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MÉMENTO BÉTON

 Bouygues Construction – 2004 – Tous droits de reproduction réservés Novembre 2004


Mémento béton 1
EDITO
Ce mémento béton est la compilation de l’expérience et de l’expertise que Jean-Claude
FERTÉ a acquises au service de l’entreprise.
Je l’en remercie au nom de tous.
Chacun, commerçant, technicien, conducteur de travaux, chef de chantier, acheteur y
trouvera les notions pour comprendre et savoir questionner les clients, les architectes, les
fournisseurs, les directions techniques de Bouygues Construction sur le matériau béton.
Ce matériau apporte des satisfactions à celui qui s’y intéresse et des déboires aux
autres.
Je vous invite à vous approprier les connaissances qui vous seront utiles pour votre
métier et la qualité des ouvrages de l’entreprise.

Bonne lecture

Alain VASSAL
Directeur Technique Bouygues Entreprises France Europe

Mémento béton 2
INITIATION AUX TECHNIQUES
DE CONSTRUCTION

Mémento béton

Rédigé par Jean-Claude Ferté


Directeur Développement Technique
Quille
Tél : 02 35 14 48 65
E-mail : jean-claude.ferte@quille.fr

VOTRE CONTACT FORMATION : 02 35 14 45 38

Mémento béton 3
REMERCIEMENTS

Tous mes remerciements :


• à Maurice Durot, Nicole Intès, Francis Herbette, Vincent Rousseau,
Denis Garcia – les membres du comité de lecture

• à Karine Grain – ma secrétaire

• à Corinne Schoonbaert – qui a assuré la mise en page

Jean-Claude FERTÉ

Mémento béton 4
SOMMAIRE

1 LE CADRE REGLEMENTAIRE P. 6
2 LA COMMANDE BETON P. 44

3 LA FABRICATION DU BETON SUR LE CHANTIER P. 60


4 LA MISE EN ŒUVRE DU BETON P. 72
5 LES CONTRÔLES SUR BETON P. 102

6 LES ALEAS « PAREMENTS » LES PLUS COURANTS P. 124

7 LES BETONS PARTICULIERS P. 134


ANNEXES P. 162
Composants du béton P. 164
Durabilité des bétons P. 176
Échelle de texture P. 193
La NF EN 206-1 : un changement de vocabulaire P. 194
La NF EN 206-1 + NF P 18-201 : un changement d’habitude P. 195
Vérifications minimales à faire sur le chantier P. 198
Commande journalière P. 199
Index – lexique P. 200
Mémento béton 5
BETON

LE CADRE REGLEMENTAIRE

Mémento béton 6
1- LE CADRE REGLEMENTAIRE

L’environnement des normes p.8


1 La norme et son environnement p.8
Marque NF – BPE p.11

2 La norme NF EN 206-1 et son environnement p.12


Intervenants et responsabilités p.13
Définition des bétons pour la commande p.15
Les 5 caractéristiques minimales pour désigner un béton p.16
Les 3 notions particulières à prendre en compte p.22
Les conséquences p.26
Exemples d’application p.27

BETON 3 La norme NF P 18-201 p.32


pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment

4 Le fascicule 65 du CCTG p.38


pour la mise en œuvre des bétons d’ouvrages de génie civil

Mémento béton 7
1.1 – L’environnement des normes
Les règles de l’art relatives au béton, présentées dans ce chapitre, sont d’application obligatoire et doivent être respectées
conformément :
 - au CCAG en marchés publics,
- aux normes en marchés privés NFP 03-001 (travaux de bâtiment) (si le marché le prévoit) et NFP 03-002 (travaux de
génie civil),
qui indiquent que les fournitures doivent répondre aux spécifications des normes françaises existantes.
 au code des assurances qui indique que « l’assuré est déchu de tout droit à garantie en cas d’inobservation inexcusable
des règles de l’art, telles qu’elles sont définies par les réglementations en vigueur, les Documents Techniques Unifiés
(DTU) ou les normes… ».

Les trois principaux documents à respecter


Tout ouvrage La NF EN 206-1 (avril 2004) accompagnée de son Annexe Nationale concernant le
matériau « béton » fabriqué par un fournisseur, un préfabricant ou l’entreprise
applicable début 2005.
Ouvrage de bâtiment La NF P 18-201 (ex DTU 21) de mars 2004 concernant la mise en œuvre des bétons
de « bâtiment » applicable à fin 2004.
Ouvrage de génie civil Le fascicule 65A du CCTG en marchés publics de travaux concernant la mise en
œuvre des bétons armés ou précontraints de « génie civil » ; à aujourd’hui la mise à
jour du document est en cours ; c’est pourquoi nous vous présentons le document
d’août 2000.

Mémento béton 8
1.1 – L’environnement des normes
Norme européenne NF EN 206-1 (avril 2004) et son Annexe Nationale - Matériau béton : pour les bétons de structure
(fabriqués soit par un fournisseur, soit par un préfabricant, soit par l’entreprise) et les bétons lourds ainsi que certains bétons légers.
Vise l’amélioration de la qualité et de la durabilité des bétons.

Règlement de certification Norme NF P 18-201 (ex DTU 21) :


de la marque NF pour les bétons de bâtiment (mars 2004)
(fév. 2001 + déc. 2002) Spécifications
Prescripteur
A compter de janvier 2005

Bétons bâtiment
BPE
(Client public et privé)

Fabrication bétons
Mise en oeuvre béton

Centrale chantier Bétons Génie Civil


(Client public et autres si demande)

La norme ne s’applique pas :


Au béton aéré et au béton mousse, Cahier des clauses techniques
Au béton à structure ouverte (béton caverneux), générales. Fascicule 65A (2005) :
Au béton de densité < 800,
Au béton réfractaire.
pour les bétons de Génie Civil
Mon point
de passage La norme modifie certaines habitudes dont le vocabulaire.
obligé Les cahiers des charges, les CCTP, le code des assurances font référence au
respect des règles de l’art et des DTU.

Mémento béton 9
1.1 – L’environnement des normes
Environnement de la norme NF EN 206-1 et de son annexe nationale
Ouvrages en béton (à la date du 3ème trim. 04)
Normes pour les produits
préfabriqués en béton
NF EN 13 369
Matériau béton Mise en œuvre des bétons
NF EN 206–1 + DAN NF P 18-201 et fascicule 65A (puis EN 13670-1)
Calculs
BAEL / BPEL (puis EN 1992) Ciments
NF EN 197-1 : ciments courants
NF P 15-317 et 319 : ciment PM ou ES
Essais sur béton NF P 15-314 : ciment prompt
NF P 15-315 : ciment alumineux
NF EN 12350.j : sur bétons frais
NF P 15-318 : ciment pour béton précontraint
NF EN 12390.j : sur bétons durcis
Additions
NF P 18-454 : essais performance alcali-
réaction NF EN 450 : cendres volantes
NF P 18-502 : fumée de silice (puis NF EN 13-263)
XP P 18-420 : essais d’écaillage au gel-
dégel NF P 18-506 : laitier moulu
NF P 18-508 : fillers calcaires
XP P 18-424 et 425 : essais gel interne
NF P 18-509 : fillers siliceux

XP P 18-540 (puis NF EN 12620) : granulats


Evaluation de la résistance dans les structures
Future EN 13791 NF EN 934-2 : adjuvants
NF EN 1008 : eau gâchage

NF EN 13055-1 : granulats légers


NF EN 12 504 et suivantes. Essais béton dans
les structures NF EN 12878 : pigments

Mémento béton
FD P 18-542 : alcali-réaction 10
1.1 – L’environnement des normes
Marque NF - BPE :
Certification de produit pour quelques formules de béton proposées par le BPE
qui atteste de la conformité de ces bétons à la norme.

Le règlement de la marque NF (NF 033 de février 2001 modifié en décembre 2002, en attente de sa mise à jour en fonction
de la NF EN 206-1) fixe les règles d’attribution.
Pour cela, les bétons bénéficiant de la marque NF-BPE doivent être fabriqués en permanence dans le respect des
caractéristiques normalisées certifiées avec obligation :
 D’un système qualité,
 D’un matériel de fabrication d’un certain niveau,
 De contrôles et essais internes / externes minimaux,
 De contrôles et essais extérieurs par un organisme extérieur (CEBTP, CETE…).

Par exemple pour le contrôle des résistances à 28 jours :


Centrale  1 prélèvement tous les 1000 m3
Sans wattmètre  Avec au minimum 4 prélèvements / mois Sur l’un des bétons à
propriétés spécifiées (BPS)
Centrale  1 prélèvement tous les 1500 m3 le plus fabriqué
Avec wattmètre  Avec au minimum 3 prélèvements / mois

Mon point
de passage  A coût égal, préférer une centrale NF
obligé  Refuser tout béton non conforme à la NF EN 206-1 que pourrait proposer une centrale NF

Mémento béton 11
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement

NF EN 206 - 1
Norme française reproduisant intégralement la norme européenne

Norme française homologuée

avril 2004

homologuée en avril 2004 avec prise d’effet le 20 avril 2004

Cette norme concerne le matériau « béton » de structure fabriqué par :  un BPE,


 un préfabricant,
 le chantier.

Mon point
sauf les : de passage
obligé
 bétons aérés
 bétons mousse Elle spécifie les exigences applicables :
 bétons caverneux  aux constituants du béton
 bétons avec granulats non minéraux  aux propriétés du béton frais / durci et à leurs vérifications
 bétons de remplissage ou de tranchée  aux limitations imposées à la composition du béton
 bétons légers de densité inférieure à 800 kg/m3  aux procédures de contrôle de production (fabrication)
 bétons réfractaires  aux critères de conformité et à l’évaluation de celle-ci…

Mémento béton 12
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Intervenants et responsabilités

1 La NF EN 206-1 a défini 3 niveaux de responsabilités :

Le prescripteur Le fournisseur L’utilisateur

Il établit la spécification du béton Il produit le béton frais. Il utilise le béton frais pour l’exécution
frais et durci. Ce peut être : d’un élément d’ouvrage.
Ce peut être :  Un BPE Ce peut être :
 Une ingénierie  L’entreprise (centrale de chantier)  L’entreprise
 L’entreprise l’acheteur  Le préfabricant  Le préfabricant
 Le préfabricant du béton

Responsabilité : Responsabilité : Responsabilité :


 spécification du béton  conformité et contrôle de la  mise en œuvre du béton dans l’ouvrage
production  contrôle de conformité

2 Pour l’entreprise, les intervenants sont :

Le responsable Le correspondant L’acheteur


travaux béton (éventuel)

Prescripteur et utilisateur. Un ingénieur qui vous apporte son Responsable de la consultation des
Il est aidé de l’acheteur et du expertise pour la prescription et la fournisseurs et de la passation de la
correspondant béton. mise en œuvre dans le but commande.
d’assister le responsable travaux.

Mémento béton 13
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Intervenants et responsabilités

Exemple de responsabilités pour le BPS (Béton à Propriétés Spécifiées)

Le prescripteur Le fournisseur L’utilisateur

Spécifications des exigences Essais initiaux et conformité Identification et suivi des bétons
production mis en oeuvre
 Classe de résistance
 Classe d’exposition
Conformité de la fabrication :  Classe de consistance
 Classe de chlorure
Résistance compression  Dmax
 Prescriptions particulières :
Résistance traction (éventuellement)  Enrobages
Eeff / Léq
Rapport Eeff / Léq  Contrôles de conformité du
Type de ciment
Quantité liant équivalent béton dans l’ouvrage
Type d’addition
Teneur en chlorure Consistance
Perméabilité
Teneur en air Résistance
Alcali-réaction
Consistance
Gel-dégel
Conformité du matériel de fabrication
…
Conformité de la certification NF
Éventuellement
 Classe de consistance
 Dmax

Définition des bétons

Mémento béton 14
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Définition des bétons pour la commande

Cas habituel Bétons à Propriétés Spécifiées ou BPS (ex dénomination XP P18-305 : BCN)

Bétons pour lesquels les performances (résistance, consistance…) sont spécifiées au producteur.
Celui-ci est responsable de fournir un béton satisfaisant à ces performances.
 Les BPS sont des produits principalement commercialisés par les BPE.

Cas particulier Bétons à Composition Prescrite ou BCP (ex dénomination XP P18-305 : BCS)
(Béton formulé par
l’entreprise par Bétons pour lesquels la composition et les constituants à utiliser sont spécifiés par le prescripteur
exemple béton au producteur. Celui-ci est responsable de fournir un béton respectant cette composition prescrite.
étanche)

 Les BCP doivent être formulés par un prescripteur compétent et sont des produits principalement
fabriqués sur chantier. Ils sont interdits en génie civil (fascicule 65)

Cas rare Bétons à Composition Prescrite dans une Norme ou BCPN


(Béton au dosage
confectionné par un Bétons dont la composition est définie dans une norme applicable là où le béton est utilisé.
artisan) Exemple : NF P 18-201 qui impose, pour les bétons de catégorie A, un dosage en ciment
prédéfini.

Mémento béton 15
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Les 5 caractéristiques obligatoires pour désigner un béton

1 Classe de résistance

2 Classe d’exposition

3 Classe de consistance

4 Classe de chlorure

5 Diamètre maximal des granulats

Des caractéristiques complémentaires peuvent être exigées dans la commande telles que :
 Le type de ciment, sa classe de résistance et éventuellement sa provenance (ex : CEM I 52.5 R de Couvrot)
 Le type d’addition (ex : filler calcaire des Aucrais)
 Une résistance aux jeunes âges [ex : 5 MPa à 16h (pour décoffrer) ou 40 MPa à 40h (pour une mise en précontrainte)]
 Un dosage minimal :
 En ciment (ex : 350 kg de CEM I 52.5 pour un béton d’hiver)
 En fines (ex : 400 kg de fines < 80 microns pour un béton étanche)
 Un béton pompable
 Un béton adjuvanté ou non
 Un béton chaud (ex : eau d’ajout chauffée pour un béton d’hiver)
 La nature et/ou la provenance des granulats (ex : béton architectonique)
 Des aspects particuliers de parement (ex : béton désactivé)
 Des durabilités particulières, hors classe d’exposition… (ex : niveau de prévention B pour alcali-réaction)
Mémento béton 16
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
1 Classe de résistance
Désignation C X/Y avec
C = Concrete
X = Résistance caractéristique minimale (en MPa) en compression sur cylindres 150 x 300 mm
Y = Résistance caractéristique minimale (en MPa) en compression sur cubes 150 mm
Exemples : C25/30 bétons normaux ou lourds ; LC25/28 bétons légers
Résistance caractéristique Fractile (loi de Gauss) : 5% c’est à dire 95% de la population de tous les résultats des mesures de
résistance du béton considéré sont supérieurs à la valeur de la résistance caractéristique.
Conséquence La NF EN 206-1 est plus sévère que la XP P 18305 : pour obtenir la même résistance caractéristique, il
faut obtenir une résistance moyenne plus élevée. Ce qui ne signifie pas obligatoirement une augmentation
du prix du béton.
Mon point La résistance moyenne doit toujours être supérieure à la
de passage
obligé résistance caractéristique d’environ 4 MPa.

Détermination de la fck = min [fc – k1 ; fci + k2] avec k1 k2


résistance caractéristique fck fc = résistance moyenne des n lots d’essai Production initiale (n=3) 4 4
fci = résistance minimale obtenue pour un lot
Production continue (n=15) 1.48 σ 4
σ = écart type

Bétons de masse Bétons légers


volumique normale et (800 ≤ d < 2000 kg/m3)
bétons lourds
(d > 2100 kg/m3)
C 8/10 – C 12/15 LC 8/9 – LC 12/13
C 16/20 – C 20/25 LC 16/18 – LC 20/22  Pour les bétons de bâtiment, ne pas aller au-
C 25/30 – C 30/37 LC 25/28 – LC 30/33 Mon point delà de C 80/95, du fait d’une mauvaise
de passage
C 35/45 – C 40/50 LC 35/38 – LC 40/44 obligé tenue à l’incendie – ou protéger le béton.
C 45/55 – C 50/60 LC 45/50 – LC 50/55  Il est possible d’utiliser des niveaux de
C 55/67 – C 60/75 LC 55/60 – LC 60/66 résistance intermédiaires si nécessaire.
C 70/85 – C 80/95 LC 70/77 – LC 80/88
C 90/105 – C 100/115 Mémento béton 17
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
2 Classes d’exposition Mon point Attention, changement complet d’habitude par rapport aux
de passage classes d’environnement de la XP P18305
Classe Environnement Exemples d’application obligé

Aucun risque de corrosion ou d’attaque XO

XO (F) Béton non armé et sans pièces métalliques noyées Toutes les expositions sauf en cas de gel / dégel, d’abrasion et d’attaques chimiques
Béton armé / Pièces métalliques noyées : très sec Eléments BA à l’intérieur de bâtiment sec (taux d’humidité très faible)

Corrosion induite par carbonatation XC


XC1 (F) Sec ou humide en permanence BA intérieur bâtiment « sec » ou béton immergé en permanence

XC2 (F) Humidité, rarement sec Fondations, surface béton soumise au contact d’eau à long terme

XC3 (F) Humidité modérée BA intérieur bâtiment « humide », béton extérieur abrité de la pluie

XC4 (F) Alternativement sec et humide Surface soumise au contact de l’eau mais n’entrant pas dans XC2

Corrosion induite par les chlorures d’origine autre que marine XD


Mon point
XD1 (F) Humidité modérée Surface béton exposée à des chlorures transportées par voie aérienne de passage
obligé
XD2 (F) Humide, rarement sec Piscines; BA exposés à des eaux industrielles contenant chlorures
Un même béton peut être exposé à plusieurs
XD3 (F) Alternativement sec et humide Éléments de ponts exposés à des projections chlorures ; chaussée ; dalles parking classes d’exposition. Dans ce cas, la
composition du béton doit respecter les
Corrosion induite par les chlorures présents dans l’eau de mer XS exigences des différentes classes. Les
exigences portent sur :
XS1 (F) Exposé à air véhiculant sel marin, sans contact avec l’eau Structures sur ou à proximité d’une côte (moins de 1 km du rivage)
 type et classe des constituants permis
de mer
 rapport maximal eau efficace sur liant
XS2 (F) Immergé en permanence Éléments de structures marines équivalent
 dosage minimal en ciment ou en liant
XS3 (F) Zone marnage, zones soumises à projections ou embruns Éléments de structures marines équivalent
 résistance caractéristique minimale
Attaque gel / dégel avec ou sans sel de déverglaçage XF  teneur minimale en air entraîné (éventuel)

XF1 (F) Saturation modérée en eau sans sel de déverglaçage Béton exposé à la pluie et au gel faible / modéré sans déverglaçant

XF2 (F) Saturation modérée en eau avec sel de déverglaçage Béton exposé au gel faible / modéré avec déverglaçant

XF3 (F) Forte saturation en eau sans sel de déverglaçage Béton exposé à la pluie et au gel sévère sans déverglaçant, sauf spécifications particulières de
saturation en eau (surfaces horizontales par exemple)

XF4 (F) Forte saturation en eau avec sel de déverglaçage Béton exposé au gel sévère avec déverglaçant, sauf spécifications particulières sur un état de Avec (F) =
saturation en eau (surfaces horizontales par exemple)
exposition en
Attaque chimiques XA France
XA1 (F) Faible agressivité chimique Stations épurations ; fosse à purin ; ouvrages situés dans des sols agressifs ; rejets industriels
contenant des eaux agressives…
XA2 (F) Agressivité modérée chimique

XA3 (F) Forte agressivité chimique Mémento béton 18


1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
2 Classes d’exposition quelques exemples

Gel modéré – hors « mer » Bord de mer (< 1 km) – Gel modéré

Etanchéité
XC1(F)
XC1(F)

XC4(F) + XF1(F)

XC4(F) + XF1(F)
Bâtiment XC4(F) + XF1(F) + XS1(F)

XC4(F) + XF2(F) + XD3(F)


XC1(F)
Ouvrage
XC4(F) + XF2(F) + XD3(F)
d’art
XC4(F) + XS3(F) + XF1(F)

// // // /// // // // // // // /// /// // // // //

Parking XC4(F) + XS3(F) + XF1(F)

// // //

XD1(F) XC2(F) + XS2(F) + XF1(F)


X0(F) XC2(F) XC2(F) + XA1(F) XC3(F) + ou
// // // // // // // // // // //
XD3(F)
(voir nota)
// // // // // // // // // // // // / XC3(F) + XS1(F)

XC3(F) XC4(F) + XS3(F)

Nota : cas des parkings Cas d’un réservoir de station d’épuration avec gel sévère :
Ne prévoir « XD3 » que pour les parties d’ouvrage sur lesquelles  Alternance d’humidité et de séchage : XC4(F)
l’exploitant épand des déverglaçants (si ces parties ne sont pas  Gel – Dégel avec gel sévère sans déverglaçants : XF3(F)
protégées par une étanchéité)  Agressivité chimique faible : XA1(F)
 Présence de chlorures non marins : XD3(F)

D’où la classe E : XC4(F) + XF3(F) + XA1(F) + XD3(F)


Mémento béton 19
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
3 Classe de consistance (en France)
 Soit par un essai d’affaissement (EN 12350-2) qui se fait au premier déversement de la toupie, après un brassage énergique d’au moins 2’ à
vitesse maximale de rotation avant l’essai.
 Soit par un essai d’étalement statique pour les bétons autonivelants et autoplaçants.

Il y a 2 possibilités :
 Classe d’affaissement : l’affaissement doit être compris entre 2 limites, sans tolérance
 Valeur cible d’affaissement avec une tolérance possible

Classe d’affaissement
Valeur cible d’affaissement
Classe Affaissement A en mm
Affaissement A en mm Tolérance en mm
S1 De 10 à 40
S2 De 50 à 90 A ≤ 40 ± 10
S3 De 100 à 150 50 ≤ A ≤ 90 ± 20
S4 De 160 à 210 100 ≤ A ± 30
S5 ≥ 220 Exemple : j’ai commandé une valeur d’affaissement de 120 mm :
Exemple : j’ai commandé une classe d’affaissement S3 : à l’arrivée à l’arrivée de la toupie sur chantier, l’affaissement mesuré peut
de la toupie sur chantier, l’affaissement mesuré doit être compris être de 120 ± 30 mm, c’est-à-dire compris entre 90 et 150 mm.
entre 100 et 150 mm

Mon point
de passage
Quelle classe commander ? obligé

Planchers S3 (slump entre 100 et 150 mm)


10 50 100 160 220
Poutres
Voiles S4 (slump entre 160 et 210 mm) A

S1 S2 S3 S4 S5
(ferme) (plastique) (très plastique) (fluide) (fluide)
Mémento béton 20
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
4 Classe de chlorure (en France)
Il s’agit d’une nouveauté. La teneur en chlorure d’un béton, exprimée en % en masse d’ions chlorure CI rapportée à la
masse de ciment, ne doit pas dépasser une valeur maximale pour la classe sélectionnée, selon le tableau suivant :

Classe de chlorure Teneur maximale en Utilisation du béton


CI sur poids ciment

Cl 1.0 1.00% Béton ne contenant ni armatures en acier ni pièces métalliques noyées


(ex-béton non armé NA)
Cl 0.65 0.65% Béton contenant des armatures en acier ou des pièces métalliques
noyées formulé avec un CEM III (ex-béton armé BA)

Cl 0.40 0.40% Béton contenant des armatures en acier ou des pièces métalliques
noyées (ex-béton armé BA)
Cl 0.20 0.20% Béton contenant des armatures de précontrainte en acier (ex-béton
précontraint BP)
Cl 0.15 0.15% Idem ci-dessus mais ouvrage génie civil - fascicule 65 futur (ex-béton
(à confirmer) précontraint BP)
C’est le prescripteur qui doit définir la classe de chlorure.
Mon point La teneur en chlorure se détermine par un calcul fondé sur la teneur maximale en chlorure de chaque constituant.
de passage
obligé
Pour les bétons contenant des armatures en acier ou des pièces métalliques noyées ou une armature de
précontrainte en acier, les chlorures de calcium et les adjuvants à base de chlorures sont interdits

5 Dimension maximale granulat = se note par Dmax X (en mm)


par exemple Dmax 22.4
Mémento béton 21
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Trois notions particulières à prendre en compte

1 Notion « eau efficace » ou Eeff

 Eau totale = eau des granulats + eau d’ajout + eau des adjuvants
hygrométrie d’un sable ≈ 5% en moyenne (de 2 à 10%)
hygrométrie d’un gravillon ≈ 2% en moyenne (de 1 à 5%)

 Eau efficace = eau totale – eau absorbée par les granulats


Coefficient d’absorption granulats de 0.5 à 5%

Exemple
Soit la formulation suivante (lecture du bon de pesée) :
 850 kg de sable humide à 5% avec un coefficient d’absorption de 1%
 1020 kg de gravillon humide à 2% avec un coefficient d’absorption de 0.5%
 Eau d’ajout = 130 l/m3
Teneur en eau totale : Etot = 130 + 0.05 x 850 + 0.02 x 1020 = 192.9 l/m3
soit : eau apportée par les granulats = 62.9 kg (soit 808 kg de sable sec et 1000 kg de gravillon sec)
Teneur en eau efficace : Eeff = 192.9 – 0.01 x 808 – 0.005 x 1000 = 179 l/m3
soit : eau absorbée par les granulats = 13.1 l/m3

Mémento béton 22
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
2 Notion « liant équivalent » ou Léq

Léq = C + k A (en kg/m3)


C = quantité de ciment
A = quantité d’addition : A est limitée à une valeur maximale A max, fonction de la classe d’exposition et de la nature des additions, donnée page suivante.
k = coefficient qui dépend du type de ciment et de l’addition

CEM II ou III k=0 pour tous les ciments non CEMI


ou
CEM IV ou V
Cendres volantes k = 0.40 si i28 ≥ 0.75 et i90 ≥ 0.85
k = 0.50 si i28 ≥ 0.80 et i90 ≥ 0.90
k = 0.60 si i28 ≥ 0.83 et i90 ≥ 0.95
Fumée de silice k = 1.00 en général
k = 2.00 si exposition XA : E/C ≤ 0.45 et C ≥ 295 kg / m3
ou si exposition non XA : E/C ≤ 0.45 et C ≥ 280 kg / m3
CEM I Laitiers vitrifiés de classe B k = 0.90 si h 3/7 ≥ 0.70 et si h3/28 ≥ 0.85
uniquement Additions calcaires k = 0.25 si i28 ≥ 0.71
Additions siliceuses de classe A k = 0.25 si i28 ≥ 0.71
i = indice d’activité h = pouvoir hydraulique

Les quantités minimales de liant équivalent imposées le sont pour Dmax = 20 mm. Si Dmax # 20 mm, il faut multiplier la valeur
donnée par un coefficient N :
Dmax ≤ 12.5 14 16 20 22.4 25 ≥ 31.5
Exemple : béton E : XD2 avec Dmax = 20 mm avec Léq = 330 kg / m3
N 1.10 1.075 1.05 1.00 0.975 0.95 0.90
Si Dmax = 10 mm => Léq ≥ 1.10 x 330 = 363 kg/m3
Si Dmax = 25 mm => Léq ≥ 0.95 x 330 = 313.5 kg/m3

Mémento béton 23
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement

3 Evolution de la résistance du béton à 20°C

Pour permettre la détermination de la durée de la cure, la norme définit une évolution de la résistance en fonction des
résistances à 2 et 28 jours.

Evolution de la résistance Estimation du rapport des résistances

Rapide 0.5 ≤ fc2 / fc28


Moyenne 0.3 ≤ fc2 / fc28 < 0.5
Lente 0.15 ≤ fc2 / fc28 < 0.3
Très lente fc2 / fc28 < 0.15

 fc2 = résistance moyenne en compression à 2 jours


Avec
 fc28 = résistance moyenne en compression à 28 jours

Si la cure est nécessaire, l’évolution de la résistance permet


de définir une durée de cure.

Mémento béton 24
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Quantité maximale Amax d’addition en fonction de l’exposition avec Amax ≤ α C
Ratio A/C Cendres volantes Fumée silice Laitier moulu Addition calcaire Addition siliceuse

XO XO (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25


Sans agressivité

XC1 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25


XC XC2 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
Carbonatation XC3 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
XC4 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
XS1 (F) 0,18 0,11 0,18 0,05 0,18
XS
Chlorure eau de XS2 (F) 0,18 0,11 0,18 0,05 0,18
mer
XS3 (F) 0,18 0,11 0,18 0,05 0,18
XD1 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
XD XD2 (F) 0,18 0,11 0,18 0,05 0,18
Chlorure non marin
XD3 (F) 0,18 0,11 0,18 0,05 0,18
XF1 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
XF XF2 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
Gel / Dégel XF3 (F) 0,43 0,11 0,43 0,33 0,25
XF4 (F) 0,18 0,11 0,18 0,05 0,05
XA1 (F) 0,43 0,11 0,43 0,00 0,00
(0,18 si sulfate) (0,18 si sulfate)
XA
Agressivité XA2 (F) 0,43 0,11 0,43 0,00 0,00
chimique
(0,18 si sulfate) (0,18 si sulfate)
XA3 (F) 0,00 0,11 0,00 0,00 0,00
Exemple :
300 kg/m3 de ciment CEM I et 100 kg de cendres volantes – Exposition XS2 - k = 0.6
Seuls 300 x 0,18 = 54 kg de C.V. sont à prendre en compte pour la détermination du liant équivalent : Léq = 300 + 0,6 x 54 = 332 kg/m3
Le reste, soit 46 kg de cendres volantes, sont à considérer comme
Mémento un ajout de fines.
béton 25
Conséquences 1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Classe Environnement Exemples d’application Eeff / Léq < Léq min Résistance Air Autres
ou = max mini occlus prescriptions
(pour D = 20 mm) mini

Aucun risque de corrosion ou d’attaque XO


XO (F) Béton non armé sans pièces métalliques noyées avec environnement non - 150 - - -
agressif
Eléments NA à l’intérieur de bâtiment sec (ferraillage faible / enrobage ≥ 5 cm)

Corrosion induite par carbonatation XC


XC1(F) Sec ou humide en permanence BA intérieur bâtiment « sec » ou béton immergé en permanence 0.65 260 (BA) - 300 (BP) C20/25 - -

XC2(F) Humidité, rarement sec Fondations, surface béton soumise contact eau à long terme 0.65 260 (BA) - 300 (BP) C20/25 - -

XC3(F) Humidité modérée BA intérieur bâtiment « humide » ; béton extérieur abrité de la pluie 0.60 280 (BA) - 300 (BP) C25/30 - -

XC4(F) Alternativement sec et humide Surface soumise au contact de l’eau mais n’entrant pas dans XC2 0.60 280 (BA) - 300 (BP) C25/30 - -

Corrosion induite par les chlorures d’origine autre que marine XD


XD1(F) Humidité modérée Surface béton exposée à des chlorures transportées par voie aérienne 0.60 280 (BA) - 300 (BP) C25/30 - -

XD2(F) Humide, rarement sec Piscines ; BA exposés à des eaux industrielles contenant des chlorures 0.55 330 C30/37 - -

XD3(F) Alternativement sec et humide Éléments de ponts exposés à des projections de chlorure ; chaussée ; dalles 0.50 350 C35/45 - -
(parties supérieures) et rampes parking sans revêtement protecteur

Corrosion induite par les chlorures présents dans l’eau de mer XS


XS1(F) Exposé à air véhiculant sel marin Structures sur ou à proximité d’une côte (à moins de 1 km du rivage) 0.55 330 C30/37 - Ciment PM
mais pas de contact eau

XS2(F) Immergé en permanence Éléments de structures marines 0.55 330 C30/37 - Ciment PM

XS3(F) Zone marnage, zones soumises à Éléments de structures marines 0.50 350 C35/45 - Ciment PM
projection ou embruns

Attaque gel / dégel avec ou sans sel de déverglaçage XF

XF1 (F) Saturation modérée en eau sans sel Béton exposé à la pluie et au gel faible ou modéré sans déverglaçant 0.60 280 (BA) - 300 (BP) C25/30 - Granulats non
de déverglaçage gélifs

XF2 (F) Saturation modérée en eau avec sel Béton exposé au gel faible ou modéré avec déverglaçant 0.55 300 C25/30 4% Granulats non
de déverglaçage gélifs

XF3 (F) Forte saturation en eau sans sel de Béton exposé à la pluie et au gel sévère sans déverglaçant sauf spécifications 0.55 315 C30/37 4% Granulats non
déverglaçage particulières gélifs

XF4 (F) Forte saturation en eau avec sel de Béton exposé à la pluie et au gel sévère avec déverglaçant sauf spécifications 0.45 340 C30/37 4% Granulats non
déverglaçage particulières gélifs. Ciment
PM si mer

Attaques chimiques XA
XA1 (F) Faible agressivité chimique Stations épurations ; fosse à purin ; ouvrages situés dans des sols agressifs ; 0.55 330 C30/37 - PM ou ES
rejets industriels contenant des eaux agressives
XA2 (F) Agressivité modérée chimique 0.50 350 C35/45 - ES

XA3 (F) Forte agressivité chimique Mémento béton 0.45 385 C40/50 - ES 26
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Cas du réservoir de station d’épuration :
Exemples d’application
 Alternance d’humidité et de séchage : XC4(F)
 Gel – dégel avec gel sévère sans sel de déverglaçage : XF3(F)
Comment prescrire un béton
 Agressivité chimique faible : XA1 (F)
avec plusieurs classes d’exposition ?
 Présence de chlorures non marins : XD3 (F)

D’où la classe E : XC4(F) + XF3(F) + XA1(F) + XD3(F)

Classes d’exposition
Valeurs à retenir
Prescriptions XC4(F) XF3(F) XA1(F) XD3(F)

 Classe de résistance mini C 25/30 C 30/37 C 30/37 C35/45 C 35/45


Quantité minimale de liant 280 315 330 350 350
 équivalent

 Eeff / Léq maxi 0.60 0.55 0.55 0.50 0.50

 Teneur en air occlus - 4% - - 4%


Type de ciment - - PM ou ES - PM ou ES

Cendres volantes (C.V. / C) max 0.43 0.43 0.43 ou 0.18 0.18 0.18

Alcali réaction Granulats non - - Alcali réaction B


Autres prescriptions niveau B de prévention gélifs Granulats non gélifs

D’où la formulation :
  CEMI 52.5 PM.ES : 320 kg/m3
Léq = 320 + 0.6 x 0.18 x 320 = 354 kg/m3 >350 (OK)

 Cendres volantes : 80 kg / m3 (dont 22 kg / m3 comme fines)
  Eau efficace : 175 l/m3 (≤ 177 l/M3)
 Granulats non gélifs : 1680 kg /m3 ; superplastifiant 1 à 3 kg / m3 selon consistance
  Entraîneur d’air 0.4 l/m3 (=> 4% d’air occlus)
 Teneur en alcalins limitée à 3 kg / m3
  Vérification de la résistance moyenne prévisionnelle
Mémento béton par la méthode de Bolomey : f cm # 45 MPa  C35 : OK 27
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement
Bâtiment : quelle classe d’exposition, quelle formulation ?
Formulation selon EN 206-1

Résistance mini ℒéq mini (kg/m3)


Classe Ouvrages Eeff / ℒéq ≥ Air occlus Divers
(MPa) (D = 20 mm)

- Gros béton
X0 - Béton de masse (très faiblement
armé et avec des enrobages > 7 cm) / 150 / / /
Béton « non armé »
avec exposition sans agression
chimique ou physique
- Fondations en milieu non agressif
XC1
- Planchers, voiles intérieurs BA : 260
Béton « armé » C20 / 25 0.65 / /
- Voiles extérieurs avec un revêtement BP : 300
étanche
- Voiles de façades (ou équivalent)
XF1 BA : 280 - Granulats non
sans revêtement étanche C25 / 30 0.60 /
Béton « armé » BP : 300 gélifs
- Balcons, auvents, …

- Voiles de façades (ou équivalent) sans


revêtement étanche à moins de 1 km - Ciment PM
XF1 + XS1
du rivage C30 / 37 330 0.55 / - Granulats non
Béton « armé »
- Balcons, auvents, …, à moins de 1 km gélifs
du rivage

Mémento béton 28
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement

Ouvrage d’art : quelle classe d’exposition, quelle formulation ?

Formulation selon EN 206-1


ℒéq mini
Fascicule 65 Résistance (kg/m3)
NF EN 206-1 Éléments d’ouvrages Eeff / ℒéq ≥ Air occlus Divers
(2000) mini (MPa)
(D = 20 mm)

Béton exposé à la pluie et au gel faible / 330 -Ciment PM


0.55
EB1 XF1 – XA1 modéré sans déverglaçant C30 / 37 BA = 330 / -Granulats non
(0.50)
Tabliers - piles - culées - murs BP = 385 gélifs

Béton exposé à la pluie et au gel faible / 350 -Ciment PM


XF2 – XD3 – 0.50 4%
EB2 modéré avec déverglaçant C35 / 45 BA = 350 -Granulats non
XA1 (0.50) (4%)
Piles - culées - murs BP = 385 gélifs

Béton exposé à la pluie et au gel faible /


-Ciment PM
modéré sans déverglaçant à moins de 1 km 330 0.55
EC2 XF1 – XS1 de la mer C30 / 37 / -Granulats non
(385) (0.45)
gélifs
Tabliers - piles - culées - murs
Béton exposé à la pluie et au gel faible /
-Ciment PM
XF2 – XD3 – modéré avec déverglaçant à moins de 1 km 350 0.50 4%
EC2 de la mer C35 / 45 -Granulats non
XS1 (385) (0.45) (4%)
gélifs
Piles - culées - murs

( ) : valeurs selon le fascicule 65 de 2000

Mémento béton 29
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement

Comparatif béton ancienne / nouvelle normes

1.Environnement sec (plancher et voile intérieurs)

XP P 18-305 (1996) NF EN 206-1 (2004)

Définition béton BCN – CEMI 52.5 + CV – TP – BPS – [CEMI 52.5 + CV] – S3 –


B22 – 0/20 – E = 1 – BA – XP P 18-305 C20/25 – Dmax 20 – E = XC1 – CI 0.4 – NF EN 206.1
Exigences :
 Liant équivalent mini 260 kg / m3 260 kg / m3
ti ons
 Cendres volantes / ciment maxi 0.43 0.43
r m ula orme
0.65 0.65 fo n
 Eeff / Léq maxi ne c
 Résistance mini 22 MPa (si accord BET) 20 MPa (si accord BET) Les ncien nt ave e
l’a ne rm
CEM I 52.5 = 207 kg / m3 de nvien lle no
Formulation répondant aux exigences Cendres volantes = 89 kg / m3
co ouve
Eau efficace = 169 kg / m3
la n
Résistance moyenne prévisible 30 MPa

Résistance caractéristique selon la norme 27 MPa (supérieurs aux 22 MPa demandés) 25 MPa (supérieurs aux 20 MPa demandés)

Mémento béton 30
1.2 – La norme NF EN 206-1 et son environnement

Comparatif béton ancienne / nouvelle normes

2. Environnement humide – gel modéré (voiles façades)

XP P 18-305 (1996) NF EN 206-1 (2004)


Définition béton BCN – CEMI 52.5 + CV – TP – BPS – [CEMI 52.5 + CV] – S3 –
B25 – 0/20 – E = 2b 1 – BA - XP P 18-305 C25/30 – Dmax 20 – E = XC4 + XF1 – CI 0.40 – NF EN 206.1
s
Exigences : lation me
 Liant équivalent mini 280 kg / m3 280 kg / m3 fo rmu e nor c
n
 Cendres volantes / ciment maxi 0.43 0.43 Les ncien nt ave e
l’a ne rm
Eeff / Léq maxi 0.60 0.60 de nvien lle no
 Résistance mini B25 C25/30 co ouve
CEMI 52.5 = 223 kg / m3 la n
Formulation répondant aux exigences Cendres volantes = 96 kg / m3
Eau efficace = 168 kg / m3
Résistance moyenne prévisible 33 MPa

Résistance caractéristique selon la norme 30 MPa (supérieurs aux 25 MPa demandés) 28 MPa (supérieurs aux 25 MPa demandés)

Mémento béton 31
1.3 – La norme NF P 18-201 pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment

La NF P18-201 (ex DTU 21) s’appuie sur la NF EN 206-1 et son Annexe Nationale : BPS – BCP – BCPN
1 Généralités
Cette norme concerne l’exécution des ouvrages en béton pour LES TRAVAUX DE BÂTIMENT. Elle définit les conditions
d’exécution des ouvrages en béton et béton armé de granulats courants justifiables des règles BAEL ou des normes
NF – DTU faisant référence au DTU 21.

