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Criminologie
Introduction
La délinquance est à la fois un fait normatif et à la fois une réalité humaine et sociale.
D’où la nécessité de l’appréhender à l’aide d’une double démarche.
- démarche juridique
- démarche empirique
Cette observation n’a percé qu’ à la fin du 19e siècle. Jusque là la délinquance n’est
vue que comme simple fait juridique. C’est à ce moment-là qu’est apparu la
criminologie. Cette discipline n’a cessé de se développer.
Aujourd’hui les 2 disciplines sont distinctes et sont impossibles à confondre. Elles ont
le même objet d’études : la délinquance.
Or elles se distinguent sur plusieurs points.
Les perspectives adoptées par les 2 sciences ne sont pas les mêmes :
-1-
Criminologie
Le droit pénal et la criminologie sont reliés entre elles d’une certaine manière.
Elles s’influencent réciproquement. Le droit pénal influence la criminologie, car le
droit pénal définit le comportement délinquant.
La criminologie s’affranchit du droit pénal en étudiant les concepts déviants.
Elles influence insuffisamment le droit pénal, même si la politique criminelle ne peut
pas uniquement se fonder sur les données scientifiques.
Ex : les choix éthiques ne sont pas pris en compte dans un démarche
scientifique.
a) Criminologie et criminalistique
Entendue comme discipline elle a été crée par le criminaliste Hans Gross au
19e siècle. Ce dernier a été juge d’instruction et magistrat. En 1889 H. Gross a
créé les archives d’anthropologie criminelle et de criminalistique.
-2-
b) Criminologie et pénologie
Cette distinction existe depuis peu et repose sur un objet d’études différent.
La sociologie pénale étudie le fait de la justice pénale au sens large.
Elle étudie les divers aspects empiriques de l’action face à la délinquance.
Ex : Est-ce qu’il y a des parquets sur-poursuivants ou sous-
poursuivants ? Comment fonctionne la police ?
Il faut exposer d’abord 2 séries de données avant d’arriver à une définition adéquate.
Il faut savoir quels ont-été les apports constitutifs de la criminologie ?
Cette criminologie ne se divise-t-elle pas en branches / chapitres ?
1. l’étude de la criminologie
2. Sociologie
3. Aspect biologique
1) La criminologie théorique
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a) La criminologie théorique générale
c) La criminologie appliquée/concrète
a) criminologie clinique
b) criminologie de prévention
c) criminologie critique
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Définition satisfaisante de criminologie :
Cette définition prend soin de distinguer les dimensions théoriques et appliquées, les
approches dites explicatives ou prédictives, les aspects collectifs et individuels de la
délinquance et enfin les aspects généraux et spéciaux de la délinquance.
§1 Dans l’Antiquité
A la fin du 19e siècle le mot criminologie fait son apparition. Or le problème du fait
délinquant est antérieur à la création de ce mot. De grands penseurs de l’antiquité ont
déjà émis leurs visions sur la problématique.
Aristote voit les délinquants comme des être malfaisants qu’il faut éliminer. Il prône
des châtiments sévères. La peine est légitime par la nécessité de rétablir l’équilibre
détruit par l’infraction. Quant aux causes du crime, il croit les trouver dans les
caractères morphologiques du criminel, dans l’origine, dans les habitudes et dans la
misère.
§2 Au Moyen-Âge
Tous ces développements débouchent dans le Code Pénal de 1810 qui énonce une
conception abstraite de la délinquance et du délit. C’est la conception anthropologique
d’alors et déjà débordé par la réalité psycho-sociale. C’est par réaction à cette
conception qu’est né la criminologie.
Cit. Quetelet : « La société renferme en elle tous les germes criminels qu’elle
va commettre. L’individu n’est qu’un instrument. »
-8-
- Ecole de l’imitation ou Ecole de
l’interpsychologie de Tarde : les rapports
sociaux ne sont que des rapports
interindividuels et ceux-ci sont régis par ce fait
social fondamental qu’est l’imitation. Chez
l’individu, l’imitation explique des fonction
psychologiques telles que l’habitude et la
mémoire. Sur le plan des rapports sociaux, c’est
encore par le jeu de l’imitation que s’organise
et se développe la vie sociale.
- Ecole sociologique de Durkheim : le crime est
un phénomène de sociologie normale puisqu’il
se manifeste dans toute société humaine, et il
est même un facteur de santé publique. Cette
conception le conduit à affirmer que la
criminalité provient, non pas de causes
exceptionnelles, mais de la structure même de
la culture à laquelle elle appartient : d’autre
part, la criminalité doit être comprise et
analysée non pas en elle-même, mais toujours
relativement à une culture déterminée dans le
temps et dans l’espace.
La 2e idée fondamentale de Ferri est que ces facteurs, si on les retrouve chez chaque
délinquant, se combinent de manière différente selon les cas. Tantôt vont prédominer
Criminologie
les facteurs sociaux, tantôt vont prédominer les facteurs biologiques. Cette
constatation débouche sur une classification des délinquants.
Dans une 1re catégorie prédominent les facteurs anthropologiques. Il y range les
criminels nés et les criminels aliénés. Les criminels nés sont ceux qui présentent les
caractéristiques du type criminel de Lombroso. Pour Ferri les criminels nés ne sont
pas fatalement voués au crime, car des facteurs sociaux particulièrement favorables
peuvent les prévenir.
Les délinquants aliénés sont délinquants en raison d’une anomalie mentale très
grave ; mais ici encore, Ferri expose que le contexte social dans le évolue l’individu
n’est pas indifférent à sa délinquance, ce qui expliquerait que parmi tous les individus
atteints de la même affection mentale, tous ne deviennent pas délinquants.
Dans une 2 catégorie prédominent les facteurs sociaux. Ferri y classe les délinquants
d’habitude, les délinquants d’occasion, les criminels passionnels, ceux qui on connu
des conditions sociales défavorables, ceux où la situation précriminelle joue un rôle.
Dans chacune de ces 5 catégories tous les facteurs biologiques ou sociaux
jouent un rôle. C’est l’importance de ces différents rôles qui varie selon les catégories.
L’œuvre de Ferri marque une étape importante dans l’histoire de la criminologie, car
c’est la 1re fois qu’est accrédité l’idée que la délinquance a des causes multiples
(=cause multifonctionnelle de la criminalité)
L’œuvre de Ferri est le point d’aboutissement des 1res explications du fait délinquant
et le point de départ de nouvelles observations situées dans la perspective étiologique.
Entre les 2 Guerres commence la période de l’étiologie criminelle qui se traduit par un
foisonnement de théories criminologiques. Or il y est difficile de déceler si la théorie
essaye d’expliquer le niveau macrocriminologique (niveau collectif) ou le niveau
microcriminologique (niveau individuel) du fait délinquant. Ces explications se
situent dans la perspective étiologique traditionnelle qui entend découvrir les causes
de la délinquance.
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1. Point de vue analytique
a. Théories bio-psychologiques
b. Théories psycho-sociales
c. Théories psycho-orales
Bref les théories criminologiques ne manquant pas. De plus que dans la 2e moitié du
20e siècle d’autres théories sont émises avec un changement de perspective.
- 12 -
A partir des années 60 une autre orientation s’est affirmée. C’est la criminologie de
l’action sociale centrée sur l’administration de la justice pénale. A la suite de Pinatel
on peut distinguer 3 tendances.
3) tendance gauchiste : elle met l’accent sur le fait que les mécanismes
policiers et judiciaires jouent au détriment des classes socialement
défavorisées. C’est un sorte d’anti-criminologie.
Ex : Taylor, Walton, Yung
3. Criminologie – Victimologie
Dans les années 70 l’axe de la victime est devenu un objet d’études majeur.
Cela a débouché sur des réformes législatives incorporant la victime de plus en
plus dans le processus de la poursuite judiciaire du délinquant. Certes des
efforts doivent encore être faits en la matière, mais la victime ne peut jamais
s’attendre à une réparation absolue. En gros la situation de la victime s’est
amélioré depuis les réformes.
Ex : victime est devenu une partie intégrante du drame criminel.
1. Procédés classiques
a. Documents historiques
b. Documents statistiques
D’une manière générale depuis le 19e siècle les documents statistiques ont
constitué la technique de reconnaissance de la criminalité. Elles demeurent un
outil incontournable pour l’étude du phénomène délinquant.
