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Une catéchèse christologique

de Chenouté d'Atripè

Texte trouvé sur internet


Introduction

Loin d’avoir une christologie nulle, comme l’ont prétendu certains patrologues, Chenouté
d’Atripè est probablement l’auteur copte le plus fécond et le premier témoin de la prière «de
Jésus». Grillmeier le considère même comme le fondateur de la christologie copte, par
opposition à une théologie alexandrine.

La catéchèse que nous nous proposons de lire a été éditée pour la première fois par
L. Th. Lefort en 1955. D’après lui, elle date des environs de l’an 440, date présumée de la
mort de Nestorius, mentionnée dans la Catéchèse. Grillmeier quant à lui situe la mort de
Nestorius vers 451, et repousse la date de la rédaction de la Catéchèse après le concile de
Chalcédoine. Quoi qu’il en soit, le texte semble ignorer ce concile et ses Définitions.

Pour les questions de critique textuelle et de datation, on se reportera à l’article de Lefort.


C’est un texte assez court, non polémique, sur la préexistence du Christ, et donc sur sa
divinité. Dans un lectionnaire du Xe-XIe siècle on apprend que cette catéchèse était lue à
l’office du premier jour de la fête de la Nativité. La fin du manuscrit est endommagé, ce qui
en rend le texte parfois incertain, voire illisible.
Catéchèse christologique de Chenouté
Traduction de Lefort

De Chenouté

Il arriva un jour, comme nous avions parlé sur la divinité du Sauveur et sur ce qu’il se fit
homme et habita avec les hommes tout en étant Dieu et Fils de Dieu, que quelques uns parmi
la foule objectèrent courtoisement et sans malice, en s’étonnant de ce qu’ils avaient entendu ;
ils dirent : «Alors, il existe avant d’être de la Vierge sainte ?» Je leur ai répondu
pertinemment : C’est là un langage ridicule, et aussi celui des Juifs entendant le Sauveur dire :
Abraham votre père a exulté pour voir mon jour (Jn 8, 56). Ces ignorants-là ne supportèrent
pas, mais répondirent impudemment en disant : Tu n’as pas encore cinquante ans (Jn 8, 57).
Et il leur répondit : Avant qu’Abraham fût, je suis (Jn 8, 58).

Prêtons attention à ces paroles, et nous pourrons savoir ce que nous cherchons. En effet, en
tant qu’homme parlant de son Père , il nous apprend selon une économie, sa parfaite divinité
en disant qu’il existe avant l’univers ; il a dit : Mon Père, glorifie-moi de la gloire que je
possédais auprès de toi avant que le monde fût (Jn 17, 5). Et encore : C’est par lui que le
monde fut (Jn 17, 5). Et encore : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était devant
Dieu, et le Verbe était Dieu, lui qui au commencement était auprès de Dieu ; c’est par lui que
l’univers fut, et sans lui rien ne fut (Jn 1, 1-3). Et encore : Celui qui était dès le
commencement (1Jn 1, 1), celui qui est apparu à nous et que nous avons vu (1Jn 1, 2-3). Et :
celui-là était auprès du Père (1Jn 1, 2). Et encore : C’est de par Dieu qu’il vint, et va auprès
de Dieu (Jn 8, 42). Et : Je suis venu vers le monde (Jn 12, 28). Et encore : C’est par lui que
toute chose fut créée (Col 1, 16), et il existe avant elles toutes (Col 1, 17). Et encore : Si vous
voyez le Fils de l’homme monter vers l’endroit dans lequel il était antérieurement (Jn 6, 62).
Et encore : La roche les accompagnait, or la roche était le Christ (1Co 10, 4) ; tout comme à
l’époque où Israël était au désert, et y comprise l’époque de sainte Marie. Et encore : Le
mystère caché depuis les siècles (Col 1, 26; Ep 3, 9). Et encore : Quand la plénitude des temps
arriva, Dieu envoya son Fils, qui fut d’une femme (Ga 4, 4). Écoutez encore : Il l’a envoyé.
Où l’a-t-il envoyé ? De la part de qui est-il venu, sinon de son Père saint ?

Pour dire «Comment est-il devenu homme dans le sein de la Vierge sainte», qui es-tu, toi, ô
indiscret ? Apprends-moi d’abord comment tu es né du sein de ta mère. Au reste, il importe
que tu saches les merveilles de Dieu et de son Christ , comment il prit de la terre à la terre, et
en façonna un homme à son image et à sa ressemblance (cf. Gn 1, 26). Est-ce que celui qui
prit de la terre à la terre et en façonna un homme à son image et à sa ressemblance était
incapable, lui, de se construire son temple, le saint corps, comme il le désirait, dans le sein de
celle qu’il loua plus que toutes les femmes ? Où la terre trouverait-elle main, pied, taille,
corpulence, tête, cheveu lustré, œil plein de lumière, oreille qui entend, bouche et langue qui
parle, nez qui flaire, os, chair, nerf et tous les autres membres admirables ? A fortiori en est-il
aussi pour celui qu’il aime, pour celui qu’il réalisa dans le sein de Marie. Selon une économie
elle est sa mère, mais selon la divinité suprême elle est sa servante. De fait, c’est ainsi que les
Juifs, et ceux qui leur ressemblent, délirèrent et furent déconcertés ; ils parlèrent comme des
gens en délire : Est-ce que celui-là n’est pas le fils du charpentier ? (Mt 13, 55) Est-ce que sa
mère n’est pas Mariham ?
Nous avons beaucoup parlé et écrit au sujet de la naissance du Sauveur et de sa divinité,
néanmoins nous avons dit ces quelques mots à propos de ceux qui objectèrent : «Existe-t-il
avant d’être de Marie ?».