2 Domaines d’application
 résistance caractéristique à 28 jours < ou = 80 MPa [ C80/95 ]
 conditions climatiques courantes
 ouvrages/éléments d’ouvrages coulés en place et préfabriqués

Ne sont pas traités par le DTU :


• Les ouvrages en béton précontraints
• Les ouvrages :
– en béton de granulats lourds/légers
– en béton caverneux ou cellulaire
– en gros béton
• Les ouvrages spéciaux pour lesquels il existe des prescriptions particulières (par exemple les réservoirs)
• Les éléments préfabriqués couverts par des normes « produit » ou par une certification « produit »
• Les éléments préfabriqués non traditionnels, par exemple sous Avis Technique

Mon point
de passage Le matériau béton doit être conforme à la norme NF EN 206-1 et à son annexe nationale française
obligé
Mémento béton 32
1.3 – La norme NF P 18-201 pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment

3 Catégories de chantier

Catégorie de chantier : pour définir les niveaux de contrôle :


 Catégorie A : chantier de petite importance (au plus 2 étages, un RdC et un sous-sol avec des éléments courants
sans porte-à-faux important et sans poteau élancé).
 Catégorie B : chantier de moyenne importance, avec des éléments de dimensions courantes et normalement
sollicités : bâtiments d’au plus 16 niveaux, constructions industrielles courantes, moins de 5000 m3.
 Catégorie C : chantier de grande importance, avec des éléments de dimensions courantes et normalement sollicités :
immeubles de plus de 16 niveaux, entrepôts industriels à fortes charges, complexes sportifs de grandes dimensions.
 Ouvrages particuliers PA / PB / PC des chantiers de catégorie A, B et C tels que porte-à-faux important, plancher de
reprise fortement sollicité, poteau élancé, plancher grande portée, technique d’application délicate, ouvrages à
C ≥ 35/40 MPa.

Mon point
de passage La plupart de nos chantiers sont en catégorie B et éventuellement PB. Si la MOE a classé le chantier en
obligé catégorie A, proposer de la passer en catégorie B – moins coûteuse en ciment.

La norme rappelle que :


Tout ajout d’eau, après fabrication et avant mise en place du béton, est strictement interdit, sauf
justification particulière.
Toute partie de béton gelé, n’ayant pas fait prise après le dégel ou ayant obtenu une résistance
insuffisante, doit être démolie.
Les bétons doivent faire l’objet d’une cure.

Mémento béton 33
1.3 – La norme NF P 18-201 pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment

4 Dossiers d’étude des bétons

 Dossier d’étude initial à fournir avant le début des travaux

 Définition des bétons avec leurs exigences de base et éventuelles exigences complémentaires
 Éléments justifiant le respect de ces exigences (épreuves d’étude, résultats de chantiers antérieurs datant de moins
d’un an…)
 Description des moyens de fabrication/mise en œuvre du béton
 Fiches techniques des constituants
 Attestation de la marque NF ( si centrale NF )

 Dossier de suivi des bétons (avant et pendant les travaux)

 Informations de l’entreprise au fournisseur, telles que : commandes journalières (dates, heure, début de livraison),
méthodes de mise en place spéciales, type de véhicules pour la livraison, …
 Informations du fournisseur à l’entreprise : composition du béton (pour définir la méthode de cure appropriée,
pouvoir évaluer l’évolution de la résistance…) sur demande de l’entreprise avant la livraison, résultats d’essais
antérieurs appropriés, évolution de la résistance, par exemple : courbe d’évolution à 2,7 et 28 jours.
 Bons de livraison.
 Éléments issus des contrôles de fabrication effectués par le fournisseur.
 Éléments issus des contrôles effectués par le chantier sur les bétons destinés à l’ouvrage.

Mémento béton 34
1.3 – La norme NF P 18-201 pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment

5 Armatures

 Redressage des armatures autorisé si respect de toutes les conditions :


 aciers aptes au redressage après pliage pour le diamètre utilisé
 opération effectuée une seule fois
 outillage spécifique utilisé pour limiter les concentrations de contraintes
 obtention d’un fonctionnement correct BA
 Absence de plaques de rouille, de calamine non adhérente, de terre, de graisse
 Cales compatibles avec un bon comportement ultérieur ( corrosion/feu)
 Assemblage par manchons conformes à la NF A 35–020-1
 Dispositions particulières relatives à la sécurité des personnes
à prévoir pour les armatures en attente

Mon point
de passage
obligé

Procédure de redressage pour éviter l’effet « baïonnette » ;


absence de soudure dans la zone de redressage.

Contrôles des armatures de porte-à-faux :


à formaliser obligatoirement.

Mémento béton 35
1.3 – La norme NF P 18-201 pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment
6 Bétons
 Reprise de bétonnage à préciser sur les plans d’exécution
 Surface de reprise propre, rugueuse et traitée de façon à obtenir une bonne adhérence à l’interface
 Transport béton
 Eviter toute ségrégation sensible
 TOUT
TOUT AJOUT
AJOUT D’EAU
D’EAU après
après fabrication
fabrication et
et avant
avant mise
mise en
en place
place du
du béton
béton est
est STRICTEMENT
STRICTEMENT INTERDIT,
INTERDIT,
sauf justification particulière ( et ce, uniquement sous la responsabilité du fournisseur : dans ce cas, l’ajout
complémentaire est enregistré sur le bon de livraison). Sinon risques de : perte de résistance, augmentation du retrait,
augmentation de la porosité, augmentation de la fissuration, réduction de la durabilité
 Mise en place : avant tout commencement de prise
 Conditions ambiantes
 Démolir les parties de béton gelé n’ayant pas fait prise après dégel ou n’ayant pas obtenu une résistance suffisante
 Prévoir une cure du béton par température élevée, par vent ou par faible hygrométrie, en particulier sur les faces supérieures des
dalles. Sinon risque de dessiccation excessive du béton avec perte de résistance importante en surface, augmentation du retrait
plastique avec fissuration, durabilité insuffisante de la zone superficielle
 Prévoir des dispositions particulières si :
- température ambiante susceptible de dépasser 35 °C
- température du béton susceptible de dépasser 65 °C pendant sa prise
- température du béton susceptible de descendre en dessous de 0 °C tant qu’il n’a pas atteint une résis tance de
l’ordre de 1/5 de sa résistance à 28 jours
 Décoffrage / Désétaiement
 A n’effectuer que lorsque la résistance du béton est suffisante pour éviter toute déformation excessive
 Ne pas provoquer de sollicitations brutales dans l’ouvrage (opération de désétaiement progressive)
 Augmenter les délais avant décoffrage par temps froid (sauf dispositions particulières)

7 Points particuliers
Si utilisation d’un produit de décoffrage (démoulant), ou de cure ou de ragréage, tenir à disposition du Maître d’Œuvre la fiche technique du
produit (compatibilité avec un revêtement ultérieur)

Mémento béton 36
1.3 – La norme NF P 18-201 pour la mise en œuvre des bétons de bâtiment
8 Contrôle sur les armatures
 A la livraison :
- vérifier le bon de livraison
- examen visuel
 Avant fermeture du coffrage :
- inspection visuelle
- quelques mesures de contrôle pour les zones de ferraillage complexe (dont les aciers de porte à faux : obligatoire)
- vérifier l’enrobage des armatures

9 Contrôles béton (voir chapitre 5)


 Constituants du béton Selon prescriptions du PAQ
• Béton avant mise en œuvre
- inspection visuelle
- consistance
- teneur en air occlus (si entraîneur d’air)
• Béton après durcissement
- réalisation puis écrasement des éprouvettes
• Fréquence des contrôles : selon les exigences du CCTP, de la NF EN 206-1 et de la NF P 18-201
- enregistrement des résultats : par le conducteur de travaux
- interprétation des résultats : par le conducteur de travaux
- procédure d’alerte (éventuelle) : par le conducteur de travaux

10 Tolérances

11 États de surface planchers/dalles Thèmes traités au chapitre 4, § 4 et 5

12 Incorporations dans murs/planchers

Mémento béton 37
1.4 – Le fascicule 65 du CCTG pour la mise en œuvre des bétons de génie civil

1 Généralités
Le fascicule 65 A (CCTG) concerne l’exécution des ouvrages de GENIE CIVIL en béton armé ou en béton précontraint.
Dans l’attente de la parution, en 2004-2005, du nouveau fascicule 65, mis à jour en fonction de la norme NF EN 206-1 (avril 2004),
nous indiquons ci-dessous, les points importants définis dans le fascicule 65 A d’août 2000, basé sur l’ancienne norme XP P 18-305.

Mon point
2 Classe d’environnement de passage Pas de BCP, uniquement des BPS
obligé

EA 1 Sans gel ou gel faible ou gel modéré (2a/2b1)


EA : milieu non agressif humide
EA 2 Gel sévère (2b2)

EB 1 Sans gel ou gel faible ou gel modéré (5a)


EB : milieu faiblement agressif
humide EB 2 Gel sévère (5a) ou
Gel modéré + fondant (<30j) (5a)
EC 1.1 : complètement immergé ou exposé à un air saturé
EC 1 (gel faible ou sans (4a1)
EC : milieu moyennement à gel) EC 1.2 : partiellement immergé ou soumis à des
fortement agressif marin éclaboussures (4a2)
EC 2 (gel modéré ou Partiellement immergé ou soumis à des éclaboussures ou
sévère) exposé à un air saturé en sel (4b)
ED 1 Sans gel ou gel faible ou gel modéré (5b - 5c)
ED : milieu moyennement à
fortement agressif humide
ED 2 Gel sévère ou gel modéré + fondants (5a – 5b – 5c)

Mémento béton 38
1.4 – Le fascicule 65 du CCTG pour la mise en œuvre des bétons de génie civil
3 Spécifications particulières
Classe d’environnement
Type béton EA1 EB1 EA2 EC1.1 EC1.2 ED1 EC2
EB2 ED2
Eeff/C ≤ / 0.55 0.50 0.50 0.50 0.45 0.45 0.45
Ckg/m3 ≥ Béton non armé 240 330 330 330 350 385 385
Béton armé 300 330 350 330 350 385 385
Béton précontraint 385 385 385 385 385 385 385
Nature ciment Béton non armé / / / PM ou ES PM ou ES
Béton armé / / / PM ou ES PM ou ES
Béton précontraint CP CP CP CP + (PM ou ES)
Teneur minimale en air / / / 4% / / / 4%

4 Additions
Si utilisation d’un CEMI :
possibilité de substituer partiellement une addition dont la quantité maximale en kg/m3 est donnée ainsi :

Classe d’environnement

Nature de l’addition EA EB EC ED Ex : Cmini (EB1) = 385 kg/m3


Équivalent à 335 kg CEMI + 50kg/m3 de cendres volantes
Cendres volantes de houille 100 50 50 0

Additions calcaires 50 0 0 0
Fumée de silice 30 30 30 0
Laitiers moulus 100 50 50 0
Mémento béton 39
1.4 – Le fascicule 65 du CCTG pour la mise en œuvre des bétons de génie civil
5 Quantité ciment / addition Elles sont données par Dmax =20 mm, sinon, à multiplier par :

D mm ≤ 12.5 16 20 25 ≥ 31.5
Cmini x par 1.10 1.05 1.0 0.95 0.90
Amax x par 1.10 1.05 1.0 0.90 0.80

(possibilité d’interpolation)
Exemple : avec Dmax = 20mm, il faut Cmini = 335 kg/m3
Amax = 50 kg/m3
soit une valeur initiale de 385 kg de ciment pur : avec un Dmax = 31.5 mm, il faut Cmini = 0.90 x 385 = 346.5 kg/m3
Amaxi = 0.80 x 50 = 40.0 kg/m3
d’où, la nouvelle composition C= 306.5 kg/m3
A = 40 kg/m3

6 Et en plus…
Possibilité de caractéristiques complémentaires telles que :
 prévention alcali – réaction
 béton soumis au gel/dégel, éventuellement avec fondants / déverglaçants
 fissuration du béton
 limitation retrait (thermique, dessiccation…)
 limitation de la température du béton en cours de prise
 qualité du parement
Pour les bétons à hautes performances, consulter l’additif (août 2000) au fascicule 65 A

7 Pour les bétons avec gel (Voir annexe chapitre 2.3)


 gel sévère sans fondant ( EA2 – EC2 – EB2 et ED2 partiels)
Apprécier la valeur du facteur d’espacement ‘’ L barre’’ des micro bulles d’air selon la norme ASTM C 457

 gel avec fondant (EB2 – ED2 partiels et EC2)


Prévoir un essai de résistance à l’écaillage selon la norme XP P18-420 (durée d’essai : env.3,5 mois)
Se procurer les recommandations LCPC/Setra sur la « durabilité des bétons durcis soumis au gel (2003) »
Mémento béton 40
1.4 – Le fascicule 65 du CCTG pour la mise en œuvre des bétons de génie civil

8 Constituants
• Ciments : admis à la marque NF – liants hydrauliques Résistances caractéristiques < B35 ≥ B35
• Granulats : conformes à la norme XP P 18-540 avec les catégories suivantes :
Catégorie granulats B A
• Eau : conforme à la XP P18-303 ; sans particules ferrugineuses ou colorants ;
l’eau potable du réseau public est réputée conforme.
 Bétons apparents (ou avec mise en peinture à l’état brut de décoffrage) : interdiction de granulat contenant de la pyrite (ou autres sulfures
métalliques) sous forme de grains de dimension supérieure à 2 mm.
• Quantité maximale ions chlore (Cl-) susceptibles d’être solubilisés rapportée à la masse de ciment
≤ 1.00% : béton non armé et mortiers
≤ 0.65% : béton armé
≤ 0.15% : béton précontraint par post tension
≤ 0.10% : béton précontraint par pré tension
• Quantité maximale d’ions soufre (S- - ) = 0.5% de la masse du ciment

9 Fabrication et transport
• Centrale inscrite sur liste des centrales bénéficiant du droit d’usage de la marque NF
• Centrale chantier : sur acceptation du Maître d’œuvre si tolérances :
- sur ciment : +/- 5%
- sur ensemble granulats : +/- 5%
- sur ensemble des sables : +/- 6%
- sur ciment + addition : +/- 5%
- sur adjuvant : +/- 5%
- sur eau d’apport : +/- 4%

Mémento béton 41
1.4 – Le fascicule 65 du CCTG pour la mise en œuvre des bétons de génie civil
10 Mise en oeuvre
• Reprise de bétonnage
 nettoyage de la surface au jet d’eau haute pression (>100 bars) si béton âgé de moins de 2 jours pour le débarrasser de sa laitance
 humidification, jusqu’à saturation, du béton durci (avec élimination de l’eau en excès) avant bétonnage
 Cure du béton : exigée pour toutes surfaces soumises à des conditions ambiantes susceptibles d’entraîner une dessiccation ANORMALE du
béton
 par humidification, arrosage, immersion (sauf par temps de gel)
 par maintien du coffrage imperméable
 par bâches étanches
 par produits de cure titulaires de la marque NF et compatibles avec les revêtements ultérieurs
Durée minimale de la cure :
Conditions ambiantes Béton à l’abri du soleil et du vent Autres cas Hygrométrie < 50%
avec hygrométrie ≥ 80% ou fort ensoleillement ou vent ≥ 30 km/h
Béton à durcissement Rapide Moyen Lent Rapide Moyen Lent Rapide Moyen Lent
Classe de résistance des ciments 42.5R 32.5 CEM III 42.5R 32.5 CEM III 42.5R 32.5 CEM III
52.5 32.5R 52.5 32.5 R 52.5 32.5R
52.5R 52.5R 52.5R

Durée Temp.≥ à 10°C 0 1 1 1 2 4 1 4 5


minimale
de la cure 5°C ≤ Temp. ≤ 10°C 1 2 2 2 4 8 2 8 10
en jours
Temp. < 5°C Cure maintenue tant que la température reste inférieure à 5°C, à compléter des temps définis ci-dessus

• Bétonnage par temps froid (voir chap. 4, § 4.17)


 interdit si température < -5°C (sauf cas particulie r)
 autorisé entre -5°C et +5°C si emploi de moyens effi caces pour prévenir les effets dommageables du froid (risque de gel du béton en
cours de prise)
 Bétonnage par temps chaud (voir chap. 4, § 4.16)
 si température durablement supérieure à 35°C, dispos itions à prendre par l’entreprise pour limiter la température maximale du béton
frais (dont emploi de ciment à faible chaleur d’hydratation ou d’eau refroidie…)

Mémento béton 42
1.4 – Le fascicule 65 du CCTG pour la mise en œuvre des bétons de génie civil
11 Justification de la composition des bétons

1. Bétons disposant de références probantes de moins de 2 ans _


=> Épreuves de contrôle du béton de référence Conformité si fc – K(n) s ≥ fc28
_
fc = moyenne des n résultats ( n > ou = à 12)
s = écart-type des n résultats
avec n 12 16 20 30 40 75 100 200
fc28 = résistance caractéristique spécifiée
K(n) 2.5 2.3 2.2 2.1 2.0 1.9 1.86 1.80
2. Pas de références probantes => épreuves d’étude
1 gâchée sur la formule nominale avec 3 éprouvettes écrasées à 28 jours avec une résistance moyenne fcE
Épreuve d’étude probante si avec :
• consistance respectée
• fcE ≥ fc28 + λ (CE – Cmin) CE = résistance à 28 jours du ciment utilisé à l’étude
et Cmin = valeur minimale de la résistance à 28 jours garantie par le
fcE ≥ 1.1 fc28 cimentier à partir de ses résultats d’autocontrôle
λ = 1 ( sauf justification probante expérimentale)

12 Epreuve de convenance
• pour chaque béton sur la gâchée nominale avec : _
- un prélèvement pour mesurer la consistance et 3 éprouvettes (soit fc)
- un élément de béton témoin _
avec pour un chantier de courte durée : fc ≥ fc 28
_
fc 28 + λ(CE-Cmin)
avec pour un chantier de longue durée : fc ≥
1.1 fc 28

13 Epreuves de contrôle = voir chap 5, § 5.1

Mémento béton 43
BETON

LA COMMANDE BETON

Mémento béton 44
2- LA COMMANDE BETON

1 Surcoût des bétons nouvelles normes p.46

2 Où trouver les données d’entrée pour la p.49


commande ?

3 Qui est responsable de quoi ? p.51

4 Définition d’un béton pour la commande p.52


générale
Dossier initial et quelques cas types

BETON 5 Commande journalière p.57

6 Suivi des commandes p.59

Mémento béton 45
2.1 - Surcoût des bétons nouvelles normes
CONTRE ARGUMENTAIRE A L’ ARGUMENTAIRE DES BPE

CAS DES CENTRALES NF AVEC WATTMETRE

1) COÛT DES CONTRÔLES DE CONFORMITE DU FOURNISSEUR

Nombre Surcoût *
Certification marque NF (2001) NF EN 206-1 (2004) d’éprouvettes en €/m3
supplémentaires HT
production
nombre de nombre nombre de nombre
annuelle du fréquence fréquence
prélèvements d’éprouvettes prélèvements d’éprouvettes
BPE (m3/an)
12 500 m3 3 / mois 36 108 u 3 / mois 36 72 - 36 - 0.07
25 000 m3 3 / mois 36 108 u 1 / 400 m3 62 124 16 0.016
50 000 m3 3 / mois 36 108 u 1 / 400 m3 125 250 142 0.071
100 000 m3 1 / 1500 m3 67 200 u 1 / 400 m3 250 500 300 0.075

* admis coût éprouvette y compris fabrication de 25 €/U HT

Conclusion : surcoût pour une centrale courante ~ 0.02 €/m3


négligeable
surcoût pour une centrale agglomération importante ~ 0.08 €/m3

Le contre-argumentaire ci-dessus ne tient pas compte de la notion de « famille bétons élargie » qui permet au BPE de réduire fortement les
contrôles sur des bétons à formulation dérivée de celle du béton courant (C25/30), contrôles qu’il devait réaliser précédemment.

Mémento béton 46
2.1 - Surcoût des bétons nouvelles normes

CAS DES CENTRALES NF AVEC WATTMETRE (suite)

2) RESISTANCE MOYENNE

2.1) C > 30 MPa : même fractile même résistance moyenne à obtenir avec la NF EN 206-1 qu’avant avec la XP P18-305

2.2) C ≤ 30 MPa : le fractile passe de 10 % (XP P18-305) à 5 % (NF EN 206-1)

Xxxxxxxxxxxx x
XP P18-305 : fc1 ≥ fck + 0.85 σ
__ ∆ fc = 0.63 σ avec un écart-type d’environ 3 MPa pour une fabrication de qualité moyenne
NF EN 206-1 : fc2 ≥ fck + 1.48 σ

Ainsi ∆fc # 2 MPa

La nouvelle norme impose, pour les B25/30 et C30/35, d’obtenir une résistance moyenne théoriquement supérieure de 2 MPa à
celle imposée par la XP P18305.
Mais comme vous pouvez le constater, au § 1.2, les formulations imposées par les normes font que, pour les bétons courants de
type CEM I 52.5 + cendres volantes, les résistances moyennes sont très largement supérieures aux résistances caractéristiques :
de ce fait on obtient des résistances caractéristiques supérieures à celles demandées par la norme NF EN 206 sans modification
des formules.

Conclusion : la nouvelle norme n’entraîne donc pas de surcoût justifiable par les fournisseurs (mêmes formulations,
mêmes contrôles).

Mémento béton 47
2.1 - Surcoût des bétons nouvelles normes
CAS DES CENTRALES NON NF
1) RESISTANCE
XP P18-305 NF EN 206-1 Conclusions

fc28 ≤ 30 MPa k1 = 1.3 σ MPa k1 = 1.48 σ MPa


k2 = 1.0 MPa k2 = 4.0 MPa Équivalence entre les 2
Par exemple C25/30 normes
avec σ = 3.0 MPa fcm ≥ 25 + 3.9 = 28.9 MPa fcm ≥ 25 + 4.44 = 29.5 MPa
fci ≥ 25 – 1.0 = 24.O MPa fci ≥ 25 – 4.0 = 21 MPa
fc28 > 30 MPa k1 = 1.9 σ MPa k1 = 1.48 σ MPa
k2 = 1.0 MPa k2 = 4.0 MPa
Par exemple C35 /45 NF EN plus favorable
avec σ = 3.0 MPa fcm ≥ 35 + 5.7 = 40.7 MPa fcm ≥ 35 + 4.44 = 39.5 MPa
fci ≥ 35 – 1.0 = 34.0 MPa fci ≥ 35 – 4.0 = 31.0 MPa

Même formulation et mêmes résistances

2) CONTROLES : CAS D’ UNE CENTRALE DE 20 000 m3/an

Nombre essais annuels Non imposé : admis 26 essais 133 essais


Surcoût NF EN 206 de
Nombre éprouvettes 78 U 266 U
0.24 euros / m3 négligeable
Coût 1 950 € 6 650 €

Pas de surcoût à envisager avec des centrales non NF

Mémento béton 48
2.2 - Où trouver les données d’entrée pour la commande ?

Données d’entrée pouvant être nécessaires pour la


Demandes
commande
 Règlements applicables (ex : DTU, fascicule 65, règlements SNCF)  Règlements applicables

CLIENT



Résistance 28 jours (ex : en compression ou en flexion)
Dosage minimal ciment
Durabilité (classe d’exposition)
  Résistances caractéristiques à 28 jours
 En compression (ex : C25/30)
 En traction (éventuellement 3.8 MPa)
(Pièces du
 Parements (bullage, teinte, finition,…)  Résistance aux jeunes âges (ex : 16 MPa à 18h)
marché)
 Fissuration  Dosage minimal en ciment (ex : 350 kg/m3)
 Essais béton…  Classe d’exposition [ex : XC1(F)]
 Résistance à 28 jours  Classe d’affaissement (ex : S3) ou classe d’étalement (ex : 60 cm)

BET



Dimension Dmax (ferraillage)
Résistance au décoffrage
Densité de ferraillage
 


Classe de chlorure (ex : CI 0.40)
Type de ciment (ex : CEM I 52.5 R)
Type d’addition (ex : filler calcaire)
 …  Dimension maximale des granulats (ex : Dmax = 22.4)
 Consistance du béton  Densité ferraillage



Résistance aux jeunes âges (fonction des planning et décoffrage)
Coulage par temps chaud, froid, venteux
Bétons particuliers (parements, faible bullage, pompage…)
 

Parement (ex : teinte, bullage)
Bétons particuliers (ex : pompable, immergé, lourd, léger, faible
retrait…)
TRAVAUX
 Cube journalier (méthodes et cadences)  Béton été / hiver
(Chef de  …  Cadence de bétonnage
chantier)  Durabilité gel / dégel
 Durabilité alcali-réaction
 Essais sur les bétons
 …

Mémento béton 49
2.2 - Où trouver les données d’entrée pour la commande ?
Exemple de données pour une commande

OBLIGATOIRES
Données d’entrée Exemple Prescripteur

Résistance caractéristique C 25/30 CCTP


BET
Classes d’exposition
Classes d’exposition E = XC4 (F) + XF1 (F) CCTP sinon prescripteur
Classe de chlorure CI 0.40 CCTP sinon prescripteur
Classe de consistance S4 Travaux, éventuellement CCTP
Dimension maximale D max 20 mm BET sinon Travaux

COMPLEMENTAIRES
Données d’entrée Exemple Prescripteur

Parement  Quantités minimales de fines : CCTP ou Travaux


par exemple 60 kg / m3 inférieurs à 80 µm
 Un type de ciment par exemple : CEM III A42.5
dosé à 350 kg/m3
Une résistance aux jeunes âges 12 MPa à 16 heures par température froide Travaux, éventuellement CCTP
supérieure à 5°C la nuit
Une mise en œuvre particulière Béton pompable Travaux
Une durabilité particulière Niveau de prévention C en alcali-réaction CCTP
Mémento béton 50
2.3 - Qui est responsable de quoi ?
Responsabilités commande Responsable travaux Acheteur béton Correspondant béton
Définition des prescriptions des bétons X éventuel éventuel
Consultation des fournisseurs BPE X
Vérification que le BPE présélectionné peut livrer les bétons X éventuel
prescrits  dossier BPE à vérifier (formulations, fiches
techniques constituants, contrôles précédents,…)
Rédaction de la commande provisoire X
Diffusion copie de la commande provisoire au RTx X
Validation de la commande provisoire sous 48 h (pas de X éventuel
réponse = validation)
Envoi de la commande validée au BPE par courrier X
recommandé avec accusé de réception
Gestion du retour de la commande signée par le BPE X
Envoi d’un exemplaire de la commande signée par le BPE aux X
Travaux
Archivage de l’exemplaire original dans le dossier chantier X
Gestion de la réception du béton : X
 conservation des BL et d’au moins 1 bon de pesée
 réalisation épreuve de convenance
 réalisation / écrasement éprouvettes contrôle travaux
 archivage des résultats d’autocontrôle BPE
 remontée des problèmes auprès de l’acheteur et du X (si litige) éventuel
correspondant béton
La NF EN 206-1 nous impose une formalisation et une traçabilité plus importantes :
l’entreprise doit démontrer que les bétons mis en œuvre sont conformes aux données d’entrée

Mémento béton 51
2.4 - Définition d’un béton pour la commande générale
1. Cas des bétons à propriétés spécifiées - BPS Mon point Pour les bétons légers ou lourds : ajouter la masse
(résistance et consistance) de passage volumique D du béton : D 1.4 par ex
obligé

Code utilisateur Type béton Classe de résistance Classe de chlorure Désignation du liant Conformité à la norme

Eventuel Obligatoire Obligatoire Obligatoire Obligatoire Obligatoire


Désignation Béton à C 8/10 ; C12/15 Cl 0.20 = BP -type et classe du Le béton doit être
simplifiée du propriétés C16/20 ; C20/25 Cl 0.40 = BA ciment conforme à la norme
béton pour spécifiées C25/30 ; C30/37 Cl 0.65 = BA + CEM III -type d’addition NF EN 206-1 et à son
faciliter la C35/45 ; C40/50 Cl 1.00 = NA annexe nationale
commande C45/55 ; C50/60
journalière C55/67 ; C60/75
C70/85 ; C80/95
C90/105 ; C100/115

By BPS XC4 (F) C25/30 S3 Cl 0.40 Dmax = CEM I 52.5 5 MPa NF EN 206-1 NF
voile + 22.4 + CV à 16 h
XF1 (F)

Classes d’exposition Classe de consistance Dimension maxi Caractéristiques complémentaires Certification

Obligatoire Obligatoire Obligatoire Eventuel Obligatoire si


centrale certifiée NF
(F) : conformité à l’annexe française A choisir selon : . résistance minimale à jeune âge
 aucun risque corrosion ou d’attaque X0 Classe Affaissement (mm) 1 . dosage minimal en ciment ou en
 corrosion induite par carbonatation : XC1 2 fines
à XC4 S1 de 10 à 40 4 . pompabilité du béton
 corrosion induite par chlorures autres S2 de 50 à 90 5.6 . adjuvantation particulière
que marins : XD1 à XD3 S3 de 100 à 150 6.3 . béton chaud
 corrosion induite par chlorures marins : S4 de 160 à 210 8 . nature et provenance des
XS1 à XS3 S5 ≥ 220 10 constituants
 attaque gel / dégel avec ou sans sels de 11.2 . aspect particulier du parement
déverglaçage : XF1 à XF4  A l’arrivée de la toupie sur le 12.5 . alcali-réaction
 attaques chimiques : XA1 à XA3 chantier 14 .…
16
20
22.4
31.5
40
Mémento béton 52
2.4 - Définition d’un béton pour la commande générale
2. Cas des bétons à composition prescrite – BCP
( composition imposée au fournisseur)
Code utilisateur Type béton Classe de consistance Dimension maxi Conformité à la norme

Eventuel Obligatoire Eventuel (si la composition Obligatoire Obligatoire


donnée l’oblige)
Désignation Béton à S1 : de 10 à 40 mm de 1 mm à 63 mm Le béton doit être
simplifiée du composition S2 : de 50 à 90 mm (selon tamis) conforme à la norme
béton pour prescrite S3 : de 100 à 150 mm NF EN 206-1 et à son
faciliter la S4 : de 160 à 210 mm annexe nationale
commande S5 : ≥ 220 mm
journalière • à l’arrivée de la toupie
sur le chantier

By BCP XC4 (F) [S4] Cl 0.40 Dmax = « composition imposée » NF EN 206-1 NF


radier + 20
XA1 (F)

Classes d’exposition Classe de chlorure Définition de la composition Certification

Obligatoire Obligatoire Obligatoire Obligatoire si


centrale certifiée NF
. aucun risque corrosion ou d’attaque : X0 Cl 0.20 : B.P. Exemple : pour un béton étanche
. corrosion induite par carbonatation : XC1 Cl 0.40 : B.A. CEM I 52.5 R PMES de… : 320 kg/m3
à XC4 Cl 0.65 : B.A. + CEM III Cendres volantes de… : 80 kg/m3
. corrosion induite par chlorures autres que Cl 1.00 : N.A. Sable 0/5 de … (sec) : 670 kg/m3
marins : XD1 à XD3 Gravillon 4/12 de…(sec) : 200 kg/m3
. corrosion induite par chlorures marins : Gravillon 10/20 de … (sec) : 920 kg/m3
XS1 à XS3 Eau totale : 170 l/m3
. attaque gel / dégel avec ou sans sels de Superplastifiant X : quantité pour obtenir S4
déverglaçage : XF1 à XF4
La responsabilité du fournisseur sera de
. attaques chimiques : XA1 à XA3
livrer le béton conformément à la
(F) : conformité à l’annexe française
composition prescrite

Mémento béton 53
2.4 - Définition d’un béton pour la commande générale
Quelques exemples pour la commande générale

 Massifs enterrés (en C16/20) non armé :


By Mass - BPS - E = X0(F) - C16/20 - S4 - Cl 1.0 - Dmax 22.4 - CEM I 52,5 PM + cendres volantes - NF EN 206-1 - (NF)

 Pieux (en C30/37) avec nappe eau séléniteuse :


By Pieu - BPS - E = XC2(F) + XA1(F) - C30/37 - S4 - Cl 0.65 - Dmax 22.4 - CEM III A 42.5 dosé à 350 kg /m3 mini -
Retardé 3 heures - NF EN 206-1 - (NF)

 Semelles (en C20/25) sans eau séléniteuse :


By Sem - BPS - E = XC2(F) - C20/25 - S3 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEM I 52.5 PM + Cendres volantes - NF EN 206-1 - (NF)

 Dallage (en C25/30) dans un parking sans déverglaçant :


By Dal - BPS - E = XC3(F) - C25/30 - S4 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMII 32.5 R - avec fibres polyprop - NF EN 206-1 - (NF)

 Plancher (en C20/25) à l’intérieur du bâtiment :


By Pla - BPS - E = XC1(F) - C20/25 - S3 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 R + cendres volantes - NF EN 206-1 - (NF)

 Voile / Poteau (en C20/25) à l’intérieur du bâtiment :


By Voi - BPS - E = XC1(F) - C20/25 - S4 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 R + fillers calcaires - Dosage fines 80 µm ≥ 350
kg/m3 dont au moins 260 kg de CEMI - NF EN 206-1 - (NF)

Mémento béton 54
2.4 - Définition d’un béton pour la commande générale
Quelques exemples pour la commande générale (suite)

 Parement (en C25/30) pour un voile de façade :


By Par - BPS - E = XC4(F) + XF1(F) - C25/30 - S4 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 R indice lum.63 + fillers calcaires -
Dosage fines 80 µm ≥ 370 kg / m3 dont au moins 280 kg CEMI - avec superplastifiant - NF EN 206-1 - (NF)

 Béton étanche (en C30/37) pour un voile de STEP avec gel sévère sans chlorure marin :
By Béta - BCP - E = XC4(F) + XF3(F) + XA2(F) - C30/37 - S4 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 R PM-ES = 320 kg / m3 -
cendres volantes = 80 kg/m3 - sable + gravillon = 1685 kg /m3 - eau totale = 180 l/m3 - superplastifiant = pour obtenir un slump de 18 cm -
entraîneur d’air pour 5% d’air occlus - NF EN 206-1 - (NF)

 Tablier de pont (en C40/50) en béton précontraint à proximité mer :


By Tab - BPS - E = XC4(F) + XF1(F) + XS1(F) - C40/50 - 90 ± 2 mm - Cl 0.15 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 PM avec dosage ≥ 385 kg/m3
Rapport Eeff / C ≤ 0.45 - NF EN 206-1 - (NF)

 Parking sans utilisation de déverglaçants par l’exploitant (rampes et dalles) :


By PARK - BPS - E = XC3(F) + XF1(F) (gel faible ou modéré) ou XF3(F) (gel sévère) - C25/30 ou C30/37 -
S3 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 + CV - NF EN 206.1 - (NF)

 Parking avec utilisation de déverglaçants par l’exploitant (rampes et dalles)


By PARK - BPS - E = XC3(F) + XF2(F) (gel faible ou modéré) ou XF4(F) (gel sévère) + XD3 (F) - C 35/45 -
S3 - Cl 0.40 - Dmax 22.4 - CEMI 52.5 + CV - NF EN 206.1 - (NF)

Nota: les résistances données sont les valeurs minimales imposées par la nouvelle norme; pour
des questions de résistance (BET) ou de durabilité (CCTP), il pourra être nécessaire d’imposer
des valeurs supérieures.
Mémento béton 55
2.4 - Définition d’un béton pour la commande générale
 Ne pas commander une formulation avec CEM II si le BPE n’a qu’un CEM I … + cendres » en équivalent :
imposer alors une quantité minimale de CEM I pour obtenir des résistances suffisantes aux jeunes âges
Mes points
de passage
obligé  Ne pas utiliser plus de 2 ou 3 bétons, pour éviter le risque de confusion des bétons sur le chantier

 Exiger dans la commande que :


 les fiches techniques des constituants des différents bétons soient jointes à la commande
 les autocontrôles du BPE soient transmis au chantier
 les conditions hiver / été soient définies précisément dans la commande
 les bons de pesée soient transmis aux travaux sur leur demande

 Préférer, au même prix, une centrale NF

 Avant de passer la commande, demander les formulations BPS et les éventuels résultats d’étude /
convenance / contrôle existants

 Faire vérifier le volume réel à partir de la formulation (correspondant technique ou voir § 5.2)

 Prévoir un contrôle du volume livré à partir des bons de pesée

 Désigner dans la commande les personnes habilitées à :


 passer la commande journalière
 réceptionner le béton sur chantier

 Préciser les conditions de livraison pour les bétons d’hiver, dont la température du béton frais à l’arrivée
de la toupie

Mémento béton 56
2.5 - Commande journalière
Obligatoire : NFP 18201 (DTU 21)
Mon point Fascicule 65
de passage
Dossier initial béton obligé
Pour chaque béton :
• livré par un BPE
• fabriqué sur chantier

 Indication du béton (BPS – BCP – BCPN)


 Exigences de base  Classe de résistance à la compression
 Classe d’exposition
 Dimension maximale nominale des granulats
 Teneur en chlorure maximale
 Classe de consistance ou valeur cible de la consistance
 Exigences complémentaires  Type ou classe particulière du ciment
 Type ou classe particulière des granulats (par ex. alcali-réaction)
 Caractéristiques exigées pour la résistance au gel – dégel
 Exigences pour la température du béton frais (si différent de ≥ 5°C)
 Développement de la résistance (rapide, moyen, lent, très lent)
 Prise retardée
 Dégagement chaleur au cours de l’hydratation
 Résistance à la pénétration de l’eau
 Résistance à l’abrasion
 Résistance à la traction par fendage
 Mise en œuvre particulière du béton (pompable, immergé,…)
 …

 Éléments justifiant le respect de ces exigences (épreuves d’études, définition des épreuves de contrôle,
formulations, fiches techniques des constituants,…)

Description des moyens de confection et mise en place du béton

 Résistance caractéristique retenue pour les calculs (si BCP ou BCPN)

 Résultats épreuve de convenance ou équivalent (épreuves de contrôle de moins d’un an pour une formulation existante non modifiée ou sur avis d’un spécialiste)

Mon point  Obligatoire avant la première livraison


de passage  Si possible avant signature de la commande, de façon à pouvoir maîtriser les futures livraisons et les
obligé éventuelles modifications à y apporter pour obtenir la conformité aux données d’entrée
Mémento béton 57
2.5 - Commande journalière
Cas du béton le plus courant – Proposé par les BPE Léq ≥ 280 kg/m3
XC4(F) + XF1(F) – Cl 0.40 – NF EN 206.1 Amax ≤ 0.43 C • CEM I + CV
(ex E : 2b1 – BA – XP P 18 305) Eeff ≤ 0.6 avec ou
Léq • CEM II
C25/30

Formulation avec CEM I 52.5 + CV Formulation avec CEM II 32.5 R


Données de sortie C ≥ 223 kg/m3 Données de sortie C = 310 kg/m3
A ≤ 96 kg/m3 A= 0 kg/m3
Eeff ≤ 168 kg/m3 Eeff = 170 kg/m3
avec cette formule on obtient un C30/35 et ce pour obtenir un C25/30

aux jeunes âges, on a uniquement : aux jeunes âges, on a uniquement :


223 kg de ciment (C) 310 kg de ciment (C) soit
soit 212 kg de clinker (K) 248 kg de clinker (K)
soit encore un E/C = 0.75 soit encore un E/C = 0.55
ou un E/K = 0.79 ou un E/K = 0.69
avec fcm 1j ~ 7 MPa avec fcm 1j ~ 9 MPa
Coût CEM I + CV # 25 € Coût CEM II # 25.5 €
Vous avez commandé un CEM II 32.5 ; le BPE vous livre un équivalent (selon lui) avec
CEM I + CV : aux jeunes âges ce béton se comportera moins bien que le béton avec un
CEM II.

