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Dialogues d'histoire ancienne

Sauromates et Sarmates
K.-F. Smirnov

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Smirnov K.-F. Sauromates et Sarmates. In: Dialogues d'histoire ancienne, vol. 6, 1980. pp. 139-154;

doi : 10.3406/dha.1980.1405

http://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_1980_num_6_1_1405

Document généré le 06/06/2016


SAUROMATES ET SARMATES

Les sources écrites antiques permettent de conclure que les Sarmates


établirent leur suprématie politique dans les steppes du littoral septentrional
de la mer Noire par la voie d'incursions et de migrations successives en
Scythie à partir de l'Est. Un passage connu de Diodore de Sicile raconte que
de nouveaux venus — appelés « Sauromates » par cet historien — « bien des
années après, devenus puissants, dévastèrent une partie importante de la
Scythie puis, après extermination totale des vaincus, transformèrent une
grande partie du pays en désert» (Diodore de Sicile, Bibliothèque Historique,
II, 43, 7). L'auteur ne donne pas la date de cette incursion sanglante qui
marque le début de la période sarmate dans l'histoire du littoral septentrional
de la mer Noire. Lorsqu'il la mentionne, Diodore reflète les événements
consécutifs au mouvement militaire le plus actif des voisins orientaux des
Scythes et qui trouvent vraisemblablement un écho plus tardif chez Pline
l'Ancien, dans le Livre VI de son Histoire Naturelle. Quand il nous décrit
l'emplacement de diverses tribus du littoral septentrional de la mer Noire
en se fondant sur les anciens périples grecs et les récits de voyageurs romains
contemporains, Pline indique que « le long de la rivière Tanaïs... vivent les
Sarmates... qui se divisent en de nombreuses tribus» (VI, 7, 19). Un peu plus
loin, il énumère et désigne en détail ces petites tribus sarmates (1)* qui,
autrefois, passèrent de la rive orientale du Tanaïs (Don) à la rive occidentale (VI,
7, 22) et qui ne sont pas mentionnées dans d'autres sources, exception faite
des Satarchei (IOSPE, I, 244).
L'invasion massive des steppes du littoral septentrional de la mer Noire
par les Sarmates n'eut pas lieu plus tard que le début du IIe siècle avant n.è.
A partir de cette époque, en effet, ils commencent à jouer un rôle dans les
événements internationaux du monde antique. Ainsi Polybe décrit un fait
qui date de 179 avant n.è. : la conclusion d'un traité de paix entre une série
d'États d'Asie Mineure (Royaumes du Pont, de Pergame, de Bithynie, Cappa-
doce), auquel participa, en union avec la Chersonese, Attale, roi des Sarmates
européens, c'est-à-dire du littoral septentrional de la mer Noire (Polybe,
Histoires, XXV, 2 ; XXVI, 2 ; XXVI, 6).
A la conquête massive de la Scythie précéda la période d'infiltration
progressive, en direction de l'Ouest, de groupes isolés sauromato-sarmates
dont une importante partie était issue du vaste massif des tribus «
sauromates », aussi bien des Sauromates d'Hérodote proprement dits que des tribus
apparentées plus orientales, vivant à l'est de la Volga dans les steppes de la
*Voir notes p. 149.
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région de rUral méridional. Nous ne connaissons pas le nom exact de ces


dernières. Cependant, telles que nous les révèle l'ensemble des données
archéologiques, il n'est absolument pas possible de les détacher des Sauro-
mates proprement dits, ni par leur mode de vie, ni par leur rituel funéraire,
ni, en général, par leur culture matérielle (2). D'après le caractère commun de
leur culture archéologique, toutes sont indiscutablement apparentées par leur
origine et vraisemblablement leur langue, bien qu'elles aient pu avoir des
noms de tribus particuliers. De nombreuses tribus nomades de la Transdonie,
de la région de la Volga et de l'Ural méridional (fig. 1) formaient une grande
entité, ensemble que j'appelle conventionnellement les « Sauromates » des
VIIe-IVe siècles avant n.è., ancêtres directs de nombreuses tribus sarmates.
L'histoire même de la population sarmate est étroitement liée aux
Sauromates. D'après une tradition littéraire solidement établie dans
l'Antiquité, de nombreux auteurs grecs (y compris Diodore lui-même) et romains
identifiaient complètement les nouveaux venus sur le littoral septentrional
de la mer Noire avec les Sauromates. Selon toute vraisemblance, il ne s'agissait
pas là d'une transposition systématique pure et simple du nom de Sauromates
sur les nouvelles unions de nomades apparues dans les steppes du littoral
septentrional de la mer Noire, où une grande partie des régions était occupée
autrefois par les Scythes nomades et sédentaires, tandis que, dans une partie
importante des steppes du littoral de la mer d'Azov, en particulier à l'est du
Palus Maïotis (mer d'Azov) et du Tanaïs (Don), nomadisaient les Sauromates
sous divers noms de tribus. Les Sauromates entrèrent pour une part
importante dans la composition de ces unions. Les Sauromates et les Sarmates ont
été souvent confondus, et pas uniquement à cause de la ressemblance de leurs
ethnonymes : étaient-ce les noms qu'ils se donnaient eux-mêmes ou qu'on
leur attribuait ? C'est ce que nous ne pouvons établir avec certitude. Il faut
penser que la première solution est préférable : une certaine partie de cet
ensemble apparenté s'appelait elle-même ainsi, en tant que groupe de tribus
dominant.
L'identification des ethnonymes « sauromates » et « sarmates »
s'explique également par le fait que leurs porteurs étaient étroitement liés du
point de vue génétique.
Les Sauromates représentent la population la plus ancienne de la partie
orientale du littoral de la mer d'Azov et des territoires situés essentiellement
à l'est du Don (Tanaïs). Toute une série de sources écrites ainsi que les
données archéologiques (3) en témoignent. En affirmant l'origine autochtone
d'une série de tribus entrées dans l'union sauromate — les Sauromates
composèrent effectivement un vaste groupe de tribus liées par une alliance
politique —, je partage le point de vue de M. I. ROSTOVCEV sur l'« autochto-
nisme » azovien du noyau principal des Sauromates (4). Il est vraisemblable
que ce noyau de tribus portait le nom de « Sauromates » qu'il se donnait
lui-même et qu'utilisèrent les auteurs antiques pour désigner toutes les tribus
vivant le long du Tanaïs, des rives du Palus Maïotis et, plus à l'Est, dans les
steppes de la région de la Volga. Mais je ne partage pas du tout l'opinion du
vénérable historien, qui a donné les premiers travaux classiques sur l'histoire
et la culture du monde scytho-sarmate, selon laquelle les Sarmates étaient
totalement indépendants des Sauromates (5) : il n'est absolument pas possible
en effet de détacher l'archéologie des Sauromates proprement dits, ceux
d'Hérodote, de la culture « sauromate » de l'Ural méridional (6), ni cette
dernière de la culture de Proxorovka (7) dont les porteurs étaient sans doute
les tribus sarmates, composant d'après M. I. ROSTOVCEV une nouvelle vague
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iranienne, différente des Scythes et des Sauromates. La légende de l'origine


