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Heureux les pauvres en esprit

est au moment où Jacob est en route, pauvre, seul, où il couche sur la terre nue dans le
C’ désert pour prendre son repos après une longue route à pied, c’est un voyageur isolé au
milieu d’un long voyage en ce pays étranger et sauvage, sans gîte, c’est au moment où il se trouve
dans cette triste condition que Dieu le comble de faveurs incomparables.

Il lui apparaît dans une vision magnifique où, après lui avoir montré les anges occupés sans
cesse à la garde des hommes, allant sans cesse de la terre au ciel et du ciel à la terre pour leur don-
ner tout ce qu’il leur faut, Il leur promet de le protéger pendant tout son voyage, de le combler de
grâce pendant sa vie et après sa mort, de bénir encore en ses descendants tous les peuples de la
terre, de faire naître parmi ses enfants le divin sauveur.

Il l’enveloppe tellement de clarté et de bonheur que Jacob, ce pauvre voyageur si brisé et si


triste en se couchant se relève en s’écriant « ce lieu n’est autre que la maison de Dieu et la porte
du Ciel. »

P. DE FOUCAULD
Lettres et Carnets, La Pauvreté

Comment pouvons-nous mériter de posséder Dieu uniquement, si nous ne vidons notre


cœur des affections de la terre ? Nous voyons que, dans l’ordre de la nature, le désir qu’on a de se rem-
plir ne procède que de la connaissance qu’on a d’être vide. L’estomac souffre une faim violente, lorsqu’il tombe dans
l’inanition. C’est ainsi que, quand une âme s’est anéantie par une entière privation et de tous les
plaisirs des créatures, elle soupire sans relâche après un bien infini qui seul la peut assouvir.

R. P. ANTONIN MASSOULIÉ
Méditations de Saint Thomas,1852

L’or et la soif du bien-être tuèrent plus de peuple que la famine.


C’est la pauvreté laborieuse qui fait lever aux pâtres les yeux vers le ciel, les rends attentifs
au chant des Anges, leur donne l’intelligence du Pauvre.
C’est le détachement des Mages, qui leur ouvrit ce mystère : comme les étoiles ont leur che-
min, Dieu n’avait pas d’autre chemin digne de Lui que la royale pauvreté.

ALBERT BESSIÈRES, S. J.
“Sers…”, 1934

Il n’y a pas besoin de lui faire un dessin, au jeune homme riche : il n’a pas besoin de caté-
chisme, ni d’explication, il a très bien compris ; et c’est justement pour cela qu’il s’en va tout triste.

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Il a vu le regard du Christ, il a vu cet œil qui l’aimait, je ne sais pas si vous vous rendez compte !
Et ce regard lui disait : “Tu ne m’aimes pas assez”. C’est tout…

PÈRE MOLINIÉ
Adoration ou désespoir, 1980

Et d’autre part : “Si vous ne vous convertissez et ne devenez semblables à de petits enfants,
vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.”
Sans l’humilité, cette belle et précieuse vertu, vous n’entrerez pas plus dans le ciel, encore
une fois, que sans le Baptême. Voulons-nous donc espérer d’aller chanter les louanges de Dieu
pendant l’éternité ? Ayons de bas sentiments de nous-mêmes.
“Cherchez d’abord le Royaume de Dieu, et le reste vous sera donné de surcroît”. (Matth. V,
3)
Il faut être détaché des biens de ce monde.
Vous les avez ? Sachez n’en user qu’avec une extrême prudence ; y tailler largement la part
des pauvres, les yeux toujours fixés sur l’unique nécessaire ; vous en laisser dépouiller par
l’adversité, si Dieu le permet, sans vous plaindre, y renoncer, le cas échéant, pour répondre à
l’appel de Jésus Christ.
Vous en êtes dénués ? Ce serait de l’héroïsme que d’accepter ce dénuement à la manière du
pauvre Lazare. Mais du moins contentez-vous d’aspirer à une honnête aisance, ne visez pas la
richesse, et si elle vous échoit comme un don de Dieu, pensez qu’elle vous crée plus de devoirs que
de droits. Le royaume de Dieu avant tout. Les biens de ce monde ne sont pas une fin. Défiez-vous-
en ! Pourquoi ? parce que, sur le chemin de la vie éternelle, ils sont des fourrés “d’épines” où
s’arrête souvent tout élan de générosité et où le cœur se meurtrit.

MONSEIGNEUR CONVERT
“Ma retraite avec le Saint Curé d’Ars” 1932

Bien entendu, beaucoup sont aveugles comme Ponce Pilate, ils doivent leur chance à
l’alliance avec les ténèbres mais ne s’en doutent pas : ils se sont laissés porter par le succès en don-
nant parfois un petit coup de pouce, en intriguant par-ci par-là. Ils n’ont pas envie de se mettre à
dos les forces de lumière, essayant de naviguer entre deux eaux, entre les deux alliances : mais au
moment du choix, et sauf miracle de la grâce, ils basculent infailliblement du côté du Prince de
ce monde avec Pilate.