Mon point
de passage
Attention : en cas de sable sans fines (cas habituel), une quantité de fines de 319kg/m3 ou
obligé
310kg/m3 ne permet pas d’obtenir sûrement un parement correct ; prévoyez l’ajout d’une addition
complémentaire ou l’utilisation d’un entraîneur d’air.
Mémento béton 58
2.6 - Suivi des commandes

 Conserver les télécopies des commandes journalières avec les bons de livraison
correspondants
Mon point
de passage
obligé  Y ajouter :
 Les quelques bons de pesée que vous aurez demandés pour les bétons de
bâtiment
 Les bons de pesée de toutes les livraisons pour les bétons de génie civil

Pour la gestion des bons de pesée, les demander après la livraison

 Penser à définir les essais précis pour déterminer la conformité des bétons dès le
démarrage du chantier et réclamer au fournisseur les résultats de ses propres essais de
contrôle de sa production

Mémento béton 59
BETON

LA FABRICATION DU BETON SUR LE CHANTIER

Mémento béton 60
3 – LA FABRICATION DU BETON SUR LE CHANTIER

1 Les caractéristiques d’une centrale chantier p.62

2 Avertissement concernant les formulations p.63

3 Différents types de centrale p.64

4 Équipement minimal d’une centrale NF p.65

5 Installer une centrale p.66


BETON
6 Lancer et suivre la fabrication du béton p.67

Mémento béton 61
3.1 - Les caractéristiques d’une centrale chantier
1. Pourquoi une centrale sur chantier

Si votre chantier le permet, c’est-à-dire :


 si vous disposez d’une surface suffisante pour implanter la centrale à béton et ses aires de stockage et de
Mon point déchargement,
de passage  si vous avez une production journalière suffisante (2500m3 en 4 mois),
obligé  si le bilan économique est pertinent (et il le sera).

Pensez à installer une centrale sur le chantier avec :


 un béton à votre convenance (parement amélioré, maniabilité élevée) au moment où vous en avez besoin,
 un gain économique.
…Et ce dans le respect des normes

La fabrication sur chantier = Elle nécessite :

• Un coût de production maîtrisé et optimisé • Un centralier formé à la maintenance de la centrale

• Un béton à forte maniabilité (slump S4, voir S5) • Une gestion des stocks (principalement ciment et
addition)
• Une grande souplesse d’utilisation
• Une implantation étudiée quant aux accès pour la
• Une qualité béton/parement adaptée livraison des matériaux et à l’encombrement de la
• Une absence de transport incomplet centrale

• Une limitation des pertes (le juste nécessaire) • Une formulation adaptée des bétons en fonction des
données d’entrée
• Et aussi la possibilité de fabriquer le mortier
• Une maîtrise des contrôles (NF EN 206-1 et DTU 21)

Mémento béton 62
3.2 – Avertissement concernant les formulations

 Elles sont à définir avec votre correspondant béton ou avec le prescripteur en fonction des données d’entrée (comme
pour un béton livré par un BPE) ;

attention :
• Les formulations doivent être mises au point par un prescripteur spécialiste maîtrisant le matériau béton.
• Elles sont à définir le plus en amont possible pour éventuellement les ajuster par une épreuve d’études.

 Ne prévoyez pas trop de formulations, la trémie d’attente n’en accepte qu’une à la fois
Mon point  Toutes les formulations sont données « granulats secs ». Or, les granulats sont mis en œuvre humides
de passage
obligé Exemple : sable humide à 5% avec une formulation de 700 kg / m3 de sable sec. Vous mettez en œuvre 700 / 0.95 kg/m3
soit 737 kg de sable humide (700 kg de sable sec et 37 litres d’eau).
Ainsi, prévoyez une « surconsommation » d’environ : 6% pour les sables et 2% pour les gravillons, pour vos calculs
économiques.
Prévoyez aussi une clause dans la commande sable avec une limitation de la teneur en eau de 8% - sauf si vous
acceptez de payer l’eau au prix du sable

Mémento béton 63
3.3 – Différents types de centrales
Soit avec cuves tournantes à axe horizontal soit avec un malaxeur à axe vertical (meilleure homogénéisation et réduction temps de malaxage)
3.3.1 Les centrales

 TWINGO : faible encombrement au sol en cours d’abandon


CENTAURE : sans génie civil par le GIE Matériel Bouygues

 ORU / IMER ou équivalent

Centrale type IMER

3.3.2 Les équipements


Les équipements permettant de
surveiller en permanence le bon
fonctionnement et de maîtriser
la qualité du béton :
• un hygromètre à sable efficace L’utilisation du wattmètre vous permet de maîtriser l’eau dans le
• une imprimante avec affichage en continu, si Mon point béton frais
de passage
Rappel : 20 l/m3 d’eau en plus = 5 MPa en moins.
possible avec bilan journalier des consommations obligé
Pour garder la même résistance avec 20 l / m3 d’eau en plus, il faut
• si possible un wattmètre ou équivalent pour ajouter 35 kg/m3 de ciment
permettre de maîtriser la teneur en eau du béton Pour une centrale de chantier, exiger au minimum un bon hygromètre à sable
frais et, si possible, un wattmètre

Mémento béton 64
3.4 – Équipement minimal d’une centrale NF
 Stockage des granulats (sable, gravillons) : dispositions pour éviter leur mélange et pour les égoutter
 Ciments : minimum de 2 silos d’une capacité supérieure à 30 tonnes (50 tonnes conseillé)
 Addition (sèche) : 1 silo par addition
 Adjuvants : stockages séparés et identifiés
 équipement des silos
• 1 colonne montante identifiée, munie de dispositifs évitant tout risque d’erreur de remplissage (verrouillage,…) et permettant un
prélèvement à la livraison
• 1 dispositif évitant les ruptures de stock (détecteur de niveau,…)
• 1 système de filtration indépendant par silo
 pesage / dosage des constituants
• constituants pesés, sauf, éventuellement, les adjuvants (dosage volumétrique admis)
• bascules : classe III ayant fait l’objet d’une décision d’approbation de modèle ou d’un certificat d’approbation CE de type
• portée des bascules limitée et fonction de la capacité nominale du malaxeur
• additions pesées en cumulé après le ciment
• adjuvant : dosage individuel de chaque adjuvant (interdiction de dosage volumétrique par mesure du temps de fonctionnement)
 Malaxage :
 par un malaxeur
 homogénéité justifiée pour déterminer la durée de malaxage
 Teneur en eau des sables : par des sondes avec une précision de ± 1 point avec indicateur au pupitre pour une lecture des mesures
effectuées
 Programmateur permettant le fonctionnement automatique et / ou semi-automatique avec présence obligatoire d’un appareil pour la mesure
de l’efficacité du malaxage (par exemple un wattmètre voir chap. 3, § 3.6.4)
 Impression des pesées : obligatoire pour tous les constituants y compris dosage adjuvants
 Equipement mini labo à la centrale :
 essai de teneur en eau
 mesure d’affaissement au cône
 conservation des éprouvettes entre 15 et 30°C
fabrication écart type σ
bonne 2MPa
courante 3MPa
passable 4MPa
Mémento béton 65
3.5 – Installer une centrale
3.5.1 Surface au sol d’une centrale à rayons raclants
Ne pas oublier :
• Les pistes d’approvisionnement des matières premières
• L’emprise de la trémie d’attente
• L’emplacement (éventuel) de la pompe
La trémie d’attente vous permet d’augmenter le rendement de production (la fabrication n’attend plus
la benne).

3.5.2 Génie civil


 Prévoir une trémie d’attente si demande d’un rendement élevé
 Réaliser les fondations de la centrale selon les plans du fournisseur au moins une semaine avant l’arrivée de la centrale
(temps de séchage)
 Stockage des granulats : couche de grave d’environ 10 cm d’épaisseur sur un géotextile anti-contamination
 Eau : vérifier le débit auprès du concessionnaire : s’il est insuffisant, prévoir une bâche à eau.
si fabrication hivernale, protéger du gel les circuits d’eau.

3.5.3 Réglage et essais de la centrale


 Avec le fournisseur / loueur et le GIE matériel Bouygues, en présence du centraliste et du chef
(il faut les (re)former) :
 Vérification de l’hygromètre
 Vérification des balances
 Étalonnage du wattmètre et lecture
 Formation aux essais courants (mesure consistance, fabrication éprouvettes, mesure
teneur en eau…)
 Vérifier que les adjuvants tombent bien dans le malaxeur au moment où il le faut (pour les
superplastifiants, après la descente de l’eau)
 Nettoyer tous les jours le malaxeur soigneusement au karcher ainsi que la trémie d’attente ;
éventuellement utiliser une huile spéciale anti -adhérence du béton

3.5.4 Commande
 Commande du matériel nécessaire aux essais : cône d’Abrams, moules carton, balance, écope…
Mémento béton 66
3.6 – Lancer et suivre la fabrication du béton sur chantier
3.6.1 Dossier initial et dossier de suivi

Comme pour un béton BPE, vous devez monter ces deux dossiers :
 Dossier initial, établi par le prescripteur : indication de la formulation des bétons BPS et BCP + rappel des exigences + justifications du
respect des exigences + description des constituants retenus + description des moyens de confection et de mise en œuvre du béton +
indication de la résistance caractéristique en compression attendue

 Dossier de suivi, tenu à jour par le responsable bétons du chantier : comme pour les
BPE, il rassemblera les documents d’information, les « bons de fabrication » et les
contrôles de conformité et de production
3.6.2 Contrôles à réaliser
 Contrôles sur le béton d’une centrale chantier : à planifier en phase de préparation

Mon point
Ne pas modifier les formulations en fonction DTU Catégorie B En début de chantier, puis tous les 250 m3 ou tous A chaque prélèvement 4
de passage des résultats : prévenir le prescripteur et ne les mois (si <) éprouvettes avec
obligé
pas oublier la procédure d’alerte 21 Catégorie C En début de chantier puis tous les 150 m3 ou tous les 2 éprouvettes écrasées à
mois (si <) 7 j et 2 à 28 j
 Contrôles sur les constituants :
 Ciment : - vérifier le bon de livraison
- vérifier que le ciment va aller dans le bon silo : identifier les manchettes des silos pour éviter toute erreur de destination
 Granulats : - vérifier le bon de livraison
- vérifier visuellement les granulats avant leur déchargement : granulométrie, forme, propreté, humidité. Faire quelques
mesures de la teneur en eau des granulats et vérifier la conformité avec la teneur indiquée par l’hygromètre. Demander
les autocontrôles récents du fournisseur : granulométrie, propreté, absorption d’eau
 Adjuvants : - vérifier le bon de livraison avant le déchargement
 Contrôles de la centrale :
 Chaque semaine, contrôle du jeu entre les pales et le fond de cuve ou les parois : il ne doit pas dépasser 5 mm (sinon usure anormale)
 Vérifier le fonctionnement de l’hygromètre par des mesures de teneur en eau
 Voir avec le service matériel la fréquence pour les contrôles des balances (utiliser des gueuses étalonnées en poids)
 Gestion des stocks :
 Surveiller les silos (ciment/addition)
 Ne pas oublier de déterminer les volumes produits et rendement horaire

Mémento béton 67
3.6 – Lancer et suivre la fabrication du béton sur chantier
3.6.3 Pourquoi un malaxage prolongé ?

 Pourquoi ?
 Pour obtenir un mélange homogène et intime des différents constituants
 Pour assurer une parfaite dispersion de l’eau et des adjuvants
 Durée du malaxage :
 Assez longtemps pour obtenir le mélange homogène, mais pas trop longtemps pour ne pas pénaliser le cycle
(rendement m3 de béton frais produit par heure)
 A distinguer des temps d’introduction des matériaux et des temps de vidange

Temps* de malaxage recommandé (sauf justification particulière)


Béton courant vibré 30 secondes
Béton avec adjuvants et/ou addition 55 secondes
Béton avec fumée de silice 120 secondes Influence de la durée de malaxage sur la
résistance du béton
Béton autoplaçant 120 secondes
R (MPa)
* à partir de la chute de tous les constituants y compris l’eau d’ajout résistance à 28 jours
Mon point
de passage
obligé
En aucun cas, on ne doit modifier le cycle défini par le prescripteur
résistance à 7 jours
Réduction du temps de malaxage
=
perte de résistance résistance à 2 jours

Le wattmètre permet de savoir si le mélange est homogène


Temps malaxage
(stabilisation de l’énergie de malaxage) (secondes)
Mémento béton 68
3.6 – Lancer et suivre la fabrication du béton sur chantier
3.6.4 Wattmètre = un des meilleurs moyens pour maîtriser la fabrication du béton
Pourquoi ?
 Pour obtenir, en centrale, la consistance souhaitée en sortie du malaxeur
 Pour découvrir les anomalies de fonctionnement de la centrale
 Comment ?
 Par mesure de l’énergie de malaxage par un wattmètre différentiel couplé à un
enregistreur à diagramme déroulant  l’énergie, au palier de stabilisation, est représentative
de la consistance du béton
 Principe :

Quelques exemples d’anomalies de fonctionnement d’une centrale

temps
temps
Cas 1 : malaxage trop long avec raidissement du béton Sens de défilement et de lecture
AB – introduction des granulats et du ciment
dans le malaxeur Cas 2 : manque d’eau pour ce béton et raidissement
BC – introduction de l’eau et homogénéisation Cas 3 : temps de malaxage trop court : pas de palier de stabilisation
Cas 4 : excès d’eau dans le béton
du mélange
Cas 5 : manque d’eau initial et le centralier, s’en apercevant, a fait un rajout d’eau
CD – mélange homogène – l’énergie
Cas 6 : excès de ciment
absorbée se stabilise
Cas 7 : manque de ciment
DE – vidange du béton
Un centralier réactif peut donc corriger la gâchée suivante pour espérer obtenir un mélange
X – intervalle de variation admissible
homogène dans la toupie ou la trémie d’attente dont la composition se rapprochera de celle
Le niveau du palier CD de stabilisation (déterminé à
l’épreuve de convenance) permet de réguler la
prévue initialement.
consistance souhaitée. Mémento béton 69
3.6 – Lancer et suivre la fabrication du béton sur chantier
3.6.5 Une formule pour un mortier à maçonner avec une centrale de chantier

Formule 1 Formule 2
CEM I 42.5 ou 52.5 240 -
Cendres volantes 80 -
CEM II 32.5 ou CEM III 42.5 - 300

Sable 0/5 sec 1800 1800


[humide] [1900] [1900]
Eau totale 200 à 240 200 à 240
[eau d’ajout sable à 5%] [100 à 140] [100 à 140]

Rappel :
DTU 201 (P 10 – 202.1) § 4.42 sur les mortiers des joints courants
 Mortier chaux hydraulique = 250 à 300 kg
 Mortier de ciment = 300 à 350 kg par m3 de sable sec
 Mortier batard = 350 à 400 kg
de liant 150 à 275 kg de ciment
+200 à 125 kg de chaux

Mémento béton 70
3.6 – Lancer et suivre la fabrication du béton sur chantier
3.6.6 Fabrication d’un béton avec une bétonnière

1) Mode opératoire selon le phasage suivant Mon point Ne jamais commencer


de passage
- mise en route de la bétonnière obligé par le ciment
- la charger, dans l’ordre, avec 50 % de l’eau
puis 50 % de gravillon
puis 50 % du sable
puis tout le ciment
- compléter ensuite : avec le reste de l’eau
le reste du sable
le reste de gravillon
éventuellement l’adjuvant
ou ajuster l’eau (si nécessaire)
- nettoyage de la cuve avec de l’eau et 1 ou 2 pelletées de gravillons

2) Formulations type

Ciment 50 Sable Gravillon Eau Volume


kg
Béton armé 1 sac 7 à 8 seaux 9 à 8 seaux 23 litres 140 litres
Mortier 1 sac 14 seaux / 25 litres 125 litres
(chape,
maçonnerie)
Coulis 1 sac / / 25 litres 35 litres

(avec des seaux d’environ 10 litres)

Mémento béton 71
BETON

LA MISE EN ŒUVRE DU BETON

Mémento béton 72
4 – LA MISE EN ŒUVRE DU BETON
1 Suivi des bétons sur le chantier p.74

2 Distance entre armatures p.75

3 Enrobage armature p.76

4 Incorporations dans les dalles et murs p.78

5 Tolérance DTU 21 p.79

6 Réception du béton p.82

7 Délai de mise en œuvre du béton p.84

8 Transport du béton p.85

9 Ajout d’eau / d’adjuvants p.86

10 Mise en place du béton p.87

11 Démoulants ou huiles de décoffrage p.88

12 Vibration p.90

13 Cure p.92

14 Décoffrage p.94

BETON 15 Mannequins p.96

16 Bétonnage par temps chaud p.97

17 Bétonnage par temps froid p.98

18 Classeur béton du chantier p.100

19 Bilan de béton
Mémento fin de chantier et capitalisation p.101 73
4.1 - Suivi des bétons sur le chantier
Obligatoire : NF P 18-201 (DTU 21) Songez à préparer le dossier de
Mon point ou Fascicule 65
de passage suivi des bétons dès le
obligé Pour chaque béton : . livré par un BPE démarrage du chantier
. fabriqué sur chantier
Pour chaque béton

Informations de l’utilisateur du béton au producteur

Dossier
Dossier dede suivi
suivi des  Accord sur date – heure – débit de livraison
desBPS
BPS et et
BCPBCP  Information du BPE sur : les transports spéciaux sur chantier
méthodes de mise en place spéciales
limitation sur le type de véhicule de livraison

Informations du producteur du béton à l’utilisateur SUR DEMANDE


c’est à dire
 Type et classe de résistance du ciment
 Type de granulats
Bétons à propriétés  Type d’adjuvants
des bétons à
spécifiées  Type et teneur des additions
 Rapport eau / ciment visé
propriétés  Résultats d’essais antérieurs appropriés (essais initiaux ou de contrôle de production), études, convenances)
spécifiées (BPS)  Evolution de la résistance  pour la détermination de la CURE
 Origine des constituants
 Bons de pesée
et Bons
Bons de livraison
livraison (avec
(avec leurs
leurs éléments
éléments techniques)
techniques) et éventuellement bons de pesée

Les éléments
Eléments issusissus des contrôles
des contrôles de conformité
de conformité et de production (conformément à la NF EN 206-1)
et de production
Bétons à
des bétons à
compositions  Si bétons certifiés NF : attestation de l’organisme certificateur suffisante
composition
spécifiées  Sinon description du système de contrôle de production
 Formulation – production – inspections et essais – utilisation des résultats essais (constituants – bétons frais et
prescrite durci
durci – équipement)
– équipement) – inspection
– inspection du du matériel
matériel de transport
transport – contrôles
– contrôles de conformité
de conformité de lade la production
production
(BCP)  Demander les résultats des contrôles réalisés par le fournisseur sur les bétons
Résultats des contrôles de conformité du béton destiné à l’ouvrage
- ceux du fournisseur
- ceux du chantier

Le dossier de suivi doit démontrer la conformité de la fabrication aux données d’entrée.


 Conserver les bons de livraison
 Conserver quelques bons de pesée (tous si fascicule 65)
 Conserver tous les résultats
Mémento d’écrasement
béton 74
4.2 - Distance entre armatures
Dimension Dmax des granulats

Celle-ci est déterminée en fonction du ferraillage et de l’enrobage C

Coupe

schéma ev

C
Règles BPEL
ab
rm= C eh
2(a+b)
Enrobage : C

• 1,4 rm (si granulats roulés)


1,2 rm (si granulats concassés)
Dmax ≤ mini • eV
• 0,7 eh
• C (sauf si C=1cm)

Mémento béton 75
4.3 - Enrobage armature
C

/ / / / / / /
Armature diam Φ
Défini par C selon le schéma suivant :

C
/ / / / / / / / / / / /
Risque : non-respect = corrosion accélérée des armature
Fonction de la classe d’exposition, de la classe de résistance, de la maîtrise du positionnement.
Augmenter l’enrobage de 10 mm permet d’augmenter la durée de service de l’ouvrage d’environ 30 ans.

ENROBAGE SELON BAEL : Cmin BAEL ≥ max [Φ


Φ ; C1]

Avec C1 = 1 cm pour les parois dans des locaux couverts et clos non exposés aux condensations
3 cm pour les parois soumises à des actions agressives ou à des intempéries ou à des condensations ou au
contact d’un liquide (peut être réduit à 2 cm si C… ≥ C40/50)
5 cm pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns ou aux brouillards salins et pour les ouvrages
exposés à des atmosphères très agressives (peut être réduit à 3 cm si armatures ou béton protégés
efficacement)

Mémento béton 76
4.3 - Enrobage armature
ENROBAGE SELON EUROCODES : Cmini Eur (BA) = max [ Φ ; 10 mm ; C2]
Cmini Eur (BP) = max . [ Φ gaine ; C3 ] si post-tension
. [ 2 à 3 Φ ; C3] si pré-tension

Classe d’exposition
Classe liée à la
structure XC0 XC1 XC2 XC4 XD1 XD2 XD3
XC3 XS1 XS2 XS3
Armatures béton S4 (50 ans) 10 15 25 30 35 40 45
armé C2 S6 (100 ans) 20 25 35 40 45 50 55
Armatures béton S4 (50 ans) 10 25 35 40 45 50 55
précontraint C3 S6 (100 ans) 20 35 45 50 55 60 65

Mon point  L’utilisation d’un béton de classe de résistance supérieure à celle requise par la classe d’exposition
de passage
obligé permet de réduire l’enrobage à celui de la classe de structure inférieure : l’utilisation d’un béton
C40/50 en XC4 permet une réduction de l’enrobage à 25 au lieu de 30 mm.
 L’enrobage peut également être déterminé pour des questions de tenue au feu.
 Aucune tolérance en « moins » sur les enrobages : prévoir les bonnes cales et prendre une marge
de sécurité
 Respecter l’enrobage dans le fond des engravures
C
⇒ Pas d’exception pour les faux joints, les rainures
et autres décrochements

Mémento béton 77
4.4 - Incorporation dans les dalles et murs

 A disposer entre les nappes d’armatures

 Enrobage
////////////////////////////////
C
C ≥ max [Φmax ; 4 cm] Φ min Φ max
C
////////////////////////////////

 Distance horizontale entre gaines


////////////////////////////////

d ≥ max [Φmax ; 4 cm] sauf localement

//////////////////////////////// Mon point A ne pas faire


de passage
d obligé

 Croisement / empilages localisés


• e ≤ h/2 ////////////////////////////////
• Possibilité de bétonnage correct
h e
dans la zone de concentration au
voisinage des raccordements
////////////////////////////////
dans les boîtiers

Mémento béton 78
4.5 - Tolérance DTU 21

Poutres et dalles
• Ecarts admissibles pour les poutres et dalles N° Types d’écart Description Ecart admissible ∆
Position d’une liaison poutre- La plus grande des 2
Les écarts donnés pour la position et le ∆ poteau repérée par rapport au valeurs :
niveau des poutres et des dalles poteau. ± b/30
b = dimension du poteau suivant ou
s’appliquent aussi aux autres composants b la direction de ∆ ± 20 mm
structuraux horizontaux ou inclinés. a avec 1 = poutre
1
Les valeurs des écarts structuraux et 2 = poteau
admissibles pour les poutres et les dalles 2
sont données par la figure ci-contre dans
laquelle toutes les cotes sont exprimées en Position de l’axe d’un appui par La plus grande des 2
mm. rapport au support. valeurs :
l = distance théorique à l’arête. ± l /20
1 = axe réel de l’appui. ou
b ± 15 mm
l+∆
1

Mémento béton 79
4.5 - Tolérance DTU 21
N° Types d’écart Description Ecart admissible ∆

Inclinaison d’un poteau à tout niveau La plus grande des 2 valeurs :
dans un bâtiment d’un ou de plusieurs h/300
a étages

h
Poteaux et murs ou
15 mm
t2 Écart entre axes pour les poteaux et La plus grande des 2 valeurs :
les murs t/30
Les valeurs des écarts admissibles b ∆ ou
pour les poteaux et pour les murs sont t1
t = ½ (t 1 + t2)
15 mm
données par la figure ci-contre, dans
laquelle toutes les cotes sont
Flèche d’un poteau entre 2 niveaux La plus grande des 2 valeurs :
exprimées en mm. consécutifs h/300

c

h
ou
15 mm


Position de l’axe d’un poteau ou d’un La plus grande des 2 valeurs :
mur à tout niveau par rapport à la 50 mm
verticale de son centre au niveau bas
h3 ou
d d’une structure à plusieurs étages :
Σ hi h2 Σ h/(200n1/2)
n, nombre d’étages.
h1
Avec : n ≥ 1

Distance entre axes La plus grande des 2 valeurs


:
± 20 mm
e ou
L+∆ ± L/600

Niveaux d’étages consécutifs au ± 20 mm


droit des appuis
H+∆

Mémento béton 80
4.5 - Tolérance DTU 21
Sections N° Types d’écart Description Ecart admissible ∆

l1 = dimension dans une


• Ecarts admissibles des sections section.
⇒ Les dimensions de la section Applicable aux poutres, dalles
et poteaux
transversale, l’enrobage, et la
position des armatures de béton a Pour : l1 < 150 mm ± 10 mm

armé ne doivent pas présenter, par l1 = 400 mm ± 15 mm


rapport aux valeurs théoriques, l1 > 2 500 mm ± 30 mm
d’écarts supérieurs aux valeurs Avec interpolation linéaire pour
définies par le tableau ci-contre, les valeurs intermédiaires.

dans lequel toutes les cotes sont Pour toute valeur de h :


Position de l’armature passive.
exprimées en mm. ∆(moins) 10 mm
Section transversale.
h ≤ 150 mm, ∆(plus) + 10 mm
h = 400 mm, ∆(plus) + 15 mm
h ≥ 2 500 mm, ∆(plus) + 20 mm
Avec interpolation linéaire pour
b les valeurs intermédiaires.

Cmin = enrobage minimum requis


Cn = enrobage nominal = Cmin + I∆(moins)I
C = enrobage réel
∆ = écart admissible sur Cn
h = hauteur de la section
Exigence : Cn + ∆ (plus) > C > Cn – I∆(moins)I

NOTE : Il est possible d’augmenter de 15 mm les écarts positifs admissibles pour les enrobages des armatures des
fondations et des éléments de béton des fondations.

Recouvrement l = longueur de recouvrement 0, 06 l

Les valeurs données s’appliquent en positions verticale et horizontale.


Mémento béton 81
4.6 - Réception du béton
Il s’agit de vérifier que le béton livré correspond à celui commandé la veille et ce à l’arrivée de la toupie

Mon point
de passage
obligé  Vérifier le bon de livraison : une obligation du chef de chantier ou de son délégataire
 Code du béton = exemple : By Voi ou By 1
 Ou s’il n’y a pas de codification préalable des bétons dans la commande, vérifier la désignation du
béton :
o BPS
o Résistance = C25/30 (par exemple)
o Consistance = S4 (par exemple)
o Chlorure = Cl 0.40 (par exemple)
o Exposition = E : XC4 + XF1 (par exemple)
o Type de ciment = CEM I 52.5 R (par exemple)
o Type d’addition = cendres volantes (par exemple)
o Volume du béton livré = 6 m3 (par exemple)
La codification simplifie, de manière sûre, la tâche de celui qui réceptionne la toupie
 Vérifier le temps de transport : il doit être inférieur à 90 minutes
 Vérifier visuellement la consistance du béton :
Ne pas hésiter à renvoyer une toupie pour non-conformité de la consistance
Rappel : tout ajout d’eau par le chantier dégage le fournisseur de toute responsabilité sur la
livraison
 Avant déchargement , demander un brassage complémentaire du béton, en faisant tourner la toupie à
plus grande vitesse pendant 1 min/ m3 ou 3 à 5 minutes minimum.
 Donner au chef de chantier un tableau des différents bétons à utiliser sur le chantier

Mémento béton 82
4.6 - Réception du béton
Exemple de
bon de livraison

-Ce qui doit être rempli


-Ce qui doit être vérifié

Les cases grisées doivent être remplies si spécifié à la commande

Ce qui doit être obligatoirement rempli * Heure convenue : heure de livraison acceptée par les 2
parties à la commande journalière de la veille

Vérifier que « Arrivée chantier » - « 1ère gâchée » est ≤ 90 minutes (ici : 25 minutes)
**ou*** Zone dans laquelle on peut inscrire le code By du béton

Ce que vous devez vérifier obligatoirement si béton non codifié

Mémento béton 83
4.7 - Délai de mise en œuvre du béton
La prise correspond au raidissement du béton suite à l’hydratation du ciment, plus ou moins rapide selon :
 le type de ciment
 la teneur en eau
 la température du béton frais
 le type d’adjuvant
En été, elle peut démarrer au bout d’une heure et en hiver au bout de dix heures.
R28 MPa

30

25

20
0 2h
Temps d’attente
1h 3h

 Il faut mettre en œuvre le béton avant le début de prise, sous peine d’une perte de résistance avec,
en plus, le risque d’un rajout d’eau par le chantier dans la toupie pour rendre au béton sa consistance
initiale, avec tous les risques que cela comporte
Mon point  Par temps courant, les règles de l’art indiquent :
de passage
obligé
 Temps de transport ≤ 1h30 et ce par rapport à l’horaire de la première gâchée
 Temps de mise en œuvre ≤ 2h00
 Par temps chaud (θa > 25°C), avec un risque de début de prise avant la fin de mise en œuvre,
commander un béton retardé
 Attention à la maîtrise des temps avec une trémie d’attente

Mémento béton 84
4.8 - Transport du béton
Au moins 2 vitesses de rotation pour la cuve d’une toupie :
 Agitation : θ ≤ 5 tours par minute
 Brassage : θ ≥ 12 tours par minute
Avant le chargement, s’assurer, en faisant tourner le bol de la toupie à grande vitesse de déchargement, que la cuve est
bien vide et ne contient plus d’eau.
La durée du transport, comptée à partir de l’introduction du ciment de la première gâchée, doit être limitée à 1h30
pour les bétons non retardés (sauf justification).
Pendant le transport, le bol de la toupie doit tourner à petite vitesse (2 à 3 tours par minute).
Avant le déchargement, pour réhomogénéiser le béton, faire tourner le bol à grande vitesse (12 à 15 tours par minute)
pendant au moins 3 à 4 minutes, puis à vitesse lente entre chaque vidange.
Perte de slump Durée du transport
Vérifier le bon de livraison :  est-ce bien le béton attendu ? normale
approximative 0h50 1h00 1h50
 l’âge du béton est-il inférieur à 90 minutes ?
à 20°C 2 cm 3 cm 4 cm
à 30°C 3 cm 4 cm 5 cm

La durée cumulée « transport + vidange » ne doit pas dépasser 2 heures  le vérifier lors de l’épreuve de convenance
Temps d’attente trop long = perte de maniabilité + perte de résistance + augmentation de la fissuration
Mon point  Maîtriser les temps d’attente en précisant les fréquences de livraison au BPE
de passage
obligé
Ne jamais compenser la perte de maniabilité par un ajout d’eau en toupie : utiliser un superplastifiant injecté dans la toupie
avec une canne suivi d’un malaxage à grande vitesse de rotation d’environ 1 minute/m3 et d’au moins 5 minutes

Rappel : tout ajout d’eau (ou de produits particuliers), demandé par le chantier,
dégage totalement la responsabilité du fournisseur BPE en ce qui
concerne les conséquences liées à ces ajouts (sauf s’ils sont effectués à
l’initiative et sous la responsabilité du fournisseur)

20 litres d’eau en plus # - 5MPa en moins (environ)


- mais 8 cm en plus (environ)

Mémento béton 85
4.9 - Ajout d’eau / d’adjuvants

Mon point
de passage
obligé

 Les ajouts d’eau à la livraison sont strictement interdits du fait de l’influence néfaste de ces ajouts sur la
résistance du béton.
Pour mémoire, ajouter 20 litres d’eau par m3 de béton type C25/30 fait chuter la résistance de 5 MPa.

 Toute quantité d’eau ou d’adjuvant ajoutée dans le camion toupie doit être enregistrée sur le bon de
livraison.

 De plus, si la quantité d’eau ou d’adjuvant ajoutée sur le chantier dans le camion toupie conduit à
dépasser la quantité autorisée par la spécification, le volume de béton livré est enregistré comme « non-
conforme » sur le bon de livraison. Celui qui demande cet ajout est responsable des conséquences et il
convient que cela soit enregistré sur le bon de livraison.

Mémento béton 86
4.10 - Mise en place du béton
 Répartir le béton dans la longueur du coffrage : ne jamais le répartir avec le vibreur
 Ouvrir franchement la benne pour éviter la ségrégation
 Éviter les chutes de grande hauteur : utiliser des bennes à manchette
 Faire attendre le béton dans la toupie plutôt que dans la benne, sinon risque d’essorage
 Utiliser une goulotte en position centrale (sinon tube plongeur) pour centrer la chute du béton
entre les nappes d’armatures pour éviter la ségrégation

Mémento béton 87
4.11 - Démoulants ou huiles de décoffrage
Mon point
de passage Absence démoulant = adhérence et arrachement
obligé Excès démoulant = bullage / taches / poussiérage

 Pourquoi ?
 Permettre la séparation aisée entre coffrage et béton, sans arrachement ou altération du béton, par application du
démoulant sur les coffrages avant coulage.

