Escolar Documentos
Profissional Documentos
Cultura Documentos
Numéro varia
Sommaire
Impact des chocs monétaires et de taux de change sur l’économie
marocaine : une approche svarx
Ouchchikh Rachid………………………………………………………………1
Impact du recrutement et du roulement du personnel sur la performance
financière de l’entreprise : cas des régies de distribution au Maroc
Kouskous Adil et Nia Hafida....................................................................................…...29
L’attitude du redevable de la zakat à l’égard de son institutionnalisation au
Maroc : analyse par catégories socio-professionnelles
Attak El houssain…………………………………….…………………………46
Les pratiques de marketing au niveau des coopératives : cas de la province de
Ouarzazate
Cherradi Laila et El Kharraz Ouail……………………………………………..60
L’impact de l’information comptable et financière sur la prise de décision :
cas d’un échantillon d’entreprises en Algérie
Chabi Tayeb et Kennouche Samia………………………………………………75
La gouvernance des Technologies de l’Information : un dispositif de contrôle
du système d’information éducatif
Zahi Jamal et Belhaj Aadil……………………………………………………….94
Analyse de l'état du management des compétences dans le secteur public
marocain : cas de l’Administration Centrale du Ministère de l’Education
Nationale
Driss Harrizi et Larbi Elhoudani ………………………………………....……110
Numéro varia
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Ouchchikh, R. « Impact des chocs monétaires et de taux de change sur l’économie
marocaine : une approche svarx », Revue "Repères et Perspectives Economiques" [En ligne],
03 / 1er semestre 2018, mis en ligne le 28 juin 2018.
Abstract
Understanding the effect of monetary policy and exchange rate shocks is a key for
central bankers to conduct monetary policy effectively. Taking into consideration the
external constraints on monetary policy, we estimate a structural vector autoregressive
model with exogenous variables (SVARX) to look at the effects of a positive monetary
policy and exchange rate shocks on real output and prices. The analysis highlight that a
positive monetary policy shock produce a transitory contraction in output, a persistent
decrease in prices, a significant liquidity effect and an appreciation of exchange rate.
Furthermore, the analysis provides evidence that a positive exchange rate shock generate
a short fall in prices, a contraction in monetary aggregate and an increase in interest rate.
Nevertheless, the exchange rate shock has an insignificant effect on real output.
Keywords: Monetary Transmission Mechanisms, Structural VARX, Morocco.
Introduite par Sims (1980), la méthodologie des modèles VAR s’avère plus adaptée à
l’étude de la transmission des chocs. Généralement établie à partir d’un nombre réduit
de variables, elle se révèle singulièrement appropriée à l’analyse des chocs monétaires
(Christiano et al., 1998). En particulier, leur version structurelle est plus utilisée dans
l’analyse de la transmission de la politique monétaire2 (Mojon et Peersman, 2003, p 56).
1
Voir Ouchchikh (2014) pour une revue de littérature détaillée.
2
Cette approche a inspiré plusieurs travaux s’intéressant à l’estimation des effets et des canaux
de transmission de la politique monétaire comme, par exemple, Eichenbaum, 1992; Taylor,
1995; Bernanke et Gertler, 1995; Leeper et al., 1998; Christiano et al., 1999, Barran et al., 1995;
Coudert et Mojon, 1995; Peersman et Smets, 2001; Morsink et Bayoumi, 2001; Ganev et al.,
2002; Angeloni et al., 2003; Disyatat et Vongsinsirikul, 2003, Elbourne, 2008; Ouchchikh,
2014, 2017).
Par ailleurs, la conduite de la politique monétaire dans une petite économie ouverte avec
régime de change fixe, comme le Maroc, diffère de celle des pays développés ayant un
régime de change flexible. En effet, sous un régime de change fixe crédible, la Banque
centrale devrait prêter une grande attention à la stabilisation du taux de change autour
de sa cible. Dans ce cadre, l’implémentation de la politique monétaire devrait se
concentrer sur les variations du taux de change et sur l’orientation de la politique
monétaire des pays ancres. Par ailleurs, l’ouverture de l’économie nationale lui fait subir
des perturbations de son environnement extérieur, comme le choc de demande étrangère.
Les effets de ce choc sont plus prononcés car les exportations marocaines sont
concentrées sur l’Union Européenne.
En retenant ces spécificités, nous développons un modèle SVARX afin d’analyser les
effets des chocs monétaires et de taux de change au Maroc. La fonction de réaction de
la Banque centrale y est spécifiée en imposant des restrictions d’identification de court
terme. Nous estimons un modèle de type AB introduit par Amisano et Giannini (1997).
A notre connaissance, il n’existe pas de travaux empiriques examinant l’effet des chocs
de politique monétaire et de taux de change sur l’économie marocaine au moyen d’une
approche SVARX qui retient les contraintes externes imposées à cette politique. Cette
étude vise à combler en partie ce vide. Le reste de ce travail se structure de la manière
suivante : la première section expose une brève revue de littérature, la seconde présente
les données et le modèle SVARX estimé. La troisième section expose et commente les
résultats obtenus.
3
Voir entre autres Thorbecke, 1997 ; Lastrapes, 1998 ; Bernanke et Kuttner, 2005 ; Neri, 2004 ;
Bjornland et Leteimo, 2009 ; Sousa, 2010
4
Voir aussi Iacoviello, 2000 ; Ahearne et al., 2005; Elbourne, 2008; Carstensen et al., 2009;
Sousa, 2010; Iacoviello et Neri, 2010.
Le Maroc est une petite économie ouverte à régime de change fixe par rapport à un
panier dont la composition est fixée actuellement à 60% et à 40% respectivement pour
l’euro et le dollar. Ces pondérations sont censées refléter la structure du commerce
extérieur et l’ancrage de l’économie nationale à la zone euro. Le Maroc préserve, de ce
fait, des spécificités économiques différentes de celles des pays développés qu’il fallait
Etant donné les contraintes externes imposées à la politique monétaire nationale, nous
supposons que le comportement de l’économie pourrait être décrit par le modèle VAR
structurel suivant : Yt A( L )Yt 1 B( L ) X t C* Dt t (1)
Avec Yt est le vecteur des variables endogènes et Xt est le vecteur des variables exogènes.
𝜀𝑡 est le vecteur des chocs structurels, Dt regroupe les termes déterministes à savoir la
constante et la tendance dans notre cas.
Nous nous somme inspiré des travaux de Kim et Roubini (2000) et Elbourne et Haan
(2006). Suivant ces auteurs, le vecteur des variables endogènes inclut le 𝑃𝐼𝐵 réel
(𝑃𝐼𝐵𝑅 ), l’indice des prix à la consommation (IPC), l’agrégat monétaire M2 en termes
réel, le taux de change nominal effectif (TCNE) et le taux du marché monétaire (TMM) :
L’agrégat monétaire M2 est introduit pour capturer le rôle de la monnaie dans la mise
en place de la stratégie de politique monétaire, car il constitue la variable d’ancrage
intermédiaire de celle-ci. Pratiquement, il va nous permettre d’isoler les chocs de
demande de monnaie de ceux de l’offre de monnaie. Le taux de change nominal effectif
est retenu dans nos estimations pour saisir son rôle dans la transmission de la politique
monétaire et pour évaluer les effets des chocs de taux de change sur la production réelle
et les prix. Le choix du taux de change effectif, au lieu du taux de change bilatéral,
permettrait de capter l’ensemble des effets réels transitant par le commerce extérieur.
Finalement, le TMM est retenu pour mesurer l’orientation de la politique monétaire. Par
ailleurs, cette variable générerait à partir de l’équation correspondante du modèle SVAR
un choc politique monétaire dont nous allons apprécier les effets réels sur la production
et les prix.
Par ailleurs, nos estimations retiennent le taux d’intérêt Euribor à trois mois afin de
capturer l’impact de la politique monétaire étrangère sur la politique monétaire
nationale. Car en plus du contrôle du taux de change ciblé, la politique monétaire
marocaine se focalise aussi sur les mouvements du taux d’intérêt du pays ancre. Et vue
le poids important de l’euro dans le panier de devises d’ancrage du Dirham et la structure
de nos échanges commerciaux, il nous semble judicieux de retenir le taux d’intérêt de
court terme de la zone euro pour représenter la politique monétaire externe.
En effet, dans plusieurs études empiriques telles que Cushman et Zha, (1997), Amisano
et al. (1997), Kim et Roubini (2000), Dungey et Pagan (2000), Elbourne (2008),
Bjørnland et Jacobsen (2010) et Afrin (2017), les variables externes sont introduites
comme étant endogènes et de manière à être affectées avec retard par les variables
domestiques. Toutefois, pour beaucoup de pays comme le Maroc, qui est une petite
économie ouverte, les variables domestiques n’ont aucun effet sur les variables externes,
ce qui rendrait les modèles VAR estimés de cette manière mal spécifiés. Ainsi, en
introduisant les variables externes dans le vecteur des variables exogènes, nous
supposons que ces dernières ont un effet sur les variables endogènes sans qu’elles soient
affectées par ces dernières. La fonction de réaction de la Banque centrale inclut donc à
la fois les variables domestiques et externes. De ce point de vue, nous estimons qu’un
modèle SVARX est appropriée pour étudier l’impact des chocs monétaires et de taux de
change sur l’économie marocaine. La représentation SVARX permet de tenir compte de
la simultanéité d’une part, entre les variables réelles et les variables monétaires et d’autre
part, entre les variables endogènes et les variables exogènes. En outre, elle permet
d’estimer moins de paramètres et, par conséquent, dégage un degré de liberté élevé.
Pour examiner l’ordre d’intégration des variables, nous avons entrepris le test de racine
unitaire ADF ‘Augmented Dickey Fuller’ (tableau 1). Les résultats de ce dernier ne
rejettent pas l’hypothèse nulle de présence de racine unitaire pour l’ensemble des
5
TRAMO (Time Series Regression with Autoregressive Moving Average (ARIMA) Noise,
Missing Observations, and Outliers) et SEATS (Signal Extraction in ARIMA Time Series).
Ensuite, vu que ces séries sont stationnaires en première différence, se pose alors la
question de leurs propriétés de cointégration. A cet effet, le test de cointégration de
Johansen est mené sur le système de variables. Le tableau 2 récapitule les résultats au
seuil de 5% des tests de la trace et de la valeur propre maximale. Ces derniers indiquent
qu’il existe deux relations de cointégration entre les variables.
En définitive, la caractérisation des propriétés statistiques des séries montre qu’elles sont
intégrées d’ordre 1 et cointégrées, ce qui nous conduit, similairement à Sims (1992) ;
Cushman et Zha (1997), Amisano et al. (1997), Bernanke et Mihov (1998), Kim et
Roubini (2000), Dungey et Pagan (2000) Elbourne (2008), Ouchchikh (2014, 2017) à
appuyer notre analyse des effets des chocs monétaires et de taux de change sur un
modèle SVAR-X estimés en niveau. Ce choix est motivé par trois raisons majeurs.
D’abord, la méthode des moindres carrés ordinaires fournit encore une estimation
consistante des paramètres du modèle bien que les variables sont I(1) (Hamilton 1994,
p.652). Ensuite, vu que l’objet des modèles SVAR est d’analyser les co-mouvements
présents dans les données, la différentiation des données en vue leur stationnarisation
pourrait enlever une information pertinente présente dans les données. Enfin, parce ce
que ce qui importe pour la robustesse des résultats du modèle SVAR est la stationnarité
du système de variables (Lütkepohl, 2005). De ce fait, nous procéderons, à la suite des
estimations aux tests de stabilité pour vérifier la solidité des résultats.
Le point de départ d’une analyse structurelle est la forme réduite du modèle SVAR.