- 14 -
policières, et pénitentiaires. En réalité tous les pays n’offrent pas tout
cet éventail statistique.
Ex : USA : au niveau fédéral les statistiques criminelles sont
insuffisantes.
C’est en France que les statistiques ont l’air d’être les plus complètes.
C’est à cause de l’œuvre centralisatrice du pays. Dans les meilleures
des hypothèses elle est de trois ordres.
1) statistiques policières :
rendent compte de la criminalité apparente càd du
nombre d’infractions portées à la connaissance de la
police à savoir les infractions constatées et les infraction
dénoncées.
En France le document policier ne remonte qu’à 1972.
Auparavant il y avait quelques documents établis, mais
ceux-ci étaient d’accès difficile. Ils offrent des
indications sur des affaires traitées et réussies.
Les statistiques policières ne sont pas traitées par tous
les pays, mais bon nombre communiquent leurs données
à Interpol.
2) statistiques judiciaires :
elles rendent compte de la criminalité légale. Elle ne
concerne que le niveau judiciaire. Il s’agit du nombre
des affaires dont les instances judiciaires ont eu à
connaître et sur lesquelles diverses décisions ont été
prises.
Ex : classements sans suite (Parquet)
Non lieu
Acquittement ou relaxe (jgmt)
En France le Ministère de la Justice a publié le compte
général de la justice à partir de 1827. Il a disparu en
1878 parce qu’il mettait trop de temps à paraître. Il a été
remplacé par l’annuaire statistique de la justice (œuvre
moins complète que la précédente)
3) statistiques pénitentiaires :
elles informent sur les aspects quantitatifs, qualitatifs et
évolutifs des effectifs des populations confiées aux
établissements pénitentiaires.
Il n’y a que les quelques statistiques publiées par Interpol depuis les
années 1950. Elles indiquent pour un nombre de pays variant selon les
époques le nombre d’affaires portées à la connaissance de la police et
le nombre d’actes délinquants relevées par celle-ci.
Criminologie
- 16 -
2. Les Procédés contemporains (Techniques de substitution)
Les techniques inaugurées par les chercheurs sont de 2 sortes. On rencontre d’une part
les techniques socio-criminologiques et de l’autre les procédés économico-
criminologiques.
A. Procédés socio-criminologiques
On peut les présenter en 2 catégories. Ils ont porté sur les 2 protagonistes du
droit criminel : le délinquant et la victime. Il s’agit d’enquêter auprès d’une
échantillon de la population des délinquants et auprès de la population des
victimes.
Cette technique est utilisée depuis les années 60. Elle consiste à
interroger un groupe de personnes sur leur délinquance cachée, càd
leur demander si elles ont commis des infractions.
Elles reposent donc sur des aveux des délinquants et l’on
constate que leur objectif est d’approcher le chiffre noir de la
délinquance.
- 18 -
B. Procédés économico-criminologiques
Il y a un domaine de la délinquance qui pose problème : c’est celui de la
délinquance au col blanc.
Pour essayer d’appréhender l’importance de cette délinquance on a
forgé de nouveaux outils. C’est l’enquête économico-criminologique : on
cherche à évaluer financièrement les différents aspects du processus pénal, càd
à déterminer les coûts des différents crimes.
L’intérêt de ces recherches est indéniable puisque les statistiques
criminelles et les techniques de substitution sont inefficaces pour appréhender
cette délinquance.
A. Procédés quantitatifs
Au niveau quantitatif certaines démarches visent soit à expliquer soit à
prévenir les comportements délinquants.
La question de la fiabilité des résultats se trouve posée, car il faut que des
précautions méthodiques soient prises. Il ne suffit pas qu’il y ait
représentativité. Il faut qu’à partir des groupes étudiés il faut des groupes
contrôles formés de personnes non-délinquantes ou de délinquants appartenant
à d’autres catégories. Les délinquants observés n doivent pas uniquement être
des détenus, mais aussi des délinquants non incarcérés. C’est lorsque ces
précautions élémentaires sont respectées que l’on peut faire confiance au
résultat obtenu.
En France, pendant ¾ de siècle les enquêtes menées n’ont pas respectées ces 2
dernières précautions si bien que les résultats de ces enquêtes peuvent être
contestés.
Criminologie
Ces enquêtes sont élaborées à partir d’études individuelles et sont dans les
prolongements des travaux précédents.
C’est l’optique qui diffère, car ici on entend prédire le comportement
social futur et le risque de récidive.
L’utilité de ces techniques ne fait pas de doute, car leur mise en œuvre
équivaut à une expérimentation criminologique.
B. Techniques qualitatives
1. Etudes individuelles de cas
Quant aux biographies, il s’agit d’examiner d’un manière exhaustive toutes les
manières d’une situation déterminée, en retraçant l’histoire du sujet et de son
acte. On analyse systématiquement la carrière de certains délinquants afin de
découvrir le rôle des divers facteurs individuels ou sociaux. Dans ce but le
biographe s’entretient personnellement avec le délinquant, se réfère à ses
écrits éventuels, questionne son entourage et consulte le dossier pénal du sujet.
On observera que ces biographies reposent sur les témoignages des
sujets.
Quant aux études suivis de cas il s’agit de vérifier ce que sont devenus les
sujets examinés. L’idée sous-jacente est de savoir quelle est l’efficacité de la
réaction sociale.
Le fait de contrôler la carrière ultérieure des délinquants est bien, mais
reste la question : à qui attribuer leur comportement futur ? à l’effet bon ou
nocif de l’appareil répressif ? ou bien à d’autres facteurs ?
- 20 -
Le problème c’est que cette observation ne peut qu’être pratiquée sur les
détenus. Elle permet de mieux connaître la personnalité des personnes
concernées. A ce titre ces examens participent utilement à la construction
d’une donnée ciminologique.
On peut opposer ces approches qui ont une grande variété de critères. Il faut
distinguer entre une approche pluridisciplinaire et une approche interactive
1. Approche pluridisciplinaire
- 22 -
2. Approche passive et Approche active
Pendant très longtemps les chercheurs eurent pour unique ambition de toujours
mieux connaître le phénomène et le comportement délinquant. Par la suite ils
prétendent influencer l’action des praticiens, des intervenants à la réaction
sociale. Autrement dit la recherche devient engagée sur l’action, dans l’action,
et par l’action. Il s’agit de produire de l’information nouvelle, mais aussi de
changement social..
Divers concepts opérationnels aident le criminologue dans son travail. On peut les
distinguer selon qu’ils sont d’ordre descriptif ou d’ordre interprétatif
De façon très schématique on peut dire que l’infraction est la réponse d’une
personnalité donnée à une situation donnée. Il se trouve que cette simple phrase met
en jeu un certain nombre de concepts.
a.4. Si l’on ajoute à tout cela ce qui est acquis in utero on obtient le
constitutionnel. Une malformation du bébé qui est en relation
avec l’état physiologique de la mère et d’ordre constitutionnel.
- 24 -
Pour les psychanalystes la personnalité est une organisation
dynamique en ce sens qu’elle résulte de la lutte des 3 instances. La Sa
(Das Es), le Moi (Das Ich), le Surmoi (Das Überich). (Le Moi est
constamment tiraillé entre le Sa et le Surmoi).
Ces concepts permettent de décrire la conduite délinquante, mais il faut les interpréter.
- 26 -
réinsertion ou encore celles qui marqueront sa carrière délinquante si c’est un
criminel d’habitude.
Dans son effort de recherche il est évident que le criminologue doit respecter un
certain nombre de précaution afin de garantir la fiabilité des résultats qui va obtenir.
Chaque procédé a des règles méthodologiques à respecter.
Or il y a aussi des précautions de portée générale à respecter.
Cela signifie qu’il faut décrire fidèlement et complètement les faits avant toute
tentative d’interprétation. Cette description doit porter sur l’ensemble des faits
qu’on étudie, sur tous les aspects du sujet.
1
Le traité de Pinatel comporte 3 parties : la criminalité ; le criminel ; le crime
2
Aspects empriques
- 28 -
Conformément aux règles de la primauté de la description on va s’interroger sur les
caractéristiques de la criminalité avant d’analyser les facteurs.