 Produits du marché
 Huiles végétales biodégradables : à préférer (cf. CHSCT)
 Huiles de synthèse avec ou sans tensioactif : à éviter pour l’environnement / santé
 Huiles physico-chimiques : risque de retard de prise avec encrassement coffrage
 Huiles minérales neuves ou recyclées : à éviter pour la santé des compagnons et pour l’environnement
 Cires : les meilleures pour l’anti-adhérence mais attention rarement compatibles avec un revêtement ultérieur
 Toujours s’assurer de la compatibilité du démoulant avec un revêtement ultérieur et exiger la fiche
technique du produit (à fournir à la MOE)
 Mise en oeuvre
 Appliquer uniformément, sans excès ni manque, sur un coffrage propre, le démoulant en quantité telle qu’indiquée
par le fournisseur pour une épaisseur de quelques microns (1 litre = 30 à 75 m²)
 Respecter les règles d’hygiène / santé (masque éventuel, lunettes, gants)
 Pulvérisation :
 Nettoyer régulièrement le filtre
 Interdire la suppression de la buse : pas de jet en tête de banche
 Choisir la buse selon les indications du fournisseur
 À environ 30 à 50 cm du coffrage, en une seule passe (jamais 2 fois)
 Enlever les excès de démoulant à la raclette caoutchouc
 Faire des essais au démarrage du chantier et voir avec le fournisseur les cas de temps chaud ou froid

Mémento béton 88
4.11 - Démoulants ou huiles de décoffrage
 Pathologies en général dues à un excès de démoulant

 Retard de prise avec arrachement (accentué si temps froid ou béton retardé)


 Teinte hétérogène (phénomène accentué avec granulats calcaires ou béton déversé
trop haut ou démoulant non biodégradable)
 Bullage
 Poussiérage / farinage (phénomène accentué avec des bétons trop fluides ou sous-
dosés en ciment)
 Décollement du revêtement ultérieur

 Précautions

 Formation du chef de file et du compagnon (à sensibiliser pour obtenir un minimum de


démoulant sur le coffrage)
 Interdiction d’enlever la buse du pulvérisateur
 Attention aux coffrages horizontaux (risque excès de démoulant et poussiérage du
béton)
Aux premiers coulages, vérifier la compatibilité entre la graisse initiale de
Mon point
protection de la banche, le démoulant utilisé et le béton. Une sage
de passage précaution : obligation de nettoyer la banche, à son arrivée sur le
obligé
chantier, du produit de protection, avec le produit de nettoyage
fourni par le service matériel.
Mémento béton 89
4.12 - Vibration

Pourquoi ?
 Rendre compact le béton pour améliorer résistance et durabilité
 Améliorer l’aspect du parement (bullage, hétérogénéité,…)

La vibration est fonction de la consistance ; il faut vibrer partout mais


- pas trop : sinon ségrégation ni trop ni trop peu
- suffisamment : pour remonter les bulles d’air
- plus les parties haute et basse des voiles
- sans faire vibrer, si possible, les armatures (risque : fantôme des armatures)
Principes pour un voile :
- Bétonnage par couche d’une épaisseur d’environ 40 cm à 50 cm maxi (longueur aiguille) en limitant la hauteur de la
première couche à 20 / 30 cm.
- Déplacer l’aiguille tous les 8 Φ (Φ = diamètre de l’aiguille) sinon risque de traînée de sable si la distance entre 2
points de vibration est trop importante
- Plonger verticalement et RAPIDEMENT l’aiguille et la faire rentrer d’environ 10 cm dans la couche précédente (au
plus 15 cm) pour une bonne liaison entre les 2 couches
- Remonter LENTEMENT et régulièrement l’aiguille
- Arrêter la vibration dès que :
 le béton ne tasse plus
 le dégagement de bulles d’air cesse

0.50
 la laitance (surface brillante) apparaît 10 cm

0.50
 le bruit du vibreur se stabilise
- Surveiller le flux du béton - de part et d’autre d’une réservation (poussée différentielle du béton)

0.50
- sous une réservation

0.50
- Diamètre des aiguilles Ø 25 pour des pièces minces
Ø 45/55 pour des pièces courantes en bâtiment

0.30
Ø 70/90 pour des pièces très massives
Mémento béton 90
4.12 - Vibration
Principes pour un plancher ou une dalle :
- Répartir le béton avec la benne et le ratisser (le vibreur n’est pas un râteau)
- Ne pas incliner le vibreur à plus de 45°C
- Plonger le vibreur tous les 8 Φ sans traîner l’aiguille à l’horizontale
- Eviter de vibrer les armatures (fantôme des armatures) Mon point
- Commander le béton à la bonne consistance pour limiter la vibration de passage
obligé

Précautions :
- Prévoir des cheminées de vibration et de bétonnage : demander au BET de les indiquer sur les
plans
- Limiter la hauteur de chute du béton à 1m / 1m50 (sinon goulotte, manchette, tube plongeur)
- Ne pas déverser le béton contre les parois
- Ne jamais revibrer une couche déjà vibrée (sinon bullage)
- Ne jamais vibrer un béton qui a démarré sa prise
- Excès de vibration : nouveau bullage + ségrégation
- Ne pas vibrer les armatures sinon ségrégation, fantôme des armatures
- Ne pas vibrer le coffrage (traces, bullages, ségrégation)
- Ne pas déplacer le béton avec l’aiguille (ne pas vider la benne en un point) sinon ségrégation
- Limiter la distance entre 2 points de vibration à 8 fois le diamètre de l’aiguille
- A une reprise verticale de bétonnage, positionner le vibreur à une distance maximale de 10 cm
- Dans le cas d’une baie, bétonner et vibrer d’un côté pour faire couler le béton sous le mannequin,
pour remplir le vide et limiter le bullage sous le mannequin ; puis poursuivre en bétonnant des 2

0.50
côtés pour limiter la poussée différentielle du béton (voir ci-contre)

0.50
0.50
Béton sur-vibré = marbrures / ségrégation / ressuage / taches sombres
Béton sous-vibré = nid de cailloux / bullage / béton poreux / mauvais enrobage (et corrosion)
Béton re-vibré = bullage / marbrures / taches sombres

Mémento béton 91
 Pourquoi ?
4.13 - Cure
 empêcher la dessiccation du béton aux jeunes âges par évaporation de l’eau suite à une température ambiante élevée ou une faible
hygrométrie ou surtout à un courant d’air (vent).
 Quels risques en cas d’absence de cure ?
 fissuration ouverte (augmentation retrait)
 diminution des résistances superficielles (mauvaise hydratation du ciment) Mon point Un vent de 20 km/h est beaucoup
 poudroiement de surface de passage
obligé
plus néfaste qu’une ambiance sèche
 augmentation de la porosité du béton en surface
 réduction de la durabilité (corrosion armatures, résistance au gel…)
Ces phénomènes sont accentués par le vent, un temps froid ou un béton retardé
 Pour quels ouvrages ?
Pour tous les ouvrages pour lesquels des fissures de retrait ou une porosité superficielle sont inacceptables (ouvrages de génie civil,
dallages industriels, planchers avec revêtements sols souples, béton armé à la mer, béton autonivelant, chape autonivelante…). Pour
ceux-ci, curer quand le débit d’évaporation risque de dépasser 1kg/m2/h, débit déterminé selon le diagramme suivant
Mon point Le responsable travaux doit donc réaliser une analyse de risque pour déterminer la nécessité d’une cure sur son
de passage
obligé chantier. Celle-ci est obligatoire si le risque « fissuration » est inacceptable

 Comment curer ? Recommandations EGF-BTP


 par un apport CONTINU d’eau à la surface du béton • procéder à une cure pendant une durée minimale fonction des conditions
(brouillard d’eau, projection gouttelettes, film d’eau : la pluie ambiantes, de la température du béton et de la vitesse de développement de
la résistance.
est un excellent moyen de cure)
• les parties coffrées peuvent échapper à une prolongation de cure, le maintien
 par maintien du coffrage (si étanche) du coffrage servant de cure.
 par une protection temporaire « étanche » : bâche • cure systématique de la face supérieure des horizontaux durant au moins 12
humidifiée, polyane, produit de cure heures.
• prolonger la cure si : Ha < 60%
Mon point
de passage
Pour le BHP, la meilleure protection est une cure par film d’eau. Θa < 5°C
obligé Θa > 25°C
Vvent > 40 km/h
 Quelle durée de cure ?
 maintenir la cure tant que le béton n’a pas atteint une résistance d’environ 0.5 fc28 : il faut donc prolonger la cure par temps froid
(Θa < 10°C) (retard de prise) ou lors de l’utilisation d’un béton à prise lente ou retardée ; une autre solution consiste à accélérer la prise
avec un bon dosage en ciment virulent pour obtenir une croissance rapide des résistances à jeunes âges.
 Quand curer ?
Lorsque à la suite de l’analyse de risque, la cure s’avère nécessaire, réaliser la cure,
 pour les horizontaux, après les opérations de serrage et de surfaçage du béton quand la surface du béton vire au mat
 pour les verticaux, dès le décoffrage Mémento béton 92
4.13 - Cure
Utilisation des produits de cure
 Vérifier la compatibilité des produits de cure avec les revêtements ultérieurs (ces produits sont souvent non
Mon point biodégradables et alors il faudra les éliminer avant mise en place du revêtement adhérent).
de passage
obligé Pas de produit de cure sur les reprises de bétonnage
 Vérifier, avec la fiche technique (à exiger), la durée de vie effective du produit de cure (certains laissent passer la
vapeur d’eau au bout de quelques heures).
 Préférer les produits de cure normés dont les critères d’efficacité sont une protection d’au moins 90 % à 6 heures
et 85 % à 24 heures.

Retrait (en mm/m)


DANGER
DANGERSISIDD≥ ≥1 1kg/m2/heure
kg/m2/heure

Vent 20 km/h et
Exemple :
béton non protégé température air = 22°C
température béton = 36°C
humidité relative = 90 %

Vent 10 km/h et Vitesse du vent


béton non protégé 5 km/h D = 0.6 kg/m2/h = OK
22 km/h D = 1.8 kg/m2/h = danger

Béton protégé avec


un produit efficace

Temps (en h)

Dessiccation prématurée et rapide


=
Retrait et cure Chute de résistance jusqu’à 10 MPa

Mémento béton 93
 Pourquoi ? 4.14 - Décoffrage
 Maîtriser le temps de durcissement afin d’éviter l’endommagement du béton lors du décoffrage (arrachement,
fissuration, porosité…)
 Risques en cas de décoffrage prématuré
 Déformation excessive des pièces fléchies
 Fissuration des parties tendues
 Microfissuration préjudiciable à la durabilité
 Divers (accrochage des matériels de sécurité tels que consoles sur des voiles frais, chargement par les banches
sur un plancher fraîchement décoffré)

Ouvrages de bâtiment

 Éléments non porteurs (poteaux, voiles…) : si possible décoffrage avec une résistance minimale de 3 MPa pour
éviter les arrachements
 Éléments porteurs (poutres, dalles…) : 2 méthodes
o Le BET vous a indiqué la contrainte maximale de compression σmax dans l’ouvrage au décoffrage
R min ≥ max [3σmax ; 0.3 fc28]
o Vous connaissez la charge réelle au décoffrage soit g et la charge totale G sollicitant l’ouvrage en
service
R min ≥ max [10MPa ; k fc28 ], k étant donné par :
Rapport g/G
k 100% 75% 50%
Béton 0.9 0.8 0.8
précontraint
Poutre B.A. 0.8 0.7 0.6
Dalle ( l> 4.5 m) 0.8 0.7 0.6
Dalle (l < 4.5 m) 0.7 0.6 0.5
Voile, poteau 0.6 0.5 0.4
Mémento béton 94
Ouvrages de génie civil
4.14 - Décoffrage

 Soit la contrainte maximale dans l’ouvrage soit la résistance minimale au décoffrage doit être indiquée par le BET
sur les plans
R min = max [5/3 fmax ELS ; 5 (compression) à 12 (flexion) MPa] , fmax ELS étant la contrainte maximale de
compression dans le béton par effet de flexion au décoffrage.
Tenir compte de la résistance minimale nécessaire derrière les ancrages lors de la mise en tension des câbles de
précontrainte ; ne jamais oublier les armatures de frettage juste derrière les ancrages.

 Moyens pour estimer la résistance du béton


 Par une épreuve d’information en écrasant des éprouvettes qui, si possible, ont suivi le même historique de
température que le béton de l’ouvrage
 Par utilisation d’une loi d’évolution de la résistance à 20°C et la notion d’âge équivalent (voir matur ométrie)
 Par mesure continue de la température du béton, ce qui permet de déterminer la résistance précise du béton en
temps réel à partir des essais maturométriques. Il s’agit de la méthode la plus précise.
 Par des essais mécaniques in situ (scléromètre, arrachement de cheville…)
Position EGF-BTP
Les opérations de décoffrage et de désétaiement des horizontaux ne
En hiver des précautions particulières doivent être
peuvent commencer qu’avec l’accord du chef de chantier ou de la personne
prises (délais allongés, composition adaptée)
qu’il a déléguée.
Le chef de chantier, pour les horizontaux, doit se
rapprocher du bureau d’étude

Mon point
de passage  Temps froid = ralentissement du durcissement = maintien des coffrages et étaiements prolongés
obligé  Enlever les coffrages et étais : progressivement, sans choc, en évitant d’endommager le béton, lorsque la
résistance au béton est suffisante
 Béton précontraint : l’ordre de mise en tension des câbles doit être défini par le BET sur les plans ainsi que la
résistance minimale nécessaire
 Eviter de surcharger localement un plancher pendant et après le décoffrage; sinon en tenir compte pour la
détermination de la résistance minimale
 Si vous recherchez une uniformité de teinte pour le parement, décoffrer à maturité constante (mêmes délais avec la
même résistance réelle au décoffrage) Mémento béton 95
4.15 - Mannequins

Mon point
de passage  Prévoir un fruit de quelques % pour faciliter l’enlèvement des mannequins ou prévoir des mannequins
obligé démontables
 Enlever au plus tôt les mannequins : sinon risque de fissuration dans les angles du fait du retrait initial
bridé par le mannequin qui empêche ce retrait

ou

 Pour les ouvertures dans les planchers, prévoir un « isolant » élastique (par exemple du polystyrène)
permettant un retrait libre autour du coffrage
 Préférer des regards circulaires à des regards rectangulaires dans les dallages ; prévoir une bande de
polystyrène entre regard et béton

Mémento béton 96
4.16 - Bétonnage par temps chaud
 Risques
1. . Si la température du béton augmente, le slump diminue (∆θb = + 10°C  baisse du slump de 2 à 3 cm)
. Evaporation eau béton frais  diminution rapide du slump
 D’où risque de rajout d’eau : or 20 l/m3 d’eau en plus = 5 à 6 MPa en moins
2. Prise et durcissement accéléré avec perte de résistance à 28 j : ∆θb = 20°  temps de prise divisé par deux
3. Augmentation de la dessiccation du béton en cours de prise par évaporation de l’eau avec risque d’hydratation incomplète du ciment
 Augmentation retrait, faïençage, perte de résistance, porosité, durabilité réduite
 Hétérogénéité de la teinte béton
4. Augmentation forte des gradients thermiques
 Fissuration ouverte

 Précautions à prendre lorsque la température ambiante est supérieure à 25°C


1. Mise en œuvre rapide, si possible aux heures les moins chaudes. Garder le contact avec la centrale à béton pour éviter les attentes
des toupies
2. Retenir un ciment à faible chaleur d’hydratation (plutôt un CEM II ou CEM III ou CEM V) et, si possible, réduire le dosage en ciment (par
addition de fines)
3. Humidifier les granulats (pour réduire la température de ceux-ci et le pompage de l’eau d’ajout)
4. Humidifier les supports la veille (pour éviter le pompage de l’eau du béton frais)
5. Utiliser des plastifiants ou superplastifiants à long maintien de rhéologie ; les coupler éventuellement avec des retardateurs de prise
efficaces par temps chaud
6. Ne pas rajouter d’eau dans le béton : utiliser un plastifiant ou un superplastifiant
complémentaire sur chantier (après l’ajout, faire tourner le bol à grande
40
vitesse pendant 5 minutes minimum) 37
À 28
7. Exécuter rapidement la finition de surface jours
8. Ne pas oublier de curer
9. Cas exceptionnel : 27
. ajouter de la glace en paillette dans le malaxeur pour refroidir le
béton ; tenir compte de l’apport d’eau par la glace 18
50 kg de paillette = refroidissement de 7 à 10°C 14 À 1 jour
. refroidissement du béton par de l’azote liquide
5

10°C 20°C 30°C


Température béton en °C
Mémento béton 97
4.17 - Bétonnage par temps froid
 Risques : les basses températures ralentissent la montée en résistance du béton frais
Seuil critique : θb < 5 à 8°selon ciment
 À une température de béton frais d’environ 3° C, le développement des résistances est pratiquement stoppé : prendre des
précautions dès que la température ambiante est inférieure à 5° C
Mon point
de passage  Si la température du béton frais descend au dessous de 0° C, il y a risque de destruction de la structure en cours de
obligé durcissement par expansion de la glace : le béton frais peut supporter le gel dès que sa résistance à la compression
dépasse 5MPa. Pour cela, veiller à ce que la température du béton frais soit d’au moins 10° C pour un gel aux alentours
de 0° C

 Précautions habituelles
 Utiliser un ciment à forte chaleur d’hydratation (CEM I ou II – 42.5 R/52.5 / 52.5 R) si possible à forte teneur en C3A et à condition
d’en mettre suffisamment
 Augmenter le dosage en ciment : Commander un béton avec CEM I 52.5 + CV avec un minimum de CEM I d’environ 350 kg / m3
 Réduire la quantité d’eau (retardatrice de prise et de durcissement) avec un plastifiant ou un superplastifiant – Vérifier qu’ils ne
sont pas retardateurs de prise
 Utiliser un accélérateur de prise / durcissement non chloré (Les adjuvants chlorés sont interdits par la NF EN 206-1)
 Bétonner le plus tôt possible dans la journée (bien avant l’arrivée du gel de nuit)
 Mettre en place le béton le plus rapidement possible
 Si risque de temps très froid, prévoir un entraîneur d’air (pour améliorer la résistance au gel du béton durci aux jeunes âges)

 Précautions exceptionnelles
 Élever la température du béton frais en chauffant l’eau d’ajout jusqu’à 60°C, et éventuellement les gra nulats
 Utiliser des coffrages isolants ou une protection isolante avec éventuellement un chauffage à l’intérieur
 Protéger les parties exposées au froid (bâches isolantes)
 Éliminer la glace sur les coffrages, les armatures et les granulats

 Tenir compte du ralentissement du durcissement pour le décoffrage qui sera plus tardif
 Accentuer les contrôles pour vérifier la résistance du béton : être prudent au décoffrage
Mon point  Ne pas oublier de curer plus longtemps
de passage  Utiliser des démoulants adaptés aux basses températures
obligé  Un béton gelé en cours de prise (si résistance < 5 MPa) doit être démoli
 Utiliser la maturométrie
 Interdire l’utilisation de déverglaçants sur des bétons âgés de moins de 6 semaines
Mémento béton 98
4.17 - Bétonnage par temps froid Mon point
de passage
obligé
Quels bétons de bâtiment par temps froid ?
A prévoir à la commande
Surtout ne pas commander un B25 - CEM I 52, 5 - : vous n’aurez que 280 kg de ciment
Commander un B25 - CEM I 52,5 R avec 350 kg/m3 - …
280 kg de CEM III A ou B 42,5
E/C selon classe d’exposition
Température du béton θb > 7 °C

280 kg de liant équivalent avec CEM I 52,5 ou 300 kg de CEM II 32,5 R


Température du béton < 7 °C
E/C < 0,6 E/C selon la classe d’exposition
Accélérateur Pas d’accélérateur

350 kg de CEM I 52,5/42,5


E/C < 0,6 Voiles, poteaux
Accélérateur éventuel Résistance minimale au = 3 MPa
Béton chaud θb > 7 °C
non porteurs
décoffrage
Avec gel la nuit
Élément porteur voir § 4.14
350 kg de CEM I 52,5 R ou 42,5 R
E/C < 0,6 Résistance minimale au
Voir § 4.14
Accélérateur éventuel désétaiement
Béton chaud θb > 10 °C

350 kg de CEM I 52,5 R


 Θb = température du béton frais en °C
E/C < 0,55
Accélérateur  la limiter à 40 °C (si pas de précautions)
Béton chaud θb > 10 °C
Protection du béton  un thermomètre à béton coûte moins de 80 €
350 kg de CEM I 52,5 R 0.2 (G Θg + C Θc) + ΣEi ΘEi
E/C < 0,50 Θb =
Accélérateur
Béton chaud θb > 15 °C
0.2 (G + C) + ΣEi
Protection du béton
Température
ambiante (°C)
- 10 -5 0 5 10 15 20 25 30

ΘG, C, E = température granulats, ciment, eau


Mémento béton G, C, E = poids des granulats, ciment, eau 99
4.18 - Classeur béton du chantier

Il comprend :
 Le dossier initial béton
 Le dossier de suivi des bétons
dont le résultat des contrôles :
 de production (si BPE)
 de conformité (travaux) (pour bétons par BPE ou par centrale de chantier)

Mon point  Le classeur béton fait partie des DOE


de passage
obligé  Le classeur béton est à archiver conformément à la procédure d’archivage

Mémento béton 100


4.19 - Bilan de fin de chantier et capitalisation

Bilan de fin de chantier

La réunion de débriefing, prévue en fin de chantier, doit obligatoirement traiter des bétons si (et uniquement si) :
 des bétons particuliers ont été mis en oeuvre sur le chantier, quelque soit le résultat obtenu,
 des problèmes importants à la mise en œuvre ou au décoffrage ont été constatés sur le chantier, concernant en
particulier une fissuration récurrente des bétons, un parement non acceptable, des problèmes avec le BPE,…

Dans ces 2 cas, le responsable travaux ouvre une fiche béton dans laquelle il indique les formulations utilisées
(extraits des dossiers initiaux et de suivi des bétons), les résultats obtenus et éventuellement les solutions mises en
œuvre pour résoudre les problèmes.

Capitalisation
Le bilan fin de chantier sur les bétons mis en œuvre est diffusé par le responsable travaux au correspondant béton de la
Direction Technique.
Le correspondant béton présente le sujet, éventuellement si celui-ci présente un intérêt, au pôle technique béton pour
alimenter la banque de données des bétons et éventuellement faire l’objet de l’ouverture d’une fiche complémentaire pour
le mémento des bonnes pratiques béton installé sur l’intranet du groupe Bouygues.

Mémento béton 101


BETON

LES CONTRÔLES SUR BETON

Mémento béton 102


5 – LES CONTRÔLES SUR BETON

1 Objectifs et cadrage des épreuves p.104


Contrôles du fournisseur p.105
Contrôles du chantier de bâtiment p.106
Contrôles du chantier de génie civil p.109

2 Contrôles sur béton frais p.110


1. Consistance – Mesures d’affaissement et d’étalement p.110
2. Confection des éprouvettes p.112
3. Volume livré et mesure de la masse volumique p.114
4. Vérification du volume réel d’un béton p.115
5. Mesure air occlus – Aéromètre p.116
6. Teneur en eau ou méthode de la poêle à frire p.117

3 Contrôles sur béton durci p.118


BETON 1. Maturométrie p.118
2. Compression : écrasement p.120
3. Essai sclérométrique p.121
4. Traction : fendage – flexion p.122
5. Auscultation dynamique – Vitesse du son p.123

Mémento béton 103


5.1 - Objectifs et cadrage des épreuves
Epreuves Objectifs Paramètres analysés
Etude • Définir la formulation « optimisée » du béton • Sous dosage en ciment
• Analyser les risques d’un sous-dosage en • Surdosage en eau
ciment ou d’un surdosage en eau • Compatibilité ciment / addition /
adjuvants
• Tenue au gel / dégel
• Risque alcali réaction
• …
Convenance • Vérifier l’obtention de la consistance estimée • Ajustement de la teneur en eau ou
• Vérifier l’absence de ressuage, ségrégation en adjuvant
• Vérifier l’obtention des résistances
demandées
Contrôle • Respecter les conditions de fabrication • Adaptations en fonction de
définies par l’épreuve de convenance l’évolution des propriétés des
• Démontrer que le béton mis en œuvre est constituants ou du béton
conforme au béton commandé
Information • S’assurer du comportement du béton en • Obtention du résultat
dehors des caractéristiques demandées au
marché (résistance jeunes âges pour
décoffrage)

Mémento béton 104


5.1 - Objectifs et cadrage des épreuves
Contrôles (BPS) par le fournisseur BPE (NF EN 206-1) – Contrôles du fournisseur

I Fréquence minimale d’échantillonnage


50 premiers m3 Au-delà des 50 premiers m3 de la production
de la production Centrale NF Centrale non NF
Production initiale 3 échantillons 1 échantillon tous les 200 m3 ou 1 échantillon tous les 150 m3
(moins de 35 résultats) 2 échantillons par semaine ou 1 échantillon par jour *
Production continue -
1 échantillon tous les 400 m3 ou 1 échantillon tous les 150 m3
(après les 35 premiers
1 échantillon par semaine ou 1 échantillon par jour *
résultats)
* si la production moyenne journalière est inférieure à 50 m3, la fréquence peut être réduite à 1 échantillon par semaine (centrale non NF) ou à 3
échantillons par mois (centrale NF)

II Critère de conformité pour les résultats d’essai


Nombre n de résultats
Critère 1 Critère 2
d’essai de résistance
Production initiale 3 fcm ≥ fck + 4 (MPa) fci ≥ fck – 4 (MPa)
Production continue 15 fcm ≥ fck + 1.48 σ (MPa) fci ≥ fck – 4 (MPa)
fck = résistance caractéristique
fcm = résistance moyenne des n lots Exemple : C25/30  fcm ≥ fck + 4 = 29 MPa
fci = résistance minimale des lots (σ = 2.7 MPa) fci ≥ fck – 4 = 21 MPa
Mémento béton 105
5.1 - Objectifs et cadrage des épreuves
Contrôles par les travaux (DTU 21) – Contrôle du chantier de bâtiment

5.1.1. FREQUENCE DES CONTROLES


Avant mise en place du béton  - inspection visuelle
- consistance
- teneur en air occlus (si entraîneur air)
Après mise en place  - résistance éprouvettes et ce par type de béton utilisé

Contrôles à faire par l’entreprise (en complément de ceux du producteur)


Béton à Propriétés Spécifiées (BPS) Béton à Composition Prescrite (BCP)
Catégorie de chantier
Consistance Résistance Consistance Résistance
A, B, C Inspection visuelle Selon catégorie Inspection visuelle Selon catégorie
Mesure si doute - 1 mesure début Mesure si doute Mesure en début
suite à l’inspection chantier puis suite à l’inspection de chantier puis
Catégorie B
visuelle et lors de - tous les 500 m3 visuelle et lors de tous les 250 m3 ou
la réalisation des ou tous les mois la réalisation des tous les mois
éprouvettes si centrale non NF éprouvettes
Mesure en début
- tous les 1000 m3
de chantier puis
Catégorie C ou tous les mois
tous les 150 m3 ou
si centrale NF
tous les mois
Ouvrages particuliers Au minimum Selon le marché Au minimum Selon le marché
PA / PB / PC catégorie C catégorie C

Mémento béton 106


5.1 - Objectifs et cadrage des épreuves
Contrôles par les travaux (DTU 21) - Contrôle du chantier de bâtiment (suite)

5.2.2. PRESOMPTION DE CONFORMITE AUX EXIGENCES DU MARCHE

-si toutes les alertes ont pu être levées (voir page suivante)
2n

-si la moyenne des écrasements à 28 j ∑i =1


σi, 28 (2 éprouvettes par prélèvement)
2n
désignée par fcm28 est supérieure ou égale aux valeurs ci-dessous :

Nombre n de prélèvements pour un Conformité si fcm28 (en MPa)* ≥


type de béton
2 ≥ fck28 - 1.0
3 ≥ fck28 + 1.0
4 ≥ fck28 + 2.0
5 ≥ fck28 + 2.5
≥ 6 ≥ fck28 + 3.0

* il s’agit uniquement des écrasements réalisés par le chantier; le producteur de béton BPE doit, lui, démontrer la conformité du béton en tant
que matériau conformément à la NF EN 206-1

Mémento béton 107


5.1 - Objectifs et cadrage des épreuves
Contrôles par les travaux (DTU 21) - Contrôle du chantier de bâtiment (suite)
5.2.3. PROCEDURE D’ALERTE Il s’agit d’une nouveauté imposée par la NF P 18-201 (DTU 21) pour permettre au fournisseur et à
l’entreprise de réagir rapidement en cas de dérive des résistances du ou des bétons utilisés sur le
chantier en faisant obligation au conducteur de chantier de faire écraser 2 éprouvettes à 7 jours et
Mon point d’analyser les résultats de ces écrasements.
de passage
obligé
Si résistance obtenue à 7 jours < résistance prévisionnelle à 7 jours : ALERTE

Avec la procédure d’alerte suivante :

- Un prélèvement = 4 éprouvettes (2 écrasées à 7 j : σ1,7 et σ2,7 ; 2 écrasées à 28 j : σ1,28 et σ2,28)


Si les résultats d’écrasement de 2 éprouvettes présentent une étendue supérieure à 15 % à la valeur moyenne, ne pas les prendre
en considération (sauf justification).
- Connaissant la loi σ28 = f(σ7) on détermine : fa28 (a pour alerte) = f σ 1.7 + σ 2.7 avec comparaison de fa28 par rapport à fck28
2
Procédure d’alerte :
1. fa28 ≥ fck28  PAS D’ALERTE
2. fck28 – 4 ≤ fa28 < fck28  ALERTE
• Analyse des causes probables :
A) anomalie due au transport du béton
B) non-conformité à l’EN 206-1 (informations du producteur de béton)
C) anomalie mettant en cause la représentativité du résultat  Chantier 4000 m3 Centrale Centrale
confection / transport / conservation / écrasement des éprouvettes
En 4 mois / BPS NF non NF
• Si A) ou B) : lever les incertitudes par :
- des essais complémentaires Nombre de prélèvements
5 9
- des essais sur béton durci (scléromètre, vitesse du son…) sur chantier
- des analyses physico-chimiques du béton et de ses constituants
Nombre d’éprouvettes
- une analyse de la pérennité / solidité de l’ouvrage concerné 20 36
(obligatoire)
• Sinon C) : écraser les autres éprouvettes puis éventuellement procéder
à un autre prélèvement du béton Surcoût chantier 280 € 504 €
- si fa28 ≥ fck28  alerte levée
- si fa28 < fck28  procéder comme pour A) Procédures d’alerte 5 fois 9 fois
3. fa28 < fck28 – 4  ALERTE
procéder comme en 2(A ou B) pour lever les incertitudes Mémento béton 108
5.1 - Objectifs et cadrage des épreuves
Contrôles du chantier de génie civil (fascicule 65)
1 Fréquence des épreuves de contrôle
Pour chaque béton, le marché doit prévoir la définition de lots en fonction de la définition des bétons et de leurs
Mon point
de passage spécifications; dans le cas contraire, c’est au conducteur de travaux de proposer la définition des lots qui doivent
obligé
être des lots d’emploi homogène, si possible coulé en une seule fois.

1 lot = 3 prélèvements Prélevés dans 3 gâchées différentes choisies au hasard (sauf si le lot comporte
1 prélèvement = 3 éprouvettes moins de 10 gâchées pour lequel un seul prélèvement suffira)

Les lots sont à préciser dans le PAQ ainsi que le nombre de prélèvements par lot

2 Critères de conformité _ _
fc ≥ fck + K1 fc = moyenne des résistances des éprouvettes du lot
fci ≥ fck - K2 fci = plus petite résistance moyenne d’un prélèvement
K1 et K2 données par le tableau ci-dessous

Bétons fabriqués sur chantier


Nombre de Centrale béton certifiée en AQ avec résultats épreuve Autre cas
Valeur
prélèvements de convenance probants
K1 et/ou K2
n
< 30 MPa ≥ 30 MPa < 30 MPa ≥ 30 MPa < 30 MPa ≥ 30 MPa
1 K2 1 0 0 0 0 0
2 K2 1,5 1 1 0 1 0
K1 1 2 1,5 2,7 4 6
3
K2 3,5 3 3,5 3 1 0
K1 3 3,4 5,5
6
K2 3 3 0
K1 1,2 σ 1,3 σ 1,9 σ
≥ 15
K2 3
Mémento béton 3 1 109
5.2 - Contrôles sur béton frais
1.Consistance – mesure affaissement – NF EN 12350 - 2
Par un essai d’affaissement
 Pourquoi ?
 Vérifier la conformité de la consistance du béton frais par rapport à celle de la commande.
 Valable : - Pour les affaissements entre 10 et 220 mm - Pour les affaissements supérieurs à 220 mm, préférer l’essai d’étalement
 Quand ? - Pour des dimensions maximales des granulats inférieures à 40 mm
 En début de chantier pour corréler le contrôle visuel à la réalité
 En cas de doute ou lors de l’inspection visuelle
 En cas de fabrication d’éprouvettes

 Mode opératoire = l’essai se fait à l’arrivée de la toupie après brassage énergique (grande vitesse du bol) pendant 3 à 5 minutes
 Humidifier le cône et le plateau (propres)
 Maintenir fermement le cône contre le plateau horizontal
 Remplir, avec la pelle creuse, en 3 couches d’une hauteur d’environ 10 cm pour chacune
 Piquer uniformément chaque couche 25 fois avec la tige Φ 16 cm en faisant pénétrer la tige légèrement dans la couche inférieure.
Pour la couche inférieure, il est nécessaire d’incliner légèrement la tige en donnant 50% des coups en spirale jusqu’au centre
 Mettre un excès de béton au-dessus du moule avant le piquage de la dernière couche
 Araser en effectuant un mouvement de sciage/roulage de la tige
 Enlever le béton qui s’est écoulé sur le plateau
 Démouler immédiatement en soulevant le moule avec précaution, lentement, régulièrement, verticalement, sans secousse ni
rotation
 Mesurer l’affaissement A à 10 mm près Mesure directe
Cône d’Abrams avec de
l’affaissement
sa tige et son
entonnoir
Matériel

Obligatoire sur chantier


 Cône d’Abrams
 Tige piquage Φ 16 de 600 mm de long aux extrémités arrondies
 Pelle creuse de type écope

Mémento béton 110


5.2 - Contrôles sur béton frais
1.Consistance – mesures d’étalement – NF EN 12350 - 2

Par un essai d’étalement

 Pourquoi ?
 Vérifier la conformité de la consistance du béton à celle de la commande dans le cas d’un béton autoplaçant / autonivelant.

Mon point Cet essai ne correspond pas à celui de la norme NF EN 12350-5 (essai d’étalement à la table à choc)
de passage
obligé

cône
 Mode opératoire
 Utiliser un plateau non absorbant d’une dimension d’environ 1000 x 1000 mm
 Humidifier le cône et le plateau (propres) ; enlever l’eau en excès du plateau (par inclinaison du plateau)
 S’assurer que le plateau est bien horizontal
 Maintenir fermement le cône contre le plateau
 Remplir, avec la pelle creuse, en une fois toujours en maintenant le cône - Coffrage lisse 1 m x 1 m
 Araser si nécessaire - Pelle creuse ou écope
 Enlever le béton qui s’est écoulé sur le plateau
 Soulever le cône verticalement, lentement
 Mesurer l’étalement à l’aide d’un mètre, dans 2 directions perpendiculaires soit D1 et D2 en mm
 e = D1 + D2 (en mm) ; arrondir à 10 mm près
2
 Vérifier qu’il n’y a pas eu ségrégation du béton

Mémento béton 111


5.2 - Contrôles sur béton frais
2.Confection des éprouvettes – NF EN 12390 – 2 + NF P 18-404
 Pourquoi ? Mon point
de passage
 Réussir la fabrication des éprouvettes en vue de leur écrasement en compression ou en fendage au laboratoire obligé
 Quand ?
 Épreuve de convenance (au moins 9 éprouvettes pour écrasement à 16h, 7j et 28j)
 Épreuve de contrôle • Une éprouvette a un coût : je la réalise
 En cas de non-conformité (ajout d’eau par exemple) correctement pour connaître la vraie
résistance du béton
 Matériel
 Moules 16/32 avec leurs couvercles plastiques
• Essai à réaliser au plus tard 45 minutes
 Cône d’Abrams
après l’arrivée de la toupie
 Aiguille vibrante Φ 25 ou 36 moule
 Pelle creuse de type écope
 Tige Φ 16/600
 Crayon feutre pour écrire sur les moules contre moule
 Éventuellement contre moule métallique (c ≥ 40/50)
 Éventuellement une boîte pour conservation correcte des éprouvettes
 Mode opératoire
 Prélever un volume de béton frais suffisant – environ 50% de plus que le béton nécessaire à la confection – dans le milieu d’une gâchée
 Faire une mesure de l’affaissement A avec le cône d’Abrams
Si A ≤ 9 cm Si A ≥ 10 cm

Durée de vibration (si éprouvette vibrée) Éprouvette vibrée – avec aiguille Φ 25 ou 36 Éprouvette piquée – avec tige normalisée 600 mm

Remplir en 2 couches de 16 cm de hauteur avec la pelle creuse


Slump 50 mm 90 mm
1ère couche : descendre l’aiguille dans l’axe sans toucher le 1ère couche : 20 coups répartis uniformément, tige enfoncée jusqu’au
1ère couche 14 " 8“ fond et la remonter lentement fond du moule – attention au fond du moule en carton
2ème couche : faire pénétrer l’aiguille de 2 à 3 cm dans la 1ère 2ème couche : 20 coups répartis uniformément en faisant pénétrer la
2ème couche 19 " 13 " couche et la remonter lentement tige de 2 à 3 cm dans la 1ère couche

 En fin d’opération, le moule doit être rempli de béton à ras bord ; procéder à l’arasement avec la tige par un mouvement de sciage en
deux passes à 90°
 Mettre en place le couvercle, sans marque des doigts sur le dessus du béton
 Identifier le moule – chantier / date et heure / slump / BL / n°chantier
 Conserver les moules à 20°sur une surface horizontale rigide pendant 24h ± 1h à l’abri (soleil, gel, choc, vibration…)
 Les transporter au laboratoire avec précaution – ni choc ni dessiccation-
 Transmettre les résultats au fournisseur et au prescripteur. Mémento béton 112
5.2 - Contrôles sur béton frais
2.Confection des éprouvettes – NF EN 12390 – 2 + NF P 18-404
Réalisation d’éprouvettes béton (Formulaire proposé)

Chantier :………………………………………. Fournisseur béton :…………………………


Destination béton :………………………………………. Bon de livraison N° :……………………………….

Date de confection :…………………… à ……………. Heures


Qualité du béton : C ………./ ……………..
Consistance mesurée : slump de ……………. mm
Classe d’exposition : ………………

Nombre d’éprouvettes réalisées : ………… unités pour


Compression Fendage Autres
…………. unités pour essais le …../…../….. en / / /
…………. unités pour essais le …../…../….. en / / /
…………. unités pour essais le …../…../….. en / / /
…………. unités pour essais le …../…../….. en / / /

Laboratoire d’essai : ……………………………………………………… à ………………………………………


Eprouvettes remises le : ……../ ……../ ……..
Adresse pour l’envoi des résultats : …………………………………………………………………………………..

Gestion des résultats d’essais


 Résistance des éprouvettes à 7 jours R1 = ….. MPa
R2 = ….. MPa  R moy 7 = …… MPa
R3 = ….. MPa
R 7 escomptée = …………. MPa  Rmoy ≥ R 7esc = OK ; Rmoy < R 7esc = alerte  Alerte oui  non 
 Résistance des éprouvettes à 28 jours R1 =…....MPa
R2 =…… MPa  R moy 28 = …..MPa
R3 = ……MPa
Résistance caractéristique : ……….MPA  Résultat conforme oui  non 
 Autres résultats :
Mémento béton 113
5.2 - Contrôles sur béton frais
3. Volume livré et mesure de la masse volumique
Volume livré Pourquoi ?

 Vérifier que le BPE vous livre le volume VB commandé.

 Comment ? vous avez commandé 6 m3 de béton ; il s’agit du volume de béton vibré à refus que doit vous fournir le BPE et ce
sans aucune tolérance par le bas
Demander le(s) bon(s) de pesée correspondant à la livraison
Additionner les poids des différents composants (sable, gravillon, ciment, addition, eau,…) soit P ; après avoir déterminé la masse

volumique D (voir ci-dessous), vous devez vérifier  VB = P (m3) (On peut aussi faire peser la toupie pleine puis
D la toupie vide ; attention à la bonbonne à eau)
Mesure de la masse volumique – Pourquoi ?
 Déterminer la masse volumique du béton compacté à refus pour contrôler le volume de béton livré à partir des bons de pesée

 Comment ?
 Déterminer la masse M1 du moule vide
 Le remplir avec le béton en au moins 2 couches
 Vibrer, pour obtenir le serrage du béton à refus, sans ségrégation excessive ni formation de laitance ni diminution
de l’air entraîné (si entraîneur d’air)
 Araser soigneusement ; nettoyer l’extérieur du moule
 Déterminer la masse M2 du moule rempli

 Masse volumique D = M2 – M1 kg/m3 M1 et M2 en kg - V en m3 (éprouvette 160/320 = 6.4 litres)


V
soit encore D(kg/m3) = 156,3 [M2 (kg) – M1 (kg)] pour une éprouvette 16/32
 Arrondir aux 10 kg/m3 les plus proches
 Matériel nécessaire
1 récipient d’au moins 5 l et de volume connu V, par exemple un moule cylindrique plastique 160/320 de type Ready form d’un volume de 6.4 l
ou un moule classique d’éprouvette
1 pelle creuse de type écope
1 aiguille vibrante (si possible Φ 25 à 36 mm)
1 balance avec une précision de 1/1000
Mémento béton 114
5.2 - Contrôles sur béton frais
4. Vérification du volume réel d’un béton
CALCUL DU VOLUME D’UN BETON A PARTIR D’UNE FORMULATION
Vous connaissez la formulation du béton mis en œuvre (PAQ, bons de pesée,…) : vous pouvez déterminer le volume réel du m3 théorique du
béton à partir des densités connues des constituants par :

« Volume d’un matériau = masse »


Exemple : densité

Constituants Formulation d* Volume


CEM I 52.5 R 223 kg/m3 3.1 71.9 litres
Cendres volantes 96 kg/m3 2.5 38.4 litres
Sable (sec) 730 kg/m3 2.6 280.8 litres
Gravillon (sec) 980 kg/m3 2.5 392.0 litres
Eau totale 180 l/m3 1.0 180.0 litres
Adjuvant 1.5 kg/m3 1.1 1.4 litres
* Les densités sont indiquées dans les fiches techniques des différents constituants

• volume pâte : 71.9 + 38.4 + 180 + 1.4 = 291.7 l/m3


d’où :
• volume du « m » : 291.7 + 280.8 + 392.0 = 964.5 l/m3
3

Sachant qu’un béton vibré à refus contient de l’ordre de 10 litres d’air occlus, la formulation
ci-dessus ne permet pas d’obtenir le m3 théorique (auquel vous avez droit) d’environ 2.5 %.

