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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE


UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION


‘‘FASEG’’
B.P. 832 KINSHASA XI

‘‘PERFORMANCE FINANCIERE D’UNE INSTITUTION DE


MICRO FINANCE:
FINCA EN RDC DE 2008 À 2012.’’


NGOKANYUKUDI MIKWEP Alliance
G3/A FASEG

Travail de fin de cycle présenté en vue de


l’obtention du diplôme de graduat en Sciences
Economiques et de Gestion.

Directeur: Professeur LUMONANSONI MAKWALA Felix

Année académique 2015-2016


i
EPIGRAPHIE

« Entre l’égalité de tous sur la ligne de


départ et les performances de chacun à
l’arrivée, le travail fait de l’individu le seul
responsable de son parcours. »

CHRISTINE Lagarde

ii
AVANT PROPOS

En se lançant dans une affaire, seule sa fin est le plus envisageable. Ceci
étant dit, ce travail marque la fin de notre cycle de graduat en sciences économiques et de gestion de
l’Université de Kinshasa(UNIKIN). Le mérite de ces trois années d’études supérieures est une expression
de divers efforts physiques et intellectuels mais aussi spirituels.

C’est ainsi que nous tenons { exprimer nos vifs remerciements { tous ceux
qui leurs assistances, leurs idées, leurs collaborations ou leurs expériences ont participé de près ou de
loin à notre formation académique et à la réalisation de ce travail. Nous leur en sommes
redevables d’une façon suprême { l’Eternel Dieu Tout-Puissant pour sa grâce en JESUS, main
immuable et source de vie intarissable, Lui qui ne cesse de renouveler sa Bonté en notre faveur.

En suite, nous remercions nos très chers Parents Maurice MIKWEP


MISHAMBIM et Odette BAWOTA MIKOBI pour leur soutient moral, matériel et spirituel ; surtout
pour les sacrifices qu’ils n’arrentent de faire en notre faveur, en nous accordant cette chance
exceptionnelle de poursuivre nos études.

Nous remercions le corps académique de l’Université de Kinshasa qui


nous a apporté son expérience vécue, contribuant par ce fait à notre formation et épanouissement.
Particulièrement nous tenons à exprimer nos très profonds remerciements à Monsieur le Professeur
LUMONANSONI MAKWALA Felix pour avoir accepté d’être le directeur de ce présent travail. Par le
biais de son assistant BOLONKALI Papy, ses enseignements et son encadrement hautement qualitatifs,
nous ont permis d’atteindre les objectifs poursuivis dans ce travail.
Nous exprimons notre gratitude pour leur collaboration significative et
leurs innombrables conseils à nos frères Patrice MINGASHANGA, Maurice SHAMASHANGA,
Jeff MBAKAMA et Prudence KWETE.

Notre profonde reconnaissance va également { l’endroit de notre frère


Mystère TULANTSHIEDI pour tout ce que nous avons vécu ensemble depuis notre arrivée sur le site
universitaire jusque à ces jours de la fin de notre premier cycle universitaire ; en espérant que ce sera de
même pour des années qui nous restent à passer ici au campus.

En raison de la complémentarité dans le travail académique ainsi que les


liens d’amitié qui nous unissent, nous adressons spécialement nos remerciements à tous nos confrères
de la FASEG (faculté des sciences économiques et de gestion), avec lesquels nous évoluons dans cette
collaboration fraternelle ; nous citons entre autre: Freud YAKA, Christian TSHIMANGA,
Mardochée ENYEKA, Glodie NLANDU, Meguy WABA, Raïssa IFITSU, Betty MALU, Rosy
NSEYA, Grace MBOKANGA, Selpa MANSWELE, Carène MAMBA et Carine MATANDA.

Pour leurs assistances matérielles, nous remercions notre frère Faustin


MAKASHI ainsi que sa femme Blandine TSHILOMBA, nos sœurs Francine BULAPE et Pauline
MBOMATSHIELE.
Nous avons le devoir agréable de remercier nos petites sœurs et petits
frères, pour leur présence et leurs différents sacrifices nous accompagnant { l’atteinte de nos objectifs
académiques. Ainsi donc, nous remercions : Odette BAWOTA, Chandelle IYODI, Cédric SHASA,
Pierre SHAMWOL, Francisca SANZA, sans oublier Régine NANGA.

Nous ne saurions terminer sans remercier différentes personnes avec


lesquelles nous sommes en parfaite communion ici sur le campus comme partout ailleurs. A cette
occasion, nous remercions Espérant MINGA, Christina AYIMASHAMA, Daniel PITSHIAWOTO,
Juda MUKANIME, Alphonse SHOTSHA, Jose YAMULENGE, Meredith NTOTO, Emmanuel
TSHUMBU, Paul DIKASA, Herman BALELA, Emmanuel LOSSO, Fortunat BADIBANGA, Joslyn
TSHITENGE, et Dorcas NGOYI.
Nous remercions enfin, tous ceux qui de près ou de loin, ne cessent de
nous encourager et nous soutenir dans notre parcours académique.

iii
LISTE DES ABREVIATIONS

BCC : Banque Centrale du Congo


CGAP : Groupe consultatif d’assistance aux pauvres
CHAP : Chapitre
COOPEC : Coopérative d’Epargne et Crédit
FINCA : Fondation Internationale pour l’Assistance Communautaire
FMI : Fond monétaire international
IF : Institutions Financière
IMF : Institution de micro finance
MIX : Micro finance Information Exchange
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PàR : Portefeuille à Risque
RAO : Ratio d’Autonomie Opérationnelle
RC/E : Ratio Coût par Emprunteur
RCE : Ratio Charges d’Exploitation
RCR : Ratio de Couverture de Risque
RD/FP : Ratio Dettes sur Fonds Propres
RDC : République Démocratique du Congo
RDP : Ratio de Dotations aux Provisions
ROA : Rendement des Actifs
ROE: Rendement des Fonds propres
RPAC : Ratio Productivité des Agents de Crédit
RPBC : Rendement du Portefeuille Brut de Crédit
RPC : Ratio pertes sur Créances
RPP : Ratio Productivité du Personnel
SARL : Société par Actions à Responsabilité Limitée
UCCEC : Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit.
USAID : Agence des États-Unis pour le Développement International
USD : Dollars Américains

iv
LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Situation comptable globale de FINCA/RDC en USD


Tableau II : Evolution des indicateurs de portefeuille de crédit.
Tableau III : Evolution des indicateurs d’efficacité et de production
Tableau IV : Evolution des indicateurs de gestion financière.
Tableau V : Evolution des indicateurs de rentabilité et viabilité.

v
INTRODUCTION
I. Problématique

La RDC est l’un des grands pays africains par sa superficie soit
avec 2 345 910 km2. Faisant parti des pays du tiers monde , la RDC n’est pas
épargnée aux différents problèmes des crises d’ordre politique, économique,
social … qui caractérisent ce bloc des pays dit du tiers monde en général et
ceux d’Afrique en particulier ; dont l’une des conséquences c’est
l’aggravation de la pauvreté.
En effet, la crise que connait la RDC depuis les années 70 avec la
zaïrianisation, l’échec des programmes de stabilisation et d’ajustement
structurel des années 1980 initié par le FMI, les deux pillages des 1991 et
1993, les guerres d’agression et de libération de 1996 et 1998, ont modifié la
physionomie de la pauvreté congolaise en général.
En 2005, l’indice de la pauvreté nationale était estimé à 71,3% de
la population.1 Cette situation devient remarquable et préoccupante du fait
que l’état, garant du bien-être de la population aux travers de ses structures
politiques, économiques, et sociales, ne parvient plus à satisfaire les besoins
primordiaux de sa population (logement, alimentation, éducation,
santé…); en dépit de ses réserves en matières premières d’origine végétale et
minérale, de la faune et de la flore, ainsi que des toutes les immenses
richesses naturelles du sol et sous-sol qui constituent les sources de richesses
du pays.
Certes, pour faire face aux problèmes liés à cette crise
économique, les congolais ont appris à se prendre en charge, en se livrant à
l’exercice des activités susceptible de générer le revenu dans le secteur
informel, pour satisfaire leurs besoins.
Du fait que les activités économiques dans ce secteur échappent
aux circuits officiels, et que les propriétaires ne disposent pas de registres de
commerce (ne tiennent pas une comptabilité régulière et que ces activités ne
sont pas prises en compte par les statistiques nationale), les activités
économiques dans ce secteur deviennent de plus en plus complexes et le
nombre d’acteurs varie du jour au jour. De ces acteurs, nombreux n’ont pas
un emploi rémunérateur reconnu soit par le secteur public, ou soit par le
secteur privé de l’emploi. Et les autres, même si, disposant d’un emploi
reconnu, estiment insuffisant la rétribution de celui-ci et ont jugé bon de

1
KODILA K.O., « Pauvreté en République Démocratique du Congo : un rapide état de lieux », Congo Economic Review, Working
paper N° 01/10, mars 2011.

1
se lancer { l’exercice des différentes activités pouvant leur rapporter un
revenu supplémentaire.
Mais, malgré la diversité d’activités et du nombre élevé
d’acteurs, soulignons que ces derniers sont confrontés aux divers
problèmes qui engendrent des difficultés dont la plus majeure est celle
liée au financement d’activités des ces agents économiques dans ce dit
secteur.
Or, la difficulté de financement des activités dans tout secteur
économique est une préoccupation majeure dont il faut nécessairement
résoudre parce que d’elle, découlent deux principaux problèmes à savoir:

 Elle empêche le développement des activités dans les secteurs


économiques ;
 Ce manque de développement d’activités empêche à son tour
l’épanouissement des acteurs de ces activités.
Précisons quand même que cette difficulté de financement des
activités des agents économiques dans ce secteur, se justifie par le fait que,
étant pauvres, ces acteurs économiques n’ont pas accès au système de
financement classique des banques commerciales; par défaut de pouvoir
remplir les conditions exigées, telles que : la garantie et paiement du dépôt
minimum, ainsi que d’autres formalités administratives à remplir.
Pour relever ce défi, soulignons, l’existence d’un système de
financement pouvant fournir des prestations financières, sans beaucoup
d’exigences pour le développement d’activités des agents économiques dans
ce secteur ; en tenant compte des degrés de leurs activités.
Ainsi, l’avènement de la micro finance apparait comme un
élément important pouvant relever ce défi ; qui est de fournir aux pauvres
des moyens financiers pour le développement de leurs activités
génératrices de revenu { fin de garantir au moins l’épanouissement de ces
acteurs.
Cependant, à travers le financement, pour conduire les
personnes pauvre ou les démunis à créer les activités génératrices de
revenu, la micro finance est de nos jours considérée comme instrument
important pour la lutte contre la pauvreté.
C’est donc par prestations des services financières d’octroi
crédit aux pauvres par le biais des institutions financières
dénommées « Institutions de micro finance (IMF) », pour favoriser la
créations ou le développement des activités génératrices de revenu que la

2
micro finance est perçue comme instrument de lutte contre la pauvreté.
Ainsi, par opposition aux banques commerciales et de développement, elle
est considérée comme finance de pauvreté.
Dans cette optique des choses, KABLAN Sandrine(2012)2 a
souligné ce que : « si le système bancaire classique peine toujours à atteindre
le segment de marché composé d’agents économique sans collatéraux, ou des
PME à comptabilité sans transparence, les IMF quant à elles, arrivent à
atteindre ce segment de marché par la gestion d’asymétrie d’information telle
que la caution solidaire.»
A l’image de ce qui précède, nous disons que, les IMF ce sont
installés comme des acteurs d’appuis ou des acteurs complémentaires aux
banques commerciales parce que fournissant des moyens financiers aux
pauvres, les IMF sont considérées au même titre que les banques
commerciales : ce sont des intermédiaires financiers . Mais la particularité
réside sur le fait que les IMF ont un regard plus tourné généralement
vers des personnes pauvres pour les conduire à une auto prise en charge,
en les poussant à créer des activités susceptible de générer le revenu .
D’où la micro finance s’est avérée utile aux services des
congolais en leurs apportant un soutient financier ; favorisant de cet effet
le développement de leurs activités pour en fin espérer à un éventuel
épanouissement.
En effet, entant que prestataires des services à la société, les
IMF sont appelées, comme toute autre entité économique, à concilier au
moins deux objectifs à savoir:
 Satisfaire la clientèle en répondant à ses besoin : c’est la performance
sociale ;
 Assurer la rentabilité de ses activités : c’est la performance financière.
Ce qui se traduit par l’accomplissement des objectifs tout en
minimisant les couts. Ceci implique une autonomie à la fois financière,
technique, et institutionnelle pour aboutir à la performance. Quant à
elle, la performance s’apprécie au moyen des indicateurs liés à
l’activité et { la structure d’une entité économique. Ce qui fait que dans
le présent travaille l’analyse porte essentiellement sur les indicateurs
financiers de performance.
C’est pourquoi, avec le souci d’évaluer la performance financière
d’une IMF, nous avons choisi comme cadre d’étude FINCA, une des plus
2
KABLAN Sandrine, « Efficacité des Institutions de micro finance en UE-MOA : une approche outreach-intermediation financière »,
< halshs- 00710206>, 2012. Page 3.

