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DE BOI LE AU
CLASSIQUES
FRANCE
LIBRAIRIE
HACH ETTE
L'ART POÉTIQUE
DE BOI LE AU
Présenté par
Henri BÉNAC
Agrégé des Ancien élève
Lettres,
de l'École Normale Supérieure
Professeur ay Lycée Marcelin Berthelot
CLASSIQUES
FRANCE
sous la direction de
Guy michaud
Agrégé de l'Université
Docteur es Lettres
LIBRAIRIE
Librairie Hachette, 1946, H ACH ETTE
pt
Photo Hachette.
Boileau.
LA FONfAINE
MOLIÈRE
1621
162?
i
i
i i
BOILEAU
1636 LeCid RACINE i6:36
1639
1640 Horëce
i
1643
i
Polyeucte
Ecole des
1663 Femmes
1666 Misan- lCC -7 a, '666 Satires
thrope 100/ Andromaque
1668 Fables
(I-Vl) Femmes
1672 savantes
. t|6 11 1674 lon/ménie ..1674 ART POETIQUE
l677ÎPhèdne
S lé78lFables
: ÇW-XI)
! 1 •
1 1684
8
-M695
1 16*99
t 17 n
Remarques.
1° Les principaux chefs-d'œuvre de la poésie classique sont antérieurs à
l'Art Poétique.
2° Boileau survit à tous les poètes classiques il deviendra ainsi pour les :
CARACTÈRE DE BOILEAU
o un fanatique de la littérature
« On ne lui connaît pas une passion » (Lanson). Ce n'est
certes pas un rêveur ni un esprit sensible....
Mais il se passionne pour la littérature et la discussion
littéraire « ... i! est alors vif, pétulant, irascible, contre-
:
9 un bon vivant
Il aime la compagnie gaie, la plaisanterie et même la farce.
Il récite ses vers comme un chansonnier, les mime comme
un comédien.
Railleur, mordant, il sacrifie parfois un peu à son talent
de caricaturiste.
• un bourgeois parisien
Il au courant de toute l'actualité parisienne.
est
Il aime son Roi,
est fier de sa gloire... mais désire l'ordre
et la paix dans l'État et dans la ville.
Il n'a pas la superstition du beau monde et n'est pas très
habile courtisan.
• un artiste
Il consacre sa vie à l'art, s'interroge sincèrement sur son
« génie », travaille avec acharnement.
Il méprise ceux qui ne font pas de l'art une religion :
c'est son amour de l'art qui le rend méchant.
« C'était un grand écrivain surtout, bien plus qu'un
poète. » ( Flaubert.)
L'ART POÉTIQUE
j
Le goût de Boileau.
o c'est le goût d'un bourgeois raisonnable,
• d'un homme cultivé,
o d'un homme qui fréquente les gens du monde cela :
Poétique.
Mais, en même temps, Boileau, chez Lamoignon, fréquente
des professeurs et des théoriciens. On retrouve dans
L'Art Poétique un écho de leurs discussions. Les professeurs
de rhétorique Bouhours et Rapin attirent Boileau vers les
exposés théoriques. Tout en gardant, comme eux, le ton
« honnête homme », Boileau essaye d'analyser ses sentiments
instinctifs.
Enfin, et surtout, Boileau est un artiste et un ami
d'artistes : ce qui compte avant tout, pour lui, c'est le
plaisir que donne la beauté. Il part de son émotion esthétique;
son vocabulaire critique est avant tout passionnel. Il analyse
ensuite son émotion pour essayer d'en tirer les règles de l'art
de plaire. Mais souvent, et c'est là le charme de VArt Poé-
tique, nous n'avons qu'une brillante analyse du plaisir de
Boileau.
6 L'ART POÉTIQUE
La puissance satirique :
® Art de l'expression •
• Nous avons préféré aux deux Préfaces qu'en 1674 Boileau mit en tête
des éditions in-4° et in-8° de ses Œuvres diverses, contenant L'Art Poétique,
la Préface de 1701 en tête de son « édition favorite ». y exprime en effet Il
quelques idées sur PArt dans ses rapports avec le Beau et avec le
Public qui sont essentielles à la compréhension de l'Art Poétique.
« Que la nature donc soit votre étude unique » (A. P., III, v. 359).
« Mais la nature est vraie, et d'abord on la sent » (Ep. IX, v. 86).
® ® ®
Avant de donner au poète des conseils artistiques, Boileau exige de lui
q u'il soit inspir é. Il est d'accord avec Horace (A. P., v. 385) et la plupart des
théoriciens de son temps. Mais il exprime surtout sa propre expérience de
poète qui, après des périodes d'aridité, lui a fait sentir ce qu'était l'inspiration.
• Qu'est-ce que l'inspiration pour Boileau ? Quels sont ici les mots qui nous
permettent de la définir?
• Cherchez dans les Satires (II, VII) les expressions par lesquelles Boileau
désigne l'inspiration.
©® © ®
L'idée est dans Horace (A. P., v. 38, sqq.).
© ® ® ©
« n'est pas né poète,
Si l'on ne faut pas faire de vers... cela dit, Boileau
il
passe. Pourquoi? parce qu'il n'y a pas d'enseignement qui donne le génie.
Il s'adresse à ceux qui l'ont, et va leur apprendre le métier. » (Lanson.)
il
[La Rime.]
® © ® © ®
« Notre versification perd plus, si je ne me trompe, qu'elle ne gagne par les
rimes elle perd beaucoup de variété, de facilité et d'harmonie.... Je n'ai
:
garde néanmoins de vouloir abolir les rimes. Sans elles notre versification
tomberait.... Mais je croirais qu'il serait à propos de mettre nos poètes un
peu plus au large sur les rimes, pour leur donner le moyen ç£ê£re pj us exacts
sur le sens et sur l'harmonie. En relâchant un peu sur la rime, on ren-
drait la raison p lus pa rfaite. » (Fénelon, Lettre à l'Académie, I7I4.)
• Quelles différences y a-t-il entre l'opinion de Fénelon et celle de Boileau?
En quoi expriment-elles la différence de deux tempéraments et de deux
époques du classicisme?
• D'après les vers I I-26, et 48 de la Satire II, montrez que Boileau expose
ici son expérience personnelle.
• Trouvez dans l'Épître IV des exemples illustrant le vers 34.
• D'après le vers 31, en quoi le travail vous paraît-il compléter l'inspi-
ration ?
[La Raison.]
® ® © ®
... « la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux qui est
proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison.» (Descartes. Discours
de la Méthode.)
« Qu'est-ce qu'une pensée neuve, brillante, extraordinaire? Ce n'est point,
comme une pensée que personne n'a jamais
se le persuadent les ignorants,
eue ni dû avoir. C'est au contraire une pensée qui a dû venir à tout le
monde et que quelqu'un s'avise le premier d'exprimer.» (Boileau. Préface,
1701.)
Après 1650 la fantaisie italienne ne convient plus à l'idéal régulier des
théoriciens classiques. Elle demeure chère cependant aux précieux et aux
gens du monde.
[Brièveté.
&* Ic/wve 5 <^ «^«1
® ® ® ® ®
Souvenir d'Horace (A. P., 335-7).
