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LA PERDVELLIO : LES PROCÈS D'HORACE ET DE RABIRIUS 25

Varron, Festus et Charisius commentent le mot perduellis ; mais le


mot est devenu obsolète : ils ne le présentent que comme un équivalent
archaïque, à la rigueur intensif, de hostis. Cicéron i90) nous fait un
petit exposé sur l'évolution des mots perduellis, hostis et peregrinus :
il nous apprend que l'ennemi public, le soldat en guerre contre Rome,
se disait autrefois perduellis, que hostis signifiait seulement l'étranger,
sens que les contemporains de Cicéron donnent à peregrinus. Celui
qui est perduellis est donc ennemi du peuple romain, ce qui est peut-
être insuffisant pour expliquer le sens de perduellio : en effet la per-
duellio est un crime passible d'un jugement. Ou alors, et c'est peut-
être la solution de notre problème, la perduellio est la transformation
d'un citoyen en ennemi public.
L'étymologie du mot est relativement simple. On y reconnaît *duel-
lum, mot qu'on donne comme forme ancienne de bellum. Le préfixe
*per- est plus ambigu : c'est un intensif avec une valeur positive, ex-
primant l'idée de perfection, ou un intensif avec une valeur péjorative,
exprimant l'idée de perversité (91). On traduit généralement, et beaucoup
trop rapidement, ce mot par «haute trahison», parce qu'on range sous
la rubrique de la perduellio des faits qui n'ont jamais été qualifiés ainsi
par les Anciens. On voit mal comment Horace et Rabirius peuvent
être accusés de haute trahison, l'un pour le meurtre de sa sœur, l'autre
pour l'assassinat d'un tribun de la plèbe révolté, et l'on bute sur cette
difficulté, qui est née seulement d'une traduction approximative, inspi-
rée des autres cas de perduellio ayant fait l'objet de procès sous la
République. Il n'existe que quatre cas absolument indiscutables qui
soient qualifiés de perduellio (92), parmi lesquels on compte ceux d'Ho-
race et de Rabirius ; or ceux qui nous intéressent ici sont précisément
les crimes d'Horace et de Rabirius, parce que les instigateurs du procès
de Rabirius ont trouvé dans son affaire des similitudes avec celle

supérieur» ; Ch. H. Brecht, Perduellio [n. 1], p. 120-121. Cette interprétation n'est
pas suffisante : la perduellio est un crime et ne peut être seulement un «fait de guerre»,
même total ; ou alors c'est un fait de guerre injuste.
(90) Cicéron, De officiti I, 11-12, 37, cite une lettre de Caton le Censeur a son ills.
Caton y rappelle à son fils, dont la légion vient d'être licenciée, mais qui veut rester
à l'armée, qu'il n'a pas le droit de combattre cum hoste, s'il ne prête pas un nouveau
serment à son général : Monet igitur ut caueat ne proelium ineat : negat enim ius esse,
qui miles non sit, cum hoste pugnare. Equidem etiam illud animaduerto, quod, qui pro-
prio nomine perduellis esset, is hostis uocaretur, lenitale uerbi rei tristitiam mitigatam.
Hostis enim apud maiores nostros is dicebatur quem nunc peregrinum dicimus.
(91) Ch. H. Brecht, RE, s.v. perduellio, col. 616 ; A. Watson, Death [n. 4], p. 438.
(92) Voir la n. 4 où ils sont cités et brièvement analysés.

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d'Horace ; pour la seconde affai


ment à la première, les deux crim
crimes de perduellio. C'est du c
qu'il nous faut partir. Qu'y a-t
pour qu'ils puissent tous les deux
Horace est vainqueur des ch
portant dans ses bras les dépouill
Horace, étalant son triple buti
l'un des Curiaces, se présenta à
reconnaissant sur ses épaules l
elle-même pour son fiancé, elle d
répète le nom de son fiancé m
transporté de colère par ces lam
victoire à lui et des transports
Le guerrier rentre à Rome tout
Il ne peut revenir sans transition
indo-européenne et G. Dumézil (9
Cûchulainn, qui appartient lui a
au moment où il sort d'un com
trois champions, est si bouillan
ses concitoyens. On envoie à sa re
elles l'émeuvent et l'obligent à
guerrier et on le plonge success
dont il amène l'eau à ébullition
ment après ces épreuves que, enf
La légende romaine, qui est tr
intentions, illustre le danger que
guerrier au sortir du champ de
résultat, alors que ce danger n
de Cûchulainn. Le guerrier Ho
de son furor bellicus, traite sa
meurtre inutile, devient per-due
à tort et à travers, un guerrier
un citoyen devenu un ennemi po
Par ailleurs la guerre entre Albe
a été conclu avant le combat des

(93) G. Dumézil, Horace et les Curiac


{Cûchulainn).