3
grandes IMF au monde et particulièrement en RDC. Ainsi, en se basant sur
son activité en RDC , nous allons analyser les indicateurs qui cadrent avec
sa structure financière ainsi que ses activités afin de donner un point de
vue sur sa vie financière.
D’où, à l’égard de ce qui précède, notre préoccupation ultime
est de savoir si FINCA est financièrement performante en RDC.
I. Hypothèse

La mise en œuvre d’une bonne politique de gouvernance, la


facilité qu’on les clients à obtenir des crédits, les politiques de crédit bien
octroyé, le respect des normes de remboursement à délais fixé occasionné
par la mise en place de la politique de crédit solidaire, les opérations
régulières de suivi, …sont les facteurs qui expliquent l’ expansion rapide
des activités de FINCA en RDC ces dernières années.
De ce qui précède, nous partons de l’hypothèse selon laquelle
FINCA serait financièrement performante EN RDC.
II. Objectifs

L’objectif général poursuivi dans ce présent travail est de


contribuer à l’étude de la performance financier d’une entité économique ;
dans le cas d’espèce dans le secteur de micro finance.
Les objectifs spécifiques sont :
 Identifier les indicateurs de performance financière d’une IMF qui
cadrent avec la structure ainsi que les activités de FINCA/RDC;
 Donner la formule et l’interprétation de chaque indicateur;
 Analyser et interpréter les données financières de FINCA sur base
des indicateurs identifier ;
 Donner un avis sur la santé financière de FINCA.

III. Délimitation du sujet

Le cadre choisit pour le présent travail c’est FINCA.


Spatialement, l’étude porte sur l’activité de FINCA en RDC et
temporellement nous avons considéré la période allant de 2008 à 2012.

4
IV. Choix et Intérêt du sujet

Le fait d’être considérée comme instrument efficace de lutte


contre la pauvreté, en fournissant aux ménages pauvres des moyens
financiers pour favoriser la création et le développement de micro-
entreprises, ainsi que son expansion à travers le monde, sont les éléments
qui expliquent le choix de la micro finance. Le choix de FINCA s’explique
par le fait qu’elle est l’une des grades IMF au monde, et qu’elle est l’IMF
la plus rependue et la plus connue en RDC. Et principalement, nous
portons plus notre attention sur sa vie financière à fin de nous rendre
compte de la pérennité de ses activités. L’intervalle de temps retenu
représente les 5 premières années depuis l’acquisition de la forme juridique
de société par actions à responsabilité limitée (SARL) en 2008 par
FINCA/RDC.
V. Méthodologie

Le fruit de ce présent travail découle des méthodes suivantes :


 Méthode historique : nous a permis de faire des projections sur le
passé (en rapport avec notre sujet) ;
 La méthode descriptive : nous a aidé à faire la description de
l’entreprise ;
 La méthode comparative : nous a conduits à la comparaison des
données suivant les années retenues pour notre étude ;
 La méthode empirique : nous a servi, à partir de l’approche
mathématique, à calculer les différents indicateurs ;
 La méthode normative : grâce à laquelle nous avons eu à comparer les
résultats aux normes d’acceptation des indicateurs.
Quant aux techniques, nous avons utilisé :
 la technique documentaire : en se servant des écrits des autres, nous
sommes parvenu à constituer notre cadre conceptuel et définitionnel;
 La technique d’enquête pour recueillir les données d’analyse des
indicateurs.
VI. Canevas

En dehors de l’introduction et la conclusion générale, notre


travail se subdivise en 3 chapitres à savoir :
1. Cadre conceptuel;
2. Présentation de l’entreprise : FINCA/RDC
3. Analyse et interprétation des donnes

5
CHAP.I : CADRE CONCEPTUEL

Dans le présent chapitre, il est question d’identifier les concepts


qui découlent du sujet retenu pour ce travail et d’en donner une
signification selon notre contexte tout en fournissant un aperçu général sur
ces dits concepts.
En effet, du sujet choisit pour ce travail, nous avons retenu deux
principaux concepts, qui feront l’objet de ce chapitre, { savoir :
 La micro finance ;
 La performance financière.
Ainsi, pour y arriver, il nous convient en premier lieu d’avoir une
idée sur l’origine des concepts { fin de mieux saisir leurs définitions et leurs
significations. Pour cela, nous avons eu à parcourir la littérature existante.
I.1. La micro finance

I.1.1. Historique3
Si la micro finance a plus d’ampleur de nos jours, il faut savoir
qu’elle a existé depuis bien longtemps, sous différentes formes dont la
première remonte en 1849, avec la création de la première société
coopérative d’épargne et crédit(COOPEC) par F.W. Raiffeisen en Suisse.
On estime même que des mécanismes informels de prêt et d’emprunt ont
existé en Asie depuis plusieurs millénaires. En France, les frères Pereire sont
{ l’origine des premières expériences de mutualisme bancaire créant les
Sociétés de Crédit Mutuel. Plus tard dans les années 1960 et 1970 d’autres
tentatives de banques publiques de crédit voient le jour dans les pays en voie
de développement.
Cependant, on considère généralement que la micro finance
« moderne » est apparue dans les années 70 en Asie et en Amérique latine.
On retient en priorité l’exemple du Bangladesh et de la Grameen Bank
fondée en 1978 par le Dr Muhammad Yunus, professeur d’économie {
l’université de Chittagong.
Certes, { la recherche d’une réponse concrète { la crise famine
que traversait son pays, le professeur Yunus, déterminé à expérimenter des
solutions pratiques, commença { visiter des villages bangladais. Lors d’une de
ces visites à Jorba, il trouva un groupe de 42 femmes qui fabriquaient des
tabourets en bambou. Vu qu’elles n’avaient pas de fonds propres pour
3
Groupe PlaNet Finance, ‘‘A propos du microcrédit’’, MicroWorld, [en ligne], http://www.microworld.org/fr/about-
microworld/propos-du-microcr%C3%A9dit Consulté le 19/O9/2016.

6
acheter la matière première, elles avaient conclu un marché avec des
commerçants locaux qui leur prêtaient de quoi acheter la matière première
en échange de quoi elles devaient leur vendre les tabourets à un prix
déterminé supérieur au prix de cette matière première. Surpris de découvrir
que le montant total des besoins de ces 42 femmes pour développer leur
activité de manière indépendante était de 27 $, Il leur prêta l’argent de sa
propre poche, sans intérêt, permettant ainsi au groupe de vendre leurs
tabourets à des meilleurs prix et sortir de ce cycle d’endettement qui les liait
aux marchands locaux : c’est ainsi que la Grameen Bank appelée la « banque
de village », est née et popularise le crédit solidaire, un crédit alloué à un
groupe dont chacun de ses membre est solidaire des autres, pour le mettre à
profit et le rembourser.
Désormais des bureaux de la Grameen Bank sont présents dans
plus de 80 000 villages, et compte plus de 6 millions d’emprunteurs. En 2006,
le professeur Yunus avait reçu le prix Nobel de la Paix.
C’est ainsi que, inspirées par les succès de la Grameen Bank, des
nombreuses institutions de micro finance sont apparues dans les années 1970
et 1980, dont la plupart ont démarré leurs activités en tant qu’ONG et ont été
financées par des subventions provenant de fonds publics et privés, elles sont
devenues rentables et ont augmenté rapidement le nombre de leurs clients.
Elles ont permis de démontrer que les pauvres étaient solvables bien qu’ils ne
puissent offrir de garanties financières. Ainsi, la micro finance s’est avérée un
business viable, et les pauvres constituent aujourd’hui un véritable marché.
Plus tard, dans les années 1990, on s’est rendu compte que
l’industrie de la micro-finance ne pouvait pas compter que sur le
financement par subventions. En conséquence, certaines institutions se sont
restructurées afin d’attirer des investissements commerciaux publics ou
privés. Des structures spécialisées dans le financement des IMF apparaissent.
Elles proposent des prêts aux IMF qui prêtent ensuite à leurs clients.
Egalement, d’autres services financiers tels que la « micro-épargne » et «
micro- assurance » sont venus enrichir l’offre de services de la micro finance.
Ces dernières années, la micro finance a été aussi le sujet de nombreuses
innovations. Des services de « mobile banking » (services de transferts
d’argent { travers les téléphones portables) ont été développés, et d’autres
services adaptés aux besoins locaux ont également été introduits, tels que des
prêts de machines (ou d’utilisation de machine), de stockage de récoltes ou
d’engraissement de bétail.
La micro finance, ainsi que d’autres formes de promotion de
l’auto-entreprenariat joueront probablement un rôle de plus en plus
important dans l’économie mondiale.
7
I.1.2. Définitions
Plusieurs auteurs ont fourmi différentes définitions concernant
la micro finance à tel point que nous ne pouvons pas toutes ressortir ici. Du
moins nous retenons celles des auteurs suivants :
 Selon la BCC, par micro finance il faut attendre la prestation de
services de crédit et/ou d'épargne aux agents économiques vulnérables,
exclus du système bancaire classique, en vue de leur permettre de
réaliser des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et
ainsi de lutter contre la pauvreté.4
 Selon Marc Labie(1999) cité par Patience MPANZU
BALOMBA(2004)5, on appelle micro finance, l`octroi de services
financiers (généralement du crédit et/ou de l`épargne), à des
personnes développant une activité économique productive, le plus
souvent de l`artisanat ou du commerce, et n`ayant pas accès aux
institutions financières commerciales en raison de leur profil socio
économique (il s`agit des pauvres, sans revenus fixes, qui n`offrent
aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires
commerciales).
Dans cette même allure, nous pouvons, de notre part, définir la
micro finance comme étant l’ensemble d’activités de prestation des services
financiers (dont généralement l’octroi de micro crédit et/ou l’épargne) par
des IMF, très souvent à des personnes généralement pauvres mais
économiquement actives en vue de leur permettre soit à démarrer une
activité génératrice de revenu ou soit à soutenir celles qui existent déjà.
Une IMF est une organisation locale qui fournit des services de
micro finance à une clientèle de proximité. Les IMF peuvent prendre la forme
d’association (ONG), de mutuelle ou coopérative, ou de société commerciale
(institution financière non bancaire, voire banque de micro finance).
Cependant, étant pauvre, les bénéficiaires de ces services,
exercèrent, pour la plupart leurs activités dans le secteur informel ; qui en
RDC, est le principal pourvoyeur d’emplois.
Par secteur informel nous pouvons sous-entendre, ici, comme
étant l’ensemble d’activités économique (exercées par les ménage pour leur
survie), qui échappent aux circuits officiels ; dont les propriétaires ne
disposent pas de registres de commerce, et ne tiennent pas une comptabilité

4
Banque Centrale du Congo, « Instruction N °1 aux institutions de micro finance », Kinshasa, Décembre 2005, Pag1.
5
MPANZU BALOMBA Patience, Micro finance en République Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de N'djili/CECOMAF à
Kinshasa. Mémoire d`Etudes Spécialisées en Economie et Sociologie Rurale. FUSAGX/UCL, 2004, Page 17.

