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Présenté par
Mohammed HADRI
Intitulé
ÉLABORATION ET ÉTUDE
PHYSICO-CHIMIQUE DE QUELQUES
COMPOSITES BIOACTIFS
Soutenu le 16/07/2018. Devant le jury :
Membres invités :
Les recherches qui font l’objet de ce mémoire ont été réalisées au sein du Laboratoire de
Chimie du Solide Minéral et analytique (LCSMA) de la Faculté des Sciences d’Oujda, sous la
direction de Monsieur le professeur Abderrahim ESSADDEK.
Au terme de ce travail, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont participé à
sa réalisation. Je remercie tout d'abord mon encadrant, Monsieur le Professeur Abderrahim
ESSADDEK, pour l’intérêt constant qu’il a manifesté pour mes recherches.
REMERCIEMENTS .................................................................................................................
SOMMAIRE ...........................................................................................................................
LISTE DES ABREVIATION ......................................................................................................
LISTE DES TABLEAUX ..........................................................................................................
LISTE DES FIGURES ...........................................................................................................
Introduction Générale ......................................................................................................... 1
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Matériaux
HAp : Hydroxyapatite
CTS : Chitosane
BM : Bleu de Méthylène
PARTIE A
Tableau II.1. Position, et attribution des bandes d’absorption infrarouge de l’hydroxyapatite non calcinée préparée
par la méthode de double décomposition ........................................................................................................34
Tableau II.2. Les angles 2θ, les intensités, les distances interréticulaires comparées avec les données
cristallographiques de l’hydroxyapatite stœchiométrique selon les fiches JCPDF des principales raies de diffraction
de l’HAp préparée par la méthode de double décomposition .............................................................................39
Tableau II.3. Les angles 2θ, les intensités, les distances interréticulaires comparées avec les données
cristallographiques de l’hydroxyapatite stœchiométrique selon les fiches JCPDF des principales raies de diffraction
de l’HAp préparée par la méthode dissolution/reprécipitation ............................................................................41
PARTIE B
Tableau II.4. Les quantités nécessaires des réactifs pour préparer 10 g des matériaux composites avec différents
pourcentages massiques en Chitosane/Hydroxyapatite (5, 10, et 20 %). ...........................................................44
Tableau II.5. Attribution des principales bandes présentes dans le chitosane ...................................................45
Tableau II.6. Position, et attribution des bandes d’absorption infrarouge des composites élaborés ......................46
Tableau II.7. Résultats ATG pour les composites CTS/HAp ...............................................................................47
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Figure I.1. Projection globale des ions de l'HAP sur le plan de base hexagonal (001) .......................................... 6
Figure I.2. Courbes de solubilité de différents composés de phosphates de calcium, en fonction du pH ................. 8
Figure I.3. Temps nécessaire à la formation d’hydroxyapatite en fonction de la température ...............................12
Figure I.4. Evolution du rapport Ca/P en fonction du temps à T= 35°C ............................................................13
Figure I.5. Spectre d’absorption infrarouge caractéristique de l’hydroxyapatite stœchiométrique. ........................14
Figure I.6. Diffractogramme caractéristique de l’hydroxyapatite phosphocalcique ...............................................16
Figure I.7. Matériau composite .....................................................................................................................19
Figure.I.8. Classification des polymères biodégradables ..................................................................................21
Figure I.9. Structure du chitosane .................................................................................................................22
Figure I.10. Synthèse du chitosane à partir de la chitine ..................................................................................22
Figure I.11. Liaisons hydrogène intermoléculaire entre le chitosane et l’hydroxyapatite .......................................28
Figure I.12. Liaisons de coordination (Chélate) entre le chitosane et l’hydroxyapatite .........................................28
PARTIE A
Figure II.1 Schéma du montage de synthèse de l’hydroxyapatite par double décomposition ................................31
Figure II.2 Schéma de la filtration sur Büchner ................................................................................................31
Figure II.3. L’hydroxyapatite obtenue après filtration .......................................................................................32
Figure II.4. Spectromètre Infrarouge à transformée de fourrier modèle FTIR 8400 S SHIMADZU .........................33
Figure II.5. Spectre d’absorption IR de l’hydroxyapatite non calcinée préparée par la méthode de double
décomposition ..............................................................................................................................................33
Figure II.6. Analyseur thermogravimétrique SHIMADZU DTG-60 A ....................................................................35
Figure II.7. Thermogramme de l’hydroxyapatite non calcinée préparée par la méthode de double décomposition .36
Figure II.8. Diffractomètre XRD 6000 Shimadzu ..............................................................................................38
Figure II.9. Diagramme de diffraction des RX de l’hydroxyapatite préparée par la méthode de double
décomposition ..............................................................................................................................................38
Figure II.10. Montage de la préparation de l’HAp nanocristalline par la méthode dissolution/reprécipitation ..........40
Figure II.11. Spectre d’absorption IR de l’hydroxyapatite non calcinée préparée par la méthode de
dissolution/reprécipitation .............................................................................................................................40
Figure II.12. Diagramme de diffraction des RX de l’hydroxyapatite préparée par la méthode
dissolution/reprécipitation ............................................................................................................................41
PARTIE B
Figure II.13. Spectres d’absorption infrarouge des composites CTS/HAp (5, 10, et 20 %) ...................................44
Figure II.14. Thermogramme ATG de l’HAp non calcinée et des composites CTS/HAp préparés ...........................46
Figure II.15. Schéma du montage de synthèse du composite par co-précipitation ..............................................50
Figure II.16. Spectres d’absorption infrarouge des composites CTS/HAp (5, 10, et 20 %) ...................................50
CHAPITRE 3 : APPLICATION
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Au cours des dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans la connaissance
et la conception de systèmes implantables en particulier dans les domaines de la
biocompatibilité, la biodisponibilité et l'efficacité.
Donc, plusieurs chercheurs ont mis au point des biocomposites. Ces composites intègrent
dans leur conception des matériaux issus de la biomasse végétale à l’instar des bio-polymères
dont la production, ces vingt dernières années, est passée de 0 à 600 000 tonnes par an. Le but
est de parvenir à la production industrielle de matériaux composites issus de ressources
naturelles et capables de résister aux chocs.
