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Cette collection regroupe l’ensemble des documents de référence portant sur l’état de l’art dans les domaines
d’expertise du Cerema (recommandations méthodologiques, règles techniques, savoir-faire...), dans une
version stabilisée et validée.
Destinée à un public de généralistes et de spécialistes, sa rédaction pédagogique et concrète facilite
l’appropriation et l’application des recommandations par le professionnel en situation opérationnelle. Enduits superficiels d’usure
Enduits superficiels d’usure
Le présent guide définit les règles techniques et les démarches permettant d’assurer la réussite des revêtements
en enduits superficiels d’usure.
Il traite de ce domaine depuis le choix des constituants (granulats et liants) jusqu’à l’analyse des résultats
d’ensemble, en passant par la formulation, la programmation et la préparation des chantiers, les matériels
d’application et l’exécution des travaux.
Son contenu technique se substitue au guide technique Sétra / LCPC sur le domaine des enduits superficiels
d’usure de mai 1995 et complète la note d’information Sétra n° 113 ESU / ECF - Actualisation des connaissances
sur les revêtements superficiels d’avril 2005.
Ce guide s’adresse à l’ensemble des intervenants concernés par cette technique des enduits superficiels
d’usure, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, profession et le réseau technique.
Aménagement et développement des territoires, égalité des territoires - Villes et stratégies urbaines - Transition énergétique et
changement climatique - Gestion des ressources naturelles et respect de l’environnement - Prévention des risques - Bien-être et réduction
des nuisances - Mobilité et transport - Gestion, optimisation, modernisation et conception des infrastructures - Habitat et bâtiment
Prix 60 €
ISSN : 2276-0164
ISBN : 978-2-37180-201-8
Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement - www.cerema.fr
Direction technique infrastructures de transport et matériaux - 110 rue de Paris - 77171 Sourdun - Tél. +33 (0)1 60 52 31 31
Siège social : Cité des mobilités - 25, avenue François Mitterrand - CS 92 803 - F-69674 Bron Cedex - Tél. +33 (0)4 72 14 30 30
Collection | Références
Collection | Références
Guide technique
Enduits superficiels d’usure
par :
• Thierry AIGOUY (Eurovia)
• Jean-François HAMON (Schaefer Technic)
• Jacqueline AUBRY (Cerema Est*)
• V incent LABBE (Eurovia)
• Yves BROSSEAUD (Ifsttar)
• M ichael LANGLET (Cerema Normandie-Centre*)
• P hilippe CHIFFLET (Roger Martin)
• Franck LE CUNFF (Cerema Ouest)
• N athalie COULON (Cerema Centre-Est)
• Alain MOULAY (Conseil Départemental 72)
• N icolas DELOBEAU (Cerema Infrastructures de transport et matériaux)
• Lionel ODIE (Cerema Ouest)
• Christine DENEUVILLERS (USIRF - Colas*)
• Jean-Marcel RIVIERE (Eiffage Travaux Publics)
• Francis DEMENOIS (Conseil Départemental 36)
• Patrick SERAN (Conseil Départemental 37)
• Carole DESCHAMPS (Conseil Départemental 43)
• Bruno TAILLIS (Eurovia)
• Arnaud FEESER (Cerema Est)
• Jean-Pierre TRIQUIGNEAUX (Eiffage Travaux Publics)
• Jany FONTAINE (Cerema Normandie-Centre*)
• Jean-Etienne URBAIN (USIRF - Eurovia)
• Serge GERARD (Conseil Départemental 35)
• Patrice VALLON (Colas)
• Yvon GERBEL (Fayat)
• François VERHEE (USIRF)
• S arah GOYER (Cerema Ouest)
* au moment de la rédaction
Les différentes entreprises et instances publiques : Cerema, Colas, Conseil Départemental 43, Eiffage Travaux Publics,
Eurovia, FAYAT, Schaefer Technic, ayant participé à la rédaction de ce guide sont vivement remerciées pour avoir donné
leur droit à l’utilisation des différentes illustrations (photos, schémas, etc.).
1 - Présentation7
1.1 - Enjeux8
1.2 - Entretien préventif efficient 8
1.3 - Savoir-faire9
3 - Constituants16
3.1 - Granulats16
3.2 - Liants 20
3.3 - Additifs utilisés lors de l’application 29
4 - Formulation31
4.1 - Principes de la méthode de formulation 31
4.2 - Choix de la structure 31
4.3 - Choix du liant 33
4.4 - Choix des granulats 34
4.5 - Affinité liant / granulat 34
4.6 - Dosage de base 38
4.7 - Correctifs de dosage en liant 38
4.8 - Dosage en granulats 41
5 - Matériels43
5.1 - Répandage asynchrone du liant et des gravillons 43
5.2 - Répandage synchrone du liant et des gravillons 50
5.3 - Matériels complémentaires 52
5.4 - Évolutions récentes de matériels 54
5
Sommaire
7 - Maitrise et évaluation de la qualité 60
7.1 - Opérations préalables à l’exécution des travaux 60
7.2 - Exécution des travaux 62
7.3 - Évaluation de la qualité des travaux / caractéristiques 63
8 - Développement durable 65
8.1 - Réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie 65
8.2 - A
méliorer la sécurité routière, la sécurité des personnels, des usagers et des riverains 67
10 - Aspects contractuels 70
10.1 - Fascicule 26 du Cahier des Clauses Techniques Générales 70
10.2 - Prise en compte du projet de nouvelle version du fascicule 26 dans les marchés d’execution
des enduits superficiels d’usure 71
Bibliographie 75
Annexes 76
Annexe 1 - Évaluation visuelle des défauts 76
Annexe 2 - Guide photographique des dosages en gravillons 94
Comme pour son prédécesseur, duquel certains paragraphes toujours pertinents ont été conservés, l’édition du présent
guide est en partie motivée par les récentes évolutions normatives. Les normes, désormais européennes, définissent
au-delà des spécifications, les conditions d’application du marquage CE qui concerne depuis 2011 les enduits superficiels
et les liants bitumineux.
Ce guide technique s’adresse à l’ensemble de la communauté routière pour permettre la bonne prescription des
enduits superficiels d’usure et le choix pertinent de leurs constituants. Il doit intéresser plus spécifiquement l’ensemble
des maîtres d’ouvrages qui y trouveront les éléments de spécifications nécessaires à la rédaction de leurs marchés de
travaux, qu’ils soient réalisés selon une approche performantielle ou non.
Présentation 7
1.1 - Enjeux
Les ESU représentent une technique très répandue en France. Les surfaces revêtues chaque année en ESU se comptent
en centaines de millions de mètres carrés. Les chiffres calculés à partir des productions de liants bitumineux permettent
d’estimer, pour l’année 2013, 221 millions de m² d’ESU répartis en 178 millions de m² d’ESU à l’émulsion et 43 millions
de m² d’ESU aux liants anhydres (bitumes fluxés).
La technique ESU est essentiellement utilisée sur les réseaux dits secondaires (départementaux et communaux), qui
constituent la part prépondérante du réseau routier français (tableau 1).
Routes Nationales
12 000
(y compris autoroutes ou 2x2)
En considérant un taux moyen de renouvellement annuel de 5 %, on peut estimer à 51 400 km le linéaire annuel
pouvant faire l’objet d’une opération d’entretien. Dans cette hypothèse, les ESU représenteraient en termes de surface
plus de 70 % des couches de roulement.
C’est notamment sur le réseau départemental et communal que les revêtements superficiels (enduits superficiels
d’usure, enrobés coulés à froid, etc.), trouvent tout leur intérêt technique (imperméabilité et adhérence) dès lors que
la structure de la chaussée n’est pas atteinte.
Les revêtements superficiels représentent également un intérêt économique fort, dans un contexte budgétaire contraint,
pour maintenir voire augmenter le taux de renouvellement annuel des couches de surface.
Dans un contexte de réduction des budgets, ils permettent en effet d’allonger la durée de vie de la chaussée en cas
de report des décisions de gros entretiens.
L’illustration 1 présente un exemple d’évolution théorique d’une chaussée au cours du temps, depuis sa construction
jusqu’à sa ruine :
• orniérage par cumul de déformation permanente pour les couches constituées de matériaux non traités
(ex. : chaussées souples) ;
• fissuration par fatigue pour les couches constituées de matériaux liés (ex. : chaussées bitumineuses épaisses).
La courbe d’évolution, dont la pente peut varier fortement notamment selon le type de structure, évolue dans un
premier temps plutôt lentement (perte de certaines caractéristiques de surface comme la macrotexture) puis chute
brusquement dès lors que l’étanchéité de la chaussée n’est plus assurée.
L’eau, d’abord d’origine météorique, est le principal acteur de la perte de viabilité d’une chaussée, quel que soit son type.
Elle contribue notamment aux phénomènes suivants :
• forte diminution de la résistance à la déformation des sols-supports (notamment en cas de sensibilité à l’eau) ;
• perte de la capacité de répartition des charges des assises non traitées ;
• désagrégation des couches hydrocarbonées ;
• décollage des couches.
Sans entretien, la couche de roulement perd ses caractéristiques essentielles de protection de l’assise de chaussée qui,
sous les effets directs et combinés du trafic et des conditions climatiques (pluviométrie, température, ensoleillement,
cycles gel/dégel), va développer les pathologies de déformations, fissurations, départs de matériaux. Un gros entretien
curatif est alors nécessaire pour restituer à la chaussée toutes ses caractéristiques d’usage.
Pour être optimisé d’un point de vue technique, économique et environnemental, l’entretien préventif doit être
réalisé avec des couches minces capables de restituer les caractéristiques d’étanchéité avant que la chaussée ne soit
suffisamment dégradée pour ne plus pouvoir les accepter sans préparations importantes.
Défaut
d’étanchéité
Déformation
permanente
des couches
Entretien curatif
d’assise
Ruine -
Age de la chaussée
1.3 - Savoir-faire
Les ESU constituent une technique « pointue » dont les performances sont, plus que pour les autres produits routiers,
très dépendantes de nombreux paramètres :
• l’état du support ;
• la qualité des constituants ;
• la compétence du formulateur ;
• la compétence de l’applicateur et la qualité de son matériel ;
• les conditions d’applications.
Ce guide a également pour vocation d’attirer l’attention sur tous les critères techniques à considérer pour réussir un
enduit superficiel d’usure utilisé dans une stratégie d’entretien préventif efficient.
Présentation 9
2 Domaine et limites d’emploi
Ils peuvent répondre à un besoin d’entretien préventif de chaussée supportant des trafics allant jusqu’à T1 (voire
T0 dans des conditions d’environnement et de profils favorables : droits et plats). Dans le cas d’entretiens curatifs,
pour lesquels il convient de résorber une certaine hétérogénéité du support, les ESU sont généralement réservés aux
chaussées de trafic faible à moyen allant jusqu’à T2 (voir classes de trafic dans le tableau 2 ci-dessous).
Trafic
Nombre de PL/sens/jour
Niveau Classe
T5 0 - 25
Faible
T4 25 - 50
T3 50 - 150
Moyen
T2 150 - 300
T1 300 - 750
Fort
T0 750 - 2000
Pour l’obtention et le maintien dans la durée de ces objectifs, il convient de réaliser, notamment sur trafic fort, une
étude permettant de valider que l’itinéraire et le support sont bien aptes à recevoir un ESU (ex. : intégrité / collage
des couches sous-jacentes, etc.).
En marge de ces domaines d’application principaux, ils peuvent être formulés plus spécifiquement pour les usages
suivants :
• enduits superficiels d’imperméabilisation ou d’interface : sur support fissuré ou poreux, ces enduits sont formulés
en monocouche ou bicouche selon les besoins d’étanchéité et le niveau de dégradation du support. Ils sont réalisés
exclusivement avec une émulsion de bitume (non fluxé) pour ne pas engendrer de pathologies de la couche de
roulement qui va les recouvrir. La dernière couche de gravillons est généralement sous dosée, par rapport au pouvoir
couvrant, pour ne pas générer de rejets préjudiciables à la bonne mise en œuvre et au collage de l’enrobé ;
• quand l’enduit superficiel d’imperméabilisation ou d’interface est recouvert par un enrobé coulé à froid, on parle
alors de Revêtement Superficiel Combiné ;
Pour ces usages spécifiques, le guide peut fournir une base de formulation qui devra impérativement être précisée
par un formulateur et un applicateur spécialisé.
Au-delà de ces limites d’emploi inhérentes à la technique « enduits » (qui peuvent être en partie repoussées par un
travail spécifique de formulation : choix des constituants, des dosages et/ou de la structure), des limites d’emploi
communes aux revêtements superficiels et autres couches minces doivent également être évoquées. En particulier,
ces techniques n’apportent :
• pas d’apport structurel ni de fonction de reprofilage ;
• pas d’amélioration d’uni ;
• peu d’efficacité contre la fissuration active.
L’émulsion, du fait de sa composition (présence d’eau et d’émulsifiant), présente une plus grande tolérance aux
températures modérées et à une certaine humidité (support et gravillons). Elle possède donc une période d’utilisation
plus large que celle du liant fluxé (Tableau 3).
Pour les liants fluxés, il convient de raccourcir ces périodes d’application, en se limitant à la fin août pour les derniers travaux.
Le tableau 3 donne les périodes d’application pour les ESU utilisés en zone tempérée avec des liants « conventionnels ».
Ces périodes peuvent faire l’objet de légères modifications (élargissement ou réduction) qui relèvent de la responsabilité
de l’applicateur, selon les spécificités du liant (cf. Fiche Technique Produit du producteur du liant) et du chantier
(région, climat, structure de l’enduit, etc.).
La préparation des sections à traiter et l’approvisionnement des granulats doivent permettre la programmation
des travaux. Ainsi, le maître d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage ont une responsabilité importante vis-à-vis de cette
programmation dont peut dépendre en grande partie la réussite de l’enduit.
Tableau 3 : Périodes et domaine d’application des enduits superficiels d’usure monocouches réalisés avec des liants « conventionnels »
Bien adapté
Envisageable (sous conditions : spécificités du liant et/ou du chantier)
* A partir d'un trafic T3+, l’utilisation des liants modifiés est recommandée.
Sur trafic faible, en fonction des spécificités des itinéraires ou de la volonté du maître d’ouvrage, des liants modifiés peuvent
**
également être utilisés
Les travaux importants de préparation du support et d’entretien des accotements doivent être exécutés dans l’année
précédant celle de l’ESU. Ils sont détaillés dans les paragraphes suivants. Les travaux de préparation (délignages,
fauchage et effacement du marquage horizontal) sont à programmer en fonction du planning d’exécution de l’ESU,
généralement en début de campagne, l’année des travaux.
Les travaux de préparation tels que délignage et fauchage doivent être programmés l’année N en fonction du planning
d’exécution de l’ESU.
Les réparations des défauts importants, en surface et/ou en gravité, sont donc généralement exécutées dans l’année
précédant celle de l’ESU.
Seules les éventuelles dégradations apparues durant l’hiver peuvent être traitées au printemps, le plus tôt possible
avant le démarrage de la période d’enduisage.
