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L E S V E R S D'OR
PYTHAGORICIENS
DOOR
Pag.
PRÉFACE IX
INTRODUCTION
Sommaire du contenu des XQvad'Ejirj . . . x
Ouvrages consultés XI
Tradition manuscrite xn—xxiv
Forme et Composition des XQva&'Enrj . . . xxv—xxxm
Date des Xgvad "Enrj xxxiv—XXXVIH
Le but de 1'auteur xxxix
Jamblique au sujet des Xgvad "Ent] et le com-
mentaire d'Hiéroclès sur les Xgvad Emj . . XL—XLIII
TEXTE 1—3
COMMENTAIRE 4—76
PRÉFACE
1
SOMMAIRE DU CONTENU DES XPYSA EIIH
v. 1—8. Introduction: L'attitude de Vhomme vis-è-vis du monde
extérieur:
attitude de respect a 1'égard des êtres divins, des parents
et autres relations familiales,
attitude amicale a 1'égard des personnes de qualité,
attitude de patience a 1'égard de tous, en particulier des amis.
v. 9—48". La bonne maniere de vivre:
v. 9—20. Régies pour la vie personnelle (discipline,
équité, responsabilité, résignation),
v. 21—26. Régies concernant 1'attitude qu'il faut prendre
a 1'égard d'autrui (prudence, réserve),
v. 27—39. Régies pour la vie pratique (prudence, circon-
spection, sobriété),
a
v. 40—48 . Régies concernant la manière de suivre le
chemin qui conduit a la vertu divine (examen et
épuration personnels).
b
v. 48 —60. La yv&atg, conséquence heureuse de cette manière
de vivre.
Elle procure la vraie compréhension:
v. 50—51: des relations mutuelles entre le divin et
1'humain,
v. 52—53: de 1'essence véritable de la nature,
v. 53—60: du sort pitoyable de ceux qui ne possèdent
pas la yv&aig.
v. 61—71. La yvcöoig mène ü la amxtigla.
v. 61—64: 1'assurance que la juste compréhension de lui-
même donne a 1'homme la conviction de sa divinité,
tandis que la juste compréhension de la nature lui
en donne la preuve,
v. 65—71:1'assurance que cette compréhension 1'affranchit,
et que jointe è une pureté continue elle lui assure
1'immortalité.
OUVRAGES CONSULTÉS
Editions des Xgvaa "Enr/ et du commentaire d'Hiéroclès:
1) Voyez 1'appendice.
XIII
V P L A R T F M B
V P
1 I L
A R 1 ~ T F | M ] B
25 c e t e r i : Xóymi — xi yog _ _ _ _ ^
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c e t e r i : j t t i y r e r e è'gycai —
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26 c e t e r i : no^ai —
— — nev&s —
ceteri: r o t rot
1
' — — OOI
27 c e t e r i : orcatg — _
— — Jicog —
28 » e < W t r n e d a o e l v n or,aoec v «tfaonv nodoaec* «rfaaw „odaoecv ntfooe» ^ a a e c v
c e t e r i : avónxa — , ,
— — avovt)xa — _ avóv xa V
29 c e t e r i : êxxeXéeiv — .
• — — xeXéeiv
3
fiexénsixa c e t e r i : uexéjteix
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— — — pexejietxa —
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31 c e t e r i : oaaa —
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32 c e t e r i : ovS' ^ S ' _ _
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33 c e t e r i : r e fiéxgov — o m . T e
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" ™ r ' l ™ °hc°v oirov acxov o i x m v a h ( o v
34 a avcjo c V o> dvc^aec & v l ^ a r j a > d v l ^ a e l a> a v l i l < s r ) a> & v ^ a i J a , & v ^ a r j g , ^ a a V cr,ar,
c e t e r i : Xéyat Xéa>v _
— órt oaa —
37 Sanavüv Sanav&v Sa^avav Sanavav Sanavcöv SanavSv Sanavcöv Sanavav Sanavav
ceteri: « a o d xaioóv . ,
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— — Jtoog xaiQov
ceteri: aSanucov — t ,
39 c e t e r i : Jtoaaae — norjooe _ — _ -
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ceteri: Xóyto-at
— — | Xóyiaoi
1) A d d . M d u o s versus. 2) s u p e r s c r . i).
XIX
XVIII
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J t e a y £ l
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1) coni. a' 2) Nauck: re 5i Diehl: e 3) Add. L A T B M unum versum. 4) 52 s. om. M errore in fine f 4*. 5) superscr. m. 6) superscr. «.
XX XXI
V P L A R T F M B
70 ceteri: am/ia £g _ _ _ e l g _ _ _
m
II ressort de cette liste que les points de différence entre V et
les autres manuscrits se trouvent dans la proportion suivante:
P : 45, L : 49, A : 53, R: 38, T : 57, F : 33, M : 62, B : 61.
L A T M B , qui donnent un vers supplémentaire après le vers 44,
sont aussi les manuscrits offrant le plus de points de différence
avec V. Parmi eux A est de beaucoup le meilleur et contient le
moins d'erreurs et de versions improbables. L se distingue d'une
manière favorable de M et de B. B, en dépit du grand nombre
de fautes qu'il renferme, semble le plus conforme a A. En effet
A et B ont neuf fois la même version, version qui ne se retrouve
dans aucun des autres manuscrits, a savoir aux vers 20, 23, 37,
48, 49, 51, 53, 60 et 68.
