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Mettre la réforme à l’ordre du jour

Le commerce au service
de la paix
Instauration de la sécurité et réduction de la pauvreté par la
commerce des ressources naturelles dans la Région des Grands Lacs

Mars 2009

Mettre la réforme à l’ordre du jour : Avant-propos
le commerce au service de la paix

Avant-propos 3 En octobre 2006, le COMESA, le DFID et USAID officiels, représentants de la société civile et du
ont entrepris un projet d’étude nommé « Le secteur privé afin qu’ils se comprennent mieux
Carte 4 commerce au service de la paix » (Trading for et découvrent comment un régime commercial
Peace, TfP) dont l’objet était d’approfondir simplifié pour les petits commerçants peut
1. Introduction 5 notre compréhension des liens entre les réellement améliorer leurs moyens de subsistance,
ressources naturelles, la gouvernance et la « Le commerce au service de la paix » a commencé
stabilité dans la région des Grands Lacs. Ce à construire des partenariats au niveau des
2. Contexte : conflit et ressources naturelles 6-7
projet a vu le jour à un moment où certains communautés et au sein de divers groupes dans
signes indiquaient clairement que la situation plusieurs pays. À mesure qu’elles découvrent les
3. Mettre la réforme à l’ordre du jour 8-17 dans la région des Grands Lacs était en train possibilités de commercer les unes avec les autres
3.1 Améliorer l’accès au financement 9 de changer sur deux fronts importants. aisément et de manière mutuellement lucrative, les
3.2 Reconstruire l’agriculture 12 Les processus de paix avaient favorisé communautés commencent à apprécier les relations
des périodes de transition qui aboutirent qu’elles ont nouées et oeuvrent à les entretenir ;
3.3 Faire du commerce du bois une option durable 14
à des élections à la fois au Burundi et en de plus, il est peu probable que ces communautés
3.4 Traiter le déficit énergétique régional 16 République Démocratique du Congo. De souhaitent voir leurs échanges commerciaux
nombreux observateurs eurent le sentiment perturbés par des conflits, ou voir détruire les
4. Impact à ce jour du programme 18-21 qu’une nouvelle culture de dialogue se relations et les réseaux commerciaux qu’elles ont
« le commerce au service de la paix » développait, préparant le terrain pour une formés détruits.
4.1 Information, formation et dialogue transfrontaliers 18 stabilisation plus générale de la région. Le Partant de ce programme, le projet a planifié le
4.2 Régime de Commerce Simplifié 19
changement de régime politique offrait à nos travail pour la troisième phase. Le COMESA, le DFID
yeux un moment propice pour amorcer des et USAID bâtiront celle-ci sur des bases empiriques
4.3 Foires-expositions 20 actions et un dialogue destinés à développer solides, qui permettront de développer la recherche,
des politiques visant, à terme, à promouvoir les moyens et les démarches pour intervenir aux
5. Prochaines étapes : vision et perspective 22-23 le développement durable et l’intégration niveaux local, régional et national. Nous espérons
économique régionale. Le premier rapport sur que ce rapport vous permettra de vous tenir informé
Le commerce au service de la paix a été publié du programme « Le commerce au service de la paix
en octobre 2007 : il résumait les recherches de » et pour préparer un futur programme de travail,
la première phase. mettant la réforme à l’ordre du jour.
Les données contenues dans cette étude ont Sindiso Ngwenya
démontré qu’un commerce juste et équitable Secrétaire général
pouvait fournir les moyens d’éradication de la COMESA
pauvreté et contribuer à consolider la paix dans Dave Fish
Ce rapport a été rédigé par des pays qui émergent de périodes de conflit. « Le Directeur Afrique de l’est et centrale
commerce au service de la paix » a démontré un DFID
Dominic Johnson Pole Institute
point fondamental : le commerce équitable n’a pas
Hilary Sunman DFID Cheryl Anderson
besoin d’attendre la paix, mais il peut contribuer
Nick Bates DFID Directrice
à la construire. Grâce à une série de réunions
Jessie Banfield International Alert USAID Afrique de l’Est
transfrontalières qui ont rassemblé commerçants,
Il ne représente les points de vue ou la politique d’aucune des institutions
impliquées dans le projet.
Tous les rapports sont disponibles à l’adresse suivante :
www.dfid.gov.uk/mdg/aid/trading-for-peace.asp

Des documents annexes décrivant en détail les activités menées pendant la Phase 2 du programme « le
commerce au service de la paix » sont réunis dans un second volume disponible en français ou en anglais
 
République démocratique du Congo et sud du Soudan -
principaux corridors de vente et d’exportation
1. Introduction

Le Commerce au Service de la Paix (TfP) est L’étude entreprise en RDC orientale et sur sa périphérie
un programme conçu pour comprendre et a révélé que même si le commerce national et régional
UDAN promouvoir le rôle du commerce dans les s’exerce souvent sur des bases frauduleuses, il est
efforts de consolidation de la paix et de lutte empreint d’un réel potentiel de réduction de la pauvreté.
Nimule contre la pauvreté dans la Région des Grands Cela étant, des mécanismes de gouvernance sains devront
Lacs, région africaine qui couvre le Burundi, être développés pour protéger et promouvoir la croissance
la République démocratique du Congo (RDC), du commerce légitime et maximiser les effets bénéfiques
le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et des de ce potentiel. C’est la raison pour laquelle une
pays limitrophes comme la Zambie. Amorcé deuxième phase de travail a été entreprise de la fin 2007
fin 2006 sous la forme d’une étude détaillée au début 2009. Son but était de construire des réseaux
GANDA de la nature et du rôle du commerce dans de commerçants et officiels des deux côtés des frontières
Kampala
la région des Grands Lacs aux échelons de RDC orientale et d’amorcer des programmes de
KE NYA inférieurs de l’échelle sociale, puis relancée formation, d’investissement en équipements aux postes
par des donateurs et les communautés frontières, de débats sur les réformes commerciales à
Lake économiques régionales, comme le DFID, l’échelon local, ainsi que des activités de recherche portant
V ictoria
USAID et COMESA associés à des partenaires sur divers défis associés au développement transfrontalier.
Nairobi
DA locaux et internationaux comme le Pole La prochaine phase du programme s’efforcera de
Institute et International Alert, ce programme consolider les acquis de la seconde phase, dans le but de
est devenu une plate-forme de coopération faire de notre vision théorique du commerce comme pilier
transfrontalière capable d’aboutir à une réelle des efforts de consolidation de la paix et de réduction de
amélioration de la situation. la pauvreté, une réalité concrète.
NDI TANZANIE Pour y parvenir, les gouvernements, officiels,
commerçants, les secteurs public et privé, organismes
de recherche, la société civile et les institutions nationales,
régionales et locales devront s’engager vis-à-vis d’une
coopération transfrontalière et des termes d’un ordre
du jour commun : un ordre du jour de réforme mis en
place pour faciliter le commerce et établir des bases
d’échange plus équitables pour l’ensemble de la région
des Grands Lacs, aboutissant à un environnement au
sein duquel toutes les parties prenantes bénéficieraient
diamant alluvial
d’une coopération mutuelle établie dans une optique de
Kamina
pérennisation de la prospérité et de consolidation de
kimberlite la paix.
wolfram (wo3)
titane, rutile (tio2)
Kolwezi étain (sn)
Provinces
Capitales Lubumbashi fer (fe)

ANGOLA
Principales zone de production ou vente
Principales zones frontiéres - coté DRC
cobalt (co)

Principales zones frontiéres - autres or (au)


Voies ferrées Kasumbalesa cuivre (cu)
Principales routes zone forestière avec forte exploitation

Création Antoine Schmitt, Forests Monitor


ZAMB IE zone forestière avec exploitation diffuse
aire protegée (cat. UICN)

