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Une fiche "Gestion des modifications" a été introduite, malgré l'absence de paragraphe spécifique au sein des référentiels, afin de
rassembler en une seule et même fiche les différentes exigences des référentiels touchant aux modifications.
− SST
OHSAS 18001 4.3.1.g-h : Identification des dangers, évaluation des risques et
moyens de maîtrise
4.4.6 : Maîtrise opérationnelle
Toute modification dans l’entreprise est susceptible d’avoir un impact sur différents éléments du système de management,
notamment :
- aspects environnementaux / identification des dangers, de l’évaluation et de la maîtrise du risque,
- respect des exigences légales et autres exigences,
- évolution des compétences, besoins en formation, sensibilisation,
- documentation et maîtrise de la documentation,
- maîtrise opérationnelle,
- accidents et situations d’urgence potentiels…
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L’éventuel impact d’une modification sur le premier élément susmentionné doit être systématiquement évalué afin de maintenir
l’analyse des risques à jour. A défaut, la maîtrise des risques au sein de l’entreprise peut rapidement se dégrader, puisqu’il se crée
une distorsion entre la vision de l’entreprise que l’on peut percevoir à travers le système et la réalité.
Il est à noter que l’OHSAS 18001 précise au § 4.3.1 (planification de l’identification des dangers, de l’évaluation et de la maîtrise du
risque) que :
- L'organisme doit établir, mettre en œuvre et tenir à jour une (des) procédure(s) pour identifier les dangers, évaluer les risques,
et mettre en œuvre les moyens de maîtrise nécessaires.
- La (Les) procédure(s) d'identification des dangers et d'évaluation des risques doivent prendre en compte :
[…]
g) les modifications ou modifications proposées apportées à l'organisme, ses activités,
ou matériaux ;
h) les modifications apportées au système de management de la SST, y compris les modifications temporaires, et leurs
impacts sur les opérations, processus et activités ;
[…] Pour la gestion des changements, l'organisme doit identifier les dangers pour la SST et les risques pour la SST liés à
ces modifications au sein de l'organisme, du système de management de la SST, ou de ses activités, avant d'introduire de
telles modifications.
La version 2009 du règlement EMAS va beaucoup plus loin en introduisant un article spécifique aux modifications dites
« substantielles » (terminologie également utilisée dans la réglementation environnementale). Ces modifications doivent d’une part
faire l’objet d’une analyse et d’une prise en compte interne en termes de politique, programme, SM, mais aussi, si nécessaire, d’une
mise à jour de la déclaration environnementale et également d’une information auprès de l’organisme compétent en matière
d’enregistrement EMAS.
Les exigences légales qui peuvent découler d’une modification doivent également être analysées avec attention. A titre d’exemple,
elles peuvent se traduire par une demande de permis de construire, par une déclaration au titre de la réglementation des
installations classées ou par une nouvelle demande d’autorisation d’exploiter. Ces différentes démarches administratives amènent
alors à respecter des exigences réglementaires spécifiques dont certaines n’ont peut être pas été identifiées dans le cadre de la
veille réglementaire (cas des exigences applicables par exemple uniquement aux installations nouvelles !).
L’article L. 512-15 du code de l'environnement stipule que :
« Il (l'exploitant) doit renouveler sa demande d'autorisation ou d’enregistrement, ou sa déclaration soit en cas de transfert, soit
en cas d'extension ou de transformation de ses installations, ou de changement dans ses procédés de fabrication,
entraînant des dangers ou inconvénients mentionnés à l'article L. 511-1. »
Le manquement à cette obligation est susceptible d’entraîner des sanctions administratives allant jusqu’à la fermeture des
installations ou à leur suppression (article L. 514-2 du code de l'environnement) et des sanctions pénales allant jusqu’à un an
d’emprisonnement et 500 000 F d’amende (article L. 514-9 du code de l'environnement).
