{Kk) ,
on déduit: dim/<’^_i(ür) = 2 .
a ) On a :

/ i^k,a) ” ) / (^fc,a+2*=-i) ~ ^k^ot •


En posant: Sk,a = ^k,a + ^fc,a+2fc-i Ot Pk,a = ?^fc,a?^A:,a+2*'-i >On en déduit:

(5fc.a) = f { P k ,a ) = P k ,a .

Puisque ^ engendre G k -i , il en résulte que Sk,a et Pk,a restent chacun invariant


par tout cr G G k - i . D ’après e qu’on a vu en IV-3-c), cela entraîne: Sk,a G K k-i et
Pkya ^ Kk—l .
Nombres de Fermat, périodes de Gauss 149

Commentaire:
Si on suppose connu K k - i , la connaissance de Sk^a et donnera le trinôme
- Sk,aX + Pk,a dont ^k,a et sont les racines. Par récurrence à partir de
i^o = Q J on en déduira toutes les périodes ^k,j par résolutions itérées d ’équations du
second degré (cette méthode est due à Gauss).
h ) La relation Sk,a = est immédiate.
c )
On a:

p .,a = ( ' E
^ A=0 / ^ M=0 ^

Mais pour A fixé, on a:


/x=22” - ^ - l
a+2'*“ ^+M2'' a+2''-l +(M+A)2''
E
/x=0
= E P mod 2^"'-^
= p=0
E
K >)
parce que Donc, avec le théorème de Pubini des sommes finies:
*+A2^^^a+2^-l+(^+A)2''
Pk,. = E E
J 0<A<22''-*=-1 / 0<A<22"-‘ -1
1 0<fi<2^^-^-l 1 0</i<2^"“ ‘ - l
^ = 2 2 " - ‘ _ 1 / a = 2 2 " -'= -1

= fi=0
E \
E
A=0
avec C ^ = g ° ‘ + g «+ 2‘ - n 2M+i) = gc(^i ^ ^(2m+ i )2‘ - ‘ ) Montrons que ^ 0 m o d (p ).
Puisque P est premier et qu’on a: ^ 0 m o d (p ), cela revient à prouver qu’on
a: ^ ^ -1 m od (p ). Or si on avait ^ = —1 m o d (p ), on aurait
^(2m+ i )2 ^ ^ mod(p) et comme g est primitif m o d (p ), on en déduirait la relation:
{2p-i-l)2^ = 0 m o d (p -l)^ , i.e. {2p+l)2^ = 0 m od( 2^” ) , et comme 2p+l est impair,
on aurait: 2^ = 0 m od( 2^ '') , ce qui est impossible car A; < 2^ . Donc, m o d (p ).
Ceja entraîne l’existence d’un unique e [0,p - 2] tel que = g^p , et est effec­
tivement calculable (c’est une sorte de ’’ logarithme” de C^). Finalement:

p>^,<^= E
0<M<22"-fc-l
E
0<A<22^-^-l
E
0<M<22^-*=-l A mod
E
Soit l’unique élément de [0, 2^ — IJ qui soit congru à k^_ m od( 2^ ) . Alors:

A mod 22’' - A mod 22^-fc A=0

Donc Pfc.a = E ^k,p, .


0<M<22” -* '-l

Pour 7 G [0, 2* - 1] , définissons Djk,7,a par l’égalité:

Dk,-f,a = c a r d ({/X, 0 < /X < - 1 et = 7 })

Alors Pk^oi = ^2/ ^k,'y,oc est noté ) . Mais si 7 G |0, 2^” ^ - 1 ],


0< 7< 2fc-l
= ^k,y+2>^--^ et f^''~\^k,'r+2^-^) = ^kn ( cf. 5)-a ). Puisque
P {Pk,a) = Pk,ot et puisque les ^k,j sont Q-linéairement indépendants, on a donc:

Pk,a = ^^2 P'y^k,'y + ^2 -^7+2^-i^fc,7+2^-i = {Pk,a) »


0<7<2^-1-1 0< 7< 2^- 1-1
150 Chapitre 2, problème 11

ce qui vaut en fin de compte: ^ 2''- i +7 +


0<7<2*=-1-1 0<7<2^-1-1
Par identification, on obtient:
( V 7 6 I0, 2' ' - 1 - 1]) Z?^=D^+2.- i .
Par suite:

^ ^ -^7 (^fc,7 "b ^/c,7+2*'-i )

En utilisant le résultat obtenu en 5-b) ci-dessus, on arrive à:

Pk,a = ^ D y ^ k -l ,'y
0<7<2*'-1-1
En conclusion de cette question:

Pour tout 7 G [0 , 2^ ^ ~ Ц i soit Dk^y^a le cardinal de l’ensemble des /x 6 |0, 2^ ^ — 1]


vérifiant les conditions:
7 = Pm ; Pn = k^ mod( 2*) ; g*“" = g“ + 5“ + 2*' '( 2^+ 1)
Alors:
^k^a —^k-lya j Pk,a “ ^ ^ -^fc,7,o: ^fc- 1,7
0<7<2^-1-1

d ) Pour fc = 2’^, et pour 0 < a < 2^"' - 1 , ]Pn,a se réduit à . Si a < 2^” ^ - 1,
on a: ^^^1,0+ 22” - ! = (cela résulte de : = -1 mod(p) ). D ’où:

^ n ,a ^ n ,a + 2 2 ” - i Pn^a — 1 î »^nja — ^ n —l,a

Ces dernières relations entraînent que et iZ^^,a+22” - i sont les racines du trinôme
— îZ^n-i.aA" + 1 . Observons que est bien une somme de périodes ^ n -ij >ear:
^•=22"-'-1-1
i = - E <’ ■ = - E f - u
0<a<22” - i j=0
Remarque :
Il serait intéressant de disposer d ’une méthode effective pour distinguer les racines
^n,a et îZ^n,a+2*=-i après résolution de X'^ - Sk,aX 4- Pk,a = 0 .

^ ^ ^
Problème 12 :

THEOREM E DES 4 CARRES

PARTIE I

Soit P un entier naturel premier et Fp le corps . Pour a G F p, on note Fa


l’ensemble {(x , t/) G Fp x Fp | - a= 0 } .

1
Si P = 2 et a 7^ 0 , vérifier que Fa ^ 9 et donner c a r d [Fq) .

□ Dans ce qui suit, on supposera p > 2 . □

2 °)
A quelle condition, a-t-on Fq ^ {(0 ,0 )} ?

3 °)
On suppose Fo = {(0 ,0 )} , et a G F^ .
a ) Montrer que si Fa ^ ^ , alors c a r d (Ta) = p + 1.

b ) Montrer que: = Fp x Fp \ {(0 ,0 )} . A l’aide de a) ci-dessus, en déduire

que pour tout 6 G F^ , l’ensemble F^ est non vide.

4^)
On suppose To ^ {(0 ,0 )} .
a ) Montrer que c a r d [Fq) = 2p - 1 .
b ) Si a G F * , montrer directement que Fa est non vide, et donner c a r d (r^)

Dans la suite, on utilise le résultat suivant, qui découle de cette étude:

Pour tout nombre naturel premier p, il existe ( x ,y ) G tel que:


m
+ 1 = 0 mod(p)

PARTIE II
On désigne par /C le IR-e.v. et par {e,i,j,k) sa base canonique . On définit une
application [R-linéaire JC x )C ^ JC, {q^r) ^ qr en prolongeant par IR-bilinéarité la
table de multiplication suivante (dans laquelle le produit a •b apparaît à l’intersection
de la ligne a et de la colonne b) :
152 Chapitre 2, problème 12

—e -J
- k —e
-e

De plus, si q = Xie + X21 + xsj + x^k avec des Xi réels, on pose:


q = x i e - X2Î - xzj - Xi k , et M{q) = ÇÇ • Si q = \e avec A 6 IR , on écrit |ç |= |A |.

1 °)
Vérifier que ^ = M i et M{qiq2) = J^i<liW{q2) ■ Prouver que muni du produit
r) q r, le R -e.v. /C devient une IR-algèbre unifère associative qui est un corps
(appelé corps des quaternions), dont e est l’élément unité.

2 °)
Soit P = ^{e + i + j + k ) . On note S l’ensemble des quaternions de la forme
xip + X2t + xsj + Xik avec (xi,X2,X3 ,X4) e Z * , et on note —S \ {0 } .
a ) Montrer que S est un sous-anneau de IC.
b ) Si q e , prouver que |A/‘(g) | € N * , et que ^f{q) = e ssi q est inversible
dans S . En déduire que le groupe Us des éléments inversibles de S est fini, et que son
cardinal est 24. Ce groupe Us contient le sous-groupe Q suivant (dit quaternionique):
Q = {± e , ± i, ± j, ± k } .
A-t-on Q < U s 1

3
a) Pour h e JC, montrer qu’il existe q e S tsl que |J\f{h - q ) \< 1 . En déduire que
si a € iS et 6 € 5^ , il existe q e S et c e S tels que a = + c et |A/'(c) | < |Af{b) \
(resp. a = bq + c et \Af{c) \< \J^{b) | ).
b) Si a = qr où (a, q, r) e , on dit que r est diviseur à droite de a et que q est
diviseur à gauche de a . Tout élément S e S qui divise à droite deux éléments a e S
et b e S , et tel que tout diviseur à droite de a et de 6 soit un diviseur à droite de 6 ,
sera appelé un p.g.c.d. à droite de a et 6. On définit de même un p.g.c.d. à gauche de
a et 6.
En suivant une méthode calquée sur l’algorithme d ’Euclide, montrer que lorsque
(a,b) e S X , a et b admettent un p.g.c.d. à droite (resp. à gauche ), qui est
unique à la multiplication à gauche (resp. à droite) près par un élément inversible de
S . Si 6 est un p.g.c.d. à droite de a et 6, montrer que 6 e Us ssi il existe a € «Set
¡3 e S tels que aa + Pb = e . Si 6 est un p.g.c.d. à gauche de a et 6 , montrer de même
que 8 e Us ssi il existe a e S et P e S tels que aa + Pb = e. On dit alors que aet
b sont premiers entre eux à droite ( resp. premiers entre eux à gauche ).
c ) Soit q e S et m e Z \ { - 1 , 1 } tel que m divise \AÎ{q)\ dans Z . Montrer
qu’alors me et q ne sont pas premiers entre eux à droite dans S .
Indication: appliquer M aux deux membres d^une relation du type a q = e —p (me) ,
où a e S et P e S .
4 °)
Un élément q e S est dit premier ssi: ses seuls diviseurs à droite dans S sont les
éléments u e Us et u q où u e Us ^et ses seuls diviseurs à gauche dans S sont les
éléments u e Us et q u , u e S .
a ) Montrer que si |AÎ{q) \ est premier dans , alors q est premier dans S .
Théorème des 4 carrés 153

b ) Soit P un entier naturel premier. Choisir q e S pour avoir: M(q) = (x‘^-\-y^-hl)e


avec (Xyp) G № et + 1 = 0 m o d (p ). ( Utiliser ( '^ ) )• En déduire que pe
n’est pas premier dans S .
Indication: soit S un p.g.c.d. à droite de pe et q ; écrire pe = A6 avec A e S , et
montrer que A ^ U s et 6 ^ Us •
c ) A l’aide de b), montrer que si p est un entier naturel premier, il existe un élément
premier Q e S tel que pe = Af{Q)
Indication: appliquer Ai à une relation du type pe = A S trouvée en b).
Montrer que réciproquement, si Q e S est premier dans <5, alors l’entier \AÎ(Q)\
est premier dans .

5 °)
a ) Soit q E S ; montrer qu’il existe u £ Us tel que toutes les coordonnées de qu
dans la base (e ,i,j,fc ) appartiennent à Z .
b ) Déduire des résultats de a) et de 4-c) ci-dessus que si p est un entier naturel
premier, il existe un élément premier Q dans S tel que pe = Af{Q) ^^nt toutes les
coordonnées dans la base (e, i, j. A;) appartiennent à Z .
c ) Démontrer le
Théorème de Lagrange:
pour tout entier m e , il existe (a, 6, c, d) G tel que m = H- .

☆ ☆ ☆
154 Chapitre 2, problème 12

Commentaires sur le théorème de Lagrange des 4 carrés


• La méthode suivie dans Ténoncé est celle de Lagrange. Il existe d ’autres méthodes
pour établir ce théorème, radicalement différentes de celle de Lagrange, et non-algébriques
(voir par exmple le livre de HARDY & WRIGHT, The theory of numbers^ éd. Cambridge
University Press ; ouvrage dans lequel on trouvera également des indications sur le nom­
bre des décompositions d ’un entier naturel en somme de 4 carrés).
• Le théorème ne peut être amélioré: par exemple, il est trivial que 7 n’est pas la
somme de trois carrés de nombres entiers naturels.
• L ’anneau noté S dans l’énoncé est ce qu’on appelle un ordre maximal dans la
IR -algèbre des quaternions JC. Cet ordre maximal est appelé l’anneau des quaternions
de Hurwitz. Le lecteur intéressé pourra consulter Groupes, Algèbres et Géométrie, de
ARNAUDIÈS J.M . -BERTIN J. (éd. Ellipses), tome 2, chap. XIX.

☆ ☆
Théorème des 4 carrés 155

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

Puisque p = 2 e t a ^ 0 , o n a : a = î . Les couples (x^y) G tels que x^ -h y^ = î


sont évidemment (1,0) et (0 ,1 ), d ’où ici: c a r d (Fi) = 2 , et donc Tj ^ 0 .

Question 2 "
Si Fo / {(0 ,0 )} , soit (x, y) e Fo\ {(0 ,0 )} . Alors x^-hy^ = 0 , et nécessairement x ^ 0
^2 _
et t/ ^ 0 . D ’où -;r
y^ = -1|FP , donc - 1 est un carré dans Fp . Inversement, si - 1 =
avec 0 e ¥p, alors 4- = 0 , donc (^,1) e Fq \ { ( 0 ,0 ) } . Donc, Fq ^ {(0 ,0 )} ssi
- 1 est un carré dans Fp . Mais on sait que cela se produit ssi p = 1 mod(4) (critère
d ’Euler).
En conclusion, on a To ^ {(0 ?0 )} ssi p = 1 m o d (4 ), ce qui équivaut à l’existence
de 6 G Fp tel que 4 -1 = 0 .

Question 3 °

a ) Soit {a, P) e Fa. Si (x,y) G F^, on a {x,y) G Fa ssi ce qui


s’écrit: , ou: {x - a){x + a) = (^ - y){P + y ) . En posant X = x - a
et Y = /? - y , l’équation s’écrit: X { X 2a) = Y{2P —Y ) . Comme (a,p) ^ (0 ,0 ),
quitte, s’il le faut, à échanger x et y , sans perte de généralité, on peut supposer P ^ 0 .
On a déjà les couples solutions (X = 0 ,F = 0) et (X = 0, F = 2P) . Pour obtenir
les solutions (X , Y) telles que X ^ 0 , on pose Y = t X ^ avec t G F p, ce qui donne
l’équation suivante en l’inconnue t :
( X{ Î + t^) = 2{IÎt -a)
(1)
\x^o
Or, puisque Fq = {(0 ,0 )} ,on sait que 1 H - / 0 pour tout i G Fp (voir question 2)
ci-dessus). Les solutions de (1) sont alors visiblement:
2{pt - a) /
X = 1+^2 avec t G

^Y = tX
Leur nombre est p - 1. En rajoutant les solutions ( X = 0, F = 0) et (X = 0, F = 2P) ,
on obtient donc p H-1 couples (X , F ) solutions. Donc Fa contient exactement p + 1
points ( x ,y ) . En conclusion:

Si a G F* et Fa et Fq = {(0 ,0 )} , alors: c a r d (ra ) = p 4 -1 .

b)
Pour 6 G F* , il est clair que c Fp x Fp \ {(0 ,0 )} . Si (x ,y ) G Fp x Fp \ {(0 ,0 )} ,
alors l’élément 6 = x^ 4- y^ est 0 , car Fq = {(0 ,0 )} , donc (x ,y ) e F^ et b ^ 0.
D’où Fp X Fp \ {(0 ,0 )} = U6gF* évident que cette union est disjointe. En
tenant compte de a) ci-dessus, cela donne:

- 1 = c a r d (Fp X Fp\ {(0 ,0 )}) = ^ c a r d (Fb) = ^ (p + 1) = iV(p + 1) ,


66FÎ 66F; , A#0
156 Chapitre 2, problème 12

2_ 1
avec N = c a r d {{b G |A 7^ 0 }) • Donc N = — ^ ^ = p - l = c a r d (F^ ) . On en

déduit que pour tout 6 G F^ , l’ensemble /5 est non vide.

Question 4 "
Puisque Po ^ {(0 ,0 )} , il existe un élément 6 G F^"^ tel que O’^ = - l (voir question 2)
ci-dessus). Dans ce qui suit, on choisit un tel 9 .
a ) On a: + y'^ = —9‘^y'^ = {x —Oy){x + 9y) . On en déduit immédiatement que
l’ensemble /o \ { ( 0 ,0 ) } est {{9u,u)}^^^* ^{{-9u,u)}^^^* . Le cardinal de cet ensemble
est visiblement 2(p - 1) = 2p - 2 . Par suite:
c a r d ( / 0) = l-| - 2p - 2 = 2p - l .

b ) Si ( x , 2/) G F p, l’équation x “^ -h y^ = a s’écrit: (x - 9y)(x 9y) = a; en posant


X = x - 9 y et Y = x-\-9y, cela équivaut à: X V = a . L’ensemble des couples (X, Y)
solutions est manifestement {(A, x ) } agIF* » cardinal est p - 1 . Or puisque 0 ^ 0 ,
le système
( X = x - Oy
{ Y = x + 9y
équivaut à:

' x = \ { X + Y)

d ’où l’on déduit aussitôt: c a r d [Pa) = p - 1 , et donc P a ^ 9 •


Ici encore, l’ensemble Fp x Fp est union disjointe des Pa pour a G Fp, ce qui est
corroboré par la vérification:
p^ = c a r d (Fp X Fp) = 2p - 1 + (p - 1)^

c a r d (ro ) = 2 p - l ; c a r d ( ( J r „ ) = (p - 1)^
a€F*

PARTIE II
Question 1 °
Pour q = xie + X2%+ Xzj + x^k , le calcul donne:

(1) -V(ç) = ( £ a : ? ) e
2=1
Soit maintenant 9 = n e + X2i + X3J + Xik et r = yie + î/2î + Vsj + Vik. On obtient
sans difficulté:
( 2) qr = z\e + Z2i + z^j + z^k ,
avec:
' z\ = xipi - X2 P2 - x^yz - ^42/4
Z2 = X\ y2 + X 2 y i 4- X3P 4 - ^42/3

^ Z^ = Xi yz + Xzy\ - X22/4 + X^y 2


Za = X\yA + X^yi + X2ys - ^32/2
Les formules ( 2) et ( 3) montrent immédiatement que qr = rq. En tenant compte de
( 1), on en déduit:
M{qr) = qr ^ = q rr q = qU{r)q = M{r)qq = A/’(r)A /’(g)
Enfin, on notera que pour tout q :

q = q ; -^(ç) =
Théorème des 4 carrés 157

La relation M{qr) = N{q)M{r) est non-triviale, et d ’après (2) et (3), elle équivaut à
l’identité suivante, dite identité de Lagrange .

¿=1 *=i
(4) ^ (xiî/i - X2Î/2 - + {^11)2 + ^2Vi + 2^32/4 ^iVz)

+ (xi2/3 + X3Î/1 — X22/4 + ^ aVi ) + (3^12/4 + XiVi + ^2!/3 “ 2:32/2)

D ’après la table de multiplication de l’énoncé, l’ensemble Q = { ± e , ± i , ± j , ±fc} est sta­


ble pour le produit de /C ; on vérifie facilement que muni de la loi induite par ce produit,
c ’est un groupe, dont l’élément neutre est e . Ce groupe à 8 éléments n’est ni abélien ni
diédral; c’est le bien connu groupe quaternionique: tous ses sous-groupes non-triviaux
sont d ’indice 2 et 4-cycliques. Le produit défini sur ¡C s’obtient par prolongement par
IR-linéarité de la loi de groupe de Q . On en déduit que ce produit est IR-bilinéaire,
associatif, et admet e pour élément neutre.
Si g = Xi e -b X2 4 + 2:3 J -b X4 A: € /C \ {0 } , on a:
^/■(g) = gg = lA/'i?) I e ,

avec \J\i{q) \= E Î= Î 2;? 0 , ce qui donne:

(5) Q'

De même.

ce qui, compte tenu que A/”(g) = >s’écrit encore:

(6) ( | V ( g ) | ^ ) '^
Les relations (5) et (6) montrent que q est inversible dans JC, son inverse étant
1 ^
Q-
|V(g)
L ’étude qui précède permet de conclure:
Muni du produit défini dans Vénoncé, le R -e.v. JC est une R -algèbre unifère associative
qui est un corps, dont e est Vélément unité. Si q G JC\ {0 } , on a: q~^ = , ^, q .
\ m \

Question 2 °

Pour prouver que S est un sous-anneau de /C , la seule difficulté notable est de vérifier
que <5 est stable pour le produit. Il suffit pour cela de montrer que les éléments
e, pi, pj, pJi, ip\ j p, Jîp appartiennent à S . Or:
e = 2 p -i-j-k ;
p2 = p - e = -p + i+ j + k
pi = -p + i+ j ;

pj = -p + j+ k ;
pJz = ~p -b i -b A: ;
ip = —p -b î -b A: ;
3P = -p + i+ i ;
fcp = - p - b j- b A : ;
158 Chapitre 2, problème 12

tous les éléments en cause appartiennent donc bien à S , qui est donc bien un sous-anneau
de JC.
b ) Soit q = xi P + X2 i + X3 j + X 4 k e S \ { 0 } . On a:

(7) q = ^ x i e + (^^Xi+X2^ i + (^^xi+X3^ j + (^^Xi+X4^k ,

d ’où, en utilisant (1), l’existence d ’un entier rationnel M , manifestement multiple de 4,


tel que:

ITV'(g) \= + (^1 + “^^2? + (2;i + 2X3)^ + (x i + 2x 4)^) = i {4x1 + \

par suite, \U{q) | = x f + 6 , et en fait \N{q) | € N * , car q ^ O . On a donc


prouvé:
Si ç e <S \ {0 } , alors IN{q) \£

Soit maintenant q un élément inversible de S . Son inverse dans S est aussi inverse
dans K.. Notant q~^ cet inverse, on a; qq~^ = e , d ’où Af{qq~^) = ^í{q)^í{q~^) =
M{e) = e = (|A/'(g)| x \J^{q~^)\)e , donc ITVCg)! x = 1 , et comme
\Af{q) I € et \M{q~^) | € N * (puisque q € 5 \ {0 } et q~^ e S\ {0 } ), on en
déduit: |M{q) |= 1. Par suite, Ai{q) = \Ai{q) \e = e.
Inversement, supposons A/'(q) = e , i.e. qq = e; la, relation (7) montre aisément que
l’application r>-^r laisse S stable (en effet, avec les notations de (7), on a: q = Xi e - q ).
Comme Af(q) = A /'(^ = qq = q q , o a voit que qq = qq = e , e t puisque q € S , cela
prouve que q est inversible dans S , son inverse étant q.
En conclusion:

Un élément q e S est inversible dans <S ssi Af{q) = e

Cherchons maintenant le groupe Us des éléments inversibles de S . D ’après (7), c ’est


l’ensemble des éléments q = xi p + X2 i + x^j + x^k e S (où (xi,X2,xs,X4) € ) qui
vérifient:

( 8) + (iCi + 2 x 2)^ + ( x i 4 - 2 x 3) -h (a ;i-h 2 a ;4 ) = 4

Lorsque x? = 1, les entiers Xi + 2xj {j > 2) ne peuvent vérifier (8) que s’ils sont
impairs. On en déduit que l’ensemble des solutions en (xi^X2 ,X3 ^X4) de l’équation (8)
est la réunion des ensembles de solutions des trois systèmes (9), (10), (11) suivants:

(9) x\ = (x i 4- 20:2)^ = (xi + 2x3) ^ = (a;i + 2x4) ^ = 1

(10) xi = 0 ; X2 + X3 + X4 = 1
Xl
(11) X? = 4 ; X2 = X3 = X4 = — —

On en déduit facilement que Us est constitué des 24 éléments suivants:


'± e . ±i, .
(12) M p - i) . M p-j)> ± (p -^ ).
H p -j-k ), ± { p - k - i), ± (p -i- j) , ± (p -i-j-k )

Or, P — i —j — k = —(p — e ), donc le dernier terme est ±{p — e ) . Les formules


vues en 2-a) montrent que p et —p normalisent chacun Q (il n’est nul besoin de
calculer p“ ^ : on voit immédiatement que pQ = Qp). De même, chacun des éléments
± ( p —z ) , ± ( p - j ) , ±{ p—k) normalise Q. Donc le normalisateur de Q dans Us contient
au moins 16 éléments, et comme c a r d (Us) = 24, ce normalisateur est nécessairement
Us • On a donc établi:

Q est un sous-groupe distingué de Us


Théorème des 4 carrés 159

Question 3 "

a ) Soit h = h ie h2 Î hsj h^k e JC. Commençons par choisir G Z tel que


\hi - ^xi \ < \ . Pour chaque i/ G {2 ,3 ,4 } , il y a au moins deux éléments ^ G Z et
G Z tels que j ^ |= 1 et \hu - \ ^ et |/i^ - | < ^ •. Deux tels éléments
Î et sont de parité contraire. On peut donc choisir rrii, G Z tel que m^ —xi soit pair
et que | | ^ è * ^Choisissons ainsi m 2, m 3, , et, pour u G {2 ,3 ,4 } , posons:
—x i ) . Les Xty ainsi définis sont alors éléments de Z pour 1 < < 4.
Définissons q = Xip-hX 2 i-}-X3 j + X4 k: on a donc p G 5 . D ’autre part:

h -q = (hi- e + ( h 2 - i m 2j i-\- ( h s ~ ^ma^ j + ^/14 - k


d ’où:

u=2

car (/il - ^ (noter la subtilité: seul le choix de x i assure l’inégalité stricte, car
la nécessité de choisir rriu - x\ pair pour 2 < i/ < 4 oblige à se contenter des inégalités
larges Ihu - hrriiy I < ^ ). On a donc prouvé:

Pour tout /1 G /C , il existe q e S tel que |Af{q) \< 1

Soit maintenant a e S et b e S \ {0 } . Choisissons q e S et q^ e S tels que


\j\f{ab~^ - ç) I < 1 et \AÎ{b~^a - ç) | < 1. Alors, par multiplicativité de la fonction
A/*, et en tenant compte que |A/’(6) |> 0 (puisque 6 ÿé 0 ), on a:
IA/’(a - q b ) \ = \A Î{a b ~ ^ - q )M {b ) |= \M {a b ~ ^ “ ^) | ^ l-^(^) I < l-^(^) I j
et de même: |M{a - bq') \< \M{b) \. Mais c = a —qb e S et c' = a - bq' e S . Les
couples (ç,c) et {q\c') répondent donc à la question.
b ) Soit une suite (çz/, d ’éléments de ainsi définie:
• (çiibi,ri) est choisi tel que a = gi6 + r i , |A/*(ri) |< |A/*(6) | et b = bi (un tel
choix est possible d’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus).
• Supposant choisi (qu,b,y^ri^) avec z/ > 1 :
si = 0 , on pose Vs = 0 , qs = 1 et bs = bt^ pour tout s > 1/.
si Ti, ^ 0 , on choisit tels que 6z,+i = b^y = qu+ib^+i 4 -r^^+i et
\J\f{ri,^i) I < \Af{riy) I (un tel choix est possible d ’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus).
Si aucun des rjy n’était nul, la suite \AÎ{rt^) serait strictement décroissante, ce
qui est absurde puisque c ’est une suite dans N * . Il y a donc un indice u > 1 tel que
r*/ = 0 . Notant m le plus petit d ’entre eux, on voit que par construction, r,^ = 0 pour
U > m et bi^ = bm pour u > m (si m > 2 , on a évidemment bm = ^m -i 0 )-
l’ensemble des diviseurs à droite communs à 6 et a est égal à l’ensemble des diviseurs
à droite communs à 6 et ri ; de proche en proche, on montre que cet ensemble est égal
à l’ensemble des diviseurs à droite de bm . Donc bm est un pgcd à droite de a et 6.
On a donc trouvé un pgcd à droite de a et 6, à savoir: bm ; remarquons que pour tout
^ e Us i ^bm est encore un pgcd à droite de a et 6.
Soit deux pgcd à droite 61 et 62 de a et b . Puisque 6 ^ 0 , ils sont tous deux 0 .
Par définition du pgcd à droite, on a des éléments €i e S et €2 ^ S tels que 62 = eiôi
et Si = €262 . D ’où: 62 = €i€2b2 et 61 = €26161 . Puisque 61 ^ 0 et (^2 0 , on en
déduit: €162 = €261 = e , donc £i et £2 sont inversibles dans S , et inverses l’un de
l’autre. Cela prouve l’unicité du pgcd à droite de a et 6 à la multiplication à gauche
près par un élément de Us . En définitive, il y a donc existence du pgcd à droite de a
et 6, et son unicité à la multiplication à gauche près par un élément de Us •
On verrait de même qu’il y a existence d ’un pgcd à gauche de a et 6, et son unicité
à la multiplication à droite près par un élément de Us .
Si on a (a, /?) G tel que aa 4 - /?/> = e , il est clair que tout diviseur à droite d
commun à a et 6 divise e à droite, mais il n’est pas du tout évident qu’il divise e à
gauche. Ici nous avons besoin d ’un lemme:
160 Chapitre 2, problème 12

Lemme
Si X e S divise e à droite dans S , alors x est inversible dans S .
Démonstration:
Soit x' G «S tel que x'x = e . Puisque x ^ 0 ^c’est un élément inversible dans JC
(rappelons que JC est un corps). Donc, x' est l’inverse de x dans JC, d’où xx' = e .
Finalement, x' e S et xx^ = x'x = e , donc x est inversible dans S , et son inverse
dans S est x' M

En vertu du lemme, d divise donc aussi e à gauche dans S , donc d est inversible
dans S . Réciproquement, supposons que a et 6 admettent un pgcd à droite 6 e Us .
Alors e est aussi un pgcd à droite de a et 6, puisqu’il existe e e Us tel que e =
£Ô. On voit alors aisément qu’on peut construire une suite {(¡v^^uiT'u)v>i associée à
(a, 6) comme plus haut, de façon que bm = ^ (en effet, si cette suite aboutit à un
6^, on a nécessairement: bm ^ Us ; posant e' = {bm)~^, en remplaçant les (^*/,6^)
par , on obtient une nouvelle suite {ql)b^,rl) qui aboutit cette fois à
b'm = e).
Donc, e = Tm—l — bm-2 ~ Qm-lbm—1 — ^m-3 “ Qm-l'^m-2 — ^m—4 “ Qm—sbjn—S ~
qm-i{bm-3 - qm-2bm-2) = •••= Q:a + /^6, avec a et /3 éléments de S .
On a donc prouvé toutes les assertions demandées relatives au pgcd à droite. On
prouverait de même celles relatives au pgcd à gauche.
c ) Raisonnons par l’absurde. Si me et q étaient premiers entre eux à droite, on
aurait (a, /3 ) G tel que aq = e - /3 (me) = e - m P. D’où: Ai{aq) = Ai{e —mP) .
Or, N {aq) = N {a)N {q) = ( | ^ H I ■|^\r(g)|) e , ce qui donnerait | —mP) | =
IJ\Î{a) I X IN{q) I, et par conséquent m diviserait |N {e - mP) \ dans . Mais posant
/^ = Al e + A2 i + A3 j + A4 fc avec des Ai, G R , on a:
P = 2 Ai P + (A2 “ Al) i + (A3 —Al) j + (A4 —Al) /u
Puisque G 5 , les nombres 2Ai, A2 —Ai, A3 —Ai, A4 —Ai appartiennent à Z . Notant
P = 2 Ai et Aty —Al = pour u G { 2 , 3 , 4 } , on a:
^ e + (^ + 6 )^ + (^ +$3) j + (^ +^4) ^ ,
d’où par un calcul immédiat:

|7V (e-m ^)| = + (^ + ^ 2 ) + ( f + ^ 3) + (^ + ^ 4 ) =l-mn-\-m^{n'^-\-A) ,

avec A = P (Î2+$3+Î4)4-^2+^3+Î4 ^ 2 , ce qui prouve que \N(e - mp) \= 1 mod(m)


dans Z . Or, m G Z \ { —1,1} , et on a vu que m devrait diviser \N{e —mP) \ dans
Z , d’où une contradiction. Par suite, me et q ne sont pas premiers entre eux à droite
dans S .

Question 4 "

a ) Soit q = rs ^ avec r G <S et s G «5 . On a: M{q) = Ai{r) Ai{s) = |Af{q) \e =


^ IA/'(r) I •\M{s) I^ e , donc \Af{q) \= |A/'(r) |x \AÎ{s) \. Puisque \M{q) \ est premier
dans N , nécessairement |J\f{r) |= 1 ou |AÎ{s) |= 1 , c’est-à-dire (voir question 2-b)
ci-dessus) r €U s ou s eU s • L’assertion demandée s’en déduit immédiatement:
Si IAÎ{q) I est premier dans 1^ , alors q est premier dans 1^ .
b ) Fixons (x^y) G tel que + 1 = 0 mod(p) (c’est possible d’après {1Z) ).
II suffit de prendre y = xz + y j + fc pour avoir: q e S et \M{q) |= -f + 1 , donc
M{q) = (x^ + y^ -b 1) e . Donc q ainsi défini répond à la question.
Si on avait A £ Us y alors pe diviserait q à droite. En utilisant les formules de la
multiplication, vu que çf = x i + y j + A;, on en déduit que q diviserait x, y, et l.dans
Z , ce qui est impossible puisque p > 1. Donc: A ^ U s •
Si on avait 6 e Us y alors pe et q seraient premiers entre eux à droite, donc on
aurait un couple (a ,/ 3) G tel que ape-\- pq = e. D’où apq -h Pqq = q . Or
Théorème des 4 carrés 161

qq = J\i(q) = m p e, avec m G N * . Donc p(aq mj3) = q = - x i - y j - k , donc p


diviserait à nouveau x, y et 1 dans Z , ce qui est absurde. Donc 6 ^ Us •
Puisque pe = A6 avec A ^ U s et 8 ^ Us ^on peut conclure que pe n’est pas premier
dans S .
c ) Reprenons la relation pe = A8 de b) ci-dessus. Elle entraîne: p^e = N{A8) =
M{a)J\f{8) , d’où: p^ = |M{A) \x |J\T{8) \. Comme A ^Us oX. 8 ^Us , on o. \M{A) \^ 1
et IA/’(5 ) 1 ^ 1 ; puisque p est premier, nécessairement \H{8) |= \Af{A) \= p. Posons
par exemple Q = 8, Alors Af{Q) = p , donc d’après le résultat de 4-a) ci-dessus,
l’élément Q est premier dans S ; de plus: Af{Q) = pe .
Soit enfin Q e S un élément premier de «S . On a d’abord \AÎ{Q) |> 1, car sinon, on
aurait IAf{Q) |= 1, et Q serait inversible dans «S. On a donc un nombre entier naturel
premier p qui divise \AÎ{Q) \ dans N , i.e. \AÎ{Q) \= m p, avec m G N * . D’après ce
qu’on a vu en 3-c) ci-dessus, les éléments pe et Q ne sont donc pas premiers entre eux
à droite. Comme Q est premier dans S , il s’ensuit que Q divise pe à droite, et par
suite |A/*((5 )| divise dans N. Comme \AÎ{Q)\ > 1 , on a: m G { l ,p } . Ecrivons
pe = R Q . Si on avait m = p, alors on aurait p^ e = QQ = pR Q , d’où pe = RQ
et Q = pR (car Q ^ 0 ), d’où Q = pR et p = pRR^ donc R R = e; l’élément R
serait donc inversible dans S , et l’élément pe = RQ serait donc premier dans <S, ce
qui contredit le résultat de 4-b) ci-dessus. Cette contradiction prouve que m = 1, donc
IJ\f{Q) I = p , QQ = pe = M{Q) : l’entier p = |Af{Q) \ est bien premier dans N .

Question 5 °

a ) Pour tout élément a = sp + rii + T2 j + T3 fc G , nous noterons Sa = s + ri -\-T2-\-r3 .


Posons q = Xp-\-pi i+p2 j +A^3 ^ » avec (A, pi, P2> Pa) € •Pour que les coordonnées
de q dans la IR-base {e,i^j,k) appartiennent à Z , il faut et il suffit que A soit pair.
En tenant compte des relations:
p^ = - p + 4- j + fc ; i p = -p-\-i-\-k ] j p = -p-\-i-\-j ; k p = - p - h j -{-k ,
on a:
( 13 ) QP — ~^qP 4“ {Sq —P3) i 4“ {Sq —pi) j 4" {^Sq —P2) k
Cela dit, partons d’un élément q e S comme ci-dessus. Si A est pair, alors q = qu
convient avec u = e .
• Si A est impair et Sq est pair (i.e. pi 4-p2 4- pa impair), alors, d’après ( 13 ), les
coordonnées de çp dans la base (e,z,j,/c) appartiennent à Z , car Sq est pair. Donc
ici, U = p eU s y et qu convient.
• Si A est impair et Sq impair (i.e. pi 4- P2 4- pa pair), d’après ( 13 ), on a:
Sqp = 2Sq - (pi 4 - P2 4- pa), donc Sqp est pair; donc, d’après le cas précédent appliqué à
qp au lieu de q , les coordonnées dans la base {e^ ij.k) de l’élément gp^ appartiennent
à Z . Dans ce cas, u = p^ G ¿^5 , et qu convient.
Tous les cas sont épuisés, ce qui achève de répondre à cette sous-question a).
b ) Soit donc p un naturel premier. D’après ce qu’on a vu en 4 -c) ci-dessus, on a un
élément <5 i G <5 tel que M{Qi) = p e . D’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus, on a
un élément u e Us tel que toutes les cordonnées dans la base (e,z,j, fc) de l’élément
Q = Qiu appartiennent à Z . Puisque N{u) = e , on a alors: N[Q) = N{Q\)M{u) =
pe-e = p ^ = pe . D’ailleurs, Q est premier dans S (cf. 4 -a) ci-dessus). Donc l’élément
Q ainsi construit répond à la question.
c ) On peut se borner au as où m > 2. On a donc m = Pi •••Pr î avec des naturels
premiers pi distincts ou non, et r G N* . Pour chaque indice i G | l,r], choisissons
Qi G S dont toutes les coordonnées dans la base (e^i^j^ k) appartiennent à Z et tel que
J^{Qi) = Pi ^ (un tel choix est possible d’après ce qu’on a vu en b) ci-dessus). Cet élément
Qi est donc premier dans S . En posant q = Qi •••Qr ^on a,: q = Ae-\-Bi + Cj-\-D k,
avec (A, 5 , C, D) G Z^ , et:
Ai{q) =M {Q i)---A Î{Q r) = (pi e)---(pre) = (pi ••-Pr)e = me
162 Chapitre 2, problème 12

On en déduit: |Af(q) |= ^ , i-e. = m . En posant:


a = | A | ; b = \B\ ; c = | C | ; d = \D\ ,

on a- bien: (a, 6, c, d) G et ?7i = H- 6^ H- .

Remarque 1:
Le théorème de Lagrange ne peut être amélioré, puisqu’un entier aussi simple que 7
n’est pas somme de 3 carrés dans N ^

Remarque 2:
On peut se demander pourquoi n’avoir pas utilisé, plus simplement que S , le sous-
anneau 8 de JC formé des éléments de la forme q = Xie X2 Î xs j + X4 Jç tels que
(xi,X2 ,xs^ X4) G . La réponse est que dans , on ne peut pas construire ces divisions
euclidiennes à droite et à gauche qui dans S , ont permis toute la théorie ci-dessus. En
effet, prenons q e JC: on ne peut affirmer qu’il existe Q e £ tel que \Af{q — Q) I < 1 •
En effet, dans le cas où toutes les coordonnées de q dans la base (e ,z ,j, fc) sont des
moitiés de nombres entiers impairs, alors pour tout Q G f on a: |J\i{q —Q)\ > 1,
avec égalité pour 16 valeurs de Q (dans les autres cas, il existe bien Q e JC tel que
\-^{q - Q)\ < 1 )• C ’est pour cela qu’il faut aller jusqu’à S , qui est le sous-anneau de
JC le plus simple après S , où l’on puisse espérer que M se conduise de façon analogue
à un stathme euclidien d’un anneau commutatif intègre. Le lecteur intéressé pourra se
reporter au dernier des trois commentaires sur l’énoncé, page 154 ^

'k k
Problème 13 :

ENTIERS DE GAUSS

PARTIE I
On note /C le sous-corps de C formé des nombres x Ly avec (x ,y ) G . Le
sous-anneau T de /C formé des x-\-Ly avec {x,y) € est appelé anneau des entiers
de Gauss. Il est clair que JC est le corps des fractions de F . On posera: F* = F \{0} .
Pour Z G /C, on pose N(2:) = \z\^ = zz. Il est immédiat que N(2:12:2) = N(2:1)N(^ 2)
pour tous zi e JC et 2:2 G/C .
1 °)
Trouver les automorphismes du corps JC. Trouver le groupe Ur des éléments in­
versibles de F (on montrera d ’abord que si 2: G T , alors z e Ur ssi N(2:) = 1 ).
Montrer que F est l’ensemble des éléments z e JC tels qu’il existe (a, b) G vérifiant
z"^ —az + b = 0 .
2°)
Montrer que N| ^ est un stathme euclidien sur F . Pour cela, on montrera d ’abord
que si (a,6) GT x T* , il existe (q,s) e F x JC tel que n ( s) < 1 et s = f - q.
Si (a, b) e F X F* Jen discutant suivant la position de | dans C , préciser le nombre
des couples (q,r) e F x F tels que a = bq-]-r et N(r) < n (6) .
3°)
a ) Soit a e F* . Montrer que si N(a) est un nombre pemier dans Z , alors a est
irréductible dans F .
b ) Soit a = a + i p un élément irréductible de F tel que ap ^ 0. Montrer que
P= -i- P^ est un nombre premier dans Z .
c ) Montrer que les éléments iréductibles de F sont:
• les a H - i6 , où (a, b) G1? est tel que le nombre p = H-6^ soit premier dans
Z.
• les nombres p GZ premiers dans Z tels que ( V (a, 6) GN ^ x * ) p ÿé a^+6^ .

□ D a n s la su ite du p r o b lè m e , on n o ter a V en sem b le d es p G ^


p re m ie rs dans Z qui son t s o m m e d e d e u x ca rrés d^entiers n a tu rels, e t
X F en sem b le d es p E N * p re m ie rs dans Z qui n e so n t p a s so m m e d e
d e u x ca rrés. On p o se ra V = 'R.\JX (d o n c V es t F en sem b le d es p E N *
p r e m ie r s dans Z ) . □

4^)
On rappelle que pour tout entier naturel premier p , on note Fp le corps ^ /p Z » ®t
FP* le groupe multiplicatif Fp \ {0 } .
a ) Soit P un élément de V impair. Soit ep : F * F^ le morphisme de groupes
X h-y x^ . Soit Sp l’image de €p . Soit Ap : F^ -> U 2 = { - 1 , 1 } l’application:
f 1 si X E Sp
^ I -1 si a; ^ ¿^p

Prouver brièvement que c a r d (Sp) = ^ ( p - 1 ), et que Ap est un morphisme de groupes


164 Chapitre 2, problème 13

surjectif, de noyau Sp. En notant ^ i-^ ^ la projection canonique Z —> F p, prouver


que pour tout a G Z \ p Z , on a: — Ap( a ) = 0 mod(p) {critère d'Euler )
b ) Pour P G P , montrer l’équivalence entre les propriétés (I) et (II) suivantes:
(I) p e n
(II) P = 2 ou P = 1 m o d (4 ) .

Indication: pour prouver l'implication (II) => (îj, si p e V et p = 1 m o d (4 ),


déduire du résultat de a) ci-dessus qu'il existe (k,m) G Z ^ tel que A;p = + 1 , puis
conclure en écrivant m^ + 1 = ( m 4 - i ) ( m — i ) .
c ) Démontrer que les ensembles n et I sont infinis.