0 75 150 300 450 600


 Kilometres 
2. Contexte : conflit et ressources naturelles

Le programme Trading for Peace / le robuste et positive, consistant à consolider et étayer le L’analyse des modèles d’échanges commerciaux et des
Commerce au service de la Paix est étayé par commerce légitime des ressources naturelles et d’autres opportunités économiques, ne doit en aucun cas passer
une étude solide entreprise pour comprendre produits de base, afin d’amorcer la marginalisation outre les réalités de la guerre et de la souffrance. Le
les réalités du commerce sur le terrain dans du commerce illégitime et de le rendre plus difficile à premier rapport « Trading for Peace » publié en octobre
la région des Grands Lacs. Les premières pratiquer, moins rentable et moins séduisant. 2007 aurait, selon certains, analysé les tendances dans
constatations des travaux initiaux peignaient La recherche a également développé la thèse selon
la région des Grands Lacs en général et en RDC en
l’exploitation des ressources naturelles de la laquelle le commerce plus performant, plus organisé entre
particulier, avec trop d’optimisme. Nous n’en démordons
RDC orientale comme une activité illégale, la les frontières de la RDC, contribuerait aux efforts visant à
pas : ces tendances restent positives. L’emballement
part du lion du produit en découlant étant « y instaurer la paix, en multipliant les contacts pacifiques
des affrontements en 2006, 2007 et 2008 entre les
pillée » par les États limitrophes, les recettes entre les communautés hostiles et fragmentées. Un grand
forces du gouvernement, les rebelles et les milices ont
servant entièrement à financer des activités nombre des obstacles au commerce et à la paix dans la
indéniablement causé des souffrances humaines graves et
illégales, dans une région ou l’accès aux région des Grands Lacs part des mêmes bases. Selon un
croissantes au Congo oriental. Néanmoins globalement,
ressources naturelles provoquait des préjugé très répandu, tout partenaire commercial est
les zones de conflits sont moins nombreuses et plus
conflits armés. hostile à moins d’avoir prouvé le contraire, surtout s’il
restreintes et les « zones de tranquillité », là où l’on ne se
bat plus et où la reconstruction peut commencer, gagnent
vient ou est soupçonné de venir d’un autre pays. Non
Les conclusions de l’étude ont remis en question cette en taille et en étalement géographique.
seulement ce que certains ressentent comme de l’iniquité
opinion largement répandue. Elles ont montré sans
dans le cadre de relations commerciales diminue les Les événements du début 2009, nommément la fin
équivoque à quel point la logique économique appliquée
avantages du commerce, tels que les perçoit au moins un soudaine de la rébellion en Congo oriental et l’opération
par les commerçants eux-mêmes est à l’origine de la
des participants aux échanges, mais elle pousse également militaire conjointe des armées rwandaise et congolaise
très grande part des ressources naturelles échangées sur
acheteur et vendeur à chercher des moyens de protection contre les milices rwandaises du FDLR, semblent avoir
des bases non déclarées et, dans une certaine mesure,
et de réparation qui, inspirés par le passé d’extrême amorcé une reconfiguration générale des rapports de
exportées illégalement : pour éviter le versement de taxes
violence de la région des Grands Lacs, ont tendance à force, qui pourrait fondamentalement changer les réalités
formelles, légales, arbitraires, illégales et maximiser le
passer par la violence également. Dans un climat où la sur le terrain. S’il se réalise, l’espoir de paix durable
produit des échanges ainsi négociés.
confiance fait défaut, où aucune des parties prenantes ne exprimé par les gouvernements de la RDC et rwandais
Cette constatation nous a forcés à revoir notre schéma respecte les droits de ses interlocuteurs et n’a de notion créera de nouvelles opportunités, pour traiter certains
de réflexion et nos attentes en matière de démarches de la valeur positive nette de rapports pacifiques, les problèmes à plus long terme et engager les habitants
politiques. Le paradigme précédent, basé sur l’expérience coups de feu s’échangent plus volontiers que de la Région des Grands Lacs dans un processus de
du traitement des « ressources de conflits » dans des pays les marchandises. coopération et de reconstruction.
comme l’Angola ou la Sierra Leone, défendait la théorie
Dans un tel contexte, tout effort visant à renforcer la
selon laquelle les exportations de ressources naturelles
confiance transfrontalière, entre communautés différentes
des zones ravagées par les conflits doivent être interdites,
et entre commerçants et officiels – tout projet de lutte
afin de réduire les conflits. Au contraire et d’autant plus
contre l’ignorance, en quelque sorte – ne peut que
que les sanctions et embargos ont tendance à toucher
contribuer à l’effort de paix et à l’amélioration
surtout les plus pauvres, les conclusions de nos travaux de
du commerce.
recherche prônent l’adoption d’une orientation politique