PÈRE MOLINIÉ
Adoration ou désespoir, 1980

L’apôtre désintéressé, humble, chaste, peut seul entraîner les âmes à lutter contre le flot toujours grossissant de
la cupidité, de l’ambition et de l’impudicité. Celui-là seul qui connaît la science du crucifix sera assez puissant pour
opposer une digue à cette recherche continuelle des aises, à ce culte de la jouissance qui menace de tout submerger et
d’ébranler les familles et les nations.

DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat

C’est très consolant pour ceux qui choisissent la bonne voie mais très inquiétant pour le
monde actuel. Les ténèbres vous attendent partout : non seulement pour vous procurer des plai-

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sirs interdits mais surtout pour vous fasciner à ses modes, et sont choqués de cette parole qu’ils ne com-
l’idée de la réussite. Si vous vous laissez prennent plus et que pourtant Jésus-Christ a dite pour
séduire, vous ferez partie de la conspiration tous : Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous de
des ténèbres et vous écouterez la parole de même (Luc XII, 3-5). La croix, suivant l’expression
Satan : “Adore-moi, je te donnerai le de saint Paul, leur est devenu un scandale (Paul,
Royaume de la terre”. 1Cor, I, 23).

PÈRE MOLINIÉ DOM CHAUTARD


Adoration ou désespoir, 1980 L’âme de tout Apostolat

Et tandis que le pauvre d’Assise, traversant en Quelqu’un a voulu analyser pourquoi un seul
silence les rues de la cité, prêche par son seul aspect les signe de croix du Père de Ravignan produisait un effet
mystères de la Croix, en vain l’apôtre immortifié aussi magique sur les indifférents, les impies même,
emprunterait-il à Bossuet ses grands accents sur le venus l’entendre par pure curiosité. La conclusion de
Calvaire. Le monde est tellement retranché dans ses questions à de nombreux auditeurs fut que
l’esprit de jouissance que, pour démolir sa citadelle, l’austérité de vie intime du prédicateur se manifestait
c’est trop peu des arguments communs, voire même des d’une façon saisissante par ce signe de croix qui
aperçus grandioses. Il faut la Passion rendue comme l’unissait au mystère du Calvaire.
sensible par la mortification et le détachement du
ministre de Dieu. DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat
DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat

Celui qui s’attache à la terre y reste


Parce que nous sommes à une époque accroché. Il vaut mieux s’en détacher petit à
d’argent, où tout s’achète et tout se vend, petit qu’en une seule fois. Pensons sans cesse
François le Pauvre nous enseigne la gratuité ; au Ciel.
parce que nous sommes à une époque de pré-
voyance, où la préparation inquiète de PADRE PIO
l’avenir tarit la liberté du présent, François le
Simple nous enseigne l’abandon à Dieu ;
parce que nous sommes dans une époque de Je ne veux ni d’autres fonctions, ni d’autre
précipitation et d’agitation, François le habitation, ni d’autre vêtements, ni d’autre nourriture,
Séraphique nous enseigne le divin repos de la ni d’autre état de santé, que ce qui vous plaira. Je ne
prière ; parce que nous sommes dans une veux ni d’autres occupations, ni d’autres talents, ni
époque d’éparpillement et de multiplication d’autre situation de fortune, que ce que vous m’avez
des désirs, François le Saint nous rappelle destiné. Si vous voulez que mes affaires ne prospèrent
qu’une seule chose suffit, qui est d’aimer pas, que mes projets échouent, que mes procès soient
Dieu. perdus, que je sois dépouillé de tout mon bien, je le veux
comme vous.
IVAN GOBRY, Voulez-vous que je sois méprisé, mal vu, mis au
Introduction des Fioretti de Saint François d’Assise dernier rang, calomnié, persécuté, même par ceux-là
qui me sont le plus chers, je le veux comme vous.
Inimicos crucis Christi, ennemis de la Me voulez-vous réduire à l’indigence,
Croix, ces chrétiens efféminés qui regardent comme condamné à l’exil, enfermé dans un cachot, en proie à
indispensable de s’entourer de toutes ces commodités, de toutes les désolations et à toutes les angoisses, je le veux
se plier à toutes les exigences du monde, de se livrer à comme vous.
ses plaisirs désordonnés, de suivre passionnément toutes

