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Introduction à la science politique

A. L'étude des phénomènes politiques :


Les sociétés civilisées ont depuis toujours monopolisées l'étude des
phénomènes politiques, puisqu'une vision selon laquelle l'existence de
phénomènes politiques est uniquement liée aux sociétés civilisées a
longuement perduré. Contrairement aux sociétés dites "barbares" dans
lesquelles nous ne pouvions pas parler de l'existence de ces derniers. Par
conséquent, les ouvrages analysent ces phénomènes dans des sociétés
civilisées uniquement. Cette vision s'est avérée fausse et non fondée, et ce
sont quelques fouilles archéologiques qui le dévoileront au grand jour. En
effet, une stèle a été découverte en Babylonie datant de 1600 a.c où il y avait
marqué une réglementation pénale et économique remontant à l'ère du roi
Hammurabi, ce qui signifie qu'il y a eu une codification du phénomène
politique et donc l'existence de ces derniers même dans des sociétés
barbares.
Si le politique renvoi à l'exercice d'une activité politique ( adhérer à un parti,
faire partie du gouvernement, être élu, etc), la politique est un terme
beaucoup plus large qui renvoi à l'ensemble des activités visant à organiser
la société et influencer la répartition du pouvoir. On peut donc parler de
politique monétaire, sanitaire, rurale et autres. Max Weber a dit: "on parle
de la politique d'un syndicat pendant une grève, on peut parler également
de la politique de scolarité d'une commune urbaine ou rurale,…, et aussi la
politique d'une femme pour gérer son mari".
La politique est donc devenu un terme tellement large qu'elle a commencé à
désigner toutes sortes de phénomènes, on parle donc de la politisation,
puisqu'un phénomène devient politique quand on le politise. Ce terme peut
tellement être étendu que Michel Foucault a parlé de biopolitique dans son
livre "la naissance de la biopolitique" en référence à la politique de santé
publique qui vise à réguler la consommation et qui donne à l'Etat le pouvoir
de s'incruster dans l'intimité des citoyens, à titre d'exemple nous pouvons
citer les annonces dans lesquelles les citoyens sont invités à ne pas
consommer beaucoup de sucreries ou à manger cinq fruits et légumes par
jour, ou bien de se laver les mains avant de manger. Toutes ces annonces
sont des aspects de biopolitique. C'est en effet le pouvoir disciplinaire exercé
par l'Etat.
Cette politisation mène à la domination et elle permet à l'Etat d'étendre le
champ d'action de la politique.
La politique a été définie par Max Weber comme l'ensemble des efforts
qu'on fait pour participer au pouvoir ou d'influencer sur la répartition du
pouvoir soit entre les Etats soit entre divers groupes à l'intérieur d'un même
Etat .
Définition de la professeure : la politique désigne l'ensemble des
phénomènes qui ont fait l'objet d'une politisation de la part de l'organisation
(Etat ou autre) qui détient le monopole de la violence physique légitime et
qui peut à ce titre décider de ce qui est politique ou pas. Cette politisation se
fait d'abord à travers un acte de langage.

B. Comment caractériser les phénomènes politiques:


Pour caractériser un phénomène politique il est nécessaire de connaitre un
vocabulaire et un bon nombre de concepts spécifiques à la science politique,
afin d'atteindre ce but, se référer à des ouvrages de philosophie politique de
l'époque de l'empire romain s'avère nécessaire du fait que ces dernier n'ont pas
subi d'autodafé (contrairement au cas de nombreuses études scientifiques
pendant le Moyen âge qui ont été brulées ou cachées par l'Eglise).
On peut aussi se référer au sens étymologique des mots, par exemple le
terme "démocratie" vient du mot latin "democratos", "demo" qui signifie le
peuple et "cratos" qui signifie pouvoir, nous en déduisons donc que la
démocratie veut dire le pouvoir du peuple. Autre exemple celui de "politique"
qui vient de "politicos", "polis" veut dire cité tandis que "ticos" réfère à
"affaires", "politique" veut donc dire les affaires de la cité.

C. Comment étudier les phénomènes politiques:


1. Matériel intellectuel :
Les livres d'histoire sont essentiels pour étudier les phénomènes politiques,
les anciens ouvrages peuvent encore servir de référence pour comprendre
ce qui se passe dans la scène politique et n'ont pas encore perdu de leur
pertinence parce que l'histoire se répète.
Revenir à différentes périodes historiques s'avère aussi être très intéressant:
d'abord la Grèce Antique, puis l'Empire Romain, ensuite l'époque de l'Europe
chrétienne, l'empire byzantin en Orient, le Moyen âge qui constitue l'âge d'or
arabe pour finir avec les contributions de l'Amérique naissante et enfin l'âge
des lumières.
2. Le terrain (l'étude ampirique):
Les techniques pour étudier un phénomène politique varient selon la nature
de ce phénomène, par exemple pour analyser les guerres, la discipline
convenable est la polémologie. Bref, une méthode est unique à chaque type
de terrain, la plupart de ces méthodes viennent de la sociologie.