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mettrait fin à la guerre. L'état de paix commence avec la victoire


d'Horace et la mort des Curiaces : les choses ont été ainsi définies
par le traité. Il se peut donc qu'Horace soit coupable de traiter s
sœur en ennemi public, en hostis, alors que la paix a été arrêtée entr
les deux villes. C'est commettre un acte de guerre violant la paix, et
dans ce sens, le crime d'Horace est bien une per-duellio, un acte d
guerre injuste, à contre temps.
Le lieu où Horatia a été assassinée était connu des Anciens, puisqu'on
lui avait élevé un tombeau à l'endroit précis où elle était tombée (94)
Vraisemblablement tous les Romains savaient où il se trouvait. Or Tite
Live dit qu'Horatia s'est présentée à son frère près de la porte Capène,
plus exactement ante portam Capenam (95), c'est à dire à l'extérieur
de la porte, en dehors de la ville (96). Nous connaissons l'emplacement
exact de la porte Capène (97) : on a retrouvé, dans les année 1867-
1868, des portions du mur dit «servien» et une pierre qui provenait
de la porte ; on est actuellement certain de sa localisation. La porte
Capène permettait de franchir l'enceinte à très faible distance du cirque
Maxime en sa partie orientale, près de l'endroit où il s'incurve. Ce
qui est plus difficile à déterminer, c'est si la porte Capène, ou un
monument identique, existait déjà à l'époque de Tullus Hostilius : c'est
possible, mais non certain (98). On sait que le roi Servius Tullius a
agrandi l'enceinte romuléenne en englobant l'Esquilin, et peut-être le

(94) Tite Live I, 26, 14 : Horatiae sepulcrum, quo loco corruerat icîa, constructum
est saxo quadrato.
Oo) i ite Live, I, Zò, Z : cui soror uirgo, quae aesponsa uni ex i^uriatiis juerat,
obuia ante portam Capenam fuit ...
(96) Ce qui est post murum pour les Anciens est à l'intérieur des murailles. Ce qui
est ante portam est en dehors de la ville. Le point de vue de l'observateur est celui
d'Horace qui rentre à Rome. C'est de cette façon que l'on définit aussi le pomerium ;
Th. Mommsen, Der Begriff des Pomerium dans Hermes 10, 1876, p. 42 ; Römische
Forschungen , II, Berlin, 1879, p. 23 sqq. L'observateur est censé venir de l'extérieur
vers l'intérieur de la ville, ce qui est confirmé par le sens d'une expression juridique,
le postliminium , c'est à dire «le retour de l'exilé dans sa patrie et la réintégration
dans les droits du citoyen», «ce qu'il y a derrière le seuil de la porte quand on rentre
chez soi» ; A. Magdelain, Le pomerium archaïque et le mundus dans lus [n. 3], p. 157
(= REL 54, 1976-1977, p. 71-109).
(97) C'est de la Porte Capène que partait la Via Appia. S. B. Platner, Th. Ash by,
A Topographical Dictionary of Ancient Rome , Oxford, 1929, s.v. Porta Capena ; F.
Coarelli, Roma , Rome-Bari, 1980, p. 21.
(98) Cicerón, Pro Rabirio 4, 13, date le procès d'Horace du règne de Tarquin
le Superbe. Cela n'a d'ailleurs qu'une importance secondaire, dans la mesure où
l'ensemble légendaire dont Horace est le héros central peut, sans inconvénient majeur,
appartenir à un autre moment de la royauté.