PARTIE II
Pour chaque n G N ^ , désignons par Cn Tensemble { {A^ B) e \ -h = n } , et
posons r(n ) = c a r d (Cn) .
1
A l’aide de la partie I, montrer que si n G , l’ensemble Cn est non vide ssi:
( Vp G J ) V alp (n ) = 0 m o d (2 ).
2 °)
Pour n e V , calculer r { n ) .
3 °)
Soit X : Z U 2 et (5 : N * —> Z les fonctions définies par:

(-1 ) ”"2 si l’entier m G Z est impair


X(m ) =
0 si l’entier m G Z est pair
et:
(V m G N * ) 6{m) = ^ x(^)
d^N ^ ,d|m

Prouver que: ( V (m i,m 2) G Z^ ) x (^ i^ 2 ) = x (^ i)x (^ 2 ) •


4^)
On fixe n e N, n > 2 . On écrit n = 2''^UnVn , où: Un = V a l 2(n) ; Un est égal au
produit des facteurs premiers de n qui sont impairs et appartiennent à 7^ ; et Vn est
égal au produit des facteurs premiers de n qui sont impairs et appartiennent à I . Pour
tout a e N , on note сто(а) le nombre de diviseurs de a dans N .
a ) Démontrer:
si Vn est un carré dans 1^ , alors r{n) = 4 ao{Un) ;
si Vn n’est pas un carré dans N , alors r(n) = 0 .
b ) Prouver: 6{n) = 6 { ^ ) = ao{Un)S{Vn) ( remarquer que <5(C/„) = cto( î / „ ) ) .
Soit Vn = ■■■ la décomposition de Vn en facteurs premiers dans N ( pour tout
/îj > 1 , et les entiers qi éléments de I tous distincts). Montrer que:
г € [ l,s l ,

¿^ 2
En déduire:
• <5(n) = 0 si Vn n’est pas un carré dans N ;
• 6{n) = (To{Un) si Vn est un carré dans N .
c ) Exprimer r(n ) en fonction de 6{n) . Application numérique: donner les valeurs
de r(n) pour 995 < n < 1005.
Entiers de Gauss 165

PARTIE III

1
Soit A un anneau commutatif intègre et soit p e A \ {0 } tel que l’indice [A : pA]
du sous-groupe additif pA de A soit fini. Pour a G , montrer qu’il en est de même
de [A : p^A] , et qu’on a: [A : p^^A] = [A : pA]^ .
Indication: utiliser la chaîne p°^A C p^~^A C - •C p A c A .

□ D a n s c e qui su it, on s e p la ce à n ou v ea u dans Vanneau F , e t on


r e p ren d les n o ta tio n s d es p a r tie s I e t IL P o u r p E P , on n o t e Fp le
c o r p s ^/pZ . □

2 °)
On fixe p e l . Montrer que le groupe additif du corps ^/pZ ®st isomorphe à
celui de (Fp)^ . En déduire: c a r d {^/pp) = p^ = N (p ). Montrer que la classe Ip de
i mod (pF) est racine de l’élément 4-1 de l’anneau de polynômes ^/pF [^] •
3^)
Soit w un élément irréductible de F tel que N(tu) 6 IZ. On pose: p = n {w ) . Définir
une injection naturelle de Fp dans ^/xjjF » ®t prouver que c ’est un isomorphisme de
corps. En déduire: c a r d {^/wF ) = N(tî7).
4 °)
Déduire de ce qui précède que si a G , l’anneau ^/aF qu’on a
c a r d ( r/aF ) = N (a ).
Indication: penser au théorème Chinois.
5 °)
Pour a e F^ , on note ^ r(û ) le nombre des éléments inversibles de l’anneau ^/aF •
a ) siGr est irréductible et si a G ^ , prouver: .
b ) Soit a e F * \Ur > Soit u la décomposition en facteurs irréductibles
de a dans F (avec s > 1, les Wi irréductibles deux à deux non associés, u G ZYr , et
les > 1 ). Démontrer:
1
^p{a) = N(a) n (i-
i=l ^
N(tUi)

C ) Soit a G F^ \Ur . On partage l’ensemble Va des diviseurs de a dans F en classes

d’éléments associés ( ce qui définit une partition de Va ). Soit Ja une transversale de


cette partition. Démontrer:
Y;^0r{d) = n(,a).
d^Ja

☆ ☆ ☆
Entiers de Gauss 167

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
• Le groupe des automorphismes de JC est {Id/C)7 } = U 2 , où 7 désigne l’application
conjugaison ordinaire des nombres complexes z ^ z . En effet Id;c et 7 sont des
automorphismes. Et si / en est un, il est Q -linéaire (le seul automorphisme de Q est
Id o ), et { f { ± ) Ÿ = / ( i ^ ) = / ( - 1 ) = - 1 , donc / ( i ) £ { - i , i } , d’où: / = Id^ ou
/ = 7-
• Si Z e U r , o n 3.: n { z z ~ ^ ) = n (1) = 1 , d ’où: n { z ) = n { z ~ ^ ) = 1 car la fonction n |^

est à valeurs dans N * . Inversement, si 2: G T et N(2:) = 1 , alors 2:z = 1 . Mais z e F y


donc Z e U r et z~^ = Z. Donc si z € T , on a z e U r ssi N(2:) = 1. En déterminant
les Z e F tels que N(2:) = 1, on obtient: Up = {1, i , —1, - i } = IU4 .
• Si 2: G r , on a: z“^ -a z + b = 0 avec a = z + z G Z et b = zz e N . Inversement, soit
Z e JC tel que 2:^ —az + 6 = 0 , avec (a, 6) G Z^ . Ecrivons z = a; + i y , où (rc, y) G .
Posant f { X ) = X ‘^ —aX + 6 , on a aussi / ( z ) = 0 . On peut supposer 6 ^ 0 , car si
6 = 0 , alors z G {0, a} , d ’où z G Z c T .
Si y = 0 , en écrivant z = ^ avec u g Z * , u g N * et p g c d ( u, u ) = 1 , on voit,
après multiplication par et application du théorème de Gauss dans Z , que u = 1 ,
d ’où z g Z ^ c r .
Si y 7«^ 0 , on a: f { X ) = {X - z){X —z ) , donc a = 2x et 6 = zz = a:^ + y ^ ,
donc 46 = 4a;^ + 4y^ , d ’où 4y^ G Z . Si a est impair, on a 4x^ = 1 mod (4 ), donc
(2y)^ = 3 m o d (4 ), ce qui est impossible car 2y G Z (puisque (2y)^ G Z ) . Donc a
est pair, d ’où a: G Z ; alors (2y)^ = 0 m o d (4 ), donc 2y est pair, et y G Z . Donc
z = x-{-iye F .
On a donc prouvé l’équivalence logique demandée.

Question 2 °

Pour a e F et b e F^ donnés, posons: ^ = u-\-lv , où (uyv) G . Soit (г¿o,'Уo) ^

tel que |u — u o | < ^ , \v —vo \< ^-y notons: q = uq iu o et s = - —q . On a donc:

s = г¿ - uo + i ( u - u o ) , donc n (s) = | u -г ¿ o | ^ ^ -| u -г > o | ^ < j + j = 2 ^ ^


r = bs. Alors: (y, r) r^ , a = bq-\-r et N(r) = n (6 s ) = n (6) n ( s ) < n (6) . Par suite,
G
la fonction N| ^ définit un stathme euclidien sur F . L’anneau F est donc euclidien,
donc principal, donc factoriel.
Pour a et 6 donnés, le nombre des couples (q^r) cherchés est le nombre des éléments
q e F tels que n (- - ç) < 1. La fonction C —> [R+, z i-> \ / n ( z ) n’est autre que le
module ordinaire sur C , i.e. la norme euclidienne canonique du plan d ’Argand-Cauchy.
On a: n(t - ç) < 1 ssi t ~ Q < 1 • Le nombre i/(a, 6) cherché dépend donc de la
^ a ^
position de - dans un des carrés fondamentaux définis par le réseau P de = C . Il
6
est donné par le graphique suivant, dans lequel m = Ent(г¿) et n = Ent(u) et où les arcs
de cercle représentés sont de rayon 1 et centrés en m + i n , m + 1 + i n , m + H - i ( n + l)
et m + i ( n + 1) .

Si 7 appartient à la zone I ouverte, i^(a, 6) = 4 ;


6
168 Chapitre 2, problème 13

si Y appartient à la zone II ouverte, iy(a, 6) = 3 ;


b
si 7 appartient à la zone III ouverte, iy(a, b) = 2 ]
b
a i si ^ ^ {i4 ,5 ,C , D }, on a : i^(a, 6) = 3
si - est sur la frontière de (I): \ n
^ \^si - e {A, B, C, D}, on a : i'{a,b) = 2

si 7 est sur la frontière de II mais n’est ni sur celle de (I), ni sur les bords du carré
{m + i n , m + 1 + i n , m + 1 + i ( n + 1), m + i ( n + 1)}, alors z/(a, b) = 2 ;

^ i si ^ / m + i n , alors z/(a, b) = 2
si - est sur les bords du carré ci-dessous: < a
O si - = m H- i n , alors i/(a, 6) = 1

(III)

Question 3 "
a ) Supposons que le nombre p = N (a) soit premier dans Z . Soit a = bc avec
( 6, c) e . Alors N (a) = P = n ( 6 ) n ( c) . Comme la fonction N est à valeurs dans N ^ ,
on a n ( 6 ) = 1 ou n ( c) = 1 , i-e. 6 ou c est inversible dans F . Donc a est irréductible
dans F : en effet a^U p puisque N (a) = p ^ \ .
b ) On a: P = aà; l’anneau F est 7 -stable et 7 ||^ est un automorphisme de l’anneau
F , donc à = j(a) est irréductible dans F . Donc p = aâ est une décomposition de
P en facteurs irréductibles dans F . L’ensemble des diviseurs de p dans F est donc:
D = U4 U (a U4) U (à U4) U (p U4) (puisque Up = U4 ). Comme a P ^ 0 , cet
ensemble ne rencontre pas Z hors de { 1, - l , p , - p ] , i.e. D fl Z = { 1, - l , p , - p } . Mais
les factorisations de p dans Z sont des factorisations particulières de p dans F . Donc
les seuls diviseurs possibles de p dans Z sont 1, - 1, p et —p , donc le nombre p est
premier dans Z .
c ) Compte tenu des résultats vus en a) et b) ci-dessus, tout ce qui reste à prouver est la
propriété (I) suivante:
, . (si p est un entier naturel premier dans Z qui n’est pas somme de deux carrés
^^ ]^dans 1^ , alors p est irréductible dans F .
Démontrons cette assertion. Soit p un tel nombre premier; on a: N(p) = p ^ .
Supposons p = a p avec (a, P) e F'^. Alors N(p) = p^ = N(a) n {P) . Comme
N (r) C N * , on en déduit: (N(a),N(/3)) S { ( 1 ,P^), (p^, 1 ), (p ,p )} • Dans le cas où
(N (a),N (/î)) € { ( l , p 2 ) , ( p 2 , l ) } , a OU ^ est inversible dans F , et alors P e p V 4 ou
a G p LI4 • Supposons N(a) = n (^ ) = p . Ecrivons a = a + i 6 avec (a, 6) G Z^ , d ’où
Entiers de Gauss 169

N (a ) = a^ +6^ ; VU l’hypothèse faite sur p , on a: ab = 0; mais alors p e {a ^ , 6^} , ce


qui est impossible car p est premier dans Z . Donc N(a) = n (/5) = p est impossible. Ce
qui prouve que a e Vp ou p e Vp ^donc p est irréductible dans F , d ’où l’assertion
(I) voulue.

Question 4 "

a ) La propriété demandée est bien connue. Cependant on peut en donner une preuve
directe: comme Fp = ^ /p Z est un corps, on a: Ker(£:p) = { —Ifp, Ipp} • Donc puisque
p est impair: c a r d (K e r( 6:p)) = 2 . D ’où:

c a r d (£^p) = c a r d (F* ) x c a r d (K er(ep ) ) = i ( p - 1) ;

le groupe quotient est donc de cardinal 2, et \p est la composée (p o c a n , où

(p : Fp /f p —> U 2 désigne l’unique isomorphisme de groupes entre F * et U 2 , et où

ca n I Sp désigne la projection canonique. Donc Ap est bien un morphisme


de groupes surjectif, de noyau Sp .
D ’après le théorème de Lagrange, pour u GF/^ , on a et pour n G¿^p , on
a de même polynôme GFp[X] a au plus racines ( Fp est
un corps). Il y en a ^ : ce sont les éléments de £p . Donc =z= J J (X —u ) .
u^Sp
Si U G Fp ^ on a: ( u ^ ) = = Ip^ , donc G {Ipp, -Ipp} ; d’après
ce qui précède, il est impossible que = Ipp >car Sp\ donc = —Ip^ .
La synthèse de tout ce qui précède montre que —Ap(a) = 0 mod(p) pour tout
CL GFp .
b ) En réduisant l’équation p = modulo 4, on voit que (I) implique (II).
Montrons que (II) implique (I). Supposons donc p e V et p = 1 m o d (4 ). D ’après
le résultat de a) ci-dessus, on a: Ap(—Ip^) = ( —I p ^ ) ^ , d ’où Ap(—Ip^) = Ip^ , car
est pair. Donc e Sp. On a donc un m G Z tel que + 1 = 0 m o d (p ), i.e.
-h 1 = kp avec k e N . Choisissons m et A; ainsi. Alors kp se factorise dans
F sous la forme: kp = { m i) ( m — i ) . Si p était irréductible dans T , d ’après le
théorème de Gauss, p diviserait m + i ou m - i dans F , ce qui est impossible car
p est non inversible dans Z . Donc p n’est pas irréductible dans F . Donc p (cf.
question 3) ci-dessus).
c ) Montrons que X est infini. Soit N un entier naturel > 4 . Soit M = 4(AT!) - 1 .
Alors M = -1 mod(4) et tout diviseur d de M dans est > N . Si tous les
facteurs premiers de M étaient congrus à 1 m o d (4 ), leur produit le serait aussi, ce qui
est inexact. Donc l’un au moins, soit P , de ces facteurs premiers, est = —1 m o d (4 ).
D’où P e X et P > N . Donc X est infini puisque tout entier > 4 admet un majorant
dans J .
Montrons que 7^ est infini. Ce résultat non-évident admet de nombreuses preuves.
Celle qui suit n’est pas la plus courte mais elle est des plus instructives.
Lemme
Soit {a, b) G 1? tel que p g c d ( a , 6 ) = 1 et que €? + soit impair. Alors tout
facteur premier de a^ + b^ dans Z appartient à 1Z.
D ém onstration:

Supposons p e X tel que p divise a^-hb^ dans Z . Alors p divise (a 4- i 6)(a - i 6)


dans P , donc p divise a + i 6 ou p divise a —i 6 car p est irréductible dans F . Mais
a ~ i 6 = 7 ( a + i 6) , donc p divise a + i è et p divise a - i b . Donc p divise dans F les
éléments 2a = (a + i 6) + ( a - 16) et 2 i6 = (a + l 6) - ( a - 1 6 ). Comme 1 G U 4 , en fait
p divise 2a et p divise 26 dans F . Soit (A, p) GZ^ tel que Aa + i^6 = 1 ( théorème
170 Chapitre 2, problème 13

de Bezout); alors X2a + fi2b = 2 , donc p divise 2 dans F . Or une décomposition de 2


en facteurs irréductibles dans F est: 2 = (1 + i ) ( l - i ) ; l’ensemble D 2 des diviseurs
de 2 dans F est: U 4 U (1 + i ) U 4 U (1 - i ) OJ4 U 2 U 4 , et on voit que p ^ D 2 • Donc
aucun P £ X ne peut diviser + 6^ dans J.. Donc les facteurs premiers de
dans N * sont forcément éléments de 7^. ■

(Notons que d ’après cette preuve, les seuls facteurs de + 6^ irréductibles dans F
sont les a + i/7, a P ^ 0 et + /7^ 6 7^ \ { 2} ).
Revenons à l’infinitude de 1Z. Soit N un entier naturel > 2 . D ’après le lemme,
tous les facteurs premiers dans Z de M = (iV!)^ -f 1 appartiennent k 1Z\ {2}. Or
tout diviseur de M dans N * est > N . Donc tout facteur premier de M dans N ^
appartient à X‘n = 7 ^ 0 JiV, + o o [ . Donc pour tout entier iV > 2 , l’ensemble X'n est
non vide; ce qui prouve que 1Z est infini.

PARTIE II
Question 1 °

• Supposons que Valp(n) = 0 mod(2) pour tout p G J .


Ecrivons: ^ ^ J][ ^ J J p^p^ = A^m, avec A = J J p“ p et m = J J p^^ .
pçT pçiz pd peiz
Utilisons l’identité de Lagrange: (a^ + 6^)(c^ + (P) = {ac - + {ad + 6c)^ . Elle
entraîne que tout produit d ’une somme de deux carrés dans N * en est une. D ’après
la définition de IZ , l’entier m est donc somme de deux carrés: m = + /3^, d ’où
n = (Aof)^ + (A/3)^ ; donc •
• Supposons • Soit {Aq, B q) e l ? tel que A q + B q = n , soit d le pgcd de A q
'A' ^ -^0
et B q dans (on a d > 1 ), et soit m = 3« . On a: m = a? + èn » ^0 = —r
d
Bq
60 = , donc pgcd ( ao, 60 ) = 1 •
Si m est impair, le lemme vu au I-4-c) prouve que tout facteur premier de m appar­
tient k 11, ce qui entraîne que pour p G J , on a: Valp(n) = Valp(md^) = Valp(d^) =
2Valp(d), donc que Valp(n) est pair.
Si m est pair, nécessairement üq et 60 sont impairs. On déduit immédiatement des
égalités: ^ = ^ 6o - a o N 2 m
que y est somme de deux carrés;

en réitérant, on arrive k: m = 2^fi , où > 1 , et où p est impair et somme de deux


carrés; donc p = ; posant:

é = pgcd(u,u) ((5>1), uo = |, ^0 = ^, Mo = ^ ,

on en déduit que po est impair et somme de deux carrés; plus précisément, ¡jl = Uq -\-Vq
avec p g c d ( u o ,v o ) = 1 , et d ’après le lemme de I-4-c), tout facteur premier de po
appartient à 7^. De plus, 2 £ 1Z. En raisonnant comme dans le cas où m est impair,
on voit donc à nouveau que V alp(n ) est pair pour tout p £ I . On a donc établi
l’équivalence:

^ (V p G J ) Valp(n) est pair ^

Question 2 °

Pour n G Q , il y a trois possibilités:


• ou bien n G J , et alors r(n) = 0 ;
• ou bien n G 7^ et n est impair; alors pour tout (ao, 60) ^ 2^ tel que n soit égal à
+ ^0 ) l’élément ao + i^o de F est un facteur irréductible de n , et on a ai ÿé bi ; de
plus, l’ensemble des diviseurs irréductibles de n dans P est (U4( o o + i 6o) U (U4(a o-ii> o) t
Entiers de Gauss 171

donc les couples (a, 6) cherchés sont: (a o, 6o)j ( ûo, - ^ o), ( ~ ûo,^o), ( - oo,-& o), (^Ojûq),
( 60, —ûq)) ( “ ^05ûq), {—boj—ao) , où (ao,feo) désigne Tun d ’entre eux. Ils sont tous
distincts, car Oq ^ Bq . Donc ici r(n ) = 8 .
• ou bien n e n = 2 ; en raisonnant comme ci-dessus, on a cette fois par
exemple ao = bo = 1, et donc: r ( 2) = 4 .

Question 3 "

Soit (/? : Z —> ^ / 4Z 1st projection canonique. Notons Ç{A) le groupe des éléments
inversibles de l’anneau ^ / 4Z ; il y a un unique isomorphisme de groupes a : Ç(4) U2 ;
notons a le prolongement de a à ^ / 4Z par 0 hors de G ( 4 ) . On constate que x = .
La multiplicavité demandée s’en déduit aussitôt.

Question 4 "

a ) Si n’est pas un carré, on a r(n) = 0 , parce que Cn = 0 d ’après la question 1


ci-dessus.
Supposons que Vn soit un carré, i.e. que V alp(n ) soit pair pour tout p G J .
• Pour traiter cette question, il va être utile de donner un système représentatif
d’éléments irréductibles de P .
On a d ’abord 2 = —i ( l + i ) ^ ( ^ ) . On choisit 1 + i comme représentant de (1 -h i ) U 4 .
Les nombres p e X restent irréductibles dans P (on dit qu’ils sont inertes). Pour tout
P G 2*, dans la classe PU 4 , on choisira p à titre de représentant de cette classe.
Soit maintenant un nombre p e'JZ \ {2 } : aux inversibles près, p se décompose dans
P en le produit de deux facteurs irréductibles premiers entre eux et conjugués. Pour tout
(a, b) G tel que p = 0? ^l’un de ces facteurs est a-t- i 6 , et réciproquement; et on
a: a? ^b^^ \si (a, b) est l’un de ces couples, il est clair que dans ( a - f i 6)U 4Ü(a —i 6)U 4 ,
il y a un et un seul élément (Ap, Bp) tel que A p> B p > \ . ^
On choisit respectivement Wp = Ap -\- LBp et Wp = Ap —LBp pour représenter les
deux facteurs irréductibles de p . On vérifie alors:

Un système représentatif d ’éléments irréductibles de P est:


(1)
= {1 -h i } U J U {'CO^Wp}p^Ti\{2}

• Revenons alors au cas où pour tout p G X, V alp(n ) est pair. Ecrivons:

(2) n = i* "(l + ( Y[ J] ( ;
pex pen\{2}
d’après ce qui précède, c ’est la décomposition de n sur le système représentatif (1).
Soit a -f i 6 (où (a, 6) G Z^ ) un diviseur de n dans T ; on a donc:

(3) a + i6 = i * '( l + ! ) '''( J J P“ p) J J ;


p€I pen\{2}
où: f c '€ [ 0 , 3 j ; v'<Vn\ 'ïp < Pp{n)-, 6p < Pp{n)-, a' p<ap{ n).
Pour que n = (o + i6 )(a — i6 ) = + 6^ , il faut et il suffit que:
(4) u' = kn\ (Vp € J ) 2a; = ap(n) ; (Vpe 71 \ {2 }) jp + Sp= Pp(n) ;
et puisque S est un système représentatif, l’application qui associe, à chaque système
(fc', i/', (a^ p ex, (7p,<5p)pG7e\{2}) ) l’élément a + ib défini par (3), est injective.

(^) le nombre premier 2 est donc, à la multiplication près par un élément inversible, une puissance
exaete de nombre premier dans r , avec exposant > 1 : on dit que 2 se ramifie dans F; c ’est le seul
nombre premier dans Z qui se ramifie dans F.
172 Chapitre 2, problème 13

Donc r(n) est le nombre de ces systèmes; k' varie librement dans [0 ,3 ], et pour
chaque p e7Z \ {2 } , 7p varie librement dans [0, Pp{n)} ; donc

(5) r(n ) = 4 fj (/3p(n) + 1 ) ;


p€TC\{2}
la factorisation (2) et la définition de Un montrent que:

Un= n = n ;
p€n\{2} p€n\{2}
les diviseurs de Un dans 1^ sont les n pP'p où (Vp € 7?. \ {2 }) 0'p < Pp{n) ; leur
p67î\{2}
nombre est donc JJ ca rd (| 0 , ^p(n)l) = JJ (/3p(n) + l) . Autrement dit:
pG7г\{2} pen\{2}
(6) r(n) = 4iTo(t/n).

b ) Pour P e 1Z \ { 2 } , la définition de x prouve que x{p) = 1 • Donc xi^) = 1 pour


tout d diviseur de Un dans N . D ’où immédiatement S{Un) = (To{Un) •
• Montrons que si U e e t l ^ G N * sont deux nombres premiers entre eux,
alors 6{UV) = 6{U)6{V) .
En effet pour tout W e , notons V{W) l’ensemble des diviseurs de W dans
[\l * . Puisque U et V sont premiers entre eux, l’application de ^{U) x 'D(V') dans
V { U V ) , qui associe à (a, 6) le produit a6, est bijective. D ’où, en tenant compte du
résultat de la question 3) ci-dessus:

S{UV) = Y , x{d) = Y x ( e /) = Y x{e)xU)


d\UV (eJ)€V(U)xV(V) (e,f)€V(U)xV(V)
ce qui donne:

e|n f\V
• Donc, puisque 2^” ,Un et Vn sont deux à deux premiers entre eux:
(7) S(n) = 6(2^-) S(Un) S(Vn) .
On vient de voir que S(Un) = cro(^n) • Le seul diviseur impair de 2^^ est 1, donc par
définition même de (5, on a 5(2*^” ) = 1. Donc (7) entraîne:

(8) Hn) = 6(Un V^) ( = 6 { ^ ) ) = ao{Un) ¿(F „)

• Mais les çf* étant deux à deux premiers entre eux:

^(K,) = n % f ) ;
i=l
les diviseurs de qf' pour i fixé sont les qf, 0 < /3 < A ; mais par définition de x
et de I , on a x(p) = - 1 pour tout p e l - , par suite: x ( ç f ) = (x (?i))^ = ( -1 )^ • Oo

en déduit: S{qf') = ^ ( - 1 ) ' ^ = - — ------ . Finalement:


0= 0 ^

(9)
i=l
donc, àiYn) = 1 si tous les ¡3i sont pairs et ôiYn = 0 sinon. En revenant à (8), on a
donc:

0 si les Pi sont non tous pairs,


(10) d(m) = « i.e. si Vn n’est pas un carré dans N ;

, <^i{Un) si Vn est un carré dans N .


Entiers de Gauss 173

c ) La synthèse des résultats de 4-a) ci-dessus, de (6) et de (10) montre alors:


(11) r(n ) = 4é(n)
Les nombres premiers facteurs des entiers éléments de [995,1005| sont:
2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 37, 59, 67, 83, 167, 199, 251, 499, 997.
On a: {2 ,5 ,1 3,1 7 ,37 ,9 97 } C 1Z. Les autres de ces nombres appartiennent à X . On en
déduit la tableau suivant, dans lequel f a c t (n ) désigne la factorisation de n en facteurs
premiers dans * :

995 996 997 998 999 1000 1001 1002 1003 1004 1005

fact(n) 5199 22-3-83 997 2-499 3'"-37 711-13 2-3-167 17-59 2^-251 3-5-67

997 37 13 17

199 83 499 7-11 3-167 59 251 3-67

<7o{Un)
SiVr^)
r(n) 16

PARTIE III
Question 1 °

Soit k e N . Notons (p la projection canonique du sous-groupe additif p^A de A dans


le groupe quotient fp^-^^A • Soit p \A ^ p^A^ x p^x , et soit f = (p o p ;
alors / est un morphisme surjectif de groupes additifs; comme l’anneau A est intègre
et comme p ^ 0 , on a: p^x = x = py ^ d ’où:
K e r (/) = {x e À\p^x e p^'^^A} = pA .
Donc par passage au quotient, / définit un isomorphisme de groupes additifs entre
^/pA P^^ ¡p^^^ A \ appliquons le théorème de transitivité des indices à la chaîne:
p^A C p^~^A C .. .pA c A . On obtient: [^4 : p^^A] = \p^~^A : p'^A] ; mais d ’après
l<i<a
ce qui précède: \p‘^~^A : pM] = [A : pA] . Donc l’indice [A : p^A] est fini et égal à
[A : pA]^ .

Question 2 °

On a les isomorphismes naturels de groupes additifs:


r^ Z e Z ; p r^ p Z epZ ,
qui montrent que le groupe P'/pp est isomorphe à ( 2 0 Z ) / (pZ 0 p Z ) = ( ^ /p Z ;
en particulier, card(P/pp) = p2 = n (p ) . Puisque p e l , l’élément -1^^ n’est pas
un carré dans Fp . Mais puisque + 1 = 0 dans F , il est évident que 7p + 1 = 0 dans
le corps PIpp .

Question 3

Soit <p : Z ^ Fp = et ^ : F ^¡wF les projections canoniques. Notons


J l’injection canonique Z T . Alors g = ^ o J est un morphisme d ’anneaux, et
= '^P O 2 ; mais wF est un idéal premier de F , donc p = voF D Z est un
idéal premier de Z . Or , p = wW e p , d’où pJ. C p . Comme les idéaux premiers
174 Chapitre 2, problème 13

de Z sont les ( çZ , q premier) et qu’ils sont maximaux, puisque pZ C ^3 , on a:


pZ=^3. Donc K er(p) = pZ . Par passage au quotient, g définit un isomorphisme
G : Fp = ^ /p Z • Donc le corps ^/^p est de caractéristique p , i.e. c ’est
une extension de F p . Montrons que g est surjectif: soit z = u + JLv e P ; si v = 0,
alors ^{z) = g{u) . Si t? / 0 , soit (a, b) G (N * )^ tel que p = + 6^ : nécessairement
a et b sont premier dans Z puisque p est premier. On a donc {a, P) G Z^ tel
que V = Pa + ab (théorème de Bezout). Posons x = u —aa -h Pb\ alors x G Z et
Z - X = ±{Pa + ab) + aa - /36 = a{a + i6 ) + i/3(a + i6 ) = (a 4- i/3)(a + i6 ) G w P ,
puisque zu est le produit de a + i6 par un élément de Up • Donc ^{z) = p ( x ) . D ’où
la surjectivité de g .
Par suite: G est un isomorphisme de Fp = ^ /p Z sur ^¡wP • D ’où la propriété:
ca rd ( ) = 7 = N(ta).

Question 4 °

On peut supposer a ^ U r (si a € Up, ^/aF est l’anneau nul, et n ( o) = 1 ).


Décomposons a en facteurs irréductibles dans P :
a = U •' ^ où: г¿ G ¿Yr, 7’ > 1, > 1 et irréductible dans P pour
1 < Z < r , avec les qi deux à deux premiers entre eux.
Le théorème Chinois donne un isomorphisme d ’anneaux:

^/aF ^ f i ^ / q p F -
i= l

D ’après l’étude de la question 1) ci-dessus, l’anneau ^fq^^p est fini, de cardinal


égal à c a r d ( ; mais les résultats des questions 2) et 3) ci-dessus donnent:
c a r d {^/q^P ) = N (ç i). On en déduit:
r
^/aP ^st fini, et c a r d (-^ /a P ') = J J (N(çi))^* ; puisque la fonction N est multi-
i= l
plicative, cela donne:

c a r d ( r/aF ) = f [ = N( H = N(«)-
¿=1 Z=1

Donc:

L’anneau ^/aP est fini, et c a r d ( ^/aP ) = N(a).

Q u e s tio n 5 °

a ) Soit A l’anneau quotient ^fw^P j soit tt l’image de w par la projection


canonique (p : P A \on a.: tt^ = ^ Oa ? car w est non inversible dans P .
Donc TTA est formé d ’éléments non inversibles de A .
Si ^ G A \ 'KA, montrons que ^ est inversible dans A ; écrivant ^ = (p{x) avec
a: G r , on a donc x ^ wP ; par suite puisque ^l^p^p est un corps, il existe (A, p) G
tel que Aa; + — 1, d ’où (p(x)(p(A) = ^ <p(A) = 1 (en effet, x et w sont premiers
entre eux dans l’anneau principal P , donc x et le sont aussi; d ’où une relation de
Bezout entre x et ). Donc l’ensemble des éléments inversibles de A est i4 \ ttA .
En raisonnant comme à la question 1) ci-dessus, on voit que le groupe additif 'kA
est isomorphe à '^^¡w^P — ^¡w^~^P > donc card(TrA ) = c a r d ( =
n ( îi7“ “ ^) . De plus c a r d [A) = N(tï7^) (voir question 4) ci-dessus).

C o n c lu s io n :

^ r(^ ^ ) = N(tü") - N(îi^" ^)


Entiers de Gauss 175

b ) Reprenons l’isomorphisme d ’anneaux donné par le théorème Chinois:

^/ar n ;
i=l

il fait correspondre le groupe éléments inversibles de ^/aP au groupe


s s
produit ocip)^ ^ r (a ) =
. En appliquant le résultat de a)
i=l ¿=1
ci-dessus, cela donne, compte tenu de la multiplicativité de la norme N :

< fr (o ) . n (N (œ r“ ‘ ) - N ( i r f ' ■ ' ) ) = n N ( < u “ ‘ ) ( l - =

= (riN(<
1=1
0 ) n V ¿ j ) = ” (n < 0 n ('- ¿ 5 )
1=1 ^ ' %=1 1=1 ^ '
Donc:

(12) # r ( o ) = N (a )
n (-¿ ))
Ce qui généralise la célèbre formule d ’Euler (donnant l’indicateur d’Euler classique )
aux entiers de Gauss (^).
c ) L ’application qui k d e Ja associe ^ établit une bijection de Ja sur une autre
transversale J ' de la partie considérée. Soit ^ : E ^/aP une bijection, d ’une partie
convenable E de P ^sur ^/aP . On a:

c a r d ( - r / o f ) = N (a ) = X ! ( X I 0 X ] ( ^ d ) -
deJa
pgcd(x,a). =d. '' d€Ja
avec Ed = {x e E \ pgcdp{x,a) = d } ; l’application x ^ ^ définit une bijection
de Ed sur l’ensemble des éléments inversibles de P^ (justification immédiate). Donc:
card (Ed ) = • D’où:

N(a) = X ~ ^ = X ^r{d) ,
d^Ja deJa
parce que tout e G J ' est associé à un et un seul d e Ja et vice-versa.

C o n clu sion :

N(a) = X ^r{d)
d€Ja

ce qui généralise la formule bien connue n = ^ (/>(d) vérifiée par le classique indicateur
d\n
d’ Euler.

'A 'A

(^) En théorie des nombres, cette formule d ’Euler s’étend à tout idéal ^ 0 de l’anneau des entiers
d ’un corps de nombres. Mais ces anneaux ne sont en général pas principaux. Ce sont seulement des
anneaux de Dedekind. anneaux en général non factoriels, mais dans lesquels il y a factorisation unique
des idéaux en produits d ’idéaux premiers, ce qui permet d ’étendre beaucoup de raisonnements classiques
d ’arithmétique.
Problème 14

POLYNOMES DE TC H EB YTC H EFF

Proposé le 4 /2 /19 9 5

PR E AM BU LE
Dans tout le problème, X ,Y et T désignent des indéterminées sur C . On note:
A : Vanneau de polynômes C[X] ;
D : Vélément X ^ - 1 de A ;
K : le corps C (X ) des fractions rationnelles en X sur C .
On munit A et K de leur structure naturelle de C -algèbre.

PARTIE I

1 °)
Démontrer que f = T’^ - D est un élément irréductible de l’anneau K [T].

□ On notera L Vextension de K obtenue en rajoutant à K une


racine de f , notée 6 t . On désignera par B le sous-anneau A[5] de
A (on a donc B = A + 6 A = - { u - \ - 6 a) • ^
2 ”)
Pour {u,v) e et Z = U Ô v e L , on pose: N(2:) = v ? - v ‘^ et T r ( 2:) = 2u.
a ) Si {zi,Z2 ) G , donner N(2:1^2) en fonction de N(2:1) et N(2:2) . Préciser n (1) .
b ) Soit Z e L . Prouver que z e B ssi on a à la fois: N(2;) G -4 et T r ( 2:) G A .

□ Dans la suite, on notera lÀ le groupe des éléments inversibles


de B . □

3 °)
Montrer que U est l’ensemble {z e B \n (^) G C * } .
4^)
On pose: u = X 6.
a ) Vérifier que uj e U ; calculer .
b ) Pour n e Z , soit Pn et Qn les éléments de A tels que + • Montrer
que (PruQn) est solution de l’équation (S) suivante en les inconnues P et Q •
{S) P2 + ( 1 - X 2 ) Q 2 = 1 ; {P ,Q )eA xA

^ Rappelons que dans ces conditions, L est un K -espace vectoriel de dimension 2, dont (1,6) est
une base.
178 Chapitre 2, problème 14

5°)
a ) Soit (P, Q) une solution de (S) telle que d e g (P ) > 2. Montrer qu’il existe
6: G { - 1 , 1 } et {U,V) e A x A vérifiant les conditions suivantes:
(P + 6Q){X + eô) = U-\-6V ; d e g (U) < d e g (P )

b ) Trouver les solutions (P, Q) de (5) telles que d e g (P ) < 1.


c ) Déduire de a) et de b) ci-dessus que l’ensemble des solutions de (S) est
{ (^Pru ^'Qn) I n e N , £ e { —l, 1} , g { —1,1}}
(il pourra être utile de comparer (PmjQm) et (P-nuQ-m) pour m G Z ) -
d ) On munit X Z de la structure de groupe produit de (C ^ , x ) et de (Z , -h ).

Démontrer que l’application a : x Z U, (A,n) Ao;” est un isomorphisme de


groupes.

Indication: Pour Finjectivité, établir d’abord que si n G Z , on a degx(^n) = 1^1-


Pour la surjectivité, utiliser le fait que pour u 6 K , on a N(г¿) = et que pour
Ze , on a: = ( n(z)) ^ .
6^)
Pour n G N * , exprimer (Pn,Qn) en fonction de (Pn-iyQn-i) (exploiter l’égalité
). Pour n > 2 , en déduire une relation entre Pn, P n -i et Pn-2 » et une
entre Qn, Qn-i et Qn-2 • Utiliser ces relations pour prouver les identités suivantes
dans la K -algèbre de séries formelles K[[T]] :
T
n = _____I_____
^
n>0
p T " = ___ __________
" 1 - 2 X T + T2 E
n>0
l - 2 X r + T2

Expliciter les Pn et les Qn ; reconnaître ces polynômes.

PARTIE II
On conserve toutes les notations de la partie I.
1
a ) Soit {g, h) e K ‘^ ; soit z = g Sh (donc z e L). Notons G et H les parties
entières respectives de g et h considérées comme fractions rationnelles en X sur C .
Posons ^ = g —G et r] = h —H . Montrer qu’on peut choisir A G C pour que la fraction
rationnelle N ( 2: - (G - A -f 6h)) G C (X ) soit de degré < 0 (éventuellement de degré
- 0 0 , c ’est-à-dire nulle).
b ) En déduire que la fonction : B \ {0 } —> N, a; i-> d e g ( n ( x )) est un stathme
euclidien sur B . Conclure: l’anneau B est euclidien, donc principal.
2 ‘)
a ) Pour a G C , déterminer P et Q éléments de A = C[X] tels que degj^ (P ) < 1
et P2 - DQ2 = X + a .
b ) En déduire les éléments irréductibles de P , en observant le plan suivant:
• Préciser II n A: qu’en déduit-on au sujet des éléments de A \ {0 } non irréductibles
dans A ?
• Si z e B \ {0 } et si n(z) est irréductible dans A , que dire de z ?
• Factoriser dans B les éléments X 4- a , où a G C .
• Etudier N(2:) pour 2: élément irréductible de P , et conclure, en explicitant un système
représentatif d ’éléments irréductibles de P .
3°)
a ) On pose: t = ^ ^ ^ . Démontrer que L = C ( i ) .
X+1
l+ i2
Indication: on pourra calculer
l-i2
Polynômes de Tchebytcheff 179

b ) En utilisant I-5-d), montrer qu’il n’existe aucun élément u e B tel que B = C[u].
4 °)
Soit ^ l’idéal principal de l’anneau C [X , y ] engendré par 0 = X ‘^ - - 1.
Démontrer que l’anneau B est isomorphe à l’anneau quotient , Pour cela,
on pourra étudier le morphisme de C-algèbres r : C [X , y ] —> B tel que r{X) = X et
t { Y) = 6 . Quelle conséquence en déduit-on au sujet de

☆ ☆ ☆
Polynômes de Tchebytcheff 181

SOLUTION

PARTIE 1
Question 1 °

Puisque degrp(f) = 2 , il s’agit de prouver que D n’est pas un carré dans K . Supposons

que D = , avec U et V dans A \ { 0 } et premiers entre eux. Puisque G ^4 , on a


donc y G C * , d ’où D = Ui avec Ui e A \ {0 } . Nécessairement d e g (Ui) = 1, donc
D aurait une et une seule racine dans C , ce qui est absurde puisque Z) = ( X - 1 ) ( A ' + 1 ) .
Donc D n’est pas un carré dans K , d ’où: / est irréductible dans K[T ] .

Question 2 °

Remarquons que T r est une forme K -linéaire sur le K -e-v. L .


a ) On a donc: N(2:) = (u - 6v){u + 6v) = za{z) , où a(z) = u —6v . Posons
Zi = Ui + 6vi (î G {1 ,2 }, (ui^Vi) G ) . Alors en utilisant a , on voit que:
Z1Z2 = U1U2 H- D viV2 + 6{UiV2 + U2V1)] Cr{ziZ2) = U1U2 + DviV2 - S{uiV2 + U2V1) ,
d ’où: cr{ziZ2) = (r{zi)a{z2) . Comme a est une involution K -linéaire, on voit que a
est un K -automorphisme involutif du corps L . D ’où:
N( z i Z2 ) = ZiZ2 (T{zi)a {Z2 ) = {zi< T izi)){z2 a (z2 )) = N( z i ) n ( î :2 ) .
Donc:
(V (z i,Z 2 ) 6 N( z i Z2) = N ( z i )N (Z 2) .
Remarquons que n (1) = 1.

n ( z ) G A et T r { z ) G A . Inversement si T r { z ) e A et
b ) Si Z G B , il est clair que
N ( z ) g a , posons à nouveau= u-\-6v où (u , v) e
z . Puisque 2u = T r { z ) G A , on
a: U e A . Puisque n{z) = - Dv^ G A , on a: Dv^ g A . Si v = 0 , on a î; g A.
Si V ÿé 0, on a des éléments a et P dans A \ {0 } , premiers entre eux dans A , tels
Qp>
que = — et Dv^ = a , c ’est à dire: Da^ = a/?^ . Puisque p g c d ( a ^ ,/î^ ) = 1 ,

on voit que 0^ divise D (théorème de Gauss dans A ). Cela entraîne /3 G (car


sinon, d e g (/3 ) ne pourrait être que 1, et D n’aurait qu’une racine dans C , ce qui
est absurde ). Donc v = - a o\x e e { - 1 , 1 } et /3 G : donc v e A . Finalement
(г¿, î;) G A^ , donc z e B . On a donc bien prouvé:
(2) Ze B { n{z) e A et T r (z )G A ).

Q u e s tio n 3”

Soit Z = u-\-6v e B , avec (w,u) G A^ . Si z e U , on a: n {z z ~'^) = N ( l ) = 1 ; comme


N(z z “ ^) = n (2:)n (z “ ^) , on en déduit : N(2;) N(2:“ ^) = 1 . Comme 2: G 5 et z~^ G B ,
on a N(2:) G A et N(2:“ ^) G A . L ’ ensemble des éléments inversibles de A est C * .
Donc n (z ) g . Inversement, si N(2:) G , on a: {u-\-6v){u-ôv) = p e C'^ ^donc
2: X (^-a{zŸj = 1 , et comme - a{z) G B , cela prouve que z e U , avec z~^ = - a ( z ) .
On a donc prouvé:
Z Q U <==> n (z ) g c ^ .
182 Chapitre 2, problème 14

Q u estio n 4°

a ) On a: n (cj) = (X-h S)(X - S) = X^ - D = 1, donc u i e U , e t X -6.


b ) On a: n (o;^) = ( n (o;))^ = 1 = - DQ^ , donc:
- DQl = P2 + (1 - x 2)Q2 = 1 .