Les caractéristiques générales concernent soit les aspects quantitatifs3 soit les aspects4
qualitatifs.
Sur le plan quantitatif la criminalité peut être approchée quant à son étendu et quant à
son __________
A. Etendue de la criminalité
L’étendue de la criminalité peut être définie en fonction de la place qu’elle
occupe dans l’ensemble de l’activité humaine. On dispose à son égard de
données objectives. Il y a une marge entre la réalité et la perception. Donc il y
a aussi des données subjectives.
a. Données objectives
Dans tous les pays il existe un écart important entre les infractions constatées
par les polices et celles qui ont abouti à des condamnations. Tout au long du
processus de réaction sociale il y a une déperdition de « substances
réprimables ».
Certains faits ne sont pas juridiquement incriminés. D’autres faits sont
insignifiants ou non élucidées ou ne peuvent pas être prouvées. Toutes ces
raisons font qu’il y a 1 différence entre la délinquance légale et la délinquance
apparente. On peut avoir une certaine appréciation de la délinquance
apparente : l’annuaire de Justice qui retrace l’activité des Parquets et les
statistiques policières.
L’annuaire de Justice montre qu’en 2001 le nombre de plaintes, procès
verbaux concernant les délits et les contraventions avoisinent les 90/1000.
Cette année-là le taux des plaintes et des procès-verbaux classés sans suites
avoisinait les 82%. Sur 10, 8 sont classés sans suites.
Cela paraît énorme. En fait la raison essentielle des classements sans
suite est le défaut d’élucidation. Le taux de non-élucidation est de 65%. Une
affaire sur 3 est élucidée.
Les statistiques policières qui sont limitées aux crimes et aux délits font
apparaître un taux de criminalité apparente de 70%, un taux de faits élucidés
de 26%, un taux de personnes mises en cause de 15/1000.
- 30 -
Par rapport à la population en âge de commettre des infractions (13-65
ans) le taux de délinquance est beaucoup plus élevé. D’où l’intérêt d’étudier la
criminalité réelle.
Dans tous les pays les infractions commises ne sont pas portées à la
connaissance des autorités. C’est pourquoi il y a des différences entre la
criminalité apparente et la criminalité réelle.
b. Données subjectives
5
C’est le chômage qui est au 1er rang
- 32 -
La fréquence de la criminalité peut d’abord être appréciée de façon
journalière. Elle peut ensuite être appréciée sur le long terme. Là il s’agit
d’une question importante. La criminalité aurait-elle tendance à augmenter ?
Cette question est fort controversée en criminologie. C’est pourquoi il faut
distinguer entre la période avant 1950 et la période après 1950.
a. Avant 1950
6
Cette théorie statistique est vrai sur le court terme, mais quant au long terme elle peut varier
7
Période du scientisme
Criminologie
- 34 -
machinerie pénale aurait atteint sa capacité maximale
d’absorption et qu’une capacité plus importante serait laissée de
côté.
On est loin de la loi de constance de Quetelet et c’est la
loi de saturation de Ferri qui serait vérifiée.
b. Après 1950
1952 2001
Taux de plaintes et
procès-verbaux des 22/1000 81/1000
crimes et délits
Criminologie
1950 2002
Personnes mises en
6/1000 15/1000
cause
1952 2001
Taux d’élucidation 51/1000 26,26/1000
1) 1950 – 1965
1950 1965
- 36 -
Taux des vols dans
1/3 2/3
l’ens. des délits
2) 1965 – 1982
Vols : + 9%
Délits financiers : + 13%
Agressions contre la personne : + 9%
Autres crimes et délits : + 9%
3) 1982 – 2000
4) 2000 –
1999 2002
Crimes 61/1000 70/1000
Criminologie
Personnes
14/1000 16/1000
mises en cause
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Cela permet un certain scepticisme par rapport
à l’augmentation générale de la délinquance. Ce qui a
augmenté c’est le nombre de faits enregistrés.
§2 Structures de la délinquance
La criminalité et la délinquance peut être structurée par rapport à son intensité et par
rapport à sa direction.
A. Intensité de la délinquance
Tous les pays ont classé selon leur gravité les infractions en diverses
catégories. Certains ont adopté une classification bipartite comme les pays
anglo-saxons et l’Italie. D’autres ont une classification tripartite comme la
Belgique, la France et l’Allemagne.
En criminologie, comme on se désintéresse des 4 1res classes de
contraventions, on a à faire aux crimes, délits et aux contraventions de la 5e
classe. La question est de savoir comment la délinquance se répartit en
France par rapport à ces 3 classes d’infractions.
Pour répondre à la question posée on ne peut utiliser les statistiques
policières qui ne recensent par les contraventions et qui ne retiennent pas le
critère de l’art 1 CP.
Pendant longtemps les statistiques policières ont distingué les crimes et les
délits selon un critère original et artificiel : grande criminalité, petite
criminalité, délits. Aujourd’hui ces statistiques policières séparent ces
infractions en 4 grands groupes et continuent d’ignorer les critères légaux.
B. Direction de la criminalité
Criminologie
Dès lors on peut se demander quelle est la part respective de ces 3 catégories
dans le phénomène délinquant. La question se complique pour 2 raisons.
1) C’est le cas en France : de très nombreuses lois répressives ne sont pas
intégrées dans le CP. Cela entraîne qu’il faudrait faire le tri en fonction
de la valeur pénale réprimée.
1950 2002
Infractions ctre les biens 40% 69,5%
- 40 -
Il résulte que la délinquance acquisitive est plus importante.
A. Délinquance d’affaires
C’est l’américain Sutherland qui a attiré en 1er l’attention des criminologues
sur l’importance de la délinquance liée à l’activité économique et perpétrée
par les personnes dirigeant cette activité.
Depuis lors divers travaux ont été entrepris. Il en résulte qu’il est
difficile d’en donner une définition abstraite. On peut essayer de délimiter
concrètement cette forme de délinquance.
Déf : Relève de cette délinquance, les infractions commises par les classes
dirigentes dans les domaines financiers, économiques, écologiques,
etc…
Les affaires les plus importantes sont : les délits des sociétés commerciales, les
fraudes douanières, cambiaires, boursières, et les infractions contre
l’environnement.
8
ici on fraule la frontière entre la criminologie générale et la criminologie spéciale
Criminologie
Il résulte que les vols de grande surface et les vols de voitures suivent
loin derrière.
In fine on observera que cette grave lacune des statistiques traditionnelles rend
beaucoup moins fiables les résultats qu’elle présente et interdit de tirer des
leçons sur le niveau de culture, d’instruction, l’origine ethnique des
délinquants, sauf à préciser qu’il s’agit de la délinquance ordinaire.
La délinquance d’affaires n’est pas concernée par ces conclusions.
B. Délinquance de proximité
1. Présentation de la problématique
- 42 -
S’agissant de cette délinquance de proximité les observateurs constatent
souvent l’existence d’infractions généralement considérées comme mineures
non comptabilisées par les services de police et de gendarmerie, mais qui
contribuent de renforcer le sentiment d’insécurité.
Ainsi Géri écrit : « Ce sont surtout les petits délits qui nourrissent le
sentiment d’insécurité, les vols au tiers, le vandalisme dans les villes, les vols
dans les véhicules, les violences ou les menaces ».
D. Criminalité organisée
Déf : Par criminalité organisée ou criminalité professionnelle il faut
entendre les agissements des professionnels du crime qui à la
différence des délinquants d’affaires tirent leurs moyens d’existence
uniquement de leurs activités criminelles et qui à la différence des
criminels politiques ne sont pas intéressés par des actes politiques.9
9
définition par la négative
10
Mafia : organisations criminelles siciliennes ; en criminologie le terme est plus général et regroupe
toute sorte d’entreprises criminelles à but lucratif
- 44 -
véhicule dans l’esprit public et de tout la littérature qui lui est
consacrée.
De plus elle est pour le criminologue la source de problèmes
insurmontables, car elle a les personnalités les plus dangereuses et les
moins abordables.
Les statistiques ne retracent pas de données quant à cette
délinquance. Il faut soi-même en établir la liste des infractions qui en
relèvent.
Il en résulte que le taux de criminalité organisée a été multiplié
par 4 entre 1972 et 2002. La part de cette délinquance, pendant cette
période a doublé.