Mais le goût du temps se lasse des interminables romans on en publie :
des extraits ou des résumés.... La Fontaine loue la brièveté qui est « l'ame
CHANT I 16
v. 50-52, 77-95, nous révèle-t-elle que Boileau exprime ici son expérience
d'artiste?
• Quels sont les détails qui rendent plaisant ce résumé de la description de
Scudéry?
• Le vers 56 figure dans Alaric sous la forme « Ce ne sont que festons, ce
ne sont que couronnes ». Quel effet produit le changement apporté par
Boileau?
[Perfection.]
® ®
Ce conseil d'artiste est dans Horace (A. P., v. 24-31).
« Il y a dans l'art un point de perfection, comme de bonté ou de maturité v
sent pas et qui aime en deçà ou au-delà a le goût défectueux.... » (La Bruyère,
I. 10.)
[Variété.]
® ® © ®
« La vérité ne suffit pas toujours et il y a des pensées qui sont mauvaises
à force d'être vraies.... » (Le Père Bouhours, Lettre, 677.)
1
« y en a (de mes contes) que j'ai étendus et d'autres que j'ai accourcis
Il
• Quels sont les passages des Satires et de L'Art Poétique où Boileau critique
des œuvres pour leur monotonie?
• Montrez que Boileau s'exerce à écrire son Art Poétique dans un style varié.
• La variété vise-t-elle le fond ou la forme?
[Burlesque et Badinage.]
^
«
LÛ
® © © © ® ®
« Le style burlesque fut extrêmement en vogue depuis le commencement
du siècle jusque vers l'an 1660 qu'il tomba. » (Brossette.)
Le vers 86 est une « allusion au Virgile travesti de Scarron. » (Brossette.)
Brébeuf
[Harmonie.]
o/^-uw Q ue toujours dans vos vers, le sens, coupant les mots, 105
V\lc&*s> Suspende l'hémistiche, en marque le repos.
Gardez* qu'une voyelle, à courir trop hâtée,
Ne chemin heurtée,
soit d'une voyelle en son
est un heureux choix de mots harmonieux.
Fuyez des mauvais sons le Concours* odieux : no
Le vers le mieux rempli, la gjusjiobje pensée—
Ne peut p lajrg àjje^^
®®
m Tous ces conseils sur la césure, l'hiatus, l'harmonie reprennent les idées
de Malherbe.
o Relevez dans les satires les critiques adressées aux œuvres au nom de l'har-
monie.
A rondeaux,
des refrains réglés asservit les
® ® ©
Les erreurs de Boileau.
v.16. Boileau croit que les premiers vers français se contentent de rimer
1
v. 122. M est inexact que Marot ait inventé ou même cultivé assidûment
ces poèmes à forme fixe. a cependant créé de nouveaux rythmes dans sa
Il
Ronsard
[Malherbe.]
Photo Hachette,
Malherbe.
Portrait de Finson, gravé par Coelemans.
«Son crédit vit encore chez nos poètes plus de trente ans après sa mort.»
(Chapelain, Lettre de 1662.)
[Clarté.]
® © ® ®
Malherbe est un apôtre de la clarté aussi bien par son expression que par
sa critique des obscurités de Desportes.
Mais le goût du temps réclame aussi la clarté. Cf. .Rapin (Réflexions
sur la Poétique)« un des plus grands défauts du discours est l'obscurité ».
:
—
Bouhours (Lettre, 1677) « ... les plus belles pensées sont vicieusesquandelles
:
demi, et rien ne lui est plus agréable que lorsqu'on lui offre quelqu'une de
ces idées bien éclaircie et mise dans un beau iour. »
De plus, l'expérience d'artiste de Boileau lui prouve que dans la création
le fond et la forme ne sont pas séparés, mais qu'une pensée qui se précise
prend corps en même temps dans une forme d'où condamnation des impuis-
:
sants qui croient avoir des pensées inexprimables et de ceux qui alignent des
mots sans qu'aucune pensée y corresponde. (Satire II, v. 33-50.) C'est ce
qu'Horace avait déjà dit (A. P., v. 309-31 1).
• Quels sont les vers qui tiennent compte du goût du public? des néces-
sités de création artistique?
la
• Pourquoi Boileau, un demi-siècle après Malherbe, juge-t-il bon d'insister
tellement sur la nécessité d'être clair?
o Commente? les vers 153-4 d'après votre expérience personnelle.
: ;
[Correction.]
®
C'est encore une idé e de Malherbe .
« Les plus beaux sentiments du monde n'ont point de grâce dès que la
CONSEILS DE POÈTE
£ c/ aC
*
*,
*
Travaillez à loisir quelque ordre 1 qui vous presse, /_-\
Vingt
—
T Hâtez-vous lentement,
w fois sur le
—
métier
et, sans perdre courage,
7-v£«^r~
remettez votre ouvrage;
/ïjo)
Polissez-je sans cesse et le* repolissez ;
® ® © ® ® ®
Les vers 173-4 reprennent les vers 292-4 de l'Art Poétique d'Horace. L'image
du vers 169 est empruntée auss à Horace (Satires I, 4, v. I). Le vers 171 I
—
reprend la maxime familière à l'empereur Auguste, « Festina lente ».
Mais Boileau exprime son expérience d'artiste , la même du début de
sa carrière poétique (Satire II, v. 47-52) à la fin (Èpître XI v. 43-80).
v. 77-96.
• Montrez que derrière la ennemi les vers
satire ironique d'un vieil 163-4
affirment la s_a|nteJté_de_Part et 'indépendance de l'ar tiste.
l
[Uniformité de style.]
® ® ®
C'est un précepte d'Horace (début de l'Art Poétique); à propos du v, 178,
cf. A. du
P., v. 152, v. 180, cf. A. P., v. 23; du v. 177, A. P., v. 93. Le mot
cf.
® ® © ® ® ®
Quelques vers imitent Horace, v. 184, cf. Ep. Il, 2, v. 106 sqq., v. 190
A. P., v. 425, v. 197 A. P., v. 428-30, v. 199 A. P., v. 445 sqq.
o Mais derrière l'imitation de peinture a'un type éternel vous retrouverez
la :
• D'une façon générale, relevez tous les traits satiriques du chant I. Rappro-
chez-les des traits correspondants des Satires Boileau change-t-il d'opinion?
: »
La Poésie pastorale.]
® © © © ® ®
Le maître de la poésie pastorale au XVII e siècle est sans doute Racan (Ber-
geries, 1618), mais du temps de Boileau ce genre fort à la mode a de nombreux
adeptes, notamment les deux poètes visés aux vers 11-16, Ménage et Charpen-
tier. La définition du « naturel » pastoral peut s'appliquer, au théâtre, à la
conceptions et vos paroles étaient véritablement telles que celles des bergers
ordinaires ils (les lecteurs) auraient aussi peu de plaisir à vous écouter que vous
auriez beaucoup de honte à les redire.... » Costar (Lettres) à propos de
:
© Quels sont les mots qui donnent une impression de simplicité et de naturel ?
de charme gracieux et délicatement brillant? En quoi ce naturel se distingue-
t-il de l'héroïsme? du naturalisme? Quel est le principe de l'art classique à la
A
propos du vers 24, expliquez pourquoi Philis paraît à Boileau plus poé-
tique que Toinon? Comparez avec le vers 242 du ch. III.
