Escolar Documentos
Profissional Documentos
Cultura Documentos
i~~<~ 1~~7
J~ /M~
Année 1
) t BIBUQTHËQUE
DH PHtLOSOt'tHM CONTEMPORAtNE
L'ANNEE C
SQCtOLOGtQUE
'~p)L'Bt.t)~SOL'S!.ADHtHCTtO\
ÉMtLE DURKHEIM
~'[ofe<M)Nf de t~ei")''ttk A h t'<tcuh< 'te), tettrtt do )'UaiYet"iit<) <te Bontotmt
AVt!t;MOOLt.ttjO«*TtO'<DK!t)f.
ANNÉE
PRENtÈM (iMe-tMTy
).-M~MO)M60ft)0'NAUi<
B. Btt~tetXt. – ta p~ftiMoK de MMCf~ et wt
et~tMM.
0. ShaMf). – CeMM<'x< <et /t)fMtM <M<<t~M M MMht-
MMWt<.
t).-AMA).YS6S
Il.
Des tmvaux du <" ju)))et tXM au M juin «9?. Sec~.
/o~e c<x~f«te. t~tfM~, Mwa~, ~'M<«' fft'Mf-
Aott'MMt'~M~. – P<e)')t.
M<'<
PARIS
AMtBMKB UBBAtRtB GEttMBK BAtLLtt~B ET C"
t898
L'ANNÉE
~'BIOLOGIQUE
Gi.
~-R
)$)€~
LIBRAIRIE FÉLIX ALCAN
~VtttUX,tttftttXtMtE PKCM*nt.<!8M~tOSStit
L'ANNÉE
SOCIOLOGIQUE C
.fUBU~ËSOUSLADtKECTtOX
A
EMtLEOURKHEtM
Pt~fesseur d~tpctoiugie & ta Faeutto de~ tettfcs de t'UniveMtK
deBordcauï.
.\Y)!CHCOLHBOMTtOSMi)M.
). MÈMOREaORtO)MAU)t
K. B<trh)tet)tt. – t« ~M/ott/MK </e /'<Mt-M~ et
Of'tj/MC~.
t!. SbMM<'L – CoMtMt'<t//M /'onMf~ MCta/M «* ttXttH-
/tMK<'M~.
Il. ANALYSES
Uea tmvat<![ du )"jui)tct t8B6 mu 30 juin t!!9T..Softo-
<09t'e f/<')t~ff<< tf/'j/tCtMc. MMfatf, jMt-Mx~Ke,<-t'tM)i-
i-
–
Kf//f, <'CaMeK«~Mf. MtMMW.
PARtS
ANC!EXXË HBRAtUtE GKKMER BAtLHËKE ET C''
FÉLIX ËDtTEUR
ALCAN,
i08, BOUm'ABO SAtST'CBnMA)!<, <08
i898
Tottt dfoih rfMtt<<.
PREFACE
–
L'.htKt'c Mf/o~t~Mfn'a pas pour seul ni même pour
principal objet de présenter un tabtcau annuel do l'état où
setrouve lu titt6)'aturo~<'<Mf'M~-oct'a~u< Ainsi circons-
crite, la tache serait trop restreinte et do médiocre utilité
car les travaux de ce genre sont encore trop peu nombreux
pour qu'un organe bibliographique spécial soit nécessaire aux
travailleurs. Mais ce dont tes sociologuesont, croyons-nous,
un pressant besoin, c'est d'être régulièrement informés des
recherches qui se font dans les sciences spéciaies, histoire
du droit, des tnœurs, des retirions, statistique moraie. sciences
économiques etc.. car c'est ta que se trouvent les matériaux
avec lesquels la sociologie se doit construire. Répondre à ce
besoin, tel est, avant tout, le but de la présente publication.
11 nous a paru que, dans état actuel de la science, c'était
le meilleur moyen d'eu luter tes progrès. En e)ïet, les con-
naissances qu'un sociologue doit posséder, s'il neveut pas se
iivrerà un vain exercice de diatectiquo, sont tellement éten-
dues et variées, les faits sont si nombreux, épars de tant do
côtés qu'on a grand mai a les trouver et qu'on risque tou-
jours d'en omettre d'essentiels. JI est doue désirable qu'uu
travail préliminaire les mette davantage à ta disposition
des intéressés. Sans doute, à mesure que lu sociologie se spé-
cialisera, il sera plus facile fi chaque savant d'acquérir lit
compétence et l'érudition nécessaires pour t'ordre particulier
de prohtemes auquel il se sera consacré. Mais il s'en faut
que
ce moment soit atteint. !t y a encore trop de sociologues qui
dogmatisent journellement sur le droit, la morale, la religion
avec des renseignements de rencontre ou mémoavec les seules
lumières de la philosophie naturelle, sans parattre soupçonner
'hh.t.~
,1..t
K.))UMM)!)t).–Aun<'et!M'iot.iM7.n". «
M PKKFAC)!
_1_
qu'un nombre considérable de documeMtsont été, d'ores et
déjà. réunis sur ces questions par tes écoles ttistoriques et
ethnograpttiques de t'Alternante et de l'Angleterre. Ce n'est
donc pas faire une (cuvre Inutile que de procéder
périodique-
ment ù un inventaire de toutes ces ressources, eu
indiquant, au
moins sommairement, que) profit peut eu retirer in
sociologie.
En dehors m~ne des vues et des recherches qu'eiies peuvent
suggérer, ces analyses muthodiquesd'ouvragesspéciaux, mais
qui se complètent les uns les autres, ne sont-elles pas de
nature a (tut)tter. de ce qu'est lu rcitiitc collective, une im-
pression ptus vivante et mente une notion plus juste que les
generaiitesordinairesauxt)'aitesdep)ti)osop))iesociato?Aussi
espérons-nous t-fussir à intéresser, non seulement les socio-
loguesde profession, mais tous les lecteurs éclaires que pt'Éoc.
cupeut ces problèmes. ti importe, eu ellet, que le public se
rende mieux compte de ta préparation qui est nécessaire
pour
aborder ces études, u(in qu'il devienne moins
compiaisant aux
coustructious faciles, plus exigeant en fait de preuves et d'in-
formations.
Mais notre entreprise peut être encore utile d'une autre
manière elle peut servir a rapprocher de ta
sociologie cer-
taines sciences spéciales qui s'en tiennent trop éloignées
pour
ieur plus i<'randdommage et pour le Nôtre.
C'est surtout à l'histoire que nous pensons en
partant ainsi.
Ils sont rares, même aujourd'hui, les historiens qui s'iaté-
ressent aux recherches des sociologueset sentent qu'elles les
concernent. Le caractère trop général de nos théories, leur
insuffisante documentation fait qu'on les considère comme
négligeables on ne leur reconnaît guère qu'une importance
philosophique. Et cependant, l'histoire ne peut être une
science que dans la mesure où elle explique, et i'oh ne
peut
expliquer qu'en comparant.Sterne la simple description n'est
guère possible autrement; on ne décrit pas bien un fait
unique ou dont on ne possède que de rares exemplaires parce
~M'OM nr de voit ~<Mt«'H. C'est ainsi que Fustet de Coulanges,
maigre sa profonde intelligence des choses historiques, s'est
mépris sur la nature de la ~Hs où il n'a vu qu'une vaste
famille d'aguats, et cela parce qu'i! ignorait les analogues
ethnographiques de ce type familial. Le caractère véritable
du Mcn- romain est bien difficile à apercevoir et surtout a
comprendre si on ne le rapproche du ~<w polynésien. Les
exemples que nous pourrions donner sont innombrables.
t'M)~.U:H )))
0) Tout< <)ui))n''r)''dnpoon-Mit
s'tppthjttcr&tftstatistique.Mit~cntK).
mhjucsoit tuomk',t)ui, ei~ fta~N,n'estitMtmctive tju'AcunditiuM d'~tM
Cf)H))))th:Si n«ns)KH-)<))~ptus .<)~<-iMiu<Ut;))t K'fst
t)Hi'hi~toim. ')ttt'.<)tttM
i'etat a'-tuetf)Mt-tK~es.<'t)~eut ))[i:uU)t't' <)et'it)VCj)ix<ttion
p)i)K'i))tt)c
et que. <)'tn)h!UM,
t!0(-it)h<xi<)Ut' ellerésistepluspai'ttcafitMMent Ht'vo)p)ot
dela méthodecmopatttth'e.
PKAfACE v
V rMXfACË
PREMIERE PARTIE
MËMOtRES ORIGINAUX
ce faitmK)
que la
)<) nf<fH)))~
parente vy est fondée ttn!ft)tnmnt<t
nat tomh'Mt
uniquement t.n.t
sur )ttla <m..
commu-
nauté du totem, non sur des relations de consanguinité déH-
nies. Ceux qui eu fout partie sont parents, non parce qu'Ua
sont frères, cousins tes uns des autres, mais parc&
qu'its portent tous te nomde tel animal ou de telle plante.
Le ctau ne se distingue pas moins nettement de lu tribu, du
village, en un mot de tous les groupes qui ont une base, non
plus verbaie eu quelque sorte, mais territoriale. Ou bien ces
sociétés ue connaissent pas du tout l'emploi du totem, ou
bieu.s'ii arrive qu'oiies.en aient un (ce qui est peu fréquent)
il n'est plus qu'une survivance et joue uu rôle enace. C&
n'est plus lui qui confère ia uaturatisatiou. de'morne que,
aujourd'hui, le fait de porter tel ou tel nom ne nous fait pas,
à lui seul, membres de telle ou telle famille. C'est donc t&
totem qui constitue la propriétc carac~éftstiqueductan.
Ce~posé, ta pratique de t'exogamie est facttoà comprendre.
L'a homme qui appartient au cian du Loup, paf exemple, n&
peut s'unir a une femme du mêmeetan ni mémoà une femme
d'un clau dinërent, si ce ctan porte le même totem. Car si tea~
clans d'une même tribu ont toujours et nécessairement des
totems distincts puisque c'est par là et par là seulement
qu'ils peuvent se distinguer tes uns des autres – il n'en est
pas de même de ceux qui appartiennent a des tribus difïé.
rentes. Par exemple, citez les tribus indiennes de t'Am6riqu&
du Nord, il y a des totems comme le toup, la tortue, l'ours,
le lièvre, qui sont d'un emploi très générât. Or, quette que-
soit la tribu, entre deux individus du morne totem, toute
relation sexuelle est interdite'.
D'après la plupart des récits, cette interdiction s'applique &
tout commerce sexuel eu général. Quelques observateurs
rap.
portent cependant que, dans certaines sociétés, les mariages
réguliers sont seuls astreints à cette règle; les unions libres
n'auraient pas en tenir compte. Ce serait le cas dans la
tribu de Port-Lincotn, chez les Kunandaburi, chez les peu-
plades du Bas-Murray et du Dariing inférieur Mais, outre
que ces témoignages sont l'exception, la question, par elle-
meme, a peu d'intérêt. A supposer que. à un momentdonne~
la toi d'exogamie ait distingué entre l'état de mariage et ce.
.e. 11.1 1-
qu'ondevaitappelerplus tard le concubinage,ta distinction,
à l'origine,étaitImpossible,pour l'excellenteraison qu'il n'y
avaitaucuncritèreauquelou put recouuaîtreune unionrégu-
lière d'une union libre. L'Australienprend femmede toutes
lesmanièrespossibles,par achat, par échange,par rapt vio.
lent, par enlèvementconcerté,etc. Tousles moyenssontbous
et touslui sontpermis.QuelledifMrence,dès lors, peut-ily
avoirentreune concubineet une épouselégitime? Pour qu'il
y ait mariage,encorefaut-ilque le commercedes sexes soit
tenu de remplircertainesconditionsdéterminéeset dont le
concubinages'affranchit.Par conséquent,ou ne voit pas
commentfa règlede l'exogamiene se serait pas appliquéeà
toutesles relationssexuettes.Dureste,mêmechezdes peuples
avancés,en Judée, à Rome, ta prohibitiondo l'incesteest
absolueet sans réserve,JI est donc peu probablequ'elle ait
admis de ces distinctionset de ces tempéramentsdans les
sociétésinférieures car c'est à cette phase de l'évolution
socialeque l'incestea été le ptus violemmentréprouvé.Tout
au plus peut-onse demandersi parfoisil a pu jouir d'une
certainetolérancequand il était commisau cours de ren-
contresaccidentelleset sans lendemain
Tout manquementà cette défense est très sévèrement
réprimé.Le plusgénéralement,en Australiecommeen Ame.
rique,la peineest la mort'. Cependantil arrive qu'un traite-
mentdidérentest appliquéaux coupables.Chezles Ta-ta-hi
(Nouvelle-Galles du Sud) l'homme est tué, la femmeest
simplementbattue ou blesséed'un coup de lance. Chezles
tribusde Victoria,la moindregalanterieentre gensdu même
clan est l'objetde mesuresrépressives la temmeest battue
par ses proches,et l'homme,déféréau chef, est sévèrement
réprimandé.S'ils'obstineet s'enfuit aveccelle qu'il aime, il
est seatpé Ailleurs,il ne semblepas qu'une peineeu forme
soitinfligée;maisalors c'est une croyancegénéraleet iadis.
cutéequeles coupablessont punis naturellement,c'est-à-dire
par lesdieux.Chezles Navajos,par exemple,on dit que leurs
os se dessèchentet qu'ils sont vouésà une mort prochaine.
t)<tn.<
(t) AUi.i'i. < )juis)th)-)t. h's)«t)t~!)et)))tr!ag)!.
t't)ipt<ticn)ns-n')t)s
dereMuM<'<mjtt);td' prM'jucftmttnei-ynuMymc!!
d'Mmut) sf.m)Ho.
etttwitt.A'M')<!<
(~V.!)!.<))) a"</A'«m</mo<.n.tiS. Cm')'t<M<<-<t<«M<
MacM. Ut,
(3)frM'-r.Op.cil..)).:M'.<:f.
)htW!.on./hM<<-a<tan
JtoMaMM. McH)oumc,
)8<t.
?. OUMKHHtM. UK(.'MCKSTK S
– LAt'HOHtBtTtOS 5
Ur, pour le sauvage, une telle menacen'est pas un vain mot
elle équivaut a une condamnation dont les effets sont plus
tufi)i))ib)es que si elle nvoit été prononcée par des juges
humains. Car, d'après les idées primitives, les puissances
redoutables qui peuplent !e monde réagissent contre tout ce
qui les onenso avec une nécessite automatique, tout comme
font les forces physiques. Un acte qui les lèse ne peut donc
rester impuni. La conviction que le châtiment ne peut être
Évite est même tellement abso)ue,.quo très souvent l'idée
seule do ta faute commise sufut &déterminer chez le coupable
de véritables désordres organiques et même la mort. Ainsi,
les crimes dont lu société ne poursuit pas directonent la
répression ne sont pas toujours les p)us veuieis. !i en est, au
contraire, qu'elle abandonne à icurs conséquences naturellos
parce qu'ils sont d'une exceptionnelle gravité et que, pour
cette raison, l'expiation doit se produire d'eUe-nx'tne ot
comme mécaniquement'. Les vioiations de la ici d'exogamie
sont dans ce cas; il.est peu de crimes q~i passent alors pour
plus abominables.
Dans ce qui précède, n<'ns avons décrit l'exogamie sous
sa forme la plus simple: mais eito présente des modalités
plus complexes. La prohibition s'étend souvent, non pas seu-
lement a un clan, mais à plusieurs. Ainsi, dans l'Amérique
du Nord, la tribu des-Ttinkits comprend dix ctans qui se
répartissent eu deux groupes très nettement distincts, de la
manière suivante 1
pnK)))Ktt'!))"t.'M ttKL'Xt&MH'.Mn'K
Ctandt'rOtu' (:t<)))d'')it(.t-<'nom)tt'.
<)t')'Ait:h'. –dt'i'Uic.
– du))<m)'))in. dt)t.it)nn)M)'i)).
)tuH''t)ni)). <h)t)ibuu.
d<'rA)gm'. –dt)S!H)m"n.
<))Ontrouvt'nt dM ('.tit-immd)tt!U!:
tt~n:' SMot~'t! JS~ttO~Metc
{!<u<<tt)t
:MfËM/<'aJ?!)<H'<cMMMj/</f)' 3t9
S<M/ tt, p. A ft suiv.
(:!)Mot'fpm.~M<'<M)< .focx~. p. tOi.
'6 t'AKKÉË SOCtOMQtOUE. <?'?
t'Mt:)ttKM<;).tH)MAUU:Ut:t\)(:MHC.HXt'KtMA)HE
.MuOtt~n.)). X"!Htf)tuk.
C).m<t'(:umt:mvs,?'f')-t<)' 7~<.f/<'u<
'T«)«)w<'j'. ~d:))'
t) V. F)-M')'.f<~fN)Mnt.
j).<i).<:t.
(~ Curr./tM~-a<t«M /tafM,). 3~0.
(:</Cf.Kuhh'r.ZMft''<~<'«-/«c/</<-
</f<-
A'/tf.)).;iu.
– M FHOntM!T<0!<
E. CUHKttEtM. t)KL'ttCESTH N
()) v. CMM'.
f. <)< t, ton.
L'ANNÉESOOOLOMtQUE.tttCt
<t)~« f<t-M<<M-/ta/'h-0)'aonho<;o))Fn
(~- .)M<w<H'~f)'.
p.
(~ V.ptusbast'at)a)y~.)M)h-re
(t.-Gro~c.
H.ttU)tK)))MM.
LAt'MtUBtTtON
DEL'tttCHSTE H
elle qui fonde les seuls devoirs domestiques que ta société
sanctionne, les seuls qui aient une importance sociato.Si donc
e~~e~ta)L~u~iUvBjnButJa~arontepa~-e)~eHce~'M~H~
ausgjH-.sub'aj)). tputo.Ki'aisetubiuuce, .qd a dàdouuer-nais-
sance aux premières règles de t'htcesto; tout au
moins, si d'autres relations n'ont pas tard)' a avoir le même
ellet, ce ne peut être que pur analogie avec les précédentes.
Cependant, nous ne pouvons nous en tenir a ces considéra-
tious trop exclusivement dialectiques. En fait, même parmi
les sociétés les plus rudimentairesque ('on connaisse, it enest
bien peu ou, à côté des interdictions caractéristiques de !'exo.
gamie, i) nes'en rencontre d'outrés qui, au premier abord, pa*
raisscnt être d'une espèce difterente. Il importe donc de tesexa.
miner afin de voit' si reeUement elles ont une autre origine.
Les plus importantes sont <'eites qui tiennent a ce qu'on
appeiie en ethnographie le systt'me des classes.
))ans un très grand Homhrede tribus australiennes. !a divi-
sion en ctans primaires et secondaires n'est pas seule :)ne''ter
les rapports des sexes. Chaque cian est de phts divise en
deux ctai:ses que désigne un nom specia). Ces noms sont tes
mêmes pour tous les ctansd'uoe même phratrie: muisiisdit-
ferent d'une pi) rotrieul'autre, Pour une tribu qui, comme c'est
la régie en Austratie, comprend deux phratries, il y a donc
en tout quatre classes nominalement distinctes. Voici, par
exemple, quelle était cette organisation chez tes Kamitaroi
<:).X!).:Cf<))A)HHi t:U~KS
HonnuM.tt'ntntpt.
iM't)')'i–M!t)n.
t.()po.su.n..
-i_K..ht.
~"t'hnm-)' < 'iMnm-))!HH.
(Ui)bi) !K.j,
J.g..n,o. ()t'tt'ti--M)t)H.
"iKuhhi-K))).))~!).
':).A.))!CO.\f).UMK!! CUi-SKS
HottmM.t'rtttnx".
tKmnhu–Xuta.
Lh.nu. ~jj,
2''I')n'att'ie..1, )K'))))))')–)<ata.
(K..p<.t).i..) J~MaHd.~t..j,~j
(Kumbo–Hntt.
Le cSerpentnon..
j,
«)V. HiKMet ttttwttt. Op. <-< p. 43.
L'ASNËK tKM
SOCIOLOGIQUE,
D'après les règles ordinaires do l'exognmie, un homme
quelconque de la première phratrie pourrait épouser une
femme quelconque de lit seconde, (lu'elle soit de t'Emu. du
Bandicot ou du Serpent noir. Mais la division en classes
apporte des restrictions nouveties. Les membres d'une classe
de ta phratrie Ditbi ne peuvent pas se marier inditteremment
dans les deux classes de ta phratrie Kupathin, mais dans
l'une d'eties scuiement. Ainsi un Murri, qu'il soit un
Opos.
sum, un Kanguroo ou uu Lexard, ne peut épouser qu'une
Huta, et une Mata qu'un Kumbo; de même, un Kubbi, a quel.
que totem qu'it appartienne, ne peut s'unir qu'a une Ippata.
et une Kubbotaqu'a un Ippai. Mais l'union d'uu Murri à une
Ippata, ou d'un fppai a une Mata, ou d'un Kubbi à une Buta,
ou d'une Kubbota il un Kumbo, apparaît comme aussi abo-
minable que celle qui serait contractée entre deux individus
d'un mëtne ciau. Yoiia donc, à ce qu'il sembte,
uneexogamie
nouvette qui se surajoute a cc)ie du clan et qui limite encore
te champdes sélections matrimoniates.
Mais on ne peut comprendre le sens et ht portée de cette
réglementation si l'on no connait ta maniera dont ces classes
sont composées. Chacune dettes correspond à une génération
dinereute du ctun. On sait en cnet que chaque c)an. comme
chaque phratrie, se recrute exclusivement par voie ou de
filiation utérine ou de filiation aguatiquo. L'entant compte ou
dans le groupe de son pore, ou dans celui de sa mère, mais
jamais dans les deux a la fois. Si, comme c'est le cas de beau-
coup le plus général, la filiation est utérine, si l'enfant, par
suite, appartient au ctau maternel, des doux classes entre
lesquelles la population de ce clan est répartie celleà. laquelle
il Mf ran<!<)<'M<c<<' </o<~sa M~'p~c /«<(pas ~'<«'. Si celle-
Ct est une Buta, ses Htsseront des Ippai, ses filles des
Ippata.
Est-elle, au contraire, une Ippata? ses enfants seront, selon
leur sexe. ou des Kumbo ou des Buta.
C/t~xe ~M<~MK
«~Mt'tX'o! ~OHC Il MMP « Mft'cc~MP <~)«? ~Mt't'<OM p~t'.
<<PMf< et comme dans chaque clan ii n'y a que deux classes,
it en résulte qu'elles aiterncnt régulièrement. Supposons
par exemple, pour simpHner notre exposé, qu'à un moment
donné tout le ctan de t'Emu ne comprenne que des Kumbo-
Buta à ]a génération suivante, it n'y en aura plus. En effet,
les descendants des Kumbo comptent dans l'autre phratrie
parce que c'est celle de leur mère, et les enfants des Buta sont
des ïppai et des Ippata. Mais, à la troisième génération, ces
F. PUBKUEM. LA t')tOt))Xn')OK ME L'tffCHSTE t3
2''
p" KUIII)I
Kuh))i Kts1lot~t.
Knt'ota. J\ 11111
tt'pai 1 jetilitgt.
))')'!)t!t.
1
(Hnfmtttdc'i))itta.)'-ht"j,u.f tKt!htt~<)!d.-t;.)"t!)
Mut-ri MaUt. Kumbu fut!).
~)fM<t<)))1"h2'f-)L)
()':Mfmt«)MKu)mt<t<)<'ht~')~t).)
4" Kuhhi Kut"'tu.! !)')'ai )~)'.))u.
'H..fM)«)Mhu)tt-)<-)a)'e<'n.;
(Ët.f<t))t'"tM~t'dch3-~n.)
~'<~t~)ttt')~'<p''ti).<))f)m~.t't)X!))).«).u)tt Uttt'ctMt!(!
)))U'ti<'M))U'it'\ (ti~.
tio':t~.Yuif-i,pNt-
'tt!.M)uct)t,nxotttt'ut)<<f{'utiuns st'itUct-Mfnt
''M)ttf:MPHMTMtt: Mt)][<f;Mt!)')t)tAT));)!
UM)))<X'<. t'MtMftt-f. ttotttOtM.t'Ct))t)t)'<.
)"){'~t')'fttim). J~M~M .«~«MHt-«. Kat«J) AH<«Ht.
S* – t'tt~'mi X)t)tf<tj<')i. ()))<t)u Xarih.
~:Mha~dMXN)ittmMa.) (fMfmhdm (Mmji.)
A«)j)t~)ni'rtt)ttj)!tjt);)i.t)')ttj<trd' X)i)M'Kf!aH)i
Kt)rittt)t.)MXMmj..ti.) (KnfMttitdMXtnh.)
<* –
A)m!))))))!aX)t))~n')nf<u. TuMx)i K))nx'')i.
(f.ufot)!:des Tom)mjm)i) (H))f<))t<d<tN«()0t~erdi.)
S' – ~<<tma<'a .M~mM<-«. A'at~'t ~at(U<.
(KttfOt)h .)MX~MMOtt~.) (t<t Xn~i.)
(E))6M))t
Ah' Af Mh' Hf
H.t)t!M);M)!).–A))nA'K-i<t<!)T. J
M L'AXKÈH 1891
SOCtOLOOtOUE.
i'UCLUTtM )'WL'L.\TtUS
M-cutN)))h' tcttitoin- du (~ht) A. o<cu)m)t fo tcmtwt'tht Chn Il.
'tf~ratioM.
f .~))' Af M'
2- JM' /i'<'nr..)")!f'(-t.U)')1) A~ .~(<'t))'t.(.tM))'
Ah' AP~- AP–Xh'. J~' ~t– )~–A)t"
4' /?' HP–Ah") .\h' Af'i- Ar–H)/
()) Kooi!avunsrendui!ensi)))et't'ttctUtcntMco
dans le !'eMtM<'i.dcii.
~Ms en tt'prmenttmt par de;!MfMMn'sdifKfents.
chttjUf<')<m Onvoit))u<
il t'haqut!{s'MnttiMt,
tes<ttra<:tt'*rM
<'ht)n;nt.
X. CUHKHEtM.– LA i'BOmBmo!) CE ï/tNCHSTK t9
,nln,ntfe .oa,nl~ o.
dans primitifs, puisqu'elles ne sont sous cette forme que le
prolongement de ce qu'e))es étaient tout d'abord. C'est ainsi
que se produisent les systèmes un peu plus compliques que
nous avous décrits en premier Ueu(voir p.) ))
Outre que cette théorie permet d'expliquer, jusque dans ses
détails, t'organisation des dusses australiennes. elle se trouva
confirmée par plusieurs autres fait:!
K))aimptiquc que cette organisation est en partie déter-
minée parte principe do la ntiation ut6rine. Si donc nous ne
nous sommes pas trompé, on doit voir les classes s'etïacerià
ou lu filiation se fait, au contraire, en ligue masculine. Dans
ce eus en enet, d'upt'es notre hypothèse, elles n'out plus d&
raison d'être car, comme los onhtuts portent alors le totem,
de leur père, et Mon plus celui de leur mère, ils naissent et
sont eievesdans le ciun même dont ils portent )e nom. Chaqn&
génération se trouve donc placée dans les tnemes conditions
que son ainee et que la suivante eiies sont toutes endogènes.
Toute matière manque ainsi pour distinguer entre elles. La
dualité dugroupe totémique et du groupe territorial a disparu,
soit que les deux ne fassent plus qu'un, soit que le premier
ait cessé d'exister. Or c'était cette dualité qui produisait les
combinaisons alternées auxquelles correspond le système des
classes. Celui-ci, par conséquent, ne peut plus subsister que
comme une survivance sans utilité et destinée, par suite, à
décliner progressivement.
Les faits sont conformes à la déduction. Howitt lui-même a
remarque" que partout où le clan se recrute c~ <M<MM/«; ft
<Ma<!Ct(<(M, la classe n'existe pas c'est le cas citez les Nar-
riuyeri, les Kurnai, tes Chipara. Curr remarque également
')) V.Fmxc)'.7'o/<'tMMM),
69.H.
(~ 0/ <-< )). ):tX.
JH L'AKNÉKSOCtOt.Ot.tQUH.MOT
qu'ii s'est étendu aux groupes formés pur chaque sexe à t'iu-
térieurdecbaqueetan'. r.
Cesfaits, d'ailleurs, concordent avec ceux que nous avons
établis tout d'abord. Ce qui tend il renverser te principe de la
niituion utérine, c'est lu toid'exogfftnio combinée avec l'usage
d'après lequel la femme doit vivre cbex son mari; car ce sont
ces deux règles qui tont que t'entant est ptacé immédiatement
sous ta dépendance de ses parents pnternets. tandis qu'ii est
tenu tuin du ctan de sa mère. Or les mêmes causes, nous
t'avons montré, ébranlent ia société totémique et y substi-
tuent un agrégat où lit communauté du sol joue un rôle plus
important que la communauté du nom. Par conséquent,
quand tes groupes élémentaires dont est faite une tribu se
recrutent par voie de descendance masculine, il est inévitable
ou qu'ils n'aient plus rien de (otémique ou que le totémisme
n'y survive qu'auaibii. Ou bien le totem, comme dénomina-
tion collective du groupe, disparalt complètement, ou bien,
ce qui est plus fréquent, il devient nue simple étiquette, un
arrangement conveutionnel qui rappelle extérieurement l'ins-
titution disparue, mais qui n'a plus le même sens ni ta même
portée. Ce n'est plus te symbole de tou~ un ensemble do tra-
ditions séculaires, de pratiques crgatth&es et maintenues pen-
dant de longues suites degéttërations car il a été réduit à
prendre cette forme~S~Rte d'une révolution qui a emporté
ces pratiques et ces~~MtiMts.
"'h
Les explications &npré~ft~nt s'appliquent presque iden-
tiquement aux qMMquesautres interdictions sexuelles que
l'on a signalées dans les tribus australiennes et que l'on a
parto~ comme étrangères & la loi d'oxogamie,
y, .présentées
))t'))Ut')')'.)MV')wh'<Ku)'t)u!f)(p)us))n)t-))''st))'!t<))')!<itn'<)M'')<M
MtrMMt)u~uu~tM<Mttt'C''tt''wi''nK)))<t't'Nit~u~)\'t)raMty't)<)'))''
la tiœut'dt! ttUM ))t'n'Mu<))tuu)){:. n")Mt'\n)<'t)tttt''M) jmn'tttdf cetuitju'i)
<t«t)n<'à M")t~ro (Mt)MffHt);. Si ()"<)(-. <)ittx'tn' uu[t-ur.lu M'ur du ))'r"
<t tp('<;)<;t'asMundttn) t'st ()<)'jusqu'à))' t'-)ttp.<
tU)t(''t'tt''). ttSfH' )wnt!
ft
lu )t)f-rt', tjUMt')))t<)m-
t')h-t'-t)titr<i)!))et)MM[ hutnttt' pur t'ttnsMqut.'nt.
t')H)U:MHtsu suiMt' e<' 'lui it)diqu).')':ut un
('t')-)a!tn'nt!;ttt <?(Kt«"'iat<n'<pfi-
mitif.))?! e't'st o)t))))t't- ) )t-
t)U''< '-<))r'si')n)! i:<')Yt'ht pM" tt dt~))!W'r
t)Mittjtjturt!'do<'un!'<m){'"nMt!. cuntttffttou~tf )t)oH<tt'n)n!! j'ttt!-h'iKu pt'u-
))tt<du th-t'ode Kuhb'ret ~tum.'Cunuw)'- rfcutxttttttui.ot~tttt' "n n't'n
))catdunerio«cuttetun'n')<tth'n«f<Ht Mttxliens<)utKt))K ))uiUMt~t'nt «u
<t))MS)tM)tt
)<!<ox'mbre:! <h)){'f<'p)!. KoMutit'?.Mun~n ')''«! lu n'~t''m-
tiattttMxcutitto du ){mutM' jMtcmc)'lui est &c'-th'
)tt)t)it'it'Mru d f t\'t)f<mt.