8
régulière. Par conséquent, les activités de la sorte ne sont pas prises en
compte par les statistiques nationales.
I.1.3. Les produits de la micro finance

I.1.3.1 Le microcrédit
Etant le produit financier fondamental proposé par la micro
finance, bon nombre des gents le confondent avec la micro finance en soi. Il
désigne quant à lui un système qui consiste à attribuer des prêts de très
faibles montants à des entrepreneurs, commerçants ou exploitants , des
artisans… afin de les aider à développer ou à créer leur propre micro-
entreprise : il est le montant sur lequel porte le prêt.
On distingue dans cette rubrique :

a. Le microcrédit solidaire

La règle exige ici, que l’on constitue des groupes d’emprunteurs


composé des 5 à 30 membres et que dans ce derniers, les microcrédits sont
octroyer individuellement { chacun d’eux.
Certes, n’exigeant pas des garanties matérielles { ces individus,
les groupes servent à ce que chaque membre se porte « caution solidaire »
pour les autres dans ce sens que si l’un des membres ne rembourse pas son
prêt, les autres doivent le faire pour lui,(BOYE et al, 2009) cité par Alyson
FALCUCCI(2012).6 Bien que les prêts soient accordés individuellement, les
sanctions en cas de non-remboursement (suspension de nouveaux prêts par
exemple), quant à elles, concernent le groupe; raison pour la quelle on a
confié aux membres eux-mêmes la tâche de constituer les groupes. Mais,
nous pouvons noter que, la pression sociale fait que chacun rembourse car
aucun ne veut être celui qui pénalise les autres.

b. Le microcrédit individuel

Ici, en se basant sur la capacité à présenter des garanties de


remboursement et un certain degré de sécurité de l’institution lui octroyant
le crédit, le prêt est octroyé à une personne, et non plus à un groupe. Ce qui
fait que, contrairement au crédit solidaire, ici l’analyse des dossiers de crédit
et les garanties présentées par le client relève de la plus haute importance. Et
donc pour octroyer ce crédit, ont tient compte de deux choses : la capacité
de remboursement du client ainsi que ses garanties. Ce qui fait que l’IMF se
charge elle-même de la sélection de ses emprunteurs.

6
ALYSON Falcucci, ‘‘La micro finance et son impact sur la pauvreté dans les pays en voie de développement’’, Economies and
finances, <dumas-00759892>,2012. Page 22.

9
I.1.3.2. L’épargne
Etant la part du revenu mis en réserve auprès des institutions
financières(IF) par les ménages en vu d’une utilisation ultérieure, elle joue
en même temps le rôle de source de financement interne des IF, qui à leurs
tours, octroient ces sommes sous forme des prêts.
Ce pourquoi les IMF proposent donc une gamme de produits d’épargne, afin
d’attirer le plus de clients possibles. En micro finance nous distinguons :

a. L’épargne obligatoire

C’est un montant qu’exigent les IMF { fin d’accorder des crédits.


Dépendant de celui du prêt octroyé, elle doit être versée avant l’octroi du
crédit, ou au même moment. Elle se caractérise par des versements
obligatoires que doivent réaliser les bénéficiaires d’un crédit ; elle est une
des conditions du microcrédit solidaire.

Elle représente donc pour les individus une contrainte et surtout


un coût d’accès au crédit, plutôt qu’une ressource financière. Elle doit
pouvoir être mobilisable en cas de besoins pour être appréciée. Mais pour
l’IMF, c’est loin d’être une contrainte, au contraire, elle lui permet de se
constituer une source de financement sans coûts de collecte et d’avoir une
garantie facile à mettre en place des fonds, de créer un fonds de réserve.

b. L’épargne volontaire

C’est une épargne versée sur un compte bloqué pendant une


durée déterminée pouvant aller de quelques semaines à plusieurs années. Ce
compte doit être régulièrement rémunéré. Les IMF l’apprécient beaucoup car
cela leur permet de pouvoir faire des anticipations, ainsi que de prévoir et
planifier la gestion de la liquidité des dépôts. Etant bloquée pendant un
certain temps, connu de l’institution, elle est « prêtée » aux clients désirant
un crédit.

c. Le dépôt à vue7

Il s’agit des comptes d’épargne les plus liquides, ils n’ont aucune
contrainte ; les clients y déposent et y retirent de l’argent comme bon leur
semble. Cependant, les IMF imposent souvent des limites dans le nombre et
le montant de retrait.

7
ALYSON F., op cit page 23.

10
En effet, des mouvements de retraits trop nombreux, surtout
pour des petites sommes, font subir { l’IMF des coûts de gestion trop élevés.
De plus, autre désavantage pour l’IMF, les dépôts { vue ne peuvent pas être
recyclés en crédits puisqu’ils n’ont pas de durée déterminée et peuvent donc
être retirés { n’importe quel moment.

I.1.3.3. La micro-assurance8

Elle permet aux pauvres de se protéger des risques auxquels ils


peuvent être exposés, l{ où l’épargne et le microcrédit ne suffisent plus.
Grâce à un grand nombre de personnes assurées, qui mutualisent
régulièrement de petites sommes, d’importants montants engagés par les
familles peuvent être couverts. L’IMF en tire un double avantage : elle
satisfait ses clients et diminue leur risque d’impayés, leur vulnérabilité étant
réduite.

I.1.3.4. Le transfert des fonds

Grace aux services de « mobile banking » (services de transferts


d’argent { travers les téléphones portables), la micro finance permet aux
personnes ne disposant pas de comptes bancaires mobile, d’effectuer de
transactions financières rapidement et facilement dans leur entourage sans
en parcourir des longues distances.
I.1.4. La micro finance et la réduction de la pauvreté

En se référant au seuil significatif de la pauvreté, nous abordons


ici la notion de pauvreté en terme absolu ; en considérant le pauvre comme
étant toute personne dont le revenu journalier ne dépasse pas un dollar
américain.
En effet, même si les pauvres sont considérés comme la cible
principale de la micro finance, retenons que la micro finance n’est pas
adéquate pour toute situation de la pauvreté.
Le Groupe consultatif d’assistance aux pauvres(CGAP)9 souligne
que les populations qui vivent dans l`extrême pauvreté, les indigents,
8
ALYSON F., op cit page 23.
9
CGAP (Groupe consultatif d’assistance aux pauvres) est un centre de recherche et de politique indépendant qui a pour objectif de
favoriser l’accès des plus pauvres aux services financiers. Trente agences de développement et fondations privées soutiennent son
action en faveur de la réduction de la pauvreté. Au sein de la Banque Mondiale, le CGAP est un pôle de référence reconnu pour la
production de normes et d'outils pratiques, ainsi que pour la formation et l'information. Il offre des services d'appui technique et
de conseil à destination des gouvernements, des opérateurs de micro finance, des donateurs et des investisseurs. : www.cgap.org.

11
les sans logis, les réfugiés ne devraient pas être considérés comme des clients
de la micro finance car les risques qui en découlent, peuvent les conduire
dans une spirale de l`endettement, du surendettement et de la pauvreté
accrue par des crédits qu`ils ne sont pas en mesure de rembourser.
Comprenons que la micro finance bénéficie le mieux aux
populations ou personnes qui ont identifié, une activité économique sur
laquelle ils sont en mesure de capitaliser s`ils peuvent disposer de
financements adaptés même s`ils sont petits.
Les activités soutenues par la micro finance sont liées à
l’agriculture, { la transformation alimentaire ou au petit commerce en
milieu rural. En ville, les petits commerçants, les artisans et les vendeurs de
rue font partie de la clientèle de la micro finance. En général, ils travaillent
dans le secteur informel.
Ainsi, c’est en s’intéressant plus généralement à des personnes
ayant un revenu vulnérable (ne pouvant pas accéder au financement
classique des banques commerciales), mais exerçant une activité économique
génératrice du revenu pour leur survie, que la micro finance pourrait
améliorer les conditions de vie de ces clients.
D’où, il faut que, les bénéfices soutirés par une activité financée
par la micro finance ne servent non seulement à rembourser la dette et les
intérêts, mais aussi à pouvoir satisfaire aux besoins primaires et vitaux. Cela
nécessite que, les bénéficiaires des crédits doivent avoir un comportement
rationnel dans l’utilisation de leurs crédits. Dans ce sens le crédit obtenu
pourrait améliorer les conditions de vie.
I.1.5. la micro finance en RDC

I.1.5.1. Origine
L'histoire de la micro finance en RDC démarre sous la période
coloniale avec des sociétés de type coopératif. Entre 1987 et 1990, les
coopératives d'épargne et de crédit(COOPEC) ont émergé dans le pays et se
sont implantées dans des endroits reculés dépourvus de banques.
En effet, l’évolution de la micro finance s’est fait de la manière ci-
après : Premièrement, il y a eu création de la première COOPEC à savoir la
Caisse populaire coopérative de Mbuji- Mayi, de la période coloniale à 1970,
en suite, de 1970 à 1990, le mouvement coopératif congolais s'est développé
dans trois principaux milieux, notamment à Basankusu, Kinshasa et Bukavu.
Ces initiatives se sont fusionnées pour donner naissance { l’UCCEC (Union
des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit). Mais les pillages de 1993

12
et de 1995, l'hyperinflation, les mesures monétaires incohérentes et les
guerres ont contribuées à fragiliser le système financier en RDC entraînant
entre autre, la réduction des activités des COOPEC. La fin des conflits armés
et des réformes économiques ont contribué à l'amélioration des indicateurs
économiques et la stabilité socio-économique.
C’est ainsi que les mesures prises par le gouvernement ont
permis de relancer les activités d'intermédiation financière.
I.1.5.2. Les formes juridiques et institutionnelles des IMF

Il existe en RDC, une diversité de catégories possibles pour


consentir du crédit et réaliser toutes ou une partie d’opérations de micro
finance. La loi bancaire n°003-2002 prévoit cinq catégories : banque,
coopérative d’épargne et de crédit, caisse d’épargne, institution financière
spécialisée et société financière. En plus de ces cinq catégories, on trouve
essentiellement les IMF subdivisées en trois niveaux : les messageries
financières, les organismes sans but lucratif consentant du « crédit social » et
le service des comptes chèques postaux.
I.1.5.3. Constitution des IMF
Les IMF sont obligatoirement constituées sous la forme d’une
personne morale. En RDC, elles ne peuvent qu’adopter la forme de société
par actions { responsabilité limitée (SARL). Le nombre minimum d’associés
ou actionnaires est fixé à 7 et leur capital minimum est fixé { l’équivalence
en francs congolais de USD 100.000 (cent mille dollars américains) ; un
capital qui doit être intégralement libéré à la constitution.
I.1.5.4. Organisation et Fonctionnement des IMF.
Les règles d’organisation et de fonctionnement d’une IMF sont
déterminées dans ses statuts et règlement intérieur. Pour un fonctionnement
harmonieux des activités de l’IMF, le cumul des fonctions de gestion et de
contrôle, par un même organe, est interdit. Les Dirigeants d’une IMF sont
désignés conformément aux dispositions statutaires.