• Boileau a prétendu prendre chaque fois le ton correspondant au genre dont
iltraite dans le ch. comment son style a-t-il ici les caractères du style
Il :
[L'Elégie.]
® © © © ® ®
Le XVII e siècle appelle élégie tout poème exprimant des sentiments
mélancoliques et tendres. De belles pièces de Maynard, Racan, La Fontaine
sont des élégies, mais c'est surtout la poésie précieuse de Théophile à Cotin
qui pullule d'élégies.
© Quels sont les écrivains que Boileau critique dans ce passage? Comparez-le
avec la Satire II, v. 34-46, laSatire IX, v. 261-266; avec Le Misanthrope, Acte
I
se. 2.
CHANT II 29
o Quels sont les mots et les images qui rendent les caractères de la bonne
élégie?
• La critique de Boileau est-elle ici d'un technicien d'art, ou d'un honnête
homme qui cherche à être ému? Quels sont les mots qui peignent ce besoin
d'émotion ?
® Au vers 47 expliquez « par art ». Le sens serait-il le même s'il y avait « avec
art »?
• Le jugement du vers 55 correspond-il à l'idée que vous vous faites d'Ovide ?
o En examinant une élégie romantique (par exemple Le Lac de Lamartine),
vous marquerez en quoi Boileau est d'accord avec les romantiques et en quoi
il en diffère.
®© © ® ® ®
Boileau distingue les deux formes d'Ode triomphale (Pindare, Horace
:
fois de dessein formé la suite de son discours et, afin de mieux entrer dans
la raison, sort, s'il faut ainsi parler, de la raison même, évitant avec
grand soin cet ordre méthodique et ces exactes liaisons de sens qui ôteraient
l'âme à la poésie lyrique ». Cette poésie que Boileau compare à la grandeur
de la Bible est pour lui un « mystère de l'art» et la préfère «aux sages empor-
il
tements de Malherbe ».
Boileau et Horace Les vers 69-70 traduisent un joli passage des Odes
:
• Quels sont les mots qui montrent que Boileau est particulièrement sensible
à ce que -l'Ode exige d'inspiration et d'enthousiasme?
• Le jugement de Boileau sur Pindare vous paraît-il exact? Quelle en est
l'originalité pour son temps, surtout par rapport aux modernes? Vous le
comparerez à la défense de Pindare dans la Réflexion VII sur Longïn.
• Vous paraît-il possible d'essayer de recréer rationnellement le lyrisme de
Pindare par quelques procédés techniques? Quels sont, d'après ce passage,
ceux que conseille Boileau? Montrez que ces procédés font justement la
faiblesse de l'Ode sur la prise de Namur. Boileau avait-il, à votre avis,
le génie lyrique? Reportez-vous à ce propos à la Satire IX, v. 39-48, 251-256.
[Le Sonnet,]
© ® (9)
Boileau le définit par sa forme rigide, car les sujets en sont très divers. Sa
vogue en France vient d'Italie. De Ronsard à Boileau lui-même, en passant
par Malherbe, ses disciples, les précieux, Chapelain, a de nombreux adeptes.
il
© ® © © ® ®
n II s'agit ici non de l'épigramme antique, petit poème assez court pour être
mis sous forme d'inscription, mais de l'épigramme que la vie mondaine avait
mise à la mode un trait d'esprit en vers sur n'importe quel sujet.
:
à propos d'un jeune avocat « Bien qu'il n'ait dit que des sottises,
: n'en a il
avancé pas une qu'il n'ait appuyée de l'autorité de tous les Anciens; et quoi-
qu'il les fît parler de la plus mauvaise grâce du monde, leur a donné à tous,
il
Photo Hachelie.
dans la mine.... Parlant de saint Luc, disait que c'était le peintre de la Reine
il
mère à meilleur titre que Rubens qui a peint la galerie du Luxembourg, car
il est le peintre de la Reine mère de Dieu. »
Les Turlupins à la Cour (v. 130). « La jolie façon de plaisanter pour des
courtisans, et qu'un homme montre d'esprit lorsqu'il vient vous dire « Mada-
:
me, vous êtes dans la place Royale, et tout le monde vous voit de trois lieues
de Paris, car chacun vous voit de bon œil »; à cause que Bonneuil est un village
à trois lieues d'ici. » (Molière, Critique de l'École des Femmes.)
© Montrez que Boileau dépasse son sujet pour exprimer son goût du naturel,
de la clarté, de la finesse.
© Cherchez dans les Épigrammes de Boileau des exemples illustrant les
vers 128, 134, 135. Comparez-les avec de mauvaises épigrammes, par exemple
celle de Trissotin (Femmes savantes, III, 2).
• Comparez aux autres critiques des pointes chez Boileau (Dialogue des héros
de romans et Satire XII spécialement).
• Quelles sont les critiques analogues que vous connaissez chez Molière et
chez La Bruyère?
© ©
© Définissez la « propre beauté » du rondeau, de la ballade, du madrigal.
Rapprochez-la du sonnet, de l'élégie, du style naïf (ch. I, v. 93).
[La Satire.]
® ® © © ® ®
Les allusions à Juvénal : v. 161-2. Cf. Juvénal, Satire X, v. 62-6*3, 71-72;
v. 163-164. Cf. Juvénal. Sat. IV, v. 72-75 (il s'agitdesavoircommentseramangé
le turbot de Domitien), v. 166. Cf. Juvénal, Sat. VI, v. I 16-132.
36 L'ART POÉTIQUE DE BOILEAU
Satire dit d'Horace « Qui ne nomme-t-il pas dans ses Satires?... Horace ne
:
se contente pas d'appeler les gens par leur nom; il a si peur qu'on ne les
méconnaisse de rapporter jusqu'à leur surnom, jusqu'au métier
qu'il a soin
qu'ils faisaient, jusqu'aux charges qu'ils avaient exercées »
Le style décent. Le vers 175 signifie qu'un terme indécent en latin choque
moins nos oreilles qu'en français. Le goût du temps ne supporte pas que
l'oreille soit choquée par des termes trop crus. Bussy-Rabutin écrivait à Mme
de Sévigné (1686) au sujet des Contes de La Fontaine « est vrai qu'il en a
: Il
fait quelques-uns où y a des endroits un peu trop gaillards, et, quelque admi-
il
rable enveloppeur qu'il soit, j'avoue que ces endroits-là sont trop marqués,
mais quand voudra les rendre moins intelligibles, tout y sera achevé. »
il
(S) (S)
Le vaudeville est ici une chanson satirique et non, comme plus tard, une
comédie entremêlée de couplets.
Le vers 190 fait allusion à un événement récent l'exécution, place de
:
Grève, en 1665, d'un jeune poète, Petit, « auteur de quelques chansons impies
et libertines qui couraient dans Paris » (Brossette).
[Conclusion.]
® ® ® ® ©
Boileau reprend l'idée d'Horace de la hiérarchie des genres.
« Je prétends qu'il y a peu de poètes, quoiqu'il y ait bien des gens qui se
mêlent de faire des vers; que la plupart de ceux qui font un sonnet, un madri-
gal, une ode n'ont qu'un peu d'imagination et pas de génie. » (P. Rapin
à Bussy-Rabutin. 1672.)
