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Réflexions sur quelques causes de l'état présent de la peinture en France : avec un examen des principaux ouvrages exposés au Louvre le mois
d'août 1746. 1747.
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DE LA PEINTURE
EN FRANGE. y.
A. 4~ H~~E..
~t a~J~d, ~vi, C C. L y 1I ~
REFLEXIONS
S U R
QjlT E L Q.U ES C AU S ES
de l'état préfènt de la Pein-
ture en France.
Kil
.Réflexions.
bonne manière. Prefque toute la partie-,
â gauche du Tableau a été retouchée
depuis peu, & for* différente. Ce Jonc
det nouvellestêtes que l'Auteur a imà
à la place des personnes delà famille;
décédçes. On voit encored'autres grande
Portraits de lui dans le Sallon* celui de*
Monfieur le Duc de Brilïac.a été ag-.
prouvé i Monfiewde Bernage Pré vos
des Marchands j & quelques autres»
Outre les Portraits il y;a encore de fou
pinceau un petit tableau de Julie dans
le temple dçjyefta ou les^oïinoifjèurs
îïôuveronï des chpfesfaites avec bien de
l'e(pritv ;V'. :
>s,Le nonî; ;4jJ /fieur Hattjej/uffit à .jfes
Porçaits, pour leur éloge< L'avantage
qij'il a, fur 1^ pluparten. ce genre, d'être
un bon Peintre d'Hiftoire lui donne
celui d'une plus grande intelligence:
4ans la cpm^ofttipft du.Çqrtjraiî;Jbiftq?-
fur la Peinture*
né. Ses têtes ont beaucoup de force,
|a pureté de Tondeflfeineft très-remar-
quable. La belle entente de fes Drape-
ries, lear légèreté& leurs méuvërnenv
Heurstons neufs & variésy le travail de:
les cielsj & la belle harmonie <\pl*en-
fèmbîe forment de fes Portraits de
vrais Tableaux. On lui demandëroit
«h peu plus de recherefeedans le choix
difeleurs emblèmesvulgairesBcfèiuvent
r
répétés. La eompofition de cdtiî dit
Sièur Bonierde la Mo^m a des beau-
tés très-fînguliëres.Lapofitioneft belle,
F&âionvraïe & d*un bon choix tout
3Feft fage & bien penfë. Le détail âés
partiesj qui cornpofoîentibn rare cii
binet fbnt dJun ton excellent y &ik
iiéfultc de ce t>elèxem|!è Mïëpoâ;
agréableà la vue, &:une hâémoniè'quîs
lati'sfaitextrêmementlés plus diMcrîëL
Àyantde te tferricte du&ûtT^àÉeri,
Kiij
Refit 'xïbni,
je dois parler, d'un de, fesportraitsle
glus à mon'gré de.tous ceux.que j'ai
v^Uidçriuh ïlefichez Moïiileur;le Comr
<. de G. dans la Palais4jugrand
mandeur
Briçuré auTerftgle. Ç'eft celui d'une
Dame de fes parentes;qui efl. eftimé
un chef-d'œuvrede perfedions & d'a^
jgrémens..Tout ce. que l'on peut ima*
|>iner de. grâce ôc dJélégancedans une
Ipiifionomiefe trouve,dans?celkrlàs Se
en même tems.ee que.le. pinceau.peut
aflembler de. fineflesdans lJartificedû
lk couleur.»&la fédudionde.iès efFets >
eft réuni dans cet ouvrage*Jejie. doute
pas que la délicateflè.du goût deJML
le Chevalierde G. n'ait piqué le. Sieur,
Nattiçr & qu'il n'ait fait un effort de
perfç&ion en. faveur d'un connoiflèur,
aimable & bien plusrecherchéparles
charmes de fon efprit & la candeua
de1;fon. caractère que par une. belle &
Cm U Peinture.