D’après Breitung et al. (2004), les résidus de la forme réduite sont liés à ceux de la forme
structurelle ainsi : A t B t ou t A1B t (2)
Ce qui implique les restrictions suivantes :
u
A1BB' A1 ' (3)
Pour identifier les chocs structurels, nous poursuivons le schéma d’identification ci-
dessous :
A t B t
0
AS
1 0 0 0 0 uY b11 0 0 0
a AD
21 1 0 0 0 u IPC 0 b11 0 0 0
a 31 a 32 1 0 a 35 u M 0 0 b11 0 0 DM
(4)
a 41 a 42 a 43 1 a 42 uTCEN 0 0 0 b11 0 TCEN
0
0 a 53 a 54 1 uTI 0 0 0 0 b11 PM
Un préalable nécessaire avant l’examen des relations entre les sept variables au moyen
d’une analyse impulsionnelle, consiste à spécifier le schéma d’identification des chocs
structurels. En vue de cela, nous adoptons la méthode de factorisation non-récursive
introduite par Bernanke (1986), Blanchard et Watson (1986) et Sims (1986). Les chocs
structurels seront ainsi identifiés à l’aide des restrictions de court terme en raison de leur
pertinence à identifier les chocs (Christiano et al., 2005).
modèle. Le comportement des variables endogènes est expliqué par cinq chocs
structurels à savoir le choc d’offre agrégée (ɛAS), le choc de demande agrégée (ɛAD), le
choc de demande de monnaie (ɛMD), le choc du taux de change (ɛTCEN) et le choc de
politique monétaire (ɛPM).
Les deux premières lignes de la matrice A synthétisent les conditions d’équilibre sur le
marché des biens. En opérant une distinction entre les variables réelles (production et
prix) et les variables monétaires (masse monétaire, taux de change, taux d’intérêt), les
zéros de ces deux lignes montrent la présence d’un ajustement lent des variables réelles
aux variables monétaires. Autrement dit, la sphère réelle n’est affectée qu’avec un
décalage d’une période par les chocs des variables monétaires6. La troisième ligne
6
Cette hypothèse, proposée par Bernanke et Mihov (1995), est largement admise dans la
littérature empirique. Le modèle d’équilibre général dynamique et stochastique (DSGE) de
S’agissant du nombre de retards à inclure dans le modèle, les critères d’information LR,
FPE, AIC, SC et HQ sélectionnent 1 et 4 (tableau 2 en annexe). Toutefois, étant donné
le nombre d’observation qui est relativement petit (72 observations) et dans le souci de
préserver un système stable et exempt d’autocorrélation, nous avons opté pour un
décalage de 3. Par ailleurs, avant d’entamer notre analyse au moyen des fonctions de
réponse et des décompositions de variances, nous procédons aux tests de solidité du
modèle estimé. Dans cette veine, plusieurs statistiques de tests ont été calculées afin
d’apprécier la qualité de l’estimation multivariée. Pour le diagnostic des résidus, le
tableau 4 résume les résultats des tests d’autocorrélation des résidus de Breusch Godfrey
(LM(h)), de normalité de Jarque-Bera (JB(k)), de l’hétéroscédasticité univariée (ARCH-
LM(q)) et multivariée (MARCH-LM(q)).
Sims et Zha (2006) considère les inerties de la production et des prix de ce type. D’ailleurs, les
rigidités nominales sont habituelles dans les modèles DSGE.
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
De plus, la figure 2 révèle que fonctions de réponse, convergent vers leur niveau
d’équilibre de long terme et, par conséquent, aucune trajectoire explosive pour les
variables.
A l’issue de ces tests, nous concluons que le modèle estimé est une représentation
convenable aux données utilisées.
La figure 2 présente les résultats qui sont encadrés par un intervalle de confiance
équivalent à 5% (courbes en pointillés) et s’étalant sur un horizon temporel de six ans.
Chaque colonne correspond aux effets d’un choc sur les différentes variables, alors que
chaque ligne traduit les effets des différents chocs sur une même variable. Les colonnes
4 et 5 retiendront plus particulièrement notre attention du fait qu’elles permettent
d’étudier les effets des chocs monétaires et de taux de change sur l’économie nationale.
S’agissant des prix, ils montrent une baisse durable mais qui n’est pas significative qu’à
partir du septième trimestre. Ils atteignent le pic au huitième trimestre avec -0.07%,
avant de converger lentement vers leur niveau antérieur. Cette réponse est cohérente
avec celle décrite dans le cadre IS-LM/ monétariste, c’est-à-dire une chute significative
et persistante du niveau des prix. Ainsi, la politique monétaire peut contrôler le niveau
des prix par l’intermédiaire du canal du taux d’intérêt. Tout au plus, nous remarquons
un effet de liquidité significatif, c’est-à-dire une baisse de l’agrégat monétaire suite à un
choc de politique monétaire. Le point d’impact maximal frôle 0.83% au cinquième
trimestre. En continuant l’analyse de l’effet du choc monétaire, nous soulignons une
appréciation intuitive du taux de change. Toutefois, celle-ci n’est significative qu’à
partir du neuvième trimestre et atteint un pic de 0.08% au dixième trimestre avant de
gagner lentement son niveau d’équilibre.
L’identification des chocs est l’un des problèmes délicats qui se pose pour les modèles
VAR. La décomposition de variance permet de le résoudre en identifiant au sein des
variations des variables endogènes les parts respectives des chocs affectant le modèle
VAR sur différents horizons. Autrement dit, elle indique l’importance relative de chacun
des chocs subis par les variables du système.
Les résultats des décompositions de variances sont présentés dans le tableau 5 ci-après
à un horizon de six ans. Ils montrent que le choc d’offre joue un rôle dominant dans
Par ailleurs, nous relevons que la variance du taux de change est essentiellement
attribuée à ces propres chocs qui représentent 40% de la variance totale après six ans.
Le choc de demande agrégée vient en deuxième lieu avec une contribution maximale de
24% le sixième trimestre. Le choc d’offre agrégée constitue la troisième source de
fluctuations du taux de change en expliquant 18% de sa variance après six trimestres.
Les chocs monétaires et de demande de monnaie représentent respectivement 12% et
9% de la variance du taux de change après six ans.
Si nous considérons les variables monétaires comme étant des instruments d’absorption
des chocs réels (chocs d’offre et de demande agrégés), nous pouvons identifier leur
capacité relative à répondre à ces chocs. Nous soulignions à première vue le rôle
important de la demande de monnaie dans l’amortissement des chocs de demande
agrégée (36% de la variance au premier trimestre). Par ailleurs, nous mentionnons que
le taux de change vient en deuxième position en ce qui concerne l’amortissement des
chocs de demande agrégée, car ces derniers expliquent 24% de la variance du taux de
change après six trimestres. Finalement, nous relevons une capacité d’absorption non
négligeable des chocs d’offre par le taux de change et le taux de d’intérêt, car en effet,
le choc d’offre agrégée explique 18% de la variance du taux de change au sixième
trimestre et 17% de la variance du taux d’intérêt après cinq ans.
En effet, nous relevons que le choc monétaire produit une baisse transitoire du PIB réel
et une chute persistante des prix. Ce dernier résultat montre le rôle actif du canal du taux
d’intérêt dans la transmission des impulsions monétaires. C’est un argument pertinent
pour une éventuelle transition de Bank Al-Maghrib vers une stratégie de ciblage de
l’inflation. Car en effet, le fonctionnement de ce canal permet à la Banque centrale de
comprendre comment, dans quelle ampleur et dans combien de temps le taux d’intérêt
affecte l’inflation. Par ailleurs, nous relevons la présence d’un effet de liquidité
significatif. En même temps, le choc monétaire génère une appréciation significative du
taux de change.
En ce qui concerne l’impact du choc de taux de change, nous enregistrons une réaction
non significative de la production réelle. En revanche, les prix affichent une réponse
négative conforme aux attentes. Celle-ci traduit la présence d’un pass through
significatif du taux de change sur les prix domestiques quoique de faible ampleur, ce qui
plaide pour un effet indirect du taux d’intérêt sur les prix qui passe par le taux de change.
Ce résultat est un argument en faveur de la poursuite de la politique de flexibilisation
graduelle du taux de change du fait qu’elle ne compromis pas l’objectif de stabilité des
prix de BAM. L’appréciation du taux de change provoque également une contraction de
la masse monétaire. Toutefois, en réponse au choc de taux de change, le taux d’intérêt
affiche une hausse contre-intuitive qui est tout à fait concevable dans le cadre d’un
régime de change fixe.
7
Voir Ouchchikh (2014) pour une revue de littérature empirique détaillée.
Au demeurant, si le présent travail arrive à évaluer les effets des chocs monétaires et de
taux de change sur la production et les prix, nous ignorons encore comment s’opèrent
ces effets. Autrement dit, quelles sont les composantes de la demande qui véhiculent les
incidences de ces chocs. Par conséquent, une attention particulière devrait être accordée
aux réactions des composantes de la demande, telles que l’investissement, la
consommation, les importations et les exportations, aux chocs monétaires et de taux de
change dans une éventuelle extension future de ce travail. Enfin, il convient d’évaluer
également l’impact des composantes anticipées de la politique monétaire et du taux de
change, car ce travail s’est intéressé uniquement aux effets des composantes non
anticipées (chocs) de ces deux variables.
Numéro varia
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Kouskous, A et Nia, H. « Impact du recrutement et du roulement du personnel sur
la performance financière de l’entreprise : cas des régies de distribution au Maroc»,
Revue "Repères et Perspectives Economiques" [En ligne], 03 / 1er semestre 2018, mis en
ligne le 28 juin 2018.
La compétitivité accrue dans la plupart des secteurs de l’économie a forcé les entreprises
à reconsidérer la place du personnel dans leur organisme. Actuellement, la gestion des
ressources humaines (GRH) représente l’outil idéal qui permet à l’organisme de se
démarquer de ses concurrents (E. Becker et al. 1998). Pour augmenter leur performance
et améliorer leur position concurrentielle les entreprises ont l’obligation de changer leurs
méthodes traditionnelles de gestion des ressources humaines en développant de
nouvelles pratiques de GRH utiles et efficaces qui permettront d’attirer et de conserver
dans l’entreprise une main-d’œuvre performante et compétente (Delery et Doty, 1996;
Jackson et al., 1998).
De ce fait, plusieurs études se sont intéressées à la GRH et plusieurs d’entre elles ont
cherché le lien causal entre les pratiques de GRH et la performance des entités.
Conséquemment, un nombre grandissant de chercheurs se sont intéressés à la GRH. Et
différentes études ont cherché à établir une relation entre les pratiques de GRH et la
performance des entreprises. Dans le modèle de contrôle de Arthur (1994) ou le modèle
administratif de Youndt et al. (1996) ou encore le modèle technique de Huselid et al.
(1998), le personnel est considéré comme un coût à minimiser. Par contre, dans d’autres
modèles, le personnel est perçu comme un investissement favorisant la création de
valeur, ce qui pousse à inciter au « développement » du personnel. Ce modèle de GRH
est qualifié de « commitment » (Arthur, 1994), « Human-Capital-Enhancing » (Youndt
et al., 1996) ou « stratégique » (Huselid et al., 1997).
À ce propos, le recrutement est perçu comme un enjeu central pour l’entreprise, c’est un
élément phare de la fonction RH. Il permet d’accroitre l’effectif disponible et permettent
d’envisager un renouvellement des compétences. Il s’est aussi considéré comme un
investissement pour l’entreprise. Par contre le roulement des employés qui est associé
pour certains auteurs (Staw, 1980; Mobley, 1982; Cascio, 1984) aux départs de la main-
d’œuvre est néfaste pour l’entreprise à cause de ces coûts importants.
Dans ce cas, notre problématique de recherche est la suivant : quels sont les effets du
recrutement et du roulement du personnel sur la performance financière des Régie de
Distribution au Maroc ? L’objectif de l’étude est d’analyser l’impact du recrutement et
2. Revue de la littérature
Plusieurs théories ont eu un intérêt à l’égard de la gestion des RH. Chaque théorie a
développé des arguments justifiant qu’à chaque fois qu’une pratique de GRH est mise
en place, elle exerce un impact positif sur la performance de l’entreprise (Pfeffer, 1996;
Delery et Doty, 1996). Comme le recrutement et le départ du personnel font partie de
GRH, ces derniers ont un impact sur ladite performance.
Par contre dans une approche financière, les pratiques de la GRH sont reconnues comme
une dimension stratégique de l’entreprise. Ces dernières peuvent être analysées comme
de multiples stratégies assurant une coordination optimale des individus et permettant à
l’entreprise de contrôler son risque d’affaires et d’obtenir le rendement attendu de ses
actifs (Arcimoles, 1995; Lepak et Snell, 1999).
Selon la théorie du capital humain, les connaissances, les habiletés et surtout les
compétences détenues par les individus constituent un moyen privilégié d’accroître
Le recrutement est une fonction vitale de la GRH pour tout type d'organisation. Il se
rapporte au processus d'attraction et de sélection des candidats pour l'emploi. La qualité
des RH de l'entreprise dépend fortement de l'efficacité de cette fonction. Donc, le
recrutement est considéré comme une opération de croissance et de développement de
la société, c’est aussi un investissement à long terme.