 
3. Mettre la réforme à l’ordre du jour

Le commerce est un catalyseur nécessaire Trouver les bonnes solutions doit nécessairement passer fins d’investissement. Par ailleurs, un jeune homme qui Trading for Peace / le Commerce au service de la Paix
à la consolidation de la paix dans la région par l’écoute de ceux qui souffrent des problèmes à traiter, souhaite devenir mineur artisanal et entrer dans une mine a commandé des études thématiques sur ces sujets et
des Grands Lacs, où les populations sont l’adoption d’une réflexion créative au sujet des questions devra sans doute contracter un emprunt selon un régime pour développer une série de stratégies plus générales,
extrêmement interdépendantes. Investir soulevées et l’établissement de rapports entre différents de préfinancement assez contraignant, en liquide ou en approfondies et susceptibles d’alimenter le débat avec
dans la création d’un environnement domaines et échelons politiques. Le caractère « illégal » de nature, pour se munir des outils de base et bénéficier du « les professionnels des secteurs respectifs, à l’occasion
économique et politique propice au la chaîne de valeurs et l’impuissance des citoyens du bas piston » nécessaire. des forums du commerce thématiques. Les enseignements-
développement du commerce transfrontalier de la chaîne, rendent une grande partie de la population
D’autres secteurs d’activité économique, comme la
lés qui ont pu être extraits de ces événements pourront
légitime pour le plus grand bien de tous, de la région particulièrement sensible aux abus associés à
culture ou le négoce à petite échelle, sont soumis à des
être mis à profit par les dirigeants et investisseurs dans la
présente des avantages non seulement l’exploitation et au commerce des ressources naturelles.
contraintes similaires. Peut-on améliorer les conditions
région, pour contribuer aux efforts d’établissement d’un
pour les commerçants, mais pour les D’autres moyens de subsistance et la possibilité d’évoluer
d’accès au financement pour les mineurs pauvres ? Pour
environnement commercial prospère.
gouvernements et les communautés de vers le haut de la chaîne de valeurs devront être proposés,
les agriculteurs pauvres ? Ou pour les commerçantes ? Le secteur privé a clairement montré son dynamisme à
la région également. Certes, le dividende comme sources de revenus et de sécurité. Beaucoup de
chaque forum. Les professionnels et leurs associations
immédiat d’un tel investissement est jeunes hommes se sont endurcis et détournés des maigres Au cours des douze derniers mois, soucieux de bien cerner
apprécient la chance de discuter de problèmes communs
économique, mais son corollaire à long bénéfices à tirer de l’agriculture, mais les femmes ont la nature des défis associés à ces démarches, Trading
et chercher des solutions, ensemble. La valeur à tirer de
terme est la coexistence pacifique. repris le flambeau de l’agriculture – et du commerce. for Peace / le Commerce au service de la Paix est passé
la mise en rapport de ces professionnels avec COMESA
Comment peut-on renforcer l’agriculture dans la région – du thème de sa première phase de recherches générale
et d’autres organismes régionaux pour travailler
Ce processus obligera les parties prenantes à s’engager à et son corollaire, le commerce des denrées alimentaires ? portant sur l’étude des modèles d’échanges commerciaux
avec les outils et instruments disponibles et avec les
long terme. Dans certains cas, il ne s’agira pas seulement Quelles opportunités peut-elle présenter pour les hommes et des comportements, à une réflexion plus spécifique sur
gouvernements pour traiter ces problèmes, ne doit pas
de réformer les systèmes même si cette réforme est dont les liens avec l’agriculture semblent brisés à jamais ? les thèmes individuels présentant une importance capitale
être sous-estimée. D’autre part, ce type de réseautage
au cœur du programme, mais de changer les cultures. Et comment peut-on étayer le rôle des femmes ? pour l’avenir du commerce dans la région. Les parties
devrait aussi pousser les acteurs des milieux d’affaires
Plusieurs générations de gestion inadéquate et de recours prenantes des deux côtés de la frontière ont abordé les
Les possibilités de création d’activités économiques de de la région des Grands Lacs à mobiliser leurs moyens
arbitraire au pouvoir de l’État à des fins personnelles ou thèmes suivants, dans le cadre d’une série de forums du
remplacement et de valeur ajoutée dans le secteur de financiers considérables.
collectives, ont profondément marqué les générations de commerce dont chacun était organisé dans une zone
l’exploitation minière et agricole, sont fortement limitées
commerçants et l’ensemble de la société. En même temps, frontalière différente entre la RDC et ses voisins de l’est : Voici un récapitulatif des principales conclusions des
par le manque d’approvisionnement en énergie. D’où la
la majeure partie de l’infrastructure régionale a, à une études thématiques et des débats engagés à leur propos
question de savoir comment la capacité de production l Institutions
financières et flux monétaires (Bujumbura,
époque ou une autre, été détruite par la guerre. Même avec les parties prenantes transfrontalières, durant cette
d’énergie peut être augmentée dans la région. Par la Burundi, du 10 au 13 juin 2008), organisé par
aujourd’hui en RDC orientale, les besoins de base en phase du programme Trading for Peace / le Commerce au
réalisation de projets hydroélectriques à petite échelle, COMESA et Gradis (Bujumbura)
matière de reconstruction n’ont toujours pas été satisfaits, service de la Paix, pour leur permettre de développer les
peut-être ? Par le commerce transfrontalier de l’énergie l Commerce, sécurité et agriculture (Goma, RDC,
même si les mesures à prendre pour le faire sont évidentes. options de politique stratégiques et réformes réalisables.
aux frontières avec la RDC orientale ? Ou en partageant du 8 au 11 juillet 2008), organisé par COMESA et
Ces étapes vont bien au-delà de la réforme de la politique les ressources énergétiques communes avec les le Pole Institute
commerciale. Il s’agit de transformer les moyens de pays limitrophes?
subsistance des populations par le biais de la réforme l Le commerce du bois et les moyens de subsistance
L’inaccessibilité des services financiers est un autre (Kasese, Ouganda, du 20 au 25 octobre 2008),
économique, de la reconstruction de l’infrastructure et
obstacle à l’amélioration de la situation financière des organisé by COMESA, le Centre de recherche Kabarole
des services, de l’amélioration de la gouvernance et de la
pauvres ; par exemple, les artisans des mines de cassitérite et le Bwera Information Centre (Centre d’information)
sécurité et de l’accès au système financier. Voilà donc les
peuvent gagner 10, 20 dollars voire plus par jour – mais
problèmes que souhaite désormais traiter le programme l Problèmes énergétiques dans la région des Grands Lacs
faute de pouvoir compter sur une infrastructure et des
Trading for Peace / le Commerce au service de la Paix. (Gisenyi, Rwanda, du 27 au 28 janvier 2009), organisé
services, les dépenser est pratiquement leur seul choix.
Ils ne disposent d’aucun moyen sûr d’épargner à des par le DFID et le Pole Institute.

 
3.1 Améliorer l’accès au financement étranger ou des grands exploitants de bois d’Ouganda Par exemple et si tant est qu’une concurrence existe au d’affaires n’y accèdent pas facilement ; elles pratiquent
et du Rwanda. Cette situation a pour effet de lier les point de vente, si les mineurs pouvaient avoir recours, des tarifs prohibitifs et un grand nombre d’utilisateurs
Pour que l’exploitation des ressources
mineurs et forestiers à un seul acheteur, qui leur fournit collectivement, à de petits prêts ou à une épargne transfrontaliers préfère celles des pays voisins – Rwanda,
naturelles contribue aux efforts visant à
l’équipement mais qui souvent, achète le produit à des accumulée pour acheter du matériel comme des pompes Ouganda, Burundi. Elle dispose d’un grand secteur de
sortir les gens de la pauvreté, l’artisan au
prix inférieurs à ceux du marché. Ces monopoles peuvent et des outils ou louer un puits, ils pourraient choisir de microfinance, mais il souffre de problèmes graves et
même titre que les autres ouvriers impliqués
même être défendus militairement. vendre le produit de leur travail au négociant offrant le croissants. Par ailleurs, il ne pourvoit pas adéquatement
dans les industries extractives de la chaîne
meilleur prix. Ils pourraient également embaucher un aux besoins transfrontaliers. Compte tenu de ce contexte
de valeurs, doivent pouvoir tirer une Les mineurs et forestiers qui dépendent uniquement
intermédiaire digne de confiance comme le chef désigné spécifique, l’option pratique semble double : développer
part équitable du produit des opérations. d’un salaire journalier versé en espèces risquent de
d’une association de mineurs, par exemple, qui se rendrait des structures financières novatrices ; améliorer / modifier
L’analyse de la part des différentes chaînes sombrer dans la dette, croulant sous l’impossibilité de
à un comptoir pour vendre leurs marchandises plus cher. les structures de préfinancement.
de valeur revenant aux ouvriers individuels rembourser un emprunt ou de racheter les marchandises
Ces deux options changeraient la structure du pouvoir de
- or, diamants, cassitérite et bois – révèle des préfinancées. Ils payent très cher les denrées alimentaires Dans certaines circonstances, le préfinancement peut
la chaîne de valeurs, canalisant un plus gros pourcentage
revenus extrêmement bas, mais néanmoins et autres marchandises vivrières dans les zones minières indéniablement contribuer aux efforts de réduction de
du prix final vers ses parties prenantes les plus pauvres.
plus avantageux que d’autres options – avec et forestières, souvent fournies par les commerçants qui la pauvreté. Prospère, l’industrie ougandaise des petits
D’autre part, l’accès à un compte transactionnel pourrait
des salaires pouvant atteindre jusqu’à 10,00 achètent les ressources naturelles et qui par conséquent, exploitants du café a été construite sur le principe
aider les mineurs à uniformiser leurs revenus variables et
USD par jour voire plus, pour les mineurs fixent les prix dans les deux sens pour maximiser leurs des coopératives et du préfinancement. Autre réalité
les protéger contre le vol.
et forestiers eux-mêmes. Il en découle propres revenus. Il en résulte une forte tendance à indéniable, les modalités de préfinancement bénéfiques
néanmoins qu’un pourcentage relativement dépenser systématiquement les espèces gagnées – pour Donner aux commerçants le moyen d’accéder à des sont facilitées par des environnements réglementaires
faible de contreparties financières provenant acheter des vivres, de la bière et des loisirs sans épargner crédits instaurerait un climat propice au rééquilibrage du positifs, dans le cadre desquels les politiques sont
de l’exploitation des ressources naturelles, et accumuler. C’est ainsi que les mineurs et forestiers se rapport de forces de diverses chaînes de valeurs, donnerait appliquées et les producteurs peuvent user de leur pouvoir
revient à la communauté qui vit et travaille trouvent souvent en situation d’endettement permanent la possibilité à davantage de commerçants d’entrer sur le de négociation en prenant les commandes des processus
sur les sites d’extraction desdites ressources. et sont particulièrement vulnérables, par exemple en cas marché sans préfinancement, introduisant un élément de de valeur ajoutée et en accédant à l’information sur les
En plus des coûts légitimes du transport, de fluctuation des prix. concurrence et leur permettant de vendre leurs produits prix, biais de structures coopératives, par exemple.
de transformation et du traitement Proposer des services financiers et des infrastructures plus
au plus offrant du marché. Même un compte de base
Les dispositions suivantes comptent parmi les
indissociables de n’importe quelle chaîne de performants dans ces zones aiderait à réduire la pauvreté
pourrait servir à accumuler, progressivement, le capital
orientations stratégiques immédiates en matière
valeurs, les taxes et redevances officielles et renforcerait les secteurs primaires. L’augmentation de
nécessaire pour pouvoir exercer le métier de commerçant
de financement :
et non officielles finissent par absorber une l’importance des circuits financiers atténue le risque. Les
autofinancé. Et surtout, le crédit pourrait faciliter le
grande part des contreparties financières développement d’installations de transformation de divers l Recours aux services bancaires par téléphone
services d’épargne, d’assurance et de prêts permettent
restantes, réduisant la part perçue aux produits aujourd’hui exportés dans un scénario de valeur portable pour simplifier l’accès aux services
aux particuliers de fluidifier la consommation et peuvent
premiers maillons de la chaîne. ajoutée négligeable. Les entreprises locales pourraient d’épargne et transactionnels ;
éviter aux ménages et particuliers d’avoir à prendre des
profiter des opportunités de liens bidirectionnels, aussi l Prévoir des incitations pour favoriser la multiplication
mesures drastiques en cas de choc et de revenus variables.
Le problème est exacerbé par le manque de bien au niveau de l’extraction / de la production que de la et la réglementation adéquate des institutions de
D’autre part, l’augmentation de l’importance des circuits
développement de l’infrastructure financière dans la transformation de produits exportés. microfinancement et des coopératives de producteurs ;
financiers permet aux particuliers à faible revenu et aux
majeure partie de la RDC. Tout comme les offres de
petites entreprises de participer aux marchés, d’épargner Les structures financières chétives de la RDC nécessitent l Soutenir le développement à long terme du
financement proposées aux commerçants, les titulaires
et de souscrire à des emprunts pour acheter du matériel l’adoption d’une approche créative. Considérée comme secteur des services bancaires, des finances et de
d’un compte en banque sont rares et pour l’ensemble
et fournir du travail, mais aussi de souscrire à des facilités un pays à risque, la RDC orientale figure à peine l’architecture financière.
des industries extractives, les mineurs et forestiers ont
de financement des importations en cas de besoin. Ces sur la liste des priorités des institutions financières
tendance à recourir au préfinancement des comptoirs
réalités s’appliquent également aux ouvriers des secteurs formelles. Les banques formelles ont des succursales
(trading house) nationaux basés en RDC et sous contrôle
non commerciaux et en particulier, de l’agriculture. en RDC orientale, mais les petits commerçants et gens

