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Malgré les rumeurs qui persistent depuis les années 1980 sur la disparition des crédits documentaires, ceux-ci semblent bien
vivants : pour preuve la très récente révision des règles et usances qui les régissent.
Le crédit documentaire a été créé sous sa forme actuelle à la fin du XIX ème siècle. Ce n’est qu’en 1933 que les premières rè-
gles et usances régissant les crédits documentaires apparaissent pour servir de support juridique dans la vie d’un « crédoc » de
l’ouverture jusqu’au règlement. Ces règles sont édictées par des comités nationaux de différents pays sous l’égide de la Chambre
de Commerce Internationale située à Paris. Adoptées progressivement par les principales associations bancaires nationales ou
individuellement par les banques, elles régissent aujourd’hui la quasi-totalité des crédits documentaires émis dans le monde.
Elles sont revues régulièrement, à peu près tous les 10 ans, pour tenir compte des évolutions du commerce international.
La précédente révision avait eu lieu en 1994 (brochure 500) et était en vigueur jusqu’au 1er Juillet 2007. Elle vient d’être rempla-
cée par la version 600.
Les Règles et Usances 600 s’appliquent également aux lettres de crédit stand by.
La révision 600 n’est pas considérée par les opérateurs bancaires comme une révolution.
Elle offre une présentation améliorée : modification de forme, allègement du style et éclaircissement de certains articles, refonte
afin de regrouper, voire éliminer, certains articles pour les ramener de 49 à 39.
La révision tient compte des pratiques universelles et intègre la référence aux standards de vérification, objets du fascicule «
Pratiques Bancaires Internationales Standard pour l’examen de documents en vertu d’un crédit documentaire (PBIS) ». Ces pra-
tiques jusque là non reconnues devant les tribunaux servaient toutefois à limiter les irrégularités sur les documents dès lors que
les banques acceptaient de discuter entre elles. Il faut savoir que sur l’ensemble des ouvertures de crédits documentaires dans
le monde, plus de 70% des documents présentés sont irréguliers.
L’article 2 - Définitions :
Cet article a été créé pour donner une définition précise tant des intervenants que des termes employés dans un crédit documen-
taire. Une notion se dégage particulièrement dans la mention « to honour » qui amplifie le cadre d’engagement souscrit par une
Banque, qu’elle soit émettrice ou confirmatrice sur les crédits documentaires utilisables par paiement à vue, paiement différé et
acceptation. La notion de négociation a également été définie de façon plus conséquente que sur l’ancienne version car la notion
d’achat de traite et ou document y est parfaitement décrite.
L’article 3 - Interprétations :
Sont regroupées ici toutes les définitions des modes de signatures ainsi que des termes de temps. Pour les premières, une
recommandation pour les importateurs : le concept de signature tel que défini permet une large interprétation et si aucune pré-
cision n’est apportée dans l’ouverture de crédit documentaire, nous ne pourrons arguer d’une irrégularité sur la forme (exemple
: signature perforée bien connue de tous les opérationnels sur les documents en provenance de Chine où il est impossible de
savoir qui a signé un document).
Rappel sur l’indépendance du crédit documentaire par rapport au contrat de base, mais aussi insistance sur le fait d’éviter de
trop détailler une marchandise ou d’adjoindre en partie intégrante du crédit documentaire une facture pro forma ou un bon de
commande trop détaillé. Pour mémoire, la Banque considère uniquement les documents et non la marchandise. Malgré tous les
détails donnés, si le vendeur n’est pas correct, la marchandise exportée ne sera pas forcément celle commandée alors que les
documents présentés seront établis conformes aux termes du crédit documentaire.
Les documents présentés sont vérifiés sur leur apparence et non leur contenu. Cela signifie que les indications qu’ils portent de-
vront être le reflet des mentions indiquées dans l’ouverture de crédit documentaire et la vérification portera sur ce rapprochement
uniquement.
Les délais de vérification de documents sont ramenés pour chaque Banque partie prenante d’un crédit documentaire à 5 jours
ouvrés suivant le jour de présentation au lieu de 7 initialement.
Libéralisation pour les adresses du bénéficiaire et du donneur d’ordre : on accepte maintenant la possibilité qu’elles soient diffé-
rentes de celles indiquées dans l’ouverture pour autant qu’elles soient dans le même pays.
Assouplissement également sur la reprise dans les documents de la dénomination des marchandises : seule la facture doit re-
prendre intégralement ce qui est indiqué dans le crédit documentaire, les autres documents pouvant ne contenir qu’une descrip-
tion générale pour autant qu’il y ait concordance.
Un point à souligner : le point l de l’article: « Un document de transport peut être émis par toute partie autre qu’un transporteur,
un propriétaire, un capitaine ou un affréteur pour autant que le document de transport soit conforme aux exigences des articles
correspondant à l’établissement des documents d’expédition ».
Dans le GCE, nous avons décidé d’attirer l’attention notamment de nos clients importateurs en leur demandant de bien préciser
par qui serait émis le document de transport requis dans le crédit documentaire, ceci afin d’éviter à client l’établissement d’un
document qui pourrait ne pas refléter une réalité de transport.
Cet article concerne principalement les échanges interbancaires dans le cadre de la vérification des documents et l’information
sur les irrégularités constatées.
Seule précision importante que doit connaître notre client importateur : les usages veulent que nous demandions aux importa-
teurs leur accord sur des irrégularités. Par rapport à ce point, nous devons le préciser dans notre message de refus des docu-
ments auprès de notre correspondant étranger. Par contre si le bénéficiaire pour une raison quelconque décide de demander le
retour des documents, nous ne pourrons nous y opposer et serons dans l’obligation de lui retourner ceci même si l’importateur
intervient après la demande pour autoriser un paiement. C’est le principe juridique du premier qui décide qui a raison. Attention
donc à ne pas attendre trop longtemps avant de décider d’un accord ou d’un refus de paiement. Bien évidemment, nous rappelons
que nous sommes sur la base d’une coutume et que quelle que soit la situation, c’est la Banque qui décide seule du paiement ou
du non paiement.
Les documents d’expédition, formes et signatures requises. Pas de grands changements si ce n’est la mise en avant du document
de transport multimodal, dont la signature ne pourra être celle d’un opérateur de transport multimodal.
Définit très bien la notion de « Clean » » qui pourra ne plus apparaître sur les documents de transport même si la Banque émet-
trice a demandé par exemple : « un jeu complet de connaissement clean on board ». Dès lors qu’aucune clause de réserve ne
sera stipulée sur le document, un connaissement portant uniquement la mention « « on board » » sera acceptable.
Regroupe les articles 34, 35 et 36 des anciennes règles et usances 500. Pas de grands changements à l’exception de l’accep-
tation d’un signataire supplémentaire « un proxy » (mandataire d’une compagnie d’assurance) qui devra préciser pour quelle
compagnie il signe.
Les articles 34 à 37 - Contestation sur la valeur des documents, la transmission, la traduction, Force majeure, contestation sur le
respect par une Partie des instructions données :
Dans les crédits transférables, il est recommandé à présent de désigner la Banque qui aura le droit de transférer un crédit docu-
mentaire. Une Banque émettrice aura également la possibilité d’être la Banque transférante.
Conclusion
Christine Damel
Chargée d’affaires internationales
Groupe Caisse d’Epargne