Selon Gamage (2014), il existe une relation positive et significative entre le recrutement
et la performance (sociale, financière…) d'une entreprise. De même, Lee et al. (2010)
ont découvert une association positive entre le recrutement et la performance des
entreprises. Les mêmes résultats, concernant la relation positive entre performance et
recrutement, ont été confirmés par Katou et Budhwar (2006) et Wright et al. (2005).
D'autres études comme celles de Syed et Jama (2012) ont également montré que la mise
en œuvre d'un processus efficace de recrutement est positivement liée au rendement
organisationnel. Par contre, pour Gamage (2014) recruter et sélectionner les mauvais
candidats qui ne sont pas compétents ont un coût négatif énorme que les entreprises ne
peuvent pas se permettre.
Dans ce sens, il est clair que les indicateurs de performance (rentabilité, productivité,
rendement…) sont influencés par le roulement du personnel que ça soit dans le sens
positif ou dans le sens négatif. A ce propos, Glebbeek et Bax (2004) ont testé l’hypothèse
à l’effet que le roulement des employés et la performance organisationnelle
entretiendraient une relation ayant la forme d’un U inversé ; c’est-à-dire qu’un niveau
de roulement excessivement élevé ou excessivement bas serait nuisible à la performance
organisationnelle.
Pour répondre à nos hypothèses (H1 et H2), il est question dans un premier temps de
présenter la population étudiée, et dans un second temps, définir les variables de la
recherche.
Pour tester la plausibilité de nos hypothèses, notre base d’analyse pour le benchmarking
retenue dans cette étude est constituée par 12 EP (RADEEC, RADEEF, RADEEJ,
RADEEL, RADEEM, RADEEMA, RADEEO, RADEES, RADEET, RADEETA, RAK
et RAMSA) agissant dans le secteur énergétique8. Les données financières collectées
sont recueillies via les états financiers et les données concernant le recrutement et le
roulement du personnel sont collectées à partir du bilan social de ces entités.9
En général, deux types de mesure de la performance sont pris en compte par les
chercheurs, à savoir : la performance boursière mesurée par le Marketto-Book et la
8
Classification sectorielle sur la base du rapport sur les Etablissements et Entreprises Publics
joignant les Projets de Lois de Finances du Maroc.
9
Ministère des Finances (MEF), Direction des Entreprises publiques et de la Privatisation
(DEPP).
Plusieurs auteurs ont utilisé les mesures ROA pour évaluer la performance financière
des entreprises. Cette mesure a été utilisée par un nombre très important d’auteurs
comme, Eisenberg et al. (1998), Daines (2004), Adams et Santos (2006). La
performance financière des entreprises est mesurée par le rapport entre le résultat net et
le total des actifs.
Par contre, le ROE (Return on Equity) représente la rentabilité des capitaux propres et
exprime la capacité des capitaux investis à dégager un certain niveau de bénéfices nets.
Cette mesure de performance a été utilisée par Lehman et Weigrand (2000), Brown et
Caylor (2004), Bouri et Bouaziz (2007).
A l’instar de Ball et Shivakumar (2005), Wang (2006) et Mard et Marsat (2009), pour
expliquer l’impact du recrutement sur la performance financière, nous avons intégré des
variables de contrôle. Il s’agit de la taille de l’entreprise (taille) qui est mesurée par le
logarithme népérien du total actif. L’autre variable de contrôle considérée par notre
modèle est l'âge de l'entreprise (âge). Cette dernière est le logarithme népérien du
nombre d'années depuis la date de création de l'entreprise (Ortiz, 2009).
Le traitement des données de notre panel est fait à l’aide du logiciel EVEIWS. Pour
tester la plausibilité de nos hypothèses, l’estimation est faite en utilisant les méthodes
de régression multivariées de données de panel. Et afin de tester la robustesse de notre
modèle, un certain nombre d’hypothèses (autocorrélation des erreurs, homoscédasticité
et absence de multicolinéarité) doivent être validées pour donner les meilleurs
estimateurs impartiaux.
Source : Elaboré par les auteurs, estimations basées sur des données d'étude, Eviews
La plus-value du F de Ficher pour le deuxième test des deux variables (ROA et ROE)
est supérieure à 0.05, ce qui permet de conclure que le modèle de panel approprié pour
tester nos hypothèses est un modèle à effets individuels.
Source Elaboré par les auteurs, estimations basées sur des données d'étude, Eviews
D’après le test de Hausman, la plus-value (0.0254 et 0.05) pour nos deux modèles est
inférieure ou égal à 0.05. On peut conclure que l’estimateur Within est le plus
convenable à l’estimation des deux modèles, tant qu’il considère les effets individuels
10
Si la plus-value est supérieure à 0.05 l’hypothèse nulle est acceptée et si la plus-value est
inférieure à 0.05 l’hypothèse nulle est refusée.
11
L’hypothèse H0 (Plus-value > 0.05) : l’estimateur des moindres carrés génératrices est un
estimateur BLUE (modèle à effet aléatoire). L’hypothèse alternative H1 (plus-value < 0.05) :
estimateur Within (modèle à effet fixe).
Pour tester l’existence de la multicolinéarité entre les variables, nous calculons le facteur
variance inflation factor (VIF) pour nos deux variables indépendantes (ROE et ROA).
Les résultats ROE et ROA des différentes variables sont présentés dans le tableau 3.
Pour certains auteurs, Un facteur VIF inférieur à 5% ou 10%, permet de conclure qu’il
y a absence de multicolinéarité entre les variables.
Valeur VIF
Variables
ROA ROE
effectif 1.58767 1.58767
recrutement 2.075623 2.075623
depart 1.552913 1.552913
cadres 2.441396 2.441396
recr_cadre 1.600357 1.600357
dep_cadre 1.693523 1.693523
age 9.356551 9.356551
taille 6.132317 6.132317
Source : Elaboré par les auteurs, estimations basées sur des données d'étude, Eviews
Le facteur VIF des variables est inférieur à 10% et même que la plupart des variables
ont un facteur VIF inférieur à 5% ce qui permet de conclure qu’il y a absence de
multicolinéarité entre les variables.
Le test de white (1980), permet de détecter l’hétéroscédasticité, est fondé sur une
relation significative entre le carré du résidu et une ou plusieurs variables explicatives.
Pour nous deux modèles (ROA et ROE) le F de Fisher est de 1.24 et 1.60 avec des plus-
values respectivement égales 0.236 et 0.064 supérieures à 5%. Ce qui nous amène à dire
que les deux modèles sont homoscédastiques.
4. Résultats et discussion
12
La statistique Durbin et Watson est comprise entre zéro et quatre. L’hypothèse nulle
d’absence d’autocorrélation des erreurs est acceptée lorsque la valeur de cette statistique est
proche de 2.
L’examen des résultats relatifs aux variables explicatives conduit aux commentaires
suivants :
Nos deux modèles ont obtenu des 𝑅2 de respectivement 0.238 et 0.192. Ce qui veut dire
de nos variables explicatives expliquent respectivement nos variables à expliquées de
24% et 19%. Par la suite, la plus-value du F de Fisher des deux modèles est de
respectivement 0.01 et 0.07 ce qui veut dire que nos deux modèles sont respectivement
significatifs à 1% et 10%.
La taille et l’âge des établissements, qui sont des variables de contrôles, agissent sur la
performance des entités de notre étude. On remarque bien que les entités à taille
importante ont une bonne performance financière. Par contre l’ancienneté de
l’établissement donne une contreperformance financière.
Nos trois autres variables explicatives (cadres, recrutement des cadres et départ des
cadres) ne sont pas significatives dans les deux modèles.
En conclusion, les deux hypothèses H1 et H2 ont pu être vérifiées pour notre échantillon
d’établissements publics appartenant au secteur énergétique au Maroc.
5. Conclusion
Nous avons pu voir, dans la littérature, différents travaux qui expliquent la relation entre
la performance financière des entreprises avec le recrutement et roulement du personnel.
Au vu des résultats sur un échantillon de 12 établissements publics du secteur
énergétique, l'étude a démontré l’effet positif du recrutement sur la performance
financière. De même, elle a pu vérifier une influence négative du départ du personnel
sur ladite performance. Ces constats ont pu confirmer nos hypothèses.
Toute recherche comporte ses limites et le présent article n’échappe pas à cette règle. Le
modèle de l’étude a un caractère un peu simpliste, en ce sens qu’il ignore les différentes
variables qui pourraient interagir avec les variables dépendantes. Aussi, le modèle
n’intègre pas des variables qualitatives pour mesurer la qualité des recrutements et des
personnes recrutées. Notre modèle s’est centré pour les variables à expliquer sur la
performance financière, les autres performances (sociales, organisationnelles…) ne sont
pas traitées par le modèle.
Adams, Renée B., et João A. C. Santos. 2006. « Identifying the effect of managerial
control on firm performance ». Journal of Accounting and Economics 41(1): 55-
85.
Arcimoles, Charles-Henri. 1995. Diagnostic financier et gestion des ressources
humaines : nécessité et pertinence du bilan social. Economica. Paris.
Arthur, Jeffrey B. 1994. « Effects of Human Resource Systems on Manufacturing
Performance and Turnover ». Academy of Management Journal 37(3): 670-87.
Ball, Ray, et Lakshmanan Shivakumar. 2005. « Earnings quality in UK private firms:
comparative loss recognition timeliness ». Journal of Accounting and Economics
39(1): 83-128.
Barney, Jay. 1991. « Firm Resources and Sustained Competitive Advantage ». Journal
of Management 17(1): 99-120.
Barney, Jay, et Patrick Wright. 1998. On Becoming a Strategic Partner: The Role of
Human Resources in Gaining Competitive Advantage. Vol. 37.
Bouri, A., et W. Bouaziz. 2007. « Indices de gouvernance actionnariale contre indices
de gouvernance partenariale : application aux banques tunisiennes cotées ». In 4
th International Finance Conference. Yasmine-Hammamet, Diar el Medina,
Tunisie.
Brown, Lawrence D., et Marcus L. Caylor. 2004. « Corporate Governance and Firm
Performance ». SSRN Scholarly Paper ID586423. Rochester, NY: Social Science
Research Network.
Cascio, Wayne. 1984. Costing Human Resources: The Financial Impact of Behavior in
Organizations/ W.F. Cascio. Vol. 9.
Daines, R. 2004. « Do classified boards affect firm value? Takeover defenses after the
poison pill ». Work. Pap.
Delery, John E., et D. Harold Doty. 1996. « Modes of Theorizing in Strategic Human
Resource Management: Tests of Universalistic, Contingency, and
Configurational Performance Predictions ». The Academy of Management
Journal 39(4): 802/35.
Durbin, J., et G. S. Watson. 1951. « Testing for Serial Correlation in Least Squares
Regression. II ». Biometrika 38(1/2): 159/77.
E. Becker, Brian, Mark Huselid, Peter S. Pickus, Michael F. Spratt, et Coopers Lybrand
L. L. P. 1998. « HR as a Source of Shareholder Value: Research and
Recommendations ». Human Resource Management 36 (septembre).
Gamage, Aruna S. 2014. « Recruitment and selection practices in manufacturing SMEs
in Japan: An analysis of the link with business performance ». Ruhuna Journal
of Management and Finance 1(1): 37–52.
Numéro varia
Édition électronique
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Attak, E. «L’attitude du redevable de la zakat à l’égard de son institutionnalisation au
Maroc : analyse par catégories socio-professionnelles », Revue "Repères et Perspectives
Economiques" [En ligne], 03 / 1er semestre 2018, mis en ligne le 28 juin 2018.
La zakat occupe une place centrale dans le système économique islamique. Malgré son
rôle socio-économique potentiel, en matière de l’éradication de la pauvreté, de la
promotion du développement économique et de la répartition de la richesse d’une
société, le Maroc n’est pas doté d’une institution dédiée à la zakat.
Toutefois, tout projet d’institutionnalisation est tributaire de l’attitude des redevables de
la zakat à l’égard d’une telle institution.
Cet article a pour objectif d’analyser cette attitude et d’identifier les facteurs susceptibles
de l’influencer.
En nous basant sur une enquête menée auprès des professionnels potentiellement
redevables de la zakat, les répondants sont favorables à la création de cet organisme,
leur attitude est influencée par trois facteurs à la fois culturel, social et fiscal.
