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FONDSUP 2003 – Vol. 2. Magnan (éd.). 2004. Presses de l’ENPC/LCPC.

Paris

PATHOLOGIE DES FONDATIONS SUPERFICIELLES ET TRAVAUX DE


RÉPARATION
SHALLOW FOUNDATIONS PATHOLOGY AND REPAIR TECHNIQUES

J. L. Justo1, M. Bustamante2, A. Jaramillo1, P. Durand1, R. Romero1, C. Soriano1


1
Université de Séville, Espagne.
2
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Paris, France

RÉSUMÉ – Différents cas de pathologies caractéristiques de fondations superficielles issus des


pratiques espagnole et française. sont présentés, Après avoir décrit les causes des désordres,
on décrit brièvement les techniques de réparation utilisées. Celles-ci sont en général les pieux
et les micropieux, l’injection et le jet-grouting, en association avec des procédés particuliers
(imperméabilisation, remodelage de pente, etc).

ABSTRACT – Different typical cases of pathology in shallow foundations taken from the
Spanish and French practice are presented. After a brief description of the causes of the
damages, the used repair techniques are reported. The techniques for underpinning were
micro-piles, grouting or jet-grouting, control piles, humidity barriers, etc.

1. Introduction

Le problème de la pathologie des fondations et des travaux de réparation qu’il a entraînés est
très ancien et nombreux sont les cas connus remontant à l’Antiquité (figure 1) et notamment à
l’époque romaine (Justo et Oteo, 1980). Dans le domaine de la construction, c’est bien lui qui
semble encore occuper de nos jours une place importante. Pour ce qui concerne les pays de
l’Union Européenne toutefois, les efforts faits en matière de Contrôle de Qualité, de rédaction
de textes normatifs relatifs aux matériaux, aux techniques de construction ou méthodes de
calcul, ont fait que la majorité des ouvrages sont correctement construits, et que les sinistres et
désordres sont de plus en plus rares.

Figure 1. Affaissement d’un mur sous l’effet du poids d’un obélisque déplacé à l’époque des
Ptolémées. Temple de Karnak (Bustamante et Frank, 1988).

261
En dépit de ces efforts, et malgré la généralisation des normes et recommandations relatives
au domaine de la géotechnique, comme par exemple l´Eurocode 7 ou prénorme ENV 1997-
1 :1999 (Eurocódigo 7, 1999), les sols restent la grande inconnue pour de nombreux projeteurs
et au centre de leur préoccupation lors de l’établissement des projets. Il n’est donc pas étonnant
de rencontrer encore, dans la pratique actuelle, de nombreux cas de pathologies de structures
imputables à des fondations mal conçues.
Sans oublier les problèmes posés par les fondations profondes, il semblerait que ce soient
les fondations superficielles qui constituent l’essentiel de la pathologie ; ne serait-ce que parce
que leur conception fait appel à moins de technicité que pour les fondations profondes et
qu'elles reposent en général sur des sols de qualité médiocre.
Les pathologies des fondations superficielles peuvent avoir plusieurs causes, qui peuvent se
combiner le cas échéant. Ces causes sont imputables :
1. aux sols gonflants ou effondrables ;
2. à la compressibilité des sols mous et aux phénomènes de subsidence régionale ;
3. à la construction sur remblais instables ;
4. à la grande hauteur de l’ouvrage ;
5. à la présence de karsts et aux conséquences des travaux et exploitations souterrains ;
6. à l’interaction entre nouvelles constructions et constructions existantes ;
7. à des implantations en crête de talus ou sur pentes instables, mais aussi à l’érosion et aux
affouillements ;
8. aux risques sismiques ;
9. enfin, à des facteurs aussi divers que le vieillissement des matériaux constitutifs, les
destructions occasionnées par la végétation, mais aussi les polluants d’origine industrielle
ou organiques naturels.
Au niveau des réparations, il faut noter la tendance actuelle qui consiste à abandonner les
reprises en sous-œuvre exécutées manuellement et en fond de fouilles en raison du danger
pour les personnes, au profit de techniques permettant de travailler à partir de la surface. Ces
techniques, qui recourent aux pieux et micropieux, à l’injection ou au jet grouting, mais
également à des procédés très spéciaux, peuvent être appliquées séparément ou en les
combinant. On verra ci-après comment, en relation avec différents exemples de pathologies
caractéristiques tirés de la pratique, on fait appel à ces techniques pour réparer et conforter.

2. Le cas des fondations sur sols gonflants ou effondrables

La figure 2 montre un cas caractéristique d’argile sujette au phénomène de gonflement et


d’effondrement après humidification.
Quand un sol est humidifié en laboratoire, il gonfle ou s’effondre selon que la pression à
laquelle il est soumis est inférieure ou supérieure à la pression de gonflement.
On peut ainsi considérer qu’il n’y a pas à proprement parler de sols gonflants ou qui
s’effondrent, mais seulement un comportement qui n’est expansif ou « effondrable » que si la
pression est inférieure ou supérieure à la pression de gonflement.
D’un point de vue pratique, un bâtiment à un ou deux étages, fondé sur argile raide par
l’intermédiaire de fondations superficielles ou semi-profondes, appliquera en général au sol des
pressions inférieures aux pressions de gonflement. C’est la raison pour laquelle il est
improbable qu’un problème d’effondrement survienne.
En revanche et pour un bâtiment de plusieurs étages, les contraintes au sol pouvant
dépasser la pression de gonflement, il y aura effondrement s’il y a humidification, et cela même
pour une argile.
Dans les exemples qui suivent, on décrit quelques cas de pathologies provoquées par le
gonflement ou l’effondrement du sol.

262
-40

GONFLEMENT
-30

-20 COURBE DE GONFLEMENT


SOUS CHARGE

-10 PRESSION DE GONFLEMENT


COMPRESSION
GONFLEMENT
0
EFFONDREMENT
COURBE DE TENEUR
EN EAU NATURELLE
10

20
1 2 5 10 20 50 100 200 500 1000 5000
PRESSION TOTAL (kPa)

Figure 2. Expansion et effondrement d’une argile compactée de El Arahal (Séville, Espagne)

Dans un bâtiment industriel de Séville, suite à l’excavation d’un sous-sol pour la pose d’une
chaudière, on découvrit que les poteaux et les longrines en béton armé étaient séparés de
quelque 5 cm (figure 3) de leurs puits, fondés à 4 m de profondeur. On devait également
constater que les longrines étaient fissurées suite au gonflement des argiles. À titre de mesures
confortatives provisoires, on a rétabli la jonction entre semelle et puits (figure 3), puis on a
procédé à l’injection de ce niveau, là où les fondations n’avaient pas été dégagées.

Figure 3. Vue de la rupture entre le pied du poteau avec ses longrines et le puits de fondation,
due au gonflement de l’argile (bâtiment industriel à Séville, 1973)

263
Toujours pour cet exemple, on devait établir que la majorité des désordres s’étaient produits
lors de la construction, étant donné que l’ossature poutre-poteau n’indiquait aucun mouvement
et était parfaitement de niveau.
Le deuxième exemple concerne l’École de Formation Professionnelle de Jaén (Espagne),
affectée par des désordres induits par les argiles gonflantes. La figure 4 montre le soulèvement
caractéristique subi par le porche de l’école. Des désordres furent également constatés au
niveau des joints, ainsi que des mouvements différentiels horizontaux atteignant 7 cm dans les
porches et des ruptures de plusieurs poutres suite à des efforts horizontaux engendrés par les
retraits d’un remblai argileux.

Figure 4. Soulèvement du porche de l’École de Formation Professionnelle de Jaén, provoqué


par le gonflement des argiles (1974).

Le troisième cas concerne une villa à Santa Eufemia (Séville). Celle-ci a fait l’objet d’une
fissuration provoquée par des cycles de gonflements-retraits, relativement modérés d’ailleurs
(figure 5). La villa était fondée sur semelles filantes, situées à 1,30 m sous la façade Est et à 2
m à l’Ouest. Les pressions au sol valaient 110 et 70 kPa respectivement. Les dommages sont
apparus pendant les périodes d’intense sécheresse des années 1981, 1982 et 1983. Les
fissures se refermèrent partiellement après les pluies de la fin 1983. Au nombre des causes à
l’origine des désordres, il faut citer la profondeur insuffisante du niveau de fondation et la mise
sur semelle filante. Un tassement différentiel de 2,3 cm entre les ailes Est et Ouest du bâtiment
a été mesuré.
Les désordres qui peuvent affecter les bâtiments de grande hauteur sont parfois étonnants.
Le quatrième exemple ci-après concerne un complexe résidentiel de plusieurs immeubles de 10
étages et de 30 m de hauteur, et 5 tours de 16 étages de 45 m de hauteur, construit à Vista
Hermosa (Alicante, Espagne), entre 1962 et 1966 et cela sans aucun incident (Justo, 1976).
De 1963 à 1970 et à l’exception de 1969, les précipitations étaient restées inférieures à la
moyenne annuelle. En 1971 et 1972 par contre, les précipitations furent très supérieures.