Q u estion 5°

a ) On a donc: P^ - - \)Q'^ = 1. Notons : d = d e g (P ) ; nécessairement,


d d—1

d e g (Q) = d - 1. Posons P = ^2 ^ ^ ~ ^2 ^d ^ ^ et fid-i ^ 0 •


i=0 ¿=0
L’identification des coefficients de et dans {£) donne, puisque d > 2:
\\ = et 2 { X d X d - i - ¡ i d - i l J > d -2 ) = 0 . On peut donc déterminer rj G { —1,1} tel
que Hd-i = V^d ; et comme Ad 0 , la deuxième relation donne: Ad-i = W d _2 , i.e.
fid-2 = V^d-i • Soit € G { - 1 , 1 } ; on a:
(P + SQ){X + eS) = X P + eDQ + 6{XQ + eP) ;
donc, en choisissant e = -r] et en tenant compte de Hd-i = V^d et iid- 2 = V^d-i ,
on voit que d e g ( X P + e P Q ) < d ; on a donc trouvé des éléments € G { - 1 , 1 } et
(U^V) e A X A tels que:
(P + ÔQ){X + eô) = Ui -6 V et d e g (U) < d e g (P ) .
b ) Soit (P, Q) une solution de (S) avec d e g (P ) < 1. Il est immédiat que Q doit
être constant. Ecrivons alors P = aX + b avec (a, 6) G . Par identification, on
obtient: O? = 2ab = 0 et 6^ + = 1. Donc, ou bien a ^ 0, 6 = 0 et
Q G { - 1 , 1 } n { - a , a } , ou bien a = 0, Q = 0 et b e { - 1 , 1 } . La réciproque est
immédiate. Il y a donc six solutions répondant à la question:

^ ^ )(e ,€ ') € { - ! , 1}2 (^’ ^ ) e € { - l , l }


c ) Les six solutions (3) ci-dessus sont les éléments de l’ensemble { (it, v) |w + G«S } ,
où «S = { —a;, —cj“ ^, 1, —1 } .
D ’après ce qui a été vu en a), on prouve immédiatement, par récurrence, que si (P, Q)
est une solution de (S) , il existe m G Z tel que (P + 6Q)u}'^ G 5 . On en déduit qu’il
existe n G Z et c e { —1,1} tels que
(4) P-\-6Q = eu^ .
Pour m G Z , les égalités = P^rn + SQ-rn = Pm ~ ^Qm résultent de la
propriété a{(jj) = , d ’où: (P-m» Q-m) = (-^m, -Qm) • Donc (4) implique l’existence
de {e,e') G { - 1 ,1 } ^ et de n e N tels que (P, Q) = {^Pn.^'Qn) • Inversement, si e, e'
sont éléments de { - 1 , 1 } et si n G N , on a: ePn + Se'Qn = , d ’où l’on déduit
immédiatement que {ePn.e'Qn) est solution de {£).

Conclusion: l’ensemble des solutions de {£) est {ePn, ^'Qn}nef^,(e,e')e{-i,i}2 •


d ) On vérifie d ’abord que l’application a est un morphisme de groupes. Pour n G Z ,

déterminons le degré de Pn . On a: Pq = 1 ; Qo = 0 ; Pi = X ; Qi = 1. Si n G ,
on a: Pn = P -n • La formule du binôme donne:

= P^ + (5Qn = {X + 6T = X ^ + [ 2 ) X ^ - 2 p + +6 + Q + •••),

d ’où: Pn = ^ ; le coefficient dominant de , qui est celui de X ” ,


2ik<n

vaut ^ ioi.] ~ i^n) = n .


2k<n ^ '
Polynômes de TchebytchefF 183

• Nous pouvons maintenant prouver l’injectivité. Soit (A,n) élément de K e r (a ) ,


i.e. tel que = 1. Puisque 1 = Aa;^ = XP^ + X6Qn , on déduit de ce qui précède:
XPn = 1 ( et XQn = 0 ). Comme d e g (P^) = 1^1» nécessairement n = 0 . D ’où:
■Pn = Po = 1 > et alors APo = A = 1 ; d ’où en définitive: (A,n) = (1,0) est l’élément
neutre de C * x Z .
• Montrons la surjectivité de a . Soit C e U et posons u = n (C) ; c ’est un élément
de C * . Soit P G C * tel que = z/ , alors N(p) = z/ . On a:

N (p-lC) =N (p-^)N (C ) = ( n (p ))"^N (C) = = 1.


Soit (P, Q) e tel que = P SQ \on a. donc: P^ - = 1, i.e. (P, Q) est
solution de {£ ). D ’après (4), on a donc e G{ - 1 , 1 } et m GZ tels que P + 6Q = su'^ .
Par suite , ( = epüj'^ = a{ep, m) ; d ’où la surjectivité de a .

Conclusion:
L’application a est bijective. C ’est un isomorphisme de groupes.

Question 6 "

Nous avons vu ci-dessus que: (Po,Qo) = (1,0), (P i,Q i) = (-^,1) • Soit n e .


De la relation: = P^ + SQn = = (P n -i + ^Qn-i) ( ^ + <^), on déduit par
identification:
(Pn = XPn-i + DQn-i = XPn-i + (X2 - \)Qn-i\
(5)
\ Q ti = XQ n-l + Pn-1
Si n > 2 , on a donc P^ = XPn-i + D{XQn -2 + Pn- 2) , d ’où en remplaçant DQn-2
par P n -i - X P n -2 :
Pn = XPn- l+X {P n- l -X Pn- 2) +D Pn- 2 = 2XPn- i HD- X^) Pn- 2 = 2XPn-i-Pn-2\
de même:
Qn — X Q n-i + XPn-2 + DQn-2 = X Q n-i + DQn-2 + X{Qn-i —X Q n - 2)
= 2XQn-i + { D - X ^ ) Q n - 2 = 2 X Q n - i - Q n - 2 •
On a donc prouvé:
(6) (V n>2), P n - 2 X P n - i + P n - 2 = 0, Q n - 2 X Q n - i + Qn-2 = 0 .
D ’après la règle de multiplication des séries formelles, les relations (6) signifient exacte­
ment que les séries formelles P et Q à coefficients dans K en l’indéterminée T données
par:

7 » = ( 1 - 2 X T + T2) X et e = ( 1 - 2 X T + T2) X

n>0 n>0
se réduisent à des polynômes de degré < 1 en T . A partir des conditions initiales
{Po, Qo) = (1,0) et (Pi, Q i) = (A , 1 ), on voit donc que: P = 1 - A T , Q = T .
Comme 1-2AT-|-T^ est élément inversible de A" [[T]] , on déduit de là que ^ PnT^
n>0
et ^ QnT^ sont des fractions rationnelles en T n’ayant pas 0 pour pôle:
n>0
1- AT _____ T
( 7) ^ PnTn ^ ^2 ’ ^
n>0 n>0
2XT + T2

Explicitation des P„ et des Qn à partir de (7)

Par superposition de séries formelles, on obtient:

1 - XT 1 - XT
= (1 - XT) Y^{2XT - T^Ÿ
1 - X T + T^ ~ 1 - {2XT - T2)
k>0
184 Chapitre 2, problème 14

= {1-X T) ^
fc>0, 0< j< k

= (1 - XT) Y , ‘^ ’" { Y i (-1)^2""^^


n> 0 ' ' 2j< n \ 3 /

= 1+ ^ T " ( ^ (-1)^'2"'-2J T A ^ ( _ i )J2"-^-2^' ^


«>1 ^2 j< n
2j< \ 3 / 2j< n -l \ 3 /

et on obtient deï même:


T
= ^ T "( (^_iy2’^ - i - 2 j i ^ ~ ^ ~ A x » - ^ - y J
1 - 2 X T H- T2 n
n>> ll 2 j < n —1 \ 3 /

Par identification avec (7), on en déduit:

( 8)
r Qo = 0,
Q n= Y2 si n > 1 ,
jeK 2 j< n -i \ 3 /

^0 = 1 ,

^ si n est impair ,

et, si n est pair > 1 :


2J-1 J n - 3 \ _ f n - j - l j^n-2j
Pu = { - i ) ^ + Y2 (-1 )^ 2 '

On reconnaît les polynômes de Tchebytchev; les Pn sont ceux de première espèce:


cos(nArccosX) ,
Pn(X) =

et les Qn sont ceux de deuxième espèce avec un décalage de 1 dans les degrés: si n > 1 ,
n ( Y \ — sin(nArccosX) _ sin(nArccos X)
^ sin(ArccosX) y/l —X2

On notera que les coefficients de Pn se simplifient en explicitant les et


à l’aide de factorielles. On obtient, pour n > 1, la formule unique:

(9) Pn = 2— n (n -j-A ;))x ^ -2 ^

en convenant, comme à l’accoutumée, que JJ {n —j - k) représente 1 si j = 1

(pour j = 1, le produit est indexé par 0 ).

PARTIE II
Question 1 °

a ) Les éléments U, V,Q de A sont tels que :

Q ^ O -, d e g (U) < d e g (Q) ; d e g (V ) < d e g (Q) ; ^ ^ ^

Donc pour tout A s C :

(10) N (^ - (G - A + 6H)) = N (e + A + ¿7?) = ^ ( ( i / + X Q f - DV^)

On peut éliminer le cas trivial où Q est constant (alors ^ = rj = 0).


Polynômes de Tchebytcheff 185

Si deg (V^) < Q — 1 avec q = deg (Q) , il suffit de choisir A = 0 pour que
deg ( i + A + 6r]) < 0 . Si deg (V) = g — i avec q = deg (Q) {q > 1 ), notons a
(resp. b) le coefficient dominant de Q ( resp. de V '). Le coefficient de dans
{U XQ)^ —DV^ est égal à —6^ , et on a: a ^ 0 et 6 0 . Il suffit donc de choisir
A= - pour que deg X-P 6rj) < 0 .
a '

b ) Soit a et 6 deux éléments de B \ {0} . On a: — € L* . D ’après ce qu’on a vu en


a) ci-dessus, on peut donc trouver z e B tel que deg ( n ( | - z) ) < 0 . On a alors:
N (a-bz) = n ( 6) N i ^ - z ) , donc deg ( N (a - 62:) ) = deg ( N (b) ) +deg ( N (f - 2:) )
( rappelons qu’on convient que d e g (O) = - 00 , ce qui évite de multiplier les cas parti­
culiers dans les discussions). On a donc:
• soit a - b z = 0 ,
• soit deg (N(a - bz)) e N et deg (N(a - bz)) < deg ( n ( 6)) .
D’autre part , si a = A6 avec X e B ( d’où A ^ 0 ), on a N ( a ) = n (A)n (6) , d’où
deg(N(a)) = deg (n (A)) 4 -deg (n (6)) avec deg(N(a)), deg (n (A)) et deg (n (6))
éléments de , d’où deg (N(a)) > deg (n (6)) .
On a ainsi vérifié que satisfait les deux axiomes des stathmes euclidiens. Il en
résulte que iP est bien un stathme euclidien. Par suite, l’anneau B , qui est intègre, est
un anneau euclidien donc principal (donc factoriel).

Question 2 "
a ) Un calcul d ’identification prouve que les couples (P, Q) e tels que deg (P ) < 1 ,
et P^ — = X + a y sont les suivants (dans lesquels Q est constant):
P = aJY + 4 , Q = ea ,
( 11)
avec :
, £ € { - 1 , 1 } et a racine dans C de îi'o(y ) = - 4oy^ + 1 .

b)
* Déterminons U C\A. D’après la question 1-5), cet ensemble est l’ensemble des
Aw” (où A € C * et n € 2 ) qui appartiennent à .4. Or: Aw" = APn -I- SXQn ; donc
Aoi” e A ssi Q n = 0 . Comme P^ - DQl = 1 , on a = 0 ssi P „ = 1 ou P „ = - 1 ,
ce qui ne peut arriver que si n = 0 (et alors P q = 1 ). On en déduit:

(12) W n i4 = C * = groupe des éléments inversibles de A

• Supposons N(2:) irréductible dans A. On a: d e g (N(2:)) = 1 (les irréductibles


dans A = C[AT] sont les polynômes de degré 1), donc z (cf. 1-3) ) . Le résultat
de 1-3) et la formule N(^12:2) = N(2:1) N(2:2) montrent que si 2: = Z1 Z2 , alors ^1 € W ou
Z2 € U . Donc:

(13) Si n (z ) est irréductible dans A , alors z est irréductible dans B

• Soit a € C . Nous avons vu en a) ci-dessus que si a désigne une racine (qui sera
nécessairement ^ 0 ) dans C de S'a(y) = 4y^ - 4y^ -|-1, alors X + a = U^~ DVc
avec Ua = a {X + et = a. Posant vjt = X + t + 6 pour tout t e C * on
obtient:
(14) X 4 - û = n (û :îâ7_ i ) ( = N ( zâ7 1 .)) = 1 a{w i ).

Puisque X + a est irréductible dans A , on déduit de (13) et (14) que w 1 est


irréductible dans B . D ’ailleurs pour i € C , on a N{wt) = 2t{X+a) avec a = ^ (i-l-j),
donc wt est irréductible dans B .
186 Chapitre 2, problème 14

Il est clair (en tenant compte de 1-3) et de la multiplicativité de la fonction N ) que si


zi et Z2 sont deux éléments associés dans B \ {0 } , alors n (^i ) et N(2:2) le sont dans
A \ {0 } . On en déduit que si i G C * , G C * et si îï;* et Wt' sont associés dans B ,
alors X 4- ^(t + j ) et X + ^(t' 4- p ) sont associés dans A , i.e. i 1 4- ^ ; en posant
s = t -\- J , on voit que t -h j = t' jr ssi t et t' sont racines de — s y 4-1, c ’est à
dire ssi t' e {t A } . De même si wt et a{wt) sont associés dans B , on a: ^ 7} •
Pour préciser la factorisation (14), nous sommes donc amenés, étant donné i G C ,
à déterminer quels sont les éléments associés entre eux dans l’ensemble
(15) {wt,zui,a{üJt),cr{cüi)}.
L’identité Wt = X + t-{-6 = t{X 4- S){X 4- 1- - 6) = t(jja{wi) prouve d ’abord que Wt
et a(wi) sont associés dans A . Il reste à voir si zut et wi sont ou non associés dans
*■
B . Il est d ’abord évident qu’ils le sont si î g { —1 , 1} , puisqu’alors wt = • D ’après
l’étude de I-5-d) , wt et sont associés dans B ssi il existe n G Z et p G C * tel
que (X 4 -1 4- S){Pn 4- ÔQn) = p{X 4- 7 4- (5), ce qui équivaut au système:

r (X 4 -i)P n + ^ Q n = p ( x + i )
(16)
1 Pn 4- (X 4- t)Qn = P
En multipliant la première relation (16) par X 4- f , la deuxième par —D , et en addi­
tionnant, on obtient: P n ((X 4- ~ — p {{^ + | )(X -\-t) - D) = p(2 4- (t 4- 7 ) ^ ) ,
soit: Pn(l 4- 4- 2tX) = p (2 4- (i 4- 7 ) ^ ) • Cette dernière relation est visiblement im­
possible si ¿ 4- 7 = 6 ; si ¿ 4- 7 ^ 0 , pour des raisons de degré, elle implique n = 0 (car
d e g (Pn) = 1^1), donc P q = 1 et Qn = Po = 0 , d ’où nécessairement p = 1 et t = ,
i.e. t e { - 1 , 1 } . Nous avons donc prouvé:

Si ¿ g C ^ \ { —1, 1} , dans l’ensemble (15), il y a deux classes d ’éléments


associés dans B : celle de w* et celle de wi .
(17) t
Si¿G { —1 , 1 } , tous les éléments de l’ensemble (15) sont associés entre
eux dans B .

Revenons à la factorisation (14): ^ est racine de —2aY 4- 1 . Compte tenu de


ce qui précède, il résulte de (14):
X 4- a = , et on a: 2o? G { —1,1} ssi a G{ —1,1} . Donc:

Avec les notations de (14), une décomposition en facteurs irréductibles dans


P de X 4- a est:

(18) X4-a=
^
'W^oP'VD2 ^2
\ (
^
^ et vj\
2a2
irréductibles).
Si a G { —1,1} , on a: 1 .
2a 2
Si a ^ { —1, 1} , alors et ne sont pas associés dans B .

Soit Z = U 6V un élément irréductible de B (où {U^V) G A ^ ). Montrons que


y 7^ 0 : si on avait y = 0 , on aurait z = U g A \ { 0} ; comme z est non inversible dans
B et comme U D A = , on aurait z ^ , donc degx(z) > 1 . Comme U C\A
est le groupe des éléments inversibles de A , on voit que z serait forcément irréductible
dans A , d ’où .2 = p (X 4- a) avec p G C ^ e t a G C . Mais X 4- a n’est pas irréductible
dans B , d ’où une contradiction. Donc V ^ 0 .
On vient en fait de prouver que A ne contient aucun élément irréductible de B .
Donc Z n’est associé dans B à aucun élément de A . Et en tenant compte de l’étude
faite en 1-3), nous avons:

(19) N(2) = U ^ - D V ^ e A \ { 0} ; n (z) ^ C* ; N(2) = z(t{z)


Polynômes de Tchebytcheff 187

Puisque ît|^ est un automorphisme de l’anneau JB, l’élément a{z) est irréductible
dans B . D ’après (19), les seuls diviseurs de n (z) dans B sont donc: les éléments de
U , les éléments zu pour u décrivant U , les éléments a{z)u pour u décrivant U , et
les éléments u N(2?) pour u décrivant U . D ’après ce qu’on vient de voir, aucun des
uz ni des ua{z) n’appartient à A . Donc les diviseurs de N(2;) dans A appartiennent
à l’ensemble U U (n (^) U ) . On en déduit facilement que l’ensemble de ces diviseurs
est C * U (]^{z)C^) , puisque C * = U D A . Par suite, ]^{z) est irréductible dans
A. D ’après l’étude aboutissant à (18), l’élément 2: est donc associé dans B à l’un des
éléments tut, où t G C . E n résumé:

Si 2: est un élément irréductible de B , alors N(2:) est irréductible dans A ,


( 20)
et 2: est associé dans 5 à un élément tUt, où t e C ^ .

L ’étude ci-dessus a notamment établi que si i G G et t ^ t'^ alors wt et


Wtf ne sont pas associés dans B (s’ils le sont, on a: t' e {t^j} \et si zut et zui sont
associés dans 5 , on a vu que i = 7 )• On déduit donc de cette étude:

La famille (wt = X + t + est un système représentatif d ’éléments


( 21)
irréductibles de B .

Question 3 '

a ) On a:
-h ¿2 _ D + (X + l)2 _ 2X{ X + 1)
1
= X
1-^2 (X + 1 ) 2 - D 2(X-hl)
donc X G C{t ) , d ’où: 6 = t{X + 1) G C { t ) . On en déduit: L = C{X,6) C C (t) C L ,
et par suite:
L = C{t)

b ) S’il existait u G B tel que B = C [u ], l’élément u serait transcendant sur C ,


car X e B . Le groupe des éléments inversibles de B serait donc réduit à C * Or,
ce groupe est le groupe U décrit dans la partie I ; il n’est pas réduit à C * puisque
u e U \ C^ . Donc, B n’est pas de la forme C[u] avec u e B ,

Question 4 °

On a: 5 = C[X, 6], donc le morphisme r est surjectif. Puisque (5^ = — 1 , on voit


que ^ G Ker(r) ; donc ^ C Ker(r) . Montrons que ^ = Ker(r) : il s’agit de prouver
que tout / G C [X , y ] tel que f{X,6) = 0 appartient à ^ = ^C[X^Y ] . Soit donc un
tel élément / , écrivons-le sous la forme / = » ^tvec des éléments de
C[X ] . Le polynôme minimal de S sur K est T'^-D (voirI- 1). Comme /(X ,($ ) = 0 ,i.e.
TJk=QCLk[X)6^ = 0, le polynôme g{T) = T,T=o^k{X)T^ {g{T) G K[T]) est divisible
par - D dans k[T]. On a donc h G K[T] tel que g{T) = h{T) x (T^ - D ) . Mais
les coefficients de g{T) appartiennent à A et - D est normalisé en T . On sait que
dans ces condiitons, les coefficients de h{T) appartiennent à A (théorème général de la
division euclidienne des polynômes d ’une variable). Donc h{T) =
un n G et des hk éléments de A = C [ X ] . On en déduit:

/(X ,r)= (y 2 _ (x 2 -l))(^ 6 ,(Z )y * ) ,


fc=0
ce qui montre bien que / est multiple de ^ dans C [X , y ] , i.e. / G ^ . En définitive:
T est surjectif, et Ker(r) = Par passage aux quotients, le morphisme r induit
188 Chapitre 2, problème 14

donc un isomorphisme de C-algèbres:

(22) r : C ( X ,y ] /q j - B
Comme l’anneau B est intègre, l’isomorphisme (22) montre que l’idéal ^ est pre­
mier. Donc le polynôme ^ est premier dans C [X , Y ] , c ’est-à-dire irréductible (l’anneau
C[XjY] est factoriel; rappelons que dans un anneau factoriel, un élément non nul est
irréductible ssi il est premier). Cette irréductibilité aurait pu être prouvée directement
sans difficulté notable: le lecteur pourra s’en assurer à titre d ’exercice.

^
Problème 15 :

L’A N N E A U Z [Us]

Le sujet consiste en 3 problèmes indépendants entre eux, sur le thème des polynômes,
fractions rationnelles, dépendance algébrique et séries formelles. Le problème princi­
pal est le troisième: il étudie l’anneau des entiers du corps cyclotomique des racines
cinquièmes de l’unité.

PROBLEM E 1
On donne un entier n > 2 et un réel 0 g I R\( - ^Z) . Soit P l’élément de R[X]

égal à sin{k0 ) . Donner la factorisation de P dans R [ X ] .

On distinguera les cas n impair et n pair. On vérifiera que P est toujours dissocié
à racines simples dans R [ X ] .

PROBLEM E 2
Ce problème suppose connus les polynômes cyclotomiques • On rappelle que pour
tout n G N * , on a ^ ^ Q [^ ] C C[X ] , et on rappelle que les sont
irréductibles dans Z [X ] et Q [ X ] .
On donne un entier naturel n > 1 et des entiers naturels non nuis a i , . . . , an tels
que ai < a 2 < ■•• < a n . La notation a | 6, pour a et 6 dans Z , signifie “ a divise
6” .

1 °)
Si m e | l,n |, on pose:
/( m ) = c a r d ( { (i, j ) € |1 < i j < n et m \ j - i } ) ;
g{m) = c a r d { { (i,j) e \l < i < j < n et m I a^ — ai } ) .

a ) On fixe m G [1, n|. Pour tout i e [1, m ] , désignons par Xi le nombre des entiers
k e I l ,n J , tels que k = i m o d (m ),et par yi le nombre des entiers fc G |l,n]] tels que
ük = i m o d (m ). Démontrer les relations suivantes :

(1) (V i€|l,m J) Xi>l


m m
(2) = '^ V i= n
i= l i —l
m -
(3) / ( w ) = Yh - ^i)
i=l
■fU -
(4) p m = Y ~ î'»)
¿=1
(5) (V î6[l,m ]) Xi = 1 + Ent f
\ m /
Indication: pour la relation (3), remarquer que si l < i < j < n , on a m \ j - i ssi
i et j sont congrus au même élément de [ l,m j modulo m .
190 Chapitre 2, problème 15

m
b ) Si des réels i i , . . . , tm vérifient ^ U = n , démontrer:
¿=1
m 2 m

^
1=1 m Î=1 m'

2 °)
On fixe toujours m G [l,n]| , et on se propose de démontrer: f(m) < g(m) ,
Tl -A"
a ) Si — = g e N Jvérifier: Xi = q pour tout i G (les notations sont celles
m m m
de 1) ). Comparer alors et à l’aide de 1-b), et en déduire: /( m ) < g(m) .
i=l i=l
b ) Si m ne divise pas n , soit n = mq + r la division euclidienne de n par m dans
N {où q e et l < r < m - l ) . A l’aide de (5), prouver: Xi - q e {0 ,1 } pour
m m
tout i e |[l,m ]. On pose: x[ = Xi —q . Démontrer: = r = ; puis, notant
2=1 2=1

y'i = V i - Q , démontrer: = r = , y[ e 1. et ^2 ^ ^ • Comparer


2=1 2=1 2=1

alors et ^ et en déduire: f { m ) < g { m ) .


2=1 2=1 2=1 2=1

3 °)
Dans le corps de fractions rationnelles Q ( X ) , on pose:
X<^i -
n x)= n Xi - X i
l < 2 <J<n

a ) Démontrer: F{X) = X ^ G { X ) , où N Ç.N est à préciser, et où:

« w - n
\<i<j<n

b ) Posons: J\i{X) = f] - 1) et V(X) = JJ (X ^"» - 1)


l<i<j<n l<i<j<n
Démontrer:
7(d)
(6) A7(X)= JJ ($d(X))
Kd<an
\Hd)
(7 ) V {X)= J J ($d (X ))^
l<d<an
avec 7 (d) G N pour tout d G [l,an]|. Montrer que ^{d) = g{d) pour tout d G | l ,n ] .
En déduire: F{X) G Z [ X ] , et factoriser F{X) dans Q [ X ] .

PROBLEM E 3
Ce problème suppose connus les polynômes cyclotomiques et leur irréductibilité
dans ^[X] et Q [ X ] . Pour chaque n G N * , on note Kn le corps des racines de
dans C , c ’est à dire Kn = Q[Î] pour n’importe quelle racine primitive n-ièm e ^ de 1
dans C ; on a donc aussi: Kn = Q [U n ].

1 °)
On fixe n e N * , n > 2 . On note 0 l’indicateur d ’Euler sur N * .
a ) Démontrer: dimQ{Kn) = (t>{n) .
L'anneau Z[exp(2lTr/5) ] 191

b ) Soit r le groupe des Q-automorphismes de Kn ; on désigne par Ç(n) le groupe


des éléments inversibles de l’anneau ^ /n Z • ^^ote Vn l’ensemble des racines de
dans C , c ’est à dire l’ensemble des racines primitives n-ièmes de 1. Pour a G ^ /n Z
pour ^ G Un , la valeur commune des pour tous les k e Z qui représentent la classe
a sera notée . Soit a e P : prouver que cr(Un) = Un et cr('Pn) = > et que la
permutation sa de Un égale à cr|||j est un automorphisme du groupe Un .

c ) Soit G le groupe des automorphismes du groupe Un . Si a G Ç (n ), démontrer


que /a : ^ définit un élément de G . Ensuite prouver que l’application de Q(n)
dans G qui, à a GÇ (n ), associe fa , est un isomorphisme de groupes.

2 °)
a ) Démontrer que l’application P G^ a S(j est un isomorphisme de groupes,
et que P est fini et isomorphe à G(n) (utiliser 1-c)).

b ) Soit N l’application: Kn C, z cr(z) . Vérifier que n (1) = 1, et que


crer
pour tous zi et Z2 dans C , o n a : N(2:12:2) = n (^i ) N(>2:2) .

c ) Si on fixe Ç eV n i alors la suite (1, C, •••, est une base du Q -e.v. Kn .


<f>(n)-l
Démontrer que si 2: = ^ ükC^ GK n (où a/c GQ pour tout k G [0, (/>(n) - 1] ), on
k=0
f c = 0 ( n )- l
a: N(г) = n( E ; en déduire que la fonction N est à valeurs dans Q ,
'neVn k-o
et que si GZ pour tout k G [0, - 1] , on a: N(2:) GZ .

□ D ans to u te la su ite du p roblèm e, on prend n = 5 , et on note:


3

K = K5; C = ; e t A , le sous-anneau d e K form é des ^ CbkC^


k=0
p o u r (ao, a i, 02, as) parcourant Z^ . □
On se propose de prouver que l’anneau A est principal. On note N la fonction de
K dans Q définie comme en 2-c). Vérifier que n |^ est à valeurs dans N . On posera:
^ = N|^.

3 °)
Montrer que pour prouver que Ai est un stathme euclidien sur A , il suffit de prouver
que pour tout a G K , il existe P e A tel que N(a — / ? ) < ! . Montrer que si cette
propriété est vraie, alors l’anneau A est principal.
4 °)
Fixons a = ao + aiC + û2C^ 4- G K (où ai/G Q pour tout i ). Pour i e |0,3 ],
notons bi = Ent(ai) et Ci = ai - b i . j
a ) Prouver qu’une au moins des propriétés suivantes est vérifiée:

(1) 3ze[o,3l, Ci<i

(2) 3i€ 10,31,

(3) 3(î, j ) 6 |0,3|^ , ijij et

b ) Ecrire aC,aC^,û:C^,0'C'^ dans la base B = du Q -e .v . K . Montrer


qu’il existe k G |0,4]| tel que si on écrit = A q + A\C + Î42C^ + As(^ avec Ai G Q
pour 0 < î < 3 , il existe B j e Z ( avec j G|0,3] ) et z G [0,3] pour lesquels
IAi - 5i I < - et \Aj - Bj \< - pour j
192 Chapitre 2, problème 15

Dans ce qui suit, on fixe un tel k et de tels Bj ; on pose alors: 7 = > et


A=o
7i = - 7 = mo + miC + rri2C^ + (où G Q pour 0 < i < 3 ).
c ) Pour j G [1 ,4J, soit 7j = mo + miÇ 4- 4- . Démontrer:
3 1
7 i 74 = 5 4 - r VE, où T g Q et S= ) “ 2^ .
z=0 0<j<l<3

Exprimer 7273 en fonction de S et T , puis A/’(7i) en fonction de 5 et T . En déduire:


^ íh l ) < .
3
d ) Majorer ^ m ? . Montrer que —1 < 5 < 1, et achever de prouver que l’anneau
¿=0
A est principal.

☆ ☆ ☆
L ’anneau Z(exp(2l7r/5) ] 193

SOLUTION

PROBLEM E 1

Pour B e C [ X ] , nous noterons respectivement dt{B) et ^{B) les éléments de R[X]


obtenus en prenant les parties réelles (resp. imaginaires) des coefficients de B .

On a: P = ^ F ) ,où F = = (1 + .

La méthode suivie va être de chercher des racines réelles à P .

• P re m ie r cas : n est impair.


Pour trouver des x G R tels que P{x) = 0 , cherchons des couples (x, p) G
tels que 1 x G p Un ( où Un = {C ^ C | = 1} ) . Pour k G |[0,n - 1|,
les conditions: ^ o: g R ; p g R; l + x = p ^ s’écrivent: (x,p) G R^ et

X= (p - 1) = P , ce qui équivaut à:
, ,2k'r: ^ ,2kn
p s i n f ---------y) + s i n ^ = 0 et X — pcos(---- 6) — cos 6 .
n n
Mais puisque s in n ^ ÿé 0 , on a s i n ( ^ - 9) ^ 0 , donc ces conditions définissent une
s in (^ ) ,
unique valeur de p , qui est : pk = —— —— 9x177 ; il en resuite:
sin {e - 2^ )
sin 2k'K
x = Xk = Pk cos V n 0^ - cos 0 =
s in (^ - 2 ^ )
2fe7T
sin
donc pour 0 < /c < n - 1 , les nombres Xk = sont des racines de P .
sin {9 -^ )
Montrons qu’ils sont distincts. Posant (p{t) = . pour t G = R \ (^ + nz ) ,
S2.n{u — t)
et compte tenu que ^ ^ ttZ , un calcul facile prouve que si i G et G , on a
(f{t) = ip{t') ssi t - t' e ttZ. Pour fc G [0,n - 1], fc' G [0,n - 1] etA; < A;', on a
^ G ttZ ssi 2{k' - A;) = n , ce qui est impossible puisque n est impair. Donc
les nombres Xk {0 < k < n - 1) sont tous distincts, et on a donc trouvé n racines
distinctes au polynôme P , qui est de degré n . On en déduit que P est dissocié dans
R [X ] et se factorise comme il suit:
^ -1 / s in ^ \
P{X) = sinnO X ] T ( X ----------;----- \ lTT )

• D e u x i è m e cas : n est pair.


On pose: p = f . Conservons les notations du premier cas. Les nombres {xk)o<k<n-i
sont toujours définis et racines de P , mais non tous distincts: Xq, ... ,Xp_i sont dis­
tincts, et Xp^k = Xp pour 0 < A; < p - 1. Pour trouver d ’autres racines réelles de
P , cherchons des couples (x,p) G R^ tels que 1 -h a; p G p e ^ U n .Pour chaque
A: G fO, n - 1 ], on vérifie que s in (^ - ^ ^ 0 , et que le système:

r (a :,p )e R ^

en l’inconnue (x,p ) , admet une unique solution (a; = p = Œk) , donnée par:
(2fc + l)7T
sin{9) Sin
(Tk =
sin (e-^ !^ ) ’ s in (0 -i2 ^ )
191 Chapitre 2, problème 15

Les {ук)о<к<п- 1 ne sont pas tous distincts, mais 2/о ,...У р -1 le sont, et Ур+к = Ур
pour 0 < A ; < p — 1. Si l’on avait Xk = Ук' avec 0 < A ; < p - l et 0 < f c ' < p — 1,
on en déduirait 2{k —k') —1 e n Z , ce qui est impossible car n est pair. Donc la liste
(x o ,. . . , X p - i , y o , , Ур- i ) fournit 2p = n racines distinctes à P , qui est de degré n ,
et on a donc la factorisation:

\ \
P{X) = s in (n 0 ) X 11 (X -

fc=0
en conclusion, pour n = 2p avec p , on a:

PROBLEM E 2

Question 1 °

a ) Pour chaque i G [l,m ]|, parmi les entiers A: € |l,n] tels que k = i m o d (m ), il y
a i lui même, d ’où > 1, ce qui prouve (1).
Définissons deux applications / i et gi : [ l,n j |l,m | , par les conditions: fi(k)
est l’élément de [l,m | congru à k modulo ( m ) , et ^i(A;) est l’élément de [l,m | congru
à ük modulo ( m ) .
Alors les familles (/r H ^ ))i< i< ^ et (i/r^(0)i<i<TO partages de [ l , n ] , et
par définition, pour tout i 6 I l , m l , on a: x» = c a r d {fï^{i)) et y* = c a r d (y f^ (i)) .
D ’après le principe des bergers, on a donc:
m m
^ X i = ^ y i = c a r d ( [ l ,n J ) = n ,
i= l i=l
ce qui donne (2).
Soit (i,j) e |l,n]^ avec i < j . L’entier m divise j - i ssi fi{i) = f i { j ) , et m
divise ü j - ü i ssi gi{i) = g i { j ) . Donc l’ensemble S (resp. T ) des couples ( i ,j ) tels
que l < i < j < n et m \j —i (resp. l < i < j < n et m |a^- —o, ) est union disjointe
des ensembles Sr ainsi définis: £r = € £ \fi{i) = fi{j) = r } , où r décrit [l,m l
(resp. des ensembles Pr = € T \gi(i) = gi{j) = r } , où r décrit [l,m l ). Or:

c a r d {£r) = ^^2 ^ - Xr) ; c a r d (.?>) = (^2 ) ^ “ Уг)

D ’où:
m ^ m m -
f{m) = c a r d {£r) ~ ! ^(m) = Y i^r) = Y “ î'»)
r=l 2=1 r=l 2=1 ^
On a donc prouvé (3) et (4).
Prouvons enfin (5). Fixons z G |[l,m]| ; l’ensemble des entiers fc G |l,nl congrus à i
modulo (m) est l’ensemble ^i + qm |0 < j , il y en a bien 1 -f Ent ( “ ■— ) »
d ’où (5). On a bien démontré les relations (1) à (5).
TTl 2 272 772 2 772
b ) On a: Y ~ ^ ) = (E * i) - -
2=1 2=1 2=1 ¿=1

cette expression vaut = ------- On en déduit bien:


V“
2=1
/ mm m m m ^ ^
2=1

n \2
“2=1 m “2=1 \ m)
L ’anneau Z[exp(2iTr/5)] 195

Question 2 °

a ) D ’après (5), pour 1 < i < m , on a: Xi = 1 -h E n t ; et puisque 0 < — < 1


^ îi^
et E n t = g — 1, on déduit: xi = q . Donc = mq^ = — • Comme
^ i=l
m m 2 ^ 2 2 ^
¿ 2/i = n , d ’après 1-b), on a: ¿ y ? = ~ + ^ ( î/ î “ ~ ) ^ ~
i=l
..
г=l
TTi 1=1 \ m/ m ¿=1
m m
y? . D ’après (2), cela entraîne:
i=l 2=1
m
lU - - fit ^ IIV ni ^

/M = ¿2 ^ ^ ^ "" 2 ( E ^ 0 “ ? - s Î E î ' i ) “ 5 = ’
2=1 2=1 2=1 2=1
c ’est à dire: /( m ) < ^(m) .

b ) Pour 1 < i < m , d ’après (5), on a: Xi = 1 + Ent (^q+ - — = 1 + ^ + Ent .


>. r . . ^ ,,, /T - i ^ rn^-.
Mais - 1 < -------- < ------- < --------- < 1, d ou: Ent ( -------) G { - 1 , 0 } , ce qui donne
m m m
bien: Xi - q e {0 ,1 } . Donc x[ G {0 ,1 } . De plus, pour tout z , on a: x[ = x^f puisque
m m m

x:i G {0 ,1 } et x[ = -q) = { ^ Xi) - mq = n - mq = r . Donc:


2=1 2=1 2=1

D ’autre part: = ( ^^yi) - mq = n - mq = r . Donc = r E î/i


2=1 2=1 2=1 2=1
m

puisque r > 0 . L ’inégalité du triangle donne alors: E î/i < E I I• 12/i I 6 N


2=1 2= 1
m

pour tout i , donc Iy-1 <\y[^ ^d ’où finalement: x'^ . De même qu’en
2=1 2=1
fin de a) ci-dessus, on en déduit successivement:
m m m m
'^Xi^ = + 2 n q -q ^ m -,
2=1 2=1 2=1 2=1

E = (E
2=1 2=1
~ ’
puis à nouveau à l’aide de (2): f{m) < g{m) , ce qu’on voulait établir.

Question 3 "
a ) Il est clair que
vaj—ai _ 1
F {X)= n ,
l<i< j< n

avec: N = ^ (a^ ~ i) = ^ ( n —i ) { a i —i ) . Or, pour tout i , on a: —z G N . Par


l< i< j< n 2=1

suite: N e N .
b ) Pour tout entier m G 1^* , on a: ^ “ I l ^d{^) • D ’où, si I < i < j < n:
d\m
- I= ^ d ( X ) , et: X^~'^ “ ^ “ 1 1 ^d{^) • Pstr associativité du produit,
d\aj-ai d\i-j
Chapitre 2, problème 15

on en déduit:
AÎ(X) = n ^d(X) , et V(X) = n
r l<i< j< n r l<i< j< n
I aj—ai I

Si 1 < i < j < n , les diviseurs de j - i appartiennent à | l ,n l , et ceux de aj - Ui


appartiennent à [ l , a „ l . Pour d e | l,n ] , soit les ensembles C d et M d respectivement
définis par:
-Cd = { ( i , j ) 6 N 2 | l < i < j < n et j - i =0 m o d (d )} ,

> ld = { ( i , j ) e N 2 | l < î < j < n et aj-ai=Q m o d (d )}


Si d 6 [l,a n | , soit l’ensemble défini par:

e I1 ^ < J ^ ^ et a j - a i = 0 m o d (d )} .
Pour d e [ l , n j , on a: Md = M'd ■ Pour d e |l,an] i posons: 7 (d) = c a r d {M'd) ■ Par
définition de / , <7 et 7 , on a: c a r d (Cd) = f{d) et c a r d (Md) = g{d) = jid) pour
tout d e |l,n]|. D ’autre part:

w = n ( n

3 —^ d=l
ce qui prouve (7), et de même:

M{x) = n = ( n ( îî -
d=l d=l d=n+l
(le deuxième facteur devant être remplacé par 1 si = z pour 1 < i < n ) , ce qui
démontre ( 6). On en déduit, puisque g{d) > f{d) pour 1 < i < n :

d—Ti-\-l d—\

La synthèse de toute cette étude montre qu’on a obtenu la factorisation suivante de F{X)
dans Q [ X ] , tous les facteurs écrits appartenant à 1\X]:

avec:
n—1
^ -* ) €
i=l
7 (d) e N pour n + 1 < d < a „ ;
g{d) - f{d) e N pour 1 < d < n .

PROBLEM E 3

N.B. Les questions 1) et 2) n’ont rien d ’original, mais sont indispensables pour bien
traiter la partie non-triviale et intéressante du problème, celle où on prouve que l’anneau
A = est principal. La méthode suivie est essentiellement celle donnée par
Landau dans son ouvrage Primzahlentheorie.

Question 1 °

a ) Avec la notation P„ introduite en b) ci-après, fixons ( e Vn ■ Alors AT„ = Q[C] •


Mais C est algébrique sur Q , et son polynôme minimal sur Q est puisque est
irréductible dans Q [ A ] . Donc dimQ(A'„) = dim<j(Q[^]) = d e g ( # „ ( A ) ) = 4>(n).
L ’anneau Z[exp(2iTr/5) ] 197

b ) Si ^ € Un , puisque <7 € T , on a <7(^") = (c r (0 )" = <^(1) = 1, et par suite;


^ U n . Comme a est une permutation de Kn et comme Un est fini, on en
déduit: cr(Un) = Un ; donc est bien une permutation de Un • D ’autre
part puisque a est un automorphisme du corps Kn , pour г¿ et u dans Un , on a:
a{uv) = a{u)a{v) , d ’où: Sa{uv) = Sa{u)s^{v) , et puisque de plus a{l) = 1 = Scr(l) et
Sa est une permutation de Un , finalement Sa est bien un automorphisme du groupe
U n.
c ) Fixons a e G { n ) . Soit a G Z représentant a . Pour n et u dans Un , on a:
(ixu)“ = (car le groupe Un est abélien), d ’où: . Notons a'
l’inverse de a dans ^ ( n ) , et soit a' un représentant de a' dans Z . Pour г¿ G Un ,
on a: = u , car aa' = 1 m o d (n ). Cela s’écrit ^ = u. Avec les
notations de l’énoncé, cela prouve que fa'^fa = Idun j et de même fa^fa' = Idun • Donc
fa est bijective et f~^ = fa' • H est très clair que /« (1 ) = 1 • Comme
peut s’écrire fa{uv) = fa{u)fa{v) ) on a ainsi prouvé que fa est un automorphisme du
groupe Un , i.e. GG .
Si a e G { n ) et /3 e G { n ) , soit a G Z représentant a :, et 6 G Z représentant (3 .
Pour U G Un , on a f (3 0 fa{u) = , (car ab représente
a /? ); d ’où: fp o fa{u) = fpa{u) • Donc f po f^ = fpa , et comme = Idyn , cela
prouve que l’application I : G { n ) G est un morphisme de groupes.
Montrons enfin que I est un isomorphisme de groupes. On a:
Ker(7) = {a G G { n ) |Vг¿ G Un , = u } .

Pour U e Vn a représentant de a dans Z , un élément a e G { n ) appartient à


Ker(J) ssi a - 1 = 0 m o d (n ), i.e. ssi a = Ig^n) • Par conséquent Ker(l) = {lç(n)} ,
donc l’application I est injective.
Puis soit s G G un automorphisme du groupe Un . Fixons ( e V n - Soit a G Z tel
que s(C) = C“ ( a existe car C ^ ) > et soit a la classe de a m o d (n ). Comme
s G G , on a: s{Vn) = Vn (un automorphisme d ’un groupe conserve l’ordre des éléments),
donc e V n Jdonc p g c d ( a, n ) = 1 (d’après le théorème sur l’ordre d ’un élément dans
un groupe ), donc a G G{n) . Par construction, on a: /a(C ) = ^{0 • Les automorphismes
fa et s prennent la même valeur en C » C engendre le groupe Un , donc /a = 5 ;
cela prouve que I est surjective. Au total I est bien un isomorphisme de groupes entre
G(n) et G .

Question 2 "

a ) Soit J : r Gy cr ^ . Il est immédiat que J est un isomorphisme de groupes.


