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ICI POUR
RESTER
L'art en prison................................................................................................ P. 13
QUE FAIRE CET ÉTÉ ?............................................................................................... P. 14-15
Arts
CHRONIQUE.............................................................................................................. P. 16
La vie d'une peintre monoparentale................................................... p. 17
expérience unique................................................................................ P. 18
ENTREVUE DE BASKET-BALL........................................................................ P. 19
sports
UNES DE L'ANNÉE......................................................................................... P. 23
LA ROTONDE AU PRÉSENT............................................................................. P. 24-25
autres
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section
l’Université d’Ottawa (SÉUO) afin qu'il prendre que parfois d’ajouter quelques
assure dorénavant la gestion financière dollars, ça peut faire une grande diffé-
des services sur le campus. Les résultats rence à la vie communautaire et à l’im-
du référendum qui se déroulait du 3 au plication sociale ». C’est l’avenir de cette
5 avril confirment que le SÉUO accueille vie communautaire qui sera entre les
son tout premier comité exécutif comp- mains des étudiant.e.s en septembre.
tant quatre candidats élus par vote de
Revivifier la vie étudiante
confiance. La Rotonde révèle les pre-
mières priorités et projets d’avenir du Bien que le syndicat prévoit une baisse
comité en devenir. importante de son budget, les candidats
à l’exécutif restent motivés à réaliser
Un moment déterminant des projets ambitieux. Jason Seguya,
C'est avec 82,8 % des voix que la popu- commissaire à la vie étudiante, propose
lation étudiante de l'Université d'Ottawa l’organisation de plusieurs événements
a voté en faveur de la collecte de frais de collaboratifs entre les corps fédérés et
cotisation par le SÉUO. Malgré ses pro- le Syndicat. « La Semaine 101 est le seul
jets ambitieux, le financement de cer- événement collaboratif. J’aimerais or-
tains de ses services demeure précaire ganiser au moins un autre grand événe-
vu l’initiative de liberté de choix mise en ment collaboratif par année, à but phi- ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE
place par le gouvernement provincial. lanthropique », explique-t-il.
qu’« il faut juste faire plus d’efforts pour turbulence qui a caractérisé la politique
Cette réforme prévoit le financement de Après son élection, les premières actions
planifier en fonction du budget ». étudiante au cours de l’année. Pour ce
29 % des services sur le campus jugés es- seront en lien avec la Semaine 101. Il
faire, Rony Fotsing, commissaire aux
sentiels par le gouvernement provincial. désire rédiger des règlements équitables Chaque dollar compte opérations, propose d'envoyer les rap-
Ceux-ci comprennent « les programmes assurant la sécurité des participants et ports financiers mensuels du syndicat
d'accompagnement à pied, les services fournir une formation aux guides de la La réduction du financement menace
à tous les étudiant.e.s via courriel, afin
de santé et de counselling, les sports et Semaine 101 en matière d’équité et de également l’existence de services et de
de faire preuve de transparence sur la
les loisirs ainsi que le soutien scolaire », prévention des agressions sexuelles. commerces sur le campus. La première
conduite financière. Fotsing voudrait
selon un communiqué émis le 17 janvier étape de Sam Schroeder, commissaire à
Réaliser des événements ambitieux tout également organiser des tables rondes
2019 par le ministère de la Formation et la revendication, s’agit du maintien des
en faisant face à une réduction poten- publiques, où les étudiant.e.s pourront
des Collèges et Universités. services pendant la période de transi- indiquer directement aux membres de
tiellement paralysante du budget sera
tion. Tenant compte du budget réduit, l’exécutif comment ils voudraient que
Les étudiant.e.s pourront sélectionner un défi de taille pour l’éventuel comité
il a l’intention d’optimiser l’utilisation leurs cotisations soient dépensées.
précisément, parmi les services jugés exécutif. Seguya prévoit que la vie étu-
des ressources pour limiter le gaspillage.
non-essentiels par le gouvernement, diante l’an prochain sera caractérisé
« La possibilité de maintenir les services Le SÉUO et le dossier francophone
ceux qu'ils veulent financer. Ceux-ci in- par de nombreuses levées de fonds pour
dépendra de l’efficacité, et ça risque de ne
cluent le Syndicat, les clubs, les corps fé- financer les événements sur le campus. Pour Natasha-Lyne Roy, commissaire
pas être facile », confie-t-il.
dérés, les médias étudiants, les conseils Il s’engage également à obtenir un finan- aux affaires francophones, la première
juridiques et les quatorze services mis cement externe le plus souvent possible. Regagner la confiance étudiante étape sera de s’assurer que les commu-
sur pied par la Fédération étudiante de Davantage d’événements collaboratifs nications du syndicat paraissent d’abord
l'Université d'Ottawa (FÉUO). La passe entre corps fédérés permettront de Le financement n’est pas le seul défi de en français, et ensuite en anglais. Roy
d'autobus U-Pass sera quant à elle prise mettre en commun les budgets selon taille que le SÉUO devra relever. Ce der- veut s’assurer que les services sur le
en charge par le service des cartes de Seguya. Il souligne la faisabilité des nier devra également tâcher de regagner campus soit tous offerts dans les deux
l'Université d'Ottawa. événements d’envergure en expliquant la confiance du corps étudiant après la langues officielles.
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Dire adieu à la FÉdération tenir le droit à ces espaces. Ça va être FÉUO, des procédures internes et de la SÉUO risque de perdre encore plus
MAEVE BURBRIDGE
difficile parce que je pense que l’Uni- constitution. On a entamé ces change-
JOURNALISTE de services au cours de sa transi-
versité veut reprendre beaucoup de ces ments mais c’était déjà trop tard.
Le moment des adieux est venu pour
tion ?
espaces-là.
la Fédération étudiante de l’Université LR : Croyez-vous que le SÉUO va être
PB : J’espère que non. J’espère aussi que
d’Ottawa (FÉUO). Paige Booth a débu- LR : Comment s'est déroulée, et va en mesure de créer un environne-
le référendum pour l’initiative Liberté
té l’année en tant que vice-présidente continuer de se dérouler, la tran- ment de travail plus sain ? de choix obtienne un oui pour pouvoir
aux affaires externes de la FÉUO et l’a
sition ? continuer à offrir ces services. Si le ré-
terminée comme présidente par inté-
PB: Je pense qu’il y aura toujours un
férendum ne passe pas, il ne va pas y
PB : Je pense que ça avance bien, mais certain niveau de désaccord, mais il
rim. S'étant retrouvée au centre d'une
avoir de syndicat ni de services. Rien
c’est difficile parce qu’il y a beaucoup faut faire de notre mieux en tant qu’in-
période tumultueuse en matière de
ne va rester. Le transfert des services
d’incertitudes. Le SÉUO devra signer dividus pour essayer de trouver des
politique étudiante, Booth se prononce
va dépendre de si on va pouvoir obte-
solutions aux désaccords. C’est impos-
par rapport au démantèlement de la une entente avec l’Université pour per-
sible de plaire à tout le monde, et c’est nir un financement pour les services ou
Fédération, aux politiques controver- mettre à la FÉUO de transférer ses ac-
un travail qui est vraiment difficile. Il non. Je pense qu’il faut faire preuve de
sées de Ford, et à la transition vers tifs au SÉUO. En ce moment, le SÉUO
faut être à l’écoute des commentaires créativité et d’innovation pour assurer
un nouveau syndicat étudiant. Pour n’est pas dans une position où il est ca-
et des critiques pour agir en fonction la continuité de tous les services parce
effectuer un retour sur l’année qui a vu pable de prendre en charge les actifs de
de ceux-ci. Il faut toujours garder de qu’on va avoir moins de financement.
la fin de l’institution, la dernière pré- la FÉUO. On attend aussi que le SÉUO
bonnes intentions pour assurer qu’on De la part de la FÉUO, on va contribuer
sidente de la FÉUO, Paige Booth, rend signe une entente pour reprendre les
ne se trouve pas dans une situation avec toutes les ressources qu’on peut
les comptes. employés syndiqués, mais avec le réfé-
toxique, mais je pense que le fait d’avoir pour s’assurer que les services puissent
rendum, il y a encore beaucoup d’incer-
La Rotonde (LR) : À plusieurs mo- des opinions fortes et des désaccords, continuer d'exister sur le campus, mais
titudes.
ça fait partie de l’environnement du il y a une limite à ce qu’on peut faire.
ments au cours des derniers mois,
LR : L'année a été particulièrement syndicat étudiant. Sans ça, on ne peut
vous avez exprimé des doutes LR : Qu’espérez-vous que le nouveau
pas prendre des décisions informées.
mouvementée avec des allégations
quant à la faisabilité de la tran- nouveau syndicat accomplisse pour
Je pense que c’est impossible d’avoir
allant de la fraude à un environ-
sition des services de la FÉUO au un syndicat parfait où il n’y a pas de la population étudiante ?
nouveau syndicat. Que pensez-vous nement de travail toxique, pou- désaccords.
vez-vous revenir sur ces moments PB : On a besoin de plus de ressources
de l’état actuel de cette situation?
LR : Est-ce que vous travaillez avec pour la santé mentale. C’est aussi une
et les défis qu'ils ont représenté ?
Paige Booth (PB) : Ça va être difficile le SÉUO ? Si oui, de quelle manière ? très bonne idée qu’il y ait un commis-
de faire la transition de tout, notam- PB: La chose la plus importante qu’il saire aux affaires francophones pour
PB : Oui, on a des rencontres chaque
ment des entreprises, mais je sais fallait que la FÉUO fasse, c’était d’être à faire plus pour les étudiants franco-
semaine. Personnellement, j’espère
que moi et les autres membres de la l’écoute des critiques. Je pense que cela phones sur le campus. Les étudiants
vraiment qu’il puisse réussir, donc si
FÉUO, présentement, on fait de notre a été une tâche particulièrement diffi- francophones souffrent beaucoup en
jamais il a besoin de quelque chose,
mieux pour aider le Syndicat étudiant cile pour la FÉUO, et la communication matière des études, de l’accès aux res-
moi personnellement et la FÉUO, on
de l’Université d’Ottawa (SÉUO). On par rapport à ces situations était aussi sources de santé mentale, et de la repré-
va s’assurer qu’il a les ressources néces-
a reçu un avis de vacances pour nous un point faible. Oui, c’était très difficile, sentation lors d’événements. J’espère
saires. Personnellement, je ne veux pas
avertir de quitter les lieux de l’Univer- mais il y avait clairement des points où voir le nouveau syndicat accomplir
m’impliquer officiellement dans l’orga-
sité. L’espace appartient à l’Université, la FÉUO devait agir. Je suis fière qu’on beaucoup sur ce plan-là. J’espère aussi
nisation.
donc le nouveau syndicat doit entrer en ait vraiment essayé de faire des chan- qu’il sera en mesure d’entretenir une
négociation avec l’Université pour ob- gements au niveau de la structure de la LR : Est-ce que vous pensez que le relation saine avec l’Université.