Mémento béton 115


5.2 - Contrôles sur béton frais
5. Mesure air occlus - Aéromètre
 Pourquoi ?
 Déterminer la teneur en air du béton frais compacté

Mon point Essai obligatoire si utilisation d’un entraîneur d’air


de passage
obligé
 Mode opératoire
 Avec la pelle creuse, remplir le récipient en 3 couches d’épaisseur sensiblement égale en serrant le béton de chaque couche soit par
piquage (avec la tige) soit par vibration (avec l’aiguille vibrante)

Mon point
 Attention : vibrer au minimum sans trop pousser la vibration pour ne pas entraîner une perte d’air
de passage
obligé
occlus
 Si serrage avec une tige : pour éliminer les bulles d’air, tapoter, par des coups secs avec le maillet,
les côtés du récipient jusqu’à disparition des grosses bulles d’air et élimination des traces de la tige.
 Araser puis nettoyer soigneusement les bords du récipient et du couvercle, pour assurer l’étanchéité
 Fermer la soupape et ouvrir les deux robinets ; injecter de l’eau par le robinet A soit avec l’entonnoir soit par
la seringue jusqu’à ce que de l’eau ressorte par le robinet B ; frapper légèrement le récipient pour chasser
l’air occlus
 Fermer la soupape de purge d’air et pomper jusqu’à ce que l’aiguille du manomètre atteigne le niveau de
pression initiale; stabiliser, après avoir attendu, l’aiguille du manomètre au niveau de pression initiale
 Fermer les 2 robinets et ouvrir la soupape principale
 Lire la valeur donnée par le manomètre (éventuellement tapoter le manomètre pour le stabiliser), celui-ci
donnant directement le pourcentage apparent d’air Aoc
 Ouvrir les 2 robinets avant d’enlever le couvercle
 Matériel
 1 aéromètre
 1 tige Φ 16/600 ou aiguille vibrante
 1 entonnoir ou 1 seringue
 Un maillet

Mémento béton 116


5.2 - Contrôles sur béton frais
6. Teneur en eau ou méthode de la poêle à frire

 Pourquoi ?
 Déterminer la teneur en eau d’un granulat ou d’un béton frais

 Mode opératoire
 Peser la casserole vide soit M1
 Introduire une masse * de matériau humide  peser la casserole avec le matériau soit M2
 Chauffer pour évaporer l’eau ; remuer avec la spatule, en évitant toute projection à l’extérieur
 Repeser la casserole remplie du matériau sec soit M3
Masse initiale : M2 – M1
Masse finale : M3 – M1
Teneur en eau en % : M2 – M3
M2 – M1
* pour la mesure de la teneur en eau d’un béton de masse volumique Mv (t/m3) connue, il est conseillé de
disposer dans la casserole une masse Mv en kg (M2 = M1 + Mv) ; dans ces conditions, la teneur en eau du
béton est égale à : E(l /m3) = M2(gr) – M3(gr)

 Matériel
 1 réchaud gaz/électrique
 1 spatule bois
 1 pelle creuse type écope
 1 balance avec une précision de 1/1000
 1 casserole à bord haut

Mémento béton 117


5.3 - Contrôles sur béton durci
1. Maturométrie

 Pourquoi ?
 Déterminer la résistance du béton aux jeunes âges à partir du suivi de la température du béton, la résistance aux
jeunes âges ne dépendant que de l’historique thermique du béton ; la maturométrie permet de déterminer les
résistances du béton, dès qu’elles dépassent 5 MPa et restent inférieures à environ 50 % de la résistance à 28 jours.
 Mode opératoire
 elle consiste à déterminer l’âge équivalent, qui correspond au temps durant lequel le béton doit être maintenu à 20°C
afin d’obtenir la même valeur de maturité (et donc la même résistance) que dans les conditions de cure réelle.
t0
Elle se calcule par téq = ∫0 to exp - E 1 1
R θb(t) + 273 293
Le coefficient d’activation E étant une constante propre à chaque béton et déterminée par des essais en laboratoire.
R
 But :
 Optimiser les durées des cycles de décoffrage (cas des ouvrages d’art,…)
 Décoffrer à maturité constante (parements de teinte homogène pour bétons architectoniques)
 Décoffrer à une résistance suffisante pour garantir une durabilité particulière
 Avantages :
 Evaluation beaucoup plus précise de la résistance aux jeunes âges et ce en divers points (éventuellement) critiques
de l’ouvrage par rapport aux méthodes usuelles (écrasement d’éprouvettes, scléromètre,…)
 Information instantanée
 Suppression des éprouvettes d’information, donc de leurs écrasements
 Simulation thermomécanique des résistances du béton en fonction de conditions climatiques supposées, de
l’isolation thermique du coffrage et de la géométrie de l’ouvrage et optimisation des formulations
 Détermination du risque de fissuration du béton dû au gradient thermique sous le dégagement de chaleur du ciment
hydraté

 Inconvénient : obligation d’une épreuve d’études en laboratoire.


Mémento béton 118
5.3 - Contrôles sur béton durci
1. Maturométrie (suite)
Calcul du temps équivalent pour différentes valeurs de E/R et de θb (R = 8314 J/mol K)
E/R 3500 4000 4800 5500 6700
θ°b
0°C 0.42 0.37 0.30 0.25 0.19
5°C 0.52 0.48 0.41 0.36 0.29
10°C 0.65 0.62 0.56 0.51 0.45
15°C 0.81 0.79 0.75 0.72 0.67
20°C 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0
25°C 1.22 1.26 1.32 1.37 1.47
30°C 1.49 1.56 1.72 1.86 2.13
35°C 1.80 1.93 2.22 2.51 3.05
40°C 2.16 2.38 2.85 3.34 4.31
Résistance 38 MPa 26 MPa 16 MPa 12 MPa 6.5 MPa
approximative béton
(à 20°C) à 2 jours
Exemple : pour un béton, dont R2 (20°C)= 16 MPa soit avec un E/R d’environ 4800 K et dont la température est de 5°C, le temps équivalent
vaut environ 41 % : sa résistance à y heures ne vaut que celle du béton à 20°C à 0.41 y heures ou encore si l’on devait décoffrer à
z heures à 20°C, il faudra attendre 2.4 z heures pour pouvoir décoffrer avec un béton à 5°C.
Exemple : E = 4000 K : un mûrissement à 40°C pendant 1 heure est équivalent à un mûrissement à 20° C pendant 2h38
R

La méthode : connaissant l’historique de la température en un point du béton, on détermine le temps équivalent par :
n

téqn = ∑
i =1
K (θi moy) x ∆ ti-1
connaissant la courbe Rc = f(téq) donnée par le labo, on détermine la résistance en ce point par Rcn = f(téqn)

Mémento béton 119


5.3 - Contrôles sur béton durci
2. Résistance en compression par écrasement d’éprouvettes
N N
Mon point
Eprouvettes cylindriques Eprouvettes cubiques
Φ a
a
de passage
obligé
fc = N /S fc = N /S

N Coût écrasement 6 éprouvettes (voir contrats achats)
N Faites par le chantier = 70 à 90 € les 6
Faites par le labo = 160 à 300 € les 6
Relations entre les résistances pour des éprouvettes non normalisées

Eprouvettes 11/22 16/32 20/40 25/50 30/60


cylindriques
fc / fc16/32 1.02 1.00 0.97 0.95 0.93

Eprouvettes 10/10 15/15 20/20 25/25 30/30


cubiques
fc / fc15/15 1.10 1.00 0.95 0.92 0.90

Cylindres / Cubes fc < 20 20 < fc < 30 fc > 30

fcyl / fcube 0.80 0.83 0.85


Cylindre / cylindre : cas d’une carotte

-1
1
fc16/32 # 0.64 + x fc1
H1 + Φ1
Φ1 (cm) / H1 (cm)  fc1
Φ1 20

Mémento béton 120


5.3 - Contrôles sur béton durci
•Pour une épreuve d’information
3. Essai sclérométrique (NF EN 12504 – 2)
Quand •En cas de doute
 Pourquoi ?
•En cas de non conformité
 Contrôle non destructif d’un béton durci par mesure de la dureté de surface. Cela permet d’obtenir la résistance du
béton durci de façon approximative avec une incertitude pouvant atteindre 15 % (sinon étalonner sur une éprouvette
à écraser)
 Outil
 Projection d’une masselotte le long d’une tige dont on mesure la hauteur du rebondissement.
 Contraintes de réalisation des mesures
 Pour être mesurable, la résistance doit être supérieure à 10MPa. (sinon scléromètre mou pendulaire)
 La surface d’essai doit être d’environ 30 x 30 cm.
 Exclure les zones présentant des nids de cailloux, des écaillages, une texture grossière, une porosité élevée, sans
trace d’humidité, ou armatures affleurantes
 Éventuellement, poncer la surface avec la pierre à polir fournie
 Mode opératoire
 L’actionner au moins 3 fois avant la mesure
 Maintenir le scléromètre fermement contre la surface et augmenter progressivement
la pression jusqu’à déclenchement du choc
 Lire l’indice Is (ne pas tenir compte du résultat si écrasement avec perforation, vide d’air)
 Distance minimale : entre 2 chocs = 30 mm ; à une arête = 50 mm
 Au minimum 9 mesures sur la surface

 retenir la valeur médiane des lectures


 corriger, selon l’orientation du scléromètre, avec l’abaque fourni
 si, sur 9 mesures, 2 différent de plus de 6 unités par rapport à l’Is médian, écarter toutes les mesures
 Procéder périodiquement à un réétalonnage
Mon point  Un béton gelé présente un Is anormalement élevé
de passage  Un béton carbonaté (donc ancien) présente un Is élevé
obligé
Mémento béton 121
5.3 - Contrôles sur béton durci
4. Résistance en traction

Trois possibilités pour mesurer la résistance en traction :

P1
1) Par traction directe d’une éprouvette dont les extrémités sont rendues solidaires d’un montage par
collage mis en traction :

ft = P1 (N/mm2 ou MPa)
S

P1

P2 2) Par fendage (essai brésilien) par écrasement d’une éprouvette de diamètre Φ et de longueur L
suivant 2 génératrices opposées d’où un éclatement par mise en traction du plan diamétral passant
par les 2 génératrices (l’éprouvette est fendue en 2)
Φ/L
fcfend = 2 P2 L = longueur éprouvette
Π ΦL
P2

a P3 P3 a
3) Par mise en flexion d’un prisme axax4a chargé en deux points distants des appuis de a

a ffl = 6P3 = 3(2P3) = 3P P étant la charge totale appliquée


a² a² a²

4a 1.8 P
ftflex = 0.6 ffl = a²
Mémento béton 122
5.3 - Contrôles sur béton durci
5. Auscultation dynamique
 Pourquoi ?
 Déterminer la résistance du béton par mesure de la vitesse de propagation d’une onde sonore entre deux points.
 Permettre également de mettre en évidence des fissures, une épaisseur de béton détérioré suite à un incendie
ou un gel, un manque d’homogénéité du béton…

 un émetteur  Mesure en transparence directe : émetteur et récepteur sur les 2 faces opposées pour déterminer la
qualité du béton en fonction de l’épaisseur traversée (connue au mm près)
 Mesure en surface : émetteur et récepteur sur une même face pour détecter les défauts de surface
(fissures, couches altérées)
 Mesure en transparence par rayonnement : émetteur sur une face et récepteur sur une face adjacente
 un récepteur pour déterminer l’homogénéité du béton (récepteur déplacé sur la face adjacente)
 La résistance en compression est déterminée :
o soit à partir de courbes préétablies
o soit à partir d’éprouvettes témoins :
• soit confectionnées avec le même béton
 une centrale de mesures • soit carottées dans l’ouvrage et écrasées (attention : ne pas couper les barres d’où une
reconnaissance préalable au pachomètre)

1. Pachomètre (par exemple Ferroscan FS 10 H12TI)


 Repérage de la répartition des armatures
 Estimation précise de l’enrobage
 Evaluation du diamètre des armatures (fourchette) avec
transfert sur PC des résultats pour analyse
 Nécessite un opérateur formé
 Détecte les lits d’armatures à proximité de la face testée

2. Radar haute fréquence


 Détermination des plans de ferraillage avec leurs profondeurs et cela à partir d’une seule face
 Mais aussi des fissures, épaisseur du béton, existence de vides…
Pour des dallages, planchers, poutres, voiles…
Par quelques laboratoires indépendants.
Mémento béton 123
BETON

LES ALEAS «PAREMENTS» LES PLUS COURANTS

Mémento béton 124


6 – LES ALEAS « PAREMENTS » LES PLUS COURANTS

1 Parement – Texture et teinte p.126

2 Efflorescence p.129

3 Ségrégation p.130

4 Salissement du béton p.131


5 Autres défauts d’aspect p.132
BETON

Mémento béton 125


6.1 - Parement – Texture et teinte
Pourquoi ?
 apprécier la conformité des textures / teintes des parements obtenues à celles demandées dans le CCTP.
Documents officiels opposables et donnant des Bâtiments Génie civil
éléments d’appréciation des aspects de parement :
- planéité NF P 18-201 (DTU 21) Fascicule 65
- texture ou ou
- teinte P 18-503 P 18-503
La définition d’un état surface passe par la référence soit d’un échantillon d’environ 1 m2 de surface soit d’une photographie type d’un état de
parement ; on trouvera en annexe les photos de parement 7, 5 et 3 du document CIB « Tolérances sur les défauts d’aspect du béton » de 1973
repris dans la P 18-503.
Un parement est défini par une : Mon point Sachez refuser, à la commande, une demande d’uniformité de teinte,
de passage
 planéité sous une règle de 2 m et de 20 cm obligé
très difficile à obtenir avec un béton courant (nécessité d’un E/C
 texture - répartition de trous et bulles constant, choix d’un ciment à forte finesse Blaine, vibration régulière
- surface de bullage par petites couches, même maturité au décoffrage, protection du béton
 teinte (échelle de gris clair) décoffré contre l’eau,…)

1)Planéité selon le parement vertical demandé (P)


NF P 18-201 (DTU 21) Fascicule 65 P 18-503
Ecart maxi en
Courant Soigné* Soigné Soigné P(0) P(1) P(2) P(3) P(4)
mm sous la règle
simple fin
de
2m 7 5 8 5 / 15 8 5 Selon le
marché
20 cm 2 2 3 2 / 6 3 2
* dont parement extérieur exposé à la pluie ou brut ou revêtement de NF P 18-201 (DTU 21)
peinture ou carrelage collé
Etat de surface Brut de règle Surfacé Lissé**
Planéité état de surface dalle Planéité en 2m 15 10 7
ou plancher mm sous la
20 cm / 3 2
règle de
** dont les cas d’un revêtement de sol collé, ou d’une sous-couche isolante
ou d’un revêtement de sol en pose scellée et désolidarisé.
Mémento béton 126
2) Texture (ou bullage)
6.1 - Parement – Texture et teinte
Le nouveau DTU 21 et le fascicule 65 sont muets sur le bullage acceptable : la texture doit être définie par le marché,
éventuellement à partir de la P 18 503.
Pour mémoire, nous indiquons ci-dessous ce qu’indiquait le DTU 21 de 1992 pour les coffrages courants et soignés et qui est dans
le DTU 59.1 (peinturage).
Ex DTU 21 (1992) P 18-503
Coffrage Courant Coffrage Soigné
E(0) E(1) E(2) E(3) E(4)
Surface maxi par / 3.0 1.5 0.3 Marché
bulle en cm2
 épiderme uniforme et homogène Bullage
Profondeur maxi / 5 3 2 Marché
 section bulle < 3 cm2 moyen
(mm)
 profondeur bulle < 5 mm
 étendue maximale nuages de bulles Surface bullage / 10% 3% 2% Marché
rapportées à la surface Photo (Annexe 3) / 7 5 3 /

25% 10% Bullage concentré / 25% 10% 5% Marché


Surface maxi (cm2) d’un / 5 4 3 Marché
défaut localisé
à multiplier par la distance d’observation (m)

Exemple : E (3 – 3 – 2) [P 18-503]
 bullage moyen selon photo 3
 (surface maxi 0.3 cm2 soit Φmax = 6mm)
 (surface bullage = 2% de la surface totale)
 les zones de bullage concentré dont la concentration est supérieure à 2% ne représentent
pas plus de 5% de la surface du panneau
 tout défaut localisé est limité à une surface (en cm2 ) de 4 fois la distance d’observation en
m : si celle-ci est de 10 m, on a le droit à un défaut localisé de 40 cm2 (6 x 7 cm)

Que devons-nous au peintre (DTU 59-1) ? : un parement n°7

Mémento béton 127


6.1 - Parement – Texture et teinte

3) Teintes
Le fascicule 65 indique que la teinte doit être uniforme sur le panneau et dans l’ouvrage, celle-ci devra être définie dans le
marché, y compris la variation de teinte acceptable entre 2 points d’ouvrages.
La P 18-503 permet de définir, par rapport à la teinte de base définie dans le marché, les écarts de teinte entre zones
adjacentes et entre zones éloignées.

Ecart entre 2 Ecart entre 2


zones adjacentes zones éloignées
T(0) / /
T(1) 3 4
T(3) 1 2
T(4) marché marché

Exemple : le parement soigné de l’ex-DTU 21 peut s’écrire selon la P 18-503 :

P(3) - E(1 - 1 - 0) - T(0)

Mémento béton 128


6.2 - Efflorescence
 Pourquoi
 Eviter l’aspect inesthétique des efflorescences (taches blanchâtres).
 Causes
 en s’évaporant à la surface du béton, l’eau soit de gâchage soit de pluie (après pénétration dans les capillaires
superficiels) laisse un résidu de chaux (soluble) ou portlandite provenant de l’hydratation du ciment.
 cette chaux se combine au gaz carbonique pour donner un carbonate de calcium (calcaire) blanc ou crème
insoluble.
 les alternances humidité / séchage augmentent peu à peu l’épaisseur du dépôt sous forme de taches inesthétiques.
 il en est de même des imperfections accidentelles (fissures, nids de cailloux, …) où l’eau traversant ces
imperfections se charge en chaux qu’elle dépose en surface avec formation de croûtes épaisses ou de stalactites.
 Précautions :
 une composition étudiée du béton avec une granulométrie continue pour obtenir un squelette compact
 un E/C limité et régulier accompagné d’une vibration suffisante pour obtenir un béton compact et le moins poreux
possible
 utilisation d’un ciment à ajout pouzzolanique (laitier, cendres volantes) de type CEM II ou III ou V ; ou ajout d’une
addition pouzzolanique (cendres volantes, métakaolin, fumée de silice)
 utilisation d’un adjuvant anti-efflorescence ou d’un hydrofuge de masse
 décoffrage (lorsque possible) plus tardif
 mise en œuvre d’un produit de cure (jeunes âges) ou protection du béton frais contre la pluie par un polyane (avec
circulation d’air pour éviter les condensations)

Mon point Par temps humide et froid, risque d’apparition des efflorescences plus
de passage
obligé important, surtout pour les BHP.
 Traitement
 par acidification : humidification de la surface du béton (pour éviter la pénétration de l’acide) puis traitement par
une solution d’acide (acide chlorhydrique ou fluorhydrique) dilué à quelques pour cent suivi d’un rinçage abondant
pour éliminer l’acide (sinon risque d’apparition d’un voile blanchâtre et d’attaque de la surface du béton)
 par ponçage fin à l’aide de laine de fer ou d’un isolant en verre cellulaire
 puis éventuellement protection par hydrofuge de surface

Mémento béton 129


6.3 - Ségrégation
Rappel : les bétons fluides nécessitent une quantité de fines plus importantes
 Risques
 nids de gravier avec concentration locale de gravillons
 dégâts majeurs sur les parements (teinte et texture) et sur la durabilité dont :
o traînées de sable ou remontée d’eau entre parement et coffrage avec entraînement des fines
o ressuage ou accumulation de l’eau en excès sur la surface supérieure du béton avec surface poreuse ou farineuse ou de
qualité médiocre
o tassement du béton avec fissures le long des armatures et corrosion
o microségrégation entre ciment et fines donnant des surfaces marbrées et des parements inesthétiques de teinte hétérogène
o retrait différentiel avec risque fissuration
 Causes
 démélange des constituants du béton dû à une composition inadéquate avec soit une quantité de fines insuffisante, soit un excès
d’eau, soit un béton trop « fluide » soit une discontinuité granulométrique.
 mise en œuvre incorrecte, avec en particulier une hauteur de chute trop importante.
Attention :
 Respecter Dmax (dimension) et C (enrobage)  aux bétons à prise retardée qui accentue le ressuage.
 Prévoir sur les plans, les cheminées de bétonnage et de  à une dimension maximale des granulats trop grande par
vibration si nécessaire (ferraillage important) rapport au ferraillage, à l’enrobage, aux dimensions de
Mon point l’élément
de passage
obligé  une armature trop dense (effet de tamis)
 un temps de malaxage trop court
 une mauvaise étanchéité des coffrages avec perte de
laitance
Bétons fluides Dmax (mm) 10 20 30  un transport trop long en toupie et l’absence de mise en
ou apparents rotation à grande vitesse du bol pendant au moins 3
Quantité fines * 450 à 500 375 à 425 350 à 400
(kg/m3) minutes
 une mauvaise mise en œuvre du béton (hauteur de chute
* ≤ 160µm : ciment + additions + fines sable + micro-bulles d’air (entraîneur d’air)
importante, points d’introduction du béton trop éloignés,
Limiter la teneur en eau à 0.5 environ pour un parement correct points de vibration trop éloignés ou vibration excessive,…)
fines

Mon point
de passage Respecter les grands principes décrits dans ce mémento et ne pas faire ce qui est indiqué ci-dessus.
obligé
Mémento béton 130
6.4 - Salissement du béton

Facteurs
 pollution du site
 géométrie des parements (les surfaces horizontales ou faiblement inclinées Poussières
s’empoussièrent facilement)
 matériau du parement : un support poreux reste humide et donc collant pour les
poussières avec risque micro-végétaux
 lavage de certaines zones par l’eau de ruissellement avec rupture de l’uniformité
de l’empoussièrement et éventuellement accumulation des poussières entraînées
vers d’autres zones

Dispositions anti-salissures
 toujours rejeter l’eau des surfaces horizontales ou faiblement inclinées soit vers
l’extérieur (seuils ou couvre-murs avec larmier) soit vers l’intérieur avec descente
d’eau
 éventuellement mettre le parement à l’abri de la pluie avec des débords généreux
de toitures ou avec des bandeaux munis de larmiers
 réduire la porosité de surface avec un traitement protecteur ou un uni de surface
très fin (béton poli) ; vérifier la qualité du produit de traitement (références
anciennes) et respecter la fiche technique pour l’application du produit (résine par
imprégnation, lasures, protection anti-graffitis) Blanchiment

Mémento béton 131


6.5 - Autres défauts d’aspect

Constats Causes les plus Actions et remèdes


fréquentes
1- Adhérence du béton sur le coffrage 1- Choisir un démoulant approprié et efficace; excès de
par voie physique / chimique démoulant interdit
2- Résistance du béton trop faible du 2- Laisser les coffrages plus longtemps; accélérer la prise
décoffrage (CPA, accélérateur, couler tôt); nettoyer les coffrages;
ARRACHEMENT
augmenter le dosage en ciment
Différence de teinte
3- Coffrage mal étudié 3- Donner des fruits suffisants; bien décoffrer (ouverture des
banches non brutale)
4- Délavage du démoulant au 4- Eviter le raclage du béton sur les banches (bétonnage en
déversement du béton plusieurs points, goulotte)

1- Coffrage pas assez rigide qui vibre 1- Rigidifier le coffrage si possible


avec le béton (les bulles ne
peuvent s’en détacher)
2- Coffrage trop lisse (effet de 2- Rendre rugueux le coffrage (par exemple sablage)
BULLAGE
capillarité qui fixe les bulles sur le
coffrage)
3- Produit de démoulage inadéquat 3- Faire des essais de convenance au démarrage du chantier
avec différents démoulants; excès de démoulant interdit Nid de gravier
4- Ouvrabilité et vibration 4- Bien vibrer en continu (sinon étudier une nouvelle
insuffisantes formulation à slump plus élevé avec un Plastifiant
Réducteur d’Eau (PRE) : NE JAMAIS REVIBRER
5- Composition du béton 5- Etudier la composition (au moins 350 kg/m3 de fines ≤ 160
µm); envisager un entraîneur d’air; ne pas surdoser en
sable
6- Mise en œuvre inadéquate 6- Prévoir des tubes plongeurs ou goulottes; déverser par
couches successives de 40 à 50 cm

Mémento béton Trainées de sable 132


6.5 - Autres défauts d’aspect

Constats Causes les plus fréquentes Actions et remèdes

SEGREGATION 1- Rapport E/C trop élevé 1- Vérifier la quantité d’eau du béton frais (slump, teneur, etc,…) et corriger
TRAINEE DE SABLE par un plastifiant réducteur d’eau; augmenter le dosage en ciment
(délavage parement) 2- Pâte instable; manque de fines 2- Vérifier la composition (rajouter des fines); bien malaxer
3- Mise en place défectueuse 3- Ouvrabilité suffisante; bien vibrer (plonger le vibreur tous les 10 fois son
NID DE CAILLOUX diamètre; ne pas vibrer les armatures; éviter les fortes chutes du béton)
RESSUAGE 4- Coffrage trop humide; coffrage pas assez rigide 4- Les protéger de la pluie; utiliser des coffrages rigides
5- Prise retardée (froid, retardateur) 5- Faire en sorte que la prise soit plus rapide (CEM I 42.5 ou plus,
accélérateur)
6- Mauvaise étanchéité des coffrages 6- Etancher les coffrages
1- Marbrures (vibration tardive, pâte instable) 1- Bien vibrer et de manière homogène (éviter une revibration tardive);
réaliser un béton non ségrégable (E/C  ) : NE JAMAIS REVIBRER
VARIATION DE
2- Grande étendue (agent de démoulage mal réparti, 2- Appliquer uniformément le démoulant et sans excès; vérifier la formule
TEINTE matériau hétérogène ou mélange de 2 bétons) du béton
3- Impuretés dans la masse ou sur le coffrage 3- Utiliser des coffrages propres; utiliser des agrégats propres; préférer des
CPA ou CPJ 42.5

1- Ciment (retardé ou inhibé en surface, ciment avec 1- Jouer sur le démoulant; changer le ciment
ajout, éventé)
POUSSIERAGE
2- Cure mal réalisée 2- Cure appropriée et délai de cure suffisant
3- Béton trop mouillé 3- Réduire E/C
1- E/C trop élevé 1- Réduire l’eau (slump plus faible ou utilisation d’un plastifiant réducteur
d’eau)
FAIENÇAGE
2- Dosage trop riche en ciment 2- Mieux composer le béton; éventuellement prendre un ciment de classe
inférieure
3- Cure insuffisante 3- Soigner la cure (bien l’appliquer; l’adapter en fonction des conditions
climatiques)

Mémento béton 133


BETON

LES BETONS PARTICULIERS

Mémento béton 134


7 – LES BETONS PARTICULIERS
1 Béton à mise en œuvre améliorée BMOA p.136
2 Béton coloré dans la masse p.140
3 Béton coloré en surface p.142
4 C25/30 de qualité p.143
5 Béton décoratif (par traitement de surface) p.144
6 Béton drainant p.146
7 Béton étanche p.147
8 Béton Hautes Performances (BHP) p.148
9 Béton fibré p.150
10 Béton immergé p.151
11 Béton léger p.152
12 Béton lourd p.153
13 Béton de masse p.154
BETON
14 Béton pompé p.155
15 Béton projeté p.158
16 Béton réfractaire p.160
17 Préfabrication sur chantier p.161
Mémento béton 135
7.1 - Béton à mise en œuvre améliorée (ou béton autoplaçant (voiles) / autonivelant (planchers))
1. Pourquoi un BMOA ou un BAP (voile) ou un BAN (plancher / dallage) ?
 Mise en œuvre de bétons très fluides, homogènes et stables, sans vibration et répondant aux normes en vigueur (C20/25 à C80/95)
2. Comment ?
 Formulations particulières avec :
o augmentation des fines (< 80µm)
o emploi d’adjuvants particuliers
o malaxage prolongé
 Consistance par mesure de l’étalement entre 60 et 75 cm (voir chap. 5.2)
3. Avantages :
 Remplissage aisé et rapide :
o possibilité de formes complexes
o reprise en sous-œuvre
o haute densité de ferraillage
 Esthétique :
o uniformité des parements (teinte homogène)
o bullage réduit ; disparition des nids de cailloux
o fantôme des armatures très réduit
o meilleure finition des arases
o meilleur remplissage sous les allèges
o disparition des défauts dus à un excès de vibration
 Productivité :
o rapidité de mise en œuvre
o suppression de la vibration et des vibreurs
o suppression en grande partie du ragréage
o obtention d’une surface de plancher plane directement
o rationalisation des intervenants au coulage et du travail des grues
o durée de vie des coffrages allongée
o optimisation de la planification du chantier (si chantier conçu autour du BMOA)
o possibilité d’utilisation de baguettes aimantées
 Hygiène et sécurité :
o réduction des nuisances sonores
o amélioration de la communication
o réduction des efforts et de la pénibilité (surdité, lombalgies) du travail des compagnons et donc amélioration de la qualité
de vie du chantier Mémento béton 136
7.1 - Béton à mise en œuvre améliorée (ou béton autoplaçant(voiles) / autonivelant (planchers))
4. Inconvénients :
 Formulation :
o Teneur en eau à maîtriser à ±10 l d’eau près
o A établir à chaque chantier
o Granulométrie continue (sinon risque ressuage)
 Surcoût non négligeable :

Centrale chantier Centrale BPE


BAN ≈ 10 € / m3 ≈ 20 à 25 € / m3
BAP ≈ 10 € / m3 ≈ 25 à 35 € / m3

 Retard de prise par temps froid (si pas de précaution).


 Poussée augmentée sur les coffrages

5. Mise en œuvre :

 Béton autonivelant (planchers - pente < 1%) :

o Vérifier l’étanchéité des éléments coffrants et les calfeutrements (rives des prédalles)
o Vérifier la fixation des réservations, fourreaux, boîtiers des CES ainsi que leur étanchéité
o Prévoir des armatures en complément au droit des angles rentrants
o Prévoir le calepinage des joints
o Désolidariser (polystyrène) le dallage des éléments verticaux (poteaux, longrines…)
o Remalaxer le béton à grande vitesse avant déchargement de la toupie
o Vérifier l’aspect visuel du béton
o Contrôler la consistance du béton par mesure d’étalement (si possible un essai par camion)
o Humidifier les supports absorbants (dalles alvéolaires, prédalles…)
o Étaler le béton avec passage du râteau sans dent
o Battre le béton avec la barre d’étalement à débuller par petits coups obliques en 2 passes croisées pour obtenir la planéité
o Réaliser la cure au plus tôt, si possible à l’avancement (dès le second passage de la barre) : la cure est obligatoire
o Prévoir un ponçage si revêtement collé (résine, revêtement sol souple…)
Mémento béton 137
7.1 - Béton à mise en œuvre améliorée (ou béton autoplaçant (voiles) / autonivelant( planchers))
5. Mise en œuvre (suite) :

Béton autoplaçant (voiles) :

o Pour des voiles de grande hauteur, faire intervenir le fabricant de coffrage (poussée du béton augmentée)
o Coffrage :
• Vérifier leur propreté
• Vérifier l’absence de trou
• Utiliser des mannequins renforcés (si grande hauteur) et étanches
• Vérifier fixation / étanchéité des réservations, fourreaux, boîtiers, CES
o Mise en œuvre du démoulant végétal approprié, sans excès (sinon bullage) :
sinon essuyer au chiffon ou à la bavette caoutchouc
o Vérifier l’étanchéité de la benne et de la manchette
o Prévoir une répartition des tubes plongeurs ou de la manchette tous les 14 m environ
(1 voile de 14 m.l. nécessite un coulage en son milieu). Si longueur < 10 m.l. :
introduire le béton à un mètre de l’extrémité.
o Descendre les manchettes à 30 cm du pied des voiles
o Prévoir un entonnoir en tête des tubes plongeurs
o Réaliser un malaxage à grande vitesse de la toupie pendant au moins 3 à 5 minutes
o Contrôler la consistance du béton par mesure d’étalement (si possible un essai par camion)
o Ouvrir la benne lentement et régulièrement ; pompage sans à-coup
o La manchette ou le tube doit plonger d’au moins 30 à 50 cm dans le béton frais déjà coulé
o Pour les bétons architectoniques, garder les mêmes cycles de décoffrage (sinon risque de différence de teinte)
o Avant décoffrage, s’assurer d’un durcissement suffisant du béton, surtout par temps froid
o Vérifier le résultat obtenu (désaffleurement, bullage…) et corriger éventuellement formulation / mise en œuvre
o Réaliser les protections nécessaires pour les bétons architectoniques
Cas des chapes autonivelantes avec ciment : à éviter si risque de fissuration inacceptable.
Mon point Sinon :
de passage  Bâtiment hors air et intempéries
obligé
 Éviter le sciage des joints : préférer les joints mécaniques profilés
 Utiliser un tube débulleur
 Vérifier l’étanchéité des isolants
Mémento béton 138
7.1 - Béton à mise en œuvre améliorée (ou béton autoplaçant (voiles) / autonivelant (planchers))
6. Formulations :

 Ciment CEMI 52.5 R : dosage 280 à 350 kg/m3 de façon à avoir un minimum de fines
 Additions (cendres volantes ; fillers) : dosage 150 à 220 kg/m3 (≤ 80 µm) de 450 à 500 kg/m3
 Sable 0/5 (si possible roulé) avec un module de finesse entre 2 et 3
 Gravillons 4/10 à 10/20 avec courbe continue pour la granulométrie du béton, de façon à obtenir un
G (> 5 mm) / S (≤ 5 mm) entre 0.9 et 1.1
 Rapport eau sur liant total d’environ 0.4 à 0.45
 Superplastifiant entre 1 à 1.5% du poids du liant
 Éventuellement, un adjuvant de cohésion dosé à 0.5 à 1% du poids de liant

Mon point
de passage La formulation doit être robuste pour résister à un excès d’eau de 10 l/m3 et éviter tout risque de ségrégation.
obligé

Formulation type d’un BAP


CEMI - 42.5 (R) / 52.5 (R) 300 kg/m3
Cendres volantes 180 kg/m3
Sable 0/5 750 kg/m3
Gravillon 4/12 220 kg/m3
Gravillon 10/20 650 kg/m3
Eau efficace 190 kg/m3
Superplastifiant 3 à 6 kg/m3
Résistance 28 j 38 / 43 MPa (selon ciment)

Mémento béton 139


7.2 - Béton coloré dans la masse
 Pourquoi ?
 Réaliser des bétons colorés dans la masse en modifiant la teinte par ajout de pigments
Colorants Couleurs possibles Durabilité couleur

Synthétiques à base d’oxyde de fer Rouge, brun, noir, jaune Très forte

Synthétiques à base oxyde de chrome Vert Très forte


oxyde de titane blanc

Synthétiques à base d’oxydes métalliques Vert clair, bleu, ocre clair, jaune vif Très forte
complexes

Naturels à base de terre Rouge, brun, ocre Forte

À base de minerai de fer Rouge, brun, ocre, noir Forte

Travailler avec des produits prédosés par le fournisseur


 Précautions pour la formulation
 Sable à granulométrie constante, peu poreux, très propre (ES > 90), à teneur en sulfure limitée
 Courbe granulométrique du béton continue
 Pour garantir un coloris stable, choisir des pigments si possible d’origine minérale inorganique à base d’oxydes stables en milieu
alcalin, insolubles dans l’eau, insensibles aux UV et possédant un fort pouvoir colorant
 Réaliser des gâchées constantes et régulières avec une quantité de colorant : Plus la teinte retenue est claire et
o pour un ciment très clair : entre 0.5 et 2% du poids de ciment pure, plus la quantité de ciment clair
o pour un ciment gris : entre 2 et 4% du poids du ciment est grande
saturation avec les oxydes minéraux entre 5 et 6% du poids du ciment
 Limiter et maîtriser la teneur en eau : slump constant
 Ajouter des fillers pour limiter la quantité de ciment
 Introduction du sable / gravillon puis colorant puis ciment / filler avec augmentation du temps de malaxage à sec puis eau avec
prolongation du malaxage
 Précautions pour la mise en œuvre
 Coffrage rigide et étanche ; enlever à la raclette les excès de démoulant
 Si possible, délai de décoffrage identique (même temps de maturité béton), pour tous les bétonnages, afin d’obtenir une teinte
uniforme
 Respecter les règles pour obtenir un beau parement
 Curer de manière identique l’ensemble des bétons de façon à obtenir une teinte homogène

Mémento béton 140


7.2 - Béton coloré dans la masse

 La couleur évolue au cours des premiers mois avec un léger blanchiment, avant de se stabiliser
Mon point  Possibilité d’hydrofuger le béton dans la masse pour empêcher les efflorescences
de passage
obligé  Tout traitement de la surface du béton risque de modifier la teinte
 La couleur noire est la plus difficile à obtenir (protéger de la pluie)

Formulation type
 Ciment très clair : 320 kg/m3
(luminescence : W* ≥ 65)
 Filler (calcaire / siliceux) : 80 kg/m3
 Sable 0/5 sec : 650 kg/m3
 Gravillon 4/12 sec : 200 kg/m3
 Gravillon 10/20 sec : 880 kg/m3
 Eau TOTALE : 180 kg/m3
 Superplastifiant : 2à4 kg/m3**
 Colorant : 4 à 15 kg/m3**

* *À déterminer par des essais

Mémento béton 141


7.3 - Béton coloré en surface par lasure
 Pourquoi ?
 Valoriser le béton en le teintant (sans le dissimuler) en assurant protection et décoration

 Lasures : application au rouleau ou par pulvérisation

 Ce ne sont ni des peintures ni des vernis ; en général des polymères acryliques en solution.
 Elles protègent le béton à la fois (produit de classe D1 selon NF P 84-403)
o de l’eau (mais facilitant le ruissellement des salissures)
o du gaz carbonique CO2 et des sulfates agressifs mais garantissant une excellente perméabilité à la vapeur d’eau
o en général possibilité de plusieurs finitions : couvrante (à privilégier), semi couvrante, brillante, mate
 Précautions
 Traitement à effectuer hors poussières, après brossage de la surface du béton.
 Le béton exige d’être de qualité ; pour cela respecter les principes donnés pour un béton de parement (voir § 7.4)
 Vérifier que le béton est exempt de démoulant (test de la goutte d’eau) ; sinon le nettoyer au jet haute pression.