Comme Kn = Q ( U n ), si a G T , et si (j(u) = u pour tout u G Un , il est clair que
a = Idic^ ; autrement dit: = Idy^) ==> (cr = Id^^) et par suite: K e r ( j ) = {Id ^ ^ } ,
donc J est injectif.
Montrons que J est surjectif; soit s e G . On a vu que s{Vn) = Vn • Fixons
C € *Pn J et posons: = s(C). Comme C et sont deux racines dans C du polynôme
Q-irréductible ^n » d existe un unique Q-isomorphisme a : Q(C) = Kn Q(C0 =
tel que a{Q = C' • Donc a e P . Par construction, s^(C) = C = s(C) • Donc les deux
éléments s et Sa de G coincident sur C » et C engendre le groupe Un , donc s = ^
autrement dit J{a) = s\ d ’où la surjectivité de J .
En conclusion, J est bien un isomorphisme de groupes.
En utilisant 1-c), on en déduit que oJ : P G{n) est un isomorphisme de
groupes. En particulier, le groupe P est fini et de cardinal ( j ) ( n ) = c a r d { G { n ) ) .

b ) Soit zi , Z2 dans Kn . On a:
N(zi Z2) = ] ] [ (t(zi Z2) = J J (T(zi)a(z2) =
<rer <T€r
( JJ ( JJ^(^ ))
2 = N(2:1 ) N(2:2 )
aer aer
198 Chapitre 2, problème 15

De plus, n (1) = 1, car (t(1) = 1 pour tout a e F .


c ) Considérons l’application T ^ P „, ct a(C) : elle est bien définie, puisque nous
avons vu plus haut que s (P „) = pour tout s € G . Cette application est d ’autre part
injective, car si <r(C) = <
j '( q , du fait que Kn = Q ( 0 . ü découlera alors que a = a ' .
Comme F et Vn sont des ensembles finis, de même cardinal 4>{n) , on en déduit que
0 (n )-l
cette application est bijective. D ’où, si z = ^ akC^ avec ai e Q pour tout i :
k=0
x<^(n) —1 V V'V'*'/ ^
n ( î :) = J J a(z) = f l ( £ afc(<^(0)*) = f l ( £ ’
<rer aer ^ k=o ' (ieVn fe=o
c ’est la relation demandée.

La formule n (^) = ^ constitue une expression de n (^) comme


Ce:Pn fc=o
polynôme symétrique, à coefficients dans Q , en les racines du polynôme , qui est
à coefficients dans Q . Le théorème fondamental sur les polynômes symétriques en
plusieurs variables ( c.f. ARNAUDIÈS-FRAYSSE, Cours de Mathématiques, tome 1, chap.
X ) montre alors que N (z ) est égal à un polynôme à coefficients dans Q en les coefficients
de ) d ’où: N(2:) G Q . Compte tenu que ^ 2 [ X ] , le même théorème montre
d ’ailleurs que si les apartiennent à Z , on a: N(2:) G Z .
Lorsque n > 3 , on a 'Pn H IR = 0 , et l’application de conjugaison ^ ^ définit une
bijection de l’ensemble = {C € Pn | > 0} sur P ~ = { i G Pn | < 0} . Dans ce
cas, avec les notations ci-dessus, N(2:) = A À , avec:

n (È ’
donc N(2:) G IR+ , donc n (^) G Q + . Si les ak appartiennent à Z , cela prouve que
N(2:) G . D ’ailleurs si 2: / 0 , on a N(2:2:“ ^) = n (1) = N(2) n ( 2:“ ^) , d ’où N(2:) ^ 0 .
Finalement:

Pour n > 3 , on a: N ( iin \ {0 }) C ; de plus, si 2: ÿé 0 et si les


appartiennent à Z , alors N(2:) G * .

Les assertions relatives à l’anneau A s’en déduisent aussitôt.

Question 3 "
Supposons prouvé que pour tout ûj G , il existe j3 € A tel que N(a - /3) < 1. Soit
alors a e A et b e A \ { 0 } . Choisissons g G A tel que N(| - g) < 1 . Cela donne:
N(a - 6g) = N ((f — g)6) = n (| — g) n (6) < N(6), car comme 6 ^ 0, on a n (6) G I^ ^
(cf. la fin de la question 2) ci-dessus).
D ’autre part si a e A \ {0 } et b e A \ {0 } , et si a divise b dans a , on a: b — a\
avec A G A \ { 0 } , d ’où n (6) = N(a) n (6) > N(a) (en effet, comme A G A \ { 0 } , on
a: N(a) G N * ). Tout ce qu’on vient de voir démontre que sous l’hypothèse faite au
début de cette question, la fonction AT = n | est un stathme euclidien sur A , ce
qui entraîne que l’anneau A est euclidien donc principal.

Question 4 "
(Cette question est le coeur du présent problème).
a ) Pour tout Z, on a: 0 < < 1. Si aucune des conditions (1) et (2) n’est vérifiée,
pour tout Z, on a: ^ < | . Soit a une permutation de jO, 3] telle que la suite
(di) = (c,^(z))o<i<3 vérifie do < di < ¿2 < ¿3 • Alors

d s - d o = (¿3 - CÎ2) + (¿2 - di) + (di - do) < ^ ^ ,


O O 0
L^anneau Z[exp(2iTr/5) ] 1.99

donc l’un au moins des éléments da — ¿ 2, <¿2 — di, di — do de est < ^ , donc dans
ce cas la relation (3) est vérifiée.
On a donc montré que l’une au moins des trois relations (1), (2) et (3) est vraie.
b ) Rappelons que 1 + C + = 0 • En remplaçant par - 1 - C - >
on obtient par un calcul facile:

ex = ûo + <^lC “I" Û2C^ "b

aC = —û3+ (ûo — ûa)C + (û i — + ( û 2 ~ ^ 3 )^^

(4) = as-ü2 - Û2C + (ao - a2)C^ + (ai - ü2)C^

OiC^ = û2 - ai+ (aa - ai)C - aiC^ + (ao - ai)(^

OiC^ = ai - ao+ (a2 - ao)C + (aa - ao)C^ - aoC^

Nous pouvons écrire les formules (4) sous la forme: ^


j=3

aC = - (0 < i < 4, 0 < i < 3) ,


3=0

où (Lij) est une matrice de formes Q-linéaires sur K bien définie par (4).
Posons P = 2 -“ o et 7o = Zli=o • On a: a = + 70 ; d ’autre part, pour
( i , j ) G 10,41 X [0,31:
3=3 j= 3
(5) = ; ^oC = '£L ij{joK ^
3=0 j= 0

D ’après ce qu’on a vu en a) ci-dessus et d ’après les formules (5), il existe au moins un


triplet {k,i,é) € [0,41 x [0,31 { ~ 1 j0, 1} tel que \Lk,i{'yo) ^ • Fixons un tel
triplet (k^i^e) . Pour j G [0,31 > posons Lkj{(x) = Aj . Puisque les bm appartiennent
à Z , on voit que les Lij{p) appartiennent à Z . Posons: Bi = Lk^iiP) Pour
j G [0,31 \ { ¿ } , soit un élément Bj de Z tel que \Aj - Bj\ < ^ . Alors Br ^ ^
pour 0 < r < 3. Comme L\^^{a) = L\^^{P) + L a,/¿(70) pour tous A et on voit
que Ai = Bi + (Lfc,i(7o) + , d ’où \Ai —Bi \= \Lk,i{'yo) -\~£ \< ^ • Par les définitions
mêmes, pour les j G [0 ,3l \ {¿} , on a: |Aj —Bj\ < ^ . L’entier k vérifie donc la
propriété demandée.
c ) En posant: F = AT + ^ , on a:

$ 4 W = i + :^ + x 2+ x 3+ x ^ = a '2 ( x 2 + ^ + a ' + ^ + i ) = x '^{y ^ + y - i ) ,

d ’où les valeurs bien connnues:

(6) c + C = C + i = C + C'‘ = ^ 4 ^

Alors 74 = t T >donc par un calcul facile utilisant (6):


7 i 74 = 5 + T \ /5 ,
avec:

5 = (¿m ? ) - ^ }^ e )
(7) ¿=0 o<j<e<3
T = - (momi + mim2 + m2ma - mom2 - m\ms - moms)

On obtient 727a en changeant ^/b en —y/E (on justifie cette assertion en faisant agir
sur K le Q-automorphisme a tel que cr(C) = C^)- Cela donne:
7273 = S - T V E

D ’après la formule vue en 2-c) ci-dessus, et puisque Vs = { O i < r < 4 >on en déduit:

(8 ) N ( 7 1 ) = 71727374 = ( 5 + T a/ 5 ) ( 5 - TVE) =
200 Chapitre 2, problème 15

Comme la fonction N est à valeurs dans Q + (voir fin de la question 2), l’expression ( 8)
montre bien que 0 < N(71) < 5^ , ce qu’on devait démontrer.
d ) Par construction, on a un indice i tel que \rrii \< ^ et que \mj\ < ^ pour tout
j € [ 0, 3J \ { î } D ’où;

^ * ^ 4 + 25 100
¿=0
On a:

(S)
o<j<e<3 i=o i=o
Notons : E = ^ o < j <£<3 rrijmi . Il est clair que + | = d ’après
(9), si < 0 , on a: \E\< ^ m? < ^ . En utilisant (7), on déduit de là:

2 ’ 20 ~ 40 “ - 100 2 ■ 200 80
d ’où -1 < 5 < 1. Donc 5^ < 1 . On a vu que N(71) < 5^ , donc N(71) < 1 •
Finalement, en remarquant que n (C) = 1, on arrive à:
N(71) = N(aC^ - 7 ) = N(C^) N(a - = N(a - C"^7) •
Or 7 € A , d ’où évidemment le nombre 6 = C” ^7 appartient aussi à A . L’élément Ô
de A vérifie bien N(a — (5) < 1, et d ’après ce qu’on a vu à la question 3), l’anneau A
est donc euclidien, donc principal.

'A ^ ^
Problème 16 :

POLYNÔMES CYCLO TO M IQ U ES

Proposé le 22/2/1992

PR É AM BU LE
On rappelle que pour n e , on note Un le groupe des racines n -ièmes de 1 dans C ;
on notera Vn rensemble des racines n -ièmes primitives de 1 dans C , i.e. Vensemble des
Î G Un tels que Un soit le groupe engendré par ^ . Le n -ième polynôme cyclotomique
PJ ( X — Î) (élément de C[ X ] ) est noté $n ; on a: = X - 1. La fonction
^eVn
de Moëbius sur est notée p , et (j) désignera Lindicateur dEuler sur . On
admettra les propriétés suivantes:
• ^n€l [ X] ; x « -i = n w ) ;
d\n

• On a, par définition: /x (1) = 1, p (n) = 0 si n > 1 et n est divisible par le


carré d*un nombre premier, et sinon fJb{n) = ( —1)^ , où r est le nombre des facteurs
premiers de n . La fonction p, vérifie la propriété suivante, appelée formule d^inversion
de Moëbius :
Si (G, x ) est un groupe abélien, pour toutes applications f et g de dans G ,
les assertions (I) et (II) suivantes sont équivalentes:

(I) ( Vn € N * ) = ridln /(^ ) )

(II) (VneN*) fin) = n<i|„(5(d))

(si G est noté additivement, les produits deviennent des sommes).


• Soit n G N * un entier naturel; soit n = n i= i pT décomposition en facteurs
premiers, avec r > 1, des pi premiers distincts, et des > 1. Alors Lindicateur
dEuler (¡){n) est donné par:

<t>in) = ^{Pi - 1) = n f j ( l -
i=l i=l

Enfin, on a (¡){1) = 1, et pour tous entiers naturels non nuis m et n premiers entre
eux, on a: (¡){mn) = (¡){m)(j)(n) .

PARTIE I

1 °)

Montrer: pour n € N * , $ „(X ) = - 1) (t)


d\n

Indication: on utilisera le premier point du préambule et on appliquera la formule


d*inversion de Moëbius avec un groupe G à préciser.
202 Chapitre 2, problème 16

2 °)
a ) Soit n e ; montrer que si n > 2 , on a:

^ d= i n ç!>(n)
f l<d<n
\ pgcd(d,n) = l
Indication: à d associer n — puis sonamer .
<t>{n)
b ) Dans toute la suite, pour tout n G N * , on posera: ^ n (^ ) = ^ ^.
i=0
Déduire de a) que si n > 1, alors a^(n)('^) = 1 ; en déduire: ^n(X) = X^^n(^) •
c ) Montrer: a i( l) = —1, et, si n > 1 : ^ a i ( d ) = 0 (utiliser le premier point du
d|n
préambule ). Par inversion de Moëbius, en déduire que pour tout entier n > 1, on a:
a i(n ) = - n { n ) .
3 °)
Posons: Al = 1, et, si n > 1 : An = ^ n (l) • Démontrer que pour tout entier n > 1,
on a: Ad = n . Si n > 1, en déduire, par inversion de Moëbius, que An = p lorsque
d\n
n= avec a > 1 et p premier, et que An = 1 lorsque n n’est pas une puissance de
nombre premier.

PARTIE II

1 °)
Soit n un entier impair > 1. A l’aide de l’application z —> —z , comparer V 2n et
Vn ■ En déduire: $ 2n (A ) = $ „ ( - X ) .
2 °)
Soit n un entier > 1 et soit p un diviseur premier de n .
a ) Montrer que l’application z ^ définit une application / : Vnp Vn , qui
est surjective. Si ^ G Vnp et p G Up, vérifier que G Vnp • Pour 6 e Vn , décrire
l’ensemble f~^{0) et donner son cardinal.
b ) Justifier:

^np(x)= n ( n
en déduire :
^np(x) = ^ n i x n .
c ) Soit O€ dont tous les facteurs premiers divisent n . Déduire de b):
$na(A ) = $ „ ( A “ ) .

d ) Posons: n = JJP ! démontrer: $ „ ( A ) = $ ü( X â ) .


r p|n
\ p prem ier

3 °)
Soit m et n deux entiers premiers entre eux.
a ) Démontrer que l’application (“U, v) ^ uv définit une bijection entre les ensembles
Vm ^ Vn Ot Vmn •
b ) En déduire:
$m n(A ) = J]
Polynômes cycîotomiques 203

4 ")
Soit n e N (n > 1 ) et soit k e . On pose: d = p g c d { k, n) ; e= ^ •
a ) Montrer que z ^ définit une application: f : Vn 'Pe •
b ) A chaque entier £ premier avec e , on associe £' = £-j-ex p . Vérifier que £'
r P prem
pi ier
I pM, P/ f.
est premier avec n ; puis prouver que pour tout ^ G'Pn , on a: f{C^) = ( / ( 0 ) ^ ■
En déduire que / est surjective, et que les ensembles (où 0 Ç: Ve) ont tous
<1>M
même cardinal, qui est ^

c ) Soit <^{X) = n • Justifier: ^{X ) = n ( n {X - 6)j , et en


^eVn eeVe '

déduire; '^{X) = •

d ) En utilisant le résultat de la question I-2-b), déduire de c) ci-dessus la formule de


RAMANUJAN:
pi (e) X (j)(n)
E«‘ = (¡){e)
ÎëPn

PARTIE III

1 °)
Soit deux entiers naturels non nuis m et n premiers entre eux.
a ) Montrer que l’application ^ définit une bijection: Vm —^Pm • En déduire:

= n = n
(Ç,Jj)6-PmXU„
b ) En déduire:

^ m (x ” ) = n w ) . Où Fi{x)= n ;
d\n {i.viieVrrty^Vd
En utilisant le résultat de la question II-3-a), prouver: Fd{X) = ^rnd{^) •
2 °)
Soit deux entiers naturels non nuis quelconques m et n . On note a le plus petit
diviseur de n tel que ^ soit premier avec m , et on pose: b = ^ .
a ) En utilisant le résultat de 1-b) ci-dessus, démontrer:

d\b
b ) En utilisant le résultat de la question II-2-c), en déduire la formule de NETTO:

<j|6

PARTIE IV
Dans cette partie, on supposera acquis le résultat, vu en cours, selon lequel ^n(A ’)
est irréductible, à la fois dans Z [X ] et dans Q [ X ] . On donne n = ••-p^^ (où:
r > 1 ; les > 1 ; et les Pi entiers naturels distincts premiers).
Ti
On fixe LJ e Vn> Pour 1 < Z < r , on pose: , et: LJi = . Soit En
Pi
l’anneau Z [ a ;] , et Kn le corps Q [ a ;] . Quel est le corps des fractions de En ?
204 Chapitre 2, problème 16

1 °)
a ) Montrer que la suite B = est une base du Q -e.v. Kn .
b ) Montrer que l’application:
</)(n)-l
</>(n)
Z 5 (Ao, •••, A0(n)-i) 1-^ ^
i=0

est bijective. On exprime cette propriété en disant que B est une Z -base de En .

2 “)
a ) En appliquant le théorème de Bezout aux rii, montrer que u est un monôme en
les U i .

b ) En utilisant les ^pc^i(X) (où 1 < ^ < r ) , en déduire que la famille V suivante
est une Z -base de En :

T>= ( ..... ./,)€lO ,^ (pΑ )-l]| x -x [0 ,ÿ (p ? '-)-l]|

Dans ce qui suit, pour chaque i e | l ,r ] , on note Si l’ensemble:


{keN,l<k<pf^ et Pi J( k }
(on a donc: c a r d (S i) = <t){p^^) = P i "{P i - 1) ) ■
3 “ j V

Dans cette question, on suppose r = 1. On pose: = p ; a\ = a . Notons:

D{p^) = . On rappelle que 4>pa(X) = — — • En dérivant cette


^eVpoc -1
dernière fraction, et en utilisant le résultat de la question II-4-b), démontrer:

4^)
Soit A = (aij) e Wti{R) et B = (bij) G Îfflm{R) deux matrices carrées à coefficients
dans un anneau commutatif R , d ’ordres respectifs i > l et m > 1. Soit M la matrice
carrée d ’ordre u = £m égale à la matrice par blocs {bijA)c i<t<m . Montrer que:
\ l< j< m

d e t (M ) = ( d e t ( i 4 ) ) ”^ x (d e t (B ))^
Indication: commencer par le cas où A = l e .

5^)
On ordonne totalement l’ensemble [ 0 , - 1] x ••• x [0, - 1| des
r-uples (i^i,. . . , i^r) intervenant dans la famille V de 2-b) ci-dessus, et on ordonne
r
totalement l’ensemble . Soit Q la matrice carrée d ’ordre </>(n) = n 0(pi“ ‘ )
x •••x
i=l
ayant pour terme d ’indice ligne (i^i,. . . , i/r) et d ’indice colonne (fci, ••■, k r ) l’élément:
. Déduire de ce qui précède la formule (dite du discriminant):

(d e tw ))* = i f i ( p f - r '- t a - o - r f '- ') # ; ^


i=l

où £ e { - 1 , 1 } .


Polynômes cyclotomiques 205

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

a ) Le groupe G est ( Q (X ) * , x ) (groupe multiplicatif des éléments non nuis du corps


de fractions rationnelles Q(X) ).

Question 2 "

a ) Soit S l’ensemble {k e N^ \l < k < n et p g c d ( f c ,n ) = 1} ; puisque n > 2 ,


l’application d\-^ n —d est une involution de S , D ’où:

2 ^ d = ^ (d + n - d ) = n X c a r d (¿^) = n 0 (n )
r pgcd(d,Ti) = l r p g c d (d ,n ) = l
\ l< d < n \ l< d < ti

Donc:

in(A (n)

b ) On a: a 0(n)(n) = jQ Fixons uj e Vn , par exemple a; = En

posant: 5 = ^ d , compte tenu que = ( - i ) 0(n)


d€S
obtient:
Yl
^eVn d£S
On en déduit:
a^(n)(n) = X = 1
Il en résulte:

$„(x)= i[ix-o = x-x{i[ e)x n ( r ' - ^ )


€€P„ i€V„ çePn

= X” X X( n e) X n ( i - r ')
^eVn ^eVn ^ ^
Mais d ’autre part:

E i = (-!)*<“> ; n ( ^ - r ‘) - n ( ^ i ) = M i )
îeVn ieVr, ieVn
Donc:

$ „(X ) = X " $ „ ( ^ )

c ) On a: a i( l) = - 1 , car ^ i ( X ) = X - 1 . Pour n > 2 , le coefficient de dans


- 1 est 0 ; puisque X ^ - 1 = J ][^ r f(X ), ce coefficient est aussi ^ a i ( d ) Donc
d\n d\n
^ a i ( d ) = 0 . Soit alors l’application e -> N telle que e (l) = 1 et e(m) = 0 si
d\n
m > 1. On vient de voir que:
( Vn e ) ^ a i ( d ) = -e(n)
d\n
206 Chapitre 2, problème 16

Donc par inversion de Moebius:

( Vn e N * ) a i(n ) = ^ M X ( - e{d)) = - e ( l ) M (n) = - (n)


d\n

Question 3 °

On a: —— — = TT + •••+ 1 . Donc, si n > 1, on obtient:


d|n, d>l
n ^d = ~ ' D ’autre part, = Ai = 1. L’inversion de Moëbius
d\n, d>l d\n d\l
s’applique avec le groupe ( , x ) et donne, pour n > 1 :

d\n
Soit l’application

A N \ P si m = avec a G et p naturel premier


[ m 1
-^ 1 dans les autres cas
On veut prouver que A^ = A{n) pour tout n . Par inversion de Moëbius, il revient
au même de prouver que A{d) = n pour tout n . C ’est clair si n = 1. Sinon,
d\n
n = Pi^ ’ "Pr"' ^ avec: r > 1, des entiers > 1, et des entiers Pi premiers et
distincts. Les seuls diviseurs d de n tels que A{d) ^ 1 sont les nombres p f‘ , où
1 < i < r et I < Pi < a i . Comme A{pf" ) = , il est maintenant clair qu’on a:

l [ A i d ) = l[p<^^=n
i=l
ce qui achève la démonstration.

PARTIE II
Question 1 °

Puisque n est impair, on définit une application de Vn dans V2n par C “ C ;


est clairement injective; et c a r d (P 2n) = </>(2n) = 0(2)(/)(n) = c a r d (Vn) ; donc en fait,
cette application est une bijection de Vn sur V2n • D ’où:

$ (x ) = n (X - 0 = n + 0 = n - 0 =
ceV2n <:eVn <eVn
Mais (¡){n) est pair, car n est impair et > 1. Donc: ^ 2n{X) = ^ { - X ) .

Question 2 "
a ) Soit (U le groupe multiplicatif { z e C | |2:| = l } . Pour tout z G Pnp ? on a:
e V n i car l’ordre de z^ dans U est le quotient de l’ordre de z par le pgcd de p et
de l’ordre de >2:, c ’est-à-dire ^ , i.e. n . Donc l’application / : Vnp Vn , z z^ est
bien définie. On a: (¡){np) = p 0 (n ) (voir préambule). D ’autre part, pour tout 9 e V n j
on a c a r d ( /~ ^ ( ^ )) < p car ^ a au plus p racines p-ièmes dans C . D ’où:

P 0(n) = c a r d (Vnp) = 0(np) = ^ c a r d {f~^{9)) < p c a r d (Vn) = p (f>{n) ,


ôeVn

ce qui montre que ^ - c a r d ( / “ H ^))) = 0 ; et comme on a : c a r d {f~^{9)) < p


eeVn
pour tout 0 e V n , nécessairement c a r d {f~^{9)) = p pour tout 9 eVn\ en particulier.
Polynômes cyclotomiques 207

/ est surjective. Soit C ^ 'Pnp tel que 9 = /(C ) ; notant Eq l’ensemble {^C}r?€Up »11
est clair que f~^{9) C Ee . Mais on a: c a r d (£^0) = p = c a r d ( / “ ^(^)) , donc
f-^{e) = Ee.
b ) La formule $ „ p ( X ) = n n { X —^)j est vraie, car la famille ( /

est une partition de Vnp ■ Soit 9 e Vn et ^ /~ H ^ ) • Alors f~^{9) = {»»ioIrjeUp ,


donc n ( A - 0 = = = id ep lu s:
€ 6 /- ‘ W «jeUp

eeVn
c ) Il n’y a quelque chose à prouver que si a > 1, ce que nous supposons donc désormais.
Décomposons a en facteurs premiers sous la forme: a = p i ... > avec m G ^ , et
avec des nombres premiers pi non nécessairement distincts. En utilisant le résultat vu
en b) ci-dessus, une récurrence facile portant sur l’entier m montre que:

^na{X) = ^ n { X ^ .
Tl
d ) Soit a = — • Tous les facteurs premiers de a divisent n . Donc, d ’après ce qui a
n
été vu en c) ci-dessus:

Question 3 °

a ) Si IX ç 'Pjyi et U Ç 'P i du fait c[U6 pçfcd ^m, n ^ — X , on a. u ^ ^mn (oil


sait que si deux éléments d ’un groupe sont permutables, d ’ordres finis et premiers entre
eux, leur produit est d’ordre fini et a pour ordre le produit des ordres des éléments de
départ). Donc l’application w : Vm 'x'Pn ^ 'Pmn » {u^v) uv ^est bien définie. On a:
c a r d {Vm X Vn) = (¡>{m) (¡){n) = c a r d {Vmn) •
Démontrons que w est surjective; soit w G Vmn • Choisissons (A, /i) G Z ^ tel que
Am -h = 1 ; on a: w = uv ^avec: v = et u = w^'^. Puisque m A H- pn = 1 , les
entiers A et n sont premiers entre eux, d ’où: p g c d ( mn^ Am ) = m x p g c d ( n, A ) = m .
TïlTl
Donc l’ordre de v dans le groupe U est ----- = n , d ’où v ^ V n \ de même, u G Vm »
TU
donc w = vü{u^ v) et w est bien surjective.
Comme les ensembles finis Vm x Vn et Vmn ont même cardinal, on en déduit que
w est bijective.
b ) Donc:
^m n(X)= n (A-«i;)= n n J J (w ^ X - 11)
(u,v)ePmXPn ueVmVÇPn u€Pm v€Vn

= ( n n f] ,
U^Vm UeVm îeVm
car ^ (—1)<^(^) (voir question I-l), et car l’application ^ définit une
UeVm
involution de Vm •

Question 4 "

a ) Si Z e Vn i l’élément de U est dans U d ’ordre ^ = e . Donc l’application


f ' Vn ^ Ve, Z z^ , est bien définie.
b ) Soit i un entier premier avec e ; si p est un nombre premier divisant n , et si p
divise e , alors il ne divise pas i , donc ne divise pas ^' = - ^ + e x J ^ p . Sinon, forcément
p prem ier
{ p\d, p/ e
p divise d ; dans ce cas, si p ne divise pas i , il est évident que p ne divise pas ; et si
208 Chapitre 2, problème 16

K, —
•p divise iy alors p ne divise pas e ( car p g c d (^ , e ) = 1 ), et p ne divise pas — - —
(par construction de ce dernier entier) donc p ne divise pas ^ , par conséquent p ne
divise pas . Donc aucun facteur premier p de n ne divise i ' , i.e. p g c d (n , = 1.
Soit alors i e V n \ l’élément ) est défini, car € Vn • Posons:

o= Y[p k '--
^ ~ d
p premier
{ P\ d , pj[ e

En tenant compte que = 1, on a:

/(e"') = i""' = = {f{î)Ÿ •


Soit alors 6 et des éléments de Ve , avec 9 € In i(/) (il est clair que I m (/) est non
vide). Il existe alors un entier i premier avec e tel que 9' = 6^ , D ’après ce qu’on vient
de voir, l’application g envoie f~^{9) dans f~^{9'). Mais g est injective, car
l’application ^ de Vn dans Vn est bijective puisque i' est premier avec n . Donc
j~^{9') 7«^ 0 et c a r d ( / “ ^(^')) > c a r d ( / ” ^(^)) . Puisque f~^{9) est non vide, on peut
échanger les rôles de ^ et , d ’où: c a r d ( / “ ^(^)) > c a r d (/" ^ (^ ')) , et finalement:
c a r d (/~ H ^ 0 ) = c a r d {f~^{9)) . En faisant varier 9' , on voit donc que les ensembles
f~^{9) {9 Ci Ve) ont tous même cardinal. Donc / est surjective, c a r d (P^) = <^(^)
est multiple de c a r d {Ve) = (ce qui peut aussi se voir directement à l’aide du
troisième rappel du préambule ); on a donc:

<t>{n)
{'iOeVe) c a r d (/-i(^ )) =
(j>{e)

Remarque :
Cette question est bien plus subtile que la question II-2-a), pour la raison suivan­
te: si 9 C Ve i l’ensemble { z e C \ z ^ = 9} est de cardinal k = k' d, alors que
J/ \ ^(n\
c a r d ( / “ ^(^)) = ; or n = de , mais en général on aura - 7-^ < d < parce
0 (e) 0 (e)
qu’en général les facteurs premiers de d ne divisent pas tous e . Le raisonnement fait à
la question II- 2-a ) ne peut donc s’adapter ici ^

c ) La famille ( / ^{9))e^p^ est une partition de Vn • Donc, d’après ce qu’on a obtenu


en b) ci- dessus:
card(/-i(0))
= n ( n = n ( n (^-^)) = n (^-^)
eeVe îef-HO) eev^ îef~He) eeVe
<t>(n)
<^(c)
eev^

d ) Le coefficient de ^ dans ^{X ) est - ^ . Mais on déduit de l’égalité:


îeVn
n x ) = ( $ e W ) ^ que le coefficient sous-dominant est aussi x cii{e) . Mais
ai{e) = - // (e) d ’après le résultat de la question I-2-c). Donc:

On retrouve ainsi la célèbre formule de RAMANUJAN .


Polynômes cyclotomiques 209

PARTIE III
Question 1 **

a ) Soit n' e tel que nn' = 1 mod (m) (il y a existence de n ' , car m et n
sont premiers entre eux ). On peut définir une application de Vn dans Vn par ^
(car n' est premier avec n ); cette application réalise une réciproque de l’application
Pn 'Pni ^ ^ • Ces deux applications sont donc bijectives et réciproques l’une de
l’autre . A l’aide de la bijection ^ , on obtient alors:

^ m (X " )= n n n (^ -^ 0
Î6-Pm ieVm (Î,»7)6PmXU„

b ) Mais la famille (Pd)dln est une partition de U« . Donc:

«•™(x“)= n n n ( n( n
«ePm7î€U„ iePm ^d|n VëPd '

ni n ( n (^-ii))) =n ( n
d\n rjeVd ^ d\n ^(^,v)^VmXVd
si d est un diviseur de n , les entiers d et m sont premiers entre eux, donc le résultat de
la question II-3-a) s’applique et donne une bijection: Vm><Pd-^ Pmd j iîiV) ^
Donc:

d\n ^eeVmd ^ d\n

Question 2 "

a ) Ecrivons: n = P i' •• = PQ, avec: P = Uili PT et Q = HjCI Qj' ^


où les entiers pi (resp. qj ) sont premiers et distincts, et où p i , . . . ,Pr sont ceux des
facteurs premiers de n qui divisent m ( t ) . Il est clair que a = p"^ •••p^'' . S’il n’existe
aucun P i , on a: a = 1. Puisque b est premier avec m , d ’après ce qu’on a vu en 1-b)
ci-dessus, on a:

<¿16
Donc: (avec Y X“ )

<¿16
b ) Pour chaque diviseur d de 6, tous les facteurs premiers de a divisent m donc
divisent dm . Donc (cf. II-2-c) ): = ^dma{^) j et par suite:

une formule peu évidente donnée par NETTO en 1903.

PARTIE IV
Il est clair que le corps des fractions de En est Kn •
Question 1 "

a ) Puisque est irréductible dans Q [X ] , c ’est le polynôme minimal sur Q de a ;.


Donc B est une base du Q -e.v. Kn .

(t) Selon les conventions habituelles, on remplace P par 1 si r = 0 et Q par 1 si s = 0 .


210 Chapitre 2, problème 16

ф{п)-1

b ) Donc l’application: ^ Kn , (Aq, . . . , A0(n)_i) ^ A^a;^ est une bijec-


i=0
tion Q -linéaire. Sa restriction à est donc Z -linéaire et injective, et par définition,
l’image I de cette restriction est contenue dans En • Mais puisque G Z [X ] et que
Фп est normalisé, il est clair que G / , et par récurrence, pour tout j > ф{п) , on
a: e I y d ’où En C I et en définitive I = En •

Question 2 "

a ) Les entiers щ ( 1 < г < n ) sont premiers entre eux dans leur ensemble. Soit une
r
relation de Bezout: ^ = 1 (où (A i,. . . , Ar) 6 Z ).
i=l
On a:

i=l
Notons rrii un entier > 1 tel que rrii = A^ m od(p"‘ ) . Alors = (ct^i)^‘ • Donc

о'=i=l
П(а.гГ•
b ) Il est immédiat que cvi e V<=4
Pi . Donc le polynôme Q-minimal de Ui est Ф_«г
Pi .
D ’après le résultat de 1-b) ci-dessus (avec p"* à la place de n ), la suite
Bi = (l,c J i,.. . ^ est une Z -base de Ер°ч.
Soit F l’ensemble des combinaisons Z -linéaires des éléments de la famille V . Il est
clair que F C En - D ’autre part, d ’après ce qu’on vient de voir et d ’après a) ci-dessus,
tout élément de En est dans F . Donc En = F .
Si 2 G Kn , il est clair qu’il existe m e N ^ tel que mz G En (classer les dénomina­
teurs des coefficients). Donc г est combinaison Q -linéaire des éléments de V . Mais
V est indexée par un ensemble de cardinal (¡>{Pi^) x •••x ф{р^^) = ф{п) = diit\Q{Kn) .
Donc la famille V est une base du Q -e.v. Kn (théorie des espaces vectoriels dimension
finie); a fortiori, la famille V est Z-linéairement indépendante, donc en définitive T>
est une Z -base de En •

Question 3 °

Il s’agit ici d ’un calcul classique; notons { ^ i ,. . . , l’ensemble Vpc^ . On a:

D{p^)= П ( П (^-o) = n
Dans ce qui suit ce qui suit, nous poserons: A{p°^) = x D{p^). Le
polynôme — 1 ne s’annule en aucun des éléments de Vpc^ . On peut donc calculer
Фра en les points de Ppa à l’aide de la dérivée d ’un quotient, à partir de l’expression
-1
Фра(Х) = - — - , ce qui donne: Фра(0 = ^ a_i ^ Pour tout ^ G Pp- . En
_ 1
- 1
U
tenant compte du résultat de la question I-l), on déduit de ce qui précède: D{p°") = —
avec: ^

t/= n JJ ^=p"'*(p“)X
ÎSPp»

Il
^£Vpac
- 1) = J1 ( l - e “ " ' )
^£Vpa
Polynômes cyclotomiques 211

En utilisant la surjection: Vpo^ -^Vp, ^ (voir question II-4-b)), on obtient:

n ('-«'■■ ') = n (■ - « ) ^ - ( n ('-« ))'" ' = .


iePpc e^Vp ^eeVj
(car = 1 + X H------- h , d ’où: ^ p (l) = P ) • Donc:
\ _ a —1
D{p^) = X :p-
car on peut vérifier que p°‘<j>{p°^) est toujours pair.

Question 4 °

Le cas où A = le (=matrice unité d ’ordre ê ) est évident: par manipulation de lignes


et de colonnes avec la même permutation, on transforme M en M ' diagonale par blocs
du type: M ' = d ia g (J 5 ,. . . , -B) avec i blocs, d ’où alors:

d e t (M ) = d e t (M ') = (d e t (B ))^

On notera B la matrice construite comme M , mais avec A = le . On vient de voir


_ £ -
que d e t (B ) = ( d e t ( B ) ) . Soit A la matrice diagonale par blocs: d ia g ( i4 ,. . . , A)
(comprenant m blocs diagonaux égaux à A ). On sait que: d e t ( ^ ) = ( d e t ( A ) ) ^ . On
constate que: M = A x B . D ’où:

d e t (M ) = d et(i4 ) x d e t (B ) = ( d e t ( A ) ) ”^ x (d e t(B ))^ .

Question 5 °

On raisonne par récurrence sur r .


' j , où ¿:i = { m i , . . . , , et
m i < m 2 < •••< • D’après les résutats de la question 3) ci-dessus, A{p^^) est

le carré du déterminant de Vandermonde de , . ,0^1 , ce qui vérifie la formule


pour r = 1.
Supposons r > 1 et la formule vraie à l’ordre r - 1. Soit A la matrice analogue à
Q , mais avec p^^ ••-p^LŸ au lieu de n . Soit B la matrice analogue à Q , avec p^^
au lieu de n . Donc A est carrée d ’ordre 0(pf^T^^^(Pr-i^) j ^ carrée d ’ordre
0(P p^). On vérifie que (si les ordres totaux des lignes et colonnes sont bien choisis) Q
est la matrice M formée avec A et B comme à la question 4) ci-dessus. D ’où:

( d e t ( Q ) ) ^ = (^(det(A))^j'^^” ’' ’ x ( ^ ( d e t ( S ) ) ^ ) .

En appliquant l’hypothèse de récurrence à (d e t(i4 ))^ et ce qui précède à ( d e t ( B ) ) ^ ,


on obtient la formule demandée.
Problème 17

C YC LO TO M IE ET AR ITH M E TIQ U E

Proposé le 5 /2 /19 9 4

PR E AM B U LE

• Pour tout entier n e N ^ , on notera Vn ^ensemble des racines primitives n -ièmes


de 1 dans C , et n-ième polynôme cycîotomique dans C [ X ] , Le, ii(-'-i)-

On désigne par (j) Findicateur dEuler sur N * , et par p la fonction de Moëbius:


définie par:
'1 si 7n = l

P (m) = < (-1 )^ si m est produit de r nombres premiers distincts (r > 1)


^0 si m est divisible par le carré d^au moins un nombre premier
On rappelle les faits suivants (sur Z , la notation b ” signifie a divise 6 ” ):

(1) #i(X) = X - 1 et ( Vn € N * , $ „ ( X ) € Z[X] et d e g ( $ „ ) = <^(n) )

(2) Pour tout n € N *, on a


d\n
(3) Dans C{ X) on a: (Vn€N*) $ „ ( X ) = J J ( X “* - l)
d\n
(4) Le polynôme ^ n (^ ) est irréductible dans Z[X] et Q [X ] .

• Pour tout entier m e et tout entier naturel premier p, on notera V alp(m )


la P-valuation de m , c^est à dire Vélément v e N tel que p'^ \m et / m .

PARTIE I

1 °)
Démontrer que pour tout entier naturel n > 2 , on a: $n(0) = 1 (prouver d ’abord
que: ^ d = i n <^(n) ) .
r l<fc<n
1p g cd (fc,n ) = l

Dans toute la suite, pour tout entier m e N ^ , on note le groupe multiplicatif


des racines m -ièmes de 1 dans C . On a donc: X'^ —1 = JJ(^-o
€eu„

2°)
Soit P un entier naturel premier, et soit m € N * .
a ) Démontrer: 'Ppm = Upm \ Upm-i .
214 Chapitre 2, problème 17

b ) En déduire:
p-i
k p"
k=0
c ) Préciser p77l (1).

3 °)
Soit n e N et soit P un entier naturel premier,
a ) On suppose que p ne divise pas n .
• Démontrer que les applications:
( n ^ ^p ^^np ) (^) ^) ’ ^
\vn Vn , U
sont bien définies, et sont bijectives (il sera utile d’établir: H Up = {1 } ) .
X'P - v P
Soit U eVn\ prouver que J J (X - u u) =
X -u
veVp
• Déduire de ce qui précède que:

^npW = n n (n ’
(u,v)G^nx9^p ueVn veVp
et finalement que:
^n(XP)
(5) ^np(X) =
^n{X)
b ) On suppose que p divise n .
• SoitU GVnp et ^ GUp , démontrer que GVnp •
• Montrer que c a r d {Vnp) = p x c a r d {Vn) •
• En déduire que l’application 6 \Vnp ~^Vn, est surjective, et qu’on a:
9~^{rj) = UUp pour tout T] eV n et tout u G6~^{r]).
• En déduire que pour tout p e V n , on a,: X^ - rj = JJ -u) , et prouver

enfin que:
(6) ^np{x) = ^ n { x n

c ) Soit n un entier > 2 ; en utilisant le résultat de 2-c) ainsi que les propriétés (5)
et (6), calculer ^ n ( l ) et 4>n(-l) •

PARTIE II

Dans cette partie, on donne un entier n > 3 et un entier naturel premier p ne


divisant pas n . On notera Fp le corps ^ /p Z • Pour tout z GZ , on note z la classe
de 2: m o d (p ). On rappelle que le groupe multiplicatif F * est cyclique. On désigne
par P i , ... ,Pr les facteurs premiers de n distincts (donc r e N* ). Pour toute partie
I de [ l , r ] , on notera 6j le produit JJPi (avec la convention que (50 = 1 ).

Le but de cette partie est d ’étudier l’ensemble An,p des x G Z tels que p divise
^n{^) • Dans les questions 1) à 4), on suppose que An,p est non vide et on fixe un
élément x GA n,p .
1 °)

a ) A l’aide du résultat de I-l), montrer que x ^ pZ ^ i.e. que x GF^ ^ .


b ) A l’aide du résultat de I-3-c), montrer que |x | > 2. En déduire que p > 5 , et
que l’ordre a; de x dans le groupe multiplicatif F^ est un diviseur > 3 de p - 1.
Cyclotomie et Arithmétique 215

2°)
a ) En utilisant (2), démontrer que p divise —1
b ) En déduire que cj divise n .

3 °)
Dans cette question, on se propose de prouver que eu = n . Dans ce but, on raisonne
7Ï ^
par l’absurde, en supposant donc que — > 1. On note m le nombre de facteurs
U)
Tl
premiers de — distincts (donc 1 < m < r ) , et on suppose la numérotation (pi)i<,<r
^ Tl
choisie de façon que les facteurs premiers de — distincts soient p i , .. .Pm • On pose:
s = Valp(a;^ - 1).
a ) Montrer que les diviseurs d de n tels que ( x = î sont les diviseurs de — •
(JÜ
b ) Soit к e un diviseur de — ; on pose: d = ^ • Montrer que:
oj ku
k—l
1 + x" + + •••+ = k mod(p)
j=0
Compte tenu que p ne divise pas n , en déduire que : Valp(x^/^ - 1) = 5 .

c ) A l’aide de (3), démontrer que Фп(а^) = s ’ où:


B
^ “ П \ ^ — n Q‘^k+1 ,
0<2/c<r 0<2A:+l<r
et OÙ l’on a posé, pour tout entier v G [0 ,rj :

Q u= П (a:"/"' - 1)
r /c il,r i
^ card(/)=i^

/ Tïl
d ) Pour tout ly e | 0 ,r], démontrer que Valp{Qu) = s x (

Indication: vérifier d'abord que p divise x^^^^ - 1 ssi l e [ l , m ] , puis utiliser le


résultat de 3-c) ci-dessus (on rappelle que (^ ) = 0 ssi ly > m ) .
A l’aide du résultat de c) ci-dessus, en déduire que V a lp ($ „(a ;)) = 0 , d ’où une
contradiction avec l’hypothèse que p | » et achever de démontrer que u = n.

4 ‘)
En tenant compte de la question 1) ci-dessus, déduire du résultat obtenu en 3-d)
ci-dessus que p = 1 m o d ( n ) .

5 °)
Dans cette question, on suppose que p = 1 m o d (n ).
a ) Montrer qu’il existe x e Z \ p Z tel que x soit un élément d’ordre n du groupe
cyclique .

b ) Soit X vérifiant la condition de a) ci-dessus. Montrer que p divise - 1, et


que p ne divise - 1 pour aucun diviseur strict d de n . A l’aide du résultat de 3)
ci-dessus, en déduire que p divise •

6°)
Déduire de ce qui précède que An,p est l’ensemble des x G Z \ pZ tels que x soit
élément d ’ordre n dans le groupe F^ , et que pour tout x G An^p , on a:

V alp (^n(x)) = V alp(x^ - 1)


216 Chapitre 2, problème 17

PARTIE III
Dans cette partie, on donne un entier n > 3 , et on note S l’ensemble des entiers naturels
premiers p tels que p = l m o d (n ). On se propose de démontrer que S est infini; pour
cela on raisonne par l’absurde, en supposant donc S fini. On pose: V = n p , avec la
pee
convention que V = l si 8 = 9.

1 °)
Démontrer qu’il existe y tel que ^ ^ \ {^ } •

2^)
On choisit 2/ G N * vérifiant la condition de 1) ci-dessus. Montrer qu il existe au
moins un nombre entier naturel premier p divisant ^niP^v) • Montrer que pour un tel
p on a à la fois: p ^ et p /f n . Comparer avec le résultat de II-4), et achever de
prouver que l’ensemble 8 est infini.