D. Les disciplines de la science politique:


La science politique est née à travers la philosophie politique, ensuite est né
la sociologie qui a donné naissance à la sociologie politique. La science
politique a ensuite émergé comme discipline à l'Université, elle comporte
deux sous-disciplines: la politique publique et les relations internationales.
1. La philosophie politique:
Deux philosophes sont incontournables dans le domaine de la philosophie
politique, Platon et Aristote.
Platon est né en 437 et mort en 347 a.c, c'est un philosophe athénien, il était
le disciple de Socrate. Parmi ces œuvres notables "La République", où il
évoque la division du travail dans l'organisation politique d'une société, cette
division du travail va être reprise par l'économiste Adam Smith. Une idée
selon laquelle plus le travail est divisé au sein d'une société plus la
productivité est plus importante. Platon va être à la recherche de la cité
idéale qui doit être segmentée selon les types de métiers, il considère aussi
que le pouvoir doit être détenu par les plus âgés en les considérant plus
sages. Il avance aussi que les gardiens de la cité sont essentiels à la nation et
estime qu'il faut mentir au peuple puisqu'il n'a pas l'accès à toutes les
données. Tandis que Platon a formé sa propre école qui s'appelait
l'Académie, Aristote a fondé sa propre école aussi qui s'appelait le Lycée.
Parmi les œuvres notables d'Aristote: La politique et l'Ethique à Eudène en
plus de ces contributions en métaphysique, en astronomie et en physique. Il
considère que l'homme est un animal politique. Thomas Hobbes a repris
cette idée plusieurs siècle plus tard en disant que "l'homme est un loup pour
l'homme", les réalistes ont par la suite repris les idées des deux philosophes.
Averroès est aussi un philosophe politique connu pour avoir commenté les
travaux de Platon et Aristote. Il a par la suite créé sa propre philosophie
politique qui a jeté les premières bases d'une forme embryonnaire de laïcité.
C'est pour cela qu'il a été énormément critiqué par El Ghazali, un autre
philosophe, qu'il l'a accusé de manque de piété. Ce sont les idées d'Averroès
qui ont été reprises par les philosophes des lumières ce qui a donné
naissance à la laïcité comme on la connait de nos jours dans les Etats
européens.
Thomas d'Aquin est un religieux (1224-1274) et philosophe qui a critiqué
Aristote tout en étant d'accord avec lui concernant ces idées sur la cité idéale.
Sans oublier Carl Schmit, Al Fârâbî, Hannah Arendt, Thomas Hobbes qui selon
lui les démocraties ne se font pas la guerre, une idée qui s'est avérée fausse.
Le pouvoir
A/ Qu'est-ce que le pouvoir :
Le pouvoir est une capacité en soi et une relation, une relation déséquilibrée
et asymétrique. Il existe trois raisons pour vouloir détenir le pouvoir : servir
la communité, servir ses propres intérêts et l'amour du pouvoir (le pouvoir
pour le pouvoir).
Pour Michael Walzer, l'acquisition du pouvoir provient des ressources
financières, il peut être soit octroyé (roi à son fils) ou bien obtenu (coup
d'Etat).
Concernant la domination, Max Weber a dit :" la domination est une
puissance qui signifie toute chance de faire triompher sa propre volonté
même contre des résistances peu importe sur quoi repose cette chance".
Pour Weber, le fait de dominer est une forme d'administration du pouvoir.
La domination se fait petit à petit -afin qu'elle soit efficace- en imposant des
règles strictes auxquelles nul ne peut échapper, elle s'illustre à travers des
actes de langages.
Pour résister à la domination, il faut avoir un esprit critique et user de sa
capacité à accepter ou refuser la simple vérité de l'autre.
Une autorité légale et rationnelle permet de détenir une souveraineté
légitime et donc d'administrer le pouvoir et dominer.
B/ Les champs du pouvoir :
Il existe un bon nombre de champs de pouvoir : mystique, séductif, politique,
etc.
Le pouvoir politique peut être réparti en plusieurs sous-champs : législatif,
judicaire, militaire, économique, religieux, etc.
De nouveaux champs du pouvoir politique émergent grâce à des lois.
Ces champs de pouvoir sont infinis et séparés dans plusieurs ministères et
organismes gouvernementaux, c'est le concept de séparation des pouvoirs,
et donc la non-concentration du pouvoir dans la main d'une seule personne,
on parle de pouvoir dilué.
De nombreux philosophes ont préféré le pouvoir concentré au pouvoir dilué,
le premier d'entre eux est Aristote qui soutient qu'il est plus efficace par
rapport à un pouvoir réparti et séparé. Ainsi il considère que la dilution du
pouvoir pourrait engendrer le chaos. Cette approche est adoptée par
plusieurs hommes politiques pour justifier une concentration du pouvoir,
c'est en quelque sorte une vieille excuse pour légitimiser l'autocratie.
Aristote prônait aussi un pouvoir du juste milieu, ni très autocratique, ni très
démocratique. Il s'agit de la modération politique.
Dans son œuvre Ethique à Nicomaque, Aristote définit la justice comme suit:
"La justice est à son tour une sorte de médiété non pas de la même façon
que les autres vertus mais en son sens qu'elle relève du juste-milieu tandis
que l'injustice relève de l'extrême". Il considère donc que le juste-milieu est
le contraire de l'extrême et qu'une bonne politique ou justice est celle qui
relève du juste-milieu. Par conséquent, les champs du pouvoir doivent être
contrôlés de façon modérée et juste.
Platon considère que seul les Elites du savoir ont la possibilité de gouverner.
Pour Hobbes, le plus important est d'éviter l'anarchie quelque soit
l'incarnation du pouvoir (dilué ou concentré).
Machiavel lui, considère que la morale n'a rien à faire dans la politique, entre
autres, ce sont deux choses contradictoires qui doivent être séparés. Il prône
aussi la modération en la considérant nécessaire pour le maintien du pouvoir.
Cette modération n'a rien à voir avec celle d'Aristote concernant le pouvoir
du juste-milieu. Il ne s'agit du tout pas d'éthique mais de question purement
pragmatique liée aux propres intérêts du prince.
C/ Les formes du pouvoir :
Le pouvoir peut prendre deux formes, exécutif ou symbolique.
Ils peuvent avoir autant de puissance l'un comme l'autre avec une différence
de matériel institutionnel et bureaucratique. Le pouvoir exécutif repose donc
sur des institutions et des organismes, ce qui n'est pas le cas pour le pouvoir
symbolique.
Par exemple, le pape détient un pouvoir exécutif dans le Vatican et un
pouvoir religieux symbolique dans l'ensemble du monde chrétien.

