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PRAGMASEMANTIQUE DE LA CORRESPONDANCE
COMMERCIALE
© Editura Fundaţiei România de Mâine, 2001
ISBN 973-582-415-9
EMILIA BONDREA
PRAGMASEMANTIQUE
DE LA CORRESPONDANCE
COMMERCIALE
L’auteur
SOMMAIRE
Avant-propos
Préliminaires
PREMIERE SECTION :
ASPECTS THEORIQUES: LA CORRESPONDANCE
COMMERCIALE COMME GENRE DISCURSIF
5
DEUXIEME SECTION :
ASPECTS PRATIQUES: REDIGER UNE LETTRE
COMMERCIALE
6
PREMIERE SECTION
ASPECTS THEORIQUES:
LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE
COMME GENRE DISCURSIF
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PRÉLIMINAIRES
I. SUR LA COMMUNICATION HUMAINE
„La réponse à certaines de nos pa-
roles où à un message écrit peut à elle
seule décider du succès ou de l’échec
de notre entreprise”
(Georges Howard)
1. Problèmes généraux
1.1. Nous vivons dans un monde de communication. La com-
munication est partout. Bien plus, le développement des médias et le
volume énorme des informations véhiculées par eux ont valu à notre
siècle le titre de „l’ère de communication”. D’ailleurs ce phénomène
est tenu pour acquis depuis des millénaires, depuis l’apparition de
l’homme car l’homme est, par nature, un être de communication. C’est
pourquoi, à première vue, nous considérons la communication comme
un phénomène de plus ordinaire. Cependant, sur la toile de fond
permanente de la communication nous pouvons distinguer d’une part
„cette activité générale, banale, quotidienne et inconsciente (la prose
de Monsieur Jourdain) et d’autre part la réflexion construite à partir
et à propos d’un phénomène qui est le fondement d’une démarche
théorique et constitutive d’une science de la communication” (Gilles
Willett, 1992: p. 48-49).
1.2. Pourquoi cet intérêt pour ce phénomène? C’est parce que les
enquêtes menées par les professionnels de la communication ont mis
en relief que la maîtrise des techniques de communication est devenue
le principal facteur de réussite personnelle et professionnelle, que la
qualité de toutes les relations que nous sommes amenés à entretenir
dépend de la communication entre les individus.
2. Définitions de la communication
2.1. Nous avons déjà remarqué que le terme „communication”
appartient autant au vocabulaire quotidien que savant. Cela nous
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amène à constater que le mot échappe à une définition simple et même
les chercheurs en communication affirment qu’il est abusif de
prétendre de dresser „un portrait-robot” objectif et indiscutable du
phénomène de la communication.
Il n’y a pas une sphère de notre vie qui ne soit concernée par ce
phénomène. Chaque domaine de connaissance a sa propre définition
spécifique au champ qu’il recouvre. En effet, les spécialistes en com-
munication ont construit des modèles théoriques de la communication,
chacun la définissant selon l’aspect qu’il a décidé observer.
Si par exemple nous consultons un dictionnaire usuel tel que le
Petit Robert à l’article „communication” on y retrouve aussi bien le
fait de communication, l’action de communication, le résultat de cette
action, que la chose communiquée, les moyens de communiquer et ce
qui permet de communiquer.
2.2. Nous passons en revue quelques définitions de la com-
munication en commençant par la plus générale et la plus courante:
„la communication est la relation établie entre deux entités par la
transmission d’informations ou le partage d’un savoir” ou bien „le
fait de donner, de transmettre ou d’échanger des faits, des connais-
sances etc. que ce soit par la parole, par l’écriture ou par les signes”
(Oxford English Dictionary).
La communication, par conséquent, se fonde sur une relation ou
une mise en relation et sa fonction primaire est de mettre les gens en
relations les uns avec les autres. Elle a toujours un but, une intention
car „on ne communique pas n’importe quoi à n’importe qui”
(Watzlawick, 1975: p. 57)
„La communication n’est ni une réaction ni une interaction avec
quelque chose mais elle est une transaction où les personnes inventent
et attribuent des significations dans le but de réaliser certaines de
leurs intentions” (Barnlund, 1970: p. 83-84)
„Au sens le plus général, on parle de communication chaque
fois qu’un système, en l’occurence une source, influence un autre
système, en l’occurence un destinataire, au moyen d’une manipulation
de signaux alternatifs qui peuvent être transmis par le canal qui les
relie” (Ch.E. Osgood dans G. Willett, 1991: p. 81)
„Mécanisme par lequel les relations humaines existent et se
développent, c’est-à-dire à la fois tous les symboles de l’esprit et les
moyens de les transmettre dans l’espace et de les conserver dans le
temps” (Ch. Cooley dans G. Willett, 1991: p. 81).
Chacune a sa valeur et son utilité.
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2.3. Donc pour qu’il y ait communication il faut au moins deux
participants: un émetteur (E) et un récepteur (R).
Du côté de l’émetteur, l’objectif de la communication serait:
1) d’informer; 2) d’enseigner; 3) de plaire; 4) de proposer ou de
persuader.
Du côté du récepteur, l’objectif pourrait être: 1) de comprendre,
2) d’apprendre, 3) d’apprécier, 4) d’écarter un problème ou pren-
dre décision.
3. Schémas de la communication
3.1. La (les) théorie(s) de la communication, science récente
datant d’une cinquantaine d’années, est le résultat de la coopération de
plusieurs sciences comme la biologie, l’informatique et les mathéma-
tiques, la psychologie, la sociologie, l’antropologie, la linguistique,
l’économie etc., chacune prétendant avoir le dernier mot en matière de
communication.
Chaque théorie a élaboré son propre modèle ou schéma de la
communication correspondant à la vision avec laquelle la communi-
cation a été perçue et conçue. Il y a une vision traditionnelle des
années 50 et celle d’aujourd’hui.
Rogers et Kincaid (G. Willett, 1991: p. 62-63) ont élaboré une
analyse en sept points pour distinguer les modèles issus d’une approche
traditionnelle, dite „linéaire” de ceux issus d’une approche plus
récente, basée sur le principe de la convergence et de la globalité:
(1)Traditionnellement, la communication est conçue comme
étant un déplacement linéaire du message de l’E vers le R et elle est
presentée comme un acte à sens unique. Une représentation circulaire,
décrivant la circulation du message entre les deux protagonistes (à la
fois E et R), au cours d’un processus cyclique, serait plus juste.
(2) La recherche traditionnelle conçoit la source des messages
comme étant à la fois l’initiatrice et la régulatrice d’une relation de
dépendance plutôt que de se centrer sur les liens entre ceux qui com-
muniquent et sur l’interdépendance fondamentale de leurs interactions.
(3) La recherche traditionnelle a tendance à concevoir chaque
élément de la communication comme un simple objet physique iso-
lable du contexte dans lequel il existe; on devrait pourtant recon-
naître l’importance, déterminante de ce contexte et la nécessité d’en
tenir compte.
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(4) La recherche traditionnelle tend à considérer le „message”
en tant que tel (c’est-à-dire le contenu explicite qu’il vehicule) aux
dépens des silences, ponctuations, rythmes, etc. qui sont autant d’élé-
ments métacommunicationnels auxquels on doit accorder une
attention particulière puisqu’ils s’avèrent déterminants pour la
compréhension générale de l’information communiquée.
(5) La recherche traditionnelle tend à considérer la persuasion
comme étant la fonction principale de la communication et néglige de
tenir compte du fait que la finalité de la communication consiste
davantage à tendre vers la compréhension mutuelle et l’établis-
sement d’un consensus entre les partenaires pour réaliser une action
collective partagée.
(6) La recherche traditionnelle tend à considérer les effets
psychologiques de la communication sur des individus isolés, sans
tenir compte du pouvoir intégrateur du contexte social. Il serait plus
pertinent d’accorder de l’importance aux effets sociaux de la
communication et aux relations interindividuelles dans les différents
réseaux de communication.
(7) La recherche traditionnelle adhère à la croyance mécaniste
d’une relation de cause à effet unidirectionnelle (c’est-à-dire sans
prévoir l’effet de l’effet sur la cause, la rétroaction). Il serait plus juste
d’invoquer le principe d’interdépendance et de „causalité réciproque”
(influence mutuelle des partenaires de la relation) qui caractérise les
systèmes humains d’échange d’informations, lesquels sont fondamen-
talement cybernétiques.
