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Le concept Ancien Régime prend naissance au début de la révolution en s'opposant à la révolution. Elle a donc
été inventé dès 1789 par Mirabeau pour condamner le système politique antérieur. Le sens péjoratif de cette
expression sert à souligner l'inadaptation du système. Cette expression d'Ancien Régime sera vulgariser, plus
tard, par Tocqueville dans son ouvrage de 1856 L'Ancien Régime et la révolution.
Ce concept a, aujourd'hui, perdu sa connotation péjorative et désigne la période du XVIè à la révolution.
§ 1 L'exaspération sociale
Au milieu de XVIIIè siècle, la France est le pays le plus peuplé d'Europe (hors Russie), et connait un essort
démographique important. 26 millions d'habitants dont 20 millions en campagnes. La population est donc assez
rurale même si l'industrie se développe. La population est, de plus, jeune, en effet, la majorité de celle-ci a
moins de 30 ans.
La France connait une croissance économique: industrie lourde, commerce... Le commerce et les affaires
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prennent de l'importance.
La structure de la société est ancienne, c'est le reflet d'une stratification fondée à l'origine sur des critères
fonctionnelles. Effectivement, la société française est une société d'ordres: le Tiers Etat, Clergé, Noblesse.
Chaque ordre correspond à un statut juridique et juridiquement la société française est hierarchisée et
inégalitaire. Dès le XIVè, XVè, la société se fige sur ses ordres.
La naissance donne des droits et des privilèges. La distinction fonctionnelle ne se justifie plus au XVIIIè.
Cette société est aussi de qualifié de corporative car l'individu est, en quelque sort, effacé par tous les groupes
auquel il est rattaché par nécessité (ordre, travail...).
L'ancienne structure est maintenue au XVIIIè siècle mais elle ne répond plus à l'attente des nouveaux acteurs de
l'époque, au besoin des libertés économiques. Des clivages demeurent et certains défauts sont mis en valeur.
Des tensions, des contestations s'élèvent aussi bien au sein des ordres qu'entre les ordres.
Le clergé
Le clergé comporte deux parties: le haut clergé qui est recruté exclusivement dans la noblesse (1 seul sur 130
évéchés n'est pas noble), en revanche le bas clergé (surtout les campagnes) partage la situation des paysans et
surtout des pauvres. Ce bas clergé ne vit que de la « portion congrue », l'une des ressources la plus importante
du clergé est la « dîme », à l'origine elle équivalait à 1/10 des récoltes. Cette redevance permettait l'entretien des
lieux de cultes,....Elle est percue soit par le haut clergé soit par des seigneurs laïques « decimateur » qui
reversent aux prêtres des petites paroisses une portion infime de la dîme, (congrue signifiant convenable). Les
curés sont en quelques sortes des « salariés », il est arrivé que le roi fixe lui-même par édits le montant
minimum de cette portion congrue. Il y a donc une grande différence entre le haut et le bas clergé.
Le clergé, a un staut juridique uniforme, en plus de sa fonction religieuse assure une assistance aux pauvres et
aux malades et surtout l'enseignement.
La noblesse
La noblesse est l'ordre priviligié par excellence. Le terme de privilèges renvoie aux avantages acquis. La
noblesse n'a que peu de charges aux regards de ses privilèges. La noblesse dispose d'un statut juridique mais à
l'intérieur il y a des grandes disparités surtout de fortune.
Il a d'abord la haute-noblesse de cour, elle vit de rentes, de pensions et de traitements, elle se ruine pour tenir
son rang. Elle occupe de hauts postes surtout de conseil vis à vis du roi. Louis XIV a écarté la haute noblesse
des affaires politiques mais, dès Louis XVI elle monopolise les hautes fonctions. Cette haute noblesse est peu
nombreuses (300 familles).
La haute noblesse qualifiée également d'éclairée, stimulée par l'activité industrielle. Elle s'intéresse au
commerce et à certaines activités industrielles par dérogations (normalement un noble ne travaille pas) comme
le commerce de gros ou colonial.
La noblesse de robe est composé des magistrats des cours souveraines et des conseillers d'Etat. Elle est plus
récente et souvent méprisées par les nobles de race. Elle est souvent fort riche et compte environ 40 000
personnes.
La noblesse éclairée ou noblesse libérale favorable à certains changements recrute dans la haute noblesse et
dans la noblesse de robe. Elle conteste l'absolutisme monarchique sans vouloir perdre leur privilèges.
La moyenne et petite noblesse, souvent rurale, elle se partage entre le service du roi aux armées et la gestion de
ses terres. Elle éprouve de grandes difficultés à se maintenir car elle s'apauvrit. Cette petite noblesse est très
attachée à ses privilèges et au roi.
La noblesse engage à la fin de l'Ancien régime une politique double de réaction:
réaction nobiliaire: la noblesse tente d'accaparer les charges publiques en monopolisant, par exemple le
métier des armes avec l'accord du roi. En 1751: création à Paris de l'école militaire réservée aux
candidats qui ont au moins quatre quartiers de noblesse. En 1781: le ministre de la guerre, le Comte de
Segur obtient une décision du roi qui exige que les grades supérieurs de l'armée soit réservés à la
noblesse de souche (au moins quatre quartiers).
réaction féodale: à partir de 1750 pour lutter contre leur affaiblissement, les nobles remettent en vigueur
les anciens droits féodaux qui étaient tombés en désuétude (droits portant sur les terres, les banalités...).
Ceci provoque l'hostilité des paysans.
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Le Tiers-Etat
Le Tiers-Etat est composée de la majorité de la population, il existe des divisions sociales importantes en sous
sein. Il éprouve une hostilité à l'encontre de la noblesse. L'élite du Tiers-Etat, la bourgeoisie, mène un mode de
vie relativement semblable à celui de la noblesse car elle détient également la fortune mais au point de vue
juridique, elle est dans une situation inférieure.
Progression sociale
En principe, il est possible de progresser dans les ordres mais la progression sociale est, en réalité faible,
l'anoblissement est une récompense pour service rendus, la mobilité sociale sera encouragée sous Louis XIV.
Après Louis XIV, ses successeurs ne pratiquent pas la même politique et ce système d'anoblissement cesse de
fonctionner. Ce moyen de promotion sociale n'existe quasiment plus sous Louis XV et Louis XVI. Au
contraire, les offices anoblissants (plus hautes charges publique qui, une fois acquises procuraient la noblesse)
cessent de circuler ainsi que les plus hautes fonctions de judiciaire (les charges les plus importantes dans le
monde de la finance). Ces offices, charges publiques, sont devenus héréditaires ou pour l'acquisition de ces
charges, il faut faire la preuve de sa noblesse.
Le corps de la noblesse se ferme et la noblesse plus ancienne réagi contre les anoblissements récents. Elle
obtient du roi le monopole de certaines fonctions.
Les privilèges
L'organisation sociale ne répond plus aux besoins de la société, elle fait reposer les avantages sur la naissance et
non le talent ce qui exaspère la bourgeoisie. La bourgeoisie détient la puissance économique et culturelle, elle
est sensible à la philosophie des Lumières et ses idées se focalisent sur l'injustice des privilèges.
Privalex: le clergé est soumis aux tribunaux écclésiastiques et ont des avantages fiscaux. La noblesse a des
privilèges juridiques.
En droit privé, les règles de succession ne sont pas les mêmes. Il y a des tribunaux nobles qui jugent leurs pairs.
La peine de mort n'est pas la même, les nobles ont la tête tranchée tandis que les membres du Tiers Etat sont
pendus. Au XVIIIè, les nobles ne sont plus les seuls à combattre mais il ne payent pas d'impôts. Ainsi, la
noblesse a des privilèges (porter l'épée, chasse, titre....).
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Ils tentent, tout au long de la deuxième moitié du XVIIIè de se faire reconnaître comme un ensemble unique: le
Grand Parlement de France dépositaire des intérêts de la nation. Ils se disent les portes paroles de l'opinion
publique et précipiteront la France dans la crise pré-révolutionnaire.
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particulier au lieu de l'intérêt général. Il ne s'agit pas de séparer les pouvoirs, la souveraineté appartient au
peuple et il y a un organe spécialisé subordonné que Rousseau appelle gouvernement (exécutif) qui est chargé
d'exécuter la loi.
Le meilleur système politique, pour Rousseau, est la démocratie directe, néanmoins cela est impossible en
pratique. Rousseau opte donc pour une démocratie semi-directe dans laquelle les pouvoirs sont confondus dans
le souverain (le peuple) mais exercé par des organes spécialisés. Rousseau propose un mandat impératif qui est
indispensable pour que le peuple puisse contrôler les gouvernants.
I. Le modèle anglais
C'est une monarchie tempérée qui respectent les libertés.
Elle est né de la révolution politique du XVIIè. Le roi d'Angleterre, Charles I Stuart a voulu fonder un régime
de monarchie absolue mais a rencontré une forte opposition. En 1649 la monarchie est renversée et le roi
exécuté. Il s'ensuit une période de république mais dès 1660 la monarchie est rétablie.
1688-1689: Glorieuse révolution qui aboutit à la destitution du roi, il sera remplacé par son gendre. Le roi et la
reine doit désormais accepter une déclaration de droits qui posent des limites strictes au pouvoir « Bill of
rights ». Le Parlement (composé de la Chambre des Lords et de la Chambre des communes) devient le centre de
décision politique.
Ce modèle anglais séduit beaucoup en Europe, J.Locke théorise ce modèle. Il considère que les hommes
possèdent des droits naturels au premier rang desquels se situent la liberté et la propriété (sens large: personne
et biens). Pour lui, si les hommes se constituent en société politique, s'ils se donnent des lois ce n'est que pour
garantir leurs droits individuels. Le pouvoir politique tire sa légitimité du consentement des individus, acte de
confiance (« trust »). Il parle déjà de contrat, idée reprise plus tard (Rousseau).
Pour que la monarchie modérée parviennent à cet objectif, il faut que le pouvoir soit partagé: exécutif, législatif,
fédératif (relations internationales). Tout gouvernement qui outrepasse ses limites peut être sanctionné car les
individus ont un droit de résistance à l'opression.
II Le modèle Américain
Dès 1765, les colons britanniques des colonies protestent contre les charges imposées par l'Angleterre. Les
représailles de cette rebellion conduisent les colons a formé un Congrès qui décide du boycottage des
marchandises anglaises. L'intransigeance du roi d'Angleterre conduit à la guerre.
Le 4 juillet 1776, la déclaration d'indépendance est adoptée. La guerre contre l'Angleterre se poursuit, elle est
soutenue par la France. L'indépendance est accordée en 1782. En 1787, une déléguation élabore une
Constitution fédérale. C'est la première grande république démocratique dotée de déclaration de droits.
Cette révolution servira d'exemple en France.
III L'Europe
La doctrine de la monarchie éclairée, les souverains utilisent le pouvoir au profit de l'amélioration de l'homme,
de son éducation et luttent contre les forces de l'obscurantisme et leur politique se traduit, en principe, par la
libération de l'homme des cadres traditionnels. Il lutte pour la tolérance religieuse, la réduction des privilèges,
l'intervention étatique en économie...
Souvent les monarques se proclament eux mêmes souverains absolus éclairés.
Les philosophes français ont manifestés la plus grande bienveillance devant ces despotes éclairés tandis qu'ils
luttaient contre la monarchie française.
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S. 2 Des réformes impossibles ou les causes
immédiates de la révolution
En France, nombreux sont ceux qui ont conscience des problèmes et veulent des réformes.
Apercu de la situation
En 1780, le Roi, la Reine et la Cour sont des gouvernants. Louis XVI n'avait que 20 ans lorsqu'il est monté sur
le trône.
A l'origine, comme ce n'était pas l'aîné, il n'était pas destiné au trône. Il a recu une très bonne éducation et,
lorsqu'il arrive au pouvoir est marié à Marie Antoinette. Il a beaucoup de bonnes intentions mais n'a pas de vrai
goût pour le gouvernement et pas la volonté pour les mettre en pratique.
Marie Antoinette est, elle, mal préparé pour le trône de France, elle est vite désapprouvée.
La Cour qui avait été domestiqué sous Louis XIV est devenue un symbole de revanche sous Louis XVI: le Roi
se soumet à la volonté de la noblesse.
Louis XVI redonne une certaine popularité à la monarchie. Il précipite la France dans la crise en augmettant la
dette suite à l'aide apportée aux insurgés d'Amérique.
Des réformes doivent être effectuées suite aux dettes qui augmentent et aux ressources limitées. Le budget est
alimenté essentiellement par les impôts qui pèsent sur les moins riches. Les impôts ne peuvent être augmentés
et l'égalité devant l'impôt serait la solution. Mais un dialogue de sourd s'engage, deux mouvements s'affrontent:
Un mouvement réformateur qui se réclame du libéralisme politique conduit par la noblesse et la
bourgeoisie éclairée. Ce mouvement entre en lutte directe contre l'absolutisme monarchique et
réclament une participation au pouvoir politique. Si le roi tente quelque chose on l'accusera de
despotisme.
Un mouvement réformateur d'origine monarchique parfois autoritaire, il est hostile au partage des
pouvoirs mais favorable aux réformes sociales. Ce mouvement est soutenu par le roi mais non par les
privilégiés et si le roi tente quelque chose on l'accusera d'arbitraire, d'inégalitaire.
Il y a donc un double mouvement de contestation.
Le Chancelier (ministre de la justice) fait une proposition en évoquant la réforme de la Justice car le sytème est
archaïque, c'est la réforme de Maupeou de 1771-1174 réalisée par un édit de 1771.
Le Parlement de Paris va subir de nombreuses restrictions:
le Parlement de Paris a le droit d'enregistrement mais non de remontrances
le ressort du Parlement de Paris est réduit, décomposé en 6 circonscriptions
en province sont installés 6 Conseils supérieurs (Cour de justice). Dans ces tribunaux, les magistrats
sont des fonctionnaires payés par le trésor, révocables et ne bénéficient donc plus la vénalité des offices.
Cette réforme est bénéfique, la population est plus proche des tribunaux, la justice est moins lente et moins
couteuse. Cette réforme est boycottée par les parlementaires mais aussi par la population qui estime que cet acte
est une preuve de l'autoritarisme du roi. Toute fois la réforme entre en vigueur. Louis XV meurt en 1774 et
Louis XVI qui souhaite être populaire supprime cette réforme et les Parlements sont rappelés. Ils vont
désormais mener une opposition systématique au pouvoir.
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B. Les réformes libérales
Louis XVI s'entourent de ministres réformateurs dont Turgot. Ce dernier obtient du roi la libéralisation du
commerce des grains en 1774. Il demande également la supression de la corvée royale (impôt en nature qui
pèse sur les ruraux et qui consiste à demander à chacun de travailler gratuitement quelques jours par an pour
l'entretien des routes et des canaux). Enfin, il demande la libéralisation du monde du travail avec la supression
des corporations.