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28 В. LIOU-GILLE

Quirinal et le Viminal. Nous co


mur qui ceignait la cité romulée
pas du côté de la porte Capène q
Il se peut donc que le meurtre
en ennemi public, devant la por
soit un sacrilège : c'est l'espace c
En effet le pomerium est la limit
à leurs activités de paix (l0°) et
l'ennemi franchisse cette barriè
citoyen romain ne peut commettr
Ainsi la sœur d'Horace est traité
adversaire sur un champ de bat
longation mauvaise de la guerre
qu'impose le fas, le droit sacré.
Cette double perversion du gue
sont les conséquences de ce furor
qu'on n'a pas encore éteint, et qui
et indispensable en machine à t
peut être considérée comme un m
religieuses qui accompagnent la dé
Qu'y a-t-il de comparable dans le
Rome connaît une crise grave. Un
au consul Marius d'assurer l'ordre
subversives du tribun de la plè
Les partisans de Saturninus et
se réfugient au Capitole où ils s
des armes à la population pour
Saturninus et Glaucia : c'est la gue
sont traités comme des ennemi

(99) Tacite, Annales XII, 24. L 'Ara Ma


du Cirque Maxime ; l'autel de Consus,
primitive nous ne connaissons que le mu
duquel se trouvait le Tigillum sororium.
(100) C'est-à-dire à la ville, urbs , (tribu
du Sénat, contiones ...)
(101) Comices centunates, levees de trou
etc. Sur le rôle du pomerium , v. A. Giov
(102) Le défi de Rémus à Romulus a ren
Rémus a sauté par-dessus le sillon que
défavorable explique la prise de Rome pa
dans Rome, avec son armée, pour détrui

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Capitole, qui est d'ailleurs extra pomerium : une de ses cimes est en
effet la citadelle de Rome, YArx. Rabirius, qui est encore, à cette date,
un jeune homme, participe à ce combat aux côtés des Patres.
Mais Saturninus et Glaucia, assiégés au Capitole, sont forcés de se
rendre à Marius, car l'alimentation en eau du Capitole est coupée.
Marius les fait enfermer en plein Forum, à la curie, intra pomerium,
en attendant que, conformément aux lois, on puisse décider de leur
sort. Alors des Patres «se hissèrent sur le faîte de la Curie, en démolirent
la toiture et abattirent les prisonniers sous les tuiles. On retrouva sous
les décombres les cadavres de Saturninus» (I03) et de plusieurs de ses
compagnons. Glaucia, qui s'était échappé, fut assommé dans sa fuite.
Et c'est ici précisément que l'histoire de Rabirius commence à res-
sembler à la légende d'Horace. Saturninus et Glaucia, en se rendant
à Marius, ont cessé d'être des hostes, pour redevenir des citoyens qui
attendent leur jugement conformément aux lois de leur cité. L'assassinat
de Saturninus par Rabirius, car il n'est question, dans cette affaire,
que du meurtre de Saturninus (l04), est un acte de guerre accompli
perversement contre un civil, «à contre temps» : c'est une per-duellio.
D'autre part Saturninus et Glaucia ne sont plus extra pomerium, sur
le Capitole, ou dans Vager Romanus où peuvent se dérouler les activités
militaires. Ils sont en plein cœur de Rome, intra pomerium, dans la
curie, c'est à dire dans un lieu qui a été inauguré et que l'on considère
comme un templům. Cet acte de guerre est perpétré perversement dans
un espace civil, «à contre-espace » : c'est une per-duellio.
La culpabilité de Rabirius n'a jamais été démontrée. Cicéron s'achar-
ne à le disculper en soutenant que Rabirius s'est seulement armé pour
lutter contre les deux chefs révolutionnaires, qu'il n'a pas participé
à l'assassinat de Saturninus et il rejette la responsabilité du meurtre
sur l'esclave Scaeva. Mais la question n'est pas là. Point n'est besoin
que Rabirius soit coupable pour qu'il soit inculpé : et son inculpation
suffit à César qui n'a pas besoin de sa condamnation. Il n'est pas certain,
d'ailleurs, que César ait jamais eu l'intention d'aller jusqu'au bout du
procès. Rabirius était probablement, en 63, c'est à dire 37 ans plus

(103) J. Carcopino, Des Gracques à Sylla, 3e éd., Paris, 1952, p. 356.