Les techniques de réparations des supports, qui ne font généralement pas partie des marchés de travaux d’ESU, sont
évoquées ci-après au travers de la liste des principaux défauts rencontrés.
Le choix de la nature des matériaux bitumineux est fait en tenant compte, notamment, de l’importance de la circulation.
Les enrobés à chaud 0/6 ou 0/10, suivant l’épaisseur appliquée, sont bien adaptés aux réparations sur chaussées
supportant un trafic élevé (routes nationales et routes départementales très circulées dont le TMJA est supérieur à T1) ;
il convient néanmoins de vérifier que le support soit suffisamment rigide pour autoriser un compactage efficace et
une tenue correcte en fatigue. Ils doivent toujours être utilisés sur une couche d’accrochage à l’émulsion de bitume.
Les enrobés à froid comme les Bétons Bitumineux à Froid (BBF) et tout particulièrement les Graves Emulsion (GE)
peuvent également être utilisés pour la reprise des déformations. Une GE mise en œuvre l’année N-1 sera recouverte
d’un enduit de scellement en attente de l’ESU final.
Dans le cas de reprises de déformations légères (moins de 5 à 10 cm), une GE pourra être préconisée comme produit de
reprofilage. Sa mise en œuvre est possible au finisseur mais également à la niveleuse afin de minimiser les quantités
utilisées. Toutefois la GE n’est pas destinée à être circulée sur des durées importantes. Il est par conséquent nécessaire
de prévoir la réalisation de l’ESU 3 semaines après l’application de la GE, ce délai étant à affiner en fonction des
conditions météorologiques qui conditionnent le mûrissement de la GE. Une alternative de reprofilage en grave non
traitée (GNT) peut également être envisagée (en prévoyant un enduit de scellement).
Les affaissements de rive importants nécessiteront l’utilisation de matériaux bitumineux tels que les enrobés 0/6 ou
0/10 mis en œuvre sur une épaisseur minimale de 5 cm avec découpe à l’axe. Il est nécessaire de planifier ces travaux
de réparation du support si possible l’année précédant la réalisation de l’ESU de façon à permettre un mûrissement
du matériau sous l’effet de la circulation et des événements climatiques. La réalisation d’un enduit de scellement
permettra d’homogénéiser le support.
Pour les supports avec une fissuration plus ouverte, ramifiée ou non (faïençage), une imperméabilisation avec emplois
partiels à l’émulsion selon la technique du Point A Temps Automatique (PATA) est préconisée de préférence à l’année N-1.
Les fissures présentant une ouverture supérieure à 2 mm devront être traitées par la technique de type « pontage »
à l’aide d’un mastic bitumineux.
Les pelades ne sont traitées par bouchage aux enrobés à chauds que si elles apparaissent localement sur des enrobés.
En cas de désordre généralisé, la réparation est préconisée par la mise en œuvre d’une couche d’enrobés bitumineux.
Le plumage généralisé est traité par un ESU monocouche. En cas d’apparition de zones ponctuellement plumées, il est
souhaitable d’effectuer des reprises au PATA, de préférence l’année N‑1, afin d’obtenir une meilleure homogénéité
du support.
2.4.2.4 - Le ressuage
En cas de ressuage modéré, on pourra recourir à un enduisage des parties les plus ressuantes avec une structure
prégravillonnée (cf. formules indiquées au chapitre formulation) en réduisant sensiblement les quantités de liant
et en choisissant des granulométries 6/10 ou 10/14 pour la première grille granulaire en fonction de l’importance
du ressuage.
Le ressuage peut également être traité par la technique du cloutage, à effectuer par période la plus chaude possible, en
épandant des gravillons sans fines sur les parties ressuantes. La granulométrie est choisie en fonction de l’importance du
film de liant sur la chaussée et des possibilités d’indentation (2/4 à 6/10, voire 10/14 pour des zones très ressuantes).
Ces gravillons sont enchâssés par passage d’un cylindre lourd à jantes lisses.
La technique de l’hydrodécapage peut être utilisée pour éliminer un excès de liant dû à un ressuage par remontée de
liant. Son efficacité est fonction de la température extérieure, de la pression du jet et de la vitesse d’avancement du
matériel. Dans le cas d’un ressuage par indentation des gravillons dans le support, il est préférable d’éliminer la couche
superficielle ressuante par fraisage juste avant l’application de l’ESU. Beaucoup d’entreprises disposant actuellement
de matériels de fraisage, il peut être procédé à l’enlèvement de la couche superficielle ressuante à l’aide de cette
technique qui permet également un certain reprofilage du support. Dans ce cas, il faudra veiller à ce que la réduction
d’épaisseur ne conduise pas à un affaiblissement de la structure.
Ce dispositif doit être complété par le système de maîtrise de la production de l’applicateur des ESU. Le maître d’ouvrage
peut toujours compléter la caractérisation des lots de constituants utilisés sur ses chantiers au travers des missions
de contrôle externe et extérieur, qu’il définit pour ses marchés.
3.1 - Granulats
Les granulats pour ESU sont des gravillons (d/D) conformes à la norme européenne NF EN 13043 : granulats pour
mélanges hydrocarbonés et enduits superficiels. Cette norme définit les conditions d’application du marquage CE et
laisse le choix au producteur de granulats d’adopter un système de maîtrise de la production de type de 2+ (évaluation
initiale et annuelle par un organisme tiers notifié) ou de type 4 (simple déclaration sans intervention d’un organisme
tiers). La référence au fascicule 23 du CCTG dans les marchés impose aux producteurs le système d’attestation de
conformité de type 2+.
Les granulats doivent satisfaire à la fois aux exigences de la norme NF EN 13043 (granulats pour mélanges hydrocarbonés
et pour enrobés coulés à froid utilisés pour la construction des chaussés) et de la norme NF P18-545 (Granulats –
Eléments de définition – Conformité et codification).
La norme homologuée NF P18-545 ne se substitue pas aux normes européennes granulats. Elle les explicite et les
complète avec des critères additionnels pour tenir compte du niveau d’exigence requis par les techniques actuelles
et du tissu industriel existant.
Les différentes origines et les principales caractéristiques des granulats sont présentées dans les paragraphes ci-après,
conformément aux notes d’information Idrrim N° 24 d’avril 2013 et CFTR N° 18 version du 2 d’octobre 2009.
À la date de parution du présent document, les normes de spécifications et d’essais des granulats ne sont pas
complètement stabilisées. Des évolutions sont attendues notamment pour la norme de spécifications NF P18-545.
3.1.1 - Origines
Pour des applications de type ESU, les granulats peuvent avoir deux origines, soit naturelle soit artificielle. Ils sont dits :
• naturels lorsqu’ils sont d’origine minérale, n’ayant subi aucune transformation autre que mécanique. Il est à noter
que les deux types de gisement (roches massives et alluvionnaires) sont utilisés pour la réalisation d’ESU ;
• artificiels lorsqu’ils sont d’origine minérale résultant d’un procédé industriel comprenant des modifications thermiques
ou autres (ex. : laitiers de haut fourneaux ou d’aciérie, bauxite calcinée). Certains granulats artificiels possèdent des
caractéristiques mécaniques et physiques supérieures à celles que l’on peut obtenir avec des granulats naturels. C’est
le cas notamment de la bauxite calcinée qui permet, généralement en association avec des liants de synthèse, la
réalisation d’ESU pour le traitement de zones accidentogènes : virages dangereux, zones de décélération, proximité
de passage piétons, etc.
Les catégories usuelles minimales pour ces principales caractéristiques physiques intrinsèques sont identifiées dans
les tableaux 4 et 5 ci-après en fonction des classes de trafic.
Tableau 4 : Classes usuelles pour les caractéristiques intrinsèques des gravillons
pour ESU en fonction des classes de trafic (code non compensé)
LA+MDE ≤ 45 ≤ 35
Tableau 5 : Classes usuelles pour les caractéristiques intrinsèques des gravillons
pour ESU en fonction des classes de trafic (code compensé)
3.1.3.1 - Granularité
La granularité, déterminée selon la norme NF EN 933-1 (analyse granulométrique par tamisage), correspond à une
caractéristique géométrique importante puisqu’elle conditionne, par un bon arrangement de la (des) classe(s)
granulaire(s) utilisée(s), la mise en place et donc la stabilité de la mosaïque de l’ESU. Pour que cet arrangement soit
optimisé, la granularité doit être la plus serrée possible (avec D/d < 2).
Les classes granulaires des gravillons (d/D) les plus utilisées, qui correspondent à la série de base plus la série 2, sont
les suivantes : 2/4 - 4/6,3 - 6,3/10 - 10/14.
Constituants 17
De façon à minimiser l’impact sonore des ESU, la granularité 10/14 est plutôt réservée aux itinéraires interurbains à
trafic lourd avec peu de riverains.
La granularité 14/20 peut être utilisée dans des cas bien particuliers (résorption d’une très forte hétérogénéité du
support sur chaussées à faible trafic, hors zone urbaine).
Le tableau 6 ci-dessous décrit les catégories usuelles de granularité, au sens de la norme européenne NF EN 13043.
Teneur
Granularité Passant (% en masse) Catégorie
en fines
des gravillons
2D 1,4D D D/1,4 d d/2 0,5 mm G f
98 à
100 85 à 99 0 à 15 0à5 Gc85/15(3) f0,5 à f1
100
25 à 80 ≤1 (2)
G25/15 (f1 à f2 si MBF
98 à ≤ 10)
gravillons avec 100 85 à 99 0 à 20 0à5 Gc85/20
100
D/d ≥ 2
(2/4) 98 à
100 85 à 99 0 à 15 0à5 Gc85/15(3)
100
20 à 70 G20/15
98 à
100 85 à 99 0 à 20 0à5 Gc85/20
100
Pour les gravillons de classe granulaire serrée d/D, où D/d < 2, de catégorie Gc85/15, Gc85/20, les valeurs de pourcentage de passant à D
(1)
du passant à 0,5 mm a été remplacée par la valeur du passant à 0,063 mm (teneur en fines). Il est donc recommandé de compléter l’analyse
granulométrique selon NF EN 933-1 par la valeur du passant à 0,5 mm (cf. paragraphe « propreté superficielle » ci-dessous).
Gc85/15 si emploi en formule discontinue
(3)
La catégorie usuelle, au sens de la norme européenne NF EN 13043, est : f0,5 (f1 si MBF ≤ 10 pour les classes de trafic ≤ T2).
Le passant au tamis de 0,5 mm, qui doit rester inférieur ou égal à 1 %, permet de compléter l’information de teneur
en fines pour qualifier la propreté superficielle (cf. paragraphe « granularité »).
3.1.3.3 - Aplatissement
La norme NF EN 933-3 permet de déterminer le coefficient d’aplatissement (Fl : pour Flakiness Index en anglais)
des granulats avec D > 4 mm. Cette caractéristique est importante dans la mesure où elle contribue à la valeur du
pouvoir couvrant qui est la quantité maximale de gravillons (exprimée en litres/m 2) recouvrant en totalité et sans
superposition une surface donnée. Le coefficient d’aplatissement peut également influer sur le dosage en liant de
la formule. Une valeur élevée du coefficient d’aplatissement induira une réduction du dosage en liant de la formule
(cf. paragraphe 4. Formulation).
Les catégories usuelles, au sens de la norme européenne NF EN 13043, sont Fl15 ou Fl20. Une majoration de 5 points
de la valeur spécifiée supérieure est admise pour les gravillons avec D ≤ 6,3 mm. Le choix de la catégorie se fait en
fonction du trafic conformément au tableau 8 ci-après.
Grains entièrement concassés Grains entièrement concassés Grains entièrement roulés Catégorie
ECG
(% masse) ou semi-concassés (% masse) (% masse) C (*)
Tableau 7 : Catégories usuelles minimales d’angularité, au sens de la norme européenne NF EN 13043
Nota : Pour les gravillons issus de roche massive, la catégorie C100/0 est attribuée sans essais.
Classes de trafic
Caractéristiques principales
< T3 T3 - T2 ≥ T1
Tableau 8 : Codes usuels pour les caractéristiques principales au sens de la norme NF P18-545, en fonction des classes de trafic
Constituants 19
• teneur en soufre total selon la norme NF EN 1744-1 : analyse chimique (article 11). Pour les granulats naturels
avec une présence avérée de sulfure de fer instable (pyrite), pouvant par un phénomène d’oxydation générer des
défauts d’adhésivité, une valeur maximale de 0,1 % (S ≤ 0,1 %) peut être demandée ;
• stabilité volumique des laitiers d’aciéries selon la norme NF EN 1744-1 : analyse chimique (article 19.3). Pour les
granulats artificiels issus de laitiers d’aciéries, une valeur maximale de 6,5 % (catégorie V6,5) peut être demandée.
3.2 - Liants
Les liants pour ESU sont majoritairement bitumineux. Des liants non bitumineux, dont l’origine est pétrolière (liants
de synthèse), végétale ou agrochimique, peuvent être ponctuellement utilisés. La mise en œuvre des liants pour les
ESU se fait majoritairement sous forme d’émulsion ou de liant fluxé.
Seules les émulsions de liants bitumineux et les bitumes fluxés sont normalisés au niveau européen et soumis au
marquage CE depuis 2011. A ce titre, leur fabrication doit faire l’objet d’un système de maîtrise de la production mis
en place par le producteur et évalué par un organisme tiers notifié (système d’attestation de conformité de type 2+).
Les émulsions et les liants fluxés produits avec des liants autres que bitumineux ne sont pas normalisés.
Les principaux constituants et les caractéristiques de ces deux types de liants (tels quels et stabilisés) sont présentés
ci-dessous.
Nota : Pour les ESU, la coloration du revêtement dépendra avant tout de celle des gravillons utilisés.
À la date de parution du présent document les normes de spécifications et d’essais des liants bitumineux ne sont
pas complètement stabilisées. Des évolutions sont attendues pour la norme de spécifications des émulsions,
notamment en termes d’indice de rupture.
Les classes de bitumes sont différenciées principalement par leurs caractéristiques de consistance aux températures
intermédiaires et élevées de service. Ces caractéristiques sont mesurées respectivement par les essais de pénétrabilité
(selon la norme NF EN 1426) et de point de ramollissement bille et anneau (selon la norme NF EN 1427).
Les bitumes routiers constituent une famille de cinq classes de pénétrabilité dont les valeurs s’échelonnent entre 20 et
220 1/10 mm. Les classes les plus utilisées pour la fabrication des liants pour ESU correspondent aux bitumes les moins
consistants : 70/100 et 160/220 1/10 mm.
Les bitumes routiers émulsionnables se distinguent des autres bitumes routiers par leur aptitude à l’émulsification. Ils
sont issus d’une sélection spécifique des pétroles bruts, permettant d’assurer une constance de certaines caractéristiques
chimiques des bitumes (non spécifiées dans la norme NF EN 12591) qui peuvent influer sur les performances de
l’émulsion (adhésivité, viscosité, etc.). C’est le cas notamment de la teneur en sels (quantification par des méthodes
internes) et de l’indice d’acide (essai réalisé selon norme NF T 66-066). Pour obtenir une acidité, qui est naturellement
présente dans certains bitumes (ex. : bitumes naphténiques du Venezuela, etc.), certains bitumes émulsionnables
peuvent faire l’objet d’une acidification en raffinerie.