Turgot ne voit pas pourquoi l'ensemble des individus ne paient pas la corvée ce qui conduit à toucher aux
privilèges. Les réformes proposées par Turgot vont se heurter à une opposition des classes et notamment du
Parlement et de la noblesse. Louis XVI fait machine arrière et cède, en 1776 Turgot quitte le gouvernement.
Louis XVI fait appel à un nouveau ministre: Necker.
A. Calonne
Le roi fait appel à un nouveau ministre, Calonne. Conscient de la nécessité des réformes, il reprend l'idée d'un
impôt général sur tous les propriétaires et l'appelle la subvention territoriale. Soutenu par le roi, il essaie de
mettre en oeuvre cette réforme, il convoque une Assemblée de notable. Cette une institution qui ressemble un
peu aux Etats Généraux, des représentants des trois ordres sont convoqués à la discrétion du roi (sans élection,
désignation par le roi, nombre non équitable).
Cette Assemblée est réunie de février à mai 1787. Pour être sûr que l'Assemblée accepte les réformes ont lui
propose d'adopter de nombreuses réformes. Néanmoins, l'Assemblée s'estime incompétente pour consentir à la
subvention territoriale en présentant le fait que le consentement à l'impôt est du domaine des Etats Généraux.
Calone est congédié en avril 1787.
B. Lomenie de Brienne
Le roi décide de désigner son opposant le plus viruleux, Lomenie de Brienne en tant que principal ministre. Il
est libéral en matière politique mais bénéficie d'un courant favorable.
Lomenie de Brienne constate vite qu'il n'y pas de véritables options politiques pour régler la situation. Les
notables refusent toujours la subvention territoriale. L'Assemblée des notables s'achèvent en mai 1787.
Lomenie de Brienne poursuit la réforme administrative inspirée par la philosophie des Lumières, il fait adopter
des mesures libérales comme la supression de la question préalable en matière de justice tout comme la sellette.
En 1787, il crée un état civil pour les protestants.
Les Parlements refusent toujours toutes les mesures.
En mai 1788, le roi décide une dernière réforme de la Justice sous l'impulsion du Garde des Sceaux Lamoignon
où il propose une nouvelle fois un démentelement du Parlement de Paris mais, là encore le lit de justice tenu
pour l'enregistrement est dénoncé comme un coup d'état. C'est la révolte en France.
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C. les etats généraux comme seule solution
En 1788, à Grenoble se produit la journée des tuiles. La réforme de la justice est refusée par les Parlements. Le
roi décide l'exil des Parlements. Les parlementaires de Grenobles sont exilés par des troupes. La population
lance des tuiles sur les troupes qui ne peuvent pas emmener les parlementaires.
Lors de l'Assemblée de Vizille, représentant les trois ordres, le Tiers Etat est doublé, l'Assemblée réclame la
tenue d'Etats Généraux. Mounier et Barnave font partie de cette Assemblée.
Les Etats-Généraux deviennent inéluctable.
Le 8 août 1788 le roi annonce la réunion des Etats Généraux pour le 1er mai 1789.
Quelques jours plus tard, la banqueroute de l'Etat est déclarée. Le ministre Brienne est renvoyé et le roi rappelle
Necker. Les Parlements sont rétablis. Il y a une opposition généralisée aux réformes et il faut remarquer la
faiblesse du roi qui ne parvient pas à s'imposer.
Les notables se prononcent pour le doublement du Tiers mais contre le vote par tête.
Des contestations s'élèvent de la part de la population.
Sur les conseils de Necker, en janvier 1789, le roi fait parvenir un règlement électoral: le doublement du Tiers
est acquis mais il ne se prononce pas sur le vote (par tête ou par ordre).
L'abbé Sieyes prend la tête des patriotes.
Mirabeau, membre de la noblesse sera élu avec Sieyes par le Tiers Etat pour qu'ils les représentent.
La circonscription de base est le baillage. Tous les baillages ont le même nombre de représentants.
A l'origine les députés sont titulaires d'un mandat impératif.
En même que sont élus les députés, des cahiers de doléances sont rédigés pour porter à la connaissance du roi,
les besoins de ces sujets. Ils sont rédigés au sein de chaque ordre. Tous les cahiers rappellent leurs attachement
au roi. On condamne l'arbitraire, l'absolutisme à travers parfois l'intendant de province.
Enormément de cahier demande une représentativité et que la compétence des Etats Généraux soit élargie.
Les cahiers du Tiers demande l'abolition des droits fédodaux, des privilèges et du système fiscal.
Ces doléances se transforment souvent en exigeances, on attend désormais la réunion même des Etats
Généraux.
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La noblesse comprend environ 300 représentants. La moyenne et petite noblesse compte plus de représentants
que la Haute noblesse, l'esprit conservateur y est très affirmé.
Le Tiers Etat compte 500 membres et surtout la bourgeoisie. Une centaines de personne viennent de l'industrie,
du commerce. Il y a une écrasante majorité de juristes de professions (magistrats: + de 200, avocats: + de 150
dont Robespierre, Mounier, Barnave..) Il y a également une cinquantaine de propriétaires terriens et quelques
personnes choisit pour leur réputation dont Sieyès et Mirabeau.
Tous sont favorable à la promotion de l'individu et de ses droits. Il y a deux orientations principales en matière
politique:
courant modéré dans la tradition de Montesquieu qui veut négocier
courant plus radical qui ne veut aucune négociation avec l'aristocratie, il estime que la nation doit être
une et qu'il ne faut plus d'ordres.
Au mois de mai 1789, les Etats Généraux vont s'ouvrir. Il faut souligner le fait que la crise politique et sociale
de 1789 se trouve accélerer par une crise économique et sociale sans précédents. Suite à une inondation et une
sécheresse, les récoltes sont nulles en 1787, 1788. Dans l'agriculture, il y a une crise grave.
En 1786 a été conclu avec l'Angleterre un traité de libre échange « Traité d'Eden », l'Angleterre est un pays plus
industrialisé qui va inonder le pays de produits manufacturés. Le chômage se développe. C'est une situation très
précaire pour une partie de la population.
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PREMIÈRE PARTIE:
L'ÈRE DES RÉVOLUTIONS 1789 - 1799
Chapitre 1
La révolution des juristes
5 mai 1789 – 20 septembre 1792
L'Assemblée nationale constituante et
l'Assemblée législative
En quelques semaines, on a une rupture entre deux conceptions: l'Ancien Régime, absolutisme monarchique et
inégalité contre la souveraineté nationale et égalité. Cette rupture est politique, sociale et philosophique.
La Monarchie subsiste mais devient limitée.
Les Etats Généraux s'ouvrent alors porteurs de tous les espoirs, dès 1789 il y aura un énorme chantier de
réforme qui sont le fait des Etats Généraux qui se transformeront et s'approprieront la souveraineté.
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S.1 La révolution en marche ou les étapes
de la révolution
Les Etats Généraux s'ouvrent le 5 mai 1789. Pour le roi il s'agit d'une réunion limitée à son rôle de conseil, ainsi
il y a un malentendu entre eux et le roi. Pour les représentants des différents ordres, c'est l'occasion de participer
au pouvoir.
Le conflit débute dès le premier jour et très rapidement, les représentants du Tiers Etat s'émanciperont et se
proclameront Assemblée Nationale.
La première révolution est donc juridique et pacifique.
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l'on a appelé la fusion des trois ordres. L'Assemblée Nationale représente l'ensemble du peuple. Le 7 juillet
l'Assemblée nomme un comité de Constitution.
Le 9 juillet, l'Assemblée se proclame Assemblée Nationale Constituante. L'absolutisme est mort, et les Etats
Généraux sont devenus une Assemblée Nationale mandatée par le peuple. La révolution est une révolution
légaliste jusqu'à lors mais elle devient populaire.
§ 2 La Révolution populaire
A. Un symbole: le 14 juillet 1789
Le roi, pour rétablir le calme dans la capitale convoque des forces armées. La population parisienne suit les
évènements avec attention, elle est en état d'alerte et de réunion permanente. Elle interprète le recours aux
forces armés comme un complot contre l'Assemblée. Le 11 juillet, le roi renvoit Necker qui était très populaire,
le roi nomme plutôt des ministres de tendances aristocratiques ce qui provoque colère et panique à Paris. Le 12
juillet, des manifestations se produisent et un conflit entre la population et l'armée. Le 13 juillet, Paris est en
arme, et se crée de façon spontané une milice bourgeoise. Le 14 juillet a lieu la prise de la Bastille, prison d'Etat
considéré comme le symbole du despotisme. La population cherche à s'armer.Le soir, la Bastille tombe. C'est
un symbole qui s'effondre, c'est l'émancipation collective d'un peuple.
B. La révolte municipale
A Paris, la Bastille est tombée, la bourgeoisie s'empare de l'hotel de ville et crée un comité qui se dote d'une
mairie, c'est la première commune qui a un maire Bailly, une force armée, la garde nationale sous le
commandement de Lafayette.
Paris devient le centre de la révolution. A travers toute la France, un certain nombre de ces villes connaissent
une révolution municipale, l'administration d'Ancien Régime s'effondre. Les revendications sont populaires
mais aussi bourgeoises. Dans de nombreuses villes, on voit s'effacer les autorités de l'Ancien Régime. L'arrêt de
la levée des impôts caractérise cette révolution. La bourgeoisie s'impose et se crée un peu partout des gardes
nationales. La garde nationale est une milice bourgeoise.
A. La grande peur
C'est un mouvement de panique qui se transforme en volonté d'action et qui soulève la campagne française au
cours de la deuxième quinzaine de juillet.
Le monde paysan n'est pas représenté aux Etats Généraux, et il entend les rumeurs de Versailles, de Paris mais
il reste très mal informé. La Grande Peur traduit les angoisses de ce monde rural qui refuse oublié et qui
souhaite participer aux changements.
C'est une peur collective alimentée par des nouvelles déformées, on annonce des pillages, la destruction des
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récoltes.
Les paysans décident de s'armer et de prendre leur propre bastille, ils vont demander notamment aux
propriétaires, aux nobles, de leurs rendre des comptes. Ils se rendent dans les chateaux, brulent les terriers (qui
contiennent les textes féodaux). Tous ces paysans posent le problème de la féodalité. Les députés doivent
s'attaquer à ce problème.
B. La nuit du 4 août
L'Assemblée était en train de réfléchir à une déclaration des droits de l'homme et du citoyen, la question de la
propriété n'était pas d'actualité mais, face au problème soulevé par les paysans, les députés décident d'examiner
la question de la propriété.
La loi doit triompher du désordre et protéger les propriétés. Le processus qui aboutit en définitive à l'abolition
des privilèges se passe en deux temps. Une première phase politique, en effet, la question qui se pose est celle
de la protection de la propriété. Il est inconcevable de liquider simplement ces droits de propriétés. La propriété
fait parti du droit féodal.
Le vicomte de Noailles et le duc d'Aiguillun, deux nobles libéraux interviennent et expliquent que la Noblesse
doit montrer l'exemple et renoncer aux privilèges. Ils plaident l'indulgence pour les paysans opprimés par les
seigneurs et proposent une solution politique à la crise. Ils dénoncent la féodalité comme la plus grande
malédiction nationale et propose l'égalité de droit.
Ils veulent sacrifier les privilèges. Les députés vont défiler à la tribune et chacun propose le renoncement à un
privilège. Cette nuit du 4 août est un élément considérable.
Cela ressemble plus à un marchandage. Pendant une semaine, les députés vont discuter pour mettre au point un
texte final qui révisent à la baisse les privilèges.
Le décret du 11 août revient effectivement sur certaines choses, ces dispositions précisent quelles sont les
privilèges auxquels on renonce, il dispose que l'Assemblée Nationale détruit entièrement le régime féodal. Ces
termes de « régime féodal » est utilisé sans distinction entre les institutions, l'Ancien Régime...
Ce décret distingue deux catégories de droit, d'une part il y a les droits personnels, et d'autre les droits réels.
Les droits personnels sont ceux qui pèsent sur les personnes, ils sont abolis sans indemnités (le servage, les
droits seigneuriaux, les incapacités, les droits des nobles....).
Les droits réels, ceux qui pèsent sur les terres sont des droits rachetables c'est à dire que les paysans peuvent
devenir pleinement propriétaire en rachetant le droit que possédait le seigneur. Il abolit également des
privilèges qui ne touchent pas à la féodalité comme la dîme sans indemnités alors que pendant la nuit du 4 août
elle était abolie mais indemnisée (puisqu'elle rendait des services).
La vénalité des charges est abolie, ceux qui exercent une charge public n'en sont plus propriétaire, ellels sont
rachetables par l'Etat.
Désormais, la justice doit être gratuite, l'Art.9 pose le principe de l'égalité devant l'impôt puisqu'il supprime les
privilèges pécuniers. Fondement de l'unification. Il existe un droit commun unique, applicable universellement
à chaque procès, il n'y a plus de catégories intermédiaires.
Les droits féodaux sont pour la plupart rachetables et les propriétaires de ces droits n'ont pas à en faire la
preuve. Le malaise paysan va se développer jusqu'à ce qu'en 1792 ces droits soient supprimés.
Les représentants aux Etats Généraux affirme l'unification de la France, elle va consacré dans la DDHC.
Certaines dispositions vont être prises afin de supprimer certains corps.
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S. 2 L'affirmation d'un nouvel ordre
politique ou le travail préparatoire de
l'Assemblée constituante
Le but est de donner à la France une nouvelle Constitution. Pendant deux ans l'Assemblée doit se consacrer à
l'ensemble des réformes. Elle va d'abord poser les principes.
§ 1 L'adoption de la DDHC
C'est la consécration de la rupture avec l'Ancien Régime.
Les préoccupations des constituants sont doubles: fonder l'ordre futur et protéger les hommes.
Ils sont établis sans ordre particulier ni classement. Certains sont qualifiés de naturel et imprescriptible comme
la liberté, la propriété, la sureté et la résistance à l'oppression. L'égalité est posé comme un principe essentiel.
I. L'Egalité
Elle est entendu au sens civil et juridique, Art.1; 6 et 13. C'est une marque de la victoire sur les aristocrates, sur
le roi. Egalité devant la loi qui est la même pour tous. Tous sont soumis à la même loi, c'est la fin des privilèges
et des lois particulières. Egalité devant l'emploi, c'est la fin des emplois réservés en fonction de l'échelon
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sociale. La priorité est donnée au talent, au mérite, à la vertu.
Il y a une égalité fiscale, c'est la fin des privilèges, cette déclaration dans ces Art.13 et 14 posent également
toute une doctrine de la fiscalité qui prolonge la doctrine de la propriété.
Selon la déclaration des droits, l'impôt n'est légitime qu'à proportion de la nécessité de la conservation de l'Etat.
L'impôt est légitime pour assurer cet Etat mais on fait un lien entre la garantie des droits et la force publique. Il
faut une proportionnalité entre la garantie et le prélèvement et cette contribution doit reposer sur le
consentement des assujettis.
