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INTRODUCTION AU
MODÈLE D’INTERVENTION PRÉCOCE DE DENVER
POUR JEUNES ENFANTS AVEC UN AUTISME
PRÉSENTÉE PAR
ELIZABETH FULTON, Formatrice à la méthode
Early Start Denver Model (ESDM)
1er octobre 2013
INTRODUCTION :
Le Modèle de DENVER1 a été développé par les Drs Sally J. Rogers & Géraldine
Dawson, pour des enfants présentant un TSA de 9 à 48 mois (des développements de l’ESDM
sont en cours pour des nourrissons dès 6 mois), dont la base de travail clinique est le JEU et
une gestion de la RELATION en face-à-face de façon à favoriser l’engagement de l’enfant
dans le cursus et faciliter la communication sociale en prenant appui sur des schémas de
développement des capacités cognitives, perceptives et motrices, largement partagés par les
pairs dudit enfant.
1
Rogers, S.J., Dawson, G., L’intervention précoce en autisme, Le modèle de Denver pour jeunes enfants,
PARIS : Dunod, 2013, 432 pages.
2
http://www.ucdmc.ucdavis.edu/psychiatry/ourteam/faculty/rogers.html
3
Rogers, S. et Loisa, B. « Le fonctionnement moteur dans le cas d'autisme », Enfance, 2002,1, Vol. 54, p. 63-
73. DOI : 10.3917/enf.541.0063 ; disponible sur cairn.info
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http://www.ucdmc.ucdavis.edu/mindinstitute/
Il s’agit d’un centre de recherche collaboratif international, se consacrant à la sensibilisation, au soin et au
traitement des troubles du développement neurologique, dont les deux premiers chercheurs sont S.J. Rogers & G.
Dawson.
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
Early Intervention, Journal of Child Psychology and Child Psychiatry, Child Development,
and Development and Psychopathology.
L’ESDM est un programme qui met en œuvre des pratiques pédagogiques spécifiques
qui s’appuient à la fois sur le développement de l’enfant, y compris affectif, les parents, les
différents milieux de vie des enfants (foyer familial, école maternelle, communauté) et les
spécificités du trouble de la relation et de communication des enfants avec un TSA.
Dans l’idéal, le programme s’applique tout au long de la journée, dans les différents
milieux de vie de l’enfant, dans des interactions en tête-à-tête, aussi bien avec les adultes
qu’au milieu de ses pairs. Mais des séances hebdomadaires ou bihebdomadaires sont
également réalisées en pratiques.
L’ESDM s’appuie sur les recherches dans le domaine de l’autisme précoce et qui
mettent en exergue l’importance des variables suivantes :
I. 1. Éléments Fondamentaux
Le programme ESDM est un outil qui suit donc tous les stades de développements et
aborde tous les domaines touchés qui sont au nombre de 8 (avec 4 niveaux pour chacun
d’eux) :
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Langage réceptif
Langage expressif
Interaction sociale
Motricité fine / globale
Imitation
Compétences cognitives
Compétences de jeu
Comportement adaptatif / autonomie personnelle
9 / 12 – 18 mois
18 - 24 mois
24 – 36 mois
36 – 48 mois
L’ESDM réserve donc une place déterminante aux parents (première niche de
développement des relations et de l’apprentissage social, y compris dans leurs dimensions
affectives). Il vise dans ce cadre à encourager les relations en soutenant les familles, s’appuie
sur les préférences et les priorités de parents pour guider l’intervention de l’équipe, prépare
les parents à une vie de décisions et de soutien.
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
Concevoir l’autisme comme un trouble social implique donc que l’intervention soit
pilotée par les relations de la famille avec l’équipe pluridisciplinaire et recrute les capacités du
thérapeute à combiner des objectifs multiples (associés aux divers domaines de compétences)
au cours d’une séance.