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Dans le premier volet de la revue bibliographie, nous essayerons de mettre l’accent sur
quelques généralités sur les phosphates de calcium à savoir l’hydroxyapatite, Nous présentons
sa structure cristallographique, ses propriétés physico-chimiques, les voies de synthèse de
l’hydroxyapatite, l’influence des paramètres de synthèse sur sa stœchiométrie, ainsi sa
caractérisation par spectrométrie infrarouge et par diffraction des rayons X.
Le troisième chapitre porte sur l’application de ces matériaux composites synthétisés, dans
l’adsorption d’un polluant organique.
Pour finir, Une conclusion générale sera portée sur l’ensemble de ce travail, pour résumer
les résultats obtenus et proposer des perspectives possibles pour ce travail.
2
CHAPITRE 1
ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
3
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
L’apatite est la forme la plus stable et la plus insoluble de tous les phosphates de calcium,
c’est d’ailleurs celle qui subsiste dans la nature que ce soit dans les phosphates sédimentaires
ou biologiques (os et dents).
Pendant plus de vingt ans, les phosphates de calcium de synthèse, choisis parmi les
biomatériaux existants, ont fait l’objet de plusieurs travaux fondamentaux qui ont débouché sur
des applications biologiques et cliniques [1-2].
Ils sont parmi les plus utilisés en chirurgie osseuse ou dentaire lorsque des apports de matériaux
de comblement sont nécessaires [3-4].
En effet, leurs compositions chimiques qui sont similaires à celle du tissu dur des os et des
dents, leurs propriétés de biocompatibilité et de bioactivité et leur capacité à former une
interface fortement liée à l’os les rendent utilisables comme substitut osseux permettant un
comblement lors de défaut et une libération de principe actif [5].
Outre leur importance biologique, dans l’industrie, les minerais apatitiques sont la source
principale des engrais phosphatés et servent à préparer l’acide phosphorique et différents
dérivés phosphatés.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I.2. L’hydroxyapatite
Le phosphate de calcium que l'on trouve dans la partie minérale du tissu calcifié (os,
dentine, émail) [7] est très souvent identifié à une apatite hydroxylée de formule Ca10(PO4)6(OH)2
appelée hydroxyapatite phosphocalcique (notée HAp). Sous forme synthétique, ce composé est
donc parfaitement biocompatible. Du fait de ses grandes similitudes avec l'os et compte tenu de
son excellente bioactivité, il favorise le développement du tissu naturel osseux sur le dispositif
prothétique [8]. Et contribue à l’adhésion et à la prolifération des cellules osseuses [9].
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
L’hydroxyapatite fait partie de la famille des orthophosphates de calcium. Elle cristallise dans
une structure hexagonale du groupe spatial P63/m [15]. Les paramètres du réseau cristallin sont
a0=b0=9,418 (±0,003)Å , c=6,883 (±0,003)Å [16]. La forme hexagonale est connue depuis
longtemps [17], ultérieurement une forme monoclinique a été décrite [18].
Figure I.1. Projection globale des ions de l'HAp sur le plan de base hexagonal (001)
6
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les phosphates de calcium et apatites présentent des propriétés très variables dépendant
beaucoup de leur composition. Ils ont pour caractéristiques communes d’être tous des solides
blancs (sauf s’ils sont dopés d’ions colorés), la plupart peu solubles et certains très insolubles. Ils
sont stables thermiquement mais changent facilement de formule par substitution des éléments
les constituant.
Stabilité thermique
L’hydroxyapatite présente une structure très stable. De nombreux auteurs ont montré que
sa décomposition, en phosphate tricalcique (β -TCP) et en phosphate tétracalcique (TTCP),
n’intervient qu’à des températures élevées au-delà de 1300°C.
Tableau I.2. Principaux phosphates de calcium rangés par ordre de solubilité décroissante du
haut vers le bas.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
On connaît deux voies principales d’élaboration des poudres d’HAp, à savoir : les synthèses
par voie humide en utilisant des réactifs en solution. Et les synthèses par voie sèche où les
précurseurs sont mélangés à l’état solide.
Les méthodes par voie humide peuvent être divisées en deux grands types de préparations :
une synthèse par neutralisation [25-26], et une synthèse par double décomposition [27-28]. En
fonction de la méthode on obtient des matériaux de morphologies, stœchiométries et degrés
de cristallinité variés [29].
8
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les méthodes par voie sèche donnent usuellement des produits stœchiométriques, bien
cristallisés, mais exigent des températures relativement importantes. De plus, le frittage de ces
poudres est simple [29].
Il existe d’autres méthodes alternatives pour l’élaboration des poudres d’HAp pure, telles
que la méthode sol-gel [30], et la synthèse hydrothermale [31].
Cette méthode de synthèse a été mise en œuvre par Wallaeys [25] et améliorée par Trombe
[26]. Elle consiste à neutraliser une solution de lait de chaux Ca(OH)2 en y ajoutant une solution
d’acide phosphorique H3PO4.
La réaction mise en jeu est représentée par l’équation chimique suivante :
L’hydroxyapatite que nous avons utilisée aux cours de nos essais expérimentaux, est
préparée par la méthode de double décomposition [27].
Le principe général de cette méthode est d’ajouter goutte à goutte ou d’un seul coup de
façon contrôlée une solution du sel de cations Ca2+ dans une solution du sel d’anions PO43-avant
de laisser le mélange, mis au pH voulu, sous agitation à une température comprise entre 25°C et
100°C généralement pendant un temps variant de 5h à 24h. Le précipité est ensuite lavé et
séché.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les principaux inconvénients de cette méthode viennent de sa mise en œuvre qui nécessite
beaucoup de matériel et de sa vitesse de synthèse qui est plutôt lente. Mais elle est susceptible
de fournir une hydroxyapatite la plus proche de la stœchiométrie et les particules obtenues sont
souvent plus fines et les surface spécifiques plus élevées.
