UMP, Faculté des sciences, Département de physique

Filière SMP S6, Année 2015–2016

Série 3 : Détection et mesure des rayonnements

Exercise 1 : Facteur de multiplication d’un compteur proportionnel

On veut démontrer la formule de Diethron qui permet de calculer le facteur de multiplication

d’un compteur proportionnel. Pour ceci, on considère un compteur proportionnel cylindrique, ayant
une anode de rayon Ra et une cathode de rayon Rb .
1. Rappeler l’expression du facteur de multiplication d’un compteur proportionnel et déduire
qu’on peut l’écrire sous la forme : ln(M) = RRca α(E )dx.
R

2. Réécrire cette équation en tenant compte de l’expression du champ électrique entre les arma-
tures d’un compteur cylindrique.
ln(2)
 
3. En supposant que α et le champ électrique sont linéaires α(E ) = − .E , montrer que la
∆V
formule de Diethron est donnée par :
" ! #
V ln(2) V
ln(M) = ln − ln(K )
ln( RRba ) ∆V p.Ra . ln( RRba )

Avec K la valeur minimale de Ec /p(champ électrique critique/pression) au-dessous de laquelle

il n’y a pas de multiplication et ∆V la différence de potentiel qui fait déplacer l’électron entre
deux ionisations successives.
4. En tenant compte des données de l’exercice, calculer les coefficients de multiplication des gaz
P-10(90%Ar , 10%CH4 ), propane(100%C3 H8 ), Xe-10(90%Xe, 10%CH4 ).
5. Calculer l’amplitude du signal issue d’une particule alpha de 5 MeV complètement arrêtée dans
le compteur à gaz (ArCH4 (P-10)).
Données : Ra = 50 µm, Rb = 5 cm, la pression du gaz est P = 1 atm, V = 2000 V, C = 500 pF.
 Exercise 2 : Mesure du temps mort par la méthode des 2 sources

On considère deux sources isolées d’activités relativement faibles (C1 et C2 ) par rapport au taux
de comptage pour l’ensemble des deux sources (C12 considéré comme relativement élevé). Soient
Ce1 , Ce2 et Ce12 les nombres d’événements ionisants enregistrés dans le compteur par unité de temps,
respectivement pour la source 1, la source 2 et l’ensemble des deux sources (y compris le bruit de
fond), et soit B le nombre d’événements ionisants correspondant au bruit de fond.
1. Pourquoi on a Ce12 < Ce1 + Ce2 ?
2. Écrire C12 en fonction de C1 , C2 et B.
3. En utilisant la relation de correction du temps mort et en ne considérant pas de correction de
temps mort pour le comptage de bruit de fond (Be = B), trouver la relation qui lie Ce1 , Ce2 ,
Ce12 , B et τ .
4. Si les taux de comptages sont suffisamment faibles pour que les τ Ce soient petits vis-à-vis de
l’unité, exprimer τ en fonction de Ce1 , Ce2 , Ce12 et B.
5. Application numérique : Si Ce1 = 134, Ce2 = 231, C12 = 355 et B = 1, calculer τ .

Exercise 3 : Efficacité de détection

Un compteur, situé à 10 cm d’une source des rayonnements γ, ne laisse passer que 2% des photons
dans sa face d’entrée circulaire. Ce compteur a une efficacité de 25%. On fait le comptage de la
source pendant 1 minute, et l’on obtient une valeur de 70 000. Deux heures après on effectue un
nouveau comptage et on trouve une valeur de 20000.
1. Calculer le rayon de la face d’entrée.
2. Déterminer l’activité approximative de la source.
3. Déterminer la période de la source.

Exercise 4 : Fluctuation du gain en fonction de la tension appliquée

Le facteur de multiplication δ d’une dynode d’un photomulitiplicateur de 10 dynodes est égale à
Vd0.6 , avec Vd la tension appliquée au bornes d’une dynode. Si le tube fonctionne à une tension de
V = 1000 V, quelle sera la fluctuation tolérée sur la tension si la fluctuation relative sur le
gain ne doit pas dépasser 1%.

Exercise 5 : Photomultiplicateur

Un tube photomultiplicateur constitué de quatorze dynodes (N = 14), chacune avec un facteur

de multiplication (δ = 4). Supposons que la charge totale est collectée à l’anode après un temps
t = 5 ns et le signal est mesuré au bornes d’une résistance R = 50 Ω. Quelle est l’amplitude du
signal ?
Answer of exercise 1
1. Si α est le parcours moyen d’un électron pour une ionisation secondaire, alors α1 est la proba-
bilité d’une ionisation par unité de parcours moyen. On appelle ceci le premier coefficient de
Townsend.
Si on a n électrons, alors dans un parcours dx, on aura dn = nαdx électrons créés. Donc on
a:

dn
Z
dn
Z Ra n
Z Ra
= α(E )dx ⇒ = α(E )dx ⇒ ln( ) = ln(M) = α(E )dx
n n Rc n0 Rc

2. Le champ électrique entre les électrodes d’un compteur cylindrique est donné par :

V dE V
E (x) = Rb
⇒ =−
x. ln( Ra ) dx E ln( RRba )
2

L’équation précédente devient :