13
I.2. La performance financière
Avant d’aborder la notion de la performance financière, nous
allons d’abord, en premier lieu l’aborder au sens général dans une
institution.
En effet, la performance au sens général désigne un résultat
obtenu dans le cadre d’une compétition. Pour une entreprise, elle traduit le
degré d’accomplissement des objectifs poursuivis ; ce qui se traduit par
l’efficacité ainsi que l’efficience. L’efficacité se réfère à l atteinte des objectifs
alors que l’efficiente se traduit par la minimisation des couts pour arriver à
atteindre ces objectifs. Pour y arriver, les IMF doivent se disposer des (d’) :
 Des moyens suffisant permettant de couvrir les couts de
fonctionnement d’activités ;
 Des ressources humaines qualifiées, développant des techniques et
stratégies pour assurer la gestion des activités à fin de garantir la
compétitivité de l’entreprise ;
 Une forme juridique reconnue dans l’économie locale, ainsi que des
propriétés qui garantissent le respect de sa mission.
Ainsi, au sein d’une institution, l’évaluation de la performance
devra se faire sur différents niveaux ; c’est pourquoi on parlera de la
performance sociale, humaine, organisationnelle, financière, technique…
I.2.1 Notions définitionnelles de la performance financière
La performance financière, peut au regard de ce qui précède, être
considérée comme étant une mesure de l’atteinte des objectif { caractère
financier au sein d’une institution.
Ainsi, en dehors du fait que les IMF doivent poursuivre leur
objectif social qui consiste à fournir des services financiers aux ménages
visant ainsi la réduction de la pauvreté, elles se doivent aussi être capables de
pouvoir couvrir leurs charges pour s’assurer la pérennité de leurs activités.
Cela suppose donc qu’elles doivent être rentable et doivent maximiser leur
profit.
Certes, l’appréciation de la performance financière de toute
institution économique se fait au moyen des indicateurs financier en rapport
avec la structure de la dite institution. C’est ainsi qu’au moyen de données
quantifiables résultant des états financiers des IMF, que nous arriverons à
pouvoir mesurer leur performance financière.

14
I.2.2. Mesure de la performance financière des IMF
Pour parvenir à mesurer la performance financière des IMF, nous
devons, devoir faire recours à certains indicateurs appropriés à la structure
ainsi qu’aux activités de celle sur quoi porte l’étude.
En effet, partant des caractéristiques de chacun des indicateurs,
nous les avons, dans ce présent travail, regroupés en quartes catégories
principales (en fonction de la structure ainsi que des activités de
FINCA/RDC) à savoir :

 La qualité du portefeuille,
 L’efficacité et productivité,
 La gestion financière et
 La rentabilité et la Viabilité.
I.2.2.1. La qualité du portefeuille
La clef de l’activité d’une IMF est son portefeuille. Il constitue
d’une part, le générateur principal du revenu et d’autres parts la principale
source de risque pour une IMF. Etant constitué par l’ensemble des montant
mis en la disposition des clients par une IMF, il est la base du succès ou de
chute de cette dernière autant plus que son rendement se rapporte à la
qualité de remboursement des clients.
L’indicateur principal qui permet son appréciation c’est : le
Portefeuille à Risque (PàR). Au quel nous allons compléter son appréciation
par d’autres ratios. Ainsi nous aurons à calculer ici :
 Le Ratio Portefeuille à Risque
 Le Ratio de Couverture de Risque
 Le Ratio de Dotations aux Provisions
 Le Ratio pertes sur Créances

a. Le Ratio Portefeuille à Risque (RPàR).

Ce ratio représente la mesure de la qualité du portefeuille la plus


largement acceptée. Il montre la partie du portefeuille de crédit contaminée
par les impayés et présentant donc un risque de ne pas être remboursé. Ces
impayés concernent le crédit dont le remboursement intervient soit dans 30
ou 90 jours.
Sa formule est :

RPàR =

15
Avec « n » les nombres des jours prévus pour le remboursement.

Quand une IMF restructure un crédit, elle en rééchelonne l’encours { long


terme, de manière que les paiements soient plus supportables pour
l’emprunteur.
Plus la durée du retard de paiement est grande, moins le prêt a de chances
d’être remboursé.
L’encours de crédits désigne le montant total des prêts non
remboursés à la fin de la période, comprenant uniquement le résidu du
principal, sans prendre en compte les intérêts ou autres frais susceptibles
d’être encore échus (après radiation, mais sans déduction de la réserve pour
pertes sur prêt).

De manière générale, tout Portefeuille à Risque supérieur à


3Ojours (RPaR30) excédant 10% doit être préoccupant ; de même que celui
de 90 jours (RPaR90) excédant 3% ; car { l’opposé des crédits commerciaux,
la plupart des microcrédits ne sont pas couverts par des garanties facilement
réalisables telles que des titres, du matériel, etc.

b. Le Ratio de Couverture de Risque(RCR)

Cette mesure montre le pourcentage du Portefeuille à Risque de


plus de 30 jours (incluant tous les prêts refinancés ou renégociés) couvert par
les réserves pour créances douteuses. Il donne une indication sur la manière
dont est préparée une institution pour affronter le pire scénario en cas de
non remboursement (ce qui se produirait si tous les prêts en souffrance
n'étaient pas remboursés).

RCR =

Il montre le pourcentage du Portefeuille à Risque qui est couvert


par les réserves pour créances douteuses.
Norme : RCR≥40%

c. Le Ratio de Dotations aux Provisions(RDP)

Cette mesure donne une indication sur les provisions effectuées


par l’IMF { partir des futures pertes sur prêts pour la période proportionnelle
à la taille du portefeuille de crédits.

RDP=

16
L'amélioration de la qualité du portefeuille dans son ensemble
peut refléter une baisse du ratio de Dotations aux Provisions ; ce qui fait
qu’une évolution décroissante de ce ratio traduit l’amélioration de la qualité
du portefeuille.

d. Le Ratio pertes sur Créances(RPC)

Cet indicateur représente simplement les prêts qu’une institution


a décidé de rayer de sa comptabilité en raison d’un doute important
concernant leur remboursement. L'abandon de créances est une écriture
comptable qui évite que les actifs soient gonflés de manière non
représentative par des prêts qui ne pourront pas être récupérés.

RPC =

L'abandon de créances ne signifie en aucune manière l’abandon


des efforts de l’institution pour récupérer sa créance ou de l’obligation de
remboursement du client. Norme : RPC <2%.

I.2.2.2. Efficacité et production

Les indicateurs d’efficacité et de productivité sont des mesures


de performance qui montrent la manière dont les institutions rationalisent le
traitement de leurs opérations. Les indicateurs de productivité reflètent la
quantité d’output par unité d’input, alors que les indicateurs d’efficacité
prennent en compte en plus le coût des inputs et/ou le prix des outputs.

Nous aurons à calculer dans cette catégorie les indicateurs suivants :


 Le ratio Charges d’Exploitation
 Le ratio Coût par Emprunteur
 Le ratio Productivité du Personnel
 Le ratio Productivité des Agents de Crédit.

a. Le Ratio Charges d’Exploitation(RCE)

Il est souvent appelé ratio d’efficacité parce qu’il fournit une


meilleure indication d’efficacité d'une institution de crédit. Il mesure les
coûts nécessaires à l'institution pour fournir ses services de crédit.

17
Il se calcul de la manière suivante :

RCE =

Les charges prises en compte ici sont celles qui sont nécessaires
pour assurer les opérations de l’institution (incluant toutes les charges
administratives et salariales, les amortissements des immobilisations et les
rémunérations des administrateurs). Les intérêts payés, les provisions
passées, ainsi que les charges exceptionnelles, ne doivent pas être inclus.

Plus le ratio de Charges d’exploitation est faible, meilleure est l’efficacité de


l’institution. D’où la norme acceptée suppose un RCE≤35%.

b. Le Ratio Coût par Emprunteur (RC/E)

Ce ratio fournit une mesure très parlante de l’efficacité de


l’institution en montrant le coût moyen sur l’année pour servir un client.
Ainsi, le ratio Coût par emprunteur représente un indicateur plus « juste »
que le ratio Charges d’exploitation.

RC/E=

Du nombre total des emprunteurs actifs de l’institution sont


exclus de ce calcul les crédits sur gage et crédits à la consommation étant
donné qu’ils nécessitent beaucoup moins d’efforts en termes d’identification
et d’analyse.

Etant donné que le numérateur du ratio Coût par Emprunteur


est le même que pour le ratio des Charges d'Exploitation, les deux indicateurs
sont sujet aux même limitations et considérations.

c. Le Ratio Productivité du Personnel(RPP)

Ce ratio donne une indication sur la manière dont l’IMF a adapté


ses méthodes et procédures à ses activités de crédits.

RPP =

Le nombre d'emprunteurs actifs étant défini comme les


emprunteurs identifiables individuellement et qui ont au moins un prêt en

18
cours auprès de l’institution. Ainsi, pour un prêt solidaire impliquant 7
membres sera considéré comme 7 emprunteurs. Plusieurs crédits accordés au
même emprunteur ne représentent qu'un seul emprunteur. Il inclut les
contrats temporaires, par exemple de consultants, du moment qu’ils
travaillent { temps plein. Si l’institution emploie un nombre significatif de
personnes à temps partiel, alors celles-ci doivent être ajustées à des unités
plein-temps. Par exemple deux personnes travaillant à mi-temps sont
considérées comme équivalent à un employé plein-temps.

Plus le ratio est élevé, meilleure est la productivité de


l’institution. De manière indirecte, Une productivité faible n’indique pas
automatiquement que le personnel travaille moins, mais est plutôt révélateur
de procédures inefficaces ou excessivement administratives.
Norme : RPP≥115.

d. Le Ratio Productivité des Agents de Crédit(RPAC)

Ce ratio indique la productivité des agents de crédit de l’IMF.


Les Agents de Crédit sont définis comme le personnel dont l’activité
principale est directement liée { la gestion d’une partie du portefeuille de
crédits. Cela inclut les agents de terrain ou les commerciaux qui interagissent
avec les clients, mais pas le personnel administratif ou les analystes qui
traitent les crédits sans contact direct avec les clients.

RPAC =

Les emprunteurs actifs sont définis de la même manière que


pour le ratio de Productivité du Personnel.
Dans les Agents de Crédit il faut aussi inclure les employés temporaires qui
sont engagés régulièrement en qualité d’agent de crédit.

Plus le ratio est élevé, meilleure est la productivité de


l’institution. De la même manière que pour le ratio de Productivité du
Personnel, le ratio de Productivité des Agents de Crédit indique la façon dont
l’IMF est parvenue à adapter ses méthodes et procédures pour mener ses
activités de crédit.
Norme : RPP≥130.