<'tMutUtnUMg K)MiM))M:
t(t t"n-ti<: d<:lu ~ncMUuo'lui <"itd<tn< lesM<'u)M
<;M)t)itiuu<.
26 t'AKNKtitiOCtOt.OCtOUE.
tW
(i)!<ua<t prenons ('es t'~jxt'~ioMit tto fH<.fith' frt'rct:. <'tf.. iittns en p)v-
<'i~'r)<'M't)Sj()«s<jU<'n<'f<)ttN'v«ya!<<'Mt'Ur,(~<n)t<)"«tK')t'YW!tt)U'
)tHh'u~h'e))''x)''<)tnt)tit)f!tH))n'uttt)Uj<)HM!!)'ttt'M)<H)<)t')'!iit-t'c!!))r<'s-
Muw<)<Mcn('ttt~indh1')usd~tt'n))in'<.)i'<tttt.'Mnt)ttm't'tt'uj<'tt)))i)e!i
ttoxHnMNiost dc< n'txtxtt))' ')'* ''onsanKuinit'~ i))''))ti<)U)'st <'cMt'~<)u<!)K'U)!
ap)M')o)~ <)<<to~mc~ nutu~. ou )<ifn si t'ttci. repundoMt & 'tes ){''uuj)cs d'in-
dh'i<)usc<)tn)m'tmMtfhafUt)))res')Met<)utt'unM)<LM'L<tn't'it<
ftHitu[)sert'atuat't! tmu~ M'niicigncnt trop mtt:)nent sur c<; putut. qui aurait
une itoportanee essentielle.
2S t'ANJfÊHSOCtOMOOUH.
)M7
/t))fM<)<
(t)M")'(!'t". .S'M'tC~, p. M)..
S) L. XX.!?.
(3)O~KM~Mf. Y.9; /.t,M,V).)< 1'1\')H. <
W C't~t).' mi.(t'Ari~t')).(t..ifttittt.U~u~titt.Voit)'-<)..<)..).,-i(At<)M~
ttuth. !e .WnfW<t.?<-
c/xM)-Kinip.?.).
(S)V.Jiot)),j).9(i.
(0)Y.BMr).)n. ~')<t/.M.yo/'j)f<McA< f)~)-.)n).
)(iïi, tt). M. Ctt,
))))f)p))<t.~eMoM<!)fA)«~)<tMtco,<6K).)h-.XY.
– Annue sorio). <M7.
E. DNMfHMM.
3
34 L'AKKËE )'??
SOCKM.OUtOUE.
çonner'. Maisce qui est plus intéressant,c'est qu'elleparait
avoirété presqueétrangèreà la rédactionde notreCode.Por-
talis, dans sou exposedes motifs,n'y fait pas aitusion.Onla
trouve indiquéedans le rapport fait au Tribunal parGillet,
tnais elle y est reléguéeau secondphu. 0«~'<'~«et~MM !<<<'M
~'oh~/M ««' /« ~<<'f~Y«/f'f<' il y a, dit-il, un motif
p/t~t'/Mf,
moral pour que l'engagementréciproquedu mariage soit
impossibleà ceuxentre qui le sanget t'attiniteont déjà établi
des rapports directs ou très prochains. » Il est donc bien
invraisemblableque lesAustralienset lesPeaux-Houges aient
eu comme une anticipationde cettethéoriequi ne devait se
faire jour que beaucoupplus tard.
Cependant,cette premièreconsidérationn'est pas sufRsam-
ment démonstrative.On pourrait supposerque les hommes
ont eu confusémentconsciencedes mauvaisenets de la con-
sanguinité. sans pourtant s'en rendre clairementcompte,et
que ce sentimentobscur a été assezfortpour déterminerleur
conduite.Il s'enfaut en effet quenous connaissionstoujours
avecclartétes raisonsqui noustout agir. Mais,pourque cette
hypothèsefût recevable,encorefaudrait-ilque les mauxdont
on accuse les mariagesconsanguinsfussent réels, incontes-
tables et mêmed'une évidenceassezimmédiatepourque des
mtettigeocesgrossières pussenten avoir au moinste senti-
ment. tt~audrait mêmequ'ils fussentde nature à frapper
vivementl'imagination,de quelquemanièred'ailleurs qu'on
se les expliquât car, autrement, l'extrême sévérité des
peinesque l'on dit être destinéesa les prévenirserait inin-
teUigibte.
Or, si l'onexaminesansparti pris les faits alléguéscontre
la consanguinité,le seul pointqui paraisseétabli, c'est qu'ils
u'ont aucunementce caractèredécisifSans doute, on peut
citer des casoùelleparait avoirété néfaste maislesexemples
favorablesà la thèse opposéene sont pas moinsnombreux.
On connattde petits groupessociauxdonttes membres,pour
des raisons diverses,ont été obligésdo se marier entre eux,
et cela pendantde longuessuitesde générations,sans qu'il en
();Y.)MMtitdtUM.
Math.p. )M-t8<t.
Mf)M<fo«e)'MH~ T'<M~<«'M<<fM,)''M)x.'f<)ft.t85X, p. tS-jO et i)t-U3.
Lcif chiffre! sont reproduits dtne Huth, là. ifc.n?.
36 L'ANNEESOOOMGtQUR. 1891
..1 _1 1- t .&
qui peuvent se produire ainsi, &quelque degré qu'ils soient
nuisibles, ne sont sensibles que si ces sortes d'unions se sont
repétées pendant plusieurs générations. H faut du temps pour
que l'énergie vitale s'épuise à force d'être spécialisée. Les
conséquences de cette spéciotisation outrée ne peuvent donc
être atteintes que par une observation patiente et prolongée.
En résume, s'i) semble bien que tes mariages consanguins
créent toujours un risque pour les individus, s'il est sage de
ne les contracter qu'avec prudence, ils n'ont certainement pas
les effets foudroyants qu'on leur a parfois attribués. Leur
influence n'est pas toujours mauvaise, et, quand elle est mau-
vaise, elle ne devient apparente qu'à la longue. Mais alors,
on ne peut admettre que cette nocivité limitée, douteuse et
si malaisément observable, ait été'aperçue d'emblée parle
primitif, ni que, une fois aperçue, elle ait pu donner naissance
a une prohibition aussi absolue et aussi impitoyable. L'ère
des discussions soulevées par ce problème est loin d'être
close; les théories les plus opposées sont encore en présence ~t
la question môme n'est soupçonnée que depuis peu les faits
ne sont donc pas d'une évidenceet d'une netteté teties qu'ils
aient pu saisir l'esprit du Muvuge. Lui qui d'ordinaire sait
si mal distinguer les causes, relativement simples, qui déter-
minent journellement la mort, comment aurait il pu isolerl'
ce facteur si complexe, enchevêtré au milieu do tant d'autres,
et dont l'action, lentement progressive, échappe par cela
même &t'observation sensible? Surtout, il y a une frappante
disproportion entre les inconvénients réels de la consan-
guinité et les sanctions terribles qui punissent tout manque-
ment à la loi d'exogamie. Unetelle causeest sans rapport avec
l'olfet qu'on lui prête. Si encore on voyait les peuples se
comporter d'ordinaire avec cette rigueur dans des circons-
tances analogues Maisles mariages entre vieillards et jeunes
filles, ou entre phtisiques, ou entre neurasthéniques avérés,
entre rachitiques, etc., sont autrement dangereux, et'pourtant
ils sont universellement tolérés.
Mais MKet'a~OM~M.<<~C&<PP encore, c'est que ~'M'O~tNM tt<'
KoM<<f)t<
<;«'«?rapport m<Mt<!< arec la coHso~ttt-
et M('<))t<<<«'r<'
t)M< Sans doute, les membres d'un même clan se croient issus
d'un même ancêtre; mais ii yaune énorme part de fiction dans
cette croyance. En réatité, on appartient au clan dès qu'on en
porte le totem, et on peut être admis à le porter pour des rai-
sons qui ne tiennent pas à la naissance. Le groupe se recrute
– t'AfROUtOTtOK
E. MHtUtKm. DEL'tKCMTE 37
presqueautant~aradon.tiotLque~Mr. gén.ératJQU.Les prison-
niersfaits~&laguerre, s'ils ne sout pas tués, sont adoptes
trèssouventmême,un eian eu incorporetotalementou par-
tiellementun autre.Toutle monden'y est donc pasdu m6m&
sang.D'aitleurs.on y comptetrès souventun minierd'indi-
vidus, et, dans une phratrie,plus encore.Lesunionsainsi
prohibéesne se nouaientdonc pasentre prochesparents, et
parsuiten'étaientpas de cellesqui risquent de compromettre
gravementune race. Ajoutezà cela que les mariagesau
dehorsn'étaient pas interdits, que des femmesétaientcer-
tainementimportéesdes tribus étrangères alors mémoque
l'exogamien'était pas de régie; il se produisaitdonc,en fait,
des croisementsavec dos élémentsétrangers, qui venaient
atténuer les effetsque pouvaientavoir tes unionsconclues
entretropprochesparents.Ainsinoyésdans l'ensemble,il ne
devaitpas être facilede les déméier.
Inversement,l'MOjsjjtL~cM'~Jf~c~N~.foKM~Mt'Hs
<~j'a~'oc~. Les enfants du frère de ma mère apparte-
nant, sousle régimede la filiationutérine, a uneautre phra-
trie que mamèreet que moi,je puis les épouser.11y a plus:
à partir du momentoù le souvenir des liens qui unissaient
entre eux les clansd'unemêmephratrie eut disparuet où.le
mariageeut lieu d'un clan à l'autre, frères et sœursde père
purentlibrements'épouser. Par exemple,chez les Iroquois,
un membrede la division du Loup.peut très bien s'unirà
unefemmede la divisionde la Tortue,et avec uneautre de
la divisionde.l'Ours.Maisalors, commel'enfantsuit la con-
ditionde la mère,lesenfantsde cesdeuxfemmesressortissent
à deuxclansdinérents l'un est un Ours,l'autre une Tortue,
et par conséquent,quoiqu'ils soient consanguins,rien ne
s'opposeà ce qu'ils s'unissent.Aussi,mêmedes peuplesrela-
tivementavancésont-ils permis le mariage entre frèreset
swursde père. Sarah, la femmed'Abraham,était sa demi*
sœur', et il est dit au livre de Samuelque Tamar eût pu
épouserlégalementson demi-frèreAmmon'.Onretrouvetes
mêmesusagescheztes Arabes°, chezles Slavesdu Sud qui
pratiquentle mahométisme A Athènes,une filledeThémis-
x!t.)S
())Gcntsc.
Samuel, Xtt), t3.
<~Smith.KOt~/t'p
<!))<< Lif<fy.tt'a&to,
Ma<')'f< p. XKt.
(~KnmM. Sille<M<<
BfftMcA )). 1.
(/<Sa<M(tt'<'K,
? L'AKKÉKMCtOMGtQL'H.ttM
tociea épouséson frère consanguin Che!:tousces peuples,
pourtant, Hncesteétait abhorr6 c'est doue que la réproba-
tiondont il était l'objetne dépendaitpasde !a consanguinité.
!V
tt)Kuripid<H(/<'Mt)<t~Ke,Y.t7S..
(!) PoWtro <'o)np)<'t. )Ment«)t)))ons
un'' hypothèsede W''s(t'nnan'k (On-.
</iMt~MM<!r)<!)/<p.307):)'))on'u)'<)t')'in<teM'r<tittn!!UM('tivcctc<'t
instinct serait ut<fft't'tde la cohtthittition.Cc))c-i fiu~'t'Uut'raiLte d)!))'
soïno). L'i'teo<tv<ntetc déjà <')«)«!par Morit: \Vtf{nct'(in A~<MHH<Mt, t8M,
)).SO). Mat<c)t<*n e Mmnut à
)!'ap)))i<)Ut't't'<'xonmui<pux'jttc les pnrtBUf!'
')'nn n)'~n)otnimnne cohtthitentpt)!i''niSt'tnhh'<'t vivt'ntnx~ttu'pertoit!dans
')<<distnets torritorianx ttiMtients.Nous vcn'<)t)sp))~ ))M <)ucfeUf e)t))U-
catiun ne vaut pas dtvanta);c pour tes formes plus ~centei: de rinceittc.
(3) Lo mot est entpnttttc t la langue potynthiicnne mais la chose est
anh'o'Mttc.
40 L'AKNÉB BOC)OMt:)QU)!.<M7
Crawtey.<)tM< in J-
f«&etM, )8' p.
~) Ct'ttwtcy.
p.tït.
t3) )')<jfi!. Op. <-< t. (<. t70.
(t) LM titits M'nt innumbmbte~. Y. )')<)!?. toc. <-<<.
(5)Pluss.Op.Cf~là.Ht.
(6)KohhT. MeftecA/fd.r<-M,cM'. )<.)?.
</<?\Mt~-Mw,
t?)Mvititju'xv,t9et suiv.
(<) Lévitique, <)t, 18.
44 1891
t/ANKJ~RSOCtOLOCtOUK.
ïtu.
(t)Cntwtt'y,
(~ /tM.,t2t.
(3)/&M..~ti.
(t) /M< ~M.
(St Y. Lucien Athuo. /7« p~t'/c;- (~ A<w)MtM </M~a~' f/M ~MM~
<~a'M <<!/<tM~«e<'a't)!tf. t'ari)!, ))!'?.
M. MttKtttitH. LA )'M)M)Bt'nOt) t))i jL'tMCESTE 47
ci Ina var.fnu
Maissi les vertus n,nrrS..wesn oil..tl.n.l.nn r.1:v
moques attribuées au sang expliquent
l'exogamie, d'où viennent-elles ettes mêmes?Qu'est-ce qui a
pu déterminer tes sociétt''sprimitives à prêter au liquide san-
guin de si étranges propriétés' – La réponse cette question
se trouve dans le principe même sur lequel repose tout le
système religieux dont l'exogamie dépend, a savoir le toté-
misme.
Le totem, avons-nous dit, est l'ancêtre du ctan et cet
ancêtre n'est pas une espèce animate ou végétale, mais tel
individu en particulier. tel loup, tel corbeau déterminé'. Pat-
conséquent, tous tes membres du chu), étant dérives de cet
être unique, sont faits de la même substance que lui. Cette
identité substantielle est même entendue dans un sons beau-
coup plus littéral que nous ne pourrions imaginer. En enet,
pour le sauvage, les fragments qui peuvent se détacher d'un
organisme ne laissent pas d'en faire partie, maigre cette sépa-
ration matérietto. Grâce etune action u distance dont la réalité
n'est pas mise en doute, un membre coupé continue, croit-on,
a vivre de la vie du corps auquel il appartenait. Tout ce qui
atteint l'un retentit dans l'autre. C'est que ln substance vi-
vante, tout en se divisatit, garde sonunUé. Elle est tout entière
en chacune do ses parties, puisqu'çn agissant sur la partie on
produit tes mêmesenets que si l'on avait agi sur le tout. Toutes
les forces vitales d'un homme se retrouvent dans chaque par-
celle de son corps, puisque t'enchi'ntcur qui en tient une (les
cheveux, par exemple, ou les ongles) et qui ta détruit peut,
pense-t-on, déterminer la mort c'est le principe de la magie
sympathique. H en est de même de chaque individu par rap-
port à t'être totémique. Celui-ci n'a pu donner naissance à sa
postérité qu'en se fragmentant, mais il est tout entier dans
chacun de ses fragmenta et il reste identique dans toutes ses
divisions et subdivisions à t'innni. C'est donc à ta lettre que
les membresdu clan se considèrent comme formant une seule
chair, une seu)e viande un seul sang', et cette chair est
celle de t'être mythique d'où ils sont tous descendus. Ces con-
p. ~0 et suiv.
0) Y.rAfM'9'ox of</«S<'Mt«<-<.
tit L<?vi<ttju'
xvu.it.
E. OUHKXEtM. LA PKomBtTMK DE L'tNCKSTt! ?
f.l. 1 IS.A.
cottectivitc'. Par conséquent, 2!il y.Iim.
a un dieu win..n ..hnrrnn
dans chaque
organisme individuel (car H est tout entier dans chacun;, et
c'est dans le sang que ce dieu réside; d'où it suit que le sang
est chosedivine. Quand il s'écoute, c'est te dieu qui se répand.
D'un autre eôtS,noussavons que le tabou est la marquemise
suc tout ce qui est divin it est donc naturel que le sang et ce
qui !econcernesoient égalementtabous, c'est-à-dire retirés du
commercevulgaire et de ta circulation. C'est un principe dans
toutes les sociétés totémiques que nul ne doit manger d'un
animal ou d'une plante qui appartient à tu même espèce que
le totem on ne doit pas même y fouetter parfois il est
défendu d'en prononcer te nom'. Puisque te sang soutient
avec t<' totem des relations tout aussi étroites, it n'est pas
surprenant qu'il soit l'objet des mêmes prohibitions. Voilà
pourquoi il est défendu d'en manger, d'y toucher, pourquoi
le sol ensanglanté devient tabou. Le respect religieux qu'il
inspire proscrit toute idée de contact, et, puisque ta femme
passe pour ainsi dire une partie de sa vie dans le sang, ce
mémo sentiment remonte jusqu'à elle, la marque de son
empreinte et t'isole.
Une raison accessoirea. probablementcontribue à renforcer
encore ce caractère religieux de la femme et l'isolementqui en
résultait. Dansles clans primitifs, ta Mtiationétait exclusive-
ment utérine. C'est le totem de ta mère que recevaient les
enfants. C'est donc par les femmes et par elles seules que se
propageait ce sang dout ta commune possession faisait l'unité
du groupe. A cet égard, ta situation de l'homme était à pou
près cette quele droit romain fit plus tard à ia femme le clan
dont it faisait partie s'arrêtait à lui il était /!M<xM~OMM)!
/<!?<<<?<!«?. Donc,puisque ie sexe féminin servait seul à per-
pétuer le totem, le sang de ta femme devait sembler plus
étroitement en rapport avec la substance divine que celui de
l'homme par conséquent, il est vraisemblable qu'il acquit
aussi une valeur religieuse ptus haute, qui se communiqua
naturellement à la femme elle-même et la mit complètement
à part.
On peut maintenant s'expliquer d'où vient que les interdic-
tions sexuelless'appliquent exclusivement aux membres d'un
même clan. Le totem, en cttet, n'est sacré que pour ses fidèles;
ceux-ta seuls sout tenus de le respecter qui croient en des-
cendre et portent ses insignes. Mais un totem étranger n'a
rien do divin. Un homme qui appartient au clan du Lièvre
doit s'abstenir de manger de lu viande de lièvre et se tenir &
distance de tout ce qui rappelle même la forme extérieure de
cet animât mais il u'a aucune obligation vis-à-vis des ani-
maux qui sont adorés par tes ctans voisins. Il ne reconnaît
pas leur divinité, parceia seul qu'il n'y voit pasdesancétres.
U n'a rien à en craindre, de même qu'ii n'a rien à en attendre.
JI est hors (te leur sphère d'action. Si donc l'exogamie lient,
comme uous avons essayé de le prouver, aux croyances qui
sont la hase du totémisme, il est naturel qu'elle aussi se soit
renfermée dans l'intérieur du clan.
Sans doute, avec le temps, surtout quand les raisons pre-
mières de ces prohibitions cesseront d'être senties par les
consciences, le sentitn"nt qu inspiraient spécialement les
femmes du ctau se généralisa en partie et s'étendit, dans une
certaine mesure, jusqu'aux étrangères. Les manifestations
menstruelles des unes et des autres sont trop sensiblement
les mêmes pour que les unes apparaissent comme indifférentes
et inoneusives quand les autres sont à ce point redoutées.
C'est pourquoi plusieurs des interdictions qui concernent tes
premières se communiquèrent aux secondes, et la femme
en gênerai, quel que fut son ctan, devint.l'objet do certains
tabous. Cette extension se produisit d'autant plus facilement
que ces consciences rudimentaires sont un terrain de prédi-
lection pour tous les phénomènes de transfert psychique les
états émotionnels passent instantanément d'un objet à un
autre, pourvu qu'il y ait entre le premier et le second' le
moindre rapport de ressemblance ou même de voisinage.
Mais, précisément parce que cette assimilation était due à un
simple rayonnement secondaire des croyances qui étaient à
la racine de l'exogamie, elle ne fut que partielle. La sépara-
tion des sexes ne fut complètequ'entre hommes et femmes du
même ctau notamment, ce tut seulement dans ce cas qu'elle
atta jusqu'à l'interdiction de tout commercesexuel.
On objectera peut-être que généralement te sang menstruel
passe pour être plutôt en rapports avec des puissances mal-
faisantes qu'avec des divinités protectrices; que le primitif,
en s'écartant de la femme, se donne à tui-meme comme raison
qu'elle est un foyer d'impureté, loin qu'il en fasse un être
H. CUKKHHtM. t.A t'HOtttBmON DE t.'mCKSTH 85
f))RaMt'MN"</S/<t).Rt-
(~t'ht~Mtt'Wt.).)~.
~:t)Strm-k. ~<-rWM/<!tf<Y//aM&«f/<MfKf!<'A/f<'f/.MMtti')),)8NS.p. )t-M.
Cr.t:rttw).'y.j).!U.
B. MHKMEtM. LA PHOHMITMS DE t-'tKCKSTE 87
Vi1
rise à supposer qu'il ait été prohibe avant que chaque peu-
plade se fut divisée en deux ctans primaires au moins; car la
première forme de cette proinbition que nous connaissions, à
savoir l'exogamie,apparaît partout comme corrélative à cette
organisation. Or, cetie'ci n'est certainement pas primitive.
La société a du former une masse compacte et indivise avant
de se scinder en deux }<t'oupesdistincts et certains des
tableaux de nomeneiature dressés par Morgan confirment
cette hypothèse. Mais alors, si tes relations familiales et tes
relations sexuelles ont commence par <!treindistinctes, et si
elles sont retournées tant de fois à cet état d'indistinction, on
n'est pas fondé à croire que, d'elles-mêmes et pour des rai-
sous internes, elles Étaient nécessitées a se différencier. Si
l'opinion les oppose, il faut que quelque cause, étraugëre à
leurs attributs constitutifs, ait déterminé cette manière de
voir.
Et on effet, on no voit pas comment cette différenciation se
serait produite, si !e mariage et ta famille n'avaient été préa-
lablemeut contraints de se constituer dans deux milieux dif-
férents. Supposez que, en règle (;<*n6rafe,les hommes se
soient unis n leurs procites parentes, notre conception du
mariage serait tout autre; car la vie sexuelle ne serait pas
devenue ce qu'elle est. Elle aurait uu caractère moins pas-
sionnel, par cela seul que le goût des individus y jouerait un
moindre rôle. Elle laisserait moins de place aux libres jeux
de l'imagination, aux rêves, aux spontanéités du désir, puis-
que l'avenir matrimonial de chacun serait presque tixe dès sa
naissance. En un mot, par cela seul qu'il se serait élabore au
sein de la famille et que la raison do famille lui eût fait la
loi, le sentiment sexuel se serait tempère et amorti il eut
pris quelque chose de cette impersonnalité imperative qui
caractérise les sentiments domestiques, li en serait devenu un
aspect particulier. Mais, par cela même, il s'eu serait rap-
proche, et, étant a peu près de môme nature, il n'aurait ou
aucun mal à se concilier avec eux. Qu'est-cedonc qui a pu
mettre obstacle à cette assimilation ? Certes, la question ne
se pose pas une fois qu'on suppose l'inceste prohibe car
l'ordre conjugal, étant dès lors excentrique à l'ordre domes-
tique, devait nécessairement se développer dans un sens
divergent. Mais on ne peut évidemment expliquer cette prohi-
bition par des idées qui, manifestement, en dérivent.
Dira t onque, de lui-même,ce penchant se refuse à ces tem-
M ~'ANt<É8S(M:)M.(M)OU)!.t)tM
péraments? Mais ce qui prouve bien qu'il N'y est nullement
réh'actaire, c'est qu'il les a docilement subis toutes les fois
que cela s'est trouvé nécessaire, c'est-à-dire toutes les fois que
l'inceste a été permis et usité. Car certainement, dans tous
ces cas, ce ou sout pas les relations domestiques qui out cédé
et qui se sont mises au ton des relations sexuelles la famille,
ne pouvant s'accommoder d'une discipline aussi retâchée,
n'eût pu se maintenir dans cesconditions, ui, parconsequent,
la société. Ht d'aittcurs d'où viendraient ces résistances)' On a
dit parfois, il est vrai, que l'appétit sexuel fuit instinctive-
ment la famitte parce que )a cohabitation prolongée a
pour euet de t'endormir. Mais c'est oublier que l'accoutu-
mance n'est pas moindre entre époux qu'entre parents Elle
ne devrait donc pas produire ptus d'effet dans un cas que
dans l'autre Et puis qu'aurait pu cette vague veiteité du
désir contre les raisons impérieuses qui poussaient lu famille
à se recruter dans son propre sein'? Car on a trop perdu de
vue les complications et les difficultés iufinies au milieu des-
quelles l'humanité a du se débattre pour avoir prohibé
l'inceste. I! (attut d'abord que les familles s'arrangeassent
pour échanger mutuellement leurs membres. Or des siècles
se passèrent avant que cet échange tût devenu pacifique et
régulier. Que de vendettas, que de sang verse, que de négo-
ciations laborieuses furent pendant longtemps la consé-
quence de ce régime! Mais alors même qu'il fonctionna
sans violence, il eut pour effet de rompre, à chaque généra-
tion. l'unité matériettc et morate de la famille, puisque les
deux sexes, parvenus à ta puberté, étaient obligés de se séparer,
et que i'ua d'eux (ce fut généralement la femme) s'en allait
vivre chez des étrangers. Cettescission périodique mit notam'
ment les sociétés en présence do cette douloureuse alterna-
tive ou refuser à la femme toute partdu patrimoine commun,
et ta laisser par conséquent à la charge et sous la dépendance
de la famille où elle entrait ou, si on lui accordait des droits
plus ou moins étendus, la soumettre à un contrôle laborieux,
a une surveillance compliquée, pour empêcher que tes biens
dont elle avait la jouissance pussent passer dénutUvemeat
)'id<h;
)t; Xo))t.oupt'uoto))!' ù M. SimMtt.'),~fe H't'ftMMM~ox'/te(UMcttt:
du \'uss. 3 MtlUjum ttM)4).
ji!)Uui))'*ur!un )t pu, ttvt'ettutanttt'ojtpan'nrt',fuMtt'nh'
))tthusocon-
)min', n sa~voit-')Ut'h' contact')f tous~'siuitant~stimuletesd<)rs eo
leurutfnmtdesuccastune.
K. nUBKMMM. LA PKOfttBtTtONCE L'tNCESTH C8
i!n< ai
besoins' si <)na
des M)i)tnns
rtilsons ftMnotH
depuis tonetamna
longtemps ffubUées n'avaient ¿
oubliées n'avaient
déterminé les sexes à se séparer et &tonner en quelque sorte
deux sociétés dans la société; car rien, ni dans la constitu-
tiou de t'uu ni danscelle de l'antre, ne rendait nécessaire une
semblable séparation.
La présente étude, en dehors do ses résultats immédiats,
peut donc servir à montrer, par lui exemple topique, l'erreur
radicale de ta méthode qui considère les faits sociaux comme
le développement logique et tétéoiogique do coucopts déter-
mines. Ou aura beau snaiyser les rapports de parente, t'«a<M-
~'«t'<o,on n'y trouvera rien qui implique entre eux et les
rapports sexuels uue aussi profonde incompatibilité. Les
causes qui ont détermine cet antagonisme leur sont exté.
rieures. Assurément, on ne saurait trop le répéter, tout ce
qui est social consiste en représentations, par conséquent
est un produit de représentations. Seulement, ce devenir des
représentations collectives, qui est la matière même de la
sociologie, ne consiste pas dans une réalisation progressive
de certaines idées fondamentales qui. d'abord obscurcies et
voilées par des idées adventices, s'en afïranchiraient peu à
peu pour devenir de plus en plus complètement eties-mémes.
Si des états nouveaux se produisent, c'est, en grande partie
parce que des états anciens se sont groupés et combinés.
Mais nous venons de voir, et dans des cas essentiels, comment
ces groupements pouvaient avoir une tout autre cause que la
représentation anticipée de la résultante qui s'en dégage.
L'idée de cette résultante n'est donnée que quand la combi-
naison est faite; elle no peut donc eu rendre compte. C'est un
euet plus qu'une cause, quoiqu'elle puisse réagir sur les.
causes dont elle dérive elle a besoin d'être expliquée plus
dans les propriétés du sang
qu'elle n'explique". 11n'y a rien
(t) Hi~t n'' dit d'ai)t<m'! ')u'-'< ))'Muin< tM-~oifttt))U!)<tf<tiuMrt~tm
par ')Mbciiuins
n''utra)i'!<~ IlssutMt)t<'Mt
<'onh)iir'"). ))!« ~[t-<omms j)t'o-
fund!!qMccouxqui ttxnt
! t)'t)':< <)'"<
i'h''Mn'tiUivc~ &rhK'Mt'
)a)LestitatsnouveauxpNU'cn) <~n'(hxuussiaux <'))an){fm''nts f;nt sn
jtfoduiM'nt (t)in<)eeub~Mtsu<-iu)<?t'n'hx'ptus Krandfdu ~-n-ituin'.
ptui!numttn'Ui't',
)f<tpo))tti"n phts d'n!it',~'tt'.!<ou<huions de ''ôt'i('e<
de n"uvaut<i Mxqucfh' h' t'on~idt'tttUutM
)'uu!<ea cxpo~c~ ci-dessM
!app)i<)oent Mteofo plust'vidt'nxMfnt.
(3)Voilàco<)annou:!avot):;voutudire,<tnandnousavo«)!'t v"'nt a)))t'un)
</e/a .M«/f.mcM..p. 30)'t'h- notn:iduode ta.nx'm)'-
)«<'</<<? 'tes
n'xte<tnomtMqui fonctiontx'nt ~<msnos yeux.Cesn'-ft)' sontdunu<!B<
daix dM n'pn'Mttttttion! mai!)tmtn' concuption f~ncmto(tela <))om)')
MM pr~idcpas à )&co)M.h'u''ti))n e~mcntairt's,u))«
dt*ces r''prt's'n)atit)n<
70 t'AN~ÉH SOCtOMOQUE. ~9?
t'xrM.i-fMMKf.
ulmnln rlnni i~n nnfwnn mnioan hfnu nvnnianaia inni an·ihoa tlwna
simple, dont la nature puisse être exprima tout entière dans
une seule formule. t'uur en avoiria définition, il faut sommer
toutou ces formes spécialesdo l'association et toutes los forces
qui en tiennent unis les éléments. n ne peut pus y avoir de
société où ces combinaisons variées ne se rencontrent. S'~ns
doute, chacune d'elles, prise à part, peut disparattre sans que
le groupe total disparaisse mais c'est que, citez tous les
peuples connus, il un subsiste toujours un nombrf sufMsant.
Que si ou tes supprime toutes par la pensée, il u'y Il plus de
société du tout'.l,
Afin d'illustrer par un exempte la méthode ainsi définie,
jo voudrais, dans cet urlicle, rocttorciter les formes spécifiques
par iesfjueties les sociétés, en tant que telles, se conservent.
Par société, je n'entends pas seulement t'enscmbte comptexe
des individus et dos groupes unis dans une même commu-
nauté politique, Je vois une société partout on des hommes
se trouvent en réciprocité d'action et constituent une unité )Î
permanente ou passagère. Or, dans chacune de ces unions
se produit un phénomène qui caractérise égnlement h vie
individneUe; à chaque instant, des forces perturbatrices,
exterues ou non, s'attaquent au groupement, et, s'H était livré
à leur seule action, eties uo tarderaient pas a le dissoudre,
c'ost-a direaon transférer les éléments dans des groupements
('trangers. Mais a ces causes de destruction s'opposent des
forces conservatrices qui )))!)intiem)C))teusetnbte ces été-
monts, assurent leur cohésion, et par là garantissent l'unité
du tout jusqu'au moment o~'t,comme toutes les choses ter-
restres, ils s'abaudoum'Mttaux puissances dissolvantes qui les
assiègent.