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tat va pencher vers le oui ou vers laboration avec les corps fédérés, je
pense qu’on a beaucoup accompli. J’ai
le non ?
travaillé beaucoup avec l’Université, les
PB : J’espère que ça penche vers le oui, corps fédérés sur ses politiques et avec
parce que même si on obtient un oui, le Centre des droits des étudiants pour
la plupart des services restent des paie- créer des politiques justes. Je pense que
ments optionnels. Mais je ne peux rien j’ai beaucoup accompli sur ce plan-là,
prédire. Peut-être que les étudiants mais il y avait beaucoup plus d’objectifs
vont voir le montant qu’ils paient en que j’avais comme V.-P. externe.
cotisation, les 200 et quelques dollars,
et tout simplement dire non. Donc, j’es- LR : Si vous pouviez donner un
PHOTO : MATHIEU TOVAR-POITRAS
père qu’ils vont voter pour le oui, mais conseil aux nouveaux membres de
je pense qu’on doit continuer à commu-
PB : C’était difficile au niveau person- relations-là. On a beaucoup collaboré l'exécutif, que serait-il ?
niquer avec les étudiants pour les infor-
nel. C’était difficile de continuer avec avec les corps fédérés et les clubs. J’ai
mer des conséquences potentielles de PB : Ce serait de toujours garder des
mes études et de prendre soin de ma beaucoup travaillé avec les syndicats
ce référendum. bonnes intentions à l’esprit, que c’est
santé mentale, mais en fin de compte sur le campus comme le Syndicat ca-
nadien de la fonction publique, l’Asso- impossible de plaire à tout le monde, de
LR : vous prononcez-vous contre j’ai beaucoup appris et je suis contente
ciation des étudiant.e.s diplômé.e.s de travailler fort et de prêter l’oreille aux
l'initiative de Liberté de choix d’avoir vécu cette expérience. C’est une
l’Université d’Ottawa et l’Association critiques.
expérience dont je me souviendrai pour
du gouvernement progres-
toujours. des professeurs de l’Université d’Ot-
siste-conservateur ? LR : Que ferez-vous l'an prochain ?
tawa. Je suis vraiment fière des bonnes
LR : De quoi êtes-vous le plus fière relations que j’ai entretenues avec eux. PB : Je vais compléter mes études. Je
PB : Oui, parce que je pense que tous
les services sont essentiels. Le Centre
dans votre rôle de présidente par veux travailler dans la communauté
LR : Vous êtes la dernière prési-
de la fierté est un service essentiel, la intérim de la FÉUO ? Qu’est-ce que pour des causes entourant la santé
Banque alimentaire est essentielle, les dente de la FÉUO, comment pou- mentale. Je veux aussi déménager pour
vous auriez pu mieux gérer ?
médias étudiants sont essentiels. Tous vez-vous décrire la situation dans être plus près de ma famille. Je veux
ces services sont essentiels. PB : Je ne peux pas me rappeler d’un laquelle vous vous trouvez ? juste continuer avec une vie plus calme.
temps où les relations entre la FÉUO J’ai vraiment mis ma vie personnelle et
LR : De manière générale, comment et les corps fédérés étaient bonnes. Il PB : Unique. Je ne trouve pas les mots mes études de côté pour m’occuper de
s'est passé votre année en tant que y a toujours eu un écart. Cette année, pour la décrire. Je suis heureuse que la FÉUO cette année, mais je pense que
membre de l'exécutif de la FÉUO ? j’ai eu l’impression qu’on a rétabli ces j’aie l’opportunité de donner tout ce c’était nécessaire.
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olence sexuelle comprend aussi, entre autres, l’agression sexuelle, le harcèlement criminel, médiateur de la paix afin de défendre les
l’attentat à la pudeur, le voyeurisme et l’exploitation sexuelle. Selon le Règlement 67 sur la intérêts diplomatiques. Sa neutralité est
prévention de la violence sexuelle de l’Université d’Ottawa, le harcèlement sexuel consiste actuellement présente dans les relations
à adopter une ligne de conduite caractérisée par des remarques ou des gestes vexatoires, à États-Unis-Iran, Géorgie-Russie et 4
caractère sexuel, commis sans consentement. Le harcèlement sexuel inclut, par exemple, autres mandats.
une promesse de récompense pour acquiescer à une demande ou une menace face à un re-
fus, une relation qui constitue un abus de pouvoir dans un rapport d’autorité et l’échange Belgique
de photos à caractère pornographique sans consentement. La Belgique s’est officiellement excusée
suite aux injustices infligées aux milliers
Quelles sont les recours pour les victimes sur le campus ? Quelle est l’importance d’avoir d’enfants métis nés en Afrique pendant
ce genre de ressources à l’université ? la période coloniale. Ces enfants de
pères belges et de mères congolaises,
Les survivants et survivantes de violences sexuelles peuvent faire appel à divers services pour rwandaises et burundaises ont été vic-
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les soutenir suite à un incident. Il est important que ces ressources soient facilement accessi- times de ségrégation. Le premier mi-
bles pour assurer la sécurité, le bien-être (physique et émotionnel) de tous les membres de la nistre Charles Michel a déclaré devant
communauté universitaire, ainsi qu’une réponse adéquate aux incidents. la Chambre des représentants : « Au
Voici les services sur campus : le Bureau des droits de la personne, le Service de la protection, nom du gouvernement fédéral belge, je
le SASS et le Programme d’aide aux employés et à la famille. présente nos excuses aux métis issus de
L’Université entretient un partenariat avec deux organisations communautaires d’Ottawa : la colonisation belge et à leurs familles
le CALACS francophone d’Ottawa (pour femmes francophones) et l'ORCC. Plusieurs autres pour les injustices et les souffrances
services sont offerts pour les survivants et survivantes sur et hors campus et il est possible qu’ils ont subies ».
de trouver ces informations sur le site web Violence sexuelle : Soutien et prévention, dans la
section Ressources. République Démocratique du Congo
En moins de 3 semaines, le virus Ebola a
Pourquoi le harcèlement sexuel est-il un phénomène de plus en plus discuté et présent ? pris la vie de plus de 100 congolais. De-
Plusieurs facteurs pourraient expliquer pourquoi la question de la violence sexuelle est de puis 1976, il s’agit de la dixième grosse
3
plus en plus présente depuis les dernières années. Par exemple, on peut penser aux efforts du épidémie de fièvre hémorragique en sol
mouvement féministe pour la lutte contre les violences faites aux femmes, les cas médiatisés, congolais. Elle constitue la plus grave
le mouvement #MoiAussi et la mise en place de politiques et de ressources pour intervenir et épidémie après celle de 2014 qui avait
prévenir la violence sexuelle sur les campus universitaires. fait plus de 10 000 victimes. Selon les
Enfin, même si la violence sexuelle n’est pas une problématique nouvelle, nous assistons autorités sanitaires, les victimes sont au
présentement à une discussion plus ouverte, dans notre société, et il est à espérer que cette nombre de 702 depuis la déclaration de
discussion restera bien présente et que les efforts seront continus, afin que les survivants et l’épidémie en août. 339 personnes ont
survivantes soient entendus et soutenus. été soignées de la maladie depuis cette
annonce.
R
générale annuelle le 11 Avril prochain
au local FSS7035, à 17h30.
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L'art en prison
S'exprimer derrière les barreaux dans la société civile. D’après leurs expé- dangereux que lorsqu’ils y sont entrés ». aux hommes la possibilité de contes-
MAEVE BURBRIDGE & riences, Shah et Brooks affirment néan- Sa vidéo Fly in the Ointment (disponible ter les points de vue de la société et les
VIKTORIA MIOJEVIC moins que ces programmes brisent le sur YouTube), qu’il avait écrite pendant conceptions erronées concernant les pri-
cycle de criminalité. une période prolongée en cellule d’isole- sonniers ».
Faire peindre, danser et composer des ment, narre la profondeur de la solitude
Rebâtir sa confiance Ces programmes sont souvent critiqués,
criminels en milieu carcéral : voilà une du prisonnier et l’exposition à la violence
jugés dérisoires ou annexes par la socié-
méthode de réformation des détenus qui D’après Brooks, « les détenus déve- quotidienne. Son récit est un appel à la
té, le personnel de prison ou les détenus
s’éloigne de l’idée de la prison comme loppent un sens de fierté et de respect prise de conscience collective pour re-
eux-mêmes. Brooks explique la stigmati-
lieu de punition. La méthode permet- d'eux-mêmes qui les aide à briser [leurs] créer, par l’art, un lien sensible entre les
sation entourant ces programmes ; selon
trait de développer une meilleure image comportements destructifs ». C’est cette barreaux de la cellule et la société qui
elle, « le système est conçu sur un prin-
du détenu, tout en changeant son image estime de soi nouvellement acquise qui détourne le regard de ce milieu opaque.
cipe de punition, et donc le personnel de
à l’extérieur des murs de la prison. L’art leur permettrait de « vivre dans un état
permettrait-il au détenu de redevenir La compagnie de théâtre WHoS, William prison peut parfois penser que les déte-
plus calme et plus heureux, en dedans et
plus individu que criminel ? Head on Stage, en Colombie-Britannique nus ne méritent pas la chance de faire
en dehors de la prison », pour reprendre
est un cas unique au Canada avec ses 57 de l’art ». Malgré cela, les programmes
les mots de Shah.