Or la part de cette criminalité reste en dessous d’un pourcent,
ce qui montre bien qu’elle est quantitativement modeste.
E. Délinquance politique
F. Délinquance d’imprévoyance
Jusque vers la fin du 19e siècle cette forme de délinquance était peu connue.
Elle existait tout de même, car les articles 319 et 320 CP 1810 la prévoyait.
Criminologie
Malgré cela les infractions involontaires ne sont pas comptabilisées dans les
statistiques policières de telle sorte qu’il faut se tourner vers d’autres sources.
3) Il faut situer les homicides involontaires par rapport aux autres causes
de décès, et par rapport aux homicides volontaires. Ces derniers ne
constituent que 20% des homicides. 80% des homicides involontaires
sont dus aux accidents de la route.
Le coût des homicides involontaires est largement supérieur au
coût des homicides volontaires.
2002
Accidents de la route 5.700 pers.
Suicides 12.000 pers.
Accidents domestiques 20.000 pers.
- 46 -
1972 2003
Personnes tuées sur la route 16.660 5.760
Cette diminution est due d’abord à la crise du pétrole qui créa les
limitations de vitesse à 130 km/h sur les autoroutes, puis au port
obligatoire de la ceinture de sécurité, du permis à points, des radars,
etc…
Ces statistiques ne sont pas inutiles, car elles traduisent une évolution.
Avant 1970 c’était un phénomène marginal.
Dans les années 70 on assiste à une progression signifiante.
Dans les années 80 il y a une forme de stabilisation du
phénomène.
Dans les années 90 il y a une recrudescence.
- 48 -
présence des étrangers sur le territoire français
en situation régulière
- le Ministère de l’Intérieur estime le nombre
d’étrangers à 4,5 millions. Estimation qui se
base sur la délivrance de titres de séjour sans se
préoccuper de la présence effective.
Si les clandestins ne sont pas capitalisés, les décès, les naturalisations
ne le sont pas d’avantage.
La 2e estimation semble la plus juste.
2002
Français 80%
Etrangers 20%
Etrangers 39 / 1000
Plus que dans l’ordre quantitatif, il y a des différences dans l’ordre qualitatif.
Elles s’expliquent par la différence des ordres sociaux. Les français et les
étrangers n’ont pas la même situation sociale et donc leur criminalité ne peut
pas être identique, car la direction de la criminalité dépend de l’intégration
économique et sociale. Elle se rattache à l’âge, à la catégorie professionnelle,
etc…
1. Au plan quantitatif
2002
Délinquance masculine 85%
- 50 -
2. Au plan qualitatif
Existe-t-il des corrélations entre d’une part la survenance de tel ou de tel événement
ou les variations de telles ou telles variables et d’autre part les mouvements de la
criminalité dans le temps ou dans l’espace quant à leur volume et quant à leur
composition ?
11
Evolution de l’être humain
- 52 -
Depuis un siècle et demi de nombreux paramètres ont été envisages par les
criminologues. On va les classer en facteur structurels et en facteurs culturels.
Déf : Par facteurs structurels il faut entendre ceux qui déterminent le cadre premier
de la criminalité qu’on étudie.
Parmi les facteurs géographiques il faut distinguer entre les facteurs physiques et les
facteurs écologiques.
C’est sur base des premières bases criminologiques françaises qua la loi
thermique de la délinquance fut formulée par l’école cartographique de
Quetelet et de Ferri.
Les infractions contre les personnes prédominent pendant les saisons
chaudes et dans les régions du sud.
Les infractions contre les biens prédominent pendant les saisons
froides et dans les régions du nord.
La question est alors de savoir s’il y a une relation directe ou indirecte entre
ces facteurs.
Aujourd’hui on s’accorde à dire que c’est une relation très indirecte.
Elle passe par l’influence des paramètres géographiques qui conditionne
l’influence et le fonctionnement de la société.
Criminologie
1. Composition de la délinquance
2. Volume de la délinquance
- 54 -
La gravité des infractions croit avec la taille des villes. Elle est
particulièrement élevée dans les 3 plus grandes villes françaises. L’écarte entre
les grandes et les moyennes villes se creuse considérablement.
Om peut dire que l’exode rural et son corollaire ont eu une influence
incontestable sur l’évolution de la délinquance générale et en particulier sur la
délinquance ordinaire.
2 raisons expliquent cette observation :
1) La ville affaiblit le climat social. La campagne est un contrôle social
informel.
2) Le climat urbain multiplie les occasions de délinquance.
Tout ceci justifie que depuis les années 80 des politiques de réhabilitation du
tissu urbain ont été entrepris avec l’idée d’améliorer le bien-être des citoyens
avec l’espoir que cela pourrait prévenir des actes de délinquance.
Cette politique de réhabilitation sociale s’inscrit dans le programme de
mise en œuvre des villes des Conseils locaux de sécurité et de prévention de la
délinquance et des Conseils communaux de sécurité et de prévention de la
délinquance.
- 56 -
Aspect qualitatif : la guerre a une influence notable sur la composition de la
délinquance.
Ex : délinquance miliaire et infractions contre la population
augmentent considérablement
La guerre affecte la répartition quantitative des délinquants. La délinquance
juvénile et le délinquance féminine augmentent. Elle. Elle change la
répartition entre la délinquance rurale et la délinquance urbaine.
A priori on doit espérer que cette politique doit avoir un effet de cantonnement
de la délinquance puisque c’est là son objet et sa finalité. Si l’on rapproche
cette politique de l’augmentation de la délinquance apparente on peut se
demander si l’on a à faire à une instrument efficace ? La question mérite d’être
posé par rapport au mode préventif et par rapport au mode réactif ou répressif.
Or ces mesures n’avaient pas pour effet direct d’agir sur ce type de
délinquance.
- 58 -
préoccupations débordent largement celle plus de la criminologie
préventive.
Cette politique est coiffée par le Conseil nationalité des ville et
des Conseils locaux de sécurité de la délinquance. A côté de ces
conseils existent les actions traditionnelles de préventions menées par
les clubs de prévention et les CRS.
L’efficacité des mesures est soutenu d’un côté par l’optimisme
des praticiens et des politiques qui les financent.
Ex : diminution de la délinquance entre 1985 et 1988 pour
montrer le bien fondé de ces efforts.
De l’autre côté il y a le scepticisme des scientifiques qui se
fondent sur les résultats des recherches dans ce domaine.
Ex : années 90 à 2002 : la délinquance a augmenté de
matière notoire.
On peut rétorquer que sans ces politiques de prévention, l’évolution
aurait été pire. Donc on en tire une impression mitigée.
Il est habituel de dire que notre société est caractérisée par l’inflation
pénale. Aux interdits classiques issus du décalogue se sont ajoutés de
très nombreuses et diverses autres sortes d’incriminations nouvelles
découlant du développement technologique des société industrielles de
telle sorte qu’aujourd’hui les infractions situées dans le CP il y a un
nombre très important d’infractions qui n’ont pas été intégré et qui
contiennent des réactions très disparates.
En réaction à ce phénomène on a observé depuis les années 70
l’émergence du phénomène de désincrimination dont les effets sont
très limités. Elle n’a qu’un effet sur les variations de la délinquance
puisque sa conséquence a été la prolifération des interdits sans oublier
le désordre proliféré dans les esprits des citoyens.
Ex : à contrario : émission de chèques sans provision.
Criminologie
Or vers la fin du 20e siècle il n’en est plus capable à tel point qu’on
n’a plus cessé de parler de crimes de la justice pénale. 2 sortes de taux
témoignent cette évolution :
1950 2003
Taux d’élucidation par la
1/2 1/3
police
Taux de classements sans
Moins de 1 / 3 Plus de 4 / 5
suites
- 60 -
c. Politique criminelle et sanction
2) Ces oscillations ce concrétisent par des crises. Au 19e siècle, dans les
années 30, elle s’est manifestée par la triple chute de la production, des
prix, et de l’emploi.
La crise que nous connaissons depuis les années 70 est
différente : la croissance est faible, les prix restent élevés et le
chômage durable s’est installé sans qu’il y ait eu un effondrement de
l’emploi.