LA TRAGÉDIE
® © © ® ©
Boileau et Aristote. « Des objets que, dans la réalité, nous verrions avec
peine, par exemple les bêtes les plus hideuses, les cadavres, nous en contem-
plons avec plaisir les représentations les plus exactes» (Aristote, Poétique, V,
trad. Egger).
Les éclaircissements de Brossette : « M. Despréaux m'a encore parlé
d'Aristote qui dit que la l'homme
force de l'imitation est telle sur l'esprit de
que les choses les plus horribles lui plaisent quand elles sont bien imitées.
M. Despréaux a ajouté qu'il faut que cette imitation ne soit pas en tout
semblable à la nature même, que trop de ressemblance ferait avoir autant
u' horreur pour la chose faite par imitation que pour la chose même qu'on aurait
imitée. »
le vers 8 donnerait l'interprétation, de Boileau à propos
Selon Brossette
de fameuse et obscure théorie de la purgation des passions qu'on a
la
tirée d'Aristote « C'est donc en excitant ces deux passions (la terreur et la
:
pitié) que la tragédie peut rendre gai un homme qui était triste, c'est-
à-dire le purger de sa tristesse. Un homme triste écoute bien plus volon-
tiers des choses qui lui paraissent tristes... qu'il n'écoute des choses gaies...;
or, en écoutant ces choses pitoyables, prend intérêt... insensiblement aux
il
excite en lui chassent les autres passions... qui y causaient la tristesse; ainsi
les passions tristes de la tragédie ont ie pouvoir de nous purger de sembla-
bles passions »
CHANT III 39
Photo Hachette.
La Salle du Petit-Bourbon (B. N.).
40 L'ART POÉTIQUE DE BOILEAU
simple naturalisme, mais par une imitation i dé ale et expre ssive de n'importe
quel sujet?
• Les vers 6 et 7 expriment-ils le goût du temps de Boileau ou parlent-ils
de la tragédie en général?
[L'Émotion tragique.]
® ® ©
« La principale règle est de plaire et de toucher ... qu'ils (les spectateurs)
se reposent sur nous de la fatigue d'éclairdr les difficultés de la poétique
d'Aristote, qu'ils se réservent leplaisirdepleureretd'êtreattendris....»
(Racine, Préface de Bérénice.)
Corneille. Les commentateurs ont pensé que plusieurs vers de Boileau
étaient une critique de Corneille. Boileau était dans sa jeunesse un admi-
?
CHANT Ml 41
son intention d'attaquer directement Corneille, mais n'en reste pas moins
il
que les jugements de L'Art Poétique reflètent surtout le goût nouveau tel
que l'a établi l'Abbé d'Aubignac (Pratique du théâtre, 657) et tel que Racine
1
• Montrez que Boileau fait passer l'émotion avant la te chnique. Quels sont
les mots qui manifestent sp.pJbfa^jj^jdTém otion
• Quels sont les mots qui marquent la transformation que l'art doit faire
subir à la nature pour que l'émotion s'accompagne d'un plaisir constant? que
la terreur ne devienne pas de l'horreur? En_qupjJ5.Qiieau^e.TapprxidîÊrfciJJc[_
tragique? Quels sont les traits qui rapprochent Boileau de Racine et l'éloi-
gnent de Corneille?
L'ACTION TRAGIQUE
® ® ©
o Dans tous les vers qu'il consacre à l'action, Boileau vous oaraît-il entrer
dans les détails techniques? Quels sont les grands principes de l'art et
du goût classiques qui dirigent sa pensée?
[L'Exposition.]
® ® © ®
• Le vers 36 peut-il s'appliquer à Corneille? Trouvez dans ies expositions de
Racine des exemples de ce que demande Boileau?
• En quoi les exigences de Boileau satisfont-elles Ja raison, la clarté, la
simplicité?
[Les Unités.]
® ® ®
Le vers 39 viserait, selon Brossette, .L ope de Vega ce « poète espagnol
;
CHANT III 43
® ®
« Le vraisemblable c'est ce qui est conforme à l'opinion du public. »
(P. Rapin, Réflexions sur la Poétique, p. 53.)
Fondement psychologique du vraisemblable à propos du v. 50. Cf.
Çhapejain (Préface de l'Adonis, p. 27-28, 1623) :« Où la créance manque,
l'attention ou l'affection manque aussi; mais où l'affection n'est point, il n'y
peut avoir d'émotion et par conséquent de purgation ou d'amendement es
mœurs des hommes qui est le but de la poésie.... La vraisemblance et non
la vérité sert d'instrument au p oète pour acheminer l'homme à la vertu^... »
Goût pour le vraisemblable. « Il n'y a que la vraisemblance qui touche
dans la tragédie.... (Racine, Préface de Bérénice.) —
« Quelque merveilleuse
que soit la fable, elle ne fera point d'effet si elle n'est vraisemblable.... »
(P. Rapin, ibid., p. 52.)
Opposition de Corneille (I
er
Discours, 1660) « C'est une maxime très
:
fausse qu'il fautque le sujet d'une tragédie soit vraisemblable... les grands
sujets qui remuent fortement les passions et en offrent l'impétuosité aux lois
du devoir et aux tendresses du sang do ivent toujours aller au-delà du
vraisemblable, et ne trouveraient aucune croyance s'ils n'étaient sou-
tenus ou par la vérité de l'histoire, qui persuade avec empire, ou par la
préoccupation de l'opinion commune qui nous donne ces mêmes auditeurs
déjà tout persuadés (la légende)... »
Le sens du vers 49. Deux sens sont possibles a) merveille « tout ce qui
: :
® ® ®
Boileau reprend ici les vers 179-188 de l'Art poétique d'Horace.
h Mais Horace se place du point de vue de la vraisemblance pour écarter
de la scène certains spectacles incroyables :«Quodcumque ostendis mihi sic'
incredulus odi »
• Tandis que les contemporains de Boileau, pour bannir de la scène certaines
scènes choquantes pour le bon goût du public, invoquent la bienséance :
« Il se trouve cent choses horribles, déshonnêtes, basses et presque
inutiles que (e poète doit cacher.... » (Abbé d'Aubignac. Pratique du théâ-
tre.)
Les vers 51-55 demeurent vagues toutefois la plupart des contemporains
:
• De quelle bienséance s'agit-il ici ? Citez dans les pièces du temps des exem-
ples où le conseil du v. 51 est appliqué.
® ®
H« Le plus digne et le plus agréable effet des pièces de théâtre est lorsque,
par leur artificielle conduite, le spectateur est suspendu de telle sorte qu'il est
en peine de la fin et ne saurait juger où se terminera l'aventure » (Chapelain.
De la poésie représentative, p. 350, 1634.)
• Quels sont les mots qui insist ent sur le développement raisonna b e de l
HISTOIRE DE LA TRAGÉDIE
[Antiquité.]
HISTOIRE DE LA TRAGÉDIE
© © © ®
« Ce qui est dit ici de la naissance et du progrès de la tragédie est tiré
d'Aristote et d'Horace dans leurs poétiques et de Diogène Laërce dans la vie
de Solon. » (Brossette.)
En imitant Horace, Boileau reprend pl usieurs de s es_erreurs (cf. le commen-
tairede F. PlessisetP. Lejay de l'Art poétique d'Horace, éd. Hachette), notam-
ment au vers 66 (cf. Horace, A. P., v. 220) la fausse éiy_mologie du motjra gée^.e-
(Boileau).
