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Motion adoptée par les professeur.e.s réuni.e.

s en AG à l’occasion de la journée de formation


sur les nouveaux programmes de Philosophie du 15/04 à Vincennes

Nous, professeur.e.s de philosophie réuni.e.s en journée de formation au lycée Berlioz


de Vincennes le 15/04 tenons à marquer notre opposition aux réformes Blanquer du bac et des
lycées, qui conduiront :
- à l’explosion du nombre d’élèves par classe. La suppression des séries permettra de
regrouper les élèves par 35 dans les cours de tronc commun (voire de regrouper
plusieurs divisions ensemble en amphi, comme cela a déjà été proposé dans plusieurs
lycées). C’est sur cette base de 35 élèves par division que sont désormais calculées les
DHG.
- à la suppression de la série L, qui permettait aux élèves de bénéficier de 8h de
philosophie par semaine et aux professeur.e.s qui y enseignaient (un.e professeur.e sur
deux) d’avoir un service décent.
- à la mise en place de spécialités en concurrence les unes contre les autres, spécialités
elles aussi financées sur la base de 35 élèves par groupe et dont l’existence pourra être
remise en cause d’une année sur l’autre sur simple décision des chef.fe.s
d’établissement. La spécialité HLP, ouverte sur le papier dans un certain nombre
d’établissements, risque de fermer dans un an dans une grande partie d’entre eux : toutes
les conditions sont en effet réunies pour que cette spécialité soit peu suivie en Première
et abandonnée en Terminale, dans la mesure où elle n’est conseillée que par une extrême
minorité de filières du supérieur sur Horizon 2021.
- à la disparition des cours en effectifs réduits dans les rares établissements où ils étaient
encore pratiqués : les heures en effectifs réduits seront financées sur la marge
d’autonomie de l’établissement, en concurrence avec les heures d’AP, les heures
d’orientation, les options… Aucun cadrage national n’est prévu pour les heures en
effectifs réduits, pas même dans les classes technologiques.
- à une hausse exponentielle du nombre d’élèves par enseignant.e : un.e certifié.e aura en
moyenne après la réforme 215 élèves1 !
- à la suppression corrélative de dizaines de milliers de postes, que favorisera encore
l’imposition d’une 2e heure supplémentaire non refusable par les enseignant.e.s.
- à la mise sous pression permanente des élèves et des professeur.e.s engendrée par le
contrôle continu et à la mise en place d’un bac local qui n’aura plus de valeur nationale.
- à la désorganisation de l’année et à la perte de semaines entières de cours pour les
élèves : semaines d’épreuves ponctuelles, épreuves de spécialités en 1ère et en Tle. En
avril de l’année de Terminale, 80% du bac sera passé : quel.le.s élèves continueront à
venir en cours ensuite ?
- à des emplois du temps morcelés, les heures de cours devant être alignées pour permettre
aux élèves de différentes divisions de suivre les mêmes cours de spécialités.
- à l’allongement de l’année des enseignant.e.s de philosophie jusqu’à la mi-juillet,
l’épreuve de philosophie étant repoussée à la fin du mois de juin.

Nous refusons ces réformes comme les éléments de langage qui visent à les faire passer :
- sous prétexte de libre choix des élèves, elles donneront en réalité une prime aux mieux
informé.e.s et accroîtront les inégalités sociales et territoriales ;
- sous prétexte de meilleure préparation au supérieur, elles verrouilleront la perte pour les
élèves du droit d’accéder à la filière universitaire de leur choix, dont ils-elles
bénéficiaient depuis 50 ans.

1
(3 classes générales et 3 classes technologiques)

1
Nous demandons au contraire la création de l’ensemble des places nécessaires à la fac
comme des bourses permettant de lutter réellement contre les inégalités d’accès à
l’enseignement supérieur.

Aucune réforme du lycée ne pourra être réussie si elle est imposée de manière autoritaire
aux enseignant.e.s. Nous tenons à rappeler que cette réforme comme les programmes présentés
ont été massivement rejetés par le CSP et que les résultats de la pseudo-consultation de
novembre 2018 n’ont toujours pas été publiés.

Nous demandons l’abrogation des réformes Blanquer du lycée et du baccalauréat.

Adopté à l’unanimité des présent.e.s

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