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l'open source et
les logiciels libres
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Comprendre l'open source et les logiciels libres
[1] PRÉAMBULE
Smile est une société d’ingénieurs experts Chacun de ces ouvrages présente une
dans la mise en œuvre de solutions open sélection des meilleures solutions open
source et l’intégration de systèmes source dans le domaine considéré, leurs
appuyés sur l’open source. Smile est qualités respectives, ainsi que des retours
membre de l’APRIL, l’association pour la d’expérience opérationnels.
promotion et la défense du logiciel libre,
de Alliance Libre, PLOSS, et PLOSS RA, Au fur et à mesure que des solutions open
des associations clusters régionaux source solides gagnent de nouveaux
d'entreprises du logiciel libre. domaines, Smile sera présent pour
proposer à ses clients d’en bénéficier sans
Smile compte 290 collaborateurs en risque. Smile apparaît dans le paysage
France, 330 dans le monde, ce qui en fait informatique français comme le
la première société en France spécialisée prestataire intégrateur de choix pour
dans l’open source. accompagner les plus grandes entreprises
dans l’adoption des meilleures solutions
Depuis 2000, environ, Smile mène une open source.
action active de veille technologique qui
lui permet de découvrir les produits les Ces dernières années, Smile a également
plus prometteurs de l’open source, de les étendu la gamme des services proposés.
qualifier et de les évaluer, de manière à Depuis 2005, un département consulting
proposer à ses clients les produits les plus accompagne nos clients, tant dans les
aboutis, les plus robustes et les plus phases d’avant-projet, en recherche de
pérennes. solutions, qu’en accompagnement de
projet. Depuis 2000, Smile dispose d’un
Cette démarche a donné lieu à toute une studio graphique, devenu en 2007 Agence
gamme de livres blancs couvrant Interactive, proposant outre la création
différents domaines d’application. La graphique, une expertise e-marketing,
gestion de contenus (2004), les portails éditoriale, et interfaces riches. Smile
(2005), la business intelligence (2006), les dispose aussi d’une agence spécialisée
frameworks PHP (2007), la virtualisation dans la Tierce Maintenance Applicative, le
(2007), et la gestion électronique de support et l’exploitation des applications.
documents (2008), ainsi que les Enfin, Smile est implanté à Paris, Lyon,
PGIs/ERPs (2008). Parmi les ouvrages Nantes, Bordeaux et Montpellier. Et
publiés en 2009, citons également « Les présent également en Espagne, en Suisse,
VPN open source », et « Firewall est en Ukraine et au Maroc.
Contrôle de flux open source », et
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Un logiciel libre, ou logiciel open source, est Nous avons estimé qu’utiliser « FLOSS »
un programme dont le code source est dans tout le corps de ce livre blanc serait
distribué et peut être utilisé, copié, étudié, pesant pour le lecteur, et avons pris le
modifié et redistribué sans restriction. parti d’utiliser le terme open source.
Notons toutefois que FLOSS est le terme
Notons qu’il existe des langages officiel adopté par la commission
informatiques interprétés, tels le PHP, qui européenne.
n’existent pas autrement que sous forme
de code source. Mais même lorsque le
code source est disponible, il n’est pas [2.2] Philosophie de
toujours autorisé de le modifier. Ce sont
les termes de la licence, concédée par l’open source
l’auteur ou le détenteur des droits, qui
précisent s’il est permis ou non de
modifier le code, de le réutiliser, de le Une liberté fondamentale
redistribuer, et sous quelles conditions.
Pour Richard Matthew Stallman, le père
Logiciel libre est la juste traduction de la Free Software Foundation (1985),
« RMS » pour les intimes, le logiciel libre
française de free software, l’appellation
lancée par Richard Stallman et défendue est avant tout affaire de liberté. La liberté
que doit avoir chaque individu d’utiliser,
par la Free Software Foundation, la FSF.
modifier, et redistribuer n’importe quel
Open source est l’appellation de l’Open programme. Une liberté aussi
Source Initiative, qui édicte sur le site fondamentale que la liberté d’expression.
opensource.org les conditions que doit Et indissociable d’autres valeurs,
d’éthique et de responsabilité sociale.
satisfaire une licence pour se dire open
source. Dans cette logique, un logiciel non libre,
« propriétaire » donc, porte atteinte à cette
Le logiciel libre est défini par quatre liberté fondamentale. Le logiciel libre
libertés fondamentales : exécuter le n’est donc pas une simple alternative, et
programme, l’étudier, l’adapter, le encore moins le choix d’un business
redistribuer. Il faut souligner que le libre model parmi d’autres. Le logiciel
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propriétaire est « privateur » dans le sens Mais ils représentent des vues basées sur
où il prive de liberté, et il est en ce sens des valeurs fondamentalement
intolérable. Il s’agit bel et bien une lutte différentes. »
du bien contre le mal.