264
Figure 5. Rupture de linteau et de plancher suite aux gonflements et retraits des argiles à
Santa Eufemia (1980, Séville, Espagne)

En 1972 et 1973, des fissures firent leur apparition dans les tours III et V. Le 9 avril 1974, on
entreprit une reconnaissance des sols qui n’avait pas été faite avant la construction. À cette
occasion, on perça accidentellement lors d’un forage une conduite d’eau sous pression, située
à proximité de l’aile C de la tour V. Il s’ensuivit une fuite d’eau de plus de 4 heures. Le
lendemain, le tassement soudain et très important de l’aile C obligea à évacuer les habitants.
L’évolution des désordres fut telle que cette aile dut être entièrement démolie.
La reconnaissance révéla que les sols étaient constitués par des limons peu plastiques,
partiellement saturés et raides à l’origine, avec les caractéristiques suivantes :

Ip = 6 − 10
ρ d = 13.6 − 14.9kN / m 3 (moyenne 14,1 kN/m3)
S r = 20 − 50% (moyenne 30%)
pour des déformations d’effondrement mesurés en laboratoire de :

2 – 7% (moyenne 5%) sous p = 78 kPa,


et 13 – 17% (moyenne 15%) sous p = 490 kPa.

Il est à noter que, lors de l’ouverture des fouilles pour la construction des fondations du
complexe résidentiel, le niveau de la nappe se situait à 15 m de profondeur. Vers 1969, les
exploitations agricoles et les pompages d’eau ayant été abandonnés, il s’en était suivi une
remontée du niveau de la nappe, mesurée à 11 m de profondeur en 1972.
Avant la construction, les puits de reconnaissance creusés jusqu’à 3 m de profondeur sous le
niveau de fondation avaient indiqué un sol compact, très peu humide et d’une portance
suffisante puisque n’exigeant aucun soutènement sur 7 m de profondeur. Les premiers
désordres étaient donc apparus neuf ans et demi après le lancement des travaux et cinq ans et
demi après leur achèvement.

265
Le tableau I montre les défauts d’aplomb mesurés après les incidents de 1974, et constatés
sur quelques immeubles et tours. Les inclinaisons calculées à partir des mesures excédaient
les seuils admissibles (1/250) pour la Tour V et les immeubles 1-X et 2-X. Les seuils étaient en
rapport avec des considérations essentiellement esthétiques et psychologiques.
Le tableau II et la figure 6 montrent les tassements différentiels mesurés après l’incident, sur
les poteaux du deuxième étage de la tour V. La déviation maximale, la rotation et la distorsion
angulaire ont été calculées à partir des tassements mesurés.

Figure 6. Tour V de Vistahermosa (Alicante, Espagne). Faux aplombs, tassements


différentiels, inclinaisons et distorsions angulaires.

266
Tableau I. Inclinaisons maximales des bâtiments, calculées à partir des pertes d'aplomb.
Tour ou Faux aplombs Inclinaison Azimut du Évaluation
Aile Hauteur
immeuble (cm) maximale faux aplomb des désordres
A 35,2 1/128 N 33º E légers
V B 45 25,7 1/175 N 2º W légers
C 30,4 1/148 N 36º E sévères
A 5,6 1/804 N 28º E très légers
IV 45
C 4,3 1/1047 N 58º E
A 7,6 1/592 N 62º W très légers
III 45
C 9,4 1/479 N 58º W à appréciables
A 45 4,8 1/938 N 68º E très légers
II
C 4,2 1/1071 N 58º E
A 6 1/750 N 30º W très légers
I B 45 2,5 1/1800 N 88º E à légers
C 6,8 1/662 N 58º E

1-x 30 19,8 1/152 52º E insignifiants


18 1/167 518º E
30 24,2 1/124 52º E insignifiants
2-x
22,6 1/133 58º E
3-X 30 5,1 1/588 N 58º E insignifiants
4-X 30 8,6 1/349 N 58º E très légers

Tableau II. Inclinaisons et distorsions angulaires dans la tour V calculées


à partir des tassements différentiels.
Tassement ** Déviation Distorsion
Aile Portique différentiel maximale Inclinaison
angulaire
maximum (mm) (mm)
Longitudinal 1 235 -23 1/113 -1/174*
2 231 -0,5 1/82 -1/8000
3 208 22,5 1/97 1/178*
C
Transversal 1 164 9,5 1/294 1/421
2 190 -1,5 1/345 -1/2667
3 235 -11 1/208 1/364
Longitudinal 1 125 -31 1/333 1/129*
2 89 -17 1/769 -1/235*
3 71 -4 1/500 -1/1000
A
Transversal 1 125 -1 1/114 -1/4000
2 93 -9 1/233 -1/444
3 123 -4 1/154 -1/1000
Longitudinal 1 42 14 1/222 1/286
2 31 6,5 1/256 1/615
3 72 3,5 1/123 1/1143
B
Transversal 1 7 -6,5 1/10000 -1/615
2 43 -18,5 1/1667 -1/216
3 72 -26 1/263 -1/154
* distorsion angulaire supérieure à 1/300 [le signe – indique une concavité vers le bas].
** par rapport au poteau 35 de l’aile B
267
Les immeubles 1-X et 2-X, bien qu’ayant subi une inclinaison importante, ne présentaient
aucun désordre en raison de distorsions nulles. Le même raisonnement est applicable aux
immeubles 3-X et 4-X pour lesquels la rotation était plus petite. Le tableau I indique les
désordres dans les bâtiments, en général légers, excepté pour l’aile C de la Tour V qui, comme
on le sait, dut être démolie.
L’étude de l’incidence des vents a montré que 64% de ceux-ci, avec des vitesses
supérieures à 66 km/h étaient d’orientation NW. Le tableau I donne l’azimut de la perte
d’aplomb des divers bâtiments. Si l’on considère que le vent fut la cause principale des faux
aplombs, la direction de l’azimut aurait dû être d’orientation SE. Or si ce fut le cas pour les
immeubles 1-X et 2-X, cela ne l’était pas pour les tours, où la rotation est liée à des orientations
NW ou NE. Toujours à ce propos, on vérifia qu’il n’y avait aucune relation entre les dates des
vents d’intensité maximale et les dates d’apparition des désordres.
Pour ce qui est du seuil de 1/300 pour la distorsion angulaire, fixé par Skempton et
McDonald (1956) pour l’apparition de désordres architectoniques, celui-ci a été dépassé pour
les trois ailes de la tour V, ce qui explique les fissures observées dans les cloisons et les murs
extérieurs. Il est à noter que le seuil de 1/150 (et parfois 1/250) pour les dégâts structuraux, a
été aussi dépassé.
Si l’on examine les mesures de nivellement des étages, on constate que les tassements
différentiels sont pratiquement du même ordre pour tous les niveaux, avec peut-être une légère
décroissance avec la hauteur. Cela montre que l’essentiel des tassements s’est produit après
l’achèvement de la construction.
La figure 7 montre les défauts d’aplombs observés pour différentes directions et portiques de
l’aile C de la tour V. On peut voir que le mouvement correspond à une rotation du bâtiment
occasionnée par le tassement du terrain et non une déformation de la structure due au vent.
PERTES D´APLOMB (cm)

11,5 28,1 28,5

8,25 19,5 20,5

4,85 12,5 13,1

3,45 5,2 6,0


1,75 3,5 2,9
1,6 1,0 2,5

1T 1L 3L

Figure 7. Faux aplombs des portiques de l’aile C de la Tour V de Vistahermosa (Alicante,


Espagne).

Il est probable que les fortes précipitations de 1971 et 1972, l’arrosage des jardins et les
fuites d’eau de la piscine ont provoqué l’humidification et l’affaissement du terrain. La
reconnaissance des sols de 1974 a montré que ceux-ci avaient subi une altération, déclenchée

268
par l’humidification et tout particulièrement au voisinage immédiat de la Tour V. La réparation a
consisté en l’installation d’écrans pour minimiser les effets du vent et une reprise en sous-
œuvre par micropieux.
Un autre cas étonnant de désordres dus à des sols gonflants est celui qui a affecté les
fondations d’un bâtiment industriel à La Rinconada (Séville). La figure 8 illustre la coupe des
sols correspondante et la figure 9 la fondation adoptée. Celle-ci est composée de haut en bas,
par un chaînage en béton fortement armé disposé sous le mur extérieur et sous chaque pilier
de la structure métallique, un dé en béton armé et une semelle de gros béton s’appuyant sur un
remblai de gravier argileux. Aucune liaison n’avait été prévue entre ces différents éléments. En
outre, et en dépit des instructions de l’architecte, la couche de gravier argileux n’avait pas été
compactée, cette opération s’avérant difficile au travers de limons très compressibles et sans
soutènement provisoire.
N=2
LIMON
ARGILEUX Nd =3-5
-3.0 a -4.2

SABLE N=3-25
ET Nd =10-14
LIMON

-10.5 a -14.0
GRAVIER N=R
ARGILEUX Nd =43

-16.0 a 19.0
TRANSITION
-18.0 a -24.0

MARNE
BLEU

N =NOMBRE DE COUPS (SPT)


Nd =NOMBRE DE COUPS PAR 0,2 m

Figure 8. Coupe des sols de fondations de La Rinconada (1986, Espagne).


0.50

FRETTE

DE´ EN BETON ARME´

PUITS DE BETON EN MASSE


3.50

GRAVIER ARGILEUX

Figure 9. Coupe de la fondation du bâtiment industriel de La Rinconada (Espagne)

269
Le 2 novembre 1985, après de fortes pluies et des arrivées d’eau importantes dans le terrain,
celui-ci s’affaissa sous son propre poids sur 40 cm. On constata l’apparition d’une séparation
entre le chaînage et le dé en béton armé (fig.10) ou, par endroits, entre le dé et la semelle de
gros béton.