10 11
Les options de politiques possibles pour rendre ces 3.2 Reconstruire l’agriculture Ce système n’a pas survécu aux conflits fonciers et à Même dans un contexte d’instabilité prolongée, des
démarches stratégiques réalisables sont, entre autres: la violence des affrontements consécutifs opposant les « îlots de stabilité » ont survécu, où l’agriculture reste
Autrefois, la RDC orientale était l’une
différentes milices ethniques, culminant dans le pillage active. Chercher à savoir si les conditions particulières
l La décentralisation du secteur financier. À l’heure des plus grandes régions de production
de la plupart des entreprises agricoles à grande échelle de ces exemples isolés sont transférables ailleurs, en
actuelle, l’autorisation d’ouvrir une banque doit venir agroalimentaire du Congo, mais plusieurs
et dans la dispersion de leurs habitants. L’effondrement communiquer la substance et partager les expériences
du gouvernement central de Kinshasa. La dévolution décennies d’insécurité juridique puis militaire
des revenus agricoles a poussé de grands segments de la pourraient servir d’amorce à la reprise dans les zones
de cette autorité aux provinces faciliterait ce processus. ont largement détruit les secteurs les plus
population vers les villes qui à leur tour, ont eu de plus en où la stabilité refait surface, mais les idées novatrices
l Services bancaires régionaux. Des réunions entre les productifs de l’économie agricole du pays.
plus de mal à nourrir leurs habitants. La destruction du font défaut.
parties prenantes burundaises et congolaises sur la Et pourtant, les circonstances pour le moins
système routier rural qui s’est effondré suite au manque
faisabilité d’une banque transfrontalière conjointe défavorables n’empêchent pas les produits En ce sens, communiquer aux jeunes générations le
d’entretien a aggravé la situation, au même titre que la
basée à Uvira (en face de Bujumbura, du côté agricoles de représenter jusqu’à 50% des souvenir de l’ancien temps où l’économie agricole du
prolifération des groupes armés pratiquant les saisies
congolais de la frontière), se sont déjà déroulées. Des exportations formelles du Nord Kivu et la Congo oriental était performante – aspects positifs et
alimentaires et d’argent. La production alimentaire a chuté
institutions régionales comme la Eastern and South majeure partie de la population de participer négatifs inclus – pourrait être un point de départ utile.
et les prix ont flambé, amplifiant la pauvreté et multipliant
African Trade and Development Bank (PTA Bank) du à la culture. Fournir le cadre qui convient Il s’agirait également d’étudier l’état des industries
les déplacements.
COMESA pourraient envisager de garantir les fonds pour revitaliser l’agriculture n’aurait pas d’exportation agricole restantes et d’investir dans leur
pour un tel projet. Les banques régionales ont un pour seul effet de contribuer à la lutte Les exploitants agricoles à petite échelle restants, des amélioration et leur modernisation. De nouvelles formes
rôle à jouer dans le financement des Micro Finance contre la pauvreté et la faim. Cette initiative femmes sans éducation formelle pour la plupart, sont sous d’intrants agricoles et d’équipements, des semences
Initiatives (MFI Initiatives de microfinancement) et des contribuerait également à la stabilité sociale l’emprise d’un cycle de privations : forcés de vendre tous améliorées et des races de bétail plus productives
entreprises locales. La possibilité de rouvrir la CEPGL des zones caractérisées par les déplacements leurs produits dès la récolte pour éviter les vols, ils vendent pourraient permettre de diminuer les coûts, d’accélérer la
« Banque pour le Développement Économique des en masse et les attaques armées, tout en au point le plus bas du cycle agricole et doivent convertir renaissance de la production et de faciliter la pénétration
Grands Lacs » (BDGL) devrait être examinée. Le cadre renforçant l’économie grâce à l’expansion du leurs revenus en marchandises immédiatement, pour sur les marchés d’exportation.
juridique des services bancaires commerciaux doit faire commerce à petite échelle et transfrontalier. éviter d’être pris pour cibles par les voleurs d’espèces.
La renaissance de l’agriculture dépend également de
Un grand nombre d’entre eux se sont réfugiés dans les
l’objet d’une étude plus détaillée. réformes au-delà du secteur agricole. La plus importante
Le souvenir de ce qui donnait des résultats, avant la chute camps de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre
concerne le rétablissement de la sécurité, pour permettre
l La question du préfinancement devrait être traitée durable des années 1990, vit encore dans la mémoire territoire et dépendent de l’aide alimentaire.
aux fermiers déplacés de revenir dans leur village. Mais
séparément. Pour rompre l’étreinte des monopoles du collective des habitants de la région. Une grande partie de
L’espoir d’inverser ce cercle vicieux existe néanmoins. Là qu’y trouveront-ils en revenant ? La reconstruction
préfinancement, une approche à long terme doit être l’économie du Kivu était dominée par une économie de
où un minimum de sécurité est rétabli, les agriculteurs ont de l’infrastructure rurale et notamment des routes,
privilégiée et notamment porter sur le développement plantation particulièrement productive basée sur le café, le
tendance à retourner au travail assez rapidement pour des services de santé et d’éducation, est un impératif
de l’infrastructure en général et des routes en pyrèthre, le quinquina, d’autres cultures commerciales et
survivre et la production alimentaire peut augmenter très immédiat. Un système financier réactif et accessible et un
particulier – dans la mesure où elles facilitent l’accès le bétail. Ce schéma était basé sur un accès extrêmement
rapidement. Toutefois, des intrants agricoles, la formation gouvernement local décentralisé s’imposent également à
aux zones riches en ressources – sur la fourniture inégal aux terres et au pouvoir économique, mais il
et des conditions de marché plus favorables s’imposent moyen terme. Organiser les agriculteurs en coopératives
d’autres solutions de microcrédits et d’épargne aux préservait également ce qui rétrospectivement paraît
pour convertir ces retours au travail en un mécanisme peut contribuer à la réduction des risques encourus par
mineurs et forestiers et sur un effort durable en ce sens constituer un haut niveau de sécurité alimentaire, de
durable de réduction de la pauvreté. Réinvestir les le producteur ; plus ils sont nombreux, moins il y a de
par les agences de développement. l’emploi et de revenus agricoles.
bénéfices souvent importants des commerçants dans danger. Ce schéma pourrait permettre de transformer le
la reconstruction rurale et non pas dans l’immobilier et cercle vicieux de la baisse en cercle vertueux de reprise.
l’automobile comme c’est le cas aujourd’hui dans les
villes, permettrait de faire en sorte que les communautés
rurales profitent mieux des avantages de l’agriculture.