(104) On ne sait pas, et cest regrettable, ou fut assassine Glaucia; mais ce nest
pas son corps que l'on retrouve dans les décombres de la curie, c'est celui de Saturninus.
Or Saturninus a été mis à mort dans un lieu où il bénéficiait de la protection des
lois, dans un lieu qui était un templům inauguré.

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30 В. LIOU-GILLE

tard, un des rares survivants d


autre et César n'avait probablem
Bien sûr Rabirius aurait pu êt
de maiestate. En portant la mai
il violait la sacrosainteté du tr
intérêts de la plèbe. Mais on avai
de la plèbe Tiberius et Caius G
été punis. Le meurtre de Tibériu
à un sacrifice. Quand, en 133
le déclarer ennemi public, le s
alors, en un geste théâtral, pris l
dirigé, pour procéder en quelq
où Tiberius tenait rassemblé le co
Dans ces conditions, à quoi bon
toutes chances d'être inefficaces
dont nous rappelons qu'il était
dans l'affaire Rabirius, avait be
tacle, propre à marquer les esp
ordinaire, probablement vouée
plus se permettre une action a
pourquoi il eut l'ingéniosité de
archaïque propre à impression
populaire. Les intentions de Césa
perçues : Cicéron comprit que
sacrosainteté tribunicienne, c'éta
consultum ultimum (108). En étai
de l'affaire ? Cela est moins s
condamné par les duumviri , com
aussi par les comices centuriates

(105) Cicéron cite, parmi les surviva


Q. Catulus, C. Curion ( Pro Rabirio 7, 2
était sans doute le plus vulnérable d'ent
(106) Appien, Bellum Ciuile I, 15-16
Valere Maxime III, 2, 17.
(107) Il jette sur son bras gauche un des pans de sa toge, d'un autre il couvre
sa tête : c'est le cinctus Gabinus, comme Wilamowitz l'a reconnu le premier ; J. Car-
copino, Gracques [n. 103], p. 214-216 et n. 156. On trouvera une excellente analyse
du meurtre de Tiberius Gracchus dans A. Mellor, Les conceptions du crime politique
sous la République romaine , Paris, 1934, p. 61-62.
(108) Cicéron, Pro Rabirio 12, 33-34.

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par le peuple si Métellus Celer, qui était alors augure et préteur, ne


s'y était opposé. Voyant que le peuple ne se laissait pas persuader et
ne considérait même pas que ce jugement était illégal, il courut au
Janicule, et avant qu'on eût voté, il abaissa le signal militaire ; si bien
que le peuple n'eut plus le droit de prendre une décision» (l09). Les
modernes pensent qu'il n'était pas dans les intentions de César d'aller
jusqu'au vote des comices sur le sort de Rabirius. Si Rabirius avait
été acquitté, César aurait été ridicule ; si Rabirius avait été condamné,
César serait devenu l'odieux tortionnaire d'un vieillard.

La purification d'Horace et le Tigittum Sororium. - L'épisode


d'Horace prend son sens plein, encadré comme il l'est entre la conclu-
sion du traité avec Albe d'une part, et le rite du Tigillum sororium
d'autre part. Le guerrier, qu'un trop plein d'ardeur guerrière rend dan-
gereux pour la communauté puisqu'elle n'a plus besoin de sa uirtus,
a été acquitté par les citoyens. Il faut maintenant le purifier de la
souillure qu'il a contractée par le meurtre de sa sœur et le débarrasser
de ce furor bellicus qui menace la paix et la cité. Ce sont deux opé-
rations différentes (no).

Les sacrifices expiatoires. La première opération est menée à bien


par le père d'Horace, mais avec des fonds pris sur le trésor public (m).
Ces précisions sur la participation de la famille et de l'État à la puri-
fication d'Horace révèlent la double culpabilité d'Horace, criminel à
titre familial, par le meurtre d'une personne de son sang, mais criminel
à l'égard de l'État, perduellis, «guerrier qui guerroie à tort», par vio-
lation du traité de paix et de l'espace pomérial. La perpétuation des
sacra ainsi institués est assurée par la gens. C'est la famille Horatia
qui est chargée de les célébrer (' l2).