Le paradoxe de la pratique artistique en représentations au compteur. Depuis se multiplient partout en Amérique du
milieu carcéral est que celle-ci promeut Cette facette du système paraît particu- plus de trente-sept ans, cette compa- Nord et même en France où le gouverne-
l’expression de soi dans une institution lièrement puissante lorsqu’on considère gnie invite le public en prison. Ancienne ment contribue directement au finance-
qui cherche à effacer l’individu. Ces pro- que « les gens arrivent en prison avec étudiante en criminologie à l’Université ment de ces programmes de réinsertion.
grammes commencent à faire du bruit un bagage psychologique [et qu’]ils ont d’Ottawa, Ridha Thana a réalisé son mé- Pour Frigon, ces programmes devraient
pour leurs bienfaits psychologiques souvent eu des histoires de vie assez moire sur cette compagnie en 2018. Elle être encouragés par le gouvernement
même s’ils font toujours l’objet de stig- difficiles », d’après Sylvie Frigon, profes- y explique que « grâce à la présence et à canadien et à la charge financière du fé-
matisation. seur de criminologie à l’Université d’Ot- la participation d’un public, WHoS offre déral.
tawa qui participe aux
L’art de la maîtrise de soi programmes d’art en
prison en tant qu’inter-
L’incarcération est un défi psychologique
venante. Dans ce sens,
de tous les instants : violence, peur, las-
l’art permet de rebâtir
situde et solitude sont le plat quotidien
une confiance en soi qui
des détenus. Shreya Shah, directrice du
a été érodée dès le jeune
programme canadien de l’organisation
âge d’après Frigon, qui
Art de vivre qui offre des programmes
qualifie l’art en prison
axés sur la spiritualité et l’art, explique
d’un « baume » qu’on
que « les détenus n’ont aucun contrôle
appliquerait à la plaie
sur la manière dont ils se font traiter en
d’un passé douloureux.
prison, et nous non plus d’ailleurs. Mais
ce qu’on peut faire, c’est de guider leur
Impact non négli-
réaction ». En effet, ces programmes
réussissent à réapprendre aux détenus geable... selon cer-
comment aborder leurs sentiments né- tains
gatifs. Shah dit observer que « cela per-
met une meilleure maîtrise de soi ». Les trente années d’in-
carcération de Peter
Laurie Brooks, directrice générale au Collins et sa connais-
William James Association Prison Art sance du milieu carcé-
Project, organisation qui offre des cours ral mettaient au jour,
et ateliers artistiques dans les prisons quelques mois avant
californiennes, a observé en intervenant sa mort, les conditions
directement dans les prisons que les pro- d’emprisonnement
grammes d’art dans celles-ci tendent à à Hull. Il répondait
réduire les comportements violents. Peu au micro du Ottawa
d’études ont été réalisées pour prouver Citizen que les déte-
l’efficacité de ces programmes, en termes nus libérés « sont plus ILLUSTRATION: ANDREY GOSSE
de prévention de récidive et réinsertion frustrés, instables et
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sociales.
à l’aréna Tom Brown, à l’ouest de la capitale. Seront au rendez-vous de centre-ville ottavien du 14 au 15 juin, les transformant en une galerie d’art
interactive à l’air libre. Encore une fois, il s’agit d’un événement qui per-
nombreux artistes, la présence de plusieurs étant déjà annoncée sur le site
mettra de s’épanouir, d’être créatif et de profiter du beau temps sans même
internet, et d’autres restent à venir. Parmi eux, le groupe de rock canadien
sacrifier un dollar. À l’affiche : le groupe Stars le 14 juin et Cœur de Pirate
Yamantaka // Sonic Titan offrira une performance le vendredi 7 juin. S’en
le 15 juin.
suivra le samedi de Charlie Major, artiste canadien de musique country. Le
dernier jour, soit le dimanche 9 juin, se présentera sur la scène Aspects, un
musicien canadien originaire de la Colombie-Britannique.
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16 A R T S e t C U LT U R E l al ar or toot no dn ed e l e mlaurnddi i 289 av
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Chronique
Un appel à la nouveauté
dans ce résumé de l’année. Je crois C’est un enjeu, certes, mais pourquoi ce tumulte de déjà-vu, une issue de dis-
EMMANUELLE GINGRAS que cette simple action n’a eu d’autre les coupures de Ford ont-elles dû avoir tinction. Quand je parle de distinction,
CHEFFE DU PUPITRE ARTS ET CULTURE conséquence que d’unir les artistes lieu pour qu’on parle enfin des Franco- je ne la soulève pas qu’à de purs intérêts
francophones de la région. La Rotonde Ontariens ? Les gens peuvent s’unir, esthétiques, mais parce que je crois que
Alors que l’année chemine vers sa fin, je
abordait, entre autres, il y a quelques loin de Ford, et être ingénieux sans les scandales artistiques sont des reflets
crois que deux débats ont particulière-
semaines, le nouveau recueil tumul- « excuses » pour être reconnus. de ce qui se produit out there. Et ce out
ment animé les médias concernant les
arts. Des discussions qui selon moi ont tueux unissant des poètes franco-on- there, c’est la politique, l’économie, le
Les communautés artistiques existent
omis de considérer certains angles... tariens révoltés, La Lumière de notre social. J’ai cette vague impression de
à Ottawa, mais elles semblent ti-
colère. Lors d’une soirée de récitation stagnation. Certes, quelques audaces ici
mides. Voilà, le local d’ici est silen-
imites de la liberté d’expression intitulée Oser la Résistance, le bis- et là viennent insurger, mais où est l’art
cieux. Je n’ai rien contre l’humilité,
tro-bar Gainsbourg accueillait, dans le qui scandalise un monde ? J’aimerais
Robert Lepage se faisait taire cette mais le désir de se faire reconnaître ne
cadre du Salon du livre de l'Outaouais, bien la folie, l’impardonnable ; cela
année avec son spectacle Kanata. Un semble pas si présent dans la région.
des poètes avec le même embalement voudrait dire qu’il y a discussion et
« recul de la liberté artistique [qui Ce n’est que par la distinction qu’une
que Michèle Lalonde et son fameux réflexion, qu’il y a mouvement dans le
est] intolérable », comme s’est révol- réelle écoute sera faite à la culture et
poème Speak White. J’ai pu sentir une monde. Peut-être est-ce le plus grand
té le chef du parti québécois, Jean- surtout que celle-ci se répandra. Je
énergie, un désir d’être entendu. Alors problème de l'actuel ? Il se refuse à la
François Lisée, sur Twitter en juillet n’arrive plus à compter le nombre de
qu’attendent les gens pour l’être ? nouveauté et se bâtit et se forge de roc
dernier. Une lettre envoyée au journal fois que j’ai entendu dire : « le Québec
« Nous sommes, nous serons » ? Nous tel un grand nœud impossible à défaire
Le Devoir de la part d’un regroupe- prend toute la place ». Et bien, osez être
serons lorsque du changement se pro- pour qu’on le laisse enfin tranquille.
ment autochtone soulignait à nouveau reconnus ! Que les gens se réunissent,
duira. Faut-il attendre un autre scan- Une petite survie de surface avec ça ?
avoir été représenté sans eux et ce, en qu’ils idéalisent, qu’ils explorent, qu’ils
dale comme le spectacle MILF, dans Bon, il est vrai que l’art n’est pas timide,
dépit de leur capacité à culturellement commettent, qu’ils réfléchissent, qu’ils
une mise en scène de Pierre Antoine il connaît ses controverses, mais peut-
enrichir la scène. La discussion a donc osent ! Qu’ils soient la voix d’une nou-
Lafon-Simard, pour faire parler les être connaît-il un peu trop les mêmes
été initiée : quelles sont les limites de velle forme d’audace.
Franco-Ontariens ? Remède rafraîchis- ? Je me demande simplement quand
la représentation culturelle sur scène ?
sant côté nouveautés, selon moi, pour se présentera la porte de sortie à cette
Ce n’est pourtant qu’après avoir écouté révolution artistique requise ?
une communauté artistique qui s’inté- salade de crise existentielle sur le plan
la mise en lecture d’Al Jar'at Ingrates,
resse bien trop à sa crise linguistique. Pour revenir à un avis plus général sur artistique. Cette panoplie excessive de
reprise de la pièce Les Belles-sœurs
l’art en soi, je dirais que c’est toujours courants mène à un tumulte encom-
selon un dialogue culturel maghrébin,
Je crois qu’il faut créer au-delà de ça. un appel à la révolution que nous sem- brant et il devient difficile de savoir où
que le débat s’est compliqué pour moi.
Être reconnu pour autre chose que cela. blons nécessiter. Je ne vois plus, dans porter l’œil.
À la Nouvelle Scène Gilles-Desjardins,
Éric Beevis nous présentait une dou-
zaine de femmes, elles-mêmes ma-
ghrébines, sur scène. Particularité : pas
une d’elle n’était actrice. N’y avait-il pas
moyen de recruter des actrices arabes
dans la région ? Semblerait qu’elles
se font relativement rares ! Ce qui en-
gendre la question suivante : et si les
minorités visibles se faisaient moins
voir sur scène puisqu’elles sont moins
nombreuses en terme de chiffres dans
la communauté artistique ? Je pense
qu’il est ainsi à considérer une couche
que plusieurs semblent oublier dans
un tel débat : qu’est-ce qui crée ce
phénomène ? Comment atteindre des
communautés qui se battent pour leur
survie économique et pour leur adap-
tation ? L’art ne devient qu’occasion et
élitisme. Pourrions-nous ici discuter
d’une lacune de ce côté-là qui est, selon
moi, quand même très politique ?
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A R T S e t C U LT U R E la rotonde numéro 23 17
Une vie aux multiples tableaux cabulaire plastique ». L’art est devenu Un défi-clé de sa vie d’artiste : se « enfants étaient éveillés : c’était un sacri-
MILÉNA FRACHEBOIS tellement important dans sa vie que c’est réinventer constamment, [...] se sur- fice à faire. « Il fallait trouver le temps
JOURNALISTE « un besoin qui peut faire peur, créer passer », être en compétition avec en 24 heures d’arriver à accomplir tout
beaucoup d’angoisses ». soi-même. Il faut que chaque pièce ce que je voulais faire », souligne-t-elle.
Certains choisissent d’être pompiers, soit unique et « plus forte que la pré-
d’autres avocats… Et certains prennent Enfin, elle a pris 5 ans pour finir ses
Les défis d’une vie d’artiste cédente ». L’artiste avoue avoir peur
l’heureux défi d’être artistes. Défi qui études qu’elle a menées à temps partiel.
de ne pas arriver à produire de pièces
plus est quand il s’accompagne d’un défi Julie Beauchemin est une artiste cana- Elle a fait de nombreuses concessions
assez fortes, ou bien de se dire que
parental : élever ses enfants seuls. Est- dienne qui relève de nombreux défis afin de pouvoir jongler avec les différents
c’était sa dernière bonne pièce, la fin
ce vraiment possible ou est-ce réservé dans son métier. Elle alterne entre son tableaux de sa vie. Elle a notamment dû
de sa carrière.
emploi à temps plein pour la compagnie abandonner la location d'un studio de
aux Wonder Women ?
