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http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ANSO&ID_NUMPUBLIE=ANSO_022&ID_ARTICLE=ANSO_022_0391
2002/2 - Vol. 52
ISSN 0066-2399 | ISBN 2130532896 | pages 391 à 415
Béatrice BARBUSSE
RÉSUMÉ. — Cet article propose d’analyser les relations que le monde de l’entreprise
et celui du sport entretiennent en France depuis les années 1980. Il s’agit en particulier de
montrer qu’ils n’appartiennent plus à des sphères séparées (travail/non-travail) et qu’ils
évoluent, chacun pour des raisons différentes, vers une logique convergente de perfor-
mance. D’un côté, le champ sportif intègre la logique d’entreprise en tant que référent
culturel et modèle de production et de gestion ; de l’autre, l’entreprise s’appuie sur les
vertus sportives afin de mobiliser ses ressources humaines.
Domaine peu abordé en sociologie du sport, ce travail qui s’inscrit au carrefour de
plusieurs branches de la sociologie (sociologie du sport, des organisations et du travail),
permet ainsi d’appréhender et de caractériser, d’une part, les transformations fondamen-
tales qu’a connues le sport français au cours de ces dernières décennies et, d’autre part, la
nature de l’instrumentalisation du sport par l’entreprise.
Introduction
Nombre
de sportifs
Discipline Catégories concernées professionnels
Total 3 215
10. Le cas du football doit être mis à part puisque le football est un sport profession-
nel depuis 1932, date de la création du championnat de France et que la Ligue nationale
de football existe depuis les années 1940.
11. À ces dernières devrait s’ajouter la Ligue nationale de handball qui devrait être
créée d’ici la saison 2004-2005.
12. Il faut souligner à cet égard que faute de convention collective du sport, le foot-
ball et le rugby ont élaboré des règles qui leur sont propres dans le cadre d’une charte que
l’on peut trouver en ligne aux adresses suivantes : http://209.130.47.151/regle-
ments/charte2002.pdf pour la Charte du football et http://www.lnf.fr/pdf/titre1_admi-
nistratif.pdf pour celle du rugby.
13. Ainsi au football, un joueur âgé de moins de 21 ans ne peut devenir footballeur
professionnel que s’il a satisfait aux obligations de joueur stagiaire ou espoir (Article 2,
Chapitre V, Titre III de la Charte du football professionnel).
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14. Toute cette partie est fondée sur les résultats d’un travail de recherche mené
dans le cadre d’une thèse sous la direction de P. Parlebas : Sport et entreprise : des apports
réciproques en matière de gestion des ressources humaines, Béatrice Barbusse, Université
Paris V, 1997.
15. Cette division verticale du travail correspond aux principes tayloriens de
l’organisation scientifique du travail : d’un côté ceux qui conçoivent (les cadres dirigeants
et les entraîneurs) et de l’autre ceux qui exécutent (les sportifs).
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19. C’est ainsi, par exemple, qu’en 1994, la Fédération française de gymnastique a
proposé de telles sessions de formation pour ses dirigeants appelées « Formation au mana-
gement » qui comprenait quatre thèmes : développement de l’association (étude de
l’environnement et de la concurrence, bilan des forces et faiblesses de la structure...),
management d’équipe (motivations des bénévoles et des salariés, définition des fonctions,
évaluation des compétences...), l’association employeur (le contrat de travail, la rémuné-
ration...), la communication externe (choix des objectifs et des cibles, définition des mes-
sages...). Dans le même ordre d’idée, le Comité national olympique et sportif français
(CNOSF) a lancé une campagne de formation « Se former pour mieux diriger » qui repose
sur dix modules de formation : Un club, comment ça fonctionne ? Quel projet pour quel
développement ? Maîtriser la gestion administrative, Gérer les finances, Acquérir une
connaissance de la fiscalité, Animer une équipe, Conduire une réunion, Communiquer,
Développer le partenariat, Organiser un événement, Responsabiliser les jeunes.
