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KESTELOOT
COURS : STATIQUE
I)
Généralités
:
1.1) Introduction :
La statique et la Mécanique des Structures ont pour but d’expliquer les phénomènes
régissant le dimensionnement des constructions. Ces matières sont au dimensionnement ce
que les tables d’additions et de multiplications sont aux mathématiques : comment
comprendre une démonstration, un calcul … si on ne connaît pas l’addition ? ! ?
Une structure reçoit des charges, elle est donc sollicitée. Sous ces charges, des
déformations et fissures se produisent au sein du matériau. Il est donc primordial d’étudier,
pour des raisons évidentes de sécurité, ces structures. L’étude de ces structures, appelées
solides, peut se décomposer en trois domaines :
Une structure subit des actions (exemple : l’effort d’une table sur le plancher). Cette action
agit de son point d’application à son (ou ses) point(s) de transfert à une autre structure
(généralement le sol). Tout au long de son parcours, l’action agit sur la structure, et peut
engendrer des désordres. L’étude du parcours de ces efforts s’appelle descente de charge. Elle
nécessite l’utilisation de lois physiques : la statique.
1.2) La Statique :
La statique étudie les conditions d’équilibre des forces appliquées aux solides
considérés indéformables. Une relation entre les forces extérieures appliquées à un système
matériel immobile est donné par le théorème de la Statique : le torseur de l’ensemble des
forces extérieures est constamment nul.
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- les forces ;
- les moments.
A A
F
Grue Elément Grue Poids de
préfabriqué l’élément
Une force traduit l’action qui est due à une cause (par exemple la force représentée ci-dessus
traduit l’action de l’élément préfabriqué sur la grue). Elle est provoquée par quelque chose.
@ Remarque : on dessine soit la force, soit la cause (soit l’élément préfabriqué, soit la flèche) mais JAMAIS les
2 en même temps.
2.1.1) Déplacement associé :
Une force ( F ) provoque une translation ( u ) de l’objet (déplacement ou déformation).
Dans la réalité, à chaque fois que l’on applique une force, il y a translation (même négligeable).
Le déplacement provoqué doit être négligeable pour que l’on puisse traiter le problème grâce
à la statique.
F →u
2.1.2) Représentation :
On représente la force par une flèche de longueur proportionnelle à son intensité.
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Direction :
REPRESENTATION DE LA FORCE : Flèche Norme = F =F droite d’action
FORCE : Vecteur Sens
Longueur de la flèche échelle Intensité de la force F
Sens de la flèche repère Sens de la force A
Point origine de la flèche point d’application de la force Point d’application A
@ Remarque : Le signe de la composante sera obtenu en orientant le support, c'est-à-dire en donnant un repère
conventionnel.
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Fx = F × cos(ϕ ) × sin(θ )
Fy = F × sin(ϕ )
Fz = F × cos(ϕ ) × cos(θ )
F = Fx2 + Fy2 + Fz2
Les repères utilisés sont toujours des repères orthonormés (axes perpendiculaires) direct (sens des
axes selon la règle des 3 doigts de la main droite).
Lorsque vous dévissez un boulon, avec une clef, c’est plus facile.
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2.2.3) Définition :
Un moment est un vecteur tournant.
r ur
Sens positif et négatif dans un repère ( x, 0, y )
Sens d’action du moment
positif
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Le moment engendré par F en A est un vecteur M qui est perpendiculaire au plan formé par
la droite d’action et AB et tel que le vecteur AB tourne dans le sens trigonométrique autour
de M . Le moment engendré par F en A est :
r uuur r
M = AB ∧ F (AB « vectoriel » F)
r
M = M = AB × sin(α ) × F = F × d
Définitions :
La droite (HB) est appelée droite d’action de la force F .
d est appelé « bras de levier ». C’est la distance la plus courte entre la droite d’action
de la force et le point de calcul du moment. Cette distance est la longueur du segment
perpendiculaire à la droite d’action passant par le point de calcul [AH].
@ Remarques :
Plus le bras de levier [d] est important, plus le moment engendré l’est aussi (exemple de la porte).
De même, plus la force est importante, plus le moment l’est aussi.
Si le bras de levier est nul, quelque soit l’intensité de la force, le moment est nul (exemple : si on tire dans
l’axe de la porte, elle ne tourne pas !).
L’unité du moment est donc le Newton mètre [N.m] (Attention, ne pas confondre avec
Newton par mètre [N/m])
ur ur ur ur ur ur
Si F = U + V , alors M A
z
{F} = M {U } + M {V }
A
z
A
z
F × d = U × du + V × dv
On peut donc en déduire la relation suivante :
ur uur uur ur uur uur
si F = Fx + Fy , alors M A F = M A Fx + M A
z
{} z
{ } z
{F } y
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En définition :
Soit FR la résultante des forces et MR le moment résultant
FR = ∑ Fi
M R = ∑ Fi × d + ∑ M i
@ Remarque 1 : Nous venons de réaliser de manière graphique une réduction. Dans le cas de plus de 2 forces,
on met aussi bout à bout les vecteurs pour trouver la résultante (relation de Chales).
