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Req. 15 juin 1892 (non reproduit) ................................................................................ 3
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Orléans, 21 février 2005), que par acte notarié
du 9 mai 1984, les époux X... ont vendu à M. Y... une maison à usage
d'habitation ; que l'acte mentionnait que le paiement du prix avait eu lieu "à
concurrence de 100 000 francs en dehors de la comptabilité du notaire dont
quittance" ; qu'invoquant l'existence d'un montage destiné à régler leurs
difficultés financières et d'une convention aux termes de laquelle, en
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contrepartie de leur engagement de rembourser le
prêt souscrit par M. Y... pour l'acquisition de la maison et de payer les frais
afférents à la vente, l'acquéreur se serait engagé à leur revendre l'immeuble,
les époux X... ont assigné Mme Z..., venant aux droits de M. Y...,
accidentellement décédé en 1996, en paiement du solde du prix et des frais et
commissions ;
Sur le premier moyen :
Vu les articles 1341, 1347 et 1348 du code civil ;
Attendu que pour condamner Mme Z... à payer le solde du prix de vente de
l'immeuble, l'arrêt retient que les époux X... démontrent que les indications
figurant à l'acte n'ont pas été respectées par les parties et qu'ils n'ont pas
perçu de leur acheteur qui n'avait que 24 ans à l'époque, la somme de 100
000 francs que Mme Z... doit leur régler ;
Qu'en statuant ainsi, alors que si la quittance d'une somme payée en dehors
de la comptabilité du notaire ne fait foi que jusqu'à preuve contraire, celle-ci
ne peut être rapportée que dans les conditions prévues par les articles 1341 et
suivants du code civil, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
Et sur le second moyen :
Vu l'article 1371 du code civil et les principes régissant l’enrichissement sans
cause ;
Attendu que pour condamner Mme Z... à rembourser aux époux X... la
somme de 10 137,86 euros correspondant aux frais et commissions payés par
ceux-ci lors de la vente, l'arrêt retient qu'ils ont un intérêt légitime à agir sur
le fondement de l'action de in rem verso faute d'autres actions, leur
appauvrissement ne trouvant pas sa source dans leur propre volonté mais
dans le fait qu'ils n'ont pu racheter leur maison comme convenu avec M. Y...
avant son décès brutal, sa veuve ayant entendu bénéficier de la donation faite
à son profit le 6 juillet 1992 de l'universalité des biens composant sa
succession qui a fait d'elle la propriétaire de cet immeuble ; que les époux
X... se sont à l'évidence appauvris au bénéfice de Mme Z... à hauteur des
sommes qu'ils ont versées à M. Y... de son vivant et, notamment, de la
somme de 10 137,86 euros versée par eux pour le compte de leur acheteur ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté que l'appauvrissement des
époux X... et l'enrichissement corrélatif de Mme Z... trouvaient leur source
dans les conventions conclues avec M. Y..., la cour d'appel a violé les textes
susvisés ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a condamné Mme Z... à
payer aux époux X... la somme de 15 244,90 euros et celle de 10 137,86
euros, avec intérêts légaux à compter du 9 mai 1984, l'arrêt rendu le 21
février 2005, entre les parties, par la cour d'appel d'Orléans ; remet, en
conséquence, sur ce point, la cause et les parties dans l'état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
d'appel d'Orléans, autrement composée ;
LA COUR,
Ouï, en l'audience publique de ce jour, M. le conseiller Boutet, en son rapport
; Maîtres Regray et de Lalande, avocats des parties, en leurs observations
respectives, ainsi que M. Lombard, avocat général, en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré dans la chambre du Conseil ;
Sur les deux moyens réunis :
Vu l'article 1793 du Code civil ;
Attendu qu'aux termes de cet article, l'entrepreneur qui s'est chargé de la
construction à forfait d'un bâtiment, d'après un plan arrêté et convenu avec le
propriétaire du sol, ne peut demander aucune augmentation de prix, sous
prétexte de changements et augmentations faits sur ce plan, si ces
changements ou augmentations n'ont pas été autorisés par écrit, et le prix
convenu avec le propriétaire ;
Attendu que des qualités et des motifs de l'arrêt attaqué il résulte qu'après
avoir concédé au sieur Bréchoire l'exploitation de ses établissements
thermaux et de son casino, la Ville de Bagnères-de-Bigorre a reconnu la
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nécessité d'exécuter sur ces immeubles des
travaux d'aménagement et de réparations ;
Que ces travaux, qui devaient être réalisés aux risques et périls de Bréchoire,
furent énumérés et évalués dans des plans et devis dressés par le
concessionnaire et approuvés par l'Administration ;
Que le Conseil municipal vota, pour leur payement, une somme de 160000
francs, en stipulant expressément qu'ils ne pourraient être augmentés et que
la dépense indiquée ne pourrait être dépassée pour une cause quelconque ;
Que les travaux furent, sur l'initiative et les ordres de Bréchoire, exécutés par
un certain nombre d'entrepreneurs parmi lesquels Solans, Léon, Sabathé,
Rivière, Tausiède et Bogue ;
Que les devis ayant été dépassés, et Bréchoire ayant été déclaré déchu de sa
concession, Solans et les autres entrepreneurs susnommés ont réclamé à la
Ville de Bagnères-de-Bigorre le prix des travaux supplémentaires qu'ils
avaient exécutés ;
Que l'arrêt attaqué a fait droit à leur demande, par application du principe
que nul ne peut s'enrichir aux dépens d'autrui, et a commis des experts à
l'effet de rechercher le profit que la Ville avait pu retirer des travaux litigieux
;
Mais attendu que la Ville de Bagnères-de-Bigorre avait, par l'engagement
contractuel intervenu entre elle et Bréchoire, limité à un chiffre forfaitaire les
obligations qu'elle entendait assumer pour les travaux à faire dans les
immeubles lui appartenant ;
Attendu, d'une part, que Bréchoire, en traitant directement et en son nom
personnel avec les entrepreneurs, n'avait pas eu le pouvoir de lui imposer des
charges plus étendues ;
Attendu, d'autre part, que pour le recouvrement de leurs créances, Solans et
autres pouvaient agir non seulement contre Bréchoire avec lequel ils avaient
traité, mais encore contre la Ville, en exerçant les droits et actions de ce
dernier, conformément à l'article 1166 du Code civil ;
Attendu que l'action de in rem verso ne doit être admise que dans les cas où
le patrimoine d'une personne se trouvant sans cause légitime enrichi au
détriment de celui d'une autre personne, celle-ci ne jouirait, pour obtenir ce
qui lui est dû, d'aucune action naissant d'un contrat, d'un quasi-contrat, d'un
délit ou d'un quasi-délit, et qu'elle ne peut être intentée en vue d'échapper aux
règles par lesquelles la loi a expressément défini les effets d'un contrat
déterminé, ni, par suite, par un entrepreneur, pour servir à déguiser une
demande en supplément de prix prohibée par l'article 1793 du Code civil, en
cas de marché à forfait ;
Attendu qu'en décidant le contraire, l'arrêt attaqué a violé ledit article par
refus d'application ;
Par ces motifs, CASSE.
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