D/ Le pouvoir et la puissance :
Raymond Aron (1905-1938) a écrit un ouvrage intitulé "Paix et guerre entre
les nations" de relations internationales. Il y a critiqué Ronse Morgenthu qui,
selon lui les Etats sont des entités égoïstes comme les êtres humains, qui ne
font que chercher leurs intérêts propres, et donc leur seul but est d'étendre
leur puissance et d'assurer la sécurité. Il estime aussi que les relations
internationales sont anarchiques.
Raymond Aron va critiquer cette approche réaliste selon lui. Il va aussi
observer que les anglophones ont un seul terme pour qualifier à la fois la
puissance et le pouvoir, c'est celui de "power". A ce propos il avance que dans
le monde francophone il existe deux termes pour qualifier le pouvoir et la
puissance, chaque concept à part. Selon lui : "Peu de concepts ont été aussi
couramment employés et ont été aussi équivoques que celui de puissance
[…] J'appelle puissance sur la scène internationale la capacité d'une unité
politique d'imposer sa volonté aux autres unités politiques". Raymond Aron
parle d'unités politiques et non pas d'Etat puisqu'il considère qu'il pourrait y
avoir d'autres acteurs qui peuvent à leur tour disposer d'un pouvoir ou d'une
souveraineté à l'échèle nationale ou internationale. La puissance est donc
selon lui la capacité de faire ou de détruire.
Le pouvoir est intrinsèque (relatif à la personne et non pas nécessairement à
une relation) et est relatif à la souveraineté, alors que la puissance est relative à
la capacité de l'exercer. Par exemple, dans le cas d'un coup d'Etat, le Monarch
déchu préserve encore son pouvoir, mais en effet sans aucune puissance.
E/ La légitimité politique :
Pour Platon, la légitimité fonde l'idée de justice. Dès lors qu'il y a légitimité
alors il y a justice.
Pour Aristote, la légitimité permet de faire la distinction entre monarchie,
aristocratie et démocratie. Le type de légitimité nous informera donc sur le
degrés de justice dans l'interaction entre la société et l'Etat, ces interactions
sont définis par ce qu'on appelle un régime.
Plus récemment, chez les auteurs modernes et contemporains, la légitimité
est devenue une notion fondamentale pour comprendre l'organisation
politique de nos société. Celui qui a plus pensé ce concept de légitimité est
Max Weber. Il a en fait élaboré la notion sociologique d'idéal-type, il s'agit
d'un concept sociologique qui renvoie à une catégorie sociale, il y a autant
d'idéaux-types qu'il y a de catégories sociales.
Max Weber a appliqué cette notion sociologique à la légitimité, il a donc
distingué trois idéaux-types de la légitimité :
 La légitimité charismatique, Weber a dit :"Le charisme c'est la qualité
extraordinaire d'un personnage qui est considéré doué de forces ou de
qualités surnaturelles ou surhumaines ou au moins spécifiquement extra-
quotidiennes qui ne sont pas accessibles à tous, ou comme envoyé par
Dieu ou comme exemplaire et qui pour cette raison est considéré comme
chef".
 La légitimité rationnelle, elle existe dans les démocraties pluralistes
contemporaines. En votant pour une personne, celle-ci est considérée
légitime pour exercer son pouvoir.
 La légitimité traditionnelle, elle existe dans les monarchies, il s'agit d'une
légitimité héréditaire. Cette légitimité n'est pas fondée sur l'appartenance
à la nation mais sur la loyauté envers le Monarch. Les dynasties régnantes
européennes ont refusé ce terme de nation et considéraient qu'il y avait
des Etats comportant le Monarch et ses sujets seulement. Ainsi le
souverain se chargeait de la protection de ses sujets et il n y avait aucun
sentiment de cohésion nationale à l'époque.

F/ La gouvernance :
La gouvernance est un dispositif qui permet de penser l'action publique, et
de s'organiser à l'intérieur de son organisation et de répartir le pouvoir soit
par des normes soit à travers des institutions. Ce nouveau terme est venu
remplacer le terme "régime", puisque "régime" est intimement lié à l'idée
d'Etat et ne peut pas être donc perméable vis-à-vis d'autres configurations
telles que les entreprises. La gouvernance désigne à la fois les acteurs, les
mesures à adopter et les objectifs à atteindre.
L'Etat
A/ La naissance de l'Etat :
L'Etat moderne est né entre 1250 et 1350 en Europe avec l'émergence des
monarchies européennes. Pour d'autres penseurs, ces monarchies ne
constituaient pas des Etats modernes avant les traités de Westphalie en
1648. Il s'agit d'un ensemble de traités qui ont mis un terme à la guerre des
30 ans (1618-1648) principalement en terres allemandes entre l'empereur
germanique et les protestants. Pendant ces traités, c'est la première fois que
des Rois, des chefs de délégations, des Prince se réunissaient autour de la
même table afin de décider de la délimitation de leurs frontières, il s'agit d'un
embryon d'organisation multilatérale. Les traités de Westphalie ont donné
naissance au concept d'Etat souverain et donc de nouvelles perspectives de
coopération bilatérale entre différents pays.
Les traités de Westphalie sont comme suit :
 Münster en 748 entre l'Espagne et les Provinces-Unis.
 Münster en 748 entre la France et le Saint-Empire.
 Osnabrück en 748
 Nuremberg en 750 entre la France et le Saint-Empire et le Saint-Empire et
la Suède.
Parmi les objectifs de ces traités : mettre fin à la guerre, délimiter les frontières
et garantir la paix religieuse. Cet ordre territorial était garanti par la France et la
Suède jusqu'à la révolution. Ces traités constituent aussi la génèse du droit
international à travers les différents traités bilatéraux.
Plus tard ces traités donneront aussi naissance à l'Etat nation suite à l'expérience
française et allemande. D'une part de l'expérience française suite à la révolution
française qui donnera lieu à un Etat nation fondé sur des valeurs commune, une
langue commune mais aussi sur l'idée de "citoyenneté". D'autre part d'une
expérience allemande après la guerre de trente ans qui donnera naissance à
l'Etat allemand moderne.
Deux textes fondamentaux vont être étudiés pour en savoir plus sur la naissance
de l'Etat nation, le premier est celui du français Ernest Renan a donné une
conférence intitulé "Qu'est-ce qu'une nation ?" En 1882. Tandis que le deuxième
est celui de l'allemand Johanne Gottlieb Fichte qui s'intitule "Discours à la nation
allemande", il a été publié entre 1807 et 1808.
L'Etat nation est l'idée d'un territoire au sein duquel est exercé un pouvoir
centralisé qui coïncide avec une nation fondée sur un peuple qui reconnait
collectivement son appartenance et son lien avec cet Etat. Ce peuple est censé
partagé une langue, une culture ou bien un sang commun.
Dans la vision allemande la nation se fonde sur une communauté qui partage la
même culture, alors que dans la vision française la nation repose simplement
sur la volonté de vivre ensemble, c'est l'adhésion des peuples à un même idéal.
Renan a dit : "De nos jours, on confond la race avec la nation et l'on attribue à
des groupes ethnographiques ou plutôt linguistique une souveraineté analogue
à celle des peuples existants […] La nation moderne est donc un résultat
historique amené par une série de faits convergents dans le même sens".
Pour Fichte, la nation ne repose pas sur cette idée de converger vers le même
sens, elle repose sur des éléments tels que des croyances notamment
religieuses, sur des similitudes linguistiques et culturelles, sur l'idée de
patriotisme.
Selon la vision française, c'est au rôle de l'Etat de développer un sentiment
d'identité nationale. L'Etat doit donc s'efforcer d'effacer les particularismes
régionaux et opter pour un processus d'homogénéisation à travers la diffusion
d'une langue et d'une culture commune et la mise en place de symboles forts
comme les drapeaux qui viennent remplacer les armoiries des dynasties
régnantes.
L'Etat nation va être le porteur d'une conscience nationale à travers
l'introduction de droits et de devoirs à travers un système de lois