Des autres manuscrits comparés a V ; P, R et F, c'est R qui
donne les meilleures versions sans toutefois arriver a égaler V
qui lui est bien supérieur. F a plus de conformité avec V, il
donne la même version que ce dernier aux vers 18, 21, 29,
39, 43 et 56 ce qui n'est le cas d'aucun des autres manuscrits.
L'ancien manuscrit P a probablement perdu beaucoup de sa
valeur par la négligence du copiste. II offre une conformité frap-
pante avec V (F) au vers 6: ènaxpeXUuoi et au vers 57: pottf
avzcöv, ttvkivdqotq.
A présente beaucoup de versions différant de celles de V, mais
ces versions ne sont pourtant pas a rejeter immédiatement et A
garde une certaine importance vis-a-vis de V. Une grande partie
de ces différences découle en effet de 1'orthographe: a ou ij.
V donne plusieurs tormes en o, tandis que A n'a presque exclu-
sivement que des formes en iy. Selon moi ce sont justement ces
formes en o qui, jointes a son ancienneté, plaident pour V. Le
poème possède le caractère ionien trés prononcé du langage
épique, nous nous attendrions donc a trouver aussi les formes n
au lieu d'o. Etant donné le fait que tous les manuscrits, V y
compris, donnent des formes en o a cóté de celles en r\ nous
devons admettre la possibilité que 1'auteur ait choisi ces formes
pour donner une teinte attique a son poème. Nous trouvons
XXIII
1
du reste un exemple de ce genre dans Solon ): Yrj ionien
prédomine dans ses Elégies, pourtant on trouve régulièrement un
d a n s l e s
o après e Elégies 3 et 10: ijpexéoa 3, 1; noa-d'èvxes
3, 25; xgaxéa 3, 35; noaóvei 3,38; Xapnoag 10, 2; QaiStov 10, 5;
(rhomérique ófigifion&xoTi 3, 3 fait exception) et y après e et t:
xoltf 3, 3; 'Aét/yaiti 8, 43; dtpoaSlriiaiv 3, 5; ^av%Lr\i 3, 10;
j]kiHit]v 3, 20; doyaXéng 3, 39; dïègini 10, 4; A ^ c ( ? ) 10, 5 (a
1'exception de Svovou-ia 3, 32; et eovo/ita 3, 32). Dans les 17
vers trouvés sur le papyrus de 1' 'AfrqvaUov noXixeia d'Aristote
Pa suit aussi régulièrement Pt: 'Iaovtag, qnXagyvgUiv, vjieorjcpa-
viav chap. 5, Afav chap. 12. Nous trouvons également dans
Solon des formes en ev et ov. Par exemple: roekoe* 1,33;
(pooevfievoq 1,45; aXovxovoiv 3,11; 24,1; adutoQoiZ,22; btvoQv-
2
tai 3, 24 ).
II me paralt trés admissible que le poète des XovodlSani ait
eu la tendance a mettre un a attique après un g et un y ionien
après e et t; V étant plus que les autres manuscrits écrit de la
même manière, j'estime que son autorité doit être maintenue.
C'est pourquoi j'ai employé aussi Pa après un g, a 1'exception
des passages oü V s'accorde avec tous les autres manuscrits, ou
du moins avec les meilleurs d'entre eux. Ainsi: ngdaaeiv v. 28;
nodooE v. 30, 39; A«ygd v. 59; mais fiixQijg v. 7; norj^rjig v. 11;
noij^ai v. 26; èxjtorj%ag v. 44. II en est de même pour 1'if
après un t, ainsi: kayyelrjg v. 10; #efys v. 46; doo/iyy v. 52;
TOM; v. 57 et vyiEïtjg v. 32, ce dernier mot est donné ainsi par
P L A T B M, tandis que V et F ont vyisfae. Pour ce qui est de
ev ou ov j'ai suivi Pexemple de V qui écrit partout ev, excepté
aux vers 1,27 et 35 oü nous trouvons ov: aéfiov, fiovleiov,
APPENDICE
1) Une comparaison établie entre le langage des XpvaS "Enrt et les Elégies
de SOLON justitie a mon avis 1'élément ionien-épique qui ressort si forte-
ment de la forme et des mots de ces écrits.
2) Voyez: O T T O HOFFMANN Geschichte der Griechtschen Sprache I (Samm-
lung Göschen) pages 82—84.
XXIV
1) Chaque fois que D E L A T T E est cité, il est question de ses „Etudes sur
la Littérature pythagoricienne".
2) D E L A T T E chap. III.
2
XXVI
v. 71 b.
— &ebc. apfioorog ovxéxi örnjtós.,
Nous verrons que ces paroles sont ou bien une citation d ' E m -
pédocle ou bien une expression toute faite')•
1) D E L A T T E p. 51.
2) D E L A T T E p. 55.
3) D E L A T T E p. 70.
XXXI
1
Mullach )» qui traite en détail la question de 1'époque a la-
quelle ont été écrits les XQVOÜ 'Emj, dit: „nihil enim in nis
versibus est abhorrens ah antiquitate, a Pythagorae decretis, ah
optimorum auctorum de Samiophüosopho et eias familia testimoniis".