Abstract
Zakat occupies a central place in the Islamic economic system. Despite its socio-
economic role, in terms of the eradication of poverty, the promotion of economic
development and distribution of the wealth of a society, Morocco does not have an
institution dedicated to zakat.
Any project of institutionalization of zakat is dependent on the attitude of muzzaki
towards such an institution.
This article aims to analyze this attitude and to identify the factors likely to influence it.
Based on a survey of professionals who are potentially indebted to zakat, respondents
are in favor of the creation of this organization, their attitude is influenced by three
factors worship, social and tax-related.
Key words: Zakat, Institutionalization, Muzzaki, Attitude
ملخص
من،وعلى الرغم من د ورها االجتماعي واالقتصادي. تحتل الزكاة مكانة مركزية في النظام االقتصادي اإلسالمي
فإن المغرب ليس لديه مؤسسة، وتعزيز التنمية االقتصادية وتوزيع الثروة داخل المجتمع،حيث القضاء على الفقر
.زكوية
. لكن أي مشروع إلضفاء الطابع المؤسسي على الزكاة يعتمد بالخصوص على موقف المزكي تجاه هاته المؤسسة
ويتأثر، يفضل المستجيبون إنشاء هاته المؤسسة،واستناداً إلى دراسة استقصائية لمهنيين خاضعين محتملين للزكاة
. االجتماعي والضريبي،موقفهم بثالثة عوامل منها التعبدي
Toutefois, pour Al Qaradawi (1999, p.747) et Powel (2002, p.81), l’absence d’un cadre
institutionnel ne permet pas à la zakat d’assurer pleinement ce rôle. Sa collecte et sa
distribution doivent dépasser une forme de charité individuelle, et prendre une
dimension institutionnelle par la création d’un organisme chargé de cette mission.
Loin également de toute prétention que la zakat est le remède miracle à tous les maux
socio-économiques endémiques dont souffre le Maroc. Mais la renonciation des
autorités marocaines à sa perception sous forme institutionnelle, fait de la zakat un
simple acte de bienfaisance purement individuel et volontaire , dont l’impact sur les
sphères économique et sociale, aussi bien à l’échelle locale que nationale, reste faible
voire marginal.
Dans cet article, nous nous intéressons précisément à ce dernier facteur en tentant de
traiter la problématique suivante :
13
Personnes qui paient la zakat.
L’objectif de cet article est d’apporter un éclairage sur la façon dont le muzzaki marocain
appréhende la création d’une institution zakataire. Et d’identifier ensuite, les facteurs
facilitant ou inhibant son adhésion à la création d’une telle institution. Cette
identification pourrait être utile dans la planification ou l'élaboration de stratégies pour
instaurer un cadre institutionnel de collecte de la zakat au Maroc.
Cet article est structuré de la manière suivante, la première section est consacrée à une
revue de littérature relative aux facteurs susceptibles d’influencer l’attitude des muzakki
marocain à l’égard de cette institutionnalisation. Nous présentons dans la deuxième
section les résultats d’une enquête menée auprès de professionnels potentiellement
redevables de la zakat. Et nous analysons, dans la dernière section, ces différents
résultats et nous exposons les principales recommandations de l’étude qui pourraient
favoriser l’ébauche d’une institution zakataire au Maroc.
1. Revue de littérature
Avant d’aborder les fondements théoriques relatifs aux différents facteurs susceptibles
d’influencer l’attitude des muzakki, nous présentons brièvement la zakat et ses concepts
de base.
Kettani (1997, p. 187) la définit comme étant un prélèvement sur toutes les richesses
productives ou susceptibles de l’être destinée spécifiquement aux huit catégories
sociales dans le besoin.
Mais pour qu’un bien soit passible de la zakat, un certain nombre de conditions doivent
être remplies, résumées par Feddad (1997, p.21) comme suit :
14
Bénédiction et Salut de Dieu sur Lui
Plusieurs facteurs peuvent influencer l’attitude des muzzaki pour verser la zakat à des
institutions zakataires, pour Bakar et Rashid (2002, p.81) et Muda et al. (2009, p.9), les
deux facteurs majeurs influençant cette attitude sont les facteurs religieux et social.
Selon ces auteurs, les muzzaki malaisiens s’acquittent de la zakat et la versent au fonds
zakataire car elle est considérée à la fois comme une obligation sociale envers la société
et une obligation religieuse dictée par le Coran et les hadiths du prophète.
Pour Sanep et al. (2006, p.194), le principal facteur qui conditionne le versement de la
zakat à cette institution est l’efficacité dans sa gestion. En effet, ces auteurs ont constaté
qu’en dépit de l’existence d’une institution zakataire en Malaisie, certains muzzaki
continuent à la verser directement aux bénéficiaires par manque de confiance dans cette
institution. Ainsi une gestion efficace et transparente de ces organismes consolide la
confiance des muzzaki vis-à-vis de l’institution et les encourage à la verser à ce fonds.
Pour Zamery, cité par Muda et al. (2009, p.3), le facteur organisationnel influence
considérablement l’attitude du muzzaki. Zamery a constaté que la privatisation de la
collecte de la zakat dans certains Etats de la Malaisie s’est traduite par une augmentation
des recettes zakataires.
Hamid et Mohd Ali et al. , cités par Ahmad et al. (2011, p.102), font du niveau de
connaissances de la zakat, un autre facteur qui influe également sur cette attitude. Ces
auteurs ont constaté que la méconnaissance totale ou partielle des principes zakataires,
est à l’origine, d’une confusion entre le versement de la zakat et le paiement des impôts
et certaines muzzaki considèrent que le paiement des impôts les exempte de la zakat.
2. Présentation de l’enquête
Pour répondre à notre problématique et sur la base des différentes études relatives à la
zakat, une enquête a été menée de mars à juin 2017. Vu que notre objectif est d’étudier
l’attitude du muzzaki marocain à l’égard d’une institutionnalisation de la zakat, nous
avons choisi des répondants qui sont potentiellement passibles de la zakat en
l’occurrence la catégorie professionnelle constituée par les médecins et les pharmaciens.
Nous avons administré 500 questionnaires, dont seulement 303 sont utilisés dans cette
recherche pour un taux de réponse de 60%. Les questionnaires non exploités ont été
écartés en raison de données incomplètes ou de défaut de réponse du répondant après
deux rappels.
3. Résultats
L’échantillon de cette enquête est composé de 304 répondants dont 57% d’hommes et
43% de femmes, 60% sont des médecins et 40% des pharmaciens. Plus de la moitié des
répondants (51.5%) réalisent un revenu professionnel annuel compris entre 50.001Dhs
et 80.000 dirhams.
Le tableau 1 fournit les détails complets du profil des répondants.
Presque 48% des répondants veulent que le montant de zakat soit déductible de l’impôt
sur le revenu. Alors que 40,2% d’entre eux, ne sont pas favorables à cette déduction. Le
tableau 5 reprend ces différents résultats.
15
NSP : ne se prononce pas
16
Les variables Solidarité, Bienfaisance et obligation religieuse sont mesurées sur une échelle
Likert allant de 1 à 5, avec 1 = Totalement en désaccord et 5= totalement en accord
17
La variables est mesurée sur une échelle Likert allant de 1 à 5, avec 1 = Totalement en
désaccord et 5= totalement en accord
Pourcentag
Pourcentage NSP
Variables (1) (2) (4) (5) e valide
valide (1+2) (3)
(4+5)
Pression
20.2 21.5 41.7 22.5 24.2 11.6 35.8
fiscale
Déductib-
30.3 16.4 46.7 18.1 25.3 9.9 35.2
ilité18
Source : élaboré par l’auteur
Les résultats relatifs à ces différents freins sont exposés dans le tableau 5.
18
Les deux variables sont mesurées sur une échelle Likert allant de 1 à 5, avec 1 = Totalement
en désaccord et 5= totalement en accord
4. Discussion
- le facteur religieux car pour 85% des répondants la zakat est une obligation
religieuse ;
- le facteur social car pour 81% des répondants, la zakat est un acte de solidarité
envers les personnes démunies, et il ne s’agit pas uniquement d’un acte de charité
et de bienfaisance.
Même si la zakat est un prélèvement sur leurs revenus, les répondants estiment que la
création d’un tel organisme n’augmentera pas la pression fiscale à condition que son
montant soit déductible de l’impôt.
Nous pouvons ainsi résumer les différents résultats de l’enquête comme suit :
5. Conclusion
En nous basant sur une enquête menée auprès d’un échantillon de professionnels
potentiellement éligibles à la zakat, cette étude s’est posée comme objectif d’identifier
l’attitude des muzzaki marocain à l’égard de l’institutionnalisation de la zakat, et
d’identifier les facteurs qui influent sur cette attitude.
Les répondants sont favorables à la création d’un organisme zakataire pour passer d’une
distribution informelle de la zakat à une gestion institutionnelle.
- en premier lieu le facteur personnel car le versement zakat est à la fois un acte
cultuel et de solidarité social ;
- en second lieu le facteur organisationnel ainsi une bonne gouvernance de cette
institution consolidera la confiance des muzzaki à son égard et l’encouragera à
lui verser leurs zakats ;
- en dernier lieu le facteur fiscal, dans ce sens une baisse des taux d’imposition
et/ou la mise en place d’un mécanisme optionnel de déduction de la zakat des
revenus imposables s’impose, pour éviter toute éventuelle pression
fiscale supplémentaire.
Le Maroc a le taux de l’IR le plus élevé au Moyen orient et en Afrique du nord selon le rapport
19
Il serait également souhaitable d’étudier cette attitude auprès de personnes qui versent
effectivement la zakat au lieu de redevables potentiels.
Feddad, L. 1997. « Fiqh Al-Zakat : les biens zakataires ». Exposé présenté lors d
séminaire intitulée : « Les biens zakataires : La zakat et le waqf : aspects historiques,
juridiques, institutionnels et économiques ». IRTI -BID p 15-43
Ahmad, S., Nor, N. G. M., & Daud, Z. 2011. "Tax-based modeling of zakat compliance".
Jurnal Ekonomi Malaysia, 45(1), pp 101-108.
Boudjelal, M. Boudjelal, A. 2012. "Les effets économiques de la zakat ", 3(1), revue
d'économie et de développement humain, pp 223-253
https://www.asjp.cerist.dz/en/article/17947
Febianto, I. Ashany, A. M. 2015. "The impact of Qardhul Hasan financing using Zakah
funds on economic empowerment (Case study of Dompet Dhuafa, West Java,
Indonesia) ". Asian Business Review, 1(1), pp 15-20.
Muda, M., Marzuki, A., & Shaharuddin, A. 2009. "Factors influencing individual
participation in zakat contribution: exploratory investigation ".
http://ddms.usim.edu.my/xmlui/bitstream/handle/123456789/1409
Powell, R. 2009. Zakat: Drawing insights for legal theory and economic policy from
Islamic jurisprudence. Pitt. Tax Rev., 7, 43.
Salhi, S. 2012. " Rôle économique et financier du fonds de la zakat dans les économies
modernes". Revue des sciences économiques et sciences de gestion, 12, pp1-22
Numéro varia
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Cherradi, L et El Kharraz, O. « Les pratiques de marketing au niveau des
coopératives : cas de la province de Ouarzazate», Revue "Repères et Perspectives
Economiques" [En ligne], 03 / 1er semestre 2018, mis en ligne le 28 juin 2018.
L’objectif de ce papier est d’étudier les pratiques marketing, utilisés par les coopératives
de la province de Ouarzazate afin de diagnostiquer les défaillances, les avantages et les
besoins, dans un but de concevoir une représentation fidèle de la réalité ce qui pourra
ensuite développer leurs activités et les aider à créer de la valeur ajoutée.
Abstract
In a globalized context marked by the quest for innovation and growth, cooperatives see
themselves in the need to set benchmarks survival and sustainability to try to control
their future. Marketing, long considered a competitive advantage and a tool for
maximizing the profits of commercial enterprises can be applied to the management of
cooperatives to meet these needs.
The purpose of this paper is to study the marketing practices used by the cooperatives
of the province of Ouarzazate to diagnose the failures, the advantages and the needs, in
order to conceive a faithful representation of the reality which will then be able to
develop their activities and help them create added value.