19
I.2.2.3. Gestion financière

Elle vise à garantir un niveau de liquidité suffisant afin de couvrir


les obligations d’une IMF en termes de décaissement des crédits { ses
emprunteurs et de remboursement des emprunts à ses créanciers. Pour
évaluer la gestion financière de FINCA/RDC, nous aurons à calculer :
 Le ratio Dettes/Fonds Propres.

a. Le Ratio Dettes/Fonds Propres (D/FP)

Ce ratio indique le degré de sécurité (sous forme de fonds


propres) que possède une institution pour couvrir d’éventuelles pertes. Le
montant de dettes pouvant être contracté pour un montant de capital donné
est surtout déterminé par le risque et la volatilité de l’IMF (son exposition
aux changements dans l’environnement économique dans lequel elle opère).

D/FP =

Le total des dettes comprend tout ce que l’IMF doit : les dépôts
effectués auprès d’elle, les emprunts contractés, les comptes { payer ainsi que
tout autre compte d’engagement. Le total des Fonds Propres représente le
total des Actifs moins le total des Dettes.

En effet, si le ratio augmente rapidement, l’IMF sera contrainte


de limiter sa croissance. De même, une augmentation rapide des dettes
influence directement la marge bénéficiaire de l’IMF.

I.2.2.4. La rentabilité et la viabilité


La rentabilité désigne la capacité des ressources investies par des
capitaux, à pouvoir couvrir les charges et réaliser le profit.

En effet, les indicateurs de rentabilité expliquent la performance


ou non, de l’ensemble des domaines des IMF. Si la qualité du portefeuille ou
l’efficacité des opérations est faible, cela sera reflété dans la rentabilité. Afin
de comprendre comment une institution réalise ses profits (ou pertes),
l’analyse doit également prendre en compte d’autres indicateurs qui
éclaireront sur la performance opérationnelle de l’institution, tels que
l’efficacité opérationnelle ou la qualité du portefeuille.

20
Les indicateurs de viabilité mesurent la capacité d’une IMF {
continuer à assurer des prestations sur le long terme, quelles que soient les
modifications afférentes { l’accès au financement et { d’autres indicateurs
économiques tels que l’inflation. Ils évaluent la mesure dans laquelle une
IMF est à même de couvrir pleinement ses coûts actuels sur la base de ses
produits et de conserver la valeur réelle de son capital.

Ainsi les indicateurs de la performance sur base de rentabilité


ainsi que la viabilité sont :

 Le rendement des fonds propres


 Le rendement des actifs
 Le Rendement du portefeuille brut de crédit
 Le ratio d’autonomie opérationnelle

a. Le Rendement des fonds propres (ROE)

Ce ratio mesure le retour sur l’investissement effectué dans


l’institution c'est-à-dire la capacité des fonds propres à pouvoir générer des
bénéfices.

ROE=

Le résultat est exclu des impôts et toutes sortes de subvention.


Les fonds propres comprennent les capitaux apportés par les actionnaires
ainsi que les réserves générées par l’activité de l’entreprise.
Norme : ROE>15%

b. Le Rendement des actifs(ROA)

Il mesure la façon dont l’institution utilise ses actifs c'est-à-dire


c’est la mesure du résultat à partir des capitaux investis. Elle reflète aussi la
marge de profit que l’efficacité de l’institution.

ROA=

Le résultat net est identique à celui du rendement des fonds propres.


Les actifs sont constitués des valeurs des immobilisations brutes ainsi que le
montant du portefeuille de crédit. Norme : ROA>3%

21
c. Le Rendement du portefeuille brut de crédit(RPBC)

Le rendement du portefeuille brut de crédits, ou rendement du


portefeuille, mesure la valeur des intérêts, frais et commissions réellement
perçus des clients pendant la période.

RPBC =

Ce ratio est le premier indicateur de la capacité d’une IMF {


générer des liquidités { partir d’intérêts, de frais et de commissions destinées
aux opérations du portefeuille de crédits.
Norme : RPBC>20%.

d. Le Ratio d’Autonomie Opérationnelle (RAO)

Ce ratio consiste pour une IMF à pouvoir couvrir ses charges


d’exploitation et de subvention à partir de ses produits financiers. Ceci se
traduit par la poursuite de l’auto suffisance opérationnel c'est-à-dire la
poursuite des opérations sans les subventions.

RAO =

Produits financiers sont constitués de : produits financiers,


autres produits, reprises sur amortissements et provisions et produits
exceptionnels.
Les charges { couvrir sont: charges d’exploitation, les provisions pour
créances douteuses, ainsi que les charges financières.
Norme : RAO>130%.

En effet, signalons tout de même que, un RAO>100% est


synonyme de la pérennité des activés d’une IMF, ce qui se traduit par la
réalisation de bénéfice et un pas vers l’autonomie financière.

C’est donc sur base de ces indicateurs que nous allons évaluer la
performance de FINCA/RDC, IMF choisie pour de cette étude.

22
CHAP.II : PRESENTATION DE FINCA/RDC

FINCA/RDC étant une filiale du groupe FINCA international,


nous allons d’abord dans ce présent chapitre, faire la présentation de du
groupe au sens général avant d’en finir avec la présentation de FINCA/RDC.
II.1. FINCA international10
II.1.1. Notions

La fondation internationale pour l’assistance communautaire


(FINCA International) est une association de microcrédit, à but non
lucratif fondée par John Hatch en 1984, avec pour slogan :
« Small loans-big changes » qui veut dire : petits prêts - grand changements.

A l’heure actuelle, FINCA est présente dans les continents


suivant : Amérique, Moyen orient, Eurasie, Afrique . Elle comptait en 2012
près de 7000 employés, servant 700 000 clients pour un portefeuille
global de près de 500 000 000 USD. Avec la Grameen Bank et Action
Internationale, FINCA est considéré comme l’une des organisations de
micro finance les plus influentes au monde.
II.1.2. Historique
C’est fut en 1984 que l’économiste Hatch conçu une nouvelle
méthode pour porter assistance aux pauvres ; il était frappé par cette
inspiration dans un avion lors d’un voyage qu’il effectuait en direction de la
Bolivie. C’est fut { La Paz qu’il avait analysé la base de son approche
appelée « village banking », programme des services financiers qui
donneraient des responsabilités aux femmes pauvres, en occasionnant à
ces dernières des prêts à des niveaux d'intérêt du marché.

Intéressée par son idée, le groupe des officiers de l’Agence


des États-Unis pour le développement international (USAID), avait
fournit une premier subvention d'un million de dollars pour la mise
en œuvre du programme ; ce qu’avait permis à Hatch et
Aquiles Lanoa ( son partenaire d'affaire) , à lancer le programme à
Bolivie, dans cinq parties géographiquement séparées. En l'espace de
quatre semaines, cela avait généré des fonds dans 280 villages, servant
14 000 familles avec des prêts valant 630 000 $.

10
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Foundation_for_International_Community_Assistance . Le 26 juin 2007, [En ligne] Consulté le
10/09/2016.

23
Cependant, après lancement du programma « village Banking »,
la réussite de FINCA à se classer parmi les plus importantes
institutions internationales du monde de la micro finance remonte en
près de vingt-cinq année d’expérience. Alors si , les filiales éparpillées à
travers le monde sont en train de se transformer pour devenir des
banques , la maison mère basée à Washington dispose du statut
d’organisation caritative.
Ainsi, Pour assurer plus l’efficacité de développement, le
groupe FINCA prône les principes suivant :
 Permettre aux bénéficiaires de déterminer eux-mêmes les sommes
dont ils ont besoin ;
 Acheminer les fonds vers les bénéficiaires ;
 Permettre aux bénéficiaires de gérer eux-mêmes les fonds dont
ils ont besoin.
les caractéristiques de la méthodologie dite « Village Banking »
qui consiste à fournir de micro-prêts aux groupes d’emprunteurs sont les
suivants :
 Le groupe compte 10 à 15 membres : les membres se connaissent :
ils veillent et/ou travaillent dans le même quartier,
 Les membres utilisent le concept de « solidarité », ils garantissent
les prêts des autres membres ;
 Le contrat social au sein du groupe assure le remboursement, assure
que la banque villageoise se réunit toutes les semaines ou toutes les
deux semaines ;
 Les membres ont à charge une organisation démocratique, ils élisent
leurs propres dirigeant, établissent leurs propres règlement, tiennes les
livres comptables, gèrent les fond, et sont pleinement respectables de
la surveillance des prêts, y compris d’appliquer des pénalités, en cas de
violation de lois et règlement du groupe.
Au départ, FINCA se concentrait exclusivement à servir les femmes
économiquement faibles, pour les raisons suivantes :

 Les femmes sont défavorisées en matière d’accès au crédit ;


 La pauvreté féminine est une tendance mondiale ;
 Aider la femme est le plus court chemin pour aider la famille à
améliorer son niveau de vie.
Avec l’évolution du temps, FINCA a décidé d’une part de cibler
tous les micros entrepreneurs, et d’autre part de s’engager dans un vaste
processus de restructuration de son mode de fonctionnement, afin d’opérer
comme les banques commerciales, mais avec une finalité sociale.
24
II.1.3. La vision

La vision de FINCA consiste à: « tisser un réseau global au


service des micros entrepreneurs comme jamais auparavant, tout en
fonctionnant sur base des principes commerciaux de performance et de
stabilité ». Ce qui se traduit d’une part sa volonté d’être le leader mondial
en matière de services financiers fournis aux micros entrepreneurs et
d’autres par la nécessité de travailler de manière rentable professionnelle,
afin d’assurer la pérennité de ses opérations.
II.1.4 La mission

La mission de FINCA consiste à « fournir des services financiers


aux micros entrepreneurs du monde entier, afin de leur permettre de créer
de l’emploi, accumuler des richesses et améliorer leurs conditions de vie ».
C’est donc dans le but de contribuer { l’effort de réduction de la pauvreté
qu’est basée la mission de la FINCA.
II.1.5. Les stratégies

L’entreprise FINCA utilise quatre types des stratégies:


 Bas coût total : consiste à proposer sur le marché un produit dont le
coût total est inférieur à ceux de la concurrence ;
 Cher de produit : consiste { faire de l’innovation son argument
principal de compétitivité, en présentant sur le marché des nouveaux
produit, dont la concurrence ne dispose pas encore ;
 Enfermement du client : consiste pour une organisation, à fournir sur
le marché, des produits associés et compatibles uniquement
entre- eux, de sorte que la clientèle, désireuse de tirer le maximum
d’avantages des produits achetés, soit enfermée dans la consommation
de ceux de FINCA.
 La solution client : cette dernière que FINCA a le plus adaptée,
consiste, à investir dans la mise en œuvre des rapports de longue durée
avec les clients. Ceux-ci estiment que l’organisation comprend leurs
problèmes commerciaux ou personnels et ils ont confiance dans la
capacité de l’organisation { développer des solutions (la vente, les
produits multiples et les services), le service exceptionnel (avant et
après la vente) et la quantité du rapport.

25
II.2 FINCA/RDC

II.2.1. Brève historique de FINCA/RDC


C’était en mai 2003, dans un contexte marqué par une situation
politique très instable (la fin de la guerre n’était pas encore effective et
formelle), ainsi qu’une extrême méfiance du public envers les institutions
financières, que la filiale congolaise de FINCA a commencée à opérer.
Au départ, elle était dotée du statut d’ONG; avec un seul produit:
« village banking » qui consistait à donner aux femmes des micros crédit.