B/ L'Etat moderne et la politique :


L'Etat s'est imposé comme une structure qui apparait naturelle et que sans son
existence nous vivrons alors dans l'anarchie. Une idée qui apparait fausse
puisque l'Etat n'a duré qu'un petit fragment de notre histoire. Suite à l'influence
du pouvoir sur nous, nous sommes conditionnés que l'Etat est nécessaire pour
notre vie sociale et pour la sécurité internationale. L'Etat se maintient d'abord à
travers l'introduction de cette idée et puis à travers le respect du rapport des
forces sociales, puisqu'il a permis aux classes dominantes de persister afin
d'investir et d'aménager. Il y a donc une sorte de rapport d'interdépendance
entre l'Etat et la bourgeoisie.
Max Weber a défini l'Etat comme suit : "L'Etat peut être définit comme une
organisation qui exerce son contrôle sur un territoire et une population dont
l'objectif est la régulation, le contrôle et le développement des interactions
sociales et économiques et qui cherche à préserver sa propre légitimité ainsi que
sa propre sécurité à travers le maintien de la sécurité de ses membres". Norbert
Elias, Pierre Bourdieu, Max Weber et Charles Tilly font partie des nombreuses
personnes qui ont pensé la définition de l'Etat.
Elias Norbert est un sociologue allemand, il a écrit "la genèse de l'Etat" et "La
dynamique de l'Occident". Il analyse en particulier la construction de l'Etat
absolutiste français de 987 jusqu'à la fin du règne de Louis XIV. Ila construit sa
théorie sur l'Etat à travers l'expérience française. Pour lui, la genèse du pouvoir
passe par :
1. La monopolisation du pouvoir sur un territoire.
2. La centralisation du pouvoir aux mains d'une seule entité (appareil de
domination spécialisée).
3. La constitution et le contrôle des forces militaires.
4. La collecte d'impôts.
Elias observera que la genèse de l'Etat modifiera le comportement des individus
à travers l'introduction des droits et des devoirs et de pousser les individus à
s'autocontrôler et de réguler leurs comportements sociaux.
La société
A/ Qu'est-ce que une société :
La société vient du latin "societas" qui veut dire une association d'Hommes, et
cette association considèrent qu'ils font partie du même groupe. On parle d'une
idée de reconnaissance et de conscience d'appartenance à un groupe commun.
Pour beaucoup de philosophes l'individu est un animal social parce qu'il a
tendance à vivre et s'organiser naturellement au sein d'une société, la société
est donc indispensable au bien-être et à la survie de l'individu.
A travers la lecture du texte "Qu'est qu'une société", nous constatons que la
société est aussi une sorte de comportement, quand on observe un ensemble
de comportements et de liens d'interactions entre les individus, que ce soit des
liens d'interdépendance, de solidarité ou autres alors nous pouvons parler dans
ce cas de société.
Il y a deux visions concernant l'origine des comportements sociaux :
 La vision Holist : il s'agit d'une vision englobante et générale, une vision
de haut pour comprendre le détail de la chose, elle est liée au courant
organiciste qui a émergé au XVIIIe siècle et s'inspire des sciences
biologiques. Ce courant considèrera la société comme un organe avec des
membres qui sont reliés à un tout, l'existence des membres dépendra
alors de l'organe. On considère de cette vision que les structures sociales
façonnent les individus et que ces dernières vont déterminer et
conditionner les comportements des individus. La société façonne les
individu
 La vision individualiste : observer les comportements à l'échèle individuel
pour comprendre le fonctionnement de la société. Selon cette vision,
l'individu façonne la société, la somme des comportements individuels
donnera alors la société. Les individus façonnent la société.
Herbert Spencer est considéré parmi les fondateurs du courant organiciste, il
soutient une théorie d'évolution sociale "darwinisme social". Pour pouvoir
évoluer, il soutient que l'individu doit s'émanciper de l'Etat, c'est un libéral et il
considère que l'individu doit primer avant le groupe.
A cette époque, l'idée de Nation triomphe et Herbert Spencer y est totalement
opposé. Il considère que l'idée de contraindre les individus à appliquer des règles
familiales au sein de la société ne fonctionnera pas, c'est-à-dire que nous ne
pouvons pas réappliquer les liens de solidarité familiales au sein de la société à
travers le pouvoir exercé par l'Etat. Pour lui, pour qu'il y est une régulation
sociale parfaite il faut que celle-ci soit obtenue par la libre volonté. A travers
cette libre volonté se constituera une société qui a une individualité propre.
Emile Durkheim à son tour considère qu'on ne doit pas contraindre l'individu et
qu'il doit être au centre de la réflexion et des intérêts. Il est convaincu qu'avec
la naissance d'individus libres se constituera une société avec une individualité
propre. Il considère que les individus sont déterminés par une volonté de se
socialiser er qu'ils sont liés par une solidarité soit mécanique ou organique.
Tandis que les individualistes considèrent que la société n'est pas un tout en soi
mais elle ne s'agit que d'une agrégation de comportements individuels.
Selon Emile Durkheim, la société renvoie à un groupe d'individus qui
reconnaissent leur appartenance à ce groupe à travers les liens de solidarité
soient mécaniques soient organiques qu'ils entretiennent avec les individus de
ce groupe, ces liens de solidarité font émerger un ensemble de mécanismes, de
normes, de croyances et d'idées qui permettront de définir ce groupe.
Il y a deux points pour différencier la société d'un groupe social :
 La grandeur, une société renvoie à un large groupe de personnes qui ne
sont pas censés se connaitre.
 Le degré d'élaboration d'actions collectives qui est plus important dans
les sociétés.
La société est tout d'abord une question de représentation, plus les individus
reconnaissent leur appartenance à une société, cette dernière existe.

B/ Les classes sociales :


Les sociétés sont caractérisées par une division de classes. Il s'agit d'une
approche qui permet de catégoriser les groupes sociaux afin de pouvoir les
analyser et analyser leurs rapports. Certains parlent de classes sociales, d'autres
vont catégoriser en fonction de l'âge, le sexe, la culture. Généralement, les
classes sociales envoient à des catégories socio-économique.
L'expression de "classes sociales" est chargée idéologiquement et politiquement
puisqu'elle est liée au combat idéologique de Carl Marx . Parler de classes
sociales c'est être contre les inégalités sociales. Marx est né en 1818 et mort en
1883, selon lui les classes sociales sont déterminés par des rapports de
production, ce qui les différencient est la production et le capital. Il distingue
donc entre les capitalistes qui possèdent les moyens de production et le pouvoir
politique d'une part, et les ouvriers qui ne possèdent que leur force de travail à
vendre d'une autre part. Le but de ses œuvres était que la classe prolétaire
prenne conscience de l'inégalité des rapports qu'elle entretient avec les
capitalistes, il a voulu en quelque sorte réfléchir à la société idéale. Mais au-delà
de cette réflexion il a cherché à la provoquer en appelant les prolétaires à
prendre d'abord conscience de leur situation et à se rassembler pour aboutir à
une révolution et donc renverser le pouvoir et supprimer les classes sociales.
Selon Max Weber (1864-1920), les classes sociales sont une des dimensions de
la stratification sociale, c'est-à-dire que la société peut être organisée en
différentes catégories qui ne sont pas nécessairement socio-économique (les
classes sociales ne sont qu'une catégorie parmi d'autres pour découper la
société). Une société n'est pas donc définie que par les classes mais par
beaucoup d'autres catégories.
Pour Marx, chaque classe sociale à conscience d'elle-même et il existe un lien de
solidarité entre les appartenant à la même classe. Weber au contraire soutient
qu'une catégorie sociale n'a pas conscience d'elle-même puisqu'elle n'est pas
censée mener un combat contre une autre catégorie.
Schumpeter s'appuie sur la notion du capital pour identifier les classes.
Contrairement à Marx, il considère que la lutte des classes sociales n'est pas le
fondement de notre histoire.
La théorie de Marx a été énormément critiquée :
 Sur le plan politique : de nombreuses personnes sont contre le fait de
supprimer l'Etat et de renverser la bourgeoisie en la considérant
nécessaire à la survie de l'Etat.
 Sur le plan scientifique : La théorie de Marx ne fait pas qu'analyser
objectivement mais elle contient également une dimension normative (le
combat). Son analyse de la société n'est fondée que sur une stratification
à travers les classes et n'englobe pas d'autres catégories sociales.
La crise économique de 2008 a permis de démontrer qu'il y avait énormément
de pauvres dans un pays qui est considéré comme le fief de la démocratie.
Même après cette crise, l'Etat n'a rien fait pour remédier à cette situation.
Beaucoup d'auteurs se sont inspirés de cette situation pour démontrer que la
notion de classes sociales est valable pour penser la société. Tant qu'il y aura des
systèmes capitalistes dans les Etats, la théorie de Marx demeurera pertinente.
Pour Marx, on ne peut pas changer de catégorie sociale sans passer par une
révolution. Weber considère qu'il est possible de changer de catégorie sociale
sans pour autant passer par une révolution.

C/ La société civile :
La société civile peut être de nos jours utilisée comme un argument politique de
la part de l'Etat pour montrer qu'il intègre les besoins de la population.
Lorsqu'on parle de la population on parle de l'ensemble de la société, mais la
société civile n'est liée qu'aux acteurs associatifs qui ne représentent que
certaines catégories sociales qui se sont faits reconnus.
Jean Luca définit la société civile comme suit : " La société civile est un groupe
concret observable immédiatement à partir de ses membres qui ne sont ni des
politiciens professionnels, ni leurs clients, ni par extension des militants des
partis politiques ni le personnel administratif". Les fondateurs du terme de
société civile sont Habermas, Locke, Hegel et Tocqueville.
La notion de "société civile" est donc philosophiquement liée au libéralisme,
puisque dans la théorie libéraliste l'individu doit être considéré comme un
acteur politique en soi.
La société civile désigne l'organisation de la société en groupes d'intérêts afin de
participer à la décision politique. Pour que toute la société soit représentée au
sein de la société civile il faut identifier toutes les catégories sociales à travers
un effort de recherche scientifique continu pour faire évoluer notre vision de la
société civile.
Systèmes et régimes
A/ Les systèmes théocratiques :
La théocratie désigne tout système dans lequel le chef d'Etat tire sa légitimité
politique de son titre religieux et dans lequel les hommes de religion sont les
gardiens de cette légitimité.
La théocratie désigne à l'origine la prise de pouvoir par une caste de prêtre,
généralement, la caste la plus forte s'empare du pouvoir. On retrouve ce type
de configuration chez les orthodoxes au Moyen-Age et dans l'Iran de Khumeini
où les clercs de l'islam shiites exercent le pouvoir directement même si un
conseil de la révolution existe. La théorie a été inventée pour la première fois
après la naissance du Christ, et c'était entendu comme la plus haute forme de
louange qu'on pouvait rapporter au pouvoir politique.
Les différences entre les théocraties :
 Les régimes politiques (monarchies, républiques)
 Le degré d'application des lois religieuses dans les lois civiles et politiques.
 La légitimité du chef d'Etat.
Les points communs :
 Une religion officielle de l'Etat.
 La légitimité religieuse du chef d'Etat.
 Les lois appliquées sont des lois religieuses telles qu'elles ont été
interprétées par un corps religieux officiel.