ملخص
تصبح التعاونيات في حاجة إلى معايير البقاء واالستدامة لمحاولة،في سياق معولم يتميّز بالسعي إلى االبتكار والنمو
يمكن، الذي منح الشركات التجارية ولمدة طويلة ميزة تنافسية وحقق لها أرباحا، إن التسويق.السيطرة على مستقبلها
.تطبيقه من طرف التعاونيات لمواجهة هذه التحديات
إن الغرض من هذه المقالة هو دراسة تطبيق مبادئ التسويق من طرف تعاونيات إقليم ورززات وذلك بهدف البحث
ووضع تصور صحيح للواقع من أجل تطوير نشاطها ومساعدتها على، مكامن القوة واالحتياجات،عن االختالالت
.توليد قيمة مضافة
. التسويق، التنمية، التعاونيات:الكلمات المفتاح
Il faut reconnaître d’abord, que l’une des principales composantes de l’économie sociale
telle qu’elle apparaît aujourd’hui est constituée de coopératives. Celles-ci permettent
d’organiser des activités génératrices d’emploi, les solidifier, mutualiser les forces et
créer une dynamique locale en institutionnalisant des activités économiques qui
existaient auparavant de façon atomisée, sans visibilité et souvent sans efficacité (Gillot,
2017). De plus, la dualité de leur structure fait des coopératives des entreprises
spécifiques qui cherchent à entreprendre un projet économique tout en le mettant au
service de l’homme.
Par ailleurs et dans un contexte globalisé, marqué par la quête systématique d'innovation
et de croissance, les coopératives rencontrent aussi la nécessité de déterminer des points
de repères pour survivre et perdurer. Le marketing, longtemps considéré comme l’outil
conduisant à un avantage concurrentiel et à une maximisation de profits pour les
entreprises commerciales, peut être appliqué aux coopératives pour renforcer leurs
positionnements.
L’objectif de ce papier est d’étudier de près les pratiques de marketing utilisées par les
coopératives de la province de Ouarzazate afin de diagnostiquer les défaillances, faire
ressortir les avantages et les besoins, dans un but de concevoir une représentation fidèle
de la réalité ce qui permettra ensuite de développer un marketing social adapté et capable
d’aider les coopératives à servir au mieux leur clientèle.
Pour répondre à cette problématique, nous avons opté pour une démarche quantitative à
caractère exploratoire, basée sur des entretiens directs réalisés avec les responsables des
coopératives étudiées.
L’économie sociale et solidaire est le troisième pilier d’une économie qui se vaut
équilibrée et inclusive aux côtés du secteur public et du secteur privé. Elle se définit
comme étant la branche de l’économie regroupant les organisations privées (entreprises,
coopératives, associations, mutuelles ou fondations) qui cherchent à concilier activité
économique et équité sociale (Lacroix et Slitine, 2016).
Il s’agit, donc, d’un modèle d’entreprise qui fondent une identité originale porteuse de
développement sociétal. Tout d’abord, elle a un fort caractère « réciprocitaire », car crée
par des usagers pour faire face à un manque d’offre dans le but de satisfaire les besoins
de l’homme au sein de la société. Puis, elle revitalise des formes d’échanges mises à
l’écart dans l’économie de marché actuelle, c’est-à-dire « l’économie non-marchande et
non-monétaire », afin de trouver un nouvel équilibre entre ces différents types
d’économie (Laville, 2007). Ensuite, c’est parce qu’elle repose sur un savoir-faire, des
modes de fonctionnement et des valeurs (Cf. Figure1) dont la mise en œuvre se fait dans
le respect de quelques principes (adhésion libre et volontaire, autonomie et indépendance,
etc.).
Figure 1. Les valeurs coopératives
Responsabilité des membres de la coopérative Solidarité entre les membres et envers la communauté
Au fil du temps, la coopération est qualifiée de «fille de la nécessité», car elle répond à
la pression de besoins fortement ressentis par des populations plutôt défavorisées ou en
difficulté (Desroche, 1976).
L’entreprise de type coopératif est une entreprise commerciale qui se distingue par son
objet, sa propriété, le principe de vote adopté, sa gestion et ses actions. Le tableau ci-
dessous synthétise les principales différences entre une entreprise capitaliste et une
coopérative :
Tableau 1. Différences entre les entreprises coopératives et les entreprises capitalistes
Entreprise coopérative Entreprise capitaliste
Objet Optimiser les bénéfices pour les membres Maximiser les profits
usagers
Propriété Conférée aux membres Conférée au capital
Propriétair Membres usagers Investisseurs de capital
es
Vote Va du principe « un membre, une voix » Le nombre de voix dépend du nombre
au vote en proportion des transactions avec de parts sociales détenues
la coopérative ou de l’utilisation des
services faite par chaque membre
Gestion La direction est responsable devant les La direction est responsable devant les
membres investisseurs
Actions Choix entre l’actionnariat ou pas. En cas Valeur changeante des actions et pas de
d’actionnariat, la valeur est constante et le limite aux parts possédées
nombre de parts limité
Source : Koopmans, 2006
Par ailleurs, toute entreprise de type coopératif pourrait plus facilement se développer
économiquement et socialement, en se servant directement des techniques marketing.»
(Asencios Ovalle, 1991).
1.4. Le marketing des coopératives
Ainsi et dans les coopératives ayant réussis leur ancrage communautaire de base, le
développement de l’esprit marketing émane de sa connaissance de l'environnement, sa
primauté du client et sa responsabilité, et non pas de la volonté de s'emparer du marché
ou de l'attrait du lucre (Desmarais, 1976).
Pour sa politique de prix, les coopératives doivent arbitrer entre deux rôles
contradictoires : maximiser à court terme l’avantage coopératif perçu par ses membres
et, assurer le développement futur en dégageant des excédents (CSMO-ESAC, 2001).
De plus, le juste prix implique, aux coopératives, implicitement les principes du
commerce équitable qui s’ajoute aux autres outils de promotion et commercialisation en
marketing classique (Décaillot, 2011).
Reste à signaler ici, que la démarche marketing envisagée par les coopératives doit
répondre, à notre avis, à quatre principales questions (Cf. Figure2).
Figure 2. Modèle schématique de la démarche marketing
Comment y aller ?
Où sommes nous ? Où allons nous ? ˗Produit : comment Comment pérenniser
• Étude du public et de • Définir des objectifs nos résultats ?
améliorer mon produit ?
l'environnement précis • Contrôle et
˗Place : où trouver mon
• Analyser et définir la évaluation
stratégie consommateur ?
(segmentation, ˗Prix : quel est le bon prix
ciblage, pour mon produit ?
positionnement)
˗Promotion : comment
mieux communiquer avec
mon groupe cible ?
Dans le cadre de notre étude de la thématique, nous utiliserons une double optique : (i)
un volet qui a pour objet d’expliquer la réalité tout en élaborant une représentation de
celle-ci ; (ii) un volet "prescriptif" visant à améliorer les pratiques de gestion et offrir
aux praticiens des moyens d'action.
- Existe-t-il une démarche marketing et comment elle est pratiquée par ces
coopératives ?
Dans l’optique de répondre à notre problématique, nous avons mené, dans un premier
temps, une recherche exploratoire afin de dresser une liste actualisée des coopératives
dans la province de Ouarzazate.
Pour les entretiens, ils furent fondés sur la demande de toute information
complémentaire ou d’éclaircissement de certaines réponses au questionnaire.
Sur le plan empirique, nous allons présenter d’abord les coopératives étudiées au niveau
de la province de Ouarzazate. Ensuite, nous exposerons les résultats de l’étude réalisée
au cours de l’année 2017 et enfin nous proposerons un ensemble de recommandations
de développement.
Notre premier défi dans l’étude, était d’avoir une liste actualisée des coopératives de la
province. Un travail de recherche a été réalisé à ce niveau entre la municipalité, le terrain
et sur internet (annuaire professionnel, repères au niveau de la presse, les réseaux
sociaux, etc.).
Pour toutes ces raisons, notre étude s’est concentrée sur seize coopératives (voir
annexe).
Les résultats de l’enquête concernent les axes relatifs aux pratiques d’analyse et de
segmentation du marché, politiques de distribution, politiques de prix, politiques de
produit et politiques de communication.
3.2.1 Pour l’analyse du marché
- 38% des coopératives étudiées disposent d’un service marketing tandis que, 62%
justifient l’absence du service par leurs tailles (dont 20% rattachent le marketing
à un autre service).
- La moitié des coopératives étudiées déclarent avoir effectué la segmentation afin
de cibler leurs clientèles et les critères de segmentation utilisés sont : type d'achat
normale ou spéciale (22%), catégorie socioprofessionnelle et revenu (18%), style
de vie (14%), avantages recherchés du produit (11%), zone géographique (11%),
fréquence d’achat (11%), comportement de la clientèle (8%) et enfin les critères
sociodémographiques avec 5%.
3.2.3 Pour la politique de distribution
Pour les circuits de vente : les coopératives préfèrent, par ordre d’importance, la vente
directe, par téléphone, par site web et à travers des salons professionnels. De plus, la
quasi-totalité des coopératives participent à des foires régionales, nationales et
internationales.
Par ailleurs, 46% des coopératives utilisent une politique de distribution exclusive tandis
que, le reste est partagé entre une politique sélective et intensive.
Pour le développement de partenariats, les résultats montrent que 69% des coopératives
ne recourent pas à des alliances pour différentes raisons.
- Le prix des produits est fixé à partir du coût de la production et/ou le prix pratiqué
par les concurrents (c’est le cas des coopératives agricoles). Pour les coopératives
artisanales c’est en fonction des prix des matières premières ainsi que du temps
L’enquête a révélé que sur l’ensemble des coopératives étudiées, trois seulement ont
obtenues une reconnaissance de la qualité de leurs produits.
Par ailleurs, les problèmes rencontrés par les produits sont nombreux : segment de
marché trop petit (20%), évolution des attentes des consommateurs et réaction rapide
des concurrents (18% chacun), problèmes de distributeurs (15%), coûts de production
trop élevés (12%), capacités de production insuffisantes (9%), mauvaise politique de
lancement (6%) et potentiel de vente surestimé (2%).
Pour l’image de la coopérative, l’étude a montré qu’elle est fondée à hauteur de 48% sur
la qualité du produit, suivi par la fidélité des clients (35%), la culture du ouïe (14%) et
sur la santé financière de l'établissement (3%).
A ce niveau, il faut souligner tout d’abord que 60% des coopératives ne disposent pas
d’un service de communication (manque de moyens humains et financiers), et que pour
30% de la communication est rattachée à un autre service et que pour les 10% restant,
la communication est une affaire propre des artisans.
Pour la promotion des ventes, on trouve respectivement les techniques suivantes : offre
de réductions, cadeaux et offre de produits (dégustation pour l’huile d’olive par
exemple). De plus, les moyens les plus sollicités au niveau de la communication
événementielle sont les relations publiques, les salons et les foires. Enfin, pour la
publicité, les coopératives privilégient une combinaison de l’outil internet et
d’affichage, avec un faible recours à la presse et à la radio.
- Les actions du marketing mix doivent être fondées sur un prix logique, un produit
authentique et de qualité, une communication réaliste et une distribution de
proximité.
- Assurer la traçabilité de la matière première, valoriser le côté bio du produit avec
plus de transparence sur le procédé de fabrication.
- Réduire la sensibilité du segment au prix de leur produit par l’innovation
(nouveau produit, amélioration des produits existants, etc.).
- Assurer l’accessibilité globale du produit pour le client en identifiant les bons
intermédiaires, la bonne équipe de vente et un meilleur merchandising.
- La création d’un site web performant permettant de se renseigner sur la
coopérative, sur les produits proposés, sur les prix avec une présence actif sur
tous les réseaux sociaux.
- Permettre aux coopératives l’obtention de certifications rassurant le
consommateur des produits solidaires, assortit d’un processus de contrôle de
qualité.
- L’ouverture des institutions de formation supérieures de proximités aux besoins
des coopératives.
- Développer des outils de financement et de valorisation des coopératives.
- La création d’un marché solidaire pour soutenir les coopératives, à l’instar de
celui situé à Casablanca (crée par la Fondation Mohammed V).