Elle consiste à traiter à haute température, 1000°C, dans une atmosphère riche en vapeur
d’eau, un mélange de phosphate tricalcique et de carbonate de calcium. La réaction mise en jeu
est représentée par l’équation chimique suivante :
1000°C
3 Ca3(PO4)2 + CaCO3 Ca10(PO4)6(OH)2 + CO2 (3)
Dans ces conditions, l’apatite obtenue est mélangée à la chaux. Il est donc nécessaire de
après calcination, et la disparition des ultimes traces de phosphate tricalcique nécessite des
10
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
La méthode hydrothermale repose sur le mélange direct des réactifs qui sont mis sous
pression dans un autoclave à une température donnée.
Cette méthode a pour avantage d’être simple à mettre en place mais nécessite des temps de
synthèse assez longs (plusieurs jours) pour obtenir des hydroxyapatites pures [35]. Néanmoins
elle permet d’obtenir de manière assez reproductible des particules de formes relativement
homogènes [36].
pH
Tsuchida et al, ont mené une étude de l’impact du rapport Ca/P initial (introduit dans le
milieu réactionnel), du pH, de la température et du temps de maturation sur la stœchiométrie
des matériaux obtenus [37]. Ils expliquent que le paramètre le plus crucial pour l’obtention
d’une hydroxyapatite stœchiométrique est le contrôle du pH et que le rapport Ca/P final
augmente avec le pH. Ils justifient cette augmentation par le fait que les PO43- sont plus stables
que les ions HPO42-, H2PO4, ...aux valeurs de pH élevées.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Raynaud et al. [38] expliquent que pour les précurseurs Ca(NO3)2 et (NH4)2HPO4, le rapport
Ca/P de la HAp ne dépend pas toujours directement de la valeur du ratio Ca/P introduits par ces
réactifs : pour un pH fixé et un Ca/P initial fixé, l’augmentation de la température de synthèse
T°C conduit à l’augmentation du rapport Ca/P des poudres finales.
Changheng Liu et al. [39] ont étudié également ce facteur et expliquent que la température
modifie le temps de maturation nécessaire et affecte la morphologie des grains de HAp.
Changheng Liu et al, [39] ont étudié, par la suite, l’évolution du rapport atomique Ca/P avec
le temps. Ce rapport évolue pour atteindre la valeur théorique de l’hydroxyapatite, 10/6 à
l’équilibre. La figure I.4 présente les résultats obtenus.
12
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
L’hydroxyapatite peut être caractérisée par de nombreuses méthodes [49]. Ces techniques
incluent : le dosage des ions Ca2+, PO43-, et OH- par absorption, l’analyse thermogravimétrique,
la Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) du proton 1H et notamment 31
P, et la microscopie
électronique à balayage (MEB) pour visualiser la morphologie des cristaux.
Cette section n’abordera que les deux principales méthodes rencontrées couramment dans
la littérature. Les spectres d’absorption infrarouge par transformée de Fourier (IRTF) ainsi que les
diffractogrammes obtenus par diffraction des rayons X (DRX) sont principalement utilisés afin de
valider la présence de hydroxyapatite.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
La figure I.5 présente les positions des bandes infrarouges des groupements phosphates et
des ions hydroxydes constitutifs de l’hydroxyapatite phosphocalcique, calcinée à 1000°C.
On retrouve sur le spectre donné par la figure I.5, les bandes propres à l’ion OH- situées à
3560 cm-1 et à 633 cm-1 et les bandes attribuables aux groupements PO43- situées à 1090-1047
cm-1, 962 cm-1 ,602 cm-1 et 572 cm-1.
14
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
15
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les biomatériaux à base de phosphates de calcium se sont imposés depuis une vingtaine
d’années dans le domaine des biomatériaux à usage orthopédique.
Le succès des phosphates de calcium comme substitut osseux tient à leurs propriétés
biologiques, Ils ont montré des propriétés intéressantes de bioactivité, bio-intégration, ostéo-
conduction et ostéo-induction [50,51,52-53]. Enfin, on peut utiliser les phosphates de calcium
soit comme substituts osseux permanents, non biorésorbables [52-53], soit comme substituts
biorésorbables [52-53], qui seront progressivement remplacés par un tissu osseux néoformé.
Le tableau I.5. Présente quelques caractéristiques principales dans le cahier des charges des
biomatériaux à base de phosphates de calcium.
17
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Tableau I.5. Quelques caractéristiques principales dans le cahier des charges des biomatériaux
à base de phosphates de calcium.
après l’implantation
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
D’une manière générale, les propriétés de l’hydroxyapatite seule sont insuffisantes pour
conférer à l’objet que l’on veut fabriquer toutes les propriétés souhaitées en terme de rigidité,
résistance mécanique, légèreté ou autre propriété physico-chimique, électrique, optique, etc,
C’est pourquoi on s’oriente de plus en plus vers les matériaux composites.
Les propriétés et les performances d’un matériau composite dépendent des propriétés et
des performances de chacun de ses constituants, de la dispersion et l’orientation des renforts
dans la matrice et de la compatibilité entre les différentes phases [55].
En effet, selon la nature de la matrice on peut classer les matériaux composites en trois
familles [56] :
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Des composites à Matrice métallique (CMM) : qui sont initialement sous forme de métal
fondu (ou, parfois, de poudres métalliques que l'on met en forme par frittage).
Des composites à Matrice céramique (CMC) : dont la mise en forme fait appel à des
précurseurs liquides ou gazeux, qui réagissent pour former la matrice.
Des composites à Matrice organique (CMP) : qui sont des résines polymères.
Dans ce travail, nous nous sommes intéressés particulièrement aux matériaux composites à
matrice polymère.
Dans les matériaux composites, la matrice est la phase continue responsable de la forme, de
l’apparence, de la résistance et de la durabilité du matériau [57].
