REPORTAGE AU BLOC STÉPHANE DIAGANA

Une journée Son combat

avec les mécanos pour réunir
de la Timone sportifs et médecins

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Aix-Mrovence m de la re
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au jeudi a Timon
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Et si on prenait
le temps pour
notre cœur ?
Jeudi 22 novembre, le campus santé de la Ti-
mone accueillera des médecins, cuisiniers et
sportifs. Ils vous expliqueront comment préve-
nir - et soigner - les maladies cardiovasculaires
qui font 140 000 morts par an en France. On va
vous aider à aller mieux en ralentissant
le rythme ! Inscrivez-vous vite !
Toutes les informations
dans ce journal.

NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE

+ Repérez les 7 envahisseurs
qui polluent votre cœur
2 Grand Forum de la Santé
GRAND FORUM SANTÉ/JEUDI 22 NOVEMBRE DE 13 H À 19 H 30

Connaissez-vous par cœur !

Le connaissez-vous vraiment
? Votre cœur, cet organe parfois
malmené involontairement mé-
rite une attention toute particu-
lière. Pour vous y aider, Aix-Mar-
seille Université et La Provence
organisent la 10 e édition du
Grand Forum Santé, jeudi 22 no-
vembre de 13h à 19h30 à la facul-
té de médecine de la Timone.
Gestion du stress, alimentation,
sport, slow-life, impact de la pol-
lution, du tabac et de la malbouf-
fe… le cœur et son fonctionne-
ment n’auront plus de secrets
pour vous.
Pédagogique mais également
gourmande, la manifestation,
ouverte gratuitement au public,
accueillera des chefs cuisiniers
pour apprendre à allier plaisir et
santé dans l’assiette. Ils cuisine-
ront léger mais goûteux devant
vous et vous feront déguster.
La santé du cœur passant aus-
si par l’activité physique, des
ateliers ludiques et instructifs
vous permettront d’évaluer
votre cœur. Seront également
mis en place des ateliers de kiné-
sithérapie ou de "lâcher-prise" :
pour prendre soin de son cœur, il faut ap- tance de souffler. Enfin, le champion du
prendre à ralentir le rythme. monde du 400m haies Stéphane Diagana parle- COMMENT PARTICIPER
Après la pratique, place à la théorie avec la ra des bienfaits du sport pour le cœur, même
grande conférence sur les maladies cardiovas- quand il est malade, et Philippe Schmit, direc- Cet évènement est gratuit et ouvert à tous (le pro-
culaires de 17 h 30 à 19 h 30 présentée par le mé- teur de la rédaction de La Provence portera les gramme détaillé sur legrandforumsante.com). Le
decin urgentiste et chroniqueur santé d’Eu- interrogations des lecteurs et internautes. Les public peut participer aux ateliers de l’après-midi
rope 1 et LCI, Gérald Kierziek. Des experts in- spectateurs pourront poser leurs questions. et à la grande conférence à 17h30, ou seulement à
terviendront et répondront aux questions des Cette journée est organisée avec le soutien cette dernière.
spectateurs : les professeurs de l’hôpital de la de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Mar- Grand Forum Santé, faculté de médecine, campus
Timone Jean-Claude Deharo, chef du service seille, de l’Institut Paoli-Calmettes, de la Ville Santé Timone (27 boulevard Jean Moulin, 13005
de cardiologie, et Frédéric Collart, chef du ser- de Marseille, de l’Assurance Maladie 13, de la Marseille).
vice de chirurgie cardio-thoracique, Fanny Au- Carsat Sud-Est, de France Bleu Provence et de ➔ Parking Q-Park Marseille La Timone/278 rue Saint-Pierre,
gier, directrice de The School of Life à Paris, France 3 Provence Alpes. 13005 Marseille. Métro ligne 1, arrêt Timone.
qui évoquera le thème de la slow-life et l’impor- Louise DORNE et Natacha ROULLET

Quand Clément Higgins bricole dans son laboratoire,

les Marseillais se régalentà la maison!
"Bricoleur de douceurs", c’est la vocation autoproclamée de Clément Higgins, un
jeune pâtissier implanté au cœur du vallon de l’Oriol, dans le 7e arrondissement de
Marseille. Véritable autodidacte, il attrape le virus des gâteaux par sa grand-mère.
Depuis trois ans, il régale les papilles des gourmands marseillais avec ses recettes
atypiques. Le concept est simple : revisiter des grands classiques de la pâtisserie
avec une pincée de bon goût et un zeste d’humour, le tout pour un résultat raffiné.
Ne soyez pas étonnés de retrouver en vitrine le "Marseille-Brest", le "Roch ta voi-
sine" ou encore le "Tu m’engraines?". Dans son laboratoire sucré, pas de colorants,
très peu d’additifs et des pâtisseries légères. Le "bien-manger" est une priorité
pour Clément Higgins. Rigoureux quant au choix de ses matières premières, il sé-
lectionne des producteurs de la région pour privilégier le circuit court. Jeudi 22 no-
vembre, ce pâtissier étonnant sera présent au Grand Forum Santé. Au menu, le
chef Higgins donnera une démonstration de pâtisseries revisitées pour vous ap-
prendre à surprendre vos convives en légèreté. Il bricolera à sa façon le fameux
cheese-cake, avec du fromage artisanal, exigence oblige. Ensuite, à vos fourneaux !
Antoine KOPP
 3
ÇA N’ARRIVE PAS QU’AUX AUTRES

Rémi, se relever après l’infarctus

Se reconstruire après avoir frôlé prenne à connaître mon corps à
la mort et retrouver son équili- 58 ans, avec ses nouvelles capaci-
bre… Depuis sept mois, le profes- tés". Ralentir, apprendre à ne plus
seur de technologie Rémi Camau tout planifier pour se reposer, évi-
s’y emploie, après un infarctus qui ter l’activité physique brusque,
aurait pu lui coûter la vie. sont devenus ses nouveaux objec-
Il se pensait "indestructible", au- tifs. Des objectifs doux, bien loin
tant mentalement que physique- de ceux qu’il s’imposait avant.
ment. À 58 ans, cet habitant de Ro-
quevaire près d’Aubagne n’aurait Savoir lâcher prise
jamais imaginé être victime d’un "Le plus dur, c’est de retrouver
infarctus. Sportif, non-fumeur à mon équilibre. Pour un hyperactif
l’alimentation équilibrée, il comme moi, c’est très frustrant de
n’avait rien du "bon candidat", si devoir se reposer car je ne ressens
l’on excepte quelques antécé- plus la même adrénaline que
dents familiaux. Son seul excès lorsque je me tuais à la tâche.", dé-
était l’activité. Toujours dans un plore l’enseignant.
rush qu’il s’imposait lui-même, Sept mois après l’accident, le
Rémi avait besoin d’atteindre des travail de guérison n’est pas termi-
objectifs pour se sentir vibrer, au- né. Une guérison plus psycholo-
tant dans son travail de professeur gique que physique qui implique
agrégé de technologie que dans de lâcher prise et d’accepter l’évè-
ses activités personnelles. Une nement. Pire, d’accepter qu’il
pression qui, cumulée à des en- pourrait recommencer. "Je stresse
nuis familiaux, a finalement eu rai- de stresser, car je sais maintenant
son de son cœur. "J’étais dans un que ce n’est pas bon pour moi",
état de fatigue générale, physique cales, deux stents et trois nuits chaque battement, ce qui en- confie-t-il. Pour celui qui se pen-
et psychique mais je ne m’en ren- d’angoisse plus tard, Rémi était ti- traîne une oxygénation moindre sait indestructible, la peur de re-
dais pas vraiment compte, j’étais ré d’affaires malgré deux caillots du corps. Mais il fonctionne. "Si faire un infarctus et l’impression
dans une spirale", explique-t-il, de trois et cinq millimètres qui ont on s’en était rendu compte avant et de sentir les moindres mouve-
sept mois après son infarctus. engendré la nécrose d’une partie qu’on eût fait les examens néces- ments de son cœur sont devenues
Il lui a fallu se retrouver nez à de son cœur. saires, on aurait pu éviter cela", dé- constantes… Tout comme la re-
nez avec la mort pour prendre en- Depuis l’accident, il fonctionne taille Rémi, qui a été contraint de connaissance d’être toujours là
fin conscience des signaux que lui en "sous régime", avec une distri- réorganiser toute sa vie après l’ac- pour le dire.
envoyait son propre corps. Vic- bution du sang plus faible à cident. "Il a fallu que je réap- Natacha ROULLET
time de douleurs dans le dos, Ré-
mi pensait souffrir d’une simple
contracture musculaire, tout
comme son ostéopathe et son mé-
decin consultés quelques jours
avant. "Aucun médecin n’a pensé à
une douleur cardiaque. On peut
passer très facilement à côté. Nous,
on voyait bien que quelque chose
n’allait pas, il était très pâle,
presque méconnaissable", déplore
Nathalie, sa femme. Jusqu’au jour
de l’accident, avec un anti-inflam-
matoire local comme seule pres-
cription, son mari continuait ses
activités à un rythme frénétique
sans se douter du tsunami qui arri-
vait. "J’avais décidé de retaper le ca-
banon de mes parents, à qua-
rante-cinq minutes de chez moi. Je
me sentais très faible mais je pen-
sais que c’était dû à une hypoglycé-
mie. J’ai senti une douleur violente
au cœur pendant quelques mi-
nutes mais je ne me suis pas plus
inquiété que ça. J’ai quand même
décidé de rentrer chez moi voyant
que ça ne passait pas". Après avoir
parcouru tant bien que mal les
trois quarts d’heure de route qui
le séparaient de son domicile, l’ur-
gence d’appeler le Samu s’im-
pose. Deux interventions chirurgi-
4 Grand Forum de la Santé
L’EXPERT - PROFESSEUR JEAN-CLAUDE DEHARO
"Le vieillissement accentue les problèmes"
En France, les maladies cardiovasculaires
sont la première cause de mortalité chez les
plus de 65 ans. Mais le reste de la population
n’est pas épargné. 140 000 personnes dé-
cèdent chaque année de ces maladies. Le Pr
Jean-Claude Deharo, chef du service de cardio-
logie à l’hôpital de la Timone (Assistance Pu-
blique - Hôpitaux de Marseille), délivre ses
conseils. Et il répondra aux questions de nos
lecteurs jeudi prochain au Grand Forum Santé
de 17h30 à 19h30 à la faculté de médecine de la
Timone, en compagnie du Pr Frédéric Collart.
❚ Précisément, qu’appelle-t-on les maladies
cardiovasculaires ?
Par définition, les maladies cardiovascu-
laires touchent le cœur ou les vaisseaux. Les
deux peuvent aller ensemble, mais les patholo-
gies cardiaques restent plus graves car ce sont
elles qui engagent le pronostic du patient.
❚ Quels sont les profils les plus concernés ?
Ce sont avant tout des patients d’un certain
âge, ce qui explique qu’il y ait une augmenta-
tion du nombre de patients, puisque la popula-
tion vieillit. Mais les facteurs de risques inhé-
rents à notre mode de vie n’épargnent pas les
plus jeunes. Parmi ces facteurs, le tabagisme,
le diabète, le surpoids, l’hypertension arté-
rielle et, enfin, il y a le stress. Les pays latins
étaient jusqu’à maintenant plutôt protégés
grâce à leur alimentation qui était plus équili-
brée. Mais, désormais, le surpoids est de plus
Génétique et alimentation font la paire
Notre patrimoine génétique conditionne ce
que nous sommes, non seulement nos carac-
tères physiques, notre susceptibilité à dévelop-
per certaines pathologies mais également notre
réponse à l’environnement et en particulier aux
aliments.
L’évolution de notre génome, modelé pour
survivre à des périodes fréquentes de famine et
à un accès discontinu à la nourriture, n’a pas
été préparée à faire face à des conditions de sur-
abondance alimentaire et de sédentarité. Ceci
conduit à un stockage excessif d’énergie sous
forme de graisses en prévision d’une famine qui
ne vient jamais. Le résultat en est le développe-
ment de l’obésité et des risques cardiovascu-
laires qui y sont liés.
Cependant, chaque individu ne s’adapte pas
de la même façon à ce surplus énergétique et à
ce risque cardiovasculaire parce que nous
n’avons pas le même profil génétique. De ce
fait, certaines personnes sont plus susceptibles
que d’autres au développement de l’obésité et
des pathologies cardiovasculaires associées.
Une connaissance approfondie des relations
gène nutriments (nutrigénétique) pourrait ai-
der les spécialistes à prodiguer des recomman-
dations nutritionnelles personnalisées, notam-
ment en tenant compte du génotype de chaque
individu. Cette discipline connue dans le cadre
de pathologies rares, comme l’intolérance au
gluten, pourrait dans les années à venir être ap-
pliquée à la prévention de pathologies nutrition-
Le Pr Jean-Claude Deharo répondra à nos lecteurs
jeudi à la Timone. / PHOTO DR
en plus fréquent chez les jeunes, du fait d’une
alimentation décousue, trop riche en gras ou
en sucre, et d’un manque d’activité physique.
❚ Existe-t-il une part de génétique dans les ma-
ladies cardiovasculaires ?
Oui, il y a une part importante de génétique,
notamment dans l’hypertension artérielle.
Mais c’est une chose contre laquelle on ne
Le professeur Marie-Christine Alessi et le docteur
Patrick Borel. / PHOTO DR
nelles plus fréquentes (obésité, hypercholeste-
rolémie, athérosclérose…). À l’inverse l’alimen-
tation peut modifier l’expression de certains de
nos gènes. L’objectif sera là de savoir si une ali-
mentation adaptée pourrait protéger de cer-
taines maladies voire améliorer les perfor-
mances physiques et mentales. On parle ici de
nutrigénomique. La génétique et l’alimentation
sont ainsi réciproquement régulées.
L’obturation d’un vaisseau sanguin est à l’ori-
gine de la plupart des accidents cardio-vascu-
laires aigus comme l’infarctus du myocarde,
l’accident vasculaire cérébral et l’occlusion
peut rien, même si de nos jours nous arrivons
à mieux la traiter.
❚ Ces dernières années, quelles sont les mala-
dies cardiovasculaires les plus fréquentes ?
Ce sont toujours les pathologies coronaires
(infarctus du myocarde et angine de poitrine).
Ça n’a pas tellement changé au fil du temps, et
avec le vieillissement de la population certains
troubles du rythme apparaissent et de-
viennent plus fréquents qu’auparavant, en par-
ticulier les fibrillations atriales ou les patholo-
gies valvulaires.
❚ À l’inverse, est-ce qu’il y a des maladies car-
diovasculaires qui tendent à disparaître ?
Oui, et en particulier les pathologies liées
aux rhumatismes articulaires aigus qui se
greffent volontiers sur des angines à répétition
qu’on traite mal. Tout cela étant mieux soigné,
on ne rencontre plus ces pathologies-là.
❚ Quelles sont les consignes pour prévenir ces
maladies cardiovasculaires ?
Évidemment, le tabagisme doit être éradi-
qué, et le surpoids est quelque chose qui doit
absolument être contrôlé. Le mode de vie doit
changer pour diminuer le stress, et augmenter
le temps d’activité physique quotidien. On re-
commande de faire trois heures d’activité phy-
sique par semaine, ce qui représente trente mi-
nutes par jour.
Wafa LAKHZOUM et Antoine KOPP
d’une veine (ou phlébite). Ce phénomène d’obs-
tacle vasculaire est dû à la survenue d’un caillot
sanguin ou thrombose. Nos gènes ont aussi leur
mot à dire dans ces maladies. En effet, ils vont
moduler l’efficacité de certains traitements des-
tinés à faire disparaître le caillot. Ainsi la ré-
ponse à certains traitements sera différente en
fonction du profil génétique de l’individu. Des
gènes de prédisposition à la thrombose ont été
identifiés et permettent d’ores et déjà de propo-
ser des conduites thérapeutiques personnali-
sées. L’équipe du professeur Marie-Christine
Alessi au centre de recherche cardiovasculaire
et nutrition de Marseille (C2VN-AP-HM), s’inté-
resse à identifier de nouveaux gènes impliqués
dans le phénomène de thrombose veineuse res-
ponsable de phlébite et d’embolie pulmonaire.
La génétique gouverne ainsi notre santé.
"L’amélioration des connaissances dans ces do-
maines, notamment grâce aux nouvelles tech-
niques de séquençage du génome, ouvre la voie
vers une nutrition personnalisée, en particulier
dans la prévention de pathologies chroniques",
conclut le Dr Patrick Borel, chercheur en ali-
mentation humaine au C2VN. "Une meilleure
connaissance du rôle de l’hérédité et de notre pa-
trimoine génétique dans le phénomène de throm-
bose devrait ouvrir la voie à de nouveaux traite-
ments adaptés au profil génétique du patient",
souligne le Pr Marie-Christine Alessi, spécialiste
en hémostase.
Raïda BOUZID
 5

