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NOTICE HISTORIQUE. XIX

D u coté opposé et a 1'orient de Cadix' sé trouv~ient les colonnes d'Hercule I ' u


o les pre-
miers Phéniciens qui aborelerent en Espagne écrivirent l'inscription , Non plus ultra. La
place de ces deux colonnes semble indiquée par les eleux montagnes de Calpe et. Abyla,
situées des deux cotés du elétroit, et que Pindare appelle pour cette raison poTtes de Cadix.
11 est ·meme probable CJU'a cette époque les delL"1. continents tenoient l'un a l'autre, et que
l'imagination et la vue se trouvoient également bornés par cette immense frontiere 2 •
Les Phéniciens, en suivant les cotes orientales ele la Méditerranée, pénétrerent dans les
royaumes de Grenade , Murcie , Valence , et la province de la Catalogue jusqu'aux Pyré-
nées , qu'ils obtinrent la permission de fouiller: ils en emporterent une telle quantité de
métaux , c1ue, suivant le rapport d'Aristote et de Diodore ele Sicile, ils remplacerent dans.
leurs vaisseaux tous les ustensiles de fer Óu de plomb ave~ de l'or ou de l'argent , afi.n d'en
pouvoir transporter une plus grande quantité 3. Cette prodigieu se richesse fi.t croire a l'in-
cendie des Pyrénées et a l'étymologie de leur nom 4.
Parmi les colonies qu'üs fonderent , on distingue Calpe _, aujourd'hui Gibraltar; Malaca
et Abdera_, aujourd'hui Malaga et Adra; et plusieurs autres villes situées la plupart a l'em-
bouchure d es riVieres, et dans une position favorable a u commerce.
Apres avoir parcouru ainsi toute la partíe orientale de l'Espagne , les Phéniciens entre-·
prirent de visiter l'occidentale, nommée l'Espagne ultérieure 5, ,et se lancerentdans l'immense
océan, qui leur offi.·oit de nouvelles espérances. C'est ainsi qu'ils a:rriverent jusqu'aux isles
Cassitérides, aujourd'hui les cotes d'Angleterre , et qu'ils furent long-temps en possession
de cette découverte 6, qu'ils cacherent a l'ambition naissante de leurs rivaux. Un pilote de
Cadix allaO:t faire ce mystérieux commerce, et se voyant suivi par un navire romain qui
vouloit lui en surprenclre le secret' se jeta ala cote pour le lui dérober ' et 1'entraina-dans son
naufrage; action qui fut récompensée par les habita,n ts de Cadix aux frais du trésor public7.
11 paroit qu'ils fu:ent les m emes progres sur les co~es occidentales de l'Afrique , en doublant
le cap de Bonne-Espérance: mais le peu que nous savons de ces expéditions, qui d'ailleu.rs
n'intéressent pas le continent ele l'Espagne , dispense de les approfondir.

( r) L'Hercule tyrien. TI paroit que ce no m a été. donné par tous C'est ainsi que se fi.t vraisemhlahlement la rupture de l'Helles-
les peuples a leurs premiers héros. C'est le meme que le Ogmius pont par l'entrée de lamer Noire dans la Méditerranée, la sépara-
des Gaulois et des Germains. Les Égyptiens, les Thébains avoient tion de la Sicile de l'Italie, celle de l'isle de Ceylan du continent
leur Hercule, et ce héros eut presque autant de dénominations de l'Inde, ou l'on conserve de vieux souvenirs de cet évenement.
particulieres qu'il fi.t d'exploits. La tradition des peuples est l'lústoire de la nature.
(2.) C'est l'opinion de tous les auteurs anciens. L'aspect du dé- (3) Diodore de Sicile, Hist., t. I , lib. V, n. 35.
troit qui s'élargit toujours du coté de l'océan en forme d'entonnoir, (4) Diodore de Sicile, ídem. Cette opinion est traitée de fahle par
et le courant qui entraine encore avec violence les eaux dans la Strabon, lib. m; et Pline, H ist. nat.' t. I, lib. m , cap. I ' n. 5.
Méditerranée prouvent que l'irruption s'est faite par l'océan. Parmi (S) L'Espagne nl.térieure s'étendoit depuis Tartessus, en remon-
plusieurs helles descriptions de cette catastrophe dans les auteurs tant a l'ouest et au nord, et étoit inconnue des anciens. Polyhe
anciens, on distingue celle de Silius Italicus, lib. V, v. 396. prétend que c'est a·cause de sa situation sur l'océan que l'on n'osoit
Ceu pater oceanus cum sawa tethye calpen point y naviguer, lib. m , p. 191. Appien assure qu'aucun peuple
Herculeam ferit, atque e--cesa in víscera montis ne pouvoit se vanter d'etre alié par mer au-dela de Tartessus. Iber.
Contortum pelagus la.trantibus ingerit undis, p. 2.55.
D ant gemitum scopuli,fractasque in rupibus undas (6) Tacite croit que les Iberes passerent en Angleterre, t. II,
Auclit Tartessos la.tis distermina terris, vie d'Agrícola. Rufus Avienus, ora! maritirn<e, vers 91 jusqu'a 120.
Audit non parvo dwisus gurgite lixus. (7) Sn·ab. , lib.m.
l. k

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