L’analyse proposée par Rogers et Kincaid est complétée et
renforcée par des recherches actuelles qui envisagent la communi-
cation comme un processus général englobant aussi bien les
partenaires que le contenu véhiculé et la relation établie. „À l’image
du télégraphe se substituerait donc celle de l’orchestre sans partition
ni chef… La communication est conçue comme un système à multiples
canaux auquel l’acteur social participe à tout instant, qu’il le veuille ou
non: par ses gestes, son regard, son silence, sinon son absence... En sa
qualité de membre d’une certaine culture, il fait partie de la com-
munication, comme le musicien fait partie de l’orchestre. Mais, dans ce
vaste orchestre culturel, il n’y a ni chef, ni partition. Chacun joue en
s’accordant sur l’autre". (Y.Winkin, dans G. Willett, 1991: p. 64)
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3.2. Nous nous arrêtons à trois schémas de la communication
qui pourraient illustrer l’évolution des modèles de la communication.
3.2.1. Le schéma de Lasswell (1948-1949)
On désigne sous ce terme la batterie de cinq questions que le
sociologue américain H.D. Lasswell a formulé en 1948 pour analyser
les relations en jeu dans tout processus de communication ainsi que les
circonstances et les effets de cette communication. Proposé comme
méthode d’analyse du contenu de campagnes de propagande électo-
rale, le schéma de Lasswell même s’il paraît simpliste, discutable et
quelque peu dépassé fournit cependant une base de confrontation tou-
jours opératoire.
Il se ramène aux éléments suivants:
Who says – what – through which channel – to whom – with
what effect
Qui – Dit quoi – Par quel moyen – À qui – Avec quel effet
E Message – Médium R – Impact
canal
ou bien il pourrait être representé de la manière suivante:
Émetteur Récepteur
Qui À qui
Dit
Quoi
Message
Stimulus S / Réponse
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La notion de „circonstances” peut s’appliquer aux canaux et aux
conditions même de la communication (bruits, parasites, filtre) aussi bien
qu’aux questions de temps, de lieu, de but, c’est-à-dire d’intention.
„Avec quel effet” introduit la dimension nouvelle de résultat de
la communication. Il ressort bien que l’action de communiquer est
dans le Dit, dans l’acte de parole, l’émetteur (E) et le récepteur (R)
interviennent dans la communication non seulement comme produc-
teur ou destinataire mais avec tout le jeu et le poids de leurs statuts,
rôles respectifs.
La réflexion de Lasswell sur le schéma de la communication ne
se limite pas à la communication orale mais peut s’appliquer aussi à la
communication écrite.
Le Qui parle se traduit par Qui Émet ou encore Qui Écrit.
À qui écrit correspond Qui Lit à la place de Qui reçoit (écoute).
C’est un nouveau mode de réception la lecture. Cela suppose
que le Destinataire sache lire et qu’il veuille bien lire et ensuite qu’il
lise correctement le message.
Référent
(contexte)
Canal
Émetteur Récepteur
Message
Dteur Dtaire
code
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F. référentielle
(dénotative)
F. phatique
F. métalinguistique
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Compétences Référent Compétences
linguistiques et linguistiques et
paralinguistiques encodage Message décodage paralinguistiques
Émetteur Récepteur
Compétences Compétences
idéologiques idéologiques
et culturelles et culturelles
Déterminations Déterminations
„psy” „psy”
Contraintes Contraintes
de l’univers de l’univers
du discours du discours
Modèle de Modèle
production d’interprétation
Émetteur ou Destinateur
– émet le message: ce peut être un individu, ou un groupe
(firme, entreprise de diffusion);
– est la source de l’émission;
– est le point de départ du message observable dans la chaîne de
la communication.
Le Message:
a) La plus simple et la plus courrante définition est que le
message est le produit de la communication; il est constitué par le
contenu des informations transmises. Mais ce n’est pas seulement ça.
Le message correspond à l’ensemble des signes perceptibles qui vont
stimuler le R, lui apporter de l’information, lui susciter une réaction en
vue d’une modification de son comportement. „La finalité d’un mes-
sage n’est pas ce qu’il dit effectivement mais ce qu’il va suggérer”.
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donnée d'un message
utilitaire ordre
a)sémiotique: décision
langage écrit
imaginaire → fiction
réaliste → photo
image fixe peinture
1. Message visuel imaginaire
b)isomorphe sculpture
ou cinéma
iconique image animée
télévision
Remarque:
Un choc, un parfum ne constitue des messages que s’ils véhi-
culent de la volonté de l’E une ou plusieurs informations à l’adresse du R.
La transmission réussie d’un message requiert non seulement un
canal physique mais aussi une prise de contact psychologique.
On distingue parfois de manière plus nette:
– le canal de communication, défini par les caractéristiques de la
communication;
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– le système de communication, à savoir la relation particulière
s’instaurant entre un E et un R, définie par leur status, fonction
sociale, positions institutionnelles, environnements culturels etc.
L’interprétation d’un message doit prendre en considération le
système de communication qui n’est rien d’autre que la situation
socioculturelle de la communication.
Le code
Il est un ensemble de signes et de règles de combinaison de ces
signes: l’E y puise pour constituer son message (opération d’enco-
dage); le R identifiera ce système de signes (opération de décodage) si
son répertoire est commun avec celui de l’E.
Dans le système de communication le code c’est donc l’en-
semble de connaissances que possèdent en commun l’E et le R avant
de commencer la communication.
Le code est une convention adoptée par plusieurs individus pour
désigner des objets ou concepts pour communiquer. L’homme a utilisé
le langage naturel.
Plusieurs cas peuvent se présenter:
Répertoire
Nous représentons par deux cercles les répertoires de signes de
l'E et du R.
a) Eww
E R
b) E R
Le Référent
Il est constitué par le contexte, la situation, les objets (réels)
auxquels renvoie le message. Les signes d’un code ne sont pas „natu-
rels”, ils sont arbitraires et leurs significations doivent être apprises,
mais ils renvoient à des réalités vécues ou imaginaires ou conceptuelles.
Il y a deux types de référents:
z Référent situationnel constitué par les éléments de la situation
de l’E et du R et par les circonstances de transmission du message.
„Posez vos livres sur la table”, c’est un message qui renvoie à une
situation spatielle, temporelle et à des objets réels.
z Référent textuel = constitué par des éléments du contexte
linguistique. Dans un roman tous les référents sont textuels. L’E (le
romancier) ne fait pas allusion (sauf rares exceptions) à sa situation au
moment de la production (de l’écriture) du roman, non plus qu’à celle
du R (le lecteur). Les éléments de son message renvoient à d’autres
éléments du roman, définis dans le roman même.
La définition du référent est complexe et elle peut en dernière
analyse envoyer à un débat philosophique. On peut suggérer les dis-
tinctions suivantes:
Réf. situationnel/ Réf. textuel
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Réf. réel/ Réf. imaginaire
Réf. concret/ Réf. abstrait ou conceptuel.
Le référent peut être défini aussi comme l’objet culturel
construit par l’usager du code; c’est un ensemble de propriétés que les
usagers de la langue attribuent aux objets.
Le Bruit
La définition la plus courante est la suivante: tout ce qui affecte
à des degrés divers la transmission d’un message (voix basse, musique
forte, manque d’attention du R, erreurs dans l’encodage).
Le bruit n’est pas seulement une perturbation d’ordre sonore,
mais aussi une perturbation visuelle: une tâche, une faute de frappe etc.
D’autre part, un bruit peut constituer en lui-même un message
(applaudissements).
Le bruit peut provenir:
– du canal de communication (parasites)
– de l’E ou du R
– du message (insufisamment clair)
– du code (mal adapté au message).
Un bruit est un son que l’on ne veut pas entendre, une image
qu’on ne veut pas voir, un texte que l’on ne veut pas lire et qui
s’impose à notre attention. Inversement le bruit est un signal
significatif: les applaudissements.
La Redondance
La langue pallie les risques de perturbation dans la transmission
des messages, parlés ou écrites, par les redondances.
Il est considéré comme redondant tout élément du message
n’apportant aucune information nouvelle (style télégraphique).