Avec Bruce Perens, il fonde l’Open Source Car si, en sciences, le patrimoine est
Initiative en 1998, pour promouvoir l’open entièrement dans le savoir, en
source (cf. « Eric S. Raymond et l’OSI », informatique, il y a deux patrimoines : la
page 15). Le mouvement « open source » connaissance d’une part, le code source
apparaît à certain comme une opération d’autre part. La connaissance progresse
de marketing en faveur du logiciel libre. lentement et il y a peu de savoirs
Mais pour Richard Stallman, il n’est pas fondamentaux pour bâtir, disons, Firefox
permis de jeter au passage les valeurs ou bien Eclipse, qui étaient inconnus il y
fondatrices, en particulier de liberté. a 15 ans. Si l’informatique progresse, c’est
plus par le patrimoine de code source que
Dix ans plus tard, la cicatrice de cette par la connaissance, c’est-à-dire que l’on
scission n’est pas refermée entre logiciel peut s’appuyer aujourd’hui sur un
libre et open source, et l’on ne peut immense socle de code source.
choisir une appellation plutôt qu’une
autre sans s’attirer les foudres de l’un des Dans les premiers temps, les
camps. Dans la pratique, Stallman informaticiens devaient tout créer,
convient que « les deux termes décrivent pratiquement pour chaque programme.
pratiquement la même catégorie de logiciel. Puis, les systèmes d’exploitation ont
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Pas seulement moins cher… A quoi on peut ajouter le plaisir, pour les
informaticiens, d’utiliser des programmes
Bien sûr, les bénéfices économiques sont dont ils peuvent acquérir une totale
parmi les premières raisons dans le choix maîtrise, sans barrière ni technique ni
de solutions open source. Même si « libre juridique.
ne signifie pas gratuit », ces solutions ont
toujours un coût de possession
sensiblement moins élevé que leurs La pérennité
équivalents propriétaires.
En matière de pérennité, les solutions
D’autant que les prix de prestations open source n’ont pas une garantie
tendent aussi à être moins élevés, car d’éternelle jouvence. Elles peuvent
l’ouverture du produit facilite la diffusion mourir, aussi, mais de mort lente !
de la connaissance.
Le pire qu’il puisse arriver pour une
Mais au fur et à mesure que ces solutions solution open source est une désaffection
arrivent à maturité, le moindre coût n’est progressive de la part des communautés,
plus le premier critère de choix. généralement au profit d’une solution plus
prometteuse. Ainsi, il est possible qu’il
Les principaux arguments sont alors : faille un jour changer de produit. Mais du
moins le phénomène est toujours lent, et
La non-dépendance, ou moindre le client a le temps d’organiser la
dépendance, par rapport à un migration.
éditeur. On sait que changer
d’outil peut coûter très cher, et les Il faut souligner aussi que, même si
éditeurs peuvent être tentés de l’éditeur original était un jour défaillant, il
profiter de la vache à lait que resterait toujours possible pour une
constituent ces clients devenus communauté de reprendre en main le
captifs. En anglais, on parle de produit et ses évolutions, c’est le principe
vendor lock-in, le verrouillage par le des licences open source.
fournisseur.
Le notoriété, l’envergure des
L’ouverture est également un déploiements, la dynamique du
argument de poids. Les solutions développement et de la communauté, ces
open source sont en général plus critères de pérennité sont relativement
respectueuses des standards, et plus facile à évaluer, et une solution open
ouvertes vers l’ajout de modules source leader offre une garantie de
d’extension. pérennité supérieure à la majorité des
solutions propriétaires.
La pérennité est un autre critère de
choix fort, nous y revenons plus loin.
Et la qualité finalement, car dans
L’ouverture
beaucoup de domaines les solutions
Un mot également sur la question de
open source sont réellement,
l’ouverture. La possibilité de faire des
objectivement, supérieures. Le très
modifications dans les sources est
grand nombre de déploiements et
fondamentale sur le plan théorique, mais
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Il faut souligner, car c’est souvent mal Ce qu’il faut, c’est que chacun,
compris, qu’il n’est nullement nécessaire développeur indépendant ou organisation,
de maîtriser les sources d’un produit open mesure l’investissement qu’il peut faire
source, pour le déployer, l’utiliser et en sur un projet, s’y implique en échangeant
tirer bénéfice. Ni de les maîtriser, ni de abondamment avec les autres
les regarder, ni même de les télécharger. développeurs du projet, et effectue ses
modifications non pas dans son coin, mais
Il y a quelques années encore, certains dans le référentiel commun.
produits open source s’attachaient à ne
diffuser que les sources, obligeant C’est à dire qu’il est tout à fait souhaitable
l’utilisateur à recompiler et générer son d’enrichir le produit au sein de la
programme. Cette démarche un peu communauté ou en liaison avec l’éditeur,
extrémiste est aujourd’hui abandonnée mais qu’il n’est en général pas souhaitable
car elle nuit à la diffusion de l’open de le faire autrement.
source.
