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dans le pays, la mobilisation de crédits énormes qui vont s'investir au niveau
local et régional et l'intervention autrefois directe et de plus en plus indirecte —
de l'Etat pour impulser des aménagements régionaux marquent le pays et les
hommes de manière variable selon les régions. Le tourisme est devenu l'un des
éléments principaux de l'organisation de l'espace et un facteur déterminant de
modification des équilibres et des économies locales.
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travers le Plan de développement a inscrit le tourisme parmi les priorités. Mais
l'apparition d'une demande touristique au Maroc remonte bien avant.
Introduit à la même époque, le tourisme balnéaire était très limité dans l'espace
et concernait quelques petites stations limitrophes des plaines occupées par les
colons (Moulay Bouselham et Oualidia) ou à proximité des grandes capitales
(les plages au sud de Rabat ou au Nord de Mohammedia et qui gardent encore
des noms héritées de l'époque : sable d'or, val d'or, Manesmann etc.). Ces
stations très simples dans leurs aménagements (cabanons en bois) répondaient à
un besoin interne et non à celui du tourisme international.
Cette situation va durer jusqu'à la fin des années 60 et pour cause : Malgré la
disponibilité des littoraux, le Maroc avait un potentiel touristique diversifié et
avait à vendre surtout du culturel.
La diversité du produit est elle même facilitée par une diversité du potentiel. Le
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Maroc en tant que pays touristique devait sa renommée à l'époque tout d'abord à
ses centres historiques et culturels dispersés aux quatre coins du pays et à la
variété et à la beauté de ses paysages et sites.
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deux années 1962-1963. Mais lorsque l'on prolonge la courbe des entrées sur
une trentaine d'années l'irrégularité de ce flux ressort plus que sa croissance
fulgurante.
Dans cette ascension, les vacanciers européens ont toujours constitué plus de 50
% des touristes se rendant au Maroc. Six pays (France, Espagne, Angleterre,
R.F.A, Scandinavie, Benelux) fournissent l'essentiel des arrivées. Tournant
autour de 60 % durant les années soixante, la part de la clientèle européenne a
grimpé à 70% à la fin des années soixante dix pour atteindre 80% depuis 1979.
Le monopole d'une seule zone d'émission est encore plus net quand on considère
les nationalités à part.
Les touristes français représentent plus du quart de la clientèle, en dépassant
même 30% à deux reprises. Leur part dans le total des nuitées atteint 40%. Cette
nationalité a toujours été la principale cliente du Maroc et ce, pour des raisons
bien connues (liens historiques et traditionnels, facilités de communication,
proximité) auxquels il faudrait ajouter le poids du Club Méditerranée qui est
présent avec 7 Villages de Vacances.
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individuel. Ceci se traduit par la prédominance du tourisme mobile et à
composante culturelle. Les zones qui attirent le plus les touristes français sont
par ordre décroissant: Marrakech Errachidia-Ouarzazate et Fès-Méknès à côté
d'Agadir, attirent le plus les touristes français. C'est dire que le client français est
partagé entre le tourisme itinérant dans l'intérieur et les séjours balnéaires avec
une préférence au premier. La situation va changer lorsque la clientèle française
comme les autres nationalités qui commencent à fréquenter le Maroc change ses
comportements touristiques.
De nouveaux acteurs
Dès 1978, l'Etat en tant qu'investisseur avait commencé son retrait, retrait
devenu réel aujourd'hui puisque la plupart des hôtels étatiques sont devenus
privés et que les encouragements et aides consenties aux investisseurs ont été
limités. Il est même question de privatiser l'Office Marocain du Tourisme dont
la mission est la promotion du Maroc à l'étranger. Finalement l'Etat n'est présent
dans le domaine du tourisme qu'à travers le Ministère qui oriente et planifie.
Il a été de ce fait relayé par d'autres intervenants que l'on peut regrouper sous le
terme d'acteurs locaux. Il ne s'agit pas ici des organisations professionnelles
comme les hôteliers ou les agences de voyages ou de la promotion comme les
syndicat d'initiative et de tourisme, mais bel et bien d'agent locaux qui prennent
des initiatives pour promouvoir le tourisme.