A cette occasion, on peut voir combien il est juste de pré-
senter lu société comme une unité ~t« ~t'«t'<'< distincte de
ses éléments individuels. Car les énergies qu'elle m'<ton jeu
pour se conserver n'ont rien do commun avec l'instinct de
conservation des individus. EUe emploie pour cela des pro-
cédés tellement différents que très souvent ta vie des indi-
vidus reste intacte et prospère aiors que celle du groupe
s'afïaibHt, et inversemeut. Pins que tous les autres, ces faits
Il
toi au!
toi qui fait
fait succéder
succÈdet' au père le
au nère le Ois désignédanui)!
n)sd6st<rné depuistnnctxmnc
longtemps
pour le trône et à
toujoursprêt l'occuper. En tant qu'il se
transmet héréditairement,le gouvernement est indépendant
des qualitéspersonnoiiesdu prince or, c'est le signeque la
cohésionsocialeest devenueune réalité objective,pourvue
d'une consistanceet d'une durée propres,et qui n'est plus
subordonnéeà tous les hasardsdes existencesindividuelles.
Cequ'on a justementtrouvéd'absurdeet de nuisibledansle
principe de l'hérédité, à savoirce formalismequi permet
d'appelerau pouvoiraussibien le moinscapableque le plus
méritant, cela mêmea un sens profond car c'est la preuve
que la forme du groupement,que le rapport entre gouver-
nantset gouvernéss'est nxé et objective.Tant que la consti-
tution du groupe est incertaineet vacillante,les fonctions
directricesexigentdesqualitéspersonnellestrès déterminées.
Ainsi,le roi grec des tempshéroïquesnedevaitpas seulement
être brave, sage et éloquent; il fallait encore qu'il fut un
athlète distinguéet même,dansia mesuredu possible,excet-
lent laboureur, charpentier et constructeurde vaisseaux.
D'unemanièregénérale,là oùl'associationest encoreinstaMe,
elle veille,commec'estson intérêt, à ce que le pouvoirne
soit donné qu'après une lutte et une concurrenceentre les
individus.Maislà où ia formede l'organisationsocialeest
déjà solideet définitive,alorsles considérationspersonnelles
deviennentsecondaires.C'est le maintien de cette forme
abstraitequi importe, et le meiHeurgouvernementest celui
qui exprime le mieux la continuitéet l'éternitédu groupe
ainsi constitué.Or c'est le gouvernementhéréditaire,car il
n'enest pas qui réalisepluscomplètementle principed'après
lequel le roi ne meurtpas.
Ht
e.ew~o~a
soustrairece f,t~
bien commuaàa toute cause a,de destruction,à
peu prèscommeon soustraitle pouvoirpersonne!aux acci.
dentsdepersonnesen proclamantl'immortalitéduprince. Le
moyenle pius fréquemmentemployédans ce but c'est la
mainmorte,ce systèmed'après lequel les biens de l'associa-
tion, qui,en tant que tels, doiventêtre éternels,sontdéclarés
inaiiénabies.De mêmeque la natureéphémèrede l'individu
se reflètedansle caractèrepérissabledesa fortune,à la péren-
nitédu groupecorrespondl'inaliénabilitédu patrimoinecol-
lectif.En particulier, le domainedes corporationsecclésias-
tiquesressemblalongtempsà la cavernedu lionon tout peut
entrer, maisd'oùrienne sort.L'éternitédeleursbienssymbo-
lisaitl'éternitédu principequifaisaitleurunité.Ajoutezà cela
que les biens de mainmorteconsistaientessoutietiementen
biensfonciers.Or,contrairementaux meubleset, en particu-
lier, à l'argent,lesbiensen terre jouissentd'une stabilité,d'une
perpétuitéqui en faisaitla matièredésignéede la mainmorte.
En même temps, grâce à leur situation déterminéedans
l'espace,ils servaientcommede pointfixeautourduquelgra-
vitaienttous leurs copropriétaires,tant par dévouementà la
chosecommunequeparsoucideleursintérêtsbien entendus.
C'estainsi que la mainmorten'était pas seulementunesource
d'avantagesmatériels;c'étaitencoreun procédégénial pour
consoliderl'unité collectiveet en assurerla conservation.
Cette objectivité que la mainmorte et le ftdéicommis
donnentaux biens collectifsen les soustrayantà l'arbitraire
desindividus,lesassociationsmodernesessaientde la réaliser
par d'autres moyens,maisqui tendentau mêmebut. Ainsi,
nombred'entreelleslient leurs membresen établissantque,
s'ils se retirentde l'association,ils ne pourrontrecouvrerce
qu'ilsauraientverséà la caissecommune.C'estla prouveque
la sphèredes intérêtssociauxs'est constituéeen dehorsde
celleoùse meuventles individus,quele groupevit d'une vie
propre,qu'il s'appropriedéfinitivementles élémentsqu'il a
unefoisreçus et rompt tousles liens par lesquelsils se rat-
tachaientà des propriétairesindividuels.Désormais,11ne
peutpas plus les rendre à ces derniersqu'un organismene
peut restituerles aliments,qu'il s'est une foisassimilés,aux
êtres qui les lui ont fournis.Ce mo<<)M ~'of~fK<<tne favorise
pas seulementpar ses résultats directs l'auto-conservation
de la société,mais il y aide aussiet surtout en faisantvivre
dans l'esprit de chacun de ses membresl'idée d'une unité
– COHMEffT
StMXEL. LESfOHMES
XOOAUM
SBMAtKTtKttNEttT
83
sociale, supérieure aux particuliers et indépendantedes
capricesindividuels.
Cettemémotechniquesociologique seretrouve,maisencore
reuforcée,dans uneautre règleadoptéepar certainesassocia-
tions eu cas da dissolution,elless'interdisentde partagerla
fortunecommuneentre leurs membres,mais la lèguent à
quelque société qui poursuit un but analogue. De cette
manière, ce n'est plus seulementl'existence physique du
groupequi se maintient,c'estsonidée,qui se réincarnedans
le groupehéritier et dont la continuitéest garantie et, pour
ainsi dire, manifestéepar cette transmissiondes biens.C'est
particulièrementsensibledansunassezgrand nombred'asso-
ciationsde travaiHeursqui se formèrenteu Francolors de la
révolutionde 1848.Dansleurs statuts, le principe on vertu
duquel le partage est défendureçut uneextensionnouvelle.
Lesassociationsd'un mêmemétierformaiententreelles un
syndicat auquel chacuneléguait éventuellementce fonds
qu'elles ne pouvaientpas partager. Ainsise constituaitun
nouveaufondssocialof)lescontributionsdes sociétésparticu-
lièresvenaient se fondreen une unité objectived'un genre
nouveau,commelescontributionsdes individusétaientvenues
se perdre dans le fondsparticulierde chaqueassociation.Par
là, l'idée qui était i'âmede ces groupesélémentairesse trou-
vait commesublimée.Le syndicatdonnait un corps et une
substanceà ces intérêtssociauxqui, jusque'ta, n'avaienteu
de réalitéque dans cesassociationsplus restreintes; le prin-
cipe sur lequelelles reposaientétait éiovéàune hauteur où,
si des forces perturbatricesne s'étaient rencontrées,il se
serait maintenu invariable,au-dessusde toutes les fluctua-
tionsqui pouvaientsurvenirdansles personnescommedans
leschoses.
!V
de nnnn6rido
Cette dualité rln
(~AttA rlunlifd
procédés 'n..nnll aon., e~ln~
correspond sans doute à quelque
trait générai de la nature, car on en retrouve l'aualogue
jusque dans )e monde physique. Un corps résiste &ta disper-
sion dont le meaaceut tes chocs, soit par sa dureté et une
cohésion tettement massive de ses cléments que l'assaut des
forces extérieures ue change rien a leurs rapports, soit par sa
plasticité et son élasticité, qui cède, sans doute. &la moindre
pression, mais, en revanche, permet au corps de reprendre
aussitôt après sa forme première. Étudions donc t'un et
l'autre de ces procédés d'auto.euuservation sociale.
Le procédé purement conservateur parait surtout convenir
aux sociétés faites d'éléments disparates et travaiiiées par des
hostilités latentes ou déclarées. t)ans ce cas, toute secousse,
d'où qu'elle vienne, est un danger; même tes mesures tes plus
utiles, s'il en doit résulter un ébramement quelconque,
doivent être évitées. C'est ainsi qu'un t~tat très compliqué et
dont l'équilibre est perpétuetiemeut instable, comme l'Au-
triche, doit être, en principe, fortement conservateur, tout
changement pouvant y entratuer des troubles irréparables.
C'est même, d'une manière générale, l'effet que produit i'hé-
térogunéité desétonents dans tes grandes sociétés, tant que
cette hétérogénéité ne sert pas, au contraire, a renforcer.
grâce à une harmonieuse division du travail, l'unité inté-
rieure. Le danger vient de ce que, dans les couchesdii!éreotes,
et parfois même de tendances opposées, dont est fait un
pareil État, le moindre ébrantement doit nécessairement avoir
tes contre coupsles plus variés, t'ius la cohésion intérieure du
groupe est faible, plus aussi toute nouvelle excitation de la
consciencesociale, tout appel a uxréformes publiques, risquent
d'augmenter encore tes oppositions; car il ya a milleroutes
par où tes hommes peuvent diverger tes uns des autres et,
très souvent, une seule qui leur permette de se rencontrer.
C'est pourquoi, ators mêmequ'un changement, par tui-méme,
pourrait être utile, it aurait toujours i'mconvéaient de mettre
en relief l'hétérogénéité des éléments, comme la simple pro-
longation de lignes divergentes rend plus sensible leur diver-
gence'.1.
t)) Quet')''))ran)en)t't)t))rm)H)t pur h"!t!t)''tn'.<~'r\'esouvent&f'itMfcr
ta <-t)ht'.<ion~<M-im)<!
t't. par fonsutjm.'nt. ?)ttatnt''nir)tMfot'tne!'')'' )'Ht!tt.
)')'t-t'))ti')nn't'st <)u'Nj)pa<t'ntf tvatit' <'u))()rt)n'
<4,'-t) lu ti't;)t;.Carta
ftM)'))'fait jtt\i''t'<ftt'ntttj))«')
aux <i<K'r!;it'quisottt'-«tutnanc!! aux <!)'
)t«.'nts,tn~xte )<'s du
p)t<o)())'t.«~ t{')" )" M'tt't c)t'' nift si bienen
tamitw h'urcatm'tcn'vitulfjue'la stftjU! Sofia)); annutM<)'e))e-nx'tt)e.
!<)MMEL.– COMMENTMS FORMESSOCfAtS! 8K MA)f)TtHN!<KNT97
Le même
Le m6me conservatisme
conservatisme s'impose toutes
s'hnnose toutes tes
les fois
fois au'une
qu'une
forme sociale survit tout en ayant perdu sn raison d'être et
quoique tes éléments, qui en étaient la matière, soient tout
pr'~ts &entrer dans des combinaisons socialesd'autres sortes.
A partir de ln fin du moyen âge, les corporations, en Atte-
magne, turent peu à peu dépouillées do teur influence et do
teurs droits par tes progrès des puissances centrales. Elles
perdirent ta force de cohésion qu'elles avaient eue jusque-là
et qu'elles devaient & l'importance de leur rôle social mais
elles en gardaient encore t'upparence et le masque. Dans ces
conditions, elles ne pouvaient attendre leur salut que d'un
exclusivisme étroit qui en fermâtl'accès. Eneffet, tout accrois-
sement quantitatif d'une société entratuo des modifications
qualitatives, nécessite des adaptations nouvelles qu'un être
social vieilli ne peut supporter, Les formesdes groupes dépen-
dent étroitement du nombre des éléments; telle structure qui
convient à nue société d'un effectifdétermine, perd sa valeur
si cet effectif augmente. Maisces transformations internes et
tout le travail nécessaire pourassitniler les membresnouveaux
ne vont pas sans de grandes consommationsde forces. Or des
groupes qui ont perdu toute signification n'ont plus de force
disponible pour une pareille tache: ils ont besoin de tout
ce qui leur en reste pour protéger contre tes dangers du dehors
et ceux du dedans la forme sous laquelle ils existent. Voilà
pourquoi les corporations s'interdirentd'accepter des membres
nouveaux. Ce n'était pas seulement pour fixer directement
tes dimensions du groupe en le limitant aux membres alors
existants et à leur postérité mais encore pour éviter ces chan-
gements de structure qu'implique indirectement tout accrois.
sement de grandeur et qu'une sociétésans raison d'être est
hors d'état de supporter. Quand une association quelconque
est dans cette situation, l'instinct de conservation suffit à la
rendre étroitement conservatrice.
Cette tendance se rencontre surtout dans des groupes inca-
pables de soutenir la concurrence de leurs riv aux.Car, pendant
'))t))A
ci' <t.<.<-<')ui lu f'ttd dMM~'MU! & ~avwla dit'ct'K'm'cd':s été-
<n''nts.Mai:! htou ';))<: tts~ fort'*pourtri'xnphL'r
))'<<)))«'. desdissensioM
alorsht XMctw
in(<'nt''<, Merct;la tot'tnotietiun'ju'' tousles(mtfM~t)ran-
tement''iMK'iitu'c. Quo<h'fuis cUfa ftonn~h' demi'ffcoup&de;)Htati!
tth'iiit~ Qt«' d~'ft"P~s. tn~tt' en dehortdt!!)soeieMx
int)?rieurc)))<'))t
()o)iti<jM)' se snnt trouv' )nu'tuit);deteuMconnitstntCrteur:dans
'-cUettttct'nttiv'n)) d'onbtier.pum'eptohaHte, )eurs (;aeMt)es ou
intestines,
'tf <cttiMCt'tnuttt'ir sans r'ii~tM~~H~y/
h
nuttKMNM.Ann~c~.u~ i~7. 7
(~
.M L'AKSKE MOOMOQUK. tM
u
quêteur forme est en train de muer, qu'ils sont en vole de
devenir, ils prêtent le ttanc aux coups de l'adversaire. C'est
dans la période intermédiaire entre deux états d'équitibro que
les Mcietés, comme les individus, sont le moins en état de se
défendre. Quand on est en mouvement, ou ne peut pas se
protéger de tous eûtes comme quand on est au.repos. C'est
pourquoi un groupe, qui se sent menace par ses concurrents.
évitera, pour se conserver, toute espèce de transformation.
~«f'~tt«OHMorcrfsera sa devise.
Nousarrivons maintenant à l'examen des cas où c'est, tout
au contraire, l'extraordinaire plasticité des formes sociales
qui est nécessairea leur permanence. C'est ce qui arrive, par
exemple, Aces corcles (tout l'existence, au sein d'un groupe
plus étendu, n'est que toiéree ou même ne se maintient que
par des procédés illicites. C'est seulement grâce A une
extrême élasticité que de pareilles sociétés peuvent, tout en
gardant une consistance suffisante, vivre dans un état de per-
pétuelle défensive ou même, à l'occasion, passer rapidement
de ta défensive à l'offensive et réciproquement. Il faut, en
quelque sorte, qu'elles se glissent dans toutes les fissures,
s'étendent ou se contractent suivant les circonstances et,
comme un fluide, prennent toutes les formes possibles. Ainsi,
les sociétésde conspirateurs ou d'escrocs doivent acquérir la
facutté de se partager instantanément et d'agir par groupes
séparés, de se subordonner pleinement tantôt à un chef et
tantôt a un autre, de conserver le même esprit commun, que
tous leurs membres soient immédiatement en contact ou non,
de se reconstituer sous une forme quelconque après une dis-
persion, etc. Yoità comment elles arrivent à se maintenir avec
une persistance qui faisait dire aux Bohémiens < Inutile de
nous pendre, car nous lie mourrons jamais. Ou a tenu le
même langage à propos des Juifs. Si, dit-on, le sentiment de
solidarité qui les rattache si étroitement tes uns aux autres,
si cet esprit d'exclusivisme à t'égard des autres cultes, qui
leur est propre quoiqu'il se soit souvent retaché, si tous ces
liens sociaux ont perdu, depuis l'émancipation du Judaïsme,
leur couleur confessionneite, c'est pour eu prendre une autre
c'est maintenant lecapitalisme qui les unit. Leur organisation
est indestructible précisément parce qu'elle n'a pas de formes
définies et tangibles. On aura beau, répète-t'on, leur retirer
!a puissance de la presse, celle du capital, l'égalité des droits
avec les autres citoyens; la société juive ne sera pas abattue
8!MME! COMMENT MB MHMKS !!OC!At.)!S 8K M.U!tTtËNH)!!<T 9H
n!
et dna
des nnm",unnn
communes d~lmmmna
d'hommes lil.wna
libres ~nJnm nn.
qu'on rencontre duns
l'ancienne Germanie. Ici, la matière de la vie sociale déter-
mine la manière dont la forme se comporte. L'agriculteur est
un conservateur a pn'o~. Son travail, pour produire ses fruits,
a besoin de temps et, pa)' conséquent, d'institutions durables
et d'une stabilité parfaite. L'impossibilité de prévoir ces
caprices de la température (tout il est si étroitement dépen-
dant, l'incline-vers une sorte de fatalisme qui se traduit par
une résignation patiente vis-à-vis des forces extérieure!; plu-
tôt que par de la dextérité à éviter ieurs.coups. Sa technique,
d'une maniére.générale, no peut répondre aux variatious du
milieu par des variations correspondantes avec ia prompti-
tude dont sont tapantes l'industriel et le commerçant; et
ainsi, par suite des conditions mêmes de l'art agricole, une
organisation sociale qui s'appuie sur une vaste classe d'agri-
culteurs tend naturellement à i'immobiiité~-
Mais il en est tout autrement quand la classe directrice.est
la ctasse moyenne et.que d'elle dépend la forme du groupe.
La raison en est dans une particularité qui lui est spéciale
seule, elle a, à la fois, une limite supérieure et inférieure.
Par suite, elle reçoit sans cesse des éléments de la classe
inférieure comme de la classe supérieure et elle en donne à
son tour et à l'une et à l'autre.' II en résulte qu'elle a pour
caractéristique un état de flottement- qui fait que, pour se
maintenir, elle a surtout besoin d'une grande aptitude à
s'adapter, à varier, à se plier aux circonstances car c'est à
cette condition qu'elle peut diriger ou prévenir les inévitables
mouvements de l'ensemble, de manière à garder intact, maigre
les changements qu"elle traverse, tout l'essentiel de ses
formes et do ses forces.
t!ne société do ce genre a pour caractère distinctif la coHft-
?))<)< Elle n'implique, en enet, ni une égalité absolue entre
les individus, ni la division du groupe en deux parties radi-
calement hétérogènes, l'une supérieure et l'autre inférieure.
La classe moyenneapporte avec e,lle un élément sociologique
entièrement nouveau. Ce n'est pas seulement une troisième
classe ajoutée aux deux autres et qui n'en ditïere qu'en
degrés, commeelles diffèrent elles-mêmes l'une de l'autre. Ce
qu'elle a de vraiment original, c'est qu'elle fait de continuels
échanges avec les deux autres classes et que ces fluctuations
perpétuelles effacentles frontières et les remplacent par des
transitions parfaitement continues. Car ce qui fait la vraie
– COMMENT
MMMËL. LESt'OHMHS
SOCtALK!)
SEHAtNTttiSfEKT
't0~
continuité de h) vie collective, ce n'est pas que les degrés
de l'échelle sociale soient peu distants les uns des autres
ce qui serait encore de la discontinuité – c'est que les indi-
vidus puissent librement circuler du haut ou bas de cette
échelle. A cette seule condition, il n'y aura pas de vides entre
les classes. H faut que les carrières individuelles puissent
successivement passer par les plus ltitutes et par les plus
basses situations, pour que le sommetet in base do la hié-
rarchie soient vraiment reliés l'uu a l'autre. Hest aisé de voir
qu'it en est de même à l'intérieur de la classe moyenne elle-
mémo; qu'il s'agisse de considération, d'éducation, de for-
tune, do fonctions, les conditions n'y sont continues que dans
ia mesure où une même personne peuten changer.facitement.
Telles sont les raisons qui font qu'une société où lit classe
moyenne est prédominante se caractérise par une grande
élasticité c'est que, les éléments y étant très mobiles, il lui
est plus facile dese maintenir en variant si le milieu varie,
qu'en restant obstinément immuable. Inversement, on pour-.
rait montrer qu'un groupe où les conditions sont nombreuses
et rapprochées les unes des autres doit rester plastique et
variabie, s'il ne veut pas qu'il se produise d'importantes rup.
tures dans sa masse. Là. oùles situations possibles sont inn-
uiment diverses, les chances pour que chacun soit ù sa véri-
table piaco sont bien moindres que dans une société ou il
existe un système de classes nettement définies et où, par
suite, chaque individu est encadré dans un groupe étendu et
à l'intérieur duquel ii peut se mouvoir avec une certaine
liberté. Dans ce dernier cas, en enet, comme la société ne
contient qu'un petit nombre de conditions trancliées,
chacun, au moins en règle générale, est naturetiement
dressé eu vne du cercle particulier dans lequel it doit
entrer. Car comme ces cercles sont assez vastes et n'exigent
de teurs membres que des qualités assezgénérâtes. l'hérédité,
l'éducation, l'exemple snnisent a y adapter par avance les
individus, ttse produit ainsi une .harmonie préétablie entre
les qualités individuelles et tes conditions sociales. Maista
au contraire où, grâce à l'existence d'une classe moyenne, il
y a toute une gamme de situations variées et graduées, ces
mêmesforces ne peuvent plus prédéterminer tes particuliers
avec la même sûreté; l'harmonie qui, tout à l'heure, était
préétablie, doit, maintenant, être retrouvée a p<M<M'<on et,
par des moyens empiriques pour cela, il faut que chaque
104 L'ARMÉE ~)7
SOC!OLOC)QUR.
:~jt..t.).
individu t
puisse sortir de sa situation si elle ne lui convient
pas et que l'accès de celle à laquelle il est apte lui soit ouvert.
Par conséquent, dans ce cas, ce qui est nécessaire au main-
tien du groupe, c'est que les frontières des classes puissent
être aisément déptacées. constamment rectifiées, que les
situations n'aient rien de définitivement fixé. C'est seulement
de cette manière que chacun pourra arriver a rencontrer la
position spéciale qui convient à ses qualités spéciales. C'est
pourquoi une société où la classe moyenne domine doit
empioyer, pour se conserver, des procédés contraires à ceux
qui servent a une aristocratie.
V!I
PnEMtÈM)-:SECTION
SOCIOLOGIE GMNHMALH
PnrM.tmL'GLÉ
t. – 8Ut:tO).0<URt'tUt.OSOt'ntQL'K
() t'<«/<'</«t)~
<))</<<' Lcip:!g,)8M.
tM~MK't'Me/tt'M/~t.
~0 t/AKM~ îîOCtOMGtQ~'K. !8!'7
transformations Enf*in~Mc
tf:tnafnt*Tnnttnna
sociales, ~tt~Mt*
dégager c~~ttt!nt<t<t~Mt
scientifiquement ce qu'elles
ont de commun. Que les systèmes sociologiques aient le plus
souvent, par leurs tendances naturalistes, méconnu ta valeur
et les caractères propres de l'esprit, cela ne prouve pas qu'on
ne puisse déterminer scientifiquement le rôle social de cet
esprit même. H importe seulement de distinguer ici les cou-
cepts et les métitodes des sciences naturelles. Lorsqu'il
reproche aux sociologuesde transposer sans critique, duos le
domaine de l'esprit, les concepts qui ne valent que pour celui
de la nature, M. Ditthey a raison mais non lorsqu'il leur
reproche de vouloir appliquer aux sciences de l'esprit les me.
thodes des sciences natm'eiies, cor les méthodes coM)pat'ative,
inductive et deductive peuvent et doivent s'apptiquer aux
choses de l'esprit, sans impliquer ia méconnaissance de leur
originalité. L'insuffisancedes phitosophiosde t'histoire comme
des systèmes sociologiquesqu'on a passes en revue, ne tient
donc pas à la nature des choses, et par exemple aux carac-
tères propres de leur objet M.Barth peut enfin entreprendre,
la conscience tranquille, son œuvre propre, après en avoir
démontré non seulement la nécessité, mais ia possibilité.
De cette (cuvre. le voiutne que nous analysons nous donne
seulement un avant.gout dans les quinze dernières pages ou
l'auteur esquisse sa théorie personneiie. La horde, à iaqueite
correspond h) croyance aux esprits, puis le ctan conçu sur le
type des familles décrites par Morgan (des (cuvn's duquel
rauteurpantit faire grand cas)auquei correspond i'animistne,
puis ia ~c~s. à laquelle correspond le potytiteisme, telles sont
les premières phases de t'organisation sociaie. L'intervention
des tegisiateurs substitue les divisions par classes aux divi-
sions par ~c~cs, en mémo temps qu'elle substitue les reli-
gions tégates aux religions naturelles. Cette société de classes,
l'absolutisme ta dissout, dissous ilsou tour par le libéralisme.
Et, dansées dissolutions successives, il faut reconnaitre que
le patrimoine deseroyaneescomntunes, sans lesquelles il n'est
pas de véritable société, s'est singulièrement amoindri. C'est
pourquoi la société moderne attend un nouvel idéalisme qui,
unissant les esprits et les volonté", lui rende sa force d'action
morate, en même temps que de création esthétique. Et, ù
vrai dire, il est difficile de voir jusqu'ici, dans cette rapide
esquisse, autre chosequ'uaede ces descriptions schématiques
de révolution sociale comme l'auteur en a tui-meme passé
beaucoupen revue; on n'y aperçoit pas qu'ette soit plus expti-
– SOCIOLOGIE
ANALYSES. PMMMPBtCtiE
cativcque beaucoup d'autres, et elle ne nécessite pas rigou-
reusemeut la suite des types sociaux qu'elle énumere. Mais
jusqu'à ce que l'auteur ait étaburé sou système, destiné à
prouver sans nul doute ce que son esquisse aMrme, et à expli-
quer ce qu'elle constate, il n'est que juste de retouir tout
jugementsursit sociologie.
A prendre ce premier volume pour ce qu'il veut être, c'est.
à-dire pour un exposé critique des conceptions
sociologiques
actuelles, on reconnattra sans peine que le résume de
M. Barth, ramenant les systèmes a leurs
principes, en m~me
temps qu'il donne une idée de leur détait, indiquant presque
à chaque phrase, tant pour l'analyse que pour
t'apprcciutioa
des auteurs, les pages auxquelles il fait allusion, est un des
mieux ordonnés en même temps qu'un des plus
précis que
noua possédions.
Toutefois, puisque l'auteur paratt se piquer d'être complet
et de faire juste place aux auteurs les plus récents,
propor-
tinnnettement à leur importance pour l'histoire générale des
conceptions sociologiques, on pourra naturettcment lui cher-
cher chicane. Si l'on ne saurait lui en vouloir de n'avoir
pas
cité après Cobinoau, dans le chapitre de t'ethnoto~e. des
auteurs commeVacher de Lapougeou Otto Ammon,qui pour-
tant, après tout, ont des élèves et manifestent une tendance
assez définie, ou lui reprochera pfut-étrc avec plus de raison
de n'avoir pas justement marqué le sens d'muvres comme
celles de Simmel ou de Tarde ou de Durkheim.
PourSimmet.on regrettera que M. Barth ne l'ait citéqu'en
note. et encore pour t'éearter sommairement en une seule
phrase (p. )2S). La .~cwW~njwwfy méritait mieux.II
n'eût pas été !uutHe de rappeler, entre tant de recherches
d'inégale valeur, celle qui, appeiant l'attention sur les pro-
grès de la dinérenciation qui correspondent eux-mêmes il la
multiplication et à t'entre croisement des sociétés auxquelles
appartient un même individu, axpiique. par un fait réellement
social, beaucoup de faits sociaux, et donne ainsi l'exemple
d'une théorie qui veut être proprement sociologique.
Pour Tarde, bien (lue M. Barth lui ait fait meilleure mesure,
on se plaindra qu'il n'ait pas douné une idée exacte de la
fécondité de sa théorie de l'imitation. C'est la rétrécir que de
la présenter en effet comme consistant essentiellementdans
l'adoration de l'homme de génie, de l'inventeur, et comme
représentant par suite, à peu près seule contre l'esprit cottec.
~33 t.'AKKË)! MC)OLO(i!QUË. <8'~
a:l..a.1.
tiviste des LJ.
idées _.t_iL_- cW oa 1'
régnantes en France p. 2)!i), l'esprit indivi-
dualiste. ft ue faut pas oublier que si Tarde fait une place
u part à l'invention, h mettant à l'origine des mouvements
sociaux, comme les naturalistes la variation A l'origine des
mouvements biologiques, c'est pour mieux délhniter ce qui,
dans les phénomèneshistoriques, reste objet de science sueiate;
et, sans parle)'desessais d'expiicatiou qu'il propose des inven-
tions métMes.entes représentantcommedes croisements d'imi-
tation qui se fécondent, les phénomènes qu'il juge sociologi-
quement explicables, et qu'ii explique en fait, restent assez
nombreux et varies pour qu'où puisse dire qu'il a apporté une
théorie achevée (v. p. ~t) de la société.
Pour M. Durkheim eniin, on jugera, avec quelque soin que
M. Barth l'ait critique, que c'est matcaractériser ses concep-
tions, que de les ranger d'emblée parmi les conceptions éco-
notuistes de l'histoire. H est à craindre ici que le titre mcme
de l'ouvrage do M. Uurhheitn, ia/rt«'<w </« 7'~<t-f«~ait fait
illusion. Parce que ce sont surtout les économistes qui ont
mis ce phénomène en lumière, il n'est pas dit que. de prouver
son importance sociale, ce soit forcément adopter leurs con-
ceptions. Cela est si vrai que M. Durkhoim déclare dès t'abord
étudier, non la fonction économique, mais plutôt la fonction
morale de la division du travail, et montrer que celle-ci con-
siste essentiellement, non dans la production de biens maté-
riels, mais dans la création d'une nouvelle forme de ta soli-
darité. Et, bit'u toiu de se représenter la société comme n'ayant
d'autre but que ta production des biens, il réfute au contraire
la théorie des économistes te désir de l'accroissement
des biens matériels qui serait, suivant eux, le but déter-
minant de tout le mouvement social, est bien plutôt pour
lui un résultat qu'une fin de la division du travail ce
qui ta provoque, c'est l'accroissement de Ja densité et du
volume des sociétés, forçaut les hommes à dinérencier, non
pas seulement, comme parait le penser M. Barth. leur activité
économique, mais leur activité scientifique, artistique, poli-
tique. Ainsi, ni les conséquences de la division du travail'ne
sont pour M. Durkheim purement économiques, ni ses causes.
On peut donc juger que sa théorie reste extérieure ou méca-
niste, non qu'elle est économiste elle veut être purement
sociologique.
\t~M;K!(0<)
<<«~(t)-M<<,
)'. ~M'U.
AX.tLÏSKS. – SOCIOLOGIEP)))MSO)'Mt<)UB 123
H.–S<)t:«)).<H:tKMtO).<'<:t~CH t:
veut f~mpntitt
vant chez toc
démentie nhc~ les ffttuti~'t~tt fth~ooattv
crustacés abyssaux, t~n
par exemple, la
régression des organes visuels ne s'est nullement faite en
sens inverse de leur évolution phytogénétique. Les organes
les derniers acquis ne sont pas toujours, quoi qu'on en ait
dit, les moins stables, et s'ils se trouvent être les plus utiles,
la sélection naturette, bien loin de les éliminer, les conserve
soigneusement.