Outre les non-conformités qui peuvent découler d’une mauvaise gestion des modifications, celle-ci peut être à l’origine d’incidents
voire même d’un accident majeur, notamment du fait de l’intervention d’entreprises extérieures. L’accidentologie le met largement en
évidence. Aussi, le législateur a intégré un chapitre « § 4 : gestion des modifications » dans le système de gestion de la sécurité
(SGS) imposé par l’arrêté du 10 mai 2000 aux établissements « SEVESO seuil haut ». L’annexe III de cet arrêté fixe comme objectif,
que « Des procédures sont mises en œuvre pour les modifications apportées aux installations et aux procédés et pour la conception
de nouvelles installations ou de nouveaux procédés. ».
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Concevoir la modification
Réaliser la modification
Modification réalisée
Réceptionner la modification
PV de réception
Documents à jour (plan, procédure…)
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Il doit être clair que plus les activités et l’organisation sont complexes et que plus les risques sont importants, plus cette procédure
revêt un caractère essentiel. A l’inverse, elle peut être extrêmement simple pour les petites entreprises à faibles risques.
Pour les établissements soumis à la mise en place d’un SGS par l’arrêté du 10 mai 2000 modifié (SEVESO seuil haut), cette procédure est
une exigence réglementaire.
Il est cependant possible d’envisager de se passer de procédure de gestion des modifications. Dans ce cas, il convient de préciser, dans
les différentes procédures du système, comment sont faites les mises à jour, lors des modifications des activités, procédés, etc. : des
aspects environnementaux, des exigences légales, des compétences, des procédures… mais aussi : des plans, des gammes de
maintenance, des études…
PROCEDURE DE GESTION DES MODIFICATIONS
CHSCT
Le CHSCT est un acteur incontournable puisque le code du travail impose qu'il soit consulté pour toute décision d'aménagement
important modifiant les conditions d'hygiène et de sécurité (code du travail, art. L. 4612-8).
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1 Arrêté du 15/12/09 fixant certains seuils et critères mentionnés aux articles R. 512-33, R. 512-46-23 et R. 512-54 du code de l'environnement
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La procédure de gestion des modifications doit donc pour être efficace être très précise à ce niveau. Elle doit dresser les obligations de
chacun et spécifier la conduite à tenir en cas de non conformité avérée (non réception, réception avec obligation de lever la non-
conformité dans un délai spécifié…). Dans le cas d’intervention d’entreprises extérieures, ces différentes spécifications seront donc à
définir au niveau des contrats pour qu’elles revêtent un caractère obligatoire. Il s’agit d’une part de la réception d’équipement,
d’installation et donc des garanties fournisseurs associées, d’autre part, de la réception de travaux, d’aménagements et donc des
garanties des différents prestataires qui sont intervenus.
La procédure pourra par ailleurs préciser comment et par qui est fait cette réception (en interne par le service SSE, en associant les
opérateurs concernés, par un expert externe…).
Il s’agit également ici de s’assurer que l’installation ou l’activité, modifiée ou nouvelle, va pouvoir être mise en service. Cela suppose que
toutes les actions qui ont été identifiées comme à réaliser avant la mise en service au cours de l’étape de conception sont terminées
(procédures, formations des opérateurs, plans…). Il s’agit également de s’assurer que tous les documents qui doivent être fournis par
les prestataires le sont effectivement.
5. Compléments
Exigences réglementaires du Code de l'Environnement concernant les modifications pour les Installations
Classées soumises à autorisation
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Cas des chantiers de bâtiment et génie civil, en dehors de l'établissement ou chantiers clos et indépendants
- Décret n° 94-1159 du 26 décembre 1994 relatif à l'intégration de la sécurité et à l'organisation de la coordination en matière de
sécurité et de protection de la santé lors des opérations de bâtiment ou de génie civil et modifiant le code du travail : code du
travail – 4e Partie, Livre V, Titre III, Chap. II.
Un organisme peut faire intervenir une ou plusieurs entreprises extérieures dans le cadre de la construction de bâtiments ou de
l'aménagement de parkings, voiries, etc.