En 2006, aux termes de l’instruction n°001 de la banque Centrale


du Congo, FINCA /RDC obtint le statut d’instruction de micro finance.
En cette même année, FINCA introduit un nouveau produit : le crédit
individuel ; lequel a permis à FINCA/RDC de doubler son portefeuille de
crédit en l’espace de quelques mois seulement. C’est dans ce contexte que
FINCA/RDC décida de passer de la phase d’expansion de ses activités, ce qui
impliqua d’importants investissements dans les infrastructures : il fut décidé
la création de deux branches à Kinshasa, Gombe et Masina et son personnel
passa de 50 à plus de 120 employés.
En effet en dépit de tous ces succès, l’instruction se trouvait
limité par son statut juridique, lequel ne la permettait pas d’offrir au public
de nouveaux produits tels que les transferts d’argent et les paiements
électroniques car de par la législation congolaise, seules les banques sont
habilitées à gérer les moyens de paiement, dont font partie les transferts et
les paiements.
Cependant, cet obstacle est désormais levé, parce que depuis le
mois de mai 2008, disposant du tout nouveau statut juridique de société de
micro finance en RDC, FINCA/RDC devint une société par Action à
Responsabilité Limitée (SARL).
Actuellement FINCA/RDC gère plus de 260 000 clients dont près
de la moitié a obtenu déjà un crédit. Le portefeuille total de crédits de
l’institution représente 70 millions de dollars américains, avec un encours
d’épargne chiffré { plus de 30 millions.11
II.2.2. Situation géographique
Le siège de FINCA/RDC est situé au croisement des avenues
Colonel Ebeya et l’hôpital Général de Kinshasa, dans la commune de la
Gombe. A travers le pays, FINCA comprend 4 branches respectivement au
Bas-Congo, au Katanga, à Kinshasa et au Sud-Kivu.

11
ESSOLOMWA Laurent, « Micro-finance : plus de deux million de clients déjà » Congo actuel, 22 juillet 2016, [en ligne],
www.congoactuel.com/2016-07/micro-finance-plus-de-deux-millions-de-clients-deja. Consulté le 07/09/2016.

26
II.2.3. Statut juridique

Agrée par la Banque Centrale du Congo, avec comme numéro du


registre commercial KG/4096/M et identification nationale 01-610-N53321U,
FINCA/RDC est une société par Action à Responsabilité Limité (SARL).
II.2.4. Organisation structurelle

L’instance suprême de FINCA/RDC est le conseil


d’administration, présenté par le Directeur d’Afrique de FINCA, dont sont
membres certains, les membres du bureau Afrique de FINCA ainsi que les
hauts responsables de FINCA/RDC.
Les structures au sein de FINCA/RDC se présentent comme suit:
 Le Département des opérations ;
 Le Département des Ressources Humaines ;
 Le Département des Finance
 Le Département informatique
 Les Autres fonctions

1. Département des opérations


Etant le plus important pour une institution financière telle que
FINCA/RDC, le département des opérations est dirigé par un Directeur des
opérations, de qui relèvent le Chef de produit crédit individuel, ainsi que
les Dirigeants des branches.
Chaque branche de FINCA est sous la responsable d’un dirigeant
de branche, qui gère des superviseurs de crédit, lesquels dirigent des
équipes de promoteurs de crédit, chargés du traitement des demandes de
crédit.

2. Département des ressources humaines


C’est une direction qui gère tous les aspects liés aux contrats, aux
salaires et avantages, aux sanctions positives et négatives, au recrutement de
nouveaux employés, au sein de l’entreprise.
Il est sous la responsabilité du Directeur des Ressources Humaine, lequel est
aidé dans son travail des Assistantes administratives.

3. Département des finances


Le département des finances est chargé de gérer tous les aspects
liés { la gestion des liquidités de l’entreprise, au contrôle de l’exécution du
budget. Il et sous la responsabilité d’un Directeur Financier et comporte en
son sein un Chef comptable, des comptables de branche, des superviseurs de

27
caisse, ainsi que des caissiers. Même s’ils révèlent également d’une certaine
manière de la direction des Opérations, le responsable du portefeuille ainsi
que les officiers de portefeuille, font partie également du département des
finances.

4. Département d’informatique

Le département informatique est chargé de la gestion des


logiciels de l’institution, mais également de la gestion et de la surveillance du
réseau à distance, auquel sont connectées toutes les branches de FINCA, afin
de fournir en temps réel, à la Direction Générale, les données financières en
rapport { l’évolution globale de portefeuille de l’institution. Il est coordonné
par un responsable des technologies de l’information (IT Manager), lequel
est assisté par des officiers de département.

5. Autres fonctions
En plus de ces départements existent au sein de l’institution, un
département d’audit, une fonction d’inspection, ainsi qu’une fonction de
marketing et relations publiques.

a. Département d’audit
L’audit interne est une fonction autonome au sein de l’entreprise,
non impliquée dans les opérations, et dont le rôle est de fournir une
appréciation indépendante et à posteriori, sur le fonctionnement de
l’institution, en rapport avec l’environnement de contrôle et aux mesures de
contrôle interne. Le département d’audit relève directement du département
régional d’audit. Il est composé d’un directeur de l’audit interne, qui est
indépendant.

b. Fonction d’inspection

L’inspection est composée d’un inspecteur chef et cinq


inspecteurs, déployés dans différentes branches de FINCA, et spécialisés dans
l’un des deux produits de l’institution.
La fonction d’inspection a pour but de prévenir et détecter les entorses aux
politiques et procédures, afin d’aider la direction à bien conduire
l’institution: elle fait donc partie de la direction de l’entreprise,
contrairement { l’audit interne, qui est indépendant.

28
c. Fonction des relations publiques et Marketing

La fonction des relations publiques, est constituées d’un


responsable Marketing, lequel travaille de pair avec les dirigeants de
branches, les superviseurs et les promoteurs, pour stimuler la demande des
produits , concevoir et conduire des activités de relation publique destinées
à créer et maintenir une bonne image de l’institution auprès du public.

II.2.5. Les Produits FINCA /RDC

Auparavant, FINCA avait mis œuvre la prestation de deux


principaux produits de crédit : le village Banking et le crédit individuelle ;
auxquels s’ajouta depuis 2009, un nouveau produit, qui est l’épargne. Mais
aujourd’hui, les clients de FINCA/RDC bénéficient également de service de
transfert des fonds.

1. Le Crédit Village Banking (VB)


Le VB fait référence à un groupe de 20 à 30 micro entrepreneurs,
qui se réunissent chaque semaine ou toutes les deux semaines et qui, une fois
organisées et formées, peuvent bénéficier d’un prêt initial compris entre 500
à 2000USD, pour les besoins de fonds de roulement de leurs activités
productives des revenus. Le prêt est octroyé moyennant un remboursement
mensuel { partir d’un taux d’intérêt.

Il faut noter que lors du remboursement, une part du montant de ce


remboursement est soutiré pour constituer l’épargne des clients ; ce qui
ouvre à la clientèle la possibilité d’épargner et de constituer ainsi leur capital
propre.
En effet, la particularité du crédit VB consiste dans le fait
qu’aucune garantie matérielle ou financière n‘est exigée de la part des
clients: la garantie appliquée est la solidarité entre membre, lesquels se
choisissent et se garantissent les uns les autres.

La garantie solidaire implique que le crédit soit accordé au


groupe, représenté par un comité de cinq membres, et que c’est au groupe de
prêter aux membres et d’assurer le suivi du remboursement des fonds prêtés.
Si un membre ne vient pas rembourser, le groupe tout entier assure le
versement à sa place, au nom de la solidarité qui le lie au membre
défaillant : c’est le « payé de poche ».

29
Le groupe se chargera par la suite d’effectuer le suivi du remboursement en
arrière, puis de le distribuer aux membres du groupe lors de la prochaine
réunion, en fonction de la contribution de chacun.

Cependant, les conditions à remplir pour les personnes


désireuses de bénéficier de ce produit sont les suivantes : Etre majeur et de
nationalité congolaise, disposer d’une activité économique existant depuis au
moins 6 mois, Participer à toutes les réunions, épargner régulièrement,
obtenir la garantie du groupe et se soumettre à tous ses règlements.

2. Le crédit Individuel
Le crédit individuel cible des micros entrepreneurs disposant
d’activités plus structurées que celles financées par le produit VB :
restaurants, cybercafés, hôtels, boutiques d’habillement...

La taille de prêt est comprise entre 400 à 10.000 USD, selon les
besoins du client, sous réserve de la capacité financière de son entreprise. Les
clients disposent en outre de la possibilité de choisir la durée de la période de
remboursement, comprise entre 4 et 8 mois maximum : la fréquence des
remboursements est mensuelle.

En effet, ce prêt est sécurisé par des gages, lesquels constituent


des biens usuels du ménage (voitures, téléviseurs, mobiliers de salon), ou de
l’entreprise (ordinateur, imprimantes, mobiliers de bureau). Il faut noter que
ces gages restent à la disposition du client pendant toute la durée du prêt,
afin de rendre la procédure de crédit souple. Les clients sont également tenus
de présenter un garant, qui cautionne moralement le crédit ; ceux des clients
éprouvant des difficultés à présenter des gages physiques ou un garant, ont la
possibilité d’offrir une garantie en liquide.

A ce qui concerne les conditions d’éligibilité au crédit individuel,


notons entre autres : Etre majeur et de nationalité congolaise, disposé d’une
activité commerciale existant depuis au moins 30 mois, disposé des
documents officiels d’enregistrement de l’activité { financer.

Les micros entrepreneurs expatriés peuvent eux aussi bénéficier


d’un crédit individuel, pourvu qu’ils disposent du statut de résident, que
leurs entreprises aient existé depuis au moins cinq ans, et qu’ils présentent
un garant congolais, en plus des gages physiques.

30
3. L’épargne
Nous distinguons ici : le compte épargne « compte lisungi » et
Le Compte épargne « panier d’or »

a. Le compte épargne « compte lisungi »

Ce compte, permet de disponibilité l’argent mis en compte par


les clients pour faire face aux imprévus ou pour investir dès qu’une
opportunité se présente. Ce compte permet d’accumuler des fonds
nécessaires avec degré de liquidité intéressant et un taux d’intérêt compétitif.
Il ne fonction qu’en dollars américaines, il n’y a pas de frais d’ouverture de
compte, ni de dépôt minimum { l’ouverture. Ce compte est rémunéré { 2% le
mois et n’exige aucun frais de maintenance de compte. Les deux premiers
retraits par mois sont gratuits, mais une commission de 0,5% du comptant
retiré (minimum 5 dollars américain) est payée à partir du troisième retrait.

b. Le Compte épargne « panier d’or »

C’est un compte qui offre la possibilité de fructifier les dépôts. Ce


compte place l’épargne en lieu sûr pendant une période déterminée et
rapporte des intérêts élevés à condition de ne pas la retirer avant le terme
choisit.
Le compte épargne « panier d’or » est un compte { terme de
trois, six, ou douze mois .le taux d’intérêt annuel pour ce compte est très
compétitif et le dépôt minimum { l’ouverture du compte est fixé { 200 dollars
américains. Le taux de rémunération à terme pour trois mois est fixé à 2,5%
pour six mois à 2,75%, et pour douze mois à 3%.

En effet, tout client de FINCA/RDC a ouvert dernièrement un


compte épargne, mais qui n’est pas porteur d’intérêt, mais consiste à
soustraire un montant lors de chaque remboursement en terme de réserve
pouvant soit compenser la défaillance du client ou servir à ce dernier comme
gain lors de solde de tout compte. Pour que ce compte devienne porteur
d’intérêt le client doit se présenter au service clients pour un enregistrement.