L'égalité civile est proclamée, l'égalité politique est proclamée en apparence par la déclaration puisque dans
l'Art.6 on peut lire que la loi est l'expression de la volonté générale et tous les citoyens ont le droit de
conccourir à sa formation (par lui-même ou par ses représentants). Il sera pourtant institué un suffrage
censitaire. Il existe des inégalités de faits puisque la DDHC souligne que l'égalité peut être rompue car les
facultés, talents, vertues peuvent être différents.
Pour les hommes de 1789, l'Etat n'a pas pour fonction de réduire les inégalités autre que juridique.
Plusieurs définitions de la liberté: avant la révolution, des contestations s’élèvent contre la monarchie absolue
au nom de la liberté. Mais il s’agissait des libertés, et non pas de la liberté: les libertés, au 18 ème siècle sont le
respect par le roi des libertés (privilèges, franchises, immunités considérés comme indissociable de la société et
de la monarchie de l’époque).
Ainsi, Montesquieu explique que la diversité des libertés, l’existence de libertés propres aux différents
groupes, peut garantir la pluralité des intérêts individuels, empêchera la suprématie d’un seul. De là,
Montesquieu tire la théorie de l’équilibre réalisé au moyen de poids et de contrepoids. Donc la neutralisation
des intérêts assure la liberté des individus. C’est ce qu’on appelle parfois la liberté aristocratique ou à
l’anglaise: cette liberté naît d’une extrême diversité, elle est indifférente à l’égalité.
Cette conception se heurte à celle de Rousseau qui est celle de la majorité des révolutionnaires: la liberté est
liée à la souveraineté du peuple, qui forme une unité, un tout, à partir « du fourmillement des opinions
individuelles ». Le citoyen ne va pas puiser sa liberté dans la diversité des statuts, mais dans l’unité de droits
identiques.
C’est un droit abstrait, malgré tout défini dans les articles 4 et 5 de la DDHC. Être libre, c’est n’être pas
empêché d’agir selon les buts qu’on s’est choisi, c’est ne pas subir de contraintes. L’individu de 1789 retrouve
une liberté originelle qui est propre à la condition humaine. L’article 2 précise que le but de toute association
politique est la conservation des droits naturels de l’homme. La liberté est donc antérieure à toute loi produite
par la société puisque c’est un droit naturel.
Universelle, donc toujours présumée, cette liberté préexistante ne nécessite en principe aucune formulation
précise. Malgré tout, la liberté naturelle a besoin de garanties, d’être protégée contre l’arbitraire. Les
constituants vont supprimer tout ce qui fait obstacle à l’expression de la liberté: organisations professionnelles,
ordres religieux…
15
La liberté d’opinion (article 10): « nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses » : toute
opinion religieuse est recevable. Article laconique qui ne rend pas compte de débats qui ont eu lieu en août
1789. En effet, 2 attitudes face à la liberté religieuse :
Pour les uns, la liberté religieuse ne signifiait que tolérance religieuses
Pour d’autres, comme Mirabeau, au contraire, il faut proclamer une totale liberté de religion
La liberté de communication (article 11): droit précieux de l’homme: « tout citoyen peut parler, écrire
librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté »: libre-expression de la pensée. Proclamation de la liberté,
c’est une réponse aux abus dénoncés de l’ancien régime car on veut proclamer la fin de la censure, la liberté de
la presse. Toutefois, limite : la loi détermine les abus de la liberté d’expression. Cela signifie que les députés
(qui font la loi) peuvent restreindre éventuellement cette liberté.
1) La propriété
Selon l’article 17, la propriété est le prolongement naturel de la liberté. Opposition à l’ancien régime car la
propriété est considérée comme un droit naturel, inaliénable et sacré. Cette définition s’inspire de la théorie de
Locke pour qui la propriété est le pivot de l’état de nature. On veut donc empêcher tout retour à la définition de
la propriété de l’ancien régime = propriété sur la terre qui n’était pas unique mais qui pouvait relever de
plusieurs personnes, (seigneur et paysans), Ce principe n’est marqué par aucune limite (l’expropriation n’en est
pas une puisqu’il y a indemnisation juste)
2) La sûreté
Définie dans les articles 7, 8 et 9: c’est la garantie de la liberté individuelle. Ces dispositions assurent la
protection de la liberté individuelle face aux tribunaux répressifs: réponse aux critiques formulées contre la
justice de l’ancien régime et son arbitraire. Les dispositions sont développées par la suite dans le code pénal et
le code de procédure civile. Elles constituent le fondement du droit pénal. Ces disposition énoncent le principe
de la légalité des délits et des peines, le principe de présomption d’innocence et la non-rétroactivité des lois.
3) La résistance à l’oppression
Article 2 de la DDHC: c’est la sanction du non-respect du contrat social. Cette disposition s’inspire de la
théorie de Locke: si le souverain ne respecte pas le pacte de gouvernement, le pacte peut être rompu par l’autre
partie. C’est le seul correctif du non-respect des libertés par le souverain. Mais surtout, si ce droit figure dans la
DDHC, c’est qu’il constitue une légitimation des évènements passés: la révolution a eu lieu parce qu’il fallait
résister à un pouvoir autoritaire, arbitraire.
I. La souveraineté de la nation
Un pouvoir nouveau s’instaure, une légitimité nouvelle est proclamée: la légitimité nationale. Le droit naturel
fonde la souveraineté de la nation. Le roi est un des membres de la nation souveraine, le 1er des citoyens. Dans
la DDHC, on proclame la souveraineté nationale en la distinguant de son exercice. La souveraineté appartient
en principe à la nation, mais elle peut en déléguer l’exercice à une Assemblée ou à un roi. (La Constitution dira
que l'Assemblée et le roi représentent la nation)
16
séparation.
Le législatif émane des citoyens par la voie de l’élection, sachant que la violation des lois doit être sanctionnée
par le pouvoir judiciaire.
3 fonctions différentes, 3 organes différents pour éviter l’absolutisme. Pour les hommes de 1789, il s’agissait de
soustraire au monarque la fonction essentielle, celle de légiférer (d’autant plus qu’il y a suprématie essentielle
de la loi) En apparence, on fait référence à la théorie de Montesquieu mais en réalité, lorsqu’il s’agit de mettre
en œuvre la séparation des pouvoirs, les constituants s’apparenteront bien plus à la conception rousseauiste de
la souveraineté: la caractéristique essentielle de la souveraineté est le pouvoir de faire la loi, nécessairement
supérieur. L’exécutif n’a qu’un rôle d’exécution.
La DDHC est largement influencée par Sieyès. Texte fondateur du libéralisme dans lequel un certain nombre de
notions sont sous-jacentes (volonté générale, représentativité): ouverture démocratique. Pourtant, les
constituants eux-mêmes s’apprêtent à établir des institutions qui le sont beaucoup moins, comme le suffrage
censitaire. Toutefois, la DDHC constitue un legs essentiel car elle pose des principes. Sa portée a été très large,
même si ce texte n’est ni ordonné ni complet (les constituants pensaient y revenir). La DDHC figure dans le
bloc de constitutionnalité. Les constituants ayant élaboré cette déclaration de principes, il leur fallait ordonner
les institutions.
Vigoureuse opposition des patriotes constitutionnels menés par Sieyès, Barnave, Duport. Quelques
aristocrates appuient également cette tendance car ils estiment qu’ils leur faut pratiquer la politique du
pire pour que le système échoue et qu’on revienne au système ancien. Pour eux, la nation est une: elle
ne peut être représentée que par une seule assemblée. Souveraineté indivisible, assemblée unique.
Le vote a lieu le 10 septembre 1789: assemblée unique. 849 voix contre 89. Le système monocaméral est passé.
17
Quel va être le pouvoir dévolu, le roi peut-il intervenir en matière de législatif, en particulier doit-il avoir un
droit de veto sur les textes votés par le pouvoir législatif?
Si non, les pouvoirs sont strictement séparés. Le roi n’a qu’un pouvoir d’exécution subalterne,
subordonné au législatif.
Si oui, le pouvoir royal est fort: il peut s’opposer à la promulgation d’une loi. Le débat oppose Mounier
(veto absolu) et Sieyès (refus du veto).
La constituante opte pour une autre solution: le 11 septembre, vote en faveur d’un veto suspensif: le roi peut
refuser de sanctionner une loi votée par l’Assemblée. Mais ce veto est suspensif: son opposition ne vaudra que
pour un délai limité, fixé à 2 législatures maximum = temps qui s’écoule entre deux élections à l’assemblée.
Cette décision est prise très largement: 673 pour, 308 voix contre.
Deux décrets apportent ensuite des précisions sur le veto et la sanction royale: « aucun acte du corps législatif
ne pourra être considéré comme loi… »: les actes du corps législatif doivent d’abord être votés par l’assemblée
: on les appelle alors des décrets. Ils doivent être sanctionnés (=approuvés) par le roi pour devenir des lois. Le
roi intervient dans le pouvoir législatif de par sa sanction.
L’assemblée estime qu’elle lui a fait de grandes concessions. Elle attend en retour un geste de bonne volonté du
roi. Elle espère qu’il va enfin sanctionner les décrets des 11 et 26 août ; malgré tout, le roi tergiverse et finit par
déclencher une nouvelle crise.
De son côté, le roi a la tentation de reprendre la situation en main: il en a assez de sa position de subalterne. Il
convoque de nouveau des troupes à Versailles fin septembre (régiment de Flandres) Un incident va mettre le
feu aux poudres et déclencher des émeutes: la reine donne un banquet à Versailles où sont présents les chefs des
armées. Des soldats du régiment de Flandres ont profané la cocarde tricolore, symbole de la nation française.
Aussitôt, rumeurs de complot contre la nation.
L’opinion publique estime que le roi est soumis à une influence néfaste de son entourage: il faut l’y soustraire.
Le peuple de Paris décide donc le retour du roi dans la capitale («retour du père de la nation auprès de son bon
peuple») Le 5 octobre a lieu une marche sur Versailles, organisée au départ de Paris, d’une foule nombreuse où
dominent les femmes, encadrée par les gardes nationaux commandés par Lafayette.
Le roi reçoit une délégation, mais les évènements dégénèrent: le 6 octobre, elle prend d’assaut le château de
Versailles, massacre les gardes du corps de la reine et il faut l’intervention de Lafayette pour empêcher
l’effusion de sang.
Louis XVI annonce qu’il accepte de partir pour Paris: la marche sur Versailles a eu le résultat escompté. La
famille royale part pour Paris et tout l’appareil d’état suit: l’assemblée constituante inséparable du roi part
également. Désormais, Paris devient le centre des évènements.
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C. Conséquences
Le roi se sent alors pris en otage, le 10 octobre l’assemble traduit ces évènements en termes politiques:
désormais, Louis XVI est « roi des français » et non plus roi de France.
La souveraineté échappe encore davantage au roi. Modification significative. L’assemblée et le roi sont soumis
au peuple parisien qui a fait plier les institutions et qui entend participer à l’œuvre de réformation.
Échec définitif des monarchiens: Mounier émigre. Tournant de la révolution. Roi otage, Assemblée qui
entreprend des réformes.
De plus, Paris est ravitaillé: la tension retombe. L’assemblée connaît quelques mois de calme pour entreprendre
des réformes. Euphorie de 1790 car on croit que la révolution est terminée, l’assemblée est au travail.
Le 14 juillet 1790, fête de la fédération au champ de Mars pour marquer l’unité de la France nouvelle.
Talleyrand célèbre une messe solennelle, Lafayette prononce l’union des français, le roi prête serment à la
nation. Mais l’euphorie est limitée, le climat est tendu, évènements qui montrent que la révolution n’est pas
finie
Des groupes se forment. Les partisans d’un pouvoir royal fort s’installe à droite du président, leurs adversaires
progressistes s’installent à gauche. Politiquement, assemblée modérée (les Etats Généraux sont constitués de
représentants des 3 ordres: moitié de privilégiés)
Plusieurs tendances au sein de l’assemblée:
droite: aristocrates;
centre droit: monarchiens qui rêvaient du modèle britannique: déclin;
le reste: majoritaire: les patriotes divisés en groupes opposés (de droite à gauche):
Les constitutionnels : groupe le plus important, monarchie tempérée, ils mènent les réformes.
Leur but est de terminer la révolution en empêchant une surenchère démocratique. Parmi eux, il
y a Mirabeau, transfuge de la noblesse. Il meurt en 1791. Lafayette, très populaire.
Le triumvirat : parmi les porte-paroles, Barnave, Duport…ils se joignent aux constitutionnels en
1791.
À l’extrême gauche, démocrates de plus en plus actifs: Robespierre, l’abbé Grégoire: ils
défendent les droits de peuple (Suffrage universel, hostilité à toute limitation des libertés)
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et partage des discours grâce à la presse et aux clubs: période de liberté totale opposée à la censure de l’ancien
régime. La liberté de la presse est proclamée par la DDHC. Plusieurs journaux expriment les idées de toutes les
tendances. Presse d’information même si elle influence l’opinion.
Divers journaux:
Le Moniteur (centre, ancêtre du JO), L’ami du Peuple, Le patriote français…
Les clubs et sociétés populaires:
JACOBINS: société des amis de la constitutions
CORDELIERS: société des droits de l’homme et du citoyen
FEUILLANTS: juillet 1791-août 1792.
Le club Jacobin
Les groupes politiques se multiplient. La liberté de réunion existant, les clubs bénéficient d’une grande liberté
et se multiplient. Le plus important est le club des Jacobins.
Création du club breton (crée lorsque les députés du Tiers Etat attendaient pour la vérification des pouvoirs),
très vite ouvert à d’autres députés; lorsque le roi et l’assemblée partent pour Paris, le club suit et s’installe dans
le couvent des dominicains et devient la « société des amis de la constitution ».
Surnom de Jacobins: le club s’ouvre aux non-députés. Emprise sur l’ensemble du territoire.
En 1790, ce club révolutionnaire est relativement modéré. Mais de grands seigneurs libéraux (duc d’aiguillon)
font partie de ce club.
Il suit l’évolution des évènements et se radicalise: évolution vers la gauche. Il connaît une scission en juin 1791
(lors de la fuite à Varennes): certains souhaitent la destitution du roi, d’autres son maintien.
Club des Feuillants relativement modéré (Barnave), club des Cordeliers (société DDHC) fondé par Danton en
1790: situé dans un quartier populaire (Desmoulins, Marat) A la pointe du combat révolutionnaire; il mène
souvent les journées insurrectionnelles.
Pas de relation d’exclusivité dans l’appartenance à un peuple. Les clubs sont les symboles de la politisation du
corps social.
But utilitaire: unifier, uniformiser, rationaliser. Ce but utilitaire (nouveau découpage territorial) sera une
innovation durable des constituants. Grand principe de l’unité nationale: il faut faire disparaître les anciennes
disparités et créer des circonscriptions uniformes et commodes, notamment dans lesquels le chef-lieu soit
facilement accessible pour les administrés: il faut que la ville soit accessible en une journée de cheval.