Au-delà de ces différences, ces crises ont des difficultés indéniables et vont
jusqu’à jeter des personnes dans la misère.
A propos des délinquants primaires celles-ci sont sensibles aux
variations conjoncturelles : chômage et délinquance primaire ont une courbe
semblable.
Les récidivistes semblent plus autonomes.
- 62 -
Le chômage et la crise économique sont des facteurs de criminalité générale,
du moins au regard de certaines formes de délinquance, comme la criminalité
ordinaire principalement du type acquisitif.
Il ne faut pas oublier que le système de justice pénal est saturé, la partie la plus
conjoncturelle de la délinquance n’apparaît sans doute de manière très
atténuée dans les statistiques des pays occidentaux. Il est difficile de mesurer
l’impact des facteurs structurels.
§1 La facteur éducatif
a. Aspect quantitatif
b. Structure de la délinquance
Criminologie
§2 Le facteur familial
Dans les sociétés traditionnelles la famille prise dans son sens large est le fondement
de la vie sociale. Elle est dotée d’une grande homogénéité, d’une grande stabilité, et
prend en charge les fonctions essentielles de la vie sociale : alimentation, logement,
éducation, etc…
Par la suite ce rôle social s’affaiblit. Certes elle reste la cellule social
fondamentale, mais la famille tombe dans une crise certaine. D’abord elle devient
parentale, puis devient souvent monoparentale. Le début de cette crise peut être daté
des années 70 et elle se caractérise par plusieurs traits :
- diminution du nombre de mariages
1970 460.000
2003 280.000
Taux de nuptialité :
1970 8
2003 4
1970 1/10
2003 4/10
Taux de divorcialité :
1970 12%
2003 40%
Chez les concubins il y a 70% de séparations.
- 64 -
1970 450.000
2003 2.500.000
Nombre de PACS
2002 25.000
2003 100.000
- Diminution du nombre de naissances
1970 850.000
2003 792.600
Taux de natalité
1970 6.000
2003 15.000
On peut prédire de ces chiffres que la moitié des jeunes gens ne se marieront pas, que
la moitié des mariages ne tiendront pas et que la moitié des enfants nés en union libre
n’auront pas leur 2 parents autour d’eux pour grandir.
§3 Le facteur médiatique
Les moyens de communication de masse, appelés media, sont des techniques qui
permettent la diffusion à grande échelle, d’informations, d’opinions, de messages.
Il y a les media classiques, comme l’affichage, la presse, le cinéma, la radio, et
télévision.
El il y a les media modernes comme les télématiques au plan desquels figure
Internet.
On a une présence actuelle de ces media de diffusion. Or ces media véhiculent des
messages de violence d’un côté et des contenus érotiques voire pornographiques de
l’autre. On peut s’interroger sur l’influence de ces media à l’égard de la délinquance.
Pour les politiques, les media ont une influence néfaste sur la délinquance. Ils peuvent
montrer à l’appui des études scientifiques de Lombroso qui stigmatisait la presse.
Depuis des intervalles réguliers on soutient que le développement de la délinquance
est allé de pair avec l’impact de plus en plus important de ces moyens.
D’autres affinent cette observation en disant qu’il y a une influence lorsque le
lecteur ou spectateur peut s’identifier avec l’acteur de l’action. L’influence est
d’avantage réduite lorsque l’histoire est perçue comme une fiction.
Les messages de violence ont un effet d’imitisme, mais à l’inverse ils ont aussi
une effet de catarcisme pouvant prévenir des infractions.
Quid des études ? Ce qui a été étudié ce sont les messages de violence diffusée par la
télévision. 2 observations en découlent.
2) L’influence des media reste limitée et il faut une réceptivité pour les actes
montrés par ces derniers.
L’idée d’une influence néfaste des media est très ancrée et l’association télévision
sans frontières a enjoint les chaînes européennes de télévision de réduire la diffusion
de contenus violents.
§4 Le facteur toxique
1. Alcool
- 66 -
Il s’agit de rechercher si les variation de l’alcoolisme sont en relation avec les
variations du phénomène délinquant. Cette recherche est très intéressante en
France, parce que l’alcool y occupe une place importante.
A priori il ne semble pas, car on a une augmentation de la délinquance
et une diminution de la consommation de l’alcool depuis 30 ans.
En revanche ce qui est certain est que l’alcool est en relation avec
certaines catégories d’infractions : infractions de violence, et infractions
d’imprévoyance.
2. Stupéfiants
1950 2003
Par rapport à l’ensemble des
0.014 % 0.16 %
délits
Par rapport à la consommation 0.18 % 26 %
Mais on n’est pas sûr qu’il existe une relation directe entre les 2 phénomène. Il
n’est pas d’avantage sûr que les stupéfiants soient un facteur directe de
criminalité générale. Mais c’est un facteur indirect. Compte tenu de la cherté
des produits, les usagers sont contraints à commettre des infractions
acquisitives.
Appendice
L’exposé précédent s’en est tenu à l’analyse des facteurs. Il s’agissait d’exposer les
côtés isolés de chacun d’entre eux. Cette démarche n’est pas suffisante. Dépassant le
rôle de la description il faudrait passer au niveau de la synthèse pour découvrir les
relation véritables entre les différents facteurs.
Toutefois si on ne dispose pas de théories ordonnées qui hiérarchisent les
divers facteurs, en estimant les poids relatifs, en montrant les interrelations, on
possède des explications ponctuelles privilégiant certains facteurs au détriment des
autres.
Elle part de l’hypothèse selon laquelle les conduites des individus sont
fonction de systèmes de valeurs socio-morales et soutient que la délinquance
est le résultat d’une défaillance de l’échec de ce système.
Or dans nos sociétés on observe une telle défaillance puisque les
valeurs éthiques se sont écartées.
Jusqu’à il y a 20 ans il y existait un accord général sur les règles de
conduite, à tel point que les délinquants admettaient les principes de la valeur
des délits pénaux, quitte à les transgresser. Donc il y avait une certaine
homogénéité.
Aujourd’hui une diversité de plus en plus grande est apparue, et cette
diversité d’opinion s’étend aussi sur les valeurs à protéger.
- 68 -
4. Théorie dite intégrationniste
Les diverses théories émises pour rendre compte des aspects quantitatifs, qualitatifs et
évolutifs de la délinquance ont chacune leur part de vérité, mais les 2 dernières
sembles plus proches de la réalité.
2) La 2nde raison tient au fait qu’au plan des aspects collectifs de la délinquance,
le criminologue ne peut guère modifier la criminalité. Les facteurs de
criminalité générale inventoriés échappent à sa matière, sans parler de la
guerre, des révolutions, le fait de l’urbanisation. Cela montre bien que la
criminologie à elle seule ne peut fonder la politique criminelle
A ce premier niveau la criminologie ne peut que constater les choses et non les
modifier. S’agissant du comportement délinquant le criminologue peut-il les
modifier ?
La criminologie traditionnelle s’est très tôt orientée vers la recherche des facteurs de
la délinquance en particulier à partir des enquêtes sur un grand nombre de
délinquants. Quels sont les résultats obtenus dans cette perspective ?
On remarquera que 2 étapes la caractérisent. Certes il est dans la nature de
l’esprit scientifique d’essayer dans un premier temps d’analyser les composantes du
phénomène étudié.
Or dans un 2e temps il convient de tenter de découvrir comment ces
composantes se combinent pour produire le phénomène étudié. Les criminologues
n’ont pas échappé à cette démarche naturelle de l’esprit scientifique.
12
aussi dite criminologie étiologique
13
encore dite criminologie dynamique
- 70 -
Chaque chercheur a au 19e siècle, en criminologie, compte tenu de sa formation, ses
vues personnelles sur la causalité.
On commença par distinguer les facteurs biologiques, psychologiques ou
sociaux ou bien les facteurs endogènes ou exogènes.
Aujourd’hui, à la suite de SEELIG, on préfère adopter une classification plus
moderne tenant compte de la criminologie et on distingue entre les facteurs qui
interviennent avant la commission de l’infraction et les facteurs qui interviennent au
moment de la commission de celle-ci.
On prend soin de distinguer le moment de l’évolution de celui du
déchaînement en notant que c’est a chacun de ces 2 niveaux que l’on peut très
vraisemblablement imaginer qu’il y a une influence du milieu et de la personnalité.
