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DE DOUAI
N°14DA00081
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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
SOCIETE LE MEDZIE
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Vu la procédure suivante :
3°) de mettre à la charge de l’Etat une somme de 1 500 euros au titre de l’article
L.761-1 du code de justice administrative.
Par un mémoire en défense, enregistré le 5 juin 2014, le ministre des finances et des
comptes publics conclut au non lieu à statuer à hauteur du dégrèvement accordé et au rejet du
surplus des conclusions de la requête.
Il soutient que :
- le jugement est régulier ;
- la société requérante supporte la charge de la preuve ;
- l’interlocuteur départemental a justifié des motifs pour lesquels il acceptait de réduire
en partie le montant des recettes reconstituées en 2003 ;
- le chiffre d’affaires de l’année 2002 ayant été reconstitué en appliquant un coefficient
multiplicateur déterminé à partir des résultats reconstitués de l’année 2003, un coefficient de
réduction des recettes omises en 2003 a également été appliqué pour déterminer la diminution de
recettes admise en 2002 ;
- la reconstitution du chiffre d’affaires de l’année 2003 n’a pas tenu compte de toutes les
ventes réalisées par la société ;
- le poids de la viande utilisée dans les sandwichs est conforme aux conditions
d’exploitation et n’est pas le même que celui utilisé dans les assiettes ;
- les augmentations des consommations du personnel et du taux de perte admises par
l’interlocuteur départemental ont été accordées par soucis de tempérance ;
- le taux de freinte est de 25 % au lieu de 20 % ;
- l’application des pénalités pour manquement délibéré est justifiée.
Vu :
- le code général des impôts et le livre des procédures fiscales ;
- le code de justice administrative.
SARL Le Medzie relève appel du jugement du 26 décembre 2013 par lequel le tribunal
administratif de Lille a rejeté sa demande tendant à la décharge de ces impositions ;
laquelle il l’informait, sans y être tenu, que par souci d’équité il avait admis de diminuer le
montant des recettes reconstituées en appliquant un taux de perte de 2 % à l’ensemble des
denrées périssables au lieu des seules viandes hachées et du thon et en portant de 7 euros à
9,5 euros la consommation journalière du personnel, serait insuffisamment motivée ;
10. Considérant qu’il résulte de l’instruction que pour reconstituer le chiffre d’affaires
de la SARL Le Medzie au titre des années 2002 et 2003, le vérificateur s’est fondé sur des
données propres à l’exploitation pour déterminer, en 2003, le montant des achats revendus à
partir de l’analyse des factures d’achats, sur la base de la carte des prix pratiqués cette année,
s’agissant de la vente de sandwiches, d’assiettes kebabs, de pizzas, de pâtisseries, de glaces et de
boissons, sans tenir compte des recettes issues des ventes de cafés, de thés et de sirops ; qu’il a
appliqué un taux de perte lors de la cuisson de la viande hachée, un taux de perte sur les denrées
périssables et un abattement pour tenir compte des consommations du personnel ; qu’en
l’absence de présentation de la plupart des factures d’achats de l’année 2002, le vérificateur s’est
fondé sur un coefficient multiplicateur calculé en divisant les recettes reconstituées toutes taxes
comprises de l’année 2003 par les achats hors taxes de cette année, soit 3,4, qu’il a ensuite
extrapolé aux achats de l’année 2002 tels qu’ils apparaissent dans les documents comptables de
la société ; que la SARL Le Medzie n’apporte pas la preuve, qui lui incombe, que cette méthode,
qui tient compte des conditions réelles d’activité de l’entreprise, serait, eu égard en outre au
caractère lacunaire de la comptabilité et à l’inexistence de pièces justificatives des achats réalisés
au cours de l’exercice 2002, radicalement viciée dans son principe ou excessivement sommaire
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et aurait ainsi conduit à exagérer les bases d’impositions dans des conditions de nature à lui
ouvrir droit à la décharge des impositions contestées ;
11. Considérant que le montant des recettes reconstituées a été diminué, après
interlocution départementale, par application d’un taux de perte de 2 % à l’ensemble des denrées
périssables au lieu des seules viandes hachées et du thon et en portant de 7 euros à 9,5 euros la
consommation journalière du personnel ; qu’il en a résulté, au titre de l’année 2003, un chiffre
d’affaires reconstitués hors taxes de 372 848 euros, au lieu de 382 365 euros initialement
notifiés ; que l’administration a appliqué le même taux de réduction des recettes, soit 0,9751, au
chiffre d’affaires hors taxes reconstitué au titre de l’année 2002, ce qui a conduit à le ramener de