Cyclotomie et Arithmétique 217

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

a ) Posons: S = k. L’entier k € [ l,n ] est premier avec n ssi n —k l’est,


r l< fc < r t
\ pgcd(fc,n ) = l

d ’où aussi: S = ^ {n —k) , car on a:


f l< fc < n
1pgcd(fc,n ) = l
^ A; G [1, nj et pgcd(A;, n) = 1 ^ ^ (n - A;) G [1, nj et p g c d (n - A;, n) = 1 ^
D ’où par addition:

25 = ^ (A; + (n - A;)) = n ^ 1 = n (/>(n) ,


r l< J t < n r• ]l < f c < n
\ p g c d (fc ,n ) = l L pgcd(fc,n ) = l

d ’où:

h ) On sait que:

pgcd(fc,n ) = l

Comme $ „ ( X ) = JJ (X - C ), on a;
CePn

$ „ (0 ) = JJ C = exp V jfc )
\<k<n
pgcd(A:,n) = l

En tenant compte du résultat de a) ci-dessus, on obtient:

$ „ (0 ) = ex p (i7T^(n)) = (-1 )^ (") X (exp(i7T))^("> = (_l)2^(n) ^ j

Question 2 °

a ) Le groupe Upm est cyclique de cardinal p*” . Puisque p est premier, les diviseurs
de p” * sont les nombres p“ , avec^0^< a < m . Donc un élément a € Upm est
d ’ordre diviseur strict de p” » ssi aP" ‘ = 1, c ’est à dire ssi a € Upm-i . Autrement
dit les éléments d ’ordre p™ de (Upm sont ceux de Upn, \ Upm-i , ce qui signifie qu’on
■a; Ppm = Upm \ Upm-1 . D ailleurs il est évident que Upm-i c Upm , et nous retrouvons
ainsi la formule: c a r d (Ppm) = p”» - p »"-i = p” » - i(p _ i ) . Si m = 1, on obtient:
Pp = Up\{ l } . _^
b ) Comme X p — 1 = J J (A — ^) et X p —1 = J J (X — ^ ) , le résultat
C€Up„i_l

obtenu en a) ci-dessus prouve bien: ^ pm( X ) = JJ ( X - 0 = ^ ”’" ; en posant


xp^-^-1
Y = ^ , on obtient:
n-l\p
XP - 1 = (XP = = + .
218 Chapitre 2, problème 17

on en déduit:
p -i
XP”* - 1 = ) X (A-P”"" - 1)
fc= 0
d ’où:
p-1

k=0
Lorsque m = 1, cela donne en particulier:
p -i
Ф р(х) = 1 + X + •••+ a : p- i = ^ X ''
k=0
c ) La spécialisation X > 1 dans b) donne immédiatement: Фрт( 1) = p .

Question 3 °

a)
• Soit U e Vn et V Cl Vp ^ puisque n et p sont premiers entre eux et puisque
г¿ et U sont des éléments d ’ordres respectifs n et p du groupe abélien multiplicatif
и = { а : е С | |a;| = l } , l e produit uv est d’ordre fini égal à np ; donc: uv G Vnp •
Par conséquent, l’application f : 'Pn>^'Pp 'Pnp) est bien définie. Montrons
que / est bijective. Pour cela, notons d ’abord que n et p étant premiers entre eux, on
a: ф{пр) = ф{п)ф{р) , d’où: c a r d (Vnp) = c a r d (Vn) x c a r d {Vp) = c a r d {Vn x Vp) ,
et il suffit donc de prouver que / est injective pour s’assurer qu’elle est bijective. D ’autre
part. Un П Up = {1 } , car si ^ G Un П Up , et si (Л, p) G J? vérifie An + /ip = 1 (c’est
possible car n et p sont premiers entre eux), alors on a:
^ — (^’^)'^ X = 1^ X = 1
A présent si f{u,v) = /( u ',u ') avec (n, u') G Vn^ et {v,v') G 'Pp , on a: n /u ' = v^/v ;
mais comme u/u' G Un et v'/v G U p , ce qui précède implique u/u' = v'/v = 1, i.e.
U = u' et V = v\ d ’où l’injectivité de / , d’où sa bijectivité.
Si U C Vn , alors est encore élément d ’ordre p du groupe U car n et p sont
premiers entre eux; en d’autres termes, G Pn • On a donc bien une application
g Vn ^ Vni U . Montrons que g est injective: si pour и et u' dans Vn ,
on a: = v!'^, on aura à la fois г¿/г¿' G Un et {uju'Y = 1, i.e. u/u' G U p , donc
u/u' G Un П Up = {1 } d ’après ce qui a été vu plus haut, donc n = u ' , et g est bien
injective. L’ensemble Vn étant fini, on en déduit bien que g est bijective.
• On a vu que Vp = Vp\ { 1} ; donc {X - u) x JJ ~ = П
veVp veVp
or pour X et Y indéterminées sur C , on a: П • Oonc
veVp
TT ( ^ - uv) = X P - v F - d ’où: TT ( ^ - uv) =
veVp veVp
• Par définition de Фпр(А') et par associativité du produit, en utilisant la bijection
/ , on a:

^npW=n( ^- o= П (^- H= П ( -
^eVnp (u,v)eVnxVp ueVn veVp
d ’où en tenant compte de ce qui précède:

Фпр(Х) = n = 4 . avec Л = n { Х ^ - и П et B = П ( ^ - « )
uÇiVn ^ u^Vn ueVn
Par définition, on a: B = Ф п ( Х ) . Et par bijectivité de 5 , on a;
Л (X ^ - Î) = • Au total, on a bien:
C6-P„
Фп(АР)
Ф прт =
Фп(Х)
Cyclotomie et Arithmétique 219

b)
• Soit U E: V n P et ^ E D p . On a donc u = e x p et ^ = e x p ^,

avec Al G Z , A G Z et A; premier avec n p . D ’où: г¿^ = e x p ^ ^ ( A : + An)^ . Or,


puisque p g c d ( Ai, n p) = 1, il est clair que p g c d ( Ai+ An,n) = 1. Mais comme p divise
n , cela signifie que p g c d ( A: + An, np) = 1, donc E Vnp , ce qu’on voulait établir.
• Soit a = V alp(n ) ( d ’où a > 1 ) et m = n/p^ . Puisque m est premier avec p ,
donc avec toute puissance de p , on a:
0(np) = 0(mp"+^) = (/>(m)(/)(p^+^) = (t>{m)p^{p - 1) = p x (/>(m) x {p^~\p - 1)) =

= p X (/>(m) X (/>{p^) = p X (t){mp^) = p x 0(n) ,


ce qui s’écrit encore:

c a r d {Vnp) = p x c a r d (Vn)

• Si U G Pnp } il est d ’abord clair que EVn ( théorèmes sur l’ordre d ’un élément
dans un groupe), donc l’application 6 : Vnp Vn , u ^ est bien définie. Soit
T] EVn et supposons trouvé u E 9~^{r]). Alors pour tout ^ G Up , on a les propriétés:
U ^ E Vnp i et évidemment 0{u^) = = uP = p \donc n Up C 0~^{p) . D ’autre part
si U G 0~^{rj), on a: uP = yP = p ^ donc uP/vP = 1 = {u/v)p , i.e. u/v G Up , d ’où
V G u Up . D ’où en fait 0~^{p) = n Up , et en particulier: c a r d ( ^ ” ^(p)) = p . Donc
pour tout p G Pn > ou bien 0~^{p) = 0 ou bien c a r d ( ^ “ ^(p)) = p . Mais la famille
est un partage de Vnp y donc c a r d (Pnp) = ^ c a r d ( ^ “ ^(p)) , donc

c a r d (Vnp) = p X c a r d (lm(^)) . Comme on a vu que c a r d {Vnp) = p x c a r d {Vn) ,


il en découle c a r d (lm(^)) = c a r d {Vn) , d ’où Im(^) = Vn puisque l’ensemble Vn est
fini. Autrement dit: 6 est surjective, et la preuve qu’on vient de développer prouve bien
que:
{ y p EVn y v u G r H p ) ) e-\ p ) = uVp
• Fixons alors p E Vn et г¿o G 0~^[p) . Compte tenu des raisonnements et calculs
faits en a), on a: X p - p = X p - Uq = JJ = JJ ( ^ ~ '^) ? puisque
eeUp uee-Hr})
0 ~^{p) = г¿o Up . On en déduit:

^ n ( ^ ' ’) = n n ( n ( ^ - “)) -
rieVn uee-^p)
d ’où (puisque, comme on vient de le voir, la famille { 0 ~^(p))^^^ est une partition de
'Pn.p ), par associativité du produit et par définition des ^ n {X^) •
^n(XP)= n ( X - u ) = $ „p (X ) ,
ueVnp
la relation (6) est donc bien prouvée.

c)
• Calcul des ^n( l )
Si n = p^ avec p premier et m e N^ , on a déjà vu en I-2-c) que ^ n ( l ) = P •
Sinon, il existe forcément un entier premier p , un élément m G N * et un entier
naturel iV > 1 premier avec p tels que n = p'^ N . Lorsque m = 1, la relation (5)

s’applique et donne: ^n ( l ) = = 1 (la spécialisation X /^ —>1 est licite car


^ n (I)
^A^(l) ^ 1 puisque iV > 1). Lorsque m > 1, la relation (6) s’applique et donne:
$ n ( l ) = ^n/p(l) » et de proche en proche: ^n( l ) = ^ p n (I) > ce qui ramène au cas
ci-dessus. Finalement on a encore: = 1•
Chapitre 2, problème 17

Conclusion I:

si n = avec m e N* et p premier, alors ^ n (l) = P ; sinon, $ n (l) = 1

• Calcul des Фп(—1)

I) On a: Ф2{Х) = X H- 1 , donc Ф 2(-1) = 0 .


II) Si a G 1^ et a > 2 , alors Ф2^ (Х ) = ^ + 1 , d ’aprèsce qui aété vu en
2-b) ci-dessus. Donc Ф 2 «(-1 ) = 2 .
III) Si n = où P premier impair et m GN ^ , l’expressionde Фрт(X) donnée
en 2-b)ci-dessus prouve immédiatement que Ф п (-1 ) = 1.
IV) Supposons que n ne soit pas une puissance de nombre premier. Alors on a
a et (N,p) G№ , avec N > 1 et p premier impair ne divisant pas N , tels que
n = ATp“ .
Si a = l et si N > 2 alors Ф iv (-l) ^ 0 et (5) donne: Ф п (-1 ) = = 1 .

Si a > 1 et si iV > 2 , alors à cause de (6), Ф п (-1 ) = Фп/р(~1) ; de proche en


proche, on arrive à: Фп(—1) = Ф ^ р ( - 1 ) , ce qui ramène au cas précédent, d ’où encore
Ф п (-1 ) = 1.
Si AT = 2 , en spécialisant (n,p) > (p“ ,2) dans (5), puis en spécialisant X > —1,

on obtient: Ф п (-1 ) = ; mais Ф p a ( l ) = p e t Фра( - 1 ) = 1, d ’où Ф п ( - 1 ) = р .


Фра(—1)

Conclusion II:

On a: ^ 2( - l ) = 0 , et Î>2“ ( - 1 ) = 2 pour tout naturel a > 2 . Si p est


entier premier impair et si m G N * , on a: ^ p "^ (-l) = 1 ; si n = 2p^ avec
Oi £ et p entier premier impair, ^ n ( - l ) = Pi dans tous les autres cas,
^ n (-l) = 1 .

Notons qu’en vertu des conclusions I et II ci-dessus, ^ n (l) et $ n ( ~ l) sont toujours


des diviseurs de n lorsque n > 3 .

Remarque :
Le calcul de ^ n ( ü ) revêt un intéressant aspect trigonométrique. En effet:
lA: O-
2 l s i•n — ) =
ф«(1)=<eVn П
г pgcd(fc,7i) = l
(i— “^)=П «“ Ч" f pgcd(fc,n) —1
n /
ll< it< n \l<k<n

= (i- ^
X exp П ^pgcd(/c,n) = l ^^Mcd(k,n)=i
/С7Г
s in -

plaçons-nous dans le cas n > 3. Alors 0(n) est pair. Compte tenu de la formule:

53 ^“ 9 ^ obtient:
pgcd(fe,n)=l

Ф„(1) = X 2^(” ) X X ( I l s i ^ ^ ) ■

d ’où:

TT з1п^=2-'^(">Ф
n
п(1)
r pgcd(fc,n) = l
l l<Aî<n
Cyclotomie et Arithmétique 221

ктг
Le lecteur pourra obtenir une formule analogue pour n cos
pgcd(A:,n) = l
n
{

PARTIE II

Question 1 °

a ) Si y e p Z , il est clair que Фп{у) = Фп(0) = 1 m o d (p ). Puisque p divise Фп{х) ,


on en déduit que x ^pZ.
b ) En particulier, x ^ 0 . Remarquons que Фп(1) ^ 0 et Ф п (-1 ) ^ 0 puisque n > 3.
Si Гоп avait x e { - 1 , 1 } , d ’après I-3-c), Фп(з^) diviserait n , donc p diviserait n ,
contrairement à l’hypothèse. Donc x ф { - 1 , 0 , 1 } , i.e. |x| > 2. Pour tout x' e Z
tel que x' = x m od (p ), il est clair que p divise Фп{х' ) , donc \x' \ > 2 d ’après ce
qui précède. Donc {x Л-pZ) n { - l , 0 , 1} = 0 , ce qui force p > 5 (en particulier, p est
impair). Si l’on avait a; = 1, cela voudrait dire que 1 G x + p Z , ce qui est exclu. Donc
(jj > 2 . Si l’on avait a; = 2, on aurait (x)^ = 1 , d ’où x = - 1 puisque Fp est un
corps. On aurait donc —1 G x + p Z , ce qui est exclu. Donc a; > 3. L ’ordre cj de
X dans le groupe multiplicatif F^ divise le cardinal p - 1 de ce groupe (théorème de
Lagrange). En résumé:
CJ divise p — 1 et a; > 3

Question 2 °

a ) Puisque ^ 2 [X ] pour tout AT g N * , les ^/v(x) appartiennent à Z . En


spécialisant X en x dans (2), on obtient: x^ — 1 = ]^^d(3^) • En particulier, on voit
d|n
que ^n(x) divise x^ - 1. Donc p divise x^ - 1 puisque p divise ^n(a^) •
b ) La relation p divise x’^ - 1 équivaut à: x ^ = 1 . Par définition de l’ordre d ’un
élément dans un groupe, on en déduit que cj divise n .

Question 3 °

a ) Soit d un diviseur de n dans . On a: x^^^ = 1 s s i n /d G c j N * (définition


de l’ordre). Si nid = kcj avec A; G , on a: kd = ^ , donc d divise g . Inversement
si d G 1^ et d divise ^ , on a: ^ = dk avec k e , d ’où ^ = /co;, et par suite:
( x ) ^ = ((x )^ )^ = î . Donc:

Soit d G N ^ un diviseur de n ; alors x n/d i ssi d divise -,

b ) On a: n /d = kcj , donc ( x )^/"^ = î . De plus: x'^^^ - 1 = x^^ - 1 = {x^ - 1 ) E ,


avec E = 1 + + ••• + ; on a: ( x )^*^ = 1 , en d ’autres termes:
x^ = 1 m o d (p ). Donc x^^ = (xo;)-^ = 1-^ = 1 mod(p) pour tout \ e N , d ’où:
E = 1 + 1 + ••■+ 1 = k mod (p) . Mais p ne divise pas n , et k divise g , donc k
k fois
divise n . Par conséquent, p ne divise pas k . Il en résulte que p ne divise pas E .
Donc V a lp (x ’^/^ - 1) = v a lp ((x^ - !)£?) = V alp(x^ - 1) + Vsilp{E) = V a lp (x ‘*^- 1 ),
puisque V alp(£;) = 0 . On a donc bien prouvé que:

V alp(x^/^ - 1) = s

c ) Puisque |x |> 2 , il est clair qu’aucun des entiers Qi^ n’est nul. Donc 5 ^ 0 , et le
nombre A/B a un sens. Au passage notons aussi que A ^ 0 . Examinons la formule (3)
222 Chapitre 2, problème 17

appliquée avec notre entier n de cette partie II:


Фп(Х ) = П ( а :-^ -1 )* ‘ (5)
d\n
Les nombres n/d divisibles par le carré d ’un entier pi donnent: pt{7i/d) = 0 , donc
- 1) ^ vaut alors 1 . Il ne reste plus que les nombres n/d sans facteur carré,
c ’est à dire de la forme: n/d = 6j avec I C [l,?"] ; et comme alors m (§) ^
M {6i) = , on obtient: $ „ ( X ) = ^ , avec:

Д(Х)= П -i) ; B{x)= П -i)


r r /Cdl.rll
\ card(J) pair \ card(/) impair

En classant les sous-ensembles I de |[l,r] suivant leur cardinal, on obtient par associa­
tivité du produit:

0<2k<r
n ^
( n (^^-1))/
r\r card(/)=2fc
/c (i,r j

e(X) = П ( П
0 <2fc+l< r ^ I /cli.r)
L card(/) = 2fc+1

Par conséquent, par définition même des nombres Qu et de A et B ^la spécialisation


X >X donne: A{x) = ^4 et B{x) = B . Comme jB 7«^ 0 , on en déduit:

d ) Soit I une partie de [ [ l ,r j. D ’après ce qui a été vu en 3-a) ci-dessus, ( x = î


ssi 61 divise ^ , c ’est-à-dire ssi / C [l,m ]|. Or = 1 ssi p divise —1.
De plus si c ’est le cas, d ’après 3-b) ci-dessus, on a: Valp(x^/^^ - 1) = s .
Fixons U e | 0 ,r], et calculons V3ilp{Qu) . D ’après ce qu’on, vient de voir, les seules
parties I C [ l ,r j de cardinal ly telles que p divise sont les parties de |l,m ] de
cardinal u . Il y en a exactement [^) (si i/ > m , il n’y en a aucune, ce qui est cohérent
puisqu’alors (’^) = 0 ). Et si I est l’une de ces parties, on a: Valp(a;^/‘5/ _ 1) — ^
Donc dans l’expression:

Qu= П - 1) -
r / C l l .r l l
\ c a r d (/)= i/

en regroupant les parties I de [ l ,r ] contenues dans îl,m | , on obtient: ~


où l’on a posé:

u ,= n - 1 ) ; K = n - 1)
r /e d i.m l ' /cJi.rD
\ card(/) = i/ . J ^ lll.m l , card(/) = t/

Un calcul immédiat donne alors:

Valp{Uu) = V a l p ( x '" -
r /Clll.rl
\ card(/) = i/

V alp (x^i - 1 j = 0
V alp(K ) =
/C ([ l .r l
E
{ / ^ d l , m l , card(/) = u

la dernière relation ayant lieu parce que p ne divise pas - 1 lorsque 7 ^ | l,m ] .
Cyclotomie et Arithmétique 223

En définitive, cela donne bien:

Valp(Q^) = Valp(t/^) + Valp(V'^) = s x ;

maintenant A, B et ^n(^) sont des éléments de Z * qui vérifient:

B<èn{x) = A ; Valp(^) = s x ^ ; Valp(B) = s x ^ ’


o< V < rW o<2t^i<r + V
m
mais puisque m > 1, on déduit de (1 - 1)^ = 0 que = 0 (binôme de
i/= 0

Newton), i.e. ^ I = H io i^ 1) ’ comme (” ) = 0 pour i/ > m , on


0<2fc<m 0<2fe+l<r \ /
a en fait:
m
V alp(A ) = s X
E (
0<2fe<m
; V a lp (B ) = s X
0<2/c+l<r
2fc + l
ce qui entraîne, d ’après ce qui précède: V alp(A ) = V a lp ( B ) . En prenant les p -
valuations dans la relation ^ obtient alors:
V a lp (5 ) + Valp(^n(a:) = V alp(A ) = Valp(J5) ,
d ’où: V alp ($ ^ ( 2^)) = 0 . Or cela est contradictoire, car p G , c ’est à dire p divise
^n{^) • Cette contradiction prouve que l’hypothèse faite g > 1 ne tient pas. On a donc
finalement: n = a ;, ce qu’on devait prouver.

Question 4 °

De la formule u = n qu’on vient de voir, on déduit que n divise p — 1, car il a été vu


en 1-b) ci-dessus que l’ordre a; de i dans le groupe divise p - 1 .

Question 5 "
a ) On a donc p —1 = k n , avec k e . Soit ^ un élément d ’ordre p — 1 du groupe
multiplicatif : il en existe, puisque ce groupe est cyclique. D ’après les théorèmes
sur l’ordre d ’un élément dans un groupe, est alors élément d ’ordre n de F^ . Tout
X e Z tel que x = répond alors à la question. (Un tel x ne peut appartenir à pZ ,
car C 7^ 0 dans F^ ) .
• * •fi *
b ) On a donc: { x Y = 1 , ce qui signifie que p divise - 1 , et: ( x ^ 1 pour tout
diviseur strict de n (car n est l’ordre de x dans F^ ), ce qui signifie que pour un tel
d , on a ^ 1 m od (p ). Comme n > 3 , on a forcément x ^ { —1, 1} , d ’où |x | > 2
puisque X 7^ 0 . Reprenons (3), et écrivons à nouveau, comme en 3-c): ^ n (^ ) = •
Comme |x | > 2 , on voit à nouveau que J3{x) 7^ 0 . Nous pouvons donc spécialiser
X r^—^x et obtenir: ^n(^) = ’ relation dans laquelle on a aussi A{x) ^ 0 ,
n
puisqu’aucun des nombres x^i - 1 avec / C |l,r| n’est nul. Donc ^ n ( 2^) ^ 0.
Ecrivons cela sous la forme: B[x) x ^n(x) = ^ (x ) ; par construction, A{x) G Z * et
B{x) G Z * . D ’après ce qui précède, la seule partie I de [ l ,r ] telle que x ^ —1 = 0(p)
est 7 = 0 . D ’ailleurs

= n (a; ^ - 1) .
r/Clll.rl
\ card(/) pair

donc X ^ - 1 est un des facteurs du second membres de cette relation; donc p divise
n
A { x ) . Mais aucun des x - 1 pour 7 C [ l,r ] et 7 ÿé 0 n’est divisible par p , donc
B { x ) , qui est égal à JJ ^x - 1j , n’est pas non plus divisible par p puisque
r/Cll.rB
l card(/) impair
224 Chapitre 2, problème 17

P est premier. Donc le nombre premier p divise A{x) = B{x) x ^n{x ) , et ne divise pas
A{x ) , donc P divise 4>n(a:).

Q u e s tio n 6 °

La synthèse des questions 1) à 5) de cette partie II a prouvé:


• que si X e An,p , alors x G Z \ p Z et x est élément d ’ordre n de .
• et que si x GZ est tel que que x est élément d ’ordre n de F^ (ce qui implique
que X ^ p Z et que n divise p - 1 = c a r d (Fp ) ), alors x G An,p (cf. question 5-b)
ci-dessus).
En outre, le raisonnement fait en 5-b) ci-dessus peut être affiné comme suit: de la
relation J3n{x) x $n(2^) = A{x ) , on déduit:
Valp (B(x)) + Valp = Valp (^(a:)) ,
d ’où, puisque p ne divise pas B{x) :
Valp ($„(a;)) = Valp (^(x))
Mais:
A{x) = { x ^ - l ) x n -l) .
/C lll.r]]

{ / ^ 0 et card(/) pair

n
et comme, lorsque I est non vide, p ne divise pas x — 1, on voit que
Valp (^(x)) = Vaip(x" - 1) ,
d ’où en définitive:
Valp ($„(x)) = Valp(x” - 1)
On a donc bien démontré;

An,p = |x € 2 \ p Z X est d'ordre n dans F* | ;

(Vx e A , p ) V alp ($n(a:)) = V a lp (x " - 1) .

PARTIE III
Question 1 °
Comme est normalisé, de degré </>(n) > 1 et à coefficients réels, on a:

$ n ( i ) ----------------- r— » +00
t +00 , î €R+

Comme n P > 1, on en déduit:


^ n {n P y) ------------------------> +00
y -> + o o , yeN *

Il existe donc au moins un élément y tel que ^ n i ^ i P y ) > 2 . Comme 4>n G Z [ X ] ,


pour un tel y on aura: 4>n(nPy) G Z , d ’où en fin de compte:

^ ,(n P p )G N * \ {l}

Question 2 °

Puisque 4>n(nPp) G \ {1}> ü existe au moins un nombre premier dans N qui


divise 4>^(nPp) . Fixons l’un de ces nombres premiers, et notons le p . Puisque d ’après
I-l), on a: 4>n(0) = 1, il est bien clair que ^n(nPy) = 1 mod(nP) , d ’où a fortiori:
4>n(nPy) = 1 m od(P ) et 4>n(nPp) = 1 m o d (n ). Or si p G , alors p divise P ,
Cyclotomie et Arithmétique 225

donc ce qui précède donne: = 1 m o d (p ), ce qui est impossible puisque p


divise ^ni'^Py) • CJela prouve que p ^ S . De même, si p divise n , d ’après ce qui
précède, on a: ^ni'^Py) = 1 mod(p) , ce qui est impossible car p divise ^rii'^Py) » ce
qui prouve que p ne divise pas n .
Puisque p ne divise pas n , les résultats de la partie II s’appliquent. En particulier,
on a vu en II-4) que si An,p ^ 0, alors p e S . Or, puisque p divise ^ji{nPy ) , on
a: X = n P y e An,p ‘ Donc dans le cas présent, on a bien An,p ^ 0 , ce qui implique:
p e S . Or, nous venons de voir: p ^ S , d ’où une contradiction. Donc:

S est infini
226 Chapitre 2, problème 17

Commentaire:
D ’après le grand théorème de Dirichlet, s i n e N ^ et k e sont premiers
entre eux, avec n > 3 , alors l’ensemble des nombres premiers appartenant à l’ensemble
= {k-\-Xn}xeN est infini. Ce théorème précise que si on note fk{N) le nombre des
entiers premiers appartenant à et inférieurs ou égaux à iV , et 7t{N) le nombre
des nombres premiers inférieurs ou égaux à N , alors
f k { N ) ________
7r{N) N -^ + o o

Ce qui a été prouvé dans ce problème est le cas particulier où /c = 1 ¿g l’assertion


d ’infinitude du grand théorème de Dirichlet.
Problème 18 :

CORPS M ULTIQUADRATIQUES SUR Q

Proposé le 2 7 /3 /9 3

PR É AM BU LE
On notera ¥2 le corps ~^¡2lL 1 ^2 le groupe multiplicatif { - 1 , 1 } dans .
• Soit E un ensemble non vide; désignons par V{E) Vensemble des parties de E ;
à tout élément A de V {E ) , on associe sa fonction caractéristique Xa •E ¥2 , telle
que Xa (x ) = 0(F2 si x ^ A et Xa {x ) = Ip^ si x e A.
L^application A>-^ x a établit une bijection de V{E) sur la ¥2 -algèbre des applica­
tions de E dans ¥2 (notée T{E, F2) à Vaide de cette bijection, on identiûe V{E) et
^ { E , ¥ 2) et on transporte à V{E) cette structure de ¥2 -algèbre; ainsi V{E) devient
une F2 -algèbre, dont l’élément unité est E , et dans laquelle la somme et le produit
de deux éléments A et B sont respectivement {AU B) \ {A n B) et A n B . (On ne
demande pas de vérifíer ces assertions bien connues). La somme dans V(E) sera notée
+ .
• Un entier a e sera dit sans carré ssi: a > 2, et a n’est divisible par
le carré d’aucun nombre premier. Des entiers sans carré a i , . .. ,an (où n > 1 ) sont
dits arithmétiquement indépendants ssi pour tout i G | l ,n j, il existe un nombre
premier p tel que p divise ai et p ne divise pas J J aj .

• Dans tout le problème, on donne n e N * , et des entiers sans carré a i , . .. ,an


arithmétiquement indépendants. Pour H C [ l , n ] , on note A h = JJ (donc on a:
ieH
A(i¡ = 1 ), et on pose: Rh = y/Ah .

PARTIE I

1 °)
Pour H c | l ,n j, on note JCh la Q-algèbre Q[ {y/âî )ieH] •
a ) Vérifier brièvement que JCh est un sous-corps de R .

b ) Pour Ji C |l,nj et J 2 C |[l,n] , exprimer Rj^Rj^ en fonction de -R jj+ jj • En


déduire que le Q -e.v. JCh est engendré par la famille (Rj ) jch •
Dans la suite, on notera JC^i^n\ = •
2 ';
Dans cette question, on se propose de démontrer l’assertion (I) suivante:

(I) La famille (-R/f)Hc[i,nl ®st une base du Q -espace vectoriel Cn .

(On notera que cette assertion entraîne: dimQ(£n) = 2^ ).


a ) Démontrer (I) lorsque n = 1.
Dans la suite, on supposera (I) vraie avec toute suite de n nombres sans carré
arithmétiquement indépendants; on veut prouver que (I) est vraie avec la suite de
n + 1 nombres: a i , ..., ûn+i •
228 Chapitre 2, problème 18

b ) Considérons une relation de Q -dépendance linéaire

(*) ^ ^h Rh = 0
iiC[l,n+l]]
OÙ Ah ^ Q pour toute partie H de |l,n -h I J . Pour tout H C | l ,n ] , on posera:
H = H \J . Déduire de (*) que Uy/an+i + = 0, avec U = E
HcliM
et V = ^ Ah -Rh . En déduire que si dans (*) les Ah ne sont pas tous nuis, alors
____ Hclhrq
y/d>n+i ^ •

c ) Supposons G Cn , i.e. y/ch^ = ^ Ph Rh , où Ph ^ Q •


HC|[l,nl
Cl) Fixons i G [ l , n ] . Munissons de sa structure d ’algèbre définie dans le
préambule. En élevant au carré les deux membres de

\Zûn -f 1 - ^ P h R h = ^ P h R h ,
ieHcUM
obtenir une combinaison Q-linéaire nulle des éléments (i^H)/fc[i,n+il\{i} >
C2) En appliquant l’hypothèse de récurrence à la famille d ’entiers sans carré
(^j)iGli,n+i]|\{i} , déduire de (ci) que si H c l l . n j et H , alors pn = 0 .
C3) Déduire de (ci) et (C2) que pn = 0 pour toute partie H de [ l,n j distincte de
| l ,n ] . On a donc un élément A G Q + tel que y/ün+i = A y^âïôJTTTô^ ; en élevant
cette relation au carré, arriver à une contradiction, et achever de prouver (I) avec l’entier
n 4 - 1 , donc de prouver (I) pour tout entier n , par récurrence sur n .

PARTIE II
Soit Gn le groupe des automorphismes du corps £n • Soit Fn le groupe abélien ( U 2)^ ;
si e = (é^i,.. . ,£^n) ^ Fn , on pose 6^ = ^ eiy/âl . Expliquer très succinctement
l<z<n
pourquoi tout G e Gn vérifie cr(A) = A si A G Q . L’élément neutre de Fn sera noté
U . On pose: F{X) = H ^ ^ )•

1
Dans cette question, on se propose de prouver que pour tout e = (si) e Fn existe
un et un seul élément a e Gn tel que a{y/âï ) = Siy/al pour tout i G |[l,n] .
a ) Démontrer cette assertion lorsque n = 1.
b ) Supposons n > 1 , et que l’assertion soit vraie à l’ordre n - 1 .
b i) A l’aide de la relation (I) démontrée en 1-2), prouver que (l,\ /ân ) hdise
du Cn-i -espace vectoriel Cn •
b 2) Soit € = {€i) G Fn . Notons r l’unique élément de Gn-i tel que pour tout
i e [ l ,n - I j , on ait: T{y/âî) = €iy/â^ . Pour x = a-h py/â^ G Cn , avec a G Cn-i
et ^ G C n -i , on pose: a{x) = r{a) £nr{P)y/cL^. Démontrer que l’application a ainsi
définie appartient à Gn , et que a est l’unique élément de Gn tel que a{y/âï) = Si^/âl
pour 1 < i < n , ce qui achève de prouver l’assertion voulue pour tout n , par récurrence
sur n.
Ci-après, pour e = (e^) ^ Fn ^on notera cr^ l’élément de Gn ainsi défini.
2 ‘)
Soit ^ l’application: Fn Gn, e ; démontrer que ^ est un isomorphisme de
groupes.
Corps multiquadratiques sur Q 229

3°)
Soit X = ^ ^h R h ^ avec A/f G Q pour tout H . On suppose que a{x) = x
//cil,n i
pour tout a e Gn • Montrer que pour tout H C [1, nj tel que A// ^ 0 , on a: J J = 1
ieH
pour tout £ = (e^) e Fn . En déduire que x G Q . En déduire:

Q = {x G £n I V(j G Gn, cr{x) = x} .

4^)

a ) Vérifier que F{X) = i i ( ^ - - . ( « . ) )

b ) En utilisant 3) ci-dessus, prouver que F G Q [ X ] .

5 °)
Soit P G Q [ X ] , non constant, un facteur irréductible dans Q [X ] de F { X ) , nor­
malisé. Montrer que l’ensemble des racines réelles de P est stable pour tout cr G .
En déduire que F{X) est irréductible dans Q [ X ] .

6°)
Applications numériques:
a ) Calculer F{X) si n = 3, ai = 2, U2 = 3, as = 5 ;
b ) Calculer la dimension du Q -espace vectoriel Q [VT, y/2,. . . , y/n ] où n e N ,
et n > 2 , et expliquer pourquoi \ZT + \/2 H------- h y/n ^ Q .

PARTIE III

Soit s l’ensemble des sous-corps L de Cn ^ et Q l’ensemble des sous-groupes de


Gn . Pour G G 0 , on note A g = { a: G £n I Va G G, cr(x) = x } , et pour L e S , on
note GalL l’ensemble des a e Gn tels que: (Vx GL) a{x) = x . On définit ainsi deux
applications <p \G ^ G Aq et 'ip \ S G) Galx, (il n’est pas demandé de le
vérifier).
1 °)
Vérifier que et ^ sont décroissantes pour l’inclusion, que L C AcaiL Pour tout
L C: S ot que G C G al/i^ pour tout G ^G •
2°)
On donne L e S . Soit f { X ) = n { X - a { e u ) ) (donc / g £ „ [ X ] ) .
iT€GalL
a ) Prouver que / G Aqs,i ^[X] ; puis en raisonnant comme en II-5), prouver que /
est le polynôme minimal de Ou sur Aq^i ^ .
h ) Soit h le polynôme minimal de Ou sur L . Justifier que h |F{X) dans L[X]
et que / |h dans . Soit alors p une racine de h. Vérifier que Cn = L[0u] ;
prouver l’existence d ’un L-isomorphisme a : L[0u] —►L[p] , en déduire: Cn = L[p] , et
a G G alL • En déduire que h = f , et que L = AoaiL •
3 °)
Soit G G 0 ; on pose ^ = J J (X — g {0u)) • A l’aide de ce qui précède, prouver que
ctGG
g est le polynôme minimal de Ou sur Aq , puis, que G = Galyi^ . En déduire: et
sont des bijections réciproques l’une de l’autre.
230 Chapitre 2, problème 18

4 °)
Montrer que c a r d (<S) est le nombre de sous- F2 -espaces vectoriels de (F 2)^ • En
déduire:

card(i) 1+^ (2P-l)(2i-l-l)..-(21-l)

☆ ☆ ☆
Corps multiquadratiques sur Q 231

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

a ) Les réels sont tous algébriques sur Q , donc JCh est un sous-corps de IR .
b ) Soit A h = Vect(Q( (Rj ) jch) ; d est clair que Лн C JCh ; pour Ji c [l,n j et
J2 C [l,n]|, on a:
(1) R j\Rj2 Aj^ç^j2 Rji-\-j2
Cette formule (1) montre que tout monôme des {R j ) jch appartient à Лн ; en parti­
culier, JCh c A h • D’où en fin de compte JCh = A h •
Question 2 °

a ) Supposons n = 1 ; l’entier a = ai est sans carré, donc il existe un entier p premier


tel que p divise a et p^ ne divise pas a . Montrons que y/â ^ Q ; en effet, sinon, on
aurait des entiers u > \ , v > l tels que pgcd(г¿, t;) = 1 et av^ = v? ; d’où p divise
г¿^ , d’où p divise и , par suite divise et, puisque u et u sont premiers entre eux,
divise a (théorème de Gauss), ce qui est absurde et prouve bien que y/â ^ Q . On
en déduit immédiatement que (1, y/â) est une suite Q-linéairement indépendante; c’est
une base du Q -e.v. Q{y/â) .
b ) Soit S l’ensemble {Я C [l,n + l] | n + l e H } et T l’ensemble ^P(|l,n + l ] | ) .
Il est clair que {S,T ) est une partition de Я(|1 ,п 4 - 1]) ■ De plus l’application H H
est une bijection de ^ ([l,n j) sur S y tandis que T n’est autre que . On a
donc:
ЛяЯя = АяЯя + АяЯя = ^ h ^ h ^ h R h ;
ЯС11.П+11 H^T HeviliM) яер(|1,п1)
si Я c [l,n] , on voit que Rfj = y/an+iRn ; donc ^h Rh = Uy/an+i + V ,
Яс|[1,п+11
avec U et V définis dans l’énoncé. Donc la relation (*) s’écrit bien Uy/an+i + F = 0 .
Supposons alors les (Ая)яс11,п+1] i^on tous nuis. Si l’on avait С/ = 0, cela en­
traînerait aussi V = 0, et les (Ая)яс11п) (Ая)яс|[1,п1 » seraient tous
nuis en vertu de l’hypothèse de récurrence appliquée séparément à chacune des rela­
tions V = 0 et U = 0 . Par suite les (Ая)яс|[1,п]| seraient tous nuis, contrairement à
l’hypothèse faite. Donc U ^ 0 . D’où y/ün+i = -V jU € Cn , puisqu’il est évident que
U et V sont éléments de Cn •
c )
Cl) L’élévation au carré conseillée donne:

( 2)
ûn+i “ 2 ^ pny/ün+i Rh + ^ p^jAfi + Ph 'Ph " R h 'Rh "
i"
-b, Я"с(11,п1]
X H'Cll.nl

= УЗ Р я ^ я + УЗ Ph'Ph " R h 'Rh "


»ея
\Я'С■ ■ mJ, H"cn,ni
|11,т1
Si Я ' et Я " sont des parties de |l,n] et si г G Я ' П H" , on a: г ^ Я ' + Я " ; d ’où
d ’après (1): R h 'R h " = ^ я 'п я " ^ я '+ я " ^ /Cji,n+i]]\{i} ; si г ^ Я ' et г ^ Я " , il est
232 Chapitre 2, problème 18

encore vrai que i ^ H -\- d ’où R h 'R h " € ^|i,n+i]|\{i} • On voit donc que tous les
éléments écrits dans ( 2) appartiennent à répond à la question posée.

C2) Les {cij)i<j<n+i,jjii sont des entiers sans carré , arithmétiquement indépendants.
D ’après l’hypothèse de récurrence, la famille (i^iî)HcIi,n 4-il\{i} est une base du Q -e.v .
^[i,n+i]]\{2} • Or par regroupements, la relation ( 2) s’écrit: ^ IJ'h R h = 0 ,

avec des ¡i h ^ Q ■ Dans cette relation, on remarque que les termes

“ 2 ^2 PHy/CLn+i Rh = - 2 ^2 PHRHu{n+l}

sont les seuls qui n’appartiennent pas à ^|i,n]]\{i} • Q-indépendance linéaire des
(^ /i)iicli,n + il\ {i} . on en déduit: {WH C [ l,n l ) {i i H) [pn = O) .
C3) Ce qui précède est vrai pour tout i G |l,n]|. Donc dans l’expression:

V^n+i = ^ Ph R h ,
HC\lM
on voit qu’au membre de droite , si H <Z [ l,n ] est tel qu’il existe i G |[l,n| avec
i ^ H , alors pH = 0, En d ’autres termes, si H ^ [ l , n ] , alors pjj = 0. Il reste
donc: = AyôITTTâ^ , avec A = p|[i,n]| • On a: A G <□+ car ^an+ i > 0
et .R|i,n]| ^ 0
Elevons au carré, et écrivons: A = ^ avec u g N * , u g N* et p g c d ( г¿, u ) = 1 ;
on en déduit:
„2 2,
(3) V U-n+l — 11' ^1 ’ ' *

Soit P un nombre premier tel que p divise an+i et p ne divise pas a i , . .an
(l’existence de p est assurée par l’indépendance arithmétique de a i , . . . , On+i ). D ’après
(3) et d ’après le théorème de Gauss, p divise , donc p divise u , donc p^ divise v? ;
donc divise u^an+i ; mais puisque p g c d (г ¿ ,u ) = 1 , en appliquant à nouveau le
théorème de Gauss, on en déduit que divise a n + i, ce qui est absurde puisque a^+i
est un entier sans carré. Cette contradiction invalide la relation y^an+i G £n j ce qui
d ’après b) ci-dessus, démontre que dans la relation (*) , tous les ( A//)i/cIi,n+i]] sont
nuis. On a donc établi l’assertion (I) à l’ordre n -I-1. Finalement par récurrence sur n ,
on a prouvé que l’assertion (I) est vraie pour tout n .

PARTIE II
L^explication demandée est contenue dans la preuve de î-a) .

Question 1 "

a ) Supposons n = 1 et soit a = a i . Il a été vu plus haut qu’alors ( 1, y/a) est une


base du Q -e.v. Q ( \ /â ) . Pour (г¿,u) G Q^ et {u',v') G Q^ , on a:
{u-\-y/â) + {u'+ v'y/â) = u + u' {v -\-v')y/â
{u + Vy/a){u' + v'y/â) = uu' -f- avv' -f (nu' -h u'v)y/â
d ’où l’on déduit immédiatement que l’application (j : n -f- Vy/â 1
-^ n - Vy/â est un
automorphisme du corps Q (\ /â ). D ’ailleurs tout automorphisme 6 de ce corps vérifie
^(A) = A pour tout A G Q (en effet, on a ^(1) = 1, d ’où 9{n) = n pour tout
n € N * , d ’où 6{n) = n si n e Z , d ’où n 0(^ ) = 0{n)9{^) = Ô{1) = 1 et = i
pour n e N * , d ’où aisément l’assertion). Donc on a; (^ (v^ ))^ = 9{a) = a, d ’où
9{y/â) = e V Â , avec e € { - 1 , 1 } ; si e = 1, forcément 0 = Id et si £ = - 1 , forcément
9 = cr ; donc ici G i = {Id, a} . ( L e raisonnement qu’on vient de faire s’étend sans
changement pour prouver que tout a G G n vérifie c r ( X ) = A pour tout A G Q , et cela
pour tout n G N * ) •
Corps multiquadratiques sur Q 233

b)
b i) On a: = R{n] » et C^-i = V e c tQ ( ( iîя )я c I l,n -lI ) ; de plus, d ’après
1-2 (I), la famille {Кн)нсПМ base du Q -e .v . £n • on en déduit que
y/â^ ^ Cn-i • Mais Un € Q C Cn~i , et il est clair que
~ -^n-l (\/ûn) = Vect£^_j (1, ^/Sn) •
Puisque y/â^ ^ C n -i , cela prouve que ( 1, y/â^) est une base du Cn-i -e.v. Cn . Une
autre démonstration consiste à remarquer que an G Cn-i et y/â^ ^ C n - i , que y/â^ est
algébrique de degré 2 sur £ n - i et que son polynôme minimal sur Cn-i est X'^ - an •
b 2) L’existence de r est assurée par l’hypothèse de récurrence, ainsi que son unicité.
La définition de a prouve que (т(у/а^) = eiy/â^ pour 1 < г < n .
• Montrons que a £ Gn'
il est déjà clair que cr(l) = 1, et que a G Пото{Сп) • Pour prouver que a e Gn ,
il suffit de s’assurer que a respecte le produit: en effet si c ’est le cas, a sera injectif,
car X ^ 0 = > a{x) cr(^) = cr{l) = 1 =Ф> a{x) Ф 0 ; étant Q-linéaire et injectif, a
sera bijectif car ¿ n est un Q -e.v. de dimension finie. Etant bijectif, Q-linéaire et
respectant le produit avec de plus cr(l) = 1 , on voit que a sera bien un automorphisme
du corps Cn . Donc tout se ramène à prouver que a{xy) = a{x)a{y) pour (x,y) G .

Soit donc X = a-\-(5yJâ^ et y = des éléments de Cn , avec (a,) 0, 7 , (5) G .


