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Résumé
L'étude détaillée de la Correspondance montre que Cicéron a adopté très tôt les positions philosophiques qui allaient se
manifester plus largement après 54 dans ses grandes œuvres théoriques. La présente enquête concerne essentiellement les
théories morales ; elle insiste sur trois points : Io Les maîtres de Cicéron, qui lui ont donné dès sa jeunesse une formation qui le
poussait à l'éclectisme, ont été choisis en fonction des exigences complexes de la situation historique et politique. 2° Un
Platonisme éclectique permet à Cicéron de se rapprocher, selon les circonstances, de telle ou telle doctrine sans cesser pour
cela d'être fidèle à son idéal. 3° S'il y a progrès dans sa philosophie, cela se manifeste surtout par la précision grandissante de
ses connaissances et par un approfondissement qui apparaît notamment dans sa théorie de la gloire, de plus en plus
désintéressée.
Michel Alain. La philosophie de Cicéron avant 54. In: Revue des Études Anciennes. Tome 67, 1965, n°3-4. pp. 324-341;
doi : 10.3406/rea.1965.3752
http://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1965_num_67_3_3752
vrages soulignent, naturellement, que les Épicuriens ne sont pas les seuls à avoir traité
le problème de l'oiium.
1. Cf. Brutus, 306. Cicerón constate à ce propos que son goût de la philosophie a été
accru par la conviction où il était qu'une activité judiciaire normale se trouverait
désormais impossible.
2. De Oratore, I, 93.
3. A l'occasion de la célèbre ambassade des trois philosophes (Camèade, Diogene, Cri-
tolaos). Cf. Plutarque, Vita Catonis, XXII, 349 a sq.
4. Sur les rapports entre Scaevola et Panétius, et les différences qui existent entr·
leurs pensées, voir P. Boyancé, Sur la théologie de Varron [Revue des Étude» anciennes,
LVII, 1955, p. 57-85).
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1. Sur Antiochus, voir surtout (en dernier lieu) P. Boyancé, Revue des Études latine»,
1964, p. 210 sq., et Actes du Congrès de l'Association GuiUaume Budé, Aix-en-Provence,
1963, p. 235 sq., avec la Bibliographie.
2. Il s'agit surtout de l'exposé de Varron, en Ac, II, 1. Le De finibus, V, est lui aussi
un exposé de la doctrine d'Antiochus (cf. V, I, I). Cicerón souligne qu'il s'agit d'une
présentation de la doctrine péripatéticienne (cf. De fin., V, 13 sq. ; cf. le débat final entre
Péripatéticiens et Académiciens, et Tuée, V, 119).
3. A. Weische, Cicero und die neue Akademie, Munster, 1961.
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avait été le maître de Varron et allait être celui de Brutus [AU., XIII, 25, 3 ; Tuse, V, 21),
et qui, au demeurant, enseignait à Athènes. Bien entendu, nous ne prétendons pas qu'An-
tiochus a été le seul inspirateur de l'évolution cicéronienne. Mais le texte de Plutarque
nous montre dans quel sene il a pu exercer son influence comme rhéteur et les discours de
Cicerón (qui obéissaient aussi à ce moment-là à d'autres leçons comme celles des Rhodiens
ou comme l'exemple moral de Cotta) s'infléchissaient précisément de manière à tenir
compte de cette influence.
LA PHILOSOPHIE DE CICERÓN AVANT 54 329
1. Sur Vofficium, voir en dernier lieu l'édition du De officiis, livre I, par le R. P. Teetard.
Consulter aussi P. Boyancé, Actes du Congrès de l'Association Guillaume Budé d'Aix-en-
Provence, 1963 (qui insiste, à juste titre, p. 222, sur le fait qu'il n'y a pas contradiction
entre le « devoir parfait » et le « devoir moyen ». Bien entendu, Vofficium exprime dans la
vie pratique les exigences que le κατόρθωμα définit dans l'absolu).