B/ Démocraties antiques et modernes :


Dans le modèle athénien la participation des citoyens dans cette démocratie
repose sur un idéal d'égalité, il se traduit par deux concepts : "isonomia" (à égale
distance de la loi) et "isegoria" (à égale distance de la parole). Cet idéal n'a pas
été appliqué tel quel dans la démocratie athénienne, puisque la citoyenneté
n'était attribuée qu'aux hommes libres. Cependant les esclaves et les femmes
étaient défavorisés dans ce système. Dans la démocratie athénienne, tous les
citoyens sont à égale distance de la parole et de la justice et doivent donc obéir
à qui commandera demain.
Les philosophes distingueront donc entre la démocratie antique athénienne
avec un idéal surpassé et une citoyenneté qui n'est attribuée qu'à une certaine
catégorie de personnes, et la démocratie moderne caractérisée par l'accès des
femmes au marché du travail et leur émancipation sociale mais aussi l'abolition
de l'esclavage.
Rousseau a dit : "Il n'a jamais existé de démocratie et il n'en existera jamais".

C/ Les régimes autoritaires :


Juan Linez est un politologue espagnol, selon lui : "Les régimes autoritaires sont
caractérisés par un pluralisme politique limité non responsable dépourvu
d'idéologie directrice élaborée mais reposant sur une mentalité caractéristique,
sans volonté de mobilisation extensive aussi bien intensive si ce n'est à certain
moment de leur développement et dans lesquels un leader ou parfois un petit
groupe exercent un pouvoir dont les limites formelles sont mal définies bien
qu'elles soient très prédictives". Cela veut dire qu'il y a des partis mais pas
nécessairement représentatifs, c'est seulement pour animer le paysage
politique. Ce système n'a pas d'idéologie contrairement au totalitaire mais
repose sur un ensemble de croyances. L'objectif n'est pas de faire l'éloge d'une
idéologie mais d'exercer un pouvoir autoritaire. Linz insiste sur la pluralité des
régimes autoritaires . Certains régimes se maintiennent en place grâce à
l'armée, des firmes multinationales ou bien une force coloniale antérieure. Il
s'est beaucoup intéressé au régime de Franco.

D/ Les régimes totalitaires :


Selon Linz, trois caractéristiques permettent de définir un régime totalitaire :
 Régime moniste (mono=unique) qui fournit la légitimité à toute forme de
pluralisme.
 Une orthodoxie idéologique exclusive autonome et à partir de laquelle le
leader s'identifie.
 L'enrôlement de la population dans des tâches collectives.
Le régime totalitaire vise à différencier l'Etat qui gouverne de la société
contrairement au régime démocratique.
Tous les régimes totalitaires sont nécessairement autoritaires.
Tout régime autoritaire est caractérisé par une dictature.
Les caractéristiques :
-Mécanismes d'encadrement :
 Dénonciation.
 Délation.
 Suspicion.
-Contrôle de la vie sociale.
-Contrôle de la vie privée.

Communication politique
A/ La communication politique :
Selon Riutort Philippe : "La communication politique désigne l'ensemble des
pratiques visant à établir des liens entre les professionnels de la politique et
leurs électeurs en usant notamment des voies offertes par les médias".
La communication politique est un secteur d'activité à part entière et celle-ci
ne se fait pas toujours à travers les discours. Elle s'adresse à l'opinion publique.
Cette science émerge au début du XXème siècle aux Etats-Unis à travers la
presse, les sciences sociales et chez les experts de la communication politique.
Paul Lazarsfeld a analysé le rôle de la communication politique dans l'influence
de la décision de l'électeur. Elle sert à rendre un phénomène urgent afin
d'attirer l'attention sur celui-ci.

B/ Espace publique et opinion publique :


D'une part l'espace publique relève du vocabulaire de la philosophie politique
parce qu'il désigne l'espace où l'on débat sur les problèmes de la société.
D'une autre part il est aussi lié aux sciences de la communication parce que c'est
un espace publique auquel l'Homme politique s'adresse.
Jurgan Habermas a rédigé une thèse sur l'espace publique en 1962, elle a été
largement diffusée, il caractérise la construction de la « sphère publique » au
XVIIIème siècle. La sphère publique fait suite à un mouvement de privatisation
(dans le sens du domaine « privé ») à l’intérieur des sociétés occidentales. Elle
met en œuvre une communication entre des personnes privées, qui vont se
constituer en tant que public.
Caractéristique de cette sphère publique :
Elle est d’abord politique :
Elle constitue un espace de discussion qui échappe à l’emprise de l’état. Elle le
met d’ailleurs parfois en cause par les critiques qui se constituent au cours des
échanges d’opinion. Au cours de ces échanges, c’est l’exercice critique de la
raison qui prévaut. Seule la force du meilleur argument est censé prévaloir.
Elle est ensuite une sphère publie bourgeoise :
Elle rassemble ceux qui possèdent des biens, et une culture leur permettant
d’intervenir véritablement sur des sujets débattus. Elle en exclut le peuple,
considéré comme privé des compétences qui lui permettraient de faire un usage
du raisonnement.
En résumé, cette sphère publique doit rassembler les représentants éclairés de
ceux qui ne peuvent pas prendre part au fonctionnement de cet espace où se
manifeste pourtant l’opinion publique.
Pour Becker, le poids de l'opposition politique est négligé par Habermas.