des Sauromates indiquant le lien génétique étroit entre Scythes et Sauromates
(Hérodote, IV, 1 10-117) (8) témoigne du fait que le noyau de l'union sauro-
mate s'était formé dans des temps très lointains, « aux temps d'Héraclès et
de Thésée », selon l'expression de F. G. MISCENKO (9), quelque part dans
les steppes du Palus Maïotis, le long des rives du Tanaïs. C'est pourquoi «les
Sauromates usent de la langue scythique que, depuis les temps anciens, ils
utilisent de façon incorrecte » (Hérodote, IV, 117). C'est-à-dire que l'on peut
considérer la langue sauromate comme l'un des dialectes scythes (10). La
migration des premiers Sauromates en direction de l'Est, à « trois jours de
marche à partir du Tanaïs et trois jours à partir du Palus Maïotis vers le point
d'où vient le vent du Nord » (Hérodote, IV, 1 16), reflète la lutte de certaines
tribus du monde scythe dans Facception large du terme, qui eut lieu sur le
littoral septentrional de la mer d'Azov, une fois revenue de lointaines
campagnes en Orient antérieur la horde formée de nombreuses tribus scythes.
Ce n'est vraisemblablement pas plus de 100 ou 150 ans avant la
naissance d'Hérodote que les Sauromates s'établirent plus loin à l'est de l'endroit
où se forma leur noyau d'origine, indépendant de l'union scythe sur le littoral
septentrional de la mer Noire. Hérodote, lorsqu'il décrit la Scythie et la place
occupée par les Sauromates, donne une carte déjà stabilisée selon laquelle
l'union sauromate est établie sur un vaste territoire steppique au-delà du Don
(Tanaïs), où « ce n'est plus la Scythie » — celui-ci appartient aux Sauromates
« qui, à partir du fond du Palus Maïotis [l']occupent, en allant vers le vent
du Nord sur une étendue de 15 journées de marche... » (Hérodote, IV, 21).
Les kourganes isolés et même les groupes de kourganes caractéristiques et
parfois assez riches que P. D. RAU rapportait déjà aux Sauromates
d'Hérodote (11) et que moi-même j'inclus dans le groupe volgien de la culture
sauromate (fig. 1) (12), témoignent de ce que les nomades sauromates s'étaient
fortement implantés sur le territoire entre le Don et la Volga, ainsi que dans
les steppes transvolgienne .;, allant peut-être jusqu'au bassin de la rivière
Buzuluk (région d'Orenburg). Plus tard, j'ai attribué à ce groupe également
certains monuments funéraires des VIe-Ve siècles avant n.è. du bassin du
Buzuluk (kourganes « Sixany» près du village de Lipovka, district de Buzuluk,
région d'Orenburg) (fig. 1) (13). Ce point de vue a été contesté par B.A.
RAEV (14) qui rapporte les kourganes sauromates de Lipovka au groupe
samaro-uralien de la culture sauromate. Il n'accepte pas comme argument
permettant de rattacher les monuments de Lipovka aux Sauromates
d'Hérodote la ressemblance frappante du kourgane Al 2 de Blumenfeld avec les
kourganes de Lipovka en ce qui concerne le rituel et le mobilier funéraires.
Il rapporte leur complexe de Blumenfeld le plus typique, le complexe A 12, à
de nouveaux venus de l'Ural méridional. Bien qu'on ne puisse pas lier avec
certitude absolue les kourganes de Lipovka au groupe volgien, car ils
possèdent, de fait, certains traits uraliens que je ne récuse pas, néanmoins ils
reflètent un contact particulièrement étroit entre les nomades de la Volga et
de l'Ural sur leur frontière. Le secteur méridional du fleuve Ural (sa rive
droite) pouvait également servir de même zone limitrophe. A la base de
l'union sauromate de la Transdonie et de la Volga entrèrent les descendants
de cultures de l'âge du Bronze, culture locale «à charpente» et culture andro-
novienne de tribus immigrées : j'ai tenté de le démontrer jadis en me fondant
sur l'étude du rituel funéraire et de certaines catégories du mobilier des
tombes, principalement de la céramique locale (15). Ce fait est également
confirmé, de plus en plus, par les résultats de toute une série d'observations
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dans la région de la Volga, en particulier de nouveaux monuments, à vrai dire


peu nombreux, du type «de transition» — c'est-à-dire de la fin de l'époque de
l'âge du Bronze et du début du Premier âge du Fer —, dont le corpus le plus
récent (47 pour 1977) a été constitué par B.I. MAMONTOV (16).
On peut admettre que les descendants directs des tribus scythes et
sauromates étaient issus du massif global de la population antérieure : elles
étaient porteurs des cultures « à charpente » et andronovienne (les
Sauromates) des steppes eurasiatiques. Il n'est pas possible de dire d'une manière
concrète à qui appartenaient tels ou tels monuments du type «de transition»
du bassin du Don steppique et de la Volga : aux ancêtres des Scythes ou des
Sauromates ? Au début de l'histoire des Scythes et des Sauromates leurs
monuments archéologiques étaient presque indistincts, car leur rituel
funéraire et l'ensemble de leur culture matérielle comportaient plus de traits
communs que de différences. Et au moment où, pour la première fois, on
enregistre les événements historiques des Scythes — à savoir leurs premières
campagnes en Asie antérieure — il est tout à fait probable que dans la horde
scythe qui dominait en Transcaucasie et en Asie Mineure étaient entrés
également les ancêtres directs des Sauromates. Cette opinion qu'autrefois j'ai
exprimée avec prudence (17) a été étayée par V.B. VIN0GRAD0V(18). Ce
dernier a essayé de donner des preuves à l'appui de l'hypothèse selon laquelle
participaient également à ces campagnes des « Sauromates » ou plus
précisément des tribus du littoral septentrional de la mer Noire apparentées aux
Scythes, qui avaient constitué une union des tribus « scythes » (dans la large
acception du terme) de la Transdonie et de la Volga, apparues un peu plus
tard dans l'histoire sous le nom de « Sauromates ». A en juger d'après les
sources écrites, la formation de l'union sauromate était étroitement liée au
début de l'histoire des Scythes, à l'époque de leurs campagnes et après leur
retour d'Asie antérieure. A la première période de leur histoire, si l'on se
conforme surtout aux renseignements fournis par Diodore de Sicile
{Bibliothèque, II, 43, 5), « les Scythes» maîtrisaient un vaste territoire allant «d'un
côté jusqu'à l'Océan oriental [c'est-à-dire indien], et de l'autre côté jusqu'à
la mer Caspienne et au Palus Maïotis», c'est-à-dire que dans leur sphère de
domination entraient les steppes du Caucase septentrional (19) et de la
Ciscaucasie entre le Don et la mer Caspienne {Bibliothèque, II, 43, 2), fait sur
lequel attiraient l'attention, ces derniers temps, D.A. MACINSKIJ (20) et
A.M. XAZANOV (21). Ainsi, il faut penser que, parmi ces «tribus nombreuses
et importantes » (Diodore), figuraient les futures tribus sauromates qui
n'étaient pas encore « autodéterminées » sur le plan ethnique et politique et
qui participaient aux lointaines campagnes scythes. Les rois scythes, lors de
leur retour d'Asie antérieure, avaient déporté « de nombreuses autres tribus
soumises ». Diodore mentionne comme l'une des plus importantes de ces
transplantations celle « qui venait de Médie et qui s'était fixée près de la
rivière Tanaïs ; ces émigrés s'appelèrent les Sauromates» {Bibliothèque, II, 43,
6). Ces derniers, d'après Diodore, « bien des années après, devenus puissants,
dévastèrent une partie importante de la Scythie » {Bibliothèque, II, 43, 7).
Cela veut dire que pour Diodore les Sauromates sont les ancêtres directs des
Sarmates, ses contemporains.
Le fait que Pline l'Ancien désigne les Sarmates comme «les descendants
des Mèdes d'après la tradition» — «Medorum suboles» {Histoire Naturelle, VI,
19), est aussi très probablement lié à cet événement : le retour d'Asie
antérieure des Sauromates en même temps que les Scythes ; ce n'est pas seulement
le témoignage de la communauté et de la parenté de la langue sarmate avec
DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 143

