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Définition
La proposition relative est une proposition subordonnée d’un type particulier : c’est un modificateur
du nom qui comporte, par hypothèse, un constituant (syntagme nominal, prépositionnel ou bien
adverbial) renvoyant au même référent que le nominal modifié :
(1) le garçon à qui je pense (le syntagme prépositionnel à qui renvoie au même individu
que cette occurrence du nom garçon)
Ce constituant est appelé « relatif », puisque sa référence dépend de celle du nominal (dans la
phrase matrice), que modifie la proposition relative (dans son entier). Le nominal qui donne sa
référence au relatif fonctionne de ce fait comme antécédent d’une anaphore, à l’instar de ce garçon,
par rapport à il (pronom personnel, anaphorique discursif), dans l’exemple (2) ci-après :
Le relatif remplit une fonction grammaticale et reçoit un rôle sémantique à l’intérieur de cette
subordonnée : dans l’exemple (1) ci-avant, à qui est complément d’objet indirect du verbe pens(er),
et en reçoit le rôle thématique de <Cible>, tout comme à ce garçon, dans la phrase racine sous (2)
ci-contre :
La position que le relatif occupe en surface n’est pas celle où il reçoit son rôle sémantique et n’est
pas pertinente à l’identification de sa fonction syntaxique dans la subordonnée. La position où
l’élément relatif à qui, en (1), reçoit son rôle thématique de <Cible> est identique à celle qu’occupe,
en (2), à ce garçon, bien qu’en surface, le relatif apparaisse en position initiale, en tête de la
proposition subordonnée.
De par sa position en tête de la proposition subordonnée, l’élément relatif (le constituant à référence
relative à celle du nominal modifié) remplira aussi une fonction d’introducteur de la subordonnée
(ou : subordonnant), à l’instar d’une conjonction de subordination comme que, en (3) – où elle
introduit une complétive :
Il y a donc, dans syntagme nominal modifié par une proposition relative, deux éléments qui
partagent leur référence actuelle (le nominal modifié – ou : antécédent – et l’élément relatif), et, à
l’intérieur de la subordonnée relative, deux positions pertinentes à l’interprétation du constituant
relatif, correspondant l’une, à sa fonction de subordonnant (introducteur), et l’autre, au rôle
sémantique qu’il remplit à l’intérieur de la subordonnée.
- le nominal modifié = antécédent nominal (qui donne son référent à l’élément relatif) ;
- l’élément relatif = subordonnant (position frontale, en surface)
- le site « relativisé » = position de base de l’élément relatif (non apparente en surface), pertinente
à son interprétation sémantique descriptive – autrement dit, à l’identification de son rôle
thématique (si le syntagme relatif est un argument sélectionné) ou sémantique (si le syntagme
relatif est un modificateur, un ajout).
Parler de « site relativisé », de « relativisation » d’un argument ou d’un ajout procède de la rhétorique
des grammaires transformationnelles, qui dérivent (5) de (6) :
Nous envisagerons ici (5) et (6) comme entretenant une relation de paraphrase seulement.
Typologie des propositions relatives (Riegel & al. 2008 (1994) : chap. XIII)
Relatives adjectives : à antécédent qui donne le contenu référentiel du pronom relatif ; selon leur
propre apport à l’identification référentielle de cet antécédent :
● déterminatives (ou : restrictives) :
(7) [Les Alsaciens] 🡸qui boivent de la bière sont obèses. (seulement ceux des Alsaciens
qui boivent de la bière sont obèses : une partie des Alsaciens ; la proposition relative
restreint l’extension du groupe nominal fonctionnant comme antécédent du pronom
relatif, étant nécessaire à l’identification du référent de celui-ci)
(8) Les Alsaciens, qui boivent de la bière, sont obèses. (tous les Alsaciens (i)/ tous les
quatre Alsaciens dont il est question (ii) sont obèses : la relative ne restreint pas
l’extension du groupe nominal, n’étant pas nécessaire à l’identification référentielle
de l’antécédent).
(10) Un étudiant qui ne prend pas de notes à mon cours sera vraisemblablement
recalé aux écrits
Relatives substantives : sans antécédent ; le pronom relatif n’est pas anaphorique ; c’est la
relative elle-même qui « donne un contenu référentiel au pronom relatif » (op.cit., p. 486) :
Anaphore, anaphorique
Un syntagme nominal dont la référence ne peut être précisée que par l’intermédiaire d’un autre
syntagme nominal (son antécédent).
Quand ili🡸 [pronom anaphorique (discursif)] est arrivé chez soii [pronom réfléchi = anaphore liée, au
sens technique, en GG], 🡸Pauli [antécédent] était très pâle.
(11) [QU-P Qui dort] dîne. La proposition relative remplit la fonction de sujet de la
phrase racine.
● périphrastiques (expansions d’un démonstratif ce/ celui, celle, ceux, celles + QU- formant
avec ce démonstratif l’équivalent d’un GN) :
(14) Celui qui dort dîne (« n’importe qui » : référence indéfinie générique)
« Elles n’ont pas de véritable antécédent », puisque le terme qui les introduit « n’a qu’un
sens très général » (+humain (celui, celle etc.)/ inanimé (ce), la référence du pronom relatif
étant de fait entièrement spécifiée par le contenu de la relative elle-même :
(18) Celui qui casse les verres les paie est interprété comme « les casseurs sont les
payeurs » (op.cit., 487, nous soulignons).
Paul a les cheveux qui frisent (relative possessive, qui serait, selon certains linguistes, une
transformée de la phrase racine Les cheveux de Paul frisent)
J’ai ma femme qui ne guérit pas (relative possessive, qui serait une transformée de la phrase
racine Ma femme ne guérit pas)
Tous ces compléments sont-ils de vrais compléments (obligatoires) ? Ou bien il y en a qui sont des
ajouts ?