Sécurité
Du latin "sine cura" qui signifie absence de soucis.
Aujourd'hui, le terme sécurité est plus large que la sécurité militaire , il englobe
beaucoup de domaines stratégiques.
Le concepteur de la sécurité est l'Etat, les domaines de cette sécurité peuvent
être définis par la société ou l'Etat.

A/ La société et l'Etat :
Le terme "sécurité" est apparu au XVIIIème siècle en Europe, pour le philosophe
allemand Leibniz la définition de l'Etat "c'est une société dont l'objectif commun
et la sécurité".
Des auteurs qui ont précédés la révolution des lumières ont considérés que nous
obéissons à l'Etat, donc c'est lui qui doit se charger de la sécurité.
Selon Adam Smith : "l'Etat doit être chargé de protéger la société de la violence
et de l'invasion d'autres sociétés".
Pendant le siècle des lumières, des philosophes ont développé des théories de
contrat social, en vertu de ce dernier l'Etat se verra investit du monopole de la
tâche sécuritaire.
Jean Jacques Rousseau a écrit que la sécurité va devenir : "Le problème
fondamental auquel l'institution étatique doit apporter une solution".
C'est au lendemain de la 2ème guerre mondiale que les Etats-Unis vont émergés
en tant que 2ème puissance mondiale. C'est dans cette période que va émerger
l'idée de sécurité nationale. L'Etat n'est plus chargé d'assurer seulement la
sécurité des frontières mais aussi celle des citoyens
Pour Pénélope Hartiand-Thunberg "la sécurité nationale est la capacité d'une
nation à poursuivre avec succès ses intérêts nationaux telles qu'elle les voit à
n'importe quel endroit du monde".
Pour Jean Luccioni: "La sécurité nationale est la capacité de résister à toute
agression étrangère".
Selon Barry Buzan: "La sécurité nationale désigne la capacité des Etats et des
sociétés à préserver l'autonomie de leur identité et leur intégrité fonctionnelle".
Thierry Balzacq a travaillé sur le concept de sécuritisation et sécurisation. La
sécurisation signifie rendre plus sûre un objet. La sécuritisation est l'acte de
langage qui permet de faire d'un phénomène de société un phénomène de
sécurité. Selon lui "l'Etat est en même temps une structure organisationnelle,
une collectivité et un instrument politique, en ce sens, l'Etat est donc un
instrument de promotion de la sécurité avant d'être le sujet ou le référent de la
sécurité".
Selon Bill : "L'Etat est l'instrument de la sécurité et les individus en sont les
sujets".

B/ La sécurité et la société :
Dans cette première partie nous avons questionné le rôle de l'Etat comme
acteur légitime dans la formulation de politique de sécurité et dans la définition
de ce qu'est la sécurité, cette sécurité nationale a principalement été envisagée
sous l'angle des intérêts des Etats. La sécurité nationale ne correspond pas tout
à fait à la sécurité des individus de la société.
A partir de ce constat nous sommes en droit de nous demander si la sécurité de
la société doit porter sur des objets différents, ou est-ce qu'elle doit porter sur
les mêmes objets mais considérant d'autres intérêts ?
Beaucoup de théories ont tenté de répondre à cette question, le concept le plus
apparent est celui de sécurité humaine, ce dernier est né d'un ensemble de
théories critiques qui visaient à remettre en question l'approche Etatique de la
sécurité et de l'élargir. Elle concerne la sécurité des individus et les communauté
plus que celle des Etats. La sécurité humaine est souvent considérée comme une
forme de soft-security et non pas hard-security puisqu'elle combine sécurité
physique et matérielle et elle prend en compte toutes les dimensions
psychologiques et morales de la sécurité : pour un Etat sécuriser un territoire ou
bien défendre la sécurité nationale renvoie à des moyens matériels, parfois de
la coercition, même l'objet de la sécurité est des violences physiques qu'on
tentera de limiter, alors que dans la sécurité on prend en compte toute atteinte
à la psychologie des individus, par exemple le bien-être fait partie de la sécurité
humaine. Cette sécurité humaine dépasse le cadre strict des Etats en
s'intéressant aux individus mais elle élargit également les champs de la sécurité,
elle ne prend pas seulement en compte la sécurité militaire ou économique,
mais aussi ce que Barry Buzan va appeler la sécurité sociétale.
La sécurité sociétale désigne la protection de la culture, des droits, des libertés,
des croyances et le maintien d'un équilibre social et familial.
La notion de sécurité humaine a été promu pour la première fois dans un rapport
publié par le PNUD (programme des nations unis pour le développement) en
1994 : "Le concept de sécurité fait depuis trop longtemps l'objet d'une
interprétation restrictive, le cantonnant à la sécurité du territoire face aux
agressions extérieure, à la protection d'intérêts nationaux face à l'étranger, ou
à la sécurité de la planète face à la menace d'un holocauste nucléaire. Il
s'applique davantage aux Etats nations qu'aux personnes".
7 composantes ont été identifiés pour définir la sécurité humaine dans ce
rapport :
 La sécurité économique : assurer un système de chômâge, sécurité
sociale.
 La sécurité alimentaire : lutter contre les pesticides, la nourriture non
équilibrée.
 La sécurité sanitaire : Etre prévenu de tous les risques sanitaires.
 La sécurité de l'environnement : politiques environnementales liées au
bien-être.
 La sécurité personnelle : sécurité physique (lutter contre les viols...)
 La sécurité de la communauté.
 La sécurité politique : créer un Etat de stabilité pour éviter les agressions
étrangères et l'autoritarisme.
Les politiques de sécurités humaines sont considérés comme complémentaires
des politiques de sécurité nationale. Plus le régime sera démocratique plus il
prendra en considération la sécurité humaine dans le mixte sécuritaire, c'est
valable dans les deux sens.