Figure 10. Vue du décrochement du chaînage par rapport au dé en béton armé, et du coffrage
installé pour rétablir le lien (La Rinconada, Espagne)

Dans un premier temps, l’architecte décida de rétablir le lien entre les différents éléments
(fig. 10 et 10 bis). Après l’achèvement de ces premiers travaux de réparation, c’est la fondation
de l’un des poteaux qui subit un affaissement de 40 cm, occasionné cette fois par une fuite des
égouts. De nouvelles pluies dans la dernière semaine de 1985 amenèrent de nouveaux
désordres et en particulier: des fontis autour de onze poteaux, l’abaissement d’un dé sur 25,5
cm et des fissures verticales dans les murs de clôture en brique.

Figure 10 bis. Vue de la fondation après le rétablissement des liens entre les différents
éléments (La Rinconada, Espagne)

Une reconnaissance révéla que la résistance à la pénétration des sols de remblai était nulle
sur 2,10 m. Il fut établi que le module oedomètrique de ces matériaux valait 500 kPa pour une
pression de 50 kPa. Finalement, le bâtiment fut mis sur micropieux ce qui assura définitivement
la stabilité de la fondation.

270
L’exemple suivant (Justo, 1980), également à l’origine de sévères désordres, est imputable
au retrait d’argiles gonflantes. Il concerne un sinistre qui s’est produit à El Arahal (Séville,
Espagne), sur un ensemble de dix immeubles de quatre étages, avec portiques en béton armé
(Justo, 1980). L’argile dure des sols d’assise de la fondation avait les caractéristiques
suivantes :
w L = 39 − 75 Ip = 18 − 45 w S = 18 − 30
La figure 11 montre les résultats des essais d’humidification sous charge, effectués sur
échantillons intacts.
-8
COURBE D'INONDATION
-7 SOUS CHARGE
-6
GONFLEMENT

-5
-4
-3
-2
-1
0
1
COMPRESSION

2
3
COURBE DE TENEUR
4 EN EAU NATURELLE PRESSION DE
5 GONFLEMENT
6
7
8

5 10 20 50 100 200 500 1000


PRESSION EXTERNE (kPa)

Figure 11. Essais d’humidification sous charges effectués sur les échantillons intacts des
argiles de El Arahal (Séville, Espagne)
Les fondations comprenaient un chaînage sur dé de béton armé, lequel reposait sur une
semelle de gros béton, encastrée de 1,75 m dans l’argile (fig. 12). Le chaînage de longrines
n’était plus en contact avec le terrain.

Figure 12. Fondations des immeubles de El Arahal (Séville, Espagne), montrant la rupture par
poinçonnement du chaînage ; on remarque également le rétablissement réalisé au plomb
fondu, et l’élargissement du dé.

271
Les immeubles avaient été construits en 1965. La figure 13 illustre les variations des
précipitations annuelles de 1959 à 1983. Les premiers désordres sont apparus pendant la
période de sécheresse de 1973 à 1975. Les tassements ont séparé le dé en béton armé du
chaînage qui a dû reprendre la charge du pilier sans support inférieur ; d’où la rupture du
chaînage et les fissures dans les murs et les cloisons des immeubles. L’un des immeubles a dû
être évacué. La rupture de la poutre fut réparée à la résine époxy, et la séparation avec les dés,
colmatée avec un remplissage au plomb fondu. On procéda en outre à l’élargissement des dés
et des semelles en gros béton.

ÉVACUATION DU BLOC 2. SCELLAGE AVEC RESINE EPOXY


1000
PRECIPITATION ANNUELLE (mm)

NOUVELLES RUPTURES

900
CONSTRUCTION

FISSURES
800
RUPTURES

IL
700
0.2
600 0.1
550 0
500 -0.1
-0.2
MÉDIANE MÉDIANE
400 MORÓN SEVILLE -0.3
-0.4
300
MORÓN (PRÈS DE EL ARAHAL)
SEVILLE
IL
1960 1970 1980
AN
Figure 13. Variations des précipitations annuelles de 1959 à 1983, en relation avec les
évènements.

Des repères de nivellement furent placés à l’extérieur et à l’intérieur des immeubles et dans
le sol, en surface et à différentes profondeurs, entre 3 et 5 m. Les bases de nivellement ont été
disposées à 7 m de profondeur. Sachant que les immeubles ont été construits dans une région
méditerranéenne où les précipitations moyennes atteignent 581,4 mm, la figure 14 montre la
corrélation entre les précipitations mensuelles et les mouvements des repères. La figure 15
illustre la distribution des mouvements avec la profondeur.

272
PRÉCIPITATION MENSUELLE(mm)
PRÉCIPITATION MENSUELLE PRÈS DE EL ARAHAL
260 PRÉCIPITATION MENSUELLE À SEVILLE
240
220
200
180
160
140
120 Mediane
100
80
60
40
20
0 J J A S ON D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S ON D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O ND J F M A M J J A S O ND J F M A M J J A S OND J F M A M J J A S OND J F M A M J J A S ON D
1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984
40
30 7
F2 I
20 FW 7
10 F2
F II FEI
0 FWI FEI
NIVEAUX(mm)

30
-10
RT2 R3 20
-20 F II 10
R5 R5
0
80 R3 -10
70 -20
2
60 RT -30
50

NIVEAUX(mm)
40
S2
30
20 S
10
0
-10 S II

Figure 14. Corrélation entre les précipitations mensuelles et les mouvements du terrain.

Pour éviter les changements de teneur en eau du sol, on a reconstruit les remblais qui
entouraient les bâtiments et l’on a procédé à leur imperméabilisation. À l’intérieur des
immeubles, le vide sanitaire reçut une couche de gravillon pour conserver son humidité.
Les recommandations des auteurs lorsqu’il faut fonder sur argiles gonflantes est d’asseoir les
ouvrages sur des puits en béton armé jusqu’à une profondeur suffisante (au moins 3 m), de
relier ceux-ci par des longrines et procéder également au chaînage des planchers si la structure
est formée de murs en briques, et ménager un vide sanitaire sous le rez-de-chaussée.
Dans les cas des sols effondrables, on recommande que la fondation soit arrêtée à une
profondeur suffisante, de manière à ce que la pression qu’elle amène au sol ne soit pas très
élevée.
Dans les deux cas, les calculs peuvent être réalisés à l’aide d’une méthode aux éléments
finis adaptée au problème (Delgado, 1986).
On terminera ce paragraphe en rappelant l’importance que revêtent pour beaucoup de pays
africains les pathologies imputables aux sols gonflants. Les cycles de sècheresse et
d’humidification auxquels sont soumis ces matériaux sont à l’origine de désordres très sévères
conduisant à la destruction totale de bâtiments et d’installations industrielles souvent
nouvellement achevées. La figure 16 montre l’état d’un lycée technique en cours d’achèvement,
fondé superficiellement sur des marnes gonflantes, et qui a dû être démoli.

3. Problèmes inhérents aux sols mous et aux subsidences régionales

Un exemple classique de pathologie bien connu dans la littérature, et imputable aux sols mous,
est celui du Palais des Beaux Arts de la Cité de Mexico (Fig. 17).

273
COM P RESSI ON EXP AN SI ON

Figure 15. Distribution des mouvements avec la profondeur (El Arahal).

Figure 16. Vue des désordres provoqués par des marnes gonflantes dans la région de Thiès
(photo de l’auteur, Sénégal, 1988)

274
Figure 17. Palais des Beaux Arts à Mexico (Little, 1965). On remarque la courbure de la rue
produite par le tassement.

La Cité de Mexico, qui se situe à 2 300 m au-dessus du niveau de la mer, a été construite
sur l’emplacement de l’ancien lac de Tenochtitlan. Complètement entourée de montagnes qui à
l´époque géologique étaient des volcans en activité, ceux-ci ont fini par combler le fond du lac
avec des cendres à grain fin et dans lesquelles on rencontre des couches de sable alluvial
intercalaires, sur plus de 700 m de profondeur. L’argile volcanique de la vallée de Mexico, avec
des teneurs en eau pouvant atteindre 500%, est connues pour être l’une des argiles naturelles
les plus molles.
La construction par les Espagnols du Grand Canal et surtout le creusement de puits
jusqu’aux sables, a produit un abaissement progressif du niveau de la nappe (91 cm par an en
1944), qui est à l’origine d’une subsidence de toute la zone. En 1948, le tassement de celle-ci
atteignait 2,5 cm par mois. Les bâtiments considérés comme ‘bien fondés’ sont fondés sur
pieux, arrêtés dans les couches sableuses, entre 30 et 50 m de profondeur. Les bâtiments
tassant moins vite que les rues adjacentes, l’observateur a l’impression que ceux-ci s’élèvent
au-dessus du terrain d´environ 60 cm.
Le Palais des Beaux Arts, projeté par A. Boari et commencé en 1904, constitue un cas
remarquable de pathologie. Il fut élevé sur l’emplacement d’une ancienne église espagnole,
fondée sur pieux de bois. Sans tenir compte de cette particularité, il fut décidé de fonder le
Palais en raison de son poids très élevé, sur un radier de béton d’épaisseur variable, comprise
entre 1,8 et 3,0 m ; d’où une pression au sol de 120 kPa, une partie importante étant imputable
au poids propre du radier.
Les premiers tassements différentiels, de l’ordre de 38 mm, apparurent lors du bétonnage
du radier. Des mesures de nivellement révélèrent que l’édifice tassait à raison de 43 mm par
mois, alors que se produisait simultanément le soulèvement d’une pergola voisine. En dépit de
l’opinion du Directeur des Travaux, l’ingénieur Rossi, qui proposait de casser le radier et
d’édifier une structure plus légère, une Commission Ministérielle décida de ceinturer le Palais
avec un rideau de palplanches pour parer à toute éventualité de fluage latéral, et d´injecter sous
le radier l’équivalent de 70.000 sacs de ciment et environ 1.300 m3 de sable. Après ces
premiers travaux confortatifs, le tassement du Palais fut ramené à 11 mm par mois et le
soulèvement de la pergola s’en trouva ralenti.
Entre 1911 et 1912, l’ouverture des fissures était telle qu’on pouvait passer le bras au travers
(Little, 1965). Aux dires de certains, au vu de son projet englouti dans les vases du lac de
Texcoco, l’architecte Boari mourut de désespoir. Il n’est pas sans intérêt de faire remarquer que