le mède — la parenté des Sauromates avec ceux des Mèdes qui étaient devenus
iranophones (22).
Une autre source antique, iranienne cette fois — le livre sacré des
Zoroastriens, YAvesta — , dans la partie la plus ancienne, les Gathâ-s du Livre
Yasna (Yast III, 143 ; XXI, 52), mentionne le peuple et « le pays, situé à
l'Ouest» — «Çaïrima».
Nombre de savants, et en premier lieu J. MARQUART lient le mot
« Çaïrima » aux Sauromates-Sarmates (23). L'un des Hymnes de YAvesta
chante « les hommes justes çaïrima » et « les femmes justes çaïrima » (24). S'y
conservait-il l'écho d'une situation privilégiée comme c'était le cas chez les
Sauromates? La partie la plus ancienne de YAvesta (écriture araméenne) a pris
forme vraisemblablement sous Darius Ier (25), c'est-à-dire à la fin du VIe
siècle av.n.è., mais elle avait déjà été constituée antérieurement (26) ; les
événements qu'elle reflète peuvent être rapportés à une époque dont la date
n'est pas postérieure au VIIe siècle avant n.è. (27), c'est-à-dire au temps des
campagnes scythes.
Ainsi, à la haute époque scythe, quelque part à la limite du VHe-VIe
siècle avant n.è. (28), dans les steppes de la Transdonie et de la Volga, se
forme une union sauromate de tribus nomades apparentées, que je lie au
groupe archéologique dono-volgien de la culture sauromate. Nous ne
connaissons pas la situation géographique des tribus çaïrima, mais, puisqu'on les
identifie avec les Sauromates, il existe quelque raison de les mettre en relation
avec la grande et lointaine rivière de YAvesta, \& Ranhxa (avest. Ranha, Raha)
comparée au fleuve grec Rhâ ( * pu ) de Ptolémée (29), c'est-à-dire à la Volga
le long de laquelle vivaient les Sauromates et les Sarmates. I.M. D'JAKONOV
pense tout à fait acceptable, du point de vue philologique, cette comparaison
de la Ranhxa avec la Volga (30). Ainsi, il est possible de considérer que «les
nomades qui vivent sans chef près des eaux de la Ranhxa » ou « dans le pays
situé sur les rives des eaux de la Ranhxa, qui ne connaissent pas le pouvoir
des gouvernants suprêmes ч> (Avesta, Vendidad (Videvdat) I, XX, 76-78),
étaient peut-être les tribus çaïrima ou Sauromates (31) qui nomadisaient dans
les steppes de la région de la Volga (fig. 1).
Puisque les nomades de la région de l'Ural méridional (variante samaro-
uralienne de la culture sauromate) (fig. 1 ) possèdent une grande ressemblance
avec les Sauromates de la Volga, nous allons examiner l'hypothèse de
l'appartenance ethnique concrète des «Sauromates» de cette région. P.D. RAU (32)
avait exprimé une opinion prudente sur les liens de ces nomades avec les
Sauromates et B.N. GRAKOV (33) les a identifiés, ensuite, de façon
beaucoup plus sûre. D.A. MACINSKIJ (34) a critiqué ma position ambiguë envers
les « Sauromates » du groupe samaro-uralien, en envisageant, preuves à
l'appui, la possibilité de rattacher aux Issédons tous les nomades de l'Ural
méridional (35). Pour ma part, comme auparavant, je continue de noter une
ressemblance considérable entre les monuments archéologiques de la Volga
et de la région de l'Ural : elle est telle que les différences relativement
insignifiantes des groupes locaux d'une seule culture archéologique ou de la
communauté culturelle ne peuvent en aucune façon l'emporter sur certains de leurs
traits spécifiques. En se fondant sur elle, on peut parler avec certitude de la
grande parenté de ces nomades. Récemment j'ai précisé ma position envers
les « Sauromates» du groupe de l'Ilek en les reliant aux Sauromates du monde
daho-massagète qui leur sont apparentés (36). Je ne me risquerais pas à
appeler Issédons tous les nomades de la région de l'Ural, eux qui, d'après
Hérodote, possèdent des traits de similitude avec les Sauromates et les
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Massagètes : « les femmes sont chez euxv (Issédons) les égales des hommes »
(Hérodote, Histoires, IV, 26). D.A. MACINSKIJ, quand il localise les
Issédons, attache une grande importance à la périégèse légendaire des Arimaspeia.
Cependant, en nous fondant sur les renseignements beaucoup plus précis de la
périégèse ionienne, à laquelle se réfère Hérodote, on peut situer de préférence
les Issédons au nord des Massagètes et à l'est des Argippéens (Hérodote,
Histoires, I, 201 ; IV, 23-27).
Sur le plan archéologique, le groupe samaro-uralien des « Sauromates»
(fig. 1) est beaucoup moins homogène que le groupe volgien. Il est localisé sur
un vaste territoire steppique qui va du bassin de la Samara jusqu'aux bassins
de l'Or' et de l'Ural supérieur (le long du Suunduk, affluent de la rive gauche
de l'Ural). Les recherches archéologiques ultérieures permettront
vraisemblablement d'élargir ce groupe vers l'Est et de le faire éclater en une variété de
fractions qui correspondront, peut-être, à des subdivisions tribales beaucoup
plus petites. Cependant, d'ores et déjà, nous pouvons en dégager, d'après leurs
traits généraux révélés par certaines particularités du rituel et du mobilier
funéraires, une région orientale dans les steppes et les piémonts du bassin de
l'Ural supérieur, d'Orsk à Magnitogorsk, dans laquelle on inclut les districts
méridionaux de la région de Celjabinsk (fig. 1) (37). On peut comprendre
dans ce groupe, avant tout, certains mojnuments de la Baškirie orientale, des
districts méridionaux de la région de Celjabinsk (Varna) (38), du bassin du
Suunduk (groupe d'Alandskoe des sépultures « sauromates») (39), et même
les kourganes « sauromates » le long de la rivière Kumačka à la lisière
orientale d'Orsk et près du village de Novyj Kumak (fig. 1) (40).
C'est ce groupe-là des monuments « sauromates » qui peut prétendre à
l'appellation d'Issédons proprement dits. Les Issédons, en effet, voisins directs
des Massagètes, vivaient « en face des Massagètes» (Hérodote, I, 201), c'est-à-
dire au Nord et au Nord-Est. Les marchands scythes, lors de voyages
commerciaux à partir d'Olbia en direction de l'Est (41), arrivaient probablement
jusque chez les Issédons. C'est pourquoi Hérodote (IV, 25) dit que la région
« habitée par les Issédons est bien connue » . A partir de la conception que se
fait Hérodote de la terre habitée, J.O. THOMSON, sur sa carte, situe les
Issédons au nord des Massagètes, c'est-à-dire de la mer Caspienne, plus
précisément quelque peu à l'Est, puisque les Massagètes vivaient à l'est de la mer
Caspienne, et, encore plus au Nord au-delà des Issédons, près de montagnes
— probablement l'Ural —, il place d'autres voisins, les Argippéens (42). Sur le
territoire supposé des Issédons, ou plutôt dans son voisinage, on a trouvé un
miroir d'Olbia importé (Kourgane de Bis-Oba)(43). D'après ce qu'on a
découvert dans la région orientale du groupe samaro-uralien caractérisé par des
autels sacrifïcatoires en pierre « qui ont la forme de barque » , et par de rares
kourganes « à moustaches », non encore datés il est vrai, les monuments
« sauromates » de ces régions manifestent certains traits de ressemblance avec
les monuments de l'époque scythe au Kazaxstan Central, où l'on a dégagé la
culture de Tasmola. K.A. AKIŠEV et MK. KADYRBAEV rattachent cette
dernière aux Issédons (44), qui représentent, d'après toutes les données
écrites, un ensemble considérable de tribus apparentées.
On peut m'objecter que tous les monuments du groupe oriental samaro-
uralien de la culture sauromate et les monuments de la culture de Tasmola au
Kazaxstan possèdent très peu de traits communs et qu'ils appartiennent à des
cultures archéologiques différentes. Cependant, dans l'histoire et dans
l'ethnographie, on connaît souvent des cas où des peuples de même appellation
avaient une culture ethnographique de caractère varié (45), en particulier
DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 145