Mon point Ne pas oublier de traiter les reprises de bétonnage verticales/horizontales (risque de fissuration
de passage
obligé
avec perte d’étanchéité).
Préconisation : baguettes pour masquer la reprise en fond de joint et bande d’arrêt d’eau pour
 Mise en oeuvre éviter la pénétration d’eau dans le joint de la reprise
 Surface propre et sèche
 Appliquer (brosse/rouleau/pistolet) en une ou plusieurs couches :
o une première couche diluée selon les indications du fournisseur
o une deuxième couche moins diluée
o éventuellement une troisième couche encore moins diluée (finition couvrante)
 Entre 5° C et 35° C ; si possible ne pas appliquer par temps de pluie, ni exposition à un fort ensoleillement, ni vent fort.
 Les reprises de lasure doivent se faire frais sur frais pour éviter les différences de teinte  travailler par panneaux.

Mon point
Vérifier que la lasure est compatible, bien avant la mise en œuvre
de passage  avec le démoulant
obligé
 avec d’autres produits en contact avec le béton frais (joints silicone…)
risque : non adhérence de la lasure sur le béton.

Mémento béton 142


7.4 – C25/30 de qualité

1. Une quantité de fines suffisante


Q (< 80 µm) ≥ 350 kg/m3 dont au moins 250 kg/m3 de CEM I
Q (< 160 µm) ≥ 400 kg/m3
Q (< 315 µm) ≥ 520 kg/m3
2. Une consistance S4 (fluide)
3. Une quantité d’eau limitée conforme à la NF EN 206-1 avec pour les CEM I + additions : E ≤ 0.7 et E ≤ 0.55 à 0.60
C Léq
4. Eventuellement un entraîneur d’air (4 à 5 % d’air occlus) : dans ce cas réduire la teneur en fines
5. Un malaxage prolongé d’environ 1 minute après chute du dernier ingrédient
6. Des coffrages propres et étanches
7. Un enrobage correct (pour un béton 0/20 mm : 3 cm)
8. Un démoulant :
- testé lors des premiers bétonnages
- en quantité minimale (pulvérisation à 6 bars avec 1 buse propre sans repasser sur une zone faite)
9. Sans ajout d’eau après le malaxage en centrale
10. Une mise en rotation, avant déchargement, du bol de la toupie à grande vitesse pendant au moins 3 minutes puis bol
tournant à vitesse lente entre 2 vidanges
11. Un béton mis en œuvre sans une longue attente
12. Avec une hauteur de chute limitée à 1.50 m
13. Avec un coulage par bandes horizontales d’environ 40 à 60 cm de hauteur
14. Avec une bonne vibration :
- descente rapide et remontée lente
- aiguille plongée tous les 10 fois son diamètre avec pénétration
de l’aiguille d’environ 10 cm dans la couche inférieure
- sans revibrer les couches inférieures déjà vibrées

Mémento béton 143


7.5 - Béton décoratif (par traitement de surface)
1. Bétons lavés désactivés
• mise en œuvre d’un produit retardateur soit sur les parois du coffrage soit pulvérisé sur la surface libre du béton
fraîchement coulé,
• au décoffrage ou au démoulage, enlèvement de la pellicule non hydratée par jet d’eau sous pression.
• Résultats : suivant l’activité du désactivant, révélation des grains de sable ou du gravillon, les grains dégagés gardant leur
aspect d’origine sans être attaqués. Si coulage sur chantier, bien repérer les zones désactivées des zones non désactivées
par des baguettes et ne pas faire couler le béton contre le coffrage (mise en œuvre au tube plongeur)
2. Bétons décapés à l’acide
• béton tartiné localement d’une pâte acide suivi d’un rinçage abondant.
• Résultats : une attaque peu profonde avec enlèvement de la peau de ciment ; le sable siliceux reste intact ; le sable calcaire
est mordu par l’acide.
3. Bétons grésés / polis / polis marbre
• la surface du béton est mordue par des meules grossières puis plus fines  béton grésé ; puis masticage pour obturer les
petits arrachements et bulles d’air et nouveau meulage (1 ou 2) avec des meules plus fines  béton poli ; nouveau
meulage avec des meules encore plus fines conduisant à un aspect satiné puis brillant  béton poli marbré.
• Résultats :
 béton grésé : finition correcte pour des surfaces claires (mortier et granulats) dont l’aspect est peu affecté par des
imperfections
 béton poli : surface mate faisant apparaître l’éclat de la texture des granulats (possibilité d’un brillant artificiel par
résine)
 béton poli marbré : exploitation maximale de la richesse des granulats ; possibilité de protéger les granulats
sensibles aux pluies acides par une résine
4. Bétons sablés : attention aux reprises de bétonnage (forte attaque)
• abrasion de la surface du béton par projection d’un matériau adapté au jet d’air comprimé ; selon le matériau et la durée de
projection, révélation des grains de sable ou des gravillons.
Mon point
• Résultats : surface mate avec des grains abrasés et ternis (fonction de leur dureté) de passage
obligé
5. Bétons traités mécaniquement avec des reliefs particuliers
• bouchardé : surface écrasée par les dents d’un burin à tête gaufrée Tenir compte de l’épaisseur
• piqué-ciselé : surface éclatée au pic ou rainurée au ciseau enlevée en augmentant
l’enrobage des aciers de
• fraisé : rainurage de toutes formes et profondeurs avec une fraise diamantée
cette épaisseur majorée de
5 mm 144
Mémento béton
7.5 - Béton décoratif (par traitement de surface)
Exemples :

Beige lavé Ocre lavé Bleu lavé Vert lavé Gris lavé Noir lavé

Beige bouchardé Ocre bouchardé Bleu bouchardé Vert bouchardé Gris bouchardé Noir bouchardé

Beige sablé Ocre sablé Bleu sablé Vert sablé Gris sablé Noir sablé

Beige poli brillant Ocre poli brillant Bleu poli brillant Vert
Mémento béton poli brillant Gris poli brillant Noir poli brillant 145
7.6 - Béton drainant
 Pourquoi ?
Bétons caverneux dont le sable est exclu de la composition ou sous-dosé afin d’assurer une certaine perméabilité
au béton durci.
 Utilisations
 revêtement de sols perméables à l’eau :
 aires de sport
 revêtements de berges pour résister aux sous-pressions (attention au risque de délavage qui peut nécessiter
l’ajout d’un adjuvant colloïdal)
 couches draînantes
 Précautions
 dosage en ciment : 200 à 250 kg/m3
 dosage en eau : juste pour assurer un bon enrobage des gravillons avec E/C d’environ 0.4
 granulométrie discontinue pour multiplier les points de soudure entre grains
 mise en œuvre rapide, sans vibration, par couches successives
 prévoir une cure
 ce type de béton se met à la benne (non pompable)

Caractéristiques
 densité : 1.5 à 2.5 Formulation type
 résistance : 5 à 10 MPa (en général ~ 7 MPa)  ciment CEM II 32.5 : 250 kg/m3
du fait du collage par point  sable 0/5 : 0 à 100 kg/m3
 retrait très faible et rapide  gravillons 5/25 : 1 400 à 1 500 kg/m3
 eau totale : 100 l/m3

Mémento béton 146


7.7 - Béton étanche
 Pourquoi ?
réaliser un béton étanche dans la masse, à faible retrait et non ségrégable, avec une perméabilité à l’eau très faible (~ 10-12 m/s)
 Utilisation : parkings enterrés, station épuration, cuve,…
 Conditions à respecter
 granulats propres à granulométrie continue
 ciment à faible dégagement de chaleur d’hydratation, et en quantité limitée
 quantité de fines suffisante (au moins 400 kg/m3 à 80 µm)
 limitation de la teneur en eau (Eeff/Léq ≤ 0.45)
 éventuellement un hydrofuge de masse
 un très bon malaxage prolongé (au moins 1 minute après le dernier ingrédient)
 une bonne mise en œuvre (coffrage étanche – vibration)
 cure efficace
 traitement des reprises de bétonnage :
o surface rugueuse (repiquage soigné ou utilisation d’un désactivant de surface sur le béton frais), humide à cœur (mais sans
stagnation d’eau) juste avant bétonnage
o prévoir des bandes d’arrêt d’eau (bavettes plates ou profilés type waterstop) ou des joints hydro-gonflants (mis à la pompe ou
en bandes souples autocollantes ou clouées) ou des gaines souples injectables
A refuser :
les minéralisateurs de masse incorporés en toupie (perte de garantie BPE) d’un surcoût élevé (inutile) et pour lesquels les fournisseurs
imposent des prescriptions non respectables sur chantier.
 Précautions particulières
 prévoir un contrôle renforcé (3 éprouvettes tous les 150 m3, teneur en eau du béton frais,…)
 prévoir un léger budget d’injection de fissures éventuelles

Formulation type
CEM I 42.5 mini « CP » (PM ES éventuellement) : 320 kg/m3
cendres volantes : 80 kg/m3
sable 0/5 (sec) : 660 kg/m3
gravillon 4/12 (sec) : 200 kg/m3
gravillon 10/20 (sec) : 910 kg/m3
eau (totale) : 175 kg/m3
Superplastifiant (selon consistance) :1à4 kg/m3
soit au moins un C40 Mémento
/ 50 béton 147
7.8 - Béton hautes performances (BHP)
 Pourquoi ?
 Réaliser des bétons à résistance caractéristique élevée en vue de réduire les sections utiles (ex : poteaux dans
un parking, ouvrage d’art). BHP si : au minimum C50/60 et E/C ≤ 0.40
 Propriétés spéciales
 Résistance élevée aux jeunes âges (amélioration des cycles)
 Durabilité supérieure vis-à-vis des agressions physico-chimiques :
o Perméabilité réduite
o Diffusion chlorures réduite
o Meilleure résistance aux cycles gel / dégel
o …
 Augmentation du module d’élasticité
 Fluage réduit et plus rapide
 Réduction des sections béton
 Comment ?
1. Par réduction de la teneur en eau avec utilisation de superplasitifiants
Rapport Rc = k fCC C - 0.5 (Formule Bolomey)
Eeff + v
R = résistance réelle du béton en MPa
k fonction de la qualité des granulats
fcc = résistance du ciment en MPa
Eeff = quantité eau efficace (=eau totale – 15 à 25 litres d’eau absorbée)
v = teneur en air
C = quantité de ciment

Exemple : CEM I 52.5 fcc # 62 MPa Eeff 120 140 160


v = 10 l/m3  Rc 80 67 57
k = 0.5
C = 400 kg/m3
2. Par extension du squelette granulaire en ajoutant des particules ultrafines (fumée de silice,
métakaolin…) souvent actives chimiquement par une activité pouzzolanique avec un coefficient
d’équivalence entre 1 et 2
Mémento béton 148
7.8 - Béton hautes performances (BHP)
Pour ces bétons, nécessité d’une épreuve d’étude au laboratoire pour :
 Optimiser la formulation pour obtenir le moins de vide possible
Mon point
de passage  Vérifier la compatibilité ciment / adjuvant et ce à la température de mise en œuvre par la méthode MBE (mortier de béton
obligé équivalent)
 La méthode MBE permet de déduire simplement les paramètres en cause si problème sur le chantier en évaluant le
comportement rhéologique du MBE à différentes températures, la sensibilité de la formulation aux variations de dosage
et d’optimiser la quantité de pâte / adjuvant, et ce sur des gâchées de quelques litres
 Points particuliers
 Tenue au feu : en bâtiment, résistance limitée à un C80/95 suite à des problèmes d’écaillage aux hautes températures ; sinon
nécessité d’ajout de fibres polypropylène (cf. DTU feu déc 2000)
 Retrait : le retrait total d’un BHP équivaut à celui des bétons ordinaires mais avec un retrait initial endogène élevé (par une
autodessiccation interne du fait du faible E/C). Pour éviter une dessiccation trop précoce du béton frais, nécessité d’une cure
soignée, la plus efficace étant la cure à l’eau, sinon risque de fissures.
 Ettringite différée : nécessité de limiter les élévations de température dans les pièces massives en milieu humide
 Équipement de la centrale :
o Pour respecter le rapport E/C faible, nécessité de déterminer la teneur en eau des sables (par sondes hygrométriques)
à 5 l/m3 près avec un contrôle de la consistance au wattmètre.
o Nécessité d’un malaxeur en très bon état avec une durée de malaxage allongée de 1 à 3 minutes après chute des
constituants
 Mise en œuvre : identifier les toupies contenant le BHP Formulation BHP
ainsi que les bennes (panneaux colorés
Sans fumée de silice Avec fumée de silice
magnétiques, feu clignotant…) pour éviter
toute confusion sur le chantier CEM I 52.5 400 kg/m3 385 kg/m3
Fumée de silice 0 " 30 "
Sable 0/5 680 " 690 "
Mon point Gravillon 4/12 200 " 220 "
de passage
obligé
Interdiction d’ajouter de l’eau (bonbonne Gravillon 10/20 940 " 940 "
d’eau scellée avec cachet) et malaxage à Eau efficace 150 " 130 "
Superplastifiant 3à5 " 4à7 "
grande vitesse pendant 3 à 5 minutes
avant déchargement
Résistance 28 j 65 MPa 87 MPa

Résistance 7 j 50 MPa 75 MPa

Coefficient
Mémento fluage
béton 1.5 0.8 149
7.9 - Béton fibré
 Pourquoi ?
béton dans lequel, en plus des constituants habituels, on introduit des fibres, de nature variée, pour améliorer certaines de ses propriétés
Principaux types de fibres Description Caractéristiques Applications
Fibres synthétiques  Fibrilles pour améliorer l’adhérence  Dosage 0.6 à 1 kg/m3  Dallage non industriel
type polypropylène  Densité 0.9  Introduction dans malaxeur (sac  Mobilier urbain
Fibermersh (Pieri)  Diamètre 4 à 10 µm hydrosoluble) ou toupie (5min de rotation à  Surface soumise à choc
Rocland  Résistance 600 MPA grande vitesse)  Réduction fissures de 1er retrait
Chryso  Module E 10000 MPa  Ajout d’un superplastifiant (demande en eau  Aucune amélioration de la résistance en
augmentée) traction du béton
MBT  Allongement rupture 10%
 Coût : 10 euros /m3
Sika  Adhérence pâte moyenne

Fibre de verres  Composition améliorée pour résister aux alcalins  Dosage 120 kg/m3  Éléments minces de façades de 10 à 20 mm
(Pilkington, Forton…)  Densité 2.7  Mise en œuvre par projection de fibres et d’épaisseur
 Diamètre : 10 à 15 µm laminage du béton fibré frais, par couches  Corniches, murs anti-bruit
 Résistance : 2000 MPa successives  Mobilier urbain
 Module E : 75000 MPa  Coût : 1000 euros /m3  Très bonne résistance en flexion
CCV ou GRC
 Allongement rupture : 3%  Bonne résistance aux chocs
 Adhérence pâte : bonne  Très bonne ductilité après rupture
 Attention : fortes variations dimensionnelles :
assurer une libre dilatation des éléments

Fibres métalliques  Fibres d’acier tréfilées, collées pour une meilleure  Dosage : 20 à 50 kg/m3  Dallages industriels avec réduction des
Bekaert répartition ou ondulées, crantées ou copeaux d’acier  Mise en œuvre : soit dans malaxeur, soit par épaisseurs
Eurosteel  Fibres en fonte ductile projection dans toupie  Pieux (non recommandé)
Harex  Densité 7.8  Ajout d’un superplastifiant pour maintenir la  Béton projeté (tunnel…)
Pont à Mousson  Diamètre : 0.15 à 1 mm consistance  Accroissement de la déformabilité par
…  Longeur : 1 à 6 cm  Dmax < 20 mm microfissuration avec réduction du nombre de
 Résistance : 300 à 2000 MPa  Coût : 20 à 50 euros / m3 (acier) joints de retrait
 Module E : 200 000 MPa  Meilleure résistance aux chocs et à l’usure
 Allongement rupture : 3,5%  Légère augmentation de la résistance en
traction
 Adhérence : moyenne
 Meilleure ductilité

 Précautions pour les dallages industriels fibrés


 Ajout de sable pour avoir un G/S < 1
 Augmenter légèrement la quantité de fines
 Respecter le cahier des prescriptions du bureau de contrôle
o Souvent une granulométrie continue
o Une résistance minimale au fendage de la matrice non fibrée
o Une quantité minimale de ciment
o Une distance maximale entre joints de retrait (sciés)
 Prévoir un treillis soudé au droit des joints de retrait d’une largeur minimale de 7 espacements de maille
 Mise en œuvre appropriée des fibres pour éviter la formation d’oursins (boules de fibres)
Mémento béton 150
 Pourquoi ?
7.10 - Béton immergé
La réalisation de béton sous l’eau (fouille dans la nappe, travaux fluviaux et maritimes,…), ce béton non vibré devant envelopper les
armatures et refouler l’eau.
 Principes
 une quantité minimale de fines 80 µm d’au moins 400 kg/m3
 un ciment adapté à l’exposition (éventuellement PM / ES), à prise lente et sans fausse prise (essai préalable)
 des granulats si possible roulés, à granulométrie continue, un G/S d’environ 1.1 à 1.2, un sable avec un module de finesse entre 2.3
et 2.8, un gravillon avec un Dmax ≤ 40 mm
 des adjuvants :
o plastifiants et superplastifiants
o retardateurs de prise (si volume bétonnage important, les premières gâchées ne devant pas faire prise avant la fin du
bétonnage)
o un agent de cohésion ou colloïde si eau turbulente ou chute béton supérieure à 2 m ; peut-être aussi de la fumée de silice
 une consistance élevée (slump entre 18 et 20 cm)
 un E/C limité à 0.45 – 0.5 selon les types de bétons
 une mise en œuvre par déversement sous la surface de l’eau :
o à la benne (petits bétonnages)
o au tube plongeur avec une trémie-entonnoir pleine en permanence, sans désamorçage du tube qui plonge dans le béton frais
d’environ 50 cm
o à la pompe, avec un tube métallique rigide en extrémité de canalisation (pour la faire pénétrer dans le béton déjà en place)
 Essais :
 essai de délavage (nacelle perforée dans une colonne d’eau de 2 m)
 contrôle maintien de rhéologie (sur la durée prévisible de bétonnage)
 classiques tels que écrasement (à 1, 3, 7 et 28 jours), teneur en eau du béton frais,…

Eaux calmes Eaux turbulentes ou chute


 Formulation type : supérieure à 2 m
CEM + addition 400 kg/m3 400 kg/m3
sable 0/5 680 kg/m3 680 kg/m3
gravillon 4/10 200 kg/m3 200 kg/m3
gravillon 10/20 850 kg/m3 850 kg/m3
eau totale 190 l/m3 190 l/m3
superplastifiant 1 à 4 l/m3 (slump ~ 19) 2 à 5 l/m3 (slump ~ 19)
retardateur de prise selon la durée prévue selon la durée prévue
agent cohésion /
Mémento béton 0.4 à 4 l/m3 (selon adjuvant) 151
7.11 - Béton léger
 Pourquoi ?
Bétons dont la densité, après séchage à l’étuve, est inférieure à 2.0 et supérieure à 0.8 (NF EN 206) obtenue :
 soit par l’utilisation de granulats légers (argile ou schiste ou verre expansé ou pierre ponce)
 soit par création d’une multitude de micro-bulles d’air millimétriques (béton mousse ou cellulaire)
 soit par l’emploi de micro-billes très légères (perlite, vermiculite, polystyrène expansé)
 soit par la réalisation d’un béton caverneux (béton drainant) (voir à béton drainant)
 Caractéristiques moyennes

Argile ou schiste
Bétons mousse ou de polystyrène Pierre ponce Pouzzolane Laitier
expansé**

Densité (kg/m3) 400 à 800* 800 à 1600 750 à 1400 1100 à 1500 1100 à1600 800 à1500

Résistance (MPa) 0.5 à 3 3 à 10 4 à 13 5 à 17 5 à 13 6 à 25

Conductibilité thermique 0.15 à 0.25 0.3 à 0.6


(W/m/.°c)

* béton non normé ** on peut réaliser des LC 45/50 avec une densité d’environ 1.85

 Utilisations
 bétons granulats légers :
o bétons de remplissage (de pente, sous-chape, blocs maçonnerie)
Mon point
o bétons de structure allégés (planchers, poutres, ponts) de passage
 béton mousse : obligé
o bétons isolants légers (sous-chape, béton pente,…) Les bétons légers présentent des retraits 2 fois plus
o béton de remplissage importants ; idem pour le fluage
o béton de cavité à combler
 Précautions
 granulats légers :
prémouillage avant malaxage avec les autres constituants
introduction des granulats dans le malaxeur puis de l’eau puis du ciment
malaxage prolongé à vitesse plus lente (ne pas broyer les granulats)
mise en place sans excès vibration (risque ségrégation)
 bétons mousse : les micro-bulles d’air sont provoquées pendant le malaxage par introduction de produits moussants (détersifs) avec un béton très fluide (S5) ne
nécessitant pas de vibration
humidifier le support convenablement
limiter la hauteur de chute (< 1 m)
utiliser des pompes à rotor à faible pression
ne pas dépasser les 30 minutes pour le transport et la mise en œuvre
ne pas réintervenir sur l’ouvrage après étalement
ne pas couler par température < 5°C
augmenter le nombre de joints de retrait (celui-ci est très élevé et la résistance en traction est faible)
curer au plus tôt Mémento béton 152
7.12 - Béton lourd
 Pourquoi ?
Bétons dont la densité «d», après séchage à l’étuve, est supérieure à 2.6 et qui sont réalisés avec des granulats lourds de densité supérieure à 3.
 Utilisation
 protection biologique contre les effets de rayonnement ionisants (en variante proposer un béton normal avec une épaisseur « e » augmentée à
« d e»
2.3
 béton pour contrepoids de lestage
 Précautions
 il faut réaliser des bétons homogènes et sans fissures
 limitation E/C < 0.5 (risque ségrégation)
 transport incomplet en toupies et bennes (charges de 30 à 50 % capacité)
 malaxage prolongé (risque modification de la granulométrie)
 consistance plastique (départ centrale 10 à 12 cm)
 rotation de la cuve toupie à grande vitesse pendant 5 minutes avant déchargement
 coffrages rigidifiés et étanches (poussée du béton proportionnelle à d)
 épaisseur des couches à vibrer inférieure à 25 cm
 reprises de bétonnage avec joints à redans (≥ 5 cm) (idem pour les traversées) avec des joints
verticaux tous les 10/12 mètres ; surface rugueuse
 hauteur chute béton inférieure à 1.0 mètre (utiliser une manchette)
 aiguille vibrante tous les 30 à 40 cm maxi avec courtes périodes (risque ségrégation)
 ferraillage minimal horizontalement : 0.15 % et verticalement : 0.10 %
 préférer un ciment à faible dégagement de chaleur (CEM II à V)
 curer les surfaces décoffrées
 obturer les trous des tiges de coffrage
 vérifier en permanence le poids des éprouvettes en sortie centrale (conformité densité)

Granulats : Formulations type *


- barytine : d ~ 4 à 4.5 (colore en rouge les
bétons ; retarde la prise) densité D = 3.5 D = 4.5
- hématite, magnétite : d = 4.5 à 5.0 CEM II à V 350 350
- ilménite, chromite : d = 4.5 Barytine 0/5 1 350 1 200
- déchets ferreux (grenailles, riblon,…) Barytine 5/25 1 700 600
 d = 7 à 7.6 Riblon 0 2 250
 attention : risque rouille superficielle Eau totale 170 160
Plastifiant 1à3 1à3
* à corriger en fonction des granulométries
réelles Densité théorique 3.57 4.56
Mémento béton 153
7.13 - Béton de masse
 Pourquoi ?
Un béton particulier pour éviter la fissuration des pièces massives en béton, due au développement d’un gradient thermique, suite au
dégagement de chaleur résultant de l’hydratation du ciment
On constate en général une fissuration lorsque la différence de température :
Mon point  soit entre 2 parties du béton
de passage  soit entre le béton et l’extérieur
obligé
dépasse les 20°C

 Remède
 Utiliser un ciment à faible dégagement de chaleur (CEM I PM-ES-CP, CEM II B…, CEM III, CEM V) en quantité limitée et, pour
obtenir la quantité minimale de fines nécessaires à une bonne maniabilité, compléter par des additions pouzzolaniques ou non.

 La quantité de fines diminue lorsque l’on augmente Dmax


 Utiliser un retardateur de prise pour allonger le temps de dégagement de chaleur
 Envisager une isolation thermique du coffrage pour réduire le gradient thermique (par exemple les semelles des pylônes du
pont de Normandie)
 Éventuellement refroidir la masse de béton (canalisation noyées avec eau glacée ou azote liquide)
Mon point  Le dégagement de chaleur augmente avec la température du béton : par exemple
de passage
obligé Θ b (°C) 5 10 20 30 40

Qc (J/g) 170 210 270 300 330

Formulation type
CEM III 32.5 : 280 kg/m3
Cendres volantes : 70 kg/m3
sable 0/5 : 670 kg/m3
gravillon 4/12 : 200 kg/m3
gravillon 10/20 : 930 kg/m3
eau efficace : 180 kg/m3
Superplastifiant :1à3 kg/m3
Retardateur éventuel

R28j ≈ 25 MPa
Mémento béton 154
7.14 - Béton pompé
 Pourquoi ?
Transporter le béton par canalisation et non par benne. Longueur de distance : record à 2000 m / hauteur : jusqu’à 200 m.
Cadence = 5 à 150 m3/h pour une pompe

Avantages Inconvénients
• Libération de la grue • Coût du matériel = surcoût du béton
• Augmentation des cadences • Risque de formation de bouchon
• Accès à des endroits difficiles • Nettoyage en fin de pompage
• Transport sur de grandes longueurs (jusqu’à 2000 m)
• Amenée continue du béton frais
• Suppression du risque de déversement du béton à la benne

 Matériel
A pistons hydrauliques « Péristaltique »
Travaillant en alternance pour assurer Travaillant par écrasement cyclique
un débit le plus régulier possible d’un tube souple

« Péristaltique »

Avantages
Pistons Plus économique et écoulement régulier
Inconvénient
Puissance plus faible

Mémento béton 155


7.14 - Béton pompé

 Matériel
 Diamètre des principaux tubes = 65 / 100 / 125 / 150 mm d’une longueur de 1 à 3 m
 Possibilité de tuyaux souples en caoutchouc
 Φ interne conduite ≥ 3 (granulats roulés) à 4 (granulats concassés) fois le Dmax
 Épaisseur des conduites en fonction de la pression maximale prévisible
 Trémie d’attente = toujours remplie aux ¾ au moins
 Canalisation rectiligne en sortie de trémie sur au moins 4 m
 Conduites propres et étanches

Mon point En fin de pompage, nettoyage à l’eau avec une balle formant un bouchon de séparation
de passage
obligé
Opération dangereuse (prévoir un moyen de récupérer les balles)

 Obligation de graisser les tuyaux au démarrage à l’aide d’une barbotine (récupérer la barbotine dans des seaux et ne pas la mettre
dans l’ouvrage) avec un E/C de 0.5 à 0.8 soit 1 sac de ciment de 50 kg par 20 mètres de conduite à graisser
 Plancher : cabrer vers le haut l’extrémité de la conduite (photo ci-dessus)
 Voile / poteau : noyer l’extrémité de la conduite dans le béton
 Protéger la canalisation du soleil par temps chaud (couleur claire, arrosage…) ou utilisation d’un retardateur de prise
 Longueur équivalente : Léq = L + 5H + 10C1 + 5C2 (mètres)
avec - L = distance horizontale en m
- H = dénivellation vers le haut en m Formulation type
- C1 = nombre de coudes à 90° CEM I 32.5 : 320 kg/m3
- C2 = nombre de coudes à 135° Cendres volantes : 100 kg/m3
 Contrôler la pompe avant chaque emploi sable 0/5 : 650 kg/m3
gravillon 4/12 : 200 kg/m3
gravillon 10/20 : 815 kg/m3
eau efficace : 190 kg/m3
Plastifiant R.E :2à3 kg/m3

R28j ≈ 33MPa
Mémento béton 156
7.14 - Béton pompé
 Précautions
Maîtriser la formulation du béton soumis à de très fortes pressions (50 à 100 bars) dues aux frottements sur les parois et à la différence de
niveau (1 m de dénivellation = 0.25 bar en plus)  formuler un béton pompable, restant homogène et pouvant se déformer
 Ciment = minimum 250 kg/m3 ; éviter le CEM 52.5 (ou 42.5) par temps chaud
 Quantité de fines < 250 µm augmentée selon le tableau suivant :
Teneur en fines < 250 µm
Dmax (mm) Teneur en kg/m3 *
8 525
 Granulats : 16 450
- si possible roulés 32 400
- à faible coefficient d’absorption (<3%) 63 325
- granulométrie la plus continue possible * À augmenter de 10% si granulats concassés
- G/S réduit à 1.2 à 1.3
- Sable : teneur en fines ≤ 315 µm d’environ 15 à 30%
 Adjuvant :
- si possible ajout d’un plastifiant pour réduire le E/C (à0.42 – 0.6) ; ajout d’un superplastifiant pour un slump supérieur à 16 cm
- entraîneur d’air : inefficace, l’air occlus disparaissant si la distance de pompage dépasse les 45 m
- retardateur de prise si temps de mise en oeuvre > 90 min ou temps chaud
 Augmenter la durée de malaxage à 55 – 75 secondes
 Béton pompable = slump de 5 à 15 cm (et plus si utilisation d’un superplastifiant)
 Épreuve de contrôle : éprouvettes à la trémie et quelques éprouvettes en sortie de conduite

 Pompage = perte de slump


 Manque de fines =
 augmentation du frottement Béton non pompable
Mon point
de passage  Ségrégation et ressuage
obligé  Excès de fines =
 Blocage éventuel des conduites
 Retrait excessif / perte de résistance

Mémento béton 157


7.15 - Béton projeté
1. Pourquoi ?
 Projeter sur une paroi par un jet d’air comprimé un béton mis en œuvre par refoulement dans une conduite
2. Principales utilisations
 Éléments porteurs (contre voûtes, soutènements, tunnels, murs, cloutage de terrain) Et ce sur des parois
 Protection de béton endommagé verticales ou horizontales
 Enrobage d’armature nouvelle de renforcement
3. Procédés

Procédé par voie sèche Procédé par voie humide, à flux Procédé par voie humide à flux
sans prémouillage / avec prémouillage dense dilué

Eau + raidisseur
(éventuel)
Raidisseur Raidisseur
(éventuel) (éventuel)
Béton frais Béton frais
Mélange sec dans flot d’air Mélange sec mouillé
mouillé pompé
dans flot d’air pompé dans flot
d’air
Eau Air
comprimé
Air comprimé
(éventuel)

 Petits chantiers ou d’accès difficile Domaines  Chantier haut rendement (soutènements, galeries)
 Distance transport > 100 m utilisation  Chantiers à faible dégagement de poussières
 Réparation de béton  Béton de soutènement
Réduction des poussières Avantages  Fabrication traditionnelle d’un béton POMPABLE
Homogénéité du mélange  Teneur en eau maîtrisée
 Excellent compactage du béton dû à la grande  Proportion adjuvant raidisseur maîtrisable
vitesse de projection : béton compact  Pertes par rebond faibles
 Bonne adhérence au support
 Caractéristiques mécaniques élevées

 Granulats « secs » saturés Inconvénients  Vitesse de projection plus faible qu’en voie sèche
 Débit air important 7 à 25 m3 / min  Distance transport < 150 m distance de transport < à 100m
 Dégagement de poussières important  Caractéristiques mécaniques moins élevées
 Pertes par rebond élevées qu’en voie sèche mais arrivée de nouveaux adjuvants
 Abrasion forte des conduites  Adhérence moins bonne qu’en voie sèche
Mémento béton
 Pénétration plus délicate derrière les armatures 158
7.15 - Béton projeté
4. Précautions (recommandations AFTES – Travaux de soutènements – Norme NF P 95-102) :
 Formulation :
o En voie sèche, utilisation de granulats les plus secs possible mais restant saturés (eau d’absorption)
o Éviter les gravillons aplatis
o Limitation Dmax à 10/16 mm (on peut aller au-delà)
o Qualité du ciment en fonction des classes d’exposition Voie humide 0.1 < G/S < 0.4 Ou voir fuseau AFTES
o Dosage éléments fins à 80 µm > 0.17 fois la densité béton
o Réduction du rapport G (> 4mm) selon le tableau Voie sèche 0.25 < G/S < 0.7 ou NF P 95-102 (2002)
S (≤ 4mm)
o Addition : éventuellement des fumées de silice (augmentation de l’adhérence et béton plus “collant”)
o Adjuvants NF
Voie sèche : accélérateur de prise, raidisseurs vérifier compatibilités adjuvants / ciment
Voie humide : plastifiants, raidisseurs en sortie de lance
o Si nécessité d’air entraîné (le réseau des microbulles d’air est affecté par le compactage), mélanger l’entraîneur d’air dans l’eau (voie sèche)
o Possibilité d’incorporer des fibres métalliques ou organiques en vue d’amélioration résistance / traction / flexion / choc / abrasion ou réduction
fissuration
o Eau : E/C < 0.5 : visé E/C ≈ 0.42
o Vérifier le risque alcali-réaction
 Mise en œuvre :
o Préparation du support : éliminer les matériaux dégradés et friables ; nettoyage
à l’eau haute pression si support en béton
o Colmater les venues d’eau
o Humidifier le support
o Éviter les produits filmogènes en couches d’accrochage (pas d’amélioration de l’adhérence)
o Projection : lance perpendiculaire au support à une distance d’environ 0.5 à 1.5 m (fonction
de la vitesse de projection) avec de légers mouvements circulaires
o Formation obligatoire du porte-lance (limitation des pertes, couche homogène et compacte)
o Limiter l’épaisseur d’une couche à 10 cm : procéder par phases
o Éventuellement couche de finition talochée, après durcissement de la couche précédente
o Appliquer une cure en fin de projection

Contrôles Formulation type voie sèche Formulation type voie humide

 Projection dans une boîte inclinée à moins de 20°  Ciment : 400 kg/m3  Ciment 400 375
prélèvement de carottes (hauteur sur diamètre < 2) pour  Sable : 1200 kg/m3  Fumée silice 0 30
écrasement à 7 et 28 jours et éventuellement fendage  Gravillon : 500 kg/m3  Sable 0/5 1200 1200
 Mesure d’adhérence sur support (essai de traction)  Gravillon 5/10 500 500
 Eau : 170 kg/m3
 Mesure épaisseur  Plastifiant 2 1
 Éventuellement mesures soniques
 Fibres : 30 kg/m3
 Analyse du béton frais
 Superplastifiant 0 2
 Eau 175 175
Mémento béton 159
7.16 - Béton réfractaire
 Pourquoi ?
 Réaliser des bétons susceptibles de résister en continu à des températures très élevées jusqu’à 1600 °C alors
qu’un béton classique « lâche » à 300 °C
 Nécessite d’utiliser un ciment alumineux à haute teneur en alumine, classe X avec des granulats réfractaires
(cf. tableau ci-après)
 Principales utilisations
 Remplacement de briques réfractaires
 Cheminées
 Sols soumis à de très fortes contraintes thermiques
 Fours industriels
 Respecter les conditions imposées par le ciment alumineux (voir annexe n°1.1)
Mon point  Prévoir un malaxage prolongé énergique pendant plusieurs minutes
de passage  Possibilité d’utiliser des granulats légers ( vermiculite, pouzzolane, laitier ou argile expansée) pour obtenir des
obligé
bétons isolants

Composants

Formulation type 300 à 500°C


CA classe 40 + sable siliceux ou quartz concassé ou basalte
CA : 420 kg/m3
Sables réfractaires : 780 kg/m3 500 à 1000°C
Gravillon réfractaire : 1020 kg/m3 CA classe 45 + chamotte ou laitier broyé ou brique très cuite
Eau totale : 155 kg/m3
Superplastifiant compatible CA : selon consistance 1000 à 1250°C
Résistance à la compression à 24 heures : environ 50 MPa CA classe 50 + chamotte ou briques réfractaires
Début de prise > 2 heures
1250 à 1500°C
CA classe 60 + corindon ou Alag à base d’alumine ou gibbsite

Mémento béton 160


7.17 – Préfabrication sur chantier (dont prédalles)
 Fabrication :
 Valider le nombre de points de levage, leurs dispositions et le palonnier avec le BET méthode, en fonction de la
résistance souhaitable au décoffrage avec un béton âgé de 16 à 18 heures
 Prévoir tous les dispositifs de mise en sécurité
 Adapter la formulation du béton pour être sûr d’obtenir au décoffrage la résistance nécessaire au levage
 En hiver prévoir le chauffage du banc de préfabrication :
- limiter la température du béton à moins de 50° C
- prévoir un bâchage isolant, pour éviter des gradients thermiques trop importants
- utiliser un démoulant compatible avec l’élévation de température
Mon point
de passage
obligé  interdire tout excès de démoulant (raclette) (risque poudroiement du béton)

 Envisager une cure à l’eau des éléments de prédalle


 Griffer le dessus des éléments préfabriqués pour améliorer l’adhérence du béton de 2ème phase
 Tenir compte de l’effet de succion du béton sur le coffrage pour le levage et la résistance nécessaire du béton
 Mise en oeuvre :

 Faire valider par le BET tous les dispositifs d’appui nécessaires à la pose (sablières, appui sur voile, en rive,…)
 Mettre en place les dispositifs de sécurité avant levage (garde-corps à manivelle avec crochet incorporé dans les
prédalles, rive coffrante avec réservations potelets garde-corps, étaiement,…)
 Réalisation soignée des arases de voile ou de poutre ou de poteaux
 Ne pas stocker sur les éléments posés avant coulage du béton de 2ème phase ou après coulage si surcharge non
prise en compte par le BET
 Humidifier, si possible à saturation mais sans flaque d’eau stagnante, la face supérieure de l’élément préfabriqué
avant de couler le béton de 2ème phase
 Curer, si nécessaire, le béton de 2ème phase

Mémento béton 161


Annexes
Mémento béton 162
ANNEXES
1 Composants du béton p.164
1.les ciments p.164
2.les granulats p.167
3.l’eau p.170
4.les adjuvants p.172
5.les additions p.174
6.quelle quantité de fines pour un beau béton ? p.175

2 Durabilité p.176
1.généralités p.176
2.corrosion des armatures p.178
3.gel-dégel p.182
4.alcali-réaction p.185
5.sulfates p.186
6.autres agents agressifs p.187
7.auto-fissuration p.190
8.un béton durable p.192
BETON 3 Échelle de texture (bullage d’un parement) p.193

4 La NF EN 206-1 : un changement de vocabulaire p.194

5 La NF EN 206-1 + NF P 18-201 : un changement d’habitude p.195

6 Vérifications minimales à faire sur le chantier p.198

7 Commande journalière p.199


Mémento béton 163
1.1 - Composants du béton : les ciments
Désignation d’un ciment courant [NF EN 197-1 (Février 2001)]
CEM I à IV A ou B ou C M S, V, W, L ou 32.5 à 52.5 N ou R CE PM ES CP NF
LL, D
Famille de Quantité de Au moins 2 Noms des Classe de Sous classe de Norme Caractéristiques Norme
ciments clinker constituants constituants résistance à 28 j en résistance à 2 jours Europ. complémentaires française
principaux principaux autres MPa
autres que que clinker
clinker
CEM I 95 à 100 % S : Laitier 32, 5 Selon le PM : pour travaux à la
Ciment Portland granulé de (32,5 < Rc < 52, 5) développement de la mer (NF P 15-317)
(ex CPA) haut fourneau Rmoy = 45 MPa résistance