On a:
a{xy) = a{a'>( + апРб + \/â^{a6 + /^7 )^ = r ( a 7 + anPà) 4- епт{а6 + Р'у)у/а^
Comme r G Gn-i et comme r (r ) = r pour tout r G Q , on obtient:
a{xy) = r ( a ) r ( 7 ) + апг{Р)т{б) + €п{т{а)т{6) + г(р)т{^))у/а^ =
= (т{а) + e„T{l3)y/ân^ (т(-у) + £„r((5)Vâ„ ^ = а{х)а{у) ,
d ’où: а е Gn • П У а unicité de а parce que la Q -algèbre Cn est engendrée par la
suite (\ /âJ i< i< n . .
Finalement, on a établi l’assertion à l’ordre n à partir de l’assertion supposée vraie
à l’ordre n — 1 . Au total, compte tenu du résultat prouvé en a) ci-dessus, l’assertion est
démontrée par récurrence sur n pour tout entier n > 1 .

Q u e s tio n 2 "

• Montrons d ’abord que ф est un morphisme de groupes. Si e e Гп et e' e Гп ,


en posant e = (si) et e ' = (^ -), on a: e e ' = (si £:')i<i<n >et:
(Vi e [ l .n j ) (<ТеСГе>) (■ A i) = (Te(e'i A i ) = ^i О -г(А г) = £i A i = O’« ' ( A i )
D ’après le résultat de la question 1-b) ci-dessus, cela prouve que CTge/ = сТеСГе' .
• Montrons que ф est injectif : si cje = Idc^ , alors pour tout г G |1, n j , on a:
(7e(v^^) = y/â^, d ’où £i = 1 ^d’où 6: = n , ce qui donne bien: K er('0) = {n } .
• Montrons que ф est surjectif: en effet, soit a e Gn] pour tout г G [l,n]| , puisque
ai Q , on a: a{ai) = ai = {(r{y/â^)Ÿ • Donc on a un 6:^ e { - 1 , 1 } unique tel que
G

; posons £ = {£i)i<i<n • D ’après le résultat de la question 1-b) ci-dessus,


on a: СГ = CTg .
En conclusion, Ф est bien un isomorphisme de groupes

Q u e s tio n 3°

Soit £ = (£i) e Г п. On a, pour tout H c |l,n] : cte{ R h ) = ( П ^0-^^ *


i£H

a{x) = Ая ( U £i)RH ; puisque (Rh )HcliM est une base du Q -espace vectoriel
Я С [1 ,п 1 ген
Cn , la relation a{x) = x donne donc, en identifiant les coordonnées sur les R h •

( У Я с [ 1,п 1) Ля = А я П ^ * !
ген
234 Chapitre 2, problème 18

donc si Ai/ 7^ 0 , cela force 6:^ = 1. Fixons alors H C |1, n] tel que A// 7^ 0 . Compte
ieH
tenu de ce calcul, l’hypothèse faite montre donc que = 1 pour tout e = (si) GPn .
ieH
Or, si i / 7^ 0 , choisissons io e H ] considérons l’élément = (^r^)i<î<n défini par:
= 1 si Z 7^ io et = - 1 . On voit que J][ =z - i ^ 1 . Donc H ne peut pas
ieH
vérifier la propriété qu’on vient de mettre en évidence. Donc A// = 0 pour tout H ^ 0 .
Donc X = A0iÎ 0 = A0I GQ
Comme on a vu au début de II que tout élément a e Gn est Q -linéaire, en définitive,
on conclut:

Q = {x e Cn\ {y<J e G n ) a(x) = x }

Question 4

a ) Pour tout £ = {ci) GTn , on a:


n
(^e{du) = ^ \ /â j ) = ^ a e{y/âi) = '^ e i ^ / â ^ = ee ;
z€[l,nl ¿€[l,nl i=l
d ’où immédiatement la relation demandée.
b ) Pour a e Gn , notons â l’automorphisme de Q-algèbre de Cn[X] qui associe, à
tout P = + ^-------t-Ao 6 C n [ X ] , le polynôme cr{\m)X'^-\-------I-£t(Ao) .
On a, (cf. a) ci-dessus):

(4) d. F { X ) = n (^ - ) = n (^ - ) i
eern eer^
Or l’application: r a r définit une bijection de Pn sur lui-même. Donc la relation
(4) s’écrit:

5 •F { X ) = n (^ -
eGFn
Les coefficients de F { X ) sont donc <7 -invariants pour tout a GG n • D ’après ce qu’on
a vu à la question 3) ci-dessus, cela donne:

F{X) GQ[ X]

Question 5 ^

Remarquons tout d ’abord que l’application: ^ IR, € 0e est injective, parce


que les (y/â^)i<i<n sont Q-linéairement indépendants à cause du résultat (I) de la
question 1-2). Donc F ( X ) est dissocié à facteurs simples dans C n [ X ] . Donc P est
aussi dissocié à facteurs simples dans Cn[X] ; écrivons: P = (X - ^ ) , où P désigne

l’ensemble (nécessairement non vide) des racines de P dans C n • Pour cr e , on a:


a .P = P = ( X - a{^) ) (car P GQ [X ] ), donc a{'JZ) = 1 Z , ce qu’on voulait établir.

Soit maintenant e = (si) e Pn et e' = e Pn - On a:


Oe’ =
(car ae = ); donc l’élément Se^i = (ie'<^e de G „ vérifie See'i^e) = ^e' ■ L’ensemble
Q = {6e}eerrt racines de F dans Cn est -stable, et on vient de prouver que
l’action naturelle de Gn sur © est transitive; puisqu’on a: 7^ C © , et 7^ 7^ 0 , et
puisque P est Gn -stable, d ’après ce qu’on vient de démontrer, on a: 71 = 0 ^ donc
P = F \comme F possède au moins un facteur Q -irréductible, il en découle que:
Corps multiquadratiques sur O 235

F est irréductible dans Q[X]

En particulier, F est le polynôme minimal sur Q de chacun des 9e { e e Fn ) .

Question 6 °

Il est clair que 2, 3 et 5 sont arithmétiquement indépendants.


a ) Un calcul direct est possible. Mais puisque F{X) est le polynôme minimal de
Ou = \/2 + ^/3 H- \/5 sur Q , il est égal à tout polynôme normalisé ^ G Q [X ] de degré
8 tel que ^{Ou) = 0 . Il suffit alors de trouver un ^ par élévations successives au carré:
= x/ 2 + V 3 + \ /5 ; (^ «-^ /2 )^ = (^/3 + ^/5)2 = 8 + 2 \ /Î5 ; + 2 = 8 + 2 n/Î 5 ;

6 1 - 6 - 2 V Î 5 = 2V^u ; ( 0 l - 6 - 2 V Î 5 f = 86l = 0^ + 3 6 + 6 O -1 2 0 2 -4 ^ 2 \ /Ï5 + 24\/Î5 ;


(402 - 24)\/Î5 = 2002 + 96 ; d ’où: 15(402 - 24)2 ^ (^4 _ 2Q02 + 95)2 , ce qui
donne, après réductions:

F{X) = 4-352X ^-960X 2+576

b ) Soit 7r(n) le nombre de nombres premiers qui sont < n . Notons Pi,P 2>•••jP 7r(n)
ces nombres premiers, pris dans l’ordre croissant (donc pi = 2 ). Il est évident que
(Pi) •••)P7r(n)) sont des entiers sans carré arithmétiquement indépendants.
Soit Lrt = Q[\/r, \ /2 ,. . . , x/n ] ; on voit que Ln est un sous-corps de R puisque
les nombres y/j sont tous algébriques de degré 1 ou 2 sur Q . On a évidemment:
•••) y/KM 1 O I/n ; d ’autre part un entier k G [1 , n ] s’écrit: k =

avec ai G N pour tout i . D ’où Vk = Xk / J J P i , où Ajt G Q et où Sk désigne


yieSk
l’ensemble: { j G [ l , 7r(n)] | aj est impair } ; donc Vk G Q[y/^, •^•yy/Füïn)] \ par
suite: Ln C Q[y/p^y. . . , y/Fü^n)] • En conclusion:

(5) Ln = Q[y/Piy--yy/p^] ;
puisque les entiers sans carrés Pi, •*•>P7r(n) sont arithmétiquement indépendants, on
peut appliquer le résultat (I) de la question 1-2). D ’où:

dirtVQi(Ln) =

Puisque n > 2 , les nombres 1 ,2 ,... ,n ne sont pas tous des carrés parfaits (dans

la liste, il y a par exemple p i , .. . ,P 7r(n) )• Reprenons les notations Vk = Xk J U Pi


yi€5fc

ci-dessus. Pour H c |[l,7r (n )], posons R h = J U Pi ; on a:


i£H

( 6) V ï + ••• + y / n — ^ XkRsh î
k=l
notons que les Xk appartiennent à , comme le prouve leur constuction même. Dans
le second membre de ( 6), regroupons les termes, cela donne:

V Î - \ ------ y / n = ^ Ch Rh y où Ch = ^ Xk ;
i/=|l,7r(n)]| l<fc<n et Sk=H
Soit Hi = {1 } ; on a: 52 = i ï i , A2 = 1 ; comme Ai > 0 pour z G |l,nj , cela prouve:
C hi = A2 + ^2 > A2 = 1 ; donc Chi >0. Or, i ï i ^ 0 . D ’après la
l<k<n,k^2 et 5fc=Hi
Q-indépendance linéaire des (Rif)i/c|[i,7r(n)l >du fait que R 0 = 1 et du fait que Q est
Chapitre 2, problème 18

l’ensembles des x e Ln dont les coordonnées sur les {Rh ) h :^(Iî sont toutes nulles, on
déduit que

Vï-i ------- \-y/n^

PARTIE III
Question 1 °

Cette question est laissée à la vérification du lecteur.

Question 2 °

a ) Soit r e GalL , on a:

f-f(x)= n (^ -r (c T (e n ))) = n
aGGalL ¿rGGalL
or l’application cr h-> rcr définit une bijection de G ai/, sur lui même. On a donc:
f •f ( X ) = f ( X ) ; c ’est vrai pour tout r G G a i/, ; cela signifie que les coefficients de
f ( X ) appartiennent à ylcaiL • Donc f ( X ) e A qs,i ^^[X] .
L ’application: Gali, —> R, cr (^{Ou) est injective (voir début de II-5); soit 1Zl
son image. L’ensemble TZl est GalL -stable, et l’action naturelle de GalL sur 1Zl est
transitive puisque par définition même de R l ^œ dernier ensemble est la GalL -orbite
de Ou • Un raisonnement analogue en tout point à celui de ÏI-5) permet d ’en déduire que
/ est irréductible dans Ag^ij^[X] , en utilisant le fait (qui découle des définitions) que
-^GaiL = {a: G I Ver G GalL, a{x) = x} . Donc / est le polynôme minimal de Ou
sur ylcaU •
b ) On a: h e L[X ]; F{X) G Q[X] C L[X] ; et F{0u) = 0 . Donc, h divise F{X)
dans L[X] par les propriétés de base du polynôme minimal. De plus on a: L e Acai^, et
h G Aq^i ^[X] , donc par le même raisonnement, / divise h dans Aq^i ^IX] . La propriété
Cn = ) ost vraie , car, puisque F est le polynôme minimal de Ou sur Q , on a:
dim Q (Q [Ou]) = d e g [F) = 2^ ; or 2^ = dim<Q(£n) j d ’où par égalité des Q-dimensions
finies, (compte tenu de : Q[^u] C Cn ), on a bien: Q[0u] = Cn] a fortiori Cn = L[0u] .
Puisque P est une autre racine de b , il existe un et un seul L -isomorphisme a de
L[0u] sur L[p\ tel que a{0u) = p ■ Donc dinvQ {L{p)) = diu\Q{Cn) = 2^ , et comme
on a: L[p] C £n , il s’ensuit: L[p] = Cn . Par suite , a est un L-isomorphisme de Cn
sur Cn , autrement dit: a G G a i / ,. Donc l’ensemble des racines de h est contenu dans
TZl ; comme h est sans racine multiple puisque la caractéristique est 0, on en déduit:
d e g (/i) < d e g ( / ) . Mais d e g ( / ) < d e g (/i) puisque / divise h dans yloaiLl^] •
Donc d e g [h) = d e g ( / ) , et finalement h = f .
Notons (Il = d e g ( / ) ( = c a r d (G alL)) . H est clair que L c ^oaiL » on a:
Cn = L[0u] = Acai^^lOu] ; d ’où: d/, = [Cn - L] = [Cn : ^ geIlI • Mais par transitivité des
dimensions, on a:
dim /,(£n) = diïüAo^.^iCn) x dimL(^Gaii,) >
ce qui donne:
(Il = d L 'x dim L (ylG au)
Donc dim/,(ylGai) = 1, ce qui signifie:

L = A^■Gai L,
d ’où enfin: ipo'ip = Ids •

Question 3 "
On a: G c Galyi^ . En raisonnant comme en 2) ci-dessus, on voit que g G Aq [X] ; que
l’ensemble 1Z = {<7{0u)}aeG des racines de g est G -stable, et que l’action naturelle
Corps multiquadratiques sur O 237

de G sur 1Z est transitive; enfin, que g est irréductible dans Ag [X] . Donc g est le
polynôme minimal de Ou sur Aq , donc la relation d e g (^) = c a r d (G) n’est autre que
diiti/ij^ ^ = dirri/iQ(Z!72) car Cu = ^ Aq {0u^ C C,ri j d oui Aq (Ou) = •
Mais d ’après 2) ci-dessus, en y prenant L = , on a:
c a r d (Oal/ij^) = dimAoi^n) = d e g (g) = c a r d [G)
A cause de l’inclusion G C Gal/i^ , cette égalité entre cardinaux donne: G = G al/i^ ,
donc xp O(p = Idg .

On déduit des résultats de la question 2) ci-dessus et de la présente question: que


ip et ip sont des bijections réciproques l’une de l’autre (cela prouve notamment que
l’ensemble S est fini, propriété non-évidente).

Question 4 "
D ’après ce qui précède, on a: c a r d (^) = c a r d (Q) . Or Gn est isomorphe au groupe
additif (F 2)^ ; il est immédiat que les sous-groupe additifs de (p 2)^ ne sont autres que les
sous- F2 -espaces vectoriels. Donc c a r d (S) est le nombre de sous- F2 -espaces vectoriels
de (F 2)^ . Nous sommes donc ramenés au calcul du nombre de ces sous- F2 -e.v.
Plus généralement, soit p un nombre premier > 2 , soit Fp le corps , soit n
un entier > 1, et F un corps fini de caractéristique p . On a donc c a r d (F ) = q où q
est de la forme p^ , avec d = dimiPp (F) > 1, et F est commutatif. Nous allons calculer
le nombre V{q,n) de sous-F-e.v.du F -e.v . F^ .
Pour cela soit m e |0,nj, notons V{q,n,m) le nombre de sous F -e.v . de dimension
m de (F)^ . On a: V{q^n^0) = n, n) = 1.
Supposons 1 < m < n . Le nombre des suites { x i , ,.. ,Xm) de (F)^ qui sont F -
linéairement indépendantes est {q'^ —l){q^—q) ... {q'^ —q‘^~^) car x\ est arbitraire dans
(F )’^ \ {0 } ) puis X2 est arbitraire dans (F)^ \ Fxi et c a r d {Fxi) = c a r d (F ) = q ,
et par récurrence, Xk+i est arbitraire dans F\
Fixons une suite F-linéairement indépendante G (F ^ )^ , soit E le
sous-espace vectoriel qu’elle engendre dans F^ ; une suite {x\^... ^Xm) € ( F ^ ) ^ est
une base de E ssi elle se déduit de ( x J ;.. . ,æ^) par une m-matrice carrée inversible
à coefficients dans F . Le nombre de ces matrices est aussi le nombre des suites de m
vecteurs libres dans le F -e.v. F'^ ; d ’après ce qu’on vient de voir, il est donc égal à
- l){q^ - q ) " ' {q'^ - q'^~^). On en déduit que:
. (^n _ ^ m - l ) _ l)(g n -l _ 1) . . . ( ^ n - m + l _
V(a n m ) = ~ ~ '_______________ __
’ {q^-l){q^-q)-^{q^-q^-^) { q ^ - l ) { q 771—1 _ i)---(g -i)
n
On a donc: V{q,n) = V{q,n,0) + ^ V { q , n , k ) , soit:
fe=i

,n—k+l
( 9" • • • ( ? ' - 1)
(7) V{q,n) = l + J2
fc=i

En prenant p = 2, d = 1 (i.e. F = F2 ), cela donne le nombre cherché:

(2" - l)(2 ” - i - 1) •••(2” -P+i - 1)


(8) card ( s ) = card (0) = 1 + ^
( 2 P - l ) ( 2 P - i - l ) ’ --(2 i - 1 )
p=i

•k
Problème 19

EXTENSIONS BINOM IALES DE Q

Proposé le 2 4 /2/1996

Rappels et notations

1) Soit n e N ^ , on désigne par:


V n , le groupe { e “ ^}o<fc<n-i des racines n-ièmesde 1 dans C ;
Vn, Pensemble { e ^ } o < f e < n - i ,pgcd(A;,n)=i des racines primitives n-ièmes
de 1 dans C ;
^n{X) ) 1^ n-ième polynôme cyclotomique sur C , i.e.

rjeVn
On rappelle: que ^n(^) ^ ^ est irréductible à la fois dans Z [ X] et
dans Q [ X ] ; et que si n = , avec p naturel premier et a e , alors:
\r 1 k—p—1
$ n (x) = = E
-I iS

2) Pour tout sous-corps K de U , on notera = K f) R+ et = K C\ .


3) Soit K un sous-corps d^un corps commutatif L (rappelons qu’on dit alors que
L est une extension de K ). Si L est un K -e.v. de dimension finie, l’entier dim/<'(L)
s ’appelle le degré de L sur K , et sera noté (L : K ) ; on exprime cela en disant que
L est de desré fini sur K . Si L est une extension de degré fini de K et si M est une
extension de degré fini de L , alors M est une extension de degré Uni de K , et on a la
formule, dite de transitivité des desrés:
{M : K ) = {M : L) x { L : K )
4) Soit H un sous-groupe d’indice fini d’un groupe G, L ’indice de H dans G sera
noté [G : H] .
5) On utilisera les fonctions puissance sur R * ; si x G R+ et si A 6 C , alors
= e x p (ALog(rr)) .

□ D ans to u t le problèm e, on fixe un naturel prem ier p > 2 □

PARTIE I
Dans cette partie, on donne un sous-corps de R et un élément a G tel que
ap ^ K . Pour tout entier n > 0 , on note: pn = ; E{K,n,a) = le sous-corps
K{pn) de R ; et Q n A ^ ) le polynôme - a (donc Q n,a(^) ^ K [ X ] ) .

1 “)
Pour n e N * , vérifier; Qn,a(.X) = J J (-X’ - i?Pn) •
»?6Up..
240 Chapitre 2, problème 19

2°)
Dans cette question, on fixe n e N
a ) Soit J une partie non vide stricte de Vpn . Posons:

m = c a r d ( J) ; G{X) = n < ^ -VPn)


TJ^J
Montrer que si G e K [ X ] ^ alors (pn)^ ^ K . Soit ^ une forme irréductible du
rationnel ^ (donc: A: G N * ; p ne divise pas k ; et r 6 [ l , n ] ) . Toujours sous
l’hypothèse que G G K [ X ] , montrer, en utilisant une relation de Bezout entre k et
, que G ÜT, et en déduire une contradiction.

b ) Déduire de a) que le polynôme Qn,a(-^) est irréductible dans K [ X ] , et donner


le degré ( E{K, n,a) \ K ) .
3^)
Fixons n G Soit L un sous-corps de E{K, n, a) tel que K C L.
a ) Montrer qu’il existe des entiers h et d vérifiant les conditions suivantes:
h+ d= n ; {L:K)=p^ ; {E{K,n,a) : L) = p^ .
b ) Soit / le polynôme L -minimal de pn . Montrer qu’il existe une partie J de Vpn
de cardinal p^ telle que f { X ) = - 7]pn) . En déduire: {pn)^^ G L . En déduire
rjeJ
que L = E { K, d , a ).
c ) Quels sont les sous-corps M de E{K^n^a) tels que K C M ?
4 °)
Soit E{K,a) l’ensemble U E{K,n,a).
n6N
a ) Vérifier que E{K^ à) est un sous-corps de IR .
b ) Montrer que les E{K^ n^a) (n G 1^ ) sont les seules extensions de degré fini de K
contenues dans E{K^ a) .

PARTIE II

On donne a G Q * tel que ^ Q . Soit Kp le corps Q ) (JCp est appelé


le p-ièm e corps cyclotomique). On conserve les notations F?(ÜT, n, a) et Pn introduites
au IL On notera p = p i(= et L le corps F?(Q, l,a ) = Q ( p ) . Enfin on notera
Q le corps Q ( p ,^ ) , où ^ . Pour tout élément p G Up et tout élément a
de Fp = ^ /p Z , on notera p " la valeur commune des pour tout A: G Z tel que la
classe de k modulo p soit a . Si (A,p) G Fp x Fp , on désigne par la similitude

X ^ Xx-\-P du corps Fp , et par M (A ,p ) la matrice dans 9Tl2(Fp). On note


r le groupe des automorphismes du corps i? .
I •)
Vérifier que les matrices M (A ,p ) où (A,p) décrit F * x Fp , forment un sous-groupe
S de GL(2, Fp) et que l’application M {\ p ) ^ 5^,^ est un isomorphisme de S sur un
sous-groupe, qu’on notera M , de © f^ .
2 “}
Préciser (/Cp : Q ) . En utilisant I-2-b), démontrer que: L fl /Cp = Q .
3^)
En reprenant le raisonnement de 1-2), démontrer que le polynôme X'^ — a est
irréductible dans Kp[X] . En déduire les assertions suivantes:
Extensions binomiales de Q 241

On a: (Î2 ; <Q) = p(p — 1) ; le polynôme est irréductible dans L[X] ; la famille


r o<i<p-i est une base du Q -e.v. ü .
l0 < i< p -2

^ )
Pour (A,^) G X Fp , soit Sa,/Z l’unique élément de HomQ(i?) tel que pour tout
(i,j) e 10,P - 1] X |0,p - 2 f , on ait

a ) Soit A € IF* . Démontrer que sa,o € T , et qu’on a: = p^^^^ pour


tout (i,j) € [0, P - Il X Z .

b ) Soit (A,p) 6 F* X Fp. Démontrer qu’on a: SA,p(p*$^) = pour tout


(hj) € I 0 , p - 1] X Z .

c ) Pour M = e S , on pose: om = «A.p • Déduire de ce qui précède les

assertions suivantes:
Pour Ml e S et M2 G <S, on a: (JM1M2 = o ^M2 ; POur tout M G 5 , on a:
GM ^ r ; l’application M am définit un isomorphisme du groupe S sur le groupe
r.

PARTIE III
Soit L une extension d’un corps commutatif K . On appelle K -automorphisme de L
tout automorphisme a du corps L tel que a(x) = x pour tout x e L . L ’ensemble
des K -automorphismes de L forme un sous-groupe du groupe A u t (L ) de tous les
automorphismes du corps L : ce sous-groupe est noté A u t k (L) . Si K est le corps
premier de L (i.e. K = Q en caractéristique 0 et K = ¥p si L est de caractéristique
p > 0 ) , alors A\itK{L) = A u t ( L ) .
Pour n , on note (n = JCn = Q(Cn) ( Gst appelé le n -ième corps
cyclotomique) ; Ç{n) est le groupe des éléments inversible de l’anneau ^¡nL • Pour
0 e Vn et a e ~^lnL j on note 0^ la valeur commune des 0^ pour les entiers fc G Z
tels que a soit la classe de k modulo (h) .
1 °)

Soit L une extension d ’un corps commutatif K . On suppose qu’il existe ^ 6 L ,


algébrique sur K et tel que L = K {^ ). Démontrer que pour tout s G AJXt{K) , il
existe a G A u t (i^ ) tel que g {K) = K et = s.
N N
Indication: si f = g K[X] ^lui associer le polvnôme s •/ = ^ s (A fc )X '= .
fc=0 k=0
2°)
Fixons n G 1^ * .
a ) Pour g € G{n) , montrer qu’il existe un et un seul élément Gg de A u t(/C n ) tel
que Gg{(n) = (Cn)^ • Prouver que Gg{rj) = r}^ pour tout 77 G Un •
b ) Montrer que l’application G{n) A u t(/C n ), 9 ^ Og est un isomorphisme de
groupes.
c ) Soit L un sous-corps de JCn . Déduire de b) ci-dessus et de 1) ci-dessus que le
groupe A u t ( L ) est abélien.

PARTIE IV
On fixe a G Q+ tel que ^ Q et on définit les pn et p = pi comme au début
du IL On fixe un entier n > 2. On pose u = ( = Cp) et Ur = pour
r eN'^ (donc (jü =^ui).
242 Chapitre 2, problème 19

1 °)
Soit X le corps £?(Q ,n, a) fi/Cpn . Soit d l’élément de N tel que 1 = E{Q,d,a)
( 1-3) )
Cf.
a ) Supposons d > 1 ; montrer qu’alors on a: p 6 /Cpn ; en déduire que le corps
Q = Q (p,a;) est un sous-corps de /Cpn .
h ) Montrer à l’aide de II-4-c), que le groupe A u t (i? ) n’est pas abélien. A l’aide de
a) ci-dessus et de III-2), en déduire que d = 0 , i.e. J = Q .
2 °)
Démontrer que le polynôme —a est irréductible dans /Cpn [X] . En déduire les
assertions suivantes:
le polynôme ^pn(X) est irréductible dans [E ( Q ,n ,a ) )[X ] ;
le corps = Q(Pnji^n) est une extension de Q de degré fini, ce degré étant égal à
p 2 n -l(p _ .

la famille = ( {p„Y )(ij)6|[o,p"-ilxlo,p"-i(p-i)-il «st une base du <Q-


e.v. ü n •

Dans ce qui suit, si 6 G Upn et si a G définit de la façon habituelle:


9^ est la valeur commune des 9^ pour les éléments k de Z dont la classe module
(p^ ) est a . Si (A,p) G G{p'^) x ^/p^Z » on note M{\,fj>) Vélément de

GL(2, 2 / p ^ 2 ) et 5 a,/li la permutation x »-^ A x 4 -/i de ^/p^Z •

3^)
Vérifier que les matrices où (A,p) décrit G{p^) x ^ /p^ Z forment un
sous-groupe Sn de GL(2, ^/p^Z ) j et que l’application M(A, p) 5 a,^ définit un
isomorphisme du groupe S n sur un sous-groupe, qu’on notera M n , de
/p ” Z
4^)
Pour (A, p) G Q{p^) X 2 /p ^ Z Jsoit Sa,P l’unique élément de HomQ(i?n) tel que :

(V(i, j ) G I0,p"-^1 X I0,p^-\p - 1) - 11) s x A i P n ÿ M ) = {P n Y .

Posant M = M { X, p ) , on écrira aussi: gm = sa,^ . On posera: Ln = E{Q,n,a).


a ) Soit A G 0 ( n ) . Montrer:
SA,0 e A u t L „ ( / ? n ) et ( V(z, j ) G |[0,p'' - I l X Z ) S A ,o ((p n )'(o ;n )^ ) =

h ) Soit (A,/i) G 0 (n ) X ^/p^Z • Montrer:

( V(z, j ) G [0 ,p - - 11 X Z ) S A ,p ((p n )'K )0 =

c ) Prouver:
( V ( M i, M 2) G 5n X 5n ) GM1M2 = <^Mi O CTMa-
Prouver que pour tout M e Sn on a: îj m ^ A u t ( i ? n ) . Prouver enfin que l’application
de S n dans le groupe A u t ( i 7^ ) qui à M associe gm est un isomorphisme de groupes.

☆ ☆ ☆
Extensions binomiales de Q 243

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "

C ’est une conséquence de: —1 = П


rj^Vpn

Question 2 ”

a ) L’examen du coefficient constant de G(X) montre qu’il existe 0 G Vpn tel que
^ (pn)^ G ; en particulier, 9 e R; mais Upn П IR = { 1 } , car est impair. Donc
^ = 1, et (pn)^ ^ K . L’entier r défini dans l’énoncé est donc > 1, car m < . On a:
p gcd ( ) = 1 ; on peut donc déterminer (Л, p) G tel que Xk + = 1. Ayant

ainsi fixé (A,p) on a: {pnj^ci^ e K et {рп)^сь^ = о, p = ap


_L / J- Ч
Ce qui prouve: ap^ e K ] a fortiori^ (ap^j a P e K J ce qui est contraire à
l’hypothèse.
b ) Les facteurs non constants normalisés de Q n,a(A ) dans C[A] sont de la forme
G j ( X) = - VPn) , avec 0 ^ J c Upn , et l’on a: Gj = Qn,a ssi J = Upn . Le
7j€J

résultat de a) ci-dessus prouve que le seul de ces Gj qui appartient à K[X] est celui
correspondant à J = Upn , i.e. c ’est Qn,a • Donc Qn,a est bien irréductible dans K [X ] .
Par suite, Q n , a est le polynôme minimal sur K de pn • On a donc:
{K{pn) : K) = d e g (Q „,a) = p " ,
c ’est à dire:
(1) {E{K,n,a):K)=p^
Notons que (1) reste vraie pour n = 0 .

Question 3 °

a ) Soit U = {L : K) et V = ( E{K^n^a) : L ) . Par transitivité des degrés, on a, en


tenant compte de (1):
(2) uv={E {K ,n ,a):K )= p ^ .
Comme p est premier, on a donc bienh e N et d e N tels que и = p^ et v = p^ .
D ’où alors, d ’après (2): = p^ , i.e. h-\- d = n .
b ) f est un facteur non constant et normalisé de - a dans C[X] et f e L[X] ;
avec les notations de 2-b), on a donc une partie non vide J de Up^ telle que f = Gj .
Mais il est clair que E{K^n^a) = L{pn)\ or on a: (L{pn) : L) = d e g ( / ) . Donc
d e g ( / ) = ( E{K, n, a) : L ) = p^ , c ’est à dire: c a r d ( J) = p^ .
En raisonnant sur le terme constant de Gj , on voit comme en 2-b) ci-dessusqu’il
existe 0 G U p n tel que 9 x ( p n ) ^ ' GL ; en particulier, 9 e R , d ’où9 = 1 (voir2-b)
\ h h P^^ 1
ci-dessus). Donc: {рпУ ^ L ] mais (pn)^ = = , donc a~^ G L , et par suite
ûp”
1
E{K^d,a) = K{a~i^) C L. Mais d ’après (1) appliqué avec d à la place de n , on a:
(^K(a^) : K) = p^ = {L : K) ] finalement on a:
E{K,d,a) C L ; {L : K) = {E{K,d,a) : K) ;
244 Chapitre 2, problème 19

Les K -dimensions des K -e.v. L et {E{K^ d, a) étant finies et égales, on en déduit


qu’ils sont égaux. D ’où: L = E{K^ d, a) .
h ) Pour tout d G |0,n], E{K,d,a) est un sous-corps de E{K,n^a) contenant K .
On vient de voir qu’il n’y a pas d ’autres tels sous-corps. L’application: d E{K^ d, a)
est injective, puisque {E{K, d, a) : K) = . Donc cette application définit une bijection
de |0, n] sur l’ensemble des sous-corps M de E{K^ n, a) contenant K .

Question 4 '

a ) Cette question est élémentaire, la preuve en est laissée au lecteur (on remarque que
pour (m, n) G avec m < n , on a: E{K^ m, o) C E{K^ n^a) ).
b ) Soit L une extension finie de K telle que L C E{K, a) . Posons N = {L \ K ) .
Considérons une base ( e i ,. . . , e^v) du K -e.v. L . Pour chaque i G [1, A^l, soit rii e N
tel que G E{Kyrii,a) . Posons n = Max (n^). Alors: pour tout i G [1, , on a:
l<i<N
CiG E{K, n, a ) . D ’où L C E{K,n,a ) . En appliquant 3-b) ci-dessus, on en déduit alors
qu’il existe m G |0,n] tel que L = E{K,m^a ) .

PARTIE II
Question 1 "
Notons î l’élément unité de Fp . On a: M ( î,0 ) = / 2; = Idfp . Il est immédiat
que l’application u : x Fp —> 97l2(Fp), (A,/i) M{\,p) est injective, et que
l’application u : F^ x Fp ^ ©Fpj (A,/x) »-> est injective. De plus, pour et
{X\p') dans F * X Fp , on vérifie que:
(3) M{Xy p)M{X\ p^) = M { X X \ X p ' p ) ; S\^^o
Notant S et M respectivement les ensembles images des applications u et u , on
déduit de (3), et des relations: M (I,0 ) = / 2; Si ^q = IdiPp , que S est un sous-groupe
de GL(2, F p ), que M est un sous-groupe de ©Pp , et que l’application M{X^p) 5 a,^
est un isomorphisme de S sur M .

Question 2 °

On a: ^p(X) = ------ \-X^~^ ; JCp = Q ( 0 ; le polynôme ^p est irréductible dans


Q[X] , donc ^p est le polynôme Q-minimal de C . On a donc {JCp : Q ) = d e g ($p) ,
i. e.
(4) {JC p:Q )=p-l .
Posons: X = Ln JCp et m = (J : Q ) . Par transitivité des degrés, on a, en tenant compte
de (1) et (4):
P = {L : Q) = {L : I ) X m\ et: p - 1 = {JCp : Q) = {JCp : I ) x m ;
donc m divise p et p — 1, ce qui force: m = 1, car m . Autrement dit: I = Q .
On a bien prouvé:
(5) LnJCp = Q

Question 3 °

Utilisons la factorisation:
( 6) ^P-a= l[{X -Tip)

soit Gj {X ) = r i ( ^ — rjp) un facteur normalisé non constant de X^ —a non égal à


rjeJ
X^ - a et tel que Gj e JCp[X]. ( J désigne une partie de Up non vide et distincte de
Up ). Compte tenu que Up C /Cp , l’examen du terme constant de G j{X) montre qu’en
Extensions binomiales de Q 245

posant k = c a r d (J ) , on a: e JCp. Mais 1 < A: < p - 1, donc p g c d ( /c,p) = 1.


Soit (A ,p) € tel que Xk -\- pp = 1. On a: p^^ x e JCp, i.e. e JCp,
i.e. ap e JCp. Alors ap G /Cp n L = Q , ce qui est contraire à l’hypothèse. Cette
contradiction prouve qu’un tel Gj ne peut exister, et par suite:
(7) - a est irréductible dans JCp[X]
On a: i? = JCp{p) . D ’après (7), le polynôme /Cp-minimal de p est X'^ —a. Donc:
{Q : JCp) = d e g [X'^ —a) = p. Par transitivité des degrés, en tenant compte de (4), on
en déduit:
(8) { Ü : Q ) = {Ü: Kp) x {JCp : Q) = p{p - 1) .
D ’autre part, i? = L { ( ) . Comme ^p G L[X ] , le polynôme L-minimal / de C divise
^ p , et son degré d est {ü : L ) . Par transitivité des degrés, en tenant compte que
{L : Q ) = p et en tenant compte de (8), on a donc:
{ü : Q ) = p{p —1) = d X {L : Q) = dp ,
d ’où: d = p - l . Puisque / divise 4>p dans L[X ] , puisque d e g ( / ) = d e g (4>p) = p - 1 ,
et puisque / et $p sont normalisés, on a donc: / = $p .
Etant un polynôme L-minimal, ^p est en particulier irréductible dans L[X]. La
famille {p'^)o<i<p-i est une base du Q -e.v. L car p est algébrique de degré p sur Q .
Puisque C est algébrique de degré p - 1 sur L , la famille (C'^)o<j<p-2 est une base du
L -e.v. L{(^) = ü . Le théorème bien connu de la transitivité des dimensions en algèbre
linéaire montre alors que B est une base du Q .e.y. ü .

Question 4 "

a ) Les nombres ( et sont deux racines de 4>p . Il est immédiat que L(() = L ( ( ^ ) ,
car est aussi une racine primitive p-ième de 1 dans C (notant A' = , on a:
= ( ). Puisque 4>p est le polynôme L-minimal de il existe un, et
un seul, isomorphisme de L-algèbres a : ü = L(() —> = i ? , tel que a(C) = •
Pour j e I. et c G L , on a donc: cr{c(^^) = ccr{C^) = c{a{()Y = . Cela prouve
notamment que a = sa , o > car a et sont Q -linéaires et coïncident sur la base B .
En outre, sx,o{pX^) = pcur tout ( i j ) G |0,p - l] x Z , et de plus il est clair que
a e r ^ donc sa,o ^ •
b ) Soit (iJ) G [0,p - 1] X Z . Puisque JCp = Q ( C ) , on a des éléments A q, ... Ap- 2 de
p -2
Q tels que = ^ AfcC* • Alors:
A;=0

sxA pV ) = £ AkSxApX’^) = E X^ ,
fe= 0 fe=0
avec:
p -2 p -2 p -2

îf- = = E ^ fe = s A ,o (E ^ 'fe C ") = s x f i X ) .


k=0 k=0 k=0
Mais d ’après le résultat de a) ci-dessus, sa,o(C'^) = définitive:

sx A pX ) = pX^C^^ = pX ^ ^ '^ ,
ce qu’il fallait prouver.

c ) Soit Mr = Mr{Xr,Pr) pour r e {1 ,2 } ( {Xr,Pr) e Fp* x Fp ) . On déduit de b)


ci-dessus que pour tout (iJ) G |0,p - 1] x |0,p - 2] :

(TM. 0<7m A pX ) = (T M .ip X ^ ^ ^ 'n = =

Puisque B est une base du Q -e.v . Q , cela entraîne bien: = c^Mi ^ cfm2 •
246 Chapitre 2, problème 19

Fixons M = M{\,n) € S (où (A , m) e Fp* x Fp). Il est clair que = 1, car


1= . D’autre part, d ’après ce qui précède, om o cta/ - i = (Jm -^ octm = <^h ~
(on a de manière évidente: aij = sj_o = Idf? ). Cela entraîne: <tm ë GL q (I2) et
(o-jj^)-i = crjii_i . Pour montrer que <tm € F , il reste donc à établir que <tm respecte le
produit; par Q -linéarité, il suffit de prouver que <tm respecte le produit sur les éléments
d e là <Q-base B. Soit {i,j) et dans [0,p - IJ x I0,p - 2]). En appliquant le
résultat de b) ci-dessus, et en notant q l’élément de N tel que i + i' = pq + r avec
0 < r < p —l , o n a :

et, puisque = 1 :

= ^q+r^U+j')XHPQ+r)p ^ ^ (Jm {p\^)(^m {P^\^') •

Donc (7m respecte bien le produit sur B , et par suite: 7 m ^ ^ .


A présent, la relation (Jm ^^cfm2 = <^Mi M2 prouve que l’application 0 de 5 dans T ,
qui à M associe 7 m est un morphisme de groupes. On voit facilement que 0 est injectif:
en effet soit M = M { \ p ) tel que 7 m = Idi7 . Alors on a: 5a,^(C) = cfm{Cï = = Cj
ce qui force A = î , et sx^^[pQ = = PC i d ’où = 1, ce qui force /i = 0 ; d ’où
M = /2 J et par suite, K e r (0 ) = { / 2} et 0 est bien injectif.
Montrons que 0 est surjectif. Soit a e F . Puisque ^ p (A ) G © [X ] et ^p(C) =
on a: 4>p( 7 (C) ) = 0 , d ’où l’existence d ’un element A G tel que 7 (C) = ; puisque
- a G Q[X] et {X^ - a){p) = 0 , on a: [X^ ~ ^) { ^(p) ) = ^ d ’où l’existence de
G Fp tel que a{p) = pC^ . Soit 7 ' = ; alors cr e F, 7 ' G T , et pour tout
{i,j) e I0,p - 1] X |0,p - 2J, on a: a{pX^) = (<r(p)*) (<r(C))^ = = a'{pX^) ■
Par Q -linéarité, il en découle; 7 = 7 ' , d ’où a e F . Par Q -linéarité, il en découle:
7 = 7 ' , d ’où a e F .
Conclusion

0 définie ci-dessus est un isomorphisme de S sur F

PARTIE III

Question 1 °

Pour s G A \lt(K ) , notons As l’application: K[X] —> K[X], f ^ s •f définie


dans l’énoncé. Il est immédiat que As est un automorphisme de l’anneau K [ X ] , et
que l’application s As est un morphisme du groupe Aut(AT) dans le groupe des
automorphismes de l’anneau K[X] .
Fixons maintenant s G A u t (i< :) . Notons iP le polynôme K -minimal de ^ . Soit
I l’idéal WK[X] de K[X] et Is l’idéal •K [ X ] . Soit e le morphisme (de
substitution) de K -algèbres, K[X] L, f ^ / ( ^ ) , et soit (f : ^[^]/x F
l’isomorphisme de K -algèbres déduit de e par passage au quotient. Soit w de K[X]
dans ^[^]/x et Ws de K[X] dans les projections canoniques. On a:
(f O w = e . L’application p o Ag est un morphisme d ’anneaux de K[X] dans L ,
évidemment surjectif, et dont le noyau est Aj^ÇL) = Ig ; elle induit donc un iso­
morphisme d ’anneaux (ps : ^[^]/Xs L et un seul tel que (ps o Wg = p o A g.
L ’application w o Ag est un morphisme d ’anneaux: K[X] ^[^]/x surjectif et de
noyau I g , qui induit donc un isomorphisme d ’anneaux Og : ^[^]/l^ ^[^]/l •
Alors 7 = (p o ag o ip^ G A u t ( L ) . Mais les définitions montrent clairement que
7 ( 2;) = s(a:) pour tout x e K . Donc cr{K) = K et 7 ||^ s .
Extensions binomiales de O 247

Question 2 °

a ) On vérifie facilement que l’application


7 • 9 ^ (Cn)^
est bijective . Pour tout élément r] e Vn ^on o.: JCn = Q{rj) , et est le polynôme Q -
minimal de r] puisque est irréductible dans Q [ X ] . On en déduit que l’application:
7 ' : A u t(/C n ) cr{(n)
est bijective. L ’assertion demandée s’en déduit en considérant la bijection
(7 0 ” ^ O7 : ^ A u t(/C n ) .
Cette bijection, notée g ^ Cg répond à la question, et c ’est la seule, car deux éléments
de A u t(/C n ) prenant la même valeur en Cn sont nécessairement égaux.
Soit g e G{n) . Si ry G U n , on a A; G Z tel que rj = (Cn)^ • On en déduit:
(^giv) = <^s(Cn) = = Cn^ = ((Cn)*')® =т}^ , ce qu’on voulait prouver.
b ) Notons 6 l’application Ç{n) A u t(/C n ), g ^ erg . On a déjà vu que 0 est
bijective. Il est clair (en notant î l’élément unité de l’anneau ) Q^e ai = Id^Cr» •
D ’autre part, soit (p, g^) G G{n) x G{n) . On a, en tenant compte du résultat a) ci-dessus:

<Tg'Mn) ) = ^.'((C n )") = { « n r y ' = iC n r' =


Par suite, CTp/ o ag = ag>g . Donc 6 est un morphisme de groupes, et, puisque 0 est
bijectif:

6 est un isomorphisme de groupes: G{n) A u t(/C n )

En particulier, le groupe A u t(/C n ) est donc abélien.


c ) Soit U et V deux éléments de A u t ( £ ) . D ’après ce qu’on a vu en 1-c) ci-dessus, on
a des éléments a G A u t(/C n ) et r G A u t(/C n ) tels que: a{L) = L = r(L ), cr||^ =
et r[|^ = V. Or, d ’après les résultats de b) ci-dessus, on a: ar = r a . On en déduit:
uv = vu. Le groupe A u t (L ) est donc abélien.

PARTIE IV
Question 1 °

a ) On a: I = Q ( a ^ ) , donc G JCn ; puisque d > 1, on en déduit les relations:


(a ^ )^ = a P = P G JCpn . Comme u) e JCp C JCpn , on a aussi: Q (p,a;) C JCpn , i.e.
f2 G JCpTi .
b ) D ’après les résultats de II-4-c), les groupes A u t ( i ? ) et S (défini en II) sont isomor-
phes. Or, 5 n’est pas abélien; en effet, soit A e F * \ {1 } (A existe car p > 2 ); en

posant M l = ^ P Jj et M 2 = ^ Q j j , on a:

Ml € 5 ; M2 e s ; M1M2 = ( q T) ^ " ( 0 î ) ’

d ’où: Ml M 2 / M 2M l . Le groupe A u t (I ? ) n’est donc pas abélien. Mais ü est un sous-


corps de JCpn , donc d ’après III-2), le groupe A u t ( i ? ) doit être abélien: contradiction.
Cette contradiction prouve que l’hypothèse d > 1 était fausse. Donc d = 0 , ce qui
signifie: J = Q .