Pseudo open-source
Prendre connaissance des sources est un
droit et non un devoir. En théorie, il suffit de proposer ses
sources sous une licence agréée pour se
De même, modifier les sources est un
revendiquer logiciel open source. Pour
droit fondamental, mais dans beaucoup
les utilisateurs toutefois, il faut se défier
de cas c’est une chose qui n’est pas
des produits pseudo-open-source.
recommandée. Cela pour plusieurs
raisons : Il arrive couramment que des éditeurs de
Il y a un risque important de solutions propriétaires en échec sur le
fragiliser le produit, parce que votre marché, particulièrement face à la montée
code sera moins bien testé que le en puissance de solutions concurrentes
reste, et que vous l’aurez écrit avec open source, prennent un ultime
une moindre maîtrise de l’ensemble. revirement stratégique avant de
disparaître, en déclarant que leur produit
Sur des produits d’envergure, devient open source. Ils diffusent les
apporter des modifications demande sources avec plus ou moins de bonne
un grand investissement, une volonté, et envoient leurs commerciaux
clamer sur le marché qu’ils sont
3
http://www.securite-informatique.gouv.fr/ désormais aussi ouverts que leurs
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concurrents open source. Mais le cœur Md€, soit une part de marché de 1,4%.
n’y est pas, et ils ont la ferme résolution Ce marché devrait croître de 50% par an,
de ne laisser personne prendre la maîtrise sur un marché en croissance de 6,5%, ce
de leur code, et de garder la mainmise sur qui amène la part de marché du logiciel
la totalité des déploiements. open source à doubler en deux ans. Le
Syntec estime que la tendance sera à la
Pour les clients, ces solutions sont la pire mise en place de systèmes d’information
des voies car ils n’auront au bout du mêlant open source et propriétaire sans
compte aucun des bénéfices de l’open préjugés.
source, et en particulier subiront le même
verrouillage, le vendor lock-in, qu’avec une Selon une étude 2007 de Pierre Audoin
solution propriétaire. Mais plus grave que Consultants, le marché de l’open source
ça : l’expérience montre que ces solutions en France progresse d'environ 70% par
disparaissent presque toujours dans an. En France, le secteur public tient
l’année qui suit. une place particulière, et l’étude Markess,
de 2007, estime que le secteur public
consacre en moyenne 11% de ses budgets
informatiques aux technologies libres,
contre 7% en 2006, et 14% en 2009. Les
[3] LE MARCHÉ DE L’OPEN raisons invoquées par les décideurs sont
autant les contraintes budgétaires que le
SOURCE
besoin d’indépendance et
d’interopérabilité.
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fait partie de ses atouts : les logiciels collection du même nom, et l’un des
open source se sont bonifiés avec les penseurs de l’open source.
années, sont devenus toujours plus
robustes et ont vu asseoir également leur Dans un article de 20034, il revient sur la
part de marché, en particulier dans les rupture provoquée par la banalisation du
couches d’infrastructure et les outils de matériel, entamée en 1981, lorsque IBM
développement. crée un marché du PC compatible en
ouvrant son architecture. Il utilise le
Mais ces dernières années ont vu une terme de « commoditization », qui fait
sensible accélération de deux référence aux « commodities », les biens
phénomènes plus nouveaux. ordinaires tels que le blé ou le pétrole, des
biens dont le prix peut fluctuer, mais où il
Le premier est que les entreprises, y n’y a plus guère de valeur ajoutée
compris les plus grandes d’entre elles, spécifique, qui sont interchangeables,
n’ont plus aucune réticence vis à vis de banalisés.
l’open source. Les grandes DSI et les
Directions des Achats ont compris qu’elles La banalisation du matériel va donner
pouvaient y trouver à la fois des produits naissance à une immense industrie du
particulièrement solides et de vrais logiciel, dominée par Microsoft. Et
bénéfices économiques. On constate que donner naissance également à Dell, qui
de plus en plus d’appels d’offres comprendra le premier que le matériel est
mentionnent, et parfois exigent, des devenu une simple denrée industrielle.
solutions open source.