s'ils étaient établis sur de vastes espaces, comme on peut le supposer pour la
grande population formée par les Issédons. Son groupe occidental, en contact
permanent avec les tribus de la culture sauromate, pouvait lui-même être
porteur de cette culture. Certains groupes d'Issédons pouvaient également
vivre au-delà de l'Ural (Hérodote) et dans le Turkestan oriental à en juger
d'après les renseignements d'auteurs anciens de l'époque tardive (Ptolémée)
(46), si toutefois ce fait n'est pas le résultat de migrations ultérieures. Le
même tableau se reproduit également chez les Sauromates proprement dits.
Une partie d'entre eux vivait en « Europe » , c'est-à-dire à l'ouest du Tanaïs,
au moins dès le Ve siècle avant n.è. (Hippocrate, Péri aérôn, udatôn, topôn,
XXIV) (47), mais leurs monuments ne se dégagent pas nettement, car la
culture des Scythes steppiques et des « Maotes » du littoral de la mer d'Azov
y dominait, à la différence de la culture sauromate de la Transdonie et de la
région de la Volga.
Les Issédons, voisins directs des Massagètes et proches d'eux par leur
mode de vie, sont, bien entendu, l'une des tribus qui vivaient très
probablement sur une certaine partie de l'aire d'extension de la culture «
sauromate » de la région de l'Ural sud-oriental. A la suite de S.P. TOLSTOV, je les
désignerais comme « une branche des Massagètes» (48), c'est-à-dire que je les
rapporterais au monde saco-massagète plus vaste de l'aire « turanienne » .
Les Dahes (Dahens) ou Daes (Daens) anciens, les ancêtres des Parthes,
étaient probablement en rapport direct avec le monde «sauromato» -sarmate
de la région de l'Ural méridional. UAvesta {Yast XIII, 144) les mentionne
pour la première fois sous l'appellation de Daha. A la suite de W. GEIGER
(49) de nombreux savants les ont identifiés avec \esDaoi-Daai (даси - даси)
des sources grecques. Au temps d'Hérodote, les Daoi étaient nomades
(Hérodote, Histoires, 1,125).
Les auteurs antiques situent les Dahes en divers endroits de l'Asie
Centrale et de l'Iran, mais dans l'historiographie contemporaine il est d'usage
courant de les localiser sur le territoire de la Turkménie (50). On possède un
témoignage de leur appartenance à un vaste groupe ou à une confédération
de tribus ayant nomadisé jadis plus au Nord, entre l'Oxus (Amu-Dar'ja) et
la mer Caspienne (51). Et ce n'est que plus tard qu'ils ont émigré dans les
régions sud-orientales du littoral de la Caspienne. Il est probable qu'ils ont
été autrefois les voisins des Sauromates-pzmrafl, car ces derniers sont
mentionnés dans VAvesta à côté des Daha, des Ary a et des Tura (52).
Conformément aux renseignements donnés par Strabon, on peut situer l'ancienne
patrie des Dahes dans les steppes au-dessus de la mer Caspienne et de la mer
d'Aral dont une partie importante a révélé des monuments des cultures
sauromate et sarmate. Ce sont ces « tribus scythes et nomades» qui occupèrent
« toute la partie septentrionale de la mer d'Hyrcanie (Caspienne)». Plus loin,
Strabon dit : « La majorité des Scythes, à partir de la mer Caspienne, porte le
nom de Daai ( даси ). Les tribus qui vivent à l'est de ces derniers portent le
nom de Massagètes et de Saces» (Strabon, Géographie, XI, 8, 2). C'était une
grande confédération ou union tribale dans laquelle entraient, d'après
Strabon, trois tribus : « parmi les Daai les uns s'appellent Aparnoi ( "Auapvoi ),
les seconds Xanthioi ( HavôLca ) et les troisièmes Pissouroi ( núaaoupoi ).
La situation géographique des Dahes, originellement septentrionale, confirme
ce que dit Strabon par la suite : « Les Aparnoi Daai étaient, dit-on, des
immigrés qui venaient du pays des Daai au-dessus du Palus Maïotis, que l'on
appelle les Xandioi ou Parioi » (XI, 9, 3). On sait que dans la tradition
antique, à la suite de l'expédition d'Alexandre de Macédoine, on considérait
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comme le Palus Maïotis et le Tanaïs, non seulement la mer d'Azov et le Don,