Il est encore un témoignage sûr et beaucoup plus important, que le Seigneur Sauveur est avec
son Père avant les siècles. Par qui, et à qui, fut-il dit : Façonnons un homme à notre image et
à notre ressemblance (Gn 1, 26)? N’est-ce pas le Père parlant à son Fils, à son saint
Monogène ? Celui aussi qui est vraiment l’ami des prophètes et le frère des apôtres, l’a dit
dans ses écrits, qui sont des termes véridiques, nous apprenant que c’est le Père qui dit à son
Fils : Façonnons un homme à notre image et à notre ressemblance (Gn 1, 26). Et il n’a pas
dit : «Moi, je vais façonner» afin de ne pas rendre le Fils étranger à la création ; il n’a pas dit
non plus : «Toi, façonne», afin de ne pas se faire lui-même étranger à l’opération. Si nous
comprenons que le Fils opéra avec son Père pour (façonner) l’homme, nous saurons
également qu’il opéra avec lui pour le ciel et la terre, le soleil, la lune, les étoiles, la mer, les
cieux des cieux et tout ce qu’ils renferment.

Veux-tu que je t’amène un autre témoignage pris aux œuvres modestes des arts humains ?
Écoute : Or, nous déchiffrions des dessins venus entre nos mains et tracés sur des étoffes de
lin : «Cette image-ci est de tel apôtre ; celle-ci est de tel prophète, celle-ci de tel juste» ; nous
arrivâmes à celle du Sauveur et de sainte Marie, portant l’inscription : «Marie, celle qui
engendra Dieu». J’ai dit aux frères qui se trouvaient près de moi pendant que nous les
déchiffrions : «Écoutez, qu’est-ce que dirent les maphiakin, les ploumarioi ou les poikiltai ?
Ils ont dit : ‘Marie, celle qui engendra Dieu’» ; mais selon la chair, tandis que selon sa
divinité, c’est lui qui la façonna dans le sein ; elle est pour lui une jeune fille comme toutes
celles qu’il a façonnées. Nestorius avec quelques uns de son espèce, lui auquel on a donné le
nom d’évêque, et dont la langue gonfla plein sa bouche, et mourut en exil, a dit : «Celle qui
engendra un homme de bien», le comparant à Moïse, à David et à d’autres.

Ces paroles aussi soulevèrent l’indignation contre le blasphémateur qui dit : «Comment le
corps et le sang du Seigneur seraient-ils du pain et du vin ?» Ce sont certains d’entre nous qui
disent cela, du fait que leur cœur s’est blessé par les propos d’Origène. Quant à moi, je
réponds à leur sottise : Est-ce que celui qui avec de la terre a fait un homme, est incapable, lui,
de faire que le pain et le vin deviennent corps et sang ? Eh bien ! S’il a dit : ceci est mon
corps, ceci est mon sang (Mt 26, 26, 28), toi, qui es-tu ? Qui, parmi ceux qui lisent
convenablement les Écritures, ignore que l’homme, créé par Dieu, était laissé à lui-même
garni de tous ses membres, mais il n’avait aucun mouvement ; quand le Seigneur Dieu Tout-
Puissant lui insuffla sur la face un souffle de vie, il devint un être vivant (Gn 2, 7), et il se mut
tout entier, il parla, il marcha, il étendit les mains vers leur office, il bénit de sa langue celui
qui le façonna. De même aussi le pain et le vin placés à un moment sur la table sainte et
reposant sur elle se nomment pain et vin ; mais quand on a prononcé sur eux cette redoutable
bénédiction, et quand le Seigneur Dieu a envoyé du ciel sur eux son Esprit saint, ce n’est plus
du pain, ni du vin à partir de ce moment-là ; mais le corps et le sang du Seigneur. Toutes les
œuvres de Dieu sont une question de foi ; si tu as foi, alors tu possèdes la plénitude du
mystère, si tu n’as pas foi, alors tu ne possèdes pas l’espérance dans le mystère et dans le
Seigneur du mystère (Cf. Col 1, 26-27).

J’ai aussi écrit beaucoup d’exposés au sujet du mystère, mais c’est utile que nous disions
aussi ces quelques mots ; leur début est une précision, leur finale est surtout un témoignage
pour ceux qui ne croient pas. Quand à nous, nous croyons que c’est son corps et son sang, et
nous ne doutons pas que ce soit le vrai pain descendu du ciel (Jn 6, 33). Le pain et l’eau sont
la vie des corps humains, le corps et le sang du Seigneur sont la vie spirituelle .......... que son
corps est une vraie nourriture et son sang un vrai breuvage (Jn 6, 56). Il a dit, en effet
............. corporel. Ceux qui croient correctement ............ la nourriture corporelle et ............. le
corps et le sang de notre Seigneur Jésus ............. notre bénédiction, le Seigneur et Dieu, lui et
son Père. Bienheureux sont ceux qui ont la loi de Dieu dans leur cœur (Cf. Ps 36, 31 et
Pr 29, 18) ; le Seigneur ajoutera en leur cœur une autre science à la suite de celle des Écritures
et associée à elles. Bienheureux vraiment sont ceux qui suivent les Écritures ; ceux qui les
suivent, suivent le Seigneur des Écritures. Merveilles des merveilles sont toutes ses œuvres,
celles qu’il réalisa depuis les débuts de la création et celles qu’il réalisera à la fin du siècle : -
Chenouté.

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