.arnple*collectiondEftampes rares oÇ:
étrangèresd'oifèaux&.d'animauxpeines,
excellemmentà Guazze& de là bi»
bliothéque.fingulière& unique en ua
ceitain genre. Elle, contienttoijs les;
BoëtesItaliens.fansexceptiond'un iêttl^,
& tout ce qui a été imprimé de leurs
.auteurs fousle titre de Nouvelles.Ces
livres.font-des.mieux conditionnés? &Z
tes éditions des plusprécieuses*
J'aurois du parler da. fleur Cfcardin
dans, le rang des Peintrescompofiteurs,>f
&originaux. On admire dans celui-ci:
le talent de rendre avecun vrai quiluf
eft propre3, &fingulièrementnaïf cerr
.tains.momensdansles actions dela vi$
nullementintérellàns j qui, ne méritent
par eux- mêmesaucuns attention3 ôi
donc,quelques-uns,n'étoientdignes ni
4u choix de l'Auteur, ni des beautés
^u'ou y admù-e ils lui ont kit cepen*
p"
Kéftextmr
«tant une réputation jufques dànsr m
pais étranger..Le publie avidede festa-
bleaux, & l'auteur ne peignantque pour
$&namufèment:&par eonféquenttrès-
peu a recherché mec empreflement
four s'en dédommagerleseftampesgra-
vées d'âpres iis ouvisges. Les deux
Portraits â%Sallon grandseoiTnixena-
ture font lès preiïikrs que j'aïe vu
de fà làçon.. Quoiqu'ils foient drês-
èien 8c qu'ils promettent encore
mieux fi l'auteur en faifoit fon bccu~
pation h Public liroit au>defe^oir de
fui voir abandonner> & même négli*
ger un talent original ôc un pinceau
inventeur pour fe livrer par compiai-
fance à un genre devenu trop vulgaire
SeCansl'ëguillon du bcioin. Il a donné
cette année deux petits morceaux au
Sallon dont l'un eft ancien avec queU
«jucsiehangemensnouveaux c'cft Ws
fur ht Veïnturt.
Benedlcïté'de l'enfant £ connu 3 &ce-
s
lui, qui n'avait point encore para
repréfênte une aimable-pareflèufefous-
la figure d'une Dame dans des habit*
négligés& de mode, avec une phifio-
ïaomieafïèz piquante, envelopée dans
une coëflFe blanche nouée fousle men-
ton qui lui cache les cotés du vidage:
Elle a un bras, tombé fur fes genoux
<$uitient négligemmentune brochure;.
Acôté d'elle un peu fur-le derrière,è&
un rpi^et à filer pofë fur une petite
table. On admire lât vérité de lHmitâ*
tjpn dans k fineiïè de fes touches i foie
dans la perfbniie >lôitdans lé travail
jngénktt* decerouet».& des meubles
dp; la chambre^, i.> ]; :,» v*•
c Le Peintreen Portraits: dont je vais
parler >'eft thé dé îa foule depuis,
jbng-tems par d'excellens ouvrages^
§'eJ| le Sjejur.Xocqué:dont le piiicsaiii
Réflexions
eft moelleux & très -agréable aufS
bien que fa couleur dans un tonélevét
& d'une belle manière,Intre ptufieius g
excellens que l'on voie de lui cette
annéeau SaHon »celuid'une Dame un
peu âgée en manchon a arrêté tour
Paris. La bienféancede fon ajuftement
extrêmement conformeà fon âge a
donne une idée ttès avantageuse de
l'originat, & diamétralement oppose
à l'jmpreflion que fek avec juftke fur
le Public l'imprudence de celés, qui
n'étant jeunes ni jolies fe font repré-
fenter avec les gaians attributs delà
Déefïè de la Jeunelîè, & en pompons
ée couleurs. Du méprisde la Divinité
on pafle à celui du Pinceau que l'on
croit & fbuvencin justement Auteur de
t'Apothéoferidicule par intérêt, ou par
taèutation*
Le Portrait âe cette Dame agée-&
fur la Piimure.
d'une belle phiHonomie .eftun ouvra-
ge excellent qui a eu l'admiration
publique & qui la mérite. Tout y eft
fait avec un bon fens un accord;,
une méritéde couleur & de détail qui
peut foûtenir l'examen le plus févèrei
Il y a des nuances dans les teintes do.