mais également la mer d'Aral et la Syr-Dar'ja (Iaxartes) (53).
Il est possible que de l'appellation générale de ces tribus provienne
l'ancien nom de FUral, autrefois Jaïk-Daïx ( дал g ;Daicus) (54). Ptolémée
(Géographie, IV, 14, 2-5) et Ammien Marcellin {Histoire, XXIII, 6, 63)
mentionnent cette rivière qui coule des montagnes. Dans l'historiographie,
l'identification du Daïx et de l'Ural est depuis longtemps fait établi. Ainsi, il
apparaît tout à fait vraisemblable que les nomades uraliens qui nous ont laissé les
monuments du type sauromate et en particulier du type de Proxorovka
appartenaient, ne fût-ce que partiellement, à l'union tribale des Daha. Il se peut
que les «Sauromato»-Sarmates du bassin de ГПек (55) et du cours moyen de
l'Ural, à l'ouest d'Orsk, fussent les Daha-Daoi (Daai) de VAvesta et des
auteurs grecs.
L'hypothèse de l'origine daho-massagéto-sace de la majorité des unions
sarmates qui s'étaient avancées dans la région du littoral septentrional de la
mer Noire n'est pas nouvelle. Déjà M.I. ROSTOVCEV écrivait que les
Sarmates étaient les Saces habitant près de la mer d'Aral, entre la mer d'Aral et la
Caspienne, qui se mirent à faire des incursions dans l'« Empire scythe» vers la
fin du IVe-IHe siècle avant n.è. (56). Il identifiait les Saces avec les Massagètes
et les Daha. S. P. TOLSTOV, ayant en vue leur fraction orientale, c'est-à-dire
nord-caspienne-uralienne, inclut les Sauromates dans le complexe des tribus
daho-massagètes, considérant les Sauromate^ comme la branche
nord-oc identale de ce complexe (57). Ju. M. DESJATCIKOV, dans sa thèse de doctorat
(58), a essayé d'identifier les premiers nomades de la région de l'Ural
méridional, porteurs de la culture de Proxorovka, avec les Daha.
Enfin, I.V.P'JANKOV a exprimé un point de vue proche du mien : le
lien étroit, voire l'identité, des « Sauromates » de l'Ural méridional avec la
partie occidentale des Massagètes et celle des « Proxoroviens », bien que
partiellement, avec les Daha (59). Je partage en beaucoup de points cette
hypothèse et pense que c'est du milieu nomade daho-massagète que sont issus
les Sarmates-Aorses, qui avaient formé une vaste union tribale allant du
Tanaïs jusqu'aux régions steppiques à l'ouest et au nord de la Caspienne,
mais pas du tout sur le rivage de la Caspienne au sens littéral du terme selon
l'interprétation de V.P. ŠILOV qui m'a mal compris (60). Qui plus est,
l'analyse des sources écrites ne permet pas d'affirmer catégoriquement, comme le
fait V.P. SILOV, que « les proto-Aorses ou les Aorses n'avaient jamais habité
la région de l'Ural méridional». Pourtant nous savons par Strabon que «les
Aorses supérieurs... gouvernaient un pays beaucoup plus vaste et dominaient,
si l'on peut dire, la plus grande partie (c'est moi qui souligne. -K.S.) du littoral
de la Caspienne » (Strabon, Géographie, XI, 5, 8). Les Aorses qui vivaient
entre le Palus Maïotis et la mer Caspienne, comme le dit également Strabon,
étaient « des fugitifs issus du milieu des peuples qui vivaient plus haut » , c'est-
à-dire des ressortissants de pays « septentrionaux » beaucoup plus éloignés,
et plus précisément situés à l'Est, si nous nous fondons sur les conceptions
que les savants antiques se faisaient de la géographie. Il est impossible
d'exclure absolument les steppes de l'Ural méridional de Yoikouménè de la
vaste union des Aorses, quoique, bien entendu, il n'y ait pas d'indications
exactes sur ce sujet dans les sources antiques. En revanche, il existe beaucoup
de parallèles archéologiques et très proches entre les complexes funéraires du
territoire des Aorses situés entre le Don inférieur et les régions
nord-occidentales de la Caspienne (région d'Astrakan') et les sépultures sarmates des IIIe-
IIe siècles avant n.è. du groupe des kourganes de ГПек (61). Pour renforcer
DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 147

notre hypothèse on peut faire des rapprochements assez significatifs entre les
cultures sauromates et sarmates de la culture sace des régions méridionales de
la mer d'Aral (62). Qui plus est, dans la tradition littéraire antique sont
conservés des témoignages sur l'origine massagète des Alains, l'une des plus
grandes unions issues du milieu pansarmate. Dion Cassius (Histoire Romaine,
XIX, 15, 1) lie les Alains aux Massage tes, de même qu'Ammien Marcellin qui,
par deux fois, appelle les Alains « d'anciens Massagètes» (Histoire, XXIII, 5,
16 ; XXXI, 2, 12).
Les redoutables unions tribales qui avaient à leur tête les tribus
apparentées que nous désignons sous le nom général de Sarmates (63) étaient liées
par leur origine aux nomades de la région de l'Ural méridional et
probablement des steppes de la région de l'Aral. Nous ne doutons pas de leur lien
génétique avec les « Sauromates» de la région de l'Ural méridional (64). Leurs
monuments archéologiques, en particulier ceux du groupe de l'Ilek (65) et les
kourganes d'Orsk (cimetière de Novij Kumak) (66), nous ont laissé des
complexes représentatifs des cultures sauromate et sarmate ancienne (Proxo-
rovka), du VIe jusqu'au IIIe siècle avant n.è. Tout d'abord, dans les kourganes
de l'Ilek et d'Orsk, nous observons l'apparition des traits caractéristiques de
la culture de Proxorovka et de la culture sarmate en général. C'est là que
naissent dès l'époque sauromate les formes principales des constructions et
du rituel funéraires communs aux Sarmates : tombes « à niche sur les longs
côtés », tombes « à catacombe » et tombes « à degrés sur les longs côtés » ;
l'orientation méridionale des défunts est déjà assez largement répandue (67) ;
pour la première fois apparaît la tendance à disposer les morts en diagonale
dans la fosse (68) ; le mobilier funéraire comporte de la céramique à base
arrondie et à décor caractéristique (69), des types d'épées à garde avec des
formes de transition, depuis la forme en «papillon» jusqu'à celle en arc ou en
barre brisée (70), des miroirs en bronze en forme de disque rond et plat avec
une poignée longue et plate également (71), des autels sacrificatoires ronds et
ovales en forme de plat, à bord décoré d'un ornement en relief, etc.
Je ne veux pas dire que le rôle des Sauromates d'Hérodote, ceux de la
région du Don et de la Volga, paraît insignifiant et passif dans la formation
des unions sarmates beaucoup plus récentes. Les liens ethnogénétiques,
économiques et culturels des Sauromates d'Hérodote avec les nomades de la
région de l'Ural méridional étaient constants et étroits à la période scytho-
sauromate. Par la suite, les Sauromates ou une partie importante d'entre eux
se sont probablement mélangés aux nomades de l'Ural méridional, ont même
acquis, peut-être, l'hégémonie politique, et sont entrés dans les nouvelles
unions sarmates. A l'époque sauromate et à l'époque sarmate ancienne
(culture de Proxorovka) l'orientation politique et économique des premiers
nomades, iranophones, des groupes samaro-uralien (Daha, Massagètes
occidentaux, Issédons (?) et dono-volgien (Sauromates) était quelque peu
différente : si le premier était étroitement lié à l'Asie Centrale et à l'Orient
antérieur, en particulier à l'Iran achéménide (72), le second, en revanche, était en
relation avec la Scythie, avec les cités du littoral septentrional de la mer
Noire, avec les Maotes du Kuban', d'où provenaient certaines formes de
vaisselle, des importations antiques, des modèles d'objets du style animalier,
etc. Ces différentes orientations économiques, politiques et culturelles se sont
conservées également chez les premiers Sarmates de l'Ural méridional et des
steppes dono-volgiennes, ce que reflète une certaine originalité de leur
monuments archéologiques dans les deux régions (73).
Ainsi, les Sarmates représentent l'appellation générale des nomades
148 K.F. SMIRNOV