L'auteur, a qui il n'attribue pas non plus un trés grand talent
poétique, doit, selon lui, avoir vécu au temps de la guerre du
Péloponèse ou un peu plus tard quia eias dicendi genus dissi-
n
Jamblique, dit Mullach p. XXII, est bien le premier qui fasse men-
tion du titre „Xgvoa'Ejoj", mais on sait combien les auteurs anciens
étaient négligents a nommer des titres. Ceci a été le cas aussi
pour les Xovoa "Enrj: Jéröme, dans son épttre a Rufinus, parle
vaS
de: xe naoayyêkiMxti, Galien, dans de cur. morb. chap. 5,
de: naoaivéoeic. qjegofiévag üv&ayógov (il n'est pourtant
pas probable qu'il fasse allusion ici aux Xgyaa 'EJITJ, voyez le com-
mentaire p. 10). Simplicius dans Epict. Enchir. page 3 (ed. Salmas.)
parle d' iorotf^xac, et a la page 204 de jtaoayyéAjiaza. II suppose
que nul n'avait donné le nom de Xgyaü 'EJITJ au poème avant le
4ème siècle après J.C., mais que celui-ci n'en existait pas moins
bel et bien auparavant.
Cobet dit au sujet du poème'): „TA Xovoa 'EJITJ, nescio quis
incertum quo tempore consarcinavit ex iis, quae Pythagorae aut
Pythagoreorum aut erant aut esse putabantur. Farrago est incon-
dita versuum diversae aetatis et coloris et stili in aliis brevior,
auctior in aliis. Multa in antiqua sylloge legebantur, quae nunc
sine vestigio perierunt, multa contra accesserunt nova et veteribus
inaudita non minus a sententia veterum quam sermone abhorrentia".
II ne dit pas a quelle époque il estime que le poème doit
avoir été écrit.
2
Nauck ), fait un exposé de la langue, du style, de la métrique
et de la date des Xgyaü 'EJITJ. II est d'avis que le poème doit
avoir été composé au 4ème siècle après J.C. par un compilateur
qui, pour induire les gens en erreur, lui donna un titre spéci-
eux. Nauck p. 213—219 cite de manière détaillée les ouvrages
et les passages oü se trouvent des vers empruntés aux Xovoa
"Enn. Cet index fait ressortir que Chrysippe (dans Aulu-Gelle
N.A. VII 12) a été le premier qui ait cité un vers des Xovoa
"Enri, a savoir le vers 54; viennent ensuite Cicéron {de senec-
tute X 38) citant les vers 40—42; Arrien (dans Epict. dis-
sert. III 10 2) citant les vers 40—44; Plutarque (consol. ad
Apollonium c. 29 p. 116E) oü il cite les vers 17,18, (de superst.c. 7
p. 168 B, de curios. c. 1 p. 515 F) avec le vers 42; Galien
(de cur. morb c. 5) citant le v. 12; Sextus Empiricus (adv. math. IV 2)
citant le vers 47; Diogène Laërce (VIII 22) citant le vers 42;
Clément d'Alexandrie (Paedag. p. 154) avec le vers 44; Porphyre
1) Cobet p. 460.
2) Epimetrum de Pythagorae aureo c armine.
XXXVI
(V.P. 40) avec les vers 40—42; Thémistius (prat. XIII p. 175 A)
avec le vers 42; Julien (orat. VI p. 196) avec le vers 47 un peu
modifié. Aucun de ces auteurs ne mentionne les XgyaaHSmi comme
source, ils se contentent de citer des vers sans nommer d'auteur,
ou bien ils les attribuent a Pythagore ou aux pythagoriciens.
Jamblique, dans son Protrepticus chap. 3, est le premier a nommer
les Xgyaa "Emi comme source; plus tard Stobée, Proclus, Sim-
plicius, Georgius Cedrenus suivent son exemple.
Nauck nomme encore: Gregor. Naz. contra Jol. p. 97 C. olna^
•vfilv xd. üv&ayógov a>tXoaoq>oSvxes, ofc xb avxbg è"q>a xb ng&xov
xal uéyutxóv taxi x&v Soyfidxcov xal x&v Xgva&v 'En&v etx
abv fioXvfiö&v algexóxegov. Hieronymus epist. ad Rufinum:
cuius enim sunt 'dia %gvad utagayyélftaxa? Nonne Pythagorae?
Alciphr. 3 55 7: 6 üv&ayógeiog Sè xi)v aiconr)v Xvaag x&v
Xgva&v 'En&v xiva fiovaixr)v dgfiovlav éxegéxi£ev. David proleg.
philos. in schol. Aristot. ed. Berol. p. 13 b 23: fajiè ydg ws
oléo&a> xd. Xgvad'Ent] avxov eïvai, dXXd xig x&v nv&ayogelav
énoiTjae xavxa xal ngög xiu.r)v è'ygaye xb övoua xoü otxeiov
SiöaoxdXov.
Nauck ne trouve pas étonnant qu'avant Jamblique les auteurs
n'aient pas mentionné le titre Xoyoa'TSmi; selon lui ils ne le
connaissaient pas. II n'estime pas non plus probable que le poème
ait porté un autre titre, ou qu'il en ait été dépourvu, et que
Jamblique ou quelque autre néo-pythagoricien ou néo-platonicien
1'ait, par admiration, baptisé Xgyaa "Ent/; du reste, si tel avait
été le cas, ce titre aurait-il été généralement adopté? Nauck est
d'avis que seul l'auteur a pu employer le mot xoyaa. D'après
lui des mots tels qu'e**£o»ot a la place d'<f*£o»ai (v. 9, 35),
è'Xeiyja a la place d'SXutov (v. 70), 1'emploi de xxOa&ai au passif
et la forme inusitée èlaxéaaq démontrent une époque postérieure.
Delatte, page 4, estime que cette oeuvre n'a pas été publiée
avant le 3eme siècle après J.C.
vaS
Tit. Uv&ayogixè tmt xi ovzcog biixaloi/itva (xi iniXeyópeva P) xe
ozoixeicooiv jzeoiéxovra Hfg zeXeiozdzrtg x&v üv-d-ayopeicov wiXooowiag V P .