Vingt ans plus tard, l’open source apporte
Le second est l’apparition d’acteurs une rupture comparable, un changement
nouveaux, les éditeurs de solutions open de paradigme, la banalisation du logiciel,
source commerciales. A la manière des voire sa démonétisation. Système
compagnies aériennes low-cost, ces d’exploitation, serveurs, bases de
nouveaux entrants s’appuient sur un données, ces composants logiciels ont
business model différent pour apporter perdu l’essentiel de la valeur marchande
une dynamique nouvelle dans un paysage qu’ils portaient.
informatique souvent sclérosé. Base de
données, gestion de contenus, CRM, ERP, Et cette banalisation a donné naissance à
Décisionnel, … dans un nombre toujours une nouvelle industrie, dont les tenants
croissant de domaines, ces acteurs sont Google, Amazon, eBay, ou Facebook.
nouveaux révolutionnent le marché avec Les nouveaux géants du web, qui utilisent
un rapport service/prix inégalé. des centaines de milliers de serveurs, ont
besoin de logiciels démonétisés.
La rencontre des entreprises ouvertes à
l’open source, et de ces solutions toujours Certains ont dénoncé une destruction de
plus riches, est rendue possible par des valeur, lorsque les éditeurs traditionnels
prestataires informatiques spécialisés, qui perdent des parts de marché face à la
investissent dans la construction d’une concurrence de solutions open source, ou
forte expertise, et sont capables d’offrir un bien sont contraints de baisser leurs prix
support de qualité. de manière drastique. Mais c’est le
propre de tout progrès, quel que soit le
domaine, que d’apporter une telle
[3.3] Une analyse perturbation, une « destruction créative »,
économique 4
http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/arti
cles/paradigmshift_0504.html, Tim O’Reilly s’appuie
également sur une analyse antérieure de Ian
Il nous semble intéressant de citer ici une Murdock : http://ianmurdock.com/open-source-
analyse de Tim O’Reilly, l’éditeur de la and-the-commoditization-of-software/
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D’une certaine manière, on pourrait dire : Lorsque, dans les années 60, les premiers
c’est tout le contraire, l’open source est un ordinateurs arrivent dans les universités,
pur produit du capitalisme. L’une des l’accès libre aux programmes est la
lois du capitalisme n’est-elle pas que dès norme. Lorsqu’un universitaire trouve
lors qu’un acteur tire un profit exagéré de une nouvelle molécule, il montre le
sa position sur le marché, il apparaît des procédé à ses collègues, lorsqu’il écrit un
acteurs concurrents pour ramener un programme intéressant, il le montre à ses
niveau de profit raisonnable ? Mais collègues. C’est la démarche normale du
depuis longtemps déjà cette loi progrès scientifique.
élémentaire de la concurrence ne semblait
plus pouvoir jouer dans l’édition logicielle. Les années 60 et 70 sont sous le signe des
C’est finalement l’open source qui hackers, le plus souvent des étudiants
ramènera un niveau de profit raisonnable brillants, des meilleures universités
dans l’industrie du logiciel. Si 100 américaines, qui se jettent avec passion
millions de personnes sur terre ont besoin dans les premiers balbutiements de
d’une suite bureautique, alors il suffit l’informatique. Ils passent des nuits sur
qu’ils dépensent chacun 0,1 € par an pour leurs programmes, attendant de pouvoir
financer un effort de développement accéder quelques heures à un peu de
satisfaisant. D’une manière indirecte, temps-machine, qui est une denrée rare.
c’est ce juste prix qu’apporte l’open Ils partagent leurs astuces et leurs
source. programmes, au sein de différents clubs.
Pour autant, il existe aussi des domaines En 1962, Spacewar, un programme réalisé
où la banalisation n’est pas à l’ordre du au MIT, est parfois cité comme le premier
jour, et où au contraire c’est l’open source projet open source, en même temps que le
qui apporte une nouvelle dynamique de premier jeu vidéo. Créé par une petite
progrès dans des marchés sclérosés. Mais équipe, il s’enrichit ensuite pendant
toujours en réhabilitant la concurrence, et plusieurs années, grâce aux multiples
donc l’innovation, ainsi que le retour à un contributions rendues possibles par le
juste prix de marché. libre accès au code source.
D’une manière générale, avec l’open Le terme hacker de cette époque n’a pas la
source c’est l’expertise, c’est à dire la connotation sulfureuse d’aujourd’hui : un
connaissance qui prend toute sa valeur, hacker est alors un programmeur à la fois
au détriment de la simple propriété ou passionné et surdoué. Pas très éloignés
antériorité. La monétisation de la des nerds, « polards » en français, ce sont
connaissance est simplement eux qui posent les fondations de
proportionnelle à la rareté de l’expertise l’informatique moderne et beaucoup
au regard de la demande, selon des lois de créeront les entreprises leaders
marché ordinaires. d’aujourd’hui.