46 L'ART POÉTIQUE DE BOILEAU
die (en réalité l'origine du mot est dans le fait que les chœurs tragiques
étaient composés de satyres appelés « boucs » : tragoi), aux ver s 67-70 (cf.
o Vous montrerez que le...but de Boiieau n'est pas d'écrire une histoire
complète de la tragédie, mais d e. marquer les liaisons de la t ragédie moderne
et de la tragédie grecque p ar-dessus la faiblesse latine et les aberratio_ns_du
Moyen Age.
• Pourquoi Boiieau ne dit-il rien d'Euripide? Peut-on limiter Eschyle au rôle
mocjeste de préc urseur^
[Moyen Age.]
© ©
Le vers 83 fait sans doute allusion aux Confrères de la Passion, bourgeois
parisiens et non pèlerins, qui obtinrent en 1402 à Paris un privilège de Char-
les VI.
• Quelles sont les expressions qui marquent une pitié méprisante? celles
qui insistent sur l'aspect scandaleux de ce théâtre?
• Expliquez ce parti pris a) par rapport au goût du temps de Boiieau;
:
ARTAMENE,
O V
LE GRAND
C Y R V S.
DEDIE'
urf MADAME LA DVCHESSE
DE LONGfEnLLE.
PAR MONSIEVR DE SCVDERY
Gouucrneur de Noftre Dame de l» Garde.
•PREMIERE PARTIE.
.- .
* Bientôt l'amouivfertile en tendres sentiments,
S'empara du théâtre ainsi que des romans.
De cet te passi on la sensible pei nt u re 95
Est pouj aller au cœur la route a p lus sûre l :
^*
Mais ne m'en formez p as des bergers doucereux;
Qu'Achille aime autrement que Tircis et Philène;
a
N'allez pas d'un Cyrus me faire un Artamène;
l
100
® ® ® © ®
Goût du temps pour la peinture de l'amour
: « Les passions qu'on
représente deviennent fades et de nul goût ne sont fondées sur des
si elles
sentiments conformes à ceux du spectateur. C'est ce qui oblige nos
poètes à privilégier si fort la galanterie sur le théâtre.... ( P. Rapin Réflexions ,
sur la Poétique).
|
Opposition de Corneille (I er Discours, 1660). « La dignité de la tragédie
^demande quelque grand intérêt d'État ou quelque passion plus noble et plus
[mâle que l'amour... et veut donner a craindre des malheurs plus grands que
'
la perte d'une maîtresse. Il est à propos d'y mêler l'amour, parce qu'il a beau-
de vraies faiblesses ».
CHANT III 49
na-Lui a pas montré que l'amour est une passion tragique et un ressort?
Vous en donnerez des exemples. En comparant l'Hippolyte de Racine à celui
d'Euripide, vous montrerez comment Racine a donné à son personnage des
sentiments conformes à ceux du spectateur.
• Quelles sont les deux conditions que met Boileau à la peinture de
l'amour? En quoi est-il d'accord avec Racine. Montrez que le Dialogue des
héros de romans critique justement les précieux pour n'avoir pas observé
les deux conditions.
® © © ® © ®
Beaucoup des remarques de ce passage viennent d'Horace. (A. P., 100-136).
Le vers 104 rappelle le v. 19 de l'A. P. d'Horace et Aristote qui conseille
I
BIENSÉANCE
+
INTERNE
vraisemblance des mœurs conformité :
+
BIENSÉANCE conformité avec l'idée que se fait le public
EXTERNE de la décence et de l'honnêteté.
J
CHANT III 51
de Bajazet).
Limites de la vraisemblance historique. Lettre de Balzac à Corneille
(17 janvier I643). « Vous nous faites voir Rome tout ce qu'elle peut être
à Paris.... Je dis plus, Monsieur, vous êtes souvent son pédagogue et l'aver-
tissez de la bienséance quand elle ne s'en souvient pas... et je prends
garde que ce que vous prêtez à l'histoire est toujours meilleur que ce que
vous empruntez d'elle. » —
Chapelain (De la lecture des romans, p. 12,
/"""
I647) :« Tout écrivain qui nvente unei fable dont les actions humai nes font le
externe s. —
La vraisemblance historique s'applique-t-elle à la comédie? à
tous les romans? Pourquoi? Quelles sont les différences entre la vraisem-
bla nce historique et le réa li sme historique? Montrez que la vraisem-
blance historique est fonction du degré de culture du public et par consé-
quent varie suivant les différents milieux. Situez sur ce point le goût de Boi-
leau par rapport au goût mondain et précieux. Vous montrerez que la per-
fection d'une tragédie de Racine consiste dans le mélange équilibré des divers
hifr
éléments du caractère tragique.
• Définir d'après ce passage le « naturalisme classique » en quoi est-il :
© © ®
© Quels sont les mots qui insistent sur la grandeur, l'émotion, le plaisir tra-
giques? Comparez à La Bruyère (Caractères, I, 51).
o Comparez ce que dit Boileau des droits de Sa critique à la Satire iX,
v. 177 sqq.
L'ÉPOPÉE
h Alors qu'il y a une tragédie française, il n'y a pas au XVII e siècle d'épopé^
française qui ait réussi : mais les théoriciens ne se lassent pas de discuter sur
le plus grand de tous les genres(cf. v. 160) les modèles qui les han tent,
:
[Définition.]
0.
D'un grand encor la Poésie épique
air plus 160
® ©
• Cette définition vous paraît-elle complète?
• Vous expliquerez au vers 161 les mots « vaste » et « longue » par opposi-
tion à l'action tragique.
[Le Merveilleux.]
<£> © © © ®
e Du vers 177 au vers 187 Boileau résume le chant I de l'Enéide.
• Quels sont les mots qui montrent que Boileau est profondément sensible
à l'émotion et au ravissement poétiques? Comparez levers 192 au chant II,
v. 73-81 .
—
D'où vient, d'après Boileau, la poésie du poème épique? en quo
le merveilleux païen parle-t-il à l'imagination poétique de Boileau?
*> D'après le vers 179, quels sont les rapports du merveilleux et du vraisem-
blable? Comparez avec le vers 49 du ch. III. Cette conception ne risque-t-elle
pas de transformer le merveilleux en un simple arsenal de métaphores (cf.
v. 166). — Boileau comme critique et comme poète vous paraît-il tomber
dans ce défaut?
• Vous essayerez de replacer le goût de Boileau, sur la question du merveil-
leux, par rapport à celui de la Pléiade, des modernes (Perrault), des post-
classiques (Delille).
® ® © © © ® ®
Les théoriciens du merveilleux chrétien reprennent dans leurs exposés
théoriques ou dans leurs préfaces les arguments du Tassa (Du Poème
héroïque, 1594, traduit en français en 1639) auxquels le prodigieux succès
de La Jérusalem délivrée donne du poids. Du temps de Boileau, leur
principal représentant est Desmarets de Saint-Sorlin.
Desmarets pense : a) que c'est une impiété de remplir la poésie de faux
dieux; b) que le merveilleux païen est petit à côté du merveilleux chrétien;
c) qu'il est faux, et donc n'émeut pas le lecteur. —
Ce sont des arguments
que reprendra plus tard Chateaubriand dans Le Génie du Christianisme.