Les politiques publiques


A/ Qu'est ce qu'une politique publique :
Comprendre les politiques publiques c'est comprendre les processus à partir
lesquelles sont mis en œuvre les politiques de l'Etat. Ce concept est réservé aux
politiques de l'Etat. Qui sont les acteurs ? Quelles en sont les idées ? Quels en
sont les intérêts ? Quels sont les intérêts de la modification des institutions
publiques ? Quels sont les intérêts des acteurs ?
Il faut aussi analyser les termes des programmes publiques et la façon avec
laquelle ils sont mis en œuvre.
Dans quelle mesure les objectifs projetées vont être accomplis ? Quelles
conséquences sur la société ?
Il faudra aussi évaluer le modèle adopté, le modèle normatif et de gouvernance.
Le modèle normatif désigne les idées qui ont préexisté à ce choix. Le modèle de
gouvernance désigne l'importance des acteurs et leurs rapports après les avoir
identifiés.
La mise en place des politiques publiques décrite par Pierre Muller, il définit les
politiques publiques comme mode de gouvernement des sociétés complexes, il
parle de sociétés complexes parce qu'avant le XVIIIème siècle c'est-à-dire avant
la naissance de l'Etat nation qui prend en charge l'ensemble des aspects de la
vie politique et sociale des individus l'Etat avait moins de prérogatives, son
objectif n'était pas de consolider l'unité nationale, de définir une langue et de
l'enseigner[….] Le fait d'avoir toutes ces prérogatives en même temps à amener
l'Etat à mettre en place des politiques selon les secteurs (les politiques
publiques) à partir du XIXème siècle.
En Europe on observe la mise en place de politiques publiques pour lutter contre
les effets du marché dans un contexte d'industrialisation et de libéralisation de
l'économie.
Aux Etats-Unis dans les années d'avant-guerre les politiques publiques se sont
véritablement développées, un ouvrage les a théorisées et comment l'Etat
devrait agir face à l'augmentation de ses rôles, c'est celui d'Herald Lasswell a
écrit un ouvrage intitulé "politics who gets what, when and how ?" en 1936. Dès
leur émergence dans ce pays les politiques publiques renvoyaient à l'étude de
l'ensemble des processus liés à la décision publique.
Avec la naissance des politiques publiques des centres de recherche vont
accompagner l'Etat comment élaborer et comment les évaluer. Ces travaux
d'analyse dans le cadre de la discipline des politiques publiques sont faits dans
le carrefour d'autres disciplines et d'un ensemble de concepts. Il s'agit
essentiellement de l'analyse de la bureaucratie dans le prolongement des
travaux de Max Weber. Dans son livre "économie et société" il définit la
bureaucratie :"La bureaucratie est d'abord une forme sociale fondée sur
l'organisation rationnelle des moyens en fonction des fins". On considère dès le
départ que l'organisation des politiques publiques est rationnelle et répond à
une logique de la sorte, cela va amener un ensemble d'études sur le
comportement de l'acteur rationnel en référence aux travaux de Graham Allison
qui a élaboré la théorie du modèle d'acteur rationnel, ce modèle repose sur
l'idée que nos comportements suivent toujours une logique rationnelle de calcul
coûts bénéfices, elle permet aussi de définir nos intérêts. C'est une facilité dans
l'étude des politiques publiques puisqu'elle permet de systématiser l'analyse de
la décision publique si l'on prend en considération que tous les hommes d'action
agissent de manière rationnelle. Tous les comportements bureaucratiques vont
être analysé en fonction de ce modèle.
Max Weber ne défend pas le modèle de l'acteur rationnel mais il considère que
la bureaucratie répond à une logique rationnelle.
La théorie de l'acteur rationnelle a été critiqué parce qu'elle ne prend pas en
compte l'irrationnalité (les émotions, la fierté, la vengeance, la recherche de la
reconnaissance…).
Les théories des organisations qui sont nés dans les années 2à aux Etats-Unis
sont un autre champ disciplinaire pour l'étude des politiques publiques. On y
étudie les acteurs, les stratégies, les systèmes et les agendas. On va considérer
qu'il y a des systèmes organisationnels très structurés avec des liens tout en
définissant la nature de ces liens et comment ces systèmes se structurent. Il
faudra aussi analyser les agendas (les programmes nationaux et leur cohérence
avec les programmes régionaux…).
Le management est également un champ disciplinaire qui permettra
l'émergence des politiques publiques en tant que discipline. Selon Annie Bartoli:
"Le management publique correspond à l'ensemble du processus de finalisation,
d'organisation, d'animation, de contrôle des organisations publiques visant à
développer leurs performances générales et à piloter leurs évolutions dans le
respect de leurs vocations". Il s'agit de l'introduction des politiques
économiques dans la gestion des politiques publiques. Une sorte d'emprunt au
management des entreprises leurs techniques pour gérer les ressources
humaines, créer des agendas, pour mieux s'organiser pour les introduire dans
l'organisation de l'Etat pour une plus grande efficacité.
Il y a une nouvelle théorie qui s'appelle le "new public management" et qui vise
pour les Etats à véritablement s'approprier les méthodes d'organisation dans les
entreprises.

B/ Les politiques domestiques :


Les politiques publiques englobent les politiques intérieures (domestiques) et
les politiques extérieures (politique étrangère, politique de défense, politique
de commerce extérieur).
Les politiques domestiques sont divisés en six catégories :
1. La politique de sécurité intérieure : organisation des forces de polices, de
renseignement, l'application des lois (le judiciaire). Pour François Dieu, les
politiques de sécurité intérieure sont définis ainsi : "Un ensemble plus ou
moins cohérent de décisions et de mesures prises par les instances
politiques légitimes dont l'objectif est d'apporter par la mobilisation des
institutions sécuritaires de régulation sociale et, le cas échéant, d'autres
partenaires publiques et privés, une réponse effective aux diverses
formes d'insécurité induite par le phénomène délinquant". Les politiques
de sécurité ne sont pas nécessairement cohérentes.

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