Les bitumes routiers pigmentables sont des bitumes purs issus d’une sélection spécifique de pétroles bruts et de
procédés de raffinage qui permettent d’obtenir des faibles teneurs en asphaltènes (les asphaltènes, qui sont l’un des
composants du bitume, sont à l’origine de sa couleur noire et en partie de sa consistance). Cette spécificité permet à
ces bitumes d’intégrer un pigment et donc de réaliser des enrobés et des revêtements superficiels colorés.
Les polymères utilisés sont de différentes natures et peuvent être introduits, de plusieurs manières, à des teneurs variées.
Les polymères thermoplastiques, majoritairement utilisés en technique routière, peuvent être subdivisés en 2 familles :
• les élastomères :
Les copolymères de type élastomère sont principalement les Styrène-Butadiène-Styrène (SBS) dont la chaîne
moléculaire peut être linéaire ou radiale.
Le bitume modifié par des élastomères est obtenu par mélange physique ou par réticulation (« greffage » chimique
entre molécules du bitume et polymère élastomérique).
• les plastomères :
Les copolymères de type plastomère sont essentiellement les Ethylene – vinyl acetate (EVA), Ethylene – butyl acetate
(EBA) et les Ethylene – methyl acetate (EMA).
Le bitume modifié par des plastomères est obtenu par mélange physique élaboré.
Le fluxant permet également d’améliorer l’adhésivité du liant au travers d’une meilleure mouillabilité de la surface
granulaire, notamment quand les températures de l’air, des granulats et du support sont basses. Au travers d‘une
composition spécifique (ex. : composés polaires avec hétérocycles oxygène, soufre ou azote), certains fluxants
peuvent significativement améliorer l’adhésivité en abaissant les tensions interfaciales entre le bitume naturellement
hydrophobe et la surface minérale.
Constituants 21
L’évolution des liants fluxés avec des huiles minérales (pétrolières, pétrochimiques) se fait par évaporation totale
ou non des fractions volatiles qu’elles contiennent. Les fluxants agrochimiques correspondent à des huiles très peu
volatiles. Leur évolution ne se fait pas par évaporation des fractions légères (qu’elles ne possèdent pas) mais par une
lente réaction chimique d’oxydation (siccativation) qui nécessite l’addition d’un catalyseur de type organométallique
(exemple : sels de cobalt).
De façon à réduire les risques sanitaires pour les agents de fabrication et d’application des liants bitumineux, des
recommandations ont été faites par l’Administration et la Profession routière pour utiliser préférentiellement les
fluxants non étiquetés dangereux et pour abandonner l’utilisation des fluxants étiquetés au titre des propriétés CMR
(cancérogène, mutagène et reprotoxique).
Les fluxants carbochimiques (issus de la distillation de goudrons) et certaines huiles pétrochimiques, qui contiennent
de fortes teneurs en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), ont donc progressivement évolué au cours des
années afin de pouvoir respecter les seuils de non-étiquetage au titre des propriétés CMR. La dernière évolution a
été imposée par le classement cancérogène du naphtalène en 2004. Elle a été à l’origine d’une forte évolution des
caractéristiques techniques des fluxants pétrochimiques (augmentation du pouvoir fluxant, baisse de la volatilité) et
à l’arrêt en 2011 de la commercialisation en France des fluxants d’origine carbochimique.
Son efficacité pouvant être atténuée lors d’un stockage prolongé du liant fluxé, il est préférable de l’introduire lors du
chargement du liant dans la répandeuse (en ligne par mélangeage statique, par exemple).
Les émulsions de liant bitumineux correspondent à la dispersion d’une phase organique (liant bitumineux) dans une
phase aqueuse tensio-active (eau + émulsifiant + acide), obtenue au moyen d’énergies mécanique (turbine ou mélangeur
dynamique) et thermique (les températures usuelles de la phase liant vont de 140 à 160 °C et celle de la phase aqueuse
est proche de 40 °C).
Même si les classes de teneurs en liant peuvent être déclarées avec une tolérance de ± 2 %, chaque lot doit être
identifié avec la teneur en liant précise nécessaire pour déterminer au mieux le dosage en liant résiduel.
Les mesures de teneur en eau peuvent être réalisées soit par distillation azéotropique (selon la norme NF EN 1428),
soit par perte de masse à la balance dessicatrice (prXP T66-080).
La viscosité, évaluée par une mesure de temps d’écoulement (pseudo-viscosité à 40 °C pour un orifice de 2 ou 4 mm
selon NF EN 12846-1) est classiquement comprise entre 10 et 45 secondes (orifice de 4 mm) pour une émulsion à 69 %.
Cette caractéristique est évaluée, au moyen d’un filler de référence, selon la norme NF EN 13075‑1 : détermination
de l’indice de rupture des émulsions cationiques (IREC) – méthodes des fines minérales.
Par principe, les émulsions destinées à la réalisation d’ESU se caractérisent par des ruptures rapides qui correspondent
à des indices de rupture plutôt faibles : généralement inférieur à 130, au sens de la NF EN 13075-1 avec le filler
Forshammer1. Par voie de conséquence, ces émulsions sont assez peu stables et doivent donc être produites à la
demande. Leur stockage peut néanmoins se faire sur plusieurs jours voire quelques semaines dans les conditions
habituelles de conservation (stocks maintenus en température et brassage / recirculation réguliers).
L’adhésivité passive, qui se juge sur les granulats du chantier ou sur des granulats de référence, est une des
caractéristiques qui définit l’affinité liant / granulats, évaluée au moment de la formulation de l’ESU (cf. paragraphe 4.5).
1 Les classes d’indice de rupture sont spécifiées dans la norme NF EN 13808 à partir des résultats obtenus avec le filler suédois
« Forshammer ». Ce dernier n’étant plus disponible, beaucoup de résultats sont exprimés, en France, à partir de l’ancien filler de
référence « Sikaïsol ». La correspondance entre les résultats obtenus avec les deux fillers est établie par la formule suivante : IREC
Forshammer = 1,4 x IREC Sikaïsol.
Constituants 23
3.2.2.4 - Granulométrie / stockabilité
La taille des particules de liant dispersées dans la phase aqueuse influe directement sur les caractéristiques intrinsèques
de l’émulsion, à savoir sa viscosité, sa stockabilité, son adhésivité. La présence de grosses particules, indicateurs d’une
mauvaise granulométrie et d’une mauvaise stockabilité, est évaluée par tamisage à 0,500 mm et 0,160 mm selon la
norme NF EN 1429.
La spectrométrie de diffraction de lumière laser permet d’obtenir une information plus précise sur la distribution
granulométrique de l’émulsion. Idéalement, l’émulsion doit être la plus monodisperse possible (1/2 x log (D84/D16)
de 0,2 à 0,5) centrée sur un diamètre médian le plus faible possible (D50 de 4 à 7 µm environ). Les différences de
matériels, de paramétrage des modèles optiques n’ont pas permis d’aboutir pour le moment à une méthode d’essai
normalisée en France ou en Europe.
3.2.2.5 - Densité
Cette caractéristique, mesurée par aérométrie à la température d’application du liant ou calculée, est capitale pour le bon
réglage des équipements de répandage (cf. illustration 2 ci-dessous).
1,0250
1,0150
masse volumique (tonne/mètre cube)
1,0050
Émulsion à 69 % de bitume
0,9950
0,9850
0,9750
0,9650
20 40 60 80 100 120
température (°C)
Illustration 2 : Masse volumique d’une émulsion à 69 % de bitume par rapport à la température
Le tableau 9 présente les valeurs usuelles pour les principales caractéristiques intrinsèques d’une émulsion de liants
bitumineux (liant tel quel).
Tableau 9 : Valeurs usuelles pour les principales caractéristiques intrinsèques d’une émulsion de liants bitumineux (liant tel quel)
Les liants fluxés sont constitués d’un bitume routier (majoritairement de classe 70/100 modifié ou non par des
polymères) dont la viscosité est réduite par l’ajout d’une huile peu ou pas volatile, appelée fluxant (cf. 3.2.1). Un dope
d’adhésivité est quasi systématiquement ajouté dans la masse avant le répandage sur chantier (cf. 3.2.1). Un dope
d’adhésivité peut également être utilisé sur le chantier, en interface, juste avant l’application des gravillons (cf. 3.3.1).
Les liants fluxés sont parfois appelés « liants anhydres » (exempts d’eau) par opposition aux émulsions de bitume
qui contiennent de l’eau.
Nota : Les bitumes fluidifiés sont des liants bitumineux anhydres dont la viscosité est réduite par l’ajout d’un solvant
assez volatil (principalement des produits de type « pétrole lampant »). Le présent guide ne traite pas de ce
type de liant bitumineux qui n’est plus pratiqué en France pour des raisons de sécurité et d’environnement.
Constituants 25
Les liants bitumineux fluxés pour ESU sont formulés spécifiquement (dosages des constituants) pour obtenir sur le chantier
le comportement recherché : viscosité, bonne adhésivité. Les principales caractéristiques intrinsèques d’un liant bitumineux
fluxé (liant tel quel) sont explicitées ci‑dessous et dans le tableau 10.
La viscosité des liants fluxés est évaluée par une mesure de temps d’écoulement (pseudo-viscosité à 40 °C pour un
orifice de 10 mm selon la norme NF EN 12846-2), qui est classiquement inférieure à 500 s. L’apparition de nouveaux
fluxants plus lourds avec des cinétiques d’évolution plus lentes (cf. paragraphe 3.2.1), contribue au développement
des liants fluxés de très fortes viscosités (pseudoviscosité 40 °C / 10 mm > 500 s).
Pour ces liants, des mesures de viscosité dynamique (à mobile tournant selon la norme NF EN 13302) ou avec d’autres
méthodes (de type cône plan), peuvent être utilisées en complément pour évaluer la rhéologie du liant et déterminer
la température optimale de mise en œuvre. La température retenue est celle qui permet d’avoir une viscosité dynamique
inférieure à 100 mPa.s.
L’adhésivité passive, qui se juge sur les granulats du chantier ou sur des granulats de référence, est une des
caractéristiques qui définit l’affinité liant / granulats, évaluée au moment de la formulation de l’ESU (cf. paragraphe 4.5).
3.2.3.3 - Densité
Cette caractéristique, mesurée par aérométrie à la température d’application du liant ou calculée, est capitale pour
le bon réglage des équipements de répandage.
La densité du liant à la température d’application peut être calculée à partir de la densité mesurée à 25 °C, avec
la correction du coefficient de dilatation volumique (av = 6.10-4 °C-1 pour le bitume à défaut de connaître celui du liant utilisé).
Pour les liants fluxés par une huile minérale, l’aptitude au durcissement est évaluée par l’essai de distillation selon
la norme NF EN 13358 : détermination des caractéristiques de distillation des liants bitumineux fluidifiés et fluxés
avec des fluxants d’origine minérale. En France, cette caractéristique n’est pas exigée sur le liant fluxé ; toutefois les
caractéristiques de distillation du fluxant peuvent être exigées pour bien appréhender le comportement du bitume
fluxé lors de sa mise en œuvre et son évolution en service.
Pour les liants fluxés avec une huile végétale, l’aptitude au durcissement est difficile à évaluer en laboratoire.
L’évaluation telle que proposée par la norme de spécifications européenne NF EN 15322 par mesure de la consistance
du liant après récupération (au sens de la norme NF EN 13074-1) n’est pas considérée comme pertinente en France,
du fait de la lente évolution par siccativation / oxydation.
3.2.3.6 - Solubilité
Cette caractéristique, qui vise à limiter la présence de résidu insoluble, pouvant notamment perturber la bonne
mise en œuvre du liant (bouchage de rampe), est déterminée selon la NF EN 12592 : bitumes et liants bitumineux -
Détermination de la solubilité.
Liants fluxés par une huile Liants fluxés par une huile
Type de liant fluxé
minérale végétale (agrochimique)
Caractéristiques liants bitumineux fluxés Normes
Valeurs usuelles
(liant tel quel) d’essais
Nature du fluxant - minérale végétale
Viscosité
- Temps d’écoulement 10 mm 40 °C (s) EN 12846-2 200 à 500 -
- Viscosité dynamique à 60 °C (Pa.s) EN 13302 (1)
10 à 50 10 à 50
Adhésivité (% couvert) EN 15626 ≥ 75 ≥ 75
Solubilité (%) EN 12592 > 99,0 > 99,0
Point éclair (°C) ISO 2719 > 60 -
ISO 2592 - > 160
Distillation EN 13358 (2)
- -
(1)
une méthode de viscosité dynamique alternative (cône-plan) peut être utilisée.
(2)
ou norme équivalente permettant de déterminer le pourcentage de distillat du fluxant aux températures de 190, 225, 260, 315, 360 °C sous
une pression standard de 1013 hPa.
Tableau 10 : Valeurs usuelles pour les principales caractéristiques intrinsèques d’un liant bitumineux fluxé (liant tel quel)
en fonction du type d’usage
Ces méthodes de préparation, préalables aux essais de caractérisation, sont communes aux deux types de liants. Elles
sont présentées ci-dessous :
• la récupération, selon la norme NF EN 13074-1 : récupération du liant d’une émulsion de bitume ou d’un bitume
fluidifié ou fluxé - Partie 1 : récupération par évaporation, vise principalement à évacuer l’eau d’une émulsion par
un conditionnement de 24 h à l’ambiante puis 24 h à 50 °C ;
• la stabilisation, selon la norme NF EN 13074-2 : récupération du liant d’une émulsion de bitume ou d’un bitume
fluidifié ou fluxé - Partie 2 : stabilisation après récupération par évaporation, vise principalement à évacuer les
fractions volatiles d’un liant préalablement « récupéré » par un conditionnement supplémentaire de 24 h à 85 °C ;
• le vieillissement, selon la norme NF EN 14769 : Vieillissement long-terme accéléré réalisé dans un récipient de
vieillissement sous pression (PAV), vise principalement à accélérer l’oxydation d’un liant préalablement « stabilisé »
par un conditionnement de 20 h à 90 °C sous une pression de 2,1 MPa.
Compte tenu du manque de fidélité de la méthode de « récupération » et du manque de recul sur la méthode de
« vieillissement », seule la caractérisation après la méthode de « stabilisation » est considérée comme pertinente
pour les liants bitumineux mis en émulsion ou fluxés, destinés aux enduits superficiels.
Les principaux essais de caractérisation sur les liants stabilisés sont listés ci-dessous et résumés dans le tableau 11.
Constituants 27
3.2.4.1 - Pénétrabilité
Pratiqué sur les liants purs ou modifiés, selon la norme NF EN 1426 : détermination de la pénétrabilité à l’aiguille, cet
essai permet d’obtenir la caractéristique de base nécessaire pour établir la classification des bitumes. Il correspond
à la mesure, à 25 °C, de l’enfoncement d’une aiguille dans un échantillon de bitume soumis à une charge de 100 g,
pendant 5 secondes.