275
de nos jours, et en dépit de tassements qui ont atteint 3 m, le Palais des Beaux Arts rempli
encore parfaitement le rôle pour lequel il a été conçu.
La figure 18 montre les tassements différentiels d’un autre monument célèbre de la Cité de
Mexico, le Temple des Capucines, construit par les Espagnols en 1787. Il s’agit d’un édifice
dont la maçonnerie est liée au mortier de chaux. Des fissures étant apparues au niveau des
fondations, dans les murs, les voûtes et le dôme, il fut décidé de procéder à la réparation
générale du monument. Les fissures les plus importantes furent lavées sous pression, puis
injectées avec des mortiers sans retrait. Les murs furent consolidés et le dôme ceinturé avec
des câbles acier et sa base équipée d’un chaînage.

Figure 18. Tassement différentiel du Temple des Capucines (Mexico).

On procéda ensuite au redressement du Temple par l’intermédiaire de 159 ‘pieux de


contrôle’, encastrés entre 15 et 30 m de profondeur (Gonzáles Flórez, 1979 ; Justo et Oteo,
1980). On notera que, pour un poids total de 130.000 kN, et après l’achèvement de ces travaux,
les amplitudes des relevages étaient les suivants :
0,55 m pour la façade NS,
2,95 m pour la façade EO, et
3,50 m pour l’un des angles de l’édifice.
La figure 19 montre les phases caractéristiques ayant permis le relevage et la remise à
niveau du Temple :
a) géométrie de la fondation originale en maçonnerie,
b) enrobage de la fondation avec un corset de béton armé,
c) pieux de contrôle avec leurs vérins et leur cadre de relevage,
d) processus de vérinage avant le calage de l’ensemble.
On rappelle que les pieux de contrôle, qui constituent une solution de fondation courante à
Mexico, comportent un dispositif de vérinage, de régulation de la charge appliquée en tête du
pieu et de blocage, une fois la cote de remise à niveau atteinte. Pour le Temple des Capucines,
les pieux de contrôle ont été implantés parallèlement aux piliers et aux murs (Fig. 19). Après le
relevage des anciennes fondations et leur remise à niveau, on a procédé à l’installation d’un
calage entre le sol et les fondations en suspension puis l’ensemble a été bétonné avec les
piliers. Les pieux à charge contrôlée ont été laissés en place, en vue de futures opérations de
relevage.

276
Figure 19. Phases de relevage à l’aide de pieux de contrôle (Cité de Mexico, Temple des
Capucines)

On rencontre également en Espagne des sols excessivement mous dans la région de


Huelva. Il s’agit de vases estuairines dont les dépôts constituent le sous-sol des parties basses
de la ville, et des zones marécageuses des alentours. Ce sont des sols sensibles avec des
teneurs en eau qui excèdent la limite de liquidité. À Huelva même, de nombreux bâtiments ont
dû être fondés sur radier. Dans le cas de constructions isolées, celles-ci tassent sans
dommages mais la construction de tout nouveau bâtiment à côté d’un bâtiment ancien, est à
l’origine de tassements différentiels et de fissurations préoccupants.
Les figures 20 et 21 montrent les désordres résultant du phénomène de subsidence qui
affecte Murcie (Espagne), et qui est imputable à un rabattement général de nappe lequel a
atteint 8 m par endroit.

Figure 20. Effet du phénomène de subsidence à Murcie (Vázquez et Justo, 2002).

277
Figure 21. Exemple d’ouverture de joints entre bâtiments fondés sur radier à Murcie (Espagne)

À titre de dernier exemple de pathologie imputable à des sols mous, on citera le cas de la
résidence « Les Trois Rivières » à Mandelieu, près de Nice (France). Il s’agissait d’un immeuble
d’appartements dits de standing de 4 et 5 étages sur rez-de-chaussée, avec un sous-sol à demi
enterré de caves et garages. Construit à la fin des années 1970, cet ensemble résidentiel
montra des signes évidents de tassements peu après l’achèvement des travaux. L’évolution de
ces tassements et surtout leur caractère différentiel amenèrent la copropriété à envisager des
travaux de réparation. On releva une importante fissuration avec faux aplombs des façades,
des tassements différentiels entre les différents corps de bâtiments avec ouverture des joints
structurels, et surtout les premières ruptures des liaisons entre poteaux et poutres de l’ossature
en béton armé dans le sous-sol (Fig. 22a).

Figure 22a. État des poteaux et des Figure 22b. Vue de l’opération de vérinage des
poutres dans le sous-sol avant le pieux tubulaires avec injection simultanée.
confortement du bâtiment.

278
L’étude des causes des dommages a établi que ceux-ci provenaient d’un déficit de portance
des fondations superficielles, dû à la trop grande compressibilité de la couche d’assise. En
effet, une reconnaissance complémentaire des sols en 1992 révéla que celle-ci, d’une
épaisseur minimale de quelques 15 m, consistait en des limons et argiles de pression limite pl
comprise entre 0,3 et 0,8 MPa et de module pressiométrique EM compris entre 1 et 5 MPa, qui
étaient par conséquent incapables de reprendre à long terme les contraintes induites par
l’immeuble. Il fut décidé, pour arrêter les désordres et conforter durablement la résidence, de
mettre l’immeuble sur pieux, sans déménager ses occupants durant l’opération. Cet impératif a
fait opter pour des pieux vérinés. Le projet comportait au total 167 micropieux tubulaires en
acier de diamètre Ø73 à Ø127 mm, équipés respectivement de pointes débordantes de 115 et
180 mm. Raboutés au fur et à mesure par éléments d’un mètre de longueur, ils ont été
introduits dans le terrain en prenant appui sur les refends et poteaux de l’immeuble (Fig. 22b),
les micropieux étaient scellés par un coulis de ciment injectés au fur et à mesure de leur
vérinage. Les longueurs des pieux, qui étaient comprises entre 25 et 37 m, ont permis
d’encastrer les pointes dans le toit des sables compacts et d’y réaliser une injection de
scellement en mode IGU. Ces travaux furent effectués en 1996 en l’espace de 3 mois
(Brémond et Bustamante, 1996). Le suivi de l’immeuble, après ces travaux, montra que la
reprise en sous-œuvre avait été couronnée de succès.

4. Les problèmes de fondations sur remblais instables

Les remblais, même compactés, peuvent présenter, sous certaines conditions, une
compressibilité supérieure à celle d’un terrain naturel. C’est le cas pour les matériaux de
remblai en état de saturation partielle qui sont sujets à une humidification accidentelle intense.
Ils déclenchent alors des affaissements gênants pour les structures ou le fonctionnement de
certaines installations (voies de grue, laminoirs, chaînes de production, etc).
Ce type de processus a été à l’origine des désordres subis par l’une des attractions du Parc
de Séville (Justo et Jaramillo, 1999). L’attraction concernée, connue sous l’appellation de ‘river
splash’ ou ‘aquachute’, consistait en un parcours accidenté avec cascades, formé par un canal
en acier emprunté par des embarcations transportant les visiteurs (Fig. 23).

Figure 23. Vue de la cascade de l’aquachute du Parc d’attractions de Séville.

Le terrain de fondation du canal, dans la partie courante du parcours, était constitué par 4,5
m de remblai argileux et limon sableux (ML) de consistance lâche, reposant sur des sols plus
consistants. La nappe se situait à une profondeur de 3 m (Fig. 24).

279
Figure 24. Profil géotechnique du remblai du Parc d’attraction de Séville.

Au niveau de la cascade, la dénivellation a été créée par la mise en œuvre d’un remblai
compacté, d’une hauteur maximale de 15,6 m. Le canal a été fondé sur semelles, légèrement
encastrées dans le remblai. Certaines semelles ont été construites sur talus (Fig. 24), comme
montré sur la figure 25 et, dans le but de réduire les efforts transmis au canal par les
mouvements des semelles, la liaison a été faite par l’interposition de bielles en acier .

Figure 25. Vue des bielles reliant le canal aux semelles (Parc d’attractions de Séville)

280
La construction du remblai et des semelles a été achevée en novembre 1996. Les pluies
intenses de novembre et décembre occasionnèrent une érosion importante des talus et le
déchaussement des semelles. Le montage de la structure métallique, qui avait débuté en
décembre 1996, fut terminé en février 1997. À partir de mars 1980, on observa les premiers
désordres sur les bielles, indiquant des inclinaisons imprévues. On décida de modifier la
position des liaisons avec les semelles, pour tenter de corriger leur déplacement.
Il fut établi que les déplacements parasites de la structure étaient imputables à plusieurs
causes : au poids propre du canal et à celui des semelles pour une faible part, mais surtout à la
combinaison des effets du poids propre sur le terrain naturel du remblai et, toujours pour ce
dernier, de son fluage et de ses affaissements. Les fortes pluies et la mise en service de
l’attraction ont été les facteurs déclenchants.
La figure 26 montre le tassement des semelles en relation avec l’intensité des précipitations.
Il est clair qu’il y a bien une augmentation de la vitesse de tassement après les périodes de
pluies. L’étude des tassements des semelles a été faite par la méthode des éléments finis
(figure 27).