Ra Ea dx Ea α(E ) dE
Z Z Z
−V
ln(M) = α(E )dx = α(E ) dE =
Rc Ec dE ln( RRba ) Ec E E

ln(2) α(E ) ln(2)

3. Si α(E ) = − .E ⇒ E =− , ainsi on obtient :
∆V ∆V

" ! #
Ea ln(2) V d(E /p) V ln(2) V
Z
ln(M) = R
= ln − ln(K )
Ec ∆V ln( R ) E /p
b
a
ln( RRba ) ∆V p.Ra . ln( RRba )

4. On a :
" ! #
V ln(2) V
ln −ln(K )
ln( RRba ) ∆V p.Ra . ln( RRba )
−→−→−→ M = e
" " ! ##
2000 ln(2) 2000 200.7

5.8
 
5 ln 5 −ln(K ) ln
ln( 50.10−4 ) ∆V 1.50.10 . ln( 50.10
−4
−4 ) ∆V K
M =e =e

MP−10 = 5, MC3 H8 = 0.02, MXe−10 = 16 −→ Rq : M dépend fortement de K .

5. Calculons le nombre de paires créé par la particule alpha :

Eα 5 × 106 eV
n0 = = = 1.66 105 paires
W 30 eV

L’amplitude du signal est donc :

n0 .M.e
V = = 0.102 mV
C

A. RRHIOUA, Département de physique, Fso, Détection et mesure des rayonnements, SMP S6

Answer of exercise 2
1. Les deux sources ensemble vont émettre plus d’événements par unité de temps comparé à une
source toute seule. Il en résulte une perte de comptage à cause du temps mort du détecteur.

2. les taux de comptages sont reliés par l’équation suivante :

(C1 − B) + (C2 − B) = C12 − B ⇒ C1 + C2 = C12 + B (1)

3. Le taux de comptage réel et celui enregistré sont liés par :

Cei
Ci =
1 − τ Cei

Donc l’équation 1 devient :

Ce1 Ce2 Ce12

+ = +B
1 − τ Ce1 1 − τ Ce2 1 − τ Ce12

Si les taux de comptages sont suffisamment faibles pour que les τ Cei soient petits vis-à-vis de
l’unité, alors on a :

Ce1 + Ce2 − Ce12 − B

τ= 2 − C2 − C2
Ce12 e1 e2

4. Si Ce1 = 134, Ce2 = 231, C12 = 355 et B = 1 ⇒ τ = 164 µs.

Answer of exercise 3
1. L’efficacité géométrique est donnée par :

σc πrc2
ǫgéometrique = =
σ 4πr 2

√ √
⇛ rc = 2 × r ǫgéometrique = 2 × 10 × 0.02 = 2.82 cm.

2. L’efficacité intrinsèque du détecteur est donné par :

nombre d ′ impulsion enregistr ées

ǫint = = 0.25
nombre de rayonnement incident sur le détecteur

Amesurée 70000
à l’instant de mesure A0 = ǫint ×ǫgéometrique = 60 /(0.25 × 0.02) = 233333 Bq
3. L’activité évolue comme :

ln(2)
.t ln(2).t
A(t) = A0 e −λ.t = A0 e − T ⇛T = A0
= 3984 s.
ln( A(t) )

A. RRHIOUA, Département de physique, Fso, Détection et mesure des rayonnements, SMP S6

 Answer of exercise 4
Soient V la tension totale appliquée au bornes du tube, Vd la tension au bornes d’une dynode
et N le nombre des dynodes. Le facteur de multiplication d’une dynode est :

0.6
V

δ= Vd0.6 =
N

Donc le gain total du tube est :

" 0.6 #N " 0.6 #10

V V
G =δ = N
= = 10−6 V 6 ⇛ ∆G = 6 × 10−6 V 5 ∆V
N 10

Remarque : Si V = 1000 V ⇛ ∆G = 6 × 109 ∆V , donc une légère variation de V entraine une

importante variation de G.
Le but c’est de trouver la tolérance sur V (∆V ). Donc, si ∆G
G = 1%, pour V = 1000 V, alors on a :
∆G
G = 6 × 10 ∆V = 0.01 ⇛ ∆V = 1.67 V
−3

Answer of exercise 5
La charge élémentaire d’un électron est qe = 1.6 10−19 C, donc :

∆Q
U = R.I = R. = R.δN .qe /T = 50 × 414 .1.6 10−19 /5 10−9 = 0.43 V
∆t

A. RRHIOUA, Département de physique, Fso, Détection et mesure des rayonnements, SMP S6