La valeur caractéristique retenue faisant l’objet de spécifications est le maximum de cohésion (Cmax).
La température de la cohésion maximum (T° Cmax) et l’intervalle de température pour lequel la cohésion est supérieure
ou égale à 0,5 J/cm2 (IT°C≥0,5J/cm2) constituent également des caractéristiques pertinentes dans l’évaluation des liants
modifiés. L’illustration 3 donne un exemple de courbes de cohésion au mouton-pendule.
Cohésion C (J/cm2)
1,0
0,5
0 10 20 30 40 50 60 70 Température (°C)
Bitume Bitume
Bitume fortement
Type de liant « stabilisé » Bitume pur faiblement moyennement
modifié
modifié modifié
Caractéristiques des liants Normes
Valeurs usuelles
bitumineux d’essais
Cohésion mouton-pendule
- maximum Cmax ( J/cm2) non pertinent ≥ 0,7 ≥ 1,0 ≥ 1,2
EN 13588
- température pour Cmax (°C) non pertinent 30 à 50 30 à 50 30 à 50
- intervalle T° pour C≥0,5J/cm (°C)
2 non pertinent ≥ 30 ≥ 30 ≥ 30
Tableau 11 : Valeurs usuelles pour les principales caractéristiques intrinsèques d’un liant bitumineux
après récupération et stabilisation
Le dope d’interface est composé de produits de la famille des amines proche des émulsifiants utilisés pour la fabrication
des émulsions de bitume.
Le dopage est généralement réalisé par pulvérisation du produit préalablement dilué dans l’eau (de 5 à 10 %),
nécessitant donc un matériel d’épandage spécifique.
La rampe à dope peut être soit installée sur la répandeuse de liant, soit sur les gravillonneurs notamment automoteurs.
Le dosage du dope est de l’ordre de 2 à 3 grammes de produit pur par m².
Constituants 29
Sous forme liquide, l’agent de rupture est généralement introduit dans le jet de l’émulsion, nécessitant l’installation
d’un réservoir indépendant et d’une seconde rampe sur la répandeuse.
Dans le cas d’émulsions de bitume cationiques, ces produits peuvent être des solutions aqueuses basiques, alcooliques, etc.
3.3.3 - Fibres
L’ajout de fibres fait appel à des formulations et des équipements particuliers d’entreprises.
Un système de rampe de distribution permet de produire les brins de fibres de verre coupés in situ qui doivent être
répartis de façon homogène sur une couche de liant (émulsion voire bitume fluxé). Ensuite, ils peuvent être recouverts
d’une deuxième couche de liant avant gravillonnage ou directement par les gravillons.
Ce choix est établi d’abord en se rendant sur le terrain (visite de reconnaissance du support cf. chapitre 7) pour intégrer
les paramètres du site :
• les caractéristiques physiques de la chaussée à revêtir :
-- nature et état du support,
-- géométrie de la section.
• les caractéristiques d’usage de la chaussée :
-- trafic,
-- site (agglomération),
-- conditions d’exploitation.
• les caractéristiques d’environnement :
-- exposition de la section,
-- région climatique.
• l’époque de réalisation.
Le monocouche simple gravillonnage (Mono) convient pour presque tous les trafics (jusqu’à T2). Il est réalisé le plus
souvent avec des granulats 6/10. Il nécessite un support en bon état, homogène et n’accepte pas d’efforts tangentiels
trop importants (illustration 4).
Le monocouche double gravillonnage (MDG) est bien adapté aux trafics intenses, rapides et lourds, dans la mesure
où il est appliqué sur un support « dur » et homogène. C’est une structure particulièrement rugueuse qui permet une
bonne drainabilité superficielle, mais qui présente par contre un niveau sonore élevé (illustration 5).
Nota : L’application d’une seule couche de liant combiné à l’application différée de la 2e couche de gravillon,
confère une certaine sensibilité de cette structure à un défaut de mouillage (liant / gravillons), généralement
rédhibitoire sur trafic fort. Le défaut de mouillage peut concerner des émulsions de bitume trop fluides et
plus classiquement des liants fluxés trop visqueux.
Formulation 31
Le bicouche (Bic) est à préférer lorsque le support est hétérogène et sec, d’autant qu’il apporte une étanchéité
améliorée à l’ancienne chaussée. Il est bien adapté pour la réalisation d’ESU dans des régions particulièrement humides
et / ou froides. Avec ce type de structure, il faut particulièrement bien évaluer et respecter les dosages en liant et en
granulats surtout en cas d’utilisation de bitume fluxé (risque de ressuage) (Illustration 6).
Le monocouche prégravillonné (« sandwich », MPG) peut s’envisager pour presque tous les trafics. Il est
particulièrement bien adapté aux supports hétérogènes et ressuants. Son utilisation sur supports perméables et poreux
est déconseillée sans préparation, surtout si l’on recherche une étanchéité de la chaussée.
Le bicouche prégravillonné est une technique particulièrement bien adaptée pour étancher efficacement un support
très hétérogène. Il permet de s’affranchir de certaines préparations en emplois partiels.
Le tableau 12 donne un exemple de choix de structure et de dimension des gravillons en fonction des paramètres trafic
et support.
Trafic
Faible
Localisation Support Fort Moyen Moyen 10 à 50 PL/j à très
T0 - T1 T2 T3 faible
<10 PL/j/ (2 sens)
Lisse sans MDG 10/14 - 4/6 MDG 10/14 – 4/6 Mono 4/6
Mono 6/10
ressuage MDG 6/10 – 2/4 MDG 6/10 – 2/4 (4/6) Mono 6/10
Bic 10/14 – 4/6 Bic 6/10 – 2/4 (4/6)
Homogène
Rugueux Bic 6/10 – 2/4 Bic 6/10 – 2/4 (4/6) Mono 6/10 Mono 6/10
Mono 6/10 Mono 4/6
Rase campagne
Très rugueux Mono 4/6 Mono 4/6 Mono 4/6
Bic 10/14 – 4/6
perméable Déconseillé Bic 6/10 – 2/4 (4/6)
Hétérogène Bic 6/10 – 2/4 (4/6)
ressuant Déconseillé MPG 10/14 – 4/6 MPG 6/10 – 2/4
Lisse sans Mono 6/10 Mono 6/10
Déconseillé
ressuage MDG 6/10-2/4 (4/6) Mono 4/6
Homogène
Bic 6/10 – 2/4 (4/6) Bic 6/10 – 2/4 (4/6)
Rugueux Déconseillé
Agglomération Mono 6/10 Mono 4/6
perméable Déconseillé Bic 6/10 2/4 (4/6) Bic 6/10 2/4 (4/6)
Hétérogène
ressuant Déconseillé MPG 6/10 -2/4 MPG 6/10 -2/4
4.3.1 - Nature
D’une façon générale, l’emploi d’émulsions permettra des réalisations d’ESU plus tôt ou plus tard dans l’année qu’avec
des liants anhydres (particulièrement à partir de septembre lorsque le support atteint des températures inférieures à 10 °C).
Il faut souligner le risque important de plumage des ESU réalisés à partir de septembre dans les régions humides et
froides pour lesquels la mise en place de la mosaïque de l’ESU se fait mal à cause des températures nocturnes froides
qui prédominent dans ces régions.
En structures monocouches, les liants anhydres sont les plus généralement choisis, les émulsions de bitume étant
préférées en ESU bicouche. En émulsion, il convient de laisser le temps nécessaire pour obtenir la rupture de la première
couche avant d’envisager l’application de la 2e couche d’émulsion.
Le tableau 13 ci-dessous propose un choix des types de liants en fonction des principales structures d’ESU.
Tableau 13 : Choix des types de liants en fonction des principales structures d’ESU
Liants modifiés
Lorsque le trafic est important, T1/T0, il convient de choisir un liant modifié garantissant une montée en cohésion
rapide et une viscosité élevée pour assurer le mouillage optimal du gravillon.
Par ailleurs, les liants modifiés sous la forme anhydre ou en émulsion sont à retenir dans le cas de routes présentant
des situations difficiles :
• efforts tangentiels (virages à faible rayon 15 - 20 m) ;
• contraintes climatiques (été / hiver) ou fortes amplitudes thermiques ;
• contraintes d’exploitation (balayage rapide, par exemple).
Formulation 33
4.3.2 - Catégorie du liant
La nature du liant étant définie, il s’agit en fait de choisir sa viscosité. Ceci concerne essentiellement les liants anhydres
mais est également valable pour les émulsions.
Le trafic et l’époque de réalisation sont les deux principaux paramètres qu’il y a lieu de considérer pour le choix
de la viscosité. Il conviendra de tenir compte, dans certains cas, du climat du site :
• si trafic lourd et climat chaud : liant plus visqueux ;
• si trafic faible et climat froid : liant moins visqueux.
Pour favoriser le mouillage et limiter les coulures, les émulsions pour ESU des trafics moyens et forts seront visqueuses
(temps d’écoulement STV 4 mm / 40 °C de 30 à 60 secondes).
En fait, le choix de la catégorie du liant doit être guidé par le souci de faciliter la mise en place et le mûrissement
de l’ESU qui doivent être d’autant plus rapides que le trafic est lourd et intense et que l’on se trouve en arrière-saison.
Le tableau 3 du chapitre 2 donne certains principes à retenir pour le choix de la nature et de la catégorie du liant.
4.4.1 - Nature
Il faut vérifier la bonne compatibilité entre le liant et le granulat selon la méthodologie décrite dans le paragraphe 4.5
consacré à l’adhésivité.
4.4.2 - Dimension
Le choix de la dimension des granulats est principalement conditionné par la structure, l’état du support et les objectifs
visés pour l’ESU (adhérence / drainabilité, propriétés acoustiques, durabilité).
Pour la première grille, la granularité 6/10 est la plus courante. Pour des besoins spécifiques (trafic lourd, adhérence /
drainabilité) la granularité 10/14 est plus adaptée. Historiquement pour des raisons de meilleure tenue mécanique des
ESU, la première grille est associée à une seconde grille de gravillons plus petits avec une discontinuité granulométrique
(ex. : 6/10 + 2/4 ; 10/14 + 4/6).
Pour des besoins spécifiques (atténuation du bruit de roulement), l’usage d’une deuxième grille de gravillons sans
discontinuité granulométrique est également pratiqué (ex. : 6/10 + 4/6), notamment sur les trafics faibles à moyens.
2.000 Kg/m2
1.500 Kg/m2
1.400 Kg/m2
La capacité de mouillage des bitumes fluxés est évaluée au travers de la norme NF EN 12272-3 : détermination de
l’adhésivité liants-granulats par mesure de la cohésion Vialit. Cette norme permet de quantifier les caractéristiques
suivantes :
• adhésivité globale : adhésivité nécessaire pour coller les gravillons secs dans leur état naturel. Lorsque les granulats
sont secs, le mouillage par le liant ne présente pas, la plupart du temps, de difficultés dans la mesure où
la propreté est correcte. Le résultat de l’essai, considéré comme satisfaisant, dans la norme de spécifications des ESU
NF EN 12271, est ≥ 90 ;
• adhésivité active : adhésivité nécessaire pour coller les gravillons humides dans leur état naturel. Le résultat de
l’essai, considéré comme satisfaisant, dans la norme de spécifications des enduits superficiels NF EN 12271, est ≥ 90.
Formulation 35
4.5.3 - Amélioration de l’affinité liant / granulat
Lorsque les résultats des essais d’adhésivité ne sont pas satisfaisants, on peut envisager une amélioration par différents
moyens tels que décrits ci-dessous et schématisés sur les illustrations 9 et 10.
Le séchage (naturel) : par principe les gravillons doivent être les plus secs possible pour obtenir avec les liants anhydres
une bonne adhésivité active. Si l’utilisation d’une émulsion de bitume autorise une tolérance un peu plus élevée sur
l’humidité des gravillons, cette dernière peut contribuer, si elle est trop forte (> 2 %), à diluer l’émulsion et ainsi
modifier ses caractéristiques de rupture et de viscosité.
Nota : D
’autres procédés plus spécifiques existent : séchage en centrale d’enrobés à chaud ; prétraitement des
gravillons avec un dope d’adhésivité ; préenrobage / laquage avec un bitume pur et dur.
Nota : A
fin de ne pas perturber leurs caractéristiques de rupture, sauf procédé spécifique, le dopage dans
la masse du liant en interface liants-granulats et par traitement préalable des gravillons n’est pas pratiqué
pour les émulsions de bitume.
Illustration 9 : Évaluation de l’affinité liant / granulat - schéma des essais pour les liants anhydres
Illustration 10 : Évaluation de l’affinité liant / granulat - schéma des essais pour les émulsions
Formulation 37
4.6 - Dosage de base
Le tableau 14 ci-dessous précise les dosages en liant de base à retenir en fonction de la structure de l’ESU, de la nature
du liant et de la dimension des granulats. Ces dosages, donnés à titre indicatif, correspondent à une chaussée dont la
surface est homogène, à texture lisse et sans ressuage (du type enrobé traditionnel, normalement usé) et supportant
un trafic de 50 à 100 PL/j/sens (T3 -).
4.7.1 - Trafic
Sur la voie lente des sections fortement sollicitées (TMJA ≥ T1), le trafic poids-lourds, en général canalisé, tend à mettre en
place rapidement la mosaïque, voire à favoriser, sous l’effet des vibrations, l’enfoncement des gravillons dans le support et
la remontée du liant sur les gravillons. Sur les voies correspondantes, un sous-dosage de l’ordre de 10 à 15 % est à appliquer.
Par contre, sur les voies rapides des chaussées à 2x2 voies ou sur la voie centrale des rares chaussées à 3 voies, il
faut considérer le faible nombre de poids-lourds sur celles-ci et généralement prévoir un surdosage en liant. Enfin,
lorsque le trafic est faible, un bon sertissage des granulats dans le liant n’est réalisé que par un surdosage pouvant
atteindre 10 à 15 %, les risques de ressuage étant peu probables dans ce cas.
Pour des trafics faibles (en nombre de poids lourds), on peut néanmoins avoir un trafic véhicules légers important
(supérieur à 1 000 véhicules par sens et par jour), ce qui nécessite une minoration du dosage de 3 à 5 % par tranche
de 1 000 véhicules par jour et par sens.
4.7.3 - Tracé
Le tracé de la section peut conduire à une adaptation du dosage en liant. Dans le cas de montées de rampes importantes,
ou de circulation lourde canalisée, il y a lieu de réduire le dosage. Dans des zones de virages où des efforts tangentiels
importants se développent, un surdosage compatible avec le trafic est à prévoir.
Pour les émulsions de bitume, il convient toujours de faire l’ajustement lié à la teneur en liant résiduel.
Formulation 39
Correctif de dosage (%)
Bicouche
Bicouche
Paramètres Mono prégravillonné
MPG
MDG Première Deuxième Première Deuxième
couche couche couche couche
T0������������������������������������������������������� >750 -15 -14 -15 -15 -14 -14
T1����������������������������������������������� 300 à 750 -12 -11 -12 -12 -11 -11
T2����������������������������������������������� 150 à 300 -8 -7 -8 -8 -7 -7
T3+��������������������������������������������� 100 à 150 -5 -4 -5 -5 -4 -4
Trafic (PL/j/sens) T3-����������������������������������������������� 50 à 100 0 0 0 0 0 0
T4��������������������������������������������������� 25 à 50 +5 +3 +5 +5 +3 +3
T5��������������������������������������������������������< 25 +10 +8 +10 +10 +8 +8
Pas de PL +12 +11 +12 +12 +11 +11
Très ensoleillé -5 -5 -5 -5 -5 -5
Ensoleillé -2 -2 -2 -2 -2 -2
Environnement Normal 0 0 0 0 0 0
Ombragé +5 +5 +5 +5 +5 +5
Très ombragé +10 +8 +10 +10 +8 +8
Droit et plat 0 0 0 0 0 0
Droit et montée -5 -5 -5 -5 -5 -5
Profil en long
Sinueux et plat +2 +2 +2 +2 +2 +2
Sinueux et montée -2 -2 -2 -2 -2 -2
Maigre très rugueux +18 +6 +15 +3 +6 +3
Maigre rugueux +12 +4 +10 +2 +4 +2
Etat du support Maigre peu rugueux +6 +2 +5 +1 +2 +1
(rugosité) « lisse » sans ressuage 0 0 0 0 0 0
Tendance ressuage -5 -2 -5 -1 -2 -1
Ressuage -10 -4 -10 -2 -4 -2
Etat du support
Perméable +5 +5 +5 0 +5 0
(porosité /
Imperméable 0 0 0 0 0 0
perméabilité)
Etat du support Non poinçonnable 0 0 0 0 0 0
(dureté) Très poinçonnable -7 -7 -7 0 -7 0
Avril/Mai 0 0 0 0 0 0
Epoque de réalisation Juin/Juillet/Aout 0 0 0 0 0 0
A partir de Septembre +5 +5 +5 +5 +5 +5
Bitume fluxé aux huiles minérales +3 +3 +3 +3 +3 +3
Bitume fluxé aux huiles minérales modifié +1 +1 +1 +1 +1 +1
Bitume fluxé aux huiles végétales** -3 -3 -3 -3 -3 -3
Catégorie du liant
Emulsion à 65 % +6 +6 +6 +6 +6 +6
Emulsion à 69 % 0 0 0 0 0 0
Emulsion à 69 % modifiée 0 0 0 0 0 0
Normale 0 0 0 0 0 0
Granulométrie Plus fine -5 -5 -4 -2 -4 -2
Plus grosse +5 +5 +4 +2 +2 +2
Normal 0 0 0 0 0 0
Aplatissement Plats > 15 % -4 -4 -4 -2 -4 -2
Plats < 10 % +4 +4 +4 +2 +2 +2
Chaude -4 -4 -4 -4 -4 -4
Région Tempérée 0 0 0 0 0 0
Froide +4 +4 +4 +4 +4 +4
< 500 m 0 0 0 0 0 0
Altitude 500 à 1000 m +2 +2 +2 +2 +2 +2
> 1000 m +4 +4 +4 +4 +4 +4
** Ce correctif correspond à la non volatilité des huiles végétales. Il peut varier de 0 à -10 %.
Tableau 16 : Valeurs de correction à appliquer au dosage de base, afin de l’adapter aux conditions spécifiques
du chantier à réaliser
Pour les principales structures d’ESU, les principes suivants peuvent être retenus.
Pour cette structure, le dosage à retenir doit être celui correspondant au pouvoir couvrant +5 % maximum.
Ces dosages doivent en effet conduire à la formation d’une mosaïque permettant une bonne drainabilité de surface.
ESU bicouche
Bien que, par définition, ces ESU soient la superposition de deux couches, les dosages à adopter sont en première
couche légèrement plus faibles que pour un monocouche afin d’exclure tout excès (de légers manques éventuels ne
sont pas gênants), la seconde couche sera légèrement surdosée afin de recouvrir la totalité de la surface pour permettre
le passage des engins de chantiers sans collage aux pneumatiques.
Formulation 41
4.8.4 - ESU bicouche prégravillonné
Les différents granulats sont répandus dans l’ordre décroissant des granulométries. Les premiers gravillons répandus à
sec doivent présenter une grille assez ouverte. Les gravillons de la deuxième couche doivent être jointifs sans excès.
La dernière couche de gravillons sera légèrement surdosée.
La mise en œuvre du liant et des gravillons peut être classée en deux catégories selon les types de matériels utilisés :
• le répandage synchrone : une même machine assure la mise en œuvre du liant et des gravillons. Le répandage
synchrone est généralement utilisé pour des chantiers de petites tailles et de l’entretien ponctuel ;
• le répandage asynchrone : deux machines distinctes assurent la mise en œuvre du liant et des gravillons. Le répandage
asynchrone est adapté à la réalisation de chantiers importants.
Matériels 43
5.1.1.1 - Une cuve de stockage du liant
Comme le montre l’illustration 12, la capacité de la répandeuse est déterminée par le PTAC du porteur.
Dans ce cas le règlement international pour le transport des matières dangereuses par la route (ADR) s’applique avec
notamment :
• un matériel adapté et conforme ;
• un chauffeur formé et disposant d’une autorisation spécifique ;
• des contrôles obligatoires.
La cuve doit être calorifugée et dotée d’un système de chauffage permettant le maintien en température du liant.
Plusieurs moyens de chauffage sont possibles :
• chauffe directe par brûleur fioul automatique avec régulation thermostatique ;
• chauffe par fluide thermique lui-même réchauffé par un brûleur fioul. Ce mode de chauffe assure une plus grande
surface d’échange et une meilleure répartition thermique ;
• épingle de chauffage électrique permettant le maintien en température du liant y compris lorsque la machine est
à l’arrêt (raccordement au secteur la nuit, le week end, etc.).
La répartition longitudinale régulière du dosage, assurée par la rampe de répandage, dépend de la pompe doseuse
qui doit être asservie à la vitesse du véhicule porteur.
La densité du produit à la température de répandage est un paramètre essentiel. Il est donc nécessaire de connaître
l’abaque densité/température pour le produit utilisé. Cette valeur, si elle est ignorée, entraîne des erreurs parfois
importantes sur le dosage appliqué.
Le dispositif de dosage est équipé d’un filtre, qui doit être vérifié régulièrement afin de prévenir tout colmatage pouvant
entraîner un sous dosage. Des indicateurs de pression peuvent être montés au niveau du filtre à liant pour contrôler la pression.
Le dispositif de dosage permet d’obtenir dans une configuration standard (diffuseurs identiques, vitesse de déplacement
comprise entre 3 et 6 km/h (plage optimale conseillée par les constructeurs entre 3 et 4 km/h)), un dosage compris
entre 800 g/m2 et 2 kg/m2.
Matériels 45
Les rampes sont équipées de diffuseurs qui délivrent le liant, comme le montre l’illustration 15. La bonne répartition
transversale du liant, avec un réglage de la hauteur de rampe permettant d’obtenir un recouvrement de trois jets au
sol, dépend des paramètres suivants :
• entraxe des diffuseurs de la rampe : 10 cm en général ;
• forme du jet : jets plats de forme triangulaire. L’angle du jet est fonction de la géométrie et de l’état des diffuseurs
(cf. illustration 16), de la pression dans la rampe (variable entre 0,2 bars à 2 bars) et de la viscosité du liant ;
• la hauteur de la rampe. Afin d’obtenir la meilleure régularité transversale de répandage, il est nécessaire de
maintenir la hauteur de la rampe à celle qui correspond au recouvrement au sol de trois jets de liant. L’illustration 17
présente un exemple de répartition tranversale.
Les extrémités de rampes sont équipées de jets « enrichisseurs » (ou jets de rive) pour essayer d’obtenir le plein
dosage sur toute la largeur.
Matériels 47
5.1.1.5 - La rampe à dopes d’interface (optionnel)
Les répandeuses dédiées à l’application des bitumes fluxés peuvent être équipées d’une rampe supplémentaire à
dope d’interface pour améliorer l’affinité « liant/granulats ».
5.1.2 - Gravillonneurs
Il existe deux types de gravillonneur, le gravillonneur porté et le gravillonneur automoteur. Le plus utilisé est le
gravillonneur porté.
Concernant les gravillonneurs à rouleaux, le dosage est obtenu par le réglage de la hauteur de passage entre le rouleau
et une lame ou des trappes de dosage.
trappes ou trappe ou
lame de débit lame de débit
fond
de benne fond
de benne
Rouleau Rouleau
distributeur extracteur
Illustration 20 : Gravillonneur à rouleau distributeur Illustration 21 : Gravillonneur à rouleau extracteur
Dans le cas de rouleaux distributeurs, les gravillons sont répartis par rotation du rouleau cylindrique lisse, généralement
de petit diamètre (<= 250 mm). Ce rouleau étant seulement égalisateur, le flot de gravillons s’écoule pratiquement
par gravité.
Les rouleaux extracteurs se distinguent par un diamètre supérieur à 300 mm, un positionnement de la lame de
débit ou des trappes de réglage de dosage dans le plan de la génératrice supérieure du rouleau et par une vitesse
de rotation qui agit directement sur le débit des gravillons. La régularité du dosage est donc meilleure qu’avec
les rouleaux distributeurs.
Le rouleau distributeur ou extracteur est fixé à la place du hayon arrière de la benne d’un camion porteur, qui comporte :
• une passerelle ;
• un dispositif de commande d’inclinaison de benne ;
• les commandes permettant de régler le dosage et la largeur d’épandage ;
• le système de distribution des gravillons en sortie du rouleau qui est composé, a minima, d’un diffuseur plat ou
galbé servant d’élargisseur et d’un répartiteur.
Pendant la phase d’épandage des gravillons, l’angle d’inclinaison de la benne est amené à varier entre 30° à 40°.
Nota : Il existe des gravillonneurs à plusieurs rouleaux. Ce type de gravillonneur porté, généralement à deux
trémies extensibles (deux rouleaux), a un mode de fonctionnement et donne des résultats qui se rapprochent
d’un gravillonneur automoteur. La largeur de répandage est de l’ordre de 3,70 m. Il doit être monté sur un
porteur de type 6x4 au minimum.
À l’origine, ce matériel a été conçu pour participer à la mise en place d’ESU d’usure sur autoroute. Ce matériel, ravitaillé
en continu en gravillons par des camions, peut effectuer de grandes longueurs sans arrêt.
Il peut être à largeur constante ou posséder deux trémies extensibles en plus de la trémie fixe centrale d’épandage.
La largeur de répandage peut donc varier de 2,50 m (trémie d’épandage centrale) à 3,70 m (trémie centrale plus les
deux trémies extensibles).
Un seul agent est nécessaire pour la conduite du véhicule et le répandage des gravillons. Ce matériel possède un ou
plusieurs rouleau(x) extracteur(s).
Un soin tout particulier doit être porté au réglage des butées des trémies extensibles afin d’éviter le recouvrement
des gravillons au niveau de ces trémies.
L’alimentation correcte des trémies en gravillons doit être vérifiée afin de pouvoir obtenir une bonne répartition
transversale sur la largeur de répandage souhaitée.
Matériels 49
Le tableau 17 ci-après précise pour chaque type de gravillonneur les performances qui peuvent être obtenues en terme
de régularité et de stabilité du dosage.
Essais Gravilloneur
à rouleau Cadre 2à5% Sans objet 5% 5%
constructeur télescopique
Ce mode d’application se décline sur deux types de machines selon leur capacité d’application / stockage de constituants.
La plupart de ces machines travaille sur le principe de benne horizontale (convoyeurs dans la benne ou bouclier poussoir)
permettant ainsi d’abaisser le centre de gravité des machines en fonctionnement et de passer sans modification
d’inclinaison de benne sous les ponts, fils, arbre, etc.
5.2.2 - Répandeurs Gravillonneurs Synchrones de petite / moyenne capacité (cf. illustration 25)
Souvent appelé Point à Temps Automatique (PATA), ce type de matériel a été conçu à l’origine pour effectuer des réparations
ponctuelles sur de faibles largeurs (20/40 cm), avant d’être aussi utilisé pour réaliser des ESU en grande largeur.
Ces matériels, qui sont déjà largement diffusés, permettent, si les contrôles sont probants, de réaliser des ESU d’usure
sur de petites et moyennes surfaces du fait des faibles volumes de liants stockés.
Ils peuvent être équipés d’une rampe à double jets permettant d’obtenir une régularité transversale du liant (conforme
aux exigences la norme de spécification NF EN 12271) y compris sur des très faibles largeurs de répandage.
Matériels 51
5.3 - Matériels complémentaires
5.3.1 - Compacteurs
Deux principaux types de compacteurs sont utilisés :
• Les compacteurs à pneumatiques (cf. illustration 26) ;
Ces compacteurs possèdent en général 7 à 9 roues, chargées de 1,5 à 3 tonnes par roue.
Ils sont bien adaptés aux routes à trafic fort et moyen. On veillera à avoir une pression de gonflage des pneumatiques
aussi élevée que possible (de l’ordre de 0,7 à 0,8 MPa).
Ils doivent être adaptés aux travaux d’enduisage (pas trop lourds). Ils sont généralement plus rapides que les compacteurs
à pneumatiques.
Matériels 53
5.4 - Évolutions récentes de matériels
Certains modèles de répandeuse sont équipés de rampe avec une double rangée de jets limitant ainsi les effets de
sillonnage ou permettant de définir deux dosages différents sur la largeur d’une rampe afin de différencier par exemple
le traitement en bandes de roulement (cf. illustration 29).
Certains modèles de gravillonneurs peuvent être équipés de système de régulation du dosage assisté par ordinateur,
intégrant l’inclinaison de la benne, la vitesse d’avancement, vitesse du rouleau de distribution.
Les matériels de nouvelle génération (répandeuses comme certains gravillonneurs) peuvent être équipés de dispositifs
assurant la traçabilité des opérations de répandage (quantités, températures (liant/air/sol), positionnement GPS, etc.).
Ces équipements permettent d’alimenter en informations le système de maîtrise de la production (cf. chapitre 7 :
Maîtrise et évaluation de la qualité).
Enfin, des matériels permettent de répandre simultanément l’émulsion et les fibres de verre (cf. paragraphe 3.3.2
pour le cas des ESU fibrés).
La découpe des fibres de verre en brins est réalisée in situ grâce à une série de coupeurs (cf. illustration 30). Il est
impératif que la répartition des fibres soit homogène sur la couche de liant. Le dosage de la fibre de verre est, selon
la technique et le type d’ESU mis en œuvre, compris généralement entre 30 g/m² et 80 g/m².
Le rôle du conducteur de chantier est primordial. La mise en œuvre est constituée d’une suite d’opérations qui doivent
parfaitement s’enchaîner.