iranophones des steppes de l'Europe orientale. Ce ne sont pas simplement les


Sauromates tardifs d'Hérodote, mais de nouvelles unions de tribus
apparentées. Les tribus sauromates de la région dono-volgienne et de nouveaux venus
de la région de l'Ural et peut-être de l'Aral, porteurs de la culture de Proxo-
rovka, ont fait corps avec elles. La langue rendait certainement fort proches
les unes des autres la plupart d'entre elles et cet aspect surtout les distinguait
des Scythes qui utilisaient divers dialectes. Mais les noyaux ethniques qui en
formaient la base pouvaient, tant s'en faut, ne pas être identiques : ici, le
fonds était composé des anciens Sauromates d'Hérodote (Sirmates), ailleurs
des tribus apparentées des contreforts steppiques du Caucase et de la région
orientale de la mer d'Azov (Siraces et Iazyges (74) — ces derniers viennent des
Iaxamates (?) d'après MULLENHOF), mais la base essentielle était formée
des tribus daho-massagètes de la région de l'Ural méridional et de la région de
l'Aral (Aorses, Roxolans et Alains). Ainsi, considérant la population nomade
des steppes au sud de l'Europe orientale des trois derniers siècles avant n.è.
et des trois premiers siècles de n.è., à l'exception des Scythes proprement
dits, je lui donnerais, comme les auteurs antiques, le nom collectif de « Sar-
mates » ; dans leur formation vivaient également l'ancienne population scythe
tombée sous le pouvoir des conquérants.
C'est ainsi que je me représente les nomades de la vaste ceinture step-
pique allant du Don jusqu'aux régions orientales de l'Ural méridional, et les
rapports entre les premiers nomades de la région de l'Ural et les Sauromates
d'Hérodote ainsi qu'entre les porteurs de la culture sauromate et les Sarmates
en général : un vaste groupe de tribus apparentées, ayant formé de nouvelles
unions politiques et, en fin de compte, ayant conquis la Scythie.

Konstantin F. SMIRNOV

(traduit du russe par M. BURDA et Th. DAVID)

LISTE DES ABRÉVIATIONS

IOSPE Inscriptiones orae sepîentrionalis Ponti Euxini.


RE Pauly-Wissowa Real-Encylopàdie der klassischen Altertumswis-
senschaft.
VAU Voprosy arxeologîi Urala (Problèmes de l'Archéologie de l'Ural).
VDI Vestnik drevnej istorii Akademii Nauk SSSR (Revue d'Histoire
cienne de l'Académie des Sciences de l'URSS).
KSIA AN SSSR Kratkie soobščenija Institutu arxeologii Akademii Nauk SSSR (Brèves
communications de l'Institut d'Archéologie de l'Académie des
Sciences de l'URSS).
KSIIMK AN SSSR Kratkie soobscenija Instituta istorii material'noj kul'tury Akademii
Nauk SSSR (Brèves communications de l'Institut de l'histoire de la
culture matérielle de l'Académie des Sciences de l'URSS).
DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 149

MIA Materiály i issledovanija po arxeologii SSSR (Matériel et études de


l'archéologie de l'URSS).
RGO Russkoe geografičeskoe obscestvo (Société géographique russe).
SA Sovetskafa arxeologija (Archéologie soviétique).
SE Sovetskaja êtnografija (Ethnographie soviétique).
SAI Svod arxeologiceskix istocnikov. Arxeologija SSSR (Corpus des
sources archéologiques. Archéologie de l'URSS).
CINII Ceceno - Ingusskij naucno -issledovatel'skij institut (Institut de
cherche scientifique ceceno-ingus).

NOTES

(1) D'ailleurs A.M. Xazanov est tenté plutôt de les considérer comme les tribus
scythes revenues sur le littoral septentrional de la mer Noire des campagnes
militaires en Transcaucasie. Voir : A.M. XAZANOV, Social'naja istorija skifov
(Histoire sociale des Scythes), Moscou 1975, p. 205. Cette hypothèse de A.M.
Xazanov me paraît douteuse. Il est possible que dans cette partie de l'ouvrage de Pline
les tribus scythes et sarmates soient mélangées.
(2) K.F. SMIRNOV, Savromaty. (Rannjaja istorija i kul'tura sarmatov) (Les Sauro-
mates. "Histoire et culture des premiers Sarmates"), Moscou 1964.
(3) ID. Problema proisxoždenija rannix sarmatov (Problème de l'origine des premiers
Sarmates), SA 3/1957, p. 3-19.
(4) M.I. ROSTOVCEV, Ëllinstvo i iranstvo na Juge Rossii (Grecs et Iraniens au sud de
la Russie), Petrograd 1918, p. 33-34 ; M. ROSTOVTZEFF, Iranians and Greeks
in South Russia, Oxford 1922, p. 114 ; SMIRNOV, op. cit., p. 3 sq.
(5) ROSTOVCEV, Ëllinstvo i iranstvo..., p. 33-34 ; M. ROSTOVTZEFF, The Animal
style in South Russia and China, Princeton 1929, p. 48 ; ID. Skythien und der
Bosphorus, Berlin 1931, p. 100-101 ; ID., Iranians and Greeks... p. 113-114.
(6) SMIRNOV, Savromaty...
(7) ID., op. cit., p. 286 sq. ; M.G. MOSKOVA, Pamjatniki proxorovsko kul'tury
(Monuments de la culture de Proxorovka), SAI Dl-10, Moscou 1963 ; ID. ,Novo-
Kumakskij kurgannyf mogil'nik bliz g. Orska (La nécropole à kourganes de Novyj
Kumak près de la ville d'Orsk), Moscou 1962 (MIA, 115), p. 206-241 ; ID. Prois-
xozdenie rannesarmatskoj (proxorovskoj) kul'tury (L'origine de la culture de la
période sarmate ancienne (Proxorovka)), Moscou 1974 ; K.F. SMIRNOV,
Sarmaty па Пеке (Les Sarmates de l'Ilek), Moscou 1975.
(8) SMIRNOV, Savromaty.., p: 192-193.
(9) F.G. MISCENKO, Protivorecija v izvestijax Gerodota o pervom pojavlenii
sarmatov i skifov v Evropě (Les contradictions dans les renseignements d'Hérodote sur
la première apparition des Sarmates et des Scythes en Europe), Filologičeskoe
obozrenie, t. XVII, 1899.
(10) KRETSCHMER, RE, IA, 2543 ; L. ZGUSTA, Die Personennamen griechischer
Stàdte der nôrdlichen Schwarzmeerkuste, Prague 1955, p. 245 sq.
(11) P.D. RAU, Die Gràber der fruhen Eisenzeit im unteren Wolgagebiet, Pokrowsk
1929.
(12) K.F. SMIRNOV, Sarmatskie plemena Severnogo Prikaspija (Les tribus sarmates
150 K.F. SMIRNOV

de la région septentrionale de la Caspienne), KSIIMK AN SSSR, XXXIV, 1950, p.