Le projet de Sieyès à base territoriale imagine que le territoire sera subdivisé en 80 départements de 18 lieues
de côté, découpés en 9 cantons. Conception égalitaire pour éliminer les différences naturelles.
Un autre projet est présenté par Mirabeau, à base démographique: 120 circonscriptions égales en population.
On établit des circonscriptions de taille à peu près égale selon le projet de Thouret et Sieyès. Entre 80 et 90
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départements d’une superficie à peu près équivalente. On supprime les éléments d’autonomie provinciale et les
particularismes, on veut l’unité nationale. Mais cela permet de rapprocher administrateurs et administrés. On
clarifie, on unifie la carte administrative. Les départements sont subdivisés en districts, subdivisés en cantons,
en communes. 83 départements qui respectent la géographie coutumière. Dans ce cadre territorial, pour
maintenir l’unité nationale, on ne va pas créer de collectivités autonomes à proprement parler ayant la
personnalité morale sauf au niveau de la commune. Mais les 40 000 communes qui subsistent ont le même type
d’organisation. En fonction du nombre d’habitants, organes plus ou moins développés.
Les fonctions des administrations sont des fonctions générales: elles doivent mettre en application la politique
du pouvoir central: elles participent à l’administration générale du royaume. Il n’y a qu’au niveau de la
commune que des intérêts locaux peuvent subsister.
B. La réforme judiciaire
Elle résulte de la loi des 16 et 24 août 1790: la justice et le système judiciaire avaient fait l’objet de critiques:
complexité, multiplicité des degrés de juridiction, incertitude quant à la compétence, archaïsme du système
pénal et de la procédure criminelle, arbitraire en matière d’appréciation des délits et des peines. La monarchie,
sensible aux critiques, avait tenté de moderniser le système (réforme de Maupeou) Aucune réforme de fond
n’avait pu être adoptée de façon définitive.
A la fin de l'Ancien régime, ce pouvoir arbitraire est assimilé aux caprices. On considère que l'arbitraire est le
reflet en matière de justice du bon plaisir du roi en matière politique.
La DDHC dans les Art.7,8,9 traite de la légalité des délits, des incriminations, c'est aussi le principe de la
légalité des peines.
En France, c'est Voltaire qui mène une action directe contre la justice arbitraire de son époque.
Les idées de Beccaria ont servi de base aux discussions pour la rédaction des articles 7, 8, 9 de la DDHC.
Il faut modifier le système existant. Les constituants ont pris très vite un certain nombre de mesures provisoires
(comparution dans les 24h, publicité des jugements, assistance d'un avocat, abolition de la question qui visait à
extorquer des aveux par des supplices, suppression de la confiscation totale des biens). Adoption de l'égalité des
peines pour des délits identiques. Ils ont également proclamés le principe de la personnalité des peines (avant
on pouvait confisquer les biens de l'individu et de sa famille).
21
En novembre 1789, on supprime les Parlements et les Cours souveraines. Les discussions aboutissent à la loi
des 16 et 24 août 1790 qui modifie la justice.
Pour désengorger les tribunaux, la constituante prévoit de nouvelles procédures: la conciliation et l'arbitrage
afin que le recours aux tribunaux ne se fassent qu'en cas d'échec de ces procédures.
● En 1790, la conciliation est un préliminaire qui a lieu devant le juge de paix, elle est obligatoire dans
toute les affaires civiles sauf celles qui intéressent la nation, l'ordre public et les affaires commerciales
qui relèveront de tribunaux spéciaux. (subsiste aujourd'hui en matière de divorce par ex)
● l'arbitrage est une procédure qui a pour but de trancher les conflits sans passer par un tribunal, c'est une
solution amiable. Il est obligatoire dans certains cas (affaire de famille). Ils prennent des décisions dont
l'exécution est garantie par l'Etat. Les décisions sont susceptibles d'appel devant le tribunal de district.
Ces tribunaux montrent l'optimiste des Lumières et des constituants, car pour eux, ils apparaient
indispensable de trouver une solution naturelle au problème.
De plus, le citoyen est juge, comme les lois sont claires et simples, tous les citoyens peuvent accéder à la
fonction de juge. Toutefois l'Assemblée reste prudente, aucun diplôme n'est nécessaire pour l'exercice de la
justice, malgré tout une certaine expérience professionnelle est exigée des juges (en principe 5 ans exception
faite pour les juges de paix (aucune expérience requise puisque l'on juge en équité) ainsi que pour les juges de
cassation où, comme les problèmes sont plus complexe il faut une expérience professionnelle de 10 ans).
Les professionnels de la justice disparaissent, les avocats, auxiliaires de justices sont supprimés. On réintroduit
une fonction de conseils officieux (des avocats).
Le double degré de juridiction est maintenu malgré une Assemblée partagée sur ce point. En effet, le principe
mis en place est celui de l'appel circulaire, on souhaite éviter tout retour des Parlements et l'on peut ainsi faire
appel à un tribunal voisin de même niveau. Il peut y avoir une rupture de l'unité jurisprudentielle puisque des
tribunaux proches peuvent avoir des jurisprudences différentes.
22
● au juge de paix pour les petites affaires (tribunal d'instance actuel) fonctionnera jusqu'en 1958
● tribunal de district, c'est le tribunal de district (tribunal de grande instance actuel), il siège dans le chef
lieu de district, il est composé de 5 juges élus par les électeurs du second degré. Il comprend également
un ministère public (commissaire du roi nommé à vie). Exercice collégial de la justice. L'appel est
possible (appel circulaire).
2) La justice répressive
Elle dépend de la classification des infractions.
Les infractions mineures: tribunaux municipaux
Les délits: tribunaux correctionnels
Les crimes: tribunaux criminels
Désormais la procédure est accusatoire, non secrète, contradictoire et orale. La prison devient une peine et non
plus une mesure de sureté comme avant.
a. Le tribunal municipal
Le tribunal municipal ou la police municipale est le premier degré, il s'occupe des infractions mineures (ex:
infractions aux arrêtés municipaux). Il est formé de 3 à 9 officiers municipaux et comprend souvent le maire, le
procureur de la commune est présent. Peines de prison (max 8 jours). Il n'y a pas de séparation entre les
fonctions administratives et judiciaires.
c. Le tribunal criminel
Le tribunal criminel ou justice criminelle est compétent pour les crimes. C'est l'ancêtre de notre Cour d'assise.
La procédure criminelle est lourde, elle se déroule en plusieurs phases.
L'instruction est assurée par un juge de paix du canton
La mise en accusation a lieu au niveau du district, intervient à ce moment un jury de 8 citoyen qui
décide si l'on poursuit ou non
Le jugement aura lieu devant le tribunal criminel situé au chef lieu du département. Ce tribunal est
composé de magistrats élus des tribunaux de districts, un jury de jugement composé de 12 citoyens et un
ministère public bicéphal: un accusateur public qui représente la nation et un commissaire du roi. Le
jury ne se prononce que sur les faits et sur la culpabilité, si la culpabilité est retenue les juges prononcent
automatiquement la peine. La décision n'est pas susceptible d'appel.
d. Le tribunal de Cassation
Le tribunal de Cassation supervise ces deux formes de juridictions. L'établissement d'un tribunal suprême était
contre les convictions des constituants mais il fallait un contrôle de l'application du droit à postériori. Il est crée
en décembre 1790. Il est composé de 41 ou 42 juges élus dans le cadre des départements à raison d'un juge pour
deux départements pour 4 ans alternativement.
Ce tribunal est le gardien suprême de la loi, il ne peut interpréter la loi.
Il peut casser (anéantir une décision de justice) si elle est entachée d'une inobservation de forme ou d'une
violation de la loi.
Les décisions du tribunal de Cassation s'imposent à toutes les juridictions.
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En conclusion, la justice a pu être modernisé, être plus humaine et plus proche des justiciables
Un certain nombre de mesure ont été prises au nom de la liberté individuelle. Par un décret du 13 février 1790,
l'Assemblée constituant interdit les voeux perpétuels et supprime les monastères, les couvents. Une réforme du
clergé était souhaité dans une large part de l'opinion publique. En effet, le clergé des monastères était riche et ne
participait pas à l'éducation, ne se mêlait pas à la population
Le haut clergé était habitué à la négociation.
A la fin de l'Ancien régime, il y a une proportion en France de protestants. Le culte n'est pas libre mais depuis
1788, les protestants ont une existence juridique (Etat civil).
La religion dépend très étroitement du roi lui-même. En France, il n'y a pas de rupture avec la papauté mais
l'Eglise de France bénéficie d'une très large d'autonomie depuis le Concordat de Bologne de 1516. En France,
les évèques sont nommés par le roi et confirmé par le Pape.
Le Gallicanisme revêt plusieurs aspects, c'est une théorie selon laquelle l'Eglise de France dépend du roi au
point temporel bien qu'elle dépend du Pape spirituellement.
24
dès novembre 1790 il est exigé de tous les ecclésiastiques.
L'Etat doit fournir un traitement et un logement aux ecclésiastiques. Cela signifie que désormais, le
budget de l'Etat doit comprendre cette part importante (12000 livres par an et par curé). Les
ecclésiastiques ont une obligation de résidence (pour lutter contre les abus).
Au temporel, l'Eglise dépend du pouvoir.
B. Le problème financier
Afflux de richesses suite à la nationalisation des biens du clergé. La question qui se pose est celle de l'utilisation
de ces richesses. Ces richesses doivent permettrent d'éteindre la dette mais il faut également ré-équilibrer les
finances de l'Etat.
Dès le début de la révolution, le principe d'égalité des citoyens devant l'impôt à été proclamé. Il faut donc
organiser une nouvelle fiscalité.
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1) Les contributions directes
La Constituante en instaure trois. Elles vont perdurer jusqu'au début du XXè.
La contribution foncière: elle repose sur la terre, sur les revenus fonciers. Elle est essentielle car les
biens immobiliers sont les plus importants, les plus visibles.
La contribution mobilière: elle porte sur les biens mobiliers (= environ la taxe d'habitation d'aujourd'hui)
on s'intéresse à la valeur du loyer d'habitation, à la valeur de son patrimoine (chevaux...)
La patente: elle vise les revenus commerciaux et industriels (taxe professionnelle d'aujourd'hui).
Sous le directoire on ajoutera une contribution sur les portes et les fenêtres (imposition selon le nombre
et l'importance des portes et fenêtres de l'immeuble).
Avec ce rajout, on a « les quatres vieilles ».
Cette fuite suscite la peur, on redoute un complot dirigé de l'étranger contre la nation française. Les
souverains étrangers sont affectés par l'arrestation du roi, les souverains de Prusse et d'Autriche
prononce le 27 août 1791 la Déclaration de Pill Nitz dans laquelle ils mettent en garde la population
française en menacant d'intervenir s'il est porté atteinte au roi et à la famille royale.
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Les constituants sont relativement modérés et redoutent révoltes et manifestations. Ils ont travaillés
depuis 2 ans à mettre au point une Constitution et ne souhaitent pas que leur travail soit piétiné. Les
constituants prennent le parti de consolider le régime. Dans un premier temps, l'Assemblée se saisit du
pouvoir exécutif, puis, sous l'influence de Barnave, après avoir décidé la suspension du roi, elle adopte
la fiction de l'enlèvement. L'Assemblée prétend que le roi a été enlevé. Le responsable de cet
enlèvement est Bouille. Le 16 juillet 1791, le pouvoir exécutif est restitué au roi. Les constituants vont
faire quelques modifications à la Constitution et notamment une disposition qui déclare le roi involiable.
Le même jour, l'Assemblée décrète la loi Martial selon laquelle toute manifestations est interdite .
Le 17 juillet, le peuple réagit: « fusillade du champ de Mars » sous l'impulsion des meneurs du club des
Cordeliers (opposé aux Jacobins). Une pétition populaire demande la déchéance du roi. Pour l'encadrer
un bataillon de gardes nationaux est envoyé sur les lieux. Une fusillade éclate: dizaines de morts.
La conséquence de cette fusillade est que l'Assemblée décide de réviser son projet de Constitution dans
un sens anti-populaire notamment en matière d'élections. Le club des jacobins connait une scission
(voir supra), il est relativement modéré et se scinde sous l'impulsion de Barnave, la majorité des
modérés vont formés le club des Feuillants.
On adopte finalement la Constitution le 3 septembre à l'Assemblée, elle va être sanctionné par le roi le 14
septembre.
Ce mot a évolué depuis l'ouverture des Etats Généraux. Pour Sieyès, la Constitution est un texte nouveau qui
prévoit un gouvernement fondé sur de nouveaux principes. C'est un acte de la volonté nationale. L'idée de
Sieyès finira par prévaloir.
Dès 1789, les discussions sur la Constitution commencent, certaines décisions sont adoptées très vite (législatif
avec une assemblée unique en septembre 1789 comme le véto suspensif).
Le texte comprend:
La DDHC à part en premier
Un préambule qui réaffirme la disparition de l'Ancien régime.
Le texte (210 articles en 7 titres)
Le texte prévoit:
la garantie des libertés
la souveraineté nationale
l'organisation des pouvoirs fondée sur la séparation et la hierarchie des pouvoirs
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politiques, groupes parlementaires et associations...
Ces restrictions ont été expressément écrits dans un certains nombre de texte comme la loi (ou appelé décret)
D'Allarde des 2 et 17 mars 1791 qui supprime les communautés de métiers, la loi Le Chapelier du 14 juin 1791
qui interdit les groupements professionnels (syndicats) ainsi que les actions collectives (grèves) en vertu de la
proclamation du principe de liberté du travail. La liberté de pétition est inscrite dans la Constitution de manière
individuelle, chaque citoyen peut envoyer une pétition à l'Assemblée.
B. La souveraineté nationale
Le principe figure dans la DDHC ainsi que dans la Constitution. La souveraineté appartient à la nation qui est
formée de citoyens. La définiton de la souveraineté de J.Bodin est toujours d'actualité.
Le transfert de souveraineté du roi à la nation est consacré dans la DDHC.
Constitution: « la souveraineté appartient à la nation », « la nation, de qui émane tous les pouvoirs ne peut les
exercer que par déléguation ».
La Constitution reprend la conception de Sieyès, la nation doit être représentée. L'électorat est une fonction,
tous les citoyens ne disposent pas du droit politique.
Le corps législatif et le roi sont les représentants de la nation. Le corps législatif est formé d'une seule
assemblée. Le roi est un représentant de la nation par sa participation à la fonction législative.
Le corps législatif est supérieur au roi, de plus, le roi est exclut du pouvoir constituant.
La Constitution de 1791 définit les citoyens actifs: hommes majeurs, français qui résident dans une ville ou un
canton depuis un an, qui paient une contribution égale au moins à un montant équivalent à trois journées de
travail et qui ont prêté le serment politique et qui sont inscrit à la Garde Nationale. Il y a une notion de
volontarisme. Ces citoyens actifs ont le droit de suffrage, ils sont électeurs et se réunissent en assemblée
primaire dans le cadre du canton.