6.1.1 - Préparation
Janvier - février :
• visite des réseaux. Ajustement du programme en fonction de l’évolution des chaussées après l’hiver ;
• choix définitif du programme ;
• choix de la formulation, du liant, des dosages, de la période de mise en œuvre, notamment pour les routes à fort trafic ;
• préparation du marché et lancement de la consultation des entreprises (éventuellement) ;
• commande de gravillons.
6.1.2 - Programmation
Mars :
• travaux préparatoires complémentaires sur la chaussée si nécessaire ;
• vérification du bon état des aires de stockage des gravillons. Travaux préparatoires si nécessaire. Elagage dans
les zones boisées pour permettre l’ouverture des bennes de gravillonneurs si cela n’a pas été fait l’année N-1.
Avril :
• la totalité des approvisionnements en gravillons devra être assurée avant le démarrage de chaque section au
printemps. Préalablement, ils seront contrôlés et réceptionnés. Pour les sections à réaliser en juillet, août voire
septembre, l’approvisionnement peut être effectué plus tard ;
• délignement des accotements (si nécessaire) ;
• choix définitif de la date de réalisation ;
6.1.3 - Réalisation
Avril :
• début de la réalisation des ESU sur les routes à faible et très faible trafic dans les régions chaudes.
Mai :
• suite du programme ESU sur routes à moyen trafic.
Juin :
• réalisation des ESU sur routes à fort trafic et dans les régions montagneuses.
Juillet - août :
• suite du programme d’ESU (deuxième rotation) chantiers courants.
Septembre :
• fin du programme dans les régions chaudes. Privilégier plutôt l’utilisation d’émulsions que de bitumes fluxés.
Ces aires de stockage doivent être facilement accessibles aux camions de gros tonnages assurant les approvisionnements
généraux (aménagement d’un accès et d’une sortie séparés), en évitant de créer des désagréments pour les riverains
et les usagers de la route. A titre indicatif, les systèmes d’auto-chargement permettent d’optimiser la gestion des
gravillons et la réduction des pertes sur les aires de stockage.
La qualité d’un ESU étant liée directement à la propreté des granulats, il faut veiller à ce que l’aire de stockage dispose
d’une assise support bien drainée de qualité suffisante pour éviter toute pollution (éviter les dépôts en bordure
immédiate des routes). Si plusieurs granulométries sont stockées sur le même dépôt, il convient d’organiser ce dernier
afin d’éviter le mélange des divers stocks.
6.3 - Signalisation
D’une façon générale, toutes les mesures d’exploitation doivent être prises pour donner aux usagers et au personnel
d’exécution la meilleure sécurité et pour assurer la sauvegarde des revêtements.
Les travaux d’ESU étant généralement réalisés sous circulation, il est impératif d’avertir les usagers de l’exécution des
travaux et de la présence sur la chaussée de personnels et de matériels.
Pendant les travaux, un ensemble de panneaux conformes au Manuel du chef de chantier de 2000 (routes
bidirectionnelles) et 2002 (routes à chaussées séparées) est mis en place : le dispositif doit être homogène, cohérent,
clair, visible et stable, tous les personnels affectés au chantier seront munis de protection individuelle de type « baudrier »
réglementaire. De même, tous les engins doivent être équipés de dispositifs de signalisation réglementaire.
Il faut prévoir une signalisation mobile sur les chantiers importants. Après les travaux et tant que le rejet de gravillons
n’est pas terminé (risque lié à la présence de gravillons roulants ou mal fixés), des signaux de danger et éventuellement
de limitation de vitesse et d’interdiction de doubler sont maintenus aux extrémités des sections récemment revêtues ;
ils sont rappelés aux carrefours et en section courante si nécessaire.
La remise en circulation des chaussées à trafic élevé (≥ T1) s’effectue sous vitesse limitée en intercalant des « véhicules
pilotes » dans la mesure du possible, le temps de la montée en cohésion du liant.
Pour les routes à trafic important, il est indispensable de prévoir une déviation en cas d’intempéries survenant pendant
la réalisation des travaux, ou juste après.
La signalisation est déposée aussitôt que des conditions normales de circulation sont retrouvées et en particulier après
élimination des rejets.
Si, sur route à fort trafic, on peut éventuellement s’affranchir de cette opération de balayage (auto‑nettoyage par la
circulation) si la propreté du support le permet ; il est par contre impératif de prévoir ce balayage sur route à faible
trafic, avec éventuellement des interventions ponctuelles pour retirer toute pollution (mottes de terre, déchets,
branchages, etc.).
En fin de journée, la première couche d’un Bicouche doit obligatoirement être revêtue. En cas d’impossibilité et pour
des raisons de sécurité, la section doit être fermée à la circulation.
Dans le cas de températures trop élevées, il peut être parfois conseillé de surseoir à l’exécution de l’ESU. Le liant trop
fluide ne présente pas suffisamment de cohésion et le retournement des granulats dans le liant peut conduire à des
désordres par collage des granulats aux pneumatiques des véhicules. Par vent violent, l’arrêt de l’application peut
également s’envisager (déformation des jets de liant).
Comme pour le liant, le bon dosage en granulats est un gage de réussite de l’ESU. Pour les structures utilisant plusieurs
couches de granulats, il faut particulièrement veiller à ce que la première couche soit bien dosée (sans excès) et
parfaitement répartie. Il faut toujours garder à l’esprit que la quantité de granulats à épandre est 10 à 12 fois plus
importante que celle correspondante de liant. La cadence du chantier dépend donc des moyens d’approvisionnement
des granulats.
Pour que cette action soit efficace, il est indispensable qu’elle suive de très près le répandage du granulat au moins
pour les premiers passages. Les suivants sont réalisés jusqu’à ce que les gravillons soient secs (jusqu’à 7 à 8 passes).
La mosaïque étant principalement mise en place par la circulation, l’opération de cylindrage est d’autant plus importante
que le trafic est faible.
Pour les structures multicouches (MDG, bicouche, etc.), un cylindrage de la première couche de gravillons permettra
de favoriser l’obtention d’une couche monogranulaire sans superposition. En général, un aller-retour est suffisant sur
la première grille granulaire d’un MDG, qui plus est, si le gravillon utilisé est un 10/14 et que le trafic est important.
Dans le cas précis des bicouches prégravillonnés, il ne semble pas nécessaire de cylindrer la couche intermédiaire ;
en contrepartie, le cylindrage final doit être particulièrement efficace.
Dès que l’accrochage du gravillon est assuré, pour des raisons de sécurité et afin de ne pas gêner la formation de
la mosaïque, l’élimination de ce rejet doit être envisagée (par balayage ou par aspiration) d’autant plus rapidement
que le trafic est important.
Le délai d’intervention, fonction du trafic et du liant utilisé (viscosité), peut varier de quelques heures à un maximum
de 10 jours. La température ambiante est aussi importante pour le balayage. Lors de périodes chaudes (> 30 °C) sur
des RD très circulées, on préfèrera un balayage de nuit. Par période pluvieuse, on reportera le balayage pour ne pas
déstabiliser la mosaïque.
Sur des chaussées à 2x2 voies, il est indispensable de prévoir un plan d’exploitation pour la remise en circulation avec
un « balayage » sur toute la largeur de la chaussée pour favoriser la mise en place de la mosaïque, tout en réduisant
la vitesse.
En cas d’orage survenant juste après la mise en œuvre de l’ESU, certaines dispositions doivent être prises rapidement,
afin de sauvegarder la section réalisée :
• soustraire le plus rapidement possible l’ESU à la circulation ;
• en fin d’orage, attendre l’écoulement total des eaux de ruissellement ;
• répandre du dope d’interface ;
• attendre le séchage des gravillons ;
• cylindrer à nouveau ;
• remettre en circulation en s’assurant que les granulats sont secs et accrochés.
Le cadre proposé pour ce système de maîtrise de la production a été établi de telle sorte qu’un système d’assurance
qualité en conformité avec la norme EN ISO 9001 : 2000 réponde aux exigences générales de l’annexe A de la norme
NF EN 12271. Il conviendra, dans ce cas, d’intégrer dans le système existant les exigences plus spécifiques, relatives
aux fréquences minimales des contrôles et vérifications.
Dans le cas où le marquage CE ne s’applique pas (ex. : la maîtrise d’ouvrage ne se limite pas au seul choix du niveau
de performance des caractéristiques mandatées de l’ESU et des constituants), il conviendra que la maîtrise d’œuvre
et la maîtrise d’ouvrage définissent très précisément les exigences visées en terme d’assurance qualité du producteur
(à ce titre le système de maîtrise de la production proposé dans la norme NF EN 12271 – annexes A et B peut être
utilisé comme référence) pour chacune des étapes du chantier, identifiées ci-après :
• choix des constituants ;
• reconnaissance du support ;
• formulation de l’ESU ;
• matériels et conditions de mise en œuvre ;
• évaluation de la qualité des travaux / caractéristiques de l’ESU.
En complément du fascicule 26 du Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG) des marchés de travaux
(cf. paragraphe 10), les paragraphes suivants détaillent les points importants à intégrer par un maître d’ouvrage (dans
les documents particuliers d’un marché) et par un applicateur dans son Plan d’Assurance Qualité (PAQ) pour assurer
une bonne maîtrise de qualité des travaux et permettre leur évaluation au travers de caractéristiques de l’ESU.
La visite de reconnaissance du support est l’occasion de valider la structure et le dosage des constituants de l’ESU,
pour chaque section de l’itinéraire (tronçon homogène en état de support, environnement et trafic).
Cette visite de reconnaissance doit également permettre de valider l’adéquation entre la formulation et le niveau
de performances visé par le maître d’ouvrage.
Dans le cas d’une approche performantielle, le maître d’ouvrage doit choisir entre les différentes classes proposées
dans l’avant-propos national de la norme de spécifications NF EN 12271 :
• classe ESU A : Hautes performances sur les constituants et les matériels de mise en œuvre. La quantité de défauts
tolérée est faible (niveau d’Evaluation Visuelle des Défauts : EVD I).
• classe ESU B : Bonnes performances sur les constituants et les matériels de mise en œuvre. La quantité de défauts
tolérée est faible à moyenne (niveau d’Evaluation Visuelle des Défauts : EVD I ou EVD II).
• classe ESU C : Moyennes performances sur les constituants et les matériels de mise en œuvre. La quantité de défauts
tolérée est faible à forte (niveau d’Evaluation Visuelle des Défauts : EVD I ou EVD II ou EVD III).
Le choix de la classe de performances de l’ESU doit se faire en intégrant notamment l’état du support et le trafic
(cf. tableau 18).
Recommandations
ESU A ESU A ESU B
de performances
EVD I, PMT ≥ 1,5 EVD I, PMT ≥ 1,0 EVD I, PMT ≥ 1,0
minimales
Tableau 18 : Niveaux de performances à un an pouvant être obtenus en fonction
de l’état de la chaussée à revêtir
Le contrôle sur poste fixe des répandeuses, dans les installations qualifiées par l’IDRRIM, est fortement recommandé.
Ce contrôle peut être accompagné d’une opération de réglage.
Le Coefficient de Variation Transversale (CVT) mesuré en poste fixe doit être inférieur ou égal à 5 %. En essai in situ,
on peut se satisfaire de valeurs inférieures ou égales à 10 %.
L’écart de dosage est au maximum de 5 %, dans la gamme de dosage de 0,8 à 2,0 kg/m2.
Actuellement, seuls les gravillonneurs équipés de rouleaux extracteurs réglés au milieu de la plage d’extraction
permettent de conserver le dosage quelle que soit l’inclinaison de la benne, indépendamment de la vitesse de
déplacement du véhicule ou du profil en long du support, et ce, sans intervention de l’applicateur. Le coefficient de
variation transversale mesuré in situ est considéré satisfaisant s’il est inférieur ou égal à 10 % dans le cas d’un ESU de
classe A et 15 % pour un ESU de classe B, quel que soit le type de matériel (automoteur, RGS). L’attention est attirée
sur l’importance du facteur humain dans l’obtention de bons résultats avec ce type de matériel. Pour les gravillonneurs,
la vérification sur banc fixe permet d’obtenir un point initial pertinent.
La vérification annuelle des dispositifs d’épandage ne permet pas de s’affranchir d’une vérification de leur bon
fonctionnement sur chantier, notamment quand le liant utilisé pour le chantier à des caractéristiques de viscosité
différentes de celles du liant utilisé pour le contrôle annuel (marquage CE).
Un contrôle approximatif du dosage moyen de liant au sol peut être effectué par pesage des épandeuses afin de
déterminer le poids de liant appliqué sur une surface connue. A noter que, dans la majorité des cas, la largeur à prendre
en compte est la largeur « noircie » diminuée de 20 cm (diffusion du liant à trois recouvrements, jets distants de
10 cm). A défaut de pesées de l’épandeuse, les indications de la jauge de la cuve de stockage peuvent être utilisées,
mais avec beaucoup de circonspection (planéité de la surface sur laquelle stationne l’épandeuse, etc.).
Les dosages moyens doivent être déterminés en appréciant les quantités répandues par pesage ou jaugeage et en
les rapportant aux surfaces revêtues qui doivent être appréciées à 2 % près. Pour les chantiers à grand rendement,
ces contrôles doivent normalement être effectués tous les 10 000 mètres carrés ou pour chaque demi-journée de
travail et à chaque changement de liant (nature ou origine). Pour les chantiers inférieurs à 10 000 mètres carrés,
ils peuvent n´être effectués qu´une seule fois par chantier.
Il est pertinent de réaliser des prélèvements conservatoires de granulats et des liants, qui se conservent sans altération
de leurs caractéristiques (ex. : bitume fluxé) pour permettre, en cas d’échec, de mieux cerner les causes du problème.
En cas de doute des prélèvements non conservatoires des constituants doivent être réalisés. Conservés dans des
récipients étanches, ils sont destinés à être analysés dans un délai court (maximum de quelques jours) compatible
avec la stabilité du liant instable comme les émulsions de bitume.
Ces caractéristiques sont généralement évaluées in situ un an après la mise en œuvre, soit après un cycle climatique.
Elles sont détaillées ci-dessous et complétées par des caractéristiques plus difficilement mesurables qui constituent
cependant des spécificités des ESU.
En cas de non conformités / défauts évidents, l’EVD est réalisée selon l’approche quantitative, prévue par la norme
NF EN 12272-2 à une échéance qui pourra être inférieure à un an.
L’annexe 1, l’EVD des ESU, liste les principaux types de dégradations généralement rencontrés sur les ESU. Elle précise
également les périodes d’apparition des désordres, les causes possibles, les remèdes envisageables.
7.3.2 - Macrotexture
La profondeur moyenne de texture est évaluée selon la norme NF EN 13036-1 : mesurage de la profondeur de
macrotexture de la surface d’un revêtement à l’aide d’une technique volumétrique à la tâche. L’ESU présente une
bonne macrotexture, autrement appelé rugosité géométrique, qui conduit généralement à des valeurs de l’ordre
de 1,5 mm, voire plus. Le classement dans l’ordre croissant de la rugosité obtenue pour une même granularité de
la première couche de gravillons est le suivant :
• bicouche et bicouche prégravillonné ;
• monocouche prégravillonné ;
• monocouche simple gravillonnage ;
• monocouche double gravillonnage.