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parle bien peu 1. Dans des lettres de juin-juillet 59, alors qu'il
voit se dessiner l'évolution politique qui va ruiner son influence,
Cicerón fait quelques allusions significatives au vocabulaire du
Portique. Dans la lettre Ad Att., II, 18, 1, il emploie le mot σκοπός
pour désigner le but pratique de ses ennemis ; il ironise en même
temps sur la crainte de la mort qui paralyse les amis de son propre
parti : on voit donc bien que, dans son esprit, les appels à la
uirtus, à l'héroïsme, à l'honneur qu'il commence à répéter sont
liés, dans une certaine mesure, à, l'héroïsme stoïcien. Mais la lettre
précédente nous montre que la référence à cette idéologie n'est
pour Cicerón qu'un pis-aller. Il écrit (Ad. Att., II, 17, 2) : « Dieux
immortels, ce n'est plus tant la bonne espérance qui me console,
comme autrefois, mais plutôt l'indifférence, dont je n'use jamais
autant que dans ces affaires civiles et publiques... » Ι/εύελπιστία
■— la bonne espérance — est une attitude chère aux Platoniciens :
Platon lui-même emploie un terme voisin dans Y Apologie 41 et
dans YHippias mineur. On sait d'autre part l'importance de la
notion α'άδιαφορία pour les polémiques des Stoïciens auxquels
Cicerón s'intéresse à ce moment 2. Ce passage nous indique donc
qu'il incline, dans l'adversité, à, se rapprocher du Portique ; mais
d'une part celui-ci ne prêchait pas l'indifférence absolue et d'autre
part le texte nous dit aussi qu'à l'origine l'attitude de l'orateur
est plutôt platonicienne.
C'est qu'en fait, sans adhérer à, la doctrine épicurienne qui lui
a été jadis enseignée et à, laquelle son meilleur ami reste fidèle,
Cicerón veut affirmer la valeur de la joie, de la vraie joie. Toutes
ses lettres sont remplies de termes comme iucundus ou suauis.
Mais, en Att., l, 9, 2, nous trouvons la formule suivante : Genus
hoc est uoluptatis meae. Il s'agit de décorer, dans une maison de
Cicerón, une « Académie ». En Att., II, 4, 2, Cicerón écrit : Cum
Musis nos delectauimus ; en II, 5, 2, il précise cum omnibus Musis.
On reconnaît d'abord ici la conception du culte des Muses qui
s'était déjà fait jour chez les Pythagoriciens 3. On reconnaît aussi
1. Celui-ci avait prétendu obliger Atticus à s'engager activement dans son équipe pour
administrer l'Asie. C'était contester toute la théorie de Votium. Cicerón remet les choses
au point en critiquant d'abord la propension de son frère à Vira (non sans allusion, peut-être,
à la pensée péripatéticienne), puis il justifie ses rapports avec Atticus en montrant que,
sur l'essentiel, il reste d'accord avec son ami : cf. Alt., I, 17, 5 (5 décembre 1961, Cons-
tans, n° XXIII) :. Mihi enim perspecta est et ingenuilas et magnitudo animi lui ; ñeque ego
inter me atque te quicquam interesse unquam duxi praeter uoluntatem institutae uitae, quod
me ambitio quaedam ad honorum Studium, le aulem alia minime reprehendenda ratio ad
honestum otium duxit. Vera quidem laude probitalis, diligentiae, religionis, neque me tibi
neque quemquam antepono, amoris uero erga me, cum a fraterno amore domesticoque
discessi, libi primas defero.
2. Cicerón (tout en critiquant vivement l'Épicurisme) finit par montrer que cette
philosophie elle-même aboutit à lier la uita beata et la uirlus.
3. Heaulon., I, 77. Naturellement, nous ne prétendons pas que Térence s'inspire
uniquement de la philosophie stoïcienne, mais on sait l'importance, pour cette dernière, de la
notion de solidarité humaine.