Depuis la découverte des polymères durant le siècle passé, les matériaux composites à
matrice polymère (CMP) ont connus un grand essor grâce aux nombreux avantages (légèreté,
facilité d’usinage, bonne résistivité chimique et mécanique…) qu’offrent les matrices plastiques
par rapport aux matrices céramiques ou métalliques conventionnelles.
les thermoplastiques : ce sont des polymères recyclables qui peuvent se ramollir sous
l’effet de la température.
processus de réticulation irréversible .De par leur légèreté, leur haute résistance
mécanique et leur résistance aux effets de l’environnement, les thermoplastiques sont
fréquemment utilisés pour l’élaboration de composites [58].
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les polymères utilisés dans le domaine médical sont en général des polymères
biodégradables. Ces derniers sont obtenus à partir de polymères naturels, des biopolymères
synthétiques et les polymères synthétiques possèdent des propriétés physiques plus
reproductibles par rapport aux polymères naturels.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
II.2. Le Chitosane
C‘est le second polymère naturel le plus abondant sur Terre après la cellulose. Le Chitosane
est un polysaccharide dérivé de la chitine naturelle et construit à partir de la glucosamine et de
la N-acétylglucosamine liée par une liaison β (1-4), sa structure est présentée dans la figure II.2.
Le chitosane est le composant principal de l'exosquelette des crustacés tels que les crevettes
et les crabes, les insectes [62], les champignons et les levures [63,64]. Il peut être obtenu
industriellement par la désacétylation partielle de la chitine dans un milieu alcalin [65].
Base
Haute température Désacétylation
22
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
La cristallinité :
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
La viscosité :
La solubilité :
Le chitosane est insoluble dans l’eau et dans les solutions alcalines concentrées ou diluées,
par contre, soluble dans la plupart des solutions organiques acides [77,81,82].
Ce sont ses propriétés acido-basiques qui permettent une dissolution facile dans les acides
dilués grâce à la protonation de ses groupes amines suivant l'équilibre :
+ H 3O + H2O
+
+
NH3
Romanazzi, G. et al, ont étudié la dissolution du chitosane dans différentes acides. Les résultats
obtenus sont regroupés dans le tableau I.6.
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CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Possibilité de
Acide pH dissoudre le
chitosane
Acétique 2.8 Oui
L-Ascorbique 2.7 Oui*
Borique 5.0 Non
DL-α-aminobutyrique 5.4 Non
Formique 2.2 Oui
Gallique 2.9 Non
L-glutamique 2.6 Oui*
Chlorhydrique 0.6 Oui*
Lactique 2.4 Oui
Maléique 1.5 Oui
Malique 2.3 Oui
Phosphorique 1.4 Oui
Polygalacturonique 3.0 Non
Succinique 2.6 Oui
Trans-cinnamique 2.9 Non
(*) L'acide doit être chauffé pour dissoudre le chitosane.
L’acide le plus couramment utilisé pour préparer une solution de chitosane est l’acide
acétique dilué. En générale, le chitosane est parfaitement soluble à pH 3-4, les groupements
aminés du chitosane sont protonés et le polymère chargé positivement devient soluble.
25
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les propriétés mécaniques des composites CTS/HAp jouent un rôle important dans
l’ingénierie des tissues osseux. En revanche Ils dépendent d’un ensemble de facteurs qui
peuvent jouer un rôle déterminant dans leur évolution. Parmi ces facteurs, on compte :
HAp
La liaison hydrogène intermoléculaire et l'intéraction chélate entre le CTS et HAp
contribuent à de bonnes propriétés mécaniques. Cette interaction pourrait être responsable de
la résistance mécanique plus élevée des composites par rapport à CTS et HAp seuls [111].
26
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Température
Les propriétés mécaniques du composite CTS dépend aussi de la température et augmente
avec l'augmentation de la température. Une justification possible à cela ne peut être qu'avec
une augmentation de la température, la liaison interfaciale entre CTS et HAp augmente [88].
La teneur en eau
La teneur en eau de l'échafaudage peut également jouer un rôle majeur dans
la résistance mécanique. Dans une étude, il a été constaté que le composite
HAp/CTS/carboxyméthylcellulose a la propriété mécanique la plus élevée de 40 MPa à sec et de
12 MPa à l'état humide [97].
27
CHAPITRE 1 : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
28
CHAPITRE 2
SYNTHÈSES ET
CARACTÉRISATIONS
29
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
- Solution B : 47 g de nitrate de calcium Ca(NO3)2, 4H2O dissout dans 150 ml d’eau chaude
désionisée distillée.
Puis on ajuste le pH des deux solutions à 10 en utilisant une solution basique d’ammoniaque
(NH4OH) concentré.
30
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Une fois l’addition terminée, la préparation est maintenue à l’ébullition et sous agitation
environ 2 heures.
(NH4)2HPO4+ NH4OH
Le précipité est ensuite filtré à chaud sur Büchner, lavé avec une solution d’un litre d’eau
chaude désionisée afin d’éliminer l’excès d’ammoniaque, et séché à 80 °C pendant une nuit.
31
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
II.1.1. Principe
L’échantillon étudié de l’hydroxyapatite est analysé à l’état solide sous forme des pastilles
fines sous pression de 10 torr/cm2, les pastilles sont préparées avec un mélange de 95% de
masse de KBr et 5% de l’échantillon préalablement broyé et séché. Les analyses ont été réalisées
sur un spectromètre Infrarouge à transformée de fourrier modèle 8400 S SHIMADZU.
32
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Figure II.4. Spectromètre Infrarouge à transformée de fourrier modèle FTIR 8400 S SHIMADZU.
La figure II.5 présente les spectres IR dans un intervalle allant de 4000 à 400 cm-1, les
résultats sont reportés dans le tableau (II.1).
νs (OH-)
2-
ν (HPO )
ν2 (PO43-)
4
ν1 (PO43-)
νL (OH-)
ν3 (PO43-) ν4 (PO43-)
Figure II.5 : Spectre d’absorption IR de l‘hydroxyapatite non calcinée préparée par la méthode
de double décomposition.
33
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Tableau II.1. Position, et attribution des bandes d’absorption infrarouge de l’hydroxyapatite non
calcinée préparée par la méthode de double décomposition.