L’économie du message suppose la suppression des redon-
dances. Toutefois un message sans redondance devient trop dense
pour être reçu et compris. On évalue à 50% taux moyen de redondance
des langues, 50% des informations sont inutiles mais ils compensent
les pertes d’informations causées par les bruits. La redondance prend
des formes diverses:
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– syntaxiques (à l’oral et à l’écrit);
– gestuels (joindre le geste à la parole);
– tonales, etc.
La redondance est une condition nécessaire à la clarté et à
l’intelligibilité des messages.
A B
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Schéma: Les partenaires de l'entreprise
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4.2.3. En ce qui concerne la communication interne,
M.H.Westphalen distingue trois types de communication englobant
les actes de communication: 1. transmettre (des informations, un
savoir, un métier); 2. expliquer (une nouvelle orientation, le projet
d’entreprise); 3. exposer (des résultats, un bilan, etc.)
„Elle concerne les liens qui relient les groupes et les sous-
groupes au sein de l’entreprise”. C’est une communication infor-
mative plus que promotionnelle, elle tente de motiver et d’harmo-
niser les relations à l’intérieur de l’entreprise. Son objectif est la
cohésion, la compréhension et l’équilibre des groupes, privilégiant le
dialogue au conflit.
Les trois types de communication sont:
a) la communication descendante ou hiérarchique: le message
part d’un certain niveau hiérarchique et est destiné aux échelons
inférieurs; sa fonction est de former, informer et diriger le personnel.
b) la communication ascendante ou salariale: le chemin est
inverse, part du bas et remonte la hiérarchie; sa fonction est de faire
connaître les aspirations du personnel et de désamorcer les éventuels
conflits ou tensions, de créer un bon climat social et d’améliorer les
performances de l’entreprise.
c) la communication horizontale ou latérale: c’est l’échange
d’égal à égal entre différents secteurs, services ou départements; sa
fonction est de rassembler le personnel, de fonder «l’esprit-maison» et
de mieux coordonner le processus de production.
Le schéma de la communication interne de l’entreprise pourrait
se présenter de la manière suivante:
z Émetteur(s) (qui informe, qui le dit): la direction; les cadres;
le personnel.
z Récepteur(s) (qui reçoit): public interne; personnel; la force
de vente.
z Message( que dire): information officielle, contrôlée, infor-
mation officieuse (bruits de couloir, rumeur), information descen-
dante/ ascendante/ latérale.
z Canal( le comment): la communication dans l’entreprise uti-
lise l’écriture, la voix et l’image selon les techniques de plus en plus
sophistiquées. L’écrit a pour support: la note (le dossier), le compte
rendu, la lettre, le tract, l’affichage, le sondage, le journal ou revue de
l’entreprise; l’oral: l’entretien, la réunion, la conférence, le journal
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téléphoné, le répondeur (numéro vert); l’audiovisuel: le diaporama, le
film, le journal, la vidéo.
4.2.4. La communication externe est la communication de
l’entreprise vers ses partenaires extérieurs dans le but d’établir des
relations contractuelles. Elle contribue à la notoriété et à l’image de
marque de l’entreprise. Sa fonction est d’attirer et de séduire ses
partenaires:
a) public externe proche: clients, fournisseurs, distributeurs,
sous-traitants, actionnaires, milieux financiers;
b) public externe éloigné: concurrents des secteurs, leaders
d’opinion, pouvoirs publics, administration, élus locaux, grand public.
La communication externe utilise en priorité, comme mode de
communication, l’écrit (c’est le premier vecteur de communication
externe). 90% des messages de l’entreprise passent par des supports de
communication écrits, et notamment par la lettre commerciale.
„Chaque année en France, plus de 21 milliards de lettres sont expé-
diées. Malgré le développement du téléphone, du télex et des autres
moyens très sophistiqués de communication, la correspondance écrite
ou l’envoi d’imprimés tiennent une place prépondérante dans les
échanges” (Laurence Albert, 1993: p. 45).
4.2.5. Selon A.Moles „l’entreprise est (ou devrait être) un lieu
privilégié où les intérêts particuliers se fondent dans un intérêt général” et
où „la communication est un des aspects fondamentaux de ses actions”.
Que fait-on dans une entreprise? À un niveau déjà assez bas, et
jusqu’à son sommet, „ses membres s’y enferment pour effectuer des
tâches de communication: parler, téléphoner, écrire, envoyer des fax,
lire des lettres, en faire, etc.”.
Par conséquent l’entreprise apparaît comme un système de com-
munications qui elles-mêmes se divisent en deux catégories:
a) Celles qui se produisent à l’intérieur du système qui parti-
cipent à la constitution d’une conscience «collective» et qui servent à
construire les décisions, petites ou grandes;
b) Celles externes envoyées par le système en dehors de lui-
même sur un marché auprès des fournisseurs, des consommateurs ou
des pouvoirs publics.
A.Moles définit aussi les éléments de la communication
d’entreprise:
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z Transmetteur: organisme producteur du message (ex.: comité
de direction);
z Récepteur: organisme dont l’environnement se trouve modifié
par le message;
z Message: ce qui change les données d’environnement d’un
organisme ou d’un individu (ex: la circulaire);
z Canal: système organisé séparant le transmetteur du recepteur;
z Rumeur: elle est à la fois le produit de l’activité de com-
munication du système social et, le produit de la création de com-
munication par celui-ci;
z Parasites: perturbation constituée d’éléments ou groupe
d’éléments, pouvant avoir par eux-mêmes une valeur de message s’ils
étaient repris (ex.: une rumeur sans fondement rajoutée au message
d’un ordre dans un groupe social);
z Bruit: perturbation constituée de fluctuations erratiques
nombreuses introduisant des modifications individuelles des éléments
constituant le message (ex.: les fautes typographiques);
Interférence: apparition dans l’un des canaux du message de
deux messages appartenant à deux communications distinctes.
En conclusion, „la communication est un aspect fondamental de
l’activité de l’entreprise: tout acte, tout transfert des marchandises
qu’il soit interne où externe est corrélé à un acte de communication,
un échange de signes d’un point à l’autre”.
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II. SUR LA COMMUNICATION ECRITE
„Pour qui écrit, l’autre c’est le lecteur.
Pour qui lit, l’autre c’est le scripteur.
Mais chacun s’accorde pour dire que
c’est dans l’acte de lecture que le texte
accède à la communication. Il est fait
pour être lu, c’est là sa raison comme
son mode d’exister”
(Cl.Oriol-Boyer)
1. Problèmes généraux
Les vieilles oppositions entre l’oral et l’écrit ne se maintiennent
plus aujourd’hui sous leur forme traditionnelle. Les techniques de plus
en plus sophistiquées d’enregistrement et de transport de l’information
ont modifié les dispositifs de communication et donc le statut des
énoncés verbaux.
Ainsi pourrions-nous faire les remarques suivantes :
z l’opposition orale (ondes sonores)/ graphique (signes inscrits
sur un support solide) est de nos jours sommaire: elle néglige, d’une
part, la différence entre textes „écrits à la main” et textes „imprimés”
et d’autre part, elle est trop simple pour décrire les techniques mo-
dernes de traitement des informations.
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z l’opposition traditionnelle oralité – instabilité et écriture –
stabilité (les paroles s’envolent, les écrits demeurent) ne correspond
plus au monde contemporain qui se caractérise par l’apparition de
nouvelles formes d’oralité (l’enregistrement de la voix, avec les
mimiques et les gestes, a fait de l’oral quelque chose d’aussi stable
que l’écrit).
z l’opposition entre énoncés de style parlé et de style écrit n’est
plus aussi stricte qu’auparavant : il arrive, assez fréquemment, qu’un
énoncé de style parlé passe par un support graphique et aussi l’inverse,
un énoncé de style écrit passe par des ondes sonores.
L’imprimé
L’imprimerie accentue les effets de l’écriture en offrant la possi-
bilité d’imprimer un nombre considérable de textes parfaitement iden-
tiques et uniformes, elle donne une autonomie encore plus grande aux
lecteurs : il n’existe plus comme dans le manuscrit la trace de la main,
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l’écriture du copiste qui individualise le texte (ses fautes, ses moments
d’inattention, de fatigue, etc.). Au lieu d’une variation continuelle, on
a affaire à un objet inaltérable et fermé sur soi, comme l’auteur qu’il
présuppose. L’imprimerie, en disposant des signes invariants sur
l’espace blanc d’une page identique aux autres, abstrait le texte de la
communication directe, d’homme à homme.
La spatialité du texte
Avec l’écriture et surtout l’imprimerie, le texte exploite de plus
en plus le fait qu’il occupe un certain espace matériel. Un énoncé qui
n’est pas proféré par un locuteur présent doit contenir tout ce qui est
nécessaire à son déchiffrement. C’est pourquoi elle comporte un
répertoire de signes (l’alphabet, par exemple) et un mode d’assem-
blage de ces signes en vue de la formation des mots. Ortographe et
grammaire fixent les règles de l’écriture des mots et la mise en forme
des phrases. Mise en forme et reconnaissance du message écrit sup-
posent de la part du scripteur et du lecteur une connaissance du code
utilisé (pour qu’un texte soit lisible, un certain nombre de conditions
doivent être remplies). L’écriture renvoie toujours à son corollaire : la
lecture. La spatialité de l’écrit et de l’imprimé permet aussi de leur
asso-cier des éléments iconiques variés (schémas, dessins, photos) et
un paratexte (préfaces, texte de couverture, titre, signature, date, etc.).
Un énoncé qui n’est pas oral constitue donc une réalité qui n’est
plus purement verbale. A un niveau supérieur, tout texte constitue lui-
même une image, une surface offerte au regard (la mise en page).
1.2. Pour M.Descotes (1995, p. 169) le producteur du message
écrit dans son activité de production de texte (quelle que soit sa
finalité) devrait se poser au moins trois questions fondamentales:
z A qui le message est-il destiné? (cible)
connu: individu?, groupe? (quelles caracté-
ristiques sociales, psychologiques…)
Le récepteur est identifié: individu?, groupe? (quelles carac-
téristiques sociales, psychologiques…)
inconnu: nécessité d’en construire une repré-
sentation (hypothèses avec risques
d’erreurs)
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z Pour quoi est-il produit? (ou Pourquoi?). Quel est son enjeu?
Quel est l’objectif de l’émetteur, son projet d’action sur le récepteur?
Quel(s) effet(s) veut-il produire sur le récepteur? Quelle(s) réponse(s)
veut-il obtenir: écrire en retour, agir, produire quelque chose, réaliser
un objet, formuler un jugement, acquérir des connaissances, éprouver
des sentiments envers l’émetteur, ressentir des émotions, rencontrer
l’émetteur, mettre en place un projet collectif, s’engager dans un
débat, relire autrement un écrit, etc.
Exemple : le C.V.
Organisé autour de la fonction phatique, le Curriculum Vitae
(C.V.) en sert de meilleur exemple.
Il est l’exposé de l’état civil et de la situation professionnelle du
postulant à un emploi et se présente sous la forme d’un tableau clair,
net, divisé en rubriques :
z état civil (nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse
personnelle)
z formation (diplômes obtenus)
z expérience (postes occupés, stages)
z informations complémentaires.
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CURRICULUM VITAE
(une variante parmi les variantes possibles)
Roy Claude
Adresse actuelle : 107, rue Lebleau, 14300 Caen
Né le 12 février 19… à Dozulé 14430
Situation de famille : marié, 3 enfants
Formation :
19… : diplôme d’expert comptable
19… : diplôme de l’Ecole de commerce de Rouen
19… : baccalauréat, lycée de Caen
Stages :
– septembre 19… à juin 19… : stage d’expertise comptable au
Cabinet Morrillon à Paris.
–1er trimestre 19… : département informatique de la Société
Luxor (fourniture automobiles)
– été 19… : département du personnel de la Société Lampret S.A.
Expérience :
19… jusqu’à ce jour : secrétaire général, Société Lelarque et Ciel
19… 19… : directeur administratif, Et.Michon
19… 19… : expert comptable, Cabinet Morillon
Langues :
Anglais : diplôme de la Chambre de commerce franco-brita-
nique ; espagnol courant
Références :
– M.Riné Floquet, et.Michon
– M.Jacques Dubont, directeur général Multirex
– M.Lionel Morillon, Cabinet Morillon
Exemples :
z au niveau phrastique (commande) :
z au niveau textuel :
le télex (confirmé obligatoirement par lettre) transmet l’informa-
tion en réduisant l’événement commercial à ses constituants chronolo-
giques immédiats ; tout commentaire de l’émetteur à l’adresse du
récepteur est exclu.
„Commande du 12 courant. 120 réfrigérateurs Igloo, modèle
courant, 80 litres. Référence Ref. / Ig. / 80”
39
z au niveau lexical :
termes „techniques” propres à l’activité de l’entreprise, aux opé-
rations et aux techniques commerciales ; chiffre exact.
1.3.4. La fonction conative ou impressive intervient chaque fois
que le destinataire de la lettre se trouve impliqué d’une manière ou
d’une autre ; elle est donc présente dans toutes les lettres commer-
ciales. La situation d’ordre, dans laquelle le rédacteur de la lettre, par
l’intermédiaire de l’information qu’il va envoyer, se propose d’inter-
venir dans l’activité de son destinataire, de l’influencer et de le faire
agir, implique : d’une part, une relation du rédacteur avec la situation
sur laquelle il veut agir, d’autre part, une relation avec le destinataire
qu’il veut faire agir. C’est évident que dans la lettre commerciale,
compte tenu de la relation entre les deux partenaires de la communi-
cation commerciale, la formulation de l’ordre doit témoigner du
respect, le rédacteur de la lettre devant „rendre sensible son désir
d’être agréable, sa compréhension de la situation, du comportement,
des préoccupations et aussi des intérêts de son correspondant”
(J.Roumagnac et M.Audry, 1969, p. 28).
Marques spécifiques
z 2e personne du pluriel
z impératif (de politesse)
z vocatif
z constituant interrogatif (de type oratoire)
z futur d’atténuation (de politesse)
Exemples :
z au niveau phrastique :
Nous vous serions reconnaissants de nous accuser réception de
la présente lettre.
Nous espérons que ce changement vous donnera entière satis-
faction et attendons vos commentaires à ce propos. Vous voudrez bien
remplir le formulaire ci-joint.
Veuillez nous envoyer dans le plus bref délai votre dernier
catalogue.
40
Soyez certains que nous apporterons les meilleurs soins à l’exé-
cution de la commande.
z au niveau textuel :
La circulaire : organisée autour de la fonction conative, c’est
une lettre identique adressée à plusieurs destinataires, et cherchant à
attirer leur attention sur l’information qu’elle transmet.
„Il est fréquent qu’une entreprise ait à comuniquer à ses clients
des informations n’ayant pas trait directement à l’exécution d’un
contrat (ouverture d’un nouveau magasin, passage d’un représentant
dans la région, annonce d’un changement d’un tarif). Il est
indispensable que les clients soient informés et se sentent impliqués
dans la vie de la société à laquelle ils sont liés. Du fait de leurs
relations avec celle-ci, ils sont directement concernés par tout événe-
ment pouvant influer sur leurs affaires” (L.Albert, 1993, p. 65).
„Nous avons le plaisir de vous annoncer l’installation d’un nou-
veau magasin dans votre région.
Vous y trouverez toute la gamme de nos produits dont vous avez
déjà pu apprécier la qualité.
M.Pichon et son équipe vous y accueilleront et se tiendront à
votre disposition pour faciliter toutes vos démarches.
Toujours désireux de répondre à vos attentes…”
41
Marques spécifiques
z 1ere personne du singulier (rarement) et du pluriel (le rédacteur
de la lettre s’identifie à l’entreprise)
z affirmations catégoriques
ere
z verbes de sentiments à la 1 personne
z adjectifs et adverbes exprimant des jugements de valeur
(modalisateurs affectifs)
z exclamations
Exemples :
z au niveau phrastique :
Nous avons le grand plaisir de vous informer qu’il nous est
possible de vous accorder une remise.
Nous serons heureux de vous faire profiter des conditions très
avantageuses consenties à nos nouveaux clients.
Vous y découvrirez une gamme complètement modernisée et à
des prix très avantageux.
Tous nos nouveaux correcteurs électroniques intra-canalaires
sont élaborés à partir des derniers progrès de la technologie en ce
domaine. Efficaces et discrets ils s’adaptent parfaitement au creux de
l’oreille.
Nous ne pourrons que vous conforter dans votre choix, ce sont
en effet des appareils tout nouveaux, extrêmement solides et perfor-
mants. Ils travaillent rapidement et… en silence !
Remarque :
Au niveau textuel, aucune lettre ne s’organise autour de cette
fonction. Cependant, elle joue un rôle très important dans les offres et
les circulaires (le rédacteur de la lettre se présente comme un juge
favorable de son micro contexte commercial).
Exemples :
z au niveau phrastique :
Nous vous demandons de bien vouloir nous offrir en contre-
partie un escompte de règlement de 3%, c’est-à-dire 5400 F.
Nous vous serions obligés de bien vouloir nous fixer suivant
quelles conditions (qualité de la marchandise, transport, conditions de
paiement), il vous serait possible de nous fournir les produits demandés.
Remarque :
La fonction métalinguistique est rarement utilisée dans la lettre
commerciale étant donné les particularités de ce type de communi-
cation qui vise à éviter de donner des explications sur le code utilisé.
43
Plus le document est construit, plus son rédacteur a des chances
d’être compris. Plus il est rédigé en fonction de ses futurs lecteurs,
plus grandes sont ses chances d’être entendu. L’argumentation doit
être sobre, précise, explicative.
z Favoriser la compréhension
En premier lieu, rappeler l’objet de la présente correspondance ;
séparer visuellement les paragraphes ; faire des phrases courtes (cela
facilite la compréhension – deux lignes maximum) ; développer une
idée par phrase.
z Le message prime le style
Fuir les effets de style : dans un courrier d’entreprise, on ne doit
pas chercher à briller par sa plume, mais plutôt à être compris, à
convaincre (à bannir les ellipses, les sous-entendus, les phrases sans
verbe, etc.) ; faire la chasse aux erreurs grammaticales, aux fautes
d’orthographe, éviter les répétitions des mots ; mettre en évidence les
connecteurs logiques des phrases.
z Rester neutre
Ne pas personnaliser : l’auteur parle au nom de l’entreprise.
Néanmoins indiquer clairement qui signe le document : nom, fonction,
service ; le ton doit être modéré ; chaque type de courrier impose ses
règles : certains (courrier administratif par exemple) exigent une neu-
tralité absolue, une austérité parfaite ; d’autres (courrier commercial,
lettre personnalisée) admettent plus d’emphase (M.H.Westphalen,
1994, pag. 152).
44
III. LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE,
GENRE DE DISCOURS INTERACTIF
1. La notion de discours
48
l’interpellation fréquente du destinataire (le Vous) et par la stratégie de
persuasion du scripteur d’orienter et d’engager ce Vous vers une
action : conclure une commande (on y reviendra).
En outre, le scripteur du discours commercial veut créer des
rapports permanents avec son correspondant. A cet effet il doit
rendre sensible son désir d’être agréable, sa compréhension des
sentiments et des intérêts de son correspondant (M.Audry et
J.Roumagnac, 1969, p. 27).
2.2.4. La correspondance commerciale est un discours contex-
tualisé : en vertu de son statut pragmatique, pratique, utilitaire, l’inter-
prétation de la lettre est immédiate ; c’est pourquoi l’explicitation du
contexte situationnel est obligatoire dans la lettre commerciale. Cette
explicitation est marquée par les zones de la lettre qui donnent les
indications spatio-temporelles concernant l’émission de la lettre et du
scripteur de même que les indications concernant la réception de la
lettre et le destinataire.
De ce fait, la lettre commerciale pourrait être interprétée comme
un énoncé embrayé, ancré dans la situation d’énonciation. Les
marques des embrayeurs apparaissent dans le contexte : marques de la
personne (le couple Nous – Vous, déterminé, identifié), du temps (le
présent déictique tire sa référence temporelle du moment même de
l’énonciation, marqué par la date de la rédaction de la lettre, ayant une
durée limitée, marquée par dans les plus brefs délais, réponse urgente,
etc. – tarder à répondre c’est pour le destinataire s’exposer à manquer
l’occasion de conclure une affaire) et des indices spatiaux (on y
reviendra).
2.2.5. La correspondance commerciale est un discours pris en
charge par un sujet : la prise en charge dans le discours commercial
est marquée par la distance et la modalisation.
La distance permet d’envisager le procès de l’énonciation et son
résultat du point de vue de l’énonciateur face à son énoncé ; elle est
minimale quand le sujet prend totalement en charge l’énoncé. C’est le
cas du discours commercial où l’énonciateur de la lettre coïncide avec
le sujet de l’énoncé et se représente sous la forme de Nous (l’entre-
prise qu’il représente).
La modalisation : elle indique quelle attitude l’énonciateur
adopte à l’égard de ce qu’il dit ou quelle relation il établit avec son
correspondant à travers son acte d’énonciation.
49
Il est responsable de l’acte de parole qu’il accomplit par son
énonciation : une demande n’a pas les mêmes conséquences pratiques
qu’une offre ou une commande. Dans le discours commercial, la
modalisation est marquée par les modalités dites logiques (l’énoncé
est situé sur l’un des axes modaux : certitude, réel, connu, objectif) et
par les formes modales.
Nous faisons nôtres les réflexions de O.Gălăţanu (1980, p. 240-
241) concernant la modalisation. Dans le discours commercial sont
présentes les modalités aléthiques (1), épistémiques (2), déontiques
(prescriptives et descriptives) (3), appréciatives (4), évaluatives (5) et
boulestiques (6).
1) Les modalités aléthiques apparaissent dans le discours com-
mercial surtout sous la forme de la valeur modale „impossible” pour
justifier le refus, extrêmement poli de l’énonciateur de tenir ses
engagements ou de répondre à une demande du destinataire (Il nous
serait impossible de… ; Il ne nous est pas possible de …) ; quant à la
valeur modale „possible”, celle-ci ne met pas en doute la bonne
volonté du correspondant, mais sa capacité de satisfaire la commande.
2) Les modalités épistémiques sont présentes par la valeur
modale „certain”. Elle est marquée par : des modalisateurs adjecti-
vaux et adverbiaux insérés dans les constructions qui comportent un
sujet modal identique au sujet énonciateur (Nous) ; des verbes
perlocutionnaires (persuader, convaincre) qui relèvent d’une stratégie
argumentative – persuasive du sujet énonciateur ; ces constructions à
verbe perlocutionnaire sont en général précédées par l’emploi d’un
verbe désidératif, ces séquences marquant de la sorte un processus
épistémique : espoir – certitude (Nous espérons avoir bientôt le plaisir
de vous expédier…. ; Nous sommes persuadés que …).
3) Modalités déontiques prescriptives sont présentes sous la
forme de l’impératif et de constructions à verbe de communication
prier, demander de bien vouloir (Veuillez agréer, Monsieur, l’expres-
sion de nos… ; Nous vous prions d’agréer, Monsieur,… ; Nous vous
demandons de bien vouloir…).
Les modalités déontiques descriptives se réalisent par le choix
des modalisateurs : être obligé, devoir (Nous serions obligés de… ;
Nous sommes dans l’obligation de…).
50
4) Les modalités appréciatives (individuelles) très apparentées
aux modalités affectives, apparaissent dans la correspondance com-
merciale formant un stock expressif d’un énonciateurr qui s’identifie à
son micro-contexte professionnel – l’entreprise (Nous avons le grand
plaisir de…. ; Nous vous serions reconnaissants de…)
La stratégie discoursive de l’énonciateur exige dans la plupart
des cas le remplacement des modalisateurs appréciatifs par des
modalisateurs affectifs (Nous serions très heureux de…)
5) Les modalités évaluatives (collectives) font partie d’une stra-
tégie persuasive qui impose l’objectivation des qualités des mar-
chandises à vendre ; étant donné que l’énonciateur s’identifie à
l’entreprise qu’il représente, il jugera toujours favorablement son
micro-contexte professionnel (Si nos propositions sont avanta-
geuses… ; Nos articles d’une qualité exceptionnelle et à des prix fort
convenables ; Vous pourriez mieux que tout autre vous renseigner…)
6) Les modalités boulestiques sont aussi présentes dans le dis-
cours commercial sous la forme des verbes vouloir, aimer (Nous
voulons ouvrir un magasin d’alimentation ; Nous aimerions connaître
votre opinion sur…).
3.1. La demande
3.1.1. Caractères généraux
Une transaction commerciale met en relation un acheteur et un
vendeur et à chacun sont attachés des droits et des devoirs mais aussi
des savoirs.
La demande de renseignements constitue le préambule indis-
pensable à toute collaboration; c’est elle qui donne lieu à un échange
de lettres important: dans la situation de demandeur, le client attend
de son interlocuteur (le vendeur) la réponse précise et suffisante qui
comblera son attente. Obtenir l’information détenue par son
interlocuteur, c’est ce qui établit la relation entre eux.
Au premier abord, deux aspects sont à prendre en considération:
en premier lieu, le client doit préciser clairement et complètement ce
qu’il demande afin d’obtenir des informations permettant d’apprécier
valablement les produits et services offerts par les firmes contactées;
en second lieu, il doit tenir compte de la relation interhumaine
impliquée par cette demande: elle doit s’établir sous de bons auspices
qu’il est nécessaire de créer, de favoriser ou d’entretenir (le code de la
politesse).
53
3.1.2. Caractères particuliers
La demande de renseignements réalise l’acte demander/
interroger, acte analysable au niveau du texte tout entier en vertu de
l’univocité de l’intention de l’énonciateur. Celui-ci s’identifie à
l’entreprise qu’il représente et coïncide avec le sujet de l’énoncé; il
apparaît sous la trace de Nous. C’est grâce à cette identification que
l’énonciateur prend totalement en charge son énoncé et qu’il est
responsable de l’acte qu’il accomplit: la question implique que
l’énonciateur ignore la réponse, que cette réponse a quelque intérêt
pour lui, qu’il croit que son co-énonciateur peut la donner.
L’accomplissement de cet acte conditionne le succès de l’inter-
prétation de l’énoncé comme une demande (opposée à une commande,
par exemple).
La réalisation linguistique de cet acte est subordonnée au
principe de coopération (P.Grice). En vertu de ce principe, les
partenaires sont censés partager un certain cadre et collaborer à la
réussitte de cette activité commune qu’est l’échange verbal, où chacun
se reconnaît à l’autre certains droits et devoirs. Dans la lettre
commerciale les deux partenaires comptent retirer des bénéfices et du
prestige de leur échange verbal. Ne pas respecter les règles du jeu aura
des incidences sur leur carrière ou leur réputation.
Ce sont les conditions de sincérité et raisonnabilité dans l’acte
demander/interroger qui traduisent ce principe (O.Gălăţanu, 1980,
p. 259-260):
• Une question est sincère seulement si le sujet énonciateur veut
connaître la réponse, s’intéresse vraiment à cette réponse.
• Une question est raisonnable seulement si le sujet énonciateur a
une raison de s’intéresser à la réponse de son destinataire et s’il a une
raison de croire que le destinataire est capable de donner cette reponse.
Ces explicitations ne contredisent pas les principes d’économie
et de concision qui régissent la communication commerciale. Bien au
contraire elles répondent à ces principes car la demande de renseigne-
ment ne représente pas un engagement juridique tandis que la réponse
– l’offre, qui n’est pas obligatoire pour le destinataire, représente un
engagement juridique. L’énonciateur qui envoie l’offre, comme
réponse verbale à une demande préalable, doit avoir la certitude que la
demande d’offre est sérieuse, sincère et raisonnable, qu’il ne perd pas
son temps à y répondre.
54
L’explicitation des conditions de sincérité et de raisonnabilité
dans la demande d’offre apparaît donc comme ressortissant à une
stratégie de persuasion.
Marques linguistiques
• un Nous, énonciateur collectif, compact – représentant d’une
entreprise avec laquelle il s’identifie –, coïncide avec le sujet de
l’énoncé et un Vous, co-énonciateur, représentant lui-aussi d’une
entreprise. Ils sont identifiés dans le contexte situationnel (l’en-tête, la
signature et la vedette) et c’est pourquoi ils sont des éléments
déictiques.
• des verbes qui lexicalisent l’acte demander/interroger : le verbe
neutre, demander, ouvreur du message, permettant l’explicitation du
55
contenu propositionnel obligatoire dans le discours commercial ; les
verbes déclaratifs centrés sur le destinataire et modalisés par un
modalisateur de sentiment de type prier : prier de dire, prier de faire
connaître, prier de faire parvenir, prier de bien vouloir. Il s’agit d’une
stratégie persuasive : l’énonciateur, se postulant comme bénéficiaire de
l’acte réponse verbale future du destinataire, une fois obtenue la
réponse, pourra formuler une commande en vertu de l’autorité acquise
sur son partenaire.
Application :
A la Chambre de Commerce
Messieurs,
Signature
57
• Approche globale
• Indices linguistiques
58
3. L’énonciateur formule sa demande : par la formule stéréotype
être obligé (modalité déontique) au conditionnel, formule modalisée à
son tour par bien vouloir, pour atténuer ce que la demande pourrait
avoir de trop directe ;
– il s’adresse à un Vous (représentant d’un organisme officiel
avec lequel il s’identifie), en établissant avec ce dernier un mode de
communication où celui-ci est censé participer ;
– il marque :
son sérieux par la modalité aléthique possible (nous pour-
rions…) pour illustrer sa capacité d’honorer les futures commandes ;
le serieux est renforcée aussi par le verbe épistémique savoir et le
présent commercialisons;
son jugement favorable par l’adjectif luxe qui qualifie les
produits.
3.2. L’offre
61
3. 3e type d’argumentation peut avoir la forme d’un déterminant
de cause, mais cette forme n’est pas très fréquente.
Messieurs,
Signature
• Approche globale
• Indices linguistiques
3.3. La commande
3.3.1. Caractères généraux
Après les premiers contacts et échanges d’informations, la phase
de négociation dans le meilleur des cas aboutit à un accord satisfaisant
64
pour les deux parties. La commande ferme engage la responsabilité du
client et du fournisseur selon les termes du contrat.
Applications
Monsieur,
• Indice linguistique
66
DEUXIEME SECTION
ASPECTS PRATIQUES:
REDIGER UNE LETTRE COMMERCIALE
67
68
I. LA LETTRE COMMERCIALE:
STRUCTURE ET CONTENU
69
2.2.1. Les traits de la lettre commerciale
70
une remise = réduction généralement accordée sur une quantité
importante ;
un escompte = réduction accordée pour paiement au comptant ;
une ristourne = réduction accordée sur une somme déjà payée ;
un rabais = réduction accordée sur des articles défraîchis ou
démodés .
15%
comptant
25%
1 50% à la livraison des marchandises
75%
etc.
le reste deux
un tiers trois
2 la moitié par traite acceptée à quatre mois
les deux tiers etc.
les trois quarts
Phrase-type
Le paiement s’effectuera 1 et 2 , avec 3 .
71
à crédit, par 2 traites (lettres de change) mensuelles
3 à échéances bi-mensuelles
2
etc. trimestrielles, etc.
par billet à ordre
Phrase-type
1 .
Le paiement sera effectué 2 .
…% 1 , le reste 2 .
rendues à notre
1 Marchandises usine de…
à enlever à votre
Franco
2 de port et d’emballage
non compris les frais
◊ Le mode de livraison
Transport : 1 par route
camion
(chemin de) fer
(voie de) mer
72
Lieu de livraison : 2 notre magasin
usine (de)
votre entrepôt
d’être obligés…
Nous regrettons beaucoup
3 de devoir…
Nous vous disons nos regrets
d’être dans l’obligation…
repousser
votre
4 de refuser proposition
cette
décliner
73
Phrase-type
Après étude approfondie de la proposition que vous nous avez
1 .
adressée dans votre lettre du… 3 , 2 , 4 .
Ordre linéaire
Messieurs,
chronologique
1. Synthèse de la situation Nous avons bien reçu votre lettre du… et
⇒ Le rappel du passé vous en remercions
2. Exposition de la situation Conformément à vos voeux, nous vous
présente en relation avec adressons le dernier catalogue de nos
ce passé produits
⇒ Le présent
3. Présentation des consé- Vous y découvrirez une gamme complète
quences possibles de de détergents à des prix très avantageux…
l’action précédente
⇒ Le futur
4. Expression du ton de la Nous souhaitons que la qualité de nos
lettre par une formule de produits retienne votre attention
conclusion
5. Choix d’une formule de Veuillez agréer, Messieurs, l’expression
politesse parmi les quel- de nos salutations distinguées
ques formules figées par
l’usage
74
Il est possible de dégager 5 actions dominantes mettant le rédac-
teur dans des positions différentes vis-à-vis du déstinataire.
2. La vedette
(1) L’adresse est celle d’une personne privée.