üv&ayópao xéde jouera é'jrr; ïo&t ióvxa A . 1 Sidxeizai Camerarius Sidxeivzai
VPA Diehl. 2aéfiovWPaifieA. 4 aovg re VP zovg re A èyyeyamzag V ixyeyacözag
PA. 5 dpezrji JIOUV VP apezr)v Jl0&é<av A dpiazog PA apeozog V. 6 êncoweXi-
poioi A êazcoweXiaioi VP. 7 ir^atgtPA è"x#etpe V. 11 Jtp7j^ ig
V V npij^ai P
3
mgrj^eig A. 12 pdXioz V A uéXurxa P. 16 tpiXeï V miXei P A êUJLox' P A
3
ÜXXooz V. 17 Saaa Sè A Saaa xt V Saa re P. 18 tjr V «5» P A itVV V
2
<tjf««S P Slyg A zaéxt/v V P ngémg A dyavdxxei VP mg A dydpog P.
19 lao#ai Sè V A Si om. P. 20 xovxtov V P raSra A. 21 Xóyoi om. V
SeiXoi V A noXlol P. 22 ixnXtjoaeo V P ivinXtjooeo A.
2
3
2 3 yjevSos V P ipevSovg A S' om. PA. 2 4 «fc V A P-corr. P bil
navxi V A bti ndvxa P. 2 5 nagcuzrft VA ndptut' P. 26 f»»> Om. P.
3
28 npaaativ V P npr]aaeiv A . 29 pexéntiz PA fméntixa V aviïjou PA
dvir)ar,i V. 30 noaaae V P npijeoe A SiSdaxev VP 8i8doxov A pvdiv x&v
Diehl (add. et corr. XXIII) m&v «&» V P finak A. 32 o W V A
unS' P vyieïr/g PA iyuiag V Diehl. 33 aixov V P alxaw A . 34 Xëym V A
Uarr P dvirjoei PA ivi^avi V. 35 tWltov iè V A «»*£ ||| P.
36 xoiavxa A xavxa V P . 37 taxav&v V P ianavav A Diehl aSarjpcov V P
3 3
8atipa>v A . 39 T O 5 # A xavxa V xavx P d ae nr) T M o fir) at VPA
pXdtpei R M pidyei P pXavtvi V A . »e«3ro fii> <l{ 9nvout fieXUppovog ifv
navaazdg ev ftéXa mavveiv 8a' «V rjfiazi êaya zeXiaaeig add. M . 41 ejre^.-
3 3
#r(r V A **reAi9'Erv P. 42 xi pot 8éov V P r / i o» 5éor A . 43 8 om. V .
44 feUd V P oWd A ixjiprjk~as VA ènpr)gag P reoJi V xiomtv PA. T O i j
avrati; dgrraïj, n o w i (JTOIEV LM) <plXov Sv x è&éXrjo&a add. ALTMB. 3
COMMENTAIRE
Les vers 1—4 indiquent les êtres que nous avons le devoir
d'honorer: en tout premier lieu les dieux „ainsi que le prescrit
1'usage patriarcal", ou, pour citer Glandorf p. 117dans ses annotations
sur les Xgvad 'Ent): „sicuti dispositum est lege, id est rite, ut
sua sacrificia suo die solemni formula caeremoniis usitatis Diis
afferas". Le mot vópog doit moins faire penser a la loi qu'a
1'usage patriarcal: l'honneur rendu aux dieux doit être mis au
rang que prescrit le mos maiorum. A propos de cette signification
de öi&xeixai: „il est arrangé", „dispositum est", comparez Héro-
dote IX 26: (iovvofia%rjoai ènl Staxeiuévouti: pour combattre
dans un duel selon des régies arrêtées a 1'avance; Denys d'Hali-
carnasse: A.R. 9 29: oi>6' ènl öiaxeiuévots xal Qrjroïg rag r)ye-
uoviag naoaXafifidvouev; Philostrate p. 590: 'Ix&vg öiaxeiuévovg
ènl Siaxov doyvoov, p. 663: Ta öévöoa öè óg öidxeixat ndvra.
Jamblique mentionne aussi ce respect des Pythagoriciens pour
le mos maiorum V.P. 176: xó fiévsiv tv roïg naroioig è'&eol xe
xal vouiuoig èöoxi[ia£ov ol avöqeg èxeïvoi (sc. ot Hvftayóoeioi).
Comparez aussi Cicéron Lois II 16: Deinceps in lege est ut de
ritibus patriis colantur optimi. De quo cum consulerent Athenienses
Apollinem Pythtum, quas potissimum religiones tenerent, oraculum
editum est: eas quae essent in more maiorum. J'ai rejeté lagraphie
des manuscrits: öidxeivxai. L'idée d'un vófiog, suivant lequel
les êtres divins se distingueraient par rang d'ordre est purement
néo-pythagoricienne. Nous la trouvons au même passage dans le
commentaire d'Hiéroclès et dans de Myst. I 4—6 de Jamblique.
Ce dernier cite les deux premiers vers comme une üv&ayóQov
vno&rjxri: V.P. 144, et il donne: vóuati d>g iidxeivtai.
Etant donné que nous avons a considérer ces vers comme
une sentence d'ancien pythagorisme, Sidxeivxai paraït invraisem-
blable et êidxeixai bien préférable').