Positions des
Attributions
bandes (cm-1)
3-
472 ν2 (PO4 ) déformation symétrique
3-
565 / 601 ν4 (PO4 ) déformation antisymétrique
3-
962 ν1 (PO4 ) élongation symétrique
3-
1033/1093 ν3 (PO4 ) élongation antisymétrique
-
3568 νs (O-H ) vibration de valence symétrique
-
632 νL (O-H ) bande de libration
2-
877 ν (HPO4 )
II.1.3. Interprétation
Les positions et les intensités des bandes d’absorption relevées du spectre d’absorption
infrarouge du phosphate de calcium que nous avons préparé correspondent à celles qui sont
rapportées par différents auteurs pour l’hydroxyapatite que nous avons regroupées dans
le Tableau I.3 – Chapitre 1. En effet, Nous décelons aisément sur le spectre donné par la figure
II.2 les bandes d’absorption attribuables aux groupements PO43- et OH- du réseau de l’apatite.
Les bandes d’absorption des ions PO43- se caractérisent par deux domaines d’absorption
situés entre 1150-900 cm-1 (particulièrement les bandes situées à 1033, 1093 et 962 cm-1) et
650-450 cm-1 (précisément celles qui se trouvent à 565, 601 et 472 cm-1). Les bandes du premier
domaine correspondent aux vibrations symétriques et antisymétriques de la liaison P-O (ν1+ ν3)
et celles du second domaine sont attribuables aux vibrations de déformation de la liaison O-P-O
(ν2 + ν4).
En outre, nous observons une autre bande de faible intensité à 875 cm-1 caractéristique de
fréquence de vibration des ions HPO42-.
Par ailleurs, les bandes d’absorption caractéristiques aux fréquences de vibration des ions OH-
du réseau apatitique sont situées à 3568 et 632 cm-1. L’absence des bandes correspondant aux
ions NO3- indique que notre apatite a été bien lavée.
34
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
II.2.1. Principe
35
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
La courbe de dégradation thermique de l’HAp préparée est présentée sur la figure II.7
II.2.3. Interprétation
La courbe d’ATG de l’hydroxyapatite préparée (Figure II.7) montre une perte de masse
continue entre la température ambiante et 1000 °C. Cette perte de masse se fait en deux étapes.
La première perte de 7,8 % en poids total du matériau se fait entre la température ambiante et
270 °C, tandis que la seconde perte de masse, qui est de l’ordre du 5,9 % en poids, est
remarquée au-delà de cette température. Cette perte de poids produite par l’augmentation de
la température est attribuée à la désorption de l’eau de surface et/ou de structure formée à
cause de la présence des groupements HPO42-, ce qui est donné par les équations ci-dessous
[118,119]
36
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Par ailleurs, les pertes des masses enregistrées à des températures élevées (> 600°C)
peuvent correspondre à la décomposition des carbonates résiduels, qui sont détectés par
spectroscopie infrarouge vers 877 cm-1. Les ions carbonates CO32- peuvent substituer les ions
hydroxyles OH- (hydroxyapatite de type A) et/ou les groupements phosphates PO43-
(hydroxyapatite de type B).
II.3.1. Principe
Le principe consiste à irradier un échantillon par un faisceau monochromatique de rayons X
de sorte que les différentes phases cristallines diffractent à différents angles de rotation. Les
conditions imposées lors de la diffraction sont en relation avec la nature des matériaux. Grâce à
cette technique nous obtenons différentes informations sur l’identification et la pureté des
différents minéraux cristallisés.
La détermination des angles 2θ permet de trouver les distances entre les différents plans
réticulaires et, ainsi, déduire les phases minérales présentes par comparaison aux fiches ASTM
(American Society for Testing Materials) du journal JCPDS (journal of compounds powder
diffraction society), déjà établies pour les différents minéraux. Les rayons X de longueur d'onde
λ peuvent se réfléchir sur les plans réticulaires déterminés par la loi de Bragg suivant un angle θ:
2 dhklsin θ = k. λ
37
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
(211)
(112)
(002) (300)
(213)
(222)
(202) (004)
(310)
38
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Tableau II.2. Les angles 2θ, les intensités, les distances interréticulaires comparées avec les
données cristallographiques de l’hydroxyapatite stœchiométrique selon les fiches JCPDF des
principales raies de diffraction de l’HAp préparée par la méthode de double décomposition
II.3.3. Interprétation
L’étude du diagramme de diffraction des rayons X du produit préparé (Figure II.9) montre la
présence de toutes les raies de diffraction de la phase apatitique bien cristallisée. En effet, les
distances interreticulaires des raies de diffraction observées sont identiques aux valeurs des
données cristallographiques de l’hydroxyapatite phosphocalcique (fiche A.S.T.M.).
39
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Eau distillée
Ammoniaque
Hydroxyapatite
(NH4OH)
Nanocristalline
ν4 (PO43-)
ν3 (PO43-)
Figure II.11 : Spectre d’absorption IR de l’hydroxyapatite non calcinée préparée par la méthode
de dissolution/reprécipitation.
40
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
La figure II.11 illustre le spectre d'absorption infrarouge de l’apatite préparée par la nouvelle
méthode de dissolution/reprécipitation. Sur ce spectre IR, nous observons la présence de
différentes bandes principales d’une apatite faiblement hydroxylée.
(211)
(112)
(002)
(300) (213)
(222) (004)
(202)
(310)
Tableau II.3. Les angles 2θ, les intensités, les distances interréticulaires comparées avec les
données cristallographiques de l’hydroxyapatite stœchiométrique selon les fiches JCPDF des
principales raies de diffraction de l’HAp préparée par la méthode dissolution/reprécipitation.
41
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
L’étude du diagramme de diffraction des rayons X du produit préparé (Figure II.12) montre
la présence de raies larges caractéristiques de la structure apatitique cristallisée. En effet, les
distances interreticulaires des raies de diffraction observées sont identiques aux valeurs des
données cristallographiques de l’hydroxyapatite phosphocalcique (fiche A.S.T.M.).