12 13
Voici certaines options stratégiques immédiates 3.3 Faire du commerce du bois une est signalé jusqu’à 200 km à l’intérieur des forêts vierges dans l’exploitation et le commerce du poisson, source
pour l’agriculture : option durable de la RDC. importante de protéines pour les habitants de la région.
Tous les Grands Lacs sont des lacs transfrontaliers dont
l Fortifier la production agricole à petite échelle, en Le commerce du bois dans la région des Certes, le bois est une ressource renouvelable, mais
les ressources en eau et poissons sont partagées entre
facilitant le retour des populations rurales déplacées Grands Lacs suit le schéma général du l’exploitation forestière non durable risque de détruire les
plusieurs pays. La question de savoir qui a le droit de
dans leurs exploitations et villages ; cette option doit commerce des ressources naturelles en RDC réserves de cette ressource naturelle. Un grand nombre de
pêcher où et selon quelles règles, est une source de
d’accompagner de conditions de sécurité adéquates et orientale : des ressources précieuses sont communautés locales du Congo oriental considèrent les
tension permanente. C’est ainsi que, par exemple, les
d’un investissement dans l’infrastructure et les services exportées en grandes quantités, mais les arbres comme une ressource sans valeur, dont l’abattage
pêcheurs congolais du Lac Édouard ne se sentent pas
l Créer et / ou réamorcer les coopératives de populations locales n’en maîtrisent pas les crée de la valeur en ouvrant des espaces potentiellement
concernés par les règles ougandaises sur la taille minimum
producteurs agricoles et ce notamment au niveau avantages potentiels. La transformation cultivables. Cet état d’esprit les rend vulnérables face
légale des prises et que les commerçants de RDC et
transfrontalier, comme première étape vers la du bois est quasiment nulle en RDC, dans à l’exploitation par les commerçants, qui sont plus
ougandais profitent de cet échappatoire pour acheter
reconstruction de l’agriculture commerciale, qui la mesure où la majeure partie du bois du conscients de leur vraie valeur marchande. Éduquer les
auprès des Congolais des petits poissons dont la pêche
peut exploiter les intrants et techniques agricoles Congo oriental est transformée et utilisée en communautés quant à la valeur des ressources naturelles
leur est interdite, ou que les pêcheurs ougandais vendent
modernisés pour engranger d’importants revenus Afrique de l’Est ; les communautés forestières est essentiel, surtout si la politique du gouvernement de
des prises illégales aux commerçants congolais. Les
d’exportation ne perçoivent qu’une infime partie des la RDC portant sur les accords de droits communautaires
autorités ougandaises disposent d’un système de contrôle
revenus locatifs et ce malgré l’importance aux forêts doit être mise en œuvre. Le surcroît de droits
l Restructurer et réorganiser le secteur du café, pour du commerce du poisson auquel les Congolais n’ont pas
de la valeur nette du commerce du bois. locaux, une plus grande sensibilisation locale et une
en faire le plus important des générateurs de revenus accès. Ce système les enferme dans l’illégalité tout en leur
Pour la plupart, les exportations ne sont pas plus grande valeur ajoutée peuvent constituer un cercle
d’exportations agricoles de la RDC orientale. donnant un avantage concurrentiel sur leurs collègues
enregistrées et dans le cas contraire, elles vertueux de réformes susceptible de protéger les forêts,
ougandais. Pour les lacs des Grands Lacs, comme pour
Les options de politiques possibles pour rendre ces sont souvent sous-déclarées. tout en augmentant les revenus locaux provenant de son
les forêts, le manque de gestion conjointe n’est pas
démarches stratégiques réalisables sont, entre autres: exploitation durable.
sans conséquences.
Non réglementée, l’exploitation du bois risque de détruire
l Harmoniser le régime douanier et fiscal de la RDC L’absence totale de toutes formes de dialogue
des ressources environnementales précieuses. Malgré Voici quelques options stratégiques immédiates pour
sur le modèle de la Communauté est-africaine (CEA), transfrontalier sur le commerce du bois, fait largement
l’existence d’un Code forestier, les lois de gestion de la les forêts et pêcheries :
mesure réalisable grâce à l’intervention tripartite obstacle à la réforme. La carence de collaboration
forêt et la réglementation forestière sont appliquées dans
COMESA-CEA-SADC et mettre en œuvre les entre les marchés du bois, d’un côté ou de l’autre de l Développer une approche politique transfrontalière
les pays d’Afrique de l’Est, mais pas en RDC. C’est ainsi
décisions déjà prises sur la réduction des services la frontière entre le Congo et l’Ouganda, fait écho au commune en matière de gestion des ressources
que les forêts de la RDC deviennent une source de bois
frontaliers autorisés manque total d’uniformité des règles et pratiques. En forestières et piscicoles, pour éliminer l’échappatoire
durs provenant d’essences arboricoles protégées ailleurs
2006, le marché du bois passant de la RDC en Ouganda de la RDC orientale, source d’approvisionnement non
l S’inspirer des expériences de la génération antérieure et d’autres bois que l’absence de protection forestière
a été déplacé de Lubiriha / Kasindi, côté congolais, vers durable nuisible au commerce adéquatement régulé
avant qu’elle ne s’éteigne et des expériences positives permet d’extraire moins cher qu’ailleurs. Cette situation
Mpondwe côté Ouganda, d’où des tensions à l’heure
donne aux bûcherons congolais un avantage concurrentiel l Améliorer la gestion et la protection des forêts en
locales, afin de définir une politique agricole pour la actuelle dans la mesure où les congolais souhaitent voir
RDC aux échelons national et provincial sur les bûcherons des pays voisins, mais cet avantage est RDC, en adoptant des mécanismes de participation
le marché retourner en RDC, pour ne pas avoir à verser
souvent exploité par les commerçants de ces pays, qui des communautés locales, en les informant et
l Investir de gros budgets dans les infrastructures de les taxes avant même d’y accéder. Ces deux pays sont
peuvent accéder aux forêts de la RDC pour acquérir des en leur donnant la possibilité de tirer parti des
transport pour faciliter l’accès aux régions rurales sur des fuseaux horaires différents, parlent des langues
essences interdites et des bois moins chers et maintenir forêts environnantes
éloignées, revigorer les marchés locaux, faire baisser les différentes, pratiquent des systèmes juridiques différents
leur emprise sur leur marché national. Par exemple, l Créer de la valeur ajoutée et des opportunités de
prix et réduire l’insécurité. et n’accordent aucune possibilité de visite libre, sans visa,
certains commerçants du bois ougandais préfinancent les transformation du bois en RDC, pour maîtriser le
aux citoyens de l’autre pays.
bûcherons congolais, en fournissant des tronçonneuses potentiel d’exportation et communiquer la notion
dont l’utilisation est interdite en Ouganda et qui créent Chose étonnante, des schémas similaires à ceux de
selon laquelle les arbres sont une ressource précieuse,
des ravages dans les forêts intactes. L’abattage du bois à l’exploitation et du commerce du bois se retrouvent
dont le renouvellement est source d’avantages utiles.
grande échelle à des fins d’exportation en Afrique de l’Est,