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Les hackers ont une philosophie, la dernier des vrais hackers. Dès 1983, il
hacker ethic, qui prône le libre accès aux souhaite un système d’exploitation et des
ordinateurs et aux programmes, et d’une outils libres d’utilisation, en lançant le
manière plus large la gratuité de projet GNU, qui vise à créer le premier
l’information. Ils sont globalement système d’exploitation libre, inspiré de
méfiants de l’autorité – en phase avec les Unix. En 1990, le projet est bien avancé,
mouvements étudiants des années 60 – avec en particulier un excellent
mais surtout, ils sont convaincus qu’il y a compilateur C (GCC), un éditeur réputé
de la beauté, de l’art, dans un programme, (Emacs), et une grande panoplie
et que l’informatique peut amener un d’utilitaires. Mais le noyau (GNU Hurd)
monde meilleur. est à peine commencé lorsque Linus
Torvalds sort son noyau Linux.
C’est dans les années 70 que la pratique
de ne pas diffuser les codes source des En 1985, Stallman fonde la Free Software
programmes s’est répandue, et que le Foundation (FSF), qui est à la fois l’entité
business model de l’éditeur de logiciel en charge du projet GNU, un lieu de
propriétaire est apparu. réflexion et un vecteur de promotion et de
défense du logiciel libre. La FSF a créé la
On pourrait retenir comme date licence GNU GPL, et son évolution récente
marquante de la scission entre le logiciel en v3 (cf. « La licence GNU GPL », page
libre et le logiciel propriétaire la réunion 19).
du Homebrew Computer Club, en 1976.
Lors de cette réunion, Bill Gates et Paul Richard Stallman est une personnalité
Allen présentent un programme atypique, penseur et activiste, en même
interpréteur de langage Basic, qu’ils ont temps que hacker. Il continue de sillonner
écrit pour le Altair 100, un des premiers le monde aujourd’hui, pour faire la
ordinateurs à microprocesseur. Les promotion du logiciel libre, et ne permet
membres du club prennent la bande pas que l’on oublie les valeurs fondatrices
perforée représentant le programme, la du mouvement.
dupliquent et la diffusent. Bill Gates,
furieux, écrira une lettre devenue
fameuse, intitulée Lettre Ouverte aux [4.3] Linus Torvalds
Hobbyist5, dans laquelle il explique que le
travail des développeurs doit pouvoir être En 1991, Linus Torvalds, étudiant
justement rémunéré, et que s’il ne l’est finlandais âgé de 21 ans, travaille à
pas, c’est l’innovation qui sera étouffée. développer un noyau de système
Le raisonnement est juste, et pourtant d’exploitation. Il s’inspire en partie de
l’avenir montrera qu’il est également Minix, un noyau expérimental qui
possible de réaliser de grands accompagne le livre de Andrew
programmes en open source. Tanenbaum, ouvrage de référence depuis
1987 : « Operating Systems : design and
implementation ». En quelques mois de
[4.2] Richard M. travail, il sort la version 0.01. Fin 1991,
Linux passe sous licence GPL, ce qui
Stallman et la FSF contribue à lancer une forte dynamique de
développement communautaire, qui
On peut considérer Richard Matthew conduira à la version 1.0 de Linux en
Stallman comme le père fondateur du 1994.
logiciel libre en tant que courant de
pensée, et il est décrit parfois comme le Linus Torvalds est plus un architecte et
développeur qu’un penseur ou un militant
5
http://en.wikipedia.org/wiki/Open_Letter_to_Hobb de l’open source ; il est respecté par tous,
yists
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mais prend rarement part aux débats officielle d’une licence open source, publiée
enflammés qui secouent les sur le site, et qui fait consensus.
communautés. Aujourd’hui encore, c’est
lui qui arbitre les orientations importantes Le site opensource.org publie également
du noyau Linux. un recensement des licences open source
agréées, une soixantaine de licences.
Soulignons que le système d’exploitation
est constitué du noyau et d’un grand
nombre de composants utilitaires sans
lesquels on ne saurait utiliser le noyau.
[4.5] Les grandes dates
Une majorité des composants entourant le de l’open source
noyau Linux étant issus du projet GNU,
Richard Stallman estime qu’il convient de 60-70 Les années hacker – voir
toujours appeler le système GNU/Linux,
plus haut
en reconnaissance des apports du projet
GNU.
1983 Année du “GNU Manifesto”
de Richard Stallman.
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Première version de eZ
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Dans la famille BSD, on trouve aussi la Voyons déjà ce qui est clair.
licence MIT, et la licence Apache. Cette
dernière est d’une grande importance
puisque utilisée déjà par la cinquantaine Que signifie « Œuvre dérivée » ?
de projets de la fondation Apache. On
peut citer également les licences Mozilla À coup sûr, si vous prenez un morceau de
(MPL) et SUN (CDDL). Les différences code source du programme A, que vous
entre ces différentes licences sont de modifiez des lignes ou ajoutez des lignes
l’ordre du détail. pour obtenir un programme B, c’est une
œuvre dérivée.