Conclusion :
Les particules d’hydroxyapatite ont été synthétisées avec succès en utilisant deux méthodes
de synthèse : une méthode classique dite de double décomposition qui nous a permis d’obtenir
un meilleur état de cristallisation et une nouvelle méthode dite de dissolution/reprécipitation
qui est une méthode plus simple. L’ensemble des résultats obtenus, au cours de notre étude par
IR, DRX et ATG sont bien cohérents à celles citées dans la littérature pour l’hydroxyapatite
phosphocalcique.
Grâce aux plusieurs avantages que présente la méthode dissolution/reprécipitation dont
l’obtention des nanoparticules très fine avec des surfaces spécifiques très grandes, nous avons
adopté cette méthode dans la suite de notre travail pour élaborer des matériaux composites à
base de l’hydroxyapatite et le polymère chitosane.
42
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Cette partie est dédiée à l’élaboration de trois séries de matériaux composites à base de
l’hydroxyapatite et le polymère chitosane par deux méthodes de synthèse : la méthode de
dissolution/reprécipitation et la méthode co-précipitation en utilisant différents pourcentages
(5,10, et 20 %), ainsi que leurs caractérisations par la spectroscopie IRTF et l’ATG.
Dans un premier temps, On fait dissoudre dans une solution contenant 1% d’acide acétique
glaciale, une quantité du chitosane. Puis, On fait détruire le réseau de l’hydroxyapatite
synthétisée (dans la partie A de ce chapitre) par une solution contenant 50% d’acide
chlorhydrique HCl concentré et 50% de l’eau distillée.
La solution de l’hydroxyapatite est versée dans la solution du chitosane. Le mélange réactionnel
est porté à l’agitation pendant 4 heures.
Ensuite, on ajoute l’ammoniaque NH4OH dans un seul coup afin d’éviter la formation
d’autres types de phosphates de calcium et pour amener le pH du mélange réactionnel jusqu’à
10. On remarque dans cette étape la formation d’une suspension blanchâtre, qui peut
provoquer l’arrêt de l’agitation si on utilise un barreau aimanté de petite taille.
Le précipité est ensuite filtré sur Büchner, lavé plusieurs fois avec de l’eau déminéralisée
chaude afin d’éliminer l’excès de l’ammoniaque. Finalement on le met à l’étuve vers 80°C pour
le séchage.
Le Tableau II.4 présente les quantités nécessaires des réactifs pour préparer 10 g des
matériaux composites avec différents pourcentages massiques en
Chitosane/Hydroxyapatite (5,10,et 20 %).
43
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Tableau II.4. Les quantités nécessaires des réactifs pour préparer 10 g des matériaux
composites avec différents pourcentages massiques en CTS/HAp (5, 10, et 20 %)
Figure II.13. Spectres d’absorption infrarouge des composites CTS/HAp (5, 10, et 20 %).
Les différentes fonctions communes présentes dans le chitosane sont regroupées dans le
tableau II.5 [116].
44
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Tableau II.5. Attribution des principales bandes présentes dans le chitosane [120].
Nombre d’onde en
Fonctions
(cm-1)
3450-3312 Elongation OH et NH
2870-2890 Elongation CH
1650 Déformation Amide I
1585 NH2
1460 Déformation OH
1420-1430 Déformation CH2
1378 Déformation CH
1335 Déformation OH
1155 Pont éther ou élongation asymétrique C-O-C
1090 Elongation C-O
999 Elongation C-O ou C-C
896 Vibration C-H
L’analyse par spectroscopie d’absorption infra-rouge montre bien la présence des bandes
caractéristiques de l’hydroxyapatite (groupement PO43- vers 466, 565,601, 962, 1033, 1091 et
1033 cm-1 et groupement OH- vers 634 et 3570 cm-1).
Nous constatons que lorsque le taux du chitosane dans le composite croît, la largeur des
bandes de vibration de groupement PO43- du réseau apatitique dans l’intervalle [990-1130 cm-1]
augmente. Ce qui témoigne de la présence de la matière polymère dans cet intervalle,
précisément les bandes correspondant aux groupements C-O et/ou C-C du chitosane.
Nous observons aussi l’augmentation de l’intensité des bandes de vibration O-H et N-H du
chitosane et de la bande propre du groupement Amide I lorsqu’on augmente le taux du
chitosane dans le composite.
Le tableau II.6 regroupe les positions, et l’attribution des principales bandes d’absorption
infrarouge des composites préparés.
45
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Tableau II.6. Position, et attribution des bandes d’absorption infrarouge des composites
élaborés.
Positions des
Attributions
bandes (cm-1)
3-
466 ν (PO4 ) déformation symétrique
2
3-
565 / 601 ν (PO4 ) déformation antisymétrique
4
3-
Hydroxyapatite
2889 Elongation CH
3433 Elongation OH et NH
Figure II.14. Thermogramme ATG de l’HAp non calcinée et des composites CTS/HAp préparés.
46
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Les diagrammes d’ATG des échantillons des différents pourcentages (Figure II.14)
présentent trois étapes de perte de masse : la première est enregistrée entre 25 et 200 °C
correspond à la désorption de l’eau adsorbée à la surface de l’apatite.
La seconde étape entre 200 et 320 °C et la dernière perte, de faible intensité observée au-
delà de 650 °C sont attribuées à la décomposition thermique de la matière organique Chitosane
et des carbonates intercalés dans la structure de l’apatite. Cette perte de masse augmente au fur
et à mesure que le pourcentage en chitosane dans le composite décroît. Elle est estimée à 12%
environ pour le composite CTS/HAp 5/95. Bien que ces composites possèdent une résistance
thermique à des températures plus élevées que 200 °C spécifiquement pour le composite
CTS/HAp dont le pourcentage massique est du 20/80.