1er ligne:
(Monsieur)
(Madame) (Prénom) (NOM) Monsieur Albert THOMAS
(Mademoiselle)
2e ligne: rien 44, avenue Gambetta
3e ligne: (no), (nom de la rue)
4e ligne: rien 37200 TOURS
5e ligne: (code postal) (VILLE)
• Ecrivez toujours : Monsieur, Madame, ou Mademoiselle
N’écrivez jamais : M., Mme ou Mlle.
• Il n’y a aucune ponctuation à la 5e ligne.
81
(2.b) L’adresse est celle d’un service
1er ligne:
(Monsieur le)
(Madame la) (fonction) Monsieur le Directeur
(Mademoiselle la) Société Générale de Fonderie
2e ligne: (nom de l’entreprise)
3e ligne: rien 14, rue Maréchal Foch
4e ligne: (no), (nom de la rue) B. P. 145
5e ligne: (boîte postale) B. P.
6e ligne: rien 83072 TOULON CEDEX
7e ligne: (code postal) (VILLE) CEDEX
82
1er ligne: (nom de l’entreprise) PUBLI PROMO
2e ligne: rien
3e ligne: (no), (nom de la rue) 92, alée des Pins
4e ligne: (boîte postale) B. P. B. P. 129
5e ligne: (code postal) (VILLE) CEDEX 34012 MONTPELLIER CEDEX
6e ligne: rien A l’attention de Monsieur Bosc,
7e ligne: A l’attention de (Monsieur) comptable
(Madame) (NOM), (Fonction)
(Mademoiselle)
3. Les références
5. L’objet
Il est vivement recommandé d’indiquer l’objet de la lettre, ainsi,
le destinataire sait au premier coup d’oeil de quoi il s’agit. Une
formule brève et claire suffit. Par exemple, si l’entreprise écrit qu’elle
va envoyer douze caisses de chocolat en poudre, on voit:
Objet : envoi de 12 caisses de chocolat en poudre.
ou plus simplement :
envoi 12 caisses chocolat en poudre.
6. Les pièces-jointes
En général, on utilise l’abréviation P.J. pour tout ce qui est
envoyé avec la lettre. Il est indispensable de mentionner le nom et la
nature des pièces que l’on joint à la lettre. Cela pour garder une preuve
que des documents ont bien été envoyés et afin que le destinataire
puisse vérifier si toutes les pièces lui sont parvenues.
P.J. 2 : un catalogue
: un tarif
• On indique d’abord le nombre de pièces jointes, puis ce
qu’elles sont.
• La description est très simple (ex. : un catalogue, et non : un
catalogue de la collection printemps 1977).
• On emploie un ou une, pas le ou la.
7. L’appel
Les formules d’appel sont nombreuses et doivent être choisies
avec soin. Les premiers mots que le destinataire lira lui indiqueront
tout de suite le ton avec lequel on souhaite s’adresser à lui : cordial,
84
professionnel, sec… La formule la plus classique est «Monsieur»,
«Madame», «Mademoiselle», «Messieurs». Pour une femme on
emploiera, même si elle n’est pas mariée, le terme «Madame».
Lorsqu’on écrit à une entreprise pour la première fois, sans
connaître le nom de la personne qui lira la lettre, il est d’usage
d’utiliser l’appellation générale «Messsieurs» ou bien «Monsieur»,
«Madame».
Lorsque le destinataire de la lettre porte un titre, on doit le
mentionner dans la formule d’appel «Monsieur le Directeur».
Voici quelques cas :
85
Présentation dite française
Messieurs,
1er paragraphe
marge
2e paragraphe
formule de politesse
1er paragraphe
marge
2e paragraphe
formule de politesse
86
c) ne pas utiliser le POST-SCRIPTUM (P.S.) ;
d) mais utiliser le moins souvent possible les verbes :
avoir – être – dire – faire
9. La signature
87
III. LES DEBUTS ET LES FINALS DE LETTRES
88
Cas particuliers:
Pour une demande de service, de renseignements:
Nous vous serions obligés/ reconnaissants de bien vouloir nous…
Nous avons recours à votre obligeance pour…
Pour une demande de prix, d’échantillons:
Nous vous prions de nous faire connaître vos prix et vos
conditions pour…
Voudriez-vous avoir l’obligeance de nous adresser, le plus tôt
possible, des échantillons de…
Pour une commande:
Veuillez/ Nous vous prions de/ Nous vous serions obligés de
nous livrer/ envoyer/ adresser/ expédier…
B. Réponse à une lettre
Il est d’usage d’accuser réception de la lettre à laquelle on
répond: on en rappelle la date et (si possible) sommairement l’objet.
Cet accusé de réception est nécessaire parce qu’il aide le corres-
pondant à localiser l’affaire dont il va être question et aussi il établit
entre les lettres échangées un lien formel.
Exemples:
Nous avons bien reçu/ Nous accusons réception de/ Nous nous
référons à/ Nous avons pris connaissance de/ Nous avons pris bonne
note de/ Nous vous remercions de votre lettre du 23 septembre par
laquelle/ relative à/ se rapportant à/ concernant/ au sujet de…
En réponse à votre lettre du…
En référence à votre lettre du…
Comme suite à votre lettre du…
Votre lettre du… a retenu toute notre attention.
Exemples:
Par notre lettre du… nous vous avons prié de nous faire
connaître… Nous vous avons demandé…
Nous vous confirmons notre lettre du… dont vous voudriez bien
trouver une copie ci-jointe.
Nous nous permettons de vous rappeler notre lettre du… par
laquelle nous vous demandions…
• Formule de conclusion
La conclusion exprime un voeu, un souhait, un espoir. Elle
précède la formule de politesse. Plusieurs situations se présentent:
– attente d’une réponse:
Dans l’attente de votre lettre/ prochaine lettre/ d’une prompte
réponse…+ formule de politesse.
Dans l’espoir de recevoir de votre part une réponse favorable +
formule de politesse.
Nous comptons sur une réponse positive + formule de politesse.
– attente d’une confirmation ou d’une solution:
Nous vous prions de confirmer notre accord dans les plus brefs
délais + formule de politesse
Veuillez nous informer de la suite donnée à cette affaire +
formule de politesse
– réponse positive à une demande:
En espérant avoir répondu à votre attente/ vous avoir donné
satisfaction/ vous avoir être utile + formule de politesse.
Dans l’espoir que cette solution vous conviendra + formule
de politesse.
90
– réponse négative à une demande:
Avec le regret/ nous regrettons/ de/ ne pas pouvoir vous donner
satisfaction/ ne pas pouvoir répondre favorablement à votre demande
+ formule de politesse
– demande de renseignements de services
En vous remerciant vivement/ à l’avance + formule de politesse.
Avec nos vifs remerciements anticipés + formule de politesse.
Dans l’espoir/ En espérant/ que/ notre demande retiendra votre
attention/ sera prise en considération + formule de politesse.
– réclamation:
En espérant que vous reconnaîtrez le bien fondé de notre
réclamation + formule de politesse.
Dans l’espoir que vous prendrez les mesures qui éviteront la
répétition de telles erreurs/ de tels retards… + formule de politesse.
– excuses:
Nous vous prions de/ Veuillez/ nous excuser pour… + formule
de politesse.
• Formule de politesse
La formule de politesse répond à une règle de civilité à l’égard
du destinataire. Elle varie suivant : le destinataire de la lettre (rang
social, la nature des relations entretenues avec lui, sa position à l’égard
de l’entreprise, sa fonction) ; l’objet de la lettre (les circonstances qui
motivent la lettre, une lettre qui sollicite ou qui menace).
Le choix de la formule est déterminé par le degré de respect, de
cordialité, de mécontentement.
91
Du respect …………… à la cordialité
Exemples de formules:
A un supérieur:
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’assurance de notre
respectueuse considération.
Veuillez accepter, Monsieur, l’expression de nos sentiments les
plus dévoués.
A un client:
Veuillez agréer, Monsieur, l’expressionn de nos sentiments
dévoués.
A un fournisseur:
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de notre considération
distinguée.
A une femme:
Nous vous prions de recevoir, Madame, l’expression de notre
respectueuse considération.
Nous vous prions de croire, Madame, à notre profond respect.
Autres formules:
Croyez, Monsieur, à l’assurance de nos sentiments cordiaux.