4. Cf. Porphyre, Περί άποχης εμψύχων, ΠΙ, 24 sq., qui déclare citer un traité de Plu-
tarque polémiquant contre Chrysippe, s'appuyant sur Carnéade, et se replaçant
vraisemblablement dans la tradition de l'abstinence pythagoricienne : le philosophe argue de
la notion de sympathie, présente chez les partisans de Zenon, pour affirmer qu'il existe
une sensibilité commune à tous les animaux et reprocher au Portique certains aspects
cruels de sa doctrine.
5. Cf. De officiis, III, 21, etc..
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1. En 54, les deux textes principaux sont Att., IV, 18, 2, et Quint., III, 5, 4 (dans ce
dernier texte, il est vrai, Cicerón laisse entendre que son retour vers le repos lui est imposé
par les circonstances) ; pour l'année 55 : 1, 8, 3 à Lentulus, février, éd. Constans, n° CXXIII) ;
Att., IV, 10, 1 (22 avril, Constane, n° CXXIV). C'est de ce loisir que naissent leDe Oratore,
et, peut-être, l'ébauche du De rep. Cf. aussi Fam., VII, 1, 4, etc.
2. De Oratore, II, 206. Cf. A. Michel, Rhétorique et philosophie chez Cicerón, p. 210 sq...
3. Cf. p. 325, n. 2.
4. Voir aussi à ce sujet A. Grilli, op. cit., et E. de Saint-Denis, La théorie cicéronienne
de la participation aux affaires publiques [Revue de Philologie, 1938, p. 193-215).
Rev. Et. anc. 22
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un Épicurien que l'orateur s'adresse, h'olium de Théophraste ressemble dans une grande
mesure à celui d' Epicure et Cicerón souligne discrètement ce qu'il y a de paradoxal dans
l'attitude d'Atticus, qui, dit-il, prend parti pour Dicéarque. L'Arpinate ajoute encore
dans le même passage qu'il veut contenter à la fois Dicéarque et Théophraste.
1. Cf. Tuse, I, 73 : Nec uero de hoc quisquam dubitar? posset, nisi idem nobis ucciderei
et dili genter de animo cogitantibus quod Us saepe usu uenit qui cum, acriter oculis deficientem
solem intuerentur, [ut] aspectum omnino amitterent, sic mentis acies se ipsa intuens non-
numquam hebescit, ob eamque causarti, contemplando diligentiam amittimus. Chez Cicerón,
si l'on en croit sa lettre, cette diligentia fut nimia. Pour Platon, cf. Phédon, 96 c, 99 e.
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voir dans quelle mesure la pensée de Cicerón s'est développée et
comment il a changé de maîtres?
Nous soulignerons d'abord que son évolution va dans le sens
d'un approfondissement de sa pensée ; il la modifie moins qu'il ne
l'enrichit. Cela nous a été très manifeste à propos de la théorie
de Yotium : nous avons vu que Cicerón est resté très fidèle à
l'enseignement qu'il avait reçu de Phiîon dans sa jeunesse ; mais
nous avons vu aussi qu'il avait essayé de préciser sa pensée en
lisant ultérieurement des écrits de Dicéarque, de Théophraste et
sans doute d'autres auteurs. Il y a donc chez lui un effort pour
revenir aux sources véritables; on le voit harceler ses proches,
comme l'esclave philosophe Denys, comme Tyrannion, son
bibliothécaire, comme Atticus1 pour se procurer les œuvres des
penseurs grecs et romains, anciens et modernes, et notamment de
Varron ; il parle des difficultés qu'il rencontre pour se constituer
une bonne bibliothèque (cf. Att., IV, 14 sqq.). Tout cela révèle ses
scrupules de chercheur et montre les défauts, en ce qui concerne
notre auteur, des méthodes de la stricte Quellenforschung2. Un
autre exemple typique de sa méthode nous serait fourni par ses
doctrines d'art oratoire, qui s'approfondissent du De inuentione
au De oratore, mais sans changer d'esprit 3.