Question 2 °

Soit G(X) = I T ( ^ - VPn) un facteur non constant et normalisé de - a , où J


T}£J
désigne une partie non vide de Up». et distincte de Upn . Supposons que G e Kpn [ X ] ,
248 Chapitre 2, problème 19

et notons m = c a r d ( J) . L’examen du terme constant de G prouve alors qu’on a un


élément 6 G Upn tel que 0 x ^ • D ’où, puisque Vpn c JCpn : (pn)^ ^ ^p” ■
Comme l < m < p ^ , o n a A ; G l ^ ^ — = —
e t r G l ^ ^ tels que p7i pr et que p ne divise pas
k . Soit (A, p) G 1? tel que \k + pp^ = 1 ((A, p) existe car p g c d ( /c, p ) = 1 ) . Alors
{pn)^^o.^ ^ ^ p ^ ; lïiais = {prŸ^o,p = ^ G JCpn ;
a fortiori, {cbp"') = üp e JCpn , ce qui est contradictoire puisqu’on aurait alors à la
fois: ap ^ Q et ap G J = Q .
Cette contradiction prouve qu’un tel G n’existe pas; on en déduit immédiatement
que - a est irréductible dans JCpn[X]. Comme i?n = JCpn{p^), et comme, d ’après
ce qui précède, - a est le polynôme JCpn -minimal de pn , on voit que:
( ün • JCpn ) = d e g (X^” - a) = p^
D ’autre part, JCpn = Q (a ;n ), et le polynôme Q-minimal de Un est 4>pn(X), puisque
ce dernier polynôme est irréductible dans Q [ X ] . D ’après les rappels préliminaires, on a
donc: {JCpn : Q ) = d e g (^p«) = — 1) . Par transitivité des degrés, il en résulte:
(9) {Ün : û ) = {Ün ■/Cpn) X (/Cpn : Q ) = p” X p^~\p - 1) = p 2 "-i(p - 1) .
Notons alors d = (i2n : £ ^ ( Q , n , o ) ) . D ’après (1), [E (Q,n,a) : Q ) = p " . Par
transitivité des degrés et en tenant compte de (9), on a donc:
p 2n - i ( ^ _ ^ : Q) = {i2n •E {Q, n, a)) X (E {Q,n,a) : Q) = d X p'^ ,
d ’où d = p‘^~^{p - 1) = d e g ( $ n ) • Mais Ûn = {E {Q,n,a)){oJn) , et le polynôme
Æ ?(Q,n, a)-minimal de uin doit d’une part diviser 4>pn et d ’autre part avoir même
degré que ^pn , donc ce polynôme est égal à ^pn , puisque les deux polynômes sont
normalisés. Etant un polynôme E ( Q , n, a)-minimal, en particulier le polynôme 4>pn
est irréductible dans {E ( Q , n, a) ) [ X ] .
Le polynôme minimal de pn sur Q est X^ - a ; donc ( (Pn)^)o<^<pn_i est une
base du Q -e.v. E { Q , n , a ) . Le polynôme minimal de uin sur E {Q , n , a ) est $ p n (X ).
Donc ((^n)'^)o<j<pn-i(p_i)_i est une base du E {Q,n,a) -e.v. ün • On sait alors que
8n (famille indiquée dans l’énoncé), est une base du Q -e.v. ün (même raisonnement
qu’à la fin du II-3) ).

Question 3 °

Cette question se résout de façon analogue à II-l).

Question 4 °

a ) Comme $ pn (X ) est irréductible dans Ln[X] , on peut reprendre pas à pas les
arguments donnés en III-2), mais avec Ln à la place de Q . On en déduit: pour tout
g G G{n) , il existe un élément (pg G A u ti,„(f2 n ) et un seul tel que <Pg{oJn) = (o^n)^ ;
l’application Ç{n) A u tL „(f2 n ), 9 ^ ^st un isomorphisme du groupe G{n) sur le
groupe AutL^(i?n) ; et pour tout g G G{n) et pour tout g G Upn , on a: (pg{g) = g^ .
Cela dit, fixons A G ^ ( n ) . Pour {i,j) G - 1] x [0,p‘^~^{p - 1) - I J , on a:

<PA((p„)'(Wnr) = i P n f i ^ P x M ) = {PnŸi^xioJny) = ipuYicOny^ = Sx.oiiPnTioJny).


Les deux éléments et sa,o de HomQ(i?n) coïncident donc sur tout vecteur de la
base Bn . Donc sa,o = • D ’où sa,o C A u tini^n ) • Si c G Ln et j g Z , on a:
{unY ^ Vpn , d ’où: 5A,o(c(o;n)'^) = csA,o((^n)^) = c(a;n)'^^ • Ce qui achève la preuve de
cette question.
b ) Fixons {i,j) G |0,p^ - 1| X Z . Puisque (c^n)^ ^ JCpn = Q(ct;n), on a des rationnels
A a; (où 0 < k < p^“ ^(p - 1) - 1 ) tels que {uinY = ^ Ak{(Vn)^ ; d ’où
0<fc<p^-i(p-l)-l
l’on déduit, en tenant compte que {unY = 1 •
Extensions binomiales de Q 249

SA ,M ((/>n)'K )0 = AkSx,4(pnrM'‘) =
0 < k < p ^ -^ (p -l)-l

0< /c < p " - i( p - l ) - l


avec:

^ ^fe«A .o((W n )")= S A ,o(K r)= K )'^


0< /e< p^ -i(p-l)-l 0<fc<p^-i(p-l)-l

Par suite: SA,M((pn)*(w„)^) = , ce qu’il fallait prouver.


c ) La formule = ^Mi o (^M2 déduit de la question b) ci-dessus exactement
comme en II-4-c). Il est clair que aj^ = . Si M = MiX^ji) e Sn j ^ l’aide de la
question b) ci-dessus, on démontre que ctm € A u t(i? n ) par une méthode analogue à
celle utilisée en II-4-c) (la division euclidienne de par p dans N est à remplacer
par la division euclidienne de z -f i' par p^ dans ).
Compte tenu de la relation (JM1M2 = o a M2 ^on voit ensuite que l’application
A ut(i?n)> ^ (^M est un morphisme de groupes. La bijectivité de On
se vérifie de la même manière que pour O en II-4-c). Finalement:

G est un isomorphisme du groupe Sn


sur le groupe A u t(i? n )
Problème 20

ENSET 1971: CORPS CUBIQUES

PARTIE I

1 °)
Soit P la partie réelle d ’une des racines complexes diflPérentes de 1 du polynôme:
-l .
a ) Démontrer que 2p est racine d ’un polynôme:
P = X^ +pX'^ + q X + r ,
à coefficients p,q et r entiers que l’on calculera.
b ) Prouver que P est irréductible dans l’anneau Q [X ] des polynômes à une indéter­
minée et à coefficients rationnels.

N. B . - Dans toute la suite, a désigne Гипе des racines réelles de P .

2 °)
Soit A l’ensemble des réels x tels que:
X = a-\-ba-\- CO? ,
avec a , b et c entiers.
a ) Vérifier que A est un sous-anneau du corps Ш des réels.
b ) Montrer que les trois racines de P dans le corps C des nombres complexes sont
dans A , ainsi que les inverses de ces racines.

3 °)
Calculer deux polynômes A et Б de Q [X ] tels que:
AP + BP' = 1 ,
où P' est le polynôme dérivé de P .

4^)
Soit K l’ensemble des réels x tels que:
X = u + v a -{■wa^ ,
avec u,v et w rationnels.
a ) Vérifier que K est un sous-corps de IR .
b ) Prouver que K est un sous-espace vectoriel sur Q de IR dont:
B = {l.a .û !^ }
est une base.

5 °)
Soit G l’ensemble des automorphismes cr de l’espace vectoriel K sur Q tel que:
a{xy) = a{x)a{y)
252 Chapitre 2, problème 20

pour tous X et y dans K .


a ) Démontrer que G est un sous-groupe du groupe des automorphismes de l’espace
vectoriel K sur Q et qu’il existe un élément s de G tel que:
G = {e ,s ,s ^ } ,
OÙ e désigne l’automorphisme identité et où désigne le produit de composition so s.
Montrer que:
so so s = e
b ) Ecrire les matrices représentant les éléments de G dans la base B .

6 °)
Prouver que, pour x^y et .2: dans K et a dans G , on a:
xu-\-y a{u) + za‘^[u) = 0
pour tout U e K J SI et seulement si, ou bien a = e et x-\-y-\-z = 0j ou bien
X = y = Z= 0 .

N. B . - Dans toute la suite, a désigne run des éléments de G distincts de e .

PARTIE II

Dans cette partie K est considéré comme espace vectoriel sur Q , ainsi que, à partir
du 3), comme sous-corps de R .

1 °)
Trouver deux polynômes ^ et S de Q [X ] tels que:
(X - l)yl + (X2 4 -X + 1 )S = 1

2 “)
Pour X dans K on pose:
S{x) = X - a{x)
T{x) = x-\- a{x) + cr^(x) .
Vérifier que ces égalités permettent de définir deux endomorphismes S et T de K .
Démontrer que le noyau de chacun est l’image de l’autre et que ces noyaux sont deux
sous-espaces supplémentaires de K .

3 °)
a ) Pour X e K , prouver que la propriété:
{yyeK ) x*{ y) =T{ xy ) ,
permet de définir une forme linéaire x* sur K .
b ) Prouver que la propriété:
(yxeK ) f{x)=x* ,
permet de définir un isomorphisme f de K dans son dual K* .

4 )
a ) Vérifier que pour r entier, 0 < r < 2 ,
cr^(a^)
=E-
b ) Prouver que, si A et /i sont deux éléments de K définis par la division:
P = { X - a) { X^ + XX + iJ.) ,
Enset 1971: corps cubiques 253

l’ensemble:

P'(a)J ’ \P'{a)J ’ \P'{a)


est la base duale de 5 .

5
On définit une forme bilinéaire symétrique b sur K par
b{x,y) = T{xy) .
Deux éléments x et y de K sont dits orthogonaux pour b ssi b{x,y) = 0 .

a ) Compléter | l, p 7^ | en une base de K formée d ’éléments deux à deux


orthogonaux pour b .

b ) Ecrire la matrice de la forme bilinéaire symétrique b dans la base B' . Vérifier


que son déterminant est le carré d ’un élément de Q . Etait-ce prévisible ?

PARTIE III
Pour X € K ^on pose:
N(x) = X a(x) (T^(x)
1
a ) Prouver que pour tout x e N{x) appartient à Q (on pourra pour cela utiliser
les résultats de la question II- 2) ), et que pour tout couple, ( x , y ) , d ’éléments de K
N{xy) = N{x)N{y) .
b ) Montrer que pour tout x e A, on a: N{x) G Z .
2 “)
Prouver qu’un élément x e A est inversible dans l’anneau A ssi |N{x) |= 1.

3 )
On prolonge l’application a à l’ensemble SPÎ des matrices à coefficients dans K , en
posant, pour A = [aij)(i<i<m ,
i i<j<n
cr{A) = (<7(ai,j))
l l<j<n
Montrer que pour A et B dans 9 J Î, si les conditions usuelles sur le nombre de lignes
et de colonnes de -A et 5 sont réalisées, on a:
a{A-i-B)=a{A)-\-a{B) a{AB) = a{A)a{B) .

4°)
Soit A une matrice dans a n , carrée d ’ordre n et inversible. Si U est une matrice
à n lignes dans 5DÎ, on pose:
B{U) = U + A a{U) + A a(A) a^(U) .
a ) Prouver qu’une matrice-ligne, Y € 0 П , à n colonnes satisfait
YB{ X) = 0
pour toute matrice colonne X € 0П à n lignes, si et seulement si У a tous ses
coefficients nuis.
b ) En déduire que l’on peut trouver un sous-ensemble, {Xi]i<i<n de 9Л , formé de
n matrices colonnes à n lignes, tel que les n matrices B (Xi) (où i G [l,n| ), soient
linéairement indépendantes sur K .
c ) Utilisant ce qui précède, montrer qu’il existe une matrice U G ШТ , carrée d ’ordre
n , et telle que: B (U) soit inversible .
254 Chapitre 2, problème 20

5 °)
Prouver que pour qu’une matrice A G SDt, carrée d ’ordre n , soit telle que:
A a{A) <j'^{A) = In ,
OÙ I n désigne la matrice unité d ’ordre n , il faut et il suffit qu’il existe une matrice
carrée B e SPÎ, inversible et d ’ordre n , telle que:
A = Ba{B~^)
6 ")
Trouver une application ip de K dans lui-même, vérifiant, pour tout couple (x,y)
d ’éléments de K :
(f{xy) = y:>ix)<p(y) ,
et dont l’image soit l’ensemble:
{ x e K \ N{x) = 1} U {0}
Inversement, les éléments x e K tels que (p{x) = 1 sont-ils tous de la forme:
X = N{y)
avec y e K l

☆ ☆ ☆
Enset 1971: corps cubiques 255

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 "
6
a ) On a: - 1 = (X - 1) ^ r ( X ) , où: ^?(X) = ^^X^ (l’entier 7 étant premier, ce
i=0

polynôme est le polynôme cyclotomique d ’indice 7 ).


i=0

Soit U = X + 4 . On a;
X
M X ) = X^ (^x^ + ^ + x^ + ^ + X + + l)

Or:
^2 + ^ = U^-2

+ ^ = U{X^ + ^ ) - U = U^-3U,
donc: ^ 7(X ) = X^P{U) , avec P{U) = i - - 2U - 1 ; le polynôme cherché est
donc évidemment:

P{U) = + C/2 - 2C7 - 1

b ) Soit ^ = - une racine de P dans Q * , avec p g c d (a , 6 ) = 1 , aeZ*, 6g N*.


0
Il est classique que b doit diviser le coefficient dominant de P , et a doit en diviser le
coefficient constant. Donc ^ G { - 1 , 1 } ; or P ( l ) ^ 0 et P ( - l ) ^ 0 . Donc ^ n’existe
pas, et par suite, P n’a pas de racines dans Q . Si P était réductible dans Q [ X ] ,
l’un des facteurs serait forcément de degré 1, i.e. P aurait une racine dans Q , (ce
raisonnement n’est possible qu’avec le degré 3); donc P est irréductible dans Q[ X ] .
Cela entraîne que P est sans racine multiple dans C . Il est d’ailleurs clair que l’ensemble
des racines dans C de P est ( 2 c o s ( ^ ) , 2 c o s ( ^ ) , 2 c o s ( ^ ) } . Le polynôme P
est donc dissocié sur IR et à racines simples.

Les propriétés demandées dans les questions 2), 3), 4) découlent de théorèmes clas­
siques élémentaires bien connus. Nous n ^insisterons pas sur le détail des démonstrations.

Question 2 °

a ) Montrons que A est l’image de Z[X] par le morphisme de substitution:


Z[X]^U, f^ fia ) .
En effet, soit E cette image, il est clair que A G E \si / g Z[X] , la division euclidienne
de / par P se fait dans Z[X] car P G Z[X) et P est normalisé; notant R le reste
de cette division, il est clair que: / ( a ) = R{a) ; d ’où / ( a ) G A car il est clair que
R{oi) G A . Donc P c , et en définitive E = A . Or E est une sous- Z -algèbre, (i.e.
un sous-anneau) de IR .
b ) Notons {a , /3, 7 } l’ensemble des racines de P dans C ; on a vu plus haut que cet
ensemble possède trois éléments, tous réels, et que c ’est:
rr» / ^TT \ _4TT\/ ÔTT
« / \
(1) {2cos (y),2cos (y),2cos (y )}
256 Chapitre 2, problème 20

Quel que soit l’ordre dans lequel a,/3j désignent les éléments de l’ensemble (1), les
relations entre les coefficients et les racines donnent:
(2) a + /? + 7 = - l , + ja -h a/3 = - 2 , aj3j = 1
Supposons que a = 2 c o s = 2 c o s ^ , avec k G { 1 ,2 ,3 } ; on vérifie alors que:
= (2 c o s 2^, 2 c o s 3^} . On peut donc s’arranger pour que: (3 = 2 c o s 2^ et
7 = 2 c o s 3^, ce que nous supposerons donc. Par manipulations trigonométriques, en
tenant compte que c o s 40 = c o s 3^ et en réduisant modulo P , on obtient facilement:
P = 2 (2 c o s 2 ^ - 1 ) = «2-2
7 = 2 c o s 4^
7 = - 2 = - 4q 2 + 2 = -«2 - « + 1
D ’où: P e A et 'y e A (on dit que le polynôme P est normal sur Q ). De plus,
+ «2 _ 2a = 1, i.e. a(a2 + a - 2) = 1, donc — = «^ + « - 2 G A , et on prouve de

même (puisque P e A et 'y e A ) que : — e A et ^ e A. Autrement dit, Oi,p,^ sont


des éléments inversibles de l’anneau A .

Remarque :
On prendra garde que A n’est pas un sous-corps de IR : en effet d ’après III-1-b), si
X e A, alors N{x) e Z . Or si a; G Q , on verra que N{x) = x^ ; donc A f ) Q = Z. Si
A était un corps , il contiendrait Q . On peut aussi démontrer l’égalité A fl Q = Z en
utilisant la Q-indépendance linéaire de ( l ,a , «2 ) (cf. 4-b) ) ^

Question 3 °

On sait que p g c d ( P, P ' ) = 1 car P est séparable. Donc A et B existent. Le


théorème de Bezout (voir ARNAUDIÈS-FRAYSSE, tome 1) montre que la condition supplé­
mentaire: ^deg (A) < 1 et d e g (P ) < 2^ définit un couple (A, B) unique. On le
calcule par identification. On trouve ainsi:

. /6 1\ 2 , 1 3
A = - ( - X + —) :> B = - X ^ + - X -
\7 7/ 7 7 7

Question 4 °

a) K est l’image de © [X ] par le morphisme de substitution: Q[X] —> IR, / /(a ).


Par suite, K est un sous- Q -algèbre de IR . Cette algèbre est intègre, car IR est un corps,
et c ’est un Q -e.v . de dimension finie, puisque la suite B = ( l,a ,a 2 ) l’engendre. Or
une Q-algèbre intègre qui est de dimension finie en tant que Q -e.v. est un corps. Donc
K est un sous-corps de IR .

b ) On a déjà vu que la suite (1, a, «2) engendre le Q -e.v K . Puisque P est irréductible
dans Q[X] et P (a ) = 0 , P est le polynôme minimal de a sur Q . On sait dans ces
conditions que B est une base du Q -e.v. K .

Question 5 °

a ) Il est immédiat que G est le sous-groupe de GLq ( K ) formé des automorphismes


de la Q -algèbre K .
Puisque P est Q -irréductible et puisque a et p en sont deux racines, on a un unique
isomorphisme s de Q-algèbres: Q [a ) —> Q[/î] tel que s(a) = P . Or, P e K = Q [ û:] ,
et (le choix de la racine a dans 2-b) ayant été arbitraire ) de même a G Q [/?]. D ’où
en fait, Q[a] = Q[/?] (= Q [ 7 ) ) = K . Donc s e G . On a vu que P = - 2 ^ et
7 = /?2 - 2 = - a 2 - a - 1. Donc s{P) = (s(«))^ - 2 = P^^-2 = j^ d ’ailleurs de même
a = 72 - 2 , d ’où 5 ( 7 ) = {s{p)Ÿ - 2 = 7 2 - 2 = a . Ainsi on a:
s e G, s{a) = P, s{p) = 7, 5 (7 ) = a
Enset 1971: corps cubiques 257

Donc aussi:
s^(a) = 7 , s^(/î) = a, 5^(7 ) = ^
Cela montre que = M k et ^ Id^ , donc s est un élément d ’ordre 3 de G .
Soit G' = {Id/^-jSjS^} le groupe engendré par s dans G . Nous allons prouver
que G' = G . En fait, soit t e G \ posons ^ = t{a) ; on a: ^ G { a ,/? , 7 } , parce que
P { 0 = ^ (^ (^ )) 0 • Définissons l’entier i de la manière suivante:

Îi= 0 si $ = a
i= 1 si ^ = P

i= 2 si $ = 7
Puisque K = Q[a] = Q[/?] = Q[y] , on a: s^(a) = ^ , et est l’unique isomorphisme
a de Q -algebres: Q[a] —> Q[^] tel que cr{a) = i.e. est l’unique élément de G
tel que a{a) = $. Mais t est un tel élément. Donc ¿ = sV Par suite:
G = {Id ii,s ,s 2 }

b ) On a vu que: P = -2\ 7 = -a ^ - a + l = ^ ^ - 2 ; s{a) = P ; on en déduit:


s(a^) = ( 5(a )) ^ = ^2 = 7 4 - 2 = = -û:^ - a + 3 . D ’où:

1 -2 3 ^ ri 1 2 '
( 1,0:,0:2) (^) — 0 0 - 1 et de même : Mat(l^cк^cк2)(s^) 0 -1 1
0 1 -1 0 - 1 0 ,

Question 6 °

(On peut se borner au cas où a ^ Id^ )

Soit u o ^ K tel que a { u o ) ^ u q . Alors <7^(uo) / u q , car cr^(uo) = u q . Et


(7^(г¿o) - c r { u o ) = <j {(j ( u q ) - U q ) ^ 0 , Car a G G1jq {K ) . Donc uo, ( r { u o ) et a^(tzo) sont
distincts. De plus Uq 0 , car cr(uo) ^ u q , et de même: cr^(wo) 7«^0 et a { u o ) ^ 0 .
Soit x ^ y ^ z dans K tels que x u y a { u ) + z a ' ^ { u ) = 0 pour tout u e K . En
remplaçant u par u q u ^ on voit alors que x u o u + y c r { u o ) a { u ) z a ‘^ { u o ) a ‘^ { u ) = 0 pour
tout u e K . Mais en multipliant la première relation par u q , on obtient:
x u q u + yuoa{u) + zu o a '^ { u ) = 0 ,
d’où par soustraction:
(3) y{cr{u o) - u o )a{u ) + z(cr^(uo) - u o)a^{u ) = 0
pour tout u e K . Réitérant le raisonnement avec (3) ( où l’on remplace u par u q u ),
après multiplication par a { u o ) ^ on obtient de même:
y (c г(г¿ o ) - г¿ o)cг(г¿ o)í7(гг) + z{a^{uo) ~ uo)a^{uo)a‘^{u) = 0
y{cr{u o) - u o )cr(u o )a (u ) + z(a ^(u o ) - u o )a (u o )a ^ (u ) = 0

d’où par soustraction:


z(a^(u o ) - U q ) (cг^(г¿o) - ct( u o ) ) cг^(u) = 0
pour tout u e K . Comme ( j ( l ) = 1 et (í7^(г¿o) - u o ) ( a ‘^ { u o ) - a { u o ) ) ^ 0 , e n
remplaçant ci-dessus u par 1 , on obtient: z = 0 . Puis de même, la spécialisation
u ^ 1 dans (3) donne: y = 0 . D’où évidemment x = 0 .

PARTIE II

Question 1 °

En appliquant la même méthode qu’en 1-3), on obtient:

3 3 3
258 Chapitre 2, problème 20

Question 2 °

On a: S = IdK —O' Jet T = I d K - h c r . Rappelons que G étant cyclique de cardinal


3, a est nécessairement d ’ordre 3; c ’est un générateur de G , et G = { i d j c , c r , . Les
polynômes F = 1 —X et G = 1 -h X -h X^ sont premiers entre eux dans Q [ X ] , et
vérifient (FG){a) = 0 . Donc le lemme des noyaux de l’algèbre linéaire s’applique et
donne:
K = K er(F (ir)) 0 K e r(G (cr)) = K e r (5 ) 0 K e r ( T ) .
Il est d ’ailleurs évident que Im (5) C K er(T ) et Iin(T) C K e r (5 ) . Mais
diitiQ Im (5) + diiriQ Ker (5 ) = dinvQ K = 3 = diitiQ Ker (T) + diniQ Ker (5 ) ,
d ’où, puisque les Q-dimensions sont finies: Im (5) = Ker (T) . On démontre de même
que Ini(T) = Ker (5 ) .
On a: 5 ^ 0 (car a ^ Id;<- ), et Q C K e r (5 ) ; donc Im (5) ÿé K . Par suite, on
a: K e r (r ) = Im (5) ^ K , d ’où T ^ 0 , et: Im(T) = Ker (5 ) ^ K . Il en découle que
K er (5 ) 7^ {0 } et K er(T ) ^ {0 } . Puisque cr^ - I d ^ = 0 , toute valeur propre A de cr
dans Q vérifie = 1, i.e. A = 1. Ce qui précède montre que le polynôme minimal de
G est - 1, il est (au signe près) égal au polynôme caractéristique X(t{^) >puisqu’il
est de degré 3= diic\Q{K) . Ainsi A = 1 est valeur propre simple de a . Donc K e r (5 )
est de dimension 1. On a donc prouvé:
• Le noyau de chacun des endomorphismes S et T est l’image de l’autre;
• ces noyaux sont deux sous-espaces supplémentaires de K ;
• le rang de S est 2, par suite la dimension du sous-Q-espace vectoriel Ker (5 )
est 1;
• le rang de T est 1, et par suite la dimension du sous- Q -espace vectoriel Ker (T)
est 2.

Question 3 "
a ) Remarquons que Q C Im (T) , parce que cr(A) = A pour tout A € Q ; comme T est
de rang 1, il s’ensuit: Im(T’) = Q .
Fixons X e K ] l’application K ^ y i-^ T{xy) est trivialement Q-linéaire (car
T l’est), et à valeurs dans Q . Donc x* : K ^ Q, y T{xy) est bien une forme
linéaire sur le Q -espace vectoriel K .
b ) On a donc défini l’application f : K K, x x* , où K désigne le dual du Q -
e.v. K . Il est évident que / est Q -linéaire. Pour montrer que / est bijective, il suffit
de voir qu’elle est injective, ( car dimo(AT) = dimo(AT) ), i.e. que K e r ( /) = {0 } .
Soit donc X e K e r ( /) . On a:
(Vy e K) 0 = T{xy) = x-h G{x)a{y) + a^{x)a‘^{y)
Donc X = a{x) = g‘^{x ) = 0 (cf . 1-6) ) . Donc K e r ( /) = {0 } .

Question 4 °

a ) Puisque les racines de P dans C sont simples, et que ces racines sont a, cr(a), (J^(a:),
Xr
la décomposition dans C{X) de la fraction --r - . donne, en tenant compte que
P{X)
=a\a^) :
xr (7^(û:^)
= é
E i P ' (a* (a)) X (X - (T*(a))
¿=0

b ) On a: P = {X - a)(AГ^ + XX -f fi) , avec A = - { p + 7) et ¡i = (cf. partie I),


c’est-à-dire: /i = ¿ = o : ^ + û : - 2 et A = a + 1 . On posera: Xq = ¡j, ] Ai = A ; A2 = 1 ,
i.e. X^ ~hXX ¡1 = X2X^ -h Al “hAq . Soit v € |0,2]. Pour t G Q , on a les propriétés:
P{t) ^ 0 ; P{t) = {t —a){X2t‘^ -h Alt -f Aq) et les égalités suivantes:
Enset 1971: corps cubiques 259

/( îM ^ A ^ + ^ n ^ y S J , ^ J,f P ( t ) a ’' \ ^ ___ a;^______ \ .


^ P '(a ) J ^^■^[p'(a)J [(t-a)P '(a)J ^’ \{t - a)P'{a)J
D ’après ce qu’on a vu en 4-a) ci-dessus, ces expressions sont égales à:
2
cr^(a’’ )
'’w E t( tt-t<: 7 ^(a))P'((T^(a))
= p{t) = f
^ ^ ' ‘''P(t)
on en déduit, en notant 6ij l’inusable symbole de Kronecker

Ces relations traduisent exactement que la base duale de la base B = {l,a^a^) du

0 - e ,v . . . . ( ( ^ ) * . ( ^ ) * . ( ^ ) - ) ,

Question 5

a ) D ’après ce qu’on vient de voir, on a déjà T = 0 , donc 1 et


(a).
\FUa)/ \F'(a)/
'(a)>
sont T -orthogonaux. D ’ailleurs -—y ^ ^ Q (car F est le polynôme minimal
P '(a ) F'(a)
de a sur Q ) , donc 1 et sont Q-linéairement indépendants. On a: T(A)
P '(a )
T(a -f 1) = 3 -f T(a) (car T ( l) = 3) = 3 + (a + j3 + y) = 3 - 1 = 2 ; d ’après les
résultats de 4-b) ci-dessus, ~ ^ p G Q , on a donc:

T(>. + f > ) . 3 f l + 2 , et t ( ^ ) . t ( ^ ) + P î-(p ^ ) - 0 ^ En cholsteant

2 / 2\ /A —
/0 = , on obtient donc: TyX - - j = 0, ~ ® > c’est-à-dire:

Il est d ’autre part clair que la forme bilinéaire


6* : X^ ►Q , (u, v) i-> v{u)
est non dégénérée (sa matrice dans les bases: B et sa duale est la matrice unité). Donc

b est elle-même non dégénérée, et par suite le 6 -orthogonal du plan VectQi ^1 >
est une droite; c ’est la droite Q •(A - | ) . Enfin on a les relations:

6(1,1) = 3 ; b (-p — , = t (— X {-a^ + _ « - - ) )

(car p 7 ^ = ( - f + |) à cause des résultats de 1-4) ), d ’où, avec les relations


obtenues en 4-b) ci-dessus:
2 ^ /A 2 a 2
K p '( a ) ’ P '( a ) ) 7 ^ ( p '( a ) J

Donc le plan V e ctQ ^ l, ^^’^st pas 6 -isotrope, donc A - | est hors de ce plan

(ce qui peut aussi se vérifier directement). Finalement:

( 1 2 \
f1 >- A - - ] est une base 6 -orthogonale du Q -e.v. K
V P '(a ) 3 /
260 Chapitre 2, problème 20

b ) Calculons: ^ ~ 3 } '

t (^(a - 1 ) ^ ) = t ( a 2 - j A + î ) = T (X ^) - ¡T (X )+ Î t (1) = T ( A 2 ) - Î t (A) + 1

puis: T(A) = 2 ( voir plus haut), et:


T(x^) = T(a^ + 2a + 1) ; T (a ) = - 1
T(a^) = a^ + /3^ + 7^ = (a + /î + 7 )^ - 2(/37 + 7^^ + = 1+ 4 = 5,
// 2\2\ 8 4 14
donc T(A2) = 5 - 2 - 3 = 6 , e t T n A - - j 1 = 6 - - + - = — . Donc:

Mato.W = diag^Kl,l). ) “

On en déduit:
/ 2 14 \
Mat5 '( 6 ) = diag(^3, y J

On voit que d e t ( Mat 5/( 6) ) = 4 = 2^ . Montrons que ce résultat était prévisible On a:


2 2

MatB(5) = i ^ < 7 ’’ ( a W ) ) = [ ^ < T ^ ( a V ( a ^ ') J f o<<<2 =


^r=0 1 o<j<2 r =0 | 0<J<2

= fo<i< icT’ (a ^ ))
\o<i< \ 0<j<2
ce qui entraîne:

det ( MatB(6) ) = det ^ (<7*(û!^')) I o<i<2 )

Mais puisque {a^(a^),a^(a^),a'^(a^) } = { a ,/ ? , 7 } pour tout k e { 1, 2} , on voit qu’il


existe £: G { - 1, 1} tel que:
1 1 1
det ^ j ^ = 6^X a J = £ X (P - y)(y - a)(a - P)
P
O? pP 7^
(en effet, il s’agit d’un déterminant de Vandermonde). Il s’ensuit:

det ( Mate(6 ) ) = = \j^P - l ) [ l - O i){o i - P )^ •


Donc A est égal au discriminant de P , donc à 7^ , comme on le voit par un calcul
élémentaire ( à partir de P {Y —3 ) = Y ^ - ^ Y - - ^ ). Entre deux bases du Q -e.v. K , le
discriminant de la forme bilinéaire b se change en le multipliant par le carré d ’un rationnel
non nul. Comme ce discriminant est 7^ dans la base B , le discriminant par rapport à la
base B' est nécessairement un carré parfait dans . Donc d e t ( Mat5 / ( 6)) G Q °
(où Q ° désigne le groupe des carrés dans le groupe multiplicatif Q * ).

PARTIE III
Question 1 "

a ) D ’après II-2) et II-3-a), on a: Ker((5) = Q . Autrement dit: Q est l’ensemble des


Z e K tels que a{z) = z .
Si a: G AT, on a: cr(N{x)) = a(xa(x)a^(x)) = a(x)a^(x)x (car = Id ^ ) = N{x ) .
Donc N{x) G Q d ’après ce qui précède. D ’autre part, il est trivial que pour tous
éléments x et y , on a: N{xy) = N{x)N{y) (car or^{xy) = cr^{x)a^{y)).
Enset 1971: corps cubiques 261

b ) En revenant à la partie I, on voit aisément que cr(A) = A . Donc en développant les


produits, N(x) e A pour tout x e A. Donc, si x G A , on a: N(x) G ^ riQ . Calculons
n Q : si X = No -h Nia + N2a^ avec G Z , et si a; G Q , alors

1 •(A^o - a;) + A^ia + N2a^ = 0


Or on a vu que (l,a,a^) est une suite Q -libre. D ’où N2 = Ni = Nq —x = 0 (puisque
ATo - a ; G Q ). Donc a; = ATq G Z . D ’où AC\Q C Z , et comme il est clair que Z c A nQ ,
en définitive, on a:

AnQ = ,

On en déduit bien: Va; G A, N{x) G Z .

Question 2 "

On a: N(l) = 1 ; si x e A, y e A et xy = 1, alors N(xy) = N(x)N(y) = N(l) = 1,


donc A^(x) G { - 1 , 1 } puisque N(x) G Z . Inversement, si N(x) = e e { - 1 , 1 } , alors
€ = xcг(x)(J^(x) ; mais y = ea(x)a^(x) e A, et xy = 1, donc x est inversible dans A .

Question 3 °

La résolution est laissée au lecteur car elle ne présente aucune difficulté.

Question 4 °

a ) Plus généralement, soit M = [aij] et N = [bij] deux matrices carrées dans Wln{K ) ,
et posons: Q{U) = U + Ma{U) + Na'^{U) . Supposons trouvée Y G SPti,n(AT) (où
y = ( 2/ 1 , •••^yn) ) telle que pour tout X G Î3Jln,i{K) ( o ù = ( x i , . . . ,Xn) ) , on
ait: YQ{X) = 0 . Cette propriété s’écrit:
n n n
(v x € { K) ) E
Z=1
( E
j=l
+ E
j=\
+ Xi ) = 0.

Fixons %o , prenons x ^q arbitraire et Xj = 0 si j ^ %o . On a donc, pour tout x^o ,


n
la relation: E 2/»('^»oiXio + aüo<^(xio) + i>üo<^^(xio) ) = 0 , ou:
¿=1
n n
Vio^io + ( E 2 / i “ «o)<^(Xio) + ®
2=1 2=1
D ’après ce qui a été vu en 1-6), on en déduit: yi^ = 0 (car a ^ Id/c ). C ’est vrai pour
tout io . Donc Y = 0.
b ) La forme K -bilinéaire
/ : mi, n( K) X m n, i( K) -> K, (x ,y ) ^ x y
(où X Y est identifiée à son seul coefficient) est non dégénérée , sa matrice dans les bases
canoniques étant la matrice unité In . D ’après ce qu’on vient de voir en a) ci-dessus,
l’orthogonal -^jB(9Jîn,i(AT)) pour / est { 0 } . Donc B(W tn,i{^)) = S!Jîn,i(A:). D ’où
l’existence des X i .
c ) D ’après ce qui précède, la matrice U G Wln{K) de colonnes ( X i , . . . ,Xn ) , est telle
que B{U) (qui est la matrice carrée de colonnes B { X i )^... ,B{Xn) ) est inversible.

Question 5 °

a ) Si A = Bcr(B~^) avec B G GL(n,K ) , alors:


Aa(A)a'^{A) = Ba{B~^)a{B)a‘^{B~^)a'^{B)a^{B~^)
262 Chapitre 2, problème 20

b ) Inversement, supposons que Aa{A)a‘^{A) = In ■ Fixons U 6 ÜJln(K) telle que


B{U) = U + Acr{U) + Aa{A)(r'^{U) soit inversible ( U existe d ’après ce qu’on a vu en
4-c) ). Alors
B{U) - A<t {B{U)) = B{U) - Aa(U) - Aa{A)a'^{U) - Aa(A)a^{A)a^(U) =
= C/ + AaiU) + A(t{A)(t^{U) - Aa(U) - A(t{A)(t\U) - Aa{A)cr^{A)U .
Comme Acr{A)cr^(A) = / „ , on déduit de ce qui précède: B(U) = A a {B { U) ) . Puisque
B{U) est inversible, cr{B{U)) l’est aussi ( ît induit sur 9Jl„(Ar) un automorphisme de
Q -algèbre). Donc:

A = BiU)[a{B{U))]-^=B{U) a([B{U)]-^) = Boa{B^^)

où Bo = B { U ) .

Question 6 °

a ) Soit l’application
/ sia; = 0
tp
^ K —>K , X s
[ xa[x j oi /y. -Z n
SI a: 7^ 0
Il est clair que si x e K et y G ÜT, on a: (f{xy) = ^{x)ip{y) . On a iV(0) = 0 , et, si
a: ^ 0 , on a la propriété:
N{x(j{x-^)) = N{x)N{a{x-^)) = N{x)N{x~^) = N{xx-^) = N{1) = 1
(car N o a = N sur K ) .
Inversement, soit y e K* tel que N{y) = 1, i.e. y(r{y)a‘^{y) = 1. Pour tout u € K
tel qu’on ait x = u-\-y a(u) + y cr{y)cr'^{u) G K* (l’existence de u est garantie par le
résultat de la question 5) ci-dessus, mais aussi directement par celui de la question 1-6)
puisque y 7«^ O), on a, d ’après les calculs de 5) ci- dessus, y = xa(x~^) , i.e. y = (p{x) .
Donc

Im(v?) = { 0 } U N - \ l )

b ) Notons d ’abord que N{p) = p^ pour tout p G Q , et que [ x e K et (p(x) = 1 )


signifie: [ x e K ^ et a;(j(a:“ ^) = 1 ), i.e. a;(cr(a;)) ^ = 1, i.e. a; = ij(a :). On a déjà vu
que K e r (ld - cr) = Q , donc [ x e K et (p{x) = l) ( x G Q * ). Ainsi la question
posée revient à demander si ia fonction N : K Q est surjective .
Il revient au même de demander si l’application i/ : K* Q , $ N(^) (qui est
un homomorphisme de groupes multiplicatifs) est surjective. Pour traiter cette question,
nous allons expliciter i/ .
Soit ^ = X -h ay -h O?Z G AT* avec (x, y, 2:) G \ {0 } . On a:
N[i) = x^ + y^ + 2:^ + Cix^y + C2X^z + Czxy^ + Ci^y^z + C^z^x + Ce^^y + C^xyz ,
avec:

Cl = + /? + 7
C 2= q 2 4-/32+ 7 ^
C3 = /37 + 7a 4-
C4 = a)3 7 ^ 4- 4- a/ 3^7

Ce = a;/3^7 ^ -h a^/37 ^ 4-
C7 = a7^ 4 - 4 - /3a^ 4- 7a^ + 7 /3^

Or, puisque P = - 2X - 1, on a:
Enset 1971: corps cubiques 263

d ’où aisément:
Cl — = -1
C2 = C? - 2 (-2 ) = 5
C'a — = -2
C4 = a p ‘y C i = -1
Cs = C l - 2 a f i 'y C i = 6
Ce = a P '^ C z = -2
Ct = C 'i C 3 - 3 a /Î 7 = -1

Ce qui donne:

(4) iV(^) = - x^y + hx^z - 2xy^ - y^z + ^z^x - 2z^y - xyz

Notons ${x, y, z) le polynôme du second membre de (4) . En réduisant æ, y et z à


un même dénominateur d e N * ,11 existe x', y', z' dans Z tels que:
=^{x',y',z')
Nous allons prouver par l’absurde que iV(^) ^ 2 . Supposons en effet qu’on ait 7V(0 = 2 .
On aurait: 0(x',y',z') = 2d^ ; donc {x',y',z') ^ (0 ,0 ,0 ). Soit 6 un pgcd de x',y',z'
appartenant à N * . Comme le polynôme $ est homogène, les entiers relatifs

■ Y = t.

sont maintenant premiers entre eux dans leur ensemble et vérifient:


6H{X,Y,Z)=2d? ,
d ’où:
3 V a l2 ( é ) + V a l 2 ( ^ ( X , y , Z ) ) = l + 3V al2(d) ,
ce qui entraîne:
V a l2 (^ (X ,F ,Z )) > 1
autrement dit: 2 divise Y, Z ) . Mais au plus deux des nombres X, Y, Z sont pairs.
Si X^Y et Z sont impairs, l’examen de (4) montre que ^[X^Y^Z) est impair. Si
un exactement des nombres X, Y, Z est impair, on vérifie de même que ^{X, F, Z) est
impair. Si un seul des nombres X , Y et Z est impair, il est immédiat que ^{X,Y,Z)
est impair. Donc jamais ^ (X , y, Z) ne peut être pair, en contradiction avec ce qu on
vient de voir.
Cette contradiction montre bien qu’il n’existe aucun ^ e K* tel que N{^) = 2 . La
réponse à la question posée est donc:

NON
Problème 21

TH EOREM E DE FERM AT, CAS p = 7

PR E AM BU LE
Dans tout ce qui suit, K désigne un corps commutatif de caractéristique nulle.
Dans la K-algèbre K [ X i , X 2yXs\ des polynômes en les indéterminées X i , X 2 yXs
sur K , on considère les sommes de Newton:
Sk{XuX2,X3) = Xf + Xl + X l {k € N)
et les polynômes symétriques élémentaires de X i , X 2 ,Xa :

iai(Xi, X2, X3) = X i + X 2 + X3


(T2(Xi,X2, X3) = X2X3 + X3X1 + X1X2
<73(Xi , X 2 , X 3 ) = X i X2X3
On rappelle que pour tout k e N , il existe un unique élément A/fc de K [ X i , X 2, ATs] tel
que: J^k{<^i,a2,crz) = Sk

PARTIE I

1
Soit (p, q, r) € . Démontrer que:
Q>PQ - r) = - 7r (p* - p'^q + q^) + 7pr^

2 ‘)
Soit a, P, 7 trois nombres algébriques (i.e., trois éléments de C algébriques sur
Q ) . On note / = f { X ) l’élément de ¿ [ X ] égal à (X — a){X —P){X — 7 ) . On fait
l’hypothèse suivante:
r /(X )e Q [X ] ;
(^ )
\ + /?^ + 7 ^ = 0

a ) Vérifier qu’il existe un unique triplet (p, q, r) e tel que:


f { X ) = X^ -^pX"^ + qX + r - p q .

b ) On suppose que p = 0 . Montrer qu’on a: soit aPy = 0 , soit f ( X ) = X^ + r .


q T
c ) On suppose que p ^ 0 . On pose: q\ = pz
-x \ r\ = pô
^ . On note (s, t) l’élément

de Z X* tel que 2q\ — 1 = - et que p g c d ( s, i ) = 1. En utilisant le résultat de la


^ 1
question 1), vérifier que le trinôme g{X) = X^ —(1 —qi + qi)X 4- - admet une racine
1 1
dans Q . En déduire l’existence de Ui € Q + tel que -(1 - qi -h qi)^ ~ j = '^Î • En
266 Chapitre 2, problème 21

posant U = 8uit^ , démontrer enfin qu’on a:

(^) = г¿^

PARTIE II

On considère un triplet (s,t,u) e Z x x Q + qui vérifie l’équation ( £ ) , tel que


p g c d ( s , t ) = 1 et que t soit impair.