Figure 26. Mesures des tassements des semelles et des précipitations (Parc d’attraction de
Séville).

Fin 1998, la structure métallique du canal indiquait toujours de fortes déformations, et cela en
dépit de toutes les rectifications faites au niveau des bielles. Il était évident que les désordres
apparus sur le canal en partie basse de la cascade étaient de nature à causer un accident.
On décida alors de démonter la structure pour lui rendre son aspect initial. On perfora
ensuite les semelles pour réaliser sous celles-ci deux ou quatre colonnes de mélange sol-
ciment exécutées par jet (Fig. 28), puis on relia les semelles situées sur les talus entre elles au
moyen de longrines. On procéda enfin au remontage de la structure réparée. Les réparations
mirent fin aux désordres.

281
Figure 27. Discrétisation tridimensionnelle du problème (Parc d’attraction de Séville).

Figure 28. Mise sur micropieux des semelles (Parc d’attraction de Séville).

5. Pathologie des tours et des bâtiments de grande hauteur

Les constructions très élancées sur fondations superficielles peuvent devenir instables pour des
charges transférées au sol inférieures à la capacité portante de celui-ci. Ce phénomène
d’instabilité, qui s’apparente au flambement, est longtemps demeuré inaperçu des spécialistes
(Habib et Puyo, 1970). Un bref rappel du problème permet d’en démontrer l’intérêt.
Soit W le poids d’un bâtiment (Fig. 29) et G son centre de gravité. Si le bâtiment est soumis
à une légère inclinaison θ, imputable à une force extérieure F que l’on suppose appliquée en G
ou à une légère hétérogénéité du sol, le sol lui opposera un couple de réaction M. Si le sol est
élastique linéaire, ce couple sera proportionnel à l’angle d’inclinaison Cθ. L’équation d’équilibre
des moments pourra s’écrire alors :

282
Fh + Whθ = Cθ (1)

Si F tend vers zéro, Wh = C et la hauteur critique hc vaut :

C
hc = (2)
W

Au delà de cette valeur critique, n’importe quelle perturbation (vent, séisme, hétérogénéité de
sol) conduit au renversement de la structure. Cela suppose une forte simplification du problème
qui a une importante composante plastique.

Figure 29. Problème de l’instabilité des tours

Un cas bien connu et qui peut être rattaché à ce problème est celui de la Tour de Pise
(Jamiolkowski, 2001), dont l’inclinaison de 1/10,3 atteinte en 1993 a été considérée comme très
supérieure à la limite admissible (Fig. 30). La tour a une hauteur de 60 m jusqu’à la fondation,
avec une épaisseur des murs à sa base de 4 m. Elle a été fondée sur un radier annulaire de
19,58 m de diamètre, reposant sur 11 m de limon volcanique surmontant des argiles. La
compressibilité de cette dernière couche a été considérée comme étant la cause principale des
tassements. On rappellera enfin que l’édification de la tour, commencée en 1173, dut être
interrompue cinq ans après, pendant la construction du quatrième étage.
Les travaux reprirent en 1272. Ils ont permis d’achever en six ans le septième étage. Durant
cette période toutefois, on observa une reprise du basculement. La construction fut enfin
achevée en 1370. À la fin du vingtième siècle, la tour de Pise présentait un tassement de 2,8 m
côté Sud, et de 0,8 m côté Nord, dont plus de la moitié correspondait aux 200 ans de sa
construction. La pression initiale au sol, distribuée à l’origine uniformément et estimée à 504
kPa, est actuellement comme représentée sur la figure 30.

Si l’on revient à l’équation (2), celle-ci devient pour une fondation circulaire :

d 3E
hc = (3)
6W (1 − v 2 )

283
Cette équation montre bien que la hauteur critique a été dépassée pendant la construction.
Le basculement de la tour a produit une augmentation des pressions dans l’argile et du module
d’élasticité, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter la hauteur critique et de ralentir les
tassements, sans toutefois les arrêter (Jamiolkowski, 2001).

Figure 30. Coupe en élévation de la Tour de Pise et distribution des contraintes au sol.

Catino
Lingots
Plinthe
+3.00
+2.49 de la
+1.86 Tour +1.86
∼20º

0.00 0.00
-0.59
-0.87
CENTRE DE LA TOUR

TUBAGE, D.E.=219 mm, forage sec, L=2.00 m


-4.50
TUBAGE, D.E.=168 mm, extraction de terrain, L=8.15 m

Figure 31. Forage pour l’extraction des sols sous la Tour de Pise (Jamiolkowski, 2001)

En 1932, on procéda à des injections sous la tour mais sans succès. C’est à partir de cette
époque que différents plans furent envisagés pour tenter de stabiliser l’édifice mais sans
toutefois le redresser. En 1993, le déplacement latéral ayant atteint 1,6 mm par an, pour un
coefficient de sécurité proche de 1,07, une Commission Gouvernementale décida de placer des
lingots de plomb pour générer un moment stabilisateur de 45 MNm, côté Nord, à titre provisoire.
Cette mesure amena un redressement de 54’’. Pour éviter l’impact visuel de cette mesure, on
décida de remplacer les lingots par dix ancrages profonds, mais la construction d’un anneau en

284
béton précontraint, nécessaire à la fixation des ancrages, réactiva le basculement et cette
solution fut abandonnée. La solution finale, très récemment mise en oeuvre, a consisté à
extraire 37 m3 de terrain côté Nord (Fig. 31). La tour a été redressée d’un demi degré fin 2001,
et les lingots de plomb furent enlevés.
En Espagne, un cas semblable à la tour de Pise est celui de la Tour Neuve de Saragosse, à
base elle octogonale (Fig. 32).

Figure 32. Coupe avec élévation de la Tour Neuve de Saragosse (Espagne)

Construite entre 1504 et 1512 et d’une hauteur de 56 m, la Tour Neuve de Saragosse


présentait une section de fût octogonale (Jiménez Salas, 1970). D’après les textes anciens, elle
a été fondée à 15 m de profondeur sur une couche de gros galets liés au ciment de gypse,
reposant sur des couches de sarments et de branchages, destinées à égaliser les tassements
éventuels. Formée de deux corps indépendants reliés uniquement par les paillasses de
l’escalier intérieur, la tour reposait directement sur les galets sans aucun soubassement de
maçonnerie.
Selon Lamperes, le basculement de la tour est apparu dès le début, suite à une différence de
tassements entre les façades Sud et Nord, qui s’expliquait par le durcissement plus rapide du
mortier liant les briques de la façade Sud. Il s’agit là d’un effet remarquable que l’on peut
observer pour beaucoup de tours de brique en Aragon, lesquelles penchent vers le Sud. Ce
premier décentrement, ajouté à la médiocrité de la fondation, explique le faux aplomb final qui,
au moment de la démolition, avait atteint 2,57 m.
La démolition fut motivée par un rapport de l’Académie Royale des Beaux Arts de San
Fernando de 1892, dans lequel on déclara la tour en ruine « progressive » avec l’imminence de
sa chute. Selon Lamperes, le terme de « ruine progressive » était tendancieux, sachant que
l’inclinaison de la tour n’avait plus évolué depuis 1758, et malgré un état de délabrement réel et
des défauts de construction présentant un risque. On ne peut s’empêcher de faire remarquer,

285
concernant l’histoire de cette édifice, que si ce rapport avait été différé jusqu’à nos jours, il
serait encore possible d’admirer la Tour Neuve de Saragosse, eu égard aux développements
de la mécanique des sols depuis cette époque.
Un autre exemple tout aussi étonnant d’inclinaison des fondations est celui de la Collégiale
de Sar à Saint-Jacques de Compostelle, achevée vers 1170. Il s’agit à l’origine d’une église
romane, de plan basilical, avec voûte en berceau pour les trois nefs et abside en demi-cercle.
La Collégiale est célèbre pour les dévers très prononcés de ses murs, piliers, arcs et voûtes,
qui donnent l’impression de vouloir s’abattre sur le visiteur (Fig. 33). Cette particularité a donné
lieu à de nombreuses discussions sur les raisons de telles inclinaisons, délibérément voulues
par les constructeurs et perçue comme preuve de leur génie. Cette hypothèse n’est cependant
pas corroborée par un examen attentif et critique de l´intérieur. Il est aujourd’hui bien établi que
les dévers résultent d’erreurs techniques. Et en particulier, du fait d’avoir trop surélevé les
voûtes des nefs latérales, sans avoir veillé à renforcer suffisamment les contreforts des murs
extérieurs ; d’où l’impossibilité, pour ces mêmes nefs latérales, de s’opposer efficacement aux
poussées de la grande voûte centrale. Est venu s’ajouter à ceci la médiocrité des terrains de
fondations constitués par les alluvions argileuses du Sar. La combinaison de ces deux facteurs
a fait que les murs et les piliers cédèrent facilement sous la pression de charges mal évaluées,
ce qui conduisit, avec le temps, aux faux aplombs que l’on observe de nos jours. Il faut
rappeler que ces déséquilibres eurent comme conséquence, l’écroulement de la voûte centrale
au XVI siècle. Elle fut ensuite restaurée en lui conservant l’inclinaison des piliers mais ceux-ci
durent être confortés par la mise en place d’énormes arcs-boutants extérieurs (Fig. 34).