Λ cet approfondissement se joint une évolution. Naturellement
il n'est pas question, dans le cadre de cet exposé, d'en envisager
tous les aspects. L'on devrait notamment souligner que l'influence
des circonstances continue à s'exercer : elles suggèrent à l'orateur
certaines hésitations, elles suscitent certains développements de
sa pensée. A l'époque où il écrit le De república, il participe,
semble-t-il, à. la publication du De natura rerum de Lucrèce ;
mais, vers le même moment, il se rapproche de Caton. Or le rôle
de C. Memmius, à qui Lucrèce adressait son poème, va décliner ;
au contraire, celui de Caton deviendra très important au moment
de la guerre civile : tout cela n'est sans doute pas étranger à une
certaine évolution vers le Stoïcisme 1.
Sans pouvoir ici faire plus qu'évoquer ce type de problème,
nous constaterons d'autre part qu'à ces changements, que les
circonstances déterminent, se joint un authentique progrès moral,
lié aux études philosophiques. L'orateur semble progresser, non
sans timidité encore, vers une certaine impassibilité. Cela est
particulièrement manifeste dans les lettres que Cicerón envoie à
Atticus et Quintus lorsqu'en octobre 54 l'acquittement de Ga-
binius, survenu sans qu'il ait pu montrer son opposition, lui
permet de mesurer la faiblesse de son influence et de toucher le fond
de la déception. Il se raccroche à son amour de Votium, des études
philosophiques, de la vie retirée, méditative. Certes les
circonstances sont moins cruelles qu'aux jours de l'exil ; mais, à ce
moment-là, il avait rejeté toutes les consolations philosophiques,
alors que ses amis les lui proposaient. Aujourd'hui, il essaie de
s'en contenter 2.
Cette évolution morale vers plus de détachement, dont nous
n'examinerons pas ici tous les aspects, va nous apparaître
surtout à propos de ce qui constitue le principal motif d'agir de
Cicerón : son amour de la gloire, qui, dès l'origine, l'avait
détourné de l'Ëpicurisme et dont il avouait lui-même qu'il le trouvait
excessif3. Certes là encore il s'appuie constamment sur une théorie
philosophique qui s'exprimera jusque dans le De senectute 4 ; mais
cette théorie laisse place à certains flottements que la
Correspondance va nous faire deviner.
Il s'agit d'un aspect particulier (et fort important) de cette
gloire. Celle-ci apparaît comme une récompense des grandes ac-
1. Sur les rapports entre l'œuvre de Lucrèce et le De rep., voir l'article d'I. Trencsenyi-
Waldapfel, Cicerón et Lucrèce {Acta antiqua Ac. hungar., VI, 1958, p. 321-383). Sur les
rapports avec Memmius, voir P. Boyancé, Lucrèce, p. 27 sq. Sans chercher ici dans quelle
mesure Memmius était Épicurien, ou si l'œuvre de Lucrèce a telle ou telle portée
politique, on peut constater que Cicerón, dans le De rep., s'oppose nettement à la doctrine
épicurienne. Sur les rapports de Cicerón et de Lucrèce dans cette période, voir aussi notre
communication à la Société des Études latines (février 1965), à paraître dans la R. É. L.
2. Voir surtout Att., IV, 18, 2 (Dices : « Tu ergo haec quomodo fers? » Belle, mehercule,
et in eo me ualde amo... Multa mihi dant solada, nee tarnen ego de meo statu demigro, quaeque
uita maxime est ad naturarti ad earn me rejero, ad luleros et studia nostra. . . Locus Ule animi
nostri stomachus ubi habitabai olim concalluit) ; cf. Quint., Ill, 5, 5 : ualde me ad otium
pacemque conuerto (il est vrai qu'un peu plus haut, au paragraphe 4, Cicerón n'a pu se
retenir d'exprimer son angoisse : Angor, mi suauissime f rater, angor nullam esse rem publicam) .