Lorsque ce chantier ne présente aucun risque d'interférence avec les activités de l'organisme, c'est-à-dire lorsque la zone de
chantier est géographiquement isolée des zones d'activité de l'établissement (notamment en termes de voies de circulation), la
réglementation applicable est celle des chantiers de bâtiment et génie civil (code du travail – 4e Partie, Livre V, Titre III, Chap. II.).
Dans ce cadre, la réglementation HS définit un certain nombre de mesures d'identification et de prévention des risques ainsi que de
coordination entre les différents intervenants.
Il s'agit de :
− la désignation d'un coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé) : la fonction requiert des compétences spécifiques
et est le plus souvent sous-traitée à un cabinet spécialisé. L'organisme peut cependant disposer en interne d'une personne
qualifiée.
− Le Plan Particulier de Sécurité et de Protection de la Santé (PPSPS), établi, dans certains cas, par chaque entreprise
intervenante : il est destiné à identifier les risques inhérents à chaque intervention et les dispositions à prendre pour les prévenir
(contenu : art. R. 4532-63 et s.).
PPSPS
− Le Plan Général de Coordination en matière de Sécurité et de Protection de la Santé (PGCSPS), établi, dans certains cas, par
le coordonnateur SPS pour le maître d'ouvrage : il définit l'ensemble des mesures propres à prévenir les risques découlant de
l'interférence des activités des différents intervenants (contenu : art R. 4532-44 et s.).
PGCSPS
L'ensemble des opérations de chargement et déchargement des matériaux (dangereux ou non) doit faire l'objet d'un document écrit
appelé 'protocole de sécurité' (code du travail – 4e Partie, Livre V, Titre I, Chap. V). Le protocole de sécurité comprend toutes les
indications et informations utiles à l'évaluation des risques de toute nature générés par l'opération et les mesures de prévention et de
sécurité qui doivent être observées à chacune des phases de sa réalisation.
Il est élaboré conjointement par les employeurs concernés.
Le protocole de sécurité remplace alors le plan de prévention (voir ci-après).
Lorsque les opérations revêtent un caractère répétitif, un seul protocole de sécurité est établi, préalablement à la première opération
et est en général renouvelé annuellement.
PROTOCOLE DE SECURITE
Au-delà de ces obligations, le transport des matières dangereuses est régi par un arrêté spécifique2 dont les exigences sont liées au
mode de transport (route, rail, voies navigables) et par des codes spécifiques pour les voies maritimes (codes IMDG et ISPS).
2 Arrêté du 29 mai 2009 relatif aux transports de marchandises dangereuses par voies terrestres (dit « arrêté TMD »)
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- Décret n° 92-158 du 20 février 1992 complétant le code du travail et fixant les prescriptions particulières d'hygiène et de
sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure : code du travail – 4e Partie,
Livre V, Titre I.
Dans les cas suivants :
− intervention de plus de 400 h (notamment chantiers au sein de l'établissement et non clos ou indépendant),
− travaux dangereux (liste fixée par arrêté du 19/03/19933), par exemple : travaux exposant à des rayonnements ionisants ou au
sein d'une Installation Classée soumise, par arrêté préfectoral, à un Plan d'Opération Interne (il s'agit notamment des
établissements classées SEVESO mais aussi des Installations Nucléaire de Base, de certains dépôts d'hydrocarbures, des
installations pyrotechniques, etc),
la réglementation SST (code du travail – 4e Partie, Livre II-Titre III-Chap. VII) exige la mise en œuvre d'un plan de prévention écrit
préalablement au démarrage des travaux (contenu : art. R. 4512-8 et suivants).
L'entreprise utilisatrice et l'entreprise intervenante procèdent en commun à une analyse des risques pouvant résulter de
l'interférence entre les activités, les installations et matériels. Lorsque ces risques existent, les employeurs définissent, d'un commun
accord, au sein du plan de prévention, les mesures qui doivent être prises par chaque entreprise en vue de prévenir ces risques.
PLAN DE PREVENTION
Synthèse des différents types d’intervention d’entreprises extérieures et exemples d’exigences associées
3 Arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l'article R. 237-8 du code du travail, la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par
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Documents utiles
4 Arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l'article R. 237-8 du code du travail, la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par
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