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Un fonctionnement dialectique acdire quand elle se fait auto- est difficile au penseur de Phumain des phénoménes auxquels il vient se heur- jement & la réduire aux seuls outils dont il lot sur lui-méme et ferme la porte a toute dis antérieur, sans méme interroger les conditions de son instauration gui sont pourtant nécessairement en rapport avec ce qui Va précédé. Dés lors, plutét que de procéder & une critique des insuffi- - sances supposées du mode de pensée dont on prétend s'affranchir, on Pécarte sans autre forme de proces ; on attaque le probléme sous ‘um autre angle, sans témoigner & travers la rupture qu’on vient affir~ ‘mer d'une queleonque dette a l'égard de ses prédécesseurs. En cla ‘on passe, & propos de la notion de structure, d'un extréme aI sans méme comprendre que dépend, a travers le refus qu'elle suppose, de celle qui Le phénoméne n’est pas nouveau dans la réflexi (On pourrait méme soutenir qu'il nourrit histoire de la philosophic. Le mouvement structuraliste fagon Yoeuvre de Jean-Paul Sartre, alors at sans effets dans les sciences humaines, par exemple dans certaines 208 Les fondements des sciences humaines comprend que toute approche de ce type générera & un moment ou ‘un autre le mouvement inverse, qui viendra contrebalancer les abus du premier, pour connaitre & son tour la méme destinée tant que la ‘contradiction elle-méme ne sera pas prise en compte. Cependant, il faut aller pls loin encore dans le raisonnement sur les modalités du fonctionnement spécifique de homme. Rappelons-nous les arguments qui ont 66 ceux de la démarche structurale & ses origines : la notion de structure permet de comprendre le fait Thome introduit Pabstraction dans son rapport au monde et q ne cesse par la méme d’échappér a Tunivers immédiat dans ‘ordre auquel il accede dés lors, celui de la culture, s’op- pose & celui de la nature. Voila une autre contradiction qu'il ‘agit également de prendre en compte. Liauteur qui a le mieux compris Vimportance de ce jeu de contradictions inhérent au fonetionnement de Yhomme et qui a surtout affirmé la nécessité de le prendre en compte et de le théori- ser est sans nul doute Karl Marx. On sait quill est sur ce point "hé- ritier direct de Hegel, mais quill prendra en méme temps une distance essentielle par rapport & Jui en refusant Pancrage idéaliste de sa théorisation, Toutefois, Hegel innove en ce sens quill situe la contradiction au coeur méme de la raison. Il n’en fait done pas, ‘comme ses prédécesseurs philosophes, sa négation : non seule- ment, la contradiction n’est pas pour Tui Je contraire du logique, rmais elle est logiquement créatrice. TI s'ensuit lidée particuliére- ‘ment intéressante d'un mouvement, d'un processus qui répond aux: lois de la pensée et qui ne peut done étre, pour Hegel, que logique. En méme temps, un tel processus nest envisagé par lui qu’a ‘un développement, un devenir, en clair a travers et & partir de Yhis- toire. La logique a travers laquelle il se déploie est « dialectique » : elle se développe selon Ia fameuse triade thése, antithése et synthése qui constitue Ie schéma fondamental de la pensée. Le terme de dialectique n’est pas nouveau dans la philosophie ; il @ ‘méme déja toute une histoire. Cependant, la dialectique est trés précisément chez Hegel ce qui se produit dans cette triade. ‘Marx reprend a Hegel cette notion de dialectique, avec Te jeu de contradictions qu’elle implique, en Voccurrence une double néga- tion, dont la synthése est précisément le pro tion de la négation). Marx refuse cependant Un fonetionnement dialectique 209 putes lois de la pensée et que le monde se réduise & la forme phéno- ménale de Mdée. Pour Marx, la dialectique telle que Hegel la dans un matérialisme, qui ne soit prScisément plas un matérialisme réducteur. Tout en reconnaissant sa dette par rapport & Hegel, Marx inaugure, dans la rupture qu'il opére par rapport & nouvelle manire de penser homme. Sa position lui permet échapper au dualisme de la matiére et de Vesprit et de proposer, traitent depuisles jot quielles se donnent. Toutefois, nous avons également fait romar- quer que la réalité humaine, ainsi comprise, suppose Vexistence préalable dela matiére et du corps®. (On sait que les sciences humaines vont hérter ce probleme de la philosophie, et quielles ne trouveront leur voie qu'en écartant, précisément, aussi bien le matérialisme que Vidéalisme, ou, comme dirait Gusdorf, la transdescendance aussi bien que la transcen- dance. Marx dégage incontestablement la route dans laquelle les sciences humaines vont s'engager et cest & ce titre, notamment, «ql estan des péresfondateurs desites sciences humaines. Peu importe comment on va désigner ces deux registres jusque-la sépa- pline & Tintérieur des sciences premigre, et que si sans corps, il nest pas certainement pas d’esprit, Thomme s’éléve par son esprit au-dela de la matiére et des proprié- ‘és purement physiologiques qui conditionnent pourtant son exis- tence, non seulement naturelle, mais proprement culturelle. Pour le dire autrement, le corps de Fhomme n'est pas celui ‘ment, Fesprit de Phomme ne flotte pas dans un univers éthéré, car 2: Podiacedelavtonde ion lima dan Capt 167, Le, 3. Cf. notaiment infra p. 130-1 ce aerate

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