14 15
Les options de politiques possibles pour rendre ces En même temps, la région des Grands Lacs n’utilise que lesquelles des travaux d’exploration ont commencé du la RDC et du Rwanda s’engagent en faveur d’une
démarches stratégiques réalisables sont, entre autres : 2,5 % de ses ressources énergétiques : l’hydroélectricité côté ougandais mais pas du côté congolais, constituent coopération transfrontalière. Ensemble, ils peuvent
des petits barrages ou moulins à eau, l’énergie une autre source d’énergie potentielle. décider de la manière de gérer l’utilisation conjointe de
l Les programmes de certification du bois appliqués
géothermique, le méthane du Lac Kivu pour n’en citer que ces ressources, autant du point de vue de l’infrastructure
aussi bien en RDC que dans les pays limitrophes, Instaurer un scénario de convergence entre la demande
quelques-unes. Le manque d’entretien et d’investissement que de celui du financement. D’autre part, les spécialistes
afin d’instaurer des marchés du bois conjoints à la énergétique locale et les projets transfrontaliers à
forcent souvent les installations existantes à tourner de l’énergie, du génie et de l’environnement des deux
frontière, régis par une seule série de règles et qui par grande échelle, est un défi institutionnel. Les institutions
en-deçà de leur capacité. Une meilleure interconnexion des côtés devront aussi s’engager dans une coopération
conséquent, éliminent les formes de préfinancement et transfrontalières existantes comme Sinelac, qui exploite
réseaux électriques nationaux contribuerait à la réduction transfrontalière, pour veiller à l’application systématique
d’exploitation sans scrupules les barrages de Ruzizi et CEPGL, ne fonctionnent pas à
du déficit énergétique dans certaines zones frontalières. des normes les plus rigoureuses tout en minimisant les
100%. La SNEL, compagnie d’électricité nationale de
l Mise en œuvre surveillée du Code forestier de risques environnementaux et climatiques.
Toute une gamme de projets énergétiques à petite échelle la RDC qui maintient sont monopole de distributeur
la RDC et des réformes juridiques en attente de
potentiels, susceptibles d’apporter une contribution d’électricité, n’a pas terminé sont propre processus de Voici certaines options stratégiques immédiates en
ce secteur, notamment dans le domaine des
significative aux efforts visant à aboutir à une couverture réforme interne. matière de politique énergétique :
droits communautaires
de réseau universelle, peut être identifiée au Congo
Même une fois ces réformes mises en œuvre, des moyens l Maximiser la coopération transfrontalière pour
l Plans de gestion forestière locale, programmes oriental. La composante principale de ces projets est un
d’intégrer les besoins locaux à la planification locale la gestion et l’exploitation des réserves énergétiques
de reforestation et interdiction régionale des réseau de petits barrages et de centrales hydroélectriques.
devront impérativement être trouvés. Leur efficacité est communes et la planification des investissements
tronçonneuses. Pour certains, des plans détaillés existent déjà et peuvent
accentuée si elles incluent des moyens de mobiliser des énergétiques
être présentés aux investisseurs potentiels. Un grand
capitaux privés disponibles localement, pour contribuer au
nombre de projets existaient il y a plusieurs décennies, l Orienter le développement énergétique vers la
financement de projets énergétiques à forte mobilisation
mais ont été abandonnés ou avaient déjà atteint le stade demande locale et les possibilités d’approvisionnement
3.4 Traiter le déficit énergétique régional de capital. Ceci oblige à abandonner les monopoles
local, pour traiter efficacement le déficit énergétique
de planification et ont été abandonnés au début d’un
énergétiques étatiques - largement fictifs dans la
Le manque de sources d’approvisionnement conflit. Ces projets et plans sont peu connus en dehors du de la population
mesure où la majeure partie de la population dépend
énergétique fiables et accessibles dans toute cercle de spécialistes du Congo oriental. l Réduire la dépendance vis-à-vis des ressources non
de combustibles comme le bois et le gasoil - et à ouvrir
la région des Grands Lacs, compte parmi respectueuses de l’environnement en faisant de leur
En même temps, une série de projets d’investissement le secteur.
les plus grands obstacles à l’expansion du utilisation une proposition moins engageante et en
énergétiques régionaux à plus grande échelle a déjà
commerce et à la réduction de la pauvreté Améliorer l’approvisionnement énergétique fiable et
facilitant le traitement des ressources naturelles locales
été avalisée ou est en cours de mise en œuvre. C’est
dans la région. Pour l’ensemble de la RDC, abordable dans la région des Grands Lacs aura d’autres
et d’autres formes de production industrielle
notamment le cas de l’expansion des barrages de Ruzizi
l’approvisionnement électrique ne couvre effets bénéfiques. Les importations de produits pétroliers
(sur le fleuve qui sépare le Congo oriental du Burundi Les options de politiques possibles pour rendre ces
que 6% du pays et pour la RDC orientale en onéreux pour produire de l’électricité diminueraient, au
et du Rwanda, entre les lacs Tanganyika et Kivu), qui démarches stratégiques réalisables sont, entre autres:
particulier, cette couverture ne porte que même titre que la consommation de bois et de charbon
alimente la RDC orientale, le Burundi et le Rwanda. C’est
sur 2% du pays. Au Rwanda, elle atteint de bois. Tout bien pesé, les dépenses énergétiques des l Rendre les organismes régionaux existants
aussi le cas du méthane du Lac Kivu, dont l’exploitation
10% et au Burundi, 2%. En revanche, plus ménages seraient réduites. Les applications industrielles opérationnels à 100%, les utiliser et élaborer de
a fait l’objet d’un accord entre les gouvernements du
de 90% de la consommation énergétique de pour le traitement des ressources naturelles deviendraient nouveaux organismes spécialisés dans de nouvelles
Rwanda et de la RDC, mais pour lequel pour l’instant,
la région porte sur le charbon de bois et le possibles. Ces changements finiraient par stimuler sources d’énergie, comme le méthane du Lac Kivu et le
seul le Rwanda a engagé des travaux – sous la forme
bois de feu. L’installation et l’exploitation des d’autres secteurs de l’économie. pétrole du Lac Albert
d’une usine pilote construite sur le lac et qui alimente déjà
générateurs Diesel, autre source d’électricité, À l’heure actuelle, l’exploitation des gisements de
la ville frontière rwandaise de Gisenyi. D’autres projets l Mettre à jour et opérationnaliser les idées existantes
sont extrêmement chères, comme le sont méthane du Lac Kivu pour produire de l’électricité semble
hydroélectriques à grande échelle existent également en pour l’utilisation optimale des sites de production
également la plupart des énergies de être la priorité la plus rentable et la plus pratique à court
Ouganda et en Tanzanie. Les réserves de pétrole du Lac énergétique locaux, pour tenter les investisseurs
substitution. terme. L’installation pilote de méthane du Lac Kivu, qui
Albert à la frontière entre l’Ouganda et la RDC et pour
extrait le méthane en eaux profondes et le véhicule vers l Ouvrir le secteur énergétique et faciliter les
une centrale au gaz côtière près de Gisenyi (Rwanda), contributions communautaires et transfrontalières
représente un modèle technologique dont l’application à la planification, aux procédures et au financement.
pourrait être répétée sur d’autres sites du Lac. Un tel
scénario n’est possible que si les gouvernements de