4. Transfert des fonds


Avec l’arrivée de mobil banking, le transfert des fonds se fait
aussi des nos jours à partir de téléphone. Ainsi, chez FINCA/RDC, pour
bénéficier de ce service il faut première ouvrir un compte auprès d’un agent,
en fournissant l’identité complète et 1000FC (facultatif) comme premier

31
dépôt dans le compte. Le transfert ou retrait des fonds se font uniquement
auprès des commerçants qui sont en partenariat avec FINCA/RDC ; il est
donc mentionné devant leurs maisons de commerce « FINCA express » :
signe d’identification.

32
CHAP .III : ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

III.1. Introduction
Ayant une idée sur la micro finance ainsi que la performance,
nous allons, dans ce présent chapitre faire l’analyse des données financiers de
FINCA/RDC { l’aide des indicateurs vus dans les premier chapitre, pour
donner un point de vu sur sa santé financière.
Sur ce, nous commencerons premièrement dans ce chapitre à
présenter la situation financière globale de FINCA/RDC dans la période
allant de 2008 à 2012(soit 5 ans inclut), puis nous présenterons l’évolution
des différents ratios de performance financière selon les catégories
retenues tout en donnant l’interprétation de chacun d’eux.
Nous tenons donc à signaler que toutes les données reprises
ci-dessous ont été tire des rapports des activités annuelles de FINCA/RDC à
partir des travaux effectués par Mix market.12
III.2. Situation comptable globale de FINCA/RDC
La situation comptable générale de FINCA/RDC allant de 2008 à
2012 avait évolué de la manière ci-après :

Tableau I : Situation comptable globale de FINCA/RDC en USD

Paramètres/Années 2008 2009 2010 2011 2012

Actifs en USD 13 556 906 16 542 732 23 054 465 31 506 198 31 300 551
Nombres des Bureaux 4 5 8 11 12
Autres points de service 0 0 0 4 35
Personnel 295 342 426 503 602
Agents de crédit 181 192 234 250 295
Emprunteurs 36441 44532 61825 77419 84538
Epargnants 36441 44532 61825 77419 84538

Encours brut de prêt


8 735 330 10 352 380 15 202 388 19 031 497 22 950 184
(USD)

Epargne brute en USD 3 018 785 4 197 295 7 281 673 10 421 289 13 366 237
Source : Mix market
12
La Micro finance Information Exchange (MIX) a pour but de fournir des informations et des analyses objectives sur le marché de
la micro finance. Il s’impose comme un prestataire d’information de référence, dont l’action reconnue renforce le secteur de la
micro finance. Il œuvre également pour la promotion de la transparence financière des IMF et pour le développement d’une
infrastructure d’information dans les pays du Sud. Il livre des informations financières et sociales détaillées, issues des IMF, ainsi
qu’une information de marché provenant des organisations d’appui, des bailleurs de fonds et des investisseurs en micro finance.
http://www.mixmarket.org/

33
La lecture de ce tableau laisse voir une croissance des activités de
FINCA/RDC. Ainsi, de 2008 par rapport à 2012 son actif total s’est accru de
130,88%. En même temps, nous pouvons observer une augmentation de 63%
d’agents de crédit occasionnée par une croissance de 132% d’emprunteurs,
sur une croissance générale de 104,07% du nombre du personnel. A cette
même période, si l’encours brut a connu une croissance de 162,73%, il en est
de même pour l’épargne brute qui s’est accrue de 342,8%.
III.3. Evolutions des rations de performance financières

III.3.1. La qualité du portefeuille


Tableau II : Evolution des indicateurs de portefeuille de crédit.

Ratios/Années 2008 2009 2010 2011 2012

RPàR 30jours 2,90% 1,50% 1,20%

RPàR 90jours 1,87% 0,40% 0,80%

RCR 155,81% 191,54% 154,89%

RDP 2,23% 1,16% 1,02% 0,35% 0,70%

RP/C -0,01% 2,85% 1,69% 1,19% 1,24%

Source : Mix market


a. Le Ratio Portefeuille à Risque (RPàR)

Selon que ce ration se calcul sur 30 ou 90 jours, la norme requise


est d’avoir, respectivement, un ratio inferieur { 10% et 3%. En effet, à la
lecture du tableau, une décroissance de ce ratio se fait remarquer dans les
deux cas tout en restant significativement inferieur aux normes.
Ainsi, de 2008 à 2010, ce ratio présente une moyenne de 1,87%
pour le PàR de 30 jours, et 1,02% pour le PàR de 90 jours, ainsi que
l’inexistence de ce ratio au cours de deux derniers années. Ce qui traduit une
bonne gestion en matière de suivi de remboursement des crédits.

b. Le Ratio de Couverture de Risque(RCR)

Ce ratio présente une croissance de 23% en 2009 par rapport en


2008, une croissance qui n’a pas durée puisque une chute de 19,13% se laisse
sentir en 2010 par rapport à 2009. A noter aussi l’inexistence des risques à
couvrir par manque des dettes au cours de deux dernières années.

34
En définitive ce ratio présente une moyenne de 167,41% ; ce qui
reflète une bonne mise en œuvre de politique de couverture de risque par
FINCA/RDC car la norme exige d’avoir un ratio supérieur à 40%.
c. Le Ratio de Dotations aux Provisions(RDP)

Avec une évolution décroissante de 2008 à 2011 mais nous


pouvons constater une petite croissance intervenue en 2012. La moyenne de
ce ratio est de 1,1%. Comme nous l’avons signalé plus haut, l’amélioration du
PàR conduit à la décroissance du RRDP.

d. Le Ratio pertes sur Créances (RP/C)

Nous pouvons remarquer dan l’évolution de ce ratio une


croissance en 2009 par rapport à 2008 jusqu’{ dépasser la limite de la norme.
En effet, une décroissance est intervenue en 2010 par rapport à 2009, puis en
2011 par rapport à 2010 ; suivie d’une petite croissance en 2012. Mais
précisons que, de 2010 à 2012 l’évolution de ce ratio est redevenue acceptable
car au cours de ces années, il a évolué inférieurement à la limite qui est de
2%.
En moyenne, il représente 1,4% ; meilleure situation pour
l’entreprise.

III.3.2. L’efficacité et la production


Tableau III : Evolution des indicateurs d’efficacité et de production

Ratios/Années 2008 2009 2010 2011 2012

RCE 66,75% 63,79% 58,29% 61,71% 61,20%

RC/E 151$ 150$ 140$ 152$ 159$

RPP 123 130 145 154 140

RPAC 201 232 264 310 287

Source : Mix market.

a. Le Ratio Charges d’Exploitation(RCE)


L’évolution du RCE est décroissante le reste des années par
rapport à 2008. Mais cette décroissance ne reflète pas une bonne gestion des
charges par rapport au portefeuille car ce ratio présente des limites
largement supérieures à la norme exigée. Sa moyenne est de 62,35%.

35
b. Le Ratio Coût par Emprunteur (RC/E)

Il ressort du tableau que ce ratio a connu une augmentation de


8$ en 2012 par rapport à 2008. En moyenne, les couts supportés pour servir
un emprunteur au cours de ces 5 dernières années sont de 150,4$.

c. Le Ratio Productivité du Personnel(RPP)


Le RPP présente une croissance de 2008 à 2011 soit avec 25,20%
mais une réduction de 9% est à constater en 2012 par rapport à 2011. En
général, notons une croissance de 13,82% de 2008 à 2012.
Quant à la moyenne générale, elle est de 138 personnes à lors
que la norme exige un RPP≥115 personne par personnel. La productivité
du personnel est parfaitement assurée.

d. Le Ratio Productivité des Agents de Crédit(RPAC)


Tout comme le RPP, le RPAC présente aussi une croissance dans
son évolution, suivie d’une petite décroissance { la dernière année par
rapport { l’avant dernière année.
Ainsi, une croissance de 54,23% est intervenu en 2011 par
rapport à 2008, alors que la croissance générale est de 42,8% en 2012 par
rapport à 2008 ; même si une décroissance de 7,4% en 2012 par rapport en
2011. En fin ce ratio présente une moyenne de 259 emprunteurs par agent de
crédit, alors que la norme exige que ce ratio soit supérieur ou égal à 130
emprunteurs par agent de crédit : c’est une bonne productivité des Agents de
crédit.
III.3.3. La gestion financière
Tableau IV : Evolution des indicateurs de gestion financière.

Ratios/Années 2008 2009 2010 2011 2012

RD/FP 7,72% 5,27% 4,02% 3,05% 2,60%

Source : Mix market

a. Le Ratio Dettes sur Fonds Propres (RD/FP)


Ce ratio qui reflète la couverture des dettes par les fonds propres,
a connu une évolution décroissante de 2008 à 2012 ; une décroissance de
l’ordre de 66%. Ce qui se traduit par une bonne gestion des dettes par
FINCA/RDC.

36
III.2.4. La rentabilité et la viabilité
Tableau V : Evolution des indicateurs de rentabilité et viabilité.

Ratios/Années 2008 2009 2010 2011 2012

ROE 5,86% 38,22% 42,12% 41,76% 22,94%

ROA 0,86% 5,33% 7,69% 9,48% 6,02%

RPBC 53,53% 21,68% 42,72% 57,69% 53,34%

RAO 102,39% 111,91% 118,40% 122,63% 115,47%

Source : Mix market

a. Le Rendement des fonds Propres (ROE)

Significativement inferieur en 2008 par rapport à la limite


prévue, ce ratio a connu d’importantes croissances de 2009 à 2011 par rapport
à 2008, respectivement { l’ordre de 552%, 619%, 613%. Mais nous constatons
une décroissance de 45% en 2012 par rapport à 2011 ; dans l’ensemble, cet
indicateur a subi une croissance de 291,47% en 2012 par rapport à 2008. Si la
norme exige que ROE soit supérieur ou égal à 15%, FINCA/RDC présente
une moyenne est de 30,18 ; soit le double de la norme exigée : une bonne
situation.
b. Le Rendement des Actifs(ROA)

La croissance significative de ce ratio est intervenue en 2009 avec


520% par rapport à 2008. En effet, bien que cet indicateur ait subit des
croissances annuelles successives de 2009 à 2010, et de 2010 à 2011, signalons
qu’elles n’étaient pas aussi importantes que celle intervenue de 2008 à 2009 et
qu’une décroissance de 36,5% se laisse constater de 2011 à 2012. La moyenne
quant à elle est de 5,9% supérieure à la limite de la norme exigée soit 3%.
c. Le Rendement du portefeuille brut de crédit(RPBC)

Ce ratio traduit un bon rendement du portefeuille de


FINCA/RDC. Ainsi, si la norme exige un RPBC supérieur à 20%, nous
remarquons qu’au cours de ces 5 années, ce ratio est resté supérieur à la
limite exigée même s’il s’était rapproché de la limite en 2009 suite à une
décroissance de 59,5% intervenue en 2009 par rapport à 2008. En moyenne,
ce ratio est de 45,8%, plus que deux fois supérieur à la norme.

37
d. Le Ratio d’autonomie opérationnelle (RAO)

De 2008 à 2011, cet indicateur évoluait en croissance annuelle


avant qu’une décroissance de 5,84% intervienne en 2012 par rapport à 2011.
La moyenne se situe à 114,16%.
En effet, si la norme exigée est que RAO soit strictement
supérieur à 130% (RAO>130%), notons tout de même qu’un RAO>100%
montre que FINCA/RDC est pérenne en réalisant de profit ; ce qui signifie
que FINCA/RDC se rapproche de l’autonomie financière.