Mais en 1674 a) Les quelques épopées chrétiennes parues entre 1650 et
:
1670 ont déjà fait long feu. Desmarets est presque seul à les défendre; b)
D'autres ont déjà pris la défense du merveilleux païen notamment en 1669
:
CHANT III 57
certains vers n'ont-ils pas une résonance janséniste? c) par ses hain es pei:=-
sonnelles 1° contre Desmarets; 2° contre les autres auteurs d'épopées chré-
:
LA TECHNIQUE DE L'ÉPOPÉE
[Le Héros.]
® ®
Boileau est d'accord avec les théoriciens du temps qui suivent le Tasse
(Du Poème héroïque, p. 606). A propos du v. 248, cf. Scudéry : «La vertu ne
consiste pas à n'avoir pas de passions, mais à en avoir et à les vaincre. »
Le vers 251 critique La Thébaïde de Stace qui raconte la rivalité des fils
[Action simple.]
® ® ®
D Ces vers sont un écho des discussions chez Lamoignon : cf. Préface du
Lutrin : « Il n'y a pas longtemps que, dans une assemblée où j'étais, la conver-
ation tomba sur le poème héroïque. Chacun en oaria suivant ses lumières.
—
La Narration.]
® ® © ®
Le « fou » mis en cause est Saint-Amant pour les vers suivants de son Moïse
sauvé.
forme.
• Montrez qu'i] r éclame h la fois la noblesse, la variété, la brièveté et I' «_u m-
fo r m i té >> . d e . sty I e.
[La Proposition.]
v
Qui, des bords phrygiens conduit dans l'Ausonie, {^ *\
® © ® ® ®
Boileau reprend un mouvement d'Horace (A. P., v. 136 sqq.) à propos
d'Homère. Mais il remplace Homère par Virgile : les vers 278-280 traduisent
le début de l'Enéide, les vers 285-286 font allusion au chant VI.
Boileau substitue à la victime d'Horace son
vieil adversaire Scudéry. Le
vers 272 est le vers de cet auteur (1659) « Ce vers est assez
I de l'Alaric :
noble et peut-être le mieux tourné de tout son ouvrage, mais est ridicule i!
© ®
Boileau et PArioste : « Peut-on rien voir de moins sérieux que l'histoire
de Joconde et d'Astolfe.... Ne rabaissons point malicieusement en faveur
de notre nation le plus ingénieux auteur des derniers siècles, mais que
les grâces et les charmes de son esprit ne nous enchantent pas de telle
sorte qu'ils nous empêchent de voir les fautes de jugement qu'il a faites en
plusieurs endroits. » (Dissertation sur Joconde.)
• Quels sont les mots qui montrent que Boileau cherche avant tout l'émo-
tion poétiqu e?
• Quels sont les passages des satires qui critiquent une oeuvre parce qu'elle
est ennuyeuse?
[Éloge d'Homère.]
® ©®®
Le v. 296 fait allusion à l'« Iliade, XIV, 214 » (Boileau) : Junon empruntée
Vénus sa magnifique ceinture pour occuper l'attention de Jupiter et pendant
ce temps venir en aide aux Grecs. Le v. 396 traduit Horace, (A. P. v. 257), le ,
CHANT III 61
o A côté de l'enthousiasme pour Virgile, cet éloge ne /ous paraît-i! pas pour-
tant vague et général ?
® © ® ® ®
Toute;' les allusions sont dirigées contre Desmarets. Cf. Brossette :
peu d'invention, qu'il a fait de grandes fautes dans la narration, dans les carac-
tères, dans les sentiments, dans les comparaisons, qu'il a péché contre la vrai-
semblance, contre les bienséances et contre le jugement.... »
Le vers 328 rappelle deux vers de Desmarets :
LA COMÉDIE
® ® © © ® ®
h Boileau suit Horace (A. P., 282-285) qui lui fait commettre une erreur
h istorique la cojnédj.e_jie_jd££iYe pas de la tragédie, elle a une origine indé-
:
p endante quoiqu e rattachée aussi aux fêtes dp Dacchus (cf. A. P., III, v. 67).
L' «édit» du v. 347 est cité par Horace (A. P., v. 285) fut rendu en 404 : il
• Quels sont les deux genres de comédie grecque dont parle Boileau? Quels
sont les reproches moraux et artistiques qu'il adresse à Aristophane et à
la comédie ancienne?
• Quels sont les mots qui marquent chez Ménandre des traits correspondant
à l'idéal classique?
• En quoi les partis pris de Boileau nous révèlent-ils le goût de son temps?
IT. Bénac. — L'Art poétique <lc Boileau. ^
64 L'ART POÉTIQUE DE BOILEAU
® ® © ®
La comédie qui ne met pas en scène des personnages historiques (du moins
d'après la plupart des théoriciens) n'est soumise qu'à la vraisemblance des
mœurs. Da là l'insistance de Boileau (cf. aussi v. 414-420) sur la nécessité
d'observer la nature.
« Ce que les mœurs du théâtre ne soient point mauvaises,
n'est point assez
il encore qu'elles soient décentes et instructives. peut y avoir un ridi-
faut Il
cipale de la comédie? Les caractères, dit-on, sont naturels. Ainsi, par cette
règle, on occupera bientôt tout l'amphithéâtre d'un laquais qui siffle, d'un
malade dans sa garde-robe, d'un homme ivre qui dort ou qui vomit y a-t-il :
rien de plus naturel ? C'est le propre d'un efféminé de se lever tard, de passer
une partie du jour à sa toilette, de se voir au miroir, de se parfumer, de se
mettre des mouches, de recevoir des billets et d'y faire réponse. Mettez ce
rôle sur la scène plus longtemps vous le ferez durer, un acte, deux actes,
:
plus il sera naturel et conforme à son original, mais plus aussi il sera froid et
insipide. » (La Bruyère, I, 52.)
• Définir notamment d'après les vers 358-9, 361 369, 391 et en vous aidant , ,
fait un tableau de mœurs selon l'âge (Rhétorique, II, 12, 14). Régnier avant
Boileau avait imité Horace (Satire V) Horace et Régnier parlaient de l'enfant,
Boileau le néglige, sans doute parce qu'il ne lui paraît pas intéressant à
mettre sur la scène.
« Par la propriété des mœurs, le poète doit considérer qu'il ne faut jamais
in t rogjuir e sans nécessi t é absolue ni une fille vaillante, ni une femme savante,
• Citez des exemples de l'application de la théorie des mœurs dans les œuvres
classiques que vous connaissez.
• Montrez que cette théorie est un e conséquence d éjà bienséance in terne
(cf. p. 52). En quoi nous révèle-t-elle le goût classique pour les types généraux?
[Molière.]
® ® ©
A propos du
v. 399, l'intrigue des Fourberies de Scapin est imitée de
Térence, mais scène du sac rappelle une farce où Tabarin enferme le capi-
la
taine Rodomont dans un sac et le roue de coups. « Ce n'est pas Scapin qui
s'enveloppe dans le sac, c'est le vieux Géronte à qui Scapin persuade de
s'envelopper. Mais cela est dit figurément parce que Scapin est le héros de
la pièce. » (Brossette.)
M
olière jugé par Boileau. Dans sa jeunesse Boileau l'a salué avec enthou-
siasme comme le maître de la génération de 1660 (Satire II, Stances sur L'École
La raison qu'il en apporte, c'est que des trois c' est celui qui a le plus a ttrapé
"nA la nature. » (F. Lachèvre, Les Satires, p. 25.)