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Faut-il que je sois toujours malade, couvert de Mais, c’est maintenant (la vieillesse)
plaies, étendu tout paralysé dans un lit, et abandonné l’heure de servir si tu veux, de donner à ta
de tout le monde, je le veux, moi aussi, comme il vous petite poignée de blé un avenir éternel en
plaît et pour aussi longtemps qu’il vous plaira. acceptant la nuit du sillon et son dépouille-
Ma vie même, je le remets entre vos mains et ment.
j’accepte la mort, telle que vous me la destinez,
j’accepte pareillement la mort de mes parents et de mes ALBERT BESSIÈRES, S. J.
amis, et toute autre disposition de votre volonté. “Sers…”, 1934

SAINT ALPHONSE
Sentiments d’union à la volonté de Dieu
Sois le soldat désintéressé des Croisades
qui se solderont par des défaites apparentes et
le salut de la chrétienté.
… Voilà pourquoi l’Eglise a employé des ALBERT BESSIÈRES, S. J.
formules qui ne permettent pas d’éviter le “Sers…”, 1934
choc. On écarte aujourd’hui ces formules
comme “inadaptées” à la mentalité moderne.
Mais la foi n’a jamais été adaptée à aucune Je ne te demande que de jeter le filet ; le
mentalité : ce qui est nouveau, c’est la “menta- remplir est mon affaire. Sers. Le filet brisé,
lité” de ceux qui veulent à tout prix arrondir répare-le, en chantant.
les angles et vider le poisson de ses arrêtes. On
appelle cela un problème de langage et c’est ALBERT BESSIÈRES, S. J.
plus vrai qu’on ne pense : quel langage “Sers…”, 1934
employer pour trahir la foi sans en avoir l’air ?
Si on essaie de suppléer au secours qui
PÈRE MOLINIÉ ne vient pas en réunissant trois milles
Adoration ou désespoir, 1980
hommes pour le combat, Dieu les envoie pro-
mener et Il nous en laisse trois cents. Il veut
que la victoire vienne de Lui, exclusivement :
L’un d’entre vous m’attendait un de ces
alors, on tremble, c’est épuisant !
derniers dimanches à la sortie de la messe
Seulement, si on ne veut pas de cela, si
pour me dire qu’en somme tous ses espoirs
on veut compter sur ses propres forces sans
étaient demeurés stériles et qu’il n’avait réussi
être contraint à une supplication perpétuelle,
à rien. J’en ai eu de la peine, mais au fond je
il faut s’adresser à la porte d’en face…
pensais que c’était bien ainsi : s’il avait trop
bien réussi, il eût risqué de se croire quel- PÈRE MOLINIÉ
qu’un. Il est excellent que nous soyons rame- Adoration ou désespoir, 1980
nés à une exacte notion de ce que nous
sommes – des serviteurs inutiles. Nous avons
beaucoup de mal à l’accepter. Avoir la foi, c’est accepter que notre vie
soit dirigée par Dieu et non par nous-mêmes,
ANDRÉ CHARLIER que la réussite de nos projets ne dépende pas
Lettres aux capitaines, 1957 de nous mais d’un Autre : la bataille dépend
de Dieu seul (les soldats combattront et Dieu
Parmi tant de vaines agitations, tu donnera la victoire).
disais : je sers ! Tu mentais. Esclave de ta
vanité, tu ne comprenais pas que le monde
PÈRE MOLINIÉ
Adoration ou désespoir, 1980
pût se passer de toi. Tu le vois, on fera sans toi.

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Bienheureux, donc, les pauvres en esprit : bienheureux ceux qui estiTment que la vérité ne leur appartient pas,
qu’elle n’est pas la sécrétion normale de leur cerveau, qu’elle doit être au contraire recherchée, mendiée comme le bien
le plus précieux.

JEAN OUSSET
Pour Qu’Il Règne,

Vertu de l’humilité d’esprit, principe de l’action féconde. « Ce jugement peut surprendre. On s’imagine volon-
tiers que l’humilité rompt l’élan de la nature, et que la passion, par exemple l’orgueil, peut davantage. Mais on ne
fait pas attention que l’humilité, si elle paraît détruire une force, la remplace aussitôt par une autre de beaucoup supé-
rieure. Elle consiste à connaître la limite de notre pouvoir, ce qui est raisonnable, et à moins attendre de ce pouvoir,
si faible, que celui de Dieu. Dès lors, aucune entreprise ne lui semblera impossible, aucun échec ne l’arrêtera.
L’humilité n’a rien à voir avec la timidité. »

RENÉ BAZIN
Charles de Foucauld

Il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
Mais ce que le monde tient pour insensé, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; et ce que le monde tient
pour rien, c’est ce que Dieu a choisi pour confondre les forts ; et Dieu a choisi ce qui, dans le monde, est sans consi-
dération et sans puissance, ce qui n’est rien, pour réduire au néant ce qui est, afin que nulle chair ne se glorifie devant
Dieu »

SAINT PAUL AUX CORINTHIENS I, 26-27

Ainsi l’humilité devient un des plus grand moyens d’action sur les âmes. Croyez-moi, disait saint Vincent
de Paul à ses apôtres, nous ne serons jamais aptes à faire l’œuvre de Dieu, si nous n’avons pas la per-
suasion que de nous-mêmes nous sommes plus propres à tout gâter qu’à réussir.

DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat

Sine me nihil potestis facere. Élevé par le Créateur à la dignité de coopérateur, l’apôtre va devenir un
agent d’opérations surnaturelles, mais à condition que Jésus seul paraisse. Plus il saura s’effacer et devenir imper-
sonnel, plus Jésus aura soin de se manifester. Sans cette impersonnalité, fruit de la vie intérieure, l’apôtre plan-
tera et arrosera en vain, rien ne germera.

DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat

L’humilité vraie a des charmes spéciaux dont Jésus même est la source. Elle respire le Divin. Au zèle que
met l’homme d’œuvres à s’effacer pour que Jésus semble agir : illum oportet crecere, me autem minui (il
faut qu’il croisse et que je diminue (Jn,II,30)), correspond de la part de Notre-Seigneur le don qu’il accorde à son
ministre de gagner les cœurs de plus en plus.

DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat

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L’aspect seul de l’homme intérieur devient un c’est un peu grotesque ? Ce qui est réclamé de
enseignement de la science de vie, c’est-à-dire de la nous, ce n’est pas le jugement, c’est le sacri-
science de la prière (saint Augustin). Pourquoi ? Parce fice. Vous croyez un peu trop qu’on doit
qu’avec l’humilité il respire la dépendance de Dieu. Et convaincre les autres à coups de raisonne-
cette dépendance dans laquelle cette âme se tient sans ment ; mais il s’agit de tout autre chose.
cesse se manifeste par l’habitude du recours à Dieu en
toute occasion, soit pour prendre une décision, soit pour ANDRÉ CHARLIER
se consoler dans chaque difficulté, soit surtout pour Lettres aux capitaines, 1957
obtenir l’énergie suffisante pour triompher.
Jésus ne veut pas que nous nous com-
DOM CHAUTARD
L’âme de tout Apostolat
plaisions en ce que nous faisons de bien.
Comme il a raison ! Notre admiration serait
notre propre condamnation, car, en réalité,
Avant de concevoir la moindre fierté du on n’admire que des choses extraordinaires.
bien que j’accomplis, je dois en rapporter Si j’admire mes bonnes actions, c’est donc
l’honneur à d’autres, je dois remercier Dieu, qu’elles sont assez rares. Jésus désire qu’elles
remercier tous les miens, remercier les vivants soient tellement fréquentes et si habituelles
et les morts à qui je dois le meilleur de ce que que nous n’ayons même plus l’idée de nous en
je suis. Maintenant nous sommes en pleine étonner.
vérité. Toute vaine gloire s’est évanouie.
MGR CHEVROT
MGR CHEVROT Dans le secret, 1958
Dans le secret, 1958
[…] Les “honnêtes gens” n’ont point de
défauts eux-mêmes dans l’armure. Ils ne sont
La grâce de Dieu est obligée de pas blessés. Leur peau de morale, constam-
conduire à leur salut des hommes qui sont ment intacte, leur fait un cuir et une cuirasse
aveugles et sourds et qui tiennent absolument sans faute. Ils ne présentent point cette ouver-
à le rester. Ne soyez donc pas étonnés que vos ture que fait une affreuse blessure, une inou-
efforts ne rencontrent pas le succès que vous bliable détresse, un regret invincible, un point
souhaiteriez. Vous êtes souvent déçus des de suture éternellement mal joint, une mor-
autres : j’aimerais que de temps en temps telle inquiétude, une invincible arrière-
vous fussiez un peu déçus de vous-mêmes. anxiété, une amertume secrète, un effondre-
Quand vous vous demandez si les autres ment perpétuellement masqué, une cicatrice
valent la peine que vous vous donnez pour éternellement mal fermée.
eux, cela prouve que vous évaluez votre peine
un très haut prix : vous ne trouvez pas que

Moi, alors, je leur rends divinisé cet amour des créatures matérielles qu’ils ont chassé de leur âme pour
me donner la place entière…Ils ont chassé de leur âme ces amours ; seul, j’occupe leur âme vide de tout et pleine
de Moi ; mais en Moi, en vue de Moi, ils recommenceront à aimer toutes ces choses, non plus pour eux, ni pour
elles, mais pour Moi : ce sera la charité ordonnée. Ils aimeront toues les créatures pour Moi, et ils n’en aimeront
aucune pour elle, car ils me doivent tout leur amour, ils doivent se perdre en Moi, et n’avoir rien que par Moi et
pour Moi, l’amour comme le reste. Bienheureux ceux qui seront si pauvres d’esprit, si vides de tout, si pleins de
Moi !…

P. DE FOUCAULD
Lettres et Carnets, La Pauvreté

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