1
Démontrer que u e N et que t est divisible par 7.

2 °)
a ) Calculer (s^ + 3¿^ + г¿)(s^ + - u).
b ) Montrer que t, -f u , s^2 3t^ - u sont premiers entre eux dans leur
ensemble. A l’aide du résultat de a) ci-dessus, en déduire qu’il existe e G { —1 ,1 } , deux
entiers naturels pairs a et et deux entiers naturels impairs a et 6 tels que:

( + 3t^ e u = T^aa^ ; + 3t^ —eu = ;


{Q)
\ p g c d (a , 6) = 1 ; ab = t \ a/3 = 6 4 ; a = 0 mod(7)

3^)

a )y Calculer 7 et 6^ modulo 8.
b ) En déduire, en additionnant les deux premières relations (G) , la congruence:
s^ + 3 - ^ + ^ = 0 m o d (8 ).
c ) En déduire: {a, P) = (2,32) et = 4 m o d (8 ).

4^)

a ) Vérifier que (8s 4- 326^ — 3a^)(8s — 326^ -h 3a^) = , et en déduire l’existence


de deux entiers naturels impairs c et d et de T7G{—1 ,1} tels que:

8 I s I + T]{32 b^ - 3o?) = et 8 |s |- 7^(32 b^ - 3a^) =

b ) Réduire modulo 8 les équations obtenues en a) ci-dessus. Conclusion?

PARTIE III

On considère un triplet (s, г¿) G Z x ^ x Q + qui vérifie l’équation ( £ ) , tel que


p g c d ( s, t ) = 1 et que t soit pair. Pour ^ G { —1,1} , on posera: = s^ + 3^^ —^ г¿ .

1
a ) En utilisant (£ ) et l’expression trouvée en II-2-a), démontrer que u G N , et que
s et U sont impairs.
b ) Montrer que t , A i et A _ i n’ont aucun facteur premier commun impair.
c ) Calculer A i + A _ i modulo 4, et en déduire que l’un des nombres A i et A _ i est
divisible par 2 et non par 4.
Théorème de Fermat, cas p = 7 267

2^)
En utilisant l’expression trouvée en II-2-a), démontrer qu’il existe ^ e { —1 ,1 } et
(a,b) e N * x N * tels que:

= y
{H)
[p g c d (a ,

3°)
a ) Démontrer que:

4 7
b ) Dans cette sous-question, on suppose que b est pair. Déduire successivement de
ce qui précède les congruences suivantes:
A 2 1 h 2 h 2
mod( 8) ; ( 2) m od( 8) ; 2 = ( 2) i^od( 8)

c ) Déduire de la dernière congruence ci-dessus que b est impair et que a est pair.

a
□ Dans ce qui suîty on posera: ai = — □
2
d ) Démontrer que a\ est divisible par 4.
4 °)
3 2 1
a ) Démontrer que - ( 6^ - - a j ) = — af , et en déduire l’existence de C ^ ( -1 » 1}
2 28
et de (c, d) G N * x N ^ tels que:

r i^ l + C ( 6 ^ - H ) = 2 c 4 ; =

[pgcd(c,d)=l ; a\=2 cd ; d= 0 mod(7)


b ) Démontrer alors que:

= &c^dp + -)^é)

C ) Montrer que -h 6^ ^ 0 m o d (7 ), et en déduire que ^ = - h l . On a donc:

(>Ci) - - é = b^
7
d ) Montrer que i > d > 1. En comparant (£ ) et ( £ 1) , et en utilisant le fait qu’il
n’existe pas de suite infinie strictement décroissante dans N ^ , obtenir une contradiction.
En conclusion, quels sont les triplets (a, 7 ) de nombres algébriques qui vérifient (^ ) ?

☆ ☆ ☆
268 Chapitre 2, problème 21

C O M M E N T A IR E SU R L E C A S p = 7 D U G R A N D T H E O R E M E
DE FERM AT

Le cas p = 7 a été démontré juste après les cas n = 4 (Fermat), p = 3 (Fermat?, en


tout cas Euler et Gauss), et p = 5 (Dirichlet, Legendre, Lamé). C ’est le dernier cas traité
par des méthodes élémentaires, i.e., n’utilisant que l’arithmétique classique dans l’anneau
Z . Les mathématiciens de la période allant jusqu’à 1845 ne concevaient pas clairement
que les anneaux d ’entiers des corps de nombres algébriques ne sont pas nécessairement
factoriels, d ’où leur acharnement à démontrer le grand théorème de Fermat directement,
par des raisonnements d ’arithmétique où la seule innovation de haute portée par rapport
aux célèbres Eléments d ’Euclide était la méthode dite de descente infínie de Fermat,
(dont la toute dernière question du présent problème fournit un magnifique exemple).
C ’est en 1847 que Kummer publie ses mémorables travaux introduisant et utilisant
les nombres idéaux, et met ainsi un terme définitif à cette première période. Cette publi­
cation, en effet, stoppa pour ainsi dire net le foisonnement des recherches élémentaires. Il
semble que de nombreux mathématiciens n’aient alors pas renoncé de gaîté de coeur aux
raisonnements d ’arithmétique ordinaire dans les anneaux d ’entiers des corps de nombres.
Le travail de Kummer a dominé l’histoire du grand théorème de Fermat jusqu’à la fin
des années 1970. Comme on sait, la solution définitive aujourd’hui apportée au grand
théorème de Fermat ne découle pas du travail de Kummer, resté jusqu’ici quasiment
bloqué dans la sévère impasse de la question des nombres premiers dits réguliers. Elle a
été obtenue par Wiles (1993-1995), par des méthodes utilisant les courbes elliptiques, à
partir d ’une idée qui remonte au moins à 1975-80 (Hellegouarch), et par des techniques
alliant la géométrie des courbes elliptiques à des concepts très spécialisés sur la théorie
des nombres algébriques élaborés (pour certains de longue date) par J.P. Serre.
Pour en revenir au cas p = 7 , la méthode que nous avons développée dans notre
énoncé est très rarement donnée. Par exemple, on ne la trouve dans aucun des nom­
breux articles parus depuis 1994 dans des revues soit de vulgarisation (comme ^Tour la
Science^* ), soit destinées à un public mathématicien de niveau varié {Revue de Mathéma­
tiques Spéciales, Quadratures, etc...). Dans toutes ces revues, on donne des démonstra­
tions pour les cas n = 4 et p G { 3 , 5 } . La dernière revue citée a ainsi donné la preuve
originale de Dirichlet-Legendre pour p = 5. La preuve que nous avons donnée du cas
p = 3 (voir supra, problème n ° 10) démontre pour ce cas un théorème bien plus précis
que l’énoncé de Fermat. De même, celle donnée ici du cas p = 7 donne un résultat net­
tement plus fort que l’énoncé de Fermat. Voici les documents que nous avons consultés
pour construire le présent problème:
LAMÉ G. Mémoire d Analyse indéterminée, Journal de Mathématiques pures et
appliquées, tome V, p.l95 (1840)
LEBESGUE V .-A. (^) Sur Vimpossibilité de = 0 , Journal de Mathéma­
tiques pures et appliquées, 1840, p.276-279 et 348-49.
GENOCCHI A. Intorne aWequazione + + = 0 , Annali di Matemática pura
ed applicata, 1864, p.287-88.
La démonstration du cas p = 7 peut être attribuée à Lamé et V.-A. Lebesgue.
Toutefois, dans l’article cité de Genocchi, les travaux de Lamé et Lebesgue sont con­
sidérablement simplifiés. Notons, pour finir, que l’idée de départ, consistant à utiliser les
sommes de Newton, conduit aussi à une très élégante preuve du ’’ premier cas” du grand
théorème de Fermat pour p = 17 : on trouvera cette preuve développée dans Exercices
résolus dAlgèbre du Cours de Mathématiques-1, de J.M. ARNAUDIÈS, P. DELEZOIDE et
H. FRAYSSE (Dunod, 1994), exercice 4 du paragraphe X.4, p.302-304.

(^) V .-A . lebesgue ne doit pas être confondu avec Henri Lebesgue (celui de l’intégrale), dont il est l’aîné
de plusieurs décennies; V.-A . Lebesgue a notamment été professeur à l’Université de Bordeaux.
Théorème de Fermat, cas p = 7 269

SOLUTION

PARTIE I
Question 1 °

Le plus rapide est d ’utiliser les formules de Waring.

• Pour la commodité du lecteur, nous rappelons ici ces formules, dans le cas par­
ticulier qui nous intéresse. Notant T une indéterminée sur K [ X i , X 2,X:^], dans la
K -algèbre de séries formelles K{X\, X 2 , X:i)[[T] ] , on a, en posant ai = c7i(X i, X 2, X 3)
et Si = Si{Xi,X 2,X^) pour tout entier i\
/fc=3 . fc=3
L o g ( l - <7iT + - a^T^) = Log ( ^ (l “ ^kT) ) = ^ L o g (l - XkT) =
^k=l / ifc= l
K —O /
/c=3 00 - \ 00 .

d ’où l’identité:
00 - 00 .
( 1) Y , -SnT'^
— ^ II' I l
=I]
- <^2T2 (JzT^Ÿ +
n=l fe=l
Pour tout entier fc > 1, le développement du multinôme donne:

(2) { a x T - a 2 T ‘^ + a^T^Ÿ= Y -
Otl +Oî2+<^3—fc
ce qui, en reportant dans (1), donne Sn pour tout n > 1 :

(3) Sn = n ^ (-Ij Z7ïZ7n~\ ^2 ^3


Ot\\OL2\a2,\
ai+2a2+3a3=^
• Avec n = 7 , on obtient le tableau suivant qui fournit les triplets a = (a i, « 2, a 3)
et les coefficients second membre de (3):

a = ( 01, 02, 03) Ce


(7,0,0) 1
(5,1,0) -7

(4,0,1) 7

(3,2,0) 14

( 2, 1, 1) -21
(1,3,0) -7

( 1, 0, 2) 7

( 0, 2, 1) 7

On en déduit:
(4) 57 = a î - 7<rfcr2 + 7<ri<T3 + Ucrl^l - 2\a\a2(Ji - + 7aia| +
270 Chapitre 2, problème 21

En remplaçant (cri,a 2,cT3) par ( p , —r) dans (4) et en réduisant, on obtient:

(5) A/V(p, q,pq - r) = / - 7r(p^ - p^q + + 7pr^

Question 2 °

a ) Par hypothèse, on a un triplet (a , b,c) € <Q^ tel que f ( X ) = —aX^ + bX —c.


On répond à la question en posant: p = a \ q = b ; r = ab —c. Remarquons que d ’après
la relation (5), l’équation (^ ) entraîne:
(6) - 7r(p^ - p^q + q^) + Ipr^ = 0

b ) Puisque p = 0 , on déduit de (6) que g = 0 o u r = 0 . Si ç ^ = 0, alors f { X ) = X^+r .


Si r = 0 , alors f { X ) = X { X ‘^ + q) d ’où a /?7 = 0 .
c ) Après division par 7p^ , la relation (6) donne immédiatement:

i’i - (1 - 9i + 9i)»'i + 7 = 0
Le trinôme g{X) admet donc la racine rationnelle r\ . Puisque g G Q [ X ] , le discrimi­
nant (1 — + qiŸ — I de P est un carré parfait dans Q . Et comme \ , on en

déduit bien: qu’il existe U\ G Q + tel que (1 - + q\Ÿ ~ ÿ = • Enfin en remplaçant

q\ — \ ^ et u\ par ^ et en réduisant, on arrive à l’équation demandée:

54+6^2^2_
(£ )

(équation de Genocchi).

PARTIE II

Question 1 °

En multipliant les deux membres de ( £ ) par 7, on voit que 7'u^ G N . Mettons u sous
forme de fraction irréductible: n = | , avec (x^y) e N x et p g c d ( a ;,y ) = 1 .
On a donc un entier m e N tel que 7x^ = my‘^ . Comme est premier avec a;^ ,
nécessairement y^ divise 7 (théorème de Gauss), d ’où y = l puisque 7 est premier. Par
suite, u = X e N . Maintenant, = 7(s^ + - г¿^), donc 7 divise , donc 7 divise
t puisque 7 est premier.

Question 2 °

a ) D ’après ( £ ) , on a:
64
(7) (s^ + 3 r + u)(s^ + 3 r - u) = (s^ + 3r)^ - u ^ = - t + 9 r = y r

b ) Montrons qu’aucun nombre entier naturel premier p ne peut diviser à la fois t, U =


+ 3t^ + u et V = + 3i^ - u . Supposons en effet que p soit un tel nombre.
Alors p diviserait U V = 2(s^ + 3 i^ ), donc diviserait 2s^ ; mais p serait impair
puisque t l’est. Donc p diviserait et par suite diviserait s , ce qui est absurde
puisque p g c d ( s , i ) = 1 . Cela prouve que t, U et V sont premiers entre eux dans
leur ensemble.
On a: t = 7^Q, avec e G ^ , m G N et Q = ^ , où les qi sont entiers
naturels premiers distincts , tous ^ 2 et 7^ 7, et où h e N (on convient que Q = 1 si
h = 0). On déduit de (7):
( 8) UV = 2®7^"-ig^
Théorème de Fermat, cas p = 7 271

Chaque facteur premier de t divise un et un seul des nombres U et y . Il découle donc


de ( 8) qu’on a un partage ( /, J) de [l,h]|, un élément e de { - 1 , 1 } et deux entiers
naturels a et P tels que:

s'^+ 3t^+ = 4 - - eu = /3 ; aP = 2^
kei keJ
Les entiers a = et 6 = sont impairs, premiers entre eux, et

vérifient: a = 0 mod(7) , + Зí^ + eu = et + 3¿^ - eu = Pb"^. L’un au


moins des entiers a et ^ est pair, mais comme s^ + 3t^+6:u et s^^-3í^ —eu ont même
parité, et comme a et 6 sont impairs, nécessairement a et b sont tous deux pairs. Les
nombres e^a,P,a,b ainsi définis satisfont donc les conditions {Q).

Question 3 °

a ) Soit m e N . On a: (2m + 1)^ = 1 + 4m(m + 1) . Comme m{m 4-1) est pair, on voit
que ( 2m 4-1)^ = 1 mod( 8) . Les nombres entiers a et 6 étant impairs, on déduit de
là que = 1 m od( 8) et 6^ = 1 m od( 8) . Puisque 7 = - 1 m od( 8) , on obtient
aussi: = -1 mod( 8) . En définitive:

(9) = 1 m od( 8) ; 6^ = 1 m od( 8) = -1 m od( 8)

b ) l’addition membre à membre des deux premières relations (G) donne:

( 10) = -Sa^b“^ + 4- ^:Pb"^


14 2

En reportant les congruences (9) dans (10), on obtient, en tenant compte que — G
P

P a
( 11) s ^ 4 - 3 - — 4- — = 0 m od( 8)

c ) L’étude de la question 2) ci-dessus a prouvé que:


(a ,^ ) G {(3 2 ,2 ), (16,4), ( 8, 8), (4,16), (2 ,3 2 )}
La congruence (11) permet d ’éliminer les couples (32,2), (16,4), ( 8, 8), (4 ,1 6 ), ce qui
prouve que (oî,P) = (2,32). En reportant ces valeurs dans (10) et en réutilisant les
congruences (9), on obtient: = - 4 m od( 8) , c ’est-à-dire: = 4 m od( 8) .

Question 4 °

a ) La relation (10) s’écrit:

4- Зa^6^ - 166^ = ,

ce qui équivaut à:

64s2 - (326^ - = -a^


c ’est-à-dire à:

( 12) ( 8s 4- 3262 _ _ 32^,2 3^2) ^ ^^4

Montrons que les entiers C = 8s 4- 3262 - 3a2 et D = Ss - 3262 _|_ 3^2 premiers
entre eux. En raison de ( 12), un entier naturel premier p qui diviserait à la fois C et D
serait impair et diviserait a , donc t ( cf. relations (9)). Il diviserait aussi C4-2^ = 8s ,
donc s puisqu’il serait impair. Ce qui est impossible, puisque p g c d ( s , i ) = 1 . D ’où
l’assertion.
Reprenons ici la factorisation a = 7^Q définie à la question 2) ci-dessus, et raisonnons
comme à la démonstration de (G) . La relation ( 12), et la relation p g c d ( C , D ) = 1 ,
272 Chapitre 2, problème 21

montrent alors l’existence de 77 G { —1,1} et de deux entiers naturels impairs c et d


tels que
^4
(13) 8 1s I + 7^(3262 - 3a2) = ; 8 15 | - T j(3 2 b ^ ~ ^

d ) Réduisons les relations (13) modulo 8. Puisque c est impair, on a: c2 = 1 m o d (8 ).


^4
En tenant compte que — = - 1 mod(8) (voir relations (9)), on arrive à la congruence:
3t] = —1 m o d (8 ), qui est manifestement fausse.
On conclut que le triplet (s,t,г¿) élément de Z x x Q + vérifiant les conditions
du début de cette partie II ne peut exister.

PARTIE III

Question 1 °

a ) On voit comme au début de la partie II que u 6 N et que 7 divise t . Puisque


¿4
p g c d ( s , t ) = 1 et puisque t est pair, l’entier s est impair, et l’entier y est pair. Par
simple examen de l’équation ( £ ) , on en déduit que u est impair.
b ) Soit P un entier naturel premier divisant à la fois t , A\ et A - i . Alors p divise
Ai+A-i = +3^2 , donc divise 2s2 . Comme p g c d ( s, t ) = 1, nécessairement p = 2 ,
ce qui répond à la question.
c ) On sait que = 1 mod(8) (voir II-2)). Donc Ai A - i = 2s^ = 2 m o d (8 ), et
a fortiori A l + A _ i = 2 m o d (4 ). Comme A i et A _ i sont tous deux pairs, un et
un seul d ’entre eux est divisible par 2 et non par 4.

Question 2 "

Ecrivant (7) sous la forme: A i A _ i = 64 ^ , on voit que tout facteur premier impair
commun à A i et A _ i devrait diviser t ; l’étude de la question 1-a) ci-dessus a montré
que c ’est impossible. Notons e l’élément de { —1,1} tel que B = - ^ soit impair. On
a donc: p g c d ( R , A _ e ) = 1. Soit e = Valr{t) et m = V a l 2(t) (on a donc e > 1
et 7Ti > 1 ), et soit Q = 111=1 décomposition en facteurs premiers dans
de Q = (les Qi premiers distincts et tous ^ 2 et ^ 7, et h e N] comme
d ’habitude, on convient que Q = 1 si h = 0). On a:
(14)
Puisque B et A_g sont premiers entre eux, et puisque B est impair, l’expression (14)
montre qu’on est dans l’un des deux cas suivants:
Soit il y a un partage ( /, J) de [1, h] tel que
4ui
B= et =
tel jeJ

Soit il y a un partage ( /, J) de |1, hj tel que

iei je J

(Si = 0 , les facteurs f l i e / YljeJ ^ remplacer par 1).

Si on est dans le premier cas, on pose: a = 7^ H ie / î ^ O je j Qj^ ; et


^ = e. Alors: A^ = 2B = ; A_^ = 26^; a = 0 mod(7) ; p g c d (a , 6) = 1 ; et
ab — 2t.
Théorème de Fermat, cas p = 7 273

Si on est dans le second cas, on pose: a = 7^2^+^ Yljej \ ^ = I lie / ^ \


^ = - € . Alors: = A_e = |a^ ; A-^ = 2B = 2b ] a = 0 mod(7) ; p g c d ( a, 6 ) = 1 ;
et ab = 2 t.
Dans tous les cas, les éléments a, 6, ^ ainsi définis satisfont toutes les conditions ( H) .

Question 3 °

a ) Par addition membre à membre des deux premières relations (H) , on obtient, en
tenant compte que ab = 2t\

2s^ + 6í^ = 2s^ + + 26^^

d ’où, après division par 2:


2 3 I l4 1 ^ 4
(15) S = 46 2 l2 H
- -- a , .b_- 6 +. -a

b ) Puisque b est pair, a est impair (a et 6 sont premiers entre eux), et par suite
a^
= 1 mod(8) et — = -1 mod(8) (voir II-3-a)). On déduit donc de (15):

1 m od (8 ). Mais s est impair, donc = 1 m o d (8 ). En fin


de compte:

(16) 2= -3 {Îy mod(8) ,

ce qu’on devait prouver.


c ) Puisque b est pair, il découle de l’étude de la question 2) ci-dessus que b est divisible
par 2^^+^ , donc par 4. On a donc = 4 mod(8) ou = 0 m o d (8 ).
Chacune de ces deux congruences est incompatible avec (16). L’hypothèse de départ est
donc fausse, i.e. b est impair, et par conséquent a est pair. Plus précisément, d ’après
l’étude de la question 2) ci-dessus, on est dans le cas où:

a= et b = l [ q^‘ = B
jeJ iei

Le nombre ai défini dans l’énoncé est donc ai = a = 7^*^^ Ylj^j . En particulier,


ai est encore pair.
d ) Montrons que ai est divisible par 4. En effet, 6^ = 1 mod(8) (car b est impair), et
a^
~ = 0 m o d (8 ), donc d ’après (15): = - 3 a i + l m o d (8 ), d ’où - 3 a i = 0 mod(8)
puisque = 1 m o d (8 ). Cela entraîne: af = 0 m o d (8 ), d ’où ai = 0 m o d (4 ).

Question 4 "

a ) La relation (15) donne: = -3ajb^ + 6^ 4- \ja^ , ce qui équivaut à:

s 2- ( ^ 2^\^ 1 4
- 2“ ) • 2 8 -
ou encore, a:
1 4
avec :
28^^’
(17)
Bi = |s|+( 6 2 - ; B_i = |s|-(62-|af) .
En posant E = YljeJ ^7 ’ “ 7®2^E . De plus, m > 2 puisque 4 divise a i . La
première équation (17) s’écrit donc:
(18) BiB^i =
Si un entier naturel premier p divise à la fois Bi , B-\ et ai , il divise t = a\b et
2|s| = J5i -h B - i , et comme p g c d ( s , t ) = 1, nécesairement p = 2. D ’autre part.
274 Chapitre 2, problème 21

Bi - B-I = 2b^ - 3af = 2 m o d (8 ), puisque = 1 m o d (8 ). On déduit de là, et de


(18), que les nombres Bi et B - i sont tous deux pairs, et qu’un et un seul des deux est
le double d ’un entier impair. Le pgcd de Bi et B - i est donc 2. Notons e l’élément de
{ —1, 1} tel que soit impair. D ’après (18), on est dans l’un des deux cas suivants:
Soit il existe un partage (5, T) de J tel que:

B^ = 2 T'4e- ■ n « ? " et _
= 94m—
2 3
ies ieT
soit il existe un partage (5, T ) de J tel que

B , = 2 Y i Qt’'" et [J q f“''
ies i€T

Dans le premier cas, posons: ( = - e \ c = 2'^' ^YlieT * » d — 7® H ies Alors:


2cd = a\ ; p g c d (c, d ) = l ; d = 0 mod(7) ; = 2c^ ; B-(^ = .
Dans le second cas, posons: C , = e\ c = X[iç.sQT î ^ • Alors:
2cd = ai ; p g c d ( c , d ) = 1 ; d = 0 mod(7) ; B^ = 2c^ ; = ^d"^.
Dans tous les cas, on voit que toutes les conditions requises sont satisfaites.
2
b ) Par soustraction membre à membre des relations: B^ = 2c^ et = -d^ , et après
division par 2( , on obtient:

c ’est-à-dire, en remplaçant ai par 2cd :

(19) 62 = 6c2d2 + c ( c ' * - y )

C ) Notons X 1-^ i la projection naturelle Z —> F r = 2 • ^ tableau suivant:

• • • • • • •
X 0 1 2 3 4 5 6
• - • • • • • •
x^ 0 1 4 2 2 4 1
• • • • • • •
0 1 2 4 4 2 1

Les ensembles Q 2 = ^4 = sont donc les mêmes, égaux à


{ 0 , 1, 2 , 4 } . Ecrivons maintenant le tableau des v -\-w pour (u, w) 6 Q 2 (à l’inter­
section de la ligne commençant par v à gauche et de la colonne commençant par w en
haut, le tableau donne v + w):

• • • •
0 1 2 4
• • • • •
0 0 1 2 4
• • • • •
1 1 2 3 5
• • • • •
2 2 3 4 6
• • • • •
4 4 5 6 1

Ce dernier tableau montre que si (x, y) G F7 x F7 , on n’a x^ -f 2/^ = 0 que si


= 0 , c ’est-à-dire ssi x = y = 0 (on est dans un corps). Vu que c divise a et
que p g c d ( a , 6 ) = 1, on a: p g c d ( 6,c ) = 1. Donc ( 6 , c ) 7«^ ( 0 , 0 ) . On en déduit
Théorème de Fermat, cas p = 7 275

que 6^ + ^ 0 m o d (7 ). Comme — est divisible par 7, il découle alors de (19) que


( = 1 . D ’où enfin l’équation {Ci) demandée:

7
Remarquons que d ’après les résultats de la partie II, l’entier d est nécessairement pair.
On a donc c = O ie s et d = HieT ■
d ) On a: 2t = ab = 2a\b = 46cd, i.e. t = 2bcd. S’agissant d’éléments de , on
constate donc bien que t > d > l . Soit S l’ensemble des triplets (x,y,z) e Z x N ^ x Q +
qui vérifient à la fois l’équation de Genocchi + 6x'^y^ — -y^ = et la relation
p g c d { x, y) = 1. Alors d ’après ce qu’on vient de voir, pour tout ( x ,y , 2) G S , l’entier
y est pair. Soit T l’image de l’application <S —> {x^y,z) ^ y . Si l’ensemble
S était non vide, l’ensemble T serait aussi non vide. Mais il découle de toute l’étude
précédente que si l’ensemble T était non vide, il ne serait pas minoré (à partir de {C) ,
on a obtenu {Ci) et t > d > \ ) . Or, toute partie non vide de N * admet un élément
minimum, donc est minorée. Il est donc impossible que S soit non vide. Donc cet
ensemble est vide. En revenant à la question 1-2), on en déduit que le cas envisagé en
I- 2-c) (i.e. le cas où p 7^ 0 ) est impossible. D ’après le résultat de I-2-b), les seuls triplets
(a, /5,7 ) vérifiant les conditions {J^) sont donc les triplets triviaux suivants:

• Les triplets ( û:,^ , 7 ) = (Ai,A2,A3) tels qu’il existe une permutation a G ©3 et


un couple (e, p) G { —1,1} X Q + vérifiant:

• Les triplets (o ;,^ , 7) = (Ai,A2, A3) tels qu’il existe une permutation a G © 3 et
un élément p G vérifiant les conditions suivantes t :

J A^(3) = 0 ;
1 ( A ct(1)) A ^ (2 )) = ( \ /P ’ ~y/p) •

^ Pour justifier cette assertion, tout revient à voir que si (x. y) G C * x C * est tel que = 0
et {X - x){X - y) € OIA") , alors x + y = 0 . Or, les hypothèses sur (x.y) entraînent l’existence de
i € U14 et de 7 G C* tels que 7(1 + O G Û et 7 ^x G Q . Si l’on avait 1 + ^ ^ 0 , on en déduirait:
ц Д р G Q , ce qui est impossible car le polynôme Q -minimal de tout élément de IU14 \ { - 1 , 1 } est soit
Ф7(Х ) , soit Ф7( - Л ') , où Ф7 désigne le polynôme cyclotom ique d ’indice 7, qui est de degré 6 (c ’est
A v e r tîssem e n t :
Cette table des matières est indicative. Pour des contraintes relatives au nombre de
pagesf elle est susceptible de légères modifications.

TABLE DES MATIERES DU TOME 2

CHAPITRE IV: ALGEBRE LINEAIRE

Problème 22 ENS de Saint-Cloud, 1977


Problème 23 Endomorphismes cycliques
Problème 24 Matrices stochastiques
Problème 25 Permutations et endomorphismes
Problème 26 Corps gauche de dimension 9 sur Q
Problème 27 Ecole Polytechnique, 1985
Problème 28 ENS St-Cloud, 1981 ( Perron-Probenius)
Problème 29 ENSET, 1980
Problème 30 Groupes de congruence

CHAPITRE V: ALGEBRE BILINEAIRE

Problème 31: Représentation de groupes ( ENS St-Cloud, 1971)


Problème 32: Th. de Perron-Probenius dans le cas symétrique
Problème 33: Homographies et groupe de Lorentz
Problème 34: Polynômes orthogonaux
Problème 35: Un Théorème de Jordan (d’après ENSET, 1974)
Problème 36: ENS Ulm, 1979 (algèbres hermitiennes)
Problème 37: ENSET, 1987

CHAPITRE VI: GÉOMÉTRIE

Problème 38: Cyclide de Dupin, cercles de Villarceau


Problème 39: Autour des cycloïdes
Problème 40: Lignes de courbure des quadriques
Problème 41: Les théorèmes de Mac Cullagh
Problème 42: Le grand théorème de Poncelet
Problème 43: Le problème de Koszul (ENS Ulm, 1966)
Problème 44: ENS Saint-Cloud, 1980 (Th. de Carathéodory)
Problème 45: Théorème de Whitney
Problème 46: Variations sur la cycloïde
Problème 47: Variations sur l’astroïde
Problème 48: Théorème de Sard
Problème 49: Singularités ordinaires dans le plan réel
A v ertissem en t :
Cette table des matières est indicative. Pour des contraintes relatives au nombre de
pages, elle est susceptible de légères modifications.

TABLE DES MATIERES DU TOME 3

CHAPITRE VII; SERIES, FAMILLES SOMMABLES

Problème 50: Cinq Exercices sur les séries


Problème 51: Six Exercices sur les séries
Problème 52: -développements
Problème 5 3 : Espaces F
Problème 5 4 : ENS Ulm, 1969 (de Mr Verdier)
Problème 5 5 : Zêta de Riemann sur la droite = 1
Problème 5 6 : Fractions continues
Problème 5 7 : Ensemble de Cantor et méthode du crible
Problème 5 8 : Opérateurs complètement continus
Problème 5 9 : Développements de réels positifs
Problème 6 0 : Exercices sur les séries

CHAPITRE VIH: ANALYSE FONCTIONNELLE

Problème 61: Variations sur la convergence uniforme


Problème 6 2 : Autour du théorème de Weierstrass
Problème 6 3 : Les meilleures approximations
Problème 6 4 : Fonctions /? et ^ de Nielsen, partie 1
Problème 6 5 : Fonctions /? et ^ de Nielsen, partie 2
Problème 66: Fonctions à différences itérées positives
Problème 6 7 : Fraction continue de tga; (Ecole Centrale, 1983)

CHAPITRE IX: SÉRIES ENTIÈRES

Problème 68: Exercices sur les séries entières


Problème 69: Théorème pentagonal d’Euler
Problème 70: Quelques formules d’Euler
Problème 71: Identité de Jacobi
Problème 72: Définition de Zêta de Riemann sur C \ {1}
Problème 73: Une condition suffisante d’analyticité
Problème 74: Sur les séries entières de rayon 1
Problème 75: Fonctions sans point d’analyticité
Problème 76: Th. de Von Staudt, méthode de Lucas
Problème 77: Ecole Centrale, 1984
Problème 78: Les nombres de Stirling
A v e r tis s e m e n t:
Cette table des matières est indicative. Pour des contraintes relatives au nombre de
pages, elle est susceptible de légères modifications.

TABLE DES MATIERES DU TOME 4

CHAPITRE X: INTEGRATION

Problème 79: Cinq exercices sur l’intégrale


Problème 80: Six exercices sur l’intégrale
Problème 81: Parties finies d’intégrales (ENS Ulm, 1965)
Problème 82: Autour de la constante d’Euler
Problème 83: Séries ^ rationnelle
Problème 84: Approximation par convolution
Problème 85: Quelques intégrales eulériennes
Problème 86: Densité des polynômes de Laguerre

CHAPITRE XI: SÉRIES DE FOURIER

Problème 8 7 : Théorème de Riemann (de Polytechnique, 1976)


Problème 88: Concours des Mines, 1986
Problème 89: Equation fonctionnelle de zêta de Riemann
Problème 90: Nombres de Lebesgue
Problème 91: Cinq exercices sur les séries de Fourier
Problème 92: Séries de Fourier et polylogarithmes

CHAPITRE XII: ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES

Problème 92: Equation de Bernoulli (de St-Cloud, 1971)


Problème 93: Une équation de Gauss
Problème 94: ENS St-Cloud, 1982 (théorème de Fuchs)
Problème 95: Fonctions de Bessel
Problème 96: Théorème de Liapounov
Problème 97: Une équation de Riccati
p+00 cos{tx)
Problème 98: L ’intégrale d x
Jo (a;2 -h1)*"
Problème 99: L ’équation i/'" = yy" (d’après Agrégation, écrit)
Problème 100: L ’équation xy" H- (p -h 1 - ax‘^)y' + bxy = 0
Problème 101: Solutions périodiques d’équations différentielles
Problème 102: Ecole polytechnique, 1983
INDEX DES AUTEURS CITES
L ’index indique la ou les pages où sont cités les auteurs mentionnés

Apollonius ...........................................................................................................................65
Arnaudiès ............................... 22, 26, 43, 44, 57, 70, 82, 87, 89, 93, 154, 198, 256, 268
Bernoulli...........................................................................................................................97, 99
Berlin ................................................................. 22, 26, 43, 44, 57, 70, 82, 87, 89, 93, 154
Bezout............................................................................... 70, 105, 173, 204, 209, 240, 256
Burnside ..............................................................................................45, 47, 48, 49, 54, 55
Cauchy .............................................................................................................................45, 47
Clausen ............................................................................................................. 100, 111, 112
Comtet ................................................................................................................................... 52
Delezoide ............................................................................................................................ 268
Dirichlet.............................................................................................................................. 226,268
Eisenstein ............................................................................................................................ 127
Euclide ................................................................................................................................. 268
Euler ..................................................................... 19, 53, 97, 133, 144, 175, 190, 265, 268
Fermat...................................................................... . 127, 138, 139, 141, 145, 265, 268
Fraysse ..................................................................................................... 57, 198, 256, 268
Frobenius ......................................................................................................... 33, 37, 40, 44
Fubini ............................................................................................................................... 12, 20
Galois ..................................................................................................................................... 82
Gauss .......................................................................................... 48, 49, 169, 181, 232, 268
Genocchi............................................................................................................................ 268,275
Hardy ....................................................................................................................................154
Hellegouarch...................................................................................................................... 268
Hurwitz................................................................................................................................. 154
Jacobi...................................................................... 127, 134
Klein ....................................................................................................................................... 26
Kummer............................................................................................................................... 268
Lagrange ....................................................................................... 37, 39, 89, 153, 154, 162
Lamé .....................................................................................................................................268
Landau ................................................................................................................................. 196
Lebesgue ............................................................................................................................ 268
Legendre ................................................................................................. 127, 133, 140, 268
Lüroth .....................................................................................................................................26
Milnor ................................................................................................................................... 122
Netto ....................................................................................................................................203,209
Newton ..................................................................................................................................56,268
Pépin .....................................................................................................................................145
Poincaré................................................................................................................................. 59
Polyà ................................................................................................................................45, 48
Poncelet................................................................................................................................. 65
Ramanujan ................................................................................................................. 203, 208
280

Riemann.................................................................................................................. 23, 26
Serre............................................................................................................................. 268
Tchebytchev....................................................................................................... 177, 184
Vandermonde.................................................................................................... 211, 260
Von Staudt............................................................................................97, 100, 111, 112
W aring.......................................................................................................................... 269
W iles............................................................................................................................. 268
Wright........................................................................................................................... 154
BIBLIOGRAPHIE

ARNAUDIES J., BERTIN J.

Groupes, Algèbres et Géométrie, t.î ( Ellipses, 1993 )


ARNAUDIES J., BERTIN J .........

Groupes, Algèbres et Géométrie, t.2 ( Ellipses, 1995 )


ARNAUDIES J ., DELEZOIDE P.

Exercices corrigés du cours d Algèbre ( Dunod, 1994 )


ARNAUDIES J ., DELEZOIDE P.

Exercices corrigés du cours d Analyse ( Dunod, 1993 )


ARNAUDIES J., DELEZOIDE P ....................

............................. Exercices corrigés du cours compléments d Analyse ( Dunod, 1995 )


ARNAUDIES J ., DELEZOIDE P ....................

............................. Exercices corrigés d ^algèbre bilinéaire et Géométrie ( Dunod, 1996 )


ARNAUDIES J ., FRAYSSE H.........................

................................................... Cours de Mathématiques, t. 1, Algèbre ( Dunod, 1986 )


ARNAUDIES J., FRAYSSE H.........................

................................................... Cours de Mathématiques, t. 2, Analyse ( Dunod, 19 8 7 )

ARNAUDIES J., FRAYSSE H.........................

...................... Cours de Mathématiques, t. 3, compléments d Analyse ( Dunod, 1988 )

ARNAUDIES J., FRAYSSE H.........................

............. Cours de Mathématiques, t. 3, Algèbre bilinéaire. Géométrie ( Dunod, 1990 )


COM TET L ............................................................

................................................................. Analyse combinatoire, t. 1 et 2 ( P.U.F., 1970 )


LANDAU E .............................................................

............................................................... Primzahlen, 2 vol en 1 (reprint) ( Chelsea, 19 74 )


LANDAU E.............................................................

................................................................... Zahlentheorie, vol 1 (reprint) ( Chelsea, 1950 )


LANDAU E .............................................................

........................................ Zahlentheorie, vol 2 et 3 en un seul (reprint) ( Chelsea, 1969 )


POMMELET A ......................................................

.................................. Agrégation de Mathématiques, cours d Analyse ( Ellipses, 1994 )


TISSIER A ..............................................................

.................. Agrégation de Mathématiques, mathématiques générales ( Ellipses, 1995 )


VAUTHIER J ............ •..........................................

............... Problèmes d Analyse pour lAgrégation de Mathématiques ( Masson, 1 9 7 7 )


NOTATIONS
: ......................................................................................................................... ensemble des entiers naturels

N ^ : ....................................................................................................ensemble des entiers naturels non nuis


Z : ......................................................................................................................... anneau des entiers rationnels

Z * : ..................................................................................................ensemble des entiers rationnels non nuis


Q : ............................................................................................................................. .......... corps des rationnels
Q + , Q _ : ....................................................................................... ensemble des rationnels > 0 (resp. < 0 )

Q *,Q + : .................................... ................... groupe multiplicatif des rationnels non nuis (resp. > 0 )

IR : ...................................................................................................................................................corps des réels


IR_I_, IR+ : ..................................................................................................ensemble des réels > 0 (resp. < 0 )

IR * , IR * ' ................................................................................................ensemble des réels > 0 (resp. < 0 )

C : ..........................................................................................................................................corps des complexes

C * : ...........................................................................groupe multiplicatif des nombres complexes non nuis


U : ............................................... groupe multiplicatif des nombres complexes de module 1 (cercle unité)

Un (n G N * ) : ...................................................................... groupe des racines n -ièmes de 1 dans C


© : ....................................................................................................................... base des logarithmes népériens

i : ......................................................................................... nombre complexe de carré -1 et d ’argument f

j : ..........................................................................................racine cubique de 1 dans C d ’argument ^ )


Bn ......................................................................................................................le n -ième nombre de Bernoulli
^ : .......................................................................................................................................... l’inclusion stricte

K* , E * : groupe multiplicatif du corps K , dual de l’espace vectoriel F (on tranche avec le contexte)
E \ F : ....................................................................................................la différence des ensembles et F

l-.-I : I-I-I ; I-I-I ; I-i-l : .......................................................................... intervalles dans Z

( “ ) : .........................................................................les nombes binomiaux ( a complexe, n entier naturel)

A u t * : ................................................... ................................groupe d’automorphismes de la structure *


G L ^( E ) , G L( n ^ K ) y S L ^ ( E ) , S L( Uy K) : ...................................................groupes linéaires

.....................................................................................................................................................famille

{o> i}iel ............................................................................................ l’ensemble image de l’application i a,


/ | ^ : ............................................................................................................................... la restriction de f k A

: ...................................................................................................... la corestriction de / à l’ensemble B

/ | | ^ : .......................................................................... l’application induite par / sur la partie /-stab le A

X a : .........................................................................................................................on spécialise x en a

a \b : .................................................................... l’élément a divise l’élément b (dans un anneau intègre)

p g c d ( , ) p p c m ( ) : ......................... le plus grand commun diviseur, le plus petit commun multiple

SR(.), Q^(.) : .............................................la partie réelle et la partie imaginaire (des nombres complexes)
Id , Id * : ...........................................l’identité, l’identité de l’ensemble ★ (si cet ensemble est mentionné)
ssi : ............................................................................................................................................ si et seulement si
c a r d ( . ) : ........................................................................................................................................le cardinal
M a x , M in , Sup, I n f : .................... le maximum, le minimum, la borne supérieure, la borne inférieure

©nj &E : . . . •le groupe des permutations de degré n , le groupe des permutations de l’ensemble E
S C n jS tfi : ............................................................................................ ...........................................groupes alternés

\G : H\ , [L : K\ : ............................. indice d ’un sous-groupe, degré d ’une extension (suivant contexte)

H <G \..................................................................................... H est un sous-groupe distingué du groupe G


O r b : ........................................................................................................................... ........................................l’orbite
S t a b : ................................................................................................................................................. le stabilisateur

Hom/<'(Æ?) : ............................................................ l’algèbre des endomorphismes du K -espace vectoriel E


d i m : ........................................................................................................................................................ la dimension

V e c t ( ) : ........................................................................................................... le sous-espace vectoriel engendré

K e r Q : ............................................................................................................................................................ le noyau

M ) - - ........................................................................................................................ ........................................ l’image


d e t : ...................................................................................................................................................... le déterminant

d e g ( ) : ..........................................................................le degré (d ’un polynôme, d ’une fraction rationnelle)

K [X \^A\E\ :. polynômes en X à coeff. dans K , A-algèbre engendrée par € (suivant contexte)

K {X ) : ............................................................................ fractions rationnelles en X à coefficients dans K


K[ [ X] ] : ............................................................ .......................séries formelles en X à coefficients dans K
M a t 5 (г¿) : ..........................................................................la matrice de l’endomorphisme u dans la base B
MatjB,c('i^) ..................................................19' matrice de l’appplication linéaire u dans les bases B et C
d i a g ( A i , . . . , A ^) : ......... la matrice carrée d ’ordre n et diagonale d ’éléments diagonaux A i , . . A „

Ua -î^{A) : ............................... souvent employé pour le groupe des éléments inversibles de l’anneau A
< a i , . . . , On > , ( û i , . . . , Cbn) : ........... le n -cycle qui envoie Oj sur a,+i pour i <n et a„ sur ai

X : . . produits cartésiens d ’ensembles (évenbtuellement munis d ’une structure), produits de nombres

f{x) ------------ > i ‘ ...................................................................................la fonction / admet en a la limite l


æ—»a

f{x) ^ 9{^) ............................équivalence de fonctions au voisinage de a (notation de Landau)

/ : E F : ........................... / est un isomorphisme de E sur F (pour une certaine structure)

X= y m o d (?7 l) : ...........................congruence modulo m (essentiellement utilisé dans l’anneau Z)


P : .........................l’objet quotient de l’objet E par le sous-objet F (pour une certaine structure)
Imprimé en France
par Marne Imprimeurs à Tours
Dépôt légal Février 1997 (№ 39586)
CHAPITRE I: GROUPES

Problème Permutations et anneaux quotients de Z


Problème Caractères
Problème Homographies et groupe tétraédral
Problème Un théorème de Frobenius
Problème Un théorème de Polyà
Problème Demi-plan de Poincaré
Problème Le groupe G 168 , les p-Sylow des &n
Problème Théorème de Von Staudt et anneaux Z /n Z
Problème Concours Commun des Mines, 1984

CHAPITRE H: ANNEAUX ET POLYNOMES

Problème 10; Théorème de Fermat, cas p = 3


Problème 11: Nombres de Fermat et périodes de Gauss
Problème 12: Sommes de 4 carrés, méthode de Lagrange
Problème 13: Entiers de Gauss
Problème 14: Anneaux euclidiens et polynômes de Tchebytchev
Problème 15: L’anneau
Problème 16: Polynômes cyclotomiques: formule de Netto
Problème 17: Polynômes cyclotomiques et théorème de Dirichlet
Problème 18; Extensions multiquadratiques de Q
Problème 19: Extensions binômiales de Q
Problème 20: ENSET, 1971 : corps cubiques
Problème 21: Théorème de Fermat, cas p = 7

ISBN 2-7298-9734-8

Você também pode gostar