Recevez, Monsieur, l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
92
Quelques observations:
93
IV. LES PRINCIPAUX TYPES DE LETTRES
PRECONTRACTUELLES
Exemples :
a. Le schéma fréquemment utilisé est le suivant :
Messieurs,
Très intéressés par votre domaine d’activité, nous nous permet-
tons de vous demander des renseignements précis sur…
En effet, notre politique commerciale, actuellement centrée
sur… réclame…
A cette fin, vous serait-il possible d’avoir l’amabilité de nous faire
parvenir votre catalogue concernant … dans les meilleurs délais ?
Nous vous en remercions par avance et veuillez agréer, Mes-
sieurs, nos salutations distinguées.
95
Messieurs,
Votre publicité, parue récemment dans le…, nous a vivement
intéressés. Nous souhaiterions donc obtenir des renseignements
concernant…
Actuellement en expansion, notre société… a pris la décision
d’ouvrir un département…
Afin de nous donner les moyens de réaliser cet objectif, nous
souhaiterions recevoir votre catalogue…
Nous vous en remercions par avance et vous prions d’agréer,
Messieurs, nos salutations distinguées.
Messieurs,
Nous accusons réception, le 15 janvier 2002, de votre
catalogue… comprenant l’ensemble de vos produits.
Cependant, depuis quelque temps, nous constatons que nos
clients nous demandent de plus en plus…, ceux-ci ne figurant pas dans
la liste de vos produits.
En conséquence, nous souhaiterions savoir s’il vous serait
possible de fabriquer…
Nous espérons vivement que vous serez en mesure de répondre
favorablement à notre attente.
Nous vous prions de croire, Messieurs, à l’assurance de notre
parfaite considération.
On distingue deux types de demande : la demande générale qui a
pour but de demander des catalogues, des prospectus, des listes de prix,
en un mot de la documentation ; et la demande précise qui comprend la
description détaillée de la marchandise, la quantité, les conditions de
96
vente (modes et modalités de payement, modes et modalités de
livraison).
Exemple de demande générale :
Demandes d’échantillons, de tarifs de vente :
Messieurs,
Le 15 septembre 2000
Messieurs,
Nous recherchons en Italie un fournisseur qui s’engage à nous
fournir régulièrement, dans les prochains mois, des quantités assez
importantes de fromage ordinaire, type pâte cuite.
Nous pensons que nos besoins vont varier à partir de cet hiver
entre 40 et 50 tonnes par mois. Cependant, les commandes seront
peut-être faites de façon très irrégulière et pour des quantités variables.
Nous vous serions obligés de bien vouloir nous fixer en fonction
des indications ci-dessus suivant quelles conditions (qualité de la
marchandise, transport, conditions de paiement) il vous serait possible
de nous fournir les produits demandés.
Dans l’espoir d’une réponse rapide, nous vous prions d’agréer,
Messieurs, l’expression de notre considération distinguée.
97
Cas particulier : la demande de prix ou appel d’offre
Le schéma type :
1. La demande :
Nous vous serions obligés de/ Veuillez … ; Nous vous prions
de…/ nous faire connaître/ nous indiquer/ votre meilleur prix/ plus
juste prix/ pour la fourniture/ l’exécution…/ aux conditions détaillées
ci-après, des articles/ produits, travaux…/ suivants :
2. L’objet de appel d’offre :
La spécification technique du bien ou du service qui motive
l’appel d’offre est faite soit dans le texte, soit dans des documents
joints à la lettre : plans, dessins, échantillons, etc.
3. Les conditions d’achat du demandeur :
L’expédition serait faite franco… à notre adresse… et les
marchandises devraient être mises à notre disposition pour le…
Le règlement aurait lieu à trente jours fin de mois de réception
par lettre de change, payable à la Banque…
4. Formule finale
Nous nous tenons à votre disposition pout tous renseignements
complémentaires et veuillez agréer, Messieurs, l’expression de notre
considération distinguée.
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Type d’appel d’offre :
Messieurs,
Nous vous prions de nous faire connaître le prix auquel vous
pourriez nous fournir 3000 dépliants publicitaires semblables au
modèle ci-joint ; la seule modification à y apporter étant la suivante :
a. Le texte de la page 4 serait supprimé ; cette page resterait en
blanc.
Ces dépliants, destinés aux visiteurs de notre stand à la pro-
chaine Foire de Paris, devraient nous être livrés au plus tard le 20 mai.
Nous aimerions recevoir votre devis dans le plus court délai et
vous en remercions par avance.
Veuillez agréer Messieurs, nos salutations distinguées.
2. L’offre
100
Exemples de types d’offres
P.J. : 2 tarifs.
Messieurs,
Nous avons bien reçu votre lettre du 15 septembre 2000 qui a
retenu toute notre attention. Nous vous remercions de la confiance que
vous voulez bien nous témoigner.
Nous pouvons vous livrer régulièrement les quantités de
fromage qui vous seront nécessaires chaque mois (40 à 50 tonnes).
Nous pouvons vous proposer deux qualités correspondant à la
demande habituelle :
1 – pâte cuite semi-raffinée à 35% de matière grasse ;
2 – pâte cuite raffinée à 45% de matière grasse.
Nous vous adressons, par colis séparé, un échantillon de chacune
de ces qualités.
Le transport, pour les grosses quantités, se fait par chemin de
fer, à la charge du client. Vous trouverez ci-joint le tarif pour diverses
quantités expédiées.
Nous vous adressons, également, ci-joint, nos prix pour l’une et
l’autre qualité. Vous remarquerez que ces prix sont dégressifs suivant
les quantités commandées. Les paiements sont faits au comptant.
Notre responsable commercial Monsieur Sica, prendra contact
avec vous prochainement. Dans l’intervalle, nous restons à votre
disposition pour tous renseignements complémentaires.
Nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos senti-
ments dévoués.
101
Messieurs,
Nous vous remercions de votre demande du… et de la confiance
que vous accordez à notre entreprise.
Afin de mieux répondre à votre attente, nous nous permettons de
vous faire parvenir, ci-joint, notre catalogue…
Forts d’une expérience de… dans le domaine du… nous
souhaiterions que nos produits retiennent votre attention.
Nous nous tenons, bien entendu, à votre disposition pour tous
renseignements supplémentaires et pour un entretien éventuel avec
l’un de nos représentants.
Nous vous prions de croire, Messieurs, à l’expression de nos
sentiments les plus dévoués.
3. La commande
Autour de la commande
Nous rencontrons les schémas suivants en fonction de l’objet de
la commande:
– Passation de la commande
L’objet de la lettre
Il s’agit d’une décision d’achat, bien arrêtée, que l’acheteur
porte à la connaissance du vendeur.
Cette lettre est très importante car elle fait naître pour chacune
des parties en présence, des obligations formelles : le vendeur devra
livrer la marchandise commandée dans les conditions indiquées ;
l’acheteur aura à en prendre possession et à en payer le prix. Ce sont
là des obligations définies par la loi en matière de vente.
Le contenu de la lettre
L’acheteur doit, d’une part, formuler de manière nette et sans
équivoque sa décision d’achat ; d’autre part, les conditions auxquelles
il entend se porter acquéreur.
Le vendeur doit trouver, dans le texte même de la lettre, toutes
les informations qui lui seront nécessaires pour assurer une correcte
exécution de l’ordre.
Chaque rédaction de lettre de commande doit répondre à ces
impératifs.
Les mentions obligatoires qui apparaissent dans une commande
sont : nature et description détaillée de la marchandise, quantité, qualité,
prix, livraison (délai, mode, lieu), les modalités du règlement, etc.
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Le style
La lettre de commande se caractérise par le style sobre, concis,
précis : tout ce qui est dit est utile pour que le destinataire soit informé
complètement, mais rien de superflu n’est ajouté.
Messieurs,
*
Messieurs,
Le… dernier, nous vous avons passé la commande de…,
référence…
Or, pour des raisons d’ordre…, il s’avère que nous sommes
contraints de modifier le contenu de celle-ci.
En efet, nous avons actuellement besoin de… référence… au
lieu de …
Nous espérons que ce changement sera possible et ne perturbera
pas votre gestion.
En vous remerciant de votre obligeance, nous vous prions de
croire, Messieurs, à l’expression de nos sentiments respectueux.
*
104
Messieurs,
*
Messieurs,
105
Messieurs,
106
BIBLIOGRAPHIE
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