Cela signifie qu’au plan de la personnalité on distingue entre la personnalité
en devenir du délinquant, de la personnalité achevée au moment de l’acte et qu’au
niveau du milieu on distingue le milieu de développement de la situation
précriminelle.
A. Dispositions personnelles
Y a-t-il des facteurs susceptibles de se distinguer au 1er niveau de l’existence ?
1. Facteurs héréditaires
Ces facteurs sont transmis aux descendants par l’intermédiaire des cellules
reproductives. L’hérédité est un certain nombre de facteurs qu’on transmet à
sa descendance comme les caractères ethnologiques, le sexe, etc…
même, mais par les statuts sociaux différents reconnus aux hommes et aux
femmes.
2. Facteurs congénitaux
B. Milieu de développement
C’est dans ce milieu que se forme progressivement la personnalité en devenir
du délinquant. La question qui se pose est donc de savoir quelles sont les
facteurs qui exerçaient une influence.
2) Les autres recherches relatives au milieu ont porté sur l’école, les
bandes de jeunes, le service militaire, le milieu professionnel, la
- 72 -
famille que l’on fonde, les groupements de délinquance politiques et
professionnels.
A leur égard on distingue entre 2 sortes de milieux :
§2 Le milieu du déchaînement
A. Traits de la personnalité
Les traits de la personnalité que le délinquant présente au moment du
déclenchement de l’acte sont biologiques et psychologiques.
A cet abord les facteurs concernés ont été étudiés à partir de la morphologie, la
physiologie et de l’anatomo-physiologie cérébrale.
2. Aspect psychologique14
Devant l’horreur qu’inspirent certains crimes on s’est accordé de les mettre sur
le compte d’une psychologie morbide du délinquant.
Seulement on s’est vite aperçu qu’il y avait des crimes horribles
perpétrés par des individus en bonne santé mentale. On distinguait donc entre
le crime normal (= individu en bonne santé) et le crime malade fait par un
individu morbide, dangereux.
a. Le psychique normal
b. Le psychique morbide
La question qui se pose est de savoir s’il y a une relation entre telle
affection mentale et telle conduite criminelle.
14
Déf : affection mentale : la distinction de base concerne celles qui sont censées avoir une évolution
(=maladies mentales) et celles qui sont plus stables (=les anormalités mentales)
maladies mentales : psychoses et névroses
psychoses : n’ont pas conscience de leur maladie et sont récalcitrants aux
traitements (oppression, phobie, histérie)
névroses : ont conscience de leur maladie et recherchent un traitement
(paranoïa, schizophrénie, psychose maniaque)
anomalies mentales : débilité mentale, holigrophrénie, intoxication, psychopathie
- 74 -
Lorsqu’on décèle une telle affection il est de tendance à mettre
la conduite antisociale au compte de cette perturbation. Or tous les fous
ne deviennent pas délinquants. Donc quelle est la différence entre le
fou délinquant et le fou non-délinquant.
Quelles sont les raisons qui expliquent ce peu de résultats issus de la recherche ?
Une première raison peut être trouvée dans les moyens utilisés et le second se
trouve dans les buts visés.
Bien souvent les travaux dont on dispose sont l’œuvre de cliniciens. Le travail
clinique est important, mais ce n’est pas sur cette méthode que l’on peut voir
apparaître des facteurs causes ou fonctions conditions. Le cliniciens dans sa
démarche va déceler les facteurs du milieu.
Ex : le délinquant à telle histoire et est alcoolique
Le clinicien va dire que ces circonstances sont des facteurs de
la délinquance.
Dans l’exemple il y a une erreur qui est commise : le clinicien ne met en
évidence que des indices, des symptômes ou ces paramètres soulignés peuvent
d’une part ne pas se retrouver chez certains délinquants et de l’autre peuvent
se retrouver chez certains non-délinquants.
Ce n’est pas la méthode clinique qui peut permettre à déceler les
facteurs criminogènes, c’est la méthode générale, celle qui consiste dans une
approche différentielle à comparer des groupes de délinquants entre eux et
- 76 -
contrôlés par un groupe contrôle de non-délinquants. Et si de cette étude il
apparaît que tel trait que tel aspect du milieu sont significativement plus
fréquemment observés dans tel groupe de délinquants que dans tel groupe de
contrôle.
Alors on peut promouvoir ce trait comme aspect de la délinquance
individuelle.
Ex non véridique : délinquants sont 85% des alcooliques, les non-
délinquants ne sont alcooliques que de 25%, on
peut dire que c’est un trait.
Or les travaux entrepris depuis plus d’un siècle n’ont pas respecté cette
condition méthodologique élémentaire, d’où un fort doute sur la fiabilité des
résultats obtenus.
B. Efficience de la recherche
15
comme le chercheur en médecine n’a pas l’ambition d’expliquer la maladie, mais seulement un type
de maladie
Criminologie
Déf : Les situations précriminelles sont des stimulus sociaux qui déclanchent la
situation criminelle.
Ils jouent un rôle dans le passage à l’acte. Dans ces stimulus il y a un aspect qui
occupe une place essentielle : c’est le rôle de la victime.
- 78 -
§1 Les aspectes objectifs de la situation précriminelle
Les aspects objectifs sont constitués par les circonstances évoquées par la définition
du Professeur Gassin. De cet objet on a un certain nombre de données
psychologiques. Le professeur Gassin en a dégagé les éléments constitutifs
- la délinquance acquisitive
- la quasi-totalité de la délinquance
professionnelle
3. Aujourd’hui
- 80 -
B. Eléments constitutifs de la notion
Le professeur Gassin distinguer 2 éléments qu’il qualifie d’essentiels dans la
situation précriminelle.
1) un événement ou une série d’événements qui a provoqué la situation
dans l’esprit criminel du délinquant
2) circonstances qui ont entraîné la préparation et l’exécution du crime
Il est bien entendu que le rôle varie dans chacune des hypothèes.
1. La survenance de l’avènement
Il s’agit des faits qui mettent le futur délinquant en situation de réaliser son
projet criminel. Ce sont ces circonstances qui permettent au délinquant de
réaliser son projet criminel et même de dicter ses modalités d’exécution. C’est
dire que l’existence de ces circonstances peut être dans certains cas décisive.
Ex : délinquance professionnelle (C)
A l’inverse dans d’autres hypothèses le rôle de cet élément constitutif sera
beaucoup moindre.
Ex : crimes occasionnels contre les personnes (B)
Situations non précriminelles (D)
En matière de crime et de comportement délictueux, ceux-ci existent dès qu’il
existe un minimum de circonstances favorables.
Evénement
Evénement originaire originaire
significatif négligeable ou
absent
Circonstances de mise à
A C
exécution favorables
Circonstance de mise à
exécution peu favorables ou B D
inexistantes
Certes la situation précriminelle est une réalité extérieure, mais c’est aussi une réalité
intérieure. C’est aspect est constitué par le mode de perception de la réalité objective.
On peut même escompter que dans certaines situations l’aspect objectif soit plus
important que l’aspect subjectif. Les auteurs Mira y Lopez ont fait des études sur les
significations du mode de perception.
- 82 -
Mira y Lopez insistent sur les modes de perception des facteurs.
On peut regrouper sou victimologie l’ensemble des travaux qui font de la victime un
axe de préoccupation. Entre dans la perspective de la victimologie divers thèmes de
recherche.
Ex : enquêtes de victimation, thème du rôle de la victime dans le système de
la justice pénale, les opinions de la victime envers la justice pénale, les
possibilités d’aides et d’indemnisation.
A ce thème 6-7 lois ont améliorées considérablement la situation de la victime en
procédure pénale française. Le thème qui se trouve à l’origine des travaux de
victimologie est la relation entre la victime et l’auteur et au-delà de la contribution
éventuelle de la victime à la genèse du crime.
Ces travaux ont montré que le délinquant n’est que l’une des parties
impliquées dans le crime. Lui, le délinquant, sa victime et la situation sont imbriquées
de telle sorte que l’un des premiers victimologues FATTAH écrivait que l’étude
exhaustive du phénomène criminel implique inévitablement l’étude de la victime. Il
va sans dire que les données victimologiques qui mettent l’accent sur le rôle de la
victime dans la victimogenèse remettent en cause la conception juridique de la
victime.