38
CONCLUSION GENERALE

Etant arrivé { la fin de notre étude, nous tenons { rappeler qu’il


s’agissait d’étudier la performance financière de FINCA/RDC, institution de
micro finance. L’objectif général étant celui de contribuer { l’étude de la
performance financière d’une IMF, notre spécificité portait principalement
sur la détermination, l’analyse et l'interprétation des indicateurs de
performance sur base des données financières de FINCA/RDC en fonction
de sa structure ainsi que ses activités.
En effet, pour y arriver, nous avons en premier lieu, recouru à la
revue de la littérature, grâce à laquelle nous avons pu appréhender la notion
de la micro finance ainsi que celle de la performance financière. Ensuite nous
avons identifié les indicateurs de mesure de la dite performance pour
aboutir à son évaluation tout en passant par la présentation de FINCA/RDC,
notre cadre d’étude.
Cependant, étant des intermédiaires financiers, les IMF sont
considérées comme des institutions complémentaires aux banques
commerciales dans le système financier. Une complémentarité se justifiant
par le fait que, contrairement aux banques classiques, les IMF vont atteindre
les populations pauvres exclues de financement des banques classiques, et
leur permettent d’avoir accès { des ressources de financement susceptible de
créer ou développer des micro-entreprises ou activités génératrices de revenu
pour assurer leur épanouissement. Ce qui pousse des nombreux auteurs à
considérer la micro finance comme étant un instrument de lutte contre la
pauvreté.
La performance financière quant { elle, s’évalue au moyen des
indicateurs. A ce qui concerne une IMF, nous avons regroupé en quatre
catégories les indicateurs identifiés pour faire cette évaluation. De ces
catégories nous avons distingué : la qualité du portefeuille, l’efficacité et la
production, la gestion financière ainsi que la rentabilité et la viabilité. Ainsi,
l’analyse de ces indicateurs a porté sur l’activité de FINCA/RDC dans la
période allant de 2008 à 20012 ; à partir des données recueillies suite aux
travaux de Mix Market.
En effet, l’analyse des indicateurs de la qualité du portefeuille de
crédit montre qu’une bonne gestion est mise en place par FINCA/RDC parce
que, le ratio portefeuille à risque présente des données strictement inferieure
à la norme exigée avec 1,87%<10% et 1,02%<3% respectivement pour le
RPàR30 et RPàR90 avec l’inexistence des dettes en 2011 et 2012. En même
temps une bonne politique de couverture de crédit est élaborée avec un RCR

39
de 167,41%>40% et un RDP qui présente une évolution décroissante ainsi
que un RPC de 1,4%<2%. Ce qui traduit une bonne qualité du portefeuille de
FINCA/RDC.
Concernant l’efficacité et la production, retenons que les charges
d’exploitation de cette IMF sont trop importantes par rapport { la norme
avec une moyenne du RCE de 62,35% >35% alors que la norme exige que ce
ratio soit inferieur à 35%. En même temps le cout moyen annuel pour servir
un client est de 150,4$. Ce qui traduit l’inefficacité de FINCA/RDC. Mais
quant à la productivité, elle est bien assurée parce que si la norme exige un
RPP≥115 personnes par personnel, FINCA/RDC présente un ratio de 138
personnes par personnel ainsi qu’un RPAC de 259 emprunteurs par agent de
crédit alors que la norme exige un RPAC>130 emprunteurs par agent de
crédit. Ce qui traduit l’inefficacité avec une bonne productivité.
De l’analyse de l’indicateur de la gestion financière, il ressort que
la gestion de dette par FINCA/RDC est appréciable suite à une évolution
décroissante du ratio dette sur fonds propres.
En fin, de l’analyse des indicateurs de rentabilité et viabilité qui
traduisent au sens général la performance d’une institution, il ressort ce qui
suit : FINCA/RDC se caractérise par une capacité de générer le bénéfice avec
d’une part ces fonds propres et d’autres parts son actif. Mais aussi son
portefeuille est rentable. Ainsi le ROE présente une moyenne de 30,8% alors
que la norme exige à ce que ROE soit supérieur ou égal à 15% ; en même
temps la moyenne de ROA est de 5,9% contre une norme de ROA>3% et en
fin le RPBC présente une moyenne de 45,8% contre 20% qui repesent la
limite inferieur exigée. D’où une meilleure rentabilité des activités chez
FINCA/RDC. Quant { l’indicateur de viabilité, comprenons que FINCA/RDC
présente un RAO de 114,16%. Un % inferieur à la norme de 130% mais
supérieur à 100%. Ce qui traduit la réalisation de bénéfice par FINCA/RDC.
D’où, de ce qui précède, nous venons opter pour notre
hypothèse de départ en affirmant que FINCA/RDC est financièrement
performante.

40
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrage :

1. MicroRate & Inter-American Development Bank Sustainable Development


Department Micro, Small and Medium Enterprise Division, Guide technique :
Indicateurs de Performance pour les Institutions de Micro- finance, 2e Edition
ADA, Division Washington D.C., 2003. 59 pages.

II. Journal et Articles :

1. BCC, « Instruction N °1 aux institutions de micro-finance », Kinshasa, Décembre


2005.

2. KATSHUNG Y.J., et ASSOCIATES, ‘‘La micro-finance en République


Démocratique du Congo: Cadre légal, règlementaire et institutionnel’’, LegaVox,
Article juridique, Kinshasa, mai 2012.

3. KABLAN S., «Efficacité des Institutions de micro finance en UE-MOA : une


approche outreach-intermediation financière », <halshs- 00710206>, 2012.

4. KODILA K.O., «Pauvreté en République Démocratique du Congo : un rapide


état de lieux », Congo Economic Review, Working paper N° 01/10, mars 2011.

5. ESSOLOMWA L., «Micro-finance : plus de deux million de clients déjà »,


Congo actuel, 22 juillet 2016, [en ligne], www.congoactuel.com/2016-07/micro-
finance-plus-de-deux-millions-de-clients-deja. Consulté le 07/09/2016.

6. Groupe PlaNet Finance, ‘‘A propos du microcrédit’’, MicroWorld, [en ligne],


http://www.microworld.org/fr/about-microworld/propos-du-
microcr%C3%A9dit Consulté le 19/O9/2016.

III. Mémoires :

1. MPANZU P.B., Micro finance en République Démocratique du Congo: Cas du site


maraîcher de N'djili/CECOMAF à Kinshasa. Mémoire d`Etudes Spécialisées en
Economie et Sociologie Rurale. Faculté Universitaire des Sciences
Agronomiques de Gembloux(FUSAGX), Université Catholique de
Louvain(UCL), 2004. 50 pages.

2. ALYSON F., La micro finance et son impact sur la pauvreté dans les pays en voie
de développement. Mémoire de master 1. Faculté des sciences économiques et de
gestion, Université du sud-Toulon-var. Juin 2012. 78 pages.

IV. Sites internet :


1. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Foundation_for_International_Community_Ass
istance
2. http://www.mixmarket.org/

41
TABLE DE MATIERES
EPIGRAPHIE .................................................................................................................. I
AVANT PROPOS ................................................................................................................III
LISTE DES ABREVIATIONS ..............................................................................................IV
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... V
INTRODUCTION ................................................................................................................. 1
I. PROBLEMATIQUE .......................................................................................................... 1
I. HYPOTHESE ................................................................................................................. 4
II. OBJECTIFS.................................................................................................................... 4
III. DELIMITATION DU SUJET .......................................................................................... 4
IV. CHOIX ET INTERET DU SUJET ......................................................................................5
V. METHODOLOGIE ..........................................................................................................5
VI. CANEVAS ..................................................................................................................5
CHAP.I : CADRE CONCEPTUEL........................................................................................ 6
I.1. LA MICRO FINANCE ........................................................................................................ 6
I.1.1. Historique .................................................................................................................. 6
I.1.2. Définitions................................................................................................................. 8
I.1.3. Les produits de la micro finance ............................................................................. 9
I.1.3.1 Le microcrédit ...................................................................................................... 9
I.1.3.2. L’épargne .......................................................................................................... 10
I.1.3.3. La micro-assurance .......................................................................................... 11
I.1.3.4. Le transfert des fonds ...................................................................................... 11
I.1.4. La micro finance et la réduction de la pauvreté ................................................. 11
I.1.5. la micro finance en RDC ........................................................................................ 12
I.1.5.1. Origine .............................................................................................................. 12
I.1.5.2. Les formes juridiques et institutionnelles des IMF...................................... 13
I.1.5.3. Constitution des IMF ...................................................................................... 13
I.1.5.4. Organisation et Fonctionnement des IMF. .................................................. 13
I.2. LA PERFORMANCE FINANCIERE...................................................................................... 14
I.2.1 Notions définitionnelles de la performance financière ...................................... 14
I.2.2. Mesure de la performance financière des IMF ................................................... 15
I.2.2.1. La qualité du portefeuille ................................................................................ 15
a. Le Ratio Portefeuille à Risque (RPàR). ....................................................... 15
b. Le Ratio de Couverture de Risque(RCR) .................................................... 16
c. Le Ratio de Dotations aux Provisions(RDP) .............................................. 16
d. Le Ratio pertes sur Créances(RPC) ............................................................ 17
I.2.2.2. Efficacité et production .............................................................................. 17
a. Le Ratio Charges d’Exploitation(RCE) ....................................................... 17
b. Le Ratio Coût par Emprunteur (RC/E) ...................................................... 18
c. Le Ratio Productivité du Personnel(RPP) .................................................. 18
d. Le Ratio Productivité des Agents de Crédit(RPAC) .................................. 19
I.2.2.3. Gestion financière ....................................................................................... 20
a. Le Ratio Dettes/Fonds Propres (D/FP) ...................................................... 20
I.2.2.4. La rentabilité et la viabilité ........................................................................ 20
a. Le Rendement des fonds propres (ROE) ................................................... 21
b. Le Rendement des actifs(ROA) ................................................................... 21
c. Le Rendement du portefeuille brut de crédit(RPBC) ............................... 22

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d. Le Ratio d’Autonomie Opérationnelle (RAO) ........................................... 22
CHAP.II : PRESENTATION DE FINCA/RDC.................................................................... 23
II.1. FINCA INTERNATIONAL .............................................................................................. 23
II.1.1. Notions ................................................................................................................... 23
II.1.2. Historique .............................................................................................................. 23
II.1.3. La vision ................................................................................................................. 25
II.1.4 La mission ............................................................................................................. 25
II.1.5. Les stratégies ......................................................................................................... 25
II.2 FINCA/RDC ............................................................................................................. 26
II.2.1. Brève historique de FINCA/RDC ........................................................................ 26
II.2.2. Situation géographique ....................................................................................... 26
II.2.3. Statut juridique .................................................................................................... 27
II.2.4. Organisation structurelle ................................................................................... 27
II.2.5. Les Produits FINCA /RDC .................................................................................. 29
CHAP .III : ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES .................................... 33
III.1. INTRODUCTION ......................................................................................................... 33
III.2. SITUATION COMPTABLE GLOBALE DE FINCA/RDC.................................................... 33
III.3. EVOLUTIONS DES RATIONS DE PERFORMANCE FINANCIERES ........................................ 34
III.3.1. La qualité du portefeuille ................................................................................ 34
III.3.2. L’efficacité et la production............................................................................ 35
III.3.3. La gestion financière ....................................................................................... 36
III.2.4. La rentabilité et la viabilité ............................................................................ 37
CONCLUSION GENERALE ...............................................................................................39
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 41
TABLE DE MATIERES........................................................................................................42

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