1) Dans le Vaticanus 38 nous trouvons une explication en marge du vers 1
en écriture postérieure: a>s *V r<5« vóficoi ngéntt.
5 1—4
Le respect dü au serment est nommé immédiatement après
celui dü aux dieux. Le rapport existant entre la vénération des
dieux et la fidélité au serment prêté est trés étroit chez les
pythagoriciens. Comparez Diogène Laërce VIII33 doxiöv xe eïvai
xb Slxaiov xal dia, xovxo Ata Ó'QXIOV Xéyeoftai. Nous trouvons
également dans les exhortations d'Isocrate a Démonicus un rapport
aussi étroit entre „être pieux" et „tenir un serment": Isocrate
ad Demonicum 13: nq&rxov uèv ovv evoêftei xd, node, xovg
&eovg fir) fióvov •&V03V dXXd xai xoïg Sgxoiq êfifiévcov. Etre
fidéle a un serment revient donc a être juste, équitable; xal
aéfiov Ó'QXOV signifie alors: et ainsi, aie le respect du serment.
xal a la signification de: et bien, et ainsi.
Par ij o a> eg dyavolW faut comprendre les héros divinisés, les
fiers héros. 'Ayavóg est une des épithètes typiques dans Homère
pour le rfQcog *). Ce mot n'a donc pas une signification spéciale ici, et
il n'y a pas de raison expresse pour nommer les rjocoeg: dyavot;
1'épithète homérique sert de cliché a la nv&ayóoov ino&jxn.
Si nous traduisons au vers 5 xaxa%&6viot dat/ioveg par
„les dieux du royaume des ombres" — ce que signifie bien
xaxax&óvioi — 1'ordre: &eoL — tfgaeg — öaluaveg n'a rien qui
nous étonne. Le fait que les dieux du royaume des ombres
habitent 1'Hadès les place au troisième rang de cette énumération.
Nous trouvons aussi ces xaxax&óvioi datpoves dans YElectre
de Sophocle 292 désignés par ol xdxco •d'eoi, tandis qu'aux v. 110 ss.
sont invoqués:
a> Scdfi' "Aidov xal Meoaecpóvrjg,
& xfidvi' 'Eoufj xal ndxvi' 'Agd,
ae/tvai xe freójv naïöeg 'Egivveg.
Diogène Laërce offre le plus de conformité avec ces vers,
VIII 23: xal &eovg uèv Saiuóvav aiooxifidv, rjocoag dè dv&Qcónojv,
dvd-ocanatv dè udkiaxa yovéag. Pourtant après avoir vu ce qu'il
entend par dalpoveg et rfQcoeg, c'est-a-dire les Smes des trépassés,
nous nous rendons compte que l'auteur des Xovad'Emj, bien
que se servant des mêmes mots, veut dire quelque chose de
tout différent. II ne connaït pas cette vénération particulière de
1'ame des trépassés en tant que daluaveq et rjocoeg; pour lui les
Junes de ceux qui suivent la voie divine deviennent des dieux
immortels (v. 71).
nous ont été donnés par le sort, et si nous sommes tenus de les
vénérer tels qu'ils sont, nous pouvons au contraire choisir nos
amis. C'est donc notre devoir de faire un sage emploi de cette
liberté et de prendre les ÜQIOXOI comme tplXot. Le vers 5 sert
en même temps de transition entre les vers 1—4 et les vers 6
et suivants.
Les vers 6—8 sont une exhortation au sujet de la conduite
que nous devons avoir a 1'égard de nos amis. Le vers 6 doit
être pris psychologiquement, i l ne faut donc pas le traduire par:
„cède aux paroles douces" ce qui ne représenterait pas un conseil
trés judicieux, mais par: „que les paroles douces soient pour
toi une habitude". Comparez avec Homère K 122:
ovx' öxvcoi e'ixcov aöx' dcpoadirjcpi vóoto
vers 13. Tandis que les vers 10—12 expriment des idéés
négatives: la malaise de ce qui est déraisonnable et 1'abstinence
de ce qui est honteux, le vers 13 donne quelque chose depositif:
la pratique de la justice.
slza se rattache a daxeïv et est par conséquent la con-
tinuation logique de xoaxeïv ö' el&l£eo et n'est pas la con-
tinuation de nodaxioxa du vers 9; 1'irrégularité est gênante.
II faut prendre daxeïv ou comme un infinitif au lieu de 1'im-
pératif ou comme un infinitif dépendant de aavxbv è'tftfe,
au vers 14. La première de ces constructions est plus usitée et
par cela même préférable, d'autant plus que nous trouvons égale-
ment des exemples d'infinitif remplacant 1'impératif dans les
vers 29 et 40.
L'idée exprimée par ce vers 13 est trés répandue et n'est pas
de nature spécialement pythagoricienne. Le poème contient du
reste nombre de sentences élémentaires qui par conséquent ne
sont pas purement pythagoriciennes. Je cite comme exemples les
vers 11, 25—26, 27—29, 30—31 et 39. II n'en reste pas moins
trés possible que les pythagoriciens aient particulièrement exalté
la justice, a cause de la „mesure" de cette vertu (Athénée IX 54).
Les vers 14—16 ont une étroite relation entre eux: „il nefaut
pas être insouciant et étourdi mais il faut réfléchir".
fiév après yv&öi au vers 15 ne doit pas être rattaché a
ó(è) au vers 16 (la place exacte pour uév dans ce cas aurait
été après iïavéeiv et non pas après yvoyfri) mais a i s au
1
vers 17 ).