CEM II A : 80 à 94 % Oui V : Cendres N : Développement ES : pour travaux en


Ciment Portland Par exemple volantes normal de la eaux à haute teneur
composé B : 65 à 79 % M (S – LL) siliceuses 42, 5 en sulfate
résistance à 2 j
(ex CPJ) (42, 5 < Rc < 62, 5) (NF P 15-319)
W : Cendres Rmoy = 55 MPa
CEM III A : 35 à 64 % volantes
Ciment de haut B : 20 à 34 % calciques R : Développement
rapide de la CP : à teneur en
fourneau C : 5 à 19 % sulfure limitée pour
(ex CHF / CLK) 52, 5 résistance à 2 j béton précontraint
L ou LL : 52, 5 < Rc
CEM IV A : 65 à 89 % (NF P 15-318)
Calcaire Rmoy = 60 à 65 MPa Ex : 52, 5 N
Ciment À l’étranger
pouzzolanique Rc2 ≥ 20 MPa
B : 45 à 64 %
(ex CPZ)
D : Fumée de La résistance du Ex : 52, 5 R
CEM V A : 40 à 64 % silice béton est Rc2 ≥ 30 MPa
Ciment composé proportionnelle à Rc
aux laitiers et aux B : 20 à 38 %
cendres volantes c.à.d
fc28 = k Rc
(ex CLC)

Mémento béton 164


1.1 - Composants du béton : les ciments
Domaines d’utilisation ciments
Exemple de désignation d’un ciment
1. BATIMENT
•CEM I 52, 5 N CE PM ES CP1 NF
• CEM I + additions (CV ou fillers)
•CEM II/B- M(S-LL) 32, 5 R CE CP2 NF
• CEM II 32.5 R
-II/B : 65 à 79 % de clinker
• CEM III 42.5
-M(S-LL) : laitier + calcaire
2. PAREMENTS
-CE : norme européenne
• Ciment clair CEM I (R) + filler
-NF : norme française
• CEM II (S ou LL)
•Ciment blanc
• CEM III
CEM II – B LL 42.5 R CE CP2 NF « SB »
• Ciment blanc
3. OUVRAGE D’ART
En France : • CEM I 42.5 ou 52.5
Obligation d’un ciment CE • CEM II 42.5 ou 52.5
Si GC fasc. 65 CE – NF • CEM III 42.5 ou 52.5
Si caractéristique complémentaire CE - NF 4. MILIEUX AGRESSIFS
• Ciment PM-ES (CEM I – CEM II – CEM III – CEM V)
5. GRANDE MASSE
• CEM III 32.5 / 42.5
• CEM V
Points particuliers
• (CEM I PM-ES + CV)
1 « Clarté » d’un ciment désignée par la teinte W* 2 L’hydratation d’un ciment est exothermique
W* Chaleur hydratation CH
CEM I 50 à 62 à 41h (J/gr)

CEM II 55 à 68 CEM I 52.5 R ~ 350 à 450


La fiche technique du ciment CEM II 32.5 R ~ 250 à 300
CEM III 70 à 80 vous donne W* et CH
CEM V 55 à 60 CEM III A 42.5 N ~ 250

Ciment blanc 90 à 95 CEM V A 32.5 N ~ 200 à 250


Mémento béton 165
1.1 - Composants du béton : les ciments
1. Qu’est-ce qu’un ciment alumineux (C.A.) ?
 Ciment à base d’aluminates de calcium qui ne libère pas de chaux au cours de son hydratation (les CEM eux
sont à base de silicate de calcium).
Classe variant de 40 à 80 en fonction de leur teneur en alumine (fournisseur Lafarge Aluminate).
2. Propriétés spéciales
Age 6h 24 h 28j
 Durcissement rapide avec un temps de prise correct (≥ 1h30)
Résistance 30 50 60
 en MPa

 Utilisable par température inférieure à 0°C (jusqu’à – 10°C)


Formulation type
 Résistance élevée au choc, à l’adhésion, à l’usure
 Résistance aux acides, aux eaux sulfatées, à la mer, aux eaux très pures  CA : 420 kg/m3
 Sable 0/5 : 670 kg/m3
Mon point Ne résiste pas aux alcalins  Gravillon 4/12 : 210 kg/m3
de passage
obligé  Gravillon 10/20 : 930 kg/m3
 Eau TOTALE : 160 kg/m3
 Résistant à des températures très élevées (voir béton réfractaire)  Superplastifiant : éventuel
3. Utilisations
 Durcissement rapide : travaux de réparation, ouvrage nécessitant mise en service rapide (chape, dallage…),
travaux à basse température
 Résistance chimique et abrasion : ouvrages d’assainissement, travaux à la mer, sols industriels…
 Résistance aux températures élevées : bétons réfractaires jusqu’à 1500 / 1600 °C
Précautions d’emploi
 Choix de granulats sans alcalins libérables
 Sables propres (ES ≥ 85) sans éléments fins ≤ 160 µm
 Dosage minimal à 420 kg/m3
 Dosage en eau TOTALE < 0.4 CA
 Cure PROLONGEE (au moins 48 h)
 Précautions par temps chaud (dégagement chaleur élevée = θb ≤ 25°C)
 EVITER TOUT CONTACT avec un BETON FRAIS PORTLAND  laver malaxeur, toupie…
 Adjuvant : spéciaux pour CA
Mémento béton 166
1.2 - Composants du béton : les granulats
Granulats (XP P 18 – 540 et FD P 18-940 + future EN 12 620)
Les granulats vont constituer le squelette granulaire du béton avec le minimum de vides disponibles qu’il faudra combler par la pâte « ciment +
eau ». Elle est désignée par DmaxZ, Z étant exprimé en mm : exemple Dmax 22.4
Désignation NF EN 12 620 Classe granulaire d/D (D/d ≥ 1.4)
Fines : D ≤ 0.063 mm Granularité = courbe granulométrique
Sables : D ≤ 4 mm d = dimension du tamis inférieur (en mm)
Gravillons : d ≥ 2 mm et D ≥ 4 mm D = dimension du tamis supérieur (en mm)
Déterminée de la façon suivante :
Pourcentage du passant (en masse)
Granulats Dimension (mm) Catégorie
d/2 d D 1.4 D 2D
Sable d = 0 / D ≤ 4 mm - - 85 à 99 95 à 100 100

Gravillon D ≤ 11.2 mm ou D/d ≤ 2 0à5 0 à 20 85 à 99 // 80 à 99 98 à 100 // 98 à 100 100 Gc 85/20 // Gc 80/20

D > 11.2 mm ou D/d > 2 0à5 0 à 20 90 à 99 98 à 100 100 Gc 90/15

Grave d = 0 / D ≤ 45 mm - - 90 à 99 // 85 à 99 98 à 100 100 Ga 90 Ga 85

D/d Tamis intermédiaire % passant au tamis intermédiaire Catégorie


Si D > 11.2 mm et D/d > 2 <4 D/1.4 25 à 70 avec tolérance ± 15 GT 15

Si D ≤ 11.2 mm et D/d > 4 ≥4 D/2 25 à 70 avec tolérance ± 17.5 GT 17.5

Dimension tamis (mm) Tolérance en % du passant (en masse)


Tolérance
0/1 0/2 0/4
granularité 0.063 ±5 ±5 ±3
sables 0.250 ±25 ±25 ±20
(emploi 1 ±5 ±20 ±20
courant) 2 - ±5 -
4 - - ±5
Mémento béton 167
1.2 - Composants du béton : les granulats
Granulats (suite)
Autres caractéristiques sables

Module finesse (FM) = somme des refus telle que


Autres caractéristiques gravillons
FM = ∑ [(>4*) + (>2) + (>1) + (>0.5) + (> 0.25) + (>0.125)] / 100
Type Catégorie
A B FM Catégorie

Aplatissement F1 ≤ 20 ≤ 30 0.6 à 2.1 FF (grains fins)


1.5 à 2.8 MF (grains moyens)
Indice de forme S1 2.4 à 4.0 CF (gros grains)

Teneur éléments coquilliers SC ≤5 ≤ 10


* « (>4) » = refus au tamis de 4 mm
Teneur en fines f ≤ 12 ≤ 15

Absorption d’eau Ab ≤ 2.5 % ≤5%

Résistance à la fragmentation LA ≤ 30 ≤ 40

Passant [% masse]
Résistance à l’usure MDE

refus
Résistance au gel / dégel F Non gélif Non gélif

Teneur en soufre (S%) S ≤ 0.4 % ≤1%


Propreté gravillon P ≤ 1.5 % (3%) ≤ 1.8 % (3%)
Propreté sable ESP ≥ 65 % (60 %) ≥ 60 % (50 %) Ouverture des tamis [mm]

Fuseaux granulométriques recommandés pour « Dmax » = 31.5 mm


16 mm
Séries de Série de base 0 ; 1 ; 2 ; 4 ; 8 ; 16 ; 31.5 ; 63
Tamis Série de base + série 1 0 ; 1 ; 2 ; 4 ; 5.6 ; 8 ; 11.2 ; 16 ; 22.4 ; 31.5 ; 45 ; 63
(indépendantes) Série de base + série 2 0 ; 1 ; 2 ; 4 ; 6.3 ; 8 ; Mémento
10 ; 12.5 ; 14 ; 16 ; 20 ; 31.5 ; 40 ; 63
béton 168
1.2 - Composants du béton : les granulats
Points importants = propreté
Granulats (suite) d’un granulat et teneur en eau

Propreté d’un granulat Teneur en eau d’un granulat

Gravillon : P ≤ 1.5 % de fines < 0.5 mm (3% si gravillon de roches massives) Un granulat est naturellement humide. Le taux
d’humidité doit être pris en compte pour le calcul du
Sable : essai d’équivalent sable qui rend compte de la quantité et de la qualité des poids de granulats humides à mélanger et de celui de
éléments fins (NF EN 933 – 8) l’eau ajout.
Exemple : Humidité Formulation Formulation humide
sèche *

Sable 5% 750 750 / 0.95 = 790

Gravillon 1.5% 980 980 / 0.985 = 995


Essai :
Mise en floculation des éléments fins du Eau - 180 180 – 0.05 x 790 –
sable mis en suspension dans une solution d’ajout 0.015 x 995 = 125.5 l
lavante et mesure, après un certain temps,
de la hauteur des éléments sédimentés.
ES = 100 fois le rapport de la hauteur de la * toutes les formulations de béton sont données avec des
partie sableuse sédimentée à la hauteur granulats secs
totale du floculat et de la partie sédimentée.
ESV : mesure visuelle
ESP : mesure avec un piston
Sable naturel : ESV ≥ 75
Attention : ESV > 90 = sable trop lavé
Sable concassé : ESV ≥ 65
Si ES v non-conforme : sable conforme si la
valeur au bleu de méthylène ≤ 1

ES v = 100 h1/h2

Vous devez tenir compte de l’eau contenue dans les granulats lors de la fabrication du béton avec :
Mon point  Augmentation du poids des granulats (humides) introduits dans le malaxeur
de passage
obligé  Réduction de la quantité d’eau ajoutée dans le malaxeur

Mémento béton 169


1.3 - Composants du béton : l’eau
 Pourquoi ?
 Elle permet l’hydratation du ciment
 Elle assure l’ouvrabilité du béton

 Origine de l’eau d’ajout


 L’eau potable convient toujours (conformité à la norme NF EN 1008)
 L’eau « industrielle » doit être analysée (voir norme NF EN 1008)

Si vous pouvez la boire, alors elle est bonne pour le béton


Mon point
de passage
obligé
Sinon risque : - de ralentissement/suppression du processus prise/durcissement
- d’entraînement d’air excessif avec perte de résistance
- de corrosion des armatures

Notion :
 Eau totale (ET) = la quantité d’eau contenue dans le béton frais => celle devant apparaître dans la formulation
 Eau efficace (Eeff) = eau totale diminuée de l’eau absorbée par les granulats
 Eau d’ajout (Eaj) = eau ajoutée dans le malaxeur qui, combinée à l’eau apportée par les granulats, donne l’eau
totale

Avec ET = Eaj + ρ sS + Σi ρGiGi + [eau adjt]


ET = Eeff + Eabs
Gi
Soit un béton formulé avec un granulat Gi dont l’hygrométrie est ρ i, il faudra - peser
1- ρ i ρ iGi
- réduire l’eau d’ajout de
1- ρ i

Mémento béton 170


1.3 - Composants du béton : l’eau
Rapport E/C = limité selon la norme entre 0.4 et 0.6. Tout ajout d’eau (non prévu) réduit la qualité et la
durabilité du béton avec :
Bétons non normés
Rapport E/C 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
Résistance à la compression 100 % 75 % 59 % 47 % 39 %

Absorption d’eau 100 % 220 % 375 % 550 % 750 %


Retrait 100 % 140 % 180 % 220 % 260 %
Risque corrosion Très faible Faible forte

Mon point
de passage
obligé  Ne jamais rajouter d’eau dans la toupie (sauf accord écrit du BPE), éventuellement ajout
d’un superplastifiant fourni par le BPE + 5 minutes de malaxage à grande vitesse
 Rappel : tout ajout dans la toupie dégage le BPE de toute responsabilité si le B.L. est
signé par l’entreprise

Mémento béton 171


1.4 - Composants du béton : les adjuvants
Les adjuvants sont des produits, incorporés au malaxage du béton (éventuellement en toupie) à un dosage inférieur ou
égal à 5% en masse de la teneur en ciment, pour modifier et améliorer les propriétés du mélange à l’état frais (prise ou
durcissement du béton, ouvrabilité du béton) et/ou durci (résistance au gel / dégel, perméabilité, durabilité…)

 Exiger les fiches techniques des adjuvants mis en œuvre dans un béton : les adjuvants peuvent avoir des
fonctions secondaires incompatibles avec vos besoins (par exemple un superplastifiant retardateur de prise vous
empêchant en hiver de décoffrer le lendemain)
 Les superplastifiants sont à introduire, préférentiellement, après la chute de l’eau.
Rappel : un béton fluide nécessite une quantité de fines plus importante (voir ci-après).

Effet des principaux adjuvants


Mon point
de passage
obligé

 Un adjuvant n’est pas un palliatif à un béton mal


composé ou à une mise en œuvre défectueuse
 Vérifier la compatibilité « adjuvant + ciment +
addition »
 L’adjuvant doit être réparti dans le béton :
prolonger le malaxage (55 secondes après
descente de l’adjuvant)
 Ne pas utiliser des superplastifiants pour faire
des bétons de consistance plastique ou très
plastique, si vous voulez maîtriser la consistance
à la livraison

Attention aux entraîneurs d’air :


• 4% d’air occlus = chute de résistance d’environ 6 à 8 MPa épreuve d’étude
• 1% d’air occlus en plus = 6% environ de résistance en moins SOIGNEE
Mémento béton 172
1.4 - Composants du béton : les adjuvants
Adjuvants Ouvrabilité du béton frais Résistance du béton au gel / dégel et agents Modification prise ou durcissement du béton Perte en eau
normalisés agressifs
(NF EN 934-2)
Plastifiant * réducteur Superplastifiant* Entraîneur d’air Hydrofuge de Accélérateur de prise Accélérateur Retardateur de prise Rétenteur d’eau
d’eau haut réducteur d’eau  masse (non chloré) de  
 PRE  SP HRE   durcissement
(non chloré)


Effet sur le béton A maniabilité constante, A E/C constant, gain Création de Réduction de la Accélération selon dosages, ciment et Retard selon dosage, ciment Réduction de la perte
réduction de l’eau d’au d’affaissement d’au microbulles d’air dans perméabilité et de température et température d’eau et ressuage de
moins 5% ou amélioration moins 12 cm le béton l’absorption 50%
maniabilité capillaires

Dosage courant < 1.0 % 0.5 à 3 % 0.01 à 0.5 % 0.5 à 3 % 1à3% 0.2 à 3 % 0.1 à 1 % Souvent <0.5 %
(en poids du liant)

Introduction dans Dans l’eau de gâchage En fin de malaxage Dans l’eau de gâchage Dans l’eau de Dans l’eau de gâchage Dans l’eau de gâchage Dans l’eau de gâchage
le béton après l’eau ou sur le sable en gâchage
continu

Résistance au Supérieure à celle du Possible retard de - - Effet d’accélération très variable en Diminuée à 1 ou 2 jours -
jeune âge témoin sauf si retard de prise fonction des dosages, des ciments et de la
(quelques jours) prise température

Résistance finale Supérieure à celle du Supérieure à celle du Perte de résistance - Légèrement diminuée Légèrement Légèrement augmentée Légère diminution
(28 j et plus) témoin d’au moins 10% témoin (d’autant plus que la diminuée ou possible
prise aura été inchangée
accélérée)

Effets secondaires . Compacité  . E/C  BHP Amélioration des Réduction des . Amélioration de la Amélioration de la
favorables . Perméabilité  . Compacité  parements et de la efflorescences maniabilité rhéologie (si manque
. Perméabilité  consistance . Possibilité de de fines dans le béton)
. Durabilité  réduction d’eau

Effets secondaires Retard de prise possible . Retard de prise Chute des résistances Augmentation . Possibilité d’une légère augmentation du Possibilité d’une augmentation . Possibilité légère
défavorables (à vérifier sur la fiche possible fonction de la teneur possible du retrait retrait légère du retrait augmentation du
technique) . Risque ségrégation en air occlus . Risque de raidissement retrait
. Retard de prise
éventuel

Résistance aux Améliorée Améliorée Forte amélioration le


cipa
cycles gel-dégel (teneur en air > 5%)
ion prin r les
t u
fonc e po
Résistance aux Améliorée Améliorée Effet variable Amélioration du fait
e c une de pris
agents agressifs de la réduction de la v r
-ci a ateu
atmosphériques perméabilité à l’eau
s é ceux u retard SP HRE
clas o les
ise
Résistance aux Améliorée Améliorée Possibilité Amélioration du fait ent e pr se pour
agents agressifs d’amélioration de la réduction de la é galem ateur d p ri
34 a élér e
ur d
chimiquement perméabilité à l’eau
NF EN 9 ire : acc tardate
a
* La lément PRE, r e
Points particuliers Quantité de fines Mesure teneur en air Préférer les Certains à forte dose
suffisante (700 D0.2) occlus avec aéromètre superplastifiants avec supp deviennent accélérateurs
obligatoire un E/C~ 0.45

Domaine d’emploi . Bétons courants . Bétons fluides . Bétons résistants . Cuvelage et radier . Temps froid . Très forte épaisseur . Très peu utilisé
. Temps chaud
. Bétons dallage . BHP et BAP/BAN au gel / dégel . Réservoir . Décoffrage rapide . Fondations profondes . Préférer les PRE et
. Bétons durables . Manque de fines . Assainissement . Mise hors gel béton . Délai mise en œuvre allongé SP HRE
. Reprise de bétonnage
. Dallages fibrés dans le béton . Enduit mortier . Préfabrication . Béton grande masse
Mémento béton . Béton pompé 173
1.5 - Composants du béton : les additions
 Objet :

 Ajouts de minéraux sous forme de poudres fines (dont certaines pouzzolaniques améliorent certaines propriétés
du béton durci) incorporés en quantités importantes dans le béton.

Additions inertes Additions pouzzolaniques


Type Filler calcaire Cendres volantes, pouzzolanes Fumée de silice Laitier granulé H.F.
Filler siliceux
Réaction chimique Aucune réaction Réaction avec la portlandite et l’eau pour former des hydrates CHS insolubles Réaction en présence
ou et résistants d’activateurs (alcalins,
Réaction négligeable du fait portlandite, sulfate,…) et de
d’une meilleure granulométrie l’eau pour former des hydrates
continue du béton frais insolubles et résistants.

Effets positifs •Ouvrabilité  •Ouvrabilité  •Résistance finale   •Ouvrabilité 


•Coloration plus claire  •Résistance finale  •Durabilité   •Résistance finale  
•Retrait thermique  •Durabilité  •Ségrégation  •Durabilité  
•Porosité  •Résistance jeunes âges  •Résistance alcali réaction 
•Chaleur hydratation  •Porosité  •Porosité 
•Coût béton  •Retrait thermique  •Chaleur hydratation 
•Retrait thermique 
Effets négatifs •Porosité  •Résistance court terme  •Béton collant •Résistance jeunes âges 
•Fissuration (si non ajout de •Chaleur hydratation  •Coût élevé •Chaleur d’hydratation 
plastifiant)  •Retrait jeunes âges  •Ajout de superplastifiant obligatoire •Nécessité d’une cure soignée
•Nécessité d’une cure soignée •Nécessité d’une cure soignée
Dosage habituel 50 à 120 kg/m3 50 à 150 kg/m3 20 à 40 kg/m3 50 à 150 kg/m3

Mon point Rappel : il est possible de prendre en compte les additions pour la
de passage
obligé détermination des liants équivalents si l’on utilise un ciment CEM I

Mémento béton 174


1.6 - Composants du béton : quelle quantité de fines
 Pourquoi ?
La classe granulaire 0 à 160 µm, du fait de sa surface spécifique très élevée qui se répercute sur la demande en
eau, a une grande influence sur la qualité du mélange : il faut une quantité optimale de fines <160µm pour :
 Garantir une meilleure ouvrabilité du béton,
 Réduire le risque de ressuage et de ségrégation lors de la mise en œuvre,
 Améliorer l’imperméabilité du béton,
 Accroître la quantité de film lubrifiant et ce sans augmenter beaucoup la quantité d’eau,
Mon point  Obtenir un parement peu bullé
de passage obligé
Attention :
Les fines ne doivent pas contenir de composant argileux.

Dmax (mm) 8 16 22.4 32 45


Quantité fines
(kg/m3) 450 à 525 400 à 480 375 à 450 350 à 420 310 à 370
(< 160µm)

Mon point Plus un béton est fluide et plus il faut de fines => utiliser la fourchette haute pour les bétons fluides.
de passage
obligé

•Ciment
Quelles fines : •Additions : filler calcaire
filler siliceux
cendres volantes
laitier moulu
•Micro-bulles d’air occlus dues à un entraîneur d’air (1% d’air occlus # 25 kg de fines)
Mémento béton 175
2.1 - Durabilité : généralités

Le matériau « béton » est théoriquement un matériau durable (si bien formulé et bien mis en œuvre).
MAIS on constate qu’un certain nombre d’ouvrages BA / BP présentent des désordres SERIEUX par :

I.CORROSION DES ARMATURES

• Carbonatation
• Chlorure

II.DECOHESION / DISLOCATION DU BETON

• Attaques physiques (gel / dégel)


• Gonflement : . alcali-réaction
. réaction sulfatique
• Attaques chimiques (acides, engrais,…)
• Fissurations

Vous trouverez ci-après les moyens préventifs permettant d’obtenir des bétons durables
- Adaptation des formulations
- Mise en œuvre correcte
Mon point
de passage
obligé

Le respect de la norme NF EN 206-1 est déjà le moyen de se garantir d’une durabilité de 50 ans
Respectez-là !

Mémento béton 176


2.1 - Durabilité : généralités
Les fondamentaux :

• Choisir des ciments résistant aux expositions du béton


• Bien composer son béton avec un minimum d’eau

Mon point
de passage
obligé  Tout ajout d’eau est néfaste
A interdire

• Une bonne mise en œuvre (vibration – cure)


Mon point • Respecter les enrobages imposés dans les règlements de calcul
de passage
obligé

Prévoir un surenrobage d’au moins 5 mm pour tenir compte des tolérances de positionnement des armatures

Mémento béton 177


2.2 - Durabilité : Corrosion des armatures
Carbonatation :
La corrosion des armatures se produit par dépassivation des armatures due soit au phénomène de carbonatation soit à la
présence d’ion chlorure ; l’acier dépassivé, en présence d’eau et d’oxygène, rouille.
Réduction de la section des aciers tendus
Corrosion = Réduction de l’adhérence acier béton en partie tendue
Endommagement de la partie comprimée (expansion de la rouille)

D’ où Perte de raideur
perte de résistance pour le béton
perte de durabilité

Rappel : la formation de rouille est expansive


et fait exploser le béton : résultat

1. Le pH d’un béton jeune est supérieur à 13 du fait de la chaux (portlandite) issue de


l’hydratation du ciment : dans un tel pH les armatures sont passivées et protégées du
risque corrosion
2. Peu à peu, le CO2 contenu dans l’air pénètre dans le béton et se combine, en présence
d’eau, à la portlandite pour donner du Ca C03 neutre : le pH diminue
3. La dépassivation des armatures apparaît pour un pH d’environ 9 : les armatures ne
sont plus protégées. La corrosion se développe sans désordre apparent (piqûres,…)
4. Surviennent alors les désordres dus à l’expansion de la rouille :
fissures Il est déjà trop tard : il
éclats de béton faut réparer au plus tôt
accélération de la corrosion
5. En cas de béton fissuré : pénétration plus rapide du CO2 avec poursuite du phénomène
de corrosion
Mémento béton 178
2.2 - Durabilité : Corrosion des armatures
Carbonatation (suite) :

La vitesse de pénétration du front de carbonatation est telle que y = a t , , t étant le temps et y la profondeur de
carbonatation : ainsi la profondeur de carbonatation, si elle est de 5 mm au bout d’un an, sera de 25 mm au bout de

25 ans (y = 5 x 25 mm)
1
Moyens de prévention :
- Respecter les conditions de formulation imposées par la classe d’exposition XC
 quantité de liant minimale
Bien formuler !
 rapport eau/liant limité
- Respecter l’enrobage minimal des règlements de calcul
- Interdire tout ajout d’eau dans le béton
- Curer correctement le béton (sinon le béton superficiel sera poreux et facilitera la pénétration du CO2)

Nota : la détermination de la profondeur de la carbonatation se fait par pulvérisation, sur une fracture fraîche de
béton, d’une solution alcoolique de phénolphtaléine (en pharmacie)
- pH > 9 : coloration rouge violacée
- pH < 9 : pas de coloration = zone carbonatée

Mon point
de passage
obligé Eviter les inhibiteurs de corrosion : aucune preuve de leur efficacité

Mémento béton 179


2.2 - Durabilité : Corrosion des armatures
Chlorures :
Origine des chlorures

1) Origine marine classe d’exposition XS


2) Origine non marine . déverglaçants classe d’exposition XD
. piscines
. traitements chimiques
3) Mise en œuvre d’adjuvants chlorés : la nouvelle norme NF EN 206-1 interdit leur emploi dans les bétons :
 armés
 précontraints
 dans lesquels existent des pièces métalliques noyées

Action des chlorures sur la corrosion

1) Par diffusion sous gradient de concentration et de convection, les chlorures


pénètrent dans les bétons une partie (les chlorures liés) réagissent avec les
aluminates du ciment hydraté pour former des produits cristallisés non expansifs.
2) Une partie (les chlorures libres) continuent à migrer dans le béton et, lorsqu’ils
atteignent les armatures, celles-ci se corrodent en présence de l’eau et de
l’oxygène dans le béton durci.
3) Teneur en chlorures / ciment ~ 0.4 à 0.6 % :
. corrosion par formation de rouille expansive
. corrosion par dissolution de l’armature

Vitesse de pénétration des ions chlore fonction des conditions d’humidité ambiante

Mémento béton 180


2.2 - Durabilité : Corrosion des armatures
Chlorures (suite) :

Moyens préventifs

-Respecter les conditions de formulation imposées par les classes d’exposition XD et XS :


 quantité minimale de liant
 rapport eau / liant limité et réduit
 ciment PM (prise mer)
 résistance caractéristique minimale

-Respecter les enrobages minimaux des règlements de calcul (fortement augmentés si chlorure) (la diffusion des chlores se
fait en t )

-Limiter le taux de travail des armatures (fissuration très préjudiciable) pour limiter l’ouverture des fissures

-Interdire tout ajout d’eau dans le béton

-Bien mettre en œuvre le béton (vibration) pas de nid de cailloux, bon enrobage des armatures,…

-Curer correctement le béton (sinon le béton superficiel sera poreux et facilitera la pénétration des ions chlore, de l’eau et
de l’oxygène) ou décoffrer tardivement

Mon point
de passage
obligé La NF EN 206-1 :
-limite les teneurs en ion chlorure dans le béton (voir chap. 1.2 § 4)
-interdit les adjuvants chlorés pour les bétons armés et précontraints

Mémento béton 181


2.3 - Durabilité : gel-dégel
Gel – dégel :

Risque : - cycles gel – dégel = gonflement = fissuration (gel expansif de l’eau


enfermée se transformant en glace)
- sels déverglaçants = écaillage

Cause : - effet d’éclatement provoqué par l’eau en train de geler dans les pores
capillaires ( ∆V = + 9 %) : destruction superficielle du béton
V
L’action simultanée (gel + déverglaçant) augmente considérablement le risque, les déverglaçants faisant
Mon point chuter brutalement la température de 5 à 10°C d’où un choc thermique à la surface du béton d’où des
de passage
obligé écaillages successifs

Solution : créer des microbulles d’air en quantité suffisante (~ 4 à 6% d’air occlus) qui vont servir de vases
« d’expansion »

2 facteurs importants : . la dimension des bulles


. le facteur d’espacement entre bulles (norme ASTM C457) L (L barre)
ajout d’un entraîneur d’air efficace et compatible avec les autres constituants du béton

Cartes du gel et du salage ci-après


Vérification de l’efficacité de la solution
Mon point - selon les normes :
de passage o gel dans l’eau – dégel dans l’eau (P18-424)
obligé
o gel dans l’air – dégel dans l’eau (P18-425)
mesure de gonflement et fréquence de résonance
o essai d’écaillage (P18-420)
- durée des essais d’environ 3 mois à 3.5 mois le prévoir au démarrage du chantier
Mémento béton 182
2.3 - Durabilité : gel-dégel
Moyens de prévention : Gel

-Respecter les conditions de formulations imposées par les classes


d’exposition XF et XD (sels contenant des chlorures)
• quantité de liant minimale
• rapport eau / liant limité
• ajout d’un entraîneur d’air avec une quantité minimale
d’air occlus (4 à 6 %)
• éventuellement un ciment PM

-Respecter les enrobages minimaux des règlements (chlorures dans


les déverglaçants)

-Interdire tout ajout d’eau dans les bétons


Salage
-Curer correctement les bétons

-Eventuellement prévoir des dispositifs pour éloigner l’eau et • Peu fréquent


• Fréquent
l’empêcher de pénétrer dans le béton • Très fréquent
• Très fréquent

Excès d’air occlus = chute de la résistance du béton


Mon point
de passage
obligé
1 % d’air occlus en plus = 2 à 3 MPa en moins contrôler la teneur en air occlus à l’aéromètre

Limiter l’emploi de l’entraîneur d’air au cas de déverglaçants et / ou gel sévère

Mémento béton 183


2.3 - Durabilité : gel-dégel
Cas des ouvrages d’art : - gel pur = béton G selon le tableau
• Enrobage : entre 4 et 6 cm - gel + déverglaçants = béton G + S
• Cure obligatoire
• Pente horizontale > 2% Type de gel / voir carte page précédente
• Prévoir une épreuve d’étude plus poussée .L
. Fourchette E.A. Modéré Sévère
Type de salage (voir carte Peu fréquent Béton adapté : XF1 Béton G : XF3
page précédente)
Fréquent 4 % air occlus ou essai performantiel : Béton G + S (XF4)
XF2 ou XF4
Très fréquent Béton G + S (XF4) Béton G + S (XF4)

Avec les recommandations SETRA – LCPC de 2002


Bétons courants (fc28 < 50 MPa) Bétons hautes performances (fc28 ≥ 50 MPa)
Bétons G ou G + S E/C ≥ 0.32 E/C < 0.32 (C80)
(classe 1) (classe2)
Catégorie A ( XP P18-540) Catégorie A ( XP P18-540)
Granulats Sable : propre et FS ≤ 40 Sable : propre et FS ≤ 40
Gravillon : coefficient absorption < 1.2 % et G ≤ 15 Gravillon : coefficient absorption < 1.2 % et G ≤ 15
Additions en substitution ciment Fumée de silice ≤ 10 % laitier ≤ 30 % Fumée de silice ≤ 10 % laitier ≤ 25 %
si CEM I Cendres volantes INTERDITES filler calc. < 15 % Cendres volantes INTERDITES filler calc. < 15 %
Entraîneur d’air Oui Oui Eventuellement sans E.A.
Dosage mini 385 kg/m3 Dosage mini 385 kg/m3
Ciment Béton G : CEM I ou CEM II A ou B (sauf C.V.) Classe 52.5
Béton G + S : CEM I ou CEM II A(S + D) PM ou ES Idem ci-contre
Béton G Béton G + S Avec entraîneurs d’air Sans entraîneurs d’air
Composition
Béton G Béton G + S Béton G Béton G + S
• E/C ≤ 0.5 ≤ 0.45
• fc28 ≥ 30 MPa ≥ 35 MPa > 50 MPa > 80 MPa
• Épreuves études convenance :
L ≤ 250 µm ≤ 200 µm ≤ 250 µm ≤ 250 µm /
Écaillage (XP P 18-420) / ≤ 600 g/m2 / ≤ 600 g/m2 / < 600g/m²
*Selon les normes • allongement ∆ l/l < 400 µm/m*
Rappel : durée essai de performance gel interne ~ 3 mois P 18-424 : gel sévère et forte saturation
essai de performance écaillage ~ 3.5 mois P 18-425 : gel modéré et forte • rapport des carrés des fréquences
saturation ou gel sévère et saturation de résonances > 0.75
Mémento béton modéré 184
2.4 - Durabilité : Alcali-réaction
Alcali-réaction :

Risque : gonflement à long terme du gel, en présence d’eau, né de la réaction chimique entre la silice réactive des granulats et les alcalins libres
et solubles présents dans le béton d’où fissuration.

Causes : 3 conditions à remplir simultanément : Mon point


Durée essai performantiel : de 3 à 5 mois à prévoir au démarrage des
- environnement humide de passage travaux
obligé Les fiches techniques des granulats vous indiquent s’ils sont NR, PR, PRP
- granulats réactifs
- teneur élevée en alcalins
Méthode préventive
 Nature de la construction (importance stratégique ou destination)
Risques des  Niveau entretien futur
désordres à  Exposition du béton au risque A – R
déterminer  Durée prévisionnelle de l’ouvrage

A Pas de précaution particulière : ouvrage sans importance ou remplacement aisé par exemple
3 niveaux de
B Précautions particulières : désordre probable et peu tolérable
prévention
C Précautions exceptionnelles : désordre inacceptable

Niveau A Pas de spécifications particulières

Niveau B Béton conforme si une des exigences suivantes est remplie


- Références d’emploi convaincantes
- Granulats non réactifs
- Bilan alcalins libérables maxi < valeur 3.5 kg/m3 (Recommandations LCPC)
- Test performantiel satisfaisant (NF P 18 454)
- Additions inhibitrices en proportion suffisante par exemple utilisation de laitier
- Conditions particulières si granulats PRP satisfaites
- Cas particulier des CEM III (teneur en laitier suffisante et teneur alcalins totaux limitée)
Niveau C Béton conforme si :
- Granulats non réactifs NR
- Ou Etude approfondie de performance (si pas de granulats NR)
- Ou Granulats potentiellement réactifs à effet de pessimum
Mémento béton 185
2.5 - Durabilité : sulfates
Action des sulfates :

Risques : formation de composés expansifs (ettringite / thaumasite) par combinaison des sels de sulfate dissous avec les
aluminates tricalciques du ciment hydraté fissuration / décohésion
Causes :
I. Réaction sulfatique d’origine externe due à la présence de sulfates extérieurs (par exemple nappe souterraine en
présence de gypse, eau de mer, chimie,…)
II. Réaction sulfatique d’origine interne due à la présence de sulfates internes provenant du ciment et des autres
constituants avec les causes suivantes :
- forte température du béton pendant sa prise
- teneurs élevées en alcalins, en sulfates, en aluminates tricalciques
- humidité permanente
Précautions :
Cas I. - Respecter les conditions de formulation imposées par la classe
d’exposition XA déterminée à partir du tableau annexe 2.7
=>type de ciment (PM ou ES)
=>quantité minimale de liant
=>quantité maximale d’eau
=>résistance caractéristique minimale
- Interdire tout ajout d’eau dans le béton
- Curer correctement le béton

Cas II. - Limiter l’échauffement du béton à 65°C par l’utilisation d’un ciment à
faible exothermie sans dosage excessif ou en refroidissant le béton
- Choisir un ciment de type PM ou ES
- Utiliser des additions (cendres volantes, fumée de silice, laitier,…)
- Éventuellement faire un test performantiel (méthode LCPC n°59)
- Réduire le E/C pour limiter les apports d’eau
Mémento béton 186
2.6 - Durabilité : autres agents agressifs

Risques : décohésion / fissuration du béton sous l’attaque de certains agents agressifs tels que :
- pluies acides
Certaines agressivités
- produits chimiques Mon point
de passage sont définies dans le
- eaux usées ou eaux industrielles obligé
tableau page suivante
- engrais
- produits de fermentation
- eaux pures (cas de condensations), eaux séléniteuses, eau de mer
Mécanismes d’altération :
•Eaux pures (à faible teneur en sels dissous) : . action de dissolution de la portlandite
. attaque des aluminates
=> préférer des CEM III ou CEM V


•Eaux séléniteuses : voir § sur les sulfates : ciments PM ou ES et formulation conforme à la classe d’exposition XA
•Eau de mer : ciment PM et formulation conforme à la classe d’exposition XS
•Acides : attaque de la phase liante (portlandite) et éventuellement des granulats calcaires :

Très dangereux Moyennement dangereux Peu dangereux


Acide fluorhydrique HF Acide chlorydrique HCl Acide oxalique
Acide sulfurique H2SO4 Acide phosphorique H3 PO4 Acide tartrique
Acide nitrique HNO3 Acide acétique Acide formique
Acide perchlorique HClO4 Acide carbonique Acide humique
Acide formique H2CO2
Acide lactique
+ fermentation bactérienne

•Sels : sont dangereux tous les sels d’acide fort et de base faible
très dangereux : le nitrate d’ammonium (engrais) et pour le béton et pour les armatures
•Gaz : dangereux : gaz ammoniaque (NH3) – gaz
Mémento bétonsulfureux (SO2) et hydrogène sulfuré (H2S) 187
2.6 - Durabilité : autres agents agressifs
VALEURS LIMITES POUR LES CLASSES D’EXPOSITION CORRESPONDANT AUX ATTAQUES CHIMIQUES DES
SOLS NATURELS ET EAUX SOUTERRAINES (NF EN 206 – 1)
Les environnements chimiques agressifs classés ci-dessous sont fondés sur des sols et eaux souterraines naturels à une température eau /
sol comprise entre 5°C et 25°C et où la vitesse d’écoulement de l’eau est suffisamment faible pour être assimilée à des conditions statiques.
Caractéristique Méthode d’essai de
XA1 XA2 XA3
chimique référence
Eaux de surfaces et souterraines
SO2-4 en mg/l EN 196-2 200 à 600 601 à 3000 3001à 6000

pH ISO 4316 6.5 à 5.5 5.49 à 4.5 4.49 à 4.0


CO2 agressif, en mg/l PR EN 13577 : 1999 15 à 40 41 à 100 101 à saturation
NH4+, en mg/l ISO 7150-1 ou 15 à 30 31à 60 61 à 100
ISO 7150-2
Mg2+, en mg/l ISO 7980 300 à 1000 10001à 3000 3001 à saturation
Sol
SO2-4 mg/kga) total EN 196-2b) 2000 à 3000c) 3001c) à 12000 12001 à 24000
Acidité ml/kg DIN 4030-2 > 200 Baumann Gully N’est pas rencontré dans la pratique
a) Les sols argileux dont la perméabilité est inférieure à 10-5 m/s peuvent être classés dans une classe inférieure.
b) La méthode d’essai prescrit l’extraction du SO2-4 à l’acide chlorhydrique ; alternativement il est possible de procéder à cette extraction à
l’eau si c’est l’usage sur le lieu d’utilisation du béton.
c) La limite doit être ramenée de 3000 mg/kg à 2000 mg/kg, en cas de risque d’accumulation d’ions sulfate dans le béton due à l’alternance
de périodes sèches et de périodes humides, ou par remontée capillaire.