. En raison des conditions restrictives, et notamment celle du cens, il y a environ 4 300 000 citoyens actifs. Ils
participent à un suffrage qui est à la fois censitaire et indirect. Les citoyens actifs élisent eux-mêmes les juges
de paix, les municipalités et les électeurs du second degré qui se réunissent dans le cadre du département. Ces
électeurs du second degré sont beaucoup moins nombreux: environ 50 000.
Le système électif a été imaginé dès 1789: le décret du 22 décembre prévoyait que les électeurs du second
degré devaient acquitter une contribution d’une valeur d’au moins 10 jours de salaire.
Avec la constitution de 1791, le système a été modifié en raison de la fuite à Varennes et de la fusillade du
Champ de Mars: restriction par rapport à 1789 car on redoute les débordements populaires. Pour être électeurs
du secondaire, il faut être:
Soit propriétaire d’un bien évalué à une valeur de 100 à 400 journées de travail
Soit usufruitier d’un bien évalué à une valeur de 100 à 400 journées de travail
Les électeurs secondaires élisent les députés, les évêques et les curés, les juges du tribunal de district (de droit
commun), les administrateurs de département et de district.
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Les conditions d’éligibilité
Selon la loi du 22 décembre 1789, condition supplémentaire pour être éligible : il faut être propriétaire
foncier et payer une contribution directe égale à un marc d’argent (monnaie très importante correspondant à
deux mois de salaire ouvrier)
Après la fuite à Varennes, lorsqu’il y a eu modification du système en 1791 et qu’on a restreint le nombre
d’électeurs secondaires, on a supprimé la condition d’éligibilité. Le problème, c’est que cette modification a eu
lieu tardivement, à l’époque de l’élection de la nouvelle assemblée législative. Cette modification n’était donc
pas forcément connue au moment des élections. C’est un système relativement démocratique et la petite
bourgeoisie participe au scrutin de base.
Les représentants de la nation sont le corps législatif et le roi. Chaque député reçoit l’investiture de toute la
nation: chacun d’eux représente la nation dans son intégralité. C’est ce que l’on appelle le mandat représentatif
dans le cadre de la souveraineté. C’est un système fondamentalement différent de celui des Etats-Généraux où
le mandat était impératif: les citoyens qui désignaient leurs représentants n’avaient pas à donner de consignes
précises sur le vote, les députés étaient libres. Désormais, tous les députés collaborent à la définition et à la
réalisation de l’intérêt général. Cela correspond à l’unité nationale, alors qu’avant les députés défendaient des
intérêts particuliers et étaient attachés à un ordre.
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2) Ses attributions
Le pouvoir exécutif suprême réside exclusivement dans les mains du roi: il en détient donc en principe la
totalité. Mais, en réalité, sorte de tutelle du corps législatif en raison de la notion de la répartition des pouvoirs.
Puisque le pouvoir exécutif correspond au pouvoir de faire exécuter les lois, la constitution ne prévoit pas
d’activité réglementaire, gouvernementale pour le roi. Ceci étant, l’application de la loi doit être simple: la loi
doit être claire, il suffit de la faire appliquer. En fait, le système est plus complexe: le roi représente la nation à
l’extérieur du royaume (l’Europe est formé de monarchies avec lesquelles il entretient des relations) En
revanche, à l’intérieur du royaume, les prérogatives royales sont moins importantes:
Il dirige les ambassades
Il négocie les traités
La guerre ne peut être déclarée que sur proposition du roi. En principe, le roi est le chef des armées,
mais c’est l’assemblée qui statue sur le nombre des hommes et du matériel.
Il est le chef de la diplomatie et de l’administration, mais cette dernière est formée essentiellement de
personnes élues : ils dépendent donc du peuple.
Les actes du roi doivent être contresignés
En matière administrative, le roi dispose d’un pouvoir de contrôle : il peut annuler en principe les actes
des administrations et suspendre de leurs fonctions les administrateurs. Mais le roi doit en informer le
corps législatif et c’est le corps législatif qui aura le dernier mot.
Il n’a pas de pouvoir réglementaire : il peut seulement faire des « proclamations » (vocabulaire
imprécis…) conformes aux lois pour en ordonner ou en rappeler l’exécution : pas d’interprétation.
Mais le roi garde une certaine participation au pouvoir législatif : il sanctionne les lois et possède un
droit de veto suspensif qui s’étend sur deux législatures de 2 ans. Délai de 2 mois pour faire connaître
son avis. Si les députés maintiennent leur texte malgré le veto, il devient exécutoire après deux
législatures. Mais le veto royal ne joue pas:
o Pour les lois de finance (parmi les lois les plus importantes)
o En matière constitutionnelle
o Pour le fonctionnement du corps législatif
o Pour la responsabilité des ministres
o Pour les décisions relatives au système électoral
De plus, le roi ne peut pas dissoudre l’assemblée.
Les pouvoirs du roi sont limités, d’autant plus que le roi reçoit ses pouvoirs de la constitution, donc ses
pouvoirs peuvent être modifiés.
Dans le cadre du pouvoir exécutif, le roi est assisté de ministres qui sont des collaborateurs du roi. Ceux-ci
étaient la cible privilégiée des accusations, en particulier concernant leur despotisme. Ils doivent être choisis en
dehors de l’assemblée (séparation des pouvoirs). Le roi les nomme et les révoque. Ces ministres sont au nombre
de 6: guerre, marine, affaires étrangères, justice, intérieur, contributions publiques. Ils ne sont responsables
pénalement que devant le roi. Les ministres contresignent tous les actes du roi : il s’agit d’authentifier la
signature du roi, mais aussi de marquer la solidarité du ministre avec le roi = il endosse la responsabilité de la
décision. Les ministres ne forment pas un cabinet, donc pas d’organe collectif. Chacun est choisi
individuellement. Ils ne peuvent entrer dans l’assemblée que s’ils y sont invités. On est donc très loin du régime
parlementaire.
C'est la première Constitution écrite de notre pays garantissant les libertés et organisant la souveraineté
nationale. On a une conception hierarchique des pouvoirs.
La responsabilité des ministres n'est que pénale mais en faisant peser sur eux une menace d'accusation cela crée
un lien entre les ministres et l'Assemblée.
Le roi fait preuve, au départ, d'une docilité. Il est persuadé que les révolutionnaires se trompent et espèrent que
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les français se rendront compte de cette erreur. Le roi fera usage de son droit de véto.
2) Ses attributions
Elle exerce la souveraineté nationale et détient l'essentiel du pouvoir législatif. Elle intervient en matière
d'exécutif. La seule initiative du roi est celle d'inviter l'Assemblée à prendre en compte un projet.
Les textes votés par l'Assemblée sont des décrets soumis au roi pour sanction (majorité absolue des suffrages).
Les lois sont discutées et votées en dehors de la présence des ministres.
Le roi dispose d'un véto suspensif mais les pouvoirs de l'Assemblée sont sans partage dans les domaines les
plus importants (finances, constitutionnelle, fonctionnement du pouvoir législatif, responsabilité des ministres,
système électoral...), ainsi, dans un grand nombre de domaines le roi n'a pas de véto.
L'Assemblée peut contourner le véto en s'adressant directement au peuple par des proclamations. Cette
disposition s'appliquera le 11 juillet 1792 lorsque l'Assemblée proclamera la Patrie en danger
L'Assemblée fixe les dépenses et les recettes publiques. Elle fixe également les effectifs des armées de terre et
de mer.
Elle exerce une tutelle sur le pouvoir exécutif dans tous les domaines en fonction de la conception de la
séparation des pouvoirs.
C'est l'Assemblée qui déclare la guerre sur proposition du roi et qui ratifie les traités.
Séparation des pouvoirs signifie séparation des organes mais il y a une conception hierarchique des pouvoirs.
En principe, les deux organes sont indépendants. L'Assemblée est indépendante par son statut.
Le roi est qualifiée de personne inviolable et sacrée dans la Constitution, il ne peut être mis en cause pour les
actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions. Toutefois, la Constitution prévoit des exceptions: le roi doit
prêter serment et s'il ne le fait pas ou le réccuse il est censé avoir abdiquer tout comme s'il lance une attaque
contre la nation ou s'il sort du royaume et refuse de revenir.
Tout est prévu pour que le roi ne puisse pas utiliser de force contre la Nation.
Le roi est pourvu d'une liste civile pour subvenir à ses besoins mais ne la gère pas seul, il a également une garde
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mais il ne peut la diriger. Enfin, la régence échappe au roi. Ainsi, le roi est encadré.
Les Constituants ont prévus une procédure de révision de la Constitution fin juin 1991. En réalité, cette révision
est tellement stricte et difficile à mettre en oeuvre qu'il faudrait un délai de 10 ans pour aboutir à une réforme
partielle.
Tous les députés qui la composent sont des « hommes neufs » (non rééligibilité des constituants).
C'est un peu la copie du Tiers Etat de 1789, il y a très peu d'anciens privilégiés et toujours aucun paysan ou
artisan. C'est donc une représentation bourgeoise, de juristes, d'administrateurs...Ils sont issus du même milieu
social que les représentants du Tiers Etat.
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§.1 Les difficultés intérieures et la guerre
inévitable
A. Les difficultés intérieurs
L'échec de la monarchie est liée à plusieurs raisons et notamment à des problèmes de mécaniques
institutionnels. On a voulu établir la séparation des pouvoirs. Les difficultés de fonctionnement viennent des
conceptions même que les pouvoirs ont d'eux-même.
Le roi utilise le droit de véto de façon presque systématique. Il trouble le jeu des institutions et a une attitude
négative. Le roi a tendance à choisir la politique du pire, il estime que s'il favorise les excès de la gauche
révolutionnaire, un désordre naitra de ces excès et engendrera une réaction en sa faveur. Il espère également
que les souverains étrangers interviendront. Les idées révolutionnaires ne font pas l'unanimité dans l'opinion et
l'échec par ex, de la politique religieuse coupe la France en deux.
Il y a la naissance d'un mouvement contre révolutionnaire.
Il y a une poussée démocratique très populaire soutenue par le développement des clubs. Les opinions se font
connaître par les journeaux. L'agitation populaire est presque constante à Paris, elle est liée aux difficultés
sociales, économique...
Le mouvement des sans culottes apparaît dans les sections (faites pour les élections) des quartiers populaires de
Paris. Elles sont animées d'un mouvement démocratique, populaire. Les sans culottes sont les artisans, les
domestiques...: le petit peuple de Paris.
B. La guerre inévitable
I Les raisons du conflit
Sous la constituante, la France et l'Europe des monarchies sont pacifiques. Les constituants sont les héritiers des
philosophes du XVIIIè et sont donc partisans de la paix. De plus, l'argent manque et un grand nombre
d'officiers ont immigrés (nobles). En mai 1790, puis en août 1791, les constituants ont fait des déclarations de
paix au monde.
Les souverains étrangers se désintéressent de la situation car il y a des problèmes dans chaque pays (partage de
la Pologne...., il n'y a pas de réactions systématiques de ceux-ci.
Les constituants formulent un droit international nouveau. On considère la guerre comme un pouvoir de
conquète, de marchandage pour la paix. Quand se dégage la notion de citoyen, ceux-ci sont sont concernés par
la défense de leur territoire et le nouveau droit national et international pose un principe nouveau: le droit des
peuples à disposer d'eux même.
On ne parle plus de sujets mais de citoyens d'où des conflits intérieurs.
Ex: terrain d'Alsace appartient aux princes et les habitants de ces régions aspirent à des réformes comme la
suppression des droits féodaux, un changement de gouvernement.
Ex: Dans le Comtat Venaissin: possession pontificale, 12 septembre 1791: référendum pour que la population
d'Avignon et du Comtat ait son rattachement à la France.
C'est ainsi qu'une certaine résistance à lieu aux proclamations dont le porte parole en Angletterre est Edmond
Burke et qui écrit dès 1790 des réflexions sur la révolution française et cet ouvrage est l'évangile de la contre-
révolution.
L'attitude des émigrés aggrave les choses car ils réclament l'aide des souverains étrangers et estiment qu'il faut
intervenir en France.
Avec la législative, la tendance se modifie. De plus en plus, la guerre apparaît comme un moyen de résoudre les
problèmes.
Le roi veut la guerre pour rétablir l'absolutisme.
Les brissotins veulent la guerre par ivresse révolutionnaire pour supprimer les foyers de contre-révolution et
diffuser la révolution.
La gauche pense que si on arrive à la guerre, on arrivera à forcer le roi à se démasquer et il pourra être écarté.
Les feuillants veulent aussi la guerre, ils pensent que déclarée vite elle sera courte et victorieuse et permettra de
stabiliser le régime et de rendre au roi son statut.
Ne sont hostiles à la guerre que les extrémistes de gauxhe et ceux qui ne sont pas dans l'Assemblée comme
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Robespierre et Marrat car la France n'est pas prête pour eux à cette aventure.
Les brissotins poussent le centre à la guerre. Convergence de vue entre le roi et l'Assemblée d'où le roi nomme
Roland (intérieur), Dumouriez (affaires étrangères)
Sous la pression des clubs et de la population parisienne, les girondins font voter beaucoup de mesures
L'Assemblée vote en mai, juin 92 trois décrets révolutionnaires:
emprisonnement et déportations des prêtres réfractaires vus comme responsables des désordres surtout
dans l'ouest de la France
dissolution de la garde personnel du roi
constitution d'un camp de fédéré: on fait appel à 20 000 gardes nationaux venus de tous les
départements pour défendre Paris contre les ennemis intérieurs et extérieurs.
Le roi accepte que la dissolution de sa garde et appose son véto pour les autres mesures. Il renvoie ses ministres
girondins.
Journée révolutionnaire s'engage avec mobilisation des sans culottes le 20 juin 1972.
La foule aux Tuileries mais le roi refuse de relever son véto. Journée sans résultat mais grand retentissement car
à Paris et en Province, rédaction de pétition pour demander la déchéance du roi.
Comme les prussiens avancent sur le territoire national, le 11 juillet 1792, l'Assemblée proclame la Patrie en
danger: on établit un état de siège qui confisque des pouvoirs importants aux municipalités.
Cette prise de conscience pousse les patriotes à se mobiliser (avec des volontaires) mais cela favorise un
nouveau mouvement révolutionnaire puisqu'une mentalité plus violente fait jour contre l'exécutif.
Le 25 juillet 1792: manifeste de Brunswick (commandant en chef de l'armée de Prusse), il menace Paris
d'exécution militaire, de subversion totale en cas d'attentat contre la famille royale. Cet ultimatum est connu
quelques jours plus tard et les sections parisiennes réclament la déchéance du roi.
Un nouveau rassemblement populaire est prévu quelques jours plus tard.
Louis XVI se réfugie à l'Assemblée et sous la pression des émeutes l'Assemblée prend une série de décrets:
La suspension du roi: fin de la monarchie, dans les jours suivants la famille royale est emprisonnée
Institution du suffrage universel masculin
Désignation d'un conseil exécutif provisoire de 6 ministres dont Danton à la Justice, Roland à l'Intérieur.