La place de aavxbv au vers 14 est surprenante. On se demande
a quoi le pronom se rapporte? La traduction du vers: „et prends
1'habitude de n'être imprudent en aucune chose", la seule traduction
possible, montre que aavxbv se rapporte a f # t f e , mais serait-il
possible qu'il se rattachat aussi a dkoy laxo>$ ë%eiv? S%eiv
employé intransitivement avec un adverbe et la signification de
„s'en tenir a, se trouver, être" est trés usitée. Un accusatif
est quelquefois ajouté comme complément déterminatif, ainsi
dans Platon Gorgias 464A: noXXol Soxovaiv ei è'%eiv xd aófiaxa.
Mais je n'ai pas trouvé d'exemple d'une forme d'ïfcetv conjuguée
avec un pronom réfléchi comme complément. C'est pourquoi
1) Voyez K O C K Com. Fragm. II 76, 279, 280, 290, 436; DIELS fr. Pyth.
Schule E .
21 32—34; 35; 36—39
v. 45, 46. Ces vers sont une suite des vers précédents. xavxa
et xovxcov se rapportent bien en effet a 1'examenpersonnel,qui
doit plus particulièrement conduire l'homme sur „les traces de
la vertu divine". (Au vers 49 — commencement de la seconde
partie du poème — le poète réunit dans le mot xovxcov toutes
les exhortations qui précédent).
Le commentaire d'Hiéroclès fait ressortir la différence existant
entre les pythagoriciens néo-platonistes et le cercle auquel appar-
tient l'auteur des Xoya&"Ejiri. Hiéroclès p. 160, 162 établit une
distinction entre r) ngaxxuaj et r) •frecoonxtMij <piAoooq>ta. La
45, 46; 47, 48a 26
forme ordinaire. Nous trouvons dans Diehl') une liste des passages
oü est citée la formule; liste qui a encore été complétée par
2
Delatte ). Cette formule se trouve le plus souvent donnée sous
cette forme:
ov ua xöv duexégai vjv%di nagaSóvza zezoaxzvv,
atayav devdov qjvoecog g t f couaz' ïyovoav.
„Non par celui qui a donné a notre Sme la tétractys, une
source qui possède les racines de la nature éternelle" ou bien:
é une source de la nature éternelle qui possède les
racines". Bien meilleure est la variante Qi^coud X' Sxovaav. „qui
possède la source et la racine de la nature éternelle", mais elle
ne se trouve que dans Hippolyte re/ut. haer. VI 2 34 et dans
un manuscrit de Théon de Smyrne expos. rer. math. p. 94.
Elle est néanmoins la meilleure.
La première chose qui nous frappe dans la version des Xovoa
"Enn c'est la forme affirmative val ua au lieu de la forme
négative ov uA. Nous ne trouvons cette forme affirmative que
dans Hippolyte refut. haer. IV 7; David prol. philos. (schol.
Aristote ed. Berol. 14 B40); Georgius Cedrenus I p. 275, 2e ed.
Bonn; Nicétas comm. dans Gr eg. II p. 1227 ed. Colon. Nicétas
mentionne les Xovoa "Enn comme source, il est probable que
les autres auteurs ont eu la même source et que la forme affir-
mative est düe a l'auteur des Xovoa "Enn qui ne pouvait pas
3
employer le serment dans la forme négative ). Nous sommes
surpris en second lieu de voir que la dernière partie de la
formule a été supprimée. Le poète a probablement fait cette
omission dans le but de faire de la place pour ê'oxev èn'
è*Qyov. Nous trouvons dans cette formule du serment deux
exemples de la manière dont l'auteur se sert d'anciens fragments
en les modifiant si cela lui paratt nécessaire.
Au lieu d'd/iexéoai rpv%di nous trouvons aussi: duexêoat
yevedi et auexéoai xeyakai. Et la oü il est question de
Taffranchissement de 1'ame yntxdi est mieux k sa place que
yevEdi ou que xea>aXdi.
1) D I E H L p. 191, 192.
2) D E L A T T E p. 250.
3) D E L A T T E p. 251 n'estime pas vraisemblable qu'HlPPOLYTE, qui se sert
auteurs (I 2, V I 2 23, V I 2 34) de la forme négative, ait cité les Xpvaa"Em,
dans ce passage.
47, 48a 28
1
Quelle signification faut-il donner au mot t e t j o x t i i s ? )
Comparé avec d'autres mots formés de la même manière, comme
p. ex. xomif, %JiMunóq, xexgaxxig doit signifier: la somme de
quatre choses, le quadruple, la quatrième part. Dans l'arith-
mologie il a une signification bien plus étendue. Delatte fait è
ce sujet une comparaison avec Philon plant, Hoé 123: xaXeZxat
öè ij xergdg xal „ftdg" ixt xovg Ajfgi öexddog xal avxify öexdöa
neoLéxet öwduei. La tétractys a alors la signification de „ t o u t " ,
et est égale a tous les nombres, paree qu'elle forme la dizaine
et par suite chaque nombre. On comprend en général par xexgaxxig
un assemblage de quatre substances, ce qui est le plus en rapport
avec 1'étymologie du mot; plus fréquemment la tétractys désigne
un ensemble de quatre nombres, par ex. le nombre 10, formé de
2
la somme des quatre premiers nombres ). Comparez Hiéroclès
p. 166: Tljq öè öexdöog övvauig ij xexgdg. — A' ydo, xal fi', xal
y ' , xal ö', xifv öexdöa nXrjQoï, Lucien vit. auct. 4: ógdig a ait
öoxéeig xéxxaoa xavxa öéxa elal xal xolyarvor èvxekèg xal rjuéteoov
ÖQXLOV. Ecrit dans un triangle le nombre dix est représenté de
la manière suivante:
Les promesses faites par l'auteur a ceux qui mettent ses ex-
hortations en pratique sont rendues par les mots:
yv&aeai a&avaxojv xe ée&v övnx&v x' av&s&nojv
ovoxaoiv, (v- 50, 51)
v
yv&oni tpiaiv, ( - 52)
ovza
vv&oni 5' dv& p&novg avéatgexa nrjuax' ëx S'
(v. 54)
Une triple connaissance (yv&ois) est donc le résultat promis.