Le tableau II.7 donne les principales pertes de masse et les températures de début de
47
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Conclusion :
L’élaboration et la caractérisation des composites Chitosane/Hydroxyapatite de différentes
proportions massiques ont été la cible de notre étude. En effet, les analyses par spectromètre IR
nous renseigne sur la présence de différents groupements contenus dans la phase minérale :
l’hydroxyapatite, ce qui n’est pas le cas pour le chitosane. Donc pour vérifier que notre
composite contient la matière organique (le chitosane) nous nous sommes basés sur une autre
technique de caractérisation : Analyse Thermogravimétrique, cette technique confirme alors la
présence du polymère chitosane dans notre composite.
Cette conclusion nous a incité à supposer qu’au cours de la synthèse de ces composites par
la méthode de dissolution/reprécipitation, les molécules Chitosane ne sont pas bien incorporés
dans le réseau apatitique, ce qui nous a poussés à penser à l’élaboration d’une autre méthode
de préparation de ces matériaux composites et qui peut nous assurer l’insertion d’une partie
plus importante du chitosane dans l’hydroxyapatite. Cette étude fait l’objet du deuxième volet
de ce chapitre.
48
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Une fois l’addition terminée, la préparation est maintenue à l’ébullition et sous agitation
environ 1 heure.
Le précipité formé est ensuite filtré sur Büchner, lavé plusieurs fois avec de l’eau
déminéralisée chaude afin d’éliminer l’excès de l’ammoniaque et d’acide acétique, et finalement
on le met à l’étuve vers 40°C pour le séchage.
49
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
(NH4)2HPO4+ NH4OH
T = 40°C
Figure II.16. Spectres d’absorption infrarouge des composites CTS/HAp (5, 10, et 20 %).
50
CHAPITRE 2 : SYNTHÈSE ET CARACTÉRISATION
Conclusion :
51
CHAPITRE 3
APPLICATION
52
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Les rejets des effluents colorés dans la nature n’est pas seulement désagréable pour
l’environnement mais affecte beaucoup de cycles biologiques [121]. Ces rejets présentent un
véritable danger pour l’homme et son environnement en raison de leur stabilité et de leur faible
biodégradabilité [122,123]. Plusieurs traitements ont été utilisés pour diminuer l’effet néfaste
des effluents rejetés. Les procédés traditionnels tels que les procédés biologiques donnent des
résultats non satisfaisants, du fait de la composition de ces rejets en matières toxiques et
colorants qui sont difficilement biodégradables [124]. L’adsorption reste parmi les techniques les
plus utilisées et faciles à mettre en œuvre.
La présente étude consiste à utiliser les composites synthétisés dans un procédé physico-
chimique d’adsorption, pour traiter des rejets colorés d’origine industrielle. Les essais ont été
réalisés sur le Bleu de Méthylène (BM) qui est un colorant organique cationique.
I. Matériels et méthodes
Le Bleu de Méthylène (colorant cationique) (Figure III.1), pris comme polluant modèle est
utilisé sans aucune purification préalable. Les solutions sont préparées en dissolvant les
quantités du colorant dans de l’eau distillée.
Les mesures d’absorbance ont été effectuées à l’aide d’un spectromètre type Macy UV-1100
spectrophotomètre UV/Visible (Figure III.2). La longueur d’onde maximale d’absorption du BM
est 663 nm. La quantité adsorbée est calculée on utilisant la formule suivante :
53
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Pour établir la courbe d’étalonnage, nous avons mesuré la longueur d’onde maximale, les
absorbances des échantillons des solutions de colorant de différentes concentrations préparées
à partir de la solution mère (200 mg/L).
54
CHAPITRE 3 : APPLICATION
1,4
0,6
0,4
0,2
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Concentration (mg/L)
La courbe de loi d’étalonnage établie nous permet de calculer les coefficients d’extinction
molaire. L’équation de Beer-Lambert s’écrit A= 0,0173 x C+0,0992 avec un coefficient de
régression (R2=0,9982).
Pour déterminer le temps nécessaire pour atteindre l’équilibre d’adsorption du BM, des
expériences ont été réalisées sur un volume de 20 ml d’une solution du BM de concentration
égale à 20 mg/l, à pH initial et avec une masse de 20 mg de la poudre du composite.
A des intervalles de temps réguliers, on effectue des prélèvements avec la micropipette, ils
sont analysés par spectrophotomètre UV/Visible à λ= 663nm. La figure III.4 illustre les
variations de la quantité adsorbée du BM en fonction du temps pour différents pourcentages
massiques en chitosane dans le composite.
55
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Figure III.4. Les variations de la quantité adsorbée du BM en fonction du temps pour différents
pourcentages massiques en chitosane dans le composite.
Nous considérons que l’adsorption du BM sur la poudre des composites est un processus
rapide, puisque on obtient un temps d’équilibre d’environ de 10 minutes. Au-delà la quantité
adsorbée reste pratiquement constante jusqu’à 60 minutes de réaction. Dans la suite de notre
étude, nous travaillerons avec un temps de 60 minutes.
56
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Pour examiner l'effet du rapport R (dose d'adsorbant) sur la capacité d’adsorption du BM,
on fait varier la quantité initiale de l’adsorbant (composite CTS/HAp : 20/80) tout en conservant
constante la concentration du colorant dans la solution (20 mg/L). L’étude de l’influence de la
masse du BM sur les quantités adsorbées de ce polluant est représentée par la courbe de la
figure III.5.
57
CHAPITRE 3 : APPLICATION
De plus une grande quantité d’adsorbant crée des agglomérations de particules, d’où une
réduction de la surface totale d’adsorption et, par conséquent, une diminution de la quantité
d’adsorbat par unité de masse d’adsorbant [127].
2,95
2,9
2,85
2,8 y = 0,7087x - 7,6403
R² = 0,9997
Ce/Qe
2,75
2,7
2,65
2,6
2,55
2,5
14,4 14,5 14,6 14,7 14,8 14,9 15
Ce
58
CHAPITRE 3 : APPLICATION
On constate que le coefficient de corrélation R2 (R2= 0,9997) du modèle de Langmuir est très
proche de 1.
0,198
0,196
0,194
0,192
1/Qads
Figure III.7. Forme linéaire de Langmuir du BM sur le composite CTS/HAp à 10% du chitosane.