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20. Elles ont pour vocation dans tous les départements de recruter et de rémunérer
des cadres techniques (animateurs, éducateurs sportifs...) qu’elles mettent à la disposition
des organisations demandeuses. Elles peuvent aussi assurer la gestion salariale des nou-
veaux emplois créés ou simplement des actions de conseil et d’assistance auprès des orga-
nisations sportives devenues employeurs.
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21. Stéphane Lupiéri, 1996, « Les fédérations sportives bousculées par l’argent »,
Alternatives économiques, no 141, octobre, p. 45-49.
22. Comme une société anonyme classique, une SAOS répartit les parts entre les
actionnaires (entreprises, particuliers) proportionnellement à leur apport financier.
23. Le capital d’une SEMS est détenu majoritairement par des collectivités locales et
territoriales et minoritairement par des partenaires privés.
24. Selon le rapport « Sport et emploi en Europe » de l’Observatoire européen de
l’emploi sportif, ce processus semble engagé dans tous les pays européens exception faite
de l’Allemagne.
25. Telle qu’elle est présentée par R. Boudon dans « L’individualisme méthodolo-
gique », Encyclopaedia Universalis, Symposium, Les enjeux, 1988, p. 644-647.
Sport et entreprise 401
A / Les caractéristiques
A / de l’instrumentalisation du sport par l’entreprise
30. Face à un succès considérable, les organisateurs ont été obligés dès 1989 de limi-
ter les engagements des entreprises.
31. Aujourd’hui, les troubles musculo-squelettiques et les maladies cardio-
vasculaires sont les premières sources de l’absentéisme des salariés français.
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32. Le premier d’entre eux est depuis juillet 1998 Aimé Jacquet que l’on n’hésite
pas à présenter comme le manager idéal comme l’illustre le titre d’un article de Liaisons
sociales « L’ex-entraîneur des Bleus incarne le coach idéal », Liaisons sociales, Magazine,
janvier 2001. À côté d’Aimé Jacquet, d’autres entraîneurs comme Y. Noah, D. Costan-
tini, P. Villepreux, M. Hidalgo, G. Houiller, J.-C. Perrin et bien d’autres inconnus des
médias interviennent régulièrement dans des séminaires de management.
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d’une part, la façon dont doit être organisé le travail et, d’autre part,
la place et le rôle que chacun doit tenir.
Enfin, le sport a depuis quelques années une place particulière
dans le curriculum vitae. Ainsi, « certaines entreprises et cabinets de
recrutement établissent une corrélation entre l’activité choisie et la
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36. Il s’agit ici de créer les conditions d’une plus grande motivation, d’une meil-
leure santé morale (combattre et gérer le stress, épanouissement personnel...) et physique
des salariés.
37. Le développement social regroupe en Gestion des ressources humaines des
préoccupations managériales, organisationnelles et de climat social c’est-à-dire « tout ce
qui est sensé changer la manière dont les hommes travaillent ensemble » (Sandra Michel,
1993, dans « Conception de l’organisation et gestion des ressources humaines », Les
Cahiers français, La Documentation française, no 262, juillet-septembre, p. 77).
38. Voir notamment l’article de Christophe Dejours, professeur au Conservatoire
national des arts et métiers, « La course folle à la performance », Le Monde, mardi
21 novembre 2000.
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39. D’autres chercheurs comme Pierre Laguillaumie en font partie. Ce courant s’est
exprimé à partir de 1975 dans la revue Quel corps ?.
40. De plus en plus, les salariés qu’ils soient décideurs ou non dans l’entreprise doi-
vent dans le cadre bien souvent d’un travail d’équipe effectuer des tâches de traitement
de l’information et de résolution de problèmes. Véritables « manipulateurs de symboles »
selon la formule de l’économiste américain Robert Reich, ils ont donc un travail de plus
en plus abstrait à réaliser.
41. Voir en particulier les deux dossiers suivants : « Ne dîtes plus chef mais coach !
Fini les petits chefs. En quête de réactivité, les entreprises privilégient désormais les ani-
mateurs d’équipe », Liaisons sociales, Magazine, no 18, janvier 2001, p. 14-22 ; « Devenez
un bon leader, l’autorité est morte vive le leadership ! », Enjeux les Échos, mars 2001,
p. 54-94.