Criminologie
§1 Prédispositions victimogènes16
1. Âge
Ce sont les jeunes gens qui ont le taux de victimation le plus élevé, le plus
souvent les jeunes célibataires.
Il en existe pour chaque âge : infanticide pour les nouveaux-nés,
violences contre les enfants, vols de personnes âgées17, etc…
2. Sexe
3. Etat physique
B. Prédispositions sociales
16
cf. livre Gassin n°573
17
taux de victimation très faible chez les personnes âgées
- 84 -
1) s’agissant de l’état civil, le mariage constitue une sorte de bouclier
contre les risques de victimation. Les femmes mariés ont des risques
plus faibles de victimation que les femmes vivant seules, ou divorcées.
2) en ce qui concerne les métiers certains sont plus exposés que d’autres
Ex : prostitution
3) la situation sociale : les minorités sont plus exposés que les autres
C. Aspect psychologique
Ex : débiles
Intoxiqués : ils sont exploités en permanence, mais sont aussi
exposés aux vols et à l’assassinat
§2 Nature de la victime
Criminologie
1) hypothèse de la victime absente : elle recouvre les déviances qui ne sont pas
forcément pénalisées.
Ex : consommation d’alcool, de drogues, de
prostitution, et du fait de se suicider
Ici déviant et victime se confondent et le passage
à l’acte est facilité, car les inhibitions sont
faibles.
3) hypothèse de la victime fictive : ici c’est une personne morale de droit public ou
privé qui est atteinte.
Dans ces hypothèses la force d’inhibition est
plus forte et montre une volonté criminelle plus
affermie.
Cela permet de formuler une loi criminologique : « Plus l’inhibition que le délinquant
a passé est forte, plus le passage à l’acte est difficile ».
§3 Attitude de la victime
- 86 -
A. Absence victimologique
1. Hypothèse de la victime aléatoire
La victime est ici toute étrangère à la situation précriminelle, son attitude est
pleinement différente.
Déf : victime latente : c’est un ensemble de sujets qui révèlent une disposition
permanente et inconsciente à jouer le rôle de victime.
Ex : génocide, crimes nazis, etc…
La victime fait parti d’un groupe auquel les criminels vouent une main forcée
pour des raisons idéologiques, raciales, politiques.
Parfois c’est un individu seul qui est persécuté.
Ex : militaire dans une compagnie
C’est vrai que la victime n’est pas victime du hasard Elle est persécutée pour
des raisons précises si bien que la relation coupable victime n’est pas
indifférente, mais rien ne peut être décelé auprès de la victime de sorte à lui
attribuer un rôle quelconque
B. Existence victimologique
L’attitude de la victime joue un rôle dans le processus criminogène. On peut
observer un rôle croissant de sorte à distinguer 4 sortes de victimes :
Il reste que dans bien des situations, les victimes, par leur prédispositions,
leurs attitudes contribuent à la genèse du crime, soit en incitant le criminel à
agir, soit en influençant le crime, soit en facilitant l’accomplissement de
l’action.
Cela fait de la victime l’élément principal de la situation précriminelle.
C’est une donnée importante, mais il ne faut pas se méprendre sur sa portée.
Les criminologues ne posent pas le problème en termes de responsabilité
morale ou pénale. Il ne s’agit pas de dire pour eux que le rôle de la victime ne
diminue en rien le rôle de la dangerosité du coupable.
- 88 -
Après avoir isolé les différentes composantes d’un phénomène, il convient de voir
comment celles-ci se combinent. C’est la synthèse. Si on y réfléchit on s’aperçoit que
les criminologues se sont orientés dans 2 orientations différentes.
Ils se sont efforcés de résumer les facteurs dans les acquis de la délinquance.
Ils vont s’efforcer d’analyser comment ces facteurs agissent entre eux. Ensuite
les criminologues ont fait des constructions théoriques à partir de leur recherches et de
leurs expériences de cliniciens.
Les corrélations établies sur les études des facteurs de la délinquance individuelle ont
conduit les criminologues à se demander comment les différents paramètres se
combinaient entre eux. Leurs efforts dans un premier temps se sont contentés de
chercher à expliquer la conduite délinquante puis ils se sont élevés au niveau de la
prédication.
§1 Approche classique
a. Méthodes classiques
18
Combinaison de plusieurs traits considérés comme caractéristiques du comportement étudié
Criminologie
b. Résultats obtenus
Seelig part de l’idée que pour concevoir de façon vivant les actes
criminels, il est recommandé de ne pas classer les types criminologiques
uniquement d’après les caractéristiques des faits, ou des personnalités ou des
situations. Seule l’expérience montre comment les caractéristiques se
combinent de façon typique, nous fait accéder à la réalité criminelle.
Il classe les délinquants en 8 catégories :
- les criminels professionnels
- les criminels utilitaires
- les criminels agressifs
- les criminels sexuels
- les criminels primitifs
- les criminels par idéologie
- les criminels par indiscipline
- les criminels agissant sous l’empire d’une crise
Ces typologies constituent une 1re approche pour avoir une connaissance sur
les liaisons de la délinquance individuelle.
§2 Approche moderne
a. au plan de la méthode
- 90 -
b. au niveau des résultats
Au niveau des résultats, il faut d’abord faire état de ceux découlant de l’œuvre
des Glueck ouvrant la voie aux recherches ultérieures.
2. Travaux ultérieurs
Les études précédentes ont débouché sur les désirs des chercheurs de prédire le
comportement délinquant. L’ambition des criminologues est légitime, car on ne peut
se limiter à un inventaire de la délinquance, la prédire c’est mieux.
A. Méthodes utilisées
a. En général
D’une manière générale les méthodes utilisées par ce type d’étude visent à
mettre en évidence des prédictions de délinquance, de les appliquer à un
groupe de délinquants et d’en mesurer dans un 3e temps leur fiabilité.
La difficulté essentielle consiste donc à découvrir ces prédicteurs, càd les
indices, symptômes révélateurs d’une grande probabilité délinquante.
La méthode la plus efficace est de faire une comparaison exhaustive entre des
groupes de délinquants et des groupes de non délinquants à partir d’une
recherche de synthèse totale. Faute de moyens on s’est contenté de moyens
moins ambitieux, soit en regroupant les analyses de la délinquance obtenue,
soit en se basant sur des résultats de recherches de synthèse partiels ce qui a
introduit une forme de choix.
- 92 -
- schèmes de pronostiques : c’est l’école
allemande qui a forgé cette technique.
1) on dresse une liste de facteurs du récidivisme.
Elle résulte d’une étude préalable de la
délinquance récidiviste et qui comprend une
quinzaine de paramètres
Ex : mauvaise éducations, alcoolisme,
travail irrégulier
2) Calcul grâce à l’observation directe combien il
y a de récidivistes parmi les délinquants ayant
de 1 à 15 paramètres défavorables.
3) On applique les résultats de cette liste aux
délinquants dont on veut pronostiquer leur état
de récidive
- Tables de prédiction
Les Glueck ont élaboré des tables de prédiction.
Qui ne s’attachent pas au récidivisme, mais à la
délinquance juvénile.
1) Cet instrument de prédiction de délinquance
porte sur les jeunes dès leur entrée dans l’école.
La comparaison a porté sur 500 jeunes
délinquants et 500 jeunes non-délinquants. Cela
leur a permis de dégager des paramètres
5 paramètres d’ordre social et 5 paramètres
d’ordre psychologique et 5 paramètres d’ordre
psychiatrique.
2) Les Glueck ont établi pour chaque symptôme
délinquance délinquant le pourcentage de la
délinquance et ils ont aussi pondéré les
symptômes.
Comme les Glueck ont constaté que chez 59,8%
de délinquants une discipline insuffisante de la
part du père, il ont affecté à ce paramètre le
coefficient 59,8
3) Les Glueck ont établi la table de prédiction par
la méthode dite de « l’étalonnage »
Par cet instrument on pratique le prédiction. Par
simple consultation des tables il est possible de
Criminologie
§2 Résultats obtenus
19
ou les études légales
- 94 -
Les problèmes de conduite précoce, vols, absentéisme scolaire, consommation
de stupéfiants, non seulement permettent de prédire la délinquance générale,
mais permettent aussi de prédire la délinquance grave et dans certains cas la
récidive.