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Ici encore, certaines choses sont claires. La licence GPL a pour effet de diviser le
À coup sûr, si vous commercialisez votre monde en deux « camps » : le GPL et le
programme en tant que progiciel, cela reste du monde. Si vous êtes du coté
s’appelle distribuer. GPL, alors tout le patrimoine open source
sous GPL vous est accessible sans
restriction. Si vous êtes dans l’autre
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camp, c’est à dire que vous ne voulez pas La figure suivante7 est issue du site
distribuer votre code en donnant aux gnu.org. Les flèches indiquent la
autres la même liberté qui vous était compatibilité des licences.
donnée, alors vous ne pouvez pas en
profiter.
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Du côté des éditeurs open source (MySql, Une correction portant sur le code source
eZ Publish, OpenERP et bien d'autres), la d’un programme ne peut se faire qu’au
question est différente : l’éditeur est une niveau 3.
société commerciale et son business
Bien entendu, une règle générale en
model est essentiellement basé sur son
matière de support est qu’il faut limiter les
offre de support. Ici donc, le dispositif de
intervenants aux premiers niveaux, si
support est très proche de celui des
possible n’en avoir qu’un seul jusqu’au
produits propriétaires. Pas identique
niveau 2, qui est en charge de l’aiguillage.
toutefois car en parallèle, en complément
au support payant de l’éditeur, il existe C’est ce qui est représenté sur la figure
souvent un support communautaire,
plus ou moins vivace selon les produits.
[6.3] 3 niveaux de
support [6.4] Couches logicielles
Rappelons tout d’abord la définition Dans la suite, nous distinguons 4 couches
usuelle des niveaux de support : d’une plateforme open source typique :
Niveau 1 : un opérateur non-expert Le système d’exploitation
prend note de la demande, la saisit GNU/Linux. Le niveau 3 ne peut
dans l’outil de suivi, et consulte des être assuré que par des
instructions simples pour tenter un communautés (Debian), ou des
dépannage. distributeurs spécialisés (Redhat,
Niveau 2 : un intervenant expert sur Mandriva, Canonical).
une variété de domaines analyse la Les composants système divers,
demande, fait un premier diagnostic généralement inclus dans la
du problème. Il résout le problème distribution, typiquement Apache ou
ou trouve un contournement dans la Tomcat. Ceux-là également sont
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inférieures. Il est rare que les éditeurs Dans ce cas de figure, l’intégrateur est le
souhaitent assurer du niveau 1 et 2 au plus à même d’assurer le support de
delà de leur produit, sur l’ensemble de la niveau 1 et 2 sur l’ensemble de la pile, en
configuration. se tournant vers les expertises
appropriées pour le niveau 3.
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Voyons quelques unes des autres grandes Les dépenses, sur la même période, ne
fondations. sont que de 33 K$, dont 28 consacrés à la
mission principale de la fondation de
diffuser ses logiciels open source au public
Apache gratuitement, c’est à dire principalement
des coûts d’hébergement et d’exploitation.
Le serveur Http Apache est le produit
fondateur de la fondation éponyme. Il On constate donc que les flux financiers
remonte aux tous débuts du web, soit sont minuscules, comparés à la puissance
1995, où quelques développeurs réunis au effective de la fondation dans sa mission
sein de l’Apache Group entreprennent de promotion et de développement de
d’améliorer le premier Httpd du NCSA, grandes applications open source.
comme alternative aux outils de Sun et
Netscape. A partir de 1996 et jusqu’à L’avancement des projets est surtout basé
aujourd’hui, le serveur Apache est le plus sur le volontariat, mais également sur les
utilisé sur le web. dons en nature que peuvent faire des
entreprises en autorisant certains de leurs
La Apache Software Foundation (ASF) est développeurs à travailler sur des projets
une association à but non lucratif de droit Apache sur leur temps de travail, pour
américain, et l’un des temples de l’open une période convenue. Des accords
source. Dans le paysage de l’open spécifiques permettent d’assurer que le
source, c’est la seule entité qui ait à la fois fruit de ce travail est propriété de l’ASF.
les moyens de pousser des projets
nombreux et d’envergure, et qui ne soit Il y a une bonne cinquantaine de projets
pas à la recherche de profits. Apache, dont la notoriété, la diffusion et la
qualité sont variées. Dans l’ensemble,
Du fait de cette vocation non commerciale, une caractéristique commune est d’avoir
l’ASF est motivée à donner naissance à une architecture logicielle solide, basée
des projets de qualité, qui puissent être sur des standards.
utilisés librement par le plus grand
nombre. C’est aussi cette caractéristique Citons quelques-uns de ces produits :
qui amène des entreprises ou Apache Httpd, Perl, Lucene, Tomcat, Ant,
développeurs à donner des programmes à Cocoon, Lenya, OfBiz, Struts, et bien
l’ASF. d’autres…
Les programmes des projets Apache
appartiennent à l’ASF, qui les diffuse sous Eclipse
licence APL, une licence non-copyleft.