Les ESU génèrent des caractéristiques de macrotexture largement supérieures aux valeurs requises pour l’adhérence et
la sécurité des usagers. Cette forte rugosité initiale peut permettre, pour la plupart des ESU, de s’affranchir d’une mesure
de la macrotexture.
Le point de départ du chantier est le point de raccordement à la chaussée existante. Pour chaque ligne de mesure,
la première est réalisée à une distance de 20 mètres du point de départ du chantier.
Imperméabilité
Bien que tous les types d’ESU présentent une bonne imperméabilisation de la chaussée, certaines structures permettent
de mieux remplir cette fonction. Le classement, par ordre d’efficacité croissant, en l’absence de moyen de mesure,
est le suivant :
• monocouche prégravillonné ;
• monocouche simple et double gravillonnage ;
• bicouche et bicouche prégravillonné.
Dans le but de fixer les ordres de grandeur des impacts environnementaux de différentes techniques (couche de
roulement, parmi lesquelles des revêtements superficiels), des calculs ont été réalisés par l’éco-comparateur Ecorce
(validés par SEVE). Ces calculs réalisés à titre purement indicatif en dehors de toute considération de caractéristiques
mécaniques et de longévité, sur la base d’une hypothèse de travaux représentant une surface de 10 000 m²
(cf. illustrations 31 et 32).
Les ESU possèdent donc des bilans de consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre nettement plus
favorables que les enrobés. Il convient cependant de rappeler que l’évaluation comparative de produits routiers n’a
de sens que si elle est réalisée sur des produits dont les caractéristiques mécaniques, domaines d’emploi et durabilité
sont similaires.
Le bilan en consommation de ressources non renouvelables peut être amélioré par l’utilisation locale de granulats
artificiels (laitiers, etc.).
Développement durable 65
900 000
Transport
800 000
Granulats
Mise en œuvre
700 000 Mise en émulsion
Liants hydrauliques
600 000 Centrale
Liant modifié
Energie (MJ)
300 000
200 000
100 000
0
MSG MSG MDG MDG MDG MDG Bic. E Bic. E BBUM BBTM BBTM BBM BBSG
E BF E E BF BF BmP BmP BmP
BmP BmP
Illustration 31 : Exemples de consommation d’énergie (MJ) pour différents types de travaux (pour une surface de 10 000 m²)
50 000
45 000 Transport
Granulats
40 000 Mise en œuvre
Mise en émulsion
35 000 Liants hydrauliques
Effet de serre (kg eq CO2)
Centrale
30 000 Liant modifié
Liant
25 000 Agregats
20 000
15 000
10 000
5 000
0
MSG MSG MDG MDG MDG MDG Bic. E Bic. E BBUM BBTM BBTM BBM BBSG
E BF E E BF BF BmP BmP BmP
BmP BmP
Illustration 32 : Exemples d’émission de GES (kg eq. CO2) pour différents types de travaux (pour une surface de 10 000 m²)
Légende :
MSG : Monocouche Simple Gravillonnage BmP : Bitume modifié par ajout de Polymères
MDG : Monocouche Double Gravillonnage BBTM : Béton Bitumineux Très Mince
Bic : Bicouche BBM : Béton Bitumineux Mince
E : Emulsion BBSG : Béton Bitumineux Semi Grenu
BF : Bitume Fluxé BBUM : Béton Bitumineux Ultra Mince
Les ESU permettent une amélioration des caractéristiques d’adhérence. Ils présentent naturellement d’excellentes
valeurs de macrotexture (PMT). La microtexture, qui est bonne à très bonne en fonction des granulats utilisés (PSV
des granulats), s’exprime immédiatement dès la mise en œuvre du fait de l’absence d’un film de liant à la surface
des granulats à la différence des techniques « enrobés ».
Il convient néanmoins d’être vigilant au jeune âge tant que les rejets n’ont pas été éliminés. Au cours de ce délai
(court sur les forts trafics et plus long pour les faibles), la vitesse des usagers doit être limitée afin de diminuer
les risques d’accidents.
Les ESU génèrent un bruit de roulement qui peut être important en fonction de la structure et de la granularité choisie.
Ce facteur doit être pris en considération dans le choix de l’ESU réalisé, notamment dans les axes interurbains. La note
d’information du Idrrim / GNCDS n° 5 « diffusion de la base de données bruit de roulement » présente des valeurs de bruit
généré par les ESU, en comparaison des autres types de couches de roulement, sans toutefois identifier le type de structure.
Les liants pour ESU peuvent intégrer des fluxants : huiles de nature pétrolière ; pétrochimique ou agrochimique (issue de
la transformation / estérification d’une huile végétale). Pour minimiser le risque lié à l’utilisation de ces produits plus ou
moins volatil, des recommandations ont été faites pour une utilisation préférentielle des fluxants non étiquetés dangereux
et pour l’abandon de l’utilisation des fluxants étiquetés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction2.
2 2
006 – Rapport d’étude Sétra : « Impacts sanitaires des fluxants, fludifiants et produits anti-kérosène » http://www.infra-transports-
materiaux.cerema.fr/IMG/pdf/0621_rapport_Impacts_sanitairesfluxants.pdf
Développement durable 67
9 Normalisation et Marquage CE
A la date de parution du présent document, l’application du marquage CE en France fait donc l’objet de nouvelles
discussions entre les entreprises et l’administration qui pourraient conduire à son retrait.
Les ESU peuvent être soumis au marquage CE. Pour ceux qui y sont soumis, l’utilisation de la norme NF EN 12271 est
obligatoire. Dans les autres cas, son utilisation est volontaire.
Le domaine d’application de la norme identifie les ESU soumis au marquage CE. Il s’agit de tous les ESU autres que :
• ceux pour lesquels la formulation ne relève pas entièrement de la responsabilité du producteur (ex. : fourniture des
granulats par maître d’ouvrage, structure et/ou dosages des constituants imposés, etc.). Toute spécification par le
client d’une caractéristique autre que celles définies dans le tableau 2 de la norme européenne « Caractéristiques
requises par le Mandat » est à considérer comme une formulation par le client. On parle dans ce cas d’une approche
dite « non performantielle » ;
• ceux dont les surfaces contiguës sont inférieures à 500 m2 (par exemple : réparations mineures) ;
• ceux qui ne sont pas mis sur « le marché » (ex. : réalisation d’ESU en régie par une collectivité) ;
• les revêtements couverts par des réglementations internationales par exemple, International Civil Aviation
Organisation ICAO (terrains d’aviation).
La norme européenne ne donne pas de réponse sur la façon d’appréhender la caractéristique mandatée « réaction
au feu », pourtant nécessaire dans le cas d’ESU mis en œuvre, selon une approche performantielle, dans les tunnels.
Si l’ESU est soumis au marquage CE, le producteur, c’est-à-dire le plus souvent l’applicateur :
• a réalisé des planches test correspondant aux familles d’ESU qu’il propose ;
• a mis en place un système de maîtrise de la production conforme à l’annexe A de la norme.
Cela permet au producteur d’établir une déclaration des performances et une étiquette CE pour chaque ESU qu’il
propose. Cette conformité est validée par un certificat annuel obtenu suite à l’audit d’un organisme notifié.
• NF EN 13043 : Granulats pour mélanges hydrocarbonés et pour enduits superficiels utilisés dans la construction des
chaussées aérodrome et d’autres zones de circulation ;
• NF P18-545 : Granulats - Eléments de définition, conformité et codification ;
• NF EN 1097-1 et 8 : Essais pour déterminer les caractéristiques mécaniques et physiques des granulats - Partie 1 :
détermination de la résistance à l’usure (micro-Deval) et partie 8 : détermination du coefficient de polissage accéléré.
• NF EN 13808 : Bitumes et liants bitumineux - Cadre de spécification des émulsions cationiques de bitume ;
• NF EN 15322 : Bitumes et liants bitumineux - Cadre de spécifications des liants bitumineux fluidifiés et fluxés ;
• NF EN 13588 : Bitumes et liants bitumineux - Détermination de la cohésion des liants bitumineux par la méthode
du mouton-pendule.
• NF EN 12272-1 : Enduits superficiels - Méthode d’essais - Partie 1 : Taux d’épandage et régularité transversale du liant
et des gravillons ;
• NF P98-707 : Matériels de construction et d’entretien des routes - Répandeuses de liants hydrocarbonés - Terminologie
et nomenclature ;
• NF P98-709 : Matériel de construction et d’entretien des routes - Gravillonneurs - Terminologie - Spécifications
techniques et commerciales ;
• NF P98-726 : Matériels de construction et d’entretien des routes - Machines pour le répandage de liants hydrocarbonés -
Banc et méthode d’essai à poste fixe de la mesure du dosage et de la répartition du dispositif de répandage ;
• NF P98-739 : Matériel de construction et d’entretien des routes - Machines pour l’épandage des gravillons - Banc
et méthode d’essai à poste fixe de la mesure du dosage et de la régularité du voile de gravillons.
• 10
Normalisation et Marquage CE 69
10 Aspects contractuels
Ces deux normes, homologuées par l’AFNOR, découlent de l’application du RPC. A ce titre, elles intègrent un système
de maîtrise de la production et privilégient la sélection des « produits » au travers des caractéristiques, des revêtements
et de leurs constituants, en relation avec les exigences essentielles définies dans le mandat M/124.
• des MBCF, qui n’étaient pas traités dans les versions précédentes des fascicules n° 26 et n° 27 ;
• des dispositions générales relatives aux documents à fournir par le titulaire, au management de la qualité et au
respect de l’environnement. Ces dispositions générales sont issues du projet « Référentiel Génie Civil 2010 » qui
vise à constituer et harmoniser le corpus de documents utilisables comme références ou comme guides de rédaction
des spécifications techniques contractuelles.
La version de 1996 du fascicule 26 (destiné aux seuls travaux d’ESU) intégrait des commentaires et des annexes
non contractuelles : pièces de marchés type : Règlement de la Consultation (RC), CCTP, etc., qui permettaient aux
maîtres d’ouvrages routiers d’établir leurs marchés de travaux, en appui du guide technique Enduits Superficiels d’Usure
Sétra / LCPC de 1995.
Les commentaires et les exemples de pièces de marchés ont été retirés de la nouvelle version du fascicule 26, pour
intégrer le présent guide et ainsi permettre de regrouper tous les éléments techniques et contractuels nécessaires à
la rédaction des marchés de travaux d’exécution d’ESU.
Le projet de nouvelle version du fascicule 26 se décompose en 11 articles et 4 annexes qui sont rappelés ci-dessous.
• article 1 : Objet et domaine d’application du fascicule ;
• article 2 : Consistance des prestations ;
• article 3 : Documents de référence ;
• article 4 : Dispositions relatives au Management de la qualité ;
• article 5 : Dispositions relatives au respect de l’environnement ;
• article 6 : Dispositions relatives aux documents à fournir par le titulaire ;
• article 7 : Choix des constituants ;
• article 8 : Opérations préalables aux travaux ;
• article 9 : Exécution des travaux ;
• article 10 : Vérification de la Qualité des revêtements ;
• article 11 : Responsabilité du titulaire ;
• annexe A (informative) : liste des normes applicables au 01/09/2013 ;
• annexe B (informative) : Références bibliographiques ;
• annexe C (Informative) : Glossaire des sigles, acronymes et terme utilisés ;
• annexe D (Informative) : Composition du groupe de travail chargé de la révision du fascicule 26.
Le projet de nouvelle version du fascicule 26 intègre les évolutions issues de la norme européenne de spécifications
(NF EN 12271) qui impose le marquage CE aux ESU, réalisés dans le cadre d’une approche performantielle. Avec cette
approche,
• le maître d’ouvrage spécifie les niveaux de performances :
- de l’ESU (aspect visuel ; macrotexture),
- des constituants (caractéristiques intrinsèques des gravillons ; cohésion des liants résiduels).
• le producteur / applicateur choisit la structure, la nature et le dosage des constituants de l’ESU pour atteindre les
performances spécifiées par le maître d’ouvrage.
Les pièces techniques du marché doivent prendre en compte ces éléments afin de permettre la sélection de la meilleure offre.
Indépendamment du trafic, le niveau de performance à viser pour un ESU réalisé dans le cadre d’un entretien préventif
(support peu ou pas déformé) est la classe A.
Dans cette logique, le tableau 19 ci-après agrège les performances à spécifier pour un ESU de classe A. Les niveaux de
performances proposés s’appliquent à l’enduit lui-même, aux matériels d’application et aux constituants en fonction
des différentes classes de trafic.
Pour les ESU de classe inférieure, il conviendra de spécifier en complément du niveau EVD I, les niveaux EVD II (pour
la classe B) ; EVD II et EVD III (pour la classe C).
Aspects contractuels 71
Méthodes d’essai Performances à spécifier par le maître d’ouvrage pour un ESU classe A
72
Caractéristiques
Trafic < T3 entre T3 et T2 (inclus) ≥ T1
Tableau 19 : Performances à spécifier par le maître d’ouvrage pour un ESU classe A
Au-delà des performances qui doivent être spécifiées, le maître d’ouvrage doit également identifier dans le CCTP les
caractéristiques complémentaires sur les constituants que le producteur devra renseigner pour affiner le jugement de
l’offre selon le critère technique.
Cette analyse technique peut se faire à l’appui des valeurs usuelles proposées, à titre informatif, dans le tableau 20
ci-après.
Aspects contractuels 73
Le CCTP doit également préciser les exigences du maître d’ouvrage vis à vis du système de maîtrise de la production.
Ce système, qui doit utiliser les annexes A et B de la norme NF EN 12271 comme référence, reprend les exigences du maître
d’ouvrage pour chacune des étapes du chantier :
• choix des constituants ;
• reconnaissance du support ;
• formulation de l’ESU ;
• matériels et conditions de mise en œuvre ;
• évaluation de la qualité des travaux / caractéristiques de l’ESU.
Un exemple de CCTP de marché d’exécution d’ESU est proposé en téléchargement sur le site internet www.idrrim.com.
Ce site internet propose également des exemples de CCTP de marché de fourniture de constituants (gravillons et liants
bitumineux).
Le BPU doit donc intégrer les prix unitaires des liants à la tonne et les prix des principales « grilles » de gravillons au m2,
pour autoriser :
• l’émergence de formulations d’ESU autres que les « économiques » monocouches ;
• les ajustements de formulations, qui peuvent être nécessaires après les discussions techniques de la phase de préparation.
Un exemple de BPU de marché d’exécution d’ESU est proposé en téléchargement sur le site internet www.idrrim.
com. Ce site internet propose également des exemples de BPU de marché de fourniture de constituants (gravillons
et liants bitumineux).
Le critère « technique » conduira notamment à attribuer une pondération négative pour les offres qui ne définissent
pas ou insuffisamment les caractéristiques complémentaires relatives aux constituants.
75
Bibliographie
Annexes
1 - Introduction
Un ESU ne peut être considéré comme réussi que s’il remplit correctement ses deux fonctions principales, à savoir s’il
est imperméable et s’il redonne à la chaussée une rugosité géométrique importante, homogène et durable.