Le Tigillum sororium. Quant à la seconde opération, elle se fait grâce


à un rite dont on connaît plusieurs exemples dans l'histoire romaine.

(109) Dion Cassius XXXVII, 28. Ce passage fait allusion au fait que l'on hissait
un uexillum sur le Janicule, lorsque les comices centuriates se réunissaient. Amener
le pavillon signifiait l'état d'alerte, le tumullus, ce qui interrompait immédiatement
les activités civiques au profit des activités militaires.
(110) L. A. Holland, Janus and the Bridge, Rome, 1961, p. 82.
(Ill) Tite Live, I, 26, 12. Nous ne savons rien de ces cérémonies expiatoires. Denys
D'Haï . III, 22, 6, en dit seulement que ce sont les cérémonies par lesquelles on purifie
habituellement ceux qui sont coupables de meurtre involontaire ; G. Dumézil, Heur
et malheur du guerrier, Paris, 1969, p. 28-29.
(112) Tite LIVE I, 26, 13.

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On force le perduellis à passer so


sur des montants verticaux, que l
mais qu'ailleurs on appelle un iu
l'Etat selon Tite Live (115).
Le Tigillum sororium , d'après D
rue très étroite et était flanqu
Curiatius , l'autre à Juno Soror
Denys, était encore fichée dans l
côté. Tite Live et Denys (117) c
pièce d'attelage. Le iugum effec
vaincus (! 18). L'exemple le plus cé
de l'armée romaine aux Fourch
Tite Live (119), l'armée romaine t
doit passer sous le joug, consuls
respond à une démilitarisation
armes, bien sûr, son costume m
n'est pas exprimé explicitement m
Le Tigillum sororium ressemb
peut-être une, d'un type très rud
l'enceinte primitive, permetta
s'étend sur le Palatin et jusqu'au
l'apprennent les Fastes des Arv

(113) Tite Live I, 26, 13 : ..transmisse


iugum misit iuuenem..
(1 14) G. Dumézil, Horace [n. 93], p. 1 1
III , Paris, 1973, p. 308-314.
(115) Tite Live I, 26, 13 : Id tigillum h
(1 16) Denys D'Hal. III, 22, 7-8 : «Il (=
Carènes vers le vicus Cuprius. On peut
érigés alors, et, au-dessus d'eux, une p
se font face. La poutre, qui traverse la
s'appelle en langue romaine la poutre
nassus on Roman Monuments in Homm
surtout p. 9 ; L. A. Holland, Janus [п. 1
(117) Denys D'Hal. III, 22, 7 : «Ce monument est un joue».
(118) Denys D'Hal. III, 22, 7 : «Après cette opération ils les libèrent et les laissent
rentrer chez eux».
(119) Tite Live IX, 4-6.
(120) La «demilitarisation morale» est en fait l'extinction du furor bellicus.
(121) A. Degrassi, Fasti anni Numani et Iuliani, Inscript. Italiae , XIII, 2, 1963,
p. 37, 515 ; C. /. L. , I2, 214 : Tigillo Soror(io) ad compitum Acili (Fasti Arval.). Momm-
sen dit dans son commentaire : Ipsum tigillum pro numine cultum esse docuerunt
nos Fasti Arvalium. L. A. Holland, Janus [п. 116], p. 79. A. M. Colini, Compitum

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four d'Acilius», dont nous connaissons, chose exceptionnelle, rempla-


cement exact grâce à la découverte d'une inscription (122). On a retrouvé
en cet endroit précisément un petit édifice : un escalier de quelques
marches, un podium qui devait supporter six colonnes et abriter au
maximum deux ou trois statues ; le plus vraisemblable est que ç'ait
été un autel aux Lares des carrefours. Or le compitum Acili paraît
correspondre à l'ancienne fortification de Rome, au murus terreus du
vnie siècle. Le Tigillum sororium permettrait l'entrée dans la ville au
niveau du murus terreus proche des Carènes, c'est à dire dans la ville
du vine siècle, qui est l'ancienne cité du Palatin.