A mon avis nous ne pouvons mieux faire ressortir la juste valeur
de ces promesses qu'en les comparant a la promesse de yv&ois,
telle que 1'exprime la littérature hellénique sur les Mystères, et
2
plus particulièrement le premier livre du Corpus Hermeticum ).
Je donne ici — pour autant que cela a du rapport avec les
Xovoa "Enn — un bref résumé de ce premier livre: Au com-
mencement, seul Dieu existe. Après avoir créé le monde et les
êtres non doués de raison, Dieu forme l'homme a son image
1) Voyez aussi PLATON qui fait louer par Socrate (Alcibiades II 143 A)
les paroles d'un poète: ^ f
Zé* (SaaiXcv, xd. per io~6-Xd (wrjai) Mal evxopérotg xal ArevxxOH
&U/U SiSov, rd ii SeiXa xal eixopérois ÓJiaXél-eir.
2) D'après SCOTT, le premier livre du Corpus Hermeticum aurait été
composé au 2*™ siècle après J.C. La parenté de ce livre avec PHILON,
NUMENIUS et les gnostiques chrétiens semblerait prouver la justesse de cette
supposition (voyez SCOTT: Hermetica Vol. II p. 11).
33 49b
1) negl + gén. avec la signification de: „en ce qui concerne" peut être
aussi placé, sans verbe, après un substantif, ainsi dans P L A T O N Phédon
52 38
1) H E R M A N N K O P P p. 375—383.
2) voyez JOËL Der Ursprung der Naturphilosophie aus dem Geiste der
Mystik, 1906, p. 8—11.
41 53; 54—58
tendance d'esprit en est tout autre. L'idée centrale des vers des
Xpvoa "Enn est religieuse: l'homme qui s'éloigne de Dieu
n'éprouve que des malheurs et tombe dans un aveuglement
complet, tout cela par sa propre faute; le chemin divin est ouvert,
au contraire, a l'homme vertueux, et ce chemin le conduira (nous
le verrons plus loin) a 1'égalité avec les dieux. Chrysippe par
contre parle d'une série d'événements qui se déroulent éternelle-
ment, se poursuivant jusqu'aux conséquences extrêmes, et aux-
quels i l est impossible de se soustraire. L'esprit humain est
incapable d'échapper a ces événements, mais i l peut leur donner
un certain cachet qui — et voilé justement ce qui caractérise le
destin — les change en bien ou en mal selon que notre esprit
veut le bien ou le mal. D'oü i l ressort une fois de plus que les
calamités qui atteignent les hommes sont le résultat du choix
qu'ils ont fait'). L'attitude de ceux qui, entêtés, ne veulent pas
voir le bien qui est tout proche et vivent en discorde avec les
dieux, est rendue par xoln uoïp'(a) „un tel sort".
2
Vollgraff a traité le mot XVXLVÖQOC, dans Mnemosyne ).
Nous trouvons aussi cette comparaison de la marche du sort avec
un KvXivöpog qui se précipite de lui-même, dans Cicéron de
fato XVIII 41, 42 et 4 3 ; i l traite la doctrine de Chrysippe sur
la fatalité et la responsabilité humaine: Chrysippus revertitur
ad cylindram et tarbinem saam quae moveri incipere nisi pulsa
non possunt. Id autem cum accidit, suapte natura, quod super est,
et cylindrum volvi et versari turbinem putat; ut igitur, inquit, qui
protrusit cylindrum, dedit ei principium motionis, volubilitatem
autem non dedit. Ainsi que le fait remarquer Vollgraff, i l ne faut
pas se représenter, a ces passages, le xvXivSgoe comme nn
de ces rouleaux de pierre avec lesquels on aplanit les terrains
et les routes, et comme le veut Hiéroclès dans son commentaire
du vers des Xgyaü "Enn dont i l est question p. 196: x a l n&e
êxovoia aua xal dxovoia ra nXnuueAtfftaxa èxSiSdoxei, xfji xax'
ènméSov xvALvdpixiji xivrjoei èoixévai cprjoaq xöv x&v dvorjxcov
fiiov, dg XVKACOI dua xal én' ev&eiae xóxe xiveïxai' XVXXOJI uèv
Si' éavxóv in' eir&etae 8ê, Sul xifv nx&aiv. II est question ici
d'une pierre ronde précipitée du penchant de la montagne.
Dans cette plainte Zeus est invoqué comme naxr)g, car c'est
lui qui, en sa qualité de a co xrjg, peut accorder a l'homme la
délivrance.
Jamblique V.P. 155, mentionné le fait que les pythagoriciens
vénéraient aussi Zeus comme ocoxrjg et que c'était en son honneur
qu'avaient lieu les libations avant le repas: onêvSeiv ié ngb
T0cuié£ns nagaxaket Aiög ocoxrjgog — xljg xgocpfjg iuvovvxaq xbv
ov
ó-QXVY xal xbv xavxrjg jjyeuóva Ata.