Figure 33. Collégiale de Sar à Saint Jacques de Compostelle (Espagne)

286
Figure 34. Arcs-boutants de confortement installés après l’effondrement de la voûte centrale
(Saint Jacques de Compostelle, Espagne).

6. Les pathologies en terrains karstiques et au voisinage de travaux souterrains

Les premiers font encourir aux bâtiments, comme aux ouvrages d’art, de très sérieux dangers
qui ne peuvent être évités lors de l’établissement du projet de fondation, qu’en exigeant des
études géotechniques complexes et l’application de solution de fondations spéciales.
La figure 35 montre l’effondrement d’une bâtisse suite au poinçonnement par celle-ci de la
croûte calcaire du plafond d’une cavité sous-jacente (Jaramillo, 2000). Seuls les murs
extérieurs sont restés debout. On a recouru à la microgravimétrie pour localiser les autres
vides éventuels qui pouvaient se trouver sous la bâtisse détruite.

Figure 35. Effondrement d’une maison construite sur karst à Almagro (Jaramillo, 2000).

287
Figure 36. Vue de l’effondrement sous une école maternelle en février 2003 à Paris (France).

Les travaux souterrains ne sont pas moins dangereux et peuvent être également à l’origine
de sinistres importants en milieu urbain très dense. A ce propos, la figure 36 illustre les
désordres occasionnés par l’effondrement de terrains calcaires sous une école maternelle lors
du creusement d’une galerie pour la nouvelle ligne Météor du métro Parisien.
On terminera ce paragraphe en rappelant que le projet de fondation doit également tenir
compte, dans certaines régions, des risques que présente l’existence des mines et des
carrières (Deck, 2002).

7. L’interaction entre fondation ancienne et nouvelle

La construction de nouvelles fondations peut être une source potentielle de désordres pour les
bâtiments sur fondation superficielle existants. Ce problème a été traité en détail par les
auteurs (Justo et Oteo, 1980). Il peut être à l’origine de deux pathologies découlant :

1. de la construction des pieux ;


2. et de l’obligation d’avoir à excaver en pied de bâti existant.

7.1 Incidence de l’installation des pieux

Il est bien connu que le battage ou le vibrofoncage de pieux, à des distances inférieures à
moins de 6 m d’une structure sur fondation superficielle, est une source potentielle de
désordres. Les risques sont encore plus grands lorsque le bâtiment existant est ancien et ses
fondations susceptibles d’être dégradées. La figure 37 montre le cas d’un immeuble du XIXème
siècle à Saint-Pétersbourg (Russie), fondé superficiellement et qui a été sévèrement
endommagé par suite de la réalisation de pieux forés à proximité immédiate.

288
Figure 37. Vue de l’immeuble de Saint-Pétersbourg en maçonnerie de brique
(photo de l’auteur, 1998)

Justo (1980) a décrit un édifice à Algeciras (Espagne), qui a subi un basculement sensible mais
sans aucun dommage pour la structure, provoqué par des opérations de trépanage nécessaire
pour installer des pieux forés au voisinage immédiat. Pour montrer toute la complexité de ce
type de problème, on notera que les vitesses particulaires consécutives au trépanage étaient 10
fois inférieures au seuil critique de 5 cm/s considéré comme la vitesse réglementaire permettant
d’éviter des désordres. Il faut noter que le bâtiment d’Algéciras, fondé sur puits, reposait sur
une couche d’enrochements, située sur 9 m de vase. Il présentait un faux aplomb de 6% avant
de commencer le trépanage. Il a été nécessaire de fonder le nouveau bâtiment sur micropieux
pour éviter des dommages plus graves à l’ancienne bâtisse affectée par les basculements.

7.2 Le problème des excavations

Les bâtiments et ouvrages de génie civil anciens présentent souvent des états de stabilité
précaire de structure ou de fondation ou des deux. Nombreux sont aussi les ouvrages ayant fait
l’objet dans le passé de réparations qui les ont fragilisés, et qui sont susceptibles de subir de
nouveaux désordres, suite à de nouvelles surcharges résultant de modifications des structures
ou de travaux réalisés au voisinage immédiat. Les excavations font partie de ces risques
potentiels. C’est la raison pour laquelle la réalisation de toute excavation en bordure ou dans
les emprises mêmes de telles constructions doit être considérée avec la plus extrême prudence
et faire l’objet d’une étude particulière, faisant appel aux méthodes de calcul en rapport avec la

289
difficulté du problème posé. C’est le cas bien connu, en site urbain, de la construction de
nouveaux sous-sols sous les immeubles existants et les édifices à caractère historique ou
monumental.
Pour les excavations peu profondes, on peut conseiller une réalisation par tranches. Si la
fondation du bâtiment ancien est superficielle, ces tranches doivent être le plus court possible,
et le bétonnage réalisé également par tranches. On veillera à ce que le béton vienne remplir
parfaitement l’espace situé sous la fondation du mur ancien.
Pour les fouilles profondes de plusieurs niveaux, l’excavation doit être réalisée à l’abri de
soutènements relevant de techniques de fondations spéciales : berlinoises, parois moulées,
parois de pieux sécants ou de colonnes de jet-grouting, etc. La stabilité générale de la fouille,
qui dépend pour beaucoup de celle du fond et d’un dimensionnement approprié mais
également de la qualité de l’exécution (respect des verticalités, étanchéité des joints, tenue des
scellements d’ancrages, etc.), sera déterminante pour éviter tout désordre aux bâtiments
voisins.
La figure 38 montre le cas d’une excavation réalisée par tranches trop importantes, ce qui a
eu pour conséquence de provoquer des désordres dans le bâtiment ancien. La figure 39 montre
les fissures apparues sur les murs (Justo, 1997).

Figure 38. Vue d’une excavation au pied d’un bâtiment réalisée par tranches de trop grandes
longueurs.

L’effet de toute excavation proche sur un bâtiment existant peut être étudié par la méthode
des éléments finis. La figure 40 montre l’exemple d’une étude qui a dû être réalisée pour l’église
de la Conception à Huelva (Espagne), laquelle avait fait l’objet de désordres occasionnés par
une excavation voisine. La reprise en sous-œuvre a été faite au moyen de colonnes de
mélange sol-ciment réalisées par jet (Figure 41).

290
Figure 39. Fissures dans le bâtiment de la figure 38.

Figure 40. Étude par la méthode des éléments finis de l’effet d’une excavation. Église de la
Concepción (Huelva, 2001).

291
Figure 41. Reprise en sous-œuvre au moyen de colonnes sol-ciment réalisées par jet. Église
de la Concepción (Huelva).

8. Cas des fondation sur talus et pentes instables - Érosion et affouillement


Les ouvrages en crête de talus peuvent souffrir de désordres importants lorsqu’ils sont situés à
proximité de talus instables. La figure 42 montre l’incidence de la réactivation d’un ancien
glissement sur l’ensemble d’un bâtiment qui a dû être démoli. La figure 43 illustre la
désorganisation de la fondation de cette même bâtisse. On remarque la rupture entre
chaînages et potelets surmontant les semelles.

Figure 42. Vue des dommages sur une maison individuelle située en crête de talus, induits par
le glissement de Los Naranjos (Grenade, 1992).

292
Figure 43. Destruction de la fondation sur semelle après le glissement (Los Naranjos,
Grenade)

Les phénomènes d’érosion régressives naturelles constituent également, pour les


constructions sur fondations superficielles, une menace d’une extrême gravité. Les moyens
confortatifs qu’il faut déployer dans ces cas exigent des travaux à grande échelle, faisant appel
à des études très spécialisées et ciblées essentiellement sur le problème de la stabilité
générale du site. La Côte des Basques à Biarritz est un exemple des plus typiques.

Figure 44. Vue de la falaise de la Côte des Basques minée par l’érosion régressive avec une
ligne d’habitations menacées (Biarritz, France, 1998).

Le site présente une falaise d’une cinquantaine de mètres de hauteur, qui surplombe l’Océan
Atlantique sur plus d’un kilomètre au sud de la ville. Formée d’une alternance de marno-
calcaires, elle est sujette à l’action combinée de l’Océan qui en attaque le pied et de circulations
d’eau internes qui déchaussent les bancs les plus durs. La vitesse d’érosion, qui est intense,
atteint au minimum un mètre par an. Plusieurs lignes de villas construites aux 19ème et 20ème
siècles en bord de falaise ont été entièrement détruites et les désordres ont atteint une telle
ampleur qu’ils ont fini, au début des années 90, par menacer de couper la route côtière menant

293
à la frontière avec l’Espagne (Fig.44). La stabilisation du processus et la sauvegarde des voiries
et des habitations situées directement à l’arrière, ont donné lieu à l’application de différentes
techniques, telles que le drainage et le reprofilage de la pente, l’installation de cordons
d’enrochements, la création de soutènements par ancrages précontraints, clouages, injections
classiques et jet grouting (Bustamante et al., 1994). Ces travaux, qui débutèrent en 1991, sont
toujours poursuivis à l’heure actuelle, c’est-à-dire en 2003 : l’importance et le coût du traitement
ont obligé à les reporter sur plusieurs années et à travailler par tranches de 100 à 200 m
environ.

