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1. PRINCIPES DE SECURITE
Jusqu'au 19ème siècle, les constructions étaient dimensionnées empiriquement en tenant compte de l'expérience acquise, ce qui
constituait les "règles de l'art". La sécurité était donc vérifiée par la sanction de l'expérience.
La notion de limite de sécurité est apparue avec l'industrialisation et la pratique de la résistance des matériaux, mettant en usage
des vérifications "aux contraintes admissibles". Ce mode de raisonnement introduit un coefficient k, appelé coefficient de sécurité
tel que :
rupture
k et fixé de manière empirique, a priori, indépendamment du type de sollicitation.
admissible
CAQUOT (1925) a expliqué que la notion de contrainte admissible et le coefficient de sécurité qui lui est associé ne permet pas,
dans sa définition initiale, d'estimer de manière cohérente la sécurité réelle d'une structure dès lors que cette dernière est
soumise à des combinaisons d'actions susceptibles de varier de manière indépendante.
Soit une cheminée en béton encastré à sa base et soumise à son poids propre G et à l’action du
vent de résultante H situé à la hauteur h par rapport à cette base.
Cette méthode de calcul ne tient pas compte de la nature des charges et de leur risque de dépassement. Ainsi, les charges
permanentes ont très peu de chance d’être dépassées de façon importante. Il n’en est pas de même des charges de vent, neige
ou séisme compte tenu de leur caractère aléatoire et de la méconnaissance de leurs valeurs maximum.
On peut citer l’exemple de la neige dans certaines régions, qui peut atteindre une épaisseur et donc une charge dépassant de
façon importante la valeur retenue dans les calculs et entrainant la ruine de certains ouvrages.
Un autre paramètre, non pris en compte, est le rapport des charges variables aux charges permanentes. Ainsi, les toitures en
charpente métallique, beaucoup moins lourdes que les toitures en béton, ont beaucoup moins bien résisté que ces dernières au
surcroît de charge dû à une épaisseur de neige exceptionnelle.
Afin de surmonter la définition contestable d'un coefficient de sécurité unique, les règles actuelles relatives aux constructions en
béton armé et précontraint font intervenir des coefficients de sécurité partiels tenant compte de la diversité des actions, du type
de sollicitation et des méthodes de calcul des sollicitations.
Pour tenir compte des difficultés d'appréciation des valeurs des actions et des résistances des matériaux à prendre en compte
dans les calculs, la réglementation actuelle s'est inspirée de l'analyse probabiliste.
Les actions et les performances des matériaux sont données par des valeurs -ou diagrammes - dites caractéristiques définies
comme associées à une probabilité acceptée a priori d'être dépassées dans le sens défavorable.
Le coefficient de sécurité partiel affecte la valeur caractéristique dans un sens défavorable et transforme cette valeur en valeur
dite de calcul.
La réglementation actuelle considère que les matériaux en présence -acier et béton- peuvent travailler au-delà du domaine
élastique: ce sont les règles dites de vérification aux états-limites ultimes. Des coefficients de sécurité partiels s'appliquent aux
diagrammes des lois de comportement.
La sécurité de la structure considérée n'est plus évaluée à partir de conditions portant seulement sur le niveau de contraintes,
mais à partir des valeurs limites des sollicitations :
- appliquées par les actions,
- correspondant aux valeurs de calcul des performances des matériaux.
Une instruction avait été publiée en 1971 et avait servi de référence à l'Instruction Provisoire relative au calcul des ouvrages en
béton précontraint (dite IP2) du 13/08/73.
- Définition des charges à prendre en compte (les actions et combinaisons d'actions ayant été définies dans leur principe
au niveau précédent). Il s'agit des :
+ Fascicule 61 titre II CCTG (conception, calcul et épreuves des ouvrages d'Art) ;
+ Norme NFP 06 001 (Bâtiments).
- Réglementation de détail du calcul des constructions précisant les caractéristiques des matériaux, les méthodes de
calcul à utiliser, les Dispositions constructives etc ... Il s'agit des :
+ Règles BAEL pour le béton armé ;
+ Règles BPEL, fascicule 62 titre I, section 2 du CCTG.
b) Combinaisons d'actions :
Ce sont des combinaisons pondérées des actions permanentes, variables et accidentelles décrivant un type de chargement.
La réglementation propose des combinaisons qui sont considérées comme les plus défavorables. On distingue :
c) Sollicitations
Ce sont les composantes des efforts internes sur les sections droites des poutres, des plaques et des coques.