Hexo et sa passion qu'elle exerce à temps peinture afin d’être plus présente pour
Concilier art et vie familiale
Être artiste, employée, mère et de- partiel. Anciennement employée pour le ses enfants. Un autre accomplissement
voir élever ses enfants toute seule : gouvernement, Julie avoue ne pas avoir Julie Beauchemin est une artiste et mère difficile à atteindre : « rester saine
voilà la route qu’a empruntée Julie apprécié l’environnement très archaïque de deux enfants. Après avoir vécu 3 ans d’esprit ». Heureusement, Julie a eu la
Beauchemin, artiste-peintre originaire que lui imposait sa vie professionnelle. au Mexique dans sa vingtaine, elle a ren- chance de côtoyer un bon groupe d’amis
de Gatineau. Diplômée de l’UQO, la Elle explique tout de même la nécessité contré le père de ses enfants. Ils ont dé- et a bénéficié du soutien de sa mère.
peintre a toujours eu ce côté artistique, d’avoir un emploi en parallèle, crucial cidé de venir s’installer au Canada après
Avant d’être enceinte de son premier
qui s’est défini dans sa vingtaine lors- pour s’assurer d’avoir un revenu fixe. Si une visite. Ils se sont séparés et le père
enfant, Julie bougeait beaucoup. Après
qu’elle a voyagé au Mexique. Elle a tra- sa passion n’est qu’à temps partiel, cela est retourné dans son pays natal de ma- la naissance de son enfant, elle a dû être
vaillé dans une galerie, et rêvait d'y voir lui permet toutefois « d’arrondir les fins nière permanente. À ce moment-là, Julie plus sédentaire et a ressenti le besoin
ses œuvres. Quand elle revient, Julie dé- de mois ». Elle ne touche aucune aide Beauchemin a dû élever seule ses enfants de voyager, s’évader, mais ne pouvait
cide de commencer à créer. Plus jeune, financière. Le métier d’artiste est irrégu- de 2 et 5 ans. Suite à cela, elle enchaînait pas partir de chez elle. Dès lors, elle s’est
elle aimait beaucoup dessiner, mais ne lier en ce qui concerne les revenus, mais une vie rythmée entre couches, cahiers mise à peindre régulièrement, consciente
comprenait pas à quel point cela la pas- il est également « difficile physiquement et travail. Au début, il a été extrêmement du talent qu’elle avait. Sans cela, elle
sionnait jusqu'à ce qu'elle se rende aux et mentalement », selon la peintre. difficile pour elle d’être une mère mo- n’aurait pas commencé à peindre et n'au-
études universitaires, après lesquelles Surtout en tant que femme, être artiste noparentale, artiste et étudiante. Elle a rait pas cherché à assouvir sa curiosité
elle a décidé de devenir une profession- est très difficile et très peu reconnu. souvent pensé abandonner, car elle était artistique à l’université. Sa fille, la plus
nelle en 2015. Elle est dorénavant re- Récemment, Julie a vendu 5 tableaux à bout, fatiguée. Les nuits de l’artiste se jeune, l’aide aussi dans son imagination.
présentée à la galerie St-Laurent+Hill. qui lui ont permis de partir en voyage, résumaient à deux ou trois heures, car Elle lui donne des idées, intervient sur
Cette amoureuse d’art abstrait considère chose qu’elle n’avait pas faite depuis 15 elle devait finir ses travaux et ses pein- ses tableaux. Elle a été très présente avec
celui-ci comme un « langage », « un vo- ans. tures. Elle ne pouvait le faire quand ses sa mère aux ateliers.
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section
expérience unique
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Sports et Bien-être la rotonde numéro 23 19
entrevue de basket-ball
La Rotonde (LR) : Comment évalue- quand je dis qu’on avait l’air d’une jeune importe les mauvais ou les bons mo- on va avoir les retours de Stoqua et Muise
équipe qui manquait d’expérience. ments, le focus est sur les 3 matchs en et je m’attends à ce que les deux soient
riez-vous la performance de votre
3 jours à Ottawa durant le championnat. à 100 % pour le début de la prochaine
équipe cette année ? LR : À quoi peut-on s’attendre de Toute l’année va être une préparation saison. On croit qu’avec eux, on va avoir
votre équipe l’an prochain ? pour être prêt pour ce week-end. deux joueurs qui vont être prêts à rem-
James Derouin (JD) : On a fait bien
placer Brandon. Comme Mackenzie a
considérant que c’était un peu une année LR : Est-ce que ça sera un défi pour
JD : On veut bâtir sur la fondation qu’on joué le rôle de cinquième homme dans
de reconstruction avec la perte de plu-
a en ce moment. Avec Calvin Epistola vous de s’assurer que les joueurs ne un alignement de type small ball, du
sieurs joueurs clés de l’année 2017. On
qui revient, Gage Sabean qu’on croit genre Draymond Green, on regarde plu-
a fait jouer de jeunes joueurs dans notre soient pas distraits par le fait qu’ils
qu’il est un des meilleurs joueurs de sieurs options pour le remplacer comme
alignement, ce que le programme n’avait seront automatiquement qualifiés
troisième année dans le pays. On a aussi le recrutement de nouveaux joueurs.
pas fait depuis longtemps. Si l’on consi- pour le championnat national ?
Guillaume, qui est l’une des meilleures
dère les départs, notre jeune équipe, le recrues au pays et Kevin Civil, qui a LR : Vous allez prendre la route du
fait d’avoir été dans le top 10 au Canada eu une saison recrue fantastique. Alex JD : J’imagine qu’il y’a un risque que les Costa Rica pour votre camp d’en-
toute l’année et d’avoir été éliminé par Muise et Sean Stoqua vont revenir de joueurs n’aient pas la pédale au fond à
Ryerson, l’équipe numéro deux au pays, traînement, expliquez-nous un peu
blessures qui les ont tenus à l’écart toute 100 % à chaque rencontre, mais je n’an-
notre saison a été un succès. la saison dernière. Quand on additionne ticipe pas vraiment ça avec ce groupe- de quoi va avoir l’air ce périple en
toutes ces pièces que l’on n’avait pas l’an là, je serais surpris. Je ne suis pas trop Amérique Centrale ?
LR : Guillaume Pépin a peut-être dernier et l’expérience acquise par Gage, concerné par ça [...], mais c’est quelque
connu la meilleure saison pour Kevin et Guillaume, ça va faire en sorte chose sur lequel je vais garder un œil. JD : Nous allons être au Costa Rica du
que les attentes vont être plus élevées Pour moi, c’est plus quelque chose [la 1er au 10 août pour jouer contre des
une recrue dans l’histoire du pro-
l’an prochain. qualification automatique] de positif que clubs de la NCAA. On a fait ce voyage il
gramme. Avez-vous été surpris de sa y a trois ans et on est excité d’y retour-
négatif.
saison ? LR : Vous êtes assurés de partici- ner. L’opportunité de recevoir le cham-
LR : Brandon Robinson et Mackenzie pionnat national à la maison permet à
JD : Je pouvais voir son potentiel, il était per au championnat canadien l’an
Morrison vont quitter l’an prochain. l’équipe d’entraîneurs d’aller là-bas pour
sur l’équipe d’étoiles du championnat prochain, à quel point allez-vous jouer contre de la bonne compétition,
canadien au cégep Jean Brébeuf, l’an changer votre préparation durant Quels joueurs voyez-vous prendre de donner du temps de jeu à certaines
dernier, mais je mentirais si je disais que la saison en fonction de cela ? un plus grand rôle l’an prochain de nos jeunes recrues et à nos joueurs
je n’étais pas un peu surpris de comment pour combler leurs départs ? blessés. La décision de faire ce voyage est
il a fait cette année. Il n’y a pas de plus JD : Je crois que le message aux joueurs due au fait qu’on regarde la saison diffé-
grand admirateur de Guillaume que moi sera le plus grand changement, car peu JD : Brandon était un de nos ailiers, mais remment avec ce laissez-passer assuré.
et je savais qu’il serait un joueur spécial
dès la minute qu’on l’a recruté.
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6-14
de l’Université de Montréal. L’offensive n'a marqué que 1,55 but par match et, pour sa part, la défen-
sive a alloué 64 buts, soit près de trois par rencontre et le deuxième pire total de la ligue. Mélodie
Bouchard, avec 13 points, et la gardienne Maude Lévesque-Ryan avec une moyenne inférieure à 2,5
et un pourcentage d’arrêts de près de 0,93 ont été les men
Soccer
L’expression « une saison de rêve » s’applique bien à l'année qu’a connue l’équipe de soccer féminin
de l’U d’O en 2018-2019 avec seulement deux défaites en saison régulière. L'équipe de Steve John-
son a par la suite remporté les séries éliminatoires de la ligue SUO, avant de finir la saison en beauté
Fiche
14-1-1
en remportant le championnat canadien à domicile.
« C’est une immense victoire pour le programme, ça nous a permis d’atteindre notre dernier niveau.
On a été en finale cinq fois en finissant avec une médaille d’argent, alors pour nous, d’avoir atteint
ce dernier niveau en remportant l’or était quelque chose de vraiment important », affirme Johnson,
sur la première victoire du programme de soccer féminin depuis 1996. Il s’agissait de la troisième
fois en sept ans que la troupe de Johnson remportait le championnat de la ligue SUO.
Basket-ball Féminin
La saison de rêve des joueuses d'Andy Sparks s’est soldée par une fin quasi parfaite alors qu’elles
sont revenues à la maison avec une médaille de bronze au niveau canadien. La formation de l’U
d’O a également remporté le titre de championne de la saison régulière en plus d’être finaliste de la
Coupe Critelli. L’année prochaine, la troupe de Sparks accueillera les championnats nationaux en
basket-ball masculin et féminin conjointement avec l’Université Carleton. Par contre, le gris et gre-
nat n’aura pas le laissez-passer automatique ; ce privilège ira plutôt aux hommes. L’entraîneur-chef
assure que leur but sera d’arriver fin prêts pour se qualifier au championnat canadien. « On veut
PHOTO : COURTOISIE
atteindre notre sommet de la fin mars de cette année et construire l’an prochain autour de ça [...].