99, fig. 28 ; ID. Savromaty... p. 194-195.
(13) K.F. SMIRNOV, S.A. POPOV, Savromato-sarmatskie kurgany u s. Lipovka Oren-
burgskoj oblasti (Les kourganes sauromato-sarmates près du village de Lipovka de
la région d'Orenburg), Pamjatnïki Juznogo Priural'ja i Zapadnoj Sibiři sarmat-
skogo vremeni (Monuments de la région de l'Ural méridional et de la Sibérie
occidentale de l'époque sarmate) (recueil d'articles), Moscou 1972 (MIA 153), p. 3-24.
(14) Voir la critique de B.A. RAEV du recueil ci-dessus in : SA, 1/1976, p. 299-300.
(15) SMIRNOV, Problémy proisxoždenija rannix sarmatov..., ID. Savromaty..., p. 174
sq. ; p. 353-355, fig. 61-63 ; p. 368, fig. 76.
(16) V.I. MAMONTOV, О 'perexodnyx' pogrebenijax srubnoj kul'tury Nizinego Povolž'
ja i Volgo-Donskogo mezdurec'ja (A propos des tombes de type « transitoire » de
la culture à charpente de la région de la basse Volga et de la région entre la Volga
et le Don), ЯЛ, 1/1980, p. 175-194.
(1 7) SMIRNOV, Savromaty..., p. 21 1 .
(18) V.B. VINOGRADOV, О skifskix poxodax cerez Kavkaz (po pis'mennym istoc-
nikam) (Les campagnes militaires scythes à travers le Caucase (d'après les sources
écrites)), Trudy ČlNII, IX, Groznyj 1964, p. 41 sq. ; ID. Central'nyj i Severo-
vostocnyj Kavkaz v skifskoe vremja (Le Caucase central et du nord-est à l'époque
scythe), Groznyj 1972, p. 17 sq.
(19) I.M. D'JAKONOV, Istorija Midii ot drevnejsix vremen do konca IV v. do. n.ê.
(Histoire de la Médie depuis les temps les plus anciens jusqu'à la fin du IVe s. av.
n. ère), Moscou-Leningrad 1950, p. 244.
(20) D.A. MACINSKIJ, О vremeni pervogo aktivnogo vystuplenija sarmatov v Podne-
prov'e po svidetel'stvam anticnyx pis'mennyx istočnikov (Sur l'époque de la
première manifestation active des Sarmates dans la région du Dnepr d'après les
témoignages des sources écrites antiques), Arxeologiceskij sborník Gos. Ermitaza,
13, Leningrad 1971, p. 31, fig. I, 1 ; p. 32,34.
(21) XAZANOV, op. cit., p. 204 sq.
(22) I. ALIEV, Istorija Midii (Histoire de la Médie), I, Bakou 1960, p. 99-101.
(23) J. MARQUART, Èrânsahr nach der Géographie des Ps. Moses Xorenac'i, Berlin
1901, p. 155 ; ID., Untersuchungen zur Geschichte von Eran, Philologus, t. II,
suppl.-band X, 1, Leipzig 1905, p. 78 ; F. JUSTI, Iranisches Namenbuch, Marburg
1895, p. 289 ; S.P. TOLSTOV, Po sledam drevnexorezmijskoj civilizacii (Sur les
traces de la civilisation de l'Ancien Xorezm), Moscou-Leningrad 1948, p. 87 ; ID.,
Drevnij Xorezm (Le Xorezm ancien), Moscou 1948, p. 222.
(24) L.A. MACULEVIC, Alanskaja problema i êtnogenez Srednej Azii (Le problème
des Alains et l'ethnogénèse de l'Asie centrale), SE, t. VI-VII, Moscou-Leningrad
1947, p. 126.
(25) D'JAKONOV, op. cit., p. 383.
(26) V.I. ABAEV, Skifskij byt i reforma Zoroastra (Le mode de vie des Scythes et la
réforme de Zoroastre), Archív orientální, XXIV, I, Prague 1956, p. 23-56.
(27) VINOGRADOV, О skifskix poxodax cerez Kavkaz..., p. 44.
(28) MACINSKIJ, op. cit., p. 37.
(29) J. MARKWART, Wehrot und Arang, Leiden 1938, p. 133 ; TOLSTOV, Po sledam
drevnexorezmijskoj civilizacii..., p. 102, carte 1.
(30) I.M. D'JAKONOV, Istorija Midii..., p. 380, note 1 ; M.N. D'JAKONOV, Ocerki
istorii drevnego Irana (Essai sur l'histoire de l'Iran ancien), Moscou 1961, p. 62.
(31) TOLSTOV, Po sledam..., p. 87.
(32) RAU, op. cit.
(33) B.N. GRAKOV, ruvaiHOxpaToúuevoi (Perežitki matriarxata u sarmatov)
(Survivances du matriarcat chez les Sarmates)), VDI,
DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 151

3/1947, p. 100 sq.


(34) SMIRNOV, Savromaty...
(35) MACINSKIJ, op. cit., p. 32 sq.
(36) SMIRNOV, Sarmaty na Пеке, р. 1 5 3.
(37) K.F. SMIRNOV, Rannie kočevniki Južnogo Urala (Les premiers nomades de
l'Oural méridional), Arxeologija i êtnografija Baskirii, t. IV, Ufa 1971, carte entre
les pages 70 et 7 1 .
(38) V.S. STOKOLOS, Arxeologiceskie issledovanija Celjabinskogo oblastnogo muzeja
(Études archéologiques du Musée régional de Celjabinsk), VAU, 2, Sverdlovsk
1961, p. 21-26.
(39) M.G. MOSKOVA, Sarmatskie kurgany v Orenburgskoj oblasti (Les kourganes sar-
mates de la région d'Orenburg), KSIA AN SSSR, 83 (1961), p. 115 sq. ; ID.
Savromatskie pamjatniki severo-vostocnogo Orenburz'ja,MM, 153, Moscou 1972,
p. 49 sq.
(40) ID. Novo-Kumakskij kurgannyj mogil'nik... p. 206 sq. ; ID., Sarmatskie pogre-
benija Novo-Kumakskogo mogil'nika bliz Orska (Les sépultures sarmates de la
nécropole de Novyj Kumak près d'Orsk), MIA, 153, Moscou, 1972, p. 27 sq.
(41) B.N. GRAKOV, Čy Mala Ol'vija torgovel'ni znosyny z Povolžžjam i Pryuralljam
v arxaicnu ta klasycnu êpoxy ? (Olbia avait-elle des liens commerciaux avec la
région de la Volga et de l'Ural à l'époque archaïque et classique ?), Arxeologija,
t. I, Kyiv 1947, p. 23 sq. (en ukrainien) ; Dz.O. TOMSON,/sřon/a drevnej
geografi (L'histoire de la géographie antique), Moscou 1953, p. 101 (il s'agit de la
traduction russe de l'ouvrage de James O. THOMSON, History of ancient geography,
Cambridge 1948).
(42) TOMSON, op. cit., p. 151, fig. 7 (Carte).
(43) Kurgan, raskopannyj P.S. Nazarovym v Orskom uezde Orenburgskoj gubernii
(Bis-Oba) (Le kourgane fouillé par P.S. Nazarov dans le district d'Orsk du
gouvernement d'Orenburg (Biš-Oba)), Izvestija imperat. ObŠc.-va Ijubitelej estestvoz-
nanija, antropologii i etnografii pri Moskovskom universitete, t. XVIII. Trudy
antropologiceskogo otdela, t. XIII. Dnevnik antropologiceskogo otdela, 8, pod
redakciej A.N. XARUZINA, Moscou 1890 ; GRAKOV, op. cit., p. 31, fig. 2 ;
SMIRNOV, Savromaty..., p. 364, fig. 72, 14.
(44) K.A. AKISÉV, G.A. KUSAEV, Drevnjaja kul'tura sakov i usunej doliny reki Hi
(La culture ancienne des Saces et des Wou-Souen de la vallée de la rivière Ili),
Alma-Ata 1963, p. 16 ; Drevnjaja kul'tura Central'nogo Kazaxstana, cast'II
« Pamjatniki tasmolinskoj kul'tury» (La culture ancienne du Kazaxstan central,
IIe partie « Monument de la culture de Tasmola»), Alma-Ata 1966, p. 308, fig. I ;
p. 407-408.
(45) B.P. AVERKIEVA,Indejcy Severnoj Ameriki. Ot rodovogo obscestva к klasso-
vomu (Les Indiens d'Amérique du Nord. De la société tribale à la société de
classes), Moscou 1974, p. 175 sq. Un autre exemple : si nous ne connaissions pas
l'origine russe des cosaques du Kuban' et du Terek, et si nous ne devions nous
fonder que sur leur ethnographie (vêtements, habitat, etc.), nous rapporterions
les cosaques du Caucase du Nord aux montagnards locaux.
(46) PAULY, RE, Bd 9, Stuttgart 1916, p. 2235 ; TOMSON, op. cit., p. 101, 430-431.
(47) MACINSKIJ, op. cit. ; E.V. MAKSIMENKO, Kočevoe nasekni Nižnego Dona v
VIJ-II vv. do n. ê. (avtoref. kand. dissertacii) (La population nomade du Don
inférieur du VIIe-IIe siècle av. n. ère (rapport de thèse)), Moscou 1974.
(48) TOLSTOV, DrevnijXorezm, p. 326.
(49) W. GEIGER, Ostiranische Kultur im Altertum, Erlangen 1 882, p. 200 sq.
(50) I.M. D'JAKONOV, Istorija Midii..., p. 267 , 382, note 2.
(51) M.M. D'JAKONOV, Ocerki istorii drevnego Irana, p. 1 80 .
152 K.F. SMIRNOV