Porta ou iugum. Une porte permet une communication entre le


dedans et le dehors, mais son rôle ne se limite pas à cela. Elle est char-
gée de débarrasser de toute malfaisance, au passage, celui qui pénètre
dans la ville. C'est pourquoi les adverbes ante, post, organisant l'espace
par rapport aux portes, au pomerium, à l'enceinte, sont toujours
employés dans l'optique de celui qui entre dans la ville. Il faut rendre
l'étranger inoffensif, qu'il se présente pacifiquement ou avec des inten-
tions hostiles, en hospes ou en hostis. Porte et iugum auraient un rôle
analogue (l23). La porte est permanente, le iugum est provisoire. La
porte est un passage à travers l'enceinte ; le iugum est une porte fictive.

La Porte Triomphale. Cette fonction des portes est évidente en plu-


sieurs circonstances. La Porta Triumphalis permet au général vainqueur
et à son armée non démobilisée d'entrer dans Rome au sortir d'une
guerre et de célébrer un sacrifice en l'honneur de Jupiter Capitolin.
Comment oserait-on laisser pénétrer ces guerriers encore souillés de
sang, bouillonnant de furor bellicus, si la Porta Triumphalis n'était

Acili dans ВС AR 78, 1961-1962, p. 147-157 ; F. Coarelli, Il Foro romano, periodo


arcaico , Rome, 1983, p. 111.
(122) G. Lugli, tontes , 111, Rome, 1 УУ2, p. 23Э, 2òU, 20/, 28/-28У. cest en ivjj
que fut publiée cette découverte : A. M. Colini, Scoperte tra il Foro della Pace e
l'Anfiteatro dans BCAR 61, 1933, p. 79-87 ; dans Compitum [n. 121], p. 147-157 : un
petit édifice, détruit à l'époque néronienne, à l'angle N. E. de la Vèlia, avec une inscrip-
tion qui permet de dater l'ensemble de l'époque où Auguste détint la puissance tribu-
nicienne pour la 18° fois, en 5 avant J. C., deux ans après la réforme du culte des
Lares Compítales , quand Auguste introduit le culte de son Genius ; A. M. Tamassia
dans BCAR 78, p. 158-163 ; photos et plans : A. M. Colini, et F. Coarelli, Foro
[n. 121], p. 39.
(123) Du reste, l un des elements de la porte, le linteau porte le nom de mgumentum ,
mot qu'on trouve chez Caton ; Ernout-Meillet, Dictionnaire étymologique de la
langue latine , s.v. iugum.

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là pour les rendre inoffensifs à


«civils» en un mot ? F. Coarelli pe
quindi una sorta di Porta Triumph
è vero, come tutto induce a pen
sistemi ceremoniali analoghi al
la preuve dans le fait que le Tigill
qui forme elle-même la principa
triomphal.
Il y aurait eu d'abord des «Portes triomphales» provisoires, en bois,
analogues au Tigillum sororium. La première porte Triomphale monu-
mentale aurait été ces fornices érigés par L. Stertinius en 196 avant
J.-C., sur l'argent de ses manubiae, c'est à dire sur sa part de butin (I25).
Il les éleva sur le trajet que parcouraient les triomphateurs et qui
franchissait le pomerium probablement à cet endroit (126). Et c'est en
ce même endroit que fut érigée plus tard, à l'époque impériale, sous
Domitien, la Porta Triumphalis, sur l'aire sacrée de Sant'Omobono (127).
Cette porte avait quatre arches. Elle est représentée sur des monnaies
de Domitien (l28) et un médaillon de Marc Aurèle (l29).
Les dieux des curies : Janus Curiatius, Junon Sororia. Grâce aux
portes et spécialement à la Porta Triumphalis, les hostes, ennemis
virtuels, se transforment en hospites, en hôtes ; les perduelles, guerriers
dangereux, en Quirites, c'est-à-dire en citoyens membres des curies.

Janus Curiatius. Précisément le Tigillum sororium fut flanqué dès


l'origine, si l'on en croit la tradition, d'un autel à Janus Curiatius (13°)
et d'un autel à Junon Sororia, qui sont des divinités protectrices des
curies. Selon la tradition, transmise par Lydus (l31), l'épithète de Curia-
tius était justifiée par le nom des Curiaces qu'Horace avait vaincus,
hypothèse peu convaincante. Mais à quoi d'autre pouvait servir le rite

(124) F. Coarelli, Foro [n. 121], p. 117.