Eclipse est une initiative qui réunit de
La fondation Apache est financée par grandes sociétés informatiques, à
quelques sponsors, et tire de petits l’initiative d’IBM, pour développer
revenus de l’organisation de séminaires, initialement une plateforme de
vente de goodies et dons en ligne. Mais développement intégrée (IDE, Integrated
en fait, la fondation a surtout un tout Development Environment), du même nom.
petit budget.
Le mouvement change de statuts en 2004
Sur son bilan 2005-2006, qui reste en pour devenir fondation Eclipse,
2010 le dernier publié, elle déclarait des association à but non lucratif (non profit
recettes de 150 K$, dont 95 K$ de dons et organization).
50 K$ de revenus de ses services, répartis
entre recettes des conférences Apache La mission de l’organisation est de créer et
(environ 30 K$) et des Codes Awards (20 promouvoir un ensemble d’outils de
K$). conception, développement et gestion de
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programmes, ainsi que des composants et Distribuer ces produits et leurs mises
frameworks. à jour, c’est à dire assurer leur
acheminement jusqu’aux
L’intérêt stratégique, pour IBM, est de utilisateurs-clients
contrer la plateforme Microsoft dans les
entreprises. En effet, la qualité des outils Assurer le support de ces produits :
de développement tient une part hot-line, traitement des demandes,
importante dans l’adoption d’une conseil, formation
plateforme par les développeurs, et les
outils de développement Java étaient Initialement, dans les années 90, le
souvent jugés moins bien intégrés et moyen de distribution privilégié était la
moins ergonomiques que ceux de disquette puis le CD-ROM, et la principale
Microsoft. activité des distributeurs était le gravage
et la distribution des CDs. Aujourd’hui,
La fondation est financée par ses la diffusion est majoritairement online, et
membres, de grandes sociétés proches de le cœur de métier des distributeurs s’est
l’informatiques (IBM, Intel, BEA, Motorola, déplacé pour se centrer sur le support.
Nokia, Oracle, SAP, Zend, …). Elle
dispose de salariés pour des missions Les distributeurs distribuent
administratives, mais les développeurs essentiellement des produits dont ils ne
sont des programmeurs indépendants, ou sont pas détenteurs des droits. Ils n’ont
bien travaillant pour des entreprises qui donc pas le choix de proposer telle ou telle
leur accordent du temps pour participer à licence, ou bien une licence GPL et une
ces projets. licence commerciale comme le font
certains éditeurs : c’est le détenteur des
La fondation fournit 4 services à la droits qui décide de la licence. Les
communauté Eclipse : distributeurs open source diffusent une
majorité de produits sous GPL, et
une infrastructure matérielle qui quelques produits sous BSD ou d’autres
héberge les travaux, licences.
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Mandriva
Si Redhat affiche une santé éclatante, les
distributeurs Linux français ont connu au
contraire des années difficiles.
Anciennement Mandrakesoft, la société
diffuse et supporte depuis 1998, la
distribution Mandriva Linux, qui a accédé
au ‘top 10’ des distributions au plan
mondial.
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Business model de l’éditeur open Le premier est une licence non open
source source, propriétaire donc, qui permet au
client de ne pas être tenu par les
Les éditeurs open source ont trois types obligations de la licence GPL. En
de revenus : particulier si le client veut distribuer une
œuvre dérivée utilisant le programme, et
Ventes de licences ne souhaite pas diffuser ses sources, il lui
faudra acquérir une licence commerciale.
Vente de support Des éditeurs comme eZ Systems ou MySql
Vente de prestations proposent cette option.
Auxquels s’ajoutent dans certains cas des Pour des applicatifs de haut niveau, par
revenus issus de leurs intégrateurs exemple le CMS eZ Publish, ce n’est en
partenaires : partenariat payant pour général pas une source de revenus
certains, ou commission sur l’apport importante car la finalité est de faire un
d’affaires, lorsque des prospects sont site et rarement de faire un produit. Mais
dirigés vers des partenaires. dans le cas de MySql, la vente de licences
représente plus de la moitié du CA.
Et bien sûr, au chapitre des dépenses, on
trouve : 2) Modules complémentaires payants
Le développement produit
Le second cas de figure est celui où
Le support l’éditeur propose des modules
complémentaires à l’application
Le commerce et le marketing principale, ces modules étant
exclusivement sous licence commerciale.