Figure 45. Vue du temple-montagne du Ba Phouon après le glissement de l’une de ses faces
(Launay, 1981)

En relation avec les instabilités de pentes et leurs conséquences sur les ouvrages qui y ont
été fondés superficiellement, il faut citer les désordres auxquels sont sujets certains ouvrages
très particuliers, tels que les temples-montagnes ou les tumuli commémoratifs.
La figure 45 montre le cas du temple khmer du Ba Phouon à Angkor, affecté en 1946 par un
glissement qui a emporté la totalité de l’une des faces, avec ses structures (terrasses,
emmarchements, parements et statuaire). La réparation, qui ne put être entreprise qu’à partir
de 1966, consista en une anastylose (démontage et assemblage à l’identique).
Les affouillements sont également à l’origine de très graves désordres, qui peuvent conduire
à la ruine totale de l’ouvrage lorsque le déchaussement de la fondation superficielle se produit.
Si ce mode de fondation est indiscutablement plus séduisant sur le plan économique, le
projeteur gardera à l’esprit que la fondation superficielle est beaucoup plus vulnérable à ce type
de phénomène que la fondation profonde. Les ponts de Velle en France et de Niafourando en
Guinée-Conakry offrent des exemples de destructions particulièrement dramatiques (Fig.46a,
46b) lors d’affouillement en rivière. Mais de tels processus peuvent être également à l’origine de
désordres tout aussi sévères à terre, suite par exemple aux ruissellements des pluies de
moussons en surface (Fig. 47).

294
a. b.
Figure 46. Exemple d’affouillements en rivière : a) pont de Velle après la crue de 1972, et
b) pont sur le Niafourando en Guinée-Conakry (photo de l’auteur, 1997).

Figure 47. Conséquence de l’affouillement d’un mur d’enceinte de l’un des temples à Angkor
(photo de l’auteur, Cambodge, 1993).

9. Les problèmes sismiques

Les séismes sont à l’origine, pour tous les types de fondations, de pathologies extrêmement
graves faisant l’objet d’études et de colloques spécifiques, auxquels on renvoie le lecteur. Les
travaux préventifs et les mesures confortatives après séismes relèvent également de
techniques qui, en raison de leur complexité, n’ont plus leur place dans le présent état des
connaissances. Comme chacun le sait, les conséquences de ces risques naturels, qui touchent
tous les ouvrages et des régions importantes du globe, sont dramatiques. Si, pour l’essentiel
des pathologies affectant les fondations, les désordres sont imputables à la liquéfaction des
sols, la puissance des ébranlements conduit à des dommages tout aussi importants sans qu’un
tel mécanisme d’ordre géotechnique ait été déclenché. Les figures 48 et 49 le prouvent
amplement.

295
Figure 48. Effet de la liquéfaction lors du séisme de Niigata en 1964 au Japon (Seed, 1970).

Figure 49. Effet du séisme de Bucarest en 1977 en Roumanie, en relation avec des sols
argileux non liquéfiables et des secousses de 7,8 sur l’échelle de Richter.

10. Pathologies particulières

Dans ce chapitre, on présente quelques exemples de pathologies moins typiques que les
précédentes, mais toujours en rapport avec des ouvrages anciens, et des fondations qui
peuvent être apparentées par leur fonctionnement à des fondations superficielles, si l’on
considère que l’on peut ranger au nombre de celles-ci une fondation réalisée dans une fouille à
ciel ouvert (Bustamante et Gianeselli, 1983, 2002).
Le premier exemple concerne l’Arc de Triomphe de l’Étoile dont la construction commença
selon les plans de Chalgrin en 1805, pour être achevée, après beaucoup de péripéties, en 1836
296
(Bancon et Vandangeon, 1988 ). Il s’agit d’un édifice de 50 m de hauteur au-dessus du sol,
avec des fondations établies à 8,5 m de profondeur. Le monument, dont l’aspect est bien
connu, présente une emprise au sol de 45mx25 m pour un poids total de l’ordre de 65 000
tonnes (650 MN), dont 20 000 tonnes pour les seules fondations. Celles-ci, qui supportent
quatre piliers de 16mx5m, forment un massif de maçonnerie, d’épaisseur constante sous
l’emprise de l’Arc. Le massif est constitué par 17 bancs de moellons calcaires liés au mortier de
chaux. Les joints de mortier, irréguliers, avaient des épaisseurs de 1 à 3 cm, avec à la base du
massif une couche très variable de ce même mortier pouvant aller de 1 à 15 cm. Dans ce
massif, sont incorporées des canalisations d’évacuation des eaux pluviales. La fondation
repose sur des sables fins avec passages marno-gréseux et d’une compacité qui confère au sol
une excellente portance. La contrainte appliquée par l’édifice est de 0,9 MPa. L’intérieur de
l’édifice comporte trois niveaux de salles voûtées, qui fragilisent indiscutablement le
monolithisme du monument (Fig. 50).

Figure 50. Coupe de l’Arc de Triomphe avec son massif de fondation en maçonnerie.

En 1983, apparurent des désordres sous forme de chute de fragments décoratifs en pierre,
se détachant de l’une des voûtes de l’Arc. L’examen approfondi du monument révéla de
nombreux désordres : une fissuration importante avec ouvertures de plusieurs millimètres
concentrées près de la naissance des voûtes en façades mais de plusieurs centimètres sur les
voûtes des salles, l’éclatement et la desquamation de nombreuses pierres et, plus grave, le
tassement différentiel des fondations, avec mouvement hélicoïdal de l’Arc ; enfin, une
déformation en « selle de cheval » de la partie supérieure de l’édifice. Point important, des
essais Lugeon, réalisés pour apprécier la perméabilité du massif de fondation, ont montré, avec
des coefficients k compris entre 1,8x10-5 et 10-3 m/s, que la maçonnerie était poreuse. Les
perméabilités les plus fortes ont été mesurées au droit du pilier sud-ouest.
L’analyse de l’ensemble des données relatives aux causes des désordres a permis d’établir
que ceux-ci n’étaient nullement imputables aux vibrations provoquées par la circulation
(automobile ou métros) puisque les amplitudes de vitesses particulaires correspondantes

297
étaient 40 fois inférieures au seuil toléré pour les monuments historiques (4 mm/s). Au même
titre d’ailleurs que la qualité des sols d’assise, la conception même de l’édifice et le choix des
pierres entrant dans la constitution de la maçonnerie étaient parfaitement aptes à supporter les
charges auxquelles ils étaient soumis. Par contre, les mortiers des joints, dont la chaux de
liaison se révéla fortement dissoute par les circulations d’eau, furent reconnus comme étant la
cause essentielle des désordres. Résultant des ruissellements et des fuites des réseaux
installés à l’intérieur de l’édifice et de ceux qui l’entourent, ces eaux ont eu le pouvoir, par
dissolution du liant, de réduire l’épaisseur cumulée des joints (de l’ordre de 30 à 40 cm), et
d’être à l’origine de tassements différentiels en raison d’une surface d’appui importante (plus de
1200 m2), et un processus d’altération très variable selon les points.
La sauvegarde du monument exigea l’adoption de plusieurs mesures confortatives
complémentaires, relatives aux structures et aux fondations. On citera :
a) le traitement des joints de maçonnerie des fondations par injection de coulis spéciaux
(Figure 51, Gadret et Bustamante, 1989) ;
b) le confortement des superstructures par précontraintes additionnelles (Fig. 52), réalisées à
l’intérieur de l’Arc, et cela pour recomprimer les zones fracturées et recentrer les efforts
engendrés par la poussée des voûtes (Fuzier et Zanker, 1989);
c) un ensemble de mesures plus générales de réhabilitation des façades et d’étanchéité des
abords du monument.

Figure 51. Injection du massif de maçonnerie de Figure 52 . Précontrainte de la partie


fondation et de ses joints. supérieure de l’Arc par tirants.

Les injections au sein du massif de maçonnerie ont eu pour but essentiel de stopper le
processus de délavage de la chaux par imperméabilisation et régénération. Cet objectif a été
atteint en utilisant des coulis à très faible viscosité et granulométries fines (0 à 12 µm) ou réactif
afin de reminéraliser la chaux appauvrie. Depuis l’achèvement des travaux, qui se déroulèrent
entre 1988 et 1989, le suivi de l’Arc de Triomphe qui a fait l’objet d’un monitoring important, n’a
donné signe d’aucun désordre particulier.
Les égouts de Paris, et en particulier ceux construits sous le Second Empire par
Haussmann, entre 1860 et 1870, constituent encore de nos jours une part importante du réseau
actuel. Situés au cœur du Paris historique, ils peuvent être considérés comme un cas particulier
d’ouvrage sur fondation superficielle de par leur principe même et les profondeurs d’assise

298
moyenne ne dépassant pas 1,5 à 6 m dans Paris, ce qui permit la construction dans des fouilles
à ciel ouvert (Fig. 53). Comme beaucoup d’ouvrages anciens de l’époque, l’égout fait l’objet de
pathologies caractéristiques en rapport avec sa conception même, sa finalité et son
environnement.

Figure 53. Vues de l’égout haussmannien d’après des gravures d’époque.