@ Remarque 2 : Si ces forces ne sont pas appliquées au même point, la droite d’action de la résultante passe
par l’intersection des droites d’action des deux forces. Le vecteur résultant est un vecteur libre
(qui n’est pas attaché à un point, mais se ballade sur la droite d’action) :
y A y A ur
F ur uur uur
F = F1 + F2
uur
uur F2 uur uur
F1 F2 F1
O x O x
Structure – schéma 1 Structure – schéma 2 Polygone des forces
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O x O x
y y
M>0 M<0
ur
ur F
M
M F
A A
O x O x
• Réduction d’un moment :
On veut réduire un moment M en un y y
point A.
L’intensité du moment ne changera pas :
M '=M M
A A
M’
O x O x
• Réduction d’une force et d’un moment :
On veut réduire un système (force + y y
moment) en un point A.
ur
La force sera donc remplacée par une F ur
autre force, et un moment tel que : F
M
M ' = F ×d + M A A
d M’
On utilise le principe de superposition.
O x O x
• Principe de superposition :
Si l’on souhaite réduire plusieurs forces et moments en un point, on effectue la somme des
réduction :
Poids propre Poids propre Action du vent
Action du vent
@ Remarque : on peut vérifier le principe de superposition sur la réduction d’une force et d’un moment.
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Un système de forces d’un solide isolé est en équilibre si ses résultantes sont nulles.
En effet, si la force résultante n’est pas nulle, une translation se produit.
De même, si un moment résultant subsiste, le solide tournera.
Par conséquent, on peut écrire l’équilibre de manière analytique :
∑ Fi x = 0
i =1
∑F x = 0
i =1
i
n
et nulle n
∑F y = 0
i =1
i ∑F z = 0
i =1
i
∑M
i =1
i x=0
n n
∑M z = 0
i =1
i ∑M
i =1
i y=0
en un point bien précis n
∑M z = 0
i =1
i
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4.1.2) Exemple :
c.f. §1.6.
O O
A
MA FA
• Exemple :
On souhaite effectuer la coupe de cette poutre au point A.
A 8 kN
O
2m 3m 45°
A 4 2 kN 12 2 kN.m 4 2 kN
O 4 2 kN
2m 3m 4 2 kN 3m 4 2 kN
4 2 kN
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A
F F F F F F
A 4 2 kN 12 2 kN.m 4 2 kN
4 2 kN
O O 4 2 kN
2m 3m 4 2 kN 4 2 kN 3m 4 2 kN
12 2 kN.m 4 2 kN
Bois Bois
Matériau Acier Alu B.A.
feuillus résineux
Masse volumique [kg/m3] 7850 2700 2500 800 600
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@ Remarque 1 : pour les structures 3D, se rattacher aux appuis ci-dessus dans les différents plans.
@ Remarque 2 : de manière générale, lorsqu’on modélise une structure, on considère les liaisons comme
parfaites : rotule sans frottement …
@ Remarque 3 : les fondations sont les appuis de la construction. Selon leur ferraillage, on obtiendra une
articulation ou un encastrement.
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On distingue donc :
• Exemple :
Pour déterminer la structure, il faut donc l’éclater :
- le nombre d’inconnues correspond au nombre d’actions de cohésion et de liaison
libérées ;
- le nombre d’équations correspond au nombre de fois où on applique une équation
du PFS, soit 3 × nombre de barres .
6
x = 3 x 4 =12
e=3x3=9
3
3 => hyperstatique de degré 3
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3 3
x = 2 + 3 x 3 + 4 x 2 = 19
4 4
e = 6 x 3 = 18
=> hyperstatique de degré 1
3 2
3 3
2
x = 2 x 3 + 3 x 2 = 12
e = 4 x 3 = 12
2 2 => isostatique
2
x = 3 x 2 = 12
e=3x2
2 2
=> isostatique
@ Remarque : il est possible d’exploser les structures de manière différentes (c.f. les 2 derniers exemples). La
nature de la structure n’en sera pas changée (décomposition minimale) ;
@ Astuce : pour vérifier le résultat, si on obtient une structure isostatique, en enlevant une inconnue de liaison
on doit obtenir un mécanisme. Si la structure est hypostatique de degré n, en ajoutant n blocages
judicieusement placés, on doit obtenir une structure iso. Si la structure est hyperstatique de degré n,
en retirant n+1 inconnues de liaisons, la structure doit devenir un mécanisme.
@ Explications : cas des liaisons internes : le nombre d’inconnues au nœud est tel que :
• Erreurs à ne pas commettre :
Il est important d’être rigoureux quand à la modélisation :
Si l’on dessine une liaison ou un appuis, il ne faut pas dessiner les efforts de cohésion, car ils
ne sont libérés que s’il y a coupure !
P q
C
Structure d’origine :
A B
YC YC
P XC XC q XC q q
P P
YCC C C
YA YB
A B A B A XA B XB
Erreurs
P XC YC XC q q XC YC XC q
P P
YC YC
C
YA YB YA YB
A B XA XB XA XB
Solutions
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Il peut arriver que les structures soient des mécanismes alors que le nombre
d’équations et d’inconnues sont égaux. Voici un exemple.
Il est donc impératif d’imaginer les déplacements possibles des nœuds avant de conclure
qu’une structure est bel et bien isostatique, voire hyperstatique et non pas hypostatique.
Autres exemples de mécanisme :
≠ =
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