On va faire tout en notre possible pour construire notre équipe dans le but d’être à notre meilleur
Fiche en séries ». Sparks s’est vu remettre le titre d’entraîneur-chef de l’année en plus de voir trois de ses
joueuses être nommées sur chacune des trois équipes étoiles.
21-2
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Basket-ball Masculin
La troupe de James Derouin s’est inclinée en deuxième ronde des séries après avoir fini au 3e rang
de la section Est. La saison 2018-2019 a surtout été celle de Guillaume Pépin qui a inscrit un record
avec 354 points, soit le plus grand nombre de points inscrits en saison régulière par une recrue dans
l’histoire du programme. Ces 15,4 points et 7,5 rebonds par match lui ont valu le titre de recrue de
l’année dans la SUO. Derouin croit qu’il peut être le type de joueur sous lesquels le gris et grenat
pourrait se bâtir. « Cette année pour moi, il était la meilleure recrue au pays et dans le futur, il sera
la pièce clé de notre équipe. On croit, qu’il a tous les outils pour devenir notre pièce centrale, mais
PHOTO : COURTOISIE
la question maintenant, est qu’il peut faire ce saut-là de devenir cette pièce centrale ». Ottawa s’est
classé au 3e rang en défensive, mais a fini dans le dernier tiers de la ligue pour les rebonds et les
contres. La formation de l’U d’O est également restée dans le top 10 du classement canadien tout au
Fiche
long de l’année.
15-8
Rugby
L’équipe de Jen Boyd a réussi une cinquième saison parfaite en concluant la saison régulière sans
défaite et en remportant les séries éliminatoires du RSEQ. Le gris et grenat a récolté le bronze au
Fiche championnat canadien, soit une déception pour celles qui avaient remporté l’or en 2017. « On est un
peu déçues de notre troisième place, après avoir gagné le championnat en 2017, le standard était de
finir numéro 1 au pays, mais on avait perdu 9 partantes de 2017 », selon Boyd. Malgré cette défaite,
7-0 les joueuses de Boyd sont probablement la meilleure équipe de l’Université au cours des cinq der-
nières années, et ce tous sports confondus. Une reconnaissance qui flatte l’entraîneuse-chef. « On
est très fières de notre succès, que ce soit les joueuses ou les entraîneurs. On retire beaucoup de
fierté dans la façon dont nous travaillons et si les gens croient que nous sommes la meilleure équipe
sur le campus, bien wow, c’est un très gros honneur pour nous ». Claire Gallagher s’est vu remettre
le prix de recrue de l’année en plus de voir cinq de ses coéquipières sur la première équipe d’étoiles
du RSEQ.
Football
La fiche de 6-2 de la troupe de Jamie Barresi était leur meilleure depuis la saison 2010-2011.
L’équipe de football ottavienne s’est inclinée en demi-finale des séries éliminatoires, lors de leur
première apparence en demi-finale en cinq ans. C’est surtout leur défensive qui leur a permis de
Fiche
6-2
connaître une bonne saison alors qu’ils se sont classés dans le top 5 de presque toutes les statis-
tiques en défensives. Ottawa a aussi remporté le match Panda, ce qui a permis de ramener Pedro
à l’U d’O. Il s’agissait de la première fois en quatre ans et d’une deuxième fois en six ans, que les
hommes de Barresi sortaient gagnants contre leurs rivaux de Carleton. Carter Matheson avec ses six
touchés, 40 réceptions et 83 verges par match, s’est classé dans le top 10 de la SUO dans chacune de
ces catégories.
Natation
L’année 2018-19 a surtout été marquée par les performances spectaculaires de Montana Cham-
pagne et de David Casarin. Champagne a récolté 8 médailles dont 6 d’or cette saison, portant ainsi
son total en carrière universitaire à 20, soit le plus grand nombre de médailles dans l’histoire du
programme de natation. De son côté, Casarin a récolté 8 médailles d’or et 2 d’argent au cours de
la saison 2018-2019. Il a aussi été nommé athlète masculin par excellence dans le RSEQ. Les deux
étudiants ont aussi battu des records aux championnats canadiens et dans le RSEQ. Les hommes de
Dave Heinbuch ont terminé au quatrième rang du RSEQ avec un total de 392,9 points. Les nageurs
ottaviens ont conclu le championnat d'U Sports en 5e place avec une récolte de 230 points. À chaque
compétition, Ottawa a vu au moins un de ses nageurs se classer dans le top 5 en plus d’obtenir l’or.
En plus de Montana et Champagne, trois autres nageurs de Heinbuch ont été nommés sur la pre-
mière équipe d’étoiles.
Les nageuses de l’U d'O ont conclu la saison au deuxième rang du RSEQ avec 374,8 points, loin
PHOTO : COURTOISIE derrière les 759,9 de l’UQAM. Les meilleures performances des femmes de Heinbuch sont survenues
lors du championnat provincial alors qu’elles ont récolté 20 médailles et en novembre à domicile,
lorsqu'elles en ont récoltées 10. Delphine Vandal, avec 3 médailles de bronze et 1 d’argent et d’or, a
été la meilleure des siennes au cours de la dernière saison. Les Gee-Gees ont fini 7e sur 24 lors des
championnats nationaux canadiens avec 110 points.
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chronique
Une année d’actualité sportive intéressante les 67’s, l'une des meilleures forma- nier n’a aucun intérêt à investir dans maire a indiqué très tôt dans le pro-
MAXIME JOLICOEUR tions du pays. Le scénario que l’on vit son équipe et décide de blâmer ses cessus que les taxes des citoyens de la
CHEF DU PUPITRE SPORTS présentement ici décrit très bien la propres partisans, en les appelant des ville d’Ottawa n’allaient jamais payer
réalité du hockey junior. Il est impos- « fake fans ». Ah oui, ce ne sont pas pour ce nouvel aréna. Les partisans
Pour cette dernière chronique, je sible pour une formation d’être une de vrais partisans, ceux qui suivent des Sénateurs d’Ottawa n’auront
voulais essayer quelque chose de force pendant plus de deux saisons, cette équipe affreuse depuis 2017, donc pas d’aréna au centre-ville dans
nouveau. Il est difficile de trouver à moins d'être les Knights de London vous avez raison, M. Melnyk. Ce pro- un futur proche.
un sujet spécifique chaque semaine, et d'attirer magiquement toutes les priétaire a été en mesure de ruiner
car admettons-le, il n’y a pas tant vedettes américaines. Les dirigeants une franchise de la LNH et a l'au- L’année du gris et grenat
d’actualités en sports. Pour cette der- des équipes junior n’ont pas le choix dace de dire que les partisans de son
nière chronique, je vais donc adres- d’aller all in, car le succès junior ne équipe ne sont pas de vrais partisans. Cette saison fut l'une des meilleures
ser plusieurs sujets qui ne sont pas dure pas longtemps. De plus, avec Ridicule, non ? Melnyk se demande dans l’histoire des Gee-Gees. Un
dignes d’une chronique complète, toute l’histoire des Sénateurs d’Ot- ensuite pourquoi les partisans ne se championnat national au soccer fé-
mais qui méritent d'être discutés. tawa cette saison, les partisans de déplacent pas jusqu'à Kanata pour minin, une troisième place nationale
hockey d’Ottawa ont pu diriger leur aller voir jouer un club de hockey au basket-ball féminin et un cham-
la piqûre du hockey junior attention vers cette équipe pleine de avec le talent de la Ligue américaine. pionnat de saison régulière pour
talent. Le propriétaire des Sénateurs a aussi l’équipe de hockey masculin. Nous
Les deux équipes junior de la région été en mesure de ruiner l’opportuni- avons réellement été gâtés en tant
de la capitale nationale sont présen- Le fiasco des Sénateurs té de déménager l’aréna des Sens au que partisans de sport à l’Université
tement à deux stages complètement centre-ville d’Ottawa. Dans le monde d’Ottawa et heureusement, le tout
différents. Pour les Olympiques de La situation à Kanata est très diffé- utopique de ce propriétaire, les taxes pourrait se répéter l’an prochain. Les
Gatineau, c'est présentement une rente de celle au parc Lansdowne. de la ville auraient payé pour l’aréna deux équipes de basket-ball auront la
période de reconstruction après avoir Pour une deuxième année consécu- et Melnyk en serait l’unique proprié- chance de participer au tournoi na-
échangé plusieurs choix lors des der- tive, les Sénateurs ont fini dans le taire. Pendant ce processus, le maire tional, l’équipe de hockey masculin
nières années. Ces derniers ne seront sous-sol de la LNH (Ligue nationale de la ville d’Ottawa, Jim Watson, et ne peut que s’améliorer et l’équipe
pas compétitifs pour au moins une de hockey). L'équipe ottavienne a ain- Eugene Melnyk ont développé une de soccer féminin pourrait rempor-
autre saison, mais les partisans de si échangé ses trois meilleurs joueurs certaine haine l’un envers l’autre. Il ter un autre championnat national.
hockey junior de la région peuvent en raison d’un manque d’argent du faut féliciter Jim Watson d’avoir tenu Plusieurs records pourraient encore
se déplacer à la Place TD pour voir propriétaire Eugene Melnyk. Ce der- son bout contre Melnyk. En effet, le être battus l’an prochain.
Étoiles de l'année
2018 2019
Par Maxime Jolicoeur
Montana Champagne - Natation Emma Lefebvre - Soccer féminin Cody Drover - Hockey masculin
La saison 2018-2019 de Montana Champagne L’équipe de soccer féminin de l’U d’O a non seule- Même si les Gee-Gees se sont inclinés lors du
a été spectaculaire. Il s’est mérité un total de 8 ment remporté le championnat de l’OUA, mais bel cinquième match à domicile en deuxième ronde
médailles, dont 6 médailles d’or. En carrière, et bien le championnat national ici même à Ottawa. face aux Gaels de l’Université Queen’s, Cody
Champagne a accumulé un total de 20 mé- Emma Lefebvre fut un morceau important de la for- Drover a accumulé un total de 40 points en 28
dailles. Il est aussi le nageur le plus titré dans mation cette saison, en amassant 11 buts et 7 passes matchs en saison régulière. Il a terminé la sai-
l’histoire de l’Université d’Ottawa (U d'O). décisives lors de ses 16 rencontres cette saison. son au 5e rang des marqueurs dans l'OUA.