Nous pourrions nous demander s'il ne faut pas considérer cette
plainte comme une accusation contre Zeus. Hiéroclès p. 204 pose
aussi cette question et se demande si c'est par négligence ou è des-
sein que Zeus laisse les hommes enchalnés, alors qu'en sa qualité
de dieu il est capable de les conduire a la vérité, même contre
leur gré. Mais il rejette cette supposition, et il déclare que ces
paroles veulent plutöt démontrer que celui qui désire vivre
heureux doit s'adresser è Zeus comme a un père. Les hommes
ne sont pas malheureux par suite d'un manque d'amour de Zeus,
mais paree qu'ils choisissent eux-mêmes leurs maux et qu'ils
veulent 1'aveuglement dans lequel ils vivent. Je ne vois pas non
plus dans cette plainte une accusation contre le règne et la
providence de Zeus, mais j'y retrouve la douleur d'un homme
pieux qui se sent rempli d'anxiété au sujet de son prochaih
encore impie: „Ah Zeus, si tu révélais cela d'une manière distincte
aux hommes, toi qui es notre père! Alors ". L'auteur a peut-
être pensé ici aux hommes qui, mieux que des simples mortels,
connaissaient leur sort, par exemple a Pythagore (Jamblique
V.P. 63, 143; Diogène Laërce VIII 5) ou a Empédocle (Diels
fr. 115) ')•
xiva avxrjv Myovai' xal ydo xt]v aouoviav xqaaw xal avv&eaiv
èvavxicov elvai xal xö o&ua ovyxeZo&at èvavxicov. Nous trouvons
donc i c i un panthéisme scientifiquement d é v e l o p p é : Dieu est
tout et en tous. II est l'harmonie divine ou ame du monde, qui
forme et maintient ce dernier, et la puissance qui se manifeste
comme 1'unité immanente formant les choses tout en établissant
une relation harmonieuse entre les principes contraires. Cette
même idée panthéiste se retrouve chez les stoïciens, Plac. I 7 33
(Dox. 305): of Sxcoixol voeoöv ftebv dnocpalvovxai nijp xeyvmbv
óöcöi Baói£ov ènl yéveaiv xóouov, èujieqieiAntpög ndvxag xovg
aneouaxixovg Xóyovg, xaft' ovg ëxaaxa xaft' etuapuévnv ylvexai'
xal nveüua uèv öifjxov öi' olov xoü xóouov. Comparez aussi
Diogène Laërce VII 139: ovxat ÖT) xal xöv öXov xóouov £&iov
ovxa xal ëuyjvxov xal Xoyutöv ëveiv rjyeuovixbv uèv xöv al&épa.
Nous trouvons cette croyance adaptée a la science naturelle dans
Diogène Laërce VIII 27 et 28: dvfiocónoig eivai jipbg fieovg
avyyévetav xaxd xö uexé%eiv avd-QOinov iïeQuov.
II ressort de ces fragments que le fteZov yévog èaxl fioo-
xo iaiv est regardé par des auteurs d'autorité comme pythagoricien.
Les pythagoriciens, nous 1'avons défa vu, offrent k eet égard de
la parenté avec les orphiques, tandis que la tendance panthéiste
de cette croyance les rapproche des stoïciens.
1) D I O G È N E L A Ë R C E VIII 2 0 ; A T H É N É E X 4 1 8 C ; A U L U - G E L L E N.A. I V 1 1 .
2) D I O G È N E L A Ë R C E VIII 33.
3) P L U T A R Q U E de lib. educ. 1 2 E ; J A M B L I Q U E Protr. 21.
4) J A M B L I Q U E V . P . 106, 107.
5) CICÉRON de divin. I 3 0 6 2 ; D I O G È N E LAËRCE VIII 19; L U C I E N vit.
oud. 5 ; JAMBLIQUE V.P. 109; voyez aussi ARBESMANN p. 53.
67, 68 a 66
1) Voyez D E L A T T Ë p. 76.
69 69
v. 70. ö' (öè) relie tous les vers précédents aux deux derniers
vers 70, 71. Ceux-ci révèlent ce que 1'on peut attendre après
avoir suivi toutes les exhortations et recu toutes les promesses
provisoires, a savoir la promesse la plus élevée, l'accomplissement le
plus parfait de toutes les aspirations terrestres: l'immortalité etl'apo-
théose. La traduction est la suivante; „quand alors (après avoir suivi
ces exhortations et recu ces promesses provisoires) tu es arrivé
dans la sphère libre de la plus haute atmosphère (1'éther) . . . " .
L'ame, purifiée et sauvée, arrivé dans cette atmosphère supérieure
oü règne la liberté. Tout ce qui est mortel se rattache au règne
71 70
I.
II.
III.
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
SOCRATES is in de Wolken van ARISTOPHANES niet als type,
maar als individu geteekend.
IX.
Terecht betwijfelt H . O L D E W E L T in zijn uitgave van de Phaedo
van PLATO de waarheid van de gebruikelijke moderne opvatting,
welke in het haanoffer van SOCRATES, Phaedo 1 1 8 A , een dank-
offer ziet voor de ziekte die „leven" heet.
X.
De gecombineerde studie van de Grieksche en Romeinsche
taal en beschaving is een der beste hulpmiddelen voor het ver-
krijgen van een algemeene ontwikkeling.
XI.
Een Lyceum met een éénjarige onderbouw verdient de voor-
keur boven een Lyceum met een tweejarige onderbouw.
1