Dans l'ordre sociologique, l'idée que le < regrôs comme
dit M. de Greef, s'aecomptitdans l'ordre inverse du progrès
est encore plus difficile à établir. Pour quelques faits qui
semblent i'autot'iser. comme la disparition des cours do jus-
tice des dizaines, des centaines et des comtés en Angleterre,
qui s'est accomplie en ellet suivant l'ordre renversé de leur
apparition, ou la dégénérescence de certaines corporations
dans la West-Flandre, dont les dernières nées ont été en
ellet les prenuères mortes, combien lui sont défavorables!
Les lois les plus récentes sont loin de tomber toujours les
premières en désuétude. Les usages survivent aux idées qui
les out pourtant entantes. La noblesse meurt avant les titres
et les armoiries qui sont nés d'elle. Maint système religieux
ou politique, ou juridique, postérieur cependant à telle
organisation sociale, vit encore longtemps après qu'elle a
vécu. Eu un mot, il n'est pas vrai que les institutions sociales
les plus récentes soient toujours les plus fragiles incons-
ciemment ou consciemment, capables d'ajouter à la situation
naturelle la sélection artificielle, les sociétés se règlent, pour
conserver ou abandonner leurs institutions, sur le degré de
leur utilité, non sur l'ordre de leur ancienneté (livre JI,
P" partie).
Si donc les structures organiques ou sociaios les dernières
acquises ne sont nullement toujours les premières perdues,
rien n'autorise à penser que l'évolution des organismes et des
sociétés soit réversible et que les uns ou les autres doivent
nécessairement, en partant des formes les plus récentes,
revenir à leurs tonnes primitives. Et, en effet, dans le règne
auimal ou végétât, sauf quetques exceptions qui ne paraissent
aucunement montrer dans la réversibilité une nécessité natu-
relle, on ne voit pas un organe disparu réapparaître, ou un
organe réduit reprendre sa fonction primitive. La socio-
logie devra se montrer plus défiante encore à l'égard de ces
apparents <wo<'<tde l'histoire. Les phénomènes en réalité les
plus différents peuvent se cacher sous l'identité des noms.
ANAtA'HS. – sOCtOH)Ut6 BIOLOGIQUE ~H
..w
ce m.7!
soit qui Aressemble ·a 1'1_ .1. v
l'atrophie par défaut déplace. Ils font
d'aitteurs remarquer, d'une façon plus générale, que litsociété
emploie souvent, pour atrophier les institutions, des moyens
propres dont lu nature ne dispose pus; ses inventions sont
plus riches que les variations accidentettes, ses imitations
plus souples que les transmissions ttéréditaires ses seiee-
tions artificielles eaHn plus complexes que les sétections
naturelles, De même donc qu'eHeest capable de condamneraà
mort, brutalement, telle institution, de même la société est
capable de prolonger artificiettement t'agoaie de telle autre.
Et s'il eu est qui se maintiennent parce qu'elles sont insigni-
fiantes, comme le régime des substitutions à la Martinique,
d'autres parce qu'elles ont une utilité indirecte, comme ces
sinécures qui ne sont qu'un mode détourné de rémunération
pour les artistes ou les savants, il en est aussi qui se main-
tiennent, comme la plupart des pratiques cérémonielles, pur
le seul amour (tes traditions, ou, comme les avoueries ta tin
du moyen âge, par la seule contrainte de t't~tat. En un mot Ja
société modine & sa manière, dans certains cas, Ja vie de ses
institutions. ti n'en est pas moins vrai que, à prendre les
choses en gros, les causes qui entratnent leur évolution
régressive sont les mêmes que celles qui entratnent l'évolu-
tion régressive des organes elles se réduisent en dernière
analyse à lit limitation des moyens do subsistance qui, provo-'
quant la lutte des éléments en présence, amène la régression
de certains d'entre eux.
tt est donc prouvé et expliqué, par t'énoncé de ces causes
mêmes, que la régression, pour universelle qu'elle est, ne
s'opère cependant pas dans un ordre déterminé, inverse de
celui de 1'évolution progressive, et en ce sens on peut dire
que le livre aboutit, en somme, à démontrer que son titre
l'Évolution régressive est un terme impropre (p. ~())et
propice aux équivoques.
– Si nous avons fidèlement indiqué dansée résumét'ordrect
la marche des idées de MM.Demonr, Massartet Yandervetde,
on a pu se rendre compte que l'association de ses différents
auteurs n'a nullement nui à la clarté du livre. Cette division
du travail a au contraire contribué, sans doute, à la netteté
des divisions de ffauvre, dans laquelle apparaissent tour à
tour, méthodiquement comparés à propos de t'universa!ité.
puis de l'ordre, puis des causes de l'évolution régressive, les
organes, puis les institutions. Si parfois tes observations qui
ASA~'SKS. SOCMMUtE BIOLOGIQUE ~4~
concernent celles-ci nous paraissent moins riches ou moins
précises que les autres, il est juste d'attribuer tant à l'état
actuei qu'à l'objet propre delà sociologie,cotte intériorité rein-
tive. Les faits constates de part et d'autre suffisent
d'uiiieurs
amplement à prouver la réalité desanalogiesque les auteurs
se proposent d'établir.
Il importe seulement de s'entendre sur ia
portée scientifique
de pareils rapprochements et de rappeler une fois do
si méthodiquement qu'elles soient piusque
conduites, les comparai-
sons ne sont pas des raisons. Ce n'est
pas parce qu'il y a
des organes atrophiés dans ia
nature qu'il y a des survivances
dansiu société. Et i'anatogie peut sans doute, ici comme
par-
tout, mettre sur le chemin de l'explication en sucrant des
hypothèses directrices de la recherche mais elle ne saurait
se substituer à l'explication même. Apres comme avant la
constatation de l'analogie, il reste a chercher les causes des
deux phfnomënea comparés et il n'est pas dit
que les causes
de l'uu et de l'autre soient forcément
identiques, ii faut Jouer
nos auteurs de l'avoir plus d'une fois
signalé eux-mêmes,en
reconnaissantque, dans lit société, certaines causes
d'atrophie
ou de survivance opèrent, qui n'opèrent
pas dans la nature,
et réciproquement. Toutefois un peut se demander si la
pré-
occupation des analogies ne ies a pas empêchés, parfois, de
saisir, sous tes causes générales, les causes plus
prochaines
des phénomènes sociaux. La survivance d'un
grand nombre
d'institutions ne s'explique+elle pis tout naturellement
cette loi du transfert psychologique, dont la par
biologie ne
nous donne aucune idée et suivant laquelle ce
qui n'était que
moyendevient peu à peu, aux yeux des hommes, fin en soi?
C'étaitdonc à la psychologie bien plutôt
qu'à la biologie
fallait s'adresser directement, pour trouver les causes qu'il
pro.
chaines des transformations propres aux sociétés humaines.
Quoiqu'il en soit, et tout en regrettant que la poursuite des
analogies biologiques leur ait fait plus d'une fois perdre de
vue les explications psychologiques, il faut savoir
gré aux
auteurs d'avoir tenté l'analyse des causes de l'évolution
qu'ils
étudiaient. En montrant que cette évolution ne
s'opère pas
suivant un ordre déterminé, fixé d'avance
parTévotution pro-
gressive, mais s'infléchit dans un sens ou dans l'autre, s arrête
ou s'accélèresuivant que certaines causes sont
présentes ou
absentes, ils contribuent à dissiper cette confusion des lois
d'évolution avec les lois de causation qui a si souvent
dévoyé
ï/Att~K MCtOMOtQUR. <7
.1.,
de tn"w
t'homme sur t'bomme. Mais, dans ce conflit même, les
individus de morne espèce apprennent à se reconnaître et à
prendre conscience de teur similarité. Kt puis, du sein du
conflit natt l'imitation qui élargit cette conscience
d'espèce.
Et sans doute encore l'imitation ne saurait détruire les causes
persistantes d'antagonisme bien plus, par la diversité ou
l'opposition de ses courants, on peut dire qu'elle en crée de
nouvelles. Mais l'antagonisme se limite lui-même et se ter-
mine dans l'équilibre. Les forces opposées, ne
pouvant se
supprimer, apprennent à se tolérer. Par lit tolérance, fonde-
ment de t'organisation juridique, sont rendues possibles ia
coopération, fondement de l'organisation économique, et
l'alliance, fondement de l'organisation politique une veri-
table association est née. Toutefois elle n'est parfaite que
lorsqu'elle est sympathique. H faut que les individus trou-
vent ptaisir au développement de cette conscience
d'espèce
qui natt de leur rencontre. C'est :') quoi servent les jeux et
les fêtes, sous toutes leurs formes. Leur utititf sociale est la
culture de ces sentiments sociaux par la vertu
desquels le
groupement n'apparaît pas seulement aux individus comme
utile, mais comme agréable.
A mesure que l'association se constitue, elle transforme les
esprits individuels, par cela seul qu'elle les socialise. Mais lit
ne se borne pas son action. Elle donne, de plus, naissance a
un esprit d'une nouvelle sorte c'est l'esprit social.
qui ne
siège pas sans doute en dehors des consciences particulières,
qui cependant tes domine et les maltrise. It comprend les
idées et les impressions communes à toutes, et qui s'imposent
à chacune d'elles. Déjà le simple assemblage des individus
en foule provoque parfois spontanément cette intégration des
sentiments qui est lit condition de l'esprit social. Mais cette
intégration peut aussi se faire délibérément par une discus-
sion rationnelle, après laquelle chaque individu pensera et
agira avec la pleine conscience que ses associés penseront
et agiront comme lui. Tout contact intellectuel la favorise; et
c'est pourquoi la concentration des Individus dans un même
lieu, ou, par le progrès des moyens de communication, le rap-
prochement moral des individus matérieHement tes plus éloi-
goes. contribueront à la genèse d'une opinion publique. Par
elle, la communauté prend pour ainsi dire conscience d'elle-
même, et trouve dans cette auto-conscience un lien nouveau,
une nouvelle raison d'être.
ANALYSES. – SOCIOLOGIE SFËOFtQUE i47
A vrai 1- Il--
dire, le lien _1
serait fragile si "1.
cette auto-conscience
était toute momentanée. Mais l'esprit social a une mémoire.
Au-dessous des idées qui unissent les hommes au moment
présent, se retrouvent celles qui tes ont uni:*dans les siècles
passés, la tradition sous toutes ses fonnes. Traditions d'uti-
lisatiou ou traditions économiques, traditions de totérance
ou traditions juridiques, traditions d'attianco ou traditions
politiques, puis, sur ce trépied des traditions primaires, i'en-
seMbtecomptoxe dos traditions secondaires, celles qui disent
ce qu'il faut penser de l'individu, do la nature, de lit divinité,
tout un mondede croyances anciennesvient pénétrer le monde
des opinions courantes. JI se fait une perpétuelle intégration
des idées traditionuettes et des idées nouvelles qui cons-
tituent ia vie, incessamment mobile, do l'esprit sociat ;p. ~4~.J.
Étant donnés, d'une part ta population, d'autre part l'esprit
social, d'une part les conditions physiques, d'autre part les
conditions psychiques de la vie des sociétés, comment vont-
elles s'organiser? Il importe de distinguer nettement deux
types d'organisation, !a composition et la constitution
t'ne société sera dite < composée iorsqu'otte n'unira ua
nombre plus ou moins gt'and de groupes similaires, réunis-
sant eux-mêmes des individus différents réunion d'ailleurs
naturettement produite par tes activités physiotogiquos et
psychotoniques des individus, et sans intervention réHechie
de l'esprit social. Les hordes des Fuégiens et des Mincopis,
tes tribus des Potatucks ou des Onondagas,les confédérations
des Iroquois ou des Tougans, enfin les grandes sociétés
modernes, non plus ethniques, mais démotiques, et qui ne se
composent déjà plus sans l'intervention d'un esprit social,
allient ainsi, en quantités très diverses, des groupes sociaux
semblables a l'intérieur desquels des individus dissemblables
se totereut.
Tout autres sont les sociétés < constituées Dans celles-ci,
organisées eu vue d'un but, les individus, non plus introduits
par un hasard de naissance, mais admis après un droit cons-
ciemment donné et reçu. sont plus semblables entre eux que
ne le sont entre elles les sociétés dont ils font partie. Entre
elles il n'y a plus seulement réunion, mais distribution et
coordination des fonctions. Non seulement les États, mais les
associations particulières poursuivent, sous l'impulsion direc-
trice de la conscience d'espèce, des fins soit économiques,
soit politiques, soit juridiques, soit morales, donnant ainsi
~8 L'AVER SOC)OLOOtQUB.i8''7
t<).––Att-«.––AM -H t*~ 1.
Malgré t'ef!ort métttodiquo de M. (..iddings pour trouver le
fait social ft ta fois universel et spécifique, il semble donc
bien que, si la conscience d'espèce n'est pus, comme lu con-
trainte ou l'imitation, plus générale que la société, elle est &
son tour, comme t'attianee ou le contrat, plus spéciale.
Peut-être, si l'on veut échapper a cette étroitesso des
concepts pur lesquels ou essaie de définir, eu même temps
que ce qui convient aux seuls faits sociaux, ce qui convient
à tous les faits sociaux, faut-il remonter jusque l'idée m6me
de rapport, et teuir pour un fait social tout ce qui resntto des
rapports quels qu'ils soient qui s'établissent outre les indi-
vidus. Quelles que soient les idées que les individus se font
les uns des autres, les sentiments qu'ils éprouvent vis-à-vis
les uns des autres, qu'ils se regardent comme de la même
espèce ou comme d'espèces différentes, qu'ils s'imitent ou se
contredisent, qu'ils se contraignent ou coopèrent librement,
du mutneut que leurs états d'esprit sont modifiés par leur
coexistence même et leur « inter-aetion nous tenons un
phénomène dont les individus sont le théâtre sans en être,
en tant qu'individus, la raison suffisante. En partant des
formes tes plus générales de ces inter-actions, seuls phéno-
mènes véritublerneut communs à toutes les espèces de
sociétés, peut-être serait-it possible d'expliquer, de « dériver 1,
plus d'un fait social que l'on semble tenir pour premier, et
de prouver par exemple que lit conscience d'espèce est bien
plutôt une conséquence que la cause même de la vie sociale.
_r_f.. a""
parfois aussi plus justement. La domination d'un groupe est
impersonnette comme telle, moins arbitraire, elle tient aussi
moins de compte de la personnalité môme des subordonnes.
Lorsqu'elle s'exerce par l'intermédiaire d'un agent, – phéno-
mène sociologique très particulier et qui n'apparatt que dans
les sociétés déjà développées la subordination revêt un
caractère tout spécial la domination se fait, ici, plus raide
et ta, plus retaehée en s'exerçant administrativement. t
Lorsque la supériorité appartient non plus à un groupe
d'individus, mais a deux, alors les subordonnés diminuent
ptus aisément le poids de leur dépendance. Et sans doute, s'ils
sont absolument privés de toute initiative, il arrive
qu'ils
pâtissent davantage de la dualité de leurs supérieurs < Hne
fait pas bon servir deux maîtres. Mais pour peu
que
quoique liberté d'action leur soit laissée, il leur est toisibte
d'utiliser les divisions mêmes de leurs supérieurs < ««o&xs
/<~<~«f( ~«M ~<«f~ Le tiers Htat sous l'ancien régime,
entre ta royauté et la féodalité, a été ce tertius gaudens ».
ft est d'ailleurs rare que les groupes supérieurs à un autre
groupe soient absolument égaux entre eux; le plus souvent
ils sont subordonnés eux-mêmes les uns aux autres; alors se
produit ce phénomène sociotogiqueessentiel, ta hiérarchie
par le recours qu'elle donne au subordonné contre son supé-
rieur immédiat, tes subordinations s'adoucissent en même
temps qu'elles se régularisent.
La supériorité d'un principe, d'un idéal impersonnel, qui
s'étéve au-dessus de tous les individus, reud d'ailleurs lit
sujétion moins pesante aux assujettis. Elle a en euet pour
résultat de faire passer les supérieurs eux-mêmesau rang de
subordonnés ils deviennent eux-mêmes obligés envers
l'ordre qu'ils font respecter le prestige se détaciteen
quelque
sorte d'eux-mêmes pour s'attacher à l'idée qu'ils repré-
sentent, à la fonction qu'its remptissent. Sous l'empire, de
plus en plus développé, de t'idée que les supériorités ne sont
que des fonctions commandées par t'ouvre commune, l'infé-
rieur a le sentiment de collaborer avec son supérieur le rap-
port de subordination se change, subjectivement, en rapport
de coopération.
Lorsque, surtout, le développement des sociétés est têt
que, d'une part, les mêmes places supérieures pourraient être
remplies et le sont en fait par des individus différents, que
d'autre part, comme it arrive par la multiplication des
AXtt.Y<ES. – SOCIOLOGIE SP~Ctt'tQUE !SK
fC. nftt'f'rt*'e,
BOUCLÉ. – <– –
Qu'est-ce que la Sooioloarie ? dans la
/<Muc</<' ~< du t~ août t8;)7, p. 3:M-SS(!.
AvecM. Simmot. l'auteur de cet article estime que la soeio.
logie, devant être, non pus toute une philosophie de l'histoire,
mais une science sociale spéciale, se constituera en dégageant
des diiJérentes matières dans lesquelles elles se réalisent, les
< formes sociales Capables de rester
identiques lors mémo
que changent les individus qu'elles unissent, ces différentes
formes août des réalités propres, que l'abstraction
peut isoler
de l'histoire. Mais une science ne saurait se contenter de clas-
ser des formes, elle veut découvrir, entre certains
phéno-
mènes donnés, certaines relations constantes, et prouver que
les uns varient en fonction des autres. C'est pourquoi le
sociologue devra étudier d'une part tes conséquences et
d'autre part tes causes des formes qu'il aura une fois déunies.
Ainsi il se trouvera amené à mesurer l'inl1uence que peuvent
exercer la densité des sociétés, leur homogénéité ou leur
hétérogénéité, te degré et la nature do teur organisation sur
l'économie, sur le droit, sur tes mmurs, sur tes religions, sur
tes arts, et inversement. – Se placer au point de vue
géographique c'est observer tes formes terrestres, leurs
conséquences et leurs causes observer les formes sociales.
leurs conséquences et leurs causes,ce sera se placer au point
de vue sociologique
FtX.~LKS
XHMAXQUHS
A quelles lois obt'it le mouvement des sociétés et le con-
sensus de leurs parties? Sont-ettes soumises dans leur
cnscmbteauneevotution qui sera nécessairement régressive
après qu'elle aura été progressive? Ou la régression n'atteint-
elle que certains de leurs étéments? Ht)devenant plus denses,
plus complexes, mieux organisées deviennent-elles, ou non.
plus semblables les unes aux autres? La transformation de
leur structure a-t-elle pour résultat d'assimiler les indivi-
dus qu'elles rcunissent, ou de les différencier? Cette trans-
formation est eifo i'œuvro de la pression quasi mécanique
des faits économiques ou de l'influence des idées ? Leur orga.
nisation s'élabore-t-elle tout inconsciemment, ou se con-
forme't-eite à des volontés sociales conscientes? Tous les
individus participent-ils également à ces volontés, ou la
société ne prend-ette jamais conscience d'etto-meme que par
une élite? La subordination des masses aux otites est-elle un
fait passager ou un fait constant, essentiel à la constitution
des sociétés? Dans quelle mesure tes formes de cette subor-
dination réagissent-ettes sur les individus qu'elles mettent en
rapport ?
Mieux qu'aucune discussion de mots, t'6num6ration rapide
de ces différentes thèses, qui se dégagent des travaux que
nous avons résumes, nous paratt propre à prouver qu'il existe
bien toute une série de problèmes, intimement liés d'ailleurs
les uns aux autres, qu'aucune science spéciato ne s'est jus-
qu'ici attachée et que ta sociologie doit spécialement s'atta-
cher à résoudre. Ce sont ceux qui résultent des formes origi-
nales, des conséquencespropres et des causes prochaines des
rapports qui s'établissent entre les individus pour faire
nattre, de leur juxtaposition, une association.
DEUXiRMESHC'DOX
SOCIOLOGIE MËLI&tMUSH
h –TKArr~t:~t:K.\t.'X,)')ttt.t'St)t'n));, )))::)-))<)))).'
)'?)')). MACiiii.
XOTtCES
)'<n-M.MAt'ss.
MARYH. KINGSLEY. Trave!a ta West AfMctt,Congo
Français, Corisoo and Camerone, (Voyagedans<4/r~Me
occ«/~<t<e.) Macmillanand C",~97, ia-8"(xn-743p.).
Cetteretat!onde voyageest captivantepar la simplicitédu
style et le naturelaveclequelsont expriméesles émotionsde
l'intrépidevoyageuse.Maisc'est,de plus, un livred'unevéri-
table valeurscteatiuque.Depuistes travauxdu colonelEllis,
il n'y a pas eu d'aussi importanteétudesur les religionset
les sociétésnègres.M"K. ne raconteque ce qu'elle a vu, ou
bien ne nous donne que des renseignementsqu'elle tient
d'anciens résidents, connaissantbien les indigènes, leurs
langues et leurs moeurs.Unegrande partie de ces informa-
tions proviennentdu D' Nassau (p. 395), ie plus ancien des
missionnairesde la côte, et sont certainementde premier
ordre. De plus,elle mettoutesa conscienceà localiserstric.
tementles usageset tes traditionsqu'elle nous décrit. Enfin
elle s'abstientd'interpréter,saufpourrapporterl'explication
que d'autres, indigènesou observateurs,lui donnent comme
naturelle.
Le livre de M° K. contient,épars à vrai dire, mais non
moins précieux, un certain nombrede renseignementsqui
intéressentd'autressociologuesque l'historiendes religions.
Uneétude approfondiedu commercechez les nègres forme
un long appendice,et pourraitservirgrandementà des éco-
180 L'AXKKESOCtOLMtQUE. t!<9T
NOTICES
Lesétudesles piusdiversesse trouventdans
ADou*
BASTtAX. – Zum Festgruss zn seinem 70 jehrigen
1896.
Qeburtstag.Bo-Hn.
A..H.KEAXE. –Ethnology. – Cambridge. Press(Geogr.
University
Series),2 vol.in-S",i890.
Utilesrenseignements nécessairement
sommaires.
ANALYSES.– MUOOX8 PMMtTtVEBEN O&NÊttAt. <8f
MONOCKAt'MtES
DETtUBL'S
/t.–MAL.\)!t)Kic
n. – TtUBUSKO!)OVtUStStSMe!tKt)<! KTCEt.'txoO-CM)X)t
nu "IIII¡n
certain 'l..
nombre do ".II41etnnf
ceretnonies, consistant elit-t.~ii
surtout en danses
~i6, 220. 3'!5).Mn outre, deux c)Mp)tt'ft importants donnent lu
premier expose que t'en ait Ut-ta religion et du lu mythologie (XXtit,
XXtV).L'organisatioH du sacerdoce et des castes aristocratiques fait
l'objet d'un autre chapitre. Les informations sont de première
valeur, M. S. étant le premier Huropëen qui ait séjour))'! pu ces
relions, et les tenant du j~randprêtre tui-metne auquel ii s'était attie;
elles seront vite précieuses, parce que dans ces contrées t'tstam fait
les j'tus rapides progrès.
C. Af)t)Ot;E
~.–Uc~AXtK
AXO))!XSt'KH'H! tXt'O-EfttOt'~KXS
DESHKUUtOXS
SU)t\')VA!<MS FK!))mYt!S UMCtYttJSb.
C))t!X
ParM.MANM.
XUTICKS
M. HAXTHLS.– Mittheiluagen aus demFrauenlebom derOrang-
BAlondas', der Orang-Djakuna. der Orang-L&ut. – )<'uf't''s
))t-o)fVtUt(!h!u)Stcvens, in~<!c/< /:7/<M.,tSuc.IV, t62-202.
A n'marquct' les intcnHctions <'nn';f'n)ant icx r<'m)n)'s, k'tu's
f~-t'indt's, i'uccouctK'moX,et tout pMtticuiif'rententtes t-it'-s d'' put-i-
))cation(n"t':2~uh'.).
!)' n.-t'. KAMfK. – Haus und Hof bel den Huzulen, oin Bei-
trag zOr HausfoMchtmg im Oesterreich. f/AM.. V, p. t~,
<86.;
!9S PASSÉESOCIOLOGIQUE.
MM
h'. – CUt~'AXCHS
ET t'BA'nuL'HS
KUSCKKXAXT
).KSMuttTS
t'arM.MAtss.
plus persista que lit plupart des autres pratiques des vieilles
religions hindoues.
Les textes distinguent, dans les rites funéraires, quatre
momentset M.C. adopte leur division (p. xu). Pour lu commo-
dité de l'exposition et pour ta logique des choses, distinguons.
eu un de ptus I, rites antérieurs à lu crémation 11,ritesde
ta crémation III, assemblage des ossements t\ te ;-aK~w«
(cérémonie d'apaisement) V, l'érection du monument {une.
raire. Unprincipe domine tous ces rites, c'est la ditïérence de
traitement entre l'individu qui, pendant sa vie, a posé les
feux des grands sacrifices (tt~a~ et celui qui ne les a pas
posés (atM/«M~f<).Aux Indes, plus que partout ailleurs, est
évidente cette relation entre la vie future et les sacrifices
accomplis ici-bas. Commele rituel qui concerne t'«~'<<h~< est
plus complexe et plus intéressant, n'indiquons que celui-là.
I. Si les moyens magiques de rappeler la vie ont échoué,
si même l'achèvement des sacrifices qui ont pu être négliges
n'a servi de rien, alors il faut avoir soin de répéter certains
hymnes (§ 4), de ne pas laisser le mourant expirer dans son
lit (§ N) et aussitôt après lit mort on doit réciter des textes
sacrés, faire des libations. Viennent ensuite le bain et la toi-
lette du mort auquel ou lie les deux pouces ensemble. Le
cortège se met en marche, les feux d'abord, portas dans les
vases du sacrifice, le mort, puis viennent la victime (vache),
les parents en deuil, couverts de poussière. A des intervalles
réguliers, ditterents suivant les écoles, détermines soit par la
distance soit par les lieux, sont pratiques des rites pour
écarter t'ame (§ 13 et n" tu6).
II. Onarrive au terrain fixé rituellement pour la créma-
tion, on purifie la place, on la consacre au mort. On et&vele
bûcher, on fait une dernière toilette du cadavre, soit qu'on
t'asperge d'eau, soit qu'on le baigne encore une fois on lui
coupe teseheveux et les ongles, à moins que l'on procèdeseu-
lement àcetteoperationaprest'accomptissementdesritessym-
boliques suivants. tts consistent eu une curieuse cérémonie
d'expiation la vache est amenée, tous les parents formant
une fite, oùles plus jeunes sont tenus par derrière par les plus
vieux, et le plus jeune embrasse les pieds de derrière de la
vache. Là-dessus,on fait faire à la vache le tour des feux, et,
ou bien on la laisse partir, ou bien on la sacrifie, et on en
dispose les morceaux cuits autour do l'autel. Puis vient ua
ANALYSES, CROYANCES
ET MTM FUMÊRAtXES 203
0) Cf.h- .-o)))j)tc
tt-n'tu<)t'n. )'i.<h''t ('J~/tM~Mc/M ~<«-<f .):~fK.
jui)t''mt'n,p. Nit).M.)'i,<c))t') jxmr'juoi.aux )))')'<,h'~t!rui)M
t'X)))h)U<' <)f
sA-attM'fontpartit,du ntttt~w)tuH<'tTtin: ils !.untnuir~,et h- ncit'fiitlu
''MttfUrdes ototH.
ANAt.YiiHS. CROYAMCES
ET HtTKS FUt~HAtMES 20S
XOTtCKS
/t. – PK<))).TO)U)~L't:
MAS)'H)<O.Bt-Y.critif}Ut',)89'),)).):'Nsui~.Cotn).t.'r..ndud(!(.-('
dct-nh'r )m'<
n
/<.–PK'')').H;<<(). t:tY)t.).-t'.<
S. K. Kt SXHXUW. Ueber den Glauben vom Jenseits und den
TodtenouttusdorTsoheremissen. Oxt.Arctt.f. Kthtt.JSM, f\,
t5<(.Uiv.)
C.–A~T)))tOt'Ot'M.)KMf!t.)<:)t:L't! F.
S. KXAt-'SXt.. K. S)')tt-:X):j-:H.– .·
Menschenneischessen, eine
X.
Umjtrage (A. [.'r<)u<-t) F. H. S;.
~.–AXT)UL')TtS CMCQLt!
~.–CM)XB
–EOYt'Tt!
–f<KA.'<0)!!f KeLtOO~
–St:tt\'tVAXMSn'*XC~SX)!S
CROYAXCt!!).
CHAMAM etc.
MAXTtis,
ParAI.MAMs.
NOTICES
–MOXOUMAPMt)!0)VBKSt!S–
P.-G.SCOTT.–Thodcvilamdhisïmps.anetymologioalinquiai-
tion <
– /))<«-./t<'<t.f. 7:'<Aw.
J.-U. E. SCHMHt.TX. !X,p. 213.Notesur
J. SCHKEUËL.
– Phallus OultasinJapan. Yokohama,1896.
Vt.–).)!)UTCK).
~'arM.)hm!)
Moxs.FRANCESCO
MAGAN!.– I.'a,attc& Liturgla Romana
/.<<x~«'fomat'He).VoL I, Mitano. Kpo~ra/M
(/<!Mn'~f«'
poH~/MM,J. Giuseppe,t897,in-8', x-2H8p.
XOTtCHS
~t')t)!:)tHSt:TH)Tt'Kt.
HEv. [.S. WAHXKX. The Dies ïrso. t. y/te /M. ).on()., <89U.
Sk''tttt)).:tonandS<')js.
~MA~K f.
\t<.–MYTHKM
fw MM. MAms et th)'t:M.
..8.1.1. t. .v .A 1-
et cette-et est redoutable. l<onom est sacré comme le diou;
aussi lie peut-il être dit hors des cérémonies nécessaires, H
(Mutmêmeêtre bien sur de la bienvoiltaneede la divinité pour
oser h) convoquer. Do ta l'interdiction de prononcer}enom du
dieu. L'étude de ta valeur ritueiic du nom eut pu mener M. U.
à des vues importantes sur la relation du rite et de la notion
religieuse. Tant que le rite agit par lui seul, sympathique-
ment, il n'existe pas d'agent diviu distinct des choses elles-
memes ainsi les sauvages qui assurent par des cérémonies
magiques la fertilité de leurs champs n'ont pas ou besoin
d'imaginer et de nommer un esprit qui y présidât. Puis, avec
te progrèssociat, intellectuel et religieux, la liaison du rite et
de l'effetattendu cessa d'être conçue comme immédiate. Le
Heusympathique lut figuré sous les espèces d'un esprit qui
imprimait aux choses la forme que le rite exigeait qu'il leur
donnât; il était la chose même et le rite à la fois, mais divini-
sés. Cetesprit eut donc un nom correspondant exactement au
rite et a son objet. Ainsi les cért'monies, destinées à assurer ta
vie des plantes, s'adressèrent à uueNutrix, àuueK~
C'est quand, par une nouvelle division du travail entre les
notions et les pratiques, le dieu, le rite, la chose se détachè-
rent totalement l'un de l'autre, c'est aiors que ta notion du
dieu devint indépendante de celle du rite et de celle de l'objet.
La divinité porte un nom propre devenue une personne libre,
elle n'agit plus que votontnirement. C'est alors qu'on la
prie et qu'on tache de lui donner tous tesattributs nécessaires
et favorables, et c'est ainsi que le rituel accéléra le syncré-
tisme même des idées.
Je me refuse à voirdans les déductions de M. U. sur le rote
de la lumière autre chose que l'un de ces systèmes de mytho-
logie qu'une philologie sévère, une sociologiescrupuleuse, qui
comprennent et n'interprètent pas, doivent laisser de coté.