vifa.ge d'un pinceauiàvant. Léton des
cheveux des deux coëffures*du Jfo-
ge, des étoffes^ tout y eft paffait, &
ïienà de/îrer»
Celui du célébre Crébillônfait par
le Sr. Âvedeft encoreuntrèls-beauPor*
trait Se fort réflèmblant. Tout ce qui
l'accompagney eft peint avec un arti-
fice merveilleux. Mais comme l'imita-
tion feule des traits du vifege quel-
que exacte qu'elle foit h'eft point fuf-
fifante pour donnerl'idée d'un homme
-aufliSingulierque celui-ci, & de qui
la chaleur du génie échauffefons celle
fâpxkm
1'aâ.lon ôc donne à fa phiiïonomîi
toute la véhémencedu Cothurne, on
;auroit fouhaité^ju'à une imitation des
traits û parfaite on eût jointe une
a&ion liée par un beau-choixd'attitude
à celle de fa phifionomie, ce qui au-
roit fait tableau &ta'bléau d'ame &
-de caractère.Et combien de beauxmo-
-mensil y avoit à ^choifîr parmi tous
«eux où il déclame avec une force
.d'expreflîonfi pathétique les endroits
fablhnes de fes Tragédies Ghiéft tout
étonné de le trouveriei^h pied Cmune
igrande toile droit immobile fans
•aéfcion & tel qu'on ne le voit jamais.
•îje Portrait d'ailleurs eft excellent &
mérite les élogesqu'il à reçu dû Public,
•&tous ceux du mêmeAuteur expôfës
dans le Sallon. s
Le fieur Nonnottes^eft élevé tette
:*niîée*ei dans le Pôrtrait-à un- degré
de
fitrfa Peinture.
de réputation bien fupériéureaux pré*
cédentes. Celui qùll rient -dedonne*
au Public' lui a ajtiré des àdmirâtiotts
très-méritées* "Onpeut l'appeler un Ta-
bleau pat ;la fienecde la compofitionV
Il y a placées deux personnesde gran«-
deurnaturellediftiîiguéespat leursn6mS
& par leur fience, dont il a liée l'ac-
tion par une conversationd*étude &
ce qui eft penfé de bon fens & qW.
aide beaucoup à la véritédans le Por-
trait, c'cft que les vifages reflèmbleiit
parfaitement fans avoir le défautordi-
naire à la plupart des Portraits qui
détournent leurs regards de l'occupa-
tion qu'ou leur donne, pour les fixer
ftuptdement & hors de propos fur le
fpecliateur.On fent le mauvaiseffetde
cetteroutine dans le Tableau d'ailleurs
excellentdu fieur Touraière qui repréi
fente la 4niiile du iieuri Mlemahdi
L
• Flexions
oà ce grand nombre de figures qui ne
fè parlent ni ne fc regardent aïant tous
les ïeux fixés fur les fpedlateurs ref-
femblent à des ftatuës, ou à des per-
sonnes qui jouent à la Medùfèobligées
de garder exactementl'attitude où elles
font furprilès.Il a cependant des oc-
cafions où il eft néceflàireou du moins
convenable d'arrêter les ïeux du Por-
fpait for le fjpe&ateur >c'eftlôifque la
figure eft oiiîve &: fans aucune inten-
tion.
U y a une infinitéde beautésdans le
Tableau du fieur Nonnotte qui méri-
wnt de grands éloges. La pofition aifée
des deux figures & quieft bien dans
|e caractère de leur adion y c'eft un
$êre qui enfcigne fon filsî il eft; affis
leiplus en vue &lut le devant du Ta-
bleau. Il païle à ce fils de la main
droite, les bras &tes mains étant le
fur la Peinture»
langage de la Peinture il le reggae
pendant que ce fils mefure la figurede
la Terre fur un globe pofé entre
le père tient de l'autre main un. livre
fur Cesgenoux. Toutes les couleursdes
chairs font d'un bon ton de même
que les étoffes & le linge travaillées
avec ira grand fuceès. L'ordonnance
de toutes:les pièces de ce cabinet d'é-
tude eft recherchée & fàvante. Enfin
tomtle détail x & coûtes les parties de
ce bel ouvrage égaient fou auteur à ce
que-nous avons de mieux en ce genre}
pour ne rien dire de plus..
Avantde quitter les portraitsà l'rmt-
le je dois une louange particulièreà
celui du fie^a:Goypèt qui s^ft peint
lùi-Éîême de dont j'miroisdu parler
des premiers û le Publicn'étoit depuis;
teg tems accoutuméà voir tfcexceî-
'léittSLéiéjku de lui dans ce genire^
L ij
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