2,8
2,79
2,78 y = -0,2776x + 3,1552
2,77 R² = 0,9983
2,76
ln Qe
2,75
2,74
2,73
2,72
2,71
2,7
1,3 1,35 1,4 1,45 1,5 1,55 1,6 1,65
ln Ce
59
CHAPITRE 3 : APPLICATION
=𝐵ln 𝑇 +𝐵ln
5,3
5,1
y = -15,616x + 47,289
4,9 R² = 0,9999
4,7
4,5
Qe
4,3
4,1
3,9
3,7
3,5
2,7 2,72 2,74 2,76 2,78 2,8
ln Ce
Conclusion :
D’après les résultats obtenus, la quantité adsorbée maximale Qmax n’a pas pu être calculée,
car la droite 1/Qm= f(1/Ce) présente une pente négative. Cette valeur négative est très
probablement due au poids des points de l’isotherme correspondant aux très faibles
concentrations de colorant. Dans ce cas, la détermination de Qmax n’est pas possible car la
capacité maximale d’adsorption (Qmax) ne peut pas prendre des valeurs négatives. De même,
pour l’isotherme de Freundlich et l’isotherme de Temkin qui présentent des pentes négatives.
Par conséquence on ne peut pas calculer les constantes nF et B. Les trois modèles donc, ne
permettent pas de décrire les isothermes d’adsorption du BM sur les poudres de composites.
60
CHAPITRE 3 : APPLICATION
Plusieurs formalismes sont donnés dans la littérature pour décrire la cinétique d’adsorption.
Nous avons utilisé dans cette étude, les lois cinétiques du pseudo premier ordre et du second
ordre.
Les formes linéaires du pseudo premier ordre et pseudo second ordre sont exprimées par les
équations suivantes respectivement :
5% 10% 20%
25
R² = 0,9995
20
15
R² = 0,999
t/qt
10
R² = 0,9993
0
0 10 20 30 40 50 60
t
Figure III.10. Pseudo deuxième ordre du BM adsorbé par les composites CTS/HAp
(5, 10, et 20 %)
61
CHAPITRE 3 : APPLICATION
0,4
0,2
0
-0,2 0 10 20 30 40 50 60
-0,4
-0,6
t/qt
-0,8
-1
-1,2
-1,4
-1,6
-1,8
t
Figure III.11. Pseudo première ordre du BM adsorbé par les composites CTS/HAp
(5, 10, et 20 %).
Conclusion :
Dans ce chapitre, nous avons pu montrer que l’équilibre d’adsorption est atteint au bout de
10 minutes de contact avec la solution adsorbante. L’étude cinétique a montré que c’est le
modèle de pseudo-second ordre qui décrit correctement le processus d’adsorption.
62
CONCLUSIONS
ET
PERSPECTIVES
63
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les travaux décrits dans ce mémoire, sont réalisés au laboratoire de chimie du solide
minérale et analytique de l’Université Mohammed Premier. L’objectif de notre étude était
d’élaborer des composites à base de particules d’hydroxyapatite, destinés aux applications
biomédicales et environnementales.
Afin d’optimiser certaines propriétés d’hydroxyapatite dont les propriétés mécaniques et les
propriétés biologiques, nous nous sommes amenés à la préparation de ces biomatériaux
composites qui consistent à associer les nanoparticules d’hydroxyapatite, à un polymère
biocompatible tel que le chitosane.
contrôle de la quantité de polymère à incorporer. Nous avons adopté cette méthode dans la
suite de notre travail pour élaborer des matériaux composites à base d’hydroxyapatite et de
polymère chitosane. Donc, nous avons préparé des mélanges d’hydroxyapatite à différents
pourcentages de chitosane (5, 10, et 20 %). Les analyses par IRTF et ATG ont montré que les
particules d’hydroxyapatite ont été dispersées dans la matrice organique, cependant, les
interactions chimiques entre la matrice organique et le réseau apatitique n’ont pas pu être
décelées.
64
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Par conséquent, la suite de notre étude s’est orientée principalement vers la recherche d’une
autre méthode de synthèse, qui aide à obtenir des composites qui assurent mieux les liaisons
entre le chitosane et l’hydroxyapatite, nous avons finalement adopté une méthode de synthèse
dite co-précipitation. Mais, les résultats nous ont confirmé que la première méthode de
synthèse (dissolution/reprécipitation) assure mieux l’existence des bandes propres au chitosane,
ainsi son incorporation dans le réseau apatitique. Donc elle nous a servi de support pour
l’examen de sa capacité d’adsorption vis-à-vis un polluant organique.
Nous avons pu montrer que l’équilibre d’adsorption de bleu de méthylène est atteint au
bout de 10 minutes de contact avec solution de l’adsorbant.
L’étude de la cinétique d’adsorption du BM sur les poudres des composites en utilisant les
modèles de pseudo-première ordre, pseudo-second ordre, il a été montré que c’est le modèle
de pseudo- second- ordre qui décrit correctement ce phénomène d’adsorption.
Certaines observations, constatées au cours de nos recherches, n’ont pas pu être explorées
faute de temps et afin de maintenir une certaine logique à ce travail, nous proposons ici des
perspectives susceptibles de mettre en valeur les résultats de ce travail.
65
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Faire des études comparatives pour savoir la capacité d’adsorption des composites par
rapport à l’hydroxyapatite et le chitosane,
Utiliser d’autres polluants organiques et inorganiques tels que les métaux lourds afin de
suivre l’interaction des différents métaux sur les sites d’adsorption,
66
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
67
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74
ANNEXE
75
ANNEXE
Ostéoconduction : est la capacité d’un matériau à permettre une croissance osseuse lorsqu'il est
au contact ou à proximité d'un os.
Antibactérien : qualifie tout ce qui sert à lutter contre les bactéries, agents de très nombreuses
maladies infectieuses tels que le choléra, la lèpre, la syphilis, le tétanos, la tuberculose ou le
typhus.
Antifungique : Matériau capable de traiter les mycoses, c’est-à-dire les infections provoquées
par les champignons microscopiques.
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