XtAXCHt.MAUSS.
XU'DCHS
M.txML't.LHtt.– ct't~MM.
)'K)')').t:S SAt'YAt.KS
TM. AC))M.tS. Der Gott Tané. Bim Kapitel aue der Polyne-
siMhen Mythologie, t8''7, ix-S
D' H. <t)<AX))S't'):TT):X.–
Malayo-PotyaesischeForsohungeN.
Die Or<tnduajjr von Wadjo. ).U!rt). His<n)ittt;, )8H6.ht-4", )8 ;).
Tr:n)ucticu d'Utt texte a-ssex))tt~n"<stmt.
C.-– S)'KY)VA.L':f)H."YTO)!S
H'dt'MyU).)~ic![!.tt'')))<'tt)i'(u''<())))))!))'.?<)))..)))(..
d'-st-M))))~).
faits
cht-mL-n).<,(<.sp)us))rt'-cit-ux('tttr<-h-s ))-sp)t)s.t.)i~).~()Ut-)'.tu-
t'-urcotumO )'))it()io)ti'(u<-m<t)t.
Lu th~i< ~u'-t'uh- tin thn' it tooit)-;
'h'v:dcut'()m'it'dt''tait.
R(~)('<)'('spnhhnstt-~)t(-t<)))[<?(<')-'?dtf:St-('sj)Ut't)<'s'))'s~uyn)):f's
soit 'te CiL-~t'ot)et .)<'spttHosuph' su~ des (tt-umntait-k'ns.
([ni son)
!.i[)r)~'i''nst"!i)uxn)ytim)«);m"
M. SCHWAM. Vocabulaire de
l'anthologie d'après les Mss.
hébreux de la Bibliothèque nationale, t'in-is, i8M, Ktitx-kiiit'ck.
– Handbuch der
W. COLTHHM. germaniachem Mythologie, in-S-.
t8116,
?(! MM
L'ANSÉE SOCIOLOGIQUE.
/–).)!);f!fUK<t''))'rt.Af)tH'.
'rt'adu':tio)td''t<'xt''s)m)))it~)'!u')'MUtt'm't'Urt'si)))crfss!t))ts.
/–)~H~K~K
)')i)<'<~t)))'ihuth't):'t)a''un'')i)ttti"t)d'm)'i('t)C)'<)cstny)h''scht't'-
)it'ns,quuhj))t'f:u)''<)!)ns)ut<)'t'it<~t'uit)')m.'ntphHt))ut:i([U<Anutcr
t'~)t<'p:)t'ti~t').~(.)t.)n)t"'tacun)'Ui.io))<)ui.stf!tit''t'tttt't'))'
.si):))''tt''J'!t)!)-'(i)'!n!Ut!(pt't)pht''ti()Ut'<'U'i~))<'tk'iu''t!)t))t)i)<'(iuud))),
qui!i)'[~it!'un~i)H'dt'):tn')~)t)Mt)")tt)!tun''<ttnSM)nt-K<)~i(.
t'!)t'un'tm)''<'t)mt'('ht<siji)':ttio))<)(".j))'it))))t'<dL'sc!t(!)t't')n))('s
<n<)tt)f.M.n.)tnus)n<)))tt<'cntn)t)''t)t)')))M~i)):ttiun)'")'ui:ti<'<'r'
t't'at't:titah')'.<t<'<
(th't-t's~pisuth' d'')u tt'fHtitiunhi))ih)U'ty\nyaHsur
t('utd''s[):)t'!t)'nt')'!)Wi('uii'ti'ut<'ntint')'<tttt' S
))"))<t'tt)h)<')t))<):
t~tKtcst'ctath's!m.Ht)ci).'nn''< rP)!r<nt:)tiun!i ')u<;u!)c(j). 200i-uiv.).
Y)t).–UM'.AXtSATtuXttt'Ctt.TK. MCXAOnSMH
XU'nCHS
XUTtCHS btVtiHSES
SL'MLES (.)t.~UHS HKH'.foXS HX <:ËXËHA).
sur ta fa'on dont tes Juifs servirent A lu ditTusion des contex popu.
on<tottt)('sJtuf!i'!<'rvir<'ntA!!t<)i<Tt)!:i.)!).)t~it)h.x)!«mt.
tairesd:t))s)')tntiqui)~<-) au moyen.~e()<.<3t,tSS).
M. m<A)-:TXSC))MA«.
Die BundeevorsteUung im Alten Tes-
tament in ihrer geaohiehtiichen Bntwiokelung. Miu'hurx.
Hh't.'rt.iM6,in-8').23tp.
L'auteur étudie d'tt)) point de vm'expressetnenttiteuto~ifjue et
co)t)tt«'t)t.-i'it t)<h'(')(f~;j~'
j)))t)<))t~i<;o<' <'ftf'.df'sttfK-):)ootioft de)':<)-
)m))CMMV''cMt.'n.C't"i)d'a))ur<tun('")ttr!ttat'<'u)uj['!mn!tnt)m)'it<'d'a)-
iMnc<nt)-U<)nt-,h-))tus.<otm-)ttf'at-tt'.s:u)K. Puis ct'th'institution
s'Mtd(''V(')upjn''<'('nut)<'a)tinncf'd'it)tt''t~tss))i)'itm't!i<tM('t'j't'<')))it')'s
)))'uptt't('.<H('ro)))tut'ntpas,tt)!ti')ui!i'<tcunstituc<'i)ucuUMdt'kt
rédaction duUcut't'ot)t«))t'<t du t~viti'ju'
CO.'<ST<TCT)OX
t)H LA SYXAt;f)t:UK
N. – CtHttSTt~Xt-'Mt!.FuKMATt'JXM~'DU'JMH
t*. WKHXt.H. Der Christ und die SOnde bei Paulus. t'r. iH,
Muht-. t~.
7~. – X.U~A~CK
t!TKXt'AXS)u.'<
t<C(:))K)ST).\X)!'))E
HE~'tLLK.–Jésusde Nazareth. 2 <.iu S Fi~-hha<;))''r,
ALBKHT <8&7.
~68 l'AXXËKSOCtOMGtUUH.~M
/.fBa~f<'mf.
)'A-TuMJ. )t()H~[-:)!X. Die Taufo Christi. t.t-ip! Hhuich!
)8M..Th~)<ic.)
/–))')'))))))).<)) t:
S't't'-()t'h~t(')''s<)<)t')))n<'«)'! <))!))(')<)'t')u')n')i''t')!tt'<n')))!))i"t)
du)!tdi.')Cij!)it)''t)n'ttiH.)t''humtd)))~U('tt!t!)U)'<tituti')td'))n<'v)''
~'«))v<'))tth')i')m)''vi('!tSt't''ti')u<'<')T!U)t'
/–MAHOM~T)!<M)!
·
0) Voyezp. t26.131,t47. t9ï.
AffAMSES. – DROIT ET MORALEE!< GÉNÉRA!. 2733
()) LtKMttbf.~<*<7fM~<'<t'e
COMttWtt'f
fOMMMC p. )~6.
jM'«*MCf,
ANALYSES.– XtMHT ET MOHALEEN GÉKËRAt 278
meneur, cela M'M rien d'étonnant, mais ue prouve pas que les
consciences individuelles soient pour rien dans l'événement.
Il ne suffit pas, pour expliquer la Reforme, de faire la psycho-
logie de Lutlrer, mais cela ne prouve pus que !a Réforme ne
puisse pas s'expliquer par des idées et des courants d'idées.
Naturaliser l'histoire, puisque dans l'histoire, de l'aveu
même do M. Labriota, les idées et les sentiments ne sont pas
des buttes do savon ce n'est pas exclure les idées, c'est
les considérer comme desfaits. Lu sociologie est à tu psycho-
logie ce que ta sciencedu complexe est à la science du simple
elle étudie les résultantes que produit ta composition des
forces psychotoniques; ettone doit pas commencer par nier
l'existence et la vateurdes composantes, même si la résultante
estdinerente des composantes. Dece que l'eau n'a pas tespro.
priétés de t'oxygène et de l'hydrogène. il ne suit pas qu'on
doive, dans i'étude de t'oau, négliger l'étude de ses éléments
de même tes faits sociaux ont beau posséder des propriétés
distinctes de eettes desfaits individuels: it n'en est pas moins
vrai qu'ils trouvent leur explication dans ces faits. Entre le
naturalisme matérialiste et l'idéologie, il y a place pour un
naturalisme psychologique.
Au moment ou il parait à la modo, le matérialisme histo-
rique s'assagit il a conserve son nom de guerre, mais il est
devenu prudent. Pourtant il n'est pas à t'abri des objections
attendons, pour le juger définitivement, que M. Labriota nous
ait apporté ses preuves expérimentâtes.
t).–t:Tt'UHS(HUK<:T)\KSS(')tt.KSM«.U'MS
ParM.t.u'tt:
Vtx<:Hxxo
GROSSI. – La. Morale pratica. degti (mtiohi
Messioani: ricerche e documenti etnograact '7.~Mw~c
,V<f'x'«ut.<r<'f/<('<t<el </MCt<M«'M<
~<<~f«'(/<<a<f<'«')f. <'</tNn-
~~«~/«~)<t'.< <M(/<<<f~,apriie t8U7.)
~f<r/4'~<t'c«'«~/«'«
M. Grossi met en tumiere le contraste qui existe entre !a
cruauté du droit pena) et n'tevation de ta !nora)e pratique
chez les ancicnsMexicains. D'une part, en cnet. les peines les
plus terribtes sont édictées contre le voleur et t'adutterc;
d'autre part, i'ivresse et le mensonge sont condamnes plus
sévèrement que dans nos sociétés.
C'est surtout dans les coutumes domestiques que se revête
!a pureté de cette morale. La monogamie est de règtc, sauf
pour les chefs. La femme est respectée on trouve, chez les
anciens Mexicains, cette formule evangétique Regarder
30t t.'ASXÈKMCMMt.MUK.iM'n
une femme avec une curiosité excessive, c'est commettre
t'adultère avec tes yeux. » La femme ne s'occupe pas des tra-
vaux trop fatigants. Eurevanette, elle participe aux fonctions
sacerdotates. –Ce n'est pas seulementio respect de la femme,
c'est aussi l'éducation de t'entant qui prouve combien est vit
citez les anciens Mexicains le sentiment murât. Mais sur ce
point M. Grossi se borne &citer de tondues pa~ps de Oavi-
gero.s7f)<'«!<«t~n<f/f/J/M.«t'o)et a traduire, d'après ta version
française de Hémi Simeon', t'exttortationd'un père mexicain
à son fils et lu réponse du fils à son père. Ce luu; morceau
n'est pourtant pas d'une originalité profonde il contient plus
de règles de savoir-vivre que de préceptes moraux,et t'on ue
comprend guère l'admiration qu'il excite dans i'ame de
M. Crossi pour lui, il n'y aurait riena retrancher, et presque
rien à ajouter à ces conseils. Kt il s'étonne, une fois de plus,
du contraste que présente cette morate avec la bartjarie des
Axteques. Comment les mêmes hommes peuvent-its se pas-
sionner pour les sat'rifices humains et concevoir en même
temps un idéat moral aussi pur?
Le problème n'est peut-être pas insotubte. D'une part, en
ctïet, M. Grossi exagère la pureté de cette morate c'est sur-
tout par ta crainte que le père mcxieaia agit sur t'esprit de
son fils Si tu trompes les hommes, tu ne seras pas bien vu,
tu passeras tes jours sur ta terre dans ta douteuret les larmes;
quand tu mourras, ta fin sera misérable; tes tëvreset ta langue
seront dévorées par le (eu. Qu'y a-t i! de si pur dans ces
menaces? Ht qu'y a-t-it de si eieve dans tes rentes de civilité
pueriie qui tiennent une place importante dans ce morceau?
Les Aztèques ne sont pas les seuls hommes qui, pratiquant
des sacrifices humains, recommandaientà leurs fits de satner
les gens en tout lieu D'autre part, est-il bien sur que le
texte cité soit d'une autiquitetres reculée? M. Grossi se con-
tente d'affirmer, d'après un auteur français. Chevalier, que
t'on s'est borné n remplacer dans cemorceaule nomdes diviui-
tes aztèques par le nom de Kotre-Seigneur oude Jésus-
Christ Mais on voudrait une démonstration plus complète
est-il vraisembtabte que lesauteurs de cette substitution t'aient
considérée comme suffisante ? N'aurontits pas été tentés d'in-
sérer dans le texte des préceptes chrétiens ? Hest donc pos.
~); ~Yf<))M)Ht'<f
(/<' ht ~;«'/m'M«/ttM//o« Mr.r«-ff;'n<
f'uttjxMc'' t'n t!itT.
))<n'h; t'tttnci~'ainAttdf''df <)))))".<,<')jmhti~ av.' tt'ttr", <~rtuit'i~
)H);ut!etc..)):u'H'~nit'ittt'u. t'itti",ho~t'ittu'fiL'
Uittmtmk, tK!<.
AXALY!'K'–A'm~!i!<t'ttLKSM<)!)'KS HOS
H. t)t;M)t)!))t.– Ann<;)i
socio).«''T.
1)
HO;; ).'AX'<KH~h;«'UH.)~t'K.tS'r
)'J)'M.)H')t)iMK)it.
!hf~'<t!'Mt~'<d''jt''t't')''tu''r't)t~n''<))<t''<t"i'j!n)!h)~
tit'!tt)')<U'i)n!'j!~Ut'mit-t'ttiht~-ri)'a))<<r~tt'X))~Kt) <'?').ttYrttudtt
".)<<
j<)'i))''ij~f)Mt«r)'<'n')tat'<h'r')tnttt')t!h'f! !'tn*<h'<ttti''rr !<))''
a)~)''th'~hm'<ti))'<«h'nti!')~jUi.))!n-tti~M!t)) )«!tnwit.
La)tt'')!tr<t''))?iu)<Mfi''n~n'tt'));t)~)'ti').
\'<t-!S<. –).\t-M)t.H !tt)
't!y'')')'.)~.t:t~)'iti))''«' t"u))M'nK'ftt'.tt)t''n)'t<!M''))'tht la
dit'fit-M)~.
AXA).Y'.H<.–).\t'.UH).).K K)!)
tj'j~'dujn'n'tnu)))~r.;t't.<t'r''r~.–t.()r'n)s.
t Tattt<t!H)~dt'))mm~t'.
t ~t;uih'«tt'h')))tt))"tf~<t/t~–fft«A~.
I:mle`du·Ir·mau·~ maha innhrr.
lil,.
).))~fi!s.–).rn)'<[it!r.<.ta)~<h'
<j)'t'<~)'t))a)t)''r''). )!t!ttt<<i'.
7~ftAn.
).ut'fU'–).<'ur.tit)<tttt".)t~t~
//tftAtt.
t.rur.fi)".–U'H!fU)<))!<<'h'tn~tth''t'
Ato~tt.
t.cnt'sHts.–L''U)~(!)!ni~<'t".t)'))irrt~<)r))t;tt)!~r<
~'tf'C[".ttt'ft'tHt)K'~tMftAf<'=!tn'j/f«.
Cet ouvrage est conçu dans un tout autre esprit que le pré'
cèdent. Tandis que M. Koincrs'attachttitsurtoutà detertnincr
quel aete le puintde départ de t'evoiution famitiaie, At. drosse
laisse systemati({uetnentdecôte tous les problèmes que peut
soulever le devenir de la société domestique. Jt estime, sans
d'aiiteurs prouver autrement son opinion qu'en atténuant
l'échecde ta tentative <ieMorgan, quei'heure n'est pas encore
venue d nhorder ces questions. Hse propose donc uniquement
de décrire les dinerents types de famille que l'on peut cons-
tituer par l'observation directe, en les rattachant à leurs con-
ditions concomitantes, mais sans chercher aucunement a tes
enchatner les uns aux autres suivant un rapport chronologique
et causal. H iaisse entendre, d'ailleurs, que, ù son sens, les
véritables causes des institutions se trouvent beaucoup moins
dans le passe, c'est-à-dire dans les institutions similaires qui
ont précédé, que dans le pt'escnt, c'est-à-dire dans t'etat du
milieu social dont elles font elles-mêmes partie et dunt elles
dépendent. Kt comme, de tous les facteurs sociaux, c'est ie
facteur econonique qui lui parait le plus important, il prend
les différentes formes do l'activité industrielle comme points
de repère pour distinguer les formes correspondantes de l'or-
gaoisation familiale. Ainsi s'explique le titre du livre.
K.Ut:tM:M)M.–.AMm!t')<'i<tt.))i')?. gj)
L'AXX~K <M7
SOt:tumti)~CK.
axd Jtfat'Wa~e
(1)~<tMA)p «) M<j;<tf<t&<a.
M4 t.'A'<K)!)i ~"tnu).Kt;)Qt'H. <?*!
J.-C..B.Mohr.
(i)FriboMfg-en-Bt'i~a".
).<;<)iHSucm).mU~):.tM7
(f)\'t~)'i!j))M~h)mt.)<70.
AXAr.YSK!–HFAMtt.t.K 329
\)'x ~3.
ASAU'SXt. – ). FAMH.LH H33
LEtST. – Alt-AriaoheaJusoivite.(~'o<<
-ApionhMt.Ttmn<vn« f~'n/t <'if<<
civil ttt'.t.t.T~<
pt'<M~<<<«M
~f)~('<t <«~<'««M;~'partie.) téoa. Flécher, 18Hu,4i4 p.
ia-8".
(t) h'-oa.Fis<))f.r,t8M.
(:*)/&«/ i8)f9.
?4 ).'AS?!)!K <!W
MOOUMX~'t!.
seconde partie, dont nous allons nous occuper, qu'est vrai-
ment abordé le problème qui vient d'être énonce. Cette
seconde partie comprend eUe.meme doux tivres l'un traite
du droit domestique, l'autre de la procédure. C'est le premier
seulement que nous aiions anaiyser.
Le MXf/'M~f (p. HJO-iKu). D'après l'auteur, ie mariage,
dans le droit primitif des peuples aryens, comportait trois
phases dont on retrouve d'ailleurs les traces jusqu'à une
époque très avancée. 11 y avait d'abord les fiançantes, ]a
jtpOMOM des Latins. i'<Y'< des Grecs; puis, la tradition de la
femme entre les mains du mari (~'<«M<b,o~t;) enfin, t'iutro-
duction de la femme dans son nouveau foyer, cérémonie qui
était accompagnée de simulacres de violences (</<'</t<f~'o il,
doHtxmn)f«'!< T:');~). De ces trois sortes de pratiques, les
deux premières sont les conséquences logiques du mariage
par achat. La .spoHSM, c'est l'entente conclue, entre les parents
de la femme et le mari ou ses parents, sur les conditions de
la vente ia ~'<«<<«'o, c'est la prise de possession par le mari
anirmant les droits qui résultent de l'accord antérieurement
établi entre les parties. Quant à la fM«c/<o,c'est un reste de
l'antique mariage par rapt qui se maintint et survécut à ses
causes premières parce que, ~ràce au caractère public et
même bruyant de la cérémonie, c'était un moyen commode
d'établir <wf<M< p~jxh le moment précis où commençait le
mariage. M. Leist explique qu'elle ait été utilisée sous cette
forme par ce fait que, chez les peuples aryens, l'emploi de
l'écriture ne s'est vulgarisé que tardivement. Les cérémonies
déclaratives du mariage ne pouvaient donc être qu'orales, d'où
la nécessité de leur donner un éciat qui les fixât le plus pro-
fondément possible dans le plus grand nombre de mémoires
possible. Aussi le caractère oral est-il resté un des traits
distinctifs du mariage uryen. tandis que, chez les Sémites
où l'écriture a élé pratiquée beaucoup plus tôt, c'est un acte
écrit qui est devenu très vite la formalité matrimoniale
essentielle (lettre de mariage, lettre de divorce).
Mais il n'y avait là aucune organisation dénnie. Ces trois
opérations ne constituaient pas des actes de droit, dérivés de
certains concepts juridiques ce n'étaient que les principales
et ordinaires démarches par lesquelles, en fait, on fondait
d'ordinaire un foyer nouveau. Ou n'avait même pas alors la
moindre idée du mariage, tel que nous le concevons aujour-
d'hui, c'est-à-dire comme un acte dont ta valeur et les ettots
AXALt'.OM.– t.At'AMH.hK 335i
`.· -U"l.f 1
dépendent exclusivement de son rapport de conformité ou de
non-conformité avec une règle préétablie. 11 M'y avait pas,
dit Leist, do mots dans ces difiérentes langues pour exprimer
une telle idée (p. 108). Le grand changement introduit dans
ces coutumes par le droit civil, quand Il se constitua, fut
précisément d'ériger l'une des formahtés usitées en critère
exclusif de la relation matrimoniale. On éprouva le besoin
de marquer un moment précisapartir duquel commencerait
le mariage ce moment fut mis hors de pair parmi tous les
autres et il dut son importance, non à sa nature intrinsèque,
à son rôle effectifdans la constitution de la nouveiio famiiie,
mais simplement à ce qu'on convint de lui attribuer cette
vertu. Or, la ~<'</)«'<toétait un souvenir do l'ancien mariage
par rapt qui, de plus en plus, à mesure qu'on prenait davan.
tage l'habitude de voir dans i'épouse une égaie et une com-
pagne, perdait toute raison d'être et toute signification. Les
pratiques qui s'y rattachaient devinrent donc de plus en
plus de simples usages cérémonieis. Au contraire, celles qui
correspondaient au mariage par achat devinrent prépondé-
rantes. C'est à partir du moment où l'on put considérer
l'accord comme définitif entre les parties, que le mariage fut
regardé comme conclu. Suivant les peuples, c'est ou à la
i!poM4')oou à la <f«<Mfto que fut attaché cet effet. Le premier
système est celui des Grecs, le second celui des Romains. La
~f/Mcft'one se maintint avec ses anciens caractères que dans
la mesure où le vieux droit religieux persista sous le droit
civil.
/.Mfamille. La famille chez les anciens Aryens est une
communauté qui comprend les parents, tes enfants, les
esclaves, les animaux domestiques. Le chef en est le père.
Mais le père a des droits très diflérents sur les esclaves et
sur les animaux d'une part, sur les personnes libres de
l'autre. Sur les premiers, ii a des droits de propriétaire, sur
les seconds, il n'a que l'autorité qui appartient à i'adminis'
trateur de la chose commune (ou«<jK<;). Tel est le sens de la
po~<M des Latins; c'est le pouvoir en vertu duquel ia famitie
est gouvernée. Maisce gouvernement est monarchique toutes
les personnes libres, malgré la diversité de leur situation, y
sont également soumises.
Or, à cet égard, le droit civil détermina à Rome, mais à
Rome seulement, une profonde transformation. Les membres
libres de la famille y tombèrent au niveau des esclaves et des
33U ).<<xt!H st)(:tt)t.f)(!)~[-R. )s''7
)\.–LKMAtUACH
t'Ut'M.tft.XKMMU
QARUi-'t(C.-A.).– ilinnhn'Im
Ricerohe a.If aai w~1~11
auerttna1 nuztalt w..1
ne! .111..
medio
evo in Sicitttt, coo documentiinédit (/<<'fA<'t'cAMx«t'/M
«.M~M KUpN«)~'«t< moyetttiyefMSicile,<!t'<'Cdes<<OCMM<
Paterme,chez AtbortoReber,1897.t03 p., grand
!M<'</<~).
iu-8".
La Sicileest l'un des paysd'Europeoù le plus de races et
de civilisationsdifférentesse sont trouvéesen présence.Les
Grecs,les Latins, les Juifs, très nombreuxpendant le moyen
âge, les Arabes,les Normandss'y sontcoudoyésà un moment
donné.De ce mélangeest résultéune civilisationcomposite.
Chacunde ces peuplesa marquede son empreinte le droit
sicilien, qui par suiteest très différentde celui qui était en
usage dans la péninsule.H a une physionomiequi lui est
propre. C'estce que M. Garuna voulu établir pour ce qui
concerneles usagesnuptiaux.
Ce qu'il a de particulierà cet égard, c'est d'abord que les
pratiques cerémoniettesne furent nulle part aussi nom-
breuses,précisémentparceque les Siciliensempruntèrentun
peu à tout le monde.Le mariagecompletse composaitau
xtv*sièclede trois couchesde formalitéssuperposées. Il y
avait, en premier lieu, les anciennes(iançaiites(N;)OHM~a)
auxquellesl'Eglised'Orient avaitdonneuncaractèrereUgieux;
puis, une démarchepar laquelleles épouxallaient à l'église
rendre grâcesà Dieuet recevoirla bénédictiondu prêtre
enfin, entre ces deux usages s'en intercala un troisième,
apporté sans doute par les peuplesd'origine germanique.
C'estune transformationde ta cérémoniepar laquellet'époux
acquérait le Mtt~'ttmsur sa femme.Et ces trois formalités
étaient nécessairesà la validitédu mariage.
Nonseulementellesétaient nombreuses,maiselles se fai-
saient avecun luxede fêteset de paruresdont on ne trouve
aucun exempleen Occident.Festins,représentations théâ-
trales, promenadesaux flambeauxse succédaientpendant
plusieursjours. Cettesomptuositédevinttellementexagérée
que les rois normandsessayèrentde la refréner, commele
prouvent un très grand nombrede lois somptuaires dans
toutes tes villesde t'tte. On trouve dans plusieurs fueros
d'Espagneles mêmesprohibitions;d'où it suit que les cérô.
monies nuptiales y avaient le même caractère. Cet éclat
exceptionnelne serait-il pas une importationarabe?
346 L'AXX)!t! <M7
!!<)CMt.O(!tQt'E.
Emt. SCHULENBURG.
Emt. SCHULENBURG. Die Spurea
Die Br
des Braatptmhes,
Spurea des
Brttutka.ufes und aenlicher VerhMitnisae in den
îfa.nzooaischen Epen des Mittelalters (~-«CM dit
m<«~<' p(«' /'«~, (/MM««M~0~<«'«c/<f<tf( (/e p<'««~«Man«-
<0<y«M (/(««t <M t~O~f'PS du MOt/t'M
/«;t{'<!M('< <~f). /<'<f-
"f/t/if r<<'<'c/)tw/<'/<<'<<~«'fMt')Mc/t~t. Xn,p.i~-t4u
eHUt-MC.
))E)txuA)tu
STERX.– Zwisohen Kaspi und Pontus p. tM).
Tous les uuY)'af!('s
tuentiom~isouslit ru!)rit)u':~'u/<e<~mM<)'~tM
(p. i90 a p. 2t0j.
A. HUJ.HXHAMtT.Vedische Opter und Zauber h. p. 230J.
V.–LAPËtSK
t'm'M.UmKMtM.
_t..I- tu
quence. Mais ce courant n'en existe pas moins; puisqu'il
dépenddo causesqui lui sontspéciales,il u sonindividualité,
et par conséquent il peut être isolédesautreset considéréà
part. C'est ce que s'est proposéde faire M. Gunther. !t a
entrepris de retracer t'évotutioM de ce courant depuis les
originesjusqu'auxtempsactuels.
Les deux premièresparties de l'ouvrage,publiées l'une
en ~889et l'autre en 189t,nous présentaientun développe-
ment do l'idée de représailleschexles peuplescivilisés de
l'antiquité et dansles sociétésgermaniquesjusqu'au milieu
du xvm"siècle. Dansla troisièmepartie, dont la première
section va nous occuper, l'auteur poursuit son étude jus-
qu'aux peuplescontemporains.Ce qui se dégagede cette
exposition,c'est que la notiondola peine-représaittestend à -A
s'effacerdevantd'autres conceptions,sans quepourtant elle
aitentièrementdisparu.Ellemarqueencorede son empreinte
de nombreusesdispositionslégislatives.L'auteur y rapporte
d'abord toutes les prescriptionsen vertu desquelles les
auteurs de violences,mortellesou non, sont totalementou
partiellementabsousquandl'acteincriminéa été déterminé
par une provocationpréalable.C'eston ellet une consécra-
tion dernière du droit de représaiiics,et Gunther confirme
cette interprétationpar ce faitque,chezles peuplesles moins
avancés d'Europe (Monténégro,Espagne),l'absolution, en
pareil cas, est beaucoupplus complètequ'ailleurs. La per-
sistancedela peinede mortseraitégalementune survivance
de l'anciennerègle d'après laquellele sang appellele sang.
Les autres traces du mêmeprincipeque M. Gunther relève
dansle droit contemporainsontlessuivantes lesdispositions
en vertu desquellesle faux témoinou le juge prévaricateur
sont condamnésà une peine,ou égale,outout au moins pro.
portionnelleà celle qui a ou qui aurait pu atteindre l'inno-
cent cellesqui mesurentla peineprononcéecontreceux qui
font évaderun prisonnier,oulelibèrentillégalement,d'après
la peine mêmequ'il était en train de purger.Enfin,dans un
grand nombrede cas, il y a un enort de la toi pour faire en
sorte que le châtimentressembleau crime. Ainsiles crimes
qui dénotentde bas sentimentssont punis de peioeshumi-
liantes (un accoutrementfémininimposéaux taches,le fouet,
le pilori) les délits dus à la cupiditépar des peines pécu-
niaires, etc., etc. Plus généralement,il n'y a pas de code
européenqui n'admetteque la gravitéde la répressiondoit
!!M ).'A'<XÉH t~f
MM::0).0<no)'H.
être en rapport avec celle du crime, c'est-à-dire qu'il doit y
avoir un lien quantitatif entre ces deux termes.
On peut justement reprocher à cet ouvrage le caractère
trop idéologique de la méthode'qui y est suivie, et par suite
la trop grande indétermination des notions, même fondamen.
tales, qui y sont employées. M. Gunther pose comme claire
l'idée de représailles et n'en donne nulle part de 'définition
précise. Elle aurait pourtant grand besoin d'être précisée.
S'agit.ii de représailies individuelles ou de représailles col-
lectives? Des unes et des autres, sans doute. Mais elles sont
très difïérentes, et par leurs causes, et par leur nature, et par
l'eflet qu'elles ont eu sur révolution du droit. Elles ne peu-
vent donc être confondues sous une mémo rubrique. Toujours
pour la même raison, c'est-à-dire parce qu'une telle notion
lui semble etémentaire, il lui parait bien facile de discerner
ce qui, dans les divers systèmes répressifs, peut être impute
à cet esprit de représailles. En réalité, une teUedissociation
ne peut être obtenue qu'à l'aide d'observations, de comparai-
sons, d'opérations très compliquées. Un peu d'introspection et
de diatectique ne 8ui!it pas pour faire la part de chacun des
facteurs d'où résulte la peine. Aussi la manière dont il fait fu
partage est-elle souvent très contestable. Ii considère comme
une évidence que la règle du talion en vertu de laquelle la
peine est la copie exacte du crime, n'a pas d'autre origine.
Cependant, par eux-mêmes, les sentiments vindicatifs ne se
contentent pas aussi facilement ils tendent, au contraire, a
obtenir une réparation supérieure à l'ofïense. lis réclament
la mort pour unesimple injure; ce n'est doncpas leur influence
seule qui peut expliquer l'homogénéité des deux actes. De
m~me, il est fort douteux que la persistance de la peine de
mort s'explique comme le voudrait l'auteur. Dès l'origine, elle
existe pour les attentats religieux, et dans ce cas elle n'a
aucune ressemblance avec les délits qu'elle réprime. Pour-
quoi sa persistance ne viendrait-elle pas de ce que les crimes
de sang nous font aujourd'hui la même impression que les
crimes contre les dieux faisaient à nos pères 2?
Mais quoiquefondées que puissent être ces critiques, ii reste
que la peine est en partie fonction du crime, et non pas seule-
ment du criminel, comme le voudrait l'école italienne la
relation qui unit la grandeur de l'une à la grandeur de
l'autre en est peut-être la meilleure preuve. Et puisque ce
caractère de la peine se retrouve, plus ou moins masqué, à
AXAU' – t..t t'MXjt 3M
toutes les époquess de l'histoire,
('histoire, on doit croire qu'il lui est
essentiel et qu'elleo ne peut le perdre totalement sans cesser
d'être ette-nteme. C'est ce qui fait que l'ouvrage de M. Cun-
ther est une utile contribution à la sociologie pénute. tt est
d'aiiteurs très soigneusement informé et t'eu y trouvera une
multitude de renseignements sur la législation pénale des
différents peuples depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.
~) V.Sk'itxuet~
toi-tM)'))))',
t). ).'i3.)7(i.
3S6 i8t7
t.XX~KSOO'n.mitft'K.
est considéré comme un seul corps, comme une seule et
même chair chacun des membres qu'il comprend contient
une parcelle de l'esprit qui anime le groupe et fait sa vitalité.
Par suite, toute mort est pour la collectivité une cause
d'allaibiissement, dont on prévient tes enotspardivers moyens
L'un d'eux consiste a rester quand même en communion avec
ledécédé par delà le tombeau, et cela grâce nu repas mystique
dont nous venons de parler ou à quelque autre pratique
magique qui tend au même but par des voies différentes, Un
autre procédé consiste a aHuiblir dans la même mesure et de
la mémo manière quelque clan voisin de façon à ce que
l'équilibre relatif des groupes limitrophes ne soit pas modifié.
C'est ce résultat que produit la vendetta. Celle-ci a donc,
avant tout, pour cause, non ta peur individuelle du u rêve*
nant et les sentiments individuels qu'on lui attribue,
mais, le sentiment collectif du clan, l'attachement il la com*
munaute, à la fois familiale et religieuse, qu'il forme. Sans
doute, c'est parce que te cian, l'être collectif, a un carac-
tère religieux aux yeux de tous ses membres, qu'ils sont
tenus de ne pas le laisser diminuer. Mais ce caractère reli-
gieux est du, non a des préjugés particuliers et il des consi-
dérations privées, mais au sentiment de solidarité qui unit
tous les associes et les détermine Il mettre bien au-dessus de
leurs lins personneites tout ce qui concerne la coiteetivité.
Voita pourquoi ta vendetta n'est pas seulement un procédé
d'hygiène religieuse, utile à qui veutécarter un danger inquié.
tant c'est un devoir strict. Voilà aussi ce qui explique com-
ment la vengeance privée a progressivement décru &mesure
que le ctan perdait sa cohésion primitive et sa suprématie
morale.
Mais une autre erreur de M. Steinmetx est d'avoir considéré
la vengeance du sang comme la forme première de tout le
système pénal, comme la source d'en toutes les autres peines
seraient dérivées, Il n'a pu arriver it cette conception qu'en
négligeant une masse imposante de faits. Des les sociétés les
plus primitives, à côté des règles qui menacent le meurtrier
de la vengeance familiale, il y a une multitude de défenses
religieuses, sanctionnées par la peine de mort. Tout ce qui
soutient un rapport un peu intime avec le culte, homme,
animal ou chose, est sacré, ou, pour employer l'expression
usitée, ~o«('. A tout objet tabou il est interdit de toucher et
la violation de l'une quelconque de ces interdictions est sévè-
– ).A)')!)XË
AXAt.MKit. 3S7
remeut punie Il'60.1ft""no
c'est le cas a.,
de la femmequi eutre dans un
lieu saint, du profanequi regardet'être qui représente la
divinité,du fidèlequi troublenue tète, qui sort eu public en
tempsprohibé,etc., etc.Cescrimesne tésentaucuuindividu
par conséquent,la réprobationet la répressionn'eu est pas
déterminéepar les seutimeutsqui sout à la base de la ven'~
geauce privée. Maista cause est doit être recherchéedans
l'institutionreligieusedu («&OM. D'aprèsles croyancesprimi-
tives, tout objet tabouérecèleuneforceterrible qui se com-
muniquecontagieusementà quiconquey toucheindûment.
Le violateur d'un tabou est donc un être dangereux, une
menacepourceuxqui l'entourent par conséquent, il importe
de l'éloigner,ou dele supprimer,ou de le rendreinoffensif
c'est à quoi tend touteune catégoriede peines. Le système
pénaldécouleraitdoncd'unedoublesource la vendettaet le
sentiment de solidarité religieusequi en est l'âme, d'une
part; de l'autre, les interdictionsrituellesqui résultent des
pratiqueset des croyancesrelativesau tabou.
Telleest la conclusionde cesdeuxarticles.L'auteura bien
voulu la présentercommeinspirée par nos théoriessur la
peineet la religion ettes viennenten effetconfirmerce que
nous avons dit ailleurs sur les origines religieusesde la
peine Maisl'originalitéde cette étude ne reste pas moins
considérante.Nousavionsbien pu établir le caractère reli-
gieux des peines primitivesd'une manièregénérale; mais
nous nous en étionstenu ta. M.Maussa su démêlerdans le
tabou l'institution religieused'où dérivecette religiositédu
droit péaat et nous croyonsl'idée féconde.
if est un point toutefoissur lequel des réserves nous
semblentnécessaires.Nouscroyonsprouvéque la vengeance
du sang dépend essentiottementde sentiments religieux
rotatifsà la nature du sang et que ces sentimentsont un
caractère collectif.Mais il nous parait ditïicited'admettre
qu'elle ait pour objet de compenserla perte subie par la
substancespirituelle du clan. D'abord,une pertesimilaire,
imposéeà l'un seulementdes clans voisins,ne saurait réta-
blir t'équitibre,et par conséquentne constituepas une com-
pensation.On pourrait répoudro,il est vrai, que la colère
déchaînéeest aveugleet nocalculepas avectant de rénexion
les effetsutilesde ses emportements.Maisil est un ordre de
(t)V.~tt'Mion
du<<-aMt<
Mefay. not<u))ttMnt
~<tM)<)), p. Mot suiv.
).'AXX)!H !HJt:)(tt.f<t.)Q(K. <8t)7
')!Ci)"t)!i''«n')T.t)ttH))<'i)).<[)in'p!n'('<'tn~<th'Sft)tit))t'nt.)'<)m't'ant'<)''
LMn'')-. Die SrAMM/'ut-xx'tf Nf tw~~ic/tM~tMonacAn- M))<~<~Mta/ftc/)ft'
~()<MHy. tj-itfzij.t. ttUtj H-))~ Hirsd)f<ht).
AXALYftM.
– OMt.AXt<AT!t)'<
iiOOAt.K 3S9'
tt. t– <'«(.AXtSATt()!<SOf:)Af.K
)'tH'M.f)m)iMt:tM.
.n_.r_ _I_
Parfois, le village a eu pour origine un clan ou un frag-
ment de clan tout constitué qui s'est étabti dans un pays par
droit de conquête. Tantôt, les conquérants se sont assujetti
un village existant dont les propriétaires ont été réduits à
l'état de tenanciers; tantôt ils ont occupé un sol vierge qu'ils
ont eux-mêmes défriche. Mais. dans un cas comme dans
t'autre, ils ont forme par leur union uu village nouveau toute
la diuéronce, c'est que, ici, il s'est surajouté à uue commune
plus ancienne qu'il a utilisée, tandis qu'ailleurs il a du
être créé de toutes pièces. Mais, quelle que soit la manière
dont il ait pris naissance, comme il se produisait dans des
conditions nouvelles, il devait aussi s'organiser d'après des
principes inconnus de la population indigène. Les nouveaux
venus n'exercèrent pas ledroit de propriété qu'ils s'arrogeaient
sur le sol comme avaient fait jusque-là les tribus préaryonnos,
et c'est ainsi que le ~x~-t'f~f se substitua au village ~«/<t(-
<(W<.
Deux causes auraient déterminé ce changement. C'est
d'abord l'intensité particulière qu'acquit chez les Aryens, au
cours de la conquête, le sentiment de solidarité qui unissait
entre eux les membres de chaque tribu et, secondairement,
les membres du ctan, subdivision de la tribu. Quand celle-ci
occupait un territoire, comme elle avait fortement conscience
do son unité, elle le considérait comme la chose indivise du
groupe, et par suite, quand elle en déléguait une partie ù l'un
de ses clans, ce dernier, de son coté, s'en regardait comme
propriétaire au même titre et de la même façon, tt était donc
posé en principe que chaque membre de cet agrégat restreint
avait un droit égat sur le sol. Delà, partage; de là, toute sorte
de précautions pour prévenir toute inégalité, notamment l'al-
totement périodique. De là aussi l'habitude de traiter les
affaires en commun, la pratique de ta responsabilité collec-
tive, en un mot tous les caractères par tesquets on définit le
vittagecommunautaire; expression d'uilleurs inexacte, car il
n'y a eu aucun moment où l'exploitation ait été, à proprement
parler, faite en commun. En second lieu, une institution spë-
ciate, )a~'otM/«m< c'est-à-dire le communisme familial, qui,
toujours d'après l'auteur, ne se montrerait qu'à une époque
tardive dans l'histoire de l'Inde, a contribué à produire !o
même résultat en renforçant encore ces idées égatitaires et en
permettant au sentiment de solidarité domestique de rester
vif et actif dans un cercle étendu; ce qui empêcha le groupe
L'AXXtiK sHOULOtit~t-K. <M7
Vtt. –).KDH(UT))Ht')t")'tUt!:)f:
t'trM.E.t.Mt.
VU).–UtVKKS
t'ar~)M.Mjnss.))mt:Kt;tH<'t).KVY.
t.'imt'-Ut'<'Mt))i)K~!mpuintt)''yut'h~ts)!ttift<pt')))t.'ipa)pi')nstitu-
Uon.jutti'')!ti)'cs''t )))'o''<'dura)<'s,)'cch);t'ch:mt avant tuut si elles pro-
H't!f))t MV<'c efficacité le droit <Jccft)x<tttiunt!)t['t:uJpr contre des
p';ts'j!t)t)t;t)<)))tits<t<)"'))d<'ntt''cotK))))itjm'm<'nt. X'.)tt!;)tt'r'')')'o-
duitou.s point )';s id~cs 'jtt'.m'c bfaucuttp de force et d'h:t)'itet<?il pru-
sente ''c snot des opinions, ce ne ~ht '{uc des npinions. Xous
aurions voutu, et cette (rurrc attachante en iM-l'ireie désir, que
())))!. tO.i!
We</e7'<<t-M<,
ch. XVM.
AX.\u'<K!–nn'HH-i M)
Ht.RYY.
:'Î
(j)LA'nU)':MHSKC't'tO~
SOCIOLOGIE CHiMINËLLK
)'arM.(:M()'i)(tCt)Attt'
AYHOTtSSKMHXT
!.–STAT)S'r)~t.'H Mt))<A).K
A. ~<OMt<f«/<
At-'GMTRBOSCO. – L'Omicidio negli Stati Untti d'Ame-
rioa. (/oM<(-<(/e a«.f A'/M~-L'MM.)
Extrait du ~M~c<:M
/Hf<'fHa7<bH<
(le ~/«Y«t<~t<c,
t. X. Home, Hertero, 1897,
T2pages.
L'auteur s'est proposé decomptéterctde confirmer par une
étude de l'homicide aux États-Unis les conclusions de
l'ouvrage bien connu d'Knrico Fcrri Latacite ici était par-
ticu~retneutdifueite. Lcsgouvememeats des ditMreats États
de t'Uuiou ne pubHeut pas de comptes rendus comme ou le
fait en Europe. La tfgistation peuaie, qui est celle de
l'Angleterre tfgèretneut modifiée, n'est pas exactonent ta
même dans tous les États. M. Bosco s'est
appuyé sur le
recensement des prisons fait en juin )890 et sur do nom-
breuses études locales.
Le )' juin t8!K)les prisons des dinerents états et territoires
de t'L'nioa contenaient 7.S5) détenus pour homicide, soit
7 p. iUUdes détenus de toute
espèce. On ne seioigue pas trop
de la re!)Ht6en évaluant à 7.0u0 le nombre des homicides
annuels. Le taux est donc de )3 par KM).OM) habitants H
est donc plus élevé aux États-t'nis que chez les uations
européennes tes plus éprouvées, t'ttatie, i'Espaguo et la
Hongrie. L'ttatie qui marche en tcte ne compte que t ))omi-
cides par 00.000 habitants.
~!ais l'Union américaine présente en reaiit6 trois sociétés
distinctes, ruNp dans les États de t'Hst, )a deuxième dans les
États du Sud, la troisième dans les États et les territoires de
l'Ouest. Dans la première subsistent les traditions dos fonda-
teurs de l'Union. L'homicide n'y est pas plus fréquent qu'en
Europe i) décroît au Massachusets. Dansles États du Sud, le
taux du meurtre est très élevé grâce à la présence de ta race
noire. Les États de l'Ouest nous offrent le tableau d'une
société en formation, société formée d'emigrants européens
et chinois et où l'autorité politique et judiciaire est très
faiblement constituée.
H. /.<*~M/fff/c.
vidu exerce sur un autre) n'est pas l'unique cause des varia-
tions du taux social des suicides, bref le suicide u'est pus une
mode,bieu qu'il soit quetquefois uue coututno. M. Durkheim a
mis vigoureusemeutce point eu lumière. ~eamnoius uut Mese
suicide s'il n'est imitateur ù uu plus haut degré que t'homme
moyeu, car l'imitation est un réftexe psychique dont i'inteu-
site répond il la faiblesse de la volonté.
Aiious plus loin. SI le suicide primitif, altruiste, n'avait
pas existé et si la société ne recevait pus de son passé uu
héritage de survivances, vraisembiabiemeut le suicide égoïste
n'existerait pas. Or le suicide uuorniquo ne parait guère se
développer que dans des miiieux qui ont connu le suicide
égoïste. Pourquoi Fegoîsme et t'anotnie ne ruveitieraient-its
pas l'instinct de conservation? Pourquoi cet instinct, s'il
n'avait été affaibli par la constitution morale des premières
sociétés ne suffimit-ii pas à contenir tes dérèglements du sen-
timent personnei. do i'amour de la propriété et de l'iustinct
sexuel, sentiments qui sont beaucoup plus faibles? Créé par
les exigences de la vie sauvage, le suicide est devenu ptus
tard un moyen de prolonger i'extase religieuse les groupes
militaires est ont hérite et l'ont inoculé à ia société civile; it
est devenu à l'usage des instables et des neurasthéniques uu
moyende résoudre les difficultés de l'existence.
Remarquons-ie, ces critiques ae peuvent aiïaibiir en rien
la portée pratique de t'ouvre de M. Durkheint. Il a prouvé
que ht sociologie pouvait aborder les probietnes les plus genc-
raux par là metne qu'elle étudiait metitodiquement un fait
détermine, 11a prouve aussi que la statistique morale permet
l'analyse des soutïrances de la société et eu révèle les désordres
à qui sait ia lire. La sociologie que la pliilosophie générale
tend trop à absorber, au moins en France, avait besoin de
cette forte leçon.
C. /m)jy~/t'<M.
H. – ).XTtnU))'<H.Ot:)H':)t))t)Xt:t.t.K
A. Lecrime f( ~Mraces.
CORRE. L'ethnographie criminelle d'après les obser-
vations et les statistiques judiciaires recueiUies
dans tes colonies framçftises,) vo). iu 8°, 5~1 pages.
Paris, Reiuwtttd.
(en France, un délit pour ~00 habitants). Mais sur S63 pré-
venus de ces délits jugés à Poudichéry, il n'y a plus que
t'8 étrangers; tes autres, au nombre de 40S, sont des individus
nés dans lu colonie. Le délit doue reste bien intrinsèque
(P. BtH-~tUj.
Dans l'Inde, tesassociationsde malfaiteurs sont nombreuses
et les femmes y prenneut une grande part. Toutefois c'est
plutôt dans t'Indo-Chine que l'ou peut étudier expérimenta-
lement ia substitution de l'attentat individuel à t'attentât col-
tectif. Il suffit de comparer ta Hasse-Cochinchine, soumise
depuis longtemps à l'influence française, au Tonkiu conquis
hier. Les faits de piraterie et de brigandage qui s'observent
au Tonkiu,ont désolé tu Cochinehine dans les premiers temps.
L'auteur étudie minutieusement ta piraterie tonkinoise et
les associations qui l'exercent. Nulle autre partie de son
œuvre n'est d'un aussi grand intérêt pour ta sociologie crimi-
nelle.
La piraterie a toujours été la forme de banditisme propre à
i'Indo-Chine annamite qui y avait été initiée par les Mataiset
les Chinois. Elle a disparu a peu près de ta Cochinchine.
< Mais au Tonkin elle bat son plein. Les tjandes, composées
d'Annamites et de Chinois, souvent très fortes, tiennent la
campagne dans les massifs montagneux, à proximité des
<;uursd'eau, ou, plus réduites, toujours prêtes à se disloquer
et à se reconstituer selon les circonstances, elles stationnent
aux embouchures, circulent sur leurs barques au travers des
arroyos des dettas. Leur force est moins dans le nombre de
leurs contingents actifs que daus celui de leurs auxiliaires
latents, intéressés par la cupidité ou la crainte. Le pirate a
pour complices ou associés les gens des villages et quelquefois
la population de cantons entiers; les autorités locales ne sont
pas lesdernières a leur fournirce dont elles ont besoin, vivres,
munitions, renseignements de toute sorte (p. 321). Cesasso.
dations font évidemment penser à celles de Napleset de la
Sicile, Toutefois M. Corrc. qui ailleurs a si profondément
étudié la criminalité de la Bretagne, préfère comparer la
piraterie tonkinoise à ta chouannerie. Celle-ci en évoluant
présenta, ou le sait, deux formes, l'une politique, l'autre
professionnelle. De même au Tonkin it y a deux sortes de
piraterie, la piraterie politique et la piraterie professionnelle.
La première est l'œuvre de patriotes annamites plusou moins
encouragées par la Chine; elle a surtout sévidans les premiers
–
A:<.U.Y-!)M. t/AXTmtOt'Ot.nCtR CHfMtXEUE 4iS
H. '/)<rr<M<
F«cfe«Mp<tf<<'<'M/<cr<!
(A)tt'.SOXC. M)')"!)tt('j
pt'nfexsiuM.
uuatifteesmaisousd'ouvriers.t'entn'prenourd'industriestnsa-
lubres, enfin t'ioceudiairepur escroquerie. L'auteur sait faire
rentrer ces agents de l'exploitation humaine, si diucrents
qu'ils soient les uns des autres, dans une seule classe; it nous
montre les lieus qui les associent et les portent tous :'<chercher
l'aisance ou h richesse dans l'exercice d'un travail Hctif.
Ce livre est loin d'être inutile ù t'antttropoiogie criminelle,
quoique ta méthode en soit peu rigoureuse. La marche
ascendante du detit est clue, aux yeux de fauteur, &t'indut-
'j geueede la société pour des formes de conduite fort scm-
b)ab)esà son activité commune et moyenne. Lu criminatitë
t OHicieHemeut défluie se retrouve ainsi rattachée a t activité
normale et pertnet d'eu reconuattre les troubles profonds.
Toutefois l'auteur n'est-il pas pessimiste à t'cxecs? Hst-ii
vrai que l'élévaliou moyenue de l'intelligence profite a ce
point aux pires membres de la société La vérité He serait.
elle pas que )a justice et la policeont été bien plus exercées
a lutter contre les formes brutales et anciennes du crime
que
contre les formes astucieuses et récentes' Xe serait-elle
pas
aussi que ia peiue, ta coercition agit beaucoup plus efficace.
ment sur le graud criminel que sur le petit
délinquant en
raison même de i'iutettsite qu'on peut alors lui conférer 7
La conséquence n'est-elle pas qu'il faut recourir
aujourd'hui
'aux substituts de la peine?
D. /<
RAFAKL SALILLAS. – Eï delinouente eap&nol. El len.
guaje f/c Cr<wtM<'< c.~<«/Ho/Sfw ~H~/o, i vol. iu.8",
~43 pages. Madrid. Victoriano Suarez, I8Hu.
brosiennes'est
o u'nut si
ot rn'tttnn~Anxint discréditéeet
profondément~îcnt'Attit~~ ~t na ~t* At~~
pu être
accuséepm' Vh'chowde faire unecaricaturede ia science.
H. – ~MM~OM
~«-«M.
i)~H!.)-i)
)))'oi<t(k't))n.'';u'it !fij<)td'um'jXtUMuitc
in.jtit' put'lu jtuti-
t)<(urY
?
448 L'AXXÉH 1X97
SOCtOUH.tQrK.
de la civilisation la plus ratHnée. Elle nous apprend aussi
que le sentiment de la solidarité morale est en «atie insut!t.
samment développé, sinon on He verrait pas diriger contre
les révolutionnaires et les socialistes tous les ellorts d'une
magistrature parfois complice du I~rigandage. Le bizarre
socialisme de i'ttatieest a lui seul un indice de ce défaut de
solidarité, car, à l'Inverse de ta Frauco, de t'Attemagne, des
Pays-Bas et de t'Angteterre, c'est surtout là où ii n'y a pas de
prolétariat industriel, c'est dans les régions arriérées de
t'Ëmitie, de ia Calabre, de ta Sicile que ce socialisme est
développé. H u'n pas réussi & s'itnptanter dans la grande
ville iudttstrieite de Miian c'est que les classes cultivées ont
couscicucc de leurs devoirs, tundis qu'aiiteurs elles ne
songeut qu'à exploiter les ressources précaires de l'État.
H.))):))tiME)M.–Ann''<<)"i<)).t!K)7.
4M) t.'AXXt:)jS()t:m).o(!)<!rK.t'!H7
mr mrtnw~w.w·m.u_ -L__u.~
U' DALLEMAnXH. Stigmates ana.tomiquea de la cri-
minalité. t vut. iu.K". paris, Masson et CMuthier.Vinars,
!tt96. – Stigmates biologiques et soctoïoefiques de la
criminalité. vot. in-8". – Thëoriea de la criminalité.
1 vol. iu-8".
SOCIOLOGIE ÉCONOMIQUE
t. – THXofUHSÉCO~OMtOUKS
!'iH')).t''MX';0)sSt]t)A!H).
~M~MC~'OM.
It ne serait pas possibte, ni du resteconvenableau dessein
de ce livre, de passer eu revue ici toutela très abondante
littérature économiqueactuelle.Pourtoutesles études toch-
niquessur desquestionsspéciales,tellesqu'eu ce momentle
métattismemonétaireou le protectionnisme ou t'agrarisme,
pour tous les travaux plus concretsqui concernentla tégis.
lation économique,projets,résultats,critiques,pour toutes
les nombreusesrecherchesde faits, statistiques,monogra-
phies, etc., accumulationméthodiquede matériaux pour la
sciencede demain,on no peut que renvoyeraux publications
appropriées.Maisles probièmesgénérauxde l'économie,la
portéed'ensemble,la méthode,intéressentla sciencesociale
tout entièreet ont peut-êtrebeaucoup&tirerd'elle. Pour être
surtout spéculatif,cet ordre de travauxn'enest pas moinsfi
tort condamnépar certains, laissédo côté par beaucoup
d'autres lesétudesplus concrètesou plusspéciales,la simple
observationmôme,impliquent,qu'ellesle veuillentou non,
une solutionau moins provisoireà ces problèmes,ti est légi.
timo,en marchant,de se demanderoù t'en va; et, de fait, on
va toujours quelquepart, pourvu quet'en marche.
Quelest l'état présent de la théorieou des théories de la
valeur? Qu'ya-t-itd'acquis,qu'y a.t.ii a rechercher encore
et peut-êtreindéfiniment,touchantla nature et touchant la
mesuredela valeur? 9
Eu quel senset dans quelle mesurela science
économique
M8 t.'A'MKK .<u):)~)."(i)Qt.H. t<7
f/Cjy~ A'COOOMt.<<<
<t'«)<'MM/<'
ili Xuus avon). D'-nni i-uos )a t'ttbri'jM'' ~«'fM mt rrt'tMin t)~tnhn' ')'"u-
YtTi):< ')"i «"H!' sunt parvL'aus et 'lui n~ Mtt~'ht'ut pas ttUt );t'undt'!<
<jm.~ti«ns j)rA-t''<)t'nt<<.
f~~ AjX)' )t's uuvntt! i"tt')aot<'Htam <h' )tt'n)!<'r. Cf'MM(A'!«<M t'u/
M'<f/.tcA«/~i)fMt'e.f!<T) – t.. \Y<)t'tM. t't'')n«tM«' po~~t~Mf /'<ft'< t87t.
Md.t!<8U. StKtttcy Jt'vu)))!, T!t<)t- o)' ))t))iU<-tUc<'ot)"")\. )8Tt –
X''unmm). n'<'t'/M'/<M/W<7«~f'Mnt/tf'yft/r'* <)'m< h' /f«Hf/t«('/t do Mch't)-
))''t'ft:– Le n)~mt'.<?)'Mnf//<f'?f</<'<'('oMi!K'«'~t<<M/MfA<'<Ti)ttitW)t. t)!8U;
.) peut '-it'-r Putxtiti!. )t'f<'f. /'r<-«KM</.tW«'t'<. )ttM). (:))H')f.t'A~Mu.
/;A'/ n~ t'a/Mf, Xt'w Knxhmdt't'. juli )M!!t. – Yo)))'t)t<«)r~. /M/emu «/ ca~o
;v/H<«u </< ~nM/M:<f<n~.)tnh<j<tn'. )S!H. – Von Wic~er, t'f~t'MM~ </<
t)'f)-<M. \Vi'')t. ))û)<h'r. )SSt. – f~' tn't))' ~f MH<a;<cAe n'f~/f. Winn.
BntUtoftHt'r, ))t(!H. – L'' ))h''Mh-. ï'Ac /A<< o/' )'«/«< Atnuds of Uff tmtt'ri-
ciui At'inh'nn-. )!im. – t)u)nn-)t.t\tt-t'k. <t)'K<)f/:t?f/<'</<*<'77«'«nf des tf't't't-
A<t«~<(-/«'K ~aff-f-)''(-)-/<<. JahH.. t'.nat.);. u. Stat. X. t- Xtt) )!').. )K8K.–
Lt* tttUm'. Ad. U')' thut!: ) ~f(M<r~'<<'<-4«t'/)t/M- .S<«MhM't.<.tm.c/f«/'<en.
–W'<t))'u''tc/tff t'out U'fr/.X~'it"')). ). <). ~<!)<)H)t~' StM~tswisit.'tt~t.'ttiift.
XXt) lid.. tS!t)i. –t!ar)))''r. t.'etf<'</«' Mft/«'e .\«ft«'f/m<)'cM<tM))'<t<'MK</f<'<'<-
B<'t'a<'<!Xt<'Aft;;HMH 'ff r'')'!H-ttt<'(<<'Mftt tt'<')'(&<'a'ir<. Xt'itich. f. )t. )tt'i!. St.
Wis<. Ktiitt. !!)')t!t))in)t. H'<'<'«/'Mf't<'M. H'fr~/Mft:. Jtthrb. f. txtt. <h.)<.
u. Stttt. X. t- X\'). )t.t. t8!t!i.– Wick!.)-)..«/)/<f<~< «y f<W)oMfca<.S<-t<'n<-e
t. ~fotfMb of //<<*<)' o~ )''<f«< <!)!«!. Lot'ift. ta /mr<H del <'<«<'<'
Mf~(~<wmMfM<< t/«/f<M<. An'hhi" ~iuh'ti' XXV))t. – Le m~th' ~0 .S<M'~M
aMf<t'Mt'«,ttimi t'Kcunootia [tutitit'~ tmttth~ia. CX. –Gt-iuiMtti, X<<)'<aM-<-
«fM M<a /f0ff<t </<< t'u~~ in //«/fa. Mihm't. tS89. Mot~aotui. <'<tM/f<-
<<<(/"nM«.t<<)rt'M <<fMa/«)f'f'MfMt'f<to<'<' <)<~f<tc''<f)'< )<'t/t«M<.Mihn". ))<!<*).
t-'htow. ~<t<d!t attt' ttfn ~'e)'«'f'/t-< X''it'-<;h.f. <). );<'M)oteStautsw)!
AX.U.YSM. – TttKnXtKS ticoXOMtQL'H-i 4M
~ttO. Lehr. U'f)' <;ffM:utW M. ~ffto. Jttto-)). f. tmt. <h'k. u. Stat.. X)X.
<)!)?. – Kmuu)-i!\tt!.ki, ~ff H'fff (M der Mo<tWmH'«-«f/ Wion. itjt!)).
– Sttjtin". /.a ~<'<a (M m/uff e /M
<c~f fM m'Mf'MM Nt<u, <!iurn. dngti
Efonontisti. tH!). – .\U!<j)i(i- u. t<i))'n. rtt<t'.M<-AM~fM <?&<-)-(lie r/tMff
<<M <'<'eM<-<t,
[.cij)Ht{. Uum-k'-t-u. Hum)!)nt. ))!?. – Xuckerktind). &«' MeeWt
f/M PtVMM Ktt<tf~OMt/ft-ft-M<'t'actfttcA<<~MM~ <<<'<'
~C/ft'C/tf/tt'/tt'M ~t)/<0<cAf
/«K'/ </?;-/.{-An', U'ij)i!ic. Omtt'kt'r u. nutn)))')). i88't. – (iothu )). t'<'t<'t-<<-
Nff/t'o~MMj/M )'t<MA«/V<t'<<c<- rAfiff'/tf't (Kt'ititt-t~ )':t0~)!n)t)):n xu <)et)
WetH<;t!t')-u Y<M)M<tf);, Knit' !hiit))<' u. Wimt'r). t~tta. ))<!)().– ))it'ti!t't.
~te Ma~MC/tf H'ft'tfofif M<ft<die Mcot'tf t'um Hf-Mt:MM<;M. Jattrt) f. nat.
()<-k. u. Ktitt. X. f. )).). XX. t8!)0. ).))). X«'' Mo~w/tt-o H'f< M.
<t.t</<Mf~. t).i.).. :<). M.).). )8Ut. -.t)i~-n..<h)t)s.M (- n)'unns..).U.hf.
AM~(it/. Xtt';kwk)ttx)<. <))!.).. f. M. XXt: <k t'M)tt-n.)).id.. 3 t'. B.). Il;
d.' HO)t<n.H;t\\Mrk.Utid.. X. t'. tht. XXt t't a f. ttd tU. – Ytt~-ttti. <to<-«t
(Mt'a/u)- Hotna. )mu. –Atf.o.it!. ~< ~<'o<-<f<Mfa<t«-<'n<'<<-f<N)tt'ot'))/et'MO,
Torint). iSttU.– Smart..t« tM~'M/«t-<;oM lhe MMt-~ u/' M<«f. t~tndon.
MactoiUao, Xi'J). – f~' tu.~m.S<Mf/f«ft) t't.-onomtM. )~n<)"M, Mat.'ttti)))t<t,
<X9S. <:):n-)f.!<? M~t'tn«~ )ff«M~o'(/ «~ r<f~f. Ya)'i M'-wh-w.nov. t8U2. –
Fieh'ir. ~f<M?ma<«'«< t'MCM/~o/t'oMjt<M~f t/t~t.t/ «/' m/M<-«Ht/ /<tw<M.
Trat))!tt<'Uut~of tht: <:<jtttt<tit-ttt A'-adtitoy. ju)i )!t9~. – T&KK't. ~.o <fo''<«
MottOMtCM<<<ff'a~o</(/ttw/M:fMK, Hmtttt. t8'a. –Wi<-ks.')). <f)' n'<f/.
~th<< und «cM/e n'tfA tien KfMOM ..Y<'<«~aMAct<nMMfA<'M r/tfut-tfM.
<<!tm.tsax. – )h-tthti, M)'«<<))'<'e ~« f!t<na«)-f&tt:;o))f ai tfoi !!f)-)tM)en<«<).
Mari. )8iM. – Xatt'aki. /.f<</ffo<'<f<<<' /<; ra/fMf <t;tt jimguf rm~ Ka<an.
i893. – Mu' \'<tm-, .Ma<'j/<Mft< «<f/t<y aM</ t'«/M(, Qu!trt''rh Jouraid "f
Ht-ttnutttit's. Aprit tK'JÏ. – h<' tucott'. JusMaf) <A<'ot'yoy fM/Mt.AtUtnt): u)
atm-fit-an Aoutt-nty. n"v. tttUS. – \'«i({t. Cef nto)t<'M<M<fe<)'<-<'<</fr
~a/f)', Xett~-h. f. d. KM. St!Mtt!wi: ttM. – KKMtoann./<' AfArf wm
tt'~<. ttatutturjt. t!i'J:t. – tUn'.t S.t)'')-t)<)./.H ~fun'M<M n(/«<-f <)f«« Afo.
ria </<f </<)MWM<' et (M ~t ecoHOtMt'c;. «otoa. )X'.)t. – S. hr.ldcr. ~ff
M<)-~f/<a/t'c/<e t)'«'<. U~rtio. t'nttk<tt)«-t- u. Mah)t)h-(-)<t. )HM. – Voit
fKtitt tuu~ tm ptmcijtjtux tt'ititM d't~-uhunm')n)ti(h)m'.
~tj Y. tM uuvt'a);fs citt' d'; MM. Me)W'. Statd'-v Jfv~ns et L)''t)M
WattU!
<2)On a tnontt-M <h')mi.<~u't')))' M t~tuvatt d~jA. u p'-n ).n'.< )'xp)t<'it'
nx-nt. t-))M!t'A-.motttiftt. tro~ jx.tt .-<)))))))von Thum-n. (:r. \)itx. 7*/taHe..t
tt~W/t/eAM r~<<c/«'M M)i<(/M U'<-)-<AM)W< <')«/~)' «?«<'<-<'<)
.<M<o<eo.
M<t!)e,t8i)6. )'t And)(.'r. AM 0)')'/«)M <<MjM<'«tH)fM)f <«< fM .<'7nftf/Nf,
t'ari- <8')7 tj). <0:t.jU)i~.– rn )n)<m.'m-f)-.u)'t!<. thtj.ttit, <;t.;« At)..)tta):n.-
UuMen, !i()ttt v);tt)c)tn'ttt eit<t cuttmM'd< pn~ura-ut-
4t!U ).'A'<\)iKSUOOt.Ot,)~')!i'<t)7
0) (h<"n tf)ttv)'ra<)'<''x))<)!st')~)))t't)t)Uti'.<
t'h<-]:ttohot-thtwt')'):.art.
«'<*<f)ttM<t«'We)'&K<t < .S/Mn/M'M.tMMf/M/YfM, t'tt
)t)Ht) f)'Ut)':Ui.< OtUf
d'' )''x' a))nh'itttf)ns
<<NtM )!t«<')'«<'
<A'coMM)M'~o<<<«y«f, tS'4; <'tct~'t
0). <!)()< ~'tMc</)M<<<-«)tHM(tepe<</t~Me.
U'c'). t'ttft! )))'?.
AXA).MKX. T)tKOHtK!< AcfMoM~rKA 461
<t!)h'mn)i.Op.c)< p. 5<'tG.
A/ p. it-tf.
M.. p. ït-N.
AXAU-K-i.– T)))!('M)K<
)!(:nXttM)<~)
K.< 4<M
I.- 1
que ne t'estime l'acheteur, le prix sera compris entre ces
deux estimations; puis on complique t'hypothese de plus eu
ptus pour arriver au cas d'une série d'acheteurs At, A,, A:
At. A:).aux estimations subjectives décroissantes, en pré-
sence d'une série de vendeurs H,, H,, M,, lis, M, aux esti.
mations subjectives croissautes le prix sera compris entre
une limite supérieure formée par l'estimation du dernier
acheteur admis à t'6chant;e. A~par exemple, et par celle du
premier vendeur oxctu, B,. et unelimite inférieure formée par
l'estimation du dernier vendeur admis à lu vente, iï,, et celle
du premier acheteur exclu,AI; c'est ta le coupte.timite). Mais
d'abord, cette théorie ne fixe que deux limites maxima et
minima, et ne nous dit nullement en quel point determiut',
entre les deux, se fixera le prix. ni pourquoi en ce point.
Elle suppose, de plus, que les évaluations personnelles sont
connues de tous les intéresses, ce (lui ne se produit jamais
en fait. Matin on donne comme fixant les limites du prix
le dernier acheteur admis ou le premier vendeur exclu mais
ils n'acquièrent cette qualité que par ta fixation du prix
n'est-ce point là un cercle Les influences sur le prix recou.
nues par la nouvelle école se ramènent en somme &t'ofîre
et à ta demande. M. Berardi n'a pas de peine à critiquer la
prétendue loi, si elle prétend exprimer un rapport de pro-
portion inverse. Mais autrement, que signifie-t-ette sinon
que le prix se fixe dans la zone où t'onrc égaie ta demande?
La cause de ta diversité des prix est donc autre que l'offre
et la demande L'ecote autrichienne avait encore ta
tâche de fonder la vateur des biens productifs, ou des choses
qui ne servent pus directement satisfaire nos besoins. La
théorie devient de plus en plus compliquée et on ne peut ici
ta suivre dans le détait; le dessein en est de montrer que la
détermination de la vateur provient toujours en définitive de
futilité limite du produit dernier d'usage immédiat tte pro-
</t<t<Httff)et d'établir, contre la doctrine du coût de produc-
tion, que le coût est déterminé par ta valeur, au lieu de la
déterminer; et pourtant nos auteurs s'efforcent de ne pas
condamner intégralement cette doctrine, de prouver que cela
revient au même, et enfin ils admettent des cas où s'applique
la loi du coût. Mais ces tentatives n'ont pas do raison, s'il est
vrai que t'utitité-timite, le couple-limite, le produit-limite
~j Xt'tunt).0~. <-<<{).39-M.
464 L'AxxXK somuLo'itQt'K. <M7
())Berafti.Op.<< )).M-7S.
AXALySES.– T)t)!UK))MficoxOMtQt'K-! 4(R;
il y a ta des tors un passaged'une diitérenctatton
qualitative
itunediftérenciationquantitativequi demandeli être éclairci.
Si t'en ne tondeici une méthoded'estimationeu
ta qualité, i'évatuatioude tousJe!}travauxeu quantitéde
tempsde travail
simple n'est plus qu'une appréciationarbitraire et relative,
et du coupl'objectivitéc!)orcheedisparait. Le titre de
t'ou-
vragede M.von Buch pouvaitlaisserpenserqu'il
a ceproblème on est déçu. s'attaquait
Lanotiond'intensitéde travail,dontil
part dèsle début est
en efïot purement quantitative.Le travail humain étant la
traasfortnationdel'énergiepotentielledo l'organismeen tra.
vailmécanique,riuteasité se mesure la
par quautitede travail
mécanique fom-M: dans l'unitédo temps Et c'est sansdoute
un euortd'objectivationque de ramenerle travail
humainau
travail mécanique,et encorequedese demandersi la
physto-
logie peut déterminerla quantité de travail normal'. Mais
le plus intéressanteût été de nous montrer
que la diversité
des travauxse raméneàdesdegrésd'uneintonsitéainsi
et que 1 élémentpsychologiquede tout travail définie,
humain peut
ainsi être négligéau profit de i'éiément M. von
Buchne s'est pas donné cette tacite:tel physique".
qu'il est, son travail
revientsimpiementà changerl'ordre de
grandeurpar lequel
sera mesuré le travaU,supposéiui.môme une grandeur a
mettreau lieudu temps la force ou &combiner
les deux; maisde prouver que lemécanique,travail humain peut être
trane commeunegrandeur,et quelle
condition,il n'est pas
question.
C'estpeut-êtremettreplus de portée danscette
rechercheque l'auteur n'a prétendu. méthodique
L'objetvéritabledo son
étude parattetre d'établir, commeunevérité
trop
méconnue,quel'intensité dutravailvarieon raisonlongtemps directede
la part de l'ouvriersur ta valeurproduite,eten raison
dela durée de la journéede travail Lalimitede inverse
l'intensité
du travail (optimum)serait doncatteintela condition
l'ouvrierellt le produitintégrâtde sontravailet que
que la durée
'<)VunBuch. Op.<-<<p.2't/M)M<m.n.;Mnitt.t dfla valeur, «)(.pt<
?) M..)).4e~MM!!fM.
(.t)&.qui ,t .tu))c..)M.t
i.t.)i.ja<..).~MM eMl'unité&ht..a.)t.. il
réduitesth.travailsoci.).i,ph.ui. suiv.nt)..<..ivi)i~i.s.
r~u' ~n~
luclàaucundegré. qui ~M'~
(t) Von
-1~ Buett,
0~.eM.,p. 96-99.
)-Uu)M:MEM.–A))nw!,o<-tu).ttf)T.
4<M t.oiH soout.OtUQfË.
)??
de la journée fut normale (c'est-à-dire vraisemblablement de
8 heures). Cette loi est-elle, dans la pensccde l'auteur, fondée
deductivemeut ou induutivement ? Ceta u'est pas très clair
pour )u seconde proposition. l'hygiène nous apprend que ta
timitation du temps de travail est la condition d'uue bonne
santé et par conséquent d'une force maxima pour la pre-
mière, on peut dire que te bien-être du travailleur est la cou-
ditiond'un bon travail. Mais l'auteur s'efforce de prouver(lue
les faits concordent avec ta théorie. I! croit pouvoir mesurer
t'tntensité du travail par !a quantité du produit (quand les
conditions techniques sont egatesd'aitteurs). et ta part del'ou-
vrier sur la valeur produite, par ie rapport du salaire aux prix
des marchandises vendues; ta durée de ta journéeétant connue
d'autre part. it vérifie, principalement avec les statistiques des
industries du lit en Angleterre, en France, en Amérique, en
AHemagnc, si les rapports des ehittres reets se rapprochent
des rapports calculés mathématiquement', tt serait superflu
de montrercumbicn cette méthode est peu rigoureuse et con-
tient de chances d'erreur, et qu'eu tout cas l'observation est
trop étroite pour fonder une génératisation.
Quant à la correction au marxisme, elle est plus apparente
que réelle; lorsque chez Marx t'attongen'ent de ta journée de
trayait augmentait ta plus-value, il était entendu que le tra-
vail lie variait pas d'intensité et une variation d'intensité
~quantitative) pouvait toujours s'exprimer en variation de
temps du travai) simpte". La loi de M. voit Buch signifie seu.
lement en somme qu'en fait, actuellement, les pays où les
salaires sont les plus eieves et la journée de travail la plus
~/).<-f7.p.TU.
~) \'<)t)ttMc)!.
M.. p. t~o-t:)'
.:<!M. Vf'ntttf'h <t''ti''))t p:t!' uu fut))))))'suftistmt<)'*)Mttx~ttu'<)M
)~ jfh~.Yah)'- t'-httiYt-. – Cn'-tnnr'' <'rit)~U!- tint)' it M)tr\ ptit-aftjo'M
t~nth' La fun't' ')'' )ra\ai) h'' '.am'.ntrtn' un'' nt.t)'h!m')!t'j)Kn'"
!))t'<;tf<t)'t (luela))h)\i.<ion <'nwn't'xi''j)oh'ttti<')!t'
t)'*o'~tt'<!t'f<i"H.u"t)tg
t't)')t'' t'fxmx~Kn))))-(')' tth''r!mi~')' Lit tMtxtonoitthfX < )''<
Mti<m')))<fn
fun~'')'' tnniii) 1-,t fait ')'' )'r!tntti.<n)' <)<!)n' ht htti' <t<')r!H'<tit
tu'
))ro\'i''))t 'h'
j'fts )'~ntuit.< ) tt)traviti).Mais. H t' rn))tp)<)'<wr;<i'' poh')).
d'u<t~'
ti)'))<' ~dutn'L'muu)~' ttan<m<tv~<'t'v~tt' tf !.<'mit hutt
))![" j))U!- Utm
tt))U'<)!m')i~Kt)"")) )'iu)h' <t)'x"t. le tf'~Mi)huxoun))' <'ttn:'i.-tf
j.ttH<U!' 'jH'it ' )"t)~'rit Ut)!' fon' n.ttMr''tt''<u')t)th)nc.t'hit«i')m'uu hioto.
)ti';)H'. t'"<'t')isi<m <)f~'<'):rc<'r ~M..)).M nott'L
(t; ~t. v«n)tu'')tj).u')<- tt'tn s<-ui'')t)t'"t
<)nsafoif'.t)M)<de ta jxn-t~ur
)<'jtfmhtiL ')'' tt'initi)ti'tt'oatttu )'"uvri''<M<n'' )'ti)«wti~n <!<: <'t'tt<'
)t)H't
p~mtt <'ut))')'U')' ' ') il 't f')r)tt'hoii'~iht''
')<)<' ))tv~nution abso)))''
'tu
'-ahitfittt' <)'ab')t'<tt'ouvrx'r 'mtattt'') p)tt!!'jm*lu \nt'ia)iot)n.'tNthM.
AXA).YS)ii!.–T)))!t)M)ti!!jj<:OXOU)U)Kt 4(M
0; W.-rnirft.(~.t- t:i.t7.<'t:.)-T.t.
(j; M.. [).:<7-!t~.
(3)M., )). et )).t)!i.
(~ L'anteurfuitt'ut-on-Hn''th'ri'' ')'' lu t'ah'ut'''n n)u))))<m!
vtdu)<ri![.
t'!<)<;tai)
t)<H)!! <)'* il est inutih'<)')ttn'r.
ta'jUt'Hf
AX.U.YSKS.
– T)t)it)M)M
)!<)\()M~rt!S 47)l
mais seulement ta demande admissible ô t'échau~o, c'est-ù-
dire cette qui peut payer il se peut que des besoins superfi-
ciels soient satisfaits il Rrandsfrai)!,quand. à coté. des besoins
essontiets ne le sont même pus au moindre prix Ln valeur
des choses dépend non seulement de l'appréciation subjective
des individus, mais de lit part de revenu disponible de ceux
qui t'apprécient. Le régime de repartition économiqne étant
évidemment un {acteur social, c'est ta une raison de plus
pour étudier socialement ie problème de lu valeur. Mais,
cela mis à part. les grosses ditïtcuités du sujet lie sont-elles
pas tournées un peu trop tacitement' Si ta valeur dépend en
dernière analyse soit d'une appréciation de besoins, soit d'une
estimation d'cfîorts, le dinicite est de .fonder ou de justifier
objectivement une comparaison et une gradation des besoins
ou des efforts, c'est-à-dire uneopération essentiellement
qua-
litative. M. Wernicko se donne tout simplement ta notion
do qualité objective en question, torsqu'it série les besoins
suivant leur importance ()r<cA~f)<) autrement que suivant
leur urgence (~to<y<<'<<t<'«), seule notion objective non arbi-
traire en cette matière les besoins impoptants sont ceux,
dit-il. qui cunccrneut le dcvctoppementdes individus et de
la communauté l'égard de ta civilisation et de la puissance
Mais qui en juge ainsi? L'auteur reconnatt plus loin
que
pour les pauvres gens ce sont les besoins matériels ou pres-
sants qui sont en même temps les besoins importants.
L'appréciation donnée est-elle donc le fait seulement d'une
classe sociute déterminée, peut-être même seulement de cer-
tains individus? It manque ici t't'tude de psychologie collec-
tivo ou sociale qui seule pourrait fonder une théorie sociule
et, par m, objective des besoins. – Les moyens de satisfac-
tion, dit M. Wernicke, sont d'autant plus rares que les besoins
sont ptuseteves ou importants, car c'est une loi fondamentale
(un fait naturel, dit ailleurs fauteur; que les biens sont eu
quantité d'autant plus faible qu'ils sont moinsgrossiers, plus
beaux ou plus nobles. D on vient encore cette notion de qua-
lité, sinon de l'appréciation des hommes? Et c'est une ques-
tion de savoir si cette coïncidence de l'estimation et de la
rareté lie tient pas simplement a ce que la rareté est une cause
0) St'tktuann.Op.c~ )).8.
4744 ).'A'<\)!H!.t)(:)«U)ti)OCK.)8')T
<hSt!))i!))t)mt).
< <-< )).SCT.~S.
~t /< p. SM-ïM.
~t!(:).ttahot-Bawt-k.
M<tM</K-'<t'f.
< y/«<M'.Art. U'cWA.
ht Hm'.
AXALYttiS. – T)))!()KttiS ~OMtttm't!" 47K
M/).<'< p. 3.
0) Mout-xuit).
~)'/< ),.
(:~Y< )).!i.').
47(! L'AXttiKSOOOLUti~t'E.<?<
relative et
retative et d'une
d'une mcsm'eahsntnf. ou du mnina.
mesure absolue, ntw)n moins, selon M.Bour-
guin, ou peut logiquement t'interpréter ainsi. Lit valeur, on te
sait, est mesurée par le travnit socialement nécessaire incor-
pore dans les choses. C'est une mesure relative de tt) valeur
que la mesure fournie par l'estimation des bteus eu monnaie
(mesure d'une valeur donnée d'un bien déterminé, c'ost-a-
dire de ta quantité de travail nécessaire à la production do
ce bien au moyen d'une unité de même espèce incorporée
dans un étalon matériel, savoir de ta quantité de travail né-
cessaireà la production de l'unité de monnaie). Et une mesure
absolue nous est donnée par l'estimation des valeurs au
moyen d'une unité de valeur idéale, conçue comme constituée
à t'aide d'une unité d'espèce dinérente, de l'unité de travail,
c'est-à-dire l'heure de travail simple moyen (il ne faut pas
oublier en euet que, pour Marx, le travail qui constitue les
valeurs n'a par lui-même pas de valeur; ta force de trayait
seule est une vateur). tt y a, entre cette mesure absolue de la
valeur et ta mesure absolue de ta force en dynes, cette dine-
rence que les quantités Amesurer, sommes de travait néces*
saire & la production d'une marchandise dans un milieu
<tonné, et t'unité de mesure, heure de travail simple moyen
dans un état de civilisation donné, sont non des quan-
tités concrètes, facilement saisissables, mais des quantités
abstraites et difficilement déterminabtes; mais cela est sans
importance an point de vue théorique, tt est a remarquer
que l'unité de valeur n'est pas rigoureusement absolue, puis'
qu'elle dépend de l'uuité de temps, qui n'est pas théorique-
ment invariable, et surtout du travail simple moyen dépensé
pendant l'unité du temps, travail qui, de l'aveu de Marx,varie
avec les temps et les pays mais il ou est de même, au moins
théoriquement, pour toute mesure absolue de grandeurs dé'
rivées (même si le travail humain pouvait être intégralement
exprimé en force mécanique et t'étément psychologique ainsi
négligé, la mesure de la vateur, bien que M. Bourguin ne
le dise pas, mais suivant les principes posés par lui, ne
serait pas encore, en théorie, rigoureusement absolue 1).
L'auteurn'entreprend pas ici la critiquede la théoriemnrxiste,
laquelle. estime-t-il, va manifestement contre les faits, et passe
à d'autres conceptions.
D'autres tentatives, en enet, ont été faites pour considérer
f)/).c)< p. N~.
~t))t!')n-f;uin.
M..)<.HS.M.
AX.tt.tXR't.–T)~')ntH'ij!t:)).\t)U~)'K< 470
."s»"même dans la
de mesure qui. _,r_
pensée, ne s'incorporerait nulle
purt, n'aurait pas de sens pour nous. Et la même raison fait
que < ta monnaie n'est pas le symbole d'une valeur invariable
nxée par !e testateur Néanmoins. pouréctaircircomptè-
tentent la nature et le rôle de la monnaie. M. Bourguin
entreprend une longue étude de )a monnaie dans sa fonction
d'étalon des prix, eu atteignant le problème du monomé-
tallisme et du bimétallisme, – recherche technique, docu-
mentée, bien conduite, où pourtant nous n'avons pas à le
suivre ici.
U faut iouer M.Bourguin d'avoir apporté dans le problème
de la valeur ta notion scientifique et rigoureuse de la mesure,
et d'avoir montre par sou ingénieuse théorie qu'au pis aller,
c'est-à-dire si ta valeur n'était décidément pas proprement
mesurable, comme n'étant pas une grandeur, la mesure de la
monnaie pouvait pratiquement y suppléer, et qu'ainsi la
science économique n'était pas, comme on aurait pu le
craindre, toute compromise par cette conclusion. Maista rai-
son donnée pour que la valeur ne puisse être une grandeur.
savoir qu'elle u'est pas une propriété intrinsèque des choses,
mais uu rapport, ne parait pas décisive. Toute grandeur est
mesurable, on théorie au moins, et un rapport n'est-il pas une
grandeur M. Bourguin ne nous a-t pas rappeié lui-même
que dans le système C.C.S. la masse était définie « comme
étant, pour un corps domn', le rapport constant de lu force à
l'accélération qu'elle imprime au corps ? Nierait-it donc
que la masse fut une grandeur? Ht puis, qu'est-ce qu'unepro-
priété intrinsèque des choses7 Où peut-on arrêter, dans le
monde extérieur que nous connaissons, ce (lui est relatif à
nous et ce qui est absolument ? La chaleur, la force, la résis-
tance, l'étendue même sont-elles, indépendamment de nous, ce
qu'elles nous apparaissent? Non, ce n'est point )à pourquoi
la question se pose de savoir si la valeur est vraiment mesu-
rable, e'est-à-dire si elle est une grandeur. Si la valeur se
ramène en définitive à des éléments psychologiques, les phé-
nomènes psychologiques étant essentietiement des phéno-
mènes de qualité pure, comment leur imposer la catégorie de
la quantité pour on faire des grandeurs ? Comment transfor-
mer t'hétérogéne en homogène? Là est le problème. On a vu
que pour M. Bourguin ce problème-là n'existait pas Croit-
Voir aussi:
CROCtNt. – L'elemento Mggettivo nella teoria del va-
lore. Gioruale degti Ecouomisti, 't897, avril.
B. A'oct(~MH«~
et science<'fonOMt'~t<f.
<:ASTON RMUARU. Le socialisme et la science sociale,
Paris, Akan. (B~hut~xc df p~toxo~xe cott<M(pon<t))f),
1897, < vot. in- 2(M)p.
Ce petit livre est sans doute exotériquo, comme t'indiquent
ta présence dedetaits pu rementanecdotiquesoubiographiques,
et le tour peu technique tant des exposés que des critiques.
L'auteur s'est d'abord attache it définir le socialisme ou
plutôt ce que, dans son livre, il entend par socialisme. Car ce
lui reste une opinion personnelle que de laisser Jtors du
socialisme Saint-Simon et Fourier entre autres, ainsi qu'on
l'a déjà remarqué'; que de ne reeonuaitre d'intérêt ù Rodber-
tus et à Lassatie que comme précurseurs de Marx~, et do
négliger par conséquent le socialisme d'Etat, ce qui, surtout
depuis t'Œuvre de M. And!er\ parait inexact et injuste; que
de ne trouver à la doctrine socialiste depuis Marx que des
modifications insignifiantes 1(enexceptant seulement Loria),
ce qui est méconnaître d'une part le mouvement des partis
socialistes en Allemtigiie, eu France et en Angleterre, lesquels
sortent de plus en plus de l'orthodoxie marxiste, et d'autre
part (puisque M. Richard dectare chercher la doctrine socia-
liste chez les théoriciens plus que dans les déclarations des
partis) les (puvres théoriques considérables d'un Otto Encrx,
d'un Theodor ttertzka. d'un Sidney \ebb d'où se dégage un
socialisme fort distinct du marxisme. Et sans doute < socia-
lisme doit prendre un sens large pour comprendre des doc-
trines aussi diverses aussi est-il bon de caractériser par
une épithéte la forme du socialisme à laquelle on s'attache
))) nm-tfht-ittt.
?-(-.p/.i/ )t«<H <8')7.
<!tRit'htMt. 0~).<< ).. M.
Ch.An')k'r.Lesot-tf/xx'.t </«~o<<«/MMt<' <7a/ m.t</fMa'/Mf. t'ari~,
Ah'tt)*.ttim.
(t) Op.f't/ Il.M.
!!))t!st <'<* !)U'«)<a)t))t'ncpa)t',i!. tt's vnrimtittn~ du iofiati.ttx: <'t<'t'
<)')ntot)luifuitun tt'f '"unnc !-)un''t!:N\'ft' <)<'
pctxufhumain)'pouvait
jaottus)''tn.'<!)< <'t')''<h)itivct)t''t)t
<tti't'?' xatx ft)' ftt)'))'?''jt)tt't&t<n':um
de !!t)'ntiMutdt-mo~.
– TMÉUMOM
A'<A).YSK-<. )!<:t)Xt)M)Qt't!S 48~
en l'espècec'est le socialismemarxistedont M. Hichard fait
un examen.
M. Hichardtient avec raison la théorie du capital pour
essentielleau marxisme.Le capitala sonoriginedans te sur-
travait. – On sait que Marxcite quelquepart 1 l'exemple, où
le surtravailest manifeste,du paysandes provincesdanu-
biennestravaillanttrois jourspour lui et trois jours pour )&
seigneur,pour l'opposerau cas do notreouvrier industriel
dont le surtravail est dissimuledans la journée de travail
même. M. Richard attribue une grande importanceà cette
comparaisondu régimede l'entrepriseavecte servage,et se
donne la peinede prouverque du serfà l'ouvriermoderneil
y Il eu progrèsen indépendancepersonnelle, ce qui est si
peu nié par le marxismeque la liberté politique,entraînant
le droit de disposerde sa forcerie travai), est, avec le fait de
ne disposerque d'elle, la définitionmêmedonnéepar Marx
du prolétariatmoderne, et que la substitutiondu
régimede l'entrepriseau régimede la corporationest insé-
parable d'un développementsocialtrès générât – ce que
le marxismenon seulementn'a jamais contesté,maismêmea
soutenudes premiers, et a expliqué,commelesautres trans.
formationspassées et commela transformationannoncée,à
sa manière, c'est-à-direpar sa philosophiegénéralede l'his-
toire, lematérialismeéconomique.
M. Hichardvoitavecjustesseque le fondementde la théo-
rie du capital,de lu plus-vttluoet du surtravailest la théorie
de la valeur,et il opposeà ta théoriemarxiste'<deux points
fondamentauxmis hors de doutepar les économistes' que
la valeurd'un produit dépendde l'étenduede ses débouchés
et du nombredes producteursqui se disputent ces débou-
chés, et que la valeurde tout produitdépendde la valeurdes
produits que doivent consommerceux qui l'élaborent. –
Pour le premier point, la loi de l'offreet de la demande
indiqueque le prix se fixe lorsquet'ourocouvreexactement
la demande, mais pourquoi diversesmarchandisesplacées
dans ce casont-ellespourtantdes prix différents?Cetteloi à
elleseulen'en peut rendre compte.La chaleurfait varier la
longueurdes corps: la chaleurn'expliquepas cependantque
U)MaM.P<M A'~f/< X,
Ri'tmni.
O/t.ci/ p.XM.
? M..p.«t.
484 t.X)!HM'(;)m.O())f~'K.i"97
les corps aient une longueur. Pour le second point, une école
importante et récente, on )':) vu, soutient que le coût de pro-
duction se règle sur la valeur, bieu loin que la valeur so
règle sur le coût de production.
Le marxisme (poursuit M. Hichard) qui trouve normal le
cercle d'échange M A M (Marchandise monnaie mar.
ehandise et anormal le cercle A – M – A' dela société actuelle
où A'est plus grand que A, condamne donc l'épargne, et veut
la consommation immédiate de tous les biens. – Maisd'abord,
dans le marxisme, rien ne peut être qualifié proprement de
normal ou d'anormal ce qui est devait être et si le circuit
A – M – A' est destiné à disparaître, ce n'est pas qu'il soit
anormal ou btamabte, c'est que le mode présent de production
doit amener nécessairement un état social nouveau.Et ensuite
la notion d'épargne est ambiguë veut-on dire la retenue et
mise en réserve d'une part de gain personnel, c'est-à-dire
t'épargne provenant de l'abstinence? Elle n'est ni approuvée
ni condamnée par le marxisme, n'étant pas en question': le
capital dont s'occupe exclusivement le marxisme est celui
qui provient non pas de t'abstinencc du capitaliste, explica-
tion jugée insuffisante, mais d'une plus-value dont il a
cherché l'origine et dont l'état social annoncé et prévu réser-
vera le bénéfice à la collectivité au lieu de le voir appro-
prié par quelques individus. Et le marxisme n'a jamais
tendu à la suppression du capital, entendu comme l'ensemble
des moyens de production, ni par suite à lu consommation
immédiate exclusive, ce qui serait en effet un retour à la bar-
barie il a simplement dit que ce capital ne serait plus objet
d'appropriation individuelle.
La doctrine marxiste n'a pas seulement expliqué d'où
venait te capitalisme, elle a dit encore ce qu'il deviendrait, ce
qu'il engendrerait. C'est donc sur la prévision des états
sociaux futurs que M. Richard t'examine en second lieu. ït
fait remarquer que l'évolution du régime capitaliste décrite
par Marx s'applique à l'Angleterre, mais non à la France –
Mais c'est contester l'observation faite sur la société actuelle,
<<)Hcrt!!)f!t. )-M.
Op.c<<p.
~2)M..1).41.
t9)M.,t\
L'AX~t: SO(:)0).0))~H!.t<97
C. – L'neconceptionHOt«'t'«C<j'<'
f('<-OMOm«'
sociale,
D~RUDOLF STAMMLEtt. Wirtsohaft und Recht na.oh
der material1stischen
Gesohichtsauïrassua~ etne
8oz!a!phnosophisohe Unterauohna~. (A't'oHomtc poli-
~</)<t'et /)<-0<f
<<t~«\< MM~~OKMt<«! </f l'his-
~u'f. J?f'fA<'<-cA<-
<~ p/t<«f .w<'«~<)Leipzig, Veit und
Comp.,~896,1voi. in-8', vttt-608p.
Il est difOciiede faire entendre, en
quelquespages, tout ce
que renferme,tant explicitementque virtueiiemont,ce livre
plein d'idées, œuvre d'une penséevigoureuse,effort remar-
quablede philosophiescientinque. Les sciencessociales
commel'économieet le droit ont besoind'une unité de
prin-
cipequi les fonde le droit comparé ni l'économiegénéraie,
la philosophiedu droit ni cellede l'économiene
remplissent
cet office, car toutes ces disciplines supposent !a société
humaine, et qu'elle est soumiseà des lois or c'est précisé-
ment cette f;M<m«<M<~<etie-méme de la vie sociale
humainequ'ils'agit d'établir et de définir.C'estun problème
de critiquede la connaissance(M'~MM~HM~McAc
~tt~Ac).
Le contenuparticulierde la sciencesocialeest indifférentà
cette recherche ce qui en est l'objet propre, c'est la forme
même de généralitéou de nécessitédont est susceptiblece
– TH)!u))))!S
AXAn'fK'i. )«:t)Xt)M~HM 489
ft)Stttmmtcr.
Op.cil.,S'"BtU'h.
t)f)'G<M«tt)~
< So:)aftfMt<'<Mf/t<t/'<.
t2)/(< p. t6HM.
4M ).'AXXH)!~)t:fu).<J(!tQt'K.lM7
matière donnée cesse d'être sociale, ou d'être considérée du
point de vue social. Le troc entre deux sauvages suppose une
règle juridique fondant t'appmpriation et ht translation de
propriété que cette règle soit exprimée dans un droit positif
ou sous-entendue, il n'importe pas ici. Que reste t-ii de n'im'
porte quelle théorie de la valeur, si i'ou retire ht condition,
sous-entendue dans tous les raisonnements, d'une appropria-
tion individuelle des bieus ou de certains biens et ia possibi-
lité d'un échange garanti seion certaines régies? Un peut
mettre au dén de citer une notion ou une proposition écono-
mique, concernant la vie sociale des hommes en tant que
telle, qui n'ait pour condition l'existence d'une règle exté-
rieure déterminée de ta vie commune
tt y a sans doute une économie isolée, et non sociale; mais
elle se résout en science de la nature et en technologie; elle
étudie les choses, leurs propriétés, et les procédés avanta-
geux pour les approprier a nos besoins. Mais cette économie
natnrette-technique n'a rien de commun avec l'économie
sociale il n'y a pas une science économique générale qui
aurait deux branches. L'économiste doit assurément réunir
en sa personne les deux compétences; mais les disciplines
sont distinctes. La division du travail, en tant qu'elle permet
uuo économie de temps, un accroissement d'adresse, etc., ne
relève que de la technologie: elle n'entre dans le domaine de
t'économie sociale qu'en tant qu'ette implique ou constitue
un mode d'action en conrmun, extérieurement régie, une
espèce déterminée de vie sociate, socialement oraonnée.
L'introduction de la machine à vapeur n'est qu'un progrès de
technique le machinisme n'intéresse l'économie sociale que
parce que, les machines coûtant cher et les fortunes étant
inégates, l'ordre juridique existant fonde l'appropriation par
quetques-uns de l'avantage résultant du progrès technique,
et rend les autres socialement dépendant, dans leur action, de
ces quelques propriétaires des moyens de production désor-
mais indispensables. 11est impossibte de considérer une caté'
gorie proprement économique en dehors de toute hypothèse
d'une vie sociale et d'un certain ordre sociat donne
Dès lors qu'appellera-t-on phénomène économique? tt
s'agit toujours ici, on le voit, d'une exécution concrète d'une
<t)Stammh'r.
0~. <-{<p. 9~.30!i.
AX.tLYSH- – T)))!')t)))! 49S
<!t;))NMM~)'K''
Op.'-f<.p. M!i.3M.
«j S)M.Ht)w.
t~ Voir av'f t)U<')te Mt'nt'-tnttion )'<tutcnr montre quo to nmt<'ri)t)!n)c
<!Ct)t)')mi()U<))')« tW' < i"t''n''ttif la tinttiM 'httti! )'<M'('uoch'
t<K'ntdu ta iiot'Mt'' futu)'< «)))tt)t''Mt (-hoxir ''otn' h'nfttMt <it la m'-tt' sinon
pourun'! rai~'M do thuHtMt L<t ~ociathttU'm dus biens Ni jtnxhti)')). itmt!'
pt'itH' <)'' )))ort j)t)Ut' )t' pt'oMtNt'tttt qui <'))tpt'c)~'<(UHnous ne cono.'ntiuttt
ù f't'Uo Htort. sinun une raison d'* tintttit'! t
496 L'.tXXÉESO<:)t)t.t~WR.)M?
dj StM<tt))t)w.
Op. cil. Viet~cs Duels, So:)<t~ MM~it. F6Hftf!iBach.
J~ M<'<'A< dea ~<<<M.
t!) M., p. 040.
AXAt.~E:– THtMHtKS
)!cuXUM)Qt')i< 497
mandes cette conception caractéristique de la liberté et de ta
flu humaine, individuelle et socinto. Pour ta conception de
la science économique, elle aurait besoin d'abord, sembto-t-H.
d'être dégagée de cette opposition un peu scolastique et ver.
bule de la (arme et de ta matière. Et ensuite, pourquoi
NI. Stummter a.t-it, même pour le temps seul de l'analyse,
restreiutla re~te sociale extérieure, dont dépend l'économie,
a la simple règle juridique''L'fpithete de < conventionnottes
qu'i! applique aux régies de la seconde catégorie, coutume,
mœurs, etc., prête à croire qu'elles sont plus arbitraires,
moins imposées aux individus, moins socialesen un mot, que
la re~te juridique, ce qui est une pure ittusion. ti serait inté-
ressant de rechercher comment l'économie dépend de ce
second ordre de règle sociale. Le concept de < social avait
été assei! soigneusement etabore pour mériter de n'être pas
dissocie au cours de t'etude. Maistu voie ouverte est féconde.
C'est la distinction, si remarquablement instituée, entre ce
qui ressortit, dans le complexus économique, a la pure tech-
nologie, et ce qui y appartient à t'cconomic, c'est la définition
du phénomène économique en fonction de facteurs sociaux,
qu'il faudra reprendre et approfondir, si l'on veut constituer
une science économique qui soit proprement une sciencé
sociale.
D. – J~'rfM.
MUpw<ttd'')ach)«t'pt'da))t<'<'tdiri~<'i)nt')'it)()wtn'<-d'-)!t h)))))'*
i'auqm'd.UtS t(~('U))S<'i)st!()))Y(')'))t')tt'-t)t!tU\.<'tr.,t'tc.
))))<'f.Httd('m-
pa.<!tH<'))dt't-d''s[)us.<(-.<di)~<)ntt-s,d'')')-:tut,d<-sn''fur)))<<tui.
<aht''s:))'~i;)'t'<'M))td'f))'<-)Ut''m('s,)Ku'h'dt:YL')t)p))t'n)('utnK';t"
!!tnrt.'d<')\u))<!)))i<
ûaYuitt)Ut')('t)MYund)'M.M)')h)'-in'it.inutc~u<'t-t'Mux ))m)th".
dut)ti)st-rt'chutK':M:u'x,tp)usdm'ch')))t-tt))).Lut'i!)tduntt'<uvn'
<tqua)ith''t'qm'tqm'p:))t.p.t7,d'<i)))pt''t'i~.<!th)t't;.t.im)'mt'itit
ptutùtpt'hht<))u!)ui,intn)oius('npt'ish')):ia<tus!)t)t't'-con!
ntt')U('d<)u)i))):u)<'(".t:t.sMv:)~U)',)')))'))\'st)))us<.t)'i(;t<')tt<'ut<o))s-
titu'p:tr)t')))"dfdcpt'<dm')iunik')~t!i)))t'd'')aj)t'u))ri<t<f'd<~its"u-
v<')tt'tt't'cu))si(h''n'')dtttt'(.))tt)tt' untn~dcdt'x'-pnttitiuttqu''
'-t)t))t)X'Ut) )ttudcdt'j')'<'d)trti~u.j';t puis't'tc'f-st tâtons~)':n'<'))))<)))<'
)'t's<tb)t'.quid'![i)tt'm-sn'')-Hh-)'st'p:)ss<'u)t')))''tttt'tM.M'')tt).<i),)''
tnatt~-)!t)isnH'~ct'n"tuit)u<'d<ifn'utoit's''f()ndt')'))isto)'iqm')tt(.'tit.
('x)~)')m''n)!t)t')))''))t)'om'ainsi di)'c''f))t se nt))))(')h')M-dt's.ustf'
f«Wt'Sob.«')VMtiut)Sd<'M.StUM))ttct'.
C<;IhTe!)t;t'Mit!ttU)))'r).'ch''td''ta)~utK'dutiYt'<'d<'M.th)t))'f!ui)t
<)U'una,)))ushimt.iaissf)'d<'cûU'<f.stHY)'<'d<;)':u~'ns't)itvau\.
dont t'honn')<'t~ et ia tn~thodc.<ci(-))tiO')u''S!t<tn'ounu''}., qu'i) cot)-
Ytp))dt'i)itd'<tudift')a qucstiu)) :.) c<m)))!t-Xt' t-) si d'attucdc ta tn"tt-
nMit'ctd(')av!t)iutiundt's)!)t.M.))uUtt:ttin~'t'st!ttta<')))''j)at)i('n)it'
t'etnf))titd~'t''ttnit)t'tAttMY('tSt)"trf)ti~t«tt't'<cn))Otni<)n<'))')'(t)<'dt'
)'~ta)M)n)0))~tait''f't)n')Uf'sHfmf)nmt't:t))isn)~.C'<t)('t)t't)h)(')))('
)')u'!g~))''ndd'')nv!u'iati<')td<')'f')~cm)')t'd(".pt'ix<)UfM.ti';f)t Il
<-SMy~d'h)<'i(tt't' histo(i')Uf))x'))t. ).f pn'tnic)' soin ttevait t'h'c d'-
re<'))Ctchc)'connncnt t'n pumuit tncsuMr h' chnnt:f'n)f'))t r') d<
pt'ix. M. t'tirt' t'xiunh)'' tt's ditï~rcnts systOncs propost' cxpo!!t;<-)
c)itn)U'' )h)ta)))))h't)tt''s d)Yf')':tttudcs d'/w</<f Mt<M&<')'f; dont ou H
voulu se !,<'t'y)t'h.t:t''t"!ttU)''))()))<)('et utih't~udfdomcthud''
statistique, fuis itf[udi)')Mt't!tx<'t tes ('ons~tjm'UK'sdaosI'fcouu-
)nie~)n~:d''<'tp:u'ticu)it'n' <)MY:tt'iMtiu))sdes prix (ch. ))).))II
pxutnit)'' i-uct-ci.i.ivt-nx'nt )')ev<t)it)ndes j'tix qui a suivi ta decou-
vet-tcde t'Ant'iq~ '<')<.)))~ )'!thai.-s(-nMt)td< p) ix im cuuM de i:t
prcmit'rc piutic du xt\' '.it''c)t' (ch. ni r~i<'Ynt:on des pt-ix qui ))
suivi )a d~'ouvHrtf d''s ntincs d'ot fn C:t)ifm'nie et. en Austrati'-
~)Y.)))us)t<mt)).t8M.
(% Y. plus h)mt p. ~TU.
A'<VSH.<.–T)'MtH)K'')!o'<"MtQt)M 4MH
(ch. v);)'n))aiss('mentdf.<
~isscmcntdf'.tf't'ix 'lui s'est produit''n'esvinpt
prix (;ni der-
nt'w)nit''n';t:'i'vi))f:t(Icr-
ni''res années (cit. Yt~.L'autetu-s'attend, dans t)nf tnatien* aussi
''()ntrov(')'ee,a))epa<'t!at:t)er)'asse))ti)nentd''tm)sse):)ecteut')t)ai!!
i)pretend!t~)'eapp)i(n)ea))epa'!a\'an<('rd'assc)-ti"t)strop'-oj)tes-
tatdes, a présenter des opiniuns fondées sur t'ettute attentive des
faitsetFexamen sérieux des théories antérieure". f)n peut tui rendt'f
cette justice <m'ii a suivi ce )!rt't:ra)))tt)e.)ts'e-!ta))ste))u de previ.
siens téméraires touchant t'incertain avenir. Xatitoite sa tAche A
retudpet«)')ti!.toiredespfi)ft'ipa)esv«ti(t)io)t'.depfix'{U(o)ftcu)icu
danscesder)ner.ssiee)es;i)asus'ena':tp~itt!'retnepase))
!.orti),n)eriteuuin'est))as commun.
M.L<!onW!)h'asat<'))onc~a('xj)"!«'t',dan!.(h'ttxtt'ait<st)tti
auraifnt con'L'Sjx'ndu aux /m«)<)! <fCfMOMft'<m/f7<~«'' ~Wt'f<etud''
(les lois ))!ttm't')tfs df ta vatt'urd'~chaujjft't de )'<< imn~c,uuttK'urIr
d'; la ticht'Sitc sociaft'), les deux autres parts d'' ~aduct))))'' ct'utttt-
Mitjue ~tst)cia)c:)'ctud<; des eonditious tes jttnsfavurahh'sd'')'.),!)-)-
L'utture,dt')'indui.tt'it',dm't'tn)nt')<'f,ducr~dit,uut))r<:))n'd'')i))')'
ductinn de )a m'hos' (t'f' t)u'i) apjx'Ht'/cM<uM«'/«~f'/f'tMff/~<h~tff'c
''t iYtudc dM t))<'it)t'tu''scf)))ditiu))sd)')a prop))')' t't d'' )'i)))pùt. ou
t))f'<')icd'' )a n'-partitiû)) d<' lu richesse (''<' (ju'i) appt'tte /f-oMnwx'
ifuct'a/f). !'uur supph'p)' autant <)uepoM))')'' il tt's trait' il r'~mit.
'')) les <o)up(ctant et tesordoxuant, de. études, m~muires, t'tt: dt\i)')
)!ub)i~s. ot) il a abordt? tes points principaux du sujet, et y donne h'
titt'C d't«<M <f'MKOm< ~0<t'<fy«e~t/t~t«'f et d'~M<< <<'ft'OMOMtf
<ocf«~f.Ce Yutume-ci est le prenuer publié; comme faut) <;contien-
dra en outre un résume de )'eu!ie)n)))ede la ductritx', il contieut
de t'attend)' pour une étude conndete de )'u'UY)cde M. Wa)ras. –
~M (.'AXX){);sm:)o).nf!~Hi.)897
r<'ch<')'cht'!<(n'i);in!t)<'s.
).'))<'ttib))<)~t':)[)t)i<'
utitf'st itjout'a j'omra~c.
).tt')<'U)'fr!U)r!H!<tt'UttY<')'i(S!tt)'tddUt')))'* )'mt''d''M. \r-
nn:t<t't'tsum'<'))tfiut''<tU)")i))~d''t'u''t"t''h)'!)f't'')!t~"iit)')UM''t
tte)'tn(t(''ch')'!t'))Ut.')))nt)'h'tpou)-t-t')it)<jMU't'in<uj))j)u)'t'')'«-.
't'a)))')icatiu))~n't'!t)<C'est t'im;~HM)tit;ntim~'hu))t<'d''tuutt)'av!u)
(t't?c"notni('itatit'na)t't'otn;)'('(<
H.–t.KS CtU'L't'HMHNTSt'HOFESStttXXRLS
¡¡
f'MM.At~rtMtt.HACO.
H).–)U.<H'nt)(Kt)UTft.\Y\)t.
)'<U-M.mEHTA)tt.t<AtU.
n.–t.'HVOU'TU'X <MMEM):tA).E
PtuM.AhmAU).
h'A?<'rn)t"t'"SO):)(').'W:)K
IF
Il
Ht
t.tYL
– AmtropometrifunUitMe. Homa, i8M – Cet ouvrage mo-
nu)nen)at est une statistique aut))ropoio):iqm'com)))ete dci'ttatie,
portaut sur 300.000 soldats. !t a été pubjie par le ministère de ta
guerre d'ttaHe.
Il 'tabtit que. dans l'Italie du Xord, la loi des indices urbains 8M
v~tittt' M)tun<' en t'taMC<;ou o) ;U)t')uat!u<' tes urbains sont plus
dotichuccphatcs que Ja poputation environnante Mitan il 8~,8 les
t'nvixms dt' Mitan, 8t,3; FIomm-f, 8t~ environs de Florence, 83,! i
<'te. Mai~dans le sud de ntidic, les urbains, j))us do)it;hoc<?pha)ex
il est Yt~i qu<' h's urhains du Xord, suu) moius doHchocephatM
que les ruraux envirunnauts, moins doiichocephates, mais non
t)mch)'ce))tta)c' Ainsi Messine, 'f! province, 78,8 Bari, 82,4 pro-
vince, 80,7,-etc.
A prcnut're vu)', il y u ta t-ontradictiun avec les lois d'Ammon et de
Lapoupe. tt n'en est rien cependant. D'abord doiichocephatic et bra-
ehy~phatie n'ont pas ''n ''net le scnsahsotu et magique qu'on serait
tent~ de )eur attribuer d'abord. Les fuis de Lapou~e et d'Anunon ne
sont vataMes que pour h's re~iou-. où )<-do)ieho<:t''{)tm)c aryen.
Et«'<~M!tM, se trouve en ptesence du brachycephate, /MM. Il
''st tout nature) que d'autres rapports anthropologiques se présentent
<)ansune re){io))ou dontitK'nt d'autres etemcnts de population, tels
qu'ici dans !'ftat! du sud, r'emcnt méditerranéen. La race medifet'-
raneenne est d'aiHeurs, elle aus: dotichoc~pttate, mais )a dotichoce-
pha!ie la elle seu)e ne sij;nine pas nécessairementsupériorité, et cer-
taines rac~s excessivement dotichocephates, tettes que les degrés, ne
<)uet'ct)ue)Mu.snppG)on!tA))"trc<'pf)<tuet)'o)t)d~<M<«~M~
C/<MM!M, «'est M)tf"))d, sous U))CfuttUC!t"S) httttt''t)dne que d<'tt)ttf.
)u~(}u'u))t')utt''d<')'acM.C'<di'.uns-it',)ahttt)')'nt)'pt''shtn-
<')ty('~phuh's('t)<'sdf')ich<'c~p))!)!<,<ux-(-i,t:<'))!!Ai'csp)'it))m'u-
tt'ut', (tv'ntut'eux cf. sous um' fur)))'' diverst', aussi tcmuaut!) de Mu~
jt)Ut'<t)Ut'tVtait'))ttfUt's)ai))tMi))'m''ôtn's<))tt<')))psdest<)i)<t'atio))).
hiuhin't's. cf-ux.ta, )nu''x p)'t'-d''<-t"i.cu)'s, (jui phts)puioibtes '-t )iM pa<
d''s)i)<!))i"n<m!'n) t-n tant tju'uf:)icn)tf'tn't, rcjn'~t'nh'nt dans notn'
(;o))'tivit'? t')"'it fro))o))«'t't t'f)t!))i, nxtis e"t)St't'VMt'Mt'.0
t.tt c~t'h' </<*
<«t'/t'cf <'<~t/«t<t'~Mf CM/Mncf Mt h' t'sum~ de tmvtmx
''«))<id~)'ni))''<<'t<tctn''t)surttti<'nsf<!i[f'<!pf)ut'tapht)Mtt't))tu'r!tuteu)
hti-n)~)c.)/)nnn''ns)tt'dusuj~faitt)u'')('!in'-)tuttat<!)-Mtt'ntt't'ovi-
suin"ip<jur()ue(qt)<d'~M)'t''n)('))t!i,n'!ms).'d)t)])'titnofnb)'<'d'indi- i-
vidus nn'tt'iUt't'-s.C'est n~mutt~itts un tritVttitde ):t plus hitute impôt.
am:(! et 'tui iiCMuu point de d<p!u't{"'ut' de umn'cUc!!)'cch<'r':hc!
U.–t.AS(H:t(H!~<K.\t')nH
lien entre eux que le sol sur lequel ils vivent. La division du
travail social et la spécialisation des fonctions qui et) résulte
n'ont pas des effets simptoment superticiets et il y a quelque
chose de trop ingénieux Aen réduire il ce point l'influence
pour pouvoir mieux mettre eu relief celle du territoire. Mais
t'idt'e géuérate n'en reste pas moins. H était opportun de
rappeler aux sociologues l'importance trop négtigée du fac-
teur territorial. S'il ne semble pas avoir d'action immédiate
sur les faits de l'ordre juridique et morat, il pourrait bien
affecter directementcertaines représentations cottectives; par
exemple, la manière dont les peuplesse représentent l'univers
n'est peut-être pas sans rapport avec la nature de leur habi-
tat: En tout cas, la structure générale dessociétésan dépend;i
t'étendue des segments sociaux, leur degré de coatescence
varient nécessairement suivant que ie pays est montagneux
ou tout en plaines, selon ta fécondité du terrain, etc. Enfin,
puisque ce sontdes besoins territoriaux qui ont, de tout temps,
poussé les sociétés à s'étendre et qui ont. par conséquent, été
le principal moteur du mouvement historique, i) parait diM-
cile de nierqu'it y ait dans le territoire quelques causes qui
incitent l'humanité au mouvement. Reste à savoir si lu nature
de ces causes a été suffisamment analysée par fauteur. Sa
pensée sur ce point nous a paru particulièrement enveloppée.
On trouvera également dans le détait nombre de vues qui
méritent d'être retenues. Teite est notamment la loi d'après
laquelle il se produit entre les sociétés et le sol un rapproche-
ment de plus eu plus intime à mesure qu'on avance dans
l'histoire. Toutefois, une distinction est ici nécessaire; elle
ressort, d'ailleurs, des considérations mêmes présentées par
M. Hatzet. Ce n'est pasdu soi, en tant que tel, que les sociétés
deviennent ainsi sotidaires; ce n'est pas par ses caractères
physiques qu'il détermine ce plus grand attachement. Si eties
y tiennent, c'est qu'elles lui ont surajouté une autre nature;
c'est que, on y incorporant les produits d'un travait de plus
en plus intense, elles en ont fait un phénomène social de
première importance, un rouage essentiel de la vie collective.
Elles no peuvent plus se passer de lui, parce qu'elles ont mis
trop d'ettes-mémes en lui. Mais, ainsi entendu, il cesse d'être
un fait purement géographique et peut, beaucoup plus juste-
ment, 6tre rattaché il t'ordre moral, juridique, économique.
Or, dans le cours de l'ouvrage, ce double aspect du territoire
n'est pas suffisamment distingué et de là Natt parfois quetque
AXALVSf! – MHU)!MU<i)).t)')))K
Ot-H.STtUXS S39
Ht. <)t:)));Mf)),)<AP)))R
QCESTtO~S
(tjUMtt'"UY''rft)c.<it)'<')''M.L<)t'itt.!im'<'u!<uj''t.t'<u))<M;s))a lui
mf'nx' ')axs fon livre /'<'o~M)<MMft<<M.rt'{tH/<*mp<M'a)'M't vu), ift-it'. finit,
(imr'tt'mrX-n'.tM'r).
– t~t'fMT)'~
Ax~rstt.'t. t)Ktt~Momt.u'tttH S43
rester des salariés. De là l'extrême prudence des premiers,
qui procréent peu pour éviter la dépense et te partage de leurs
biens, et l'imprévoyance des seconds qui n'ont rien à perdre
et espèrent au contraire tirer prolit du travail des enfants.
La natalité est donc d'autant plus forte que la capittarité
sociale est plus faible, et comme la capillarité sociale n'agit
que dans la mesure ou l'individu peut prétendre à améliorer
sa condition, it faut faire de t'orgauisatioa politique un des
facteurs de la loi de la population à conditions égales, les
sociétés qui ont un régime absotu, des classes ou des castes
fermées ont une natalité bien plus considérable que les
sociétés démocratiques.
L'influence des facteurs moraux, – moeurs, systèmes de
morale, religions. – est étudiée par M. Kitti comme l'in-
fluence des facteurs économique et politique, mMis d'une
manière beaucoup moins précise. !t se contente, en somme,
de montrer qu'il y a des rapports entre la manière dont
varient les idées morales et celle dont varie la natalité. Le
manque de solidarité morale, l'individualisme cgotsto et le
pessimisme lui apparaissent comme des causes qui arrêtent
la natalité et menacent certains pays do dépopulation.
En tenant compte de tous ces facteurs, M. Nitti formule
cette loi qui lui para!t scientifiquement inattaquable dans
toute société où t'individuatité sera fortement développée et
où le progrès de lit socialisation ne détruira pas toute activité
Individuelle, dans toute société où la richesse sera largement
subdivisée
et où les causes sociales d'inégalité seront élimi-
nées grâce à une forme élevée de coopération, la natalité
tendra à s'équilibrer avec les subsistances et les variations
rythmiques de l'évolution démographique n'auront plus rien
d'enrayant pour l'humanité. a.
Le livre do M. Nitti est rempli de renseignements histori-
ques et bibliographiques. Comme on l'a vu, il étudie le pro.
bteme de ta population et critique les théories antérieures à
un point de vue vraimentsociotogique. Cependant on y trouve
des propositions étranges dans la bouche d'un sociologue
L'homme primitif, lisons-nous (p. 243), n'était ni retenu ni
gêné par aucun lien social, il n'avait de devoirs u remplir ni
vis-a-vis do la famille, ni vis-à-visde l'association. II était un
être absolument individualiste ou encore (p. iîMt < le but
de <OM<~ les religions est de diriger t'ame vers une fin loin-
taine, le salut individuel Maisle plus grand défaut <!et'ou-
S44 L'AXXt!)! M07
i!Ot:)0).OGtQ);R.
LEt<)t)J!~È.HKM).:t.~)~:j'()t'H.A'f)')X
t'ttt'MCK.
PRËMtËHË PARTIE
MÉMOIRES ORIGINAUX
LoproMM)onde<'<noe<teetM<of~fnes.p:u'E.DL-K)msM.. t
T!<
t
~U.Comment<es~o''mesMCM<MMm~nt<ennen<,tm)-G.StMn)!t.
DËUXtËME PARTIE
1. SOCtOMGtB
C)))MSO['))tUUE
)). socMMOEmnf.ontttL'E
Rmmum
StXT.tttAM* nc
DE 1),nrrncc
P.tRKt'Ks. pl
Et wnwnnn·n Aa
de nman7arnn
cenMpto erganhmo eootat (t. con-
<'ej)td'urt!ttni.<mfsm'iM)' tH
t. T)tA)Tf:S
UËXËKALX. )~r N. ~n'.)
)'))H.USOr)nE..t)i;T))UM
t). – HEUGM~g
)')t)MtTtVt~
HSOËXÉKAt.
f~f N. M~cM)
)Y. CROYAXCËS
FTt'KATtQCES
COXCEM'<A'<T
).KSMORTS
()wrM.M~M)
\'(. ).ËKtTCEt.
~pMX. MtcN;.
MA6AM.– L'Antica Uturgia romana (AncienneLitu))tit-rontaine). ~t
Mtn.tMAt!CT. Mtnat Utteratar, VadiecheOpterund Zaaber <Sa.
criticf!!et magio v)'di<tn<;x) s~tt
8MtM<Mf.Tbe BttddMet Prayio~ Wbeel (La Hum-it );)if-)i~ boud-
dhique).
NoTtCM. PrieMBet Rituel. Ma.t Mutt'-r,Htufh''),Wobberntin.
)ht:iM!t,Battett, War~n. Brigitt)Mann,WcinM)'t.Cutnuut, Ptain'
Watterith, Sch~for ~tt
Magie. – Le Btaat, Kit-~wcttcr.Kuhtenbcck N')
Vt). MYTIIFS
(parMM.
HA[M
et HcMM)
UzE!<t!M.–amtte)'namen(Lt-H'))))sdt'dieux). Mtt
HAfm.Axc. The Legend ot PeneM <Lah'nde de Pe~Mt'). SM
OwM.–WebhFetUerefFuttftumdnpaysdeCaUes). SSt
!)S« TAttLK M~ MAT~HK!'
\'tU. DUCULTH.
OttGAttSATMX NOMOHSHK
L t.MHA).EASLKLBDKOtT
Tt~OtUES ETLAMOXALB
fpMX.)~Kt).
H. SCKLE!!MUiUHS
OMECTtYtB
&Tt;t))!S (parM.)."<
– et
\')M);At:M. NttotMBtJterund Kutto)'vet)[e)'(t'KM)))<'<ptnnitih
peMptMch'Uitës).
s_
TAHLS CM MATtÈMK!! 689
Hx.oexMiiu. Reeht and Sitte «et dee veMcMedenenwiftachatt.
lichen MtNMtnten (t~)! )t)«'a~<'()<'droit xm ttitKtThtc~nhttsM
')e)'t'<'u)t)))OHt'('u))t))ui<jU'). M5
UMM).- ta Moraleprttiea degli aaticM
MMtfeaoUMt.tuh- pMti'juu
df!'<tHci<'n'tMt)):it'tt)))!!). 30~
t'~t.tTMMKt!. Ethooor(tph:e Nordeet.Atf!)M<. DieCehtt~ Cuttur
derC<tM)tH,t'tf.[L)tcuHut't!)uum<dt'iUatMk!)!<t<). 30!)
)t). LAt'AMUlt!
(jar M. )h-m)t)tM).
)V. t.KMÏmOtt<pMM.
))t<.M.t).).
~u
tMMmt..–emar!<tee<p)rtttetlnvM:OM.
t'ttttifMtOM. ramUieMtntta and Bhetennen (Ty[M'<de fmnUte
ft fu)Htt'!ide ttt<tt'Mffe) 3t3
~Atttff. Meo-che tagU uai nMMt ne! média ev« in Sicitit
(L.<)t);MMM~MU.'[')t')ttSM)t'nu))tuyctt&)~ !)t!,
'ScHot.tiOtt'ao. Die Spnren des BrMtMMtee, ''<< (TtaM'itdu tut-
j rt<tgc [))n't-t~t. eh: ~M
V. U t'ËtXE()w M.thMM.t.).
'J–
\). [.'Ot<(!.tXhMTtO:<
SOC)A).Ë
!)KtfM. tXM.t.x,.
V)t.-LECKO)TPË<'ROWUËT6()MM.)-t.'tt).
\AvcrtiMCtt)'nt.
). LASTA'nSTtUCË
MOKALH
n. ).'A!)T)tKOPOLOC)ECR)MtXE).).E
~<
et les ~afM.
A. – te C<'<Mt<
t07
CoMttB. L'Ethnegraphit cr!m:neUe
FMMHo. – La Morale primitiva e t'ataTiome del deMtte (La mo-
H7
Mepfin)itivc<'t)'atavift!ne<'nd';tit).
TAMt.Ktt~ MATt&HE!' SO't
)).–t'f<c~<'«)'!t/~«'<<M<«'<'<f/«frff')<
t')!tt!t)A!t).
– MtnorenniDe)taqMoM.Ut'Hn')Mant<)))it)''utA) tt!)
MoM!tOx.–Jnv9nUeOffM<terB(Jcun)'t'rimi[n')<). 4M
CtMot.ot~'t'iKTT. DeMtUfeminili a Nopoli (tM)i~ t.-t.tini)~ &
Ktj)h'). t30
ÏA)tt)< Criminalité pMtM'!enae!i9. M3
LKUttAtx. – Conséquencessociales de MeMMMMau point de vue
detact'imtnaMM. M&
<–o)'M)M~t'm<m<j'M</('/<7.
– t Vag~boedi(L'-s vm;'t)'t!')
t'MBtAset CtVAut.ts<t. t3T
StuM):).)!.– LtdettnqMNM MttMia (Lttt'ritniMtit'' ')' scctt's; tti
f'~xMAft.– DetinqMeatt<eattr! e fortuatti (La <Ti<))i)ta)it'?
w'u]t<). 4M
t).–t'M<'jjf<'<.
H. – (<HM<tOM
f~tO't'f*.
h'~MtttiMo
ft Kx.MEt.E. – Croatche o'tmtaaHtttMane ((;htf)tti<j<n'~
<-)i-
Ht))))'))?!)
itu)icnt)t's) <tT
Ff:KM. – Lea Criminels dans l'art 4M
)tAHKit.tG!:E.– SttjtmttM anttomtquet de la criminalité 4M
– – SUgmttM biologiques et tecteto~Mee. 4M
TMorte* de la M-tmtMtitt 450
~tntrodttetion. <S7
A. – Mt~K)'el /« M)M«<</<*
la t'a<e«<\
tt. – .Su<;<«/«M<'
< .W«'Mf<'
t'CUMOMtf'/M.
t). – ~f'tf<
t). ).!M'JKOt't'KMKXTS
)')<OF)iSStO~E).S(t.<u.))..A.
Mtuttt).).
Ht. HtSTOiXE
DUTttAYA)).
f~)). A. M.u~).
.LETOt:tt!i)SAU.–Eve))tUondereMtavage. Ste
HoeEtti;.– Hietetre du travail et des tatatra* en Angleterre Stt
Sa~TXE.G.tVEXStTz.– La grande induetrie B)3
T.tftt.RHfMM.tTt&Kt!S SC3
t.t!TOm!!M).–)[/EtOlMt!0)tdUM!Om9Mt.
Vo!tMxASt'T. BettrOftesur OeBeMchteder tMmMBthchenHaa
t'M'-toin.' de lit potiti'jM' e"tu<n''reitt))'
dettpoMti)<<Cuntri)iution<~
<)t!t)tF)'!Ht'). ~«'
StXf~MH
SEC't'tUX.OfMrs.
t. )-'AXmK')t'<).SOC)0).0'!)B
()mrM.Muf~M).
)). – ).A.<OCfO-0)!OUM.U')0)i
!)'!u'M.X'Mttttx).