(52) ALIEV, op. cit., p. 101, note 7.


(53) TOMSON, op. cit., p. 190 ; H. BERGER, Geschichte der Wissenschaftlichen
Erdkunde der Griechen, Leipzig 1887-1893, IV, p. 36 ; V. BARTOL'D, Svedenija
ob Aral'skom more i nizov'jax Amu-Dar'i s drevnejšix vremen do XVII veka (Les
renseignements sur la Mer d'Aral et sur la région du cours inférieur de l'Amu-
Dar'ja depuis les temps les plus reculés jusqu'au XVIIe siècle), Izvestija Turkes-
tanskogo otdela RGO, t. IV, Taškent 1902, p. 11, 17 ; A. VON GUTSCHMID,
Geschichte Irans und seiner Nachbarlànder von Alexander den Grossen bis zum
Untergang Arsakiden, Tubingen 1888, p. 31 ; M.I. ROSTOVCEV, Skifija i Bospor
(La Scythie et le Bosphore), Petrograd 1925, p. 103.
(54) BARTOL'D, op. cit., p. 29.
(5 5 ) SMIRNOV, Sarmaty na Ileke.
(56) ROSTOVTZEFF, The Animal Style in South Russia..., p. 45.
(57) TOLSTOV, Drevnij Korezm, p. 221-223 ; ID.Po sledam..., p. 102, carte 1.
(58) Ju.M. DESJATČIKOV, Process sarmatizacii Bospora (avtoref. kand. diss.) (Le
processus de la sarmatisation du Bosphore (rapport de thèse)), Moscou 1974, p.
9-10.
(59) I.V. P'JANKOV, Massagety Gerodota (Les Massagètes d'Hérodote), VDI, 2/1975,
p. 67-69.
(60) V.P. ŠILOV, Ocerki po istorii drevnix plemen Niznego Povolz'ja (Études sur
l'histoire des anciennes tribus de la région de la basse Volga), Leningrad 1975, p. 131.
(61) SMIRNOV, Sarmaty na Ileke, p. 156-175.
(62) SMIRNOV, Savromaty..., p. 277 sq. ; ID. Sarmaty na Ileke ; O.A. VIŠNEVSKAJA,
M.A. ITINA, Rannie saki Priaral'ja (Les premiers Saces de la région de la Mer
d'Aral), Moscou 1971, p. 197 sq (MIA, 177) ; O.A. VIŠNEVSKAJA, Kul'tura
sakskix plemen nizov'ev Syr-Dar'i. Po materialam Ujgaraka (La culture des tribus
saces du cours inférieur de la Syr-Dar'ja. D'après le matériel d'Ujgarak), Moscou
1973.
(63) L'ethnonyme de « Sarmate» est apparu la première fois dans la littérature antique
au IVe ou, au plus tard, au début du IIIe siècle avant notre ère, c'est-à-dire avec la
consolidation définitive de la culture de Proxorovka. Cf. : K.F. SMIRNOV, О
nacale proniknovenija sarmatov v Skifiju (A propos du début de la pénétration
des Sarmates en Scythie), Problémy skifskoj arxeologii (Problèmes de
l'archéologie scythe), Moscou 1971, p. 191 ; MAČINSKIJ, op. cit., p. 42-45.
(64) GRAKOV, ruvaiHOKpaxouuevoi Perežitki matriarxata... ; SMIRNOV,
Savromaty... ; MOŠKOVA, Proisxoždenie rannesarmatskoj (proxorovskoj), kul'tury.
(65) SMIRNOV, Sarmaty na Ileke.
(66) MOSKOVA, Novo-Kumakskij mogil'nik... ; ID. Sarmatskie pogrebenija Novo-
Kumakskogo mogil'nika ; K.F. SMIRNOV, Orskie kurgany rannix kočevnikov
(Les kourganes de la région d'Orsk des premiers nomades), Issledovanifa po
arkheologii Juznogo Urala (Études de l'archéologie de FUral méridional), Ufa
1977, p. 3-51.
(67) SMIRNOV, Sarmaty na Ileke, p. 161 ; M.K. KADYRBAEV, Z.K. KURMAN-
KULOV, Zaxoronenija voinov savromatskogo vremeni na levoberez'e r. Ileka (Les
sépultures de guerriers de l'époque sauromate dans la région de la rive gauche
de la rivière Ilek), Prosloe Kazaxstana po arxeologiceskim dannym (Le passé du
Kazaxstan selon les données archéologiques), Alma-Ata 1976, p. 137-156.
(68) SMIRNOV, Sarmaty na Ileke, p. 160 ; ID. Sarmaty Niznego Povolz'ja i meïdu-
reS'ja Dona i Volgi v IV v. do n. ê. - II v. n. ê. (Les Sarmates de la région de la
basse Volga et de la région située entre le Don et la Volga du IVe siècle avant n.
ère - IIe siècle de notre ère), SA 3/1974, p. 42 ; MOSKOVA, Savromatskie pam-
jatniki severo-vostocnogo Orenburz'ja, p. 57-59, fig. 3, V.
DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 153

(69) STOKOLOS, op. cit., p. 25, fig. 8,1 ; MOSKOVA, Sarmatskie pogrebenija..., p.
33, fig. 4, 1, 5 ; p. 37, fig. 5, 7 ; SMIRNOV, Orskie kurgany..., p. 24, 25, fig. II, 9.
(70) K.F. SMIRNOV, Vooruzenie savromatov, (L'armement des Sauro mates), Moscou
1961, p. 26 (MIA, 101).
(71) ID. Savromaty..., p. 153-154.
(72) A.A. IESSEN, Rannie svjazi Priural'ja s Iranom (Les premiers liens de la région de
l'Ural avec l'Iran), SA, XVI, Moscou-Leningrad 1952, p. 206 sq. ; T.N. SAVEL'-
EVA, K.F. SMIRNOV, Bližnevostočhye drevnosti na Južnom Urale (Les
antiquités du Proche-Orient dans l'Ural méridional), VDI, 3/1972, p. 106-128.
(73) SMIRNOV, Savromaty Niznego Povolí 'fa...
(74) SMIRNOV, op. cit., p. 286 sq. ; MAKSIMENKO, op. cit.
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