Conclusion
Notre étude a montré que pour booster l’activité des coopératives et trouver une place
sur un marché saturer de tromperies sur les produits et les services, il est indispensable
de réfléchir marketing. Ce dernier, constitue souvent un terrain inconnu pour nos
Il faut reconnaitre aussi, que les efforts et la volonté de réussir pour nos coopératives ne
manquent pas mais restent insuffisantes. A cet effet, un ensemble d’actions doivent être
envisagées :
Date de
Nom de la coopérative Activité
création
Coopérative Agricole Vente d’huile d’olive et la
1 1971
Huilière El Hassania trituration des olives
Coopérative Agricole Transformation de roses :
2 Soffi pour Production et 2011 extraction, produits dérivés
Distribution de Rose cosmétiques
Coopérative artisanale Produits d’artisanat (bijoux,
3 2014
de femmes (Beija) tissages,…)
Coopérative Agricole Production et vente du lait
4 1979
laitière Tametkalte et dérivés
Coopérative
Production et
5 Ouaouzguiti des tapis 1938
Commercialisation des tapis
traditionnels
Coopérative Féminine pour
6 Coopérative Corosa 2008 l’élevage de chèvres et la
fabrication du fromage
Coopérative artisanale
7 2017 Tissage et broderie
Tahrouyte
8 Coopérative Toumour 2009 Dattes Oasis Tamayousste
Coopérative Agricole Al Arbres fruitiers (olivier,
9 1999
Morabitine palmier)
Coopérative du nouveau Fromage et élevage de
10 2000
testament chèvres
Coopérative
11 professionnelle Ghade 2017 Couture, broderie, nasij
Elmacherik
Coopérative
Artisanat et fabrication de
12 professionnelle 2017
bijoux
Amhaoul
Coopérative féminine du
13 1992 Broderies, tapis
Grand Atlas « Agouim »
Coopérative Al Kasabah
Tapis
14 de tissage des tapis et 1988
hanbels
Coopérative Argan Extraction d’huile d’Argan
15 2009
Tabounte et produits de femmes
Coopérative Attahadi
Bijouterie, menuiserie
16 Multi Fonctions pour les 2012
artistique, tissage
Personnes Handicapées
Numéro varia
Édition électronique
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Chabi, T et Kennouche, S. « L’impact de l’information comptable et financière sur la
prise de décision : cas d’un échantillon d’entreprises en Algérie», Revue "Repères et
Perspectives Economiques" [En ligne], 03 / 1er semestre 2018, mis en ligne le 28 juin 2018.
Le système d’information comptable dans les entreprises a été perçu pendant longtemps
comme un simple modèle réduit à la production des documents de synthèse. Toutefois,
ces documents sont limités au calcul des résultats de l’exercice et d’impôts. Partageant
souvent cette perception, les chercheurs en comptabilité s’intéressent assez peu à
l’analyse et à l’usage de l’information comptable pour la prise de décision. Il nous
semble, en effet que bon nombre d’entreprises algériennes s’éloignent largement des
principes modernes de management en leur permettant d’organiser au mieux le
processus de la prise de décision, en exploitant l’information comptable. Ce manque
d’intérêt provient, peut-être, partiellement des préjugés selon lesquels les entreprises
produisent des données aux autorités fiscales. Pourtant, des études empiriques ont
permis de réfuter ce préjugé (Lavigne et Josée, 2002).
Pour ce faire, nous allons appliquer la méthode «Mactor : Méthode Acteur, Objectif
Rapport de force ». (Godet, 1990, P2). Ce nouveau modèle nous permet d’identifier
facilement les influences et l’usage utile de l’information issue du système
d’information comptable des entreprises étudiées. Dans une vision systémique, une
variable n'existe que par son tissu relationnel et informationnel avec les autres variables
(Roy, 1985, p87). Aussi, l'analyse structurelle s'attache-t-elle à mettre en relation les
variables dans un tableau à double entrées (relations directes) (Godet et al., 1995).
La méthode «Mactor Prospective» a été conçue par Michel Godet, l'utilisateur de cette
méthode pourra se référer à son manuel de prospective stratégique «L’art et la méthode"
Tome II – Editions Dunod 2001. Cette technique nous permet également de faire
apparaître les supports d’informations comptables essentiels à l'évolution du processus
décisionnel et les supports d’informations caractérisant le système étudié (supports
externes autant qu'internes).
Hypothèses
L’échantillonnage est une phase importante de la recherche. En effet, dans notre enquête
nous avons opté pour l’échantillonnage probabiliste qui est un échantillon consistant de
telle façon que tout élément qui y retenu possède autant de chances que n’importe quel
autre élément de la population mère d’y figurer.
La réalisation de notre étude portant sur «L’impact de l’information comptable et
financière sur la prise de décision », nécessite une enquête par échantillonnage au niveau
de la population cible (population mère) qui représente toutes les grandes entreprises de
production dans plusieurs secteurs d’activité de la wilaya de Béjaia en Algérie
Notre échantillon représente 30 entreprises de la population mère qui se compose de 194
entreprises de production. Cela nous conduit à déduire que notre échantillon est
représentatif. Nous avons réalisé notre enquête durant l’année 2015 pour une durée de
trois mois.
Pour mener à bien cette étude et répondre aux questions posées dans la problématique,
nous avons retenu les caractéristiques suivantes dans l’entreprise enquêtée :
- Structure de l’entreprise : que l’entreprise soit structurée pour vérifier
l’existence d’une activité informationnelle.
- Activité de l’entreprise (qu’elle possède une activité de production avec
un cycle d’exploitation).
- L’utilisation des techniques de la gestion des ressources humaines.
- La taille de l’entreprise : (elle doit être grande ou moyenne)
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons confectionné un questionnaire suivant la
méthode « Mactor ». Le remplissage du questionnaire se fait par ordre qualitatif suivant
l’échelle : « 0 » s'il n'existe pas de relation entre la pratique i et j, « 1 » = faible relation,
« 2 » = relation moyenne et « 3 » pour une forte relation. Nous avons adressé ce
questionnaire à une trentaine d’entreprise de production.
Pour appliquer la méthode « Mactor » dans cette étude empirique, il faut procéder aux
étapes suivantes :
Les variables internes de notre modèle représentent la prise de décisions dans les
entreprises étudiées. Ce sont des objectifs d’ordre stratégique, administratif et
opérationnel. D’après les résultats de notre étude nous avons retenu pour les objectifs
les décisions suivantes :
- Décisions stratégiques (D/Stra)
- Décisions tactiques (D/tac)
- Décisions opérationnelles (D/opéra).
Les variables externes représentent les supports d’information comptable pour la
prise de la décision dans les entreprises enquêtées,elles sont considérées comme des
acteurs dans le modèle « Mactor ». Selon les données de notre enquête, nous avons
retenu pour les acteurs les informations et les supports d’informations ci-dessous :
Information du tableau des dettes (In.TD) ;
Information du tableau des frais de gestion (In.TFG)
Information de compte de résultats(In.TCR)
Information du tableau patrimonial (In.TP)
Information du tableau des investissements(In.TINV)
Information du tableau des amortissements(In.TA) ;
Information de la balance générale (In.BG)
Information du tableau des créances(In.TCrea)
Information stock des matières premières (In.MPre)
In TCR
InTP
InTINV
In TA
In BG
InTCrea
IN MPre
In CSMP
In TFP
In St Pf
In THC/ F
In TC
InTRen
In V/ Pre
In TPro
In Tréso
In Ces Inv
MID
In.TD 0 2 0 4 3 0 4 0 0 0 3 0 4 0 4 0 3 4 2
InTFG 2 0 4 0 0 3 1 3 1 1 3 4 1 3 4 3 2 2 2
In TCR 2 3 0 0 2 3 0 3 3 3 2 4 4 4 3 3 0 3 3
InTP 4 0 0 0 4 4 3 2 2 2 3 4 2 0 4 0 2 4 3
InTINV 3 0 2 3 0 4 4 0 0 0 3 2 0 0 4 2 0 0 3
In TA 0 4 3 1 4 0 0 0 0 0 4 3 2 4 3 4 2 2 0
In BG 4 2 2 3 2 0 0 0 0 0 3 0 0 0 4 2 3 0 4
InTCrea 2 2 3 4 0 0 4 0 3 3 4 3 3 4 4 3 4 3 2
IN MPre 4 3 3 2 0 0 2 3 0 3 0 3 3 3 4 3 4 0 2
In CSMP 4 3 3 2 0 0 2 3 3 0 0 3 3 3 4 3 4 4 2
In TFP 3 0 0 3 3 0 4 3 2 2 0 2 2 1 3 0 3 3 3
© LIPSOR-EPITA-MACTOR
In St Pf 2 3 3 0 0 0 0 3 3 3 0 0 4 4 4 3 4 2 0
In THC/ F 3 4 3 3 0 0 3 3 4 4 0 4 0 1 4 3 4 3 0
In TC 2 3 3 0 0 0 0 4 0 4 0 3 2 0 4 4 2 4 1
InTRen 4 3 0 4 4 3 3 4 0 0 3 0 3 3 0 3 3 3 3
In V/ Pre 2 3 4 0 0 0 0 4 3 3 3 3 3 4 3 0 3 4 2
In TPro 2 0 0 2 2 0 2 2 0 0 2 2 3 0 0 3 0 2 2
In Tréso 3 0 0 3 3 0 4 3 3 0 3 3 3 0 4 3 3 0 3
In Ces Inv 3 2 0 2 4 4 3 3 0 0 0 0 0 0 4 0 3 3 0
Les réponses aux questionnaires destinés aux entreprises étudiées nous permettent
d’établir la matrice acteurs /objectifs (2MAO), illustrée dans le tableau ci-dessous.
D/opéra
2 M AO
In.TD 3 2 0
InTFG 0 4 3
In TCR 4 3 1
InTP 3 2 0
InTINV 3 4 1
In TA 3 4 1
In BG 3 2 4
InTCrea 4 3 1
IN MPre 4 3 2
In CSMP 4 3 2
In TFP 3 0 0
© LIPSOR-EPITA-MACTOR
In St Pf 3 2 1
In THC/ F 4 3 0
In TC 3 4 2
InTRen 3 2 0
In V/ Pre 4 3 1
In TPro 4 2 0
In Tréso 3 4 2
In Ces Inv 3 4 1
On constate dans le tableau n°2 ci-dessus que l’utilisation des informations comptables
sur la consommation des matières premières (In. CSMP) est très importante pour la
prise des décisions tactique (D/tac), stratégique et opérationnelle. Ces informations
mettent en cause l’existence de l’objectif stratégique, l’accomplissement des missions
des directions des fonctions et la réussite du projet opérationnel des entreprises
enquêtées.