• Imitation
• Réponse émotionnelle
• Communication
• Partage d’expériences
• Jeu social et symbolique
• Langage
L’équipe est pluridisciplinaire pour tenir compte des multiples éléments liés à
l’autisme. Elle comprend généralement éducateur, ergothérapeute/psychomotricien,
orthophoniste, psychologue, analyste comportemental, médecin/neuropsychiatre autour du
thérapeute principal (qui peut être l’un d’entre eux)/parents. Il met l’accent sur le jeu de
l’enfant avec le thérapeute principal (dûment formé et certifié).
A. Évaluation Périodique :
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
renouvelée toutes les 12 semaines par un(e) seul(e) professionnel(le) de l’intervention précoce
ou de l’équipe interdisciplinaire (c’est une observation directe). Pour cela il existe un
protocole avec un tableau récapitulatif (cf. curriculum ou parcours de formation) des
domaines de compétences où l’on identifie les nivaux de capacités actuels de l’enfant (+, -, ±
[= émergence], N/O [Non observée]).
Communication réceptive
Communication expressive
Habiletés sociales
Imitation
Compétences cognitives
Compétences de jeu
Compétences de motricité fine
Compétences de motricité globale
Comportement
Autonomie personnelle : repas
Autonomie personnelle : habillement
Autonomie personnelle : toilette
Autonomie personnelle : tâches ménagères
Cette observation directe est complétée par celle de l’enseignant, celle des parents
(éventuellement par un autre intervenant significatif pour l’enfant et qui le côtoie) et aboutit à
un codage particulier et synthétique à chaque item : A (acquis), P (partiellement
acquis/sollicité), N (enfant incapable ou non désireux de montrer la compétence, difficultés
rapportées par les parents), X (aucune opportunité présentée, ou non approprié pour l’enfant).
Communication expressive
Communication réceptive
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Interaction sociale
Répond aux salutations par une communication expressive (CE), un geste et/ou une
vocalisation à la 1ère opportunité présentée
Compétences cognitives
Compétences de Jeu
Joue de façon appropriée avec 8 et + jouets pour bébé différents impliquant une étape
et comprenant 5 éléments et +, 80 % des opportunités saisies
Routine
Le développement étant conçu dans son contexte relationnel déterminant, les éléments
et ingrédients de gestion de la relation par le thérapeute font l’objet d’un contrôle, d’un suivi
de sa capacité à co-construire les habiletés et les compétences en collant au plus près de
l’enfant et de sa famille … Le thérapeute est donc supervisé par l’équipe et il existe également
une échelle de fidélité de la méthode ESDM au travers des différentes activités proposées.
Cette échelle envisage ses capacités à :
Autant d’éléments qui sont présents tout au long de la relation qui s’établit à partir des choix
et des initiatives (fussent-ils simplement ébauchés) de l’enfant. Ils dépendent également d’un
accordage syntonique entre le thérapeute et l’enfant.
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
Une mesure de fidélité aux méthodes pédagogiques se fait au moyen d’une échelle de
Likert (1-5)
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
Le format des objectifs suit la trame A-B-C (cf. supra). Dans le cadre d’une série d’activités,
le thérapeute se saisit ou crée des opportunités de sollicitations d’un comportement ciblé (e.g.,
mettre hors de portée un objet désirés pour faciliter la communication expressive ; au cours
d’un jeu de « faire semblant » présenter une séquence de trois actions à imiter, …)
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Notes et compléments de J. A. Lapasset
Il a pris soin de déterminer des critères de réussite (maîtrise) attendue définis en termes de
nombre d’opportunités saisies ou de présentation du comportement en un temps donné ou
dans des circonstances ou des milieux différents …
Il est très important que le thérapeute sache prendre appui sur les routines (centrées sur
l’objet, ou sociales sensorielles) pour suivre l’enfant dans son développement et optimiser les
acquisitions de nouvelles compétences qui permettront de réduire l’écart de développement
qui le sépare de ses pairs et d’une capacité de vie et d’échanges sociaux.
L’alternance des routines centrées sur l’objet et celles de nature sociale sensorielle
permet d’acquérir une souplesse cognitive et de ne pas tomber dans la chronicisation
procédurale, d’enrichir le répertoire d’expériences de l’enfant et d’intégrer un sens d’être
l’agent de ses actions.
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