Les causes des dégradations sont nombreuses et variées, d’ordre quantitatif (intensité ou charge de la circulation),
qualitatif (nature du support ou des constituants) ou aléatoire (conditions atmosphériques, pollutions accidentelles).
Dans le cas des ESU dont la nature même est doublement composite (liant et granulats en couches successives), la
majeure partie des dégradations réside dans un déséquilibre qui apparaît entre les quantités relatives des différents
constituants sur la chaussée.
D’autre part, les dégradations, qu’elles soient du type arrachement de granulats ou ressuage, ont toujours tendance
à s’amplifier en intensité et importance, du fait de l’affaiblissement de la structure de l’ESU.
Pour le premier type d’anomalie, la cohésion entre granulats diminue et pour l’autre, la chaussée ressuante, donc
noire, absorbe davantage de chaleur et se réchauffe, rendant le liant plus mou encore.
Il est assez exceptionnel de pouvoir donner une explication simple et unique à une dégradation car elle est à la fois effet
mais aussi cause de nouveaux défauts et ceux-ci se produisant en cascade. Chaque facteur a une action prépondérante
mais temporaire et aléatoire. Il convient de rester très prudent quant au poids de chaque influence.
Une dégradation peut être latente ou rester stationnaire lorsque les conditions générales d’exploitation et
d’environnement de la route restent suffisantes, puis brutalement se révéler ou s’amplifier à la suite de la variation
défavorable d’un ou plusieurs facteurs d’influence susceptibles de déclencher une réaction en chaîne, par exemple
du type :
• mouillage insuffisant des granulats + humidité et froid Rejet Plumage Ressuage.
Cela explique que certains défauts apparaissent très rapidement sur l’ESU, dès la réalisation des travaux ou la remise
sous circulation, mais aussi parfois plusieurs mois après son exécution.
Les ESU ont la triste renommée d’être une technique particulièrement pointue et délicate. Or il ne faut pas perdre
de vue que si le formulateur et l’applicateur prennent un minimum de précautions élémentaires, le risque d’échec
grave encouru est relativement faible car il se produit toujours un certain nombre de phénomènes de compensation.
En revanche, l’expérience montre que dès que l’on accumule deux facteurs prépondérants défavorables, on s’expose
déjà à des risques importants, et au-delà, on court à la catastrophe à plus ou moins brève échéance.
Le présent catalogue a pour but de rassembler les divers types des dégradations les plus couramment observées sur
ESU, et de dresser une liste probablement non exhaustive de leurs causes présumées.
Il se décompose en deux parties, la première correspondant à la description des dégradations ainsi qu’à l’énumération
des hypothèses susceptibles de les expliquer, la seconde rassemblant des clichés photographiques commentés.
Le liant n’accroche pas les granulats. La dégradation est généralisée sur tout l’ESU.
Causes possibles
Erreur de technique :
• conditions d’emploi se situant au-delà de la limite raisonnable d’utilisation des ESU (sollicitations horizontales ou
tangentielles trop intenses).
Erreurs de formulation :
• liant inadapté aux conditions de circulation ;
• dosage en liant sous-estimé par rapport au site, aux caractéristiques géométriques réelles des granulats, à l’état
de surface du support ou aux conditions de circulation ;
• utilisation d’un liant trop visqueux en arrière-saison ou trop fluide en période chaude ;
• adhésion mécanique globale liant/granulats insuffisante ;
• structure trop fragile pour les conditions de circulation.
Erreur d’approvisionnement :
• constituants ne répondant pas aux caractéristiques prévues par la formule (nature, viscosité du liant, grosseur,
forme, propreté des granulats).
Défauts d’exécution :
• température ambiante trop basse ne devant pas permettre la réalisation des travaux ;
• chaussée humide ou froide ;
• température du liant inférieure à la température minimale de répandage ;
• utilisation de granulats humides sans dope d’adhésivité ;
• quantités répandues incorrectes (sous-dosage en liant, gravillonnage excessif) ;
• écoulement du liant en rive (émulsion à rupture lente) ;
• gravillonnage tardif réalisé sur le liant déjà raffermi (insuffisance de mouillage) ;
• compactage insuffisant ;
• remise sous circulation prématurée ;
• précipitations atmosphériques survenant sans qu’une déviation n’ait pu être mise en place pour isoler la section
fraîchement revêtue.
Causes possibles :
Défauts d’exécution :
• hétérogénéité des granulats en qualité, granularité ou propreté (stocks pollués, garde au sol insuffisante ayant
conduit à charger des mottes de terre) ;
• enduit partiellement compacté.
2.2.2 - Peignage
Des départs de granulats se développent suivant des sillons parallèles au bord de la chaussée.
Cause possible :
• mauvaise application du liant sur la chaussée provenant d’une défectuosité de la rampe de répandage (pulvérisateurs
bouchés, mauvais recoupement des jets au sol, répandage à trop basse température).
Causes possibles :
• support insuffisamment nettoyé, pollué ou partiellement humide lors du répandage du liant ;
• traces de liant non gravillonnées sur la chaussée et adhérant aux pneumatiques, provoquant ainsi des arrachements,
notamment dans les traces de circulation.
Cause possible :
• sollicitations trop importantes détériorant la mosaïque encore fragile (coup de frein brutal, inversion brusque du sens
du déplacement du compacteur).
Cette dégradation se trouve souvent accentuée par les conditions d’exploitation hivernale de la route (salage) et par les
conditions particulières de circulation (pneumatiques à crampons). Elle correspond à des périodes de grande humidité
ou de froid.
Causes possibles :
• Erreurs de formulation :
--sous-dosage en liant,
--utilisation d’un liant fragile à froid,
--viscosité trop élevée pour la période de réalisation.
Cause possible :
• manque d’adhésivité passive, l’eau venant désenrober les matériaux.
3.4 - Ressuages
Dégradations se développant principalement par temps chaud qui se caractérisent par l’apparition de taches, plaques
ou bandes de liant en surface consécutives soit à une remontée effective du liant, soit à un appauvrissement superficiel
en granulats.
Erreur de technique :
• conditions d’emploi se situant au-delà de la limite raisonnable d’utilisation des ESU (sollicitations verticales trop
intenses par rapport à la dureté du support).
Erreurs de formulation :
• structure mal adaptée à l’intensité de la circulation ;
• granularités trop faibles en regard de la dureté du support et des charges supportées.
Des enfoncements de granulats dans le support peuvent apparaître sur des zones très localisées :
• changement brutal du profil en long entraînant des surcharges dynamiques importantes ;
• variations localisées de la nature du support (tranchée rebouchée, élargissement en rive, réparations diverses).
3.6 - Pelade
La totalité de l’ESU (liant + granulats) est arrachée du support par plaques plus ou moins importantes. Ce phénomène
peut se produire par temps chaud à la suite de ressuages lorsque la circulation est lourde et intense. Le liant en excès
et ramolli se colle aux pneumatiques des véhicules. L’ESU est arraché du support par morceaux et se recolle plus loin
en formant des paquets irréguliers.
Causes possibles :
• nettoyage insuffisant du support ;
• dégradation consécutive à des ressuages (entraînement par collages aux pneus sous fortes chaleurs).
On peut citer :
• manque de netteté dans les débuts et fins de bandes ;
• taches ou flaques de liant sur la chaussée ;
• jets filants ;
• trajectoire en zigzag de la répandeuse ;
• mauvais recouvrement des joints longitudinaux ;
• bord de l’ESU ne correspondant pas au bord de la chaussée.
Période
Degradations d’apparition Causes possibles Remèdes
des désordres
1 . ARRACHEMENTS
Plumage à 24 ou 48 h Gravillons non tachés par le liant Si la reprise est immédiate
généralisé -- défaut d’adhésivité liant-granulat (manque de dope -- monocouche 4/6 à l’émulsion ou liant
dans le liant, granulats humides à la mise en œuvre) chaud de faible viscosité dopé et avec
-- temps trop froid à la mise en oeuvre dopage d’interface
-- gravillonnage trop tardif avec des liants chauds
visqueux Dosage à adapter cas par cas pouvant
-- utilisation d’un dope avec une émulsion varier de 300 g à 1 kg/m2 de bitume
résiduel.
Gravillons tachés par le liant
-- liant trop fluide par rapport à la circulation
-- sous-dosage de liant important
-- pluie à la mise en oeuvre
-- erreur de technique (sollicitation trop importante)
au 1er hiver Gravillons non tachés Si la réparation est effectuée au
-- défaut d’adhésivité passive (le liant est déplacé par printemps suivant
l’eau de pluie) correspondant à une mauvaise affinité -- ESU sandwich si plus de 50 % de la
liant-granulat surface est plumée
-- granulats sales à la mise en œuvre
Gravillons tachés
-- sous-dosage en liant
-- liant trop visqueux par rapport au trafic
-- enduit fait trop tard en saison
-- défaut de cohésivité du liant en période froide
-- compactage insuffisant
Plumage localisé
-- Entre les bandes 3 mois ou Gravillons en général tachés Voile d’émulsion ou de liant chaud à un
de roulement au 1er hiver -- sous-dosage en liant par rapport au trafic de la voie ou dosage de bitume résiduel de l’ordre de
par rapport à un support déjà ouvert dans les bandes 300 à 500 g/m2
de roulement
-- Dans les bandes après le 1er Gravillons en général tachés Voile d’émulsion à un dosage de bitume
de roulement hiver 3 mois -- sollicitations trop importantes par rapport au trafic ou résiduel de l’ordre de 300 à 500 g/m2
aux conditions du site. La technique enduit n’était sans avec gravillonnage au 4/6 ou 2/4 {ou
doute pas adaptée envisager de changer de technique)
-- défaut de cohésivité du liant, surcharge en gravillons
-- points de Fraass trop élevés
-- enduit réalisé trop tard en saison
Période
Degradations d’apparition Causes possibles Remèdes
des désordres
- Peignage au 1er hiver -- défaut de mise en oeuvre dû à un mauvais réglage Aucun
de la rampe : jets sales, mal orientés ou mauvaise
hauteur de la rampe conduisant à un sous-dosage
longitudinal localisé en sillons parallèles
-- viscosité du liant trop élevée pour le type de
répondeuse utilisée
- Par plaque après -- défaut de préparation du support trop poreux (enrobé Reprises localisées au point à temps en
le 1er hiver à froid) trop faïencé ou trop grossier localement ou bicouche
mal imperméabilisé
-- nettoyage insuffisant du support
Pelage été -- arrachement par plaque de l’enduit dû à un mélange -- réparation localisée au point à temps
du liant et des granulats puis arrachement par les véh avec gravillonnage à sec
icules. Cette dégradation se produit surtout avec les -- reprise avec des enrobés à chaud
-- liants modifiés avec des polymères -- tapis d’enrobé général
2. RESSUAGE
Noircissage printemps-été -- le retournement des gravillons dans le liant peut être Néant ou gravillonnage au 4/6
dû à un liant trop fluide pour la circulation
-- défaut de cohésivité du liant aux fortes températures
-- ESU réalisé trop tard en saison. La dégradation
apparaît au premier coup de chaleur du printemps
Ressuage printemps-été -- dosage en liant trop élevé Gravillonnage au 4/6
généralisé dans -- gravillons trop plats
les traces de roues -- liant trop fluide pour le trafic concerné Pour les zones très ressuantes cloutage
-- enfoncement trop rapide des gravillons dans le à froid de gravillons 10/14 ou 6/10 et
support monocouche 4/6 (enduit sandwich)
Ressuage localisé -- zones de point à temps trop dosée en liant -- cloutage au 6/10 ou 10/14 selon
l’importance du ressuage
-- pour les zones dangereuses, brûlage
éventuel
3. AUTRES
Joints 3 mois ou -- défaut de réalisation, mauvais recouvrement des jets Reprise au point à temps automatique
au 1er hiver de la répondeuse ou du gravillonneur
Bris de pare-brise 24 ou 48 h -- surdosage en gravillons Aspiration des rejets
-- balayage mal ou pas effectué
Bourrelet 24 ou 48 h -- mauvaise réalisation du joint transversal par défaut
transversal d’utilisation de bande de papier
5.1 - Plumage
Début de plumage
Plumage localisé
Plumage longitudinal
5.2 - Peignage
Peignage amplifié en bande de roulement droite causant un plumage
Pelade
Ressuage localisé
Ressuage généralisé
5.5 - Affaissements
Affaissement de rive
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Notes
Ce guide technique, rédigé par l’Institut Des Routes, des Rues et des Infrastructures de Mobilité (IDRRIM), est édité par le Centre d’études
et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), dans le cadre d’une convention partenariale.
© 2017 - Cerema
Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement du Cerema est illicite (loi du 11 mars 1957). Cette reproduction
par quelque procédé que se soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
Coordination et suivi d’édition › Cerema Infrastructures de transport et matériaux, Département de la valorisation technique, Pôle
édition multimédia.
Mise en page › SCEI - 50-54 boulevard du Colonel Fabien - 94200 Ivry-sur-seine
Couverture › © Cerema
Illustrations › Les entreprises « Colas », « Eiffage Travaux Publics », « Eurovia », « Fayat », « Probinord », « Schaefer Technic », ainsi que les
différentes instances publiques « Cerema », « Conseil départemental 43 », « Ifsttar » ayant participé à la rédaction de ce guide sont
vivement remerciées pour avoir donné leur droit à l’utilisationdes différentes illustrations (photos, schémas, etc.).
Impression › Graph Imprim - France - Repro - 9-11, rue Sinclair - 94000 Créteil - Tél. : 01 48 93 85 85
Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme PEFC) et fabriqué proprement (norme ECF).
L’imprimerie Graph Imprim est une installation classée pour la protection de l’environnement et respecte les directives européennes
en vigueur relatives à l’utilisation d’encres végétales, le recyclage des rognures de papier, le traitement des déchets dangereux par
des filières agréées et la réduction des émissions de COV.
Achevé d’imprimer : juillet 2017
Dépôt légal : juillet 2017
ISBN : 978-2-37180-201-8
ISSN : 2276-0164
Prix : 60 €
Pour toute correspondance › Cerema Infrastructures de transport et matériaux - Bureau de vente - BP 214 - 77487 Provins Cedex
ou par mail › bventes.dtecitm@cerema.fr
Aménagement et développement des territoires, égalité des territoires - Villes et stratégies urbaines - Transition énergétique et
changement climatique - Gestion des ressources naturelles et respect de l’environnement - Prévention des risques - Bien-être et réduction
des nuisances - Mobilité et transport - Gestion, optimisation, modernisation et conception des infrastructures - Habitat et bâtiment
Prix 60 €
ISSN : 2276-0164
ISBN : 978-2-37180-201-8
Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement - www.cerema.fr
Direction technique infrastructures de transport et matériaux - 110 rue de Paris - 77171 Sourdun - Tél. +33 (0)1 60 52 31 31
Siège social : Cité des mobilités - 25, avenue François Mitterrand - CS 92 803 - F-69674 Bron Cedex - Tél. +33 (0)4 72 14 30 30
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