Les éditeurs bénéficient aussi de l’open Selon les cas, la partie open source pourra
source au niveau des coûts : en pouvant être plus ou moins complète. Mais si elle
s’appuyer sur l’extraordinaire patrimoine est trop légère, et donne l’impression
de code déjà disponible sous licence open d’être un simple appât pour ferrer le
source, ils font d’importantes économies pigeon, elle sera rejetée. Si l’application
de développement. open source est de qualité, et que les
modules payants sont optionnels, le
modèle peut tenir la route. On peut citer
Talend et Pentaho, comme éditeurs ayant
choisi ce modèle.
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souvent plus vite que les autres. Le version stable, voir même y réappliquer
produit n’est jamais totalement stabilisé, les patchs, mais ici ce n’est pas le but.
toujours en mouvement, et le support
toujours précieux pour une utilisation Le support vient en bundle avec la licence
professionnelle. entreprise, dont il est indissociable, tandis
qu'au contraire on ne peut espérer aucun
support, même payant, sur la version
Modèle 2 : stabilité et support libre.
D'autres éditeurs choisissent un modèle
qui fait payer la stabilité. Ils distribuent
leur produit sous deux licences, l'une Pour l’éditeur, les avantages sont
libre, l'autre non-libre. Mais ce n'est pas nombreux.
tout à fait le même produit.
La version community aide à diffuser le
Dans cette catégorie, on peut citer produit, à le faire connaître largement au
Alfresco, Jahia, Pentaho, eXo, Liferay. niveau mondial, tant par les clients
potentiels que par les intégrateurs
Avec la licence non-libre, on a une version potentiels.
« enterprise-ready », « production grade »,
« fully tested », etc. tandis que la version Et par ailleurs, une fois parti sur la
libre, intitulée « community », ou encore version enterprise et son support
« labs », est présentée comme pas stable, annualisé, il est délicat pour le client de
pas testée, vraiment le truc pour les revenir à une version community. Le
geeks, limite dangereux, à ne surtout pas downgrading serait à gérer comme une
déployer en production. véritable migration. Il y a donc une forme
de fidélisation que ne permet pas le seul
Le vocabulaire est celui-ci, mais dans les support payant.
faits les différences ne sont pas toujours
bien identifiées. L’éditeur ne peut pas A l’inverse, l’inconvénient est que si la
faire vivre deux référentiels de code version community est trop instable, elle
différents sur le long terme, il faut donc ne contribue pas à la bonne image du
au minimum resynchroniser community et produit et à sa promotion. Et si au
enterprise de temps en temps. En contraire elle est d’une bonne qualité, elle
général, la version community est la risque d’être utilisée malgré les mises en
version en cours de développement, sur garde alarmantes.
laquelle les développeurs interviennent en
continu, tandis que la version enterprise Laisser les utilisateurs expérimenter une
est celle qui a été gelée puis validée en version instable n’est pas toujours
profondeur, a reçu différents correctifs et suffisant. Le processus complet
en reçoit en continu, distribués dans le d’adoption est bien souvent : recueil
cadre du support. d’information, téléchargement,
expérimentation, projet réel non critique,
Ainsi, paradoxalement, la version et enfin projet stratégique. Pour
community est en avance de phase, elle beaucoup d’entreprise, la version
dispose des dernières fonctionnalités, community doit permettre d’aller jusqu’au
mais elle est moins stable, soit du fait projet réel non critique, qui permettra de
d’une avance de phase dans les faire un choix stratégique. C’est en cela
développements, soit du fait d’un retard que le degré de stabilité doit être étalonné
dans les correctifs. Dans un bon avec soin.
gestionnaire de sources, on pourrait
espérer pouvoir extraire la dernière
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[8.1] Introduction
Halloween document
En 1998, un mémo interne a filtré de chez
Microsoft. Mis sur la place publique, il est
connu depuis sous le nom de Halloween
Document I9.
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[8.3] Modèle de
développement
Développement itératif
Le modèle de développement
communautaire prédominant est appelé
itératif, ou encore « en spirale ». Ses
L’enchaînement linéaire de phases principes fondamentaux sont :
distinctes suppose une planification
globale et une affectation des tâches d’une part un découpage en modules
centralisée. Par ailleurs, qui suivent chacun leur propre cycle
indépendamment même du contexte de développement
communautaire, ces modèles se prêtent
mal aux très grands projets : ils ne d’autre part l’itération de cycles
permettent pas de bien gérer des besoins courts répétés (spécifications,
qui évoluent, et ils n’apportent pas développement, intégration) de
suffisamment de retours d’expérience, de manière indépendante sur chacun
feedback, d’une étape vers la précédente. des modules.
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Mailing-lists automatique
Forums
Wiki, en particulier pour
spécifications et documentations
Messagerie instantanée
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