Le cœur des femmes est devenu aussi fragile

que celui des hommes
On dit que le cœur des femmes est à l’abri d’un infarctus ou d’un
accident vasculaire cérébral. Ce n’est plus le cas ! Bien qu’anato-
miquement semblable à celui des hommes, le cœur des femmes
a souvent été considéré comme intouchable, notamment grâce à
leur précieuse hormone, l’œstrogène. " Actuellement, les
femmes sont égales aux hommes à
tous points de vue, y compris
vis-à-vis de la maladie coronaire",
confie le professeur Jean-Louis Bon-
net", chef de service du service de
cardiologie et maladies coronaires
à l’hôpital de la Timone (AP-HM).
En effet, la protection hormonale fé-
minine contre les atteintes cardio-
vasculaires n’existe plus du mo-
ment où le mode de vie des femmes
s’est rapproché des "mauvaises ha-
bitudes masculines", notamment
avec le tabac, une mauvaise alimen-
tation et le manque d’exercice phy-
sique. D’autant plus qu’aujourd’hui
les femmes ont les mêmes
contraintes professionnelles, voire
plus exigeantes, que leurs homo-
logues masculins. Contraintes pro-
fessionnelles auxquelles s’ajoutent
de multiples autres tâches du quoti-
dien qui alimentent leur stress.
La contraception par pilule orale
est aussi considérée comme un facteur de risque cardiovascu-
laire, et l’association pilule-tabac peut former "une bombe throm-
botique" pouvant déclencher à tout moment un accident vascu-
laire. De plus, la pilule pourrait faire augmenter le taux de choles-
térol dans le sang, donc il est conseillé d’éviter ce moyen de
contraception chez les femmes souffrant d’hypercholestérolé-
mie.
Un sac à dos
de plus en plus lourd…
On a tendance à considérer les facteurs de risques cardiovascu-
laires, femmes et hommes confondus, comme un sac à dos. "En
effet, c’est l’accumulation de ces facteurs, notamment l’hyperten-
sion, le cholestérol, le diabète et la sédentarité qui fait augmen-
ter le poids du sac et donc le risque de tomber sous son poids",
ajoute le Pr Bonnet. Les signes avant-coureurs peuvent se mani-
fester par une fatigue inhabituelle liée notamment à une période
de stress. Dans un deuxième temps, on a une apparition d’une
douleur caractérisée par une oppression non localisable. On peut
aussi avoir des irradiations vers le bras gauche, qui semble être
la plus connue, mais également au niveau du bras droit ou même
une impression d’avoir mal aux dents. En effet, angor ou angine
de poitrine, terme médical désignant la douleur thoracique, signi-
fie en latin "angoisse".
Le meilleur moyen de prévention est la lutte contre les facteurs
de risques, avec une bonne hygiène de vie, notamment une activi-
té physique. En effet, "trois quarts d’heures de marche trois fois
par semaine réduisent considérablement le risque cardiovascu-
laire", conclut le Pr Bonnet. À vos baskets !
Raïda BOUZID

Les maladies cardiovasculaires dans le monde L’Institut

Il y a une vingtaine
d’années, les maladies
cardiovasculaires
(MCV) étaient mondiale-
ment responsables d’un
tiers des décès. 78 % ont
eu lieu dans les pays en
voie de développement,
et chez qui les moyens
de prévention sont qua-
si inexistants. Nous y re-
censons plus des trois
quarts des décès dus
aux maladies cardiovas-
culaires. Leur incidence
augmente dans tous les
pays, bien que leur prise
en charge s’améliore
constamment.
N’ayant pas un accès
à tous les progrès de la
médecine, les pays en développe-
ment ont un désavantage considé-
rable sur le reste du monde. Face à
cela, la prévention sera un atout ma-
jeur. Selon l’Organisation mondiale
de la santé (OMS), la majorité des ac-
cidents cardiovasculaires pourraient
être prévenus et contrôlés dans de
nombreux pays.
En Asie du Sud-Est, les MCV sont
une menace importante pour la san-
té des personnes les plus en difficul-
té. Ces pays-là sensibilisent le grand
public notamment aux effets nocifs
du tabagisme en Indonésie, au Né-
pal et en Thaïlande. Des pro-
grammes nationaux de lutte contre
les MCV sont mis en place. De
même, en Europe, un programme
vise à réduire les facteurs de risque
modifiables concernant le taba-
gisme et l’hypertension artérielle en
intégrant la promotion de la santé et
la prévention des maladies.
Les maladies cardio-
vasculaires se déve-
loppent rapidement en
Afrique où la pauvreté
joue un rôle majeur sur
l’impact de ces mala-
dies. Les caractéris-
tiques démographiques
des pays d’Afrique et le
mode de vie de leurs ha-
bitants démontrent les
risques importants de
MCV.
De nombreux pays
font des progrès impor-
tants dans l’élaboration
de programmes natio-
naux et internationaux,
notamment en Méditer-
ranée orientale, pour la
surveillance des fac-
teurs de risque et la prise en charge
des MCV. Ils sont organisés pour sen-
sibiliser les professionnels de santé
et les informer de ces maladies. Le
but est de mettre en œuvre des inter-
ventions favorisant une modifica-
tion des comportements au niveau
individuel et dans l’ensemble de la
population pour limiter l’impact des
maladies cardiovasculaires à travers
le monde.
Manale BOUNAB
Paoli-Calmettes
fidèle au Grand
Forum Santé
Chaque année, l’Institut Pao-
li-Calmettes (IPC), centre ré-
gional de lutte contre le can-
cer, s’implique pour le Grand
Forum Santé. Pour la
dixième édition de l’évène-
ment, l’IPC renouvelle son
soutien et organise un stand
sur place. Il présentera les
bienfaits du sport, notam-
ment dans la prise en charge
du cancer. "Quel que soit le
sujet du forum, l’Institut Pao-
li-Calmettes soutient cette
manifestation car elle
cherche à promouvoir la san-
té au sens préventif, ce qui
est aujourd’hui très impor-
tant. Même si nous ne pre-
nons pas en charge dans
notre centre les maladies car-
diovasculaires, nous serons
présents", insiste le profes-
seur Patrice Viens, directeur
général de l’IPC. L’Institut
remettra également un prix
lors des Victoires de la Santé
en amont de la conférence.
6 Grand Forum de la Santé

Ces 7 envahisseurs polluent

 7

chaque jour votre cœur

884789

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LE CONSTAT ALARMANT DU PROFESSEUR DENIS CHARPIN
La pollution de l’air tue
un Européen chaque minute
Chaque minute un Européen meurt pré-
maturément à cause de la pollution atmo-
sphérique.
Selon l’Agence européenne de l’environ-
nement (AEE), les maladies cardiovascu-
laires et les crises cardiaques sont les princi-
pales causes (80%) de décès prématurés
dus à la pollution de l’air en Europe. La pol-
lution représente donc un réel danger pour
notre système cardiovasculaire, et des
études le prouvent. En 2014, des cher-
cheurs de la London School of Hygiene and
Tropical Medicine ont mis en évidence des
liens significatifs entre la pollution atmo-
sphérique et l’arythmie cardiaque, la fibril-
lation auriculaire et l’embolie pulmonaire.
Inhalées, les particules pénètrent
directement dans le sang
Spécialiste en pneumologie à l’hôpital de
la Timone et président de l’Association
pour la prévention de la pollution atmo-
sphérique (APPA), le professeur Denis Char-
pin explique que le taux de pollution atmo-
sphérique est estimé par la concentration
en particules en suspension ou en gaz irri-
tants et agressifs dans l’air. Lorsque ces par-
ticules sont inhalées, elles pénètrent immé-
diatement dans la circulation sanguine par Le Pr Charpin exerce à l’Assistance Publique de Marseille.
Le lobby
du sucre
en difficulté
Le lobby des industriels du sucre a
longtemps réussi à détourner notre
attention des méfaits du sucre en dé-
signant les graisses comme les
grands responsables des maladies
cardiovasculaires. Une étude de
l’ONG Corporate Europe Observato-
ry (CEO) publiée en 2016 montrait
notamment qu’en Europe, ces indus-
triels dépensent chaque année
21,3 millions d’euros pour des activi-
tés de lobbying auprès de la Commis-
sion Européenne. Seulement, une
autre étude de la World Health Orga-
nization (WHO) montre que l’OMS
résiste plutôt bien au lobbying de ces
industries. Et pour preuve : malgré la
crise actuelle du marché du sucre en
Europe, la Commission Européenne
n’a pas jugé approprié de déclencher
des mesures urgentes de soutien du
secteur, comme l’a demandé le 15 oc-
tobre l’Italie ainsi qu’une demi-dou-
zaine d’États membres.
L. V.
Sel et cholestérol, gare aux effets sur le cœur
Ce sont deux éléments très courants dans nos re-
pas. Cependant, une consommation excessive de
sel et de mauvais gras peut entraîner des dangers
pour la santé à long terme. On vous explique pour-
quoi.
Le sodium contenu dans le sel joue un rôle impor-
tant pour notre santé. Il est nécessaire pour la régu-
lation du sang et la répartition de l’eau dans le
corps. Il aide également au fonctionnement des
muscles et du cœur. Pourtant, plusieurs études ont
montré qu’il existe une relation importante entre
une alimentation riche en sodium et la pression ar-
térielle. La surconsommation de sel est à l’origine
de l’hypertension, un puissant facteur de maladies
cardiovasculaires.
De plus, manger trop salé peut provoquer une af-
fection cardiaque qui s’appelle l’hypertrophie ven-
triculaire gauche (HVG), reconnaissable à l’augmen-
tation du volume ventriculaire gauche. La façon la
plus simple et pratique pour réduire l’apport en sel
est donc de diminuer la consommation des pro-
duits préparés et de cuisiner soi-même pour pou-
voir contrôler la quantité de sel ingérée.
Il faut également bien regarder les valeurs nutri-
tionnelles sur l’étiquette des produits industriels
pour éviter ceux qui possèdent un fort pourcentage
de sel.
Dites non au mauvais cholestérol !
9
les bronches, encrassent les artères et af-
fectent ainsi le système cardiovasculaire.
Voitures et combustions : les vrais
coupables
Si les pics de pollution sont souvent
pointés du doigt, ce sont en réalité les ef-
fets chroniques qui sont à l’origine de 95%
des problèmes de santé liés à la pollution.
Les oxydes d’azote, issus des automobiles,
et les oxydes de soufre, émis par les indus-
tries, sont les principaux polluants dange-
reux pour le cœur. La pollution provenant
des cheminées ou des brûlages dans les
champs représente quant à elle 20% à 25%
des particules fines émises.
Tous complices
D’après le professeur Denis Charpin,
des efforts payants ont été faits, mais la
pollution diminue trop lentement. Pour
accélérer le processus, des solutions
simples existent : éviter le chauffage au
bois, ne pas brûler les déchets végétaux
dans les jardins, et bien sûr diminuer la cir-
culation automobile en améliorant le ré-
seau de transports en commun et en ex-
cluant les voitures des centres-villes.
Lubov VASSILIEVA
La consommation en excès de mauvais cholesté-
rol aggrave l’apparition des maladies cardiovascu-
laires. D’après la conclusion de l’American Heart As-
sociation (AHA), la diminution des graisses saturées
(beurre, fromage, charcuteries, pâtisseries, pro-
duits industriels) et l’augmentation avec modéra-
tion des graisses insaturées que l’on peut trouver
dans les huiles végétales permettent de prévenir les
risques de maladies cardiovasculaires.
La majorité des huiles végétales sont insaturées, il
existe néanmoins certains cas exceptionnels :
l’huile de palme et l’huile de coco. Ces dernières
contiennent une quantité importante de mauvaise
graisse qui augmente le taux de cholestérol dans
notre organisme. Pour que le corps puisse absorber
le bon cholestérol, il faut donc privilégier un assai-
sonnement à base d’huile d’olive (à la base du fa-
meux régime méditerranéen cardio-protecteur), de
colza, de tournesol, et les diversifier.
On peut également remplacer le beurre par de la
margarine, fabriquée à partir d’huiles végétales.
Une autre forme de gras qui nous aide à réduire le
taux de "mauvais" cholestérol et à diminuer les
risques cardiovasculaires, ce sont les oméga 3. On
trouve les aliments riches en acides gras oméga 3
dans certains poissons comme la sardine, le sau-
mon et dans les graines de chia, le lin, les noix, etc.
My Linh TRUONG
10 Grand Forum de la Santé
PARTICIPEZ AUX ATELIERS CULINAIRES À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE LA TIMONE !

Les chefs vous attendent jeudi

Rendez-vous le 22 novembre de
13h à 17h30 dans le grand hall de la
faculté de médecine de la Timone
avec "Santé en cuisine" pour ap-
prendre à cuisiner bon et sain.
Trois ateliers gratuits pour dégus-
ter des recettes agréables pour les
papilles et bienfaisantes pour le
cœur. Ils seront animés par nos
grands chefs et une diététicienne,
sous la baguette de la chroni-
queuse culinaire Anne Limbour
(photo ci-contre de l’édition 2017).

◗ CLÉMENT HIGGINS
Avec le créateur de l’enseigne
marseillaise "Bricoleur de Dou-
ceurs", on parlera de pâtisserie du-
rable avec l’arrêt des colorants et la
limitation des additifs. Il a ouvert
sa pâtisserie atypique en 2014 avec
son esprit créatif et gourmand. Au-
jourd’hui, Clément Higgins ose ma-
nipuler des saveurs originales avec
comme maîtres mots saveurs, équi-
libre et santé.

◗ YANNIS LISSERI
Yannis Lisseri, ancien élève du ly-
cée hôtelier de Marseille, a pris la
direction des cuisines du Peron sur
la corniche à Marseille, un caba-
non chic très Art déco où il propose
une cuisine fine et maline, méditer-
ranéenne et savante.

◗ JEAN-FRANÇOIS BERARD
Chef étoilé au guide Michelin et
maître cuisinier de l’hôtellerie Be-
rard à la Cadière d’Azur dans le
Var, il propose une cuisine méditer-
ranéenne élégante et toute en sa- ◗ STÉPHANIE LAQUIERE régimes amaigrissants, membre puis 2003, elle est professeur de nu-
veurs, qui mêle authenticité et mo- Diététicienne diplômée d’Etat, du réseau Marseille-diabète et trition certifiée à l’Institut Supé-
dernité au fil des saisons. nutritionniste. Spécialisée dans les Membre du réseau GROS. De- rieur Marseille Cadenelle.

Vous êtes nos invités!

Jeudi 22 novembre se déroulera la 10e édi-
tion du Grand Forum Santé co-organisé par
Aix-Marseille Université et La Provence,
consacré aux maladies cardiovasculaires.
Dès 13h, le grand hall de la fac de médecine
de la Timone abritera un village santé et des
ateliers cuisine. À 17h30, place à la grande
conférence animée par des experts.
1. Le village santé de 13h à 17h30
- Atelier Samu et prise de tension artériel-
le : l’opportunité pour le public d’un mini
check-up par un médecin.
- Atelier lâcher prise : conduit par une
équipe de spécialistes du salon Ánmò, c’est
l’occasion de se relâcher et se libérer de ten-
sions musculaires, d’apprendre les bons
gestes pour relaxer son corps au quotidien.
- Atelier Institut Paoli-Calmettes : il invite
les participants à des exercices physiques fa-
ciles à réaliser malgré le cancer.
- Atelier Clinique Saint-Christophe pro-
pose un exercice posture et proprioception.
2. Santé en cuisine
Le hall de la faculté devient le théâtre de
plusieurs expériences culinaires pour préve-
nir les maladies cardiovasculaires. Animé
par de grands chefs, ce format inédit alliera
échanges, démonstrations et dégustations.
13h15-14h : Clément Higgins, pâtissier
de "Bricoleur de douceurs" ; 14h15-15h :
Jean-François Berard, chef étoilé à la Ca-
dière d’Azur ; 15h15-16h : Yannis Lisseri, Le
Peron à Marseille ; 16h : Stéphanie Laquière,
nutritionniste.
3. La grande conférence
De 17h30-19h30 : "Maladies cardiovascu-
laires et slow life". Le public pourra interro-
ger les spécialistes : Dr Gérald Kierzek, urgen-
tiste; Pr Jean-Claude Deharo, chef du service
de cardiologie Timone ; Pr Frédéric Collart,
chef du service de chirurgie cardio-thora-
cique Timone ; Fanny Auger, directrice de
The School Of Life; Stéphane Diagana, cham-
pion du monde du 400m haies et pilote du
projet "As du cœur" ; Philippe Schmit, direc-
teur de la rédaction de "La Provence".
Vanessa YOMGNI
Rendez-vous à la faculté de médecine, campus Santé
Timone, 27 Bd Jean Moulin, 13005 Marseille. Parking et
métro 1 Timone. www.legrandforumsante.com.
 11

10 Les hommes sont plus exposés aux

risques des MCV que les femmes
C’était vrai avant. Mais dans nos so-
ciétés modernes où la femme fait
pratiquement les mêmes choses que
l’homme, la tendance est la même.
idées reçues
sur les
maladies
cardiovasculaires
PAR FATOU-NDOYE NDIAYE, MANALE BOUNAB ET FATOU NDOYE

Le stress, l’angoisse et l’inquiétude causent les

MCV
En effet, beaucoup d’infarctus sont dus à des chocs émo-
tionnels. Le stress active une réaction en chaîne qui favo-
rise les incidents cardiovasculaires graves et les maladies
chroniques.
Le diabète, lorsqu’il n’est pas bien
Les personnes minces suivi, entraîne les MCV
Les fumeurs sont plus susceptibles courent moins de
que les non-fumeurs de développer 20% des infarctus ont pour cause
risques pour les MCV un diabète inconnu du patient.
des maladies cardiovasculaires Les personnes
La cigarette est l’ennemi n°1. Elle serait D’où l’importance du dépistage et
minces peuvent d’un traitement adapté.
responsable de près d’un quart des avoir du cholestérol
décès liés aux maladies cardiovascu- pour des raisons gé-
laires. Le tabac entraîne une aug- nétiques. Et le cho- La consommation de vin rouge
mentation de la pression artérielle, lestérol peut être à l’ori- protège de ces maladies
une détérioration des artères et une accé- gine des MCV. La consommation modérée de vin
lération du rythme cardiaque. rouge (2 verres par jour pour un
homme et 1 verre pour une femme)
Plus on vieillit, plus on est exposé a un effet protecteur cardiovascu-
aux risques de MCV laire (en particulier chez les hommes de
Ces maladies sont Plus nous vieillissons, plus les cel- plus de 40 ans et les femmes ménopau-
toujours héréditaires lules de défense de l’organisme s’af- sées), notamment car il contient du resvé-
Les personnes issues de pa- faiblissent. Le système cardiovascu- ratrol, un antioxydant aux propriétés an-
rents ayant vécu la laire subit des modifications struc- ti-agrégantes et vasodilatatrices.
maladie seraient plus turales et fonctionnelles qui altèrent la
exposées aux risques capacité d’effort. Trop de sel : un poison pour le cœur
des MCV. Mais aujour- Mangez des pommes : un remède Une alimentation trop salée peut causer
d’hui cela est à relativi- pour éviter les MCV les MCV. L’effet néfaste du sel sur la
ser, bien des MCV ne sont La consommation de pommes (une santé passe en particulier par l’aug-
pas liées à l’hérédité. Ce par jour) permettrait de réduire le mentation de la pression artérielle
n’est pas parce que votre stress oxydatif, le cholestérol, la pres- qu’entraîne une consommation ex-
père est mort d’un infarctus sion artérielle, améliorant ainsi la cessive. Gare aux plats déjà préparés en
que ce sera votre cas ! fonction cardiaque. Et en plus, c’est bon ! surgelés, conserve ou au rayon traiteur.

Ce supplément de La Provence du
Un supplément 18 novembre 2018 a été réalisé
par les étudiants du Master com-
munication des organisations en
6:12)

DIAGANA
/11/18 Heure:1

STÉPHANE
NREY Date:14
8 Auteur:
... 18/11/1
AGES <TAB_001>

Son combat
REDACT1-30.P
TAB-01.SUP.

E AU BLOC
XPRV11:

REPORTAG e
Une journé canos
pour réunirmédecins
sportifs et santé de l’École de Journalisme et
avec les mé
de la Timone de Communication d’Aix-Marseille
Novembre
2018
Université, en partenariat avec La
ité
vers nt
Uni vite é
ille us in Sant
arse nce vo de la e
Aix-MProve rum vembr
Provence.
Fo
& La Grand i 22 no mone
au jeud à la Ti
Natacha Roullet et Louise Dorne
renait ont coordonné le travail de leur
Et si on p pour
p s
le tem ur ? promotion : Inaya Afkir, Manale
notre cœ novembre
, le camp
us santé
de la Ti-
cuisiniers
Jeudi 22 eillera des médecins,comment préve-
et Bounab, Raïda Bouzid, Sarah Desa-
mone accu vous expliquerontcardiovasculaires
sportifs.
Ils
er - les mala
dies
en France.
nir - et soign 000 morts par an tissant
qui font 140à aller mieux en ralen !
On va
vis, Dan Ebbo, Antoine Kopp, Wafa
Lakhzoum, Hajar Lazreq, Lucie
vous aider Inscrivez-vous vite
!
le rythme informations
Toutes les al.
dans ce journ

Mandon, Julie Mayence, Fa-

tou-Ndoye Ndiaye, Fatou Ndoye,
My-Linh Truong, Lubov Vassilieva,
Vanessa Yomgni-Wembe.
12 Grand Forum de la Santé 13

La fantastique mécanique du cœur

La prise en charge des maladies cardio-
vasculaires nécessite parfois d’être opéré.
C’est la vocation de l’équipe du Pr Piquet
au CHU Timone. Plongée au cœur du bloc
opératoire avec la vie d’un homme et
d’une fillette au bout des doigts.
8 h 30, bloc opératoire de la Timone un
lundi matin. L’équipe du professeur Phi-
lippe Piquet, chef du service de chirurgie
cardiovasculaire, est en place. Au centre de
leur attention, un homme d’une soixan-
taine d’années profondément endormi : il
va être opéré d’une endartérioctomie caro-
tidienne.
Impressionnante pour les patients car
touchant une artère vitale, qui relie le
cœur au cerveau, cette intervention est un
grand classique pour le tandem formé ce La Timone, lundi 15 octobre. L’équipe du Pr
jour-là du professeur Piquet et du Dr De Piquet a opéré un homme de 60 ans puis
Masi. "C’est une intervention récurrente. une fillette de 5 ans. / PHOTOS THIERRY GARRO
Les patients en sont souvent victimes, cela
est dû à de nombreux facteurs comme l’âge,
l’hypertension, le cholestérol, mais aussi à
des facteurs de risque comme le tabac", ex-
plique le docteur Omnes, troisième interve-
nant. Dans une pièce spacieuse et baignée
d’une forte lumière, toute l’équipe médi-
cale s’affaire, composée de deux infir-
mières au pied du patient, trois chirur-
giens, et deux anesthésistes.
L’attention est maximale. "Bien que
nous ayons l’habitude, nous restons tout de
même extrêmement concentrés", confie un
des chirurgiens. La carotide ouverte en
deux, les médecins s’attellent à retirer les
plaques d’athérome qui se sont formées
dans l’artère et qui gênent la circulation du
sang. Pendant l’opération, le sang est déri-
vé par un cathéter qui permet l’alimenta-
tion du cerveau. Une heure plus tard, les
chirurgiens terminent déjà leur interven-
tion. Le patient restera hospitalisé entre
quatre et six jours.
"Lors d’une étude, indique le Dr Omnes,
on a pris deux groupes de personnes, un où
l’on a opéré et l’autre non, et on a constaté
un grand nombre d’AVC chez les personnes
non opérées avec une carotide bouchée à
70%. C’est donc la limite, lorsque la caro-
tide est bouchée à 70% on opère pour éviter fant. Chaque geste est minutieux, la ten-
les risques d’AVC. Mais avant tout, il y a des
règles d’hygiène de vie à accepter, en man-
geant moins gras, en faisant du sport, en
sion est palpable, il y a très peu de bruit.
Seuls les quatre chirurgiens parlent entre
eux. Tout le monde est sur le qui-vive.
Robert, 81 ans, un battant! @ROBOT CHIRURGIEN :
LA RÉALITÉ A-T-ELLE REJOINT LA SCIENCE-FICTION ?
marchant, et en arrêtant de fumer." Après quatre longues et intenses heures de
travail, la petite sort enfin du bloc. Grand Robert, 81 ans, a été admis au ser- pontage thoracique et j’ai fait quatre Au fils des ans, progrès scientifique et technologique ont rapproché fiction et réalité. En
4 heures sur un cœur d’enfant soulagement pour toute l’équipe présente vice cardiovasculaire de la Timone lun- AVC". Un vrai battant ! fait, le développement de la robotique ces dernières années constitue une avancée ma-
Mais l’activité de l’équipe du Pr Piquet sur l’intervention. di dernier, pour une endartérioctomie Après sa sortie du bloc et une caro- jeure dans la chirurgie mini invasive. L’opération mobilise deux spécialistes. Un premier
ne s’arrête pas là. À peine la carotide répa- "Heureusement tout s’est bien passé. carotidienne."Je suis rentré dans le ser- tide toute propre, le patient va rester chirurgien contrôle le robot depuis une console dans un coin du bloc opératoire, tandis
rée, elle se transporte dans le bloc opéra- Nous avions un certain stress car l’opéra- vice lundi après-midi, pour me faire en observation quatre jours afin de pré- qu’un deuxième se tient prêt à prendre la relève au chevet de l’opéré en cas de besoin.
toire voisin, pour une intervention autre- tion était très invasive et comportait de opérer mardi matin. Avant l’opération venir toute complication. Mais tous les patients ne sont pas candidats à ce type d’intervention, ce sont les méde-
ment délicate. Là est endormie une fillette nombreux risques. Si l’opération s’était mal j’ai eu de nombreux rendez-vous avec "Les 24 h après l’opération ont été dif- cins du CHU qui décident de la meilleure approche à avoir selon le profil du patient. L’un
de 5 ans, atteinte d’une malformation car- passée, nous aurions du mal à nous en re- les médecins, afin de préparer l’inter- ficiles car je n’avais pas le droit de boire des principaux avantages de ce type d’intervention est l’incision, qui est plus petite. Cela
diaque qui perturbe la circulation du sang mettre, surtout sur une petite fille qui n’a vention", explique Robert. Une opéra- ni manger, et la douleur était présente, aura pour conséquence une cicatrisation et une récupération plus rapide.
vers les membres inférieurs. Le thorax litté- rien demandé et qui n’est pas responsable tion de routine pour les médecins mais mais maintenant ça va beaucoup Pour l’instant, à l’hôpital public, un seul robot existe pour la chirurgie cardiovasculaire à
ralement ouvert en deux sur la table d’opé- de son état", confie le docteur Virgile beaucoup plus stressante pour les pa- mieux", raconte Robert. Une petite ex- Marseille, à l’hôpital Nord. Mais la Timone se verra tout de même dotée d’un robot cou-
ration, on voit le cœur qui bat, les pou- Omnes. À ce niveau de maîtrise, la méca- tients. Mais ce grand habitué des hôpi- pédition qui lui aura tout de même coû- rant 2019. En tout cas, pas de risque pour l’instant que la machine prenne la place du pra-
mons qui se remplissent d’air : le tableau nique du cœur relève du grand art. taux n’a peur de rien. "Je n’appréhende té un peu de fatigue. Le prix pour repar- ticien : "Ce n’est qu’un intermédiaire entre le patient et le chirurgien, qui remplace les
est impressionnant. Wafa LAKHZOUM, Raïda BOUZID, pas trop, confie-t-il, j’ai subi un double tir avec une carotide comme neuve. instruments", souligne le Dr Virgile Omnes. Mais peut-être qu’un jour, avec le progrès de
Quatre chirurgiens sont penchés sur l’en- Sarah DESAVIS l’intelligence artificielle, on aura des robots qui opéreront de leur propre chef... R.B.
14 Grand Forum de la Santé
CŒUR ET STRESS

Une relation toxique et méconnue

Dans un récent sondage Opi-
nion Way, près de 90% des Fran-
çais se déclaraient stressés, mais
seule la moitié d’entre eux recon-
naissaient l’impact de ce stress
sur leur cœur. Pour le professeur
Deharo, chef du service de cardio-
logie à la Timone et membre du
comité de la Fondation Cœur et
Recherche, cette relation dange-
reuse est pourtant évidente.
Parler en public, aborder une
personne qui nous plaît, ou en-
core demander une augmenta-
tion à son patron : toutes ces situa-
tions de tension ont pour point
commun de faire battre la cha-
made à notre cœur. L’effet du
stress sur celui-ci est donc avéré.
Ce réflexe ancestral est une réac-
tion naturelle de survie face à un
"danger". Pourtant, la science a
démontré ces dernières années
les effets destructeurs du stress
sur le cœur.
En effet, notre mode de vie accé-
léré et la pression quotidienne qui
en découle créent un stress, qui,
quand il est permanent, devient
nocif. "Le stress fait sécréter des
substances, notamment dérivées
de l’adrénaline, potentiellement
toxiques pour le cœur. C’est bon
d’avoir de l’adrénaline quand il le
faut, mais c’est mauvais d’en avoir
trop et en permanence, explique le
Pr Deharo. Le stress chronique ou
le stress aigu, les deux sont mau-
vais pour le cœur !" Mais le stress
chronique reste probablement le
plus délétère. C’est aussi celui
qu’on rencontre dans notre socié-
té occidentale.
Crise de panique
ou cardiaque ?
Le stress aigu, quant à lui, se ren-
troubles du sommeil, de l’alimen-
tation mais aussi des palpitations
cardiaques. Et certaines fois, la
crise de panique est tellement vio-
lente que les signes passent pour
ceux d’une crise cardiaque !
Il existe toutefois "mille façons
de guérir le stress", et cela passe
par des soignants, au sens large
du terme, qui prennent en charge
ce mal de plus en plus prégnant.
Le concept de la slow-life est "une
bonne chose, confie d’ailleurs le Pr
Deharo. Il permet de se concentrer
sur la prévention", ce qui est indis-
pensable, et ce malgré tous les pro-
grès médicaux de ces dernières an-
nées. Rien de tel que de prendre le
temps de vivre pour vivre plus
longtemps !
Wafa LAKHZOUM et Raïda BOUZID
FONDATION
contre chez des personnes ayant CŒUR ET RECHERCHE
été soumises à un traumatisme La Fondation Cœur & Recherche
profond, comme une guerre, une est une association reconnue d’uti-
catastrophe météorologique ou lité publique dont le but est de sub-
un crime violent. ventionner les équipes médicales
Le stress devient ainsi un fac- et de chercheurs françaises pour
teur de risque cardiovasculaire. Il mieux comprendre et donc mieux
est alors essentiel de le détecter traiter les maladies cardiovascu-
chez le patient. Les manifesta- laires. Vous pouvez faire un don
tions peuvent même être phy- sur : www.coeur-recherche.fr
siques, avec, entre autres, des

SOMMEIL

Les bonnes habitudes avant d’aller au lit!

Le manque de sommeil a un fort impact sur notre
santé, il peut entraîner un stress important et nous
mettre en danger.
On passe un tiers de sa vie à dormir. Notre hygiène
de vie, notre alimentation mais aussi notre environne-
ment jouent un grand rôle. Que l’on soit déjà porteur
d’une pathologie cardiovasculaire ou que l’on sou-
haite bien dormir, quels sont les bons gestes à adop-
ter ? Il faut savoir en premier lieu qu’il existe deux
types de sommeil : le sommeil lent durant lequel le
cœur et la respiration ralentissent. Et le sommeil para-
doxal où les rythmes cardiaques et respiratoires sont
irréguliers. D’après le docteur Marc Rey, spécialiste au
centre du sommeil de la Timone à Marseille, "le dan-
ger est donc maximisé durant la nuit." Avant le cou-
cher, il est conseiller de ne pas jouer sur votre écran, la
lumière dégagée par celui-ci ralentit la production de
mélatonine. La caféine est à éviter avant de dormir,
car elle persiste dans l’organisme et perturbe le som-
meil. Prendre un repas copieux le soir n’est pas recom-
mandé non plus car il est plus long à digérer. Certains
aliments sont d’ailleurs à privilégier comme les sucres
Docteur Marc Rey, spécialiste au lents (pâtes, riz, pain complet…), ils favorisent la di-
Centre du sommeil de la Timone à gestion.
Marseille. / PHOTO DR Se coucher à une heure régulière constitue un élé-
ment important. Évitez tous les médicaments desti-
nés à l’endormissement, ils sont néfastes et peuvent
provoquer une addiction.
En fait, la qualité de notre sommeil détermine la san-
té de notre cœur. Une chambre trop chauffée aug-
mente la difficulté à s’endormir car le corps change de
température au cours de la nuit, et donc le rythme car-
diovasculaire évolue. Pensez à baisser la températu-
re avant de vous mettre au lit ! En effet, une tempéra-
ture d’environ 16 degrés favoriserait une meilleure
qualité de sommeil, notamment chez les personnes
qui souffrent d’apnée du sommeil. Cette pathologie
est fréquente : c’est lorsqu’on s’arrête de respirer pen-
dant notre sommeil paradoxal. Selon le docteur Marc
Rey, "nos muscles ne se contractent pas assez, le cœur
se ralentit avant l’apnée et accélère après l’apnée, ce qui
n’est pas bon pour lui". Il est donc important d’aller
consulter à la moindre difficulté. Les patients souf-
frant de maladies cardiovasculaires comme l’hyper-
tension sont les plus à risque, 50% d’entre eux souf-
frant d’apnées du sommeil. Ils nécessitent un suivi ré-
gulier.
Nos habitudes de sommeil ne sont donc pas à négli-
ger puisqu’elles peuvent impacter notre cœur.
Manale BOUNAB et Julie MAYENCE
 15

LES JEUNES NE SONT PAS À L’ABRI

Louise, 22 ans et... déjà stressée!

Louise, étudiante en master 2 Communication à l’École de journa- faire la cuisine, prendre soin de soi et faire du sport. Pour moi, ce sont
lisme et communication d’Aix-Marseille, dévoile son rapport au stress les meilleurs remèdes pour pallier le stress. Cela me permet me "cou-
qui est celui de beaucoup d’étudiants. per du monde" et engendre une bonne fatigue.

❚ Êtes-vous une personne de nature stressée ?
Oui, j’ai une tendance anxieuse, depuis que je suis petite, mais le
stress se manifeste de manière plus intense selon certaines périodes,
notamment lors de changements comme les déménagements.
❚ Avez-vous constaté une différence entre le lycée et les études supé-
rieures ?
Le stress s’est intensifié lors de mon arrivée à la faculté, notamment
lors de mes deux premières années car il m’a fallu du temps pour
m’adapter. On change de ville, on ne vit plus chez nos parents, on
nous demande un travail plus intensif et plus autonome qui peut
conduire facilement au stress.
❚ Quels sont les facteurs de stress pour vous ?
Beaucoup de facteurs rentrent en compte. Les changements et l’incer-
titude font partie intégrante du problème, tous les ans nous de-
vons déménager. Étant en dernière année d’étude nous devons
trouver un stage de 6 mois et s’assurer de faire le bon choix.
Nous vivons en permanence dans l’incertitude du lendemain.
Dans peu de temps, nous allons partir en stage mais à l’issue
de celui-ci nous n’avons encore aucune idée de ce que nous
allons faire et des opportunités qui s’offriront à nous, s’il y en
a. Donc effectivement, ça ne facilite pas les choses.
❚ Comment se manifeste votre stress ?
La plupart du temps il se manifeste par un trouble ou un
manque de sommeil, qui entraîne une fatigue permanente. Il
peut aussi arriver que j’aie des palpitations, des tremblements,
ou de l’hyper activité liée au manque de sommeil.
❚ Avez-vous des façons de calmer votre stress ?
J’essaye de rester constamment occupée comme
❚ Dans quel cadre faites-vous du sport ?
Je vais dans une salle de sport, plusieurs fois par semaine.
❚ Savez-vous que Aix-Marseille Université propose des cours de sport
gratuitement ?
Oui j’ai vu qu’il y avait des offres mais je n’y vais pas. Je préfère aller
dans une salle de sport, cela me permet de faire une coupure avec la
faculté. En plus de cela, les horaires de ces activités proposées ne cor-
respondent pas avec mon emploi du temps. Mais je trouve que c’est
une bonne idée pour les personnes qui n’ont pas les moyens ou qui
n’ont pas envie de chercher.
❚ Savez-vous que le stress peut engendrer des maladies cardiovascu-
laires ?
J’en ai déjà entendu parler mais sans plus de détails, sans savoir préci-
sément à quoi elles sont dues et comment elles peuvent impac-
ter notre santé.
❚ Avez-vous le sentiment d’être entendue ?
Je trouve que nous ne sommes pas pris en compte par rap-
port à notre stress. Certaines personnes ne se rendent pas
compte qu’on peut avoir une pression et un stress à notre
âge. Pour la plupart des gens, on n’a aucune raison
d’être stressés, on nous répète souvent que "les
études ce sont les meilleures années".
Notre famille nous met la pression et on es-
saye d’être au top. C’est compliqué quand on
n’est pas stable dans notre vie et également au
niveau personnel. Je pense qu’on aimerait être
plus écoutés surtout, car il y a toujours quelque
chose qui arrive et qui nous met la pression. C’est
le flou total.
Propos recueillis par Sarah DESAVIS
et Lucie MANDON

CARDIOMYOPATHIE DE STRESS
Anniversaire, chagrin d’amourou
dispute: quand le cœur se brise
Surprise ! Voir débarquer ses
amis pour son anniversaire, vivre
une violente dispute, un acci-
dent ou un chagrin d’amour…
Ces évènements, qui nous ar-
rivent régulièrement, pourraient
ne pas être inoffensifs pour notre
cœur, voire l’endommager dura-
blement.
Connue sous le nom scienti-
fique de "cardiomyopathie de
stress" ou "syndrome du cœur
brisé", la pathologie survient
après un fort choc émotionnel,
qu’il soit positif ou négatif, et
pourrait même mener au décès.
Identifiée pour la première fois
en 1991 par des chercheurs japo-
nais, la cardiomyopathie de
stress a depuis été confirmée par
de nombreux cas, notamment à
la suite d’évènements soumet-
tant les individus à un fort stress
comme les attentats du 11 sep-
tembre 2001 à New-York. En
France par exemple, la clinique
pasteur de Toulouse a vu son
taux d’hospitalisations pour dou-
leurs thoraciques augmenter de
78,4% en janvier 2015 après les at-
tentats au journal Charlie Heb-
do. Rare mais préoccupante, la
cardiomyopathie de stress pro-
voque un "faux infarctus", expli-
qué par la survenue brutale
d’une dysfonction ventriculaire
gauche. Les symptômes s’appa-
rentent à ceux d’un infarctus du
myocarde : douleur thoracique,
grande difficulté à respirer, palpi-
tations, malaise… Mais aucune
atteinte artérielle ni dommage
du muscle cardiaque ne sont
constatés, à la différence d’un
réel infarctus. Temporaire et ré-
versible dans la plupart des cas,
la dysfonction ventriculaire
gauche disparaît dans les trois à
cinq semaines. Les séquelles
peuvent être néanmoins du-
rables, comme l’ont démontré
les chercheurs de l’université
d’Aberdeen en Écosse. Leur
étude a permis d’observer une
dysfonction du mouvement et
du pompage du cœur de 52 pa-
tients (dont 90% de femmes)
ayant subi une cardiomyopathie
de stress, plusieurs mois après.
Comme pour la plupart des affec-
tions cardiovasculaires, les
femmes ménopausées seraient
plus touchées par ce syndrome
sans que l’on sache exactement
pourquoi.
Natacha ROULLET
Sondage: près de
80% de stressés !
Suite à un sondage réalisé par les
étudiants de l’Ejcam via les réseaux
sociaux sur des hommes (25,5%) et
des femmes (75,5%) âgés entre 18
et 26 ans, les informations récol-
tées ont permis d’approfondir cer-
taines questions concernant le
stress. Sur l’échantillon interrogé,
84,3% sont des étudiants. À la ques-
tion, considérez-vous que vous êtes
une personne stressée, 78,4% des
personnes ont répondu oui.
Plus de la moitié pense qu’il est diffi-
cile de vivre en tant qu’étudiant de
nos jours, soit 62,7%. De plus, les
statistiques montrent que 66,7%
sont plus stressés dans la vie étu-
diante ou active qu’au lycée.
Cependant, 62,7% affirment qu’ils
ne mettent pas en place des choses
pour limiter leur stress. Pour l’autre
partie, ce sont le sport, le yoga ainsi
que les sorties qui leur permettent
de gérer leur stress.
S.D. et L.Ma.
16 Grand Forum de la Santé
FACE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES QUI NOUS METTENT SOUS PRESSION PERMANENTE

Les bienfaits de la slow-life

Avez-vous déjà entendu parler du "technos-
tress" ? C’est le stress causé par l’impact des nou-
velles technologies de l’information et de la com-
munication sur nos habitudes et notre qualité
de vie. Nous avons l’habitude de courir après le
temps, de mettre à profit chaque minute de la
journée. Cette course permanente à la réussite
professionnelle et matérielle peut être sans fin,
et nous engager dans une véritable spirale infer-
nale. Tout cela a un effet néfaste sur notre quali-
té de vie car on ne peut vivre pleinement dans
l’instant présent.
Le rythme de nos vies effrénées engendre de
la pression et du stress, un des facteurs majeurs
responsables des maladies cardiovasculaires.
Alors n’est-il pas temps de ralentir ? La
slow-life fait partie d’un mouvement né en 1986
en Italie et dont la "slow-food" est à l’origine. Ce
mouvement a été créé par le journaliste, socio-
logue et critique gastronomique Carlo Pétrini,
en opposition à l’arrivée du "fast-food", dans le
but de privilégier la cuisine traditionnelle, régio-
nale et de respecter l’environnement. La
slow-life favorise le moment présent, encourage
ses adeptes à prendre le temps de s’adonner à
des activités qui ont du sens, qui leur sont réelle-
ment bénéfiques. Cette philosophie s’étend
dans nombre de domaines : l’art, les voyages, la
ville, la parentalité ou encore l’éducation. Dans
tous les cas, on pratique le " slow " avec tou-
jours le même objectif : ralentir face au rythme
fou des vies modernes, pour privilégier des acti-
vités douces, dont le corps et l’esprit ont besoin.
Antoine KOPP et My Linh TRUONG

ON A TESTÉ POUR VOUS

Le yoga au parc Longchamp, ça marche!

La pratique du yoga serait recommandée
pour prévenir le risque de maladie cardiovas-
culaire. Le travail conjoint de la respiration et
du renforcement musculaire apporte plus
d’oxygène au corps, ce qui contribue à la
baisse de la pression artérielle. Nous avons vé-
rifié ces bienfaits lors d’une séance gratuite or-
ganisée par Coaching bien-être à Marseille.
Un cadre verdoyant magnifique en plein
cœur de Marseille, un tapis, et c’est parti pour
les premiers étirements. De nature très ner-
veuse, j’avais beaucoup entendu parler du yo-
ga sans jamais l’avoir testé. La mise en route
sera compliquée si vous ne faites pas souvent
de sport. Cependant, la respiration profonde,
les étirements et le cadre aident vraiment à se
concentrer.
Petit à petit vous sentez tout votre corps se
remettre en place et se détendre. Selon les pos-
tures, les indications du coach vous aident de
mieux en mieux à appréhender votre corps…
si résistant au premier abord !
Vous entendez parler de posture du chien,
de salutation au soleil et, tout à coup, vous
vous sentez transportée… La fin de séance ap-
proche, vous vous détendez sur votre tapis,
complètement allongée, vidée… prête à vous
endormir à même le parc. Tous vos sens sont
en éveil, il est temps de se réveiller et de ren-
trer.
Tout près de moi, la plupart des participants
semblent déjà détendus, les exercices de respi-
rations aident à canaliser les énergies. Après
une heure de yoga intense, la satisfaction se lit
sur les visages. Tout le monde semble apaisé.
Zoé, la coach, jeune femme pleine d’énergie,
explique les bienfaits du yoga : "C’est un exer-
cice qui utilise beaucoup de respiration et de mé-
ditation, ce qui nous permet de nous relaxer.
On peut l’utiliser régulièrement pour être plus
détendu"
Quant à savoir si le yoga a un impact sur les
maladies cardiovasculaires, elle rapporte :"Il y
a des postures à éviter selon les antécédents mé-
dicaux. Selon le degré de la maladie, il est
conseillé de commencer par des cours privés
pour savoir quelles postures sont les mieux
adaptées. Il y en a qui sont très bénéfiques et qui
permettront de booster l’apport en oxygène ce
qui favorise la détente."
À la fin de la séance, une autre participante
confie : "Je me sens bien relaxée, le yoga j’en ai
déjà fait et je voulais remettre ça, en plein air
c’est encore mieux."
Dans un monde de plus en plus stressant, il
devient nécessaire de prendre soin de soi. Plu-
sieurs jours après la séance et malgré les cour-
batures, je me sens "renaître". Le travail, les
soucis… mon corps réagit différemment et
prend les choses comme elles viennent : je ne
suis plus autant stressée qu’auparavant.
Julie MAYENCE (avec Vanessa YOMGNI)
 17

pour améliorer votre vie

L’EXEMPLE DE VIRTUAL EXPO
❚❚❚❚❚
Et si c’était l’euphorie au travail ? Ralentir
pour mieux repartir
Lâcher prise est maintenant de
plus en plus nécessaire à notre
bien-être pour donner du repos
au corps mais surtout au cœur.
Emilie Frangeul, praticienne de
massages bien-être chez Ánmò,
animera, l’atelier " Lâcher Pri-
se " au Grand Forum Santé le
22 novembre à la faculté de la
Timone à partir de 13h. Elle fait
un point sur ces pratiques qui
ont le vent en poupe.
Pourquoi avons-nous besoin
de lâcher prise aujourd’hui ?
Dans l’ensemble, nous avons
tous besoin de lâcher prise. On
vit dans une société dans la-
quelle on doit apprendre à être
multitâches sans perdre le fil.
Le cerveau est donc en surcon-
sommation permanente.
D’ailleurs, plus on est stressé,
plus notre activité cardiaque en
pâtit. Il faut savoir prendre soin
de soi pour prendre soin de son
cœur.
Sur quelles techniques sont ba-
sés vos soins et prestations ?
Chez Ánmò, on propose des
techniques telles que les mas-
sages, l’acupuncture, le yoga, le
Do-In (NDLR : se masser
soi-même), le massage par les
soins énergétiques. On propose
également des techniques qui
commencent à être considé-
Adopter un mode de vie plus sain, ralentir son bonheur" qui est un agenda qui répertorie et fête les rées comme scientifiques telle
rythme professionnel ou encore évoluer dans un envi- évènements importants (anniversaire, mariage, célé- que la réflexothérapie, la so-
ronnement décontracté sont les différentes vertus que brations d’équipe pour les objectifs atteints, etc.). phrologie et le shiatsu.
prône la slow-life au travail. Ce nouveau concept im- Virtual Expo s’est aussi engagée sur l’amélioration Y a-t-il des techniques
pose de repenser nos modèles actuels de travail et de de la communication interne avec des écrans lumi- meilleures que d’autres ?
mettre en place de nouveaux espaces conviviaux dans neux pour mieux communiquer visuellement, la mise Il n’y a pas de bonnes ou de
lesquels les employés pourront se sentir à l’aise. Ainsi, en place d’un réseau social interne appelé "facebook mauvaises techniques pour lâ-
nous assistons à la création de nouveaux types d’es- pro" qui offre aux salariés de véhiculer diverses infor- cher prise. Les bonnes tech-
paces de travail comme les garages ou les salons amé- mations. Il y a également des récompenses sur les ef- niques sont celles qui vont cor-
nagés en mode bureau. Le télétravail en est une va- forts qu’ils font à travers la création d’une application respondre à chaque individu en
riante. Beaucoup d’entreprises s’y mettent dans le but interne qui permet à chaque salarié de disposer de "5 fonction de son parcours, de
d’assurer aux employés une "certaine liberté". cheers" et d’en attribuer à des collègues qui ont fourni son identité, de sa culture et de
C’est le cas de Virtual Expo, entreprise basée à Mar- des efforts supplémentaires. La personne recevant 5 ses croyances thérapeutiques.
seille évoluant dans l’intermédiation commerciale, et cheers a droit à un bon restaurant qui sera remboursé Comment va se dérouler votre
leader des salons B2B. Elle se positionne à la 7e place en partie par l’entreprise. Cette philosophie s’incarne atelier au Grand Forum Santé
du "Great Place to Work" qui classe les entreprises fran- encore à travers l’installation de salles de repos, de jeudi prochain ?
çaises où il fait bon travailler en 2018. Le "Great Place sport, de jeu, de yoga, ou de places de crèche en Nous aurons une chaise de mas-
to Work" est un sondage réalisé auprès des salariés convention avec l’association les Petits chaperons sage. On pourra également pré-
d’une entreprise sur leurs conditions de travail. "Vir- rouges. senter des techniques de respi-
tual Expo a mis en place un outil de sondage collabora- Enfin, Virtual Expo sensibilise son personnel à la pré- ration ou du Do-In. Très sou-
tif qui a permis d’améliorer les conditions de travail des vention des risques psycho-sociaux avec une plate- vent, au bout de quelques mi-
salariés", souligne Barbara Richard, la directrice des forme téléphonique réunissant un réseau de psycho- nutes, les gens perdent la no-
ressources humaines. logues en ligne qui soutiennent les salariés en difficul- tion du temps et de l’espace. Ils
Parmi ces actions, on retrouve la flexibilisation des té. Bien sûr, toutes ces mesures bénéfiques aux sala- en ressortent avec une impres-
horaires permettant l’équilibre entre vie profession- riés, qui relèvent de cette tendance qu’est la slow-life, sion de bien-être total.
nelle et personnelle, la valorisation des efforts person- visent aussi à une meilleure productivité… Inaya AFKIR et Dan EBBO
nels et des réussites de chacun avec la "timeline du Fatou NDOYE et Fatou-Ndoye NDIAYE
884793

FAITES PROGRESSER
LES CHANCES DE GUÉRISON
DANS NOTRE RÉGION
L’Institut Paoli-Calmettes
1er centre de lutte contre le cancer
en région, est dûment habilité
à recevoir des dons, legs, donations
et assurances-vie.

LES FONDS PRIVÉS SONT AFFECTÉS

À LA RECHERCHE ET
AUX ÉQUIPEMENTS INNOVANTS.

Direction de la communication - Institut Paoli-Calmettes - 11/2018

Pour toute question :
Carole Pascal
pascalc@ipc.unicancer.fr
Tél. : 04 91 22 35 15

232, Bd Sainte-Marguerite - BP 156 - 13273 Marseille Cedex 9

Tél. : 04 91 22 33 33 - Fax : 04 91 22 35 12
www.institutpaolicalmettes.fr

STÉPHANE DIAGANA S’ENGAGE AVEC SON PROJET "AS DU CŒUR"
"Le monde médical
et les sportifs doivent s’unir"
L’ancien champion du monde
et champion d’Europe du 400 m
haies nous éclaire sur l’impor-
tance de l’activité physique, qui
peut soigner et surtout prévenir
les maladies cardiovasculaires.
Mais comme toute prescription
médicale, le sport a sa posologie,
il faut la respecter.
❚ Vous interviendrez jeudi à Mar-
seille à 17 h 30 au Grand Forum San-
té, aux côtés de médecins notam-
ment. Qu’attendez-vous de cet évè-
nement qui associe des soignants,
des patients et des médias ?
J’aimerais que le monde médical
et le monde du sport s’unissent !
L’activité physique est un facteur
de prévention. Pour la Haute Auto-
rité de Santé, elle est même un en-
jeu et un outil thérapeutique
contre les maladies cardiovascu-
laires.
Pour prévenir et soigner ces mala-
dies, la solution est dans les mains
de tous les personnels compé-
tents de ces deux mondes, dans le
cadre d’un travail collaboratif.
❚ Comment ce lien entre méde-
cine et sport s’organise-t-il ?
On ne peut pas seulement deman-
der à quelqu’un de faire du sport.
On s’oriente vers des prescrip-
tions détaillées dans leur contenu,
C’EST LE 4e FACTEUR DE RISQUE DE DÉCÈS DANS LE MONDE
La lutte contre la sédentarité, une priorité
Depuis 2006, l’association Nouvelle
R déploie des services alliant sport et
santé telles que des activités phy-
siques adaptées (APA). Maxime Rous-
seau, enseignant en APA et membre
de l’association, explique son rôle au-
près des personnes atteintes de mala-
dies cardiovasculaires. Il rappelle l’im-
portance de pratiquer une activité
physique environ 30 minutes par jour
combinée à une activité plus poussée
et encadrée 2 à 3 fois par semaine si
possible. Car pratiquer une activité
physique va influencer de façon posi-
tive divers risques. L’absence de sport
même modéré peut accroître les
risques d’accidents ou de maladies
cardiovasculaires.
"L’activité physique permet d’opti-
miser la fréquence cardiaque, la
consommation d’oxygène dans le sang
avec des programmes pertinents
parce que conçus par des spécia-
listes de l’activité physique et des
professionnels de santé. C’est
d’ailleurs ce que prévoit le décret
du sport sur ordonnance de
mars 2017.
19
de trouver le moyen de pratiquer
son activité physique par rapport
à ses possibilités ou ses habitudes.
❚ Vous travaillez sur un projet ba-
sé sur la recherche en sport et san-
té, le Campus Diagana Sport Santé,
situé sur la Côte d’Azur. De quoi
s’agit-il ?
Dans le cadre d’un projet de re-
cherche nommé " As du cœur ",
on cherche à développer des acti-
vités sport et santé et également
des programmes prévus pour des
enjeux de prévention, d’accompa-
gnement et de prise en charge thé-
rapeutique.
❚ Que devrions-nous améliorer
en termes de santé publique ?
La Haute Autorité de Santé recon-
naît l’activité physique comme
traitement, une loi sur le sport sur
ordonnance incite les médecins à
prescrire ces activités mais aujour-
d’hui, ces prescriptions sont peu
remboursées. On risque donc mal-
heureusement de créer autour de
ce soin une santé à deux vitesses.
❚ Alors tout simplement, com- Les personnes qui pourront se
ment être en bonne santé grâce au payer des soins par des profession-
sport ? nels très bien formés seront évi-
L’OMS recommande trente mi- demment très satisfaites mais ce
nutes d’activité physique quoti- sera dommage pour ceux qui ont
dienne d’intensité modérée. Mais moins de moyens.
évidemment, il revient à chacun Propos recueillis par Dan EBBO
ainsi que de réduire la prise médica-
menteuse". Parmi les bienfaits
qu’offrent les activités physiques sur
le long terme, on a l’augmentation de
l’espérance et de la qualité de vie. "De-
puis quelque temps, l’ETP (éducation
thérapeutique du patient) se développe
de plus en plus, note Maxime Rous-
seau. Le patient ne doit donc pas être
passif mais acteur de sa prise en
charge. Elle doit identifier les tenants et
les aboutissants de la prise en charge,
pourquoi je dois ou non pratiquer telle
ou telle activité."
Le but de l’ETP est d’obtenir un tra-
vail physique adapté, avec des objec-
tifs précis et atteignables, ainsi que de
faire en sorte que le travail soit lu-
dique et plaisant. Le plaisir, c’est un
gage de sûreté dans le temps.
Hajar LAZREQ et Lucie MANDON
20 Grand Forum de la Santé
QUAND LA "POMPE" DU CŒUR FONCTIONNE AU RALENTI

1500000 Français victimes

d’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque
touche un million et demi de per-
sonnes en France. Elle se définit
par l’incapacité du cœur à déli-
vrer la quantité de sang néces-
saire aux besoins de l’organisme.
Il devient alors compliqué de me-
ner une vie normale. Comment
se déroule la prise en charge de
cette maladie ? Le docteur Alexis
Théron, cardiologue au centre
hospitalier de la Timone, dé-
crypte le parcours de soin.
L’insuffisance cardiaque est
une maladie fréquente dont la pré-
valence augmente avec l’âge. Il en
existe plusieurs causes, dont la
principale est l’infarctus du myo-
carde qui détériore la fonction
"pompe" du cœur. Elle se nomme
alors "l’insuffisance cardiaque sys-
tolique".
"Dans certains cas, l’insuffi-
sance cardiaque peut être la consé-
quence d’une maladie des valves
cardiaques appelée valvulopa-
thie", souligne le Dr Théron, qui
travaille avec le professeur Frédé-
ric Collart, chef du service de chi-
rurgie cardio-thoracique à l’Hôpi-
tal de la Timone. Celui-ci est le ré-
fèrent dans la prise en charge chi-
rurgicale de cette maladie et pour-
ra bientôt offrir aux patients souf-
frant de valvulopathie une inter-
vention robotisée.
"Il est important de consulter
son généraliste dès que des symp-
tômes comme un essoufflement ou
encore de la toux nocturne appa-
raissent", insiste le Dr Théron.
Votre généraliste vous recomman-
dera de voir un cardiologue qui
établira un diagnostic précis. Ce-
lui-ci déterminera la cause de l’in-
suffisance cardiaque et son fac-
teur déclenchant afin de prescrire
un traitement adéquat. Le suivi de
cette maladie nécessite un enca-
drement régulier. Une collabora-
tion s’effectuera entre le médecin
généraliste, le cardiologue et l’in-
firmière à domicile. "Le pro-
gramme de retour à domicile" a
été mis en place par l’Assurance
maladie afin de surveiller minu-
tieusement les patients et éviter
les hospitalisations répétées.
Le progrès est en marche !
De nombreuses innovations
voient le jour dans la prise en
charge de la maladie. Notamment
des innovations médicamen-
teuses qui font progressivement
leurs preuves. Ces traitements
sont privilégiés afin d’éviter d’en
arriver à des traitements plus
lourds et plus invasifs. Le docteur
Théron intervient jusqu’à la phase
terminale de la maladie, lorsque
celle-ci ne répond plus au traite-
ment médicamenteux et que la
vie du patient est engagée. En der-
nier recours, on procédera à l’im-
plantation d’une assistance car-
diaque longue durée, c’est-à-dire
un cœur artificiel, dans le thorax
du patient. Celui-ci pourra mener
une vie "normale" à son domicile
en attendant une transplantation
cardiaque forcément lourde, qui
suppose qu’un cœur soit dispo-
nible. Les dispositifs d’assistance
cardiaque sont de plus en plus pe-
tits et performants. Un panel d’in-
novations s’offre à tous les stades
de la maladie afin que le confort
du patient soit au rendez-vous.
Julie MAYENCE

Quand les innovations font battre notre cœur

Ces dernières années, de nombreuses avan-
cées ont vu le jour dans le secteur de la santé.
Entre les objets connectés et les applications
toujours plus abondantes, surveiller sa santé
n’a jamais paru aussi évident. La santé est la
préoccupation numéro un des Français et,
dans notre quotidien ultra-connecté, pouvoir
la surveiller soi-même est devenu habituel.
Nous pouvons désormais contrôler notre san-
té cardiovasculaire, et cela peut même être lu-
dique !
Grâce à des applications innovantes vali-
dées par la Fondation de la Recherche Cardio-
vasculaire, le suivi de l’état de notre cœur est
facilité, que ce soit pour les patients comme
pour les professionnels de santé. CardioTest
est l’application mobile - disponible sur IOS et
Androïd, la plus évoluée en termes de préven-
tion des risques cardiovasculaires. Elle
contient également une partie dédiée aux
gestes de premiers secours liés à ceux-ci.
Tandis que cette application est destinée à
être utilisée par tout un chacun, de nom-
breuses applications voient le jour dans le but
de simplifier le travail des professionnels de
santé. Pour rendre ces applications toujours
plus efficaces, les praticiens eux-mêmes parti-
cipent à leur élaboration. Il s’agit de lutter en
profondeur contre les maladies cardiovascu-
laires, mais aussi de collecter des données
pour rendre les applications de santé plus effi-
caces. Toutefois, les médecins insistent sur le
fait qu’en aucun cas ces applications ne
peuvent remplacer un suivi médical.
Surveiller soi-même son cœur
Ces applications mobiles ne sont pas les
seules innovations à avoir vu le jour pour facili-
ter le quotidien des experts, et des patients at-
teints de maladies cardiovasculaires. Parmi
ces dernières, on retrouve une réelle avancée
médicale : la conservation de cœurs au chaud
avant transplantation. Ce processus permet de
relancer un cœur qui s’est arrêté de battre et
de le conserver à 37°C, dans le but de le trans-
planter par la suite. Cette technique est rendue
possible par le biais d’un incubateur qui ali-
mente le greffon (soit l’organe destiné à être
greffé) avec du sang et des nutriments néces-
saires, ce qui permet d’accroître le nombre
d’organes transplantés de 25%. Les avancées
médicales facilitent également des chirurgies
dites "mini-invasives" ou "non-invasives". On
retrouve notamment les ressorts et ballonnets,
qui sont des dispositifs qui se gonflent à l’inté-
rieur des artères et grâce auxquels il est pos-
sible de réparer des malformations entre deux
cavités cardiaques susceptibles de déclencher
de graves problèmes cardiovasculaires.
Outre les innovations destinées à un usage
médical, des objets connectés sont apparus ré-
cemment, avec comme vocation de surveiller
le cœur. Il existe par exemple les vêtements
connectés, qui enregistrent les battements de
son cœur. Ces habits contiennent des capteurs
mesurant de manière constante le rythme car-
diaque ou encore la température corporelle,
aussi bien au repos qu’à l’effort.
De plus en plus aujourd’hui, les innovations
permettent de réduire le nombre et l’impact
des interventions chirurgicales liées aux mala-
dies cardiovasculaires, et cela passe notam-
ment par le fait que l’autosurveillance de notre
cœur soit rendue possible.
Hajar LAZREQ et Louise DORNE

PSYCHOLOGIE
Solitude, ennemie du cœur ?
Les causes des maladies cardio-
vasculaires peuvent être phy-
siques mais qu’en est-il de l’affec-
tif ? Des études ont montré que
souffrir d’un sentiment de soli-
tude nous rend deux fois plus sus-
ceptible de développer de graves
pathologies. Selon Coraline Collet
(photo ci-contre), psychologue,
cela dépend de chacun selon que
la solitude soit voulue ou subie.
Ce sentiment peut être source
d’autres facteurs liés, ou capables
de les engendrer, tels que le taba-
gisme ou encore la consomma-
tion d’alcool. Ils vont apporter un
soulagement et un mieux-être à
court terme. Cependant, à moyen
et long terme, cela peut nous pro-
curer un sentiment de culpabilité
et influer sur les maladies.
Se pose alors la question de l’en-
tourage dont un patient peut
avoir besoin. Est-il possible d’être
entouré et de sentir pour autant
une forme de solitude ? D’après la
psychologue, cela peut notam-
ment s’expliquer par un manque
de communication, un sentiment
d’incompréhension et peut se tra-
duire par une déception. "Un en-
tourage parfois maladroit, dans le
VOTRE AVIS
Et vous, que faites-vous au quotidien
pour prévenir les maladies cardiovasculaires ?
Camille,
69 ans,
retraité
J’essaie d’être raisonnable. Je
mange peu de gras et, j’ai surtout
arrêté de fumer. Je vais de temps
en temps à la piscine et je marche
beaucoup. Après, ça ne m’em-
pêche pas de me faire plaisir
quand j’en ai envie.
Paul,
23 ans,
étudiant ingénieur
J’essaie d’avoir une bonne hy-
giène de vie, être en bonne santé
en général de mon côté. Je fais
beaucoup de sport, entre trois et
quatre fois par semaine. J’essaie
de manger assez équilibré, sans
trop me priver, et je ne fume pas.
Laurence,
40 ans,
ingénieure informatique
Je ne fais rien de spécifique
contre les maladies cardiovascu-
laires, mais j’essaie de marcher,
faire du vélo et du yoga chaque se-
maine pour rester en forme. Je
pense que ça m’aide à rester en
bonne santé.
21
jugement et non dans l’écoute peut
engendrer des conséquences né-
fastes".
La famille, les amis ont leur im-
portance dans le soutien d’un indi-
vidu mais le côté affectif reste im-
portant. La psychothérapeute met
en avant que manquer d’une vie
affective peut être source de souf-
france, causer une hausse du
stress ainsi qu’une baisse de l’es-
time de soi. La cardiomyopathie,
ou syndrome du cœur brisé intro-
duit par des Japonais en 1990, dé-
signe une pathologie liée à un
stress émotionnel ou physique
pouvant provoquer une dé-
faillance cardiaque aiguë et par-
fois mener au décès. Dans 27,7 %
des cas, il est causé par un choc
émotionnel comme une rupture
amoureuse, la perte d’un être cher
ou un accident de voiture.
Donner du temps, de l’atten-
tion et du soutien est tout aussi im-
portant afin de développer un sen-
timent d’utilité et augmenter la
confiance en soi. Dans un sens
comme dans l’autre l’extrême est
mauvais, il est essentiel de trouver
un bon équilibre personnel.
Hajar LAZREQ et Lucie MANDON
Michel,
55 ans,
informaticien
Je travaille dans un hôpital, alors
je suis assez attentif à cette problé-
matique. Je fais un peu de sport,
de quoi rester en forme. Au niveau
de mon alimentation par contre,
je limite autant que possible les
matières grasses et le sel.
22
JEAN-CHRISTOPHE SERFATI P-DG GROUPE LA PROVENCE
"La santé est un axe prioritaire "Nous souhaitons sensibiliser
de notre information" le plus grand nombre"
❚ Pourquoi le Grand Forum
Santé est-il important dans
le calendrier de votre entre-
prise ?
Cet évènement est impor-
tant vis-à-vis de nos lec-
teurs. Chaque jour, on leur
fournit dans le journal ou
sur notre site LaPro-
vence.com des informa-
tions de santé précises, qui
nous sont transmises par
des professionnels de la mé-
decine basés dans notre ré-
gion. Nous devons à nos lec-
teurs cette information pré-
cieuse afin que chacun
puisse mieux se soigner,
connaître les services que
lui proposent nos hôpitaux
et cliniques à Marseille, Aix,
A v i g n o n , A r l e s o u M a-
nosque. Depuis plus de dix ans
nous avons décidé de faire de la
santé un axe prioritaire de l’infor-
mation, cela correspond d’ailleurs
aux pôles d’excellence de la ré-
gion.
❚ Votre rôle, c’est donc la sensibi-
lisation ?
Absolument. Nous organisons
avec des partenaires médicaux qui
nous font confiance tout au long
de l’année des forums santé où
nos lecteurs viennent questionner
les plus grands spécialistes du can-
cer, du diabète, du cœur ou de la
vision. Ce Grand Forum Santé du
22 novembre à la Timone - c’est le
"Notre but est
d’informer et
d’éduquer les
populations locales."
10e anniversaire - est l’occasion
d’organiser avec notre fidèle et so-
lide partenaire Aix-Marseille Uni-
versité une opération de sensibili-
sation à grande échelle de la popu-
lation avec des ateliers de cuisine,
de prévention et une conférence
avec des cardiologues cette année.
Nous avons aussi créé un hub san-
té qui est un véritable réseau de
networking. Nous prenons des thé-
matiques et faisons intervenir des
professionnels, mais aussi nos par-
tenaires santé. Cela aide à creuser
des sujets cruciaux comme l’orga-
nisation des services d’urgences
en Provence ou l’arrivée des ro-
bots dans nos hôpitaux. Nous fai-
Grand Forum de la Santé
sons toujours un compte rendu
pour informer nos lecteurs et inter-
nautes. Nous proposons égale-
ment toutes les semaines une mi-
nute santé sous forme vidéo. Le
Grand Forum Santé sera aussi l’oc-
casion de décerner trois "Victoires
de la Santé" dotées de 3 500 euros
à des médecins et à une associa-
tion élue par nos lecteurs. Tous
ces gens font des choses formi-
dables pour les autres, notre rôle
est de les soutenir.
❚ Qu’est ce que La Provence tire
de cet évènement ?
Cela nous permet une interactivité
avec nos lecteurs, de leur donner
un maximum de contenus sur des
informations qui les intéressent.
Plus on organise d’évènements,
plus on se rapproche d’eux et on
crée du lien. C’est l’objectif du
Grand Forum Santé. Chaque an-
née, il attire beaucoup de monde.
Notre but est d’informer et d’édu-
quer les populations locales. Les
gens sont toujours très réceptifs.
❚ Pourquoi n’en organiser qu’un
seul par an ?
Le Grand Forum Santé est un ren-
dez-vous annuel qui permet de fi-
naliser le travail de toute une an-
née au sein du journal. Il demande
beaucoup de temps et de travail.
❚ À titre personnel, mettez-vous
en place des choses pour prévenir
des maladies cardiovasculaires ?
Je ne suis pas un exemple parfait,
j’en ai conscience. J’essaie tout de
même de faire attention à ce que
je mange et de faire un peu de
sport.
Propos recueillis par Sarah DESAVIS
YVON BERLAND PRÉSIDENT D’AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ
❚ Quelle est l’importance
pour une université comme
Aix-Marseille de s’adresser
au grand public ?
Une université est caracté-
risée par son activité de re-
cherche et le fait qu’elle gé-
nère de la connaissance.
Donc il est important, à un
moment donné, qu’elle
puisse expliquer des faits
scientifiques qui s’ap-
puient sur de la recherche
et de la connaissance ac-
tualisées avec un discours
compréhensible pour le
public. C’est un rôle essen-
tiel de l’université.
❚ Quel est le message
principal que vous souhai-
tez transmettre au public
sur le thème de la slow-life pour être
en bonne santé ?
Nous voulons que les spécialistes
de ce domaine puissent délivrer un
message qui ne soit pas d’une
construction hasardeuse ou parti-
sane mais basé sur de vraies
connaissances, pour que le grand
public soit sensibilisé et puisse
faire un choix éclairé.
❚ De tels évènements peuvent-ils
avoir un impact réel sur la popula-
tion ?
Je pense qu’en parler est impor-
tant. Mais ce n’est pas un seul mes-
sage qui changera le comporte-
ment de la population. Ça pourrait
"Avoir une activité
sportive, une
alimentation équilibrée
et être heureux."
être une prise de conscience qui,
avec d’autres interventions de ce
type, pourrait aboutir à une modifi-
cation des comportements indivi-
duels.
❚ Quelle est la place de la santé
des étudiants sur les campus ?
On essaie, notamment à travers le
service de médecine préventive des
étudiants, d’organiser des journées
de sensibilisation à la santé et au
bien être sur les campus. Cela pour
faire prendre connaissance de tous
ces sujets, entre autres la nutrition,
la nécessité d’avoir une activité
sportive et la prise en charge du
stress.
On va encore multiplier ce type
d’évènement à l’avenir en aidant
matériellement les associations étu-
diantes à les organiser.
❚ Pouvez-vous donner trois
conseils que vous considérez les plus
importants pour prendre en main
notre santé ?
Ce qui est important, c’est d’avoir
une activité sportive, une alimenta-
tion équilibrée mais aussi une atten-
tion particulière pour être heureux
dans sa vie. Et on ne peut pas avoir
de vie équilibrée si on n’a pas de vie
professionnelle tout à fait épa-
nouie.
❚ Justement, la majorité des étu-
diants souffrent d’angoisse chro-
nique par rapport à leur avenir pro-
fessionnel. Est-ce une de vos préoc-
cupations ?
L’avenir professionnel des étu-
diants compte beaucoup. Et l’une
des missions de l’université est de
les accompagner au mieux vers
leur insertion professionnelle. Cela
doit participer à ce qu’ils aient
moins d’angoisse dans leur avenir.
❚ Vous sentez-vous personnelle-
ment concerné par cette cause, et
êtes-vous un adepte de la slow-life ?
En tant que médecin, je comprends
très bien cette problématique. Mais
on n’a pas le recul scientifique suffi-
sant pour juger de cette notion de
slow-life pour préserver son cœur
et ses artères. Il y a en tout cas pour
moi la théorie et la pratique, et la
pratique fait que ce n’est pas de-
main que je vais pouvoir m’appli-
quer la slow- life !
Propos recueillis
par Raïda BOUZID
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884816 DANS CE NUMÉRO
RETRAITÉS
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