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FIN DU CHAPITRE 9
b. Des changes fixes aux changes flexibles : aujourd’hui, les taux de change sont très volatils
Les Etats ont des politiques différentes en matière de contrôle des opérations de change et notamment de taux de
changes.
Les régimes de changes fixes
Certains Etats refusent que leur monnaie ait un taux de change qui varie au cours du temps : ils préfèrent un horizon
stable pour leurs entreprises, que celles-ci sachent exactement ce qu’elles vont devoir payer ou gagner lorsqu’elles
importent ou qu’elles exportent ; ils préfèrent également pouvoir fixer eux-mêmes leur taux de change pour agir
favorablement sur leur commerce extérieur (voir ci-dessous). Sont dans ce cas aujourd’hui des pays comme la Chine,
l’Ukraine, le Venezuela. Dans ce régime de changes, le pays définit une « parité » (c’est-à-dire un taux de change fixé
arbitrairement) entre sa devise et chacune des autres devises de la planète. Toutes les opérations de change se déroulent
obligatoirement à ce taux. (Note : dans la zone Euro, n’avoir qu’une seule monnaie revient finalement à avoir un régime
de changes fixes interne à la zone.) D’ailleurs, les devises de ces pays ne s’achètent pas : la firme française qui veut
acheter des produits en Chine par exemple ne va pas acheter des yuans puis payer en yuans, mais paiera en euros en
calculant son prix d’achat en fonction de la parité euro-yuan définie par la Chine. La banque centrale chinoise recevra
de l’entreprise les euros, les stockera et donnera des yuans à l’entreprise. Ainsi, le yuan ne quitte pas la Chine et il ne
peut pas y avoir de vrai marché des changes international pour cette monnaie.
Les régimes de changes flexibles
Dans ce système, les devises des pays concernés s’échangent librement, sans contrôle, sans parité fixe : les taux de
change fluctuent au jour le jour. La plupart des pays développés fonctionnent sous ce régime, y compris la zone euro
dans ces relations avec le reste du monde. Dans ce système, les taux de change peuvent varier minute par minute, et sur
quelques jour ou quelques mois les variations peuvent être très importantes. Le 30 mai 2013, en vendant 1 € contre des
dollars, on pouvait obtenir 1,3006 $. Le 7 juin, on obtenait un peu plus : 1,321 $. Sur cinq ans, on a les records
suivants : le 7 juillet 2008, l’euro était à un « plus haut » de 1,59 dollar, le 31 mai 2010 à un « plus bas » de 1,19 dollar.
A partir de l’automne 2009, début de la crise de la dette grecque, le taux de change euro/dollar est passé de 1,5 dollar
pour un euro à son plus bas de 1,19.
Il existe de nombreux régimes de change intermédiaires entre ces deux systèmes.
- Le rôle du commerce extérieur : si un pays vend de plus en plus de produits au reste du monde ou à un pays en
particulier (plus que n’augmentent ses importations), alors sa monnaie va être fortement demandée par des entreprises
qui vont pour cela se débarrasser de la monnaie de leurs pays. Ainsi, la monnaie du pays qui développe ses exportations
va voir son taux de change fortement augmenter, tandis que le taux de change des autres devises va baisser.
- Le rôle des investissements et des placements : si un pays attire beaucoup d’I.D.E., parce qu’il est en pleine croissance
et sa main-d’œuvre est bon marché, ou attire beaucoup de placements parce que les taux d’intérêts pratiqués par ses
banques ou le marché financier local sont élevés… alors les capitaux financiers investis donneront lieu à une demande
de massive de monnaie locale, ce qui augmentera son taux de change.
- Le rôle de la spéculation : certains acteurs financiers (fonds spéculatifs, hommes d’affaires…) font profession de
gagner de l’argent en pariant sur les évolutions d’actifs divers et variés : matières premières, actions, obligations, biens
immobiliers… et bien sûr aussi devises. Beaucoup repèrent les hausses et les baisses de taux de change en cours et
parient dans un sens ou dans un autre pour : soit acheter et revendre quand le taux de change aura augmenté ; soit
vendre puis racheter quand le taux de change aura baissé. Faisant cela, ils ont accélèrent souvent la hausse ou la baisse
du taux.
- Le rôle des banques centrales : pour le pays concerné, il n’est pas toujours positif de voir le taux de change de sa
monnaie augmenter (voir ci-dessous). La banque centrale du pays tente alors de stabiliser le taux change (le plus
souvent de le maintenir à un niveau bas) : soit en changeant le taux en change fixe, soit en réalisation des opérations de
vente de sa monnaie sur le marché des changes en changes flexibles. On peut ainsi parler de « guerre des monnaies ».
2. Faut-il faire baisser son taux de change (réflexions sur la conséquence des variations du
change) ?
(Attention, changement du titre. Texte ci-dessous de J.F.Freu.)
a. Des avantages…
On sait que beaucoup de pays comme la Chine ou le Japon, et même dans une certaine mesure les Etats-Unis,
maintiennent artificiellement pour leur monnaie un taux de change bas pour améliorer leur commerce extérieur (soit en
la dévaluant – modification de la parité – soit en vendant de grandes quantités de la monnaie du pays pour faire
augmenter l’offre et donc baisser le prix). Est-ce une bonne stratégie ?
En fait, dans le cours et moyen terme, une baisse du taux de change a deux effets contraires
Dans un premier temps, la baisse de la valeur de la monnaie nationale provoque une hausse du prix des importations et
une baisse du prix des exportations. Comme les importateurs et exportateurs ne changent pas instantanément leurs
habitudes, les importations vont rentrer en même quantité mais plus chères et les exportations sortir en même quantité
mais moins chères. La balance des transactions courantes va donc très provisoirement se dégrader. C'est l'effet prix.
Mais à moyen terme, la baisse des prix à l'exportation doit permettre un accroissement du volume des ventes (les
acheteurs étrangers sont intéressés par ces prix en baisse), tandis que la hausse du prix des importations doit décourager
les entreprises qui font venir beaucoup de l’étranger. Ces changements doivent permettre une amélioration du solde de
la balance courante. C'est l'effet quantité ou l’effet volume. L'effet quantité joue plus ou moins selon que la
consommation des biens échangés est ou non sensible aux prix de vente, c’est-à-dire de l’élasticité aux exportations (la
baisse des prix n'affecte pas toujours les quantités vendues). Si elle est supérieure à 1, la hausse des quantités exportée
sera supérieure à la baisse du prix et l’effet volume l’emportera sur l’effet prix.
En résumé, une baisse du taux de change de la monnaie d’un pays provoque une courte dégradation du solde de sa
balance commerciale (effet prix), avant de permettre une amélioration d'une plus grande ampleur (effet quantité). Ce
phénomène en deux étapes s’étend sur une période de six mois à un an. Ainsi, au total, dans le moyen terme, faire
baisser le taux de change est plutôt positif pour le commerce extérieur d’un pays.