On calcule les sollicitations selon les lois de la théorie des structures. Les résultats de ces calculs sont affectés d'un coefficient F3
qui tient compte des simplifications introduites dans la description du comportement des structures dans cette théorie.
d) Justifications
Elles consistent à vérifier pour l'ensemble de la construction et pour un certain nombre d'éléments de structures et de sections :
o vis-à-vis de l'état-limite ultime d'équilibre statique, que la combinaison d'actions de calcul prise en compte n'entraîne pas la
rupture de l'équilibre de la construction ou de l'élément de structure étudié ;
o vis-à-vis des états-limites ultimes de résistance des matériaux, que les sollicitations de calcul à considérer ne dépassent pas
la sollicitation résistante de la section considérée ;
o vis-à-vis des états-limites de service, que les sollicitations de calcul à considérer ne provoquent pas le phénomène qu'on veut
éviter (ex. fissuration) ;
o vis-à-vis des états-limites ultimes de stabilité de forme, que, dans l'ensemble de la structure, existe une distribution de
contrainte équilibrant dans chaque section les sollicitations de calcul à considérer y compris celle du second ordre.
C'est presqu'essentiellement des résistances mécaniques, notées f, qui sont considérées dans la réglementation. La valeur
caractéristique fk, qui correspond à une probabilité acceptée a priori d'être dépassée dans le sens défavorable est transformée en
valeur de calcul par multiplication par un coefficient de sécurité partiel m. Les coefficients m sont définis en fonction des risques
(défauts localisés etc ...) de chute de performances du matériau, et de l'état-limite considéré.
3- SOLLICITATIONS
Combinaisons fondamentales :
S ul S p .P m 1,35G max G min Q1.Q1k 1,3 0.Qik
i 1
Rm : un coefficient correctif de 1,07 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Combinaisons accidentelles
Lorsqu'elles ne sont pas fixées par les textes spécifiques aux actions accidentelles en cause, les sollicitations de calcul peuvent
être prises égales à :
Rm : un coefficient correctif de 1,07 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Combinaisons quasi-permanentes
Rm : un coefficient correctif de 1,2 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Combinaisons fréquentes
Combinaisons rares
Rm : un coefficient correctif de 1,2 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Ces combinaisons sont à considérer lorsqu'on étudie les effets d'une seule occurrence de sollicitation mettant en cause la
durabilité de la construction.
Ponts-routes
Bâtiment
Charges d’exploitation
Charges climatiques
Dans sa conception initiale le béton précontraint ne pouvait pas se fissurer: c'était même l'absence de fissuration sous charge de
service qui conduisait à la supériorité du béton précontraint sur le béton armé (plus grande rigidité des pièces, poids mort réduit
etc...).
A mesure du développement de la technique du béton précontraint, la conception initiale s'est élargie et la fissuration du béton
autrefois interdite est désormais admise, sous réserve d'être contrôlée. D'où une classification en trois genres qui diffèrent
essentiellement par la définition de l'état limite de service vis-à-vis de la fissuration du béton.
Genre I (classe 1)
- La contrainte de compression la plus forte devant elle-même rester inférieure à une certaine limite.
Ce genre correspond au béton précontraint dans sa définition initiale, il doit être réservé aux ouvrages nécessitant une étanchéité
parfaite: réservoirs, enceintes nucléaires etc...
Genre II (classe 2)
- L'état limite de formation des fissures ne doit pas être dépassé: la contrainte minimale sous l'effet des combinaisons
rares doit être inférieure, en valeur absolue, à la résistance du béton à la fissuration.
- Sous l'effet des combinaisons fréquentes, il ne doit pas y avoir de traction dans les sections d'enrobage.
Ce type de fonctionnement est adapté aux ouvrages exposés aux intempéries: ponts, structures externes de bâtiments, etc ...
- L'état limite de formation de fissures peut être dépassé: le matériau fonctionne donc en régime fissuré, comme le béton
armé, la fissuration étant contrôlée et limitée grâce à des armatures ordinaires dites "passives", par opposition aux
armatures de précontrainte qui sont dites "actives".
Ce 3ème genre de béton précontraint est utilisé pour la construction d'ouvrages protégés des intempéries ou peu exposés
(ossatures de bâtiments industriels par exemple).
Hypotheses de calcul : On doit donc abandonner pour les calculs correspondants l'hypothèse de comportement élastique et
prendre en compte les diagrammes efforts-déformations réels, ou modélisés, des matériaux. On fait alors ce qu'on appelle
parfois un calcul "à la rupture".