•Le choix se fait par rapport à la caractéristique chimique conduisant à l’agression la plus élevée.
•Lorsqu’au moins deux caractéristiques agressives conduisent à une même classe, l’environnement doit
Mon point être classé dans la classe immédiatement supérieure, sauf si une étude spécifique démontre que ce
de passage
obligé n’est pas nécessaire.
Mémento béton 188
2.6 - Durabilité : autres agents agressifs
Recommandations :

- Réaliser un béton compact et peu perméable c’est-à-dire :


 respecter un dosage minimal en ciment
 utiliser des additions de type fumée de silice
 réduire la teneur en eau (E/C entre 0.4 et 0.5 selon agressivité)

- Respecter les niveaux d’agressivité chimique définis en fonction des agents agressifs dans le tableau page
précédente classe d’exposition XA

- Choisir des ciments PM – ES, si possible CEM III ou CEM V

- Consulter un spécialiste

- Curer efficacement le béton

- Prévoir un surenrobage des armatures si agent acide

Si pH ≤ 4 prévoir un revêtement protecteur

Mon point
de passage
obligé Consulter la norme P18-011 (classification des environnements agressifs)

Mémento béton 189


2.7 - Durabilité : auto-fissuration
Risques : apparition de fissures nées d’une insuffisance de résistance en traction du béton comparée aux contraintes dues à des déformations
internes empêchées (retrait du béton)
2 mécanismes principaux pour le retrait :
-« séchage » du béton correspondant à une évaporation de l’eau du béton, et ce hors chargement du béton
-développement d’un gradient thermique pendant le durcissement du béton,
Période Préprise Prise Durcissement Long terme
Temps 2 à 4 heures 4 à 8 heures 8 à 50 heures 50 heures ou plus
Type de retrait Retrait de tassement Premier retrait Second retrait Retrait à long terme
Causes prépondérantes Ségrégation/ressuage Dessiccation partielle Contraction thermique et Dessiccation
dessiccation
Facteurs influençant le -hauteur du béton frais -forte évaporation -refroidissement rapide -évaporation
phénomène -durée avant prise -prise lente différentiel dans la masse -forte teneur en ciment
-instabilité du béton frais -forte tension superficielle -auto-dessiccation du béton
-vibration (E/C < 0.4)
Ouverture des fissures et Jusqu’à 1 à 2 mm
type Fissures moins ouvertes
(voir schéma ci-dessous) I II III IV
Solutions •Bien composer le béton •Curer efficacement •Diminuer le gradient •Joints en nombre suffisant
-quantité fines suffisante Rappel : danger thermique •Eventuellement armer pour
- E/C limité si évaporation > 1 kg/m2/h -ciment à faible répartir la fissuration
•Accélérer la prise (éviter la dégagement de chaleur
prise lente) •Réduction du E/C (ex CEM III)
•Bien vibrer (surtout pas les •Eviter les prises lentes - θa - θb < 20°C
armatures) •Béton homogène et régulier
•Bétonner du bas vers le haut Vent = danger •Armatures renforcées
si pente •Distance entre joints
réduites
Ajout d’eau = . retard de prise
•Coulage par plots par phase
. évaporation plus forte
•BHP : cure à l’eau
=> interdiction des ajouts d’eau
préférable
•Éviter chocs thermiques au
Mémento béton décoffrage 190
2.7 - Durabilité : auto-fissuration

Un béton peu fissurant =

Un béton bien composé :

-avec suffisamment de fines


-avec un ciment pas trop réactif et en quantité adaptée
-avec une quantité d’eau sans excès
-avec un ajout éventuel d’inclusions
ofibres
omicro bulles d’air
Il existe des méthodes permettant, à partir d’essais
laboratoire dont la maturométrie, de prédire le Un béton bien mis en œuvre :
risque de fissurabilité d’un béton ainsi que le niveau
de température en tout point du béton -pas trop longtemps après sa fabrication
-pas trop retardé
Il existe d’autres origines de fissuration : opas d’ajout d’eau en toupie
opas de malaxage trop long en toupie
-chargement de l’ouvrage osans retardateur (sauf si temps chaud)
réduction du taux de travail des -avec une vibration adaptée, sans excès
armatures -si nécessaire, bien curé
-corrosion des armatures (annexe 5.2 et 5.3) -décoffré pas trop vite
-réaction alcali-granulats (annexe 5.4)
-réactions sulfates (annexe 5.5)

Mémento béton 191


2.8 - Durabilité : un béton durable

UN BETON PLUS DURABLE =

•une granulométrie continue appropriée (pour un béton plus compact avec une demande en eau réduite)
•un rapport E/C faible (pour réduire la porosité de la pâte durcie et donc réduire la perméabilité)
•des plastifiants ou superplastifiants (pour réduire le E/C)
•éventuellement un entraîneur d’air (pour améliorer la résistance au gel / dégel et aux déverglaçants)
•des additions pouzzolaniques (pour améliorer la perméabilité grâce aux réactions pouzzolaniques et
accroître la compacité)
fumées de silice (pour améliorer l’interface granulat / pâte de ciment)

•un malaxage efficace (pour obtenir un mélange homogène et optimiser l’efficacité de tous les
constituants)
•une mise en œuvre rapide (pour améliorer la résistance à long terme)
•un enrobage suffisant (pour retarder la corrosion des armatures)
•une vibration maîtrisée (pour améliorer la compacité du béton durci en réduisant la quantité d’air
occlus sous forme de grosses bulles)
•une cure efficace de durée suffisante (pour optimiser l’hydratation du ciment en zone superficielle et réduire le
retrait hydraulique)
•et bien sûr respecter les normes béton

=> tout ceci pour améliorer la durabilité de l’ouvrage

Mémento béton 192


3 – Échelle de texture (bullage d’un parement)
Echelle CIB de texture de parement

Bullages moyens
correspondant aux

26 cm (pour mise à l’échelle)


définitions du
chapitre 6 § 6.1

Mémento béton 193


4 – La NF EN 206-1 : Un changement de vocabulaire

XP 18305 NF EN 206-1
BCN BPS
Spécification du béton BCS BCP
BCS BCPN

Classe de résistance B25 C 25/30

Ferme - 10 à 40 mm - S1
Plastique - 50 à 90 mm - S2
Classe de consistance Très plastique - 100 à 150 mm - S3
Fluide - 160 à 210 mm - S4
Fluide - ≥ 220 mm - S5
Une classe d’environnement Plusieurs classes d’exposition
E:1 sec X0 : pas de risque corrosion / attaque
E:2 humide avec / sans gel XC : risque carbonatation
Environnement E:3 humide avec gel et déverglaçants XD : risque chlorures non marins
E:4 marin XS : risque chlorures marins
E:5 agressivité chimique XF : risque gel / dégel
XA : risque agressivité chimique

Granulométrie O/20 Dmax 20 mm

Type NA – BA - BP Cl 1.00 – 0.65 ou 0.40 – 0.20 ou 0.15

Mémento béton 194


5 – La NF EN 206-1 + NF P 18-201 : un changement d’habitude

Contrôle des résistances par le chantier

1 BPS : 1 contrôle en début puis tous les 1000 m3 (centrale NF) ou tous les mois
500 m3 (centrale non NF)

BCP : 1 contrôle en début puis tous les 250 m3 ou tous les mois (catégorie B)

2 4 éprouvettes à réaliser 2 écrasées à 7j


2 écrasées à 28j

3 Procédure d’alerte en fonction des résultats à 7 jours

 gestion des résistances par le responsable travaux au fur et à mesure des bétonnages

Mémento béton 195


5 – La NF EN 206-1 + NF P 18-201 : un changement d’habitude
LA CURE

1 Verticaux = maintien du coffrage = cure non nécessaire après décoffrage

2 Horizontaux = maintien du coffrage en sous face = cure non nécessaire de la sous face
cure systématique de la face supérieure d’au moins 12h

3 Prolongation cure selon les ambiances suivantes relevées 12h après coulage
température < 5°C
température > 25°C ou fort ensoleillement
hygrométrie < 60 %
vitesse vent > 40 km/h

Mémento béton 196


5 – La NF EN 206-1 + NF P 18-201 : un changement d’habitude

LES INCORPORATIONS

Des règles à respecter :


 Entre les nappes d’armatures
 Enrobage = max [Φmax ; 4 cm]
 Distance horizontale ≥ max [Φmax ; 4 cm] sauf localement
 Empilages localisés : épaisseur < demi-épaisseur dalle
bétonnage correct

Mon point
de passage
obligé Φmax = le diamètre de l’incorporation de diamètre le plus grand

Porte-à-faux et consoles (balcons, auvents, …)

Enregistrement du contrôle des armatures sur un document spécifique

Mémento béton 197


6 – Vérifications minimales à faire sur le chantier

Coffrages Sont-ils propres et correctement huilés ? (c’est-à-dire uniformément et sans excès)

Inserts / réservations Les règles données dans le mémento sont-elles respectées ?


Mannequins Pourront-ils être retirés sans brutalité ?
Tiges de serrage Sont-elles adaptées à la poussée du béton ?
Stabilité des banches Est-elle vérifiée ?
Reprises de bétonnage Sont-elles correctement nettoyées ?
- ne présentent-elles aucun danger pour la sécurité ?
Armatures
- les enrobages prévus sont-ils respectés ?
- le béton livré est-il conforme à celui commandé ?
 je vérifie le bon de livraison = est-ce la bonne exposition ?
- le coulage sera-t-il terminé dans les 2 heures après fabrication ?
- le brassage à grande vitesse du bol a-t-il eu lieu ?
Béton
- la consistance correspond-elle à celle de la commande ?
- ai-je fait les éprouvettes tel que prévu ?
- ai-je rempli le B.L. (début et fin de coulage, partie ouvrage bétonné) ?
- la mise en œuvre est-elle conforme au mémento (vibration, surfaçage) ?
- la cure de la surface supérieure des horizontaux durera-t-elle au moins 12 h ?
Cure
- doit-elle être prolongée (temps froid ou chaud, vent, temps sec) ?
Décoffrage Est-il conforme aux règles de l’art de l’entreprise ?

Mémento béton 198


Commande journalière FAX
Chantier : ………………………. ... /... /...

Expéditeur Destinataire
Responsable : …………………………………. Fournisseur BPE : ………………………………
Visa : …………………………………. Adressé à M. : ………………………………
Téléphone : …………………………………. Téléphone : ………………………………
Télécopie : …………………………………. Télécopie : ………………………………

Confirmation de la commande téléphonique du ../../.. Passée à …. Heures…. Minutes

Livraison béton pour le ../../..


Désignation Code n° =
d’un béton Ou
Désignation = BPS – CEM… + … - X… - + X… - + X… - C…/… - S… - CI… - Dmax : … - ….. -

Code ou désignation béton Volume (m3) 1ère livraison Cadence Grue N° Particularité
à bétonnage

Mémento béton 199


Accélérateur de durcissement (page Air occlus (page 116) BAN (page 136) BHP (page 148)
173) Tout béton contient de l’air sous forme de Abréviation pour « Béton Auto Abréviation pour « Béton à Hautes
Adjuvant qui, introduit dans l’eau de bulles d’air non créées intentionnellement Nivelant ». Béton pour plancher qui peut Performances ». Ce béton, rendu
gâchage, raccourcit la durée de la phase de plus ou moins grandes dimensions ; la se mettre en place par écoulement libre et particulièrement compact par sa
de durcissement du béton. vibration réduit la teneur en air occlus. sans vibration. formulation, donc de faible porosité,
présente une résistance mécanique (de 50
Accélérateur de prise (page 173) Air entraîné (page 173) BAP (page 136) à 120 MPa) et une durabilité très
Adjuvant qui, introduit dans l’eau de L’ajout d’un entraîneur d’air crée dans le Béton Auto Plaçant pour voile se mettant nettement supérieures à celles des bétons
gâchage, diminue les temps de début et de béton un très grand nombre de petites en place sans vibration par écoulement courants.
fin de prise du ciment dans le béton, en bulles de moins de 250 microns, ce qui libre.
favorisant l’hydratation du liant. améliore fortement la résistance du béton Bilan fin de chantier (page 101)
au gel, les microbulles d’air servant de Banche
Addition (page 174) vases d’expansion. Elément modulaire de coffrage, Blanc (béton-)
Matériau minéral finement divisé, ajouté généralement vertical, utilisé pour réaliser Béton de teinte claire dont le liant est du
au béton pour modifier certaines de ses Ajout d’eau (page 86) des murs, voiles, refends ou, ciment blanc, c’est-à-dire contenant très
propriétés. On distingue les additions éventuellement, des poteaux. peu d’oxydes métalliques, et qui
calcaires, les additions siliceuses, les Alcali-réaction (page 185) comporte éventuellement des sables
cendres volantes, les fumées de silice et le Maladie du béton entraînant une Banché (béton-) blancs, auxquels peuvent être ajoutés des
laitier de haut fourneau. Les additions désagrégation du béton par expansion. Béton coulé puis généralement vibré entre fines blanches ou de l’oxyde de titane. Il
sont normalisées. deux banches de coffrage. est possible de réaliser des bétons très
Antigel clairs avec des CEM III.
Adjuvant (page 172) Adjuvant évitant le gel du béton frais BCP (page 15)
Produit chimique incorporé à faible dose grâce à une accélération de la prise et du Béton à Composition Prescrite, dont la Bon de livraison (page 82)
(moins de 5 % de la masse du ciment) durcissement du béton. formulation est imposée au fournisseur. Bon donné par le BPE au chantier et
dans le béton ou le mortier, afin de définissant les caractéristiques du béton ;
modifier certaines de ses propriétés. Antigélif (page 173) Béton la signature par l’entreprise détermine
L’incorporation se fait soit avant, soit Adjuvant entraîneur d’air protégeant le Matériau de construction formé par le l’acceptation du béton par celle-ci.
pendant le mélange, soit au cours d’une béton durci contre les effets du gel mélange de ciment, de granulats et d’eau,
opération supplémentaire de malaxage. (éclatement, écaillage). éventuellement complété par des BPE
adjuvants et des additions. Ce mélange, Abréviation pour « béton prêt à
Affaissement (pages 20 et 110) Apparent (béton-) qui est mis en place sur le chantier ou en l’emploi ». Béton frais préparé dans une
La mesure se fait au cône d’Abrams ; elle Béton dont la peau n’est revêtue d’aucun usine à l’état plastique, peut adopter des centrale à béton, généralement extérieure
permet d’apprécier la consistance ou parement qui viserait à occulter son formes diverses parce qu’il est moulable ; au site. Il est livré, sur le chantier, dans
l’ouvrabilité du béton ; il est indiqué en aspect. il durcit progressivement pour former des camions toupies, malaxé et prêt à être
mm. finalement un monolithe. Selon sa coulé.
Architectonique (béton-) formulation, sa mise en œuvre et ses
Agents agressifs chimiquement (page Béton qui, par sa forme, sa teinte et sa traitements de surface, ses performances BPS (page 15)
188) texture, participe pleinement de la qualité et son aspect peuvent considérablement Béton à Propriétés Spécifiées, dont
architecturale d’un ouvrage, par varier. résistance et consistance sont imposées au
Aiguille vibrante (page 90) opposition à un béton caché, dont le rôle fournisseur.
Vibrateur long que l’on plonge dans le ne serait que structurel. Bétonnière (page 71)
béton frais pour en assurer le serrage et Brut (béton-)
augmenter sa compacité. Autofissuration (page 190) Béton dont la peau n’a reçu aucun
traitement de surface après le décoffrage.
Bullage (page 132) benne à béton ; idem pour la vibration, confection. Il existe trois classes : 32.5, Corrosion des armatures (pages 178 et
Défaut de surface caractérisé par la pour permettre la descente de l’aiguille. 42.5, 52.5. 180)
présence de petites cavités sur la peau du Phénomène chimique d’oxydation altérant
béton liées à la persistance de bulles d’air Chlorure (corrosion par -) (page 180) Classeur béton (page 100) la surface des armatures d’acier, dû soit à
dans le mélange. une trop grande porosité du béton, soit à
Chlorure (classe de -) (page 21) Clinker un enrobage insuffisant soit à une teneur
Calage d’armatures (page 76) Constituant du ciment, qui est commun à en chlorure trop élevée.
Opération consistant à positionner les Ciment (page 164) tous les ciments courants, et qui prend la
armatures conformément aux plans Liant hydraulique en poudre. Mélangée forme de granules dures résultant de la Coulis de ciment
d’exécution, afin que lors du coulage elles avec de l’eau, la poudre fait prise et, en cuisson d’un mélange composé d’environ Mélange fluide de ciment, d’adjuvants et
ne bougent pas, et de s’assurer notamment durcissant, solidarise sables et granulats 80 % de calcaire et de 20 % d’argile. d’eau pour le remplissage des joints et des
que leur enrobage reste suffisant. pour constituer les bétons et mortiers. fissures ou l’injection dans des gaines de
Coloré (page 164) précontrainte.
Capillaire Ciment alumineux (page 166) Béton ou mortier dont la teinte dépend de
Petit canal tubulaire (de la largeur d’un celle du ciment et des granulats qui les Coulure (page 131)
cheveu, d’où son nom) présent à Clair (béton-) composent, auxquels peuvent être ajoutés Défaut d’aspect d’une paroi en béton, due
l’intérieur d’un matériau. Les capillaires Béton dont le ciment et les autres des pigments colorants. au ruissellement des eaux salies sur une
forment un réseau très ramifié reliant constituants – éléments fins, sables, façade.
entre elles les petites cavités internes au granulats, sont tous de teinte claire. Un Compacité
matériau, lui donnant ainsi son caractère CEM III permet l’obtention d’un béton Qualité témoignant du rapport entre le Cure (page 92)
de plus ou moins grande porosité. clair. volume théorique absolu, c’est-à-dire sans Opération de protection d’un béton ou
vide, d’un corps sec et son volume mortier pendant la phase de prise et de
Carbonatation (page 178) Classe de chlorure (page 21) apparent. Une compacité de 0.95 indique durcissement – par arrosage ou
Due à l’action du CO2 de l’air sur la que 5 % de vides subsistent dans le application de produits de cure -, pour
chaux provenant de l’hydratation du Classe de consistance (page 20) matériau considéré. éviter sa dessiccation. La cure est
ciment pour donner du Ca CO3 avec obligatoire.
baisse du pH du béton qui chute de 13 à 9 Classe d’exposition (page 18) Cône d’Abrams (page 110)
d’où dépassivation des armatures et Elément d’un classement normalisé Instrument permettant de déterminer en Dmax (pages 21 et 75)
apparitions d’une corrosion. permettant d’apprécier l’agressivité France la consistance d’un béton par la
physique et chimique d’un environnement mesure de son affaissement. Décoffrage (page 94)
Catégorie de chantier (page 33) auquel les constructions en béton sont Opération d’enlèvement des coffrages
exposées. Contrôles fournisseur (page 105) dans lesquels a été coulé le béton, après
Centrale de chantier (page 64) durcissement de celui-ci.
Classe de résistance d’un béton (page Contrôles chantier bâtiment (page 106)
Chape 17) Décoffrant (page 88)
Ouvrage en mortier de ciment, coulé en Contrôles chantier génie civil (page Produit anti-adhérent – huile minérale,
faible épaisseur (3 à 5 cm) sur un Classe de résistance d’un ciment (page 109) résine, cire ou autre agent chimique –
plancher afin d’en assurer la planéité. 164) appliqué à la brosse ou pulvérisé avant le
Cheminée de coulage / de vibration Elément d’un classement normalisé, Contrôles volume béton (pages 114 et coulage sur les banches ou peaux de
(page 91) défini par la valeur minimale de 115) coffrage, afin de faciliter le décoffrage et
Espace réservé dans le ferraillage d’un résistance à la compression (exprimée en la réutilisation des coffrages.
élément de construction en béton pour MPa) d’un ciment. Elle est mesurée sur
permettre le passage du manchon de la une éprouvette 28 jours après sa Défauts d’aspect (page 132)
Définition bétons pour la commande Durcissement Entraîneur d’air (page 172) Faïençage (page 133)
(page 52) Après la prise, le matériau passe de l’état Adjuvant qui, introduit dans l’eau de On dit d’un béton qu’il est faïencé lorsque
plastique à l’état solide et acquiert sa gâchage, provoque dans le béton ou le sa surface présente un réseau de micro-
Délai mise en œuvre (page 84) résistance. mortier la formation de micro-bulles fissures évoquant le dessin d’une faïence
d’air, réparties uniformément dans le avec des craquelures se présentant en
Désactivé (béton-) (page 144) E/C mélange ; elles améliorent la résistance au mailles.
Béton, soit coulé dans un coffrage sur la Expression désignant le rapport entre le gel du béton après son durcissement.
peau duquel on a appliqué un produit poids d’eau et le poids de ciment d’un Fantômes des armatures (page 91)
désactivant, soit lorsqu’il est coulé à plat, béton ou d’un mortier. Epaufrure Marques du ferraillage apparaissant à la
à la surface duquel on a appliqué, à l’état Défaut de surface dû à un choc accidentel surface du béton dues à une ségrégation
frais, un tel produit. La prise du béton est Eau efficace (pages 22) sur le parement ou l’arête d’un élément de des grains de ciment sous la vibration.
ainsi retardée en surface, ce qui permet de Quantité d’eau totale du béton diminuée béton durci.
mettre à nu superficiellement les granulats de la quantité d’eau absorbée par les Fausse prise
par lavage à l’eau puis brossage. granulats. Epreuve (étude, convenance, contrôle, Phénomène se caractérisant par un
information) (page 104) brusque épaississement du béton sans
Dessiccation (page 92) Eeff / éq Ensemble d’essais ayant pour but de dégagement de chaleur appréciable, avec
Phénomène d’évaporation de l’eau Rapport de la quantité d’eau efficace sur vérifier à priori ou a posteriori qu’un chute de l’affaissement ; un malaxage
contenue dans un béton ou un mortier. la quantité de liant équivalent. béton satisfera aux exigences prescrites. plus poussé, sans ajouter d’eau, permet de
Cette phase ne doit pas intervenir trop retrouver la maniabilité initiale.
vite, afin de ne pas interrompre le Eau de gâchage (pages 22 et 170) Eprouvettes (page 112)
processus de prise et de durcissement par Eau incorporée au mélange ciment et Echantillons de béton réalisés Fax commande journalière (page 199)
manque d’eau. granulats afin d’enclencher sa prise et conformément aux normes permettant de
conférer au béton sa plasticité, donc son déterminer les résistances mécaniques des Fibres (béton de -) (page 150)
Données d’entrée pour la commande ouvrabilité. La qualité de l’eau de bétons testés ; leur fabrication et Matériau composite formé de béton ou
(pages 49 et 50) gâchage doit répondre à la norme. conservation nécessitant un grand soin mortier mélangé avec des fibres
pour assurer la fiabilité des résultats métalliques, de verre ou de synthèse, dont
Dossier d’étude (page 34) Echelle de bullage (photos) (page 193) d’essai. la section est de l’ordre du millimètre et la
longueur de quelques centimètres. Les
Dossier de suivi bétons (page 74) Efflorescences (page 129) Equipement centrale NF (page 65) bétons de fibre présentent une très bonne
Migration de sels solubles véhiculés par résistance aux chocs et un comportement
Dossier initial bétons (page 67) l’humidité de l’intérieur vers l’extérieur Equivalent de sable (page 169) à la rupture supérieur à celui des bétons
avec cristallisations, au séchage, souvent Essai normalisé sur un échantillon de courants.
Drainant (béton -) (page 146) blanchâtres formant des tâches ou sable permettant d’en mesurer la propreté.
Béton, utilisé en dallage ou en revêtement auréoles en période froide et humide. Filler (page 174)
de chaussée, suffisamment poreux pour Etanche (béton-) (page 147) Granulat finement divisé (inférieur à 500
absorber l’eau et prévenir la formation de Enrobage des armatures (page 76) µm) qui figure parmi les constituants du
flaques. Epaisseur de béton (généralement de 1 à 5 Etuvé (béton-) béton.
cm) entre une armature et la peau de la Béton dont on accélère la prise et le
Durabilité (page 176) paroi coulée, qui permet d’assurer la durcissement en le chauffant dans une Fines (page 175)
Qualité caractérisant la tenue dans le protection du ferraillage contre la ambiance humide (c’est l’étuvage). Ce Eléments fins – quel que soit le
temps sans altération ni détérioration d’un corrosion. procédé, généralement destiné à la constituant dont ils font partie (ciment,
matériau, qui dépend des propriétés du fabrication d’éléments industrialisés, filler, sable, addition) – dont la dimension
béton, de sa mise en œuvre et des permet de réduire les délais de décoffrage est inférieure à 0.080 mm.
conditions de conservation. en augmentant la vitesse de durcissement.
Fissuration ou fissures (page 190) Fumées de silice (page 174) Grenaillé (béton-) (page…) par capillarité et donc améliore
Apparition de petites fentes à l’intérieur Constituant éventuel des ciments et / ou Béton dont la peau a subi, après l’étanchéité.
ou sur la peau d’un béton, dues aux addition éventuelle des bétons, composé durcissement, une projection violente de
phénomènes de dessiccation et de retrait de particules très fines (de l’ordre du grenaille, c’est-à-dire de petites billes Hydrofuge de surface
ou à des sollicitations excessives. Des micron) présentant une très forte teneur d’acier de dimension inférieure à 1 mm. Adjuvant qui, appliqué à la brosse ou
fissures prévues et contrôlées n’affectent en silice amorphe avec un fort effet Ce procédé décape le parement et produit pulvérisé sur la peau du béton ou du
pas la durabilité du béton. Rappel : la cure pouzzolanique (k = 1 à 2). un effet qui rappelle celui du sablage, en mortier après durcissement,
est obligatoire et permet de réduire la plus rugueux. l’imperméabilise superficiellement.
fissuration. Gâchée
Quantité de béton frais obtenue en une Grésé (béton-) (page 144) Immergé (béton-) (page 151)
Fluage seule opération de malaxage. Béton dont la peau a subi, après
Déformation lente et irréversible d’un durcissement, un grésage, c’est-à-dire une Imprimé (béton-)
corps sous l’effet d’une force extérieure Gel – dégel (page 182 et suivantes) abrasion à la meule. Ce procédé Béton frais sur la peau duquel on a
ou de son propre poids. Pour le béton, le uniformise le parement en supprimant les appliqué un colorant puis une matrice
risque de fluage – qui peut se manifester Gélitivité (page 182) irrégularités superficielles dues au pour reproduire en négatif le motif qu’elle
au jeune âge – diminue très rapidement Sensibilité d’un matériau au gel. La coffrage. Le grésage est l’une des prend en positif ; on peut ainsi obtenir,
dans le temps, avec l’accroissement des durabilité des bétons peut être affectée par premières opérations du processus de par exemple, un effet de pavé à la
résistances. Les règles de calcul du béton les cycles de gel et dégel ainsi que par les polissage. parisienne (dallage).
armé prennent en compte forfaitairement sels de déverglaçage, du fait de leur
les effets du fluage. porosité plus ou moins importante. Hautes performances (béton-) (page Incorporations dans béton (page 78)
L’utilisation d’un entraîneur d’air permet 148)
Fluide (béton-) (page 173) d’améliorer la tenue au gel du béton. Joint de dilatation
Le béton fluide est un béton de Huile de décoffrage (page 88) Joint de structure, qui divise un ouvrage
composition classique auquel est Granulats (page 167 et suivantes) Voir décoffrant. en plusieurs parties indépendantes de
incorporé un superplastifiant qui facilite Ensemble de grains minéraux formant le dimension limitée, afin de reprendre les
sa mise en œuvre sans réduire sa squelette du béton, que l’on désigne, Humidifier divers mouvements de la construction et
résistance. La fluidification du béton suivant leur dimension (comprise entre 0 Humidifier le support, c’est le mouiller à éviter ainsi une fissuration diffuse.
augmente considérablement sa et 125 mm) en fillers, sables ou cœur, sans gorger d’eau et sans former un
maniabilité, avec des classes de gravillons. voile d’eau à la surface : l’eau surnageant Joint de retrait
consistance S4 ou S5. doit être éliminée. Joint dont la fonction est de reprendre le
Granulométrie (page 168) retrait lié à la prise du matériau, en
Formulation (page 63) Mesure de la granularité d’un granulat, Hydratation (des ciments) concentrant la fissuration sur la ligne de
Opération consistant à définir le dosage c’est-à-dire de l’échelonnement des Phénomène chimique par lequel un faiblesse structurelle qu’il forme ; il est
en poids des divers constituants d’un dimensions des grains qu’il contient, par ciment fixe l’eau de gâchage et enclenche réalisé soit par réservation avant le
béton, afin de satisfaire aux exigences de passage de celui-ci à travers une série de des processus de prise puis de coulage (baguette), soit par scellement de
résistance et d’aspect souhaitées. tamis à mailles carrées dont les durcissement. Cette réaction profilés perdus dans le support, soit pas
dimensions sont normalisées. s’accompagne d’un dégagement de sciage a posteriori, juste en début de
Frais (béton-) chaleur plus ou moins important selon le durcissement.
Béton dans la phase qui suit le malaxage Gravillon (page 167) type de ciment.
et précède la prise, c’est-à-dire dans un Granulat constituant du béton, dont les Laitance
état plastique qui permet son transport et grains ont une dimension comprise entre Hydrofuge de masse (page 173) Mélange très fluide de ciment, d’éléments
sa mise en place. 4 et 125 mm. Adjuvant qui, introduit dans l’eau de fins et d’eau, qui a tendance à migrer vers
gâchage, réduit, après le durcissement du la peau et couler dans les irrégularités,
béton ou du mortier, l’absorption de l’eau trous et interstices des moules, créant en
surface des tâches et auréoles dues à Malaxage (page 68) Mélange de ciment, de sables et d’eau, pouzzolanique est pris en compte dans la
l’enrichissement en grains de ciments. Phase de la fabrication des bétons ou éventuellement complété par des notion de liant équivalent.
Elle constitue une couche de faible mortiers, au cours de laquelle sont adjuvants et des additions. Il se distingue
résistance. mélangés les divers constituants dans une du béton par son absence de gravillons. Préfabrication chantier (page 161)
bétonnière ou un malaxeur.
Lasure (page 142) Moule Projeté (béton -) (page 158)
Solution translucide, le plus souvent à Malaxeur Modèle en creux dans lequel on coule le
base de copolymères, appliquée au Machine fixe servant à fabriquer du béton béton frais, qui, après durcissement et Quantité de fines (page 175)
rouleau ou pulvérisée, utilisée pour ou du mortier. Elle comporte une cuve retrait du coffrage aura pris sa forme. Les
protéger et décorer le béton. équipée de palettes tournant sur un axe moules sont métalliques, en bois ou en Ragréage
Généralement colorée, elle laisse généralement vertical. Le malaxeur diverses matières de synthèse. Opération d’enduction partielle d’une
transparaître la matière de la peau du permet une meilleure homogénéité du maçonnerie ou d’un voile à l’aide d’un
béton. mélange qu’une bétonnière. Nettoyage du béton mortier fin. On y a recours pour obturer le
Opération consistant à éliminer, après le bullage, les épaufrures et les défauts de
Lavé (béton-) (page 144) Mannequin (page 96) décoffrage ou avant la livraison de surface éventuels consécutifs au
Béton dont la peau a subi, avant Outil pour réservations dans des pièces en l’ouvrage, les éventuelles salissures dues décoffrage et obtenir un parement lisse.
durcissement, un lavage par jet d’eau à béton. au chantier : ruissellements accidentels,
faible pression, qui enlève la laitance projection de mortier, traces de rouille, Réducteur d’eau (plastifiant-) (page
superficielle et dégage les granulats. Marque NF – BPE (page 11) etc… 172)
Adjuvant qui, introduit dans l’eau de
Léger (béton-) (page 152) Masse (béton de -) (page 154) Ouvrabilité (page 20) gâchage, réduit, à ouvrabilité constante,
Béton dont la masse volumique est Qualité rendant compte de l’aptitude d’un la teneur en eau et par conséquent
comprise entre 300 et 2000 kg/m3 (contre Matrice béton à être mis en œuvre. Pour les bétons augmente les résistances mécaniques des
2300 kg/m3 pour un béton courant), soit Panneau de matière plastique souple doté courants, on l’apprécie par une valeur de bétons, mortiers et coulis.
par une formulation recourant à des de motifs décoratifs en creux ou en relief, consistance qui est déterminée par
granulats légers, soit par la création de servant en peau de coffrage ou fond de l’affaissement au cône d’Abrams. Réfractaire (béton-) (page 160)
vides dans le matériau en provoquant une moule pour couler des parois en béton Béton pouvant résister à des températures
réaction chimique avec dégagement architectonique. Parement (pages 125 / 143 et 144) très élevées (jusqu’à 1800°). Sa
gazeux. Face d’un élément de construction conçue formulation fait appel à des ciments et à
Maturométrie (page 118) pour rester apparente, qui peut faire des granulats réfractaires. Il est utilisé par
Liant équivalent (page 23) l’objet de nombreux traitements exemple pour réaliser des parois
Mesure air occlus à l’aéromètre (page mécaniques ou chimiques. intérieures de fours ou de cheminées.
Lourd (béton-) (page 153) 116)
Béton dont la masse volumique dépasse Pompé (béton -) (page 155) Règle vibrante
les 2600g/m3 et peut atteindre 6000 Module de finesse (page 168) Outil permettant la vibration externe de
kg/m3 (contre 2300 kg/m3 pour un béton Valeur, exprimée en pourcentage, qui Pouzzolaniques (additions -) (page 174) chapes et dalles de béton, constitué d’un
courant), grâce à l’usage de granulats très rend compte de la granularité d’un Produits naturels ou artificiels qui peuvent profilé métallique équipé d’un vibrateur,
denses. Les bétons lourds sont utilisés granulat, en réalité surtout utilisée pour se combiner à froid à la chaux en que l’on fait glisser sur la surface à traiter.
notamment pour la réalisation de lests ou les sables. Son calcul est effectué à la présence d’eau et lui donner des qualités
la protection contre les rayonnements suite du passage du granulat à travers une hydrauliques et mécaniques Remontée capillaire
radioactifs. série normalisée de tamis. complémentaires. Ces produits sont Phénomène physique de remontée
composés de silice mais ne répondent à d’humidité depuis les fondations par
Mortier (page 70) aucune formule chimique précise. L’effet capillarité des constituants d’une paroi.
Reprise de bétonnage Rhéologie (page 20) Temps chaud (bétonnage par -) (page
Etape de la mise en place du béton, Etude des caractéristiques de viscosité 97)
postérieure à l’arrêt de coulage. Elle d’un matériau fluide et donc, pour le
donne souvent lieu à des dispositions béton, de son ouvrabilité. Temps froid (bétonnage par -) (page
particulières : armatures en attente, aciers 98)
de couture, repiquage de la surface, Sablé (béton-) (page 144)
humidification. Béton dont la peau a subi, après Teneur en eau (pages 117 et 170)
durcissement, un traitement mécanique Voir E/C.
Réservation (page 96) d’érosion plus ou moins profonde par
Cavité ou décaissé ménagé, dans une sablage. Texture et teinte (page 128)
paroi ou une dalle, avant ou lors de
coulage, en prévision du passage de Salissement du béton (page 131) Tolérances (DTU) (page 79 et
conduits ou de la pose d’un équipement. suivantes)
Scléromètre (page 121)
Résistance d’un béton (page 17) Toupie (page 85)
Ensemble des caractéristiques de Ségrégation (page 130) Camion équipé d’une cuve rotative
comportement sous les sollicitations de Phénomène de séparation des constituants inclinée dans laquelle le béton frais est
compression, traction et flexion. En d’un béton ou d’un mortier frais, qui peut maintenu en mouvement durant son
France, elle est conventionnellement être provoqué par un malaxage transport vers le chantier.
vérifiée pour les ouvrages en béton 28 insuffisant, par une vibration excessive ou
jours après leur fabrication. par une formulation déficiente. Type de ciment (page 164)
Elément d’une classification normalisée
Ressuage (pages 133 et 190) Serrage (page 90) selon la nature des constituants d’un
Phénomène d’exsudation de l’eau de Etape de la fabrication des bétons, qui ciment. On distingue cinq types :
gâchage avant le début de prise. Ce consiste, essentiellement par vibration, à Portland ; Portland composé ; de haut
processus est souvent dû à une chasser l’air et à optimiser l’arrangement fourneau ; pouzzolanique ; au laitier et
formulation insuffisante en fines ou à un des grains du mélange pour en améliorer aux cendres volantes.
excès d’eau, avec expulsion de celle-ci. la compacité.
Vibration (page 90)
Retardateur de prise (page 173) Slump test (page 110) Opération de serrage du béton frais après
Adjuvant qui, introduit dans l’eau de Voir affaissement ou cône s’Abrams. sa mise en place, afin d’en améliorer la
gâchage, augmente les temps de début et compacité. La vibration peut être interne
de fin de prise du ciment dans un béton, Sulfates (durabilité) (page 186) (aiguille vibrante), externe au béton
un mortier ou un coulis. (vibrateurs fixés sur coffrage) ou
Superplastifiant (page 173) vibration de surface (règle vibrante).
Retrait (page 190) Adjuvant qui, introduit dans un béton,
Contraction du béton ou du mortier, due à mortier ou coulis peu avant le coulage, Vitesse son (page 123)
des phénomènes hydrauliques – améliore très nettement l’ouvrabilité du
(évaporation de l’eau de gâchage avant et mélange, à rapport E/C constant. Les Wattmètre (page 69)
au cours de la prise) – et/ou thermiques superplastifiants étaient auparavant
du fait du refroidissement postérieur à appelés « fluidifiants ».
l’élévation de température qui
accompagne l’hydratation du ciment, ou Surcoût des bétons (page 46)
de variations climatiques.
Mémento béton 200

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