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- Le journal indépendant de l’Univers
Année
2018-2019
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La Rotonde
Quand vient le temps de tourner la page
J’achève ma troisième année à La me souviens de mes premiers articles Au fond, je n’aime pas écrire, mais
MATHIEU TOVAR-POITRAS
Rotonde ; un joyeux foutoir avec le- comme journaliste. Après les avoir j’adore ce que j’écris. Pas mon style
RÉDACTEUR EN CHEF quel j’entretiens une relation sem- lus, Yasmine, ma cheffe actu, m’avait d’écriture, qui me fera assurément
Jeudi, 9 août 2018. 17h08, pour être blable au syndrome de Stockholm. pris de côté et m’a dit : « Je veux sa- grincer des dents lorsque je me relirai
plus précis. Au 109 Osgoode qui sert Une première année comme journa- voir quand tu prépares tes questions dans quelques années. Ce que j’adore,
de bureau à La Rotonde, je m’apprête liste, puis deux mandats comme ré- d’entrevue, quand t’écris ton lead,
ce sont les histoires que j’ai eu l’op-
à publier un autre. Ça fait environ dacteur en chef. Beaucoup de choses quand tu respires ». Le message est
portunité de raconter et la vérité que
ont changé durant ces années. Mais passé très vite.
deux ans que mon nom figure sur des nous avons transmis au public. On ne
une est restée la même : je n’aime tou-
papiers. Mais cette fois, c’est diffé- Aujourd’hui, elle me sermonne le fait pas pour nous, mais pour tous.
jours pas écrire.
rent. Cet article va faire réagir, je le chaque semaine en lisant l’éditorial.
sais. Ne méprenez pas mes paroles. J’adore Que voulez-vous ? On peut changer de Dans notre salle de production, nous
fouiner, trouver des informations, al- cheffe, mais la cheffe ne changera pas. avons un mur des citations pronon-
J’ai travaillé tout l’été sous le radar, à
ler à la rencontre de sources. Je brasse cées par des membres de l’équipe.
parler à des sources, ici et là, pour ob- C’est une réalité qui touche tout ceux
la marde et j’aime ça. On me demande C’est loufoque. Mais cela incarne pour
tenir des documents qui pourraient et celles qui ont fait partie de ce jour-
comment je jongle entre les études, le moi l’essence de La Rotonde. Des
potentiellement, peut-être, exister… nal. La Rotonde est à la fois syno-
travail et la vie sociale. Chaque fois, je jeunes qui ont développé des rela-
mais off the record m’avait-on dit. nyme d’émotions allant du plus bas
réponds que je ne sais pas. tions humaines extraordinaires et qui
Quelques minutes avant de publier, au plus haut, tout ça en l’espace d’une
je me prépare aux réactions qui vont sont unis par la volonté de s’investir
Mais c’est un mensonge. Je carbure à semaine. Puis, on recommence le lun-
déferler sur les réseaux sociaux. pour ce journal, ce foutu journal.
la pression et j’adore ça. Je n’ai pas de di suivant. La Rotonde devient partie
problème à passer une nuit sur trois intégrale de nos vies, même après Je ne sais pas comment conclure
L’article en question ? Il porte sur des
sur des canapés délabrés du bureau si l’avoir quittée.
allégations d’activités frauduleuses au cette chronique, ce dernier texte que
ça me permet d’améliorer le produit
sein de la FÉUO, déposition au ser- C’est éreintant. On pourrait décider je signe. Ce dont je suis certain par
final. C’est ce que je fais en ce moment
vice de police d’Ottawa par un ancien de tout sacrer là et se dire qu’on a eu contre, c’est que je suis fier d’avoir
pour l’écriture de ce texte. Et maudit
président comme appui. Clairement, notre voyage. D’ailleurs, on y a tous fait partie de ce journal. Je suis recon-
que ça renforce la réalisation que je
ça fera jaser. En revanche, l’ampleur pensé plus d’une fois. Mais on conti- naissant d’avoir pu croiser le chemin
déteste écrire.
que ça a pris m’a surpris ; suspension nue, parce qu’on y croit à ce foutu de personnes uniques.
du transfert de fonds, résiliation de L’utilisation à outrance du condition- journal. J’ai signé plus d’une centaine
l’entente entre la FÉUO et l’Univer- nel présent, le casse-tête des tournures de textes, mais il n’y en a qu’un seul Ce fut un voyage fantastique, mais
sité, défaite de la Fédération lors du de phrase et les titres – mes pires en- qui, je sais, a réellement eu un impact, c’est le temps de tourner la page.
référendum sur son existence. nemis – hantent mes semaines. Je qui a vraiment changé quelque chose. Merci pour tout.
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Au présent
Oser écrire jusqu’au bout de la langue prendre, aller au fond des choses, voi- désireux de sortir de l’apathie collec- sur Facebook, au-delà de la note sur
GABRIELLE LEMIRE là le véritable objectif d’un passage à tive du campus. La Rotonde est, tout Amazon ou Uber Eats qui réduit notre
CHEFFE DU PUPITRE ACTUALITÉS l’Université. Sinon, l’institution reste comme l'université, une manufacture rôle de citoyen à celui de consomma-
une manufacture à diplômes, une usine de papier (pas pour bien longtemps teur. Rédiger son cheminement de pen-
Penser. Quelle faculté incroyable quand
de pâtes et papier transformant en va- vu les décisions supposément progres- sée. Et en fâcher plus d'un au passage.
on y réfléchit. Nous sommes de vraies
lidation sociale des milliers d’heures sistes de Ford).
machines à assimiler du savoir. Mais Pas besoin d’être Charlie Hebdo pour
en laboratoire ou entre les rayons des
aussi à en produire. À moins d’avoir un Production production production ! faire des mécontents. À plus petite
archives. Une imprimerie géante qui
esprit passoire comme ceux préférant Création création création ! Chaque se- échelle, mais tout de même des mi-
témoignerait de manière indélébile des
ne pas savoir. Certains aiment mieux maine au 109 Osgoode, c’est le sprint à cro-rébellions. Et je suis fière de ces
soirs à rester à écrire jusqu’à l’aube.
qu’on leur dise quoi penser. l’information, suivi d’un second sprint
Notre passage à l’université repré- rébellions. Tout crayon acerbe ne se
À l’Université, on a la possibilité de se sente-t-il vraiment une volonté d'aller pour imprimer tout ce qui se bouscule formalise pas de devoir prendre le
documenter. De toucher à autant d’ou- au fond des choses ? Un réel pas hors dans nos crânes. temps d'affûter son plomb pour se jeter
vrages qu’on le désire, par autant d’au- de la caverne ? de plus belle dans la mêlée. Écrire, c’est
teurs. Comme autant de plats dans un Crier à pleins poumons un geste politique, dans un Ontario qui
buffet à volonté. Est-ce la volonté de tous de pousser veut tuer à la racine la presse tradition-
Écrire, c’est beaucoup plus épuisant
le concept de la vérité au maximum ? nelle au profit des relations publiques.
Qu’il figure à l’Annexe ou non, tout ce qu’on ne le croit. Écrire, c’est tenter de
Sapere Aude comme diraient les philo- Écrire en français, en plus, c’est un
savoir confiné entre les millions de do- presser un citron humain dont toute la
sophes des Lumières et les Horace de ce acte de résistance. Une Résistance
cuments, entre les milliards de pages, pulpe aurait déjà servi pour penser aux
monde. (Non, ce n’est pas du latin pour « sans crieur public. Une résistance de la
et tout autant de marges où se côtoient ingrédients de la limonade. Ok, ce n’est
élitisme », mais bien pour « ose savoir »). francophonie jusqu’à se la faire tatouer
notes griffonnées à l’encre et gouttes pas la meilleure analogie, mais reste
sur la fesse. Résister, dans ma langue,
de sueur chargées d’angoisse intellec- Pour être journaliste, il faut cette étin- qu’on commence la semaine la plume
pas de manifeste. Juste mon geste.
tuelle… ce savoir nous appartient. celle. Celle d’oser comprendre. déjà éreintée et qu’on la termine com-
Juste ma plume qui court vers une cen-
plètement asséchée.
Ensuite, reste de traduire ses dé- sure potentielle, une mort annoncée.
Oser se servir de son entendement
couvertes en mots en espérant qu’ils Écrire, c’est aussi un geste de rébellion. Manifester jusqu’au bout de la langue.
Se documenter, se ressourcer, ap- tombent dans l’œil de quelque passant D’aller au-delà du commentaire râleur Apprendre, écrire, créer. S’écrier.
Une expérience inoubliable ai donc appliqué avec une piña colada Personne ne voit Mathieu, notre rédac- de journaliste intérim à cheffe d’une
MAXIME JOLICOEUR dans les mains à Cancún sans attentes. teur en chef, arriver au bureau à 7h du section d’un moment à l’autre. Une
CHEF DU PUPITRE SPORTS
À mon retour au Canada, j’ai passé pour matin le dimanche pour la production tâche qu’elle a aussi réussie sans pro-
« La vie est remplie de hauts et une deuxième année de suite l’entrevue du journal. Personne ne voit les nom- blème. Il faut aussi souligner le travail
de bas » : je ne crois pas qu’il y ait pour obtenir ce poste qui me tenait tant breuses fois où notre directrice de pro- du journaliste Pascal Vachon, qui s’est
une expression quétaine qui résume à cœur. Spoiler alert, je l’ai eu. duction Caroline Fabre a dû arranger amené dans la mêlée début janvier. Le
aussi bien la vie d’un employé de InDesign parce que le logiciel décide mot « non » n’est tout simplement pas
Lors de la première réunion de l’année, d’arrêter de fonctionner, tout en pre- dans son vocabulaire et son autonomie
La Rotonde. Un jour tout va bien,
la vie est belle et ta section semble il y avait quelques visages familiers et nant en compte les attentes des trois est incomparable. Je n’ai aucun doute
plusieurs nouveaux. À ce point-là, je chefs et du rédacteur en chef. Personne qu’il sera tout un journaliste dans le
parfaite, puis d’un instant à l’autre,
n’avais aucune idée à quel point ces n’a vu notre cheffe de la section d’ac- futur.