L’égout haussmannien est représenté en règle générale par des ouvrages de section
ovoïdale de hauteur variable, entre 1,5 et 2,5 m suivant son importance. Les voûtes et les
pieds-droits qui ont des épaisseurs de 15 à 25 cm, avec 35 à 50 cm pour les radiers, sont
constitués par des maçonnerie de meulières, liées au mortier de chaux. Les pathologies qui
affectent le plus fréquemment ces ouvrages sont :
1) le desserrement des terrains encaissant avec la formation de vides au contact immédiat
des galeries ;
2) le vieillissement des matériaux constitutifs (maçonneries et enduits) et leur usure
mécanique par le charriage des effluents.
La première cause résulte d’affouillements dus aux crues périodiques de la Seine pour les
réseaux en bordure du fleuve, mais aussi de circulations et mouvements au sein des terrains de
différentes origines (réseaux fuyards, instabilité de carrières, dissolutions, effets de travaux
souterrains proches, etc). Il s’ensuit des pertes de butées des sols qui provoquent des
affaissements de radier, la fissuration des enduits, des dislocations préoccupantes pour les
équipements (conduites d’eau et d’air comprimé, télécommunications et signalisations, etc.) des
parois ou des intersections de galeries. La proximité de l’égout avec la surface peut amener des
désordres de la voirie et des immeubles en surface.
L’altération des matériaux par vieillissement et usure mécanique a des conséquences tout
aussi préoccupantes, parce qu’étant à l’origine de fissurations, de dysfonctionnements du
réseau (colmatages précoces, inversions de flux), voire même, dans les cas les plus graves, de
ruptures de la structure de l’égout avec répercussions en surface sur les avoisinants.
L’importance accordée à l’égout a conduit les Services d’Assainissement de la Mairie de
Paris, à lancer une vaste campagne de travaux de réhabilitation, de modernisation et de
confortement, échelonnée sur une vingtaine d’années. Les premières tranches de préservation
de ce patrimoine furent lancées en 1990. Les travaux sont toujours en cours de nos jours, à

299
raison de 10 à 15 km de travaux effectués par an, et les principes, définis et mis au point pour
l’égout de l’Ile Saint-Louis au cœur du Paris historique, sont toujours appliqués en différents
points de la capitale. Ces travaux consistent à réaliser, séparément ou en les combinant, et en
fonction des dégradations constatées (Bustamante et Gadret, 1994) :
a) le clavage des ouvrages au terrain par le serrage des sols à l’arrière du revêtement et le
remplissage des vides par injection ;
b) le colmatage des fissures par injections de coulis spéciaux ;
c) le renforcement des structures par béton projeté ou épinglage ;
d) enfin, au niveau de la finition, la réfection des enduits et si nécessaire, l’installation de
revêtements spéciaux synthétiques à fort pouvoir anti-abrasif pour étancher les cunettes
et améliorer la glissance.
Au niveau des injections (Fig. 54a,b), une importance toute particulière a été attachée au
choix des différents coulis et mortiers. Si ces derniers ont été privilégiés pour le remplissage
des gros vides, on a recouru pour le confortement des maçonneries à des coulis à forte
pénétrabilité ou de type actif, c’est-à-dire reminéralisant.

Figure 54a. Schématisation du confortement par injection des terrains encaissants


et de la maçonnerie de l’égout.

Au titre des causes de pathologies, sans lien direct avec la géotechnique classique, on ne
peut pas ne pas évoquer les désordres occasionnés par les végétaux. Ils sont particulièrement
d’actualité dans les pays à climat tropical où leur luxuriance est à l’origine de dégradations qui
peuvent amener, et cela dans des temps très courts, la ruine de constructions importantes et
notamment d’ensembles monumentaux, presque toujours fondés superficiellement.

300
Figure 54b. Travaux de réhabilitation en cours dans le 15ème arrondissement, octobre 2003.

Les figures 55a et 55b montrent deux exemples caractéristiques de destructions et


dommages infligés à des temples d’Angkor (Bancon et Bustamante, 1993). Ces cas particuliers
de pathologies exigent tout d’abord l’éradication des végétaux puis, suivant les cas, la reprise
en sous-œuvre par l’une des techniques décrites précédemment (pieux, injections, etc.) ou le
recours à l’anastylose (démontage et assemblage à l’identique).
On terminera ce paragraphe en rappelant que les matériaux constitutifs de la fondation les
plus durs, comme la pierre (granite, calcaire, grès), n’échappent pas aux agressions des
remontées capillaires et des cristallisations qui s’en suivent, ni à celles des polluants d’origine
industrielle ou organique. La figure 56 montre un exemple caractéristique de base de piliers de
l’un des temples de Karnak (Egypte) dont les grès sont altérés par des cristallisations de
minéraux sulfatés hydratés. Ces dernières entraînent l’altération des ciments constitutifs de la
pierre et, à plus ou moins brève échéance, on assiste à l’éclatement puis au détachement de
fragments de grès. Ce mécanisme d’altération, qui est visible en pied de murs et de piliers,
affecte également les parties enterrées de l’assise. L’identification de ce type de pathologie
relève des méthodes pétrographiques (Le Roux, 2002). Les mesures conservatoires
concernant les fondations restent toujours très complexes et ne peuvent être établies que par
des équipes pluridisciplinaires réunissant des spécialistes des fondations et des minéralogistes,
mais aussi des ingénieurs de structure et des architectes.

301
Figure 55. Exemples caractéristiques de destructions de temples à Angkor (photo de l’auteur,
1993) : a) destruction des colonnades et des pavages, b) fendage des murs d’enceinte.

Figure 56. Efflorescences caractéristiques sur les grès d’un pilier à Karnak. On note le léger
faux aplomb de ce dernier par rapport au mur arrière (photo de l’auteur, 1988)

302
11. Conclusions

Les exemples qui ont été présentés montrent que les pathologies susceptibles d’affecter les
fondations superficielles sont aussi nombreuses que complexes, et que chaque cas constitue
en soi un cas d’espèce. Les problèmes posés exigent de la part du géotechnicien qui sera
amené à les considérer pour les traiter, d’être en mesure :
- d’en expliquer d’abord les causes,
- puis, de définir un mode de confortement ou de réparation obéissant à des impératifs
économiques et de faisabilité.
Il satisfera d’autant mieux à ces deux exigences qu’il possède une bonne connaissance des
techniques de construction des fondations actuelles et anciennes, et qu’il maîtrise au mieux les
grands principes de la mécanique des sols. Il lui sera également demandé d’être au fait des
techniques de reconnaissance des sols et des matériaux constitutifs de la fondation et, pour les
confortements à grande échelle ou sur ouvrages « sensibles », des techniques de monitoring.
La palette de mesures confortatives mise aujourd’hui à la disposition du géotechnicien est
particulièrement riche. Il devra d’abord décider si la réparation ou le confortement peuvent être
faits de la surface ou obligent à découvrir la fondation pour travailler à partir d’une fouille (ou
d’un puits de visite). Dans ce dernier cas, qui nécessite l’absence ou le rabattement de la
nappe, il pourra faire appel à l’ensemble des techniques de reprise en sous-œuvre dites
classiques, et qui comprennent :
- la reconstruction des maçonneries existantes défaillantes ;
- l’élargissement des surfaces d’appui sur le sol à l’aide de semelles ou longrines en béton
armé ;
- le report des charges sur une nouvelle fondation : puits ou pieux disposés dans l’axe ou
de part et d’autre de l’ancienne fondation.
Toutes ces techniques, en raison de leur coût et des dangers qu’elles présentent pour le
personnel, ont tendance, de nos jours, à être de plus en plus abandonnées dans les pays les
plus riches, notamment ceux de la Communauté Européenne.
Lorsqu’il souhaite intervenir uniquement à partir de la surface, le géotechnicien pourra
recourir à toute une gamme de techniques de fondations spéciales profondes qui ont fait leur
preuve, et qui sont utilisées séparément ou en les combinant. Il s’agit des pieux (courants ou
dits de contrôles) et micropieux, des injections de coulis et de mortiers visqueux, injectés sous
faible ou très haute pression comme pour le jet grouting. Sans oublier la densification des sols
en profondeur, à partir d’inclusions de chaux ou de ciment et les colonnes ballastées.
Dans les cas de pathologies particulièrement complexes ou en rapport avec des travaux
devant être menés sur une grande échelle ou en relation avec la réhabilitation et la sauvegarde
d’ensembles architecturaux à caractère monumental, le géotechnicien devra s’attacher la
compétence de spécialistes dans des domaines tels que la géologie, les structures,
l’architecture et l’histoire de l’art. Pour les problèmes d’altération des matériaux, il ne manquera
pas de consulter des minéralogistes et des spécialistes versés dans la connaissance du
vieillissement des matériaux entrant dans la constitution des fondations.
Enfin, et indépendamment de leur importance, il est indispensable que les travaux de
confortement des fondations superficielles fassent l’objet d’un suivi après leur achèvement. La
durée de ce suivi et les moyens de contrôle requis seront dictés par la complexité des travaux
réalisés, leurs conséquences éventuelles sur le fonctionnement propre ou sur l’avoisinant dans
certains cas et, bien entendu, le « prestige » attaché à l’ouvrage dès lors qu’il présente un
caractère monumental.

303
12. Remerciements

Les auteurs tiennent à exprimer leur gratitude à Elsa Candau pour les corrections du texte
français, au Prof. J. Rodríguez Jaramillo pour la recherche d’exemples et d’illustrations
appropriés, ainsi qu’à N. Barreda Domínguez et L. Gianeselli pour la mise en forme et l’édition
du texte.

13. Références

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