(125) Tite Live XXXIII, 27. F. Coarelli, Porta Triomfale e la Via dei Trionfi
dans D Arch 2, 1968, p. 88.
(126) F. Coarelli, Porta [n. 125], p. 89-90.
(127) F. Coarelli , Porta [n. 125], p. 82.
(128) Voir reproductions dans G. Lugli, Fontes , I, Rome, 1952, pl. II, 1 et 2.
(129) G. Lugli, Fontes , I, pl. II, 3-5 ; F. Coarelli, Porta [n. 125], n. 70-71, p. 98.
Sur le médaillon de Marc Aurèle, F. Castagnoli dans BC AR 71. 1943.
(130) Denys D'Hal. III, 22, 7 ; Schol. Bobensis ad Cic. Pro Milone , 7 : constitutis
duabus aris lano Curiatio et Iunoni Sororiae, superque eas iniecto tigillo, Horatius
sub iugum traductus est.
(131) Lydus, De mensibus IV, 1.

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LA PERDVELLIO : LES PROCÈS D'HORACE ET DE RABIRIUS 35

du Tigillum sororium, sinon à réintégrer le jeune Horace, débarrassé


du furor bellicus, dans le groupe des iuuenes et, puisque jusqu'à Servius
Tullius la cité a une structure curiate, dans le cadre des curies (l32) ?
Janus Curiatius est éminemment à sa place ici, selon sa fonction spé-
cifique de dieu des passages, chargé du passage particulier que repré-
sente, soit la réintégration du guerrier démobilisé dans la cité, soit
l'admission parmi les citoyens adultes. Nous pensons, comme G. Cap-
deville et F. Coarelli, que l'épithète doit être mise en rapport avec les
curies et non les Curiaces. D'ailleurs le Tigillum Sororium et ses autels
étaient dans le voisinage des curiae ueteres (I33).

Junon. La déesse est ici honorée avec l'épiclèse de Sororia. Mais


c'est aussi une divinité des curies, peut-être parce qu'elle était la pro-
tectrice des iuuenes ; et les iuuenes sont la force de l'Etat romain,
l'élément essentiel de la cité. Selon Denys d'Halicarnasse, Titus Ta-
tius «avait dédié des tables à Héra, dite Curitis, dans toutes les curies,
tables qui existent encore maintenant» (134). Festus confirme ce témoi-
gnage (l35). L'épiclèse de cette divinité s'écrit de différentes manières :
Curritis, Curitis, Quiritis, Curis. Mais il n'est pas impossible que ces
épithètes dérivent toutes d'un même mot, curia. L'on accepte généra-
lement aujourd'hui la définition de P. Kretschmer, selon laquelle la
curie est un * co-uirium, un groupement de citoyens. Ce lien entre cette
Junon et les curies n'est pas attesté seulement à Rome : à Tibur, par
exemple, chacun invoquait une Junon Curis en lui demandant de
protéger de son char et de son bouclier les compagnons de sa propre
curie (l36). Les comitia curiata servant de cadre au recrutement de
l'armée royale jusqu'à Servius Tullius, on ne saurait s'étonner que les
citoyens des curies, soldats virtuels, rendissent un culte à leur déesse,
Junon (137).
En sa qualité de patronne des curies, Junon veille sur la réintégration
du guerrier démobilisé dans les cadres de la cité. Mais elle a une autre
fonction. Puisque Janus Curiatius portait un intérêt particulier aux

(132) G. Capdeville, Les épithètes cultuelles de Janus dans MEFRA 85, 1973,
p. 428. F. Coarelli, Foro [n. 121], p. 1 15.
(133) R. Schilling, Le dieu introducteur, le dieu des passages dans MEFRA 73,
1960, p. 109.
(134) Denys D'Hal. II, 50.
(135) Festus, .v. v. Curiales mensae, p. 56 L.
(136) Servius, Ad Aen. I, 17.
(137) J. P. Neraudau, La Jeunesse dans la littérature et les institutions de la Rome
Républicaine, Paris, 1979, p. 192.

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