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DE L’URSS À LA RUSSIE
Au fil du XXe siècle, la Russie est passée de l’autocratie tsariste à la dictature
du prolétariat, avant que l’URSS ne s’effondre pour faire place à une Russie
nouvelle qui n’a pas abandonné l’espoir de redevenir une très grande puis-
sance.

LA FORMATION DE L’URSS
Après le «dimanche rouge» (22 janvier 1905), une Première Guerre mondiale coûteuse
en hommes et désastreuse sur le plan économique, Lénine et les bolcheviks gagnent la
guerre civile et installent le communisme, mettent en place une nouvelle politique écono-
mique (la NEP) et créent l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1922.
L’ère stalinienne (1924-1953) compose un état fédéré où les Russes sont partout majori-
taires, instaure une politique de terreur (procès de 1934 à 1938), collectivise les campagnes
(kolkhoses – collectivités communales —, sovkoses – fermes d’État). Conformément aux
accords de Yalta, l’URSS réalise en 1945 un glacis de protection contre ses anciens alliés,
s’installe dans la Gueere froide et se rapproche de la Chine de Mao.

DE LA DÉSTALINISATION À LA PERESTROÏKA
Krouchtchev (1953-1964) atténue les contraintes politiques, augmente le niveau de
vie, dénonce les « erreurs et crimes » de Staline ainsi que le culte de la personnalité.
Mais il rétablit brutalement l’ordre en
1956 en Pologne et en Hongrie dési-
reuses d’ouverture politique, construit le Les atouts de l’URSS
mur de Berlin, recule devant J.F. Kennedy
lors de la crise des fusées de Cuba, est 22 millions de km2 (20 % favorables aux
obligé d’importer des céréales améri- activités humaines) ; aménagement
caines. volontariste du territoire (centres
miniers, combinats sidérurgiques, bar-
La période de Brejnev (1964-1985) est rages hydroélectriques, mais sans souci
marquée par les avantages accordés aux des rejets industriels et de la salinisa-
membres du parti (nomenklatura), l’écra- tion des sols). Mise en valeur de la Sibé-
sement du printemps de Prague (1968), rie (dite 3e Bakou).
les débuts de la guerre en Afghanistan 1er rang mondial pour le pétrole (80 %
(1979) et la poursuite les accords de limi- des devises en 1989) et gaz naturel ; 2e
pour le charbon (45 % des réserves
tation des armes nucléaires (SALT 1,
mondiales) ; près de 147 000 km de
1972; SALT 2, 1979). voies ferrées, 3 600 agglomérations
Mais c’est Gorbatchev qui s’ouvre le desservies par Aeroflot.
plus à la démocratie au point de ne pou-
voir endiguer ensuite le mouvement
social et les revendications nationales des Kazakhs, Arméniens, Azerbaïdjanais, Tatars
et Baltes. Il assiste à l’effondrement du Mur de Berlin, à la disparition de l’URSS et à la

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naissance de l’éphémère CEI (Communauté des États indépendants). Il démissionne en
1991 laissant la place à Boris Eltsine (1991-1999).
À l’époque l’URSS, c’était 15 républiques fédérées au sein desquelles existaient
20 républiques autonomes et 8 régions autonomes. Le passeport soviétique portait la
mention de la citoyenneté soviétique et celle de la nationalité. Mais, dès 1991, les pays
baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) retrouvent leur indépendance.

LA RUSSIE DU DÉBUT DU XXIe SIÈCLE


Le nouvel État de 17,1 millions de km2 (74,7% en Asie, 25,3 en Europe) est peuplé de
144 millions d’habitants (73% en milieu urbain, natalité 10,4‰, mortalité 16‰, 55% d’or-
thodoxes, 15% de musulmans, 8% de protestants, 3% de juifs, 128 nationalités).
Moscou a plus de 10 millions d’âmes, Saint-Pétersbourg 4,4.
La fédération de Russie qui possède près de 20000km de frontières terrestres avec
14 pays, a des différends frontaliers avec plusieurs d’entre eux : Estonie (région de Pskov),
Lettonie (districts de Pytalovo et Palkino), Pologne, Lituanie (enclave de Kaliningrad),
Ukraine (Touzla, détroit de Kertch), Georgie (gorges de Dariali), Azerbaïdjan (embouchure
de la Samour), USA (île Wrangel, Aléoutiennes), Japon (Kouriles du Sud), Chine (îles sur
l’Amour et l’Argoun) (Courrier international 2005).
Sa puissance est indéniable. Elle est détentrice du plus vaste arsenal nucléaire mondial,
possède encore une armée de 1,1 million de soldats, ne cache plus sa détermination à s’op-
poser aux USA et à conserver son influence régionale et internationale. Sa croissance éco-
nomique depuis 7 ans tourne autour de
6%, ses exportations en 2005 étaient le
double de ses importations. Grâce à l’accé-
lération des exportations de bois, de
Rang mondial
pétrole, de gaz naturel, de métaux les Gaz 590 milliards m3 (1) ; avoine, orge,
finances publiques ont enregistré des seigle (1), pommes de terre (2) ; dia-
excédents records qui ont permis de rem- mants gemmes (2), pétrole 459 mil-
bourser quasiment la dette publique. La lions de tonnes (2), fer 49 millions de
tonnes (3) ; lait de vache (3) ; bette-
structure de ses activités évolue rapide-
raves à sucre, blé (4) ; uranium (4),
ment : agriculture 5 %, industrie 34 %, acier 66 millions de tonnes (4), électri-
services 61% (Atlaséco 2006). cité nucléaire (5).
Cependant l’inflation est forte (10,9% Source : Images économiques du monde 2007
en 2005), les prix des produits alimen-
taires montent (30 % pour le bœuf), les
transports, l’énergie, les soins médicaux également, et 14 millions de Russes vivent en des-
sous du seuil de pauvreté. En outre les vagues de privatisations ont généré une vague
consumériste, la multiplication des exactions fiscales et l’émergence d’une classe excep-
tionnellement riche (Atlaséco 2006) dont, parfois, les liens avec la mafia sont perceptibles.
Dans un contexte peu démocratique, où le président Poutine accentue son pouvoir, des
mouvements sociaux ou libéraux apparaissent aussi bien qu’une certaine nostalgie du
communisme.
Intégrée dans le G8, partenaire convoitée de l’Union européenne, la Russie a dans le
monde une situation paradoxale.

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