M
olière jugé par les lettré s : « Ne trouvez-vous pas que les comédies
de nos poètes (je ne nomme personne, car Molière est de mes amis) font tous
les objets plus grands qu'ils ne sont et qu'ils ne copient presque acùnt_âu_
na turel comme fait Térence » (Le P. Rapin à Bussy-Rabutin, 13 août" 1672.)
.
M
olière jugé par les gens du monde « M a copié Térence et
: même
il Ta surpassé, et je ne l'estime pas moins pour avoir été assez souvent un
peu plus loin que la nature. Le but de la comédie doit être de plaire et de faire
rire. Qui ne représenterait que des défauts ordinaires ne ferait pas cet effet :
Photo Hachette.
[Règles de la Comédie.]
Photo Hachette.
Le Pont-Neuf au XVII e siècle,
Gravure de Pérelle (B. N. .
® © © ® ® ®
de Térence qui relèvent avec raison au-dessus
Térengfi_i,... « Les partisans
de tous poètes comiques pour rélégance-de.sa^diçtîonnet pour la vrai-
les
semblance de ses m
œurs. » (Racine, Préface de Bérénice). Cf. La Bruyère
"*""
I, 38 parallèle entre Molière,-£t-Tprpnrp,
:
• D'après les vers 402, 404, 405 (cf. I, v. 80), 406, 408, 4Ï2, 409 (cf. I, v. 69;
quels sont les principes d'art et de goût que Boileau applique à la comédie ?
Quels sont ceux de ces principes qui s'appliquent aussi à la tragédie?
• Quels sont les mots qui marquent la dignité de la comédie? Pourquoi
Boileau revient-il si souvent sur la nature et sur la raison à son propos?
Contre qui réagit-il au nom de ces préceptes?
• Pourquoi Térence plaisait-il plus que Plaute et plus que Molière aux lettrés
du XVII e siècle? Vous paraît-il soutenir la comparaison avec Molière? Quel est
le milieu dont Boileau exprime ici le goût?
® ® ® © ® ® ©
L'idée que la poésie n'admet pas la médiocrité est déjà dans Horace (A. P Uv
367-374).
Jusqu'en 1701 on lisait à la place des vers 33-36 :
LE POÈTE ET LA CRITIQUE
® ® ® ®
Les Anciens et l'actualité. Les vers 53-58 imitent Horace (A. P., 472-
476), mais Brossette raconte qu'un jour un poète récita ses vers à Boileau
dans une église pendant la messe. Le vers 84 viserait Corneille qui admirait
beaucoup Lucain.
Expérience d'artiste.
Boileau écoute les critiques, même d'un «fat ». Il avait écrit d'abord :
• Quels sont les traits de ce passage qui nous peignent les mœurs du temps?
Cherchez des traits semblables dans les Satires, les comédies de Molière, Le s
Caractères de La Bruyère (ch. I). En quoi les vers 43-46 peuvent-ils viser La
Pucelle de Chapelain?
• Quels sont les divers services que peut rendre la critique au poète et à
l'œuvre d'art? Montrez que les limites que les vers 61-70 assignent à la cri-
tique sont inspirées à Boileau par son respect de l'inspiration sincère et de
l'artiste certain de sa mission.
74 L'ART POÉTIQUE DE BOILEAU
L'ART ET LA MORALE
® © © ® ®
Tous les théoriciens du siècle sont d'accord avec Horace (A. P., v. 340-344)
sur la nécessité pour l'art d'être moral- en même temps qu'agréable.
Attaques contre le théâtre.
viennent surtout des milieux religieux
Elles
et plus spécialement Jansénistes. Nicole avait écrit en 1665 «Un faiseur de
:
écrits par des poètes qui avaient « des bassesses de cœur »? Montrez que les
plus beaux vers de Boileau (Épître V, par exemple) lui ont été inspirés par sa
personnalité d'honnête homme.
• En quoi la conception que Boileau se fait de l'artiste reflète-t-elle sa
personnalité morale et sociale? Opposez-la à des personnalités telles que
Régnier et Saint-Amant; à la conception romantique. En quoi révèle-t-elle
ie caractère sacré et pur qu'a pour Boileau l'œuvre d'art?
PURETÉ DE L'ART
® ® © ®
• En quoi cette peinture du Parnasse correspond-elle à l'expérience de
Boileau, notamment lors des luttes satiriques? Comment, au cours de ses
luttes, Boileau est-il resté fidèle à ses principes?
• Comparez ces vers avec Molière (Femmes Savantes) et La Bruyère (Ch. I).
® (§>
• Comparez ces vers aux théories de l'« honnête homme » dans Pascal (I, 34-
35, 38, éd. Brunschvicg).
• En quoi reflètent-ils la personnalité de Boileau? Brossette voit dans ces
vers une critique de La Fontaine vous semblent-ils correspondre à la vraie
:
personnalité du bonhomme?
L'ART ET L'ARGENT
® ® © ® ®
C'est le développement essentiel du v. 125 au v. 192 : l'hymne à la sainteté
de la poésie (v. 133-172) n'est intercalé que pour opposer la pureté de l'art
[Sainteté de la Poésie.]
® ® © ®
« Boileau traduit Horace (A. P., v. 391-407). Le v. 184 traduit Juvénal (VII, 6)
... satur est cum dicit Horatius « Evohe ».
Prise de Mons.
(Bibl. Nat. Est.)
® © © ®
Boileau fait événements des campagnes de 1672-1673
allusion à quelques :
l'inondation de Hollande devant Louis XIV par les Hollandais après le pas-
la
sage du Rhin en 1672 (v. 208), les durs combats qui précédèrent la prise de
Maestricht par Vauban en 1673 (v. 209), l'échec de la coalition de La Haye
82 L'ART POÉTIQUE DE BOlLEAU
vieux d'un mois à peine. Besançon est tombé le 5 mai 674 (v. 214), Dôle le
1 1
6 juin 1674, Salins le 22 juin 1674 (v. 213). Ainsi L'Art Poétique se termine
sur 'écho glorieux des derniers communiqués de victoire.
l
Photo Hachettt
Un poète couronné*,
',Cf. II... v. 2U4J
LEXIQUE SOMMAIRE
Exprimer représenter. :
Impur immoral. :
quelque subtilité d'imagination,
Indiscret : qui ne sait pas choisir.
par quelque jeu de mots » (Aca-
Insensé : contraire au bon sens.
démie).
Insolent : qui n'a pas l'habitude.
Pompeux magnifique et noble.:
Poudreux poussiéreux. :
Intriguer (s') se mêler à des intri- :
gues.
avec.
Progrès : marche en avant.
jouer mettre en scène.
:
Savantas : docte, savant, dans un sens premier est répété après le troi-
péjoratif. sième, et le premier et le deuxième
Séné : purgatif. après le sixième.
Sens : 1° bon sens, raison; 2° au plu- Trouble incertitude de l'action.
:
- — INDEX GRAMMATICAL
Substantif
Certains substantifs avaient au XVII e siècle un genre différent de
celui qu'ils ont de nos jours.
Ex. amour, au singulier, est « plutôt du féminin que du masculin »
:
(Vaugelas).