3. Pro Archia, 28 : Iam me uobis, iudices, indicabo et de meo quodam amore gloriae nimis
acri fortasse, uerumtamen honesto uobis confiiebor.
4. De seneclule, 79 sq. Sur les aspects philosophiques de cette doctrine, nous renvoyons
à P. Boyancé, Études sur le songe de Scipion, p. 147 sq.
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tions. Elle est donc liée dans une importante mesure au succès
dans l'action, à la felicitas. Au premier abord cela n'est pas
douteux pour Cicerón. Déjà, faisant l'éloge de Pompée dans le Pro
lege Manilla1, il a reconnu qu'une des principales qualités qui
caractérisent le bon général était sa chance ; et il a plus tard
vécu lui-même l'expérience du, succès : il a connu, contre Catilina,
l'ivresse de la félicitas, la joie (si chère plus tard à un César) de
se sentir l'élu des dieux, le favori de la Fortune. Des merveilles,
des prodiges ont accompagné son succès ; et il a cru pouvoir
écrire le vers célèbre qu'il cite si volontiers : O fortunatam natam
me consule Romam2. Il croyait alors, selon toute vraisemblance,
en cet accord mystérieux entre sa propre gloire et une victoire
voulue par les dieux. Le Pro Archia, qu'il consacre effectivement à
l'éloge de sa gloire, à propos du poète Archias, fait ce
rapprochement entre le prestige et le succès 3.
L'exil marque la fin de la felicitas pour Cicerón. Désormais sa
gloire ne va plus de pair avec sa victoire. Cela ne peut manquer
de susciter une angoisse spirituelle qui semble avoir été profonde
et sincère. Plusieurs textes attestent un tel état d'esprit. Peu
après son consulat, Cicerón a déjà pris conscience que les dieux
l'abandonnent en ce monde ; la gloire lui reste, mais non la
réussite. De là cette formule frappante (Att., I, 16, 6) : « Si un dieu
ne jette les yeux sur nous, c'en est fait de cette constitution de
la République que je pensais avoir assurée... » Ce sentiment
s'aggrave avec l'exil (Quint., I, 3, 9) : Precarer déos... sed omnis dolor
est quod optime factis poena maxima est constituta.
Très tôt, Cicerón sentait déjà qu'il devait approfondir sa
conception de la gloire, l'adapter aux risques de l'échec terrestre.
On trouve sa réponse dans le Pro Archia (29) ou (non sans
nuances) dans la Lettre à Lucceius* : il faut rechercher la gloire
moins dans le présent qu'auprès de la postérité. Mais cela ne
résout pas toutes les questions : même auprès de la postérité un
1. De diu., I, 59. C'est un certain Sallustius, compagnon de Cicerón à son départ, qui est
censé raconter ce fait.
2. Sur la conception de la gloire dans le Songe, voir P. Boyancé, Éludes..., p. 147 sq.,
qui indique la place de la pensée cicéronienne par rapport aux différents systèmes
philosophiques, ainsi que l'évolution ultérieure de la doctrine (celle-ci semble elle aussi
influencée par les événements). P. Boyancé n'étudie pas l'évolution de la notion de gloire,
chez Cicerón, jusqu'au Songe.
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1. Scipion sera assassiné. Sur la tentation du suicide et son rejet, cf. Phêdon, 61 sq. ;
Somnium, 15.
2. La chose sera expressément indiquée, en 45, dans un passage des Tusculanes, I, 33,
qui reprend la même philosophie de l'immortalité et de l'acceptation de la vie : Licuit
esse otioso Themistocli, licuit Epaminondae, licuit, ne et uetera el exlerna quaeram, mihi, sed
nescio quomodo inhaeret in mentibus quasi saeculorum quoddam augurium futurorum, idque
in maximis ingénus allissimisque animis et exsislil maxime et apparet facillime. Quo quidem
dempto quis tarn esset amens qui semper in laborious et periculis uiueret?
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