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Conclusion
ANNEXE 1
L’Humanité :
1. Sport pour tous, une nouvelle étape dans l’entreprise, 24 mars 1982.
2. Sport à l’entreprise, satisfaction et inquiétude de la CGT,
20 avril 1982.
3. Sport à l’entreprise, une vraie question sociale à résoudre, 28 sep-
tembre 1982.
4. Quand le Comité olympique français s’intéresse au sport et à
l’entreprise, 24 octobre 1983.
5. Le chèque sport de la CGT, 13 février 1984.
6. Une charte dans le moteur..., 5 décembre 1984.
7. Travailleurs, encore un effort..., 29 novembre 1985.
8. Le droit au tonus, 28 novembre 1986.
9. Le muscle à la hausse, 17 octobre 1988.
10. L’autre sport les intéresse, 29 novembre 1988.
Libération :
1. Chasse aux têtes sur terrain de sport, 13 novembre 1986.
2. Egor fait ses courses en têtes, 13 novembre 1986.
3. Le sport, c’est la santé des médicaments Pierre Fabre, 12 mars 1987.
4. Les entreprises polissent leur image dans la boue du cross du
Figaro, 21 décembre 1987.
5. Métro, Boulot, Rambo !, 29 décembre 1987.
6. Entreprises : l’an Jeux, 5 août 1988.
7. Sport et business, le créathlon à fond la forme, 17 octo-
bre 1988. MMM
8. Les cadres en séminaires de transpiration chez mère Nature,
26 juin 1989.
9. Sport et entreprise, le mariage tient la route, 19 septembre 1989.
10. Le sport de plus en plus entreprenant, 8 novembre 1989.
Le Nouvel Observateur :
1. Les commerciaux se shootent à l’émotion, 28 mai 1992.
2. Slaloms très spéciaux, 19-25 mars 1992.
Le Monde :
1. Le foot, bien sûr..., 16 novembre 1994.
L’Express :
1. Cinq jours pour conquérir l’Europe, 2-8 avril 1992.
2. Tout doux la forme, 25 mai 1993 au 2 juin 1993.
3. L’entreprise gagnée par le sport, 10 février 1994.
La Croix :
1. Les champions courent deux lièvres à la fois, 2 mars 1993.
2. Jeux de sociétés, 3 septembre 1993.
Le Figaro :
1. Du muscle pour les salariés, du nerf pour les sociétés, 14 mai 1992.
2. Screg Routes : un rallye pour faire la route ensemble, 15 juin 1992.
3. EDF brille aux Jeux paralympiques, 17 mars 1994.
L’Humanité :
1. Le sport sort de la boîte, 16 novembre 1992.
2. Courir entre deux rames, 16 novembre 1992.
3. Des muscles de bois, 16 novembre 1992.
4. Ça fait plaisir de courir entre collègues, 15 février 1995.
Rouge :
1. Debout les camés de la terre, 13 juillet 1994.
L’Équipe :
1. Aux Labos, pas de foot sans boulot, 7 janvier 1994.
L’Équipe Magazine :
1. Le sport au boulot, 20 juin 1992.
2. Business kart, 12 juin 1993.
3. André de Marco et les tests de Rhône-Poulenc, 23 avril 1994.
4. Sponsoring social, 25 septembre 1994.
Libération :
1. Des sportifs taillés grand patron, 5 octobre 1990.
2. Les sportifs cherchent un second souffle dans l’entreprise, 25 fé-
vrier 1992.
3 Un peu de sport sur le marché de l’emploi, 28 avril 1992.
4 Exploit et entreprise font chambre à part, 9 mai 1994.
5 À Roubaix, le sport rapproche les jeunes et les entreprises,
4 octobre 1994.
LSA :
1. Le sport vecteur d’intégration, no 1456, 7 septembre 1995.
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES