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MÉTHODOLOGIE Céline GOULET, Ph. D.

Annie LAMPRON, M. Sc.


Diane MORIN, Ph. D.
Marjolaine HÉON, étudiante. Ph. D.

LA PRATIQUE BASÉE SUR LES RÉSULTATS PROBANTS.


PARTIE 2 :
LES ÉTAPES DU PROCESSUS

RÉSUMÉ SUMMARY

La pratique basée sur les résultats probants vise une Evidence-based (EBP) aims for a new distribution of
nouvelle répartition du pouvoir centrée sur la preuve power centered on scientific evidence rather than
scientifique plutôt que sur l’expertise clinique. Le pré- clinical expertise. The present article describes the
sent article décrit le processus opérationnel en déga- operational process of EBP by describing the imple-
geant les étapes d’implantation de ce type de pratique. mentation stages of this type of practise. This stage
Cette présentation est essentielle compte tenu qu’il presentation is essential given that there are many
existe plusieurs conceptions et modèles de la pratique conceptions end models of EBP and that some
basée sur les résultats probants et que certaines infir- nurses have a limited knowledge of its rules ans
mières ont une connaissance limitée de ses règles et de implications. Given that number and formulation
ses implications. Le nombre et la formulation des of the stages varies by author, the process presented
étapes variant selon les auteurs, le processus présenté here attemps to integrate the differents stages
ici tente d’intégrer les différentes étapes recensées. reviewed.

Mots clés : pratique basée sur les résultats probants – Key words : evidence - based practice stages - pro-
étapes - processus cess

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Recherche en soins infirmiers N° 76 - mars 2004
M ÉTHODOLOGIE
LA PRATIQUE BASÉE SUR LES RÉSULTATS PROBANTS.
PARTIE 2 : LES ÉTAPES DU PROCESSUS

INTRODUCTION ÉTAPES

Alors que le premier de cette série de deux articles était


de nature théorique, le second est de nature méthodolo- Tableau 1
gique et opérationnelle puisqu’il présente le processus Étapes d’une pratique basée sur les résultats probants
de la pratique basée sur les résultats probants et les
étapes d’implantation de ce type de pratique. Brièvement Étape 1 : Évaluation du besoin de changement d’in-
tervention
exposé, le premier article situait l’origine de ce mouve-
Étape 2 : Formulation d’une question précise
ment, en précisait la définition dans le contexte des Étape 3 : Recherche efficace des écrits scientifiques
sciences infirmières, relevait les principales critiques et Étape 4 : Analyse critique des écrits scientifiques
jetait un regard sur son impact pour la pratique profes- Étape 5 : Prise de décision et mise en œuvre de cette
sionnelle des infirmières* puisque ce changement vise décision (changement)
une nouvelle répartition du pouvoir centrée sur la preu- Étape 6 : Évaluation du résultat obtenu avec le chan-
ve scientifique plutôt que sur l’expertise clinique. Nous gement implanté
présentons maintenant un modèle intégré d’application Étape 7 : Diffusion des résultats
en ce qu’il tient compte des éléments de différents
modèles et de l’évolution de notre réflexion sur le sujet,
de façon à faciliter l’intégration du savoir scientifique à
la pratique infirmière.
ÉTAPE 1 : ÉVALUATION DU BESOIN
DE CHANGEMENT D’INTERVENTION
Processus
Lors de la première étape, vous devez évaluer s’il y a
Dès 1995, Rosenberg et Donald proposent quatre un besoin de changement d’intervention. Cette étape,
préalable à l’évaluation proprement dite, est essentiel-
étapes pour l’implantation d’une médecine basée sur
le compte tenu que l’application de l’ensemble du pro-
les résultats probants dont :
cessus exige un investissement de temps considérable.
1) la formulation d’une question, Vous devez évaluer, de façon formelle ou informelle, à
2) la recherche d’écrits scientifiques pertinents, quel point l’intervention actuelle nuit à la qualité des
3) l’analyse critique des écrits scientifiques, et soins et si ce problème est suffisamment important et
4) l’application des résultats probants à la pratique. récurrent pour justifier l’énergie qui sera dépensée
Au fil du temps, d’autres auteurs ont modifié et ajouté (Rosswurm & Larrabee, 1999). Vous devez également
certaines étapes au processus. Sackett, Richardson, vous assurer que le changement proposé répond aux
Rosenberg et Haynes (1997) en ont ajouté une cin- priorités de l’organisation (Langford, 2001).
quième : l’évaluation du résultat obtenu avec le change-
ment implanté. Ce modèle a servi de base à plusieurs
auteurs qui l’ont légèrement modifié, notamment
Rosswurm et Larrabee (1999). Quelques variantes s’ob- ÉTAPE 2 : FORMULATION
servent d’un auteur à l’autre en termes de nombre ou de
D’UNE QUESTION PRÉCISE
formulation des étapes. Dans certains modèles, des étapes
semblent implicites bien que non mentionnées, tandis
que dans d’autres, certaines étapes sont absentes ou igno- À la seconde étape, vous devez formuler une question
rées. Le processus présenté ici tente d’intégrer de la façon précise. En général, une question bien définie et struc-
la plus complète possible, les différentes étapes recensées turée contient trois éléments : la situation, l’interven-
(voir tableau 1) ; elles sont au nombre de sept regroupant tion et la conséquence (Flemming, 1998). La situation
à la fois les étapes du modèle de Sackett et al. et celles de est le problème ou la condition particulière que vous
Rosswurm et Larabee. voulez modifier. L’intervention, quant à elle, est la

* Le terme infirmière est utilisé et englobe les infirmiers ; cette désignation est utilisée sans aucun préjudice dans le seul but d’alléger le texte

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dimension des soins de santé à laquelle vous vous inté- plus efficace si vous connaissez le type d’articles scien-
ressez qui correspond au changement que vous voulez tifiques que vous devez chercher ainsi que l’utilité et
implanter. La conséquence est le résultat que vous les limites des diverses sources d’information dispo-
désirez obtenir selon une perspective de pratique effi- nibles. L’étendue de la recherche documentaire varie
ciente et orientée vers le bien-être du patient. Vous beaucoup d’une discipline à une autre ; si vous vous
devez formuler plusieurs sous-questions afin de bien fiez aux critères hiérarchiques de rigueur scientifique
clarifier votre question principale. À titre d’exemple, élaborés par les tenants de cette approche, vous
certaines sous-questions sont présentées au Tableau 2 constaterez que l’étendue de la documentation en
pour chacun des éléments énoncés. sciences infirmières sera limitée.

Tableau 2 Quel type d’études doit-on chercher ?


Questions pouvant aider à formuler une question de recherche précise
(étape 2)
Plusieurs partisans de la pratique basée sur les résultats
Situation probants soulignent l’importance d’évaluer les études
• Quel est le problème de santé en question ? selon une hiérarchie ordonnant les devis en fonction
• Quelle est la population touchée par le problème de leur rigueur scientifique. Par exemple, les essais cli-
(bébés naissants, adolescents,…)? niques randomisés constituent une preuve plus solide
Intervention que les études de cohortes ou les études qualitatives ;
• Quelle est l’intervention dont on veut vérifier la l’essai randomisé est considéré comme le « gold stan-
validité? dard » de la recherche. Certains chercheurs vont même
• De quel type d’intervention parle-t-on (thérapeu- jusqu’à affirmer que toute forme de recherche autre
tique, préventive, etc.)? qu’un essai clinique randomisé n’est pas utile à cette
• Quelle est l’alternative à l’intervention dont on pratique. Sans recommencer le débat entourant les
veut vérifier l’efficacité? approches quantitatives et qualitatives, il est important
de se rappeler que certains sujets de recherche en
Conséquence sciences infirmières se prêtent difficilement à des essais
• Quels sont les éléments que l’on vise à améliorer cliniques randomisés (Jennings & Loan, 2001). Pour
en changeant l’intervention? pallier cette difficulté, certains auteurs proposent une
hiérarchie de preuves ou de devis qui varie selon le
type de question posée (Closs & Cheater, 1999 ;
DiCenso, Cullum & Ciliska, 1998). Par exemple, bien
que les essais cliniques randomisés soient préférables
lorsque nous évaluons l’efficacité d’une intervention,
ÉTAPE 3 : RECHERCHE EFFICACE
l’approche qualitative est plus efficace lorsque nous
DES ÉCRITS SCIENTIFIQUES étudions l’expérience subjective des êtres humains. En
conséquence, la façon la plus efficace de déterminer
les articles à lire est de sélectionner seulement ceux
La troisième étape correspond à la recherche docu- qui utilisent une méthode appropriée pour répondre à
mentaire ; vous devez effectuer une recherche efficace la question posée.
des écrits scientifiques. L’étape précédente est essen- Lorsque la question qui vous intéresse concerne l’effi-
tielle à cette troisième étape puisqu’elle vous permet cacité d’un traitement ou d’une intervention, vous
de dégager les concepts (mots-clés) que vous pourrez devez chercher des études ayant un devis de type essai
utiliser dans votre recherche documentaire. La préci- clinique randomisé pour étayer votre preuve scienti-
sion apportée aux trois éléments de la question per- fique. Ce type de devis, lorsqu’il est appliqué avec
mettra l’identification de ces mots-clés. Dans certains rigueur, a une valeur supérieure puisqu’il permet de
cas, vous pouvez éprouver des difficultés à obtenir un conclure avec une certitude plus élevée que les résul-
nombre raisonnable d’études, les mots-clés choisis tats observés sont associés à l’intervention et non à une
pouvant être trop spécifiques ou pas assez selon le cas autre variable (Roberts & DiCenso, 1999). Le second
(Brown, 1999). Il faudra alors ajouter ou retirer des choix est la cohorte analytique dont les sujets sont
mots-clés ou encore trouver des synonymes. Une exposés ou non au traitement et répartis en deux
bibliothécaire peut fournir une aide précieuse dans groupes sans randomisation (Roberts & DiCenso,
une telle situation. La recherche documentaire sera 1999).

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Dans certains cas, vous serez intéressé par les en 1998, un nouveau groupe Cochrane a été créé pour
recherches portant sur les causes ou le pronostic d’une analyser les éléments de preuve à partir de sources
maladie. Il est alors inconcevable de chercher des documentaires de nature qualitative, il s’agit du
essais cliniques randomisés puisque ce type d’études Cochrane Qualitative Research Methods Group
est impossible à réaliser pour des raisons éthiques, cul- (http://mysite.freeserve.com/Cochrane_Qual_Method/
turelles, politiques et pratiques (Youngblut et Brooten, index. htm). La preuve de nature qualitative est donc
2001). La cohorte analytique devient alors un choix prise en compte de façon de plus en plus rigoureuse.
plus approprié. Le devis cas-témoin devient approprié
à la constitution de la preuve scientifique lorsque vous
vous intéressez à un événement rare ou si la mesure se
fait a posteriori de l’événement (after the fact) parce Quelles sont les sources d’information qui peu-
que celui-ci n’est pas prévisible (Roberts & Di Censo, vent être utilisées ?
1999). Le devis avec cohorte de nature longitudinale
est également valable, toutefois, il est rarement utilisé
puisqu’il est plutôt onéreux. Vous devez cependant Globalement, il y a six sources d’information valides :
demeurer vigilant. Les résultats des études utilisant des les livres, les revues et journaux scientifiques, les thèses
devis descriptifs complexes ne sont pas reconnus non-publiées, les bases de données bibliographique,
comme des preuves valables. les sources de données distillées et l’Internet
Dans le cas où vous vous intéressez à des phénomènes (McKibbon & Marks, 1998a). Les livres sont adéquats
sociaux et émotifs, ainsi qu’à des expériences person- pour répondre aux questions concernant des faits qui
nelles reliées aux soins de santé, les études qualitatives demeurent relativement inchangés à travers le temps
pourront sûrement vous être utiles (DiCenso et al. (par ex. : les caractéristiques d’une maladie). Ils sont
1998 ; Estabrooks, 1998 ; Roberts & DiCenso, 1999). également utiles parce qu’ils traitent généralement
Ce type d’études permet de poursuivre des buts diffé- d’un sujet en profondeur ou abordent plusieurs aspects
rents : explorer et décrire des phénomènes psycholo- d’un même phénomène. Les revues et journaux scien-
giques ou sociaux, identifier des variables ou concepts tifiques sont considérés comme la source d’information
importants de même que les relations existant entre principale en recherche. Il est de votre responsabilité
eux ainsi que générer des hypothèses et des théories
de vous assurer que les revues ou journaux scienti-
cohérentes. Parmi les devis de recherche qualitatifs, on
fiques consultés sont de qualité, c’est-à-dire qu’ils ont
retrouve : la phénoménologie, l’ethnographie, la théo-
des normes rigoureuses d’évaluation par un comité de
risation ancrée et l’analyse de contenu.
pairs. En outre, McKibbons et Marks soulignent que les
Pour tous les types de questions posées, un bon point
découvertes notables en soins de santé sont générale-
de départ consiste à chercher une revue systématique
récente, comme une méta-analyse (Evidence-Based ment publiées dans des revues médicales de prestige
Medicine Working Group [EBMWG], 2002). La librai- telles : The New England Journal of Medicine, The
rie Cochrane (www.cochranelibrary.com) peut être très Journal of the American Medical Association, The
pratique à cet égard. La méta-analyse a pour but d’in- Lancet, The British Medical Journal, et ce, quelle que
tégrer les résultats de diverses études individuelles éva- soit la discipline des auteurs puisqu’elles ont souvent
luant une même problématique à l’aide de méthode des implications pour l’ensemble des professionnels y
statistique qui traduit les résultats de diverses études en compris les médecins. Il serait donc important d’inclu-
une unité commune permettant d’obtenir une puissan- re ces revues dans votre répertoire de lecture. Les
ce statistique (effect size) de comparer la valeur de thèses non-publiées, quant à elles, offrent davantage de
chaque étude (Beck, 1995 ; Youngblut & Brooten, détails et de profondeur que les articles scientifiques et
2001). L’importance des méta-analyses réside notam- permettent une analyse critique plus efficace.
ment dans le fait qu’elles intègrent les résultats de plu- Toutefois, elles sont quelquefois difficiles à recenser et
sieurs études et permettent de limiter la confusion qui à se procurer.
pourrait découler de résultats non significatifs ou de Bien que la lecture d’articles scientifiques récents soit
conclusions contradictoires. Toutefois, les revues systé- nécessaire pour vous tenir à jour, les articles récents ne
matiques ne sont pas infaillibles ; des méta-analyses sont pas nécessairement pertinents au problème que
évaluant une même problématique ont parfois produit vous voulez résoudre. De plus, vous ne pouvez pas
des conclusions contradictoires. Il est donc essentiel de instaurer un changement de pratique en vous basant
s’assurer que les sources d’information les plus impor- sur un seul article récent aussi extraordinaire soit-il. Par
tantes ont été incluses dans la méta-analyse (Naylor, contre, vous pouvez utiliser cet article pour trouver des
1997). La méta-analyse est une technique principale- thèmes d’intérêts similaires et faire subséquemment
ment utilisée en mesure quantitative. Toutefois, une recherche bibliographique des articles qui concer-

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PARTIE 2 : LES ÉTAPES DU PROCESSUS

nent ce sujet. À cet effet, l’utilisation des bases de don- ne reposent pas sur des devis rigoureux respectant les
nées est une méthode efficace. critères de scientificité.
Les bases de données bibliographiques permettent de Vous devez répondre à trois questions principales afin
procéder à une recherche spécifique de documentation d’analyser les écrits recensés de façon critique
correspondant au sujet de recherche (ex. : CINAHL, (DiCenso, et al., 1998) : 1- Est-ce que les résultats sont
MEDLINE, Pubmed www.ncbi.nlm.nih.gov/PubMed). valides ?
Vous pourrez lire les abrégés fournis dans ces bases de 2- Quels sont les résultats générés par cette étude ? et
données afin de déterminer la pertinence de l’étude. 3- Est-ce que les résultats peuvent m’aider à soigner
Pour celles d’entres vous qui n’êtes pas à l’aise avec mes patients ? Divers auteurs, tant en sciences infir-
les diverses bases de données existantes, des séances mières que dans d’autres disciplines, ont créé des listes
de formation avec une bibliothécaire peuvent se révé- de sous-questions permettant de répondre à ces trois
ler essentielles. Les sources de données « distillées » questions selon le type d’articles analysés : revue sys-
répertorient quant à elles divers articles ayant été résu- tématique, études portant sur l’intervention, le dia-
més et analysés de façon critique (ex. : Evidence- gnostic, le pronostic, l’analyse économique, étude
Based Nursing : http://ebn.bmjjournals.com, Clinical qualitative (Brown, 1999 ; Cullum, 2000b, 2001 ;
Evidence). L’inconvénient des bases de données distil- Dawes et al. 1999 ; EBMWG, 2002 ; Giacomini &
lées est qu’elles ne contiennent pas nécessairement Cook, 2000a, 2000b ; Guyatt, Sackett & Cook, 1993,
des articles sur tous les sujets d’intérêt pour les infir- 1994 ; Oxman, Guyatt & Cook, 1994).
mières. Il vous faudra alors retourner vers des bases de L’analyse transversale des publications récentes du
données bibliographiques plus complètes. Consortium Universitaire, qui collige les études por-
Finalement, l’Internet est une source incontournable tant sur les résultats probants pour le Royal College
d’information. L’information provenant de ce médium of Nursing du Royaume-Uni, révèle qu’il y aurait
n’est toutefois pas de qualité égale. En conséquence, il quatre niveaux de résultats probants pour la pratique
est primordial d’analyser, de façon critique, l’informa- clinique : Le niveau I indique la disponibilité de
tion provenant de cette source, en particulier vous quelques études descriptives et d’avis qui font l’una-
devez examiner attentivement les qualifications des nimité d’experts cliniques. Le niveau II inclut les
auteurs et les sources d’information utilisées par ceux- résultats de plusieurs études descriptives et de
ci. Un exemple de processus à suivre pour effectuer quelques études expérimentales se prêtant à une
une recherche documentaire efficace est illustré au généralisation limitée, ainsi que des avis qui font
Schéma 1(page suivante). l’unanimité d’experts. Le niveau III englobe les résul-
tats de plusieurs études expérimentales répétées dans
le milieu visé et finalement, le niveau IV comprend
plusieurs études expérimentales et au moins une
méta-analyse d’études ayant été effectuée dans des
ÉTAPE 4 : ANALYSE CRITIQUE environnements compatibles avec le milieu visé
DES ÉCRITS SCIENTIFIQUES (Morin & Leblanc, 2002).

Vous devez maintenant dégager les résultats probants


des conclusions des diverses études recensés en pro-
cédant à une analyse critique. Une lecture attentive ÉTAPE 5 : PRISE DE DÉCISION ET MISE EN
des études retenues est essentielle pour avoir une ŒUVRE (CHANGEMENT)
bonne compréhension des conclusions et en effectuer
une analyse critique efficace (Brown, 1999). Prenez
note que, bien que les recherches soient théorique- La connaissance des résultats probants de recherche
ment effectuées de façon objective, divers éléments est importante dans la mesure où elle influence la
font que des biais sont parfois introduits durant leur pratique des infirmières. À la suite de l’analyse cri-
réalisation, affaiblissant ainsi, soit leur validité interne, tique, vous devez donc prendre une décision : modi-
soit leur validité externe, soit les deux. Vous devez éga- fier votre pratique à la lumière des résultats probants
lement réaliser que la qualité de certaines études découlant de la réalisation des quatre premières
publiées en sciences de la santé est douteuse (Cullum, étapes ou conserver le statut quo faute de preuves
2000b) ; leur inclusion dans votre évaluation pourrait scientifiques. Avant de finaliser une décision, vous
avoir des conséquences indésirables pour la pratique. devez prendre certaines précautions afin de connaître
Il est donc impératif d’analyser de façon critique les et de composer avec l’opinion de vos collègues et des
conclusions des études afin d’éliminer les études qui gestionnaires en regard du changement envisagé.

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Schéma 1
Exemple de processus à suivre pour effectuer une recherche efficace des écrits scientifiques
(étape 3) (adapté de Cullum, 2000a)

Chercher une étude systématique dans la librairie


Cochrane et les sources de données distillées

Étude disponible ? NON OUI

Chercher une revue systématique dans les bases


de données bibliographiques (MEDLINE, CINHAL)

Étude disponible ? NON OUI Lire le résumé.


S’il est pertinent,
se procurer l’article,
le lire et l’analyser
Chercher une étude primaire (individuelle) de façon critique
dans les sources de données distillées

Étude disponible ? NON OUI

Chercher une étude primaire (individuelle)


dans les bases de données bibliographiques

Étude disponible ? NON OUI

Si aucune étude n’est disponible, vérifiez si vous


avez cherchez les termes exacts. Si vous avez utilisé
les bons termes et qu’il n’y a pas d’études, pensez à
réaliser votre propre projet de recherche

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Ceci pourrait vous éviter des discordes pouvant sur- dent à ne pas être acceptés s’ils ne confirment pas nos
venir lors de la période d’implantation. Assurez-vous croyances personnelles à propos des soins des patients.
que l’équipe de soins est partie prenante de la déci- Ainsi, il faut jouer de prudence et ne pas rejeter systé-
sion finale. matiquement toutes les études dont les résultats ne sont
pas conformes à vos idées. Vous devez être prête à
considérer des opinions divergentes. En second lieu, il
est important de se rappeler qu’il existe certains biais
La prise de décision de publication. Les auteurs peuvent avoir tendance à
soumettre seulement des manuscrits dont les résultats
confirment leurs hypothèses. Ces biais sont renforcés
Avant de prendre la décision de procéder à un chan- par les politiques de publication de divers journaux. En
gement en vous basant sur les bénéfices potentiels de fait, pour plusieurs revues, la publication d’études dont
la nouvelle intervention, il faut se poser la question sui- les résultats ne sont pas statistiquement significatifs est
vante : est-ce que cela vaut la peine de modifier la pra- moins probable. En conséquence, les chercheurs dont
tique compte tenu de l’information recueillie et des les résultats ne sont pas significatifs peuvent avoir de la
coûts engendrés par son utilisation ? Pour ce faire, difficulté à faire publier leurs résultats ou ils peuvent
DiCenso et ses collègues (1998) proposent de se réfé- réussir à les faire publier dans des revues qui ne sont
rer à un modèle de prise de décision formé de quatre pas incluses dans les grandes bases de données comme
composantes : les résultats probants de la recherche, MEDLINE (EBMWG, 2002). Les revues systématiques
les ressources disponibles, l’expertise clinique et le ne sont pas immunisées contre les biais possibles en
patient (voir Schéma 2). Selon ce modèle, les résultats recherche. Toutefois, l’approche rigoureuse utilisée
probants ne sont pas la source unique de connais- dans ce type de revue pour identifier et analyser les
sances mais une source principale. Vous devez réaliser résultats réduit la probabilité de biais dans l’estimation
les étapes 1 à 4 et vous poser des questions relatives des effets significatifs ou non (EBMWG, 2002).
aux constats dégagés de votre analyse. Plusieurs ques- Lorsque vous devez prendre une décision concernant
tions pouvant faciliter la prise de décision sont énon- une modification de pratique, vous devez tenir comp-
cées au Tableau 3 annexe 1. Tout particulièrement, te non seulement des résultats probants dégagés de
questionnez-vous sur la valeur des études recensées : l’analyse des études scientifiques, mais également des
sont-elles suffisamment rigoureuses pour justifier un ressources financières, matérielles et humaines qui
changement de pratique. sont à votre disposition, de même que les ressources
qui seront nécessaires si le changement d’intervention
proposé est accepté. Par contre, il existe peu de don-
Schéma 2
nées disponibles qui permettent de comparer les coûts
Modèle de prise de décision (Étape 5) adapté de DiCenso,
de diverses interventions et leur efficience (Forum
Cullum et Ciliska (1998)
National sur la Santé, 1997). Toutefois, vous pouvez
essayer de répondre aux questions présentées au
Tableau 3 à l’aide des sources d’information dont vous
disposez : Quelle est la complexité des changements
requis ? L’étendue du problème est-elle suffisante pour
justifier le changement proposé ?
Un troisième élément à considérer lors de la prise de
décision face au changement est l’expertise clinique
que vous avez acquise, au fil des ans, en observant les
conséquences de vos actions sur les patients (DiCenso
et al., 1998). Vous devez demeurer particulièrement
prudente face aux connaissances dérivées de l’experti-
se clinique puisque la mémoire est bien souvent sélec-
tive. On a tendance à se rappeler davantage des inter-
ventions qui tendent à confirmer notre point de vue,
ainsi que des interventions plus récentes et celles qui
ont eu un résultat particulier [positif ou négatif]
Vous devez également tenir compte de deux autres élé- (Estabrooks, 1998). Vous devriez également considérer
ments qui peuvent influencer votre jugement quant à l’expertise clinique de vos collègues de travail. Le
l’importance accordée aux résultats probants. D’abord, Tableau 3 (voir Annexe 1) propose quelques questions
Hunt (1981) soutient que les résultats de recherche ten- pouvant s’appliquer à l’expertise clinique.

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Finalement, vous devez tenir compte des caractéris- problèmes de santé (Colyer & Kamath, 1999, Mead,
tiques et des valeurs des patients dans votre décision 2000) ; elles sont généralement construites en tenant
d’opter pour une nouvelle intervention. Vous devez compte d’une hiérarchie de preuves qui ne tient pas tou-
vous enquérir de leurs préférences en faisant le point jours compte du fait que la force de la preuve dépend
sur les bénéfices et les risques de l’intervention propo- parfois de la nature de la question posée (Mead, 2000).
sée. Vous devez aussi tenir compte de l’étendue des Puisque les lignes directrices disponibles actuellement
similarités et des différences entre les patients que vous ne sont pas toutes de qualité égale (Snowball, 1999), il
soignez habituellement et ceux qui ont participé aux est impératif encore une fois que vous soyez critique à
études que vous avez analysées. Ainsi, l’analyse cri- leur endroit (voir Snowball pour une liste de questions à
tique des études n’est jamais suffisante pour formuler cet effet) ; au besoin, adaptez les à votre contexte de
une décision clinique. Il est primordial de considérer soins ou créez en de nouvelles, particulièrement si elles
un ensemble d’éléments lorsque vous effectuez la n’ont pas été mises à jour récemment.
comparaison des bénéfices et des désavantages de pro-
céder ou non au changement (EBMWG, 2002). Bref,
vous devez savoir comment obtenir, interpréter et inté-
grer les meilleures preuves scientifiques à l’information
reliée aux patients et au contexte de soin dans lequel ÉTAPE 6 : ÉVALUATION DU RÉSULTAT OBTENU
vous pratiquez. Cette position rejoint celle préconisée
par Gerrish et Clayton (1998) ou DiCenso et al. (1998)
qui considèrent que les décisions relatives aux choix Vous devriez faire suivre tout changement de pratique
de pratiques basées sur des résultats probants doivent par une évaluation afin de vous assurer de son efficaci-
privilégier l’utilisation de soins qui se sont révélés té. Vous pouvez effectuer l’évaluation de façon infor-
scientifiquement les plus efficaces tout en intégrant les melle en vérifiant simplement si l’application de l’inter-
savoirs professionnels et les savoirs émiques et en étant vention a répondu à vos attentes ou s’il y a eu certaines
les plus efficients pour le système de santé. complications imprévues. Toutefois, une meilleure
alternative serait de procéder à une évaluation formelle
en notant systématiquement les bénéfices et les obs-
tacles rencontrés auprès d’une variété de patients et de
La mise en œuvre de la décision situations cliniques. Pour ce faire, vous pouvez utiliser
à la fois des mesures quantitatives ou qualitatives pour
analyser les résultats. L’idéal est de planifier l’évalua-
Une décision favorable à l’implantation d’une nouvelle tion avant le début de l’implantation afin de déterminer
intervention requiert la formulation d’objectifs d’im- les mesures qui permettront de mieux juger de l’effica-
plantation à court, moyen et long termes (Harrison et al. cité de la nouvelle intervention. Vous pourrez ainsi
1998). Il peut être préférable d’implanter une nouvelle obtenir un meilleur contraste entre les résultats en com-
pratique sous forme de projet pilote avant de prendre parant les résultats obtenus avant le changement à ceux
une décision finale et ce, particulièrement si cette nou- obtenus après l’implantation de la nouvelle interven-
velle intervention nécessite plusieurs transformations et tion. L’évaluation peut toucher l’implantation du chan-
implique plusieurs personnes (Taylor-Piliae, 1998). Une gement, le processus de soins lui-même ou les effets sur
nouvelle intervention qui obtient des résultats favo- les clientèles (outcomes) et sur le système (output).
rables lors d’un projet pilote est souvent un gage de
réussite pour une implantation plus généralisée.
L’application de la pratique basée sur les résultats pro-
bants s’effectue de plus en plus à l’aide de lignes direc-
trices. Ces lignes directrices sont différentes des proto- ÉTAPE 7 : DIFFUSION DES RÉSULTATS
coles en ce sens qu’elles fournissent une série de recom-
mandations et non des procédures obligatoires
(Thomson, Angus & Scott, 2000). Elles devraient vous Une étape importante de la pratique basée sur les
permettre d’offrir des soins optimaux aux patients que résultats probants qui n’est pas énoncée de façon
vous soignez puisqu’elles contiennent des recomman- explicite par les partisans de ce mouvement est celle
dations basées sur les résultats probants (Thomson et al. de la diffusion des résultats. Vous pouvez diffuser vos
2000). Certaines infirmières s’objectent à l’utilisation de résultats de façon informelle en les partageant avec vos
lignes directrices, elles ont l’impression d’utiliser un collègues. Brown (1999) souligne l’importance de pré-
«livre de recettes». Ces lignes directrices présupposent senter les résultats de l’évaluation aux divers interve-
l’existence d’une solution optimale pour chacun des nants qui font partie du changement. Ceci peut facili-

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PARTIE 2 : LES ÉTAPES DU PROCESSUS

ter les réajustements nécessaires à toute intervention et RÉFÉRENCES


leur permettre de réaliser que leurs efforts n’ont pas été
inutiles. Vous pouvez également diffuser les résultats
de façon plus formelle en les communiquant à un Beck, C.T. (1995). Meta-analysis : Overview and appli-
auditoire plus large et diversifié, en les diffusant dans cation to clinical nursing practice. JOGNN, 24 (2),
des revues scientifiques ou en les présentant à des 131-135.
congrès. L’avantage de la diffusion formelle est qu’elle
augmentera la probabilité d’un changement dans Brown, S.J. (1999). Knowledge for health care practice.
d’autres milieux et renforcera la valeur de la preuve Philadelphia : W. B. Saunders Company.
puisqu’un plus grand nombre de chercheurs et de pro-
fessionnels de la santé pourront considérer ces résultats Closs, S.J., & Cheater, F.M. (1999). Evidence for nursing
practice : A clarification of the issues. Journal of
pour poursuivre d’autres recherches ou effectuer des
Advanced Nursing, 30 (1), 10-17.
renouvellements de pratique.
Colyer, H., & Kamath, P. (1999). Evidence-based prac-
tice. A philosophical and political analysis : some mat-
ters for consideration by professional practitioners.
CONCLUSION Journal of Advanced Nursing, 29 (1), 188-193.

Cullum, N. (2000a). Users’guides to the nursing literature :


an introduction. Evidence-Based Nursing, 3 (3), 71-72.
Cette série de deux articles a permis de clarifier les
notions de la pratique basée sur les résultats probants. Cullum, N. (2000b). Evaluation of studies of treatment
Cet exercice était nécessaire compte tenu de l’ampleur or prevention interventions. Evidence-Based Nursing,
et de la progression du mouvement et de la polémique 3 (4), 100-102.
au sein même de la profession infirmière. Certaines infir-
mières s’embarquent dans ce mouvement à une vitesse Cullum, N. (2001). Evaluation of studies of treatment or pre-
accélérée malgré une connaissance limitée de ses impli- vention interventions. Part 2 : Applying the results of studies
cations ; d’autres refusent tout simplement de considé- to your patients. Evidence-Based Nursing, 4 (1), 7-8.
rer cette voie. Il est essentiel que vous en connaissiez les
règles de bases afin que vous puissiez juger par vous- Dawes, M., Davies, P., Gray, A., Mant, J., Seers, K. &
même de la valeur de cette approche. Vous devez Snowball, R. (Éds.). (1999). Evidence-based practice :
accorder une attention particulière aux similitudes et A primer for health care professionals. London :
aux différences entre les modèles, si vous décidez de Churchill Livingstone.
souscrire à ce mouvement. En plus des difficultés reliées
à l’implantation d’une pratique basée sur les résultats DiCenso, A., Cullum, N., & Ciliska, D. (1998).
probants, vous devez être conscientes qu’un transfert Implementing evidence-based nursing : some miscon-
efficace des résultats probants à la pratique ne pourra ceptions. Evidence-Based Nursing, 1 (2), 34-40.
avoir lieu que dans la mesure où les écrits scientifiques
produits par les infirmières seront suffisamment nom- Estabrooks, C.A. (1998). Will evidence-based nursing
breux, c’est-à-dire qu’elles produiront des recherches make practice perfect ? Canadian Journal of Nursing
Research, 30 (1), 15-36.
axées vers les interventions de soins.
Il est impératif que des « communautés de pratique » se
Evidence-Based Medicine Working Group (EBMWG).
développent, c’est à dire que des groupes de cher- (2002). Users’Guide to the Medical Literature : A
cheuses, cliniciennes et praticiennes se constituent manual for Evidence-Based Practice [CD-Rom]. G.H.
dans un secteur clinique donné, afin d’allier théories, Guyatt, D. Rennie, R. Hayward, (Éds). JAMA Press.
méthodes et savoir-faire. Il faut promouvoir l’organisa-
tion des savoirs infirmiers, favoriser l’accessibilité des Flemming, K. (1998). Asking answerable questions.
ressources, mettre en valeur le savoir des clientèles et Evidence-Based Nursing, 1 (2), 36-37.
créer des liens de solidarité entre tous les membres de
la profession infirmière. Nous avons intérêt à valoriser Giacomini, M.K. & Cook, D.J. (2000a). Users’guide to
toutes les sources de connaissance pour que notre the Medical Literature. XXIII. Qualitative research in
contribution scientifique croisse de façon significative health care. A. Are the results of the study valid ? Journal
dans les années à venir. of the American Medical Association, 284 (3), 357-362.

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Recherche en soins infirmiers N° 76 - mars 2004
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the Medical Literature. XXIII. Qualitative research in miology of clinical research : Meta-analysis is an
health care. A. What are the results and how do they important contribution to research and practice but it’s
help me care for my patients ? Journal of the American not a panacea. British Medical Journal, 315, 617-619.
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Recherche en soins infirmiers N° 76 - mars 2004
LA PRATIQUE BASÉE SUR LES RÉSULTATS PROBANTS.
PARTIE 2 : LES ÉTAPES DU PROCESSUS

ANNEXE 1

Tableau 3
Questions pouvant faciliter la prise de décision

Résultats probants de la recherche


• Est-ce que les études recensées sont suffisamment rigoureuses pour que leurs conclusions soient prises en consi-
dération pour la pratique ?
• Quels sont les risques de l’intervention proposée ? (Langford, 2001)
• Quels sont les avantages de l’intervention proposée ? (Langford, 2001)
• Quels sont les risques potentiels si l’intervention n’est pas appliquée ? (Langford, 2001)
• Est-ce que les participants des études recensées sont comparables à nos patients ?
Ressources disponibles
• Est-ce que l’introduction de l’intervention en question entraînera des frais élevés ?
• Si oui, est-ce que l’infirmière dispose des fonds nécessaires à la réalisation de cette transition ?
• Quelle est la portée potentielle de l’intervention ? (Quels sont les patients et les employés qui seront touchés par
les modifications ? Combien d’individus seront touchés par l’intervention ?) (Langford, 2001)
• Quelle est la complexité des changements requis (intervention simple, guide d’intervention nécessaire) ?
(Langford, 2001)
• Est-ce que l’étendue du problème est suffisante pour justifier les changements proposés (i. e : un sondage de pré-
valence démontre la fréquence assez élevée du problème) ? (Harrison, Logan, Joseph & Graham, 1998)
• Quels sont les coûts engendrés (entraînement du personnel, équipement, fournitures) ? (Langford, 2001)
• Quels seront les résultats bénéfiques observables (économiser d’argent, amélioration du fonctionnement inter-
ne, diminution des complications pour les patients) ?
Expertise clinique
• Quels sont les risques de l’intervention proposée ?
• Quels sont les avantages de l’intervention proposée ?
• Quels sont les risques potentiels si l’intervention n’est pas appliquée ?
• Est-ce que nos valeurs supportent l’intervention proposée ? (EBMWG, 2002)
Caractéristiques/Valeurs du patient
• Quelles caractéristiques des patients pourraient faire en sorte que l’intervention serait moins indiquée (i. e :
déterminer les critères d’exclusion) ?

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