La gravité d’un délit dans l’enfance semble être un bon signe avant-coureur
de la délinquance persistante à l’âge adulte.
Les mauvais résultats scolaires sont des indicateurs sur la délinquance future,
mais seulement s’ils sont produits par l’intermédiaire de comportements qui
les accompagnent.
La majorité des délinquants chroniques peut être reconnue par leur handicap
de conduite dès l’âge de l’école primaire.
Cet acquis qui résulte de la constellation des facteurs invite à constater l’effort
synthétique fait en criminologie traditionnelle.
Seulement on a à opposer à la criminologie traditionnelle le fait qu’elle
continue d’opposer l’individuel et le social, même si elle combine parfois les
2.
Higasi a écrit : « Faire la part de l’individu et l’ajouter à son milieu
dans l’étude du comportement c’est partir d’une distinction erronée. L’homme
Criminologie
n’est pas concevable et ne peut être compris que dans une situation
humaine. »
La criminologie contemporaine s’est orientée dans une dynamique évolutive. Elle est
partie de cette constatation que le comportement délinquant comme toute conduite
humaine se développe, possède une histoire. Dès lors l’étude de durée y fut introduite.
Le premier en criminologie qui en a pris conscience est de de Greeff. Depuis
lors d’autres travaux se sont ajoutés aux premiers essais de de Greeff.
La distinction porte sur la survenance du passage à l’acte et de l’évolution de
l’activité délictueuse.
Divers modèles ont été proposés qui prétendent traduire l’ensemble du comportement
délinquant, soit en restant plus en voulant englober tous les types de criminalité, soit
en étant plus modes en se contentant d’un type de conduite criminelle. On va donc se
limiter à cette 2e catégorie de modèles, car ce sont ceux-ci qui apportent une
information la plus complète.
C’est ainsi sur le processus criminogène de l’acte grave que les études de de
Greeff ont porté. Elles doivent être complétées par celles de l’homicide passionnel.
- 96 -
A. Cheminement interne du sujet
De Greeff est un précurseur dans le domaine de la dimension temporelle du
délinquant Pour exposer sa thèse il convient d’envisager la condition, les
modalités et la portée du processus criminogène de l’acte grave.
Pour que le criminel puisse passer à l’acte, encore faut-il que plusieurs
conditions soient réunies. Il faut des conditions objectives et des conditions
subjectives.
Il y a 2 conditions subjectives :
Pour décrire les étapes que soit le criminel s’oriente vers son funeste destin, de
Greeff s’est intéressé à d’Allier, un ethnologue du 20e siècle lequel s’est
intéressé au processus de conversion des indigènes à la religion catholique. De
Greeff a transposé ces écrits en criminologie à propos du crime passionnel.
assentiment formulé
l’idée de conversion apparaît et au début les autochtones
refusent cette idée de conversion, mais l’idée poursuit son
chemin et apparaît dans la conscience du sujet.
étape de crise
La crise éclate avec ces symptômes physiques ou
psychologiques. La crise ne se termine que par le passage à
l’acte ou la conversion
le processus décrit est celui qui réussit. Il est aussi arrivé que
les missionnaires se fassent massacrer
le processus est aussi réversible : il ne s’est pas fait de façon
linaire. Il peut régresser avant de progresser.
assentiment inefficace
L’idée criminelle reste au subconscient : une occasion, un fait
quelconque la fait apparaître dans la conscience. On passe alors
du subconscient au conscient.
assentiment formulé
L’idée d’un acte se fait jour. La progression là aussi n’est pas
linéaire. Au cours de cette phase des actes de substitution vont
être commis : menaces, violences corporelles, calomnies.
étape de crise
le principe de la réalisation de l’infraction est décidé, mais il
faut encore la supprimer moralement. L’intéressé doit encore
réunir ses armes.
Un rien peut déclencher l’acte. L’attitude de la victime, de la
police, etc… peuvent jouer un rôle dans la réalisation de
l’infraction.
3. Portée du processus
- 98 -
Finalement, ce qui distingue un criminel passionnel de quelqu’un qui ne l’est
pas devenu, ce n’est pas que l’un a eu le courage de réaliser une idée devant
laquelle l’autre a hésité, mais c’est que le criminel a consenti à régresser
suffisamment pour que l’acte lui devienne possible, tandis que l’autre a
sauvegardé sa personnalité.
vulnérabilité de la victime
Criminologie
rupture initiée
La femme fait savoir qu’elle a décidé de rompre, quitte le
domicile conjugal, engage une procédure de divorce, pire le
conjoint découvre qu’elle a une liaison
mort annoncée
Le conjoint juge la rupture inacceptable : alterne promesses et
menaces
le défis
La femme pose des gestes irréversibles, mais hélas le contacte
entre les conjoints peut être maintenu ce qui est fâcheux
altercation
Les partenaires échangent des insultes, font remonter d’anciens
griefs
Mise à mort
L’homme tue la femme.
- 100 -
3. Portée du processus
Certains délinquants comme les criminels passionnels ne passent à l’acte que de façon
occasionnelle. En revanche chez d’autres délinquants, la conduite anti-sociale devient
coutumière et donc assimilée à une véritable occupation. On peut parler de carrière
criminelle ou de délinquance installée.
Une question se pose : comment évoluent leurs activités antisociales ? En
particulier comment apparaissent-elles, évoluent-elles, cessent-elles ? Par quel
procédé les délinquants d’habitude font-ils leur carrière délictueuse ?
Divers travaux se sont intéressé au problème. Les uns ont appréhendé les aspects
subjectifs et les autres les aspects objectifs.
§1 Aspects objectifs
Tout le travail éducatif consiste à lui apprendre cela. Une fois adulte on va
intérioriser son agressivité et, avant de réagir, l’homme normal va tenir
compte de l’ensemble des contingences. Il va relativiser, il va compenser.
a. Délinquants d’occasion
b. Délinquants d’habitude
- 102 -
absence de subordination à une affection (carence affective)
3 étapes se succèdent :
1. Activation
2) plus l’activité illicite commence tôt, plus elle a tendance à s’étaler sur
une longue période de temps. C’est la stabilisation de l’activité dans le
temps.
2. Aggravation
- 104 -
Dans une 2e étape la carrière se développe, s’aggrave. 5 stades forment cette
étape.
Selon les situation des chevauchements peuvent se produire ainsi que des sauts
d’un stade à l’autre peuvent se faire, mais l’orientation générale est commune.
Cette évolution traduit l’enracinement de ces individus dans une carrière
délinquante.
3. Désistement
- 106 -
l’attention des criminologues sur les variations considérables de la liste des
infractions d’une société à l’autre. Or cet aspect n’a pas été poussé très loin.
Avec la criminologie interactionniste la perspective se modifie.
Le comportement non conforme n’est plus considéré comme une
réalité subjective, mais comme une construction de la société.
La 1re raison est que les valeurs que les incriminations prétendent
défendre sont les valeurs des personnes ayant le pouvoir politique,
économique et social. Certes il peut y avoir un accord quasi unanime sur les
valeurs fondamentales. Le nombre de valeurs que le CP prend en compte ne
sont pas les valeurs partagés par tous les groupes sociaux.
La délinquance apparaît dans certains groupes alors comme
l’affirmation d’une valeur, d’un droit. La liste des infractions varie selon les
valeurs que le législateur entend consacrer.
La conduite déviante ne préexiste donc pas à l’intervention du
législateur. C’est lui qui crée ce comportement.
La 2e raison tient au fait que le délinquant n’est reconnu comme tel que
s’il est découvert. L’existence du chiffre noir ne serait pas un problème si seul
le hasard expliquait la découverte. Or en réalité cette découverte est aussi
conditionnée par des stéréotypes de dangerosité.
Ex : jeune âge, origine ethnique étrangère, etc…
Elles déclenchent une réaction plus rapide et plus rigoureuse et cela renforce
l’idée que la délinquance est une construction sociale. C’est la loi qui définit et
catégorise le délinquant.
2. Conséquence
a. au plan de la recherche
Criminologie
1. Contenu de la réaction
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2. Conséquences de la conception interactionniste
a. au plan de la recherche
a. Appréciation positive
b. Appréciation négative
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