L'Etat a initié quelques unes de ces organisation comme par exemple les GRIT
(Groupement Régional d'Intérêt Touristiques) qui sont des associations
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regroupant tous ceux qui au niveau régional sont impliqués de près ou de loin
dans le développement touristique local et régional. Certains de ces GRIT sont
très actifs comme celui d'Agadir ou de Marrakech.
Mais les initiatives les plus intéressantes semblent être celles qui n'ont pas été
initiées d'en haut. Prenons ici l'exemple du développement du tourisme dit
caravanier dans la région de Zagora.
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internet). Nous avons là une connexion directe de zones périphériques avec le
système monde sans passage par la capitale régionale ou nationale ce qui donne
une forme originale des effets de la globalisation.
Nous formulerons ces enjeux sous forme de questions, les réponses étant
prématurées aujourd'hui car tout dépendra de l'évolution des choses.
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entrain d'évoluer en faveur du tourisme culturel. A partir de 1998 et pour la
première fois dans le tourisme marocain, la fréquentation de Marrakech par le
tourisme international dépasse celle d'Agadir. Si on y ajoute la fréquentation
d'Ouarzazate et d'Errachidia les deux destinations dépassent désormais 40% des
arrivées et 32% des nuitées. Avec les autres destinations de l'intérieur qui
attirent surtout par leurs attraits culturels le Maroc reçoit désormais plus de 54%
de ces touristes pour le produit culturel et plus de 44% des nuitées.
Est-ce que cela signifie que désormais la composante culturelle dans le produit
touristique est devenue la plus importante ?
Il est difficile de répondre à cette question dans la mesure ou nous relevons deux
tendances opposées. D'un côté il y a l'augmentation de flux de touristes qui
arrivent à la recherche du culturel. En plus des Espagnols et des Italiens, notons
ici l'arrivée récente des Portugais. Ces derniers viennent de plus en plus au
Maroc à la recherche de leur passé ! Ils visitent les anciennes possessions
portugaises où cette ancienne puissance avait laissé d'importants vestiges.
Le phénomène Marrakech qui annonce une pénétration des centres anciens des
villes marocaines par les résidents européens. La renommée internationale de la
médina de Marrakech a entraîné une forte demande sur les vielles demeures ou
Riyad que les résidents étrangers de différentes nationalités récupèrent au prix
fort pour les rénover et les transformer en riches résidences ou en maisons
d'hôtes. Plus de 500 opérations ont été recensées à la fin 2000. Même tendance à
Fès, Chefchaouen, Asilah, Essaouira.
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mise en application et basée sur un positionnement offensif sur le balnéaire. A
terme, les 130 000 lits des 6 nouvelles stations programmées (Plage Blanche,
Taghazout, El Haouzia, Essaouira, Khmiss Sahel et Saïdia) en s'ajoutant aux 90
000 lits existants porteront la part du littoral dans le total de la capacité
d'hébergement à 68 % accusant davantage la littoralisation de l'économie et de
l'espace tant décriée (tableau 3). En attendant, la répartition de la capacité
hôtelière actuelle accorde un peu plus de la moitié au littoral (55,5 %) avec une
destinations emblématique du tourisme balnéaire marocain, Agadir, qui
concentre à elle seule 24 % de cette capacité, suivie de loin par le Nord (13 %).
Le tourisme culturel localisé surtout à l'intérieur du pays est symbolisé par
Marrakech qui avec 19 % de la capacité serre de près Agadir et par le Sud
(Ouarzazate-Errachidia-Erfoud), nouvelles destinations qui s'affirment
progressivement (près de 8 % de la capacité). Enfin la zone côtière Casablanca –
Rabat combine les deux produits et s'adresse surtout au tourisme des nationaux
et aux voyages d'affaires ; elle a dépassé depuis déjà longtemps le Nord en perte
de vitesse et représente 14 % du potentiel
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