Ce conseil exerce le pouvoir. Les ministres sont désignés par l'Assemblée
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Le 25 août: Danton fait voter l'abolition de fait et sans rachat de tous les droits féodaux
La paysannerie adhère à la cause révolutionnaire.
Après le 10 août, la Commune de Paris exerce une dictature car l'Assemblée est désertée par les députés du
centre et de droite.
C'est la fin de la monarchie: la représentation nationale a été bafoué et la Constitution de 1791 ne peut plus
subsisté car il n'y a plus de monarque à la tête du pays.
B. La fin du régime
Le lendemain du 10 août des milliers de suspects sont arrêtés et incarcérés: les prêtres réfractaires....
Dans les jours suivants, l'Assemblée est contrainte par la commune de prendre des mesures très dures:
création d'un tribunal criminel extraordinaire pour juger les suspects à la cause révolutionnaire
(déportation, massacres de septembre)
la route de Paris est ouverte aux armées étrangères
Cela provoque la panique, des rumeurs de complots et de trahison. Lafayette déserte et quitte Paris.
On compte 1200 victimes à Paris que soit les prêtres ou les prisonniers de droits communs. Les extrémistes se
regroupent derrière Danton, Marrat, Robespierre alors que les Girondins, les Brissotins réprouvent ces
violences mais Danton couvre ces massacres comme une mesure inévitable.
La convention
Des élections ont lieu pour élir une nouvelle Assemblée qui doit rédiger une nouvelle Constitution.
On l'appelera la Convention. Suffrage universel indirect.
L'âge de la majorité est abaissé à 21 ans pour les électeurs primaires. Les électeurs secondaires sont éligibles et
doivent avoir 25 ans.
Le vote n'est pas secret. Il y a un taux d' abstention de 90%.
C'est donc une petite minorité qui désignent les 749 députés (car un département de plus) de la Nouvelle
Assemblée.
L'Assemblée est toujours issue de la petite et moyenne bourgeoisie. On compte encore 50 ecclésiastiques, 3
pasteurs protestants, 2 ouvriers, et 1/3 de juristes et beaucoup de députés qui ont fait partie de la Constituante
ou de la législative (Danton, Robespierre).
La convention nouvellement élue, le lendemain se réunit le 20 septembre et peut annoncer une bonne nouvelle:
la victoire de Valmy (remportée par Dumouriez et Kellerman): victoire militaire et triomphe psychologique et
politique.
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Bilan 1789-1792
Bilan nuancé. La constituante a posé les grands principes qui régisse encore aujourd'hui.
La France s'est métamorphosée.
Néanmoins, des exclusions demeurent dans cette société dite égalitaire car il y a eu la proclamation de l'égalité
de droit.
Condorcet: pour la cause féminine. De plus, les femmes se sont investies, Olympe de Gouges a publié une
déclaration des droits de la femme citoyenne.
On a voulu que instaurer une liberté individuelle (droit du travail) et on a interdit toutes les coalitions, grêves et
les ouvriers ont été oublués de ces réformes.
Les constituants ont été incapables de concevoir un régime politique durable avec un équilibre des pouvoirs et,
les institutions mises en place ont connu des difficultés et des conflits d'abord latents ont débouchés sur une
nouvelle révolution, laquelle marque l'irruption en force de la démocratie militante ouvrant une nouvelle
période dans la révolution elle-même.
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Chapitre 2
La République révolutionnaire
21 septembre 1792 – 27 octobre 1795
En août, septembre 1792: suffrage universel indirect pour l'élection de la Convention. Cette Assemblée est
républiquaine, bourgeoise et plus à gauche que la législative. Elle se réunit pour la première fois (vérification
des pouvoirs) le 20 septembre 1792. Le 21 septembre 1792 se tient la première séance. Il y a 749 députés soit le
même nombre que dans la législative plus le département du Vaucluse.
Il y a un tiers d'hommes de lois.Une centaine appartenaient à la Constitutante et certains étaient dans la
Législative. Ils ne se satisfont plus de l'ordre établit par les constituants.
Les girondins, partisants de la liberté sont également pour la légalité, ils veulent stabiliser la révolution libérale,
fondé un régime sur la propriété, méritocratie, individualiste.
Les montagnards, ils s'appuient davantage sur la rue, sur l'élément populaire, ils rêvent sur une communauté
idylique, ils insistent plus sur l'égalité et ne craignent pas les mesures exceptionnelles.
La plaine est nombreuse mais elle forme un groupe inorganisé. Cette masse, comme dans le régime précédent,
soutiendra souvent les époques plutôt la droite ou plutôt la gauche. Au départ, elle soutiendra davantage les
girondins.
Le club des jacobins regroupent aussi bien des girondins que des montagnards.
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Setpembre 92 CONVENTION Octobre 1798
Septembre 92 Juillet 94
REPUBLIQUE JACOBINE
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Trois questions se posent au procès:
La culpabilité du roi (qui ne fait pas de doute): vote positif: Le roi est coupable de conspiration contre la
sûreté générale de l'Etat.
La ratification populaire de la sentence: vote négatif: pas de ratification populaire
Le roi étant coupable et ne passant pas devant le peuple, quelle sera la peine infligée au roi? Séance
dramatique puisque deux appels sont nécessaires après contestation. La mort du roi est votée par 361
voix sur 690 votée soit exactement la majorité absolue.
○ Y aura-t-il un sursis à l'exécution du roi? Vote négatif: le roi monte à l'échafaud le 21 janvier 1793.
Rupture avec le passé, toute restauration transformerait les révolutionnaires en coupables. Les montagnards ont
votés massivement la mort du roi.
En France, aucun soulèvement ne se produit dans l'immédiat après la mort du roi.
La réaction viendra immédiatement des souverains européens.
La convention interprète cette insurrection comme une extension du complot aristocratique et répond à cette
insurrection par une terreur de masse. Condamnation à mort de tous les porteurs d'une cocarde blanche, mise
hors la loi des chefs d'insurrection.
Les montagnards dénoncent l'inefficacité des girondins en s'appuyant sur le mouvement des sans culottes. Ce
mouvement ne durera que peu de temps. Les sans culottes sont un mouvement urbain qui se développe à Paris,
révolutionnaires à la fois social et politique, radicalisation jacobiniste. Les sans culottes ne sont pas des
marginaux. Ils représentent une bonne partie de la population parisienne (bourgeois,...).
Ils se réunissent dans le cadre des sections parisiennes et propagent un idéal révolutionnaire de fraternité.
Socialement ce mouvement est avancée mais d'un point de vue économique ils sont contre l'industrialisation.
Dès le mois de mars 1793, Danton et les montagnards obtiennent la création d'un tribunal révolutionnaire.
D'autres mesures sont prises contre les émigrés (morts civiles), confiscation des biens....
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Le comité de salut public est crée 6 avril 1793, il est chargé de surveiller coordonner toutes les mesures
touchant la défense intérieure et extérieure.
Les montagnards prennent le pas sur les girondins. A la convention même et ceux-ci avec le soutien des sans-
culottes et de la commune de Paris, les montagnards réclament l'arrestation d'un certian nombre de députés
girondins. Différentes émeutes se produisent dont celle du 2 juin 93: le peuple encerclent la convention avec le
soutien de la Garde Nationale et exigent l'arrestation de 29 députés girondins. Un groupe de députés essaie de
sortir en cortège: ils sont mis en joue par la Garde Nationale.
Le 2 juin 93, la Convention vote le décret d'arrestation de 29 députés, la plupart seront exécutés. Les principaux
leaders girondins sont arrêtés. Les girondins ont perdus et ce vote signifie juridiquement que l'on a rejeté
l'inviolabilité des députés.
La convention montagnarde se met en place.
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Il y a aussi la liberté de réunion, de culte, d'association politique, une condamnation de l'esclavage, liberté de la
personne.
L'accent est mis sur l'égalité qui semble plus importante encore que la liberté. Cette déclaration consacre le
droit à l'instruction.
Principe de protection contre l'arbitraire, de sûreté. Liberté mais également droit au travail, droit à l'assistance.
Le droit de propriété est ré-affirmé.
Ebauche de démocratie sociale en assurant par l'intervention de l'Etat des droits.
La fonction législative
Elle appartient à l'Assemblée et au peuple. Il y a une assemblée unique élue au suffrage universel direct. Elle est
élue pour un an avec un mandat représentatif. Les citoyens peuvent sanctionnés très fréquemment leurs élus.
Cette Assemblée prend des décrets: elle discute et vote des textes, elle propose les lois. Un texte voté par
l'Assemblée devient définitif s'il est tacitement accepté par les électeurs après qu'ils en aient eu connaissance.
Il y a un véto populaire, il peut y avoir révision des lois d'initiative populaire.
La fonction exécutive
Elle appartient à un collège exécutif de 24 membres choisis par l'Assemblée. Ils sont désignés pour deux ans
renouvelable par moitié chaque année. Leur fonction est limitée à la direction et à la surveillance de
l'administration générale et à l'exécution des lois et décrets. L'usage du référendum complète cette démocratie,
un référendum constitutionnel est organisé et la constitution de 1793 est approuvé par les citoyens.
Cette constitution est appellée « fantôme » car la situation est trop troublée pour permettre le bon
fonctionnement des institutions et c'est pourquoi la convention suspend l'application de la constitution jusqu'au
retour de la paix.
La nécessité fait loi et un gouvernement révolutionnaire est chargé d'organiser un salut public (absence de
constitution).
A. L'organisation du gouvernement
révolutionnaires
Théoriquement la convention est prépondérante et concentre tous les pouvoirs.
La Convention dispose des ministres, elle s'organise elle-même, elle crée un certains nombre de comités
législatif et constitutionnel pour préparer le travail et exécuter les décisions. Ces comités sont pour les uns très
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spécialisés dans une tache déterminée.
Il existe également des comités de gouvernement qui comme leur nom l'indique vont détenir le pouvoir exécutif
puis s'arroger tous les pouvoirs. La convention est en principe prépondérante. Le décret du 14 primaire An II
soit le 4 décembre 93 précise que la Convention nationale est le centre unique de l'impulsion du gouvernement.
Au sein même de la Convention ce sont des comités qui concentrent tous les pouvoirs et en particulier le comité
de salut public.
Le comité de salut public détient tout pouvoir. Mais ce gouvernement révolutionnaire est issu d'une situation de
fait. Il est néanmoins codifié c'est à dire justifié par un certains nombre de textes en fonction des nécessités pour
légitimer les mesures d'exception qu'il est amené à prendre.
Entre octobre et décembre 1793 deux décrets généralisent cette situation exceptionnelle. Un discours de
Robespierre met en forme théorique cette situation.
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Décret 1: 10 octobre 1793.
Suite à un rapport de St Just. Il est proclamé que le gouvernement provisoire de la France est révolutionnaire
jusqu'à la paix. La Constitution ne peut pas être établi dans cette situation. Ainsi est officialisé le comité de
salut public qui surveille tous les autres organes.
Les lois sont révolutionnaires et ne prennent pas en compte les libertés. Une dictature de guerre s'instaure.
I. L'armée
Elle est réorganisée afin que le plus d'hommes possibles participent à la défense. La levée de 300 000 hommes
était insuffisante. Le 23 août 1793, est pris un décret de levée en masse ce qui signifie que tout homme valide
apte au combats est appelé célibataire et veufs sans enfants.
Les anciens soldats (culs blancs) sont mélangés aux nouveaux (bleuets): politique de l'amalgame.
Victoire de Fleurus. Armée d'environ un million d'hommes.
III. L'économie
Il faut au moins avoir le soutien de la population or le gouvernement révolutionnaire prend appui sur les sans
culottes et sur le petit peuple. La priorité est de nourrir ce petit peuple. Cette économie contrôlée vise à
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instaurer un maximum des prix pour lutter contre la spéculation. Plusieurs lois sont prises dont celles du
maximum général de septembre 93 qui instaure un maximum des prix et des salaires. Cette politique vise à
sanctionner les accapareurs.
IV. L'administration
Elle est centralisée. Le comité de salut public veut reprendre en main les départements des insurgés. Dès mars
1793, des représentants en mission sont envoyés dans les départements. Ce sont des députés de la Convention
munis de pouvoirs extraordinaires. Ils ont tout pouvoirs. Ils sont également envoyés dans les armées.
Au cours de cette période et par l'intermédiaire du décret du 14 frimaire An II l'organisation administrative est
modifiée. Les administrations départementales sont supprimées et toutes leurs attributions sont transférées au
district.
Des comités de surveillance sont mis en place (groupements de citoyens qui s'arroge le pouvoirs de contrôler
les administrations en place).
V. Religieux
Un certain nombre de mesures contre la religion chrétienne sont prises. On a baptisé cette politique la politique
de déchristianisation de l'An II. On a remplacé le calendrier chrétien par le calendrier révolutionnaire le 5
octobre 1793. Volonté de destruction, de répression contre l'Eglise accusée de soutenir la contre-révolution. Il
faut favoriser l'intégration du clergé constitutionnel dans la vie de la nation.
L'Abbé Grégoire qualifie cette politique de vandalisme.
Le 22 septembre 1792 sera le premier jour du calendrier (1 jour de la République). C'est le jour de l'équinoxe
d'automne.
Le jour traditionnel de repos est le décadi. Fabre d'Eglantine avait parlé de ce calendrier dans son rapport en
remplaçant le catalogue des saints par la liste des utiles productions de la terre, des outils et des animaux.
Gilbert Romme a élaboré ce projet.
Le calendrier est divisé en douze mois de trente jours avec en fin d'année 5 jours supplémentaires.
Les sonorités sont très poétiques. Les noms des communes anti-révolutionnaires sont changées. Lyon perd son
nom et devient ville affranchie. Les rues changent également de nom et les prénoms des individus sont
également modifiés.
Des cultes apparaissent dans lesquels on célèbre la raison, la liberté.... Robespierre y est hostile car ces cultes
sont athées et il pense que l'idée de Dieu est indispensable dans la société. Il instaure l'être suprême en mai
1794. En juin 1794, il fait célébrer la fête de l'être suprême. Ces deux décisions indisposent l'entourage de
Robespierre. C'est l'apogée de Robespierre mais on s'achemine vers sa chute.
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victoires. L'opinion est lasse. Les conventionnels en particulier ceux qui font partis de la plaine forment un
complot contre Robespierre et St Just, complot qui aboutit le 9 thermidor An II à l'élimination de Robespierre.
La dictature du salut public cesse.
Les modérés s'emparent du pouvoir, elle est baptisée convention thermidorienne.
Le mouvement royaliste est puissant mais divisé. Le 8 juin 1795, Louis XVII emprisonné au temple décède.
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Aussitôt, le comte de Provence (frère de Louis XVI) se proclame roi sous le nom de Louis XVIII.
Ce comte de Provence est en Italie à ce moment (à Verone) et il fait une déclaration: Manifeste de Vérone
proclamé en juillet 1795.
Les monarchistes modérés sont consternés par l'annonce de cette monarchie absolue. Les conventionnels
perçoivent le danger même si tous les monarchistes ne se rallient pas à la théorie du comte de Provence.
Soutenu par l'Angleterre, les royalistes tentent un débarquement en Bretagne à Quiberon cela sera un échec
réprimé avec violence.
Une nouvelle Constitution est voté le 22 août 1795 c'est à dire en An III. Elle donne le pouvoir aux notables.
Elle est adopté par référendum. Les conventionnels en 1795 agissent à l'inverse des constituants de 1791 car ils
décident de conserver le pouvoir et, pour cela, la convention vote le décret des 2/3. Cela signifie que le futur
corps législatif qui, en réalité sera composé de deux conseils, devra comprendre au moins 2/3 d'anciens
conventionnels (donc tous si l'on enlève les morts).
L'objectif est de se perpétuer au pouvoir: les thermidoriens seront appelés les perpétuels. Le décret des 2/3 est
soumis au référendum et adopté malgré une forte abstention.
Ce décret prive les royalistes d'atteindre légalement le pouvoir, c'est pourquoi ces derniers préparent un coup de
force contre la Convention: octobre 1795. De nouveau, la Convention fait appel à l'armée.
C'est la seule insurrection royaliste de la révolution, elle est écrasée par l'armée qui est conduite par deux jeunes
généraux: Brune et Bonaparte (appelé aussi général vendémiaire du nom du mois de l'insurrection).
Au bout de 3 ans, la Convention se sépare après avoir élaboré la Constitution de l'An III.
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Chapitre 3
La République bourgeoise ou le directoire
27 octobre 1795 – 10 novembre 1799
La République est bourgeoise. Les membres du directoire veulent éviter toute dictature. Ils se disent conscients
des problèmes de la société et veulent instaurer la stabilité des institutions par le « gouvernement des
meilleurs » (Boissy d'Anglas). La Constitution est votée et approuvée par référendum ainsi que le référendum
des 2/3. C'est la Constitution de l'An III. Elle est très longue, très précise. En réalité, elle n'a pas su prévoir les
relations difficiles entre les pouvoirs.
Les droits
Les droits de l'homme en société (Art.1): la liberté, l'égalité, la sûreté et la propriété. Par rapport à 1789, il
manque la résistance à l'oppression.
La liberté (Art.2) consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui.
L'égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Elle
n'admet aucune distinction de naissance, aucune hérédité de pouvoir. Égalité de droit, civile, juridique.
On a voulu empêcher toute revendications sociales se fondant sur cette déclaration: on ne peut pas au
nom de la déclaration, demander à l'Etat de réduire des inégalités telles que celles de fortune.
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Pas le droit à l'assistance, à l'instruction, à la résistance à l'oppression.
Liberté de la presse, liberté de religion sont mieux définies. Dans le titre XIV Art.352, la loi ne
reconnaît ni voeux religieux ni aucun engagement contraire aux droits naturels de l'homme. Art.353 nul
ne peut être empêcher de dire, écrire ou publier sa pensée. Les écrits ne peuvent être soumis à aucune
censure avant leur publication.
La propriété est le droit de jouir et disposer de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son
industrie. Caractère intangible de la propriété, grande attache à celle-ci.
Art.8 (devoirs): c'est sur le maintien des propriétés que repose la culture des terres, (...), l'ordre social.
Les devoirs
Les devoirs: ils traduisent une sorte de morale civique conforme à la morale privée de l'époque.
Art.2 précise que tous les devoirs de l'homme et du citoyen dérivent de deux principes:
Ne faites pas autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit
Faites constamment aux autres, le bien que vous voudriez en recevoir.
Morale (époque) : Nul n'est bon citoyen s'il n'est bon fils, bon père, bon ami, bon époux.
Il y a un souci de modération, un souci d'ordre que l'on retrouve dans l'organisation des pouvoirs publics.
La Constitution définit la notion de citoyen dans son Art.8: tout homme né et résidant en France qui âgé de 21
ans s'est fait inscrire sur le registre civique de son canton, qui a demeuré pendant une année sur le territoire de
la République et qui paie une contribution directe, foncière ou personnelle. Il faut être contribuable pour être
citoyen.
Les auteurs de la Constitution ont voulu inscrire un suffrage capacitaire. Toutefois, la condition de cens peut
être écartée pour les français qui auront fait une ou plusieurs campagnes pour l'établissement de la République.
On estime qu'ils ont payé une contribution patriotique.
Peuvent également être constitués comme citoyens ceux qui paient une contribution volontaire égale ou
supérieure à 3 jours de travail.
A la différence de 1789, il n'y a pas de distinction entre citoyens actifs et citoyens passifs. Les membres du
souverain sont identifiés au titulaire du droit de suffrage. Le nombre des citoyens est limité.
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primaire désignent les électeurs du second degré qui eux, choisissent les députés.
Au total, les électeurs du premier degré en 1795 sont plus nombreux qu'en 1791. En revanche, il y a moins
d'électeurs du second degré en 1795 qu'en 1791.
Sont élus au suffrage indirect, les députés et tous ceux qui exercent une fonction administrative, judiciaire.
Boissy d'Anglas: le conseil des 500 est l'imagination de la République, le conseil des Anciens en sera la
raison.
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l'exécutif ne peut pas faire passer ou séjourner des troupes à proximité du corps législatif (distance de 6
myriamètres soit 60km)
le corps législatif est pourvu d'une garde (importants pour la suite des évènements)
B. Le pouvoir executif
La crainte d'un coup d'Etat (républicain ou monarchiste) à conduit à diviser l'exécutif qui est confié à un
directoire collégial formé de 5 directeurs.
Les directeurs sont nommés par le conseil des Anciens sur proposition des 500. (seule entorse à la SDP)
Les directeurs sont assistés de ministres. Le directoire est renouvelé par 1/5 chaque année.
Chaque directeur assure la présidence pendant trois mois. Par rapport aux régimes précédents, le pouvoir
exécutif est réhabilité: prérogatives importantes et notamment un véritable pouvoir réglementaire.
Il dirige la diplomatie
Il pourvoi à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat
Il dispose de la force armée mais les directeurs ne peuvent pas exercer un commandement effectif
Il conclut les traités qui doivent être ratifiés par le corps législatif
Il a le pouvoir réglementaire, il peut faire des proclamations conformes aux lois et pour leurs exécutions.
Il promulgue les lois et en assure l'exécution
Il nomme les ministres, les généraux, les chefs d'administration, les gouverneurs des colonies....
Il n'y a pas de moyen de renverser les directeurs ni de dissoudre l'Assemblée: il n'y a pas de moyen pour régler
les différents.
C. Le pouvoir judiciaire
Les fonctions judiciaires ne peuvent être exercées ni le corps législatif ni par le pouvoir exécutif: indépendance.
En principe, les juges sont élus mais progressivement on reviendra à la nomination des juges.
Autre
La procédure de révision est très lourde et longue. Les constituants n'ont rien prévu pour résoudre les conflits
entre les pouvoirs.
Chaque année, il y a des élections qui peuvent bouleverser les majorités et les rapports entre les organes:
période de vulnérabilité.
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S.2 LA vie politique sous le directoire
Échec. Instabilité chronique. Le dernier coup d'Etat aboutira à la chute du régime. Ce régime est dès le départ
en danger car il a des prétentions centristes: régime modéré. Il se heurte à la contre révolution royaliste à droite
et l'ultra révolution jacobine à gauche. Pour arriver à se maintenir, le régime devra toujours avoir recours aux
coups de force c'est à dire qu'en fait il ne pourra se maintenir qu'avec les services de l'armée. Ce régime doit
affronter les épreuves dans une conjoncture économique catastrophique.
Malgré le décret des 2/3, on observe une poussée de la droite: entre 160 et 200 députés de droite. 64 députés de
gauche et une 100 de députés indécis + les 2/3 des conventionnels.
Le petit peuple est touché par la crise économique. Il espère pouvoir intervenir en participant à des mouvements
marginaux. La conjuration des Égaux menée par Gracchus Babeuf prend de l'importance. Cette conjuration
diffuse l'idéal égalitaire, une sorte de communisme agraire. Les adeptes ont fondé le club du Panthéon. Le
directoire prend peur et fait arrêté Babeuf et à la suite d'un procès décapité.
A la suite de cette dernière, un certain nombre de mesures républicaines sont adoptées contre les députés:
les élections sont cassées dans 49 départements, les élus ne seront pas renversés. « députés
fructidorisés »
65 députés sont déportés en Guyane dont Boissy d'Anglas
plus de 40 journaux sont supprimés
les députés doivent prêtés un serment de haine à la royauté.
Les deux directeurs modérés sont remplacés par des directeurs républicains.
L'armée est devenu l'arbitre de la politique. Par la suite, chaque année, il y aura de nouveau coup de force
éventuellement en sens inverse.
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§.2 Le coup d'Etat du 18 Brumaire An VIII ou la
chute du directoire (9 novembre 1799)
Il apparaît indispensable de réviser une constitution trop rigide. Il faut mettre un terme à la révolution et établir
une Constitution définitive.
Il cherche un soutien militaire quand Bonaparte débarque à Fréjus en 1799. Son prestige est considérable auprès
de la population, il apparaît comme le sauveur militaire qui seconde le sauveur civil.
Il font courir le bruit d'un complot anarchiste dans la capitale.
Le Conseil des Anciens décide de transformer le siège du corps législatif à St Cloud. Bonaparte est nommé
commandant des troupes à Paris. Sieyès arrive à convaincre deux autres directeurs (Barras et Roger-Ducos) de
démissionner avec lui.
Il y a une vacance de l'exécutif.
Le lendemain, 19 Brumaire de l'An VIII, il faut convaincre les conseils de modifier la Constitution.
Le frère de Napoléon Bonaparte était président du Conseil des 500. Mais les conseils constatant que de
nouveaux des troupes sont massées devant le corps législatifs, décident de mettre Napoléon Bonaparte hors la
loi.
Pour hâter les choses, l'armée pénètre dans le corps législatif. Ce qui devait être une manoeuvre parlementaire
se transforme en un coup d'Etat militaire puisque finalement c'est l'armée qui chasse les députés et ne subsistent
que quelques députés favorables au coup d'Etat sous la présidence de Lucien Bonaparte. Ces derniers votent
une loi selon laquelle le directoire est remplacé par une commission de trois consuls provisoires: Napoléon
Bonaparte, Sieyès, Roger-Ducos.
Cette commission consulaire exécutive (ou consulat provisoire) est investie de la totalité du pouvoir qui
appartenait aux directeurs, elle est chargée d'organiser l'ordre dans les institutions, de rétablir la tranquillité
publique de manière à procurer une paix durable et solide.
Le corps législatif est remplacé par deux commissions de 25 membres qui en réalité sont sous la dépendance
des consuls provisoires.
Selon la loi du 19 Brumaire, ces deux commissions législatives doivent préparer les changements à apporter à la
Constitution. En réalité on observe un renforcement de l'autorité exécutive et l'ensemble de l'opinion est prête à
donner un rôle de premier plan à Napoléon.
Il y a une rupture avec la tradition révolutionnaire de 1789. La suprématie de la représentation parlementaire
n'existe plus.
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DEUXIEME PARTIE:
LE REGIME NAPOLEONIEN ;
CONSULAT ET EMPIRE 1799 - 1814
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Chapitre 1
Les institutions politiques : un Etat
autoritaire et centralisé
On parle parfois de césarisme politique: système de gouvernement comparable à celui qu'avait instauré Jules
César. Un homme est l'unique dépositaire du pouvoir, par définition c'est un régime autoritaire mais ce régime
utilise la démocratie pour fonder le pouvoir personnel.
Régime autoritaire qui repose sur un très large assentiment populaire. Les différentes constitutions adoptées
sont approuvées par plébiscites.
Sur toute cette période, il y a une unité politique, Napoléon a mis au point un système qui résulte de la
Constitution de l'An VIII, lequel subira de légères modifications.
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Ces droits affirmés peuvent être interprétés.
La propriété est citée en premier, c'est la garantie de la conservation de l'ordre et de la conservation des intérêts
acquis: caractère irrévocable de la vente des biens nationaux.
Pour l'égalité: égalité civile est maintenue (français égaux devant la loi).
Esclavage réhabilité dans les colonies.
Pour les libertés: les libertés publiques sont ignorées, liberté de la presse proclamée, les libertés peuvent être
suspendues en cas de danger pour l'ordre public.
Dès janvier 1800, la liberté de la presse est suspendue car toute forme de critique contre le régime est réprimée.
Napoléon représente l'intérêt collectif: le contester c'est contester l'ordre public.
Sous l'empire, il ne subsiste plus qu'un seul journal par département et un censeur est présent.
A. Du référendum au plébiscite
La Constitution de l'An VIII devait, elle aussi, être soumise à l'approbation des français. La consultation porte
en l'An VIII non seulement sur le texte mais également sur le choix des consuls: Napoléon Bonaparte,
Cambaceres, Lebrun.
A partir de là, les consuls font figure d'élus du peuple souverain c'est pourquoi on parle de plébiscite.
Le mot plébiscite trouve son origine à Rome et signifie les décisions du peuple et plus précisément de la plèbe.
A partir du XIXè on donne une autre signification à ce mot: forme corrompue du référendum, consultation
directe de tous les citoyens à laquelle ils doivent répondre par oui ou non. En réalité, les citoyens doivent prêter
plus d'importance à celui qui pose la question qu'à la question elle-même. Le plébiscite légitime le coup d'Etat
du 18 Brumaire.
Cette idée d'appel au peuple sera reprise lorsque le consulat à vie sera proposé à Napoléon ainsi que pour
l'établissement de l'empire.
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départementales de confiance.
Enfin, ceux qui constituent les listes départementales de confiances désigneront 1/10 d'entre eux afin de former
la liste nationale de confiance.
On se retrouve avec un groupe d'élus qui sont en fait des notables investit de la confiance du peuple. Un organe
choisira dans cette liste, les personnes qui figureront dans les institutions: députés, membres d'administration.....
Ce système sera utilisé en An IX puis ce système deviendra censitaire.
On aboutit au pouvoir d'un seul homme.
§.2 Le gouvernement
Sous la révolution, on parle de pouvoir exécutif. Cette notion est limitée par nature à l'exécution c'est à dire
qu'il se trouve dans un état de subordination. On a un renversement des notions, Bonaparte préfère l'idée de
gouvernement c'est le titre IV de la Constitution.
Le gouvernement recueille l'essentiel du pouvoir.
La loi est désacralisée. L'action est primordiale.
Fiction d'un gouvernement à 3 consuls assistés d'un conseiller d'Etat.
B. Les ministres
Ce sont des commis, des agents d'exécution. Ils sont nommés et révoqués par le premier consul qui fixe
également leurs compétences. Ils sont individuellement responsables devant le premier consul.