Adjectif.
Au XVII e siècle, l'adjectif-épithète précédait le substantif plus souvent
qu'aujourd'hui.
Ex. La publique misère, IV, 3.
:
Pronom.
1° pronom personnel. «Il» reprend « qui » ou « quiconque » malgré
l'interdiction de Vaugelas.
Ex. : Qui voudrait épuiser ces matières... il compterait plutôt
(Sat. IV, v. 31).
2° pronom réfléchi. Soi, qui de nos jours est le réfléchi de l'indéter-
miné, renvoie, au XVII e siècle, à un sujet déterminé.
Ex. Gnathon ne vit que pour soi (La Bruyère).
:
4° suppression du pronom-complément :
Verbe.
I" Des verbes aujourd'hui intransitifs avaient au XVII e siècle une forme
réfléchie.
Ex. : s'intrigue (III, 380).
86 INDEX GRAMMATICAL
taine).
5° L'infinitif précédé d'une préposition ne se rapporte pas obligatoi-
rement au sujet de la proposition à laquelle il se rattache.
Ex. : Et qu'ont fait tant d'auteurs pour remuer leur cendre (Sat. IX,
v. 96).
Préposition.
1° à s'emploie dansle sens de nombreuses prépositions.
(La Fontaine).
2° Il en est de même pour de surtout dans le sens d'avec ou de par.
Ex. :
Je suis vaincu du temps (La Fontaine).
Adverbe.
L'adverbe où s'emploie souvent à la place du relatif précédé d'une
préposition.
Ex. : ... « beaucoup de petites choses où il fit paraître la vivacité de
son esprit » (La Fontaine).
Conjonction.
On trouve avant que de devant un infinitif. Vaugelas condamne avant
que et avant de n'est pas encore employé.
Ex. Avant donc que d'écrire (I, 50).
:
Rimes.
Certaines rimes s'expliquent par la prononciation du temps :
françois, lois (I, 13-4) (oi se prononçait encore ouè dans le discours
I
soutenu).
De la même manière s'expliquent les rimes dites normandes du type
« cher, chercher ».
NDEX DES NOMS PROPRES
Alcide Hercule.
: Brossette édita les œuvres de Boi-
Arioste : poète italien (1474-1533). leau en 1716 : il eut auparavant
auteur du Roland Furieux (1516), avec lui des relations surtout épis-
épopée chevaleresque pleine de tolaires.
fantaisie etde charme, mais sans Brutus : Brutus l'Ancien. Cf. Dia-
riende régulier. logue des Héros de romans « Bru- :
Artamène : nom de Cyrus trans- tus n'est point non plus (dans
formé en héros galant dans le Clélie) cet austère personnage
roman de Mlle de Scudéry. que vous imaginez. C'est un esprit
Artamène ou le Grand Cyrus naturellement tendre et passionné
(1649-1653). qui fait de jolis vers et les billets
Eschyle : tragique grec (524-456 av. cieux, célèbre par ses chansons
J.-C.) : il fit dialoguer avec le libertines. D'abord, ami de Boi-
chœur deux personnages au lieu leau, il se brouilla avec lui peu de
d'un seul. temps avant L'Art Poétique.
Lucile : Lucilius, satirique latin
Faret (1596-1646) Académicien. :
bre par ses Odes. Les classiques contre Socrate en 423 av. J.-C.
le reconnaissent pour maître, sur- Ovide : poète latin (43 av. J.-C.
tout pour les questions de versi- 17 ou 18 ap. J.-C.) dont Boileau
fication,de grammaire et de style. admire L'Art d'aimer (11,56) pour
Ils admirent sa clarté. Boileau sa sincérité charmante. Ovide ne
trouvait (Lettre à Maucroix) que paraît plus de nos jours le type du
« la nature ne l'avait pas fait grand poète naturel etsincère. Mais, pour
poète, mais il corrige ce défaut comprendre l'admiration qu'a
par son esprit et par son travail ». pour lui le XVII e siècle, on doit
MalJeville (1598-1647) poète pré- :
tenir compte de sa renommée
cieux. Le vers 111; 97 fait allusion, depuis la Renaissance et du style
selon Brossette, à son célèbre cultivé et artistique que le goût
sonnet de La Belle Matineuse. réclame, même quand seul le cœur
Mansart François (1598-1666) :
parle.
commença leVal-de-Grâce. En 1674,
Pelletier poète qui écrivit dans
:
son neveu, jules-Hardouin Mansart,
les de très nombreux
Recueils
qui acheva Versailles, n'était pas
sonnets. Boileau lui reproche de
encore célèbre.
faire des lettres un gagne-pain
Marot (1496-1544) poète courtisan :
lyrisme.
cin, puis architecte : il fit les plans
Maynard 583 ?- 646) grand poète,
( 1 1 :
précieuses.
auteur du Moïse sauvé (1653)
dont un célèbre passage raconte Thespis tragique grec (VI e s. av.
:
chefs-d'œuvre de ce style.
Bourgogne.
Scudéry ( 60 - 667) auteur de vers
1 1 1 :
Typhon : cf. Scarron.
Quels sont les traits qui vous rappellent L'Art Poétique? Quels sont ceux qui
en diffèrent?
• Dissertation. Commenter ce jugement de R. Bray (La Formation de la
doctrine classique en France, p. 363-4) « Quelles étaient donc les convictions
:
d'accord avec Chapelain sur les règles, et il le savait. Mais cela n'avait plus
une très grande importance. L'intérêt se déplaçait. L'époque classique entrait
dans une nouvelle période. A l'ère des règles succédait l'ère du goût. Et de
ce point de vue le fossé était large entre la génération de 1630 et celle de
1660. Celle-là avait achevé sa besogne. Elle encombrait les voies du Parnasse,
L'œuvre énergique de Boileau était nécessaire et l'opinion attendait le sati-
rique. »Ce jugement qui porte surtout sur les Satires ne vous paraît-il pas
pouvoir s'appliquer à L'Art Poétique?
b) Valeur artistique.
XVIII e siècle. Commentez ce jugement de Voltaire (Dictionnaire philo-
sophique Art poétique) « L'Art poétique de Boileau est admirable, parce
: :
qu'il dit toujours agréablement des choses vraies et utiles, parce qu'il donne
toujours le précepte et l'exemple, parce qu'il est varié, parce que l'auteur,
en ne manquant jamais à la pureté de la langue,
... sait d'une voix légère
Passer du grave au doux, du plaisant au sévère.
Ce qui prouve son mérite chez tous les gens de goût, c'est qu'on sait ses
vers par cœur; et ce qui doit plaire aux philosophes, c'est qu'il a presque
toujours raison ».
XX e
siècle. Que
pensez-vous de l'opinion de Ch.-H. Boudhors (Préface
des Satires) sur L'Art Poétique « Je n'éprouve même pas de déception ni
:
1930.
R. BRAY. - La Formation de la < ioctrine classique
en France (Payot, 1931).
D. MORNET. — Histoire de la littérature française
classique (Armand Colin, 1940).
TABLE
Préface de 1701 8
Art poétique . 11
Chant I 11
Chant II 26
Chant III 38
Chant IV . . 70
Lexique sommaire 83
Index grammatical 85
Index des noms propres 87
Sujets de travaux » . 91
A la même Librairie :
B. 4-1959.