16 17
4. Impact à ce jour du programme
le commerce au service de la paix

Le développement d’options politiques du poste, génèrent des opportunités de se poursuivre à des échelons différents, des chambres Son but est d’augmenter le commerce transfrontalier
avec les parties prenantes locales à l’occasion découvrir différentes manières d’appréhender de commerce locales aux organismes régionaux chargés à petite échelle, enregistré et légitime et d’éliminer la
de réunions transfrontalières a déjà eu la dynamique du commerce local et les de l’élaboration des politiques. Les organisations de la marge de manœuvre propice aux formes opportunistes
un impact immédiat : les acteurs-clés des solutions à adopter pour traiter les défis société civile peuvent aussi jouer un rôle constructif dans de corruption, dont on sait qu’elles inhibent le commerce
gouvernements central et local, du secteur auxquels les commerçants doivent faire face. le cadre d’un tel processus, en réunissant les commerçants et poussent les commerçants à pratiquer le commerce en
privé et des communautés locales des deux D’autre part, elles permettent aux officiels du et les officiels du gouvernement, en facilitant le dialogue dehors des filières officielles.
côtés des frontières du Congo oriental avec gouvernement national d’évaluer directement et en disséminant ses résultats, en veillant à ce que les
À chacune des réunions thématiques organisées dans
les pays limitrophes se sont réunis, pour la la situation, à l’échelon local. Autre exemple : problèmes critiques figurent à l’ordre du jour et à ce que
les zones frontalières de la RDC, mais également lors
première fois pour beaucoup d’entre eux, permettre aux parties prenantes congolaises leur propre voix, si souvent exclue, soit entendue.
d’une réunion antérieure à Kasumbalesa, à la frontière
pour discuter des solutions communes à des du Nord Kivu, du Sud Kivu et de Kinshasa de Dans cet esprit, les séances de formation du COMESA entre la RDC et le Zambie, un forum a été organisé
problèmes communs. visiter l’installation au gaz pilote rwandaise organisées pour les officiels des douanes de la RDC ont pour les commerçants et officiels, pour leur présenter le
du Lac Kivu favorise l’élimination des idées contribué au renforcement des capacités et en janvier régime RECOS, en discuter les modalités d’application,
En outre, le déploiement du Régime Commercial Simplifié fausses, malentendus et mythes les 2009, le premier d’une série de comptoirs d’information définir les points de mire qui pourraient ensuite servir à
(RECOS) du COMESA lors de réunions transfrontalières a plus communs des Congolais quant à programmés sur les règles commerciales applicables l’établissement de la liste commune de produits détaxés
facilité l’initialisation de vraies réformes du commerce au la manière dont le Rwanda utilise cette a été ouvert au poste frontière de Kasumbalesa convenus et d’entreprendre d’autres formes de suivi pour
niveau pratique ; des réseaux solides de commerçants et ressource commune. (Zambie), sur la principale route commerciale qui relie le veiller à la mise en œuvre du RECOS. Dans chaque cas,
officiels d’accord pour et capables de travailler ensemble
Katanga à l’Afrique du Sud. L’ouverture d’un comptoir les discussions sur le RECOS ont réussi à rassembler les
pour réduire les obstacles au commerce, ont fait leur Pour que le commerce transfrontalier serve de base de
d’information complémentaire est prévue côté RDC. commerçants, officiels et institutions sur la base d’un
apparition. Les foires-expositions organisées parallèlement dialogue sur la stabilisation, la reprise économique et la
Cette initiative sera répétée sur d’autres postes frontières ordre du jour commun, dans le but d’assurer le succès
à ces événements ont accentué la visibilité publique de consolidation de la paix, diverses formes d’exclusion, de
et à long terme, elle devrait permettre d’avancer vers du nouveau régime et de profiter de l’élan consécutif
ce processus et présenté de nouvelles opportunités aux discrimination et d’inégalités devront être traitées. Par
l’objectif de création de points de passage de la frontière à la création du RECOS, pour continuer à donner une
commerçants eux-mêmes. exemple, les commerçants congolais qui travaillent en
uniques et par conséquent, réduire la bureaucratie,les physionomie positive à l’avenir du commerce dans la
Ouganda, au même titre que les commerçants ougandais
Les paragraphes suivants récapitulent une partie des opportunités d’enregistrements erronés et autres pratiques région des Grands Lacs. La difficulté consiste toujours
qui travaillent au Congo, font preuve d’un niveau
principaux impacts de ces événements.1 frauduleuses. à franchir les derniers obstacles à l’adoption totale du
inquiétant de stéréotypage et de manque de confiance
RECOS parmi les lois nationales, dans tous les pays
mutuels, mais dialoguent volontiers et librement lorsqu’ils
concernés.
sont réunis pour parler de problèmes spécifiques et se
4.1 Information, formation et dialogue découvrent des défis communs comme les barrières 4.2 Régime de Commerce Simplifié Les débats du forum de Kasumbalesa ont permis au
transfrontaliers non-tarifaires ou les demandes non autorisées formulées COMESA de finaliser un dépliant (en kiswahili, français
La dissémination et l’adoption généralisées et anglais) sur le RECOS et qui depuis, a fait l’objet
par les agences de sécurité. Le débat sur le commerce
Non seulement le dialogue transfrontalier du Régime de Commerce Simplifié (RECOS) d’une distribution générale. Ce dépliant décrit les dix
transfrontalier et les problèmes auxquels les commerçants
et le travail en commun sur les questions du COMESA, comptent également parmi les étapes imposées aux commerçants pour respecter la
doivent faire face permet de révéler plus généralement
communes aident à trouver les meilleures impacts clés du programme Trading for Peace réglementation douanière et traverser rapidement la
les différences de perceptions présents dans la société,
réponses, mais ils réduisent également la / le Commerce au service de la Paix. Il se base frontière, en cas d’exportation ou d’importation de
mais aussi celles propres au commerce transfrontalier et à
méfiance mutuelle découlant de l’ignorance sur le principe selon lequel les marchandises marchandises dont la valeur ne dépasse pas 500,00 USD
l’activité économique.
et d’anciennes confrontations. À titre d’une valeur inférieure à 500,00 USD par par lot.
d’exemple, les visites conjointes d’officiels Le plus gros problème est le manque d’information, envoi et qui figurent sur une « liste commune
et de commerçants des deux côtés de la aussi bien entre les communautés locales qu’entre les » et convenue de produits, sont exemptées de Les participants au forum de Bujumbura ont manifesté
frontière qui se rendent dans un poste administrations et les décideurs. Pour faire avancer les droits de douane et autres redevances un intérêt tout particulier pour les détails du RECOS et
frontière pour s’y entretenir avec les officiels choses, des discussions transfrontalières régulières doivent à la frontière. pour la documentation connexe, conçue pour faciliter