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Au début du régime, Bonaparte a eu la volonté de s'entourer d'un personnel très efficace:
son propre frère à l'intérieur,
Fouché à la police,
Talleyrand aux relations extérieures
C. Le conseil d'état
Innovation. But: conseiller le gouvernement. Bonaparte, à cet époque, commence une tradition d'experts à la
tête de la haute administration qui sont nommés par l'exécutif et qui ont un rôle fondamental mais qui ne
possède pas de mandats électifs.
On revient à une tradition monarchique: le roi possédait son conseil.
Il contient entre 30 et 50 membres nommés et révoqués par le premier consuls (choisit sur la liste de confiance).
Le conseil est divisé en cinq sections spécialisées: finance, législation, guerre, marine, intérieur. Il n'a aucune
indépendance juridique. C'est un corps technique qui est à la fois organe consultatif et juge suprême du
contentieux administratif.
Ce conseil d'Etat existe toujours et possède des attributions qui restent proches.
A. Le tribunat
Discrédit du législatif.
100 tribuns âgé de 25 ans désigné par le Sénat sur la liste de confiance nationale. Renouvelable par cinquième
chaque année, les tribuns sont rééligibles. Le tribunat est permanent.
Attributions:
Il examine les projets de lois rédigés par le Conseil d'Etat, suite à un vote il rend un avis favorable ou
défavorable sans pouvoir modifier le projet.
Il peut émettre des voeux sur les lois faites ou à faire.
Il peut déférer les listes d'éligibilités au Sénat de même que les actes du gouvernement et du corps
législatif en vue d'un contrôle de constitutionnalité. (mais pas de définition de l'inconstitutionnalité).
Au début du consulat, le tribunat est composé de personnalités: J.B.Say, B.Constant,.... qui ne sont pas
forcément favorable au premier consul.
C'est le seul organe qui osera s'opposer au consul: dès 1802 il sera sanctionné, le nombre de tribuns passera de
100 à 50 et en 1807 il sera supprimé.
B. Le corps législatif
300 membres âgé de 30 ans désigné par le Sénat sur la liste de confiance nationale. Il tient une session annuelle
de 4 mois.
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Attributions:
organe de décision législative: il vote ou refuse le texte sans discussion. Surnom du corps législatif « le
corps des muets »
C. Le sénat
Pièce maîtresse entre le gouvernement et le législatif. Titre II de la Constitution.
A l'origine 60 membres puis augmentation jusqu'à 140 en 1813. Les sénateurs sont nommés à vie et
inamovibles. Les premiers avaient été désignés pour moitié par les consuls et ont désignés eux-mêmes l'autre
moitié.
Ils doivent être âgés de 40 ans.
Attributions:
fonction électives: désignation des membres du tribunat et du corps législatif, des consuls, des juges de
cassation sur la liste nationale de confiance
contrôle de constitutionnalité des lois suite à la demande du tribunat ou du premier consul. Idée de
désacralisation de la loi.
droit de réviser la Constitution par le biais de senatus-consultes (inventé dès 1801 afin d'éviter la
procédure normale). Droit d'interpréter la Constitution. Senatus-consultes: textes provenant du Sénat qui
modifient ou interprètent la Constitution.
Assemblée docile. 2 séances par mois. Incompatibilité avec autre fonction.
Les pouvoirs des autres organes sont affaiblis. Division du nombre des membres du tribunat. Convocation du
corps législatif par le gouvernement.
Les sénateurs, dès 1803 vont recevoir des dotations: sénatoreries: biens nationaux attribués aux sénateurs pour
les soudoyer.
La Constitution de l'An X précise les matières pouvant faire l'objet de senatus-consultes sur initiative du
gouvernement. Fonction constituante active du Sénat. Le Sénat peut dissoudre le tribunat et le corps législatif,
première apparition du droit de dissolution qui n'a qu'un seul but: assurer la soumission des assemblées.
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Création du conseil privé
Le conseil privé comprend 8 (!!!!!!: 11 après calcul) membres: les trois consuls, deux ministres, deux sénateurs,
deux conseillers d'Etat, deux officiers de la légion d'honneur
Supression des listes de confiance, sont crées des collèges électoraux hiérarchisés avec réinstauration d'un
système censitaire.
Le plébiscite confirme l'appui des citoyens au régime. En réalité, ce senatus consultes ne modifie pas
profondément les institutions. En 1804, est organisée une Cour impériale, on voit reparaître des structures
monarchiques même s'il n'y a pas de privilège juridique (honorifique seulement).
Cette apogée du régime est atteint très vite avec le sacre de Napoléon I le 2 décembre 1804. Napoléon ne se met
pas sous la dépendance du pouvoir spirituel.
Napoléon promet de respecter les principes issus de la révolution comme l'égalité des droit, la liberté....
On ne peut pas parler d'une véritable investiture ecclésiastique, il portait déjà les attributs de la souveraineté et
s'est couronné lui-même.
En 1806 est proclamé le catéchisme impérial où est précisé les devoirs des français envers leur empereur.
Les pouvoirs
Le tribunat est supprimé en 1807.
Le recours aux senatus consultes est plus fréquente, le Sénat est docile.
Le Conseil d'Etat est cantonné dans son rôle contentieux.
Les ministres n'ont plus de grande personnalités.
Le régime devient de plus en plus autoritaire et militaire.
La politique de l'empereur est une politique de conquête.
Cela aboutit à une certaine désaffection de la part de la population, les libertés publiques sont bafouées et le
régime tourne à la dictature. Le régime est néanmoins soutenu jusqu'en 1810.
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Chapitre 2
La réorganisation des institutions
En 1802, de façon unilatéral, Napoléon complète le concordat par les articles organiques (77) rédigés pour
l'essentiel par Portalis (ministres des cultes): toute manifestation de la vie religieuse est soumise à une
autorisation gouvernementale. Renforcement de la tutelle de l'Etat sur l'Eglise: réglementation de l'exercice du
culte.
Dans ces articles organiques, on traite aussi du culte protestant afin de contrôler tous les esprits et non que les
catholiques.
En 1808, des dispositions seront prises à l'égard des juifs pour l'exercice de leur culte afin de pouvoir les
contrôler.
Cela réglera les rapports Eglise/Etat jusqu'en 1805.
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§.2 La centralisation administrative
Le but est de renforcer l'Etat pour le pacifier.
La fonction administrative est désormais incorporé au pouvoir gouvernemental.
L'administration locale est le nerf de l'Etat.
Les décisions du haut doivent se répandre de partout. Établissement d'une structure qui restera inchangés
jusqu'au 20è.
Les cadres administratifs restent à peu près les mêmes car ils sont efficaces. A la place du district, il y a
l'arrondissement (plus vaste). Principes de 1789 abandonnés, retour à la centralisation conception d'Ancien
régime. Principe hiérarchique et principe de nomination.
L'agent d'exécution est unique, nommé et révoqué par le pouvoir, il est chargé de faire exécuter les décisions du
gouvernement. Au niveau du département, on crée le préfet qui est chargé seul de l'administration.
Préfets, sous-préfets et maires sont nommés. Ils sont hiérarchisés.
L'organe délibératif qui avait un rôle de premier plan n'a plus qu'un rôle limité car cet organe collégial, dans
chaque circonscription (conseil général de département, municipal...), n'a plus qu'un rôle de consultation et non
de décision. Si le conseil général de département vote le budget ce n'est pas lui qui l'administre.
A. Les principes
Principes:
Abandon de l'élection, retour à la nomination des juges.
Accentuation du professionnalisme.
Principe hiérarchique
Les acquis de 1789, dans une certaine mesure ne sont pas remis en cause: séparation des pouvoirs subsiste.
Bonaparte renoue avec la tradition ancienne de l'autorité. Depuis 10 ans, on a définit de façon abstraite le
pouvoir judiciaire.
Il s'agit de mettre en oeuvre les principes. En matière judiciaire, la séparation des pouvoirs garantit
l'indépendance de l'ordre judiciaire. Il faut aménager les tribunaux comme les gardiens de l'ordre judiciaire.
Seuls les juges de paix ne sont pas nommés, ils restent élus jusqu'en l'An X, les juges de cassation sont nommés
par le Sénat sur la liste de confiance.
Pour garantir l'indépendance est instauré le principe de l'inamovibilité pour préserver les juges de l'arbitraire
gouvernemental. L'avancement est contrôlé par le gouvernement.
Le professionnalisme apparaît comme essentiel car les juges doivent être compétents et efficaces. On exige des
juges des qualifications sérieuses et, avec la réforme qui sera faite dans l'enseignement (université dès 1806) on
exigera dès 1809 une licence en droit.
On voit se reformer un corps de magistrats.
B. L'organisation judiciaire
En matière civile, les procédures de conciliation et d'arbitrage sont réduites (renoncement progressive).
On a essentiellement le juge de paix au niveau des cantons pour les petites affaires. Le tribunal civil dans
l'arrondissement (juridiction de droit commun).
L'appel redevient hiérarchique: des tribunaux d'appel sont crées (1 pour 3 départements).
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En matière pénale, le juge de paix récupère la juridiction de simple police au niveau du canton.
Le tribunal civil devient correctionnel en pénal au niveau de l'arrondissement.
Le tribunal criminel juge au niveau du département.
Les jury d'accusation sont supprimés, subsiste un seul jury.
Il existe toujours un parquet.
Les juridictions d'exception (tribunaux de commerce, prud'hommes) subsistent et se perfectionnent.
A partir de 1804, on a un changement dans les dénominations qui marque le retour aux solutions anciennes et le
prestige que l'on veut redonner à la justice: on ne parlera plus de tribunal de Cassation mais de Cour de
Cassation, de Cour d'Appel qui rend des Arrêts. La robe revient.
Les juges de la Cour de Cassation sont désignés par le Sénat sur la liste de confiance nationale et reçoit les
pourvois. Contrôle de la magistrature et du respect dans l'application des lois par les juges du fond.
L'initiative du code civil appartient au premier consul qui établit une commission pour rédiger un projet.
Cette commission est composée de 4 juristes compétents, deux d'entre eux sont spécialisés dans le droit romain
(Portalis et Malleville) et deux autres de droits coutumier (Tronchet et Bigot de Preameneu). Ces spécialistes
connaissent aussi le droit élaborer pendant la période révolutionnaire.
En 4 mois est rédigé un projet qui est soumis au tribunal de Cassation et aux tribunaux d'Appel afin d'être
commenté. Le Conseil d'Etat récupère le projet pour le rédiger ce qui durera très longtemps Napoléon sera
présent.
Le projet est ensuite soumis au tribunat.
Dans le titre préliminaire, Portalis avait rassemblé des définitions générales qui ont été jugées très
traditionalistes par le Conseil d'Etat ce qui a mis en effervescence le tribunat. Ce n'est qu'après l'épuration du
tribunat que les discussions reprennent. Le code sera approuvé morceaux par morceaux.
Le 21 mars 1804 le code civil est promulgué. Il abroge l'ancien droit.
En 1807, il deviendra le code Napoléon. (titre qu'il perdra plus tard).
Le code pénal réalise une transaction entre ancien droit et droit révolutionnaire. Le code pénal de 1791 avait
établi que la finalité était de punir pour assurer la tranquillité publique mais ce code visait aussi l'idée de
corriger le coupable. Cette idée de corriger le coupable apparaît assez utopique à l'époque napoléonienne, la
peine a d'abord une utilité sociale. La mendicité et le vagabondage sont réprimés comme atteinte à la sécurité
publique.
Le code de 1791 avait fixé des peines de façon strictes, le code de 1810 prévoit un minimum et un maximum, le
principe de la légalité des peines est donc assoupli.
62
Une fois le code civil promulgué, la doctrine se fit rare car elle n'osait pas critiquer cette oeuvre, de plus les
premières modifications se firent longtemps après pour la même raison.
En matière d'impôt, Napoléon Bonaparte réorganise tout le système. Les idées de 1789 devaient être rationaliser
pour mieux fonctionner.
Le principal impôt est l'impôt foncier, établissement d'un cadastre (loi de 1807).
Il est nécessaire qu'il y est des professionnels pour lever l'impôt: création d'une administration fiscale.
Sous le consulat on revient à la fiscalité indirecte avec la création dès 1804 d'une régie des droits réunis qui
regroupe un certain nombre de taxes. L'Etat s'arroge le monopole des tabacs.
Néanmoins, les caisses de l'Etat sont majoritairement remplies par les conquêtes.
L'enseignement
Pour Napoléon Bonaparte, le but de l'enseignement est de former et d'encadrer les esprits. Il faut former les
corps de la Nation (fonctionnaires, officiers...), une armature docile au gouvernement.
Bonaparte se désintéresse de l'enseignement primaire, des filles et des plus pauvres.
Il crée en revanche les lycées destinés à former les futurs cadres de l'Etat.
Il crée également l'université impériale (loi de 1806 mise en oeuvre en 1808): corps qui est chargé
exclusivement de l'enseignement et de l'éducation publique dans tout l'empire. L'université détient le monopole
de la collation des grades par ex, le baccalauréat est crée et n'est dispensé que dans le cadre de l'université.
Les facultés sont réorganisées en un certain nombre d'académies avec à leur tête un recteur
La légion d'honneur
Elle devait être une sorte de milice, de corps instauré dans le régime. Cette légion était à l'origine composée
d'un certain nombre de cohortes, y entraient les individus distingués et qui devaient servir à l'affermissement de
la révolution et les légionnaires prêtaient serment de combattre toute entreprise allant contre le régime.
Très vite, un insigne distinctif a été crée et, finalement cet ordre de la légion d'honneur devient une distinction
honorifique qui est ouverte à tous.
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Le régime prend un caractère militaire dès 1804.
Il se fragilise dès 1811. L'opinion publique se détourne du régime, les catholiques s'opposent à Napoléon car en
1808, Napoléon met la main sur les Etats pontificaux ce qui lui vaut une répartie de la part du Pape: Napoléon
est ex-communié. Napoléon arrête le Pape. Les catholiques deviennent hostiles à Napoléon. Les royalistes
profitent de cette situation pour reprendre une influence.
Crise agricole et industrielle à mettre en relation avec le blocus continental qui entraîne la ruine du commerce
extérieur à une époque où les dépenses de guerre sont considérables (accroissement des impôts et surtout des
impôts directs).
Dans l'opinion, ces guerres entraînent des réactions dans la population suite à la conscription. De plus, elles
deviennent de plus en plus difficiles. En Espagne, la guerre se transforme en guérilla, la Prusse devient un
ennemi redoutable, le tsar de Russie commencent à préparer la guerre.
Napoléon lance une offensive sur la Russie, les troupes sont décimées. En janvier 1814, la France commence à
être envahie et le 30 mars les coalisés (Angleterre, Russie, Prusse et Autriche) sont devant Paris.
Le Sénat trahi Napoléon et prononce le 2 avril la déchéance de Napoléon. Le 6 avril Napoléon se résout à
l'abdication sans condition. Il conserve la souveraineté de l'île d'Elbe.
Le 6 avril, le Sénat rappelle au trône Louis Stanislas Xavier de France au trône (bourbon) en tant que roi des
français et essaye de lui imposer une constitution. Louis XVIII accédera au trône: début de la restauration.
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