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De : Dominique Horde

Envoyé : jeudi 7 juin 2018 13:42


À : Nicolas Jeanjean; Gerard Friedlander; Antoine Tesniere
Cc : ; marie-helene.wehr
Objet : L'avenir du CDC

Bonjour,

Je me permets de revenir vers vous à propos de la rénovation du CDC et de la projection de


son organisation. Cela fait un peu plus de deux ans que toute ma vie a été focalisée autour du CDC,
et j’ai découvert peu à peu l’inimaginable, et j’ai essayé, comme j’ai pu, de trouver des solutions.

Une réorganisation va se faire, le CDC va aussi se rénover.

Actuellement le CDC a un mode de fonctionnement archaïque. Les préparateurs qui y travaillent n’ont
pas connu d’autres expériences, et sont formés de génération en génération avec ces méthodes. Une
majorité d’enseignants ne s’expriment pas sur leur ressenti quant à l’environnement, trop contents de
pouvoir travailler sur des sujets dans le plus grand centre d’Europe.

Non seulement le centre est complétement vétuste, mais les règles de bases d’hygiène n’ont pas été
appliquées dans des espaces qui accueillent des corps. Les canalisations n’avaient pas été
débouchées depuis plus de 20 ans, les sols n’ont pas été nettoyés à fond dans les chambres
froides depuis vingt ou trente ans et il n’y a jamais eu de décontamination ; les pratiques
utilisées par les préparateurs sur les pièces anatomiques relèvent de scènes macabres, et sont loin de
techniques appliquées dans des centres d’anatomie modernes. Les préparateurs ne savent pas faire
la part des choses entre un corps qui peut être mis à disposition et un corps décomposé. Il y a une
gestion compulsive des pièces anatomiques, avec des accumulations qui n’ont pas de sens et
complétement inadaptées par rapport aux besoins qui sont pourtant planifiés. La barbarie n’est pas
loin. Cet environnement a un impact sur le profil des préparateurs, alors que cela peut être sans
doute repensé autrement, avec l’avis d’experts. Les risques psycho sociaux sont très élevés et il ne
peut pas en être autrement.

Oui, nous allons ranger, nettoyer, sécuriser au minimum, décontaminer d’ici la rentrée
universitaire.….Mais cela ne va pas tout résoudre.

Sans doute parce qu’on travaille avec des « cadavres », on a laissé pourrir la situation. A tous les
niveaux, rien n’est rationnel : c’est un immense désordre qui nécessite une remise à plat totale pour
retrouver un fonctionnement un plus normal avant les travaux (traçabilité des sujets/pièces
anatomique comme des consommable, procédure de gestion et d’entretien du CDC).

Dans le passé, et toujours maintenant, les responsables administratifs n’avaient aucune expérience
dans le domaine, ni de formation leur permettant de gérer la spécificité de ce centre. C’est moi qui ait
sollicité une formation à la prévention, mais qui ne m’a pas permis de résoudre l’ensembles des
problèmes que posait un centre aussi archaïque. Les directeurs anatomistes n’ont rien fait pour
améliorer la situation au quotidien. Et pourtant le CDC a depuis des années des résultats
financiers positifs qui lui auraient permis de ne pas se retrouver dans une telle situation.

Nous devons pourtant projeter le CDC, alors que nous n’avons pas de références modernes,
innovantes (les enseignants rencontrés ont été incapables de se projeter et les préparateurs
non plus)

Le risque est de répéter les mêmes erreurs, ou de ne pas faire ce qu’il faut, tout simplement
par méconnaissance, sans avoir approfondi le sujet en confrontant des expériences, des avis.

Le CDC ne peut pas se réinventer avec l’existant, sans faire des recherches, passer du temps
ailleurs, rechercher l’excellence en France ou à l’étranger, y compris dans des IML. A ce jour, la
charge de travail était tel avec tout à revoir, que ces recherches, cette projection, ont été impossibles.
Nous sommes attendus, non pas au tournant : les organismes avec qui nous travaillons ou qui
veulent travailler avec nous, veulent vraiment que nous existions, ne veulent surtout pas se priver de
ce que nous proposons, au point pour certains d’accepter de travailler dans des conditions justement
inacceptables. Nous avons tout pour devenir un centre d’excellence, mais en se donnant les
moyens de se réinventer à la hauteur de l’ambition de l’université et devenir un centre modèle.

Bien à vous.

Madame Dominique Hordé


Secrétaire générale
Centre du Don des Corps

Université Paris Descartes


45, rue des Saints Pères - 75270 Paris Cedex 06
T : 01. P:
Fax : 01
@parisdescartes.fr

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