1
L es rapports détaillés des réunions transfrontalières organisées à Kasumbalesa (Zambie), Bujumbura (Burundi), Goma (RDC), Kasese
(Ouganda) et Gisenyi (Rwanda) sont fournis en annexes à ce rapport. Aucune réunion RECOS et aucun salon professionnel n’ont été
18 organisés à Gisenyi. En effet, la frontière entre la RDC et le Rwanda avait déjà été couverte lors de la réunion antérieure à Goma. 19
le petit commerce transfrontalier dans la région. Les 4.3 Foires-expositions en plastique, chapeaux en papier aux formes recherchées,
commerçants ont fermement discuté du régime, des tapisseries tissées sur les thèmes (respectivement) de
Chaque forum du commerce incluait une
améliorations en découlant et des avantages qu’ils l’invasion du Nord Kivu par la milice Interahamwe et de
foire-exposition, pendant laquelle les
pourraient en tirer. la sombre histoire coloniale de la RDC, ainsi qu’un four
commerçants des deux côtés de la frontière
alimenté par des piles ordinaires AA ou un simple chargeur
Les participants au forum de Goma ont préparé un plan entre leurs pays respectifs ont pu présenter
de téléphone portable et allumé à l’aide de déchets de
d’action détaillé et développé une liste des marchandises leurs marchandises, pratiquer le commerce et
charbon, faisaient partie des objets exposés. Venus de
que (sous réserve d’un accord en la matière signifié discuter des problèmes qui les touchent.
Kinshasa, les délégués du gouvernement congolais ont été
par les gouvernements respectifs) la RDC et le Rwanda
impressionnés par la diversité et la qualité des
souhaiteraient voir couvrir par le RECOS. Les participants La Foire-exposition de Bujumbura a rassemblé 60
produits exposés.
ont discuté de l’application pratique du RECOS, compte commerçants, dont les commerçants de la réunion
tenu d’un contexte où les règles du jeu officielles ont transfrontalière de la RDC et du Burundi, ainsi que Organisée à Bwera, la Foire-exposition de Kasese a
moins d’importance que les différentes façons de les d’autres du marché central de Bujumbura et des villes rassemblé une soixantaine de commerçants de la RDC et
appliquer sur le terrain. frontières de Gatumba et Uvira (RDC). Des vêtements, ougandais. Kitenge, cadenas, boissons non alcoolisées,
produits de beauté, denrées alimentaires fraîches cosmétiques, fruits, produits conditionnés et denrées
Au forum de Kasese, le lancement du RECOS a permis
et déshydratées, du bois du Congo, de la bière et alimentaires locales faisaient notamment partie des
aux participants de s’entretenir avec des officiels des
des boissons non alcoolisées, divers minéraux et produits présentés. Les commerçants avaient également
deux côtés de la frontière, sur leur compréhension de
remèdes traditionnels figuraient notamment parmi les apporté des grumes et du matériel fonctionnant à
la dynamique commerciale locale et leurs efforts pour
marchandises mises en vente. Un potier congolais a l’énergie solaire.
veiller à la pratique fluide du commerce frontalier.
avoué avoir vendu son premier pot en dehors de son
Les commerçants ont mis l’accent sur la cherté des
propre village. Il avait hâte de rentrer, pour raconter son
visas, les irrégularités et le mauvais traitement aux
expérience à ses concitoyens.
douanes, la multiplicité des taxes, l’insécurité physique
en RDC, l’absence de lois et règlements applicables, la La Foire-exposition de Goma a rassemblé une centaine
surestimation des marchandises (associée à l’application de commerçants congolais et rwandais, dont plusieurs
par le préposé de taxes plus élevées) et d’autres facteurs avaient assisté à la réunion du RECOS. La quasi-totalité
butoirs que le RECOS pourrait aider à éliminer. Les des produits mis en vente, dont un grand nombre se
recettes sont taxées plusieurs fois, à différents points et sont avérés particulièrement novateurs, était issue de
le manque d’information empêche les commerçants de la production locale. En voici la liste non exhaustive :
savoir exactement ce qu’ils devraient vraiment payer. chapeaux aux couleurs vives, sacs et poulets décoratifs
Soucieux de résoudre ces problèmes, plusieurs participants tissés à partir de bandelettes de sachets en plastique,
ont suggéré que soient créés des comités aux frontières, denrées alimentaires fraîches (miel, pain, jus et fromages,
chargés de fournir l’information utile. entre autres), produits agricoles (haricots, maïs, farine
et manioc), meubles en bois, poupées et sacs de toile.
Une association locale avait organisé un restaurant, pour
restaurer les commerçants et visiteurs. Des briques, fleurs

20 21
5. Prochaines étapes : vision et perspective

Au cours des prochaines années, Trading Sur le terrain, la situation continuera d’évoluer et les Dans la pratique, ces composantes se traduisent par
for Peace / le Commerce au service de la écarts de connaissances sur la nature du commerce et des les mesures interdépendantes suivantes:
Paix consolidera ses réussites et résultats, conflits ne vont pas disparaître. Ces dynamiques devront
dans le but de concrétiser l’agenda de faire l’objet d’une étude continue à différents points de la
réforme résumé dans ce document. Mais région, pour renseigner les décideurs à tous les échelons, Transfrontalier National
seul, il ne parviendra pas à mettre en œuvre du local au mondial et veiller à ce que les interventions
Gouvernemental Amélioration de la coopération et Mise en œuvre des accords
cet agenda; il ne peut que contribuer à la pour une amélioration positive soient basées sur la réalité
de la communication régionales, régionaux, poursuite de la réforme
mobilisation et au maintien des initiatives et sur le terrain.
élimination des entraves au fiscale et douanière, incitations au
structures nécessaires sur le terrain, pour en C’est pourquoi nous anticipons les avancées commerce, harmonisation des commerce local et à l’investissement,
assurer la progression. suivantes. Les composantes de cette stratégie règles du commerce, projets surtout dans les zones frontalières et
sont interdépendantes : d’infrastructure et de développement dans les couloirs de transport.
Pour capitaliser les résultats de l’élan consécutif aux efforts
déjà mis en œuvre, les différents acteurs devront œuvrer l Étude – examen des enjeux de la reconstruction régionaux communs.
à des niveaux différents. Les partenaires locaux doivent régionale et de la consolidation de la paix,
conjointement avec les communautés et acteurs Non gouvernemental Réseaux de dialogue et de Étude des besoins et intérêts locaux,
jouer un rôle plus important, dans la mesure où ils sont
concernés, en vue de mobiliser les gens sur le terrain collaboration avec les acteurs de développement d’une voix vers
mieux équipés pour faciliter les processus de concertation,
pour identifier et traiter leurs enjeux spécifiques la société civile et du secteur privé, la politique d’État, dialogue entre
traiter matériellement les conflits entre les groupes
renforcement de la confiance les secteurs formel et informel,
et renforcer la capacité locale pour donner voix aux l Réseautage transfrontalier – rassembler les gens au- au-delà des frontières, approches articulation transparente des intérêts
problèmes préoccupants à l’échelon local. Les initiatives delà des frontières de la RDC orientale, du Burundi, communes en matière de communautaires, investissement du
de dialogue d’inspiration locale permettront d’intéresser le du Rwanda et de l’Ouganda, pour trouver des politique publique et de projets de secteur privé.
secteur informel et toute une gamme d’acteurs du secteur solutions communes à des problèmes communs, en développement régional.
privé, ainsi que les groupes de la société civile. Elles feront combinant les intérêts et perspectives différents dans
également en sorte que les initiatives entreprises dans le des approches transfrontalières communes et en
cadre du programme Trading for Peace / le Commerce au établissant une marge de renforcement de la confiance
service de la Paix, soient ancrées dans une appréciation et de débat sur les intérêts et perspectives contraires
détaillée de la dynamique de conflit local aux points ou partagés
frontaliers clés, pour maximiser le contenu stratégique et
les avantages en termes de la paix. l Renforcement des capacités institutionnelles
– consolidation des organismes régionaux comme le Au cours des trois prochaines années, Trading for
Ceci permettra de renforcer et de compléter les initiatives COMESA, pour leur permettre de veiller efficacement Peace / le Commerce au service de la Paix espère
du COMESA, qui compte parmi les principales institutions à la mise en œuvre des réformes du commerce et faire progresser tous les axes de ce programme,
régionales responsables des questions de commerce, d’autres engagements politiques transfrontaliers, à en maîtrisant l’initiative et les idées locales autant
et des partenaires de développement intéressés. Les l’échelon gouvernemental que possible et en les intégrant au débat politique
enseignements tirés du travail déjà accompli soulignent public régional pour creuser les fondations d’une
l’importance du rôle du COMESA, en tant que catalyseur l Climat plus propice à l’investissement dans les zones vraie réforme.
de réformes à l’échelon gouvernemental et, de manière et pour les entreprises transfrontalières – pour aider à
plus générale, la nécessité d’un dialogue cohérent avec les combler les lacunes en matière de routes de desserte,
autorités nationales et locales, pour amorcer et pérenniser d’approvisionnement énergétique et d’infrastructure
les programmes de réforme établis et placés sous agricole.
responsabilité locale.

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www.dfid.gov.uk/mdg/aid/trading-for-peace.asp

03/09 1k Imprimé sur une matière recyclée composée à 75% de fibre recyclée et à 25% de pâte vierge sans
chlore élémentaire.
Produit par Cog Design pour DFID.
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