la section au grand complet tombe
gens deviendraient non seulement mes tualité Gabrielle Lemire créer sa liste de
en morceaux. Lorsque j’ai été engagé
sujet de 8 pages tout en gérant ses jour- Il se peut même que cette édition soit
pour être chef de la section sports, collègues, mais de bons amis. Oui, le
nalistes, son école et ses activités hors la dernière édition papier pour La
j’était excité, non seulement parce but premier de La Rotonde est de pro-
de l’école. Il faut aussi mentionner que Rotonde, en raison des décisions ques-
que je pouvais finalement me sau- duire un journal de 16 pages chaque
Gabrielle a changé de rôle en décembre, tionnables de notre ami Doug Ford.
ver de InDesign, mais aussi parce dimanche soir avant 23h. Mais il y a
passant de cheffe arts et culture à cheffe Si cela se produit, j’aurai vécu une ex-
que j’avais l’opportunité de travailler beaucoup que nos lecteurs ne voient
de la section d’actualité, une tâche ex- périence inoubliable à La Rotonde.
dans mon domaine de rêve, le sport. pas, derrière les coulisses. Comme
trêmement difficile qu’elle a accomplie J’aimerais remercier tous mes collègues
Nous sommes en juillet 2018. Je suis mentionné plus haut, La Rotonde est à merveille. Il n’y a pas beaucoup de aussi, je ne vais jamais vous oublier. Le
sur la plage à Cancún au Mexique remplie de hauts et de bas. Oui, il y a gens qui seraient en mesure de faire la futur est incertain non seulement pour
lorsque je reçois un texte d’un certain des malentendus entre nous, mais en transition aussi bien qu’elle. Personne moi, mais pour tout le monde à La
Mathieu Tovar-Poitras. « La position fin de compte nos problèmes sont tou- ne s’est aperçu du travail acharné de Rotonde. Je suis cependant sûr et cer-
de chef sport est encore ouverte pour jours résolus (sauf notre dépendance au notre nouvelle cheffe arts et culture tain que tous mes collègues auront de
cette année, tu devrais appliquer ! » J’y Circle K, mais on travaille là-dessus). Emmanuelle Gingras qui a dû passer merveilleuses carrières.
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La Rotonde
Il faut plus qu’un diplôme
tas à faire de la chronique, métier que La Rotonde fut pour moi un havre ce qu’elle fait présentement à La
PATRICK LAGACÉ je fais encore aujourd’hui. De 1993 à où apprendre et m’épanouir, tout en Rotonde : elle aimerait que l’adhésion
LA ROTONDE 1991-1995 1995, j’ai continué la chronique tout ayant du plaisir. Pour d’autres, c’était à un syndicat — et le paiement de la
en étant rédacteur en chef du journal. la Fédération étudiante, la radio étu- cotisation syndicale qui vient avec —
De 1991 à 1995, j’ai participé à la pu- Ce fut une expérience inestimable, le diante, le club d’échecs ou d’environ- ne soit pas obligatoire. Cela affaibli-
blication de La Rotonde. J’y ai trouvé socle de ce que je suis devenu profes- nement, ou alors GRIPO… rait fatalement le mouvement syndi-
une école de vie, j’y ai confirmé ma sionnellement. cal. Qui en profiterait ? Le Pouvoir, au
vocation : le journalisme. J’y ai connu des amis que j’ai encore, sens large.
C’est ce que je veux vous dire au- des amis chers qui comme moi vou-
Le premier texte que j’ai publié dans jourd’hui, en reprenant la plume dans laient changer le monde en faisant du En sapant le financement des jour-
le journal était je crois une recension mon vieux journal : il faut plus qu’un journalisme. Quand nous avons in- naux étudiants, c’est exactement ce
de livre, un truc épouvantablement diplôme. vesti le marché du travail, nous nous que le gouvernement Ford fait : il
ronflant et présomptueux, si je me sommes tous auto-pistonnés partout s’assure que les contrepoids de la vie
souviens bien. À 19 ans, on a le droit À mon entrée à l’Université d’Ottawa, où nous le pouvions : les premiers démocratique soient plus faibles. Ce
je croyais que ce qui ouvrait les portes, jobs sont toujours les plus difficiles à qui ne profite qu’aux forts.
d’être ronflant et présomptueux.
c’était le diplôme. J’avais tout faux. Si obtenir.
Je suis rapidement passé à la section vous visez un métier où le diplôme Longue vie à La Rotonde. J’espère que
nouvelles, où je me suis fait les dents. est obligatoire, c’est en partie vrai. *** vous allez survivre à cette mauvaise
Je ne me souviens plus sur quoi j’écri- Ingénieur, avocat, médecin : vous passe.
n’accèderez pas à ces professions Petit aparté politique.
vais à l’époque, sur les affaires de la
sans le bon diplôme. Mais il y a tout ***
Fédération étudiante, j’imagine. Je J’ignore tout de la réalité du campus
me souviens très bien en revanche de un spectre de métier qui n’exigent de l’Université d’Ottawa en 2019. Je ne Impliquez-vous. Faites autre chose
ce sentiment de vertige en lisant mon aucun diplôme précis. Le journalisme prétendrai pas la connaître non plus. qu’étudier, sur ce campus. C’est une
« byline », ce petit espace où le nom fait partie de ces métiers. On ne m’a Mais je suis stupéfait d’apprendre que forme d’investissement dans votre
du journaliste est écrit, en haut de jamais demandé une copie de mon di- le financement de cette institution est carrière, ce qui est une forme d’inves-
l’article. plôme (heureusement, je ne l’ai reçu en danger. Si je comprends bien, les tissement dans votre bonheur, quand
qu’il y a quelques années) ou de mes étudiants pourront désormais cocher on y pense : le travail compose le tiers
La Rotonde fut le lieu de toutes les notes (une mesure complètement quels organismes étudiants ils dé- de nos vies, sinon plus. C’est long,
expérimentations, de toutes les folies. inutile pour juger du potentiel d’un sirent appuyer, au début de l’année... passer le tiers de son temps à faire
Ce fut le sel et le poivre et la sauce pi- jeune journaliste). quelque chose qu’on n’aime pas.
quante de mon bac. En théorie, cela est formidable. Qui
Ce qui m’a ouvert des portes, c’est peut être contre ça ? En vous impliquant dans un orga-
Ce fut un lieu sérieux, aussi : nos ce que j’ai fait hors de mon bac, sur nisme comme La Rotonde, ou quelque
textes sonnaient les cloches du pou- le campus. C’est La Rotonde. Je m’y En pratique, ça ne fait que favoriser autre organisme, mouvement, club,
voir étudiant et du pouvoir de l’admi- suis fait les dents, j’ai écrit, écrit, écrit, l’individualisme en plus d’affaiblir le fédération, etc., sur le campus, vous
nistration du campus, parfois. Nous écrit et j’ai réfléchi au métier. Quand collectif. Bien sûr que des étudiants allez ouvrir vos horizons et dévelop-
suscitions des réflexions qui n’au- j’ai commencé à travailler, j’avais vont juger que donner 5$ à un orga- per des muscles qui ne se développent
raient pas pu exister autrement. un moignon d’expérience, mais j’en nisme comme La Rotonde est une pas autrement, disais-je.
avais. J’avais l’expérience d’écrire, de perte d’argent, mais ce faisant ils af-
Un exemple ? Un de nos journalistes couvrir des événements, de gérer la faibliront la qualité de l’information Et vous allez découvrir des intérêts
a enquêté sur une forme ou une autre controverse. Inestimable. et la diversité des sources d’informa- qui ne se découvrent pas forcément
de malversation commise par un prof, tion à propos de leur milieu de vie. en classe, dans les livres, dans les exa-
j’ai oublié la crosse en question. Mais Même si vous visez un métier où il faut mens.
je n’ai jamais oublié le nom du journa- un diplôme, s’impliquer dans la vie La droite militante rêve depuis des
liste : Daniel Leblanc. Des années plus étudiante est un plus, un atout impor- années de faire au syndicalisme Ce fut mon cas.
tard, c’est lui qui a sorti les articles tant. Je connais peu d’employeurs qui
dans le Globe and Mail qui ont révélé vont embaucher des robots asociaux
ce qu’on allait appeler le scandale des dont la grande qualité est d’avoir obte-
commandites, qui embarrassa sérieu- nu des A+ dans chacun de leurs cours.
sement le gouvernement Chrétien. Si vous avez décroché des A+ dans
tous vos cours, mais que vous n’avez
J’oubliais : quant au prof, il fut forcé aucun sens de l’initiative, aucun juge-
de démissionner après l’enquête de ment, aucun sens du travail d’équipe
Daniel dans La Rotonde. C’est aussi à et aucune énergie, bonne chance pour
ça que servent les journaux étudiants, faire progresser votre carrière.
en plus de permettre aux étudiants en
poésie de se faire publier et aux étu- C’est le meilleur conseil que je peux
diants en génie de faire jeux de mots donner aux personnes qui lisent cet
dans les titres des résultats sportifs article : impliquez-vous sur le cam-
: à garder un œil sur les institutions, pus. Vous allez apprendre des choses
pour les forcer à mieux se comporter. que vous ignoriez, vous allez déve-
lopper des muscles que vos cours ne
*** développeront pas. Ces muscles sont
aussi importants que décrocher un A+
En 1992-93, suis devenu chroniqueur à votre examen final…
à La Rotonde, en plus d’être chef de PHOTO : ARCHIVES
la section Nouvelles. J’ai appris sur le Peut-être même plus importants.
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Au passé
La Rotonde mène à tout
JEAN-FRANÇOIS PLANTE
LA ROTONDE 1993-1994
J’avais 11 ans et je savais déjà ce que je
voulais faire dans la vie.