InTFG
In TCR
InTP
InTINV
In TA
In BG
InTCrea
IN MPre
In CSMP
In TFP
In St Pf
In THC/ F
In TC
InTRen
In V/ Pre
In TPro
In Tréso
In Ces Inv
IMAXi
MMIDI
In.TD 0 4 3 4 4 4 4 4 4 4 3 4 4 3 4 3 4 4 4 68
InTFG 4 0 4 4 4 3 3 4 3 3 3 4 4 4 4 3 4 3 3 64
In TCR 3 4 0 3 3 3 3 4 4 4 3 4 4 4 4 4 4 4 3 65
InTP 4 4 3 0 4 4 4 4 3 3 4 4 4 4 4 4 4 4 3 68
InTINV 4 4 3 4 0 4 4 4 2 2 4 3 3 4 4 4 3 3 4 63
In TA 3 4 4 3 4 0 4 4 3 4 4 4 3 4 4 4 3 4 3 66
In BG 4 3 2 4 4 4 0 4 2 2 3 3 4 3 4 3 3 4 4 60
InTCrea 4 3 3 4 4 4 4 0 3 4 4 4 3 4 4 4 4 4 4 68
IN MPre 4 3 3 4 4 3 4 4 0 3 3 3 4 3 4 3 4 4 3 63
In CSMP 4 3 3 4 4 3 4 4 3 0 3 3 4 3 4 3 4 4 3 63
In TFP 4 3 3 3 3 3 4 3 3 3 0 3 3 3 4 3 3 3 4 58
In St Pf 4 4 3 4 4 3 3 4 4 4 3 0 4 4 4 4 4 4 3 67
© LIPSOR-EPITA-MACTOR
In THC/ F 4 4 4 4 4 3 3 4 4 4 3 4 0 4 4 3 4 4 3 67
In TC 4 3 4 4 4 3 4 4 3 4 4 3 3 0 4 4 4 4 3 66
InTRen 4 3 3 4 4 4 4 4 3 3 4 4 4 4 0 3 4 4 3 66
In V/ Pre 3 3 4 4 3 3 4 4 3 4 4 4 4 4 4 0 4 4 3 66
In TPro 3 3 3 3 2 2 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 0 3 2 51
In Tréso 4 3 3 4 4 3 4 4 3 3 3 3 3 3 4 3 3 0 4 61
In Ces Inv 4 4 3 4 4 4 4 4 3 3 4 3 3 4 4 4 3 3 0 65
DMAXi 68 62 58 68 67 60 67 70 56 60 62 63 64 65 71 62 66 67 59 1215
InTFG
In TCR
InTP
InTINV
In TA
In BG
InTCrea
IN MPre
In CSMP
In TFP
In St Pf
In THC/ F
In TC
InTRen
In V/ Pre
In TPro
In Tréso
In Ces Inv
Somme
BN
In.TD -16 -25 -8 -3 -12 1 -22 -22 -28 -13 -10 -19 -21 -6 -16 2 -14 1 -231
InTFG 16 -11 -1 2 -10 8 -1 -13 -12 4 0 3 2 13 -1 16 9 10 34
In TCR 25 11 7 7 -7 18 11 -1 0 8 12 10 10 23 11 25 16 14 200
InTP 8 1 -7 9 -2 14 -4 -8 -14 -5 4 3 -1 8 1 15 -2 4 24
InTINV 3 -2 -7 -9 -2 -4 -6 -7 -10 1 2 -1 0 2 -2 9 0 -2 -35
In TA 12 10 7 2 2 3 16 4 6 11 18 12 12 15 17 17 16 7 187
In BG -1 -8 -18 -14 4 -3 -11 -15 -19 -11 -5 -6 -11 -7 -14 2 -8 1 -144
InTCrea 22 1 -11 4 6 -16 11 -8 -10 2 1 3 -6 17 -4 23 10 18 63
IN MPre 22 13 1 8 7 -4 15 8 0 7 6 8 4 21 8 19 16 16 175
In CSMP 28 12 0 14 10 -6 19 10 0 12 7 13 6 25 10 24 17 22 223
In TFP 13 -4 -8 5 -1 -11 11 -2 -7 -12 2 -2 -8 1 3 15 1 2 -2
© LIPSOR-EPITA-MACTOR
In St Pf 10 0 -12 -4 -2 -18 5 -1 -6 -7 -2 0 1 3 1 13 6 6 -7
In THC/F 19 -3 -10 -3 1 -12 6 -3 -8 -13 2 0 -2 14 -2 21 4 10 21
In TC 21 -2 -10 1 0 -12 11 6 -4 -6 8 -1 2 15 0 20 15 10 74
InTRen 6 -13 -23 -8 -2 -15 7 -17 -21 -25 -1 -3 -14 -15 -12 12 -3 2 -145
In V/Pre 16 1 -11 -1 2 -17 14 4 -8 -10 -3 -1 2 0 12 20 11 5 36
In TPro -2 -16 -25 -15 -9 -17 -2 -23 -19 -24 -15 -13 -21 -20 -12 -20 -15 -6 -274
In Tréso 14 -9 -16 2 0 -16 8 -10 -16 -17 -1 -6 -4 -15 3 -11 15 9 -70
In Ces Inv -1 -10 -14 -4 2 -7 -1 -18 -16 -22 -2 -6 -10 -10 -2 -5 6 -9 -129
On remarque dans le tableau ci-dessus que l’information relative aux dettes exerce
moins d’influence qu’elle ne reçoit (-231) sur les supports d’informations comptables à
l’exception des supports d’information suivants : la balance générale et le tableau des
cessions des investissements.
In.T D 1,1
InT FG 1,0
In T CR 1,1
InT P 1,1
InT INV 1,0
In T A 1,1
In BG 0,9
InT Crea 1,0
IN MPre 1,0
In CSMP 1,0
In T FP 0,9
© LIPSOR-EPITA-MACTOR
In St Pf 1,1
In T HC/ F 1,1
In T C 1,0
InT Ren 1,0
In V/ Pre 1,1
In T Pro 0,7
In T réso 0,9
In Ces Inv 1,1
D/tac
D/opéra
3M AO Mobilisation
In.TD 1,6 1,1 0,0 2,7
InTFG 0,0 4,2 3,2 7,4
In TCR 5,9 4,4 1,5 11,8
InTP 3,1 2,1 0,0 5,2
InTINV 2,0 2,7 0,7 5,4
In TA 3,6 4,8 1,2 9,7
In BG 1,7 1,1 2,3 5,2
InTCrea 5,2 3,9 1,3 10,5
IN MPre 5,4 4,1 2,7 12,3
In CSMP 6,1 4,6 3,0 13,7
In TFP 2,9 0,0 0,0 2,9
In St Pf 2,9 2,0 1,0 5,9
In THC/ F 4,6 3,4 0,0 8,0
In TC 3,1 4,2 2,1 9,4
© LIPSOR-EPITA-MACTOR
Graphe n° 1
Graphe n°2
Après avoir étudié les influences, les rapports de force entre les supports d’informations
comptables et la consistance de leurs ambivalences, on arrive dans cette étape à étudier
les poids des informations sur les décisions : opérationnelles, tactiques et stratégiques,
à travers les trois balances ci-dessous, des positions par objectif values et pondérées par
les rapports de force.
Conclusion
Nous avons montré à travers les résultats du modèle « Mactor : acteur, objectif et rapport
de force », sur le plan des correspondances (acteur/objectif), qu’un nombre important
des supports d’informations comptables sont regroupés autour de deux objectifs :
stratégique et tactique, ce qui n’est pas le cas pour l’objectif opérationnel. De ce fait,
l’information comptable joue un rôle considérable dans la prise des décisions
Les indicateurs d’ambivalences dans le modèle Mactor permettent de voir que les
supports d’informations comptables n'ont pas de position ambivalente, ce qui confirme
la consistance de l’information comptable à l’usage stratégique. Donc, la qualité de
l’information comptable produite par les entreprises étudiées affiche un degré important
de pertinence sur la prise de décision. De ce fait, les données comptables procurées par
les systèmes d’informations comptables des entreprises étudiées ont un rôle décisif sur
la prise de décision en management.
Ce modèle, nous a permis de montrer que les informations, issues des systèmes
d’information comptables, permettent d’une part d’avoir une idée sur la situation
patrimoniale d’une entreprise (ensemble de ses avoirs et de ses dettes), sur sa capacité
à dégager un profit (compte de résultat), d’autres part de calculer les coûts de
production (comptabilité analytique) et de fournir une idée des marges de manœuvre
futures (analyse financière).
Numéro varia
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Zahi, J et Belhaj, A. « La gouvernance des Technologies de l’Information : un
dispositif de contrôle du système d’information éducatif », Revue "Repères et Perspectives
Economiques" [En ligne], 03 / 1er semestre 2018, mis en ligne le 28 juin 2018.
Dans cette perspective, la problématique que l’on se pose dans cet article est la suivante :
en quoi la gouvernance des TI peut-elle contribuer au contrôle du système d’information
éducatif (SIE) ?
Pour apporter des éléments de réponse à cette question de recherche, nous présentons
dans un premier temps une revue de littérature rappelant les origines et les définitions
données au concept de la gouvernance des TI. Nous présentons également le référentiel
de gouvernance COBIT, ainsi que les éléments facilitant la mise en œuvre de la
gouvernance des TI. Puis, dans un deuxième temps nous présentons une étude
documentaire pour s’arrêter sur les insuffisances que reconnaît le système d’information
éducatif marocain. Finalement, nous exposerons en quoi l’implémentation de la
gouvernance des TI pourra apporter comme réponses à la question du contrôle du SIE
et comment aidera à l’amélioration de sa qualité.
20
Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. 2016. Charte de
gouvernance des systèmes d’information. Maroc. 19P.
Cette situation a généré des effets négatifs. La perte de confiance des investisseurs
envers tout le système financier était le plus flagrant de ces effets. Face à ce constat, et
dont l’objectif de redonner de la confiance aux investisseurs et actionnaires (cette
confiance échappée suite à la succession des scandales financiers : Tyco, Worldcom,
etc.), les sénateurs américains Paul Sarbanes et Michael G. Oxley ont rédigé une loi qui
porte leur nom (SARBANES-OXLEY) ou (SOX), promulguée par le congrès américain
en juillet 2002. La loi SOX se veut pour renforcer la transparence des comptes, garantir
l’exactitude des rapports financiers, contrôler l’application des règles de la corporate
governance, responsabiliser les dirigeants et instaurer des processus d’alerte.
Conscients de l’extraterritorialité de la loi SOX, plusieurs pays ont créé leurs propres
lois pour protéger à leur tour les investisseurs : la loi de la sécurité financière (France
2003), J-SOX (la version japonaise de la loi SOX 2006).
De son coté, Van Grembergen (2002) a considéré que la gouvernance des TI est la
capacité organisationnelle exercée par le conseil d’administration et la direction
générale pour contrôler la formulation et la mise en œuvre de la stratégie liée au TI et
s’assurer ainsi de la fusion du business/TI.
21
Information Technology Governance Institute
Dans leur article ‘IT governace : theory and practice’, Wessels et Van Loggerenberg
(2006) indiquent que la gouvernance des TI est un référentiel des technologies de
l’information orienté processus dont l’objectif est d’offrir une valeur TI maximale, afin
d’améliorer la stratégie de l’organisation tout en équilibrant les risques.
La multitude de définitions apportées par les chercheurs, nous permet de ressortir des
éléments de convergence. D’une part, des chercheurs ont révélé que l’objectif derrière
la mise en place d’un cadre de gouvernance des TI est l’alignement des technologies de
l’information sur la stratégie globale permettant ainsi à l’entreprise une création de
valeur (Van Grembergen, 2002 ; Webb et al., 2006 ; Patel, 2002). D’autre part, les
définitions montrent que la mise en place de la gouvernance des TI est la responsabilité
du conseil d’administration et du management exécutif. En effet, elle se positionne au
niveau Top management, c’est pourquoi les groupes ayant des filiales doivent
l’organiser au sein de leur holding (Georgel, 2005).
Par ailleurs, la notion de la valeur TI est fondamentale. Du fait que la mise en place de
la gouvernance des TI est considérée comme étant une solution de valorisation des
investissements en infrastructure TI et leur contribution à la performance de
l’organisation. Quant au risque TI, son élimination pure et simple est un vieux rêve
inaccessible (Georgel, 2005). La gouvernance des TI cherche par ailleurs à réduire,
équilibrer et ramener le risque à une situation maîtrisable.
Les structures comprennent la manière avec laquelle la fonction TI est organisée, les
rôles et les responsabilités assignées, ainsi que le positionnement du comité de prise de
décision.
Les mécanismes relationnels jouent un rôle très important pour parvenir à une
gouvernance des TI efficace (De Haes et Van Grembergen, 2004). Ils contiennent la
participation des principaux stakeholders, la collaboration entre les métiers et les
personnels TI, la rotation des responsabilités et la formation continue.
Cobit est un référentiel développé et publié par l’ISACA22et l’ITGI, il fournit un cadre
de référence pour assurer le contrôle et l’audit des processus TI. D’ailleurs, Cobit
22
Information Systems Audit and Control Association
Pour bien contrôler ses activités, Cobit propose 34 processus TI regroupés dans quatre
domaines :
OBJECTIFS METIERS
L’objectif principal derrière le contrôle d’un SI est de minimiser, voire éliminer ses
dysfonctionnements et consolider sa performance. En effet, un SI est considéré contrôlé
et performant lorsqu’il permet à l’organisation de bien exercer son métier (Missaoui,
2009).
Par ailleurs, dans une analyse basée sur l’approche fondée sur les ressources (Ressource
Based View, RBV), Melville et al. (2004) ont montré que la création de la valeur se fait
par l’amélioration des processus métiers de l’organisation, et dépend de plusieurs
facteurs tels que les ressources organisationnelles. D’un autre côté, Milne et Bowles
(2009), dans leur article « How IT Governance Drives Improved Performance », ont
conclu que les organisations qui se dotent d’un bon niveau de maturité en matière de
gouvernance des TI réalisent un bon niveau de performance.
23
www.libe.ma; www.le360.ma; www.medias24.com
24
Voir sites et groupes de partage et de discussion sur les réseaux sociaux :
Bentaleb, H. (date de consultation : 30 décembre 2017). Un Massar en panne : Le système informatique de
gestion scolaire est loin de faire l’unanimité. [En ligne].
URL : https://www.libe.ma/Un-Massar-en-panne-Le-systeme-informatique-de-gestion-scolaire-est-loin-de-faire-
l-unanimite_a82881.html
Nouri, M. (date de consultation : 30 décembre 2017). Un hacker découvre des failles dangereuses dans le système
informatique «massar». [En ligne].
