ine boussole conceptuelle
‘pistémique et orientation épistémologique
des réalismes contemporains
Tristan GARCIA
ici de dresser une bréve cartographie de la situation
contemporains en philosophie.
ire, je souhaite moins dessiner une vague carte de la
ie fabriquer une sorte de boussole conceptuelle afin
rer dans le champ ouvert des réalismes d’aujour-
emin, je tacherai de montrer qu'il est probable que
contemporain, au sens le plus large, est sans véritable
+ si on prend chacun d’entre eux au mot, peut-étre
des réalismes n’a-t-il aucun dehors, puisque toutes les
me les plus idéalistes, semblent invoquer 4 un
un autre une forme de réalisme. Leurs ennemis, par
auxquels ils se définissent, ne sont souvent que des
ou des hommes de pailles, des semblants d’idéalistes
alistes, certes opposés a un certain sens robuste du
Mais jamais a tous les sens possibles de ce terme.
ne pas rendre ce champ sans dehors inconsistant, je
i qu’il n’est pas structuré par son opposition illusoire &
Mest pas réaliste » mais bien plutot par une tension
= quoique sans véritable contraire, il se trouve traversé
Puissante contradiction intérieure. 5
€ette contradiction que je m’efforcerai de faire surgir afin
ous indique A travers toutes sortes de pensées actuellesTristan Garcia
nous situer, nous
opération il n’existe pas un
entre tous les sis récents du terme
iples significations variables du mot,
nettre, par these, qu'il subsiste bien
est pas tout 4 fait un concept commun, mais
-ou un idéal qui les régule tous et les oriente ~
a a uneiete
Or cette boussole a ceci de particulier qu’elle posstde deux
nords ou, si on choisit de Pattie limage de l’orientation,
qu'elle suscite deux orients différents. 5
~ Commencons par le plus évident des deux, que nous qualifie-
rons d’« épistémique ».
1, ORIENTATION EPISTEMIQUE
Nous voila livrés & tous les discours qui en appellent a la
connaissance ou la reconnaissance du « réel ». re
Dans le champ qui s’ouvre & nous surgit un premier massif
qui est celui d’une phénoménologie frangaise tardive ot ce
«réel » s’ofire la conscience comme un nom qui est celui du
« donné » ou, par exemple chez Jean-Luc Marion, du « phéno:
méne saturé », sous la forme de la donation d’un événen
dune idole, de la chair ou d'une icéne'. On y accéde par une
intuition qui représente a la visée intentionneile quelque chose
qui excédera toujours, qui débordera les attentes de cette vist
intentionnelle. Voila donc un réel donné en bloc, qui s‘offre 4
conscience intentionnelle comme un « surcroit » irréductible.
Mais, méfiant a I’égard de l’invocation métaphysique de ¢
type de « réel » extéricur et en bloc, un deuxiéme massif reléve
une sorte de réalisme réformé qu’on retrouve chez ph
vp 2ean-Luc Marion, De surerott. Etude sur les phénomenes saturés Pats
Put, 2010, p. 7 : «ll s'agit ict du surcroft ~ de Vexcds de intuition sit
concept, du phénoméne saturé et de sa donation hors norme [.-}boussole conceptuelle
Biples de Quine', par exem
ja fin des anni
le réalisme métaphysi
ique la formul
nple Putnam da
es 1970, Putn:
entre nos théori
is la cohérence et de la vérit
de nos meilleures expli
réel n’est pas tan s 2 : Raia
ité et un prédicat pos ésentations suffisatmens
daires. Ce récl-la n'est plus ensemble fixe des objet indépen-
$ de notre esprit, mais la cohérence idéale de nos représenta-
entre elles et avec nos expériences, dans une théorie, parmi
approximativement « vraie » du monde.
Ss, au gré d'une méfiance grandissante a égard de
t de métaphysique dans des ri lismes aussi réformés
un troisiéme massif a fait son apparition sous
Hluence conjointe du second Wittgenstein et du « réalisme
, pour qualifier des attitudes, des pri
périences. On substitue au réel comme donné A
ance Ou comme qualité de nos connaissances le ré:
€n tant qu’attitude de celui qui connait. Ainsi dérive-t-on
nsiblement d'un réalisme nominal A un réalisme adverbial,
n réalisme de contenu a un réalisme de maniére,
Mn voit clairement au terme de ce glissement se constituer un
au réalisme de I’expérience ordinaire, attaché au rappel a ce
‘ittgenstein appelait « le sol raboteux » dela langue réelle *,
uel Cora Diamond * s'est efforeée de reconduire la pensée.
) ve et di approxima-
ons scientifiques de la réalité 2
prone une attitude réaliste qui consiste, pour trancher entre les
Is a Ia réalité de différentes théories, a faire preuve de « tolérance
n esprit expérimental », dans Du point de vue logique {1953}, Paris,
a7.
idéale de nos croyances entre elles et avec nos
tées dans notre systéme de Sie
de choses” indépendants de l'esprit
et Histoire [1981], Paris,
er au réel la vérité.
n, Investigations phi-