Je n’ai pas été un joueur de hockey prentissage, il a été fait dans les locaux Le lendemain de la publication de année et il est souvent question de nos
professionnel ni un joueur de base- de La Rotonde. Nous avions une su- cette bombe, on ne pouvait plus trou- histoires de Rotonde.
ball. Une carrière de vedette ? Qu’est- perbe équipe. Nous avons appris sur ver une seule copie de La Rotonde
Les liens que nous avons tissés là-
ce que ça insinue exactement ?! On le tas. Nous étions passionnés. Nous sur le campus. Paraît que les gens de
bas sont forts. Richard Dufour, mon
s’en fiche un peu puisque depuis 25 voulions nous faire entendre. Nous l’équipe de football se promenaient
collègue des sports de l’époque, est
ans, j’ai le privilège d’écrire dans les voulions changer le monde. Nous pour les enlever des présentoirs et
les jeter à la poubelle. Gilles Proulx, à devenu journaliste à l’économie à
pages du quotidien Le Droit. Depuis avions une tribune. Celle-ci nous don-
Montréal, avait été saisi de l’histoire. La Presse+. Il est devenu mon meil-
12 ans, j’occupe aussi l’un des quatre nait l’impression de jouer dans la cour
Son recherchiste m’avait joint pour leur ami à l’université. Notre chef de
postes de journalistes sportifs du seul des grands. Pour nous, c’est tout ce
en discuter. J’étais trop gêné pour lui pupitre, Dominique Fugère, est pré-
quotidien francophone en Ontario ! qui comptait.
accorder une entrevue en direct à la sident et directeur général du Grand
Et les statistiques ? Elles ont été ma
Nous n’avions peut-être pas la no- radio provinciale... Prix de Trois-Rivières, mais il a aus-
porte d’entrée au journal avant d’ob-
toriété de La Presse ou du Devoir, si oeuvré au Journal de Montréal
tenir une permanence au journal de
mais un simple regard à ma première Quelques jours après la sortie de mon pour couvrir des « courses de chars
ma ville natale.
signature-photo imprimée dans un article, l’entraîneur en question avait » avant le lock-out qui a fait mal à
Aujourd’hui, si j’ai l’occasion de vivre journal m’a procuré des frissons. J’ai été congédié. L’histoire a été reprise plusieurs journalistes de Québecor.
mon rêve tous les jours en pratiquant conservé la découpure de ce premier dans Le Droit. À la fin de mes études, Martin Landreville, l’éditorialiste que
le métier que j’ai toujours voulu faire, papier. Nous avions tout à apprendre, quand je suis allé cogner à la porte du nous surnommions affectueusement
c’est grandement attribuable à mon mais nous voulions produire du maté- quotidien de la rue Clarence en 1995, « virgule », a commencé sa carrière
passage à La Rotonde. riel digne d’un grand quotidien. Nous ils me connaissaient déjà. J’ai été en journalisme avant de bifurquer
savions que nous faisions du bon embauché sur-le-champ. Les temps vers le monde de l’immobilier. Le
Je dois tout à La Rotonde et à mon ami ont changé depuis l’âge d’or des mé-
travail quand les médias de la région sens inné pour la nouvelle a mené
Patrick Lagacé. À l’été 1993, à force dias écrits ! Les postes sont beaucoup
d’Ottawa/Gatineau reprenaient les Bruno Genest à un poste de chef de
d’insister, il a fini par me convaincre moins nombreux, surtout pour les pi-
nouvelles de notre journal étudiant. pupitre au réseau TVA où il est aus-
d’accepter le poste de chef des sports gistes. si le recherchiste principal de Denis
lorsqu’il est devenu rédacteur en chef. La Rotonde m’a fait connaître au Lévesque. Et Pat n’a pas besoin de
J’hésitais parce que j’étais jeune. Patrick Lagacé était un chef fier. Sa
Droit. En 1993, j’avais publié une présentations...
Je jouais encore au hockey. J’avais Rotonde, c’était sa Presse. Il tenait à ce
histoire sur un entraîneur de foot-
un autre travail à temps partiel. Ma que notre journal soit plus pertinent Quand on se rencontre, nous reve-
ball controversé qui s’était présenté à
blonde habitait à Masson. Je n’étais que celui de notre « compétiteur » du nons toujours au même refrain : « La
une séance vidéo avec un t-shirt por-
pas certain de vouloir sauter dans le Fulcrum ! Il nous rassemblait chez lui, Rotonde mène à tout ».
tant l’inscription « Québec : Da Stink
dans sa chambre. Sur un tableau, il
bain tout de suite. Society ». Les 23 joueurs francophones
écrivait nos plans, nos idées. Sa pas- Ses artisans ne devront pas l’oublier
et 33 joueurs québécois n’avaient
Je n’ai jamais regretté la décision de sion était contagieuse. Il conduisait même si leur édition papier approche
pas apprécié, d’autant plus qu’à cette
me joindre à l’équipe de La Rotonde. l’autobus et il nous amenait sur les peut-être la fin de son cycle.
époque, seulement quatre Québécois
lieux de l’action.
À l’époque, au début des années ‘90, le faisaient partie du « 24 partant ». Les La Rotonde mène à tout et j’en serai
programme de journalisme à l’Univer- joueurs avaient l’impression que le ra- Mes amis de La Rotonde font toujours éternellement reconnaissant. Je lui
sité d’Ottawa était surtout constitué cisme de cet entraîneur était à l’origine partie de ma vie aujourd’hui. On se dois ma joie de vivre d’aujourd’hui.
de cours de communications. Mon ap- de ce déséquilibre dans l’alignement. rencontre encore deux à trois fois par Bonne continuité.
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La Rotonde m’a offert une leçon de vie
que mon premier texte sur la politique
DANIEL LEBLANC fédérale. Il y avait une élection partielle
LA ROTONDE 1994-1995 dans Ottawa-Vanier à l’époque, et j’avais
interrogé les candidats des différents par-
Un de mes regrets dans la vie, c’est d’avoir tis pour aider les étudiants qui habitaient
passé une année à La Rotonde. la circonscription à se faire une idée.
Ce n’est qu’à ma dernière année d’univer- Quelques mois plus tard, j’entrais en
sité, alors que j’amorçais la rédaction de journalisme à l’Université Carleton. Mon
ma thèse de maîtrise, que j’ai décidé de parcours m’a ensuite mené du Canadian
couper dans mes moments d’oisiveté à la Geographic au Ottawa Citizen, avant que
salle de musique pour me lancer de nou- je n’atterrisse au Globe and Mail en 1998.
veau dans le journalisme étudiant. Quand j’ai écrit un livre sur le scandale
des commandites en 2006 (« Nom de
L’invitation est venue de Martin Code : MaChouette »), le premier journa-
Landreville, qui était chef de la section liste à écrire un texte sur le sujet était ce
Actualités et qui, sans le savoir, a contri- même Patrick Lagacé, rendu au Journal
bué à lancer une carrière dans le monde de Montréal. Lors de ma première entre-
du journalisme qui continue encore plus vue télévisée sur la sujet à LCN, le réali-
de 20 ans plus tard. sateur en charge du dossier était un autre
ancien collègue, Bruno Genest.
C’est à La Rotonde que j’ai découvert le
plaisir que je pouvais retirer à interviewer La Rotonde m’a offert une leçon de vie : il
et rencontrer des gens qui ont des his- faut profiter des occasions qui s’offrent à
toires à raconter, de même que d’écrire nous pour poursuivre nos passions.
des articles qui tentent de se démarquer.
Surtout, j’ai vu qu’une salle de nouvelle, Ce genre d’expérience est toutefois en
c’est un milieu de travail agréable où péril à cause de la menace financière qui
règnent la collégialité et la camaraderie et noircit les perspectives d’avenir des jour-
où je pourrais me voir évoluer plus tard. naux étudiants. Ces médias existeront-ils
pour les futurs journalistes et tous ces étu-
Je suis arrivé au journal avec une exclusi- diants pour qui une telle tribune offrirait
vité – l’histoire d’un prof qui avait falsifié une expérience qui pourrait s’avérer en-
les évaluations étudiantes à la fin d’une core plus marquante que certains de leurs
session pour se donner un meilleur score. cours?
S’ensuivirent les démarches pour obtenir
d’autres détails et prouver l’histoire, aller Un hebdo comme La Rotonde est essen-
chercher des réactions et des commen- tiel pour assurer une vie démocratique
taires officiels, le tout agrémenté d’une à l’université et soulever des enjeux cru-
bonne dose d’adrénaline. ciaux, comme ceux liés aux rites d’initia-
tion des nouveaux étudiants.
Une fois qu’on fait la « une » d’un journal,
on y prend goût, semble-t-il. C’est aussi un instrument qui donne un
sens accru à la vie sur un campus et fait
PHOTO : ARCHIVES Je me souviens par la suite de dossiers sur en sorte que les étudiants peuvent sortir
le manque de quiétude dans les résidences de l’université avec plus qu’un simple di-
ou d’articles sur la vie étudiante, de même plôme.
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Un formidable cafard
première manifestation, première confé-
YASMINE MEHDI rence de presse, premières élections, pre-
LA ROTONDE 2015-2017 mier scandale. C’est à La Rotonde qu’on
débusque ses premières grosses histoires,
Ceci n’est pas un éloge panégyrique. Un
qu’on reçoit ses premières menaces, qu’on
éloge panégyrique, c’est ce qu’on rédige
rencontre ses premiers collègues. J’y ai
quand un vieux de l’Académie française
écrit des textes sur la zoothérapie, des
meurt, lorsqu’on transfert cérémonieuse-
enquêtes sur la culture du viol, des ho-
ment ses cendres au Panthéon. Un éloge
roscopes satiriques. Chaque semaine, je
panégyrique, c’est quelque chose qu’on
redécouvrais la même fébrilité en ouvrant
écrit pour louanger un mort, c’est quelque
le journal.
chose qu’on écrit quand on est en deuil.
C’est à La Rotonde – plus que nulle part
Moi, je refuse le deuil ; je refuse de dire
ailleurs – que je me suis sentie réellement
qu’une partie de La Rotonde puisse
journaliste. C’est là que cette identité de
mourir ; je refuse encore plus de penser
diseuse de vérité est véritablement de-
que La Rotonde puisse être anéantie par
venue mienne. La seconde où j’ai mis les
quelqu’un comme Doug Ford, quelqu’un
pieds au 109 rue Osgoode, j’ai compris
qui n’aurait pas tellement sa place à l’Aca-
démie française. Je refuse le deuil et de que je ne pourrais (et ne voudrais) ja-
toute façon, La Rotonde a la peau trop mais faire autre chose. J’ai su que rien ne
pourrait jamais à la cheville de ce métier.
Actualités la rotonde numéro 19 7
La rencontre
écran, j’étais bien loin de la réalité
nètes et des réseaux mafieux. C’est
du trottoir, des proxé-
justement ce que le pro-
sans tête. Ils peuvent passer un mois sans taire. Comme un cafard, elle a résisté à ces
fesseur Lapierre critique le plus de
la plateforme : sa capacité
Les semaines passent et il me semble
le simple fait de clavarder avec des
de plus en plus que
Sugar Daddies ne me
à banaliser, voire à glorifier, la prostitut
cafards.
sur le campus.
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Rédacteur en chef WEB
Les horoscopes de la semaine! Mathieu Tovar-Poitras
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La Rotonde
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