URL : http://fr.le360.ma/societe/un-hacker-decouvre-des-failles-dangereuses-dans-le-systeme-informatique-
massar-61678
Belghazi, A. (date de consultation : 29 décembre 2017). Enseignement. La plate-forme Massar propose de
nouvelles fonctionnalités pour la rentrée 2016. [En ligne].
URL : https://www.medias24.com/MAROC/SOCIETE/166860-Enseignement.-La-plateforme-Massar-propose-
de-nouvelles-fonctionnalites-pour-la-rentee-2016.html
Le choix d’un référentiel tel que Cobit n’est pas arbitraire. Car, pour supporter la
gouvernance des TI, Cobit présente un ensemble d’indicateurs afin de contrôler le
système d’information et les technologies de l’information (Rouyet-ruiz, 2008). Par
ailleurs, grâce à son guide de management, Cobit se dispose d’un ensemble d’indicateurs
clés de performance lui permettant d’évaluer et de mesurer la performance et la qualité
des processus. Ces indicateurs déterminent le pourcentage de réalisation des objectifs
des processus préalablement fixés par l’organisation. Ainsi que des indicateurs clés
d’objectifs, afin de mesurer si les objectifs de la fonction TI et les objectifs des activités
ont été bien accomplis (Rouyet-ruiz, 2008).
Selon Moisand et al. (2009) Cobit est un cadre fédérateur, étant donné qu’il peut
facilement se coupler avec d’autres référentiels du marché tel que Val IT pour la
performance des investissements informatiques, ITIL pour la gestion des services, ISO
27000 pour la gestion de la sécurité de l’information, et CMMI pour le management des
études.
5. Conclusion
Aujourd’hui, les systèmes d’information occupent une place indispensable dans la
gestion du secteur éducatif marocain. Or, un manque d’agilité et une inefficacité d’un
tel outil aura des répercussions fatales sur le bon fonctionnement des activités.
Dans une première partie de ce travail, nous avons réalisé une revue de littérature traitant
les origines de la gouvernance des TI, ses définitions ainsi que les éléments permettant
son implémentation pragmatique. Cette partie nous a permis également de présenter le
référentiel de bonnes pratiques Cobit, ainsi qu’une synthèse des travaux portant sur la
contribution de la gouvernance des TI au contrôle des SI et à la performance des
organisations.
Dans une deuxième partie, nous avons procédé à une étude documentaire. Cette dernière
a été l’occasion de repérer un ensemble de défaillances et d’insuffisances dont souffre
le système d’information éducatif marocain. Nous avons essayé de clarifier comment la
mise en place d’une gouvernance des technologies de l’information permettra non
seulement des gains en matière de contrôle et de performance du SIE, mais également,
de rationaliser les activités et les pratiques informatiques.
Numéro varia
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 06 juillet 2018
Référence électronique
Harrizi, D et Elhoudani, L. «Analyse de l'état du management des compétences dans
le secteur public marocain : cas de l’administration centrale du ministère de
l’éducation nationale», Revue "Repères et Perspectives Economiques" [En ligne], 03 / 1er
semestre 2018, mis en ligne le 06 juillet 2018.
Mots clés
Abstract
Being convinced that the performance of the education system is closely linked to the
way of managing the human capital, the problematic of this paper concerns the diagnosis
of the state the management of competences in the Central Administration of the
Ministry of National Education in Morocco.
This paper was based on the following problem: what is the current state of skills
management practices in this administration? To answer this main question, we
conducted an empirical study at the central directorates of the Ministry of National
Education.
Keywords
تمحورت إشكالية،بناء على قناعة مفادها أن أداء منظومة التعليم ترتبط بقوة بطريقة تدبير الرأسمال البشري لديها
.هذه الدراسة حول تشخيص وضعية تدبير الكفايات باإلدارة المركزية لوزارة التربية الوطنية بالمغرب
ما هي وضعية ممارسات تدبير الكفايات باإلدارة المركزية لوزارة التربية:قامت هذه الدراسة على اإلشكالية التالية
شكل االستبيان أداتها،الوطنية؟ لإلجابة على هذا السؤال الجوهري اعتمدنا على دراسة ميدانية بالمديريات المركزية
.األساسية لتجميع المعطيات حول موضوع الدراسة
الكلمات المفتاح
.تدبير الكفايات – تدبير الموارد البشرية – التعليم والتكوين – اإلدارة العمومية – المغرب
26
Les auteurs ayant écrit sur la notion de la compétence insistaient sur ce caractère. Celle-ci est
présente dans plusieurs domaines : éducation, économie, gestion, psychologie…
27
In Dennery, M. (1999) qui fait une synthèse du concept de compétence. Dans ce cadre, il a
présenté la définition de Boterf.
28
On trouve dans l’ouvrage de Dietrich, A., Gilbert, P.et Pigeyre, F. (2010) une étude
profonde et intéressante du modèle du MC.
Je ne sais
Incorrect
réponse
Correct
Parfois
Non
pas
le fonctionnaire apprend en pratiquant 5,5 7,3 16,4 70,9 0,0
spontanément le travail
on organise des rencontres de partage des 5,5 30,9 38,2 25,5 0,0
expériences et des expertises
il existe des plans de formation pour 5,5 65,5 27,3 1,8 0,0
chaque fonctionnaire
les fonctionnaires participent à des équipes 7,3 29,1 29,1 32,7 1,8
de résolution des problèmes
l'animateur veille à assurer un 7,3 20,0 29,1 38,2 5,5
apprentissage efficace dans ces équipes
on adopte le mode de tutorat pour former 9,1 25,5 23,6 40,0 1,8
les fonctionnaires
la formation s'inscrit dans le cadre du 14,5 56,4 20,0 5,5 3,6
management des compétences
il existe une base de données sur les 9,1 72,7 9,1 5,5 3,6
besoins en formation de chaque
fonctionnaire
on communique les besoins en formation à 9,1 54,5 23,6 5,5 7,3
la DRH
on diversifie les modes de formation au 10,9 56,4 18,2 9,1 5,5
profit des fonctionnaires
Source : données de l’enquête.
A l’encontre de la rubrique « communication », à partir des chiffres concernant la
formation on voit bien que la situation laisse à désirer. L’absence d’un système de FC
est derrière le manque de pratiques modernes de gestion de cette activité. Ce retard au
niveau de la FC ne favorise pas la promotion du MC.
3.2.6. Modes de partage des connaissances
Quatre (04) critères seront présentés pour se constituer une idée sur l’utilisation des
modes de partage des connaissances.
Numéro varia
ISSN : 2509-0399
Date de mise en ligne : 28 juin 2018
Référence électronique
Boudjemaa, B et Ouafi, N. « Les fonds souverains comme source de dépenses
publiques : Référence au cas de l'Algérie » (en arabe), Revue "Repères et Perspectives
Economiques" [En ligne], 03 / 1er semestre 2018, mis en ligne le 28 juin 2018.
يهدف هذا البحث إلى إبراز الدور الذي تلعبه صناديق الثروة السيادية في توفير التمويل الالزم لمجابهة التزايد في اإلنفاق
مع اإلشارة لواقع صندوق ضبط الموارد الجزائري في تمويل اإلنفاق الحكومي في،الحكومي كمصادر تمويلية غير تقليدية
.ظل تراجع رصيده
وخلصت الدراسة إل ى أن هذا الصندوق كان هامش أمان لجأت إليه الحكومة في تغطية عجز الخزينة والتسديد المسبق
وأزمة انخفاض أسعار البترول الحالية،أن عدم استثمار أموال الصندوق في السوق المالي من جهة
ّ إال،للمديونية الخارجية
وهذا ما دفع الحكومة الجزائرية إلى اتخاذ جملة من.من جهة أخرى ساهم في تراجع رصيد الصندوق إلى مستوى جد متدني
.اإلجراءات بغية تمويل برامج اإلنفاق الحكومي
. أسعار البترول، اإلنفاق الحكومي، صندوق ضبط الموارد الجزائري، صناديق الثروة السيادية:الكلمات المفتاح
Abstract
This paper aims at highlighting the role played by sovereign wealth funds in providing the
necessary funding to counter the increase in government spending as non-traditional sources of
funding, while noting the reality of the Algerian Resource Control Fund in financing
government spending in light of its declining availability.
The study concluded that this fund was a margin of safety used by the government to cover the
deficit of the treasury and the prepayment of external indebtedness. However, the non-
investment of funds in the financial market on the one hand and the current oil price crisis on
the other contributed to the decline of the fund balance to a very low level, which prompted the
Algerian government to take a number of measures to finance government spending programs.
Keywords: Sovereign Wealth Funds, Algerian Resource Adjustment Fund, Government
Spending, Oil Prices.
Résumé
Cet article souligne le rôle joué par les fonds souverains, en tant que sources de financement
non traditionnelles, pour faire face à l'augmentation des dépenses publiques, tout en présentant
la réalité du Fonds Algérien de Régulation des Recettes dans le financement des dépenses
publiques dans une situation de décroissance de ses disponibilités.
L'étude a conclu que ce fonds constituait une marge de sécurité utilisée par le gouvernement
pour couvrir le déficit de la trésorerie et le remboursement anticipé de l'endettement extérieur.
Cependant, le non-investissement des fonds sur le marché financier d'une part, et la crise
actuelle des prix du pétrole d'autre part, ont contribué à la baisse du solde du fonds à un niveau
très bas. Cela a conduit le gouvernement algérien à prendre un certain nombre de mesures pour
financer les programmes de dépenses publiques.
Mots clés : Fonds souverains, Fonds algérien de régulation des recettes, dépenses publiques,
Prix du pétrole
JEL : G28
29المادة 92من قانون المالية التكميلي لسنة ،0222الجريدة الرسمية الجزائرية.0222 ،
من خالل الجدول نالحظ أن صندوق ضبط الموارد كان له أثر فعال في تغطية عجز الخزينة مقارنة
بالتمويالت األخرى ،والتي تتمثل في التمويل البنكي وغير البنكي والتمويل الخارجي .ففي سنة 0290
ساهم صندوق ضبط الموارد في تغطية عجز الخزينة بـ %22.2في حين أن التمويالت األخرى ساهمت
بـ %01.2في تغطية العجز ،وفي سنة 0297ارتفعت نسبة مساهمة الصندوق في تغطية عجز الخزينة
إلى أعلى مستوى لها بـنسبة %12.2كنتيجة لتراجع التمويالت األخرى في تقليص عجز الخزينة التي
لم تمثل إال %7.7فقط من تغطية العجز في الخزينة ،ثم في سنة 0292انخفضت قليال مساهمة
الصندوق في تغطية العجز مقارنة مع سنة 0297حيث بلغت نسبة المساهمة في تغطية العجز %17.9
نتيجة لالرتفاع الطفيف الذي عرفته التمويالت األخرى في تغطية عجز الخزينة والذي بلغ ، %2.1أما
سنة 0292فقد سجلت هي األخرى تراجع طفيف في مساهمة صندوق ضبط الموارد في تغطية عجز
الخزينة مقارنة بسنة .0297
ومن أهم استنتاجات تحليل الجدول رقم ،20أن تراجع مساهمة صندوق ضبط الموارد في تغطية عجز
الخزينة لسنة 0292يعزى إلى أمرين:
-تراجع رصيد صندوق ضبط الموارد كنتيجة النخفاض أسعار البترول واقتطاعات السنوات السابقة.
-ارتفاع التمويالت األخرى المساهمة في تغطية عجز الخزينة حيث وصلت إلى نسبة %22.9من
مبلغ تغطية عجز الخزينة.
1.1.1صندوق ضبط الموارد وتسديد المديونية الخارجية
قد تلجأ الحكومات إلى االقتراض الخارجي في حالة عدم كفاية الموارد الداخلية على تغطية اإلنفاق العام،
والجزائر كغيرها من الدول لجأت إلى المديونية الخارجية من أجل تغطية احتياجاتها التمويلية ،ومن أهم
أسباب الديون الخارجية في الجزائر نجد ،عدم التحكم في سياسة االقتراض ووضع حدود قصوى لها في
ظل شروط االقراض المفروضة؛ عالوة على ضعف مردودية االستثمارات التي وجهت لها القروض ،كما
31خطاب الوزير األول .0292عرض مخطط الحكومة ،ديوان الوزير األول ،الجزائر.