348 552 euros à 339 873 euros ; que la SARL Le Medzie, en se fondant sur la différence entre le
taux de diminution des omissions de recettes déclarées en 2002 et 2003, laquelle dépend
précisément du montant des recettes initialement déclarées pour chacune de ces années, n’établit
pas que le calcul auquel a procédé l’administration pour rectifier, après intervention de
l’interlocuteur départemental, les résultats de la société en 2002 et 2003 serait entaché
d’inexactitudes ;
13. Considérant qu’en l’absence de pièces justificatives ou probantes, il n’est pas établi
que les consommations du personnel, que l’administration a en définitive fixé à la valeur de
9,5 euros correspondant aux prix de vente d’un repas avec boisson et dessert et une autre boisson
en cours de journée, ne correspondraient pas aux conditions réelles d’exploitation ; que si le
vérificateur, lors des opérations de contrôle, avait retenu que le personnel consommait deux repas
lors d’une journée de travail, correspondant selon lui à une valeur totale par personne et par jour
de 7 euros, il n’a pas, ce faisant, pris position sur l’appréciation d’une situation de fait au sens
des dispositions de l’article L. 80 B du livre des procédures fiscales ;
14. Considérant que le service, pour établir le taux de freinte de la viande à 20 %, s’est
fondé sur un renseignement qui lui a été communiqué par l’Institut technique de l’aviculture le
25 juin 2005 ; qu’alors que l’administration a admis, dans la présente instance, de porter ce taux
à 25 %, la SARL Le Medzie n’établit pas, en se prévalant de deux constats d’huissier de justice
réalisés après les opérations de contrôle, et qu’au demeurant elle ne produit pas, que ce taux
devrait être fixé à la moyenne de 39,89 % ou à un minimum de 33,38 % ;
15. Considérant enfin que la SARL Le Medzie ne démontre pas que le taux de perte sur
denrées périssables de 2 % serait insuffisant, que le service n’aurait pas exactement pris en
compte la quantité de pain vendu au prix de 0,30 centimes d’euros ou aurait commis des erreurs
sur les prix des boissons vendues ou enfin, qu’aucun offert n’aurait été accepté, alors que
l’administration n’a pas tenu compte, par ailleurs, des recettes issues des ventes de cafés, de thés
et de sirops ;
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16. Considérant qu’aux termes de l’article 1729 du code général des impôts : « Les
inexactitudes ou les omissions relevées dans une déclaration ou un acte comportant l’indication
d’éléments à retenir pour l’assiette ou la liquidation de l’impôt ainsi que la restitution d’une
créance de nature fiscale dont le versement a été indûment obtenu de l’Etat entraînent
l’application d’une majoration de : a. 40 % en cas de manquement délibéré (…) » ;
17. Considérant que, pour justifier l’application des majorations prévues par les
dispositions citées au point 16 du code général des impôts aux rehaussements d’impôt assignés à
la SARL Le Medzie, l’administration a relevé que l’état lacunaire de la comptabilité de la société
lui permettait de minorer son chiffre d’affaires dans des proportions s’élevant respectivement à
37 % et à 22 % du montant total des recettes hors taxes des exercices 2002 et 2003 ; que ces
éléments de fait caractérisent l’importance et le caractère répétitif des omissions constatées et
traduisent en l’espèce la volonté délibérée, de la part de la société, d’éluder une partie de
l’impôt ; que l’administration doit, dès lors, être regardée comme ayant apporté la preuve du
manquement délibéré de la société à ses obligations fiscales et, par suite, du bien-fondé de
l’application des pénalités prévues par l’article 1729 du code général des impôts ;
18. Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède que la SARL Le Medzie n’est pas
fondée à soutenir que c’est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Lille a
rejeté sa demande ;
Sur les conclusions présentées sur le fondement des dispositions de l’article L. 761-1 du
code de justice administrative :
19. Considérant qu’il n’y a pas lieu, dans les circonstances de l’espèce, de faire droit
aux conclusions de la SARL Le Medzie présentées sur le fondement de ces dispositions ;
DÉCIDE :
Article 1er : Il n’y a pas lieu de statuer sur les conclusions de la requête tendant à la
décharge des impositions contestées à concurrence des dégrèvements prononcés par le directeur
régional des finances publiques du Nord-Pas-de-Calais et du département du Nord au titre des
cotisations supplémentaires d’impôt sur les sociétés et de contributions additionnelles à cet impôt
ainsi que des rappels de taxe sur la valeur ajoutée auxquels la SARL Le Medzie avait été
assujettie au titre des années 2002 et 2003 et de la période du 1 er janvier 2